Lundi 31 Octobre, An III (ça continue…)
Max : « Bon, on y retourne ! »
Léo : « On en est à la série rythmique supérieure sur l’estran. »
Max : « C’est tout plié 🙂 »
Léo : « Il y a encore alternance de microquartzites grises et de lits de phyllites rosées. »
Samuel : « Il y a des plis sur les rochers aussi. On y va ? »
Max : « Oui. Grimpe, on te suit. »
Samuel : « Je dois faire l’escalade ? »
Max : « Oui ! Tu vas voir, c’est rigolo 🙂 »
Samuel : « Et si je tombe ? »
Max : « Tu tomberas pas. Et de toutes façons, tu es une peluche. En arrivant au sol tu rebondirais et tu aurais rien du tout. »
Samuel : « Même pas mal ? »
Max : « Même pas mal ! Allez ! Grimpe ! »
Le chevalier : « Êtes-vous bien installés ? »
Max : « Oui bonome ! »
Samuel : « Léo me tient 🙂 Je peux pas tomber. »
Max : « On montrera les beaux plis à Princesse. »
Léo : « A Brindille et Arthur aussi ! »
Samuel : « C’est qui Brindille et Arthur ? »
Max : « Brindille c’est une lectrice de mon blog qui est venue nous voir quand bonome était tout cassé. Elle nous a emmenés au Royaume des Bernaches. Depuis elle vient avec nous de temps en temps. Et elle a adopté un petitours elle aussi. »
Samuel : « C’est Arthur ? »
Max : « Oui. Arthur petitours. »
Léo : « Brindille elle a un jardin avec ses propres zoisos. Arthur a écrit un article dans le blog de Max pour présenter son petit Royaume à lui. »
Samuel : « Il a son propre Royaume ? Rhooo la chance ! »
Max : « Oui mais il va moins souvent en inspection que nous. Et il a pas de sacado. »
Léo : « On devrait lui en offrir un. »
Max : « On va voir. Tu en penses quoi bonome ? »
Le chevalier : « Ce serait gentil. Je pense qu’il apprécierait le cadeau. »
Max : « Bon, quand tu iras à l’échoppe de sacados pour Samuel, tu en prendras un pour Arthur alors. Je le paierais bien mais on a toujours pas d’argent de poche… »
Le chevalier : « Tu ne vas pas remettre ça sur le tapis ! »
Max : « Bonome, serais-tu avare ? »
Léo : « Max ! »
Max : « Ben quoi ! J’essaye de comprendre moi ! »
Léo : « Qu’est ce qu’on ferait avec de l’argent de poche ? »
Max : « On pourrait faire des cadeaux à bonome ! »
Le chevalier : « Je n’ai pas envie de cadeaux Maxou. Je n’ai besoin de rien. Allez, continuons notre inspection. La mer commence à remonter… »
Max : « On se dépêche alors. Tu as d’autres choses à nous montrer ? »
Le chevalier : « Plus trop. Un petite grotte et les roches du Tournaisien supérieur. »
Léo : « Le tournaisien ? On connaît pas le tournaisien. »
Le chevalier : « C’est un étage du Mississippien dans le Carbonifère, qui s’étend de 359 à 347 millions d’années avant nos jours. »
Léo : « Mais avant on était au Wenlock, c’est-à-dire au Silurien. Et, si je me souviens bien de l’échelle stratigraphique, entre le Silurien et le Carbonifère il y a le Dévonien. Il est où le Dévonien ? »
Max : « Bonome ! Quelqu’un a volé le Dévonien ! »
Samuel : « Il y a pas de Dévonien alors ? »
Le chevalier : « Non, il n’y a pas de Dévonien ici. »
Max : « Mon bonome, comment cela est-il possible qu’il y ait pas de Dévonien mais du Carbonifère ? En Bretagne tu nous as dit que l’orogenèse avait eu lieu au cours du Carbonifère. »
Le chevalier : « Je te dirais bien qu’ici nous sommes dans l’arrière-pays et que l’émersion a eu lieu plus tardivement… »
Léo : « Mais ça explique pas la lacune du Dévonien… »
Max : « Il faudra faire des recherches alors… »
Samuel : « Tu vas chercher le Dévonien ? Mais le chevalier a dit qu’il y en avait pas ! »
Max : « Petit Sam, je vais pas chercher le Dévonien. Je vais chercher pourquoi il y a pas de Dévonien. »
Samuel : « Ah oui, d’accord. »
Max : « Bonome, tu as pas parlé d’une petite grotte ? »
Le chevalier : « Si, nous y allons… »
Samuel : « Attendez ! Moi aussi je voudrais être fotoé sur des plis. Il y en a de beaux là… »
Le chevalier : « D’accord mon petitours. Veux-tu que je t’aide à grimper ? »
Samuel : « Oh oui ! Merci chevalier 🙂 »
Max : « Tu as des fotos de tout tes petizours ? Ça va mieux ? »
Le chevalier : « Je n’ai rien demandé mais je suis ravi 🙂 »
Samuel (à Léo) : « Je suis son petitours 🙂 »
Léo : « Oui petit Sam. Il t’a adopté tout de suite. »
Max : « C’est ça la petite grotte ? »
Max : « On va la voir ? On doit mettre nos casques ? »
Le chevalier : « Oui et oui. »
Max : « On y va alors ! »
Léo : « C’est la deuxième grotte aujourd’hui 🙂 »
Samuel : « On est des explorateurs 🙂 »
Max : « Tabarnak ! Rhooo la chance ! Rholala ! »
Léo : « Bonome, tu nous a bien expliqué que les korrigans ont enfermé des géants qui embêtaient les zoms dans des grottes en bord de mer n’est ce pas ? »
Le chevalier : « Oui Léo. »
Léo : « Tu m’en voudrais si j’enfermais Max dans cette grotte ? »
Le chevalier : « Mmmmm… Lui savonnerais-tu la truffe avec des ampélites avant ? »
Léo : « Oui, c’est une bonne idée. »
Le chevalier : « Alors d’accord. As-tu besoin d’aide ? »
Léo : « Ce serait bien aimable à toi. »
Max : « QUOI ? MAIS VOUS ALLEZ PAS BIEN DANS VOS TÊTES VOUS ! VOUS DISCUTEZ DE M’ENFERMER DANS UNE GROTTE ? COMME ÇA, TRANQUILLEMENT… ET DEVANT MOI EN PLUS ! MAIS JE SUIS PAS D’ACCORD MOI ! »
Léo : « On s’en fiche. On va t’enfermer quand même ! »
Samuel : « Cousin Max, je pense que Léo et le chevalier te taquinent parce que tu nous as imités. »
Max : « Ils disent qu’ils veulent m’enfermer dans une grotte ! »
Samuel : « Pour te taquiner ! »
Max : « Tu es sûr ? »
Samuel : « Je suis qu’un tout petitours et je les connais pas depuis longtemps mais je les imagine mal se débarrasser de toi en t’enfermant dans une grotte. Ils t’aiment beaucoup tu sais. »
Max : « Ils m’aiment beaucoup ? Ils me menacent de m’enfermer dans une grotte et tu en déduis qu’ils m’aiment beaucoup ! »
Samuel : « Cousin Max, ça suffit maintenant ! Ils rigolaient ! Dites lui, tous les deux, qui vous rigoliez ! »
Léo : « Oui Maxou. C’était pour de rire. »
Le chevalier : « D’accord avec Léo 🙂 »
Max : « Et ça vous amuse ? »
Léo : « Ouiiii 🙂 »
Max : « Je confirme : vous allez pas bien dans vos têtes… »
Samuel : « Bon, on va la voir cette grotte ? »
Le chevalier : « Nous y sommes… »
Léo : « Alternance de microquartzites grises et d’argilites roses… »
Max : « Pas très original… »
Samuel : « Assez commun dans le secteur même… »
Léo : « Bon, les lits sont bien nets. »
Max : « C’est vrai qu’on voit bien. »
Samuel : « La différence de compétence saute aux yeux. »
Léo : « Il y a de jolies plissements… »
Max : « Les microquartzites sont fracturées mais pas les argilites. »
Samuel : « Forcément puisque les microquartzites sont cassantes alors que les argilites sont ductiles. »
Léo : « Tout le monde sait ça ! »
Max : « Allez ! On passe à la suite. »
Samuel : « Pas trop mal cette petite grotte. »
Max : « Pas exceptionnelle non plus… »
Léo : « Ça valait quand même le coup d’œil. »
Max : « Oui, on passait par là alors il fallait bien faire le détour. »
Le chevalier : « Ça vous amuse de faire les petizours blasés ? »
Léo : « Ouiiii 🙂 »
Max : « Comme si on était des grands géologues 🙂 »
Le chevalier : « Vous êtes bêtes ! »
Léo : « On est un peu fatigués bonome. »
Max : « Tu te rends compte de tout ce qu’on a vu depuis ce matin ? »
Le chevalier : « Oui 🙂 »
Léo : « En plus, on en est qu’à l’observation ! On a pas encore essayer d’expliquer. »
Samuel : « Sauf le chevauchement. »
Léo : « Oui, certes. Mais tous les plis, les écailles, les lanières, les roches tout mélangées… »
Max : « Et l’absence du Dévonien ! On a pas expliqué l’absence du Dévonien ! »
Le chevalier : « Non, mais nous n’avons même pas encore vu le Carbonifère… »
Max : « On t’attend bonome ! Montre nous un peu ce Carbonifère ! »
Léo : « Tu as parlé du Tournaisien il me semble. »
Le chevalier : « Oui, premier étage du Carbonifère. Il est là… »
Le chevalier : « Vous pouvez voir deux formations : les grès et phyllites rouges de La Parée et les grès feldspathiques et phyllites bistres. Ces derniers s’étendent jusqu’au Marais Girard. »
Léo : « Jusqu’au filon de quartz tu veux dire ! »
Le chevalier : « Oui mon Léo. »
Max : « Sois un peu précis bonome s’il te plaît. Comment tu veux qu’on comprenne sinon ! »
Le chevalier : « Pardon mes petizours. Moi aussi je fatigue… »
Max : C’est pas grave mon bonome. Mais ne recommence plus sinon il nous faudra sévir. »
Léo : « Pour ton bien, évidemment. »
Le chevalier : « Merci mes petizours 🙂 »
Samuel : « Tu nous expliques le Tournaisien s’il te plaît ? »
Le chevalier : « Ces deux formations, assez similaires, indiquent une sédimentation de turbidites déposées dans un bassin sédimentaire alimenté par l’érosion de reliefs situés à proximité et en cours de surrection. »
Max : « Voilà ! Tu recommences à parler le gondwanien ! Pfff ! Bonome, pourrais-tu utiliser quelques mots simples de temps en temps ? »
Le chevalier : « Oui Max. Ne crie pas Max. Venez voir, vous allez mieux comprendre… »
Max : « On est censés mieux comprendre là ? »
Le chevalier : « Ben… Oui ! »
Max : « Les cousins, vous comprendez mieux vous ? »
Léo : « On comprende rien du tout. »
Samuel : « Y’a personne qui comprende quelque chose. »
Léo : « Mais c’est très beau. »
Max (à Samuel) : « Tu vois Samuel, on t’avait prévenu. Bonome, il voit pas comme nous. Lui, là, il comprend quelque chose. Et il voit des tas de choses dans sa tête. »
Léo : « Alors que nous, on voit juste des belles roches. »
Max : « Bonome, aurais-tu l’obligeance de nous dire ce que tu vois dans ta tête ? Pas ce que tu vois avec tes yeux mais ce qu’il se passe dans ta tête. S’il te plaît. »
Le chevalier : « Il me semble que c’est évident ! Un bassin sédimentaire se ferme. Cela se passe par à-coups. A chaque fois, les sédiments du talus, instables, tombent et forment des turbidites qui se déposent plus bas en séquence de Bouma. »
Max : « Tu vois ça toi ? »
Le chevalier : « Oui. »
Max : « Dans ta tête, il se passe ça ? »
Le chevalier : « Oui mon petitours. »
Léo : « La tête de bonome est comme le Tardis. Elle est plus grande à l’intérieur 🙂 »
Samuel : « C’est quoi le Tardis ? »
Max : « Mmmmm… Comment dire… C’est le vaisseau des Seigneurs du Temps. Il permet de voyager dans le temps et l’espace. Et, comme la tête de bonome, il est plus grand à l’intérieur qu’à l’extérieur. »
Léo : « Parce que bonome c’est un Seigneur du Temps. »
Max : « Il a vu la naissance de l’Univers. »
Samuel : « Chevalier, je crois que deux de tes petizours vont pas bien dans leur tête… »
Le chevalier : « Je confirme 🙂 »
Samuel : « Tu m’expliques les turpitudes des séquences des pumas s’il te plaît. »
Le chevalier : « Les turbidites et les séquences de Bouma. Viens voir… »
Samuel : « Max ! Léo ! Venez vous aussi ! »
Le chevalier : « Voilà… »
Samuel : « Il y a des tas de fines couches différentes… »
Le chevalier : « Et ici encore. On voit mieux d’ailleurs. »
Max : « D’accord bonome. On a vu. Tu expliques maintenant s’il te plaît. »
Le chevalier : « Oui mes petizours. Il me faudrait un schéma pour vous montrer le contexte…»
Max : « Demande à monsieur Internet. »
Le chevalier : « Oui, bonne idée… Voilà… »
Max : « Merci bonome. Tu as les références de ce document ? »
Le chevalier : « Non, j’ai oublié. »
Max : « Tu vas avoir une amende et comme tu pourras pas la payer tu vas aller en prison. Et nous on aura plus de bonome. »
Le chevalier : « Étudions ce document. Vous voyez que des avalanches sous marines donnent naissance à des cônes sédimentaires. »
Léo : « On voit. »
Le chevalier : « A chaque avalanche, un mélange de sédiments dévale la pente et vont se déposer sur le cône. Mais toutes les particules ne se déposent pas à la même vitesse. »
Max : « Les plus grosses tombent les premières. »
Léo : « Et les plus fines mettent du temps à se déposer. »
Le chevalier : « Exact. C’est ce que nous voyons… Regardez de nouveau. »
Max : « Bonome, mon bonomou… Pourquoi tu as pas bien pris la séquence complète ? »
Le chevalier : « Je ne sais pas… On voit les deux tiers supérieurs d’un élément et le début d’un autre. »
Max : « Oui, il y a tout, mais pas dans l’ordre. Des fois, tu vas pas bien dans ta tête toi… »
Léo : « Regarde Max au lieu de râler… »
Le chevalier : « En haut de la foto, il y a la base de la séquence. Ce sont les éléments les plus lourds, les plus grossiers… Puis il faut observer le bas de la foto. Ce sont des grains un peu plus fins. »
Léo : « On voit. »
Le chevalier : « Au dessus, il y a des dépôts très fins à laminations entrecroisées. »
Léo : « C’est très beau… »
Le chevalier : « Puis il y a de nouveau des dépôts très fins à laminations parallèles et la séquence se termine par une fine couches d’argile. »
Samuel : « C’est ça la séquence de Bouma ? »
Le chevalier : « Oui mon petit Sam. »
Léo : « Ce sont donc des dépôts de turbidites. Et c’est répété, répété, répété… »
Max : « Bonome, pourquoi il y a des avalanches de sédiments ? »
Le chevalier : « Parce que la pente est instable. Ou alors, parce qu’il y a des petits séismes qui accompagnent la fermeture du bassin sédimentaire. »
Léo : « C’est sûrement la seconde hypothèse. »
Max : « Ben oui. L’océan centralien se ferme. Je pensais qu’il était déjà fermé au Carbonifère moi. »
Le chevalier : « Moi aussi 🙂 Mais si la sédimentation se poursuit c’est qu’il reste une petite mer. »
Max : « Forcément bonome, forcément… »
Le chevalier : « Mes petizours, je pense que nous allons arrêter là nos observations. »
Max : « Vous êtes d’accord les cousins ? »
Léo : « Oui, parce que je fatigue moi. »
Samuel : « Je crois que je comprendrai plus rien maintenant… »
Max : « Bonome, tes petizours sont d’accord. »
Le chevalier : « Il reste des tas de détails à observer mais nous les garderons pour une prochaine visite. »
Max : « Oui bonome. On retourne à notre monture ? »
Le chevalier : « Oui Maxou. »
Max : « On peut pocher ? »
Le chevalier : « J’allais vous le proposer. »
Max : « Alors on grimpe. »
Léo : « Bonome, tu vas surement manger ton sandouich bientôt et aller à la taverne pour te caféiner. Mais après ? »
Le chevalier : « Si vous n’êtes pas trop fatigués nous pouvons allez nous promener dans le marais. Peut-être y verrons nous quelques oiseaux. »
Max : « Bonome, c’est surtout toi qui marches. Et tu nous expliques tout. Alors c’est si toi tu es pas trop fatigué. »
Le chevalier : « Ça devrait aller 🙂 »
Max : « Alors on y va ! »
Léo : « Moi, je vais dodoer un peu pendant le retour à la monture. »
Samuel : « Moi aussi. »
Max : « Tu vas te serrer contre Léo 🙂 »
Léo : « Laisse le dire Samuel. On s’en fiche. »
Max : « Ben moi je vais même pas dodoer. A tout à l’heure les dormeurs 🙂 »
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