Samedi 29 Octobre, An III (Suite)
Max : « Mon bonome, on remonte en haut de l’estran là. Tu nous emmènes voir quoi ? »
Le chevalier : « Vous verrez 🙂 »
Max : « C’est une surprise ? »
Samuel : « J’aime bien les surprises moi. »
Léo : « Avec le chevalier c’est toujours des bonnes surprises. »
Max : « Regardez un peu derrière nous… »
Léo : « Au premier plan ce sont les coulées de rhyolites. Elles viennent du tout début de la distension de la croûte terrestre, dans Rodinia. Après il y a eu les volcans basaltiques qui ont donné l’océan Centralien. De l’autre côté il y eut Armorica. »
Max : « On a pas dit que quand Rodinia s’est fragmenté il a donné des plaques dont le Gondwana. Ici c’est le Gondwana. Dis bonome, on avait dit que tu répondrais à tes collègues que tu partais en vacances au Gondwana avec tes petizours. Et tu l’as pas fait. »
Le chevalier : « Je n’y ai pas pensé 🙂 »
Max : « Il faudra le faire. On va bien rigoler en voyant leur tête 🙂 »
Léo : « C’est pas tout le monde qui va en vacances au Gondwana 🙂 »
Max : « Dis donc Léonou, on vient pas du même continent tous les deux ! »
Léo : « C’est vrai ça ! Moi je viens du Gondwana alors que toi tu viens d’Armorica ! »
Samuel : « Et moi ? Je viens de quel continent ? »
Max : « Bonome ? Il vient d’où Samuel ? »
Le chevalier : « Pfff… Rodinia s’est fragmenté. Il y a eu une plaque qui correspond à l’ensemble formé par l’Amérique du Nord et le Groenland. Cette plaque s’appelait Laurentia. Elle s’est soudée à Baltica et à Avalonia ce qui a donné la Laurussia. Ces collisions de plaques ont formé la chaîne calédonienne. »
Samuel : « Alors je viens de Laurentia qui a donné Laurussia. »
Le chevalier : « Le nom de Laurentia vient du fleuve saint-Laurent. »
Max : « Bonome, tes trois petizours viennent de trois continents différents 🙂 »
Le chevalier : « Mes trois petizours viennent surtout de ma poche 🙂 Nous voici en haut de l’estran. Regardez moi ça ! »
Max : « Qu’est ce qu’on doit regarder ? »
Le chevalier : « Ben… Là ! »
Léo : « Bonome, j’ai dit à Samuel qu’avec toi les surprises étaient toujours bonnes. Tu me fais passer pour un menteur. »
Max : « Qu’est ce que tu veux qu’on regarde ? La dune ? Les poteaux en bois ? »
Léo : « Ooooh ! Quels beaux poteaux ! »
Le chevalier : « Léo, te moquerais-tu de moi ? »
Léo : « Moi ? Noooonnn… »
Max : « Bonomou, quand vas-tu te décider à mettre ta casquette ? Tu sais bien que le soleil c’est pas bon pour ton cerveau. Après il est tout fondu et tu fais n’importe quoi. »
Samuel : « Chevalier, pourrais-tu nous dire ce qu’on doit regarder ? »
Le chevalier : « Là ! La tourbe fossile ! »
Max : « Qu’est ce que c’est que ça ? »
Le chevalier : « Déplaçons-nous un peu… Voilà ! »
Max : « Ah oui, d’accord… Bon, les cousins, ça y est ! Bonome va plus bien du tout dans sa tête. Il a trop réfléchi ce matin et le soleil a achevé son cerveau. »
Léo : « Et il nous montre ça… »
Max : « Qu’est ce qu’on va faire ? »
Léo : « Il est plus sous garantie… »
Max : « On peut pas l’échanger… »
Léo : « On le ramène à Princesse ? »
Max : « Non ! Elle le mérite pas ! Même tout fichu du cerveau. »
Léo : « On le garde alors ? »
Max : « Ou on le laisse là, en face de l’espèce de machin qu’on sait pas ce que sait qu’il vient de nous montrer. Il a l’air d’aimer ça. »
Léo : « Il pourra se creuser un terrier. »
Samuel : « Chevalier, tu les laisses dire ? »
Le chevalier : « Oui 🙂 Ils m’amusent 🙂 »
Samuel : « Tu m’expliques s’il te plaît ? »
Le chevalier : « Oui mon petitours. Viens… »
Samuel : « C’est quoi ? »
Le chevalier : « De la tourbe fossile. »
Samuel : « Je sais pas ce que c’est la tourbe moi. »
Le chevalier : « La tourbe est de la matière organique fossile qui se forme par accumulation de matière organique dans un milieu saturé en eau et acide. »
Samuel : « C’est quoi la matière organique ? »
Le chevalier : « De la matière qui provient d’êtres vivants ou, plutôt, de la matière qui contient du carbone. »
Samuel : « Alors ça, c’est une accumulation de matière d’êtres vivants riches en carbone. Elle se forme comment la tourbe ? »
Le chevalier : « Il faut imaginer un milieu très humide sur sol acide. Peu de végétaux réussissent à se développer. Il y a surtout des sphaignes, des carex ou des joncs. Il se forme alors une tourbière. C’est très beau mais dangereux comme milieu. »
Max : « On pourra en inspecter une un jour ? »
Le chevalier : « Elles sont de plus en plus rares… Les végétaux qui meurent ne se décomposent presque pas et la matière organique s’accumule. »
Samuel : « Alors là, il y avait une tourbière ? »
Le chevalier : « Oui mon petit Sam. »
Samuel : « C’était quand ? »
Le chevalier : « Les datations donnent deux datations. Un premier niveau daterait de l’interglaciaire Mindel-Riss (410 000 à 370 000), le second de l’interglaciaire Riss-Würm (135 000 à 125 000 ans avant nos jours). »
Max : « Interglaciaire ? Mendel ? Russe ? Késtudi encore ? »
Léo : « Interglaciaire c’est entre deux glaciations. »
Le chevalier : « Oui Léo. »
Léo : « Mais les noms ? C’est quoi ces noms ? »
Le chevalier : « Le noms des épisodes glaciaires. »
Max : « D’accord. Alors l’interglaciaire Mendel-Russe c’est entre la glaciation Mendel et la glaciation russe. »
Le chevalier : « Oui mais ce n’est ni Mendel ni Russe mais Mindel Et Riss. »
Max : « Donc ça, c’est une tourbière fossile. »
Le chevalier : « Oui Maxou. »
Max : « On te doit des excuses alors. »
Le chevalier : « Non. »
Max : « Si. Bonomou nous te présentons nos plus plates excuses. Nous n’aurions pas dû tout ça tout ça. »
Le chevalier : « Vous m’amusez tous les deux 🙂 »
Léo : « Tu peux nous expliquer un peu plus la tourbière fossile s’il te plaît ? »
Le chevalier : « Asseyez-vous alors. D’abord il faut savoir qu’elles n’ont été découvertes que dans les années 1990. »
Max : « On les connaissait pas avant ? »
Le chevalier : « Non. »
Max : « Et d’un coup il y a des tourbières fossiles !? »
Léo : « Elles viennent d’où ces tourbières ? Ça arrive pas comme ça une tourbière fossile ! »
Le chevalier : « Effectivement. Les sites ont été dégagés par les fortes tempêtes d’hiver. Le sable a été emporté, le trait de côte a reculé et les tourbières sont apparues. »
Max : « C’est vrai que la mer grignote la terre… »
Léo : « C’est à cause du réchauffement climatique. »
Max : « C’est à cause des zoms ! »
Léo : « Mais ils veulent pas le reconnaître. »
Max : « Ils veulent surtout rien faire ! »
Léo : « Sauf dépenser des sous pour essayer de lutter contre le recul des côtes. »
Max : « Ils vont jamais y arriver et ce sera bien fait pour eux ! »
Samuel : « Chevalier, tu sais encore des choses sur les tourbières ? »
Le chevalier : « Étudions d’abord la coupe qui est en face de nous. »
Le chevalier : « A la base de la coupe il y a une couche gris-vert. Ce sont des argiles. Elles témoignent d’une transgression marine lors de l’interglaciaire Riss-Würm. »
Léo : « Sam, une transgression c’est quand le niveau de la mer monte. Elle recouvre les plaines côtières très basses et on dit que la mer transgresse. Là, elle a transgressé parce que la glace des pôles et des continents a fondu et l’eau a coulé dans la mer. »
Samuel : « Merci cousin Léo 🙂 »
Le chevalier : « Au début de la glaciation Würm il y a eu un dépôts de limons bruns. On les repère sur cette coupe grâce aux petits graviers qu’ils contiennent. Puis une tourbière s’est formée. »
Léo : « C’est la couche noire au sommet de la coupe ? »
Le chevalier : « Oui Léo. Savez-vous qu’on a découvert des traces d’araire au sommet de cette couche ? »
D’après Jean-Marc Large, docteur en archéologie
Max : « Ben non. On sait même pas ce que c’est une araire. »
Le chevalier : « On dit parfois que c’est l’ancêtre de la charrue. »
Léo : « C’est pour retourner la terre ? »
Le chevalier : « L’araire fonctionne avec un soc symétrique alors elle fend la terre, elle ne la retourne pas. En général les araires sont utilisées sur des sols fins et peu profonds et elles nécessitent peu de force pour les tracter. Un âne suffit. Alors que pour certaines charrues il faut un attelage de bœufs. »
Max : « Bonome, si il y a des traces d’araires sur la tourbe c’est que des zoms ont fait l’agriculture ici. »
Le chevalier : « Oui Maxou. »
Max : « C’étaient des zoms préhistoriques ? »
Le chevalier : « Oui mon petitours. »
Léo : « On a trouvé des restes ici ? »
Le chevalier : « Des artefacts en silex de faciès Moustériens, type levallois. »
Max : « Bonome. »
Le chevalier : « Oui mon petitours. »
Max : « Tu me fatigues. J’en peux plus de toi. Je crois que je vais te renvoyer au château… »
Le chevalier : « J’ai fait trop compliqué ? »
Max : « Répète s’il te plaît et écoute ce que tu dis. »
Le chevalier : « Des artefacts en silex de faciès Moustérien, type levallois. »
Max : « Tu t’es entendu ? Ça te paraît normal comme phrase ? Tu crois que quelqu’un comprend ce genre de phrases ? »
Le chevalier : « Effectivement. Pardonnez moi mes charmants petizours. Des outils en silex ont été retrouvés. Ils datent forcément d’après la glaciation Würm. Leur style les classe dans la culture moustérienne nommé ainsi car découverte dans une grotte de Le Moustier, en Dordogne. La culture moustérienne a duré de 250 000 ans à 28 000 ans avant nos jours. Évidemment, pendant une si longue période les techniques ont évolué et celle qui a été utilisée ici est de type levallois. Il s’agit d’une méthode de débitage moderne des outils en silex à partir d’un nucleus dont on fait sauter des éclats… »
Max : « Oui bonome. On a trouvé des outils en silex des zoms de Neandertal. Quoi d’autre ? »
Le chevalier : « Des poteries campaniformes datées de 2900 à 1900 ans avant notre ère. La culture campaniforme se caractérise par des poteries en argile décorées de motifs géométriques. Les traces d’araire datent de cette période. »
Léo : « Alors si j’ai bien compris il y a eu des tailleurs de pierres néandertaliens et des hommes modernes agriculteurs. »
Le chevalier : « Oui, de l’âge du bronze. »
Samuel : « C’est toujours comme ça avec vous ? »
Léo : « Comment ça ? »
Samuel : « Tout à l’heure on a vu des volcans qui explosaient en annonçant l’ouverture d’un océan entre le Gondwana et Armorica et maintenant on voit les zoms préhistoriques qui taillent la pierre et qui font l’agriculture avec des araires. C’est toujours comme ça ? »
Max : « Non petit Sam. Là je crois que le séjour va être assez dense 🙂 »
Samuel : « Parce que déjà en Charentmaritimie on a vu beaucoup des zoisos. »
Léo : « C’est vrai que nous sommes allés au Royaume des Paons. 54 espèces d’un coup. »
Max : « Et une bonne vingtaine dans les autres Royaumes. »
Léo : « Ça fait beaucoup quand même pour commencer. »
Max : « Pauvre petit Sam. Tu sais, c’est pas grave si tu comprends pas tout. On révisera tout ça en gravant mon blog et on reviendra. Après tu seras un grand naturaliste. »
Léo : « Et on te trouvera un sacado. »
Max : « Ça te plaît quand même ? »
Léo : « Oh oui ! Mais c’est un peu compliqué. »
Le chevalier : « Si ça peut te rassurer, pour moi aussi c’est assez dense 🙂 »
Samuel : « C’est vrai ? »
Le chevalier : « Oui Samuel. Et c’est compliqué. Ne t’inquiète pas. Max et Léo ont raison. Nous réviserons et nous reviendrons. »
Léo : « Tu as tout dit sur la tourbe fossile ? »
Le chevalier : « Une dernière information. Des dents d’éléphants ont été exhumées de cette tourbe. »
Max : « Des dents d’éléphants ? »
Le chevalier : « Oui de l’espèce Palaeoloxodon antiquus. Il était un peu plus grand que les éléphants d’Afrique actuels. »
Max : « Bonome, on peut chercher des dents d’éléphants ? »
Le chevalier : « Je préfère que vous laissiez ça aux spécialistes. Et puis la tourbe fossile va disparaître petit à petit alors n’accélérons pas le phénomène en cherchant des fossiles dont nous saurions que faire. »
Max : « Bonome, comment tu fais pour être raisonnable tout le temps ? »
Le chevalier : « Je ne le suis pas Max. Tu devrais le savoir. »
Samuel (à lui même) : « Des néandertaliens, des zoms de l’âge de bronze, des éléphants… Tout ça dans la tourbe… »
Léo : « C’est impressionnant, en effet. »
Max : « Je suis sûr que les zoms qui passent sur la plage savent même pas tout ça et qu’ils trouvent que c’est de la boue moche. »
Le chevalier : « Quand je vous ai demandé d’observer la coupe vous avez pensé que mon cerveau m’avait coulé par les oreilles. »
Max : « C’est vrai. On a pas été malins. »
Le chevalier : « Ne soyez pas méprisants pour les gens qui ne savent pas. »
Max : « J’étais pas méprisant bonome. Je trouvais ça dommage que les zoms passent là sans savoir. Il faudrait mettre des panneaux avec des informations. Pour éduquer et sensibiliser à la conservation du site. »
Le chevalier : « Bonne idée Maxou. Elle t’honore. Tu pourras écrire un rapport pour Princesse. »
Max : « Oui. Le plus tôt possible. »
Le chevalier : « Bon, nous avons déjà bien travaillé ce matin. Que diriez-vous de nous mettre en quête de zoisos ? »
Léo : « Oh oui ! Et ça nous reposerait un peu le cerveau. »
Le chevalier : « Alors allons-y 🙂 »
Max : « On grimpe sur la dune ? »
Le chevalier : « Oui, un chemin le permet. »
Léo : « Nos zoisos-gardiens ! »
Max : « Des chardonnerets rigolos ! »
Léo : « Il y a des juvéniles ! »
Max : « Et à droite ce sont des adultes ! »
Samuel : « Et en plus vous avez des zoisos-gardiens… »
Max : « Oui, en charentmaritimie ce sont les chardonnerets rigolos. »
Léo : « Normalement ce sont des chardonnerets élégants, Carduelis carduelis, Fringillidés. C’est Maxou qui les a surnommés les chardonnerets rigolos. »
Max : « Et en Bretagne nos zoisos-gardiens c’étaient les bécasseaux sanderlings. »
Le chevalier : « Max, j’ai relu ton blog récemment, surtout les articles traitant de la Bretagne. Ce n’était pas les bécasseaux sanderlings mais les pipits maritimes nos zoisos-gardiens. »
Max : « Les pipits maritimes ? »
Le chevalier : « Oui. C’est toi qui l’as dit. Nos zoisos-gardiens viennent nous voir tous les jours et nous avons vu des pipits maritimes tous les jours. »
Max : « Mais tu as dis que deux bécasseaux sanderlings étaient prêts à décoller pour avertir les secours quand tu es tombé ! Tu m’as menti ? »
Léo : « Je crois comprendre. Les bécasseaux ont vu qu’il y avait pas de pipit sur la digue de Kameled alors ils se sont dévoués. En fait, tous les zoisos c’est nos zoisos-gardiens. »
Samuel : « Ils sont beaux les chardonnerets rigolos. »
Max : « Regarde celui là bonome… »
Max : « On peut s’approcher ? »
Le chevalier : « Essayons… »
Max : « Il se laisse faire. On dirait qu’il nous attend. »
Max : « Bonome, tu parles le zoisos n’est ce pas ? »
Le chevalier : « C’est toi qui le dis. »
Max : « Tu parles le zoisos et le chardonneret est venu te faire un rapport. C’est pour ça qu’il s’est laissé approcher d’aussi près. Les chardonnerets rigolos se laissent pas approcher comme ça normalement. En plus, les autres se sont sauvés et pas lui. Il t’a fait son rapport discrètement, en zoisos, et toi tu fais comme si il s’est rien passé. »
Le chevalier : « Vous aimez la musique n’est ce pas ? »
Max : « Oui, surtout quand c’est toi qui la fais. »
Le chevalier : « Vivaldi a écrit une pièce, appelée Il gardellino, qui est censée imiter un chardonneret 🙂 »
Max : « Tu pourras la jouer ? »
Le chevalier : « Non, mais je vous la ferai écouter. »
RV 428 op.10 n°3, Il gardellino
Max : « Léo, pourquoi tu t’arrêtes ? Qu’est ce que tu regardes ? »
Léo : « Là… Le papillon sur la jolie fleur… »
Samuel : « Ooooh ! C’est bôôôô ! »
Max : « Samuel, on va te présenter les Lépidoptères. »
Samuel : « Les Lédipoptères ? C’est quoi les Lédipoptères ? »
Max : « C’est le nom scientifique des papillons. »
Léo : « C’est un mot compliqué que personne connaît à part Max et qu’il utilise pour faire croire qu’il est intelligent et cultivé mais il y a que lui qui croit ça 🙂 »
Samuel : « Cousin Léo, pourquoi tu dis ça de cousin Max ? C’est pas gentil. »
Le chevalier : « Samuel, Léo imite Max. Ton cousin à casquette a souvent dit cela de moi 🙂 »
Samuel : « Alors c’est Max qui est pas gentil ? »
Léo : « Max aime beaucoup nous taquiner et se moquer gentiment. Maxou, tu te rends compte que tu parles comme bonome parfois ? »
Max : « Je m’en rends compte… Et j’allais expliquer l’étymologie de Lépidoptère en faisant le grékancien… »
Léo : « Ben voilà ! Tu peux pas t’en empêcher ! Une demi-heure s’est écoulée ! On s’en fiche du grékancien de la Grèce ancienne que personne connaît à part toi ! »
Samuel : « 🙂 Cousin Max, c’est bien fait pour toi ! »
Léo : « Maxou, tu veux que je fasse l’étymologie ? »
Max : « Si tu veux… »
Léo : « Lépidoptère veut dire qui a des écailles sur les ailes. Parce que les papillons ont des petites écailles colorées sur leurs ailes. Elles sont toutes petites ces écailles. On les voit pas à l’œil nu mais si on touche les ailes d’un papillon il restera une fine poudre sur nos pattes. Mais il faut pas toucher les zanimos. On pourrait les blesser ou les stresser. »
Max : « Tu as pas dit que ce sont d’abord des Insectes. »
Léo : « C’est toi qui as commencé l’explication. »
Max : « Tu pouvais corriger ! »
Léo : « Et toi tu as même pas dit que ce sont des Arthropodes ! »
Max : « Je peux pas tout faire tout seul ! »
Léo : « Alors tu critiques pas ! »
Samuel : « Chevalier, Max et Léo se chamaillent comme des foulques 🙂 »
Max : « Pfff… Je parle comme bonome, je chamaille comme une foulque… »
Samuel : « Je connais déjà les Arthropodes Insectes moi. Les papillons ont une cuticule et des pattes articulées. Trois paires de pattes et une paire d’antennes. Et des ailes. C’est pour ça que ce sont des Arthropodes Insectes. Et comme il y a des écailles sur les ailes ce sont des Lédipoptères. »
Max : « Des Lépidoptères Samuel, Lé-pi-do-ptè-res. »
Samuel : « Lépidoptère, Lépidoptère, Lépidoptère… »
Léo : « Chevalier, c’est qui ce papillon ? »
Max : « Tu peux remontrer la foto s’il te plaît ? »
Le chevalier : « C’est un papillon du genre Colias. Famille des Piéridés, sous famille des coliadinés. »
Léo : « Tu donnes que le genre ? Tu connais pas l’espèce ? »
Le chevalier : « Il y a deux espèces qui se ressemblent beaucoup : le soufré (Colias hyale) et le souci (Colias croceus). Le soufré a une large bordure noire aux ailes antérieures. »
Léo : « On voit pas de bordure noire. »
Max : « Alors c’est un souci. »
Samuel : « C’est beau les papillons. »
Léo : « Oui petit Sam, c’est très beau les papillons. »
Max : « On voit bien l’estran d’ici… »
Léo : « Il doit y avoir des beaux zoisos sur les rochers là-bas… »
Max : « Mais on ira pas. Je veux pas. »
Léo : « Je sais Maxou. »
Max : « On dit même pas qu’il doit y avoir des beaux zoisos. Il y a rien du tout là-bas. Il y a même pas de là-bas. Et même si bonome voulait y aller on irait pas. »
Léo : « Oui Max, bien Max 🙂 »
Max : « Allez, on redescend. Parce que la journée est pas finie et on doit aller sur l’estran tout là-bas. Et moi je veux pas que la marée nous emporte. »
Le chevalier : « Alors pochez-vous. Nous irons plus vite si vous êtes dans ma poche. »
Max : « On grimpe. »
Léo : « Chevalier, on pourra marcher au bas de l’estran, à la limite des rochers ? S’il te plaît ? »
Le chevalier : « Tu espères y voir des oiseaux ? »
Léo : « Ouiiii 🙂 »
Le chevalier : « Moi aussi 🙂 »
Max : « Alors on va le long des rochers. »
Léo : « Une mouette qui rigole… »
Samuel : « Chroicocephalus ridibundus. Samuel : 2 points ! »
Max : « Elle a baillé ! Bonome, tu l’as fotoé quand elle baillait ? »
Le chevalier : « Oui 🙂 »
Léo : « Je crois qu’on l’a réveillée… »
Max : « Zutalor ! Peut-être qu’elle rêvait de petizours 🙂 »
Léo : « Elle s’est envolée… »
Max : « Pfff, elle s’est posée deux mètres plus loin. Bonome, on va la voir. »
Léo : « Elle s’est encore envolée… »
Max : « Bon, elle avait pas envie de papoter. Et le chardonneret a déjà fait son rapport alors elle a peut-être rien à dire de plus. »
Samuel : « Larus melanocephalus, Laridés. Samuel : trois points ! »
Léo : « Bien vu Sam ! »
Max : « Il va encore nous ratatiner ! »
Léo : « C’est parce qu’il est très attentif. Il parle pas tout le temps lui alors il peut voir les zoisos. »
Max : « On peut pas le laisser nous battre à chaque fois ! »
Léo : « Et pourquoi pas ? »
Max : « Parce qu’on va passer pour des néophytes ! Des béotiens incultes ! »
Léo : « Je m’en fiche moi. Tant mieux si c’est Sam qui gagne. On a pas parlé de la mouette mélanocéphale. »
Samuel : « Elle ressemble beaucoup à la mouette qui rigole mais elle a pas de noir au bout de la queue. Et son rouge est plus rouge que celui de la mouette qui rigole. »
Léo : « Oui Sam. Mais on dit qu’elle a du noir sur la queue mais c’est pas vrai. Ce sont les bouts des ailes qui ont pas de noir. Les rémiges primaires. Et sur les fotos on voit que le bec est un peu anguleux dessous. »
Max : « Egretta garzetta, Ardéidés ! »
Max : « Et là, Charadrius hiaticulata, Charadriidés. Max : trois points ! Et na ! Non mais ! »
Léo : « Là aussi il y a un grand gravelot. »
Samuel : « Tu donnes pas le nom en scientifique ? »
Léo : « Max vient de le faire. »
Samuel : « Mais tu marquerais un point. »
Léo : « M’en fiche moi de gagner. Je vois des zoisos et ça me suffit. »
Max : « Bonome, on retourne à notre monture pour aller au rocher Sainte-Véronique ou on y va à pattes ? »
Le chevalier : « Nous irons en chevauchant. Ce n’est pas très loin mais ça nous laissera plus de temps sur le terrain avant que la marée nous en chasse. »
Max : « Tu feras bien attention. On sait pas nager nous. »
Le chevalier : « Je n’ai pas envie non plus de me faire coincer par la marée Maxou. »
Samuel : « Quel beau zoiso ! »
Max : « Où ça ? »
Samuel : « Au dessus de nous. »
Max : « C’est un Laridé juvénile. »
Léo : « Mmmmm… Vu son envergure je pense à un goéland marin… »
Samuel : « Larus maritimus, Laridés. »
Léo : « Mais je suis pas sûr. »
Max : « On arrive à notre point de départ. »
Léo : « J’ai l’impression d’avoir déjà marché une journée complète. »
Max : « Forcément, avec tout ce qu’on a déjà vu. »
Léo : « Et on en est qu’à la première partie de la matinée 🙂 »
Samuel : « Il y a un zoiso là-haut. »
Max : « Oups, il est parti. Apparemment il avait pas envie de discuter. »
Léo : « Mais là c’est un tarier pâtre. »
Samuel : « Saxicola torquatus, Muscicapidés. »
Léo : « Samuel : 4 points ! »
Max : « Allez, on va au Rocher Sainte Véronique. »