Vendredi 4 Mars, An III
Le chevalier : « Bonjour mes petizours. »
Max : « Bonjour bonome 🙂 »
Léo : « Bonjour chevalier 🙂 »
Le chevalier : « Tu n’as pas rêvé de volcans qui explosent mon Maxou ? »
Max : « Non, j’ai rêvé de Tante Yvonne. »
Léo : « Oh ! C’est vrai ? Raconte-nous s’il te plaît. »
Max : « Si bonome est d’accord. »
Le chevalier : « Bien sûr. Raconte-nous. »
Max : « Ben, je sais pas comment elle a fait mais elle a lu mon blog 🙂 Et elle a été très touchée que tu nous racontes son histoire. »
Le chevalier : « Ce n’est pas moi qui vous l’ai racontée. C’est le vent. »
Max : « Dis donc, tu vas m’interrompre à chaque phrase ? Je peux raconter ou pas ? »
Le chevalier : « Raconte petitours 🙂 »
Max : « Elle était donc très touchée. Mais elle était triste que tu aies les larmes aux yeux. Alors elle voulait te réconforter. Mais elle savait pas où te trouver. Je lui ai dit que tu étais peut être sur l’estran de Fort Lonnec et on y est allés. On t’a cherché, cherché… Même le vent s’y est mis. Il soufflait dans tous les sens. Mais tu étais introuvable. Et on s’est dits que tu étais sûrement sur les bords de la petite mer épicontinentale qui séparait Armorica de la plate forme nord gondwanienne, quelque part à l’Ordovicien. Alors le vent nous a apporté un bateau. Mais pas un bateau pour naviguer sur la mer. Non non. Un bateau pour naviguer dans le temps. Et on a navigué dans le temps. Tante Yvonne regardait la mer de la proue. Léo avait un peu le mal de mer 🙂 Moi, je tournais un peu en rond. J’avais peur qu’on te retrouve pas, que tu sois retourné à l’état sauvage une bonne fois pour toutes. Et puis on est arrivés au sud d’Armorica à l’Ordovicien. Tu étais assis sur un rocher, au bord de la mer. Et tu pétunais en te caféinant 🙂 Alors, Tante Yvonne est venue vers toi. Toi, tu baissais la tête, timidement, parce que tu l’avais reconnue. Et puis elle t’a pris dans ses bras. Je sais pas ce qu’elle t’a dit parce que vous étiez trop loin. Mais tu es revenu seul et tu as embarqué sur le bateau. »
Léo : « Tante Yvonne a pas ré embarqué avec bonome ? »
Max : « Non, bonome nous a expliqué pourquoi après. Elle a dit que maintenant qu’on connaissait son histoire, et qu’on l’avait racontée, elle avait l’éternité devant elle. Alors elle a décidé de rester à l’Ordovicien et de parcourir toute l’histoire de la Terre et de la vie à partir de là. Et elle a ajouté qu’elle viendrait nous voir, parfois, dans nos rêves. »
Léo : « Rholala ! Ça, c’est un beau rêve 🙂 Moi, j’ai juste rêvé de zoisos. »
Max : « Je sais Léo, je sais… »
Léo : « Oh non, me dis pas que j’ai encore siffloté toute la nuit ! »
Max : « Ben si 🙁 »
Léo : « Mais pourquoi tu m’as pas réveillé ? »
Max : « Mon Léo, il faut JAMAIS réveiller un petitours qui rêve de zoisos 🙂 Bon, bonome, tes rêves, on s’en fiche 🙂 Va te caféiner pendant qu’on se prépare. »
Le chevalier : « Je me suis déjà caféiné 🙂 »
Max : « BEN T’Y RETOURNE ET TU NOUS LAISSES NOUS PRÉPARER ! Oulala il est pas croyable ce bonome ! On peut pas se préparer tranquille dans cette cabane ! »
Léo : « Max tu exagères ! »
Max : « Oui, peut-être un peu 🙂 Tu es prêt ? »
Léo : « Ben oui 🙂 C’était pas la peine de l’envoyer se caféiner. »
Max : « Mon Léo, tu crois vraiment que c’est une punition pour lui ? Aller se caféiner ? »
Léo : « 🙂 Allez, on va le rejoindre. »
Le chevalier : « Vous voilà prêts ! »
Max : « Ouiiii 🙂 On peut aller aux zoisos ! »
Plus tard…
Max : « Bonome, on est déjà venus ici. Tu vas en avoir assez qu’on te demande toujours d’aller aux zoisos… »
Le chevalier : « Non Maxou. Ne t’inquiète pas. »
Max : « J’espère que Princesse en aura pas assez. »
Le chevalier : « Princesse n’est pas là il me semble 🙂 »
Léo : « C’est vrai ça ! Allez, viens Maxou, on va voir les Laridés. »
Max : « Toi et tes Laridés 🙂 »
Léo : « Rhoooo ! Il y en a beaucoup ! »
Max : « Tout pareil comme hier mon Léo 🙂 »
Léo : « Ouiiiii 🙂 Alors… Larus marinus, Larus argentatus, Larus fuscus… Chevalier, tu peux zoomer plus et me montrer s’il te plaît ? »
Le chevalier : « Bien sur mon Léo. »
Léo : « Rholala ! C’est vraiment des beaux zoisos les Laridés ! Chevalier, tu veux pas qu’on en adopte quelques uns ? »
Le chevalier : « J’ai déjà adopté deux petizours 🙂 »
Max : « Je dirais plutôt qu’un petitours a adopté un bonome et qu’il a eu du mal à le dresser 🙂 Oh ! Regardez là-bas ! Ce serait pas un chevalier guignette ? »
Léo : « Si ! On voit bien le blanc qui remonte sur ses épaules. C’est bien Actitis hypoleucos, Scolopacidés. »
Max : « On en avait pas encore vu en Bretagne. »
Léo : « C’est vrai ça. A part le chevalier ouaf ouaf, on a pas vu des chevaliers. »
Le chevalier : « Non, nous n’avons pas vu de chevalier mais voulez-vous que je vous fasse la liste des autres espèces ? Commençons par le crave à bec rouge… »
Léo : « Rhoooo oui 🙂 Le crave à bec rouge… Rholala… »
Le chevalier : « Rholala ! Et l’accenteur mouchet… »
Max : « Celui d’hier ? Qui était tout mouillé sous la pluie ? »
Le chevalier : « Non, celui d’aujourd’hui. Là, juste devant vous… »
Max : « L’accenteur mouchet s’appelle Prunella modularis en scientifique. »
Léo : « Tu dis ça pour crâner. »
Max : « Même pas vrai ! »
Léo : « C’était pour rigoler 🙂 Oh ! J’entends un rougegorge familier ! »
Max : « Il est là, sur une branche de l’arbuste. »
Léo : « Chevalier, tu l’as fotoé ? Brindille aime beaucoup les rougegorges familiers. »
Le chevalier : « J’ai fotoé. On le montrera à Brindille. »
Léo : « Et peut-être qu’elle me grattera le front pour me remercier 🙂 »
Le chevalier : « Vous êtes rigolos tous les deux. C’est moi qui fotoe et c’est vous qui vous faites gratter le front en remerciements. »
Max : « Hé ! J’ai rien dit moi ! Pourquoi tu dis tous les deux ! »
Léo : « Toi, tu veux toujours que le chevalier fotoe pour Princesse. »
Max : « C’est pas pareil ! »
Léo : « Et pourquoi c’est pareil, s’il te plaît ? »
Max : « Parce que c’est Princesse qui nous a envoyés en mission ! »
Léo : « C’est pas toi qui a été envoyé en mission ! C’est le chevalier ! Toi, tu fais que l’accompagner parce qu’il veut bien ! »
Max : « Moi, ma mission, c’est de te former. C’est Princesse qui m’a demandé. »
Léo : « Pfff… »
Max : « Pfff toi même ! »
Le chevalier : « Je crois que nous n’avions pas encore vu de foulques en Bretagne 🙂 En voilà deux sous mes yeux ! »
Max : « On est pas des foulques 🙁 »
Léo : « On est des juvéniles ! »
Max : « C’est pour ça que des fois on se chamaille. »
Léo : « Mais c’est pour rigoler 🙂 »
Max : « On est pas fâchés. »
Léo : « On est des gentils petizours 🙂 »
Max : « Viens cousin Léo, on va voir l’aigrette nous, et on le laisse ronchonner tout seul. »
Le chevalier : « Les bras m’en tombent… C’est moi qui ronchonne… »
Max : « Elle est belle cette aigrette garzette. »
Léo : « Elle s’appelle Egretta garzetta, Ardéidés. »
Max : « Elle chasse, il faut pas la déranger. »
Léo : « Elle chasse pas, elle pêche. »
Max : « Ben faut pas la déranger quand même. Oulala ! Euh… Bonome, tu vas où ? Tu repars sur ton chemin tout inondé ! C’est pas bien ! On est pas d’accord nous. »
Le chevalier : « Alors restez ici. Je vous reprendrai au retour. »
Max : « Tu vas pas nous laisser ici ! Hé !… Bonome ! »
Léo : « Chevalier ! On vient avec toi ! Nous laisse pas ici s’il te plaît ! »
Le chevalier : « Pochez-vous alors ! »
Max : « Bouge pas, on grimpe 🙂 »
Léo : « Voilà ! On est pochés 🙂 »
Max : « Bonome, tu marches en silence ? »
Le chevalier : « oui 🙂 Ce chemin est plutôt difficile… Mais je pense que la vue en vaudra la peine… »
Le chevalier : « Voilà ! Qu’en pensez-vous ? »
Max : « Pas mal… »
Léo : « Mais il y a pas des zoisos 🙁 »
Le chevalier : « Pas mal ? C’est tout ce que tu trouves à dire ? Et toi Léo, tout ce que tu vois c’est qu’il n’y a pas de zoisos ! J’aurais dû vous laisser en bas et vous reprendre au retour ! Ça alors ! Quels ingrats ! »
Max : « Bonome. »
Le chevalier : « Quoi ? »
Max : « Tu es fatigué. Et maintenant, tu as les pieds tout ploufés… »
Le chevalier : « Et alors ! Qu’est ce que ça peut te faire ? »
Max : « Ben, la journée va être longue et tu es déjà fatigué. Tes pieds vont être tout mouillés tout le reste de la journée. Tu aurais pas dû venir jusqu’ici. C’était pas raisonnable. »
Le chevalier : « Pour une fois que je vais quelque part uniquement parce que j’en ai envie, et pas pour faire plaisir à mes petizours, ils râlent et trouvent que c’est pas raisonnable. D’accord ! On retourne aux zoisos ! »
Max : « Te fâche pas bonome. Elle est belle la vue. Mais tu as fait beaucoup d’efforts pour arriver ici. Je dirais que c’était pas rentable. Trop d’efforts… »
Léo : « Et tes pieds sont tout mouillés. »
Le chevalier : « Ils sécheront. »
Max : « Ils sécheront rien du tout ! Tu vas les re ploufer en redescendant ! »
Le chevalier : « Bon, ça suffit. On va aux zoisos et vous oubliez mes pieds 🙁 »
Max : « Râle pas bonome. C’est pour toi qu’on dit ça. Allez, emmène-nous aux zoisos 🙂 »
Léo : « Il y a un chevalier ouaf ouaf ! On dirait qu’il a vu quelque chose 🙂 »
Max : « En vrai, le ouaf ouaf c’est le chevalier aboyeur. En scientifique, il s’appelle Tringa nebularia et c’est un Scolopacidé. »
Léo : « Moi j’aime beaucoup les Scolopacidés. »
Max : « Toi, tu aimes tous les zoisos. Tous les zoisos c’est ton préféré 🙂 »
Léo : « Ben oui 🙂 J’aime beaucoup les zoisos. C’est beau un zoiso. »
Max : « Je suis bien d’accord 🙂 Allez, viens mon Léo, on avance. »
Le chevalier : « Ben, et moi ? Vous n’allez quand même pas partir sans moi ? »
Max : « Tu es là toi ? Je croyais que tu étais resté là haut pour profiter de la vue 🙂 »
Le chevalier : « Qu’est ce qui m’a pris d’adopter ces petizours ! J’étais tranquille, moi, dans ma cabane en rondins au fond des bois. »
Max : « Oui oui 🙂 Tu étais bien tout seul, témpaléjan et tout ça 🙂 Bon, tu viens maintenant ? »
Léo : « Mais allez-vous donc vous taire ? Il y a des courlis cendrés. Il faut pas les déranger. »
Max : « Bonome, j’arrive pas à retenir le nom des courlis cendrés en scientifique 🙁 »
Le chevalier : « Numenius arquata »
Max : « Comment tu fais pour jamais oublier les noms ? J’y arrive pas moi. Je suis sûr que même Léo en oublie. »
Léo : « Ben oui. Je me souviens pas toujours moi. »
Le chevalier : « J’ai quelques années de pratique de plus que vous 🙂 »
Max : « C’est sûr que depuis 500 millions d’années tu as eu le temps de réviser 🙂 »
Léo : « Tu as rien à dire sur les courlis ? »
Le chevalier : « Si, eux peuvent ploufer leurs pattes dans les marais sans que vous ne raliez 🙂 »
Max : « Pfff… »
Léo : « Regardez comme c’est beau ! Rhoooo, la chance ! »
Max : « Rholala c’est beau ! »
Léo : « Tu te moques ? »
Max ; « Oh non ! Je rholalae parce que c’est vraiment très beau ! »
Léo : « Il y a encore des chevaliers ouaf ouaf. On en avait jamais vu et là, on en voit tous les jours 🙂 »
Max : « C’est un zoiso breton le chevalier ouaf ouaf ? »
Le chevalier : « Non, pas particulièrement. Il est même assez fréquent à l’intérieur des terres. Il n’y a pas de raison de le voir plus en Bretagne qu’ailleurs. »
Max : « On pourrait le voir chez nous ? »
Le chevalier : « Peut-être… Au Royaume des Sternes, ou au Grand Étang de T… »
Max : « Et pourquoi on l’a jamais vu alors ? »
Le chevalier : « Parce qu’il n’aime pas les petizours exigeants ! »
Max : « Des petizours exigeants ? Tu en connais, toi, Léo ? »
Léo : « Non. Chevalier, il faudrait que tu nous les présentes ces petizours 🙂 »
Max : « Oui, on pourrait les ré éduquer un peu 🙂 »
Le chevalier : « Regardez plutôt le paysage 🙂 »
Léo : « A gauche, il y a le four à chaux. »
Max : « Et dans le petit bois, vers le milieu, il y a notre cabane. »
Léo : « Et partout, il y a des zoisos 🙂 »
Max : « Et là, il y a un héron cendré. Ardea cinerea, Ardéidés. »
Léo : « C’est vrai que quand tu étais petit, les hérons cendrés étaient rares ? »
Max : « Léo, quand il était petit il y avait pas de vie sur les continents. Il y avait juste des êtres vivants marins. »
Le chevalier : « 🙂 Oui mon Léo. Il y a une trentaine d’années, les hérons cendrés étaient devenus rares. Ils étaient chassés. »
Léo : « Pourquoi ? »
Le chevalier : « On les accusait de manger tous les poissons. »
Léo : « Mais ! Les hérons mangent surtout des grenouilles ! »
Max : « Pfff ! Les zoms cherchent des prétextes pour tuer les zanimos. Qui veut tuer son chien l’accuse de la rage. Ils s’en fichent que ce soit vrai ou pas. »
Le chevalier : « C’est vrai Maxou. Mais les hérons ont été protégés et maintenant ils sont de nouveau fréquents. »
Léo : « Alors il faut protéger tous les zoisos. »
Le chevalier : « Non Léo. Ce n’est pas la peine. Il faut protéger ceux qui sont en danger. Et il faut surtout protéger leurs milieux de vie. »
Léo : « Il faut protéger les étangs et les marais. Pour les grébus, les grébous… »
Max : « Et Martin ! Il faut pas oublier Martin. »
Léo : « Et tous les zoisos aquatiques. »
Max : « Et les aigrettes garzettes ? Elles sont en danger les aigrettes garzettes ? »
Léo : « Tu en parles parce qu’il y en a encore une devant nous ? »
Max : « Ben oui. »
Le chevalier : « Elles sont très fréquentes. Elles ne sont pas en danger. »
Léo : « Si ! on préserve les zones humides ! Sans zone humide, pas d’Ardéidé ! »
Le chevalier : « C’est vrai mon petit Léo. »
Max : « Bon, bonome, c’est gentil de nous expliquer qu’il faut préserver l’environnement et tout ça. Mais on le sait déjà nous. On va où après ? »
Le chevalier : « On va manger 🙂 »
Max : « Il est déjà midi douze ! Tu vas encore manger une énoooorme galette de sarrasin et après tu vas dire ‘Oulala, j’ai trop mangé !‘ »
Le chevalier : « Et toi tu vas te gaver de chocolat et tu seras tellement lourd que ma poche va craquer 🙂 »
Max : « Tu vas nous donner du chocolat ? C’est vrai ? Rhooo, merci mon bonome 🙂 »
Léo : « Dites les estomacs, on est encore aux zoisos. Et il y a un pinson des arbres là devant ! »
Max : « Un pinson des arbres ! Fringilla coelebs, Fringillidés. Mais… Il a pas la tête colorée ! Pourquoi ? » Léo : « C’est parce que c’est une femelle Maxou. » |
Max : « Mais c’est vrai ! C’est à cause du dimorphisme sexuel ! Oulala, c’est compliqué les zoisos. Le mâle est pas pareil que la femelle, les juvéniles sont pas comme les adultes… et ils changent de plumage au cours de l’année… Il faut tout connaître et il y a des dizaines et des dizaines d’espèces… Pfff… »
Le chevalier : « C’est pour cela qu’il y a des beaux livres Maxou. Seuls les spécialistes connaissent toutes les espèces. Et encore, j’en ai rencontré un, ornithologue de profession, qui reconnaissait avoir du mal à identifier les pouillots, même en ayant l’oiseau dans la main. »
Max : « Même les spécialistes ont du mal à identifier les pouillots ! Ça alors ! »
Le chevalier : « Et oui mon Maxou 🙂 Tu vois… »
Léo : « Et les accenteurs mouchets ? Tu les reconnais les accenteurs mouchets ? »
Le chevalier : « Quand ils sont à quelques mètres devant moi, oui 🙂 »
Max : « Bon, bonome, on est à notre monture. On peut aller manger maintenant. »
Léo : « Pas tout de suite ! Il y a encore un héron cendré. Allons le voir. »
Léo : « Zutalor ! Il s’est envolé ! »
Max : « Ben oui, c’est le moment de partir. Allez Léo, on se poche, et c’est parti pour la longue chevauchée. »
Plus tard, après le repas…
Max : « Bien mangé bonome ? »
Le chevalier : « Oui Maxou. Et toi ? »
Max : « Oulala oui 🙂 Il était bon le chocolat 🙂 Dis, tu vas où ? »
Le chevalier : « J’ai cru voir des oiseaux sur l’estran… »
Léo : « Des zoisos ? On va voir alors ? »
Le chevalier : « Évidemment ! Je suis avec mes petizours naturalistes 🙂 »
Max : « Et dans naturaliste, il y a ornithologue 🙂 C’est qui les zoisos ? Tu arrives à voir ? »
Le chevalier : « Non, pas encore, il faut nous approcher encore un peu… »
Léo : « Dis chevalier, c’est pas la plage de Port Zic là-bas ? Je crois voir les grès armoricains et les grottes. »
Le chevalier : « Quelle vue mon Léo ! »
Max : « Un autre superzieux ! Vous êtes faits pour vous entendre tous les deux. »
Le chevalier : « Mais nous nous entendons très bien Max 🙂 »
Léo : « C’est là-bas qu’on a vu la discordance des grès armoricains sur les schistes zébrés briovériens. Et pas la dissonance des zèbres briochoriens 🙂 »
Max : « Oui ben j’ai dit une erreur… Ça peut arriver. Tu dis jamais des erreurs toi ? »
Léo : « Si. Un jour j’ai dit mouette qui rigole à la place de mouette rieuse. »
Max : « Et depuis, les mouettes rieuses on les appelle les mouettes qui rigolent 🙂 Elle était rigolote ton erreur 🙂 Bon, c’est qui les zoisos bonome ? »
Le chevalier : « Une belle surprise… Regarde Maxou, mais ne dis rien. Laisse Léo découvrir 🙂 »
Max : « J’ai vu, merci 🙂 A ton tour Léo. »
Léo : « Rholalaaaaa !!! Rhoooo la chance ! Rhoooo… »
Max : « Léo, peux-tu remettre ta mâchoire en place s’il te plaît. Elle traîne par terre 🙂 »
Léo : « Non, je peux pas… C’est une sterne caugek ! Tu te rends compte ! Une sterne caugek ! Rholala ! La chance ! »
Max : « Tu connais la sterne caugek ? »
Léo : « Ben oui ! Je l’ai vue dans ton beau livre de zoisos. Elle s’appelle Sterna sandvicensis et c’est un sternidé. Mais je croyais qu’elle migrait l’hiver. Je suis étonné de la voir même si c’est une bonne surprise 🙂 »
Le chevalier : « Moi aussi je suis étonné. »
Max : « Regardez ce qu’elle fait ! Elle s’étire les ailes ! »
Léo : « Mais… Chevalier, regarde à côté de la sterne caugek, le Laridé. Fotoe-le et montre s’il te plaît. »
Léo : « Rholala ! Mais c’est un goéland cendré ! »
Max : « Larus canus ? »
Léo : « Ben oui, Larus canus ! »
Max : « Ben ça alors ! Un sterne caugek et des goélands cendrés ! »
Léo : « La chance ! »
Max : « On en oublierait presque les huîtriers pies ! »
Léo : « Une sterne caugek et un goéland cendré sur la même foto ! Rholala ! »
Max : « Bonome, on pourra revenir à ces zoisos après ? J’ai vu un corvidé ! Qu’est ce qu’il fait là ? Il est en vacances à la plage ? »
Le chevalier : « C’est une corneille noire, Corvus corone. Elle a l’air de prélever des bivalves. Sûrement pour se nourrir… »
Max : « Un corneille noire à la plage ? C’est normal ça ? »
Le chevalier : « J’en vois régulièrement. Les Corvidés sont fréquents dans tous les milieux. La corneille noire doit trouver de quoi se nourrir. Si elle trouve un arbre dans lequel faire son nid, toutes les conditions sont réunies pour qu’elle niche ici. »
Max : « D’accord. Revenons aux huîtriers. »
Léo : « Je crois qu’ils dorment… Ils sont sur une patte, le bec sous l’aile. »
Max : « Bonome, pourquoi il y en a qui ont une demi collier blanc ? »
Le chevalier : « C’est, il me semble, leur plumage internuptial. »
Max : « Alors ceux qui en ont pas sont déjà en plumage nuptial ? »
Le chevalier : « Je crois bien… »
Léo : « Ils se sont réveillés et se sont mis en marche ! Ils vont vers la sterne caugek ! Regardez ! »
Max : « Elle s’est envolée pour les laisser passer. C’est une gentille sterne 🙂 »
Léo : « Mais il y a quand même un huîtrier qui lui a crié dessus ! »
Max : « Tu as fotoé ? On a des preuves que les huîtriers sont des ingrats ? On fera un rapport à Princesse. »
Le chevalier : « J’espère que Princesse a un serviteur qui a pour tâche de lire tous nos rapports… »
Max : « On en fait pas beaucoup bonome. Et il faut bien qu’on l’informe de ce qui se passe au Pays des Zoisos. Sinon, elle sert à quoi ta mission ? »
Léo : « Vous pourrez préciser qu’ils ne crient pas sur le goéland cendré… »
Max : « C’est vrai ça ! Ils font du favoritisme les huîtriers ! Ça va pas du tout ça ! »
Léo : « Ben voilà ! Vous leur avez fait peur avec vos histoires de rapports ! Ils se sont envolés ! On les verra plus 🙁 »
Max : « T’inquiète pas mon Léo. On en verra d’autres. Regarde, la sterne caugek est venue tout près 🙂 »
Léo : « Elle est rigolote avec son anneau de plumes noires hirsutes autour du crâne et sa calotte blanche. On dirait qu’elle souffre d’alopécie précoce. »
Max : « Elle est comme ça l’hiver. Elle a le front blanc. En habit nuptial, toute sa tête est noire et elle a une espèce de huppe ébouriffée. »
Léo : « J’aimerais bien la revoir en été… »
Max : « C’est possible. On en a vu au Royaume des Sternes de Mer, en Charentmaritimie. Bon, bonome, il faut aller… Euh… On va où déjà ? »
Le chevalier : « J’allais vous proposer la Pointe de Dinan. »
Max : « La Pointe du Kastell des korrigans ? On y va ! Allez, au galop même ! »