Mardi 26 Avril, An III
Le chevalier : « Mes petizours ! Préparez-vous, nous partons en inspection ! »
Max : « A cette heure ci ? »
Léo : « On y croyait plus 🙂 »
Le chevalier : « J’en ai assez d’être enfermé. Allons au Grand Étang de T. si vous voulez bien. »
Max : « On veut bien 🙂 »
Léo : « On est prêts 🙂 »
Le chevalier : « Alors en route ! »
Pendant la chevauchée…
Max : « Oulala ! La dernière fois qu’on est allés au Grand Étang, on a vu trois espèces de chevaliers 🙂 »
Léo : « Rhooo oui ! C’était bien 🙂 »
Max : « J’espère qu’ils seront là… »
Léo : « Si le chevalier t’entendait il dirait qu’on ne sait jamais ce qui nous attend au Pays des Zoisos. »
Max : « Et il ajouterait que c’est ce qui fait le charme des inspections… Oui, je sais. N’empêche que j’aimerais bien qu’ils soient là les chevaliers. »
Léo : « Moi aussi. Tu te souviens du chevalier ouaf-ouaf ? »
Max : « Ben oui alors ! Un ouaf-ouaf ici ! Même pas en Bretagne… »
Le chevalier : « Moi aussi j’aimerais bien voir des chevaliers… »
Max : « Ben… Tu nous entends quand on est dans ta poche ? »
Le chevalier : « Oui, je vous entends toujours 🙂 Nous arrivons. Sortez vos truffes 🙂 »
Au Grand Étang de T. …
Max : « Bonome, pourquoi on voit jamais rien au premier observatoire ? »
Le chevalier : « ce n’est pas vrai Maxou. Souviens-toi des grébus, des sternes, de Martin… »
Max : « Oui, c’est vrai. Mais pourquoi les zoisos viennent pas plus ici ? »
Le chevalier : « La berge est moins accueillante… »
Max : « On va à l’autre observatoire alors. On a eu plein de belles surprises là-bas. Tu te souviens de la cigogne blanche ? Et du faucon hobereau ? »
Le chevalier : « Je me souviens d’un petitours qui répétait sans fin qu’il avait vu une cigogne 🙂 »
Max : « Depuis on en a vu beaucoup des cigognes en Charentmaritimie 🙂 »
Léo : « Taisez-vous un peu. On s’approche, il faut plus faire de bruit… »
Léo : « Rhoooo !!! Comme c’est bôôôô ! »
Max : « 🙂 Rholala la chance ! »
Léo : « Quelle belle lumière ! Rhoooo… »
Le chevalier : « Un peu sombre pour les fotos… »
Max : « Mais parfaite pour rholalaer 🙂 »
Léo : « Les colverts ! Là-haut ! Vite ! Faut les fotoer ! »
Max : « Il me rappelle quelqu’un ce Léo 🙂 »
Le chevalier : « Toi par exemple ? La première fois que tu as vu Martin, c’est ça ? »
Max : « FAUT FOTOER BONOME ! VITE ! VITE ! FOTOE VITE ! Ça ressemblait à ça 🙂 »
Léo : « 🙂 Tu as eu les colverts ? »
Le chevalier : « Oui, en vol, par temps gris… Ce ne sera pas mes plus belles fotos de colverts. »
Max : « On s’en fiche. On les aimera tes fotos. »
Le chevalier : « Et celle du cygne tuberculé en train de manger, vous l’aimerez aussi ? »
Max : « Ouiiiii 🙂 »
Léo : « Cygnus olor, Anséridés. »
Max : « On a pas dit pour les colverts : Anas platyrhynchos, Anatidés. »
Léo : « On commence par les classiques 🙂 »
Max : « Deux Ansériformes habituels. »
Léo : « Mais très beaux quand même 🙂 »
Max : « Sur la branche, là-bas, il y a un étourneau sansonnet, Sturnus vulgaris, Sturnidés. »
Le chevalier : « Tu as des zuperzieux mon petitours 🙂 »
Max : « C’est un chevalier qui m’a appris. Un graaaand chevalier, mais pas un Scolopacidé 🙂 »
Léo : « Tu connais pas une autre histoire d’étourneau chevalier ? »
Max : « Les zoisos infidèles ça t’a pas suffit ? »
Léo : « Toutes les histoires d’étourneaux ne sont peut-être pas de ce genre… »
Le chevalier : « Celles que je connais, si… »
Max : « Vas-y, raconte 🙂 »
Le chevalier : « Il se trouve que les étourneaux sansonnets sont en partie frugivores. »
Max : « frugivore ? C’est quand un zanimo se nourrit de fruits ? »
Le chevalier : « Oui Maxou. »
Max : « Jusque là ça va… »
Le chevalier : « Je parle de fruits charnus, riches en sucres. »
Léo : « Comme le raisin ? Huuummmm 🙂 C’est bon le raisin 🙂 »
Le chevalier : « Oui, mais il arrive qu’il fermente et le sucre se transforme en alcool. Mais les étourneaux continuent de manger les fruits… »
Max : « Et après ils sont saouls comme des zoms ! »
Léo : « Ils sont terribles ces étourneaux ! »
Max : « Ça doit être rigolo à voir un étourneau saoul 🙂 »
Le chevalier : « Pour dire vrai, il ne sont pas saouls. En tout cas rarement. Grâce à une enzyme particulière, ils métabolisent l’alcool quatorze fois plus vite que les zoms. »
Max : « Ça arrive que des zanimos soient saouls ? »
Le chevalier : « Oui, j’ai entendu l’histoire d’un chevreuil qui a été retrouvé complètement saoul sous la table d’un restaurant 🙂 Un autre déambulait en piteux état en pleine ville. »
Léo : « C’est à cause des fruits trop mûrs ? »
Le chevalier : « Non. En hiver les chevreuils se nourrissent essentiellement de ronces et de lierres. »
Max : « Oui, tu enseignes ça à la schola. C’est parce qu’il y a pas beaucoup des plantes en hiver. Alors ils mangent ce qu’il reste. Même si c’est amer comme le lierre ou piquant comme les ronces. Mais tu enseignes aussi qu’au printemps ils se régalent de petites pousses de fougères. »
Le chevalier : « Et c’est là le problème 🙂 Ces pousses sont gorgées de sève qui fermente dans leur estomac. »
Max : « Et après ils sont saouls. »
Le chevalier : « On dit qu’ils ont le ‘mal de broute’. »
Max : « Mouai, ils sont ronds comme des queues de pelle oui ! »
Léo : « Ils sont bourrés comme des coings… »
Max : « Ils sont pleins comme des barriques… »
Léo : « Ils se pichent la calebasse… »
Max : « Ils mettent leurs souliers à bascule… »
Léo : « Ils se piquent la ruche… »
Le chevalier : « 🙂 Où avez-vous appris ces expressions ? »
Max : « En Petitursie bonome 🙂 »
Le chevalier : « Que je ne vous vois jamais boire de l’alcool ! »
Max : « Ben non. Il y a bien une bouteille de quelque chose dans la cabane mais elle est couverte de poussière. »
Léo : « On arrive plus à lire ce que c’est. »
Max : « Et puis il faut la laisser en cas d’urgence. Si tu te blesses, elle servira à désinfecter. J’ai mis une aiguille à tricoter et de la ficelle à gigot à côté d’elle 🙂 »
Le chevalier : « 😀 »
Léo : « Rholala ! Ahétanhissage de bernaches en vue ! »
Max : « Fotoé ? »
Le chevalier : « Oui, fotoé 🙂 »
Léo : « Et si on arrêtait de dire des bêtises et qu’on observait un peu ? »
Max : « Déjà fait ! J’ai repéré un petit gravelot ! »
Léo : « Charadrius dubuis, Charadriidés ? »
Max : « Oui, Charadrius dubius, Charadriidés. »
Max : « Écoute le… »
Léo : « Je crois que je peux l’imiter un peu 🙂 »
Max (à lui même) : « Mais pourquoi je lui ai dit d’écouter ?! Encore un zoiso qu’il va imiter ! Pauvre de moi… »
Léo : « Écoutez et dites moi si ça ressemble s’il vous plaît… »
Le chevalier : « Tu es vraiment doué mon Léo 🙂 »
Léo : « C’est parce que j’aime beaucoup les zoisos 🙂 »
Max (à lui même) : « Oui et moi j’aime dormir la nuit mais avec ce siffloteur de Léo on peut même pas dormir tranquille dans cette cabane… »
Léo : « Tu l’as fotoé le petit gravelot ? »
Le chevalier : « Une bonne vingtaine de fois 🙂 »
Max : « C’est tout ? Dis donc tu progresses bonome 🙂 »
Léo : « Et pourquoi il est dans un trou du sol ? »
Le chevalier : « C’est son nid Léo. »
Max : « Ça ? Un nid ? »
Le chevalier : « Et oui 🙂 C’est pour cela que les zones de nidification doivent être protégées. Les zoms ne font pas attention où ils marchent et ils peuvent écraser les nids. »
Max : « ME PARLE PLUS DES ZOMS ! Si j’en vois un je prends ton épée et je l’essorille et le désentripaille ! »
Le chevalier : « Tu l’essorilles et le désentripailles ? »
Max : « Oui, je l’essorille et je le désentripaille ! En trois coups d’épée. Hop, hop et hoooop ! »
Le chevalier : « Avec mon épée ? »
Max : « Oui ! Avec ton épée ! »
Léo : « Heureusement que tu la prends jamais ton épée, chevalier 🙂 »
Le chevalier : « C’est dommage. J’aurais bien aimé voir Max la porter 🙂 »
Léo : « Maxou, au lieu de rêver d’essorillage et de désentripaillage, tu veux pas regarder le chevalier gambette ? »
Max : « Un gambette ? Où ça ? »
Léo : « Là, Buteo trois fois ! Devant toi ! »
Max : « Je suis pas une triple buse 🙁 »
Léo : « Un peu quand même parfois 🙂 Une double buse ? »
Max : « Pfff… M’en fiche. Je regarde le chevalier guignette, Actitis hypoleucos, Scolopacidés. »
Léo : « Vous l’entendez ? »
Max : « On a entendu les trois chevaliers 🙂 »
Léo : « On va peut-être en voir d’autres… »
Max : « Je sais pas si on va voir d’autres chevaliers mais sur la branche il y a une hirondelle rustique. Tu peux la fotoer bonome ? Avec le gros zoom s’il te plaît. Je sais bien que tu trouves que les fotos sont jamais belles mais elle est loin l’hirondelle et c’est rare de les voir posées. »
Léo : « Rholala ! C’est vrai qu’on les voit rarement bien. Elles volent très vite au ras de l’eau pour attraper des insectes. »
Max : « Elles sont très impressionnantes en vol. »
Le chevalier : « Vous oubliez mes jolies fotos de Charentmaritimie. »
Max : « Léo était pas encore là ! »
Léo : « J’ai vu les fotos dans ton blog. C’est vrai qu’elles sont très belles. »
Max : « C’est bientôt les grandes vacances et on va retourner en Charentmaritimie. Bonome, tu te souviens où tu les as fotoées les hirondelles ? »
Le chevalier : « Oui, exactement. »
Max : « J’aurais dû m’en douter. Tu te souviens de chaque foto, c’est ça ? »
Le chevalier : « Peut-être pas toutes mais presque 🙂 »
Max : « On emmènera Léo ? »
Le chevalier : « Pour voir de belles hirondelles rustiques ? »
Max : « Oui 🙂 Qu’il voit en vrai ce qu’il a vu en foto. S’il te plaît. Pour notre Léo… »
Le chevalier : « Si c’est pour notre Léo 🙂 »
Léo : « Le petit gravelot est juste là ! »
Max : « C’est un beau zoiso. Je l’aime beaucoup. »
Léo : « Max, tous les zoisos c’est son préféré 🙂 »
Max : « Dis donc mon cousin, tu vas te moquer de moi longtemps comme ça ? »
Léo : « C’est un petitours qui m’a appris 🙂 »
Max : « N’empêche que le petit gravelot, c’est pas tous les jours qu’on le voit. »
Léo : « La caractéristique qui permet bien de l’identifier, c’est le tour de l’œil : il est jaune. Je crois bien que c’est le seul gravelot qui a le tour de l’œil jaune. »
Max : « Si on fait pas attention, on peut le confondre avec le grand gravelot juvénile. »
Léo : « Mais ils sont pas pareils. »
Max : « Tiens, le cygne tuberculé continue son repas 🙂 »
Léo : « Les phytophages doivent beaucoup manger parce que les végétos ça apporte pas beaucoup de l’énergie. »
Max : « C’est pas comme le chocolat. »
Léo : « 🙂 Alors ils mangent, ils mangent, ils mangent… »
Max : « Mais ils grossissent pas. »
Léo : « Encore le petit gravelot 🙂 »
Max : « Oh ! Un héron cendré qui passe au dessus de nous 🙂 Léo, tu sais pourquoi il est cendré le héron ? »
Léo : « Non… »
Max : « C’est parce qu’il a dormi dans la cheminée 🙂 »
Léo : « Max… On avait dit qu’on arrêtait de dire des bêtises 🙂 »
Le chevalier : « Je crois que nous ne verrons pas de chevalier aboyeur aujourd’hui… »
Max : « Il est pas venu… »
Léo : « Je sens que tu vas nous dire qu’il faut rentrer. »
Le chevalier : « Eh oui mon Léo, il le faut. Le soleil se couche. »
Max : « On s’arrêtera là où le soleil se couche. Il faut prendre du sable. Parce que tu dors pas encore très bien la nuit. »
Le chevalier : « C’est gentil Maxou. Mais vous vous endormez toujours avant moi. Qui me glissera le sable derrière les paupières ? »
Max : « Je sais pas. Mais au moins, tu auras du sable 🙂 »
Léo : « Il y a des fuligules morillons. »
Max : « Aythya fuligula, Anatidés. »
Léo : « Pourquoi ils sont toujours de ce côté et qu’ils vont jamais près de l’autre observatoire ? »
Le chevalier : « Je ne sais pas mon Léo. »
Léo : « On les voit pas bien d’ici 🙁 »
Max : « De toutes façons, ils dorment la tête sous l’aile. »
Léo : « Bon, ben un dernier coup d’œil aux mouettes qui rigolent et on rentre. »
Max : « C’était une petite inspection de fin de journée. »
Léo : « Mais c’était bien quand même 🙂 »
Max : « Bonome, ce soir tu nous fais pas de câlin. C’est nous qui te câlinerons et on te glissera du sable derrière les paupières pour que tu dormes bien. »
Le chevalier : « C’est gentil mon petitours 🙂 »
Bon, il nous a quand même couchés et câlinés parce qu’on était bien plus fatigués que lui et qu’il peut pas s’empêcher de veiller sur nous.
Je t’embrasse Princesse, et ne t’inquiète pas, on va bien.