201 – La Pointe de la Heussaye

Max : « Allez ! En route vers la Pointe de la Heussaye ! Bonome, tu veux pas nous dire la surprise ? »

Léo : « Maxou, si bonome nous dit ce sera plus une surprise. »

Samuel : « C’est pas faux 🙂 »

Max : « Ben oui mais là il faut attendre… »

Yann : « C’est ça La Pointe de la Heussaye ? »

La Pointe de la Heussaye

Le chevalier : « A gauche, oui. Ensuite il y a l’entrée du port et la Pointe des Trois Pierres. »

Max : « Et on va avoir une surprise… D’accord. »

Léo : « Bonome, il y aurait pas un filon de dolérite là ? »

Max : « C’est pas une surprise ça ! Il y en a partout au Pays de Penthièvre ! Viens Yann. On va faire l’échelle ! »

Yann : « Si tu veux 🙂 »

Filon de dolérite

Max : « Tu as bien fotoé bonome ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Yann : « Vous voulez bien me rappeler les dolérites s’il vous plaît ? »

Max : « Bien sûr 🙂 C’est une roche magmatique microgrenue riche en minéraux ferromagnésiens. La dolérite a à peu près la même composition que le basalte mais pas la même structure puisque le basalte est microlithique. »

Samuel : « Ben voilà ! Cousin Max utilise des mots compliqués que personne connaît à part lui pour faire croire qu’il est intelligent et cultivé. Mais il y a que lui qui le croit 🙂 »

Léo : « Et vlan Maxou ! »

Max : « Je néglige. Yann, as-tu compris ? »

Yann : « Une roche grenue c’est une roche constituée de grains mais on dit pas des grains. On dit des cristaux. Je suppose que si elle est microgrenue c’est parce que les cristaux sont tout petits. Mais microcritique je comprends pas. »

Samuel : « Microlithique cousin breton 🙂 Une roche à structure microlithique comporte des cristaux de tailles variables, mais aussi une matrice parfois appelée verre. Il peut y avoir des vacuoles. Ce sont des petits trous remplis de gaz volcaniques. »

Max : « Il y a des cristaux, du sans cristaux et des bulles 🙂 »

Yann : « Merci les cousins 🙂 »

Max : « Les dolérites comme le basalte montrent une distension. Mais ça tu le sais déjà. La différence de structure vient du temps de refroidissement. Si le magma basaltique arrive à la surface il se refroidit rapidement. Le liquide a pas le temps de se mettre en ordre. Il y a des cristaux mais surtout du sans cristaux qui est du désordre. Et puis les bulles de gaz ont pas le temps de s’échapper et elles forment les vacuoles. »

Samuel : « Il faut savoir que le magma se forme par fusion partielle des roches en profondeur. C’est donc de la roche liquide mais elle peut contenir des cristaux déjà. Et surtout des gaz dissous. »

Max : « Et dix sous c’est pas cher 🙂 »

Léo : « Rho la saproblague ! »

Samuel : « Le magma est chaud alors il est moins dense que les roches qui l’entourent. Du coup il remonte. Mais parfois il s’arrête en chemin et ça forme un réservoir magmatique. Si le magma reste longtemps, il refroidit et les gaz dissouts forment des bulles. Mais les bulles veulent remonter et elles entraînent le magma. En perdant ses gaz le magma devient de la lave. Tu comprends cousin Yann ? »

Yann : « Oui. Vous expliquez bien. »

Samuel : « Quand le mélange de gaz et de lave arrive à la surface ça fait l’éruption volcanique. La lave refroidit vite et ça donne une roche magmatique éruptive. On reconnaît ce genre de roches à leur structure microlithique. »

Max : « Mais parfois le magma reste bloqué en profondeur et il refroidit doucement. Les gaz peuvent pas sortir et des cristaux se forment. Si le refroidissement est vraiment très lent les cristaux seront très grands. »

Yann : « Je crois que j’ai tout compris. Un même magma peut donner les dolérites en profondeur et des basaltes à la surface. »

Max : « C’est un bon résumé 🙂 Bon, on avance ? »

Le chevalier : « Je vous attends moi 🙂 »

Max : « Regarde où tu marches bonome. Je veux pas que tu sois tout cassé moi. »

La Pointe de la Heussaye

Max : « Je suis vraiment curieux de savoir la surprise moi… »

Léo : « STOP ! »

Max : « Stop ? »

Léo : « Je descends… Rholalaaa ! Fotoe moi bonome s’il te plaît. Fotoe moi 🙂 »

Max : « Tu veux être fotoé ? »

Léo : « Rhooo oui ! Ah bah là ! Tu avais raison bonome 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 »

Léo sur des pillows-lavas

Max : « Qu’est ce qu’il t’arrive Léo ? Pourquoi bonome avait raison ? »

Le chevalier : « Parce que j’ai toujours raison 🙂 »

Max : « Pfff ! »

Léo : « Vous voyez pas les coulées de lave sous-marines ? »

Max : « Où ça ? »

Samuel : « Mais oui ! »

Léo : « Partout autour de moi Maxou ! »

Max : « Moi aussi ! »

Yann : « Vous voyez des coulées de lave sous-marines vous ? Zutalor ! Moi je vois que des cailloux tout noirs… »

Max : « Aïe… »

Léo : « Tu t’es fais mal Maxou ? »

Max : « Non. C’est pire que ça. Léo, j’ai une mauvaise nouvelle pour toi. »

Léo : « Qu’est ce qu’il se passe ? »

Max : « Tu t’es bonomisé Léo. »

Le chevalier : « 🙂 »

Léo : « Je me suis bonomisé ? »

Max : « Oui Léo. Gravement même. Tu en veux la preuve ? »

Léo : « Je crois que j’ai compris… »

Yann : « Moi je comprends rien du tout. »

Max : « Je t’explique. Toi, tu vois des cailloux tout noirs. »

Yann : « Ben oui. Je peux ajouter qu’ils forment un peu comme des boules mais pas tout à fait. »

Max : « Et tu vois bien Yann. Léo, lui, a interprété tout de suite. J’ai mis un peu de temps à comprendre mais j’ai interprété moi aussi. »

Samuel : « Moi aussi 🙂 Ce sont des pillow-lavas 🙂 »

Max : « Ben oui. Au début, il y a longtemps, on pensait que bonome voyait pas comme nous. On voyait comme toi nous, et bonome devait tout nous expliquer ensuite. Et là, paf le Léo ! Bonomisé ! Il interprète directement ! Et il voit des coulées de lave sous-marines. D’un coup. Au premier coup d’œil pour Léo. J’ai pas vu tout de suite moi parce que j’avais même pas regardé. Même petit Sam est bonomisé… »

Yann : « Et c’est grave ? »

Léo : « Ça fait bizarre… »

Samuel : « Mais c’est pas grave 🙂 »

Max : « C’était ça la surprise bonomou ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 Mais je ne pensais pas que vous la trouveriez aussi vite. Peu de gens voient les pillows sur l’estran. »

Max : « Parce qu’il y en a d’autres ? »

Le chevalier : « Évidemment 🙂 Bien, puisque vous avez trouvé la surprise, je peux commencer l’étude en arrivant par la grande plage située au sud. Allons-y ! »

Léo : « Tu veux bien fotoer encore les pillows avant bonome ? »

Samuel : « Je fais l’échelle ! »

Les pillow-lavas

Samuel sur les pillow-lavas

Yann : « Vous m’expliquez pas les pilos ? »

Max : « Bonome, les autres sont plus beaux ou pas ? »

Le chevalier : « Nettement plus belles 🙂 Je ne sais pas bien pourquoi pillow-lava est un nom féminin. »

Max : « On dit une pillow-lava ? Je savais pas. Merci bonome 🙂 Yann, si tu veux bien, on t’expliquera là-bas. »

Yann : « D’accord 🙂 »

Léo : « Ça alors ! Des pillow-lavas ! J’en reviens pas ! Ça change des Séries Rouges d’Erquy-Fréhel. »

Le chevalier : « Je vous avez dit que ça vous plairait. Et ça ne fait que commencer 🙂 »

La Pointe de la Heussaye
La Pointe de la Heussaye

Yann : « Elle est belle cette pointe. »

Max : « C’est comme ça avec bonome. Il trouve toujours des beaux endroits et en plus ils sont intéressants. »

Léo : « Comment tu fais pour connaître tout ces endroits ? »

Le chevalier : « C’est facile. J’ai 15 milliards d’années. J’ai eu le temps de visiter un peu 🙂 »

Max : « Tu le reconnais enfin ! Vous êtes témoins ! »

Samuel : « On peut réviser les ceintures de lichens ? »

Les ceintures de lichens

Le chevalier : « Si tu veux mon petitours. »

Max : « Notre avis tu t’en fiches ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Je vois. C’est du favoritisme. »

Le chevalier : « Tout à fait. »

Max : « C’est injuste. »

Le chevalier : « Je sais. »

Max : « Donc, tu as un petitours préféré. »

Le chevalier : « Tout le monde le sait. »

Max : « Je m’insurge contre ça ! »

Le chevalier : « C’est ton droit. »

Yann : « Ils vont continuer longtemps ? »

Léo : « Si on ne le arrête pas ils peuvent continuer pendant des heures. »

Samuel : « J’interviens. Bonome, les lichens s’il te plaît. »

Le chevalier : « Ils sont là. »

Les ceintures de lichens

Léo : « Nous t’écoutons bonome. »

Le chevalier : « Au-dessus du niveau moyen des marées c’est la zone noire à Verrucaria maura. Tiens, tout en bas à droite il y a Lichina pygmaea. Puis au dessus il y a le niveau jaune-orange à Calloplaca et Xanthoria. »

Max : « Tu as pas donné les espèces pour les lichens jaunes et orange. Tu t’es arrêté aux genres. »

Le chevalier : « Il y a plusieurs espèces et je n’ai pas envie de faire une étude précise. J’ai hâte de faire la géologie. »

Samuel : « Cette phrase aurait pu sortir de la bouche de cousin Léo 🙂 »

Léo : « C’est vrai que j’ai hâte 🙂 »

Max : « On y va alors ! Oups ! J’avais pas vu qu’il y avait un passage. La pointe est pas reliée à la terre alors ! C’est une île 🙂 »

Le passage

Le passage

Samuel : « Encore une île où on va à pieds 🙂 »

Max : « Bonome, as-tu remarqué qu’il y a de l’eau au sol ? »

Le chevalier : « J’ai vu. »

Max : « Tu vas ploufer tes pieds jusqu’à tes genoux ? »

Le chevalier : « Non. Je vais passer par le côté. »

Max : « Ah d’accord. Tu vas faire l’escalade alors… »

Léo : « Maxou, je te rappelle que tu fais souvent l’escalade. »

Max : « Mais moi je suis une peluche ! Je peux pas être tout cassé dedans si je tombe ! »

Le chevalier : « Je ne suis pas tout cassé dedans 🙂 »

Max : « Je vais faire un rapport à Princesse pour qu’elle te gronde. »

Samuel : « Bonome, tu fotoes le passage dans l’autre sens s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon petitours. »

Le passage

Le passage

Max : « C’est quoi ça ? »

Une faille

Léo : « Ce sont des roches Maxou 🙂 »

Max : « Merci Léo. Tu me prends pour un béotien ? Je suis un peu géologue et, par ailleurs, je suis pas totalement dépourvu d’intelligence. JE SAIS BIEN QUE CE SONT DES ROCHES ! Tu vois pas qu’elles sont décalées en hauteur et qu’il y a une ligne qui sépare clairement deux blocs ? »

Yann : « Alors c’est qu’il y a une faille. Vous m’avez expliqué les failles. Ce sont des cassures de roches en deux blocs qui se décalent l’un par rapport à l’autre. »

Samuel : « Bravo cousin Yann ! Bravo ! »

Max : « On descend voir ! Hoplà ! »

Les petizours étudient la faille

Les petizours étudient la faille

Samuel : « J’en reviens pas que les roches se cassent et se déplacent. »

Max : « Ben si 🙂 »

Léo : « C’est à cause de la tectonique. En profondeur la Terre bouillonne mais pas à l’état liquide, à l’état solide. Il y a les mouvements de convection dans le manteau. L’asthénosphère se déplace latéralement et la lithosphère la suit passivement. Du coup ça fait des contraintes qui s’accumulent pendant des longues durées dans la lithosphère. Et un jour, comme ça, sans prévenir, la roche casse. Ça fait une faille et un tremblement de terre et après le paysage est modifié. »

Max : « Et tout est cassé ! »

Léo : « Si le tout englobe les constructions humaines, on s’en fiche un peu. La tectonique, elle fait les tremblements de Terre depuis des milliards d’années. Les dégâts aux constructions humaines ça fait que quelques siècles. »

Samuel : « Vous avez vu là-bas ? »

Une arche

Max : « Il y a une arche ! On va voir ! »

Léo : « Des pillows, une faille, une arche ! Rholala ! »

Une arche

Max : « Bonome, on cavale sous l’arche et tu nous rejoins de l’autre côté. A tout de suite ! »

Le chevalier : « Ne cour…rez pas… »

Max : « Qu’est ce que tu dis ? Pourquoi tu traînes ? »

Le chevalier : « Je… Non, je ne réponds pas. »

Léo : « Elle était plus belle de l’autre côté cette arche. »

Une arche

Yann : « Ça fait un peu peur de passer dessous. Elle pourrait s’effondrer. »

Max : « A Kraozon on est carrément passés dans la falaise 🙂 »

Léo : « Et ça faisait peur. On avait même pas mis nos casques… »

Max : « Si l’arche s’était effondrée on aurait été tout crabouillés même avec nos casques. »

Samuel : « Nos casques auraient été crabouillés eux-aussi. »

Le chevalier : « Je préfère ne pas penser à votre crabouillage. Pochez-vous. Je cavale vers le sud pour recommencer notre arrivée mais par la plage de Caroual cette fois. »

Max : « On se poche ! »

Léo : « Ah oui. Tu cavales vraiment là 🙂 »

Samuel : « Ça secoue beaucoup quand tu cavales comme ça… »

Max : « J’ai le mal de bonome… »

Le chevalier : « Je pense que je peux m’arrêter ici. La vue doit être belle. Oui, ça me va. Qu’en pensez-vous ? »

Vue générale du site

Léo : « Rhooo ! »

Samuel : « On a de la chance d’être tes petizours bonome 🙂 »

Max : « Tu nous fais visiter ? »

Le chevalier : « Pas grand-chose à dire. La Pointe de la Heussaye est à gauche. Au centre, couronnée de pins, il y a la pointe où vous avez vu l’arche puis, après une petite baie, il y a la Roche Jaune. J’ai envie de vous montrer une vue aérienne. »

Vue aérienne du site (Source : Géoportail)

Léo : « On voit la faille que nous avons observée. »

Samuel : « On voit même qu’il y en a une autre plus loin. »

Max : « Bonome, mon article fait déjà cinq pages alors on devrait s’y mettre vraiment là. Quelque chose me dit que ça va être long 🙂 »

Le chevalier : « Et tu vas vouloir mettre des tas de fotos 🙂 Je zoome un peu… »

Le site

Le site

Le chevalier : « Une autre vue… »

La zone sud

Le chevalier : « C’est parti ! Commençons pas la zone juste au sud de la Pointe… »

La zone sud

Léo : « Bonome, on sait qu’il y a des pillow-lavas et un filon de dolérites mais qu’est ce qu’il y a d’autres comme roches ? »

Le chevalier : « Ça… »

Un filon de kératophyre

Max : « Et c’est quoi ça ? »

Léo : « Avance un peu… »

Un filon de kératophyre

Un filon de kératophyre

Léo : « C’est rectiligne, en relief… C’est encore un filon ça. Mais pas de dolérite. Si c’était de la dolérite l’érosion l’aurait usée et ça serait plus en creux qu’en relief. J’en déduis que c’est une roche plus dure. Genre plus riche en silice. C’est un filon de roche acide ça. »

Max : « Léo, ta bonomisation est plus grave que je le pensais… »

Samuel : « Ça me plairait bien d’être bonomisé comme ça moi 🙂 »

Léo : « On peut aller voir de près ? »

Le chevalier : « Tu serais déçu. Le filon est entièrement recouvert de Crustacés divers. »

Max : « Des balanes et des chtamales… »

Le chevalier : « Probablement 🙂 »

Max : « Sinon, il a bon le Léo ? »

Le chevalier : « Bien sûr 🙂 »

Léo : « Mais je sais pas ce que c’est comme roche… »

Le chevalier : « Une kératophyre. »

Max : « Mais bien sûr… »

Samuel : « C’est quoi une kératophyre ? »

Le chevalier : « Une roche magmatique grenue acide constituée presque uniquement de feldspaths sodiques comme l’oligoclase ou l’albite . C’est un peu comme une rhyolite albitisée. »

Max : « Tu t’entends bonome ? »

Le chevalier : « J’ai encore fait trop compliqué ? »

Max : « Noooon ! Pas du tout oulala ! Tu nous a juste dit qu’il y a des feldspaths sadiques comme l’aligot classe où il habite. Ça veut même rien dire d’abord ! »

Samuel : « 🙂 »

Le chevalier : « J’ai dit ça moi ? Ah… Vous connaissez les feldspath quand même ? »

Léo : « Oui bonome. Un peu. Ce sont des aluminosilicates de sodium, potassium ou calcium. »

Le chevalier : « Oui Léo. Quand ils contiennent surtout du sodium ils sont qualifiés de sodiques. »

Yann : « Je comprends un peu les feldspaths sodiques alors. »

Le chevalier : « L’oligoclase et l’albite sont des exemples de feldspaths sodiques. »

Max : « Et pourquoi tu parles de rhyolite albitisée ? »

Le chevalier : « Mmmmm… Bonne question… L’assemblage minéral d’une kératophyre est presque entièrement secondaire. Ce n’est pas celui qui était présent lors de la mise en place du filon mais c’est le résultat d’un métamorphisme de basse pression et moyenne température. Je suis un peu perdu là… J’ai lu que la roche d’origine pouvait être une basalte tholéiitique ou un trachyte. Et c’est pas pareil. Ici, je pense que c’est une tholéiite d’arc… Ce serait cohérent avec la présence des pillows… »

Max : « D’accord… Bonome aurais-tu une explication claire s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Euh… Ben au départ ce filon était pas acide. Il l’est devenu. Ou alors il était déjà acide… »

Max : « C’est possible ça ? »

Le chevalier : « Peut-être… »

Max : « Tu sais rien du tout en fait ! »

Le chevalier : « Je me suis maxisé 🙂 »

Léo : « Très à propos 🙂 »

Samuel : « 🙂 Bravo bonome 🙂 »

Yann : « Très drôle 🙂 »

Max : « Je reconnais 🙂 Bon, on dira qu’il y a un filon de kératophyre. Ce sont pas mes lecteurs qui vont nous contredire. »

Léo : « Un filon s’insinue dans des roches. On peut les voir ces roches ? »

Le chevalier : « On y va Léo. Mais ça va encore être compliqué. »

Léo : « Tu nous avais prévenus qu’on ferait la géologie compliquée 🙂 »

Le chevalier : « Pour cela il va falloir observer la falaise… »

Max : « Là ? »

Le chevalier : « Un peu plus loin. »

Max : « On abandonne le filon de kératophyre alors… On te suit. »

Le chevalier : « Forcément, vous êtes dans mes poches 🙂 Éloignons-nous une peu de la falaise… Là, ce sera bien. »

Un peu de recul

Léo : « Je comprends pas tout mais au sol il y a des roches sédimentaires. Même qu’elles sont verticales… »

Yann : « Je suppose que c’est à cause de la tectonique. Parce que les roches sédimentaires se déposent pas à la verticale mais à l’horizontale. »

Max : « Ben oui. La tectonique complique tout. »

Le chevalier : « Pas ici. Avoir les couches à la verticale nous va nous permettre de mieux comprendre en voyant toutes les couches. »

Léo : « Ça fait comme une coupe mais accessible directement. »

Max : « Approche toi bonome et fotoe ! »

La stratification

Max : « Je descends pour faire l’échelle. Sinon mes lecteurs vont pas se rendre compte de l’épaisseur des couches. »

Max sur la stratification

Max : « Il y a des grès en beige sombre. Mais en gris ? C’est quoi en gris ? »

Le chevalier : « Des pélites Max. »

Max : « Ah mais ouiiii ! Des pélites ! D’accooord ! »

Léo : « Je suis pas sûr mais je dirais que ce sont des roches sédimentaires constituées d’éléments très fins. »

Max : « On retombe alors sur une alternance de dépôts fins et un peu plus gros. On a déjà vu ça à Kraozon. Là-bas ça a donné des schistes et des grès et ici se sont des pélites et des grès. »

Samuel : « Je suis pas allé à Kraozon moi. Mais je suppose que la différence vient de la différence de métamorphisme. »

Le chevalier : « Exact petit Sam 🙂 »

Yann : « Vous en savez des choses vous ! »

Max : « On passe beaucoup de temps sur le terrain 🙂 »

Léo : « C’est très formateur d’aller sur le terrain. Mais après il faut bien étudier ce qu’on a vu. »

Samuel : « Ça se fait pas en un jour 🙂 »

Max : « Bon, on a donc des sables et des argiles. Yann, les argiles ce sont des particules de moins de 63 micromètres. C’est tout petit. Et ça se dépose que quand l’eau est pas agitée du tout, sinon elles sont remises en suspension les argiles. »

Léo : « Mais ça pose un problème. Le sable et les argiles ça vient de l’érosion de roches. Ce sont des roches détritiques terrigènes. C’est quoi ces roches ? »

Le chevalier : « En gros, ici, il y a répétition des mêmes structures. Ce que nous voyons là se retrouve en dessous. »

Samuel : « Donc si on observe bien la falaise on sait ce qu’il y avait en-dessous avant et donc plus au sud aujourd’hui. »

Le chevalier : « Oui mon petit Sam. »

Max : « Alors allons voir la falaise ! »

La falaise

Max : « Mouai… Je comprends pas tout. On voit même plus les roches sédimentaires… »

Le chevalier : « Peut-être si nous nous décalons… »

La falaise

Max : « C’est mieux là ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 Je cherche un détail… Iléou ? »

Max : « Qu’est ce que tu cherches bonome ? »

Le chevalier : « Je l’ai dit Max. Un détail… Mais… Grrr ! Là ! C’est bon ! J’ai trouvé. »

Max : « Ça c’est notre bonome. Nous on est perdus et lui il est content parce qu’il a trouvé un détail que personne connaît. Mon bonome pourrais-tu nous expliquer. »

Léo : « C’est quoi ces roches ? »

Le chevalier : « Vous ne reconnaissez pas ? »

Max : « Pas du tout. »

Léo : « Pas mieux. »

Samuel : « Ce sont de bien belles roches… »

Yann : « Ça me rassure. Je suis pas le seul à pas comprendre 🙂 »

Le chevalier : « Ce sont des sill basaltiques. »

Max : « Des cils ? Tu vois des cils sur cette falaise ? Je sais pas si c’est le docteur des yeux ou le docteur de la tête que tu dois consulter mon bonome. »

Le chevalier : « Des sills ! S-i-l-l-s ! »

Max : « Des sills… Oui oui oui… Des sills. Évidemment. Léo, tu connais les sills toi ? »

Léo : « Absolument pas. »

Le chevalier : « Vous ne connaissez pas les sills ? Ah bon… Ce sont des filons-couches. Ce sont des couches horizontales de roches magmatiques qui se sont infiltrées au sein de roches sédimentaires plus anciennes. »

Max : « Ce sont des roches magmatiques ça ? »

Le chevalier : « Oui. Des sills basaltiques. »

Samuel : « Alors du basalte est remonté mais il est pas allé jusqu’à la surface. Il s’est installé là, horizontalement, entre les sédiments. »

Le chevalier : « Oui petit Sam. Les sédiments on été un peu cuits à son contact et se sont transformés en cornéennes. »

Léo : « Je résume. Il y a des sills. Ces sills s’érodent et donnent des sables et des argiles. Ces sables et ces argiles se déposent dans la mer et donnent des grès et des pélites. Ces grès et ces pélites sont infiltrés par des sills et sont transformés en cornéennes puis ça recommence. »

Le chevalier : « C’est ça Léo 🙂 »

Max : « Donc là on voit des… C’est pas du basalte. Si ça s’est mis en place en profondeur, la cristallisation a pas été rapide. C’est pas une structure microlithique et donc c’est pas du basalte. C’est quoi ? »

Le chevalier : « L’équivalent grenu du basalte est le gabbro. Je dirais que ce sont des micrograbbros. Vous voyez la zone triangulaire au centre de la foto ? »

Léo : « On voit. »

Le chevalier : « Approchons-nous. »

Un sill

Léo : « A droite on voit les cornéennes. »

Samuel : « Et il y a comme un losange. »

Le chevalier : « C’est le détail que je cherchais 🙂 »

Un détail que seul bonome connait

Max : « Je me demande combien de personnes cherchent ce genre de détail quand elles viennent ici. »

Léo : « Pas beaucoup 🙂 »

Samuel : « Bonome cherche pas. Il trouve 🙂 »

Yann : « Et moi je suis curieux de savoir ce détail. »

Le chevalier : « Que vois-tu Yann ? »

Yann : « Un losange… Son cœur est clair. Et il y a une bordure jaune. Et autour c’est plus sombre. »

Le chevalier : « C’est ça 🙂 »

Un détail que seul bonome connait

Max : « Et c’est quoi ? »

Le chevalier : « Un vestige de la couche encaissante. »

Léo : « Les sédiments qu’il y avait avant l’arrivée du magma basaltique ? »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Max : « Il reste que ça ! »

Le chevalier : « Il y a eu beaucoup de magma 🙂 Le cœur blanc est donc le sédiment encaissant. La bordure jaune est ce même sédiment mais il a été cuit. Et autour c’est le sill basaltique. »

Max : « Ah bah ça alors ! »

Léo : « C’est pas tous les jours qu’on voit ça. »

Samuel : « Et on est même pas encore vraiment à la Pointe de la Heussaye. »

Yann : « J’aime beaucoup la géologie. Au début on comprend rien du tout puis l’histoire se met en place. »

Léo : « C’est comme une enquête 🙂 »

Max : « Et après on voit plus le paysage de la même façon. Il a toute une histoire 🙂 »

Le chevalier : « Racontez moi l’histoire de cette falaise alors 🙂 »

Le dôme

Léo : « Ça fait comme un dôme ! C’est le sill qui fait ça ? »

Le chevalier : « Oui Léo 🙂 »

Léo : « Rholala ! Et dire qu’on connaissait même pas les sills ! »

Yann : « Ça veut dire que tu es pas encore totalement bonomisé Léo 🙂 »

Léo : « Ça me dérangerait pas d’être bonomisé 🙂 C’est juste qu’il faut s’habituer… »

Le chevalier : « On continue ? »

Max : « Bah oui ! 🙂 »

Le chevalier : « Avançons vers la Pointe… »

Samuel : « On voit bien les roches sédimentaires verticales là. »

Une vue un peu générale

Les roches sédimentaires

Max : « Bonome, tu peux faire un gros plan sur la surface des roches sédimentaires s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr Maxou. »

Stratification et schistosité

Max : « On voit un peu la stratification. Mais il y a d’autres traits obliques. C’est quoi ? »

Le chevalier : « La schistosité Max. »

Samuel : « Je sais ! Je sais ! Ce sont des plans qui apparaissent perpendiculairement à la contrainte principale ! On a vu ça à Roubignolles ! »

Léo : « Petit Sam a une mémoire prodigieuse 🙂 »

Max : « Il m’étonnera toujours ce petitours blanc 🙂 »

Yann : « Moi il m’impressionne 🙂 »

Léo : « Ça nous indique donc le sens de la compression qui a eu lieu à la fin de l’histoire. Bien joué petit Sam 🙂 »

Le chevalier : « Nous pouvons nous attaquer à la Pointe de la Heussaye. »

Max : « Au travail bonome ! »

Le chevalier : « Nous allons commencer par la face sud de la Pointe de la Heussaye… »

La face sud de la Pointe de la Heussaye

Léo : « Je suppose que c’est un sill basaltique qu’on voit là. C’est pas beaucoup érodé. C’est donc que c’est plus dur que les roches sédimentaires. »

Le chevalier : « Je vous laisse découvrir. »

Max : « Pour le moment, nous sommes encore sur les roches sédimentaires verticalisées par la tectonique. »

La face sud de la Pointe de la Heussaye

Samuel : « Il y a un contact pas tout à fait normal dans la falaise. Bonome, on peut descendre pour aller observer de près ? »

Le chevalier : « Vous pouvez 🙂 »

Un changement de faciès

Max : « Alors… Yann, tu viens voir ce contact avec moi ? »

Yann : « Je te suis Maxou. »

Max : « C’est juste là… »

Détail du changement

Yann et Max

Yann : « Tu comprends Max ? »

Max : « Pas tout à fait. »

Léo : « Venez voir ici ! Vous comprendrez mieux ! »

Samuel et Léo sur une pillow-lava

Max : « On arrive ! »

Yann : « Nous voici 🙂 »

Les petizours

Les petizours

Léo : « Vous reconnaissez ? »

Max : « C’est une pillow ! »

Léo : « Ben oui ! »

Samuel : « Elle me semble un peu altérée… On reconnaît juste à sa forme. »

Léo : « Yann, pillow-lava ça veut dire lave en coussin ou en oreiller. »

Yann : « En oreiller ? Ça donne pas envie de poser sa tête dessus pour dodoer. »

Max : « C’est la forme qui compte Yann. Pas le confort 🙂 »

Léo : « Si on voit mieux plus loin, on t’expliquera. Le contact que vous observiez c’est la base de la coulée de la lave sous-marine. Les roches sédimentaires ont été cuites. C’est pour ça que ça fait un contact bizarre. »

Yann : « Une coulée de lave sous-marine… Alors ça veut dire que le magma basaltique est arrivée à la surface ! »

Léo : « Absolument 🙂 »

Samuel : « Alors la Pointe de la Heussaye est constituée de pillows ? »

Max : « Il faut pas tirer de conclusion hâtive petit Sam. Nous voyons que sa base pour le moment. »

Léo : « Vous voyez la falaise ? »

Une falaise de pillows

Max : « On est pas aveugles Léo. On voit la falaise. »

Léo : « Observe là buteo trois fois ! »

Max : « Buteo trois fois toi même ! »

Yann : « Il y a comme des ovales jaunes dans la falaise… »

Samuel : « Ce sont des coupes de pillows ! Il y en a plein ! »

Léo : « Là, il y en a deux côte à côte ! »

Des pillows

Max : « On peut t’expliquer maintenant Yann. Imagine une coulée de lave. »

Yann : « J’imagine. C’est rouge orangé et ça coule. Il faut pas s’approcher parce que c’est très chaud. »

Max : « Oui. Si c’est presque blanc c’est à environ 1000°C ! Bon, maintenant imagine qu’elle avance sous l’eau. »

Yann : « Je vois pas ce que ça donne. »

Max : « Bonome, tu aurais pas une vidéo. »

Le chevalier : « Max, tu as a mis une dans ton site pour la schola. Dans l’introduction du chapitre sur le volcanisme. »

Max : « Ah bah oui ! Je suis bête moi ! Bouge pas Yann… Voilà ! »

 

Yann : « Ça alors ! »

Max : « Oui 🙂 Au contact de l’eau, la lave se solidifie immédiatement. Il y a donc une croûte noire qui se forme immédiatement. C’est une histoire de transfert de chaleur. Mais ça c’est trop compliqué pour moi. Retenons simplement que la croûte se solidifie tout de suite. Il y a donc pas de cristaux et il peut même y avoir des vacuoles dedans parce qu’il y a des gaz qui restent coincés. Mais a l’intérieur, juste sous la croûte d’un ou deux centimètres, la lave est toujours aussi chaude. Elle est liquide et continuer d’avancer. Du coup ça perce la croûte et la lave avance. Mais elle se solidifie immédiatement. »

Yann : « C’est impressionnant ! »

Max : « Ça peut continuer longtemps comme ça. A chaque fois, il se forme une espèce de boule que les géologues ont comparée à des coussins à cause de la forme. Le géologue qui a pensé à ça devait être fatigué. Il voulait faire la sieste 🙂 On revient à nos pillows ? »

Yann : « Ouiii ! »

Max : « On voit une zone autour. C’est la croûte. On y trouverait pas de cristaux. On dit que c’est vitreux. Parce que les atomes ont pas du tout eu le temps de s’organiser en cristaux. »

Le chevalier : « Ce n’est pas tout à fait vrai Max. »

Max : « Ah bon ? »

Le chevalier : « Oui. La structure de la croûte est variolitique car on y observe des petites sphères de plagioclases appelées varioles. »

Max : « La roche a eu la variole ? Elle était pas vaccinée ? »

Le chevalier : « 🙂 Ce n’est pas la même variole. Le nom vient encore d’une comparaison. La croûte montre des tâches comme une peau variolée. »

Léo : « Elles viennent d’où ces varioles de plagioclases ? »

Le chevalier : « Elles sont interprétées comme des varioles de dévitrification. »

Max : « Bonome, tu me fatigues. »

Léo : « C’est pas difficile de comprendre Max. La dévitrification c’est quand ça devient plus du verre. Je suppose que les atomes du verre s’organisent lentement en cristaux de plagioclases. »

Le chevalier : « Tu supposes bien Léo. »

Max : « C’est possible ça ? »

Le chevalier : « C’est possible. »

Max : « D’accord. J’apprends des choses moi. »

Yann : « J’ai compris la croûte. Mais dedans ? »

Max : « Il arrive un moment où la coulée est plus alimentée. La lave avance plus et elle se solidifie. Mais plutôt vite. Du coup, il y a une structure microlithique. C’est du basalte. »

Yann : « D’accord. Je comprends la bonomisation de Léo maintenant 🙂 En voyant les pillow-lavas tout à l’heure, il a vu directement l’éruption sous-marine parce qu’il interprète directement. »

Léo : « Je les ai vraiment vues les coulées sous-marines 🙂 »

Samuel : « Je comprends pas bien l’orientation de ces pillows. L’arrondi montre l’extrémité de la coulée. Là, c’est vers le haut. »

Max : « Oublie pas que la tectonique a tout mis à la verticale petit Sam. »

Samuel : « Oui. Je sais 🙂 Alors ça a avancé par là… »

Yann : « Tout ça ce sont des coulées sous-marines… »

La face sud

Léo : « Ce sont des pillows-lavas Yann. Les coulées c’est du passé. »

Yann : « Oui oui… Ça me laisse songeur… »

Max : « C’est normal 🙂 »

Samuel : « Si on tient compte de la faille qui a tout décalé… Cette falaise devrait être en continuité avec ce qu’on a observé là au bout. »

Le chevalier : « Exact 🙂 »

Max : « Tiens ! Un pipit ! »

Pipit maritime (Anthus petrosus, Motacillidés)

Pipit maritime (Anthus petrosus, Motacillidés)

Léo : « Bonjour zoiso-gardien 🙂 Tu viens voir si on va bien ? »

Samuel : « On fait la géologie. Tout va bien. C’est gentil d’être passé. »

Yann : « Il a pas la même couleur que les autres que nous avons vu. »

Max : « Lui c’est un maritime. Les autres c’étaient des farlouses. »

Léo : « Sur un rochers au bord de l’eau c’est presque toujours un pipit maritime. »

Max : « On avance ? Parce que je vois une autre pointe sur La Pointe 🙂 »

La falaise

Le chevalier : « On y va. Passez devant. »

Léo : « On avance à pattes ? »

Le chevalier : « Les premiers mètres au moins. Je pense qu’il y a des choses à voir. »

Yann : « Alors on y va ! Ça fait du bien de cavaler au bon air. »

Samuel : « C’est vivifiant 🙂 »

Léo : « Je comprends que tu dises qu’il y aurait des choses à voir 🙂  Vous avez vu les machins ? »

Max : « Euh… Quand tu dis ‘vous avez vu les machins ?’ Tu nous demandes si on a vu des machins ou tu demandes aux machins si ils ont vu quelque chose ? »

Léo : « Deuxième option 🙂 »

Max : « Tu vas pas t’y mettre toi aussi ! ON EST PAS DES MACHINS ! »

Yann : « Moi j’ai vu 🙂 Merci Léo. »

Max : « Tu as vu quoi ? »

Yann : « Ce que tu aurais sûrement remarqué si tu étais pas aussi susceptible 🙂 Regarde au sol Maxou. »

Yann et Max face à des pillows

Yann et Max face à des pillows

Yann : « Nous sommes sur deux pillows différentes. »

Samuel : « Tu progresses vite cousin Yann. »

Yann : « Merci petit Sam. Donc, là, on voit la surface variolitique de quatre pillows… Ça alors ! »

Léo : « Les espaces sont comblés par des fragments de roches qui se détachent de la croûte et ils se soudent entre eux parce qu’ils sont encore chauds. »

Yann : « Quand je pense qu’on marche sur des coulées de lave sous-marines. »

Samuel : « Bonome, elles sont datées ces laves ? »

Le chevalier : « Oui petit Sam. Elles ont environ 610 millions d’années. »

Yann : « 610 millions d’années ! Rholala ! »

Max : « Ah bah oui Yann. C’était pas hier 🙂 »

Léo : « C’est le Précambrien. Mais c’est trop vague comme terme Précambrien. »

Le chevalier : « Je suppose que tu vas me demander des précisions. »

Léo : « Oui bonome ! Tu sais bien que j’aime quand tu affines 🙂 »

Le chevalier : « Nous sommes donc au Néoproterozoïque. Sa troisième et dernière période. Elle est nommé Ediacarien en référence à un site géologique mondialement célèbre : Ediacara Hill en Australie. »

Max : « Un site fossilifère ? Il y a 610 millions d’années ? Ça commence pas au Cambrien d’il y a 540 millions d’années les sites fossilifères ? »

Le chevalier : « C’est ce qu’on a cru pendant longtemps. Puis quelques sites on été découverts ça et là. Ediacara, Burgess… »

Léo : « Ils te font rêver ces sites 🙂 »

Le chevalier : « J’irais bien y faire un tour 🙂 »

Max : « Pour le moment on revient à nos coulées de laves sous-marines. Il y en a partout autour de nous. Au sol, en falaise… »

Des pillows

Samuel : « Je pense que ça va changer d’ici peu 🙂 »

Léo : « Ah oui… On revient à des couches sédimentaires verticalisées par la tectonique. »

Des roches sédimentaires

Des roches sédimentaires

Max : « On voit mieux au sol. Forcément, c’est usé et lustré par les galets quand la mer monte. »

Des roches sédimentaires
Yann et Max

Yann : « Il y a des très fines couches dans les couches… »

Max : « Je crois qu’on parle de lamines. Ce sont des dépôts très fins de particules très fines. Elles ont pu se déposer que dans un milieu très calme. Soit parce que le niveau de la mer était important auquel cas l’agitation de la surface a plus d’effet, soit parce qu’on est en période très calme, sans tempête… Peut-être même que le bassin est protégé par je sais pas quoi. Des îles quelque part pas trop loin comme en Charentmaritimie. »

Léo : « Les lamines sont très fines et l’alternance est rapide. Ça pourrait dépendre de l’agitation de la tranche d’eau. »

Samuel : « Des périodes calmes et des tempêtes… »

Yann : « Alors on sait qu’il y a eu la tempête là il y a 610 millions d’années ? »

Max : « Parfois on voit très bien. Léo, tu te souviens à Kraozon ? »

Léo : « Les tempestites 🙂 Des dépôts qui se sont mis en place au cours d’une seule tempête 🙂 »

Max : « Ou alors les dépôts de galets. C’était à Fort Lonnec ! »

Léo : « Parfois il y a des lumachelles. Les coquilles s’accumulent à cause de la tempête. Elles sont tout cassé dans tous les sens. »

Yann : « C’est vraiment bien la géologie. On voyage dans le temps sans voyager dans le temps. »

Max : « Avec bonome il faut s’habituer aux paradoxes 🙂 On peut être ici aujourd’hui et il y a 610 millions d’années en même temps 🙂 »

Yann : « Je peux faire l’échelle sur une foto ? »

Samuel : « Bien sur cousin Yann. »

Yann fait l’échelle.

Léo : « Il y a peut-être eu des variations du niveau marin… »

Max : « On est pas encore assez forts en géologie pour savoir Léo. »

Léo : « Je sais… Ça fait pas très longtemps qu’on fait la géologie. »

Le chevalier : « Je trouve que vous progressez vite. »

Léo : « Merci bonome. »

Samuel : « C’est quoi ça ? »

Un sill

Max : « Il y a un œil dans la falaise. C’est l’œil de Caïn 🙂 »

Le chevalier : « Ce n’est pas absurde comme blague. Caïn est le premier forgeron dans l’histoire biblique. Dans la mythologie grecque… »

Max : « La Grèce ancienne ! Ça faisait longtemps que tu en avais pas parlé. Yann, il faut savoir que bonome peut pas s’empêcher de parler de la Grèce ancienne. C’est plus fort que lui ! »

Samuel : « Chut cousin Max ! Je veux savoir moi ! »

Le chevalier : « Dans la Grèce ancienne, Vulcain est forgeron et vous savez que le mot volcan vient de Vulcain. »

Léo : « Oui. Pour les grecs de l’époque ancienne, le volcanisme était dû à l’activité intense de Vulcain qui forgeait les armes des dieux dans des forges souterraines. »

Samuel : « Ça c’était avant le Miracle Grec du siècle de Périclès et l’invention de La Science. »

Yann : « Je vous écouterais pendant des heures 🙂 »

Samuel : « Alors je continue 🙂 Un peu avant le 5ème siècle la naissance de Jésus, des grecs se sont dit que ça faisait pas très sérieux de tout expliquer par des causes divines. Ils se sont dit que peut-être il y avait des causes naturelles que le zom pouvait comprendre. Alors ils ont bien observé la nature et ont commencé à essayer d’expliquer ce qu’ils voyaient. Une cause devait toujours avoir le même effet et si on voit l’effet on peut remonter à la cause. C’est comme ça que La Science est née. Il y a eu la médecine, la physique, la mathématique… »

Léo : « La mathématique c’était aussi pour mesurer le monde. D’ailleurs géométrie ça veut dire mesure de la Terre. »

Max : « Mais tout ça ça nous dit pas ce qu’on voit là ! »

Léo : « Si bonome a évoqué Vulcain c’est parce que c’est volcanique. »

Samuel : « Et si c’était le bout d’un sill ? »

Max : « Le boudin cil ? »

Samuel : « Mais non ! L’extrémité d’un sill ! Imaginez une couche-filon horizontale. Il faut bien qu’elle s’arrête à un moment ! Au bout ça fait un arrondi. Là, ça pourrait une coupe dans l’extrémité de la couche-filon. »

Léo : « C’est pas bête comme hypothèse ça ! »

Max : « Qu’est ce que tu en penses bonome ? »

Le chevalier : « Je n’ai pas d’autres hypothèse. »

Max : « D’accord. Je note. On continue ! »

Samuel : « J’ai l’impression que les sédiments s’arrêtent là. »

Encore des roches sédimentaires

Toujours des roches sédimentaires

Max : « On va voir ! Yann, tu viens avec moi sur les sédiments ! »

Yann et Max sur les sédiments.

Léo : « Petit Sam avec moi ! Sur… Ce sont encore des pillow-lavas ! »

Samuel : « Il y a un autre niveau de coulées sous-marines ! »

Léo : « Yann et Max, vous voyez les pillows ? »

Max : « On est pas aveugles 🙂 »

Les petizours

Samuel : « Nous ne sommes pas du même monde. Nous nous sommes volcaniques alors que vous êtes sédimentaires 🙂 »

Le chevalier : « Des Plutoniens et des Neptuniens 🙂 »

Max : « Et le grand machin, tu vas te calmer un peu ? ON EST PAS DES EXTRA-TERRESTES ! NOUS SOMMES DES PETIZOURS ! »

Le chevalier : « Neptuniens et Plutoniens ne sont pas des extra-terrestres Maxou. Ce sont les partisans de deux théories qui se sont opposées pendant quelques décennies au début de la géologie moderne. Pour les Neptuniens, les roches étaient toutes plus ou moins sédimentaires. L’allemand Abraham Gottlob Werner (1750-1817) est à l’origine de la théorie neptunienne. Selon lui, toutes les roches de la Terre se sont formées dans l’eau. Les volcans, toujours selon Werner, seraient très récents et n’auraient joué aucun rôle dans la genèse de la Terre. »

Max : « D’accord. On dit neptunien parce que Neptune est le Dieu des mers. »

Le chevalier : « Et Pluton celui de la Terre. Le chef de file de la théorie plutonienne est le médecin et chimiste écossais James Hutton (1726-1797). Les plutoniens attribuaient une origine ignée à certaines roches de la Terre. Selon cette école les roches s’érodent, donnent des sédiments qui se métamorphisent en s’enfouissant puis reviennent à la surface. Hutton comprend ou suppose que le granite résulte de la cristallisation d’un magma en profondeur. »

Max : « C’était un malin ce Hutton 🙂 »

Samuel : « Alors cousin Léo et moi sommes Plutoniens et Cousin Max et cousin Yann sont des Neptuniens sans être des extra-terrestres. »

Léo : « Et là, c’est une autre falaise constituée de roches volcaniques. »

Une autre falaise de pillows

Max : « Je crois que j’ai trouvé la base de la coulée. Venez voir. »

La base de la coulée

Yann : « C’est vraiment impressionnant de découvrir ça, comme ça. Et dire que la plupart des gens qui passent ici voient rien du tout. C’est bien dommage. »

Max : « Ben oui. »

Léo : « On voit bien que le sommet des roches sédimentaires est cuit 🙂 »

La base de la coulée

Max : « Qu’est ce que tu regardes bonome ? »

Le chevalier : « Mmmm… Les arméries maritimes… »

Yann : « Ce sont de bien belles fleurs 🙂 »

Armérie maritime

Armérie maritime
Armérie maritime

Max : « Bonome, tu vas pas dans ta tête s’il te plaît. On voudrait continuer la géologie nous. »

Le chevalier : « Oui Max. On en est où ? »

Max : « On en est où ? Tu sais plus ? Toi tu étais loin dans ta tête 🙂 »

Léo : « On est à la Pointe de La Heussaye bonome. On observait la base de la coulée de pillows. Tu te souviens ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Yann : « Maintenant je les reconnais les pillows. »

Une pillow

Max : « Tu zoomes sur le contact entre les pillows s’il te plaît ? »

Contact entre pillows

Contact entre pillows

Yann : « Comment vous expliquez ça ? »

Max : « Bonome, je crois qu’on a besoin de toi là 🙂 »

Le chevalier : « Les espaces entre les pillows sont comblés par des débris de verre volcanique. Ils se forment par haloclastie. »

Max : « Ça c’est tout toi. Tu commences une explications qu’on comprend puis vlan ! En un mot on comprend plus rien du tout. »

Léo : « C’est sa ruse pour affiner 🙂 »

Max : « Ben affine alors ! Nous laisse pas dans l’ignorance comme de pauvres ignares ! »

Le chevalier : « Quand le basalte entre en contact avec l’eau il se vitrifie immédiatement. Et l’eau s’évapore. En s’évaporant, elle laisse les sels qui cristallisent et exercent une pression importante sur les parois des pores dans lesquels ils cristallisent. Et ça en détache des débris. »

Yann : « Il connaît tout comme ça votre bonome ? »

Max : « Mmmmm… Pas toujours toujours mais souvent, oui. »

Le chevalier : « Sauf quand je me maxise 🙂 Je deviens alors un ignare béotien et je sais plus rien du tout 🙂 »

Max : « Oui ben ça c’est pas très gentil ! »

Léo : « Encore des pillows sur l’estran… »

Des pillows que l’estran

Pillow en falaise

Samuel : « Et dans la falaise… »

Falaise de pillows

Max : « Ça devient presque lassant 🙂 »

Léo : « Rho lui ! Il joue le blasé 🙂 »

Yann : « Moi je suis pas blasé rholala ! Je savais pas tout ça ! »

Samuel : « Ça me plaît bien à moi aussi. Elle est bien ta surprise bonome. »

Le chevalier : « Merci mes petizours 🙂 »

Max : « Yann est ton petitours lui aussi ? »

Le chevalier : « Ben oui 🙂 Jaloux ? »

Max : « Même pas ! Ravi d’accueillir ce nouveau cousin comme l’un des nôtres. Plus on des de fous, plus on rit nous dit la sagesse populaire. »

Le chevalier : « Ta lucidité m’impressionne Max. Ainsi tu te rends enfin compte que tu es fou dans ta tête ! »

Max : « Je relèverai même pas. »

Samuel : « Notre zoiso-gardien revient nous voir… »

Pipit maritime (Anthus petrosus, Motacillidés)

Max : « Zoiso-gardien je te présente Yann. Il fait partie de la tribu. Tu dois veiller sur lui-aussi. »

Yann : « J’ai un zoiso-gardien maintenant ? »

Léo : « Oui Yann 🙂 Tu seras toujours en sécurité au Pays des Zoisos. »

Samuel : « Alors tout ça c’est la falaise de pillows… »

Falaise de pillow-lavas

Léo : « Le basalte est plus dur que les roches sédimentaires qui se trouvent de chaque côté. C’est pour ça que ça fait une pointe dans la mer. »

Max : « On revient donc aux roches sédimentaires… »

Retour aux roches sédimentaires

Le chevalier : « Pas tout à fait. Il y a encore un filon acide. »

Un autre filon de kératophyre

Max : « Des kératophyres que tu sais même pas ce que c’est ? »

Le chevalier : « Je sais ce que c’est ! Je ne comprends pas d’où elles viennent. Ce n’est pas pareil. »

Samuel : « Tu sais pas du tout ? »

Le chevalier : « Ben… J’ai bien une hypothèse mais… »

Max : « Hypothèse bonome ! Hypothèse ! »

Le chevalier : « Mmmmm… Il se passe des tas de choses dans un réservoir magmatique. Quand il se vide par une remontée de magma dans une cheminée ce sont les éléments les plus basiques qui sortent les premiers. La composition du magma dans le réservoir évolue donc vers les termes les plus acides de la série magmatique. On pourrait imaginer que ces filons de kératophyres correspondent aux épisodes ultimes du volcanisme. »

Léo : « C’est la toute fin des remontées de magma, de quand il reste plus que la silice, le sodium et le potassium ? »

Samuel : « Ça expliquerait les feldspaths sadiques comme l’aligot classe où il habite 🙂 »

Max : « Petit Sam tu dis des erreurs ! Ce sont des feldspaths sodiques comme l’oligoclase ou l’albite. Ça va pas dans ta tête de dire de telles erreurs ? »

Samuel (à Yann) : « Cousin Max aime bien polissonner 🙂 »

Le chevalier : « Pause ? »

Max : « Tu vas manger ton sandouich ? »

Le chevalier : « Peut-être… Ou pas. Mais j’ai envie de m’asseoir un peu. »

Léo : « On a déjà fait Les Lacs Bleus, la traversée du port et tout ça de la Pointe de La Heussaye. Tu as bien mérité une pause bonomou. »

Samuel : « Nous on chamaille pendant ce temps. »

Yann : « On joue à chat ? »

Samuel : « Si tu veux ! C’est toi le chat ! »

Quelques minutes plus tard… 

Le chevalier : « Vous vous êtes bien défoulés ? »

Samuel : « On est souvent dans ta poche bonome alors ça fait du bien de s’agiter 🙂 »

Yann : « Ça dégourdit les pattes 🙂 »

Le chevalier : « Vous avez déjà bien marché aujourd’hui. Vous n’en dormirez que mieux. »

Max : « Si Léo sifflote pas… »

Le chevalier : « Installez-vous sagement. J’ai vu quelques oiseaux pendant que vous chahutiez. »

Max : « Tu leur a dit de revenir ? »

Le chevalier : « Ils reviennent si ils le veulent Maxou. »

Léo : « Apparemment ils veulent 🙂 »

Un serin cini (Serinus serinus, Fringillidés)

Un serin cini (Serinus serinus, Fringillidés)

Samuel : « C’est qui ce zoiso ? »

Léo : « Un serin cini. »

Samuel : « Un serin cini ? »

Léo : « Oui. Un serin cini. Serinus serinus, Fringillidés. »

Yann : « Je connaissais pas le serin cini. »

Samuel : « Là il y a une linotte mélodieuse ! »

Linotte mélodieuse (Linaria cannabina, Fringillidés)

Max : « Et là haut un fou de Bassan 🙂 »

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Max : « On est quand même pas là pour la zoisologie. Aujourd’hui on est géologues ! »

Samuel : « Alors on continue ! Avale ton café bonome et on repart ! »

Le chevalier : « C’est reparti ! »

On continue

Yann : « Pourquoi… Euh… Comment vous expliquez les rochers noirs sur l’estran ? »

Léo : « Ce sont des blocs de basaltes qui se sont détachés de la falaise et qui s’érodent en boules à cause de la mer. »

Max : « Les sédiments forment pas des gros blocs comme ça. Ils sont déjà pré-découpés par la stratification et la schistosité. »

Samuel : « Ils donnent directement des petits galets qui s’arrondissent eux-aussi. »

Yann : « Merci 🙂 Si j’ai bien tout compris, nous arrivons à un autre épisode volcanique là. »

Nouvel épisode volcanique

Max : « Ben oui. On voit une couche sédimentaire d’une épaisseur d’un mètre environ. Je suppose qu’elle est riche en silice elle aussi puisqu’elle est en relief. »

Léo : « Max dit ça parce que la silice donne des roches dures, plus résistante à l’érosion. »

Max : « Yann avait compris. A gauche de cette couche c’est encore des roches volcaniques. »

Samuel : « Oups ! »

Max : « Quoi ‘oups’ ? »

Samuel : « C’est quoi çà ? »

Une étrange structure

Le chevalier : « Ce sont des basaltes en couches concentriques. »

Max : « Merci bonome. On est pas aveugles. Il me semble l’avoir déjà dit aujourd’hui. »

Léo : « Tu peux expliquer ça ? »

Le chevalier : « Absolument pas. »

Léo : « Aucune hypothèse ? »

Le chevalier : « Aucune. »

Samuel : « Tu es tout maxisé toi 🙂 »

Max : « Rigolez ! Rigolez si vous voulez ! »

Léo : « 🙂 On sait quand même qu’il y a un troisième épisode volcanique. »

Max : « On sait aussi que l’eau est gelée dans les flaques 🙂 »

Une flaque gelée

Yann : « C’est vrai qu’il fait pas chaud. »

Léo : « Et tu as juste un petit nœud autour du cou. Pauvre Yann… »

Yann : « J’ai ma peluche moi 🙂 Et c’est vivifiant ! »

Max : « Toi, tu commences déjà à ressembler à bonome 🙂 C’est toujours vivifiant avec bonome 🙂 »

Samuel : « Qu’est ce que tu fais ? »

Le chevalier : « Je m’amuse 🙂 »

Un peu d’humour

Max : « T’es trop bête toi 🙂 »

Léo : « Je suppose que ces trous ont été faits par des géologues qui ont prélevé des échantillons… »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Max : « Partout où on va il y a ce genre de trous. »

Samuel : « Pas partout quand même… Oh ! »

Max : « Tu cours où comme ça petit Sam ? »

Samuel : « Là ! Je grimpe… Tu me fotoes bonome ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Samuel : « Tu me vois bien ? Parce que je suis tout petit moi et le rocher est grand. »

Le chevalier : « Je te vois 🙂 »

Samuel sur les hyaloclastites

Le chevalier : « Je zoome… »

Samuel sur les hyaloclastites

Max : «  Fais une autre foto bonome. »

Les hyaloclastites

Léo : « C’est quoi ça encore ? »

Max : « Je sèche moi. »

Samuel : « On dirait une brèche. »

Le chevalier : « C’est une brèche 🙂 »

Max : « C’est une brèche de machins noirs dans du truc vert ? »

Le chevalier : « C’est ça 🙂 »

Max : « D’accord. Léo, tu peux lui demander d’affiner au grand machin ? »

Léo : « Demande toi-même ! »

Le chevalier : « Inutile. Je vais expliquer à mon petit Sam et à Yann. Rien ne vous empêche d’écouter:) »

Samuel : « Moi j’écoute ! »

Le chevalier : « Les machins noirs sont des fragments anguleux de pillows. Par endroits on peut observer leur bordure variolitique. En vert, ce sont des fragments de lave vitreuse. Ils forment la matrice. Matrice et enclaves ont à peu près la même composition chimique. »

Léo : « Et comment on explique ça ? »

Le chevalier : « Par une éruption sous-marine 🙂 Une lave riche en gaz est arrivée sous l’eau près de la surface. Les gaz abondants se sont vaporisés et ont provoqué des explosions. Ces explosions ont pulvérisé la lave et fait éclater les pillows les plus superficielles déjà refroidies. Ces brèches portent le nom de hyaloclastites. »

Samuel : « Je vois ! Alors tous ces morceaux se sont mélangés en se déposant sur le fond après l’explosion ! »

Max : « Et ça ? Tu l’expliques comment ? »

Les hyaloclastites

Les hyaloclastites

Le chevalier : « Ça je ne l’explique pas. »

Léo : « Ça doit être en gros le même principe. Mais ça c’est déposé par couches. »

Yann : « Ce seraient donc des hyaloclastites aussi ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « On est au bout de la Pointe. On a tout vu ? »

Le bout de la pointe

Le chevalier : « Vous voyez que les roches sont couvertes de balanes et d’huîtres. Il n’y a plus rien à voir ici. »

Léo : « On fait le tour ? »

Le chevalier : « Tu veux passer de l’autre côté ? »

Léo : « Oui. »

Le chevalier : « D’accord. Mais pas de foto pendant que je contourne la pointe de La Pointe 🙂 Le terrain est glissant et accidenté. Pochez-vous bien. »

Max : « On est pochés bonome et on a l’habitude de tes acrobaties sur des cailloux tout cassés. Fais attention à toi quand même. »

Le chevalier : « Je vais tacher 🙂 »

Yann : « Tu t’en sors bien. »

Samuel : « Pas la moindre glissade. »

Léo : « Tu te prends même pas les pieds dans les cailloux. »

Le chevalier : « Je me passerais volontiers de vos commentaires. »

Max : « Tu nous fais taire ? »

Le chevalier : « Oulala non ! J’aurais peur de me faire dénoncer à Princesse pour maltraitance de petizours 🙂 La zone dangereuse est passée. »

Léo : « On est déjà sur les sédiments ! »

Côté port

Yann : « On les voit bien ici 🙂 »

Les roches sédimentaires dans le port

Le chevalier : « Le troisième épisode volcanique et les hyaloclastites sont là. »

La Pointe vue depuis le port

Max : « C’est pas tout le monde qui voit un épisode volcanique en regardant ça 🙂 »

Samuel : « Et là, il y a le filon de kératophyres que nous avons vu de l’autre côté. »

La pointe vue depuis le port

Léo : « On va voir ? »

Le chevalier : « Si tu veux Léo. »

Max : « Ça fait une bel escalier pour monter sur la Pointe. On a le droit d’y aller ? »

Le chevalier : « Oui Max. Allons-y. »

Le filon de kératophyre

Yann : « On est sur les coulées de laves sous-marines 🙂 »

Samuel : « Pour être exact, nous sommes sur les pillow-lavas qui ont été des coulées de laves sous-marines. »

Léo : « Mais c’est bien quand même 🙂 »

Sur la Pointe

Max : « Là, on voit bien les sédiments verticaux dans le port. »

Les roches sédimentaires dans le port

Samuel : « La Pointe de La Heussaye et La Pointe des Trois Pierres… »

La Pointe de la Heussaye et la Pointe des Trois Pierres

Léo : « On a de la chance quand même ! C’est pas tout le monde qui visite tout ça ! »

Samuel : « Et tu oublies les zoisos du port ! »

Max : « Sans compter les zoisos de la grande plage. Comment tu l’as appelée bonome ? »

Le chevalier : « La Plage de Caroual. Vous voulez y aller aujourd’hui ? »

Léo : « On a le temps ? »

Le chevalier : « Mmmm… »

Samuel : « Seulement si tu es pas trop fatigué bonome. Tu as déjà beaucoup marché aujourd’hui. »

Le chevalier : « Merci de prendre soin de moi mon petitours. »

Max : « D’accord… Nous on est des ingrats… »

Léo : « Ben… On a pas pensé à lui là. Désolé bonome. Tu as encore le courage d’aller inspecter la grande plage ? »

Le chevalier : « Je devrais y arriver. Mais avant je fais une pause pour profiter du paysage. »

Max : « Bonne idée ! Nous on cavale ! »

Les Séries Rouge d’erquy-Fréhel

Un peu plus tard…

Léo

La fleur

Yann et Max font la botanique.

Yann et Max font la botanique.

Le chevalier : « Vous faites la botanique ? »

Samuel : « Nous initions cousin Yann à l’utilisation de la Faune de Gaston. »

Yann : « C’est pas très difficile sur le principe mais il faut connaître le vocabulaire et il faut pas se tromper en chemin 🙂 »

Léo : « Yann est très doué. Il a compris tout de suite. »

Samuel : « Bravo cousin Yann ! Bravo ! »

Yann : « Merci petit Sam 🙂 »

Le chevalier : « Vous êtes prêts pour aller à la plage ? »

Max : « Tu veux pas nous fotoer avant ? »

Le chevalier : « Si 🙂 »

Les petizours

Le chevalier : « Merci mes petizours ! Pochage ! »

Max : « On y va ! »

Léo : « C’est parti ! »

Samuel : « En route pour la grande plage ! »

La Pointe de la Heussaye
La grande plage de Caroual

Continuer la promenade

200 – Les zoisos du port

Max : « Allez bonome ! On va dans le port ! »

Yann : « Dans le port ? On va se noyer ! »

Max : « T’inquiète pas Yann. Avec bonome il y a jamais d’eau dans la mer. Il se prend pour Moïse notre Megapus. Il écarte les eaux 🙂 »

Léo : « Max, tu dis encore des bêtises. Bonome se prend pas du tout pour Moïse et il écarte pas les eaux. D’ailleurs c’est pas Moïse qui a écarté la mer. C’est Dieu. Et bonome c’est pas Dieu. C’est juste qu’il est pas bête dans sa tête et il nous fait découvrir les estrans à marée basse. »

Max : « Ben voilà. Léo est raisonnable. Léo est toujours raisonnable. Je sais bien Léo ! Mais mon explication est plus drôle. »

Samuel : « Ça c’est vrai 🙂 »

Max : « Merci petit Sam. Bonome, tu veux bien raconter à Yann ce que tu dis aux élèves quand ils te posent une question qui commence par ‘pourquoi’. »

Le chevalier : « Je ne suis pas sûr que nos histoires de schola intéressent Yann. »

Max : « Tu veux pas raconter ? D’accord. C’est moi qui vais le faire. Yann, il faut savoir que le pronom interrogatif pourquoi introduit rarement une vraie question scientifique. »

Yann : « Je te demanderais bien pourquoi mais je suppute que c’est pas une bonne formulation 🙂 »

Max : « Tu supputes bien 🙂 Pourquoi… Pour quoi… Ça voudrait dire ‘dans quel but’ or la nature a pas de but. Elle est et puis c’est tout. La science explique comment, pas pourquoi. Exemple classique : Pourquoi le ciel est bleu ? Ça n’a aucun sens. Le ciel est pas bleu. »

Yann : « Il est pas bleu le ciel ? Il me semblait bien pourtant. »

Max : « Yann ! Quand même ! »

Léo : « Max je te rappelle que toi aussi tu as cru que le ciel était bleu. »

Samuel : « Toi aussi tu as été un béotien cousin Max 🙂 »

Yann : « Et vlan Max ! »

Max : « Vlan rien du tout ! Je le sais bien que j’étais un béotien. Je sais même que je le suis encore. Mais un peu moins qu’avant. Le ciel est pas bleu. Nous le voyons bleu et c’est pas pareil. Notre œil et notre système nerveux font qu’on le voit bleu. D’autres zanimos le voient gris et il y en a même qui le voient pas du tout. Ça sert à rien de voir le ciel de toute façon. »

Yann : « Le ciel est pas bleu. Ben ça alors ! »

Max : « Ben oui 🙂 Tiens, j’y pense que maintenant. Depuis la Lune le ciel est tout noir. Sur Terre, il y a des tas de rayonnements qui viennent du ciel. L’œil des petizours, comme celui des zoms, voit le visible 🙂 Ça correspond aux longueurs d’ondes allant de 380 nm (violet) à 750 nm (rouge). Entre le deux il y a toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Bonome, tu montreras une image à Yann s’il te plaît. »

Le chevalier : « A tes ordres Max. »

Max : « Merci bonome. »

Les rayonnements

Max : « Bon, on va pas tout commenter. Donc, il y a le visible. Revenons au ciel. Il est constitué de gaz. Il y a surtout du diazote et du dioxygène. Or, il se trouve que ces molécules diffusent surtout les rayonnements les plus énergétiques et c’est le bleu et le violet. Après, je comprends pas tout. J’ai lu que c’est à cause de la diffusion de Rayleigh mais je sais même pas qui c’est ce Rayleigh. »

Léo : « Il a bon bonome ? »

Le chevalier : « Il a bon 🙂 »

Samuel : « Bravo cousin Max ! Bravo ! »

Max : « Merci public adoré 🙂 Petit ajout. Il y a beaucoup des Insectes qui voient un peu l’ultra-violet. Or, il me semble que les nervures de certaines fleurs, des pétales surtout, émettent dans l’ultra-violet. Ces Insectes voient pas forcément la couleur de la fleur. Mais ils voient les nervures qui convergent vers le centre de la fleur, là où il y a le pollen ou le nectar. Ça fait comme un balisage sur les pistes d’atterrissage 🙂 »

Léo : « Tu sais tout ça toi ? »

Max : « Oui môssieur Léo ! J’étudie aussi moi môssieur Léo ! Je suis pas juste un mangeur de chocolat moi môssieur Léo. »

Léo : « Je sais bien que tu étudies toi aussi Maxou. J’ai jamais dit le contraire. »

Yann : « Alors on voit pas la nature comme elle est mais comme notre système nerveux nous permet de la voir… »

Max : « Ben oui Yann 🙂 Pense aux chauves-souris. Elles voient grâce aux sons. C’est comme un radar. Elles émettent des sons. Ces sons ricochent sur les surfaces autour d’elles et reviennent à leurs oreilles. Avec ce qui lui parvient, leur cerveau construit une image. Elles s’en fichent du ciel les chauves-souris. Je suis sûr qu’en chauve-sourien il y a pas de mot pour dire le ciel. Ça existe pas le ciel pour elles. »

Léo : « Ça fait réfléchir à ce qu’est La Vérité… »

Max : « Je cède la parole à PhiloLéo 🙂 »

Léo : « 🙂 Ben… On peut pas tout à fait faire confiance à nos sens. Ils sont limités nos sens. Et puis notre cerveau aussi. Il peut pas tout comprendre notre cerveau. Alors on peut pas vraiment appréhender le monde. Du coup, on peut pas savoir La Vérité. Au mieux, on s’en approche un peu. »

Yann : « Je comprends. Il y a dix minutes je pensais que le ciel était bleu et c’est même pas vrai. C’est ça que bonome dit à ses élèves ? »

Max : « Non. Enfin si. Ça il leur explique aussi. C’est pour ça qu’il est toujours en retard dans ses programmes 🙂 Mais ce qu’il leur dit c’est que la réponse à ‘Pourquoi’, il y a que Dieu qui peut savoir. Il y a que Lui qui connaît Ses buts. Après il ajoute que c’est vrai, on peut confondre, qu’il ressemble beaucoup à Dieu mais que c’est pas lui. Lui, il était juste à ses côtés avant la Création du Monde. Il discutait avec Dieu, comme ça, dans le vide d’avant l’Univers et Dieu dit : ‘On s’ennuie pas un peu là ? Et si je créais l’Univers. Ça nous occuperait peut-être.’ Bonome lui aurait dit que c’était pas une bonne idée parce que les zoms feraient rien que des bêtises mais Dieu l’a pas écouté et maintenant Il regrette. Et quand Il part en RTT, c’est bonome qui prend sa place. » 

Yann : « Il dit ça à ses élèves ? »

Max : « Oui. C’est AUSSI pour ça qu’il est en retard dans ses programmes. C’est parce qu’il peut pas s’empêcher de dire des bêtises pour faire rigoler ses élèves. »

Samuel : « Ça me rappelle quelqu’un 🙂 »

Le chevalier : « On peut aller voir les zoisos du port maintenant ? »

Max : « J’ai pas fini. Yann, la science explique pas pourquoi. Elle explique comment. Là, j’ai expliqué vite fait comment ça se fait qu’on voit le ciel bleu alors qu’il est même pas bleu. Peut-être que Dieu a voulu qu’on le voit bleu. Peut-être qu’il y a un but à cela. Mais si on veut savoir pourquoi le ciel est bleu il faut demander à Dieu et pas à la science. Sauf que Dieu, il répond pas toujours. Il aurait dit à bonome : ‘Dis aux zoms que leurs prières elles vont direct dans les spams.’ »

Yann : « Tu m’étonnes Maxou. Tu expliques des choses fort savantes mais tu peux pas t’empêcher de les mélanger à des bêtises. Tu es un bon petit chrétien et tu dis des blasphèmes… »

Max : « C’est parce que je me prends pas au sérieux moi 🙂 »

Samuel : « Et parce qu’il ressemble de plus en plus à son bonome 🙂 »

Le chevalier : « Et son bonome voudrait voir les zoisos du port. »

Max : « On peut y aller bonome 🙂 »

Le chevalier : « Si j’avais su que tu allais faire un long exposé interminable et soporifique je me serais arrêté à la taverne… »

Max : « Alors remercie moi de t’éviter l’hypertension artérielle à cause de l’excès de caféine 🙂 »

Léo : « Tu m’as l’air très en forme aujourd’hui Maxou 🙂 Me déporter aux cabinets t’a apparemment permis de bien te reposer cette nuit 🙂 »

Max : « C’était à contrecœur Léo. Tu le sais bien. »

Léo : « Tu as eu raison Maxou. »

Le chevalier : « Nous voici donc dans le port… »

Max : « On est même déjà de l’autre côté… »

Le chevalier : « Tu parlais alors j’ai avancé. »

Max : « D’accord. C’est bien. On est coté rochers. »

Yann : « Il y a des huîtriers-pies ! »

Léo : « Bien vu Yann ! »

Huîtriers-pies (Haematopus ostralegus, Haematopodidés)

Huîtriers-pies (Haematopus ostralegus, Haematopodidés)

Yann : « Pourquoi… Euh ! Comment expliquez-vous qu’il y en a un avec un collier blanc ? »

Samuel : « 🙂 C’est le plumage internuptial. »

Léo : « Ce qui veut dire que l’autre est en plumage nuptial. »

Max : « Déjà ? Mais on est en février ! »

Léo : « C’est comme ça Max. »

Samuel : « Charadrius hiaticulata, Charadriidés ! »

Max : « Tu joues aux zoisos ? »

Samuel : « Oui. J’ai envie. »

Léo : « D’accord. Yann, le jeu des zoisos est très simple. Le premier qui donne le nom du zoiso qu’il voit en scientifique marque un point. Toi, tu connais pas encore les noms en scientifique alors si tu donnes le nom français ou le nom vernaculaire tu as le point. »

Yann : « Je veux bien essayer. »

Max : « On revient au grand gravelot ? »

Grand gravelot (Charadrius hiaticulata, Charadriidés)

Grand gravelot (Charadrius hiaticulata, Charadriidés)

Léo : « Tu le connais Yann ? »

Yann : « Non. »

Léo : « Observe le bien alors. »

Samuel : « Tu vois son bec ? Il est sale mais on voit qu’il est orange à la base. Si il se lavait le bec, on verrait que la pointe est sombre. C’est nuptial ça. Lui aussi est en plumage nuptial. »

Léo : « Branta bernicla, Anséridés et Calidris alpina, Scolopacidés ! »

Samuel : « Cousin Léo : deux points ! »

Bernache cravant et bécasseau variable (Branta bernicla, Ansériformes et Calidris alpina, Scolopacidés)

Bernache cravant et bécasseau variable (Branta bernicla, Ansériformes et Calidris alpina, Scolopacidés)

Max : « Bonome, approche toi discrètement des bécasseaux variables s’il te plaît. Il y a peut-être d’autres bécasseaux parmi eux. »

Bécasseaux variables (Calidris alpina, Scolopacidés)

Bécasseaux variables (Calidris alpina, Scolopacidés)

Max : « Eux sont en internuptial. Vous voyez d’autres espèces ? »

Léo : « Non. »

Samuel : « Non plus. »

Max : « Zutalor ! »

Yann : « Goéland marin ! Larus maritimus, Laridés ! »

Samuel : « Cousin Yann : un point ! »

Des zoisos

Léo : « Bonome, pourrais-tu fotoer un marin et une cravant côte à côte s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Je peux 🙂 »

Goéland marin et bernache cravant

Goéland marin et bernache cravant

Max : « J’avais jamais remarqué qu’il est si grand le goéland marin ! »

Yann : « Il est plus grand que la bernache ! »

Samuel : « Cousin Léo, tu peux nous donner quelques chiffres ? »

Léo : « Quel genre de chiffres ? »

Samuel : « Masse, taille… »

Léo : « Mmmmm… Je commence par la bernache cravant. Sa taille va de 55 à 60 cm environ de la pointe du bec au bout de la queue. Son envergure est de 105 à 115 cm. Ça dépend des individus. Elle pèse de 850 g à 1700 g et peut vivre 12 ou 13 ans. Le goéland marin maintenant… Sa taille est de 60 à 75 cm environ pour une envergure comprise entre 145 et 165 cm. Il pèse de 1150 à 1650 g et lui peut vivre 20 ans. »

Max : « Ça confirme ce qu’on voit. Il est bien plus grand qu’une bernache cravant. »

Léo : « Oui mais la cravant est une petite bernache. Elle est à peine plus grande qu’un colvert en fait. C’est pas une grosse oie bien dodue 🙂 »

Samuel : « Observe bien le bécasseau variable internuptial cousin Yann. »

Bécasseau variable (Calidris alpina, Scolopacidés)

Yann : « Il est tout gris dessus, blanc dessous, ses pattes sont noires et il a un long bec un peu courbé. »

Léo : « C’est ça. Il est assez fréquent en bord de mer ce bécasseau. C’est bien de savoir le reconnaître. »

Max : « Là, il y en a plusieurs… »

Bécasseaux variables et grand gravelot

Bécasseaux variables et grand gravelot

Léo : « Avec un grand gravelot. C’est un assemblage typique des bords de mer ça. »

Samuel : « Cousin Léo, il y a des Laridés 🙂 »

Léo : « J’ai vu. »

Des laridés

Léo : « Au fond c’est un brun : Larus fuscus. Ensuite il y a trois argentés : Larus argentatus. Celui du milieu a pas l’air adulte encore. Ça doit être un troisième hiver. Et le dernier c’est un marin juvénile : Larus maritimus. Comme ça je dirais que c’est un deuxième hiver. »

Samuel : « Cousin Léo : trois points de plus ! Ça fait déjà cinq ! Bravo cousin Léo ! »

Max : « Ben voilà… Je perds encore. Je perds toujours au jeu des zoisos. »

Léo : « Un marin 🙂 Je crois qu’il nous a pas encore vu. »

Goéland marin (Larus maritimus, Laridés)

Max : « Zutalor ! Il s’envole ! »

Goéland marin (Larus maritimus, Laridés)

Yann : « Il se pose ! »

Goéland marin (Larus maritimus, Laridés)

Léo : « On va éviter de s’approcher. Ça sert à rien de le faire s’envoler encore. »

Yann : « Léo, je comprends pourquoi tu aimes autant les Laridés. Ce sont vraiment des beaux zoisos. »

Max : « Tous les zoisos c’est un beau zoiso Yann 🙂 »

Samuel : « Les huîtriers font la sieste. Je propose qu’on les dérange pas. »

Max : « Bonne proposition. »

Huîtriers-pies (Haematopus ostralegus, Haematopodidés)

Léo : « Là, les bécasseaux sanderlings se nourrissent… »

Bécasseaux sanderlings (Calidris alba, Scolopacidés)

Samuel : « Il est bien ce port. On y voit de beaux zoisos : des Laridés, des Scolopacidés, des Charadriidés, des Haematopodidés… »

Max : « Ça irait plus vite de dire qu’il y a des Charadriiformes 🙂 Tu peux faire une foto un peu générale bonomou ? »

Le chevalier : « Si tu veux Max. »

Des zoisos

Max : « Bon, on voit pas tout le port mais ça donne une idée. »

Léo : « On voit pas qu’il y a beaucoup des zoisos… »

Max : « On devine un peu. »

Léo : « Tiens ! Un leucophée ! »

Des zoisos

Yann : « Et une mouette qui rigole 🙂 »

Max : « Larus michaellis et Chroicocephalus rididundus ! Max : deux points ! »

Léo : « Bien joué Maxou 🙂 »

Yann : « Ça compte ? Léo, c’est toi qui as vu le goéland leucophée ! »

Léo : « La règle est simple Yann : c’est celui qui donne le nom en scientifique qui marque le point. »

Max : « T’approche pas trop des huîtriers bonome. Ils dorment. »

Des zoisos

Le chevalier : « Je sais Maxou. Je voudrais m’approcher des sanderlings. »

Max : « Ce sont tes amis les sanderlings 🙂 Tu vas leur demander des nouvelles du Pays des Zoisos ? »

Le chevalier : « 🙂 »

Léo : « Ce sont surtout nos zoisos-gardiens de Bretagne. »

Max : « Avec les pipits Léo. »

Bécasseaux sanderlings (Calidris alba, Scolopacidés)

Bécasseaux sanderlings (Calidris alba, Scolopacidés)

Bécasseaux sanderlings (Calidris alba, Scolopacidés)

Bécasseaux sanderlings (Calidris alba, Scolopacidés)

Max : « On se rend pas compte mais il y beaucoup du manger dans le sable de l’estran. »

Léo : « Des zanimos arénicoles ou psammophiles. »

Max : « Tu utilises des mots compliqués que personne connaît pour avoir l’air intelligent et cultivé ? Toi aussi tu ressembles de plus en plus à ton bonome 🙂 »

Léo : « Ce sont pas des mots compliqués ! Arène ça veut dire sable en latin ancien et psammo- c’est un préfixe fait à partir du grékancien qui veut dire sable aussi. Ce sont des mots qui veulent dire ‘qui aime le sable’. »

Max : « Et à part toi qui les connaît ces mots ? »

Léo : « Bonome 🙂 »

Max : « C’est pas comme ça que tu vas avoir des amis Léo. »

Léo : « J’ai pas besoin d’amis moi. J’ai un bonome et des cousins. »

Max : « Oulala ! Quel gaffeur ! Là tu viens de rejeter Brindille, Arthur et tous nos amis zanimos ! Pfff ! »

Samuel : « Le tournepierre à collier tourne les pierres dans les rochers 🙂 »

Tournepierre à collier (Arenaria interpres, Scolopacidés)

Tournepierre à collier (Arenaria interpres, Scolopacidés)

Max : « Arenaria interpres, Scolopacidés ! »

Yann : « Arenaria ça fait penser au sable. Vous savez expliquer ça ? »

Max : « Bonne question Yann 🙂 »

Léo : « Effectivement 🙂 Il retourne les pierres mais surtout sur les estrans sableux avec un peu de cailloux. Ça doit venir de là. »

Max : « Oubliez pas mon point. »

Samuel : « Cousin Max : trois points ! »

Léo : « C’est pas grébu là-bas ? »

Grébu (Podiceps cristatus, Podicipédidés)

Max : « Si ! Bien vu Léo ! YOUYOU GRÉBU ! TU VAS BIEN ? »

Léo : « Il fallait pas crier Max ! Tu as fait fuir les huîtriers ! »

Huîtriers-pies (Haematopus ostralegus, Haematopodidés)

Huîtriers-pies (Haematopus ostralegus, Haematopodidés)

Max : « Ils vont aller quelques mètres plus loin pour reprendre leur sieste. Tiens, tu vois ! »

Huîtriers-pies (Haematopus ostralegus, Haematopodidés)

Léo : « Ça te plaît d’être interrompu pendant la sieste toi ? »

Max : « Non. Tu as encore raison Léo. Chers huîtriers-pies je vous demande pardon de vous avoir réveillés. J’espère que vous m’en voulez pas et que vous allez bien dodoer. »

Huîtriers-pies (Haematopus ostralegus, Haematopodidés)

Huîtriers-pies (Haematopus ostralegus, Haematopodidés)

Yann : « Ils ont l’air un peu fâchés quand même… »

Max : « Je suis vraiment désolé les huîtriers. Vous pouvez vous rendormir. »

Yann : « Les Laridés s’agitent. »

Des Laridés

Des Laridés
Des Laridés

Max : « Ils viennent se reposer. »

Léo : « Tu fais quelques fotos bonome ? »

Le chevalier : « C’est fait Léo 🙂 »

Léo : « Alors fais-en d’autres 🙂 »

Goéland marin (Larus maritimus, Laridés)
Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Le chevalier : « Mes petits machins, si nous voulons avoir le temps d’étudier la Pointe de la Heussaye, il va falloir y aller. »

Max : « ON EST PAS DES MACHINS ! »

Le chevalier : « Effectivement. Vous n’êtes pas des machins, vous êtes mes petits machins. Et c’est pas pareil 🙂 »

Léo : « 🙂 On y va bonome. J’ai hâte de voir la surprise 🙂 »

Héron cendré (Ardea cinerea, Ardéidés)

Aigrette garzette (Egretta garzetta, Ardéidés)

Continuer la promenade

199 – Les Lacs Bleus

Léo : « Bonjour bonome ! »

Le chevalier : « Bonjour mon Léo. Bien dormi 🙂 »

Léo : « Maxou m’a envoyé aux cabinets. Je crois que j’ai siffloté encore une fois pendant mon sommeil. »

Max : « Ben oui. J’allais te laisser faire mais j’ai craqué quand tu as fait le pouillot véloce. J’en peux plus des pouillots véloces. Chiff chaff chiff chaff chiff chiff chaff… »

Samuel : « 🙂 Cousin Léo le fait mieux. »

Yann : « Cette nuit, jusqu’à la déportation de Léo, on dormait dans la lande 🙂 »

Samuel : « Une nuit à La Fauconnière et une nuit dans la lande 🙂 »

Léo : « Je suis désolé. Pourtant j’ai rêvé du château. »

Max : « Oui ben au Moyen-Âge il y avait aussi des zoisos. Bon, on fait quoi aujourd’hui ? »

Le chevalier : « Le secteur d’Erquy. »

Léo : « Et on va faire l’ornithologie ou la géologie ? »

Le chevalier : « Les deux. La géologie devrait vous plaire. »

Max : « Ben pour le moment on a pas fait des choses trop compliquées. Il y a surtout des grès… »

Le chevalier : « Nous en verrons encore ce matin au nord du port d’Erquy, vers la Pointe des Trois Pierres et le Cap d’Erquy. Puis nous traverserons le port pour voir les oiseaux qui s’y trouvent. Ensuite nous étudierons la Pointe de la Heussaye ou Pointe de la Houssaye. »

Max : « Il y a quoi à voir sur cette pointe ? »

Le chevalier : « Je vous laisse découvrir. Le problème est que je ne sais pas par où l’aborder… »

Léo : « Ça c’est un problème. Et pourquoi tu sais pas ? »

Le chevalier : « Le plus simple est d’arriver par le port. Mais ce n’est pas tout à fait logique. D’un autre côté vous pourriez découvrir rapidement l’intérêt de ce site. Et c’est peut-être un peu plus simple. »

Max : « Alors on fait ça ! On arrive par le port. Bon, bonome, tu es prêt ? »

Le chevalier : « Je le suis. »

Max : « Alors en route ! »

Après quelques cafés à la taverne sur le port…

Max : « Bonome, c’est devenu une habitude de nous montrer l’itinéraire de la journée. Tu as une vue aérienne ? »

Le chevalier : « J’ai ça 🙂 »

Vue aérienne de la région d’Erquy (source : Géoportail)

Léo : « Le point orange c’est là où on est ? »

Le chevalier : « Non Léo. Nous sommes au nord du port, non loin de la jetée. »

Max : « Tu as pas une vue un peu plus détaillée ? »

Vue aérienne du Cap d’Erquy (source : Géoportail)

Samuel : « Il y a deux lacs juste au-dessus. On va les voir ? »

Le chevalier : « Je pense que notre itinéraire les évite. Et puis ils ne sont pas en eau tout le temps. Tout dépend de la quantité de précipitations. »

Max : « D’accord. On va où alors ? »

Le chevalier : « D’abord, nous allons grimper sur la falaise au dessus du port. Direction la Pointe des Trois Pierres. Nous irons peut-être dans la lande vers le Cap d’Erquy. Ensuite, nous traverserons le port pour voir des zoisos. Puis nous irons sur la Pointe de la Heussaye. »

Max : « Tu l’as déjà dit ça. »

Samuel : « Dis bonomou, tout à gauche de la vue générale c’est l’Estuaire ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Max : « On aura presque tout inspecté entre Erquy et le Fort de La Latte 🙂 »

Le chevalier : « Presque 🙂 On y va ? »

Max : « On termine notre chocolat avant ! »

Samuel : « On peut y aller ! »

Le chevalier : « Pochez-vous vite. »

Max : « La tête du tavernier 🙂 Il doit pas avoir l’habitude de voir des petizours naturalistes 🙂 »

Le chevalier : « Surtout quand ils commandent un chocolat chaud avec quatre pailles 🙂 C’est moi qui dois commander normalement pendant que vous êtes cachés dans ma poche. »

Max : « Oui mais c’est moins drôle 🙂 »

Le chevalier : « Premier arrêt ! »

Max : « Déjà ? Mais on est encore sur le port ! »

Le chevalier : « Oui. »

Le conglomérat d’Erquy
Le conglomérat d’erquy

Samuel : « Cousin breton, peux-tu nous dire ce que tu vois ? »

Yann : « C’est encore une interro ? »

Léo : « Si notre petit Sam te pose des questions c’est parce qu’il sait que tu peux y répondre 🙂 »

Yann : « Je peux répondre moi ? »

Samuel : « Oui cousin breton. Je te demande ce que tu vois. »

Yann : « Des cailloux de plusieurs centimètres qui sont pris dans… C’est comme un ciment rouge. »

Léo : « C’est bien ça. Bonome, c’est un poudingue ? Parce que dans les poudingue les galets sont arrondis normalement. Là ils me paraissent un peu anguleux. »

Le chevalier : « On parle d’ensemble conglomératique pour cette formation. »

Samuel : « Je fais un rappel pour cousin Yann. Les conglomérats sont des roches sédimentaires détritiques terrigènes. »

Max : « Ah oui. Tu t’es bonomisé là mon petit Sam. Tu utilises une succession de mots incompréhensibles. Tu crois que tu aides Yann là ? »

Samuel : « Je vais expliquer ! En fait, c’est quand des morceaux sont arrachés des roches. Ça fait des galets ou des cailloux. Ces cailloux se déplacent ou pas et après, ou en même temps, ils se mélangent avec des sédiments fins. Tout ça vient de la destruction de roches sur la terre. On dit que c’est détritiques et terrigène. Tu suis cousin Yann ? »

Yann : « Je suis. »

Samuel : « Après ça se dépose dans la mer. Alors c’est sédimentaire. »

Yann : « Un conglomérat est donc une roche sédimentaire détritique terrigène. Je comprends. »

Samuel : « Alors je continue. Il y a plusieurs types de conglomérat. Si les morceaux sont très anguleux, on parle de brèches. Si il sont arrondis ou ovoïdes, c’est un poudingue. Et si c’est tout mélangé avec surtout des galets et pas beaucoup de particules fines, ce sont des tillites. Ici, comme l’a fait remarqué cousin Léo, les galets sont un peu anguleux. C’est parce qu’ils ont été déplacés par des cours d’eau, probablement des fleuves. Ils ont roulé et se sont un peu émoussés. Mais pas beaucoup. Ils ont pas dû se déplacer beaucoup. »

Yann : « Merci petit Sam. Mais j’ai des questions. Ils viennent d’où les galets ? Et c’est normal que poudingue ça ressemble à pudding ? »

Max : « Bonnes questions Yann. Bonome, que réponds tu à ce petitours tout à fait pertinent ? »

Le chevalier : « Je commence par le pudding 🙂 Le mot poudingue vient bien de pudding 🙂 Le pudding est un gâteau dont la pâte contient des raisins secs et des fruits confits. Un poudingue ressemble un peu à une tranche de pudding. »

Max : « Ben ça alors… »

Le chevalier : « Et oui 🙂 Ensuite, tu veux l’origine des galets. Ils viennent des roches briovériennes de la région. »

Léo : « Il y a du briovérien ici ? »

Le chevalier : « Forcément Léo 🙂 »

Max : « Je me souviens plus de quand ça date le briovérien. »

Le chevalier : « Entre 670 et 540 millions d’années avant nos jours. »

Yann : « Ah oui quand même ! »

Max : « On a déjà vu du briovérien nous 🙂 »

Léo : « Les schistes zébrés briovériens à Kraozon et des schistes verts aussi. »

Samuel : « Et c’est quoi comme roches ? »

Le chevalier : « Les galets sont constitués de quartz et de phtanites. On dit que le conglomérat est polygénique puisque ses éléments viennent de différentes roches. »

Max : « Les phtanites on en a vu à Roubignolles. »

Le chevalier : « A Bretignolles-sur-mer Max. »

Max : « C’est bien ce que j’ai dit : à Roubignolles 🙂 »

Samuel : « Et les particules fines qui ont remplis les espaces, elles se sont déposées en même temps ou après ? Parce que si c’est en même temps on parle de matrice alors que si elles ont remplis les espaces après c’est un ciment. »

Le chevalier : « Je pense que c’est une matrice. Sa couleur nous indique qu’elle est riche en fer oxydé. »

Max : « Petit Sam, tu peux résumer pour Yann ? »

Samuel : « Je veux bien essayer. Il y avait une plaine proche de la mer faite de roches riches en fer, en quartz et en phtanites. Ces roches se sont érodées. Des morceaux de tailles variées se sont détachés et ont été entraînés par les fleuves. Pendant le trajet les galets se sont un peu émoussés puis ils se sont déposés dans la mer. Ils se sont ensuite mélangés avec des particules fines genre sables fins ou argiles et ensuite la roche s’est formée et c’est un conglomérat. »

Max : « Il a bon bonome ? »

Le chevalier : « Je dirais que la mer a progradé sur les dépôts de galets et c’est là que le poudingue s’est formé. Et je pense que c’est plutôt une brèche puisque les galets sont encore un peu anguleux. On peut ajouter que l’origine des galets est proche ce qui explique qu’ils sont encore anguleux. »

Léo : « Il me semble bien que les poudingues ou les brèches sont souvent à la base de séries transgressives. »

Max : « Les transgression c’est quand la mer avance sur la terre ferme Yann. »

Yann : « D’accord. Alors grâce à cette brèche on sait que la mer est montée sur la terre. Et c’était quand ? »

Le chevalier : « Je vous l’ai déjà dit. Les séries rouges d’Erquy-Fréhel ne sont pas vraiment datées. La carte géologique donne un âge ordovicien-dévonien. »

Max : « Avec cent millions d’écart entre les âges limites… »

Léo : « En parlant de la carte géologique, tu l’aurais pas là ? »

Le chevalier : « Si. »

Carte géologique (source : Géoportail)

Max : « On voit quatre couches ! »

Le chevalier : « Exact ! Le conglomérat d’Erquy, les grès d’Erquy, le conglomérat de Fréhel et les grès de Fréhel. »

Max : « On va voir ces couches ? »

Le chevalier : « Les couches c’est pour les bébés Maxou. Les géologues parlent de strates 🙂 »

Max : « Celle-là je l’ai bien méritée 🙂 Tu réponds maintenant ? »

Le chevalier : « Nous allons les voir. »

Max : « Alors parle nous juste de ce poudingue qui est une brèche 🙂 »

Le chevalier : « Ce sera vite fait. Il a une épaisseur d’une vingtaine de mètre et contient des galets de 2 à 3 centimètres contenus dans une matrice rubéfiée. »

Max : « Rubéfiée ? »

Le chevalier : « La rubéfaction est la coloration d’une roche en rouge par oxydation du fer. »

Max : « Ben voilà ! Comme ça on comprend ! »

Léo : « On sait tout sur le poudingue d’Erquy ? »

Le chevalier : « Savez-vous qu’on peut déterminer la vitesse du courant des fleuves qui ont apportés les galets grâce à leur taille ? »

Léo : « On peut faire ça ? »

Le chevalier : « Oui. Grâce au diagramme de Hjuström. »

Max : « A tes souhaits bonome 🙂 »

Léo : « Tu nous montres ce diagramme s’il te plaît ? »

Diagramme de Hjulström

Samuel : « Alors… Si les galets font deux ou trois centimètres ça veut dire que le courant était de… 10 cm/s environ. »

Le chevalier : « Soit environ 0,4 km/h. »

Max : « C’est pas très rapide ça. »

Le chevalier : « Si vous n’avez pas de questions je propose que nous avancions. »

Max : « C’est toi le chef bonome 🙂 »

Le chevalier : « Installez-vous bien je vais devoir grimper. »

Léo : « On peut te parler pendant que tu grimpes ? »

Le chevalier : « Bien sûr Léo. C’est plus agréable 🙂 »

Léo : « Le conglomérat d’Erquy c’est bien la base des Séries Rouges d’Erquy-Fréhel ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. »

Léo : « Alors en-dessous il y a le socle. C’est quoi ici le socle ? »

Le chevalier : « Vous allez le découvrir tout à l’heure. Je vous laisse la surprise. Il est là 🙂 »

La Pointe de la Heussaye
La Pointe de la Heussaye

Samuel : « C’est la Pointe de la Heussaye ? »

Le chevalier : « Oui. Heussaye ou Houssaye. L’un ou l’autre se dit ou l’un et l’autre se disent 🙂 »

Max : « Et on va avoir une belle surprise là-bas ? »

Le chevalier : « Je pense 🙂 Max, tu vas me détester. Je ne vais pas pouvoir m’empêcher de faire des centaines de fotos, faire trois fois le tour de la pointe… »

Max : « Et je vais passer des heures et tout remettre dans l’ordre, choisir les meilleures et réussir à organiser pour mon article. Je te connais mon bonome. Et puis tu vas oublier de fotoer un détail important que tu nous auras montré et je vais devoir voler des fotos à monsieur Internet. Je sais tout ça 🙂 »

Léo : « Stop ! »

Max : « Stop ? »

Léo : « Oui. Stop. Je descends. Voilà… Bonome 🙂 »

Léo sur le conglomérat de Fréhel

Max : « Léo sur le conglomérat d’Erquy 🙂 »

Léo : « C’est pas tous les jours qu’on peut se faire fotoer sur un conglomérat 🙂 »

Le chevalier : « Serais-tu déçu si tu apprenais que c’est celui de Fréhel ? »

Léo : « Zutalor ! Je pensais que c’était celui d’Erquy ! »

Max : « On a tout grimpé Léo. »

Le chevalier : « Oui. Regardez… »

Les Séries Rouges

Le chevalier : « Le conglomérat d’Erquy est caché par la végétation tout en bas. Vous voyez bien les grès d’Erquy. Ils sont plutôt clairs. Puis il y a le conglomérat lie-de-vin de Fréhel qui est la base de la Série de Fréhel. Tout en haut, un peu plus clair, il y a des morceaux du conglomérat des Sévignés. Vous verrez mieux si je zoome. »

Le conglomérat lie-de-vin de Fréhel

Le chevalier : « Le conglomérat des Sévignés est plus clair. Il est riche en galets feldspathiques pris dans une matrice quartzitique. On continue ? »

Max : « On continue ! »

Samuel : « Tu dis rien cousin Yann. »

Yann : « Non. Je profite de vos connaissances, du soleil, du vent qui me caresse la joue. J’aime beaucoup inspecter avec vous. »

Léo : « Tu es un cousin très agréable 🙂 »

Samuel : « Tu poses de bonnes questions. »

Max : « Et tu te fais ratatiner à la bagarre 🙂 »

Léo : « Tu penses qu’à la bagarre. »

Max : « Il faut savoir ce que tu veux ! Hier tu me disais que je pensais qu’au chocolat. »

Samuel : « On s’en fiche ! Profitez du chemin. »

Le chemin

Le chevalier : « Nous arrivons à la Pointe de Trois Pierres. »

Vers la Pointe des Trois Pierres

Yann : « Pourquoi elle s’appelle comme ça ? »

Le chevalier : « A marée basse elle se prolonge par trois petits pointements rocheux. Et par là c’est l’Anse de Port Blanc… »

L’Anse de Port Blanc

Yann : « C’est bôôô ! »

Max : « C’est quoi le bâtiment ? »

Le chevalier : « L’ancien abri du canot de sauvetage de la SNSM. Sa particularité est qu’il a une voûte en béton percée de verre. Je ne me souviens plus de quand il date. Par contre je sais qu’en 1935 il reçu un canot à moteur appelé l’Amiral Courbet. Cet abri est malheureusement abandonné. Depuis 2010 la vedette Côte de Penthièvre (SNS 201) a son ponton dans le port. »

Max : « Si on avait de l’argent de poche je ferais un don à la SNSM. »

Le chevalier : « Je le ferai pour vous si vous voulez. »

Léo : « C’est une bonne idée ça. »

Samuel : « Bonome, j’ai bien vu que tu mets des pièces dans les tirelires de la SNSM quand il y en a dans les échoppes. »

Le chevalier : « J’ai beaucoup d’admiration pour les marins sauveteurs en mer. Vous savez que ce sont des bénévoles ? »

Max : « Je leur donnerais bien ma médaille. »

Le chevalier : « Tu es un bon petitours mon Maxou. »

Max : « Je sais bonome. Je sais. »

Yann : « Il y a un bâtiment là-haut. »

Le corps de garde

Le chevalier : « C’est un ancien corps de garde construit en 1744. »

Max : « A cause des anglais qui veulent toujours envahir la France en passant par la Bretagne ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Le grand Suger avait raison. Louis VII Le Jeune aurait pas dû répudier Aliénor. Elle aurait pas épousé Henry qui planta genêt et il y aurait pas eu la guerre entre la France et l’Angleterre pendant des siècles. »

Léo : « Les zoms auraient trouvé d’autres prétextes. »

Max : « Peut-être que ça aurait été plus dur à trouver. Parce que là, forcément, avec un roi d’Angleterre qui est vassal du roi de France et qui en plus est de sa famille, ça pouvait que donner des guerres de successions. Pfff… »

Samuel : « Et là ? C’est quoi ? »

Le four à boulets

Le chevalier : « C’est un four à boulets. Max, tu veux aller te réchauffer ? »

Max : « NON MAIS OH ! TU VAS PAS RECOMMENCER ! JE SUIS PAS UN BOULET ! »

Léo : « Au château de la Roche Goyon tu as dit qu’il y avait plus beaucoup de ces forts à boulets. »

Le chevalier : « Et par chance il y en a deux à quelques dizaines de kilomètres de distance 🙂 »

Yann : « Il date de quand celui-ci ? »

Le chevalier : « 1794. Sa construction a été décidée par le Ministère de la Marine. Il alimentait une batterie de trois canons vouée à détruire les vaisseaux ennemis. »

Max : « Les bateaux anglais je suppose. »

Le chevalier : « Oui Max. »

Léo : « Il a servi ? »

Le chevalier : « Je ne pense pas. »

Le four à boulets

Le chevalier : « Vous voyez là tout ce qu’il faut pour faire fonctionner ce four. En haut à gauche, il y a l’alimentation en combustible. En bas à gauche, c’est la ventilation. En haut à droite c’est un regard qui permet d’observer les boulets qui sont introduits et retirés par la grande ouverture en bas à droite. »

Max : « Tout ça pour faire brûler des bateaux… »

Le chevalier : « C’est comma ça Max. Voici la Pointe des Trois Pierres 🙂 »

La Pointe des Trois Pierres

Samuel : « Les strates sont penchées ici oulala ! »

Le chevalier : « Elles le sont entre ici et la Falaise des Hôpitaux. Au delà de l’Estuaire le pendage est nettement moins prononcé. »

Max : « C’est à cause de la tectonique. »

Le chevalier : « Le pendage est d’environ 30° vers le Nord-Est. »

Léo : « Elle est belle l’Anse de Port Blanc. »

L’Anse de Port Blanc

Le chevalier : « Je ne vais pas vraiment prendre le temps de l’inspecter. Je vous propose de descendre. »

Max : « Descendre là ? »

La Pointe des Trois Pierres

Le chevalier : « Ben oui 🙂 »

Max : « Tu vas vraiment pas bien dans ta tête toi ! Bonome, mets ta casquette. Ça fait des années que je te répète que tu as plus assez de cheveux pour qu’ils te protègent du soleil. Il tape fort là. Ton reste de cerveau continue à fondre et après tu veux descendre là. S’il te plaît bonome ! »

Le chevalier : « Je veux bien mettre ma casquette mais je descend quand même. »

Léo : « Chouette alors ! »

Max : « Et toi tu l’encourages. Pfff ! »

Samuel : « On va pouvoir tout bien observer cousin Max. »

Max : « Ou alors on va ramasser un bonome tout cassé… »

Les Séries Rouges

Léo : « Cesse donc de ronchonner et regarde comme on voit bien les strates. Je descends voir. »

Léo sur les Schistes d’Erquy

Léo sur les Schistes d’Erquy

Samuel : « C’est du grès ça ? »

Le chevalier : « C’est plutôt un schiste contenant des passées gréseuses. »

Yann : « Et là-haut c’est le conglomérat de Fréhel ? »

Le conglomérat de Fréhel

Le chevalier : « C’est bien ça Yann. »

Max : « Il contient des galets noirs. Ce sont des morceaux de phtanites ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « On va en voir des phtanites ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas trop. Nous verrons bien. »

Schistes d’Erquy

Yann : « C’est normal que je trouve que ces schistes sont très beaux ? »

Max : « La beauté dans les yeux Yann 🙂 »

Le chevalier : « Continuons la descente. »

La descente

Max : « Fais attention bonome. »

Le chevalier : « La descente n’est pas très difficile. »

Max : « La descente de la digue de Kameled était pas très difficile non plus. »

Le chevalier : « J’étais fatigué Max. J’ai fait une erreur. »

Max : « Et tu t’es retrouvé allongé par terre presque évanoui avec l’épaule déboîtée. Comment tu avais dit ? Ah oui ! La tête de l’humérus est sortie de la cavité glénoïde. Tu te souviens ? »

Le chevalier : « Je me souviens surtout de ta bêtise quelques jours plus 🙂 Tu m’imaginais me blesser à la main. ‘Va me chercher une aiguille à tricoter et de la ficelle à gigot. Je vais me recoudre la main. En attendant je vais me désinfecter à la vodka.’ Tu m’as bien fait rigoler 🙂 »

Max : « J’ai à peine exagéré. »

Léo : « Il est comme ça notre bonome Maxou. On le changera pas. Et on en profite bien. Regarde un peu ça. »

Schistes d’Erquy
Schistes d’Erquy

Samuel : « Là c’est vraiment du schiste. Les particules sont très fines et on voit bien les lamines. »

Max : « Pourquoi elles sont pas toutes rubéfiées toutes pareilles ? »

Le chevalier : « Bonne question. »

Max : « Ça veut dire que tu sais pas. »

Yann : « Qu’est ce qu’ils sont beaux ces schistes rubéfiés. »

Schistes d’Erquy

Max : « Tu t’entends Yann ? Tu parles comme un géologue 🙂 »

Yann : « Je suis géologue moi ? »

Samuel : « Tu le deviens cousin breton 🙂 »

Léo : « Un petit géologue avec de la beauté dans les yeux 🙂 »

La Pointe des Trois Pierres

Le chevalier : « Là vous avez une jolie coupe. Il y a la Série Rouge d’Erquy avec les schistes et grès surmonté du conglomérat lie-de-vin de Fréhel puis une partie du conglomérat des Sévignés. »

Max : « On connaît bien les Séries Rouges maintenant. »

Léo : « On va voir l’Anse de Port Blanc ? »

Le chevalier : « Juste quelques pas. Je n’ai pas envie de cavaler sur les galets. »

L’Anse de Port Blanc

Max : « On fait une pause ? »

Le chevalier : « Volontiers 🙂 Vous pouvez grimper sur le conglomérat d’Erquy si vous voulez. »

Yann : « Je peux rester dans ta poche bonome ? »

Le chevalier : « Bien sûr Yann 🙂 »

Léo : « Tu viens pas ? »

Yann : « J’aime bien pocher 🙂 »

Samuel : « C’est plus reposant 🙂 »

Les petizours

Max : « Bonome, tu as pas dit quand la tectonique a tout plié. »

Le chevalier : « C’est au Permien. C’est une répercussion locale de la mise en place de la chaîne hercynienne. »

Léo : « Et les dolérites ? Je me souviens plus de la date de mise en place des dolérites. »

Max : « Il y en a pas ici Léo. »

Le chevalier : « Si. Il y en a vers le Cap d’Erquy. Elles ont été datées de 350 millions d’années ce qui leur donne un âge Carbonifère. »

Léo : « Alors il y a eu un distension au Carbonifère puis des compressions fini-hercyniennes au Permien. Je note tout ça. »

Max : « On remonte ? »

Le chevalier : « On remonte 🙂 Vous y allez à pattes ou vous pochez ? »

Max : « On poche bonome. Comment tu veux qu’on grimpe tout ça avec nos petites pattes ? »

La Pointe des Trois Pierres
La Pointe des Trois Pierres

Léo : « Tu vas grimper sur ces cailloux tout cassés ? »

Le chevalier : « Non. Je vais me téléporter 🙂 »

Yann : « On est déjà en haut 🙂 »

Max : « Ben oui. Il a des grandes pattes notre Tringa megapus. Pourquoi il y a un wagonnet rempli de cailloux ? »

La carrière des Lacs Bleus

Léo : « Max, les Séries Rouges ont été exploitées dans beaucoup de carrières. Il y en avait une ici. »

Max : « Ah bah oui. Je suis bête moi. »

Léo : « Enfin un peu de lucidité 🙂 »

Max : « Pfff ! »

Samuel : « C’est pas un plan de faille qu’on voit là ? »

Un miroir de faille

Le chevalier : « Si. Petit Sam, tu peux rappeler à Yann ce qu’est une faille ? »

Samuel : « Bien sûr bonome 🙂 Une faille c’est quand des roches se cassent en deux blocs qui se déplacent l’un par rapport à l’autre. »

Yann : « Ça m’impressionne de savoir que tout ça de roches peut se casser d’un coup et se déplacer de plusieurs mètres en une fraction de seconde. »

Max : « Ben oui. C’est comme ça la géologie. Le temps est pas pareil. Les contraintes s’accumulent pendant des siècles voire des millénaires et elles se libèrent d’un coup dans un tremblement de terre et ça dure effectivement une fraction de seconde. »

Léo : « Quelques fois les vibrations durent plusieurs dizaines de secondes mais le déplacement c’est pendant un clignement d’œil. »

Samuel : « J’aimerais bien voir ça. Imaginez un peu. On est avant la faille. D’un seul coup il y a le tremblement de terre et quand on ouvre les yeux la falaise s’est cassée en deux et un morceau s’est soulevé de plusieurs mètres. »

Max : « Et on est tout morts parce qu’on s’est fait crabouillés par des blocs de roches qui sont tombés de la falaise. Non non. Je veux pas moi. J’ai une vie à vivre moi. »

Léo : « Ben moi j’aimerais bien voir aussi, comme petit Sam. »

Yann : « Ça doit faire peur un tremblement de terre. »

Max : « Bonome, tu as déjà vécu un tremblement de terre ? »

Le chevalier : « Non Maxou. Jamais. Je m’en passe très bien. »

Léo : « Tu es pas curieux de savoir ce que ça fait ? »

Le chevalier : « Si. Mais je n’ai pas envie de mourir crabouillé par le bâtiment dans lequel j’étais. »

Max : « Tu es raisonnable toi ? Depuis quand ? »

Le chevalier : « 🙂 Voulez-vous vous faire fotoer devant la faille ? »

Léo : « Oh oui ! »

Samuel : « Tu viens cousin breton ? »

Yann : « Non. Je vous laisse entre vous. »

Max : « Pfff… »

Léo : « C’est toi qui décide Yann. »

Les petizours devant le miroir de faille

Le chevalier : « Pochez-vous vite. J’aimerais avoir le temps d’aller un peu dans la lande. »

Max : « D’accord bonome. Tu veux te promener un peu toi. »

Le chevalier : « Oui. Prendre l’air, le soleil… »

Max : « Tu redeviens pas sauvage s’il te plaît. »

Le chevalier : « Ça, Yann, c’est la crainte récurrente de mes petizours. Que je redevienne sauvage… »

Yann : « 🙂 »

Max : « Oui ben tu es toujours un peu sauvage alors il faudrait pas grand-chose pour que tu retournes totalement à l’état de nature. J’ai pas envie que tu te creuses un terrier dans la lande moi. »

La faille

Le miroir de faille
La carrière des Lacs Bleus

Le conglomérat lie-de-vin de Fréhel

Le conglomérat lie-de-vin de Fréhel

Léo : « Je pense à quelque chose ! Si il y a deux niveaux conglomératiques c’est qu’il y a eu deux transgressions ! La mer est venue. Elle est repartie puis elle est revenue ! »

Max : « On note tout ça ! »

Samuel : « Nous voici dans la lande… »

Max : « Ben oui. En bord de mer en Bretagne c’est la lande climacique. Dans les terres elle peut être remplacée par la forêt mais pas ici. »

Léo : « L’Anse de Port Blanc… »

L’Anse de Port Blanc
La carrière de la Pointe

Max : « Il y a eu une carrière… »

Le chevalier : « Il y a en a un peu partout Max. Les hommes prennent les roches pour construire. »

Léo : « Dans la région, les maisons anciennes sont toutes en grès. »

Max : « Mais pas les constructions récentes. »

Léo : « Max, je veux pas que tu t’énerves contre les zoms. On profite de la promenade. »

Max : « Oui Léo. D’accord Léo. On s’en fiche des zoms. »

Samuel : « Sauf de bonome 🙂 »

Léo : « Surtout qu’on est au Cap d’Erquy 🙂 »

Max : « Le Grand Site 🙂 C’est comme ça que c’est appelé ici. Du Cap d’Erquy au Cap Fréhel. Le Grand Site… »

Léo : « Des petizours au Grand Site 🙂 »

L’Anse de Port Blanc
Cap d’Erquy
Cap d’Erquy

Samuel : « Tiens, un filon de dolérite 🙂 »

La lande d’Erquy

Le chevalier : « Oui petit Sam. »

Max : « C’est rigolo de deviner la géologie à partir de la botanique 🙂 »

Léo : « Un alignement d’arbustes dans une petite dépression linéaire c’est forcément dû à un filon de dolérite. »

Yann : « On apprend des tas de choses avec vous. Je savais pas tout ça moi. »

Samuel : « Parce que personne t’a expliqué cousin Yann. »

Max : « Bon, bonome, à ce qu’il paraît il y a de la géologie intéressante à faire de l’autre côté du port. On y va ? »

Le chevalier : « Quelques fotos et on y va. »

Cap d’Erquy
Cap d’Erquy
La plage de Lortuais

Le chevalier : « On y va 🙂 »

Continuer la promenade

198 – La lande de Fréhel

Le soir dans la cabane, après la visite du château de La Roche Goyon…

Le chevalier : « Les petizours allez faire votre toilette. Et sans chahuter pour une fois. »

Max : « On chahute si on veut ! »

Le chevalier : « Alors vous nettoierez vous mêmes la salle de bains. »

Max : « Pfff… »

Le chevalier : « Je préférais quand tu siestais dans ma poche. »

Léo : « Tu as rien vu du tout du retour du château 🙂 »

Yann : « Ni pendant la chevauchée du retour :)»

Samuel : « Tu es une grosse marmotte qui fait rien qu’à dormir 🙂 »

Max : « Si je pouvais dormir la nuit je serais pas obligé de faire la sieste ! »

Max asperge éclabousse ses cousins qui ripostent et la toilette devient une bagarre d’eau généralisée.

Le chevalier : « Je vois… Bien… Ne bougez pas je reviens. »

Le chevalier quitte la salle de bains et y retourne avec une serpillière qu’il tend à ses petizours.

Le chevalier : « Vous n’oublierez pas de nettoyer… »

Léo : « Oui bonome 🙂 »

Samuel : « On peut continuer à jouer si on nettoie 🙂 »

Après une longue bagarre d’eau et un long nettoyage… 

Le chevalier : « Vous vous êtes bien amusés ? »

Léo : « Oui bonome 🙂 »

Le chevalier : « Avez-vous pris le temps de vous laver au moins ? »

Samuel : « Nous sommes tout propres ! »

Yann : « On sent bon 🙂 »

Max : « Alors que toi tu pues 🙂 »

Léo : « MAAAX ! »

Max : « Il s’est pas lavé lui !»

Le chevalier : « J’y vais de ce pas. Pendant ce temps, préparez la chambre pour la soirée fotos. »

Max : « Avec chocolat et gratouillis ? »

Le chevalier : « Si vous êtes sages. »

Max : « On est sages 🙂 »

Léo : « Allez ! On installe ! Samuel, tu prends la carte dans l’appareil. Yann, tu viens avec moi chercher le chocolat. Max, tu prépares les oreillers… C’est fait ? Comment on va faire pour porter l’ordinateur ? Il est trop lourd pour nous… »

Le chevalier : « Je m’en occupe. Voilà. »

Max : « On classe les fotos ? »

Léo : « Non. On regarde dans l’ordre chronologique. »

Samuel : « Et si on demandait à cousin breton de nous expliquer les zoisos ? »

Yann : « Vous expliquer les zoisos ? Mais… Vous les connaissez mieux que moi. »

Max : « Petit Sam te fait une interro 🙂 »

Léo : « Qu’est ce que tu bidouilles bonome ? »

Le chevalier : « Je mets les fotos de la lande au début. »

Max : « On a dit qu’on triait pas ! »

Le chevalier : « Juste les fotos de la lande. C’est mieux pour ton article Maxou. »

Max : « D’accord. Tu en as pour longtemps ? »

Le chevalier : « C’est fait. »

Léo : « C’est parti alors ? »

Le chevalier : « Dès que vous serez installés. »

Yann : « J’ai vraiment interro ? »

Max : « Oui Yann 🙂 Et c’est noté. »

Léo : « C’est pour de rire Yann 🙂 »

Yann : « Ouf… »

Max : « Allez bonome. Les fotos… »

La lande

La lande

Yann : « Ça c’est la lande 🙂 »

Léo : « Il y en a beaucoup des landes. Bonomou, tu peux remontrer la légende de la carte de la végétation du Cap s’il te plaît ? »

La légende

Max : « Ça doit être la lande humide là. »

Le chevalier : « La lande humide atlantique Ulici gallii – Ericetum tetralicis avec Molinia caerulea. »

Samuel : « C’est quoi Molinia caerulea ? »

Le chevalier : « C’est une Poacée de la sous-famille des Arundinoïdés et la tribu des Molineae. On l’appelle la molinie bleue. C’est une herbacée vivace poussant en touffes et pouvant atteindre 2 mètres de haut. »

La lande

Max : « Je crois que je la vois 🙂 »

Yann : « Ce sont les grosses touffes ? »

Le chevalier : « Oui Yann. Ces touffes sont appelées touradons. Ce sont les parties anciennes de la plante accumulées pendant des décennies. Ces touradons servent d’abris pour des tas d’animaux notamment les amphibiens. »

Léo : « C’est dommage qu’on ait pas pu aller explorer. »

Max : « Léo, c’est une réserve le Cap. Il faut pas sortir des sentiers. »

Léo : « Je sais bien Max. »

Samuel : « Donc on était dans la lande humide à molinie bleue. »

Le chevalier : « Et peut-être à sphaigne auquel cas ce serait une lande tourbeuse Sphagno compacti – Ericetum tetralicis. »

Yann : « C’est quoi ces noms bizarres ? »

Max : « Ah ! Tu vois bonome que c’est bizarre. C’est la phytosociologie Yann. Méfie toi de la phytosociologie. Quand on commence, on peut vite plus s’arrêter et après on a plus d’amis et on erre comme une âme en peine en disant des choses étranges comme Sphagno compacti ou Ericetum tetralicis… »

Yann : « 🙂 »

Léo : « Ce sont des noms d’associations végétales. On dit que ce sont des habitats. »

Samuel : « Mais dans les livres qui parlent des habitats, ils parlent jamais des habitants… »

Max : « On est obligés de chercher nous mêmes ! On doit tout faire soit même ici ! »

Yann : « Ça sert à quoi de connaître les habitats si on dit pas les habitants ? »

Léo : « C’est pour la conservation des milieux. C’est important de conserver une grande diversité des milieux. Là par exemple, si cette lande disparaît, il y aura plus des amphibiens. »

Max : « Dites, on va quand même pas faire la phytosociologie toute la soirée. »

Léo : « Tu me laisses répondre à Yann s’il te plaît Max ?! »

Max : « Tu me cries pas dessus Léo ! »

Léo : « J’ai même pas crié ! C’est toi qui cries tout le temps. »

Max : « Ben voilà ! C’est encore moi ! Dis que je suis un boulet tant que tu y es ! »

Léo : « J’y aurais pas pensé mais maintenant que tu le dis 🙂 »

Yann (à Samuel) : « Les duettistes reprennent leur numéro 🙂 »

Samuel (à Yann) : « Il nous faudrait des pop-corn pour assister au spectacle 🙂 »

Le chevalier : « Je propose de passer à la foto suivante. »

Samuel : « Zutalor ! Le spectacle va s’arrêter ! »

Max : « Dis le petitours blanc, tu crois qu’on t’entend pas ? »

Samuel : « 🙂 »

La lande

Max : « C’est encore la lande humide ça. »

Léo : « Moi j’aime bien. »

Max : « Ben moi aussi. »

Samuel : « Les bandes d’arbustes, c’est quoi ? »

Le chevalier : « Je n’ai pas fait attention sur le terrain. »

Max : « Ben voilà ! Et comment on fait, nous, pour savoir ? »

Le chevalier : « Il fallait observer sur le terrain. »

Léo : « Et vlan Max ! »

Samuel : « Bonome : un point ! »

Yann : « 🙂 »

Canards colverts (Anas platyrhynchos, Anatidés)

Canards colverts (Anas platyrhynchos, Anatidés)

Yann : « Eux je m’en souviens. Ce sont les canards colverts. »

Samuel : « Anas platyrhynchos, Anatidés. »

Max : « C’est pas la peine d’aller en Bretagne pour voir des colverts… »

La lande

Léo : « La lande à Ulex galii. »

Le chevalier : « Voilà pour la lande. Je propose que nous en gardions un peu en réserve pour un futur séjour. »

Max : « Bonne idée ! Comme ça on sera obligés de revenir et d’étudier attentivement la lande. »

Léo : « On fera la botanique poussée. Tu pourras affiner bonome 🙂 »

Samuel : « Pour le moment je propose qu’on passe aux zoisos que nous avons rencontrés. Foto suivante bonomou 🙂 »

Rougegorge (Erithacus rubicula, Muscicapidés)

Samuel : « Alors cousin Yann ? »

Yann : « C’est Rougegorge 🙂 »

Samuel : « Bravo cousin Yann 🙂 Erithacus rubicula, Muscicapidés. »

Max : « On en a pas vu beaucoup. »

Léo : « C’est pas le zoiso le plus courant de la lande. C’est vrai. »

Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus, Embérizidés)

Yann : « Lui c’est le bruyant des rosées ! »

Léo : « Presque 🙂 On dit le bruant des roseaux. »

Samuel : « Emberiza schoeniclus, Embérizidés. »

Léo : « Il y avait pas plus de fotos ? »

Le chevalier : « Peut-être… »

Yann : « Je me souviens où on l’a vu ! C’était sur le chemin de la tour de la corne de brume ! »

Léo : « Exact Yann 🙂 »

Yann : « Vous vous souvenez toujours de l’endroit où a été prise une foto vous ? »

Max : « Presque toujours. »

Samuel : « Sauf pour les zoisos qu’on voit vraiment souvent quand ils sont tout zoomés. »

Léo : « Dans ces cas là on se souvient pas toujours. »

Pipit farlouse (Anthus pratensis, Motacillidés)

Yann : « Ça c’est un pipit. Mais je me souviens pas plus. »

Max : « C’est le pipit farlouse. »

Léo : « On a fait des progrès en pipits. On distingue bien le farlouse du maritime maintenant. »

Samuel : « Ils sont pas de la même couleur. »

Léo : « Et le bec du farlouse est pas tout sombre. »

Max : « La lande c’est un peu le Royaume des Pipits. On en a vu beaucoup. »

Samuel : « Tu as raison cousin Max. On devrait avoir d’autres fotos. »

Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes, Troglodytidés)

Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes, Troglodytidés)

Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes, Troglodytidés)

Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes, Troglodytidés)

Yann : « Lui c’est troglo 🙂 »

Max : « Le troglodyte mignon. »

Samuel : « Troglodytes troglodytes, Troglodytidés. »

Léo : « C’est, après les roitelets, le plus petit des zoisos. »

Samuel : « Mais qu’est ce qu’il crie fort ! »

Max : « Souvent, troglo, on sait qu’il est là juste parce qu’on l’entend. On le voit pas très souvent en fait. »

Léo : « On l’aperçoit plus qu’on le voit. »

Samuel : « Troglo, c’est un bon exemple pour expliquer que tous les zoisos volent pas beaucoup. Lui, il vole de bosquet en bosquet. On le voit jamais très haut. »

Max : « Il me semble qu’il migre pas en plus. »

Léo : « Il reste dans son petit territoire. »

Yann : « Vous connaissez bien les zoisos. »

Max : « Pas tous Yann. Mais troglo, c’est un bon copain. On le connaît depuis longtemps. Il nous accompagne un peu partout. »

Lézard des murailles (Podarcis muralis, Lacertidés)

Yann : « Ça c’est pas un zoiso 🙂 C’est le lézard des murailles. »

Samuel : « Podarcis muralis, Lacertidés. »

Max : « Il y en a vraiment beaucoup dans la lande. »

Samuel : « Ça m’étonnerait pas qu’ils servent de repas aux rapaces. »

Yann : « Comme la buse variable ? »

Léo : « Oui. Ou les crécerelles. »

Samuel : « On a vu des crécerelles ? »

Léo : « Pas ici. Mais il doit y en avoir. Il y a tout ce qu’il faut pour qu’ils habitent ici. »

Max : « Sauf un endroit où nidifier… »

Léo : « Ah oui 🙂 »

Yann : « Ils nidifient où ? »

Léo : « On a vu dans des arbres ou des falaises. »

Max : « Dans des arbres aussi. »

Samuel : « Vous oubliez le trou dans la falaise de l’Estuaire. »

Max : « Il y a rien de tout ça ici. »

Léo : « Si. Il y a la falaise. Mais c’est territoire faucon pèlerin. »

Linotte mélodieuse (Linaria cannabina, Fringillidés)

Linotte mélodieuse (Linaria cannabina, Fringillidés)
Linotte mélodieuse (Linaria cannabina, Fringillidés)

Yann : « Lui je me souviens plus. »

Léo : « C’est la linotte mélodieuse Yann. »

Samuel : « Linaria cannabina, Fringillidés. »

Max : « On en a vu pas mal. C’est le zoiso le plus fréquent après les pipits farlouses. »

Léo : « Au printemps ! Il faudrait voir pour le reste de l’année. »

Traquet motteux (Oenanthe oenanthe, Muscicapidés)

Traquet motteux (Oenanthe oenanthe, Muscicapidés)

Léo : « Alors Yann ?  C’est qui ce zoiso ? »

Yann : « Mmmm… »

Samuel : « Cousin breton mmmme en se grattant la tête 🙂 »

Max : « Oulala ! Tu ressembles à bonome là ! Tu vas avoir une barbe éternellement naissante et plus de cheveux. Et puis tu vas te caféiner en pétunant… »

Le chevalier : « Et il va falloir que tu supportes les moqueries de ton petitours Max. Tu verras ce que ça fait de se demander à longueur de journée pourquoi tu l’as adopté. »

Yann : « Ah oui… Si il faut supporter Max, ça va pas être possible 🙂 »

Max : « NON MAIS OH ! MAIS ÇA VA PAS BIEN DANS TA TÊTE TOI LE COUSIN BRETON ?! Je suis adorable moi ! Le plus gentil des petizours ! Médaillé de l’Ordre de la Médaille en plus ! »

Léo : « Ça faisait longtemps que tu avais pas parlé de ta médaille 🙂 »

Max : « J’y peux rien si je suis le seul médaillé de l’Ordre de la Médaille. C’est pas tout le monde qui est médaillé de l’Ordre de la Médaille. »

Le chevalier : « Si l’Ordre des Boulets était créé je pense que tu en serais commandeur immédiatement. »

Samuel : « Et vlan cousin Max ! »

Léo : « Bonome : deux points ! »

Max : « J’ai enfin la certitude que vous êtes tous ligués contre moi. Et ben je m’en fiche ! Rigolez. Ironisez. Moquez-vous. Je suis au-dessus de tout ça moi. Vous avez même pas dit qui c’est le zoiso. Moi je sais. »

Léo : « Nous aussi. C’est le traquet motteux Yann. Il doit être de passage. »

Samuel : « Ou alors il passe la bonne saison ici. »

Le chevalier : « Oui Léo. Il passe la bonne saison ici. »

Léo : « Alors lui aussi fait des œufs ici. Rholala ! »

Samuel : « Mais on l’a pas vu faire lui. »

Pigeon colombin (Columba palumbus, Columbidés)

Yann : « Ça c’est un pigeon. »

Samuel : « Oui cousin Yann. Mais il y a plusieurs espèces de pigeons. Celui-là a une tâche blanche sur le cou. C’est le pigeon ramier ou palombe. Columba palumbus, Columbidés. »

Léo : « Il y a aussi les pigeons bisets ou Columba livia. Mais ils vivent dans les falaises. »

Yann : « Je me souviens. On en a vu à La Fauconnière. »

Max : « C’est C. livia ou C. livia var. domestica ? »

Le chevalier : « Bonne question. Je ne sais pas Maxou. Le plumage me faisait penser au biset féral. »

Max : « Féral mais sauvage. Il y a encore des vrais bisets sauvages ? »

Le chevalier : « Probablement. Mais je ne sais pas comment on fait pour les identifier clairement. »

Pipit farlouse (Anthus pratensis, Motacillidés)

Pipit farlouse (Anthus pratensis, Motacillidés)

Yann : « Ça c’est encore un pipit farlouse. »

Samuel : « Il marche sur la lande. J’aime bien voir les zoisos marcher sur la lande. »

Léo : « Ils se piquent pas les pattes ? »

Max : « Il faut croire que non. Ils sont trop légers. Du coup, leur corps appuie pas trop sur les épines et ça les pique pas. »

Samuel : « Quand bonome nous a posés sur les ajoncs pour nous fotoer ça m’a quand même piqué les fesses. »

Léo : « Aïe ouille ! »

Max : « C’est parce que vous mangez trop de chocolat. Vous êtes gros. »

Léo : « Pfff ! On en mange bien moins que toi ! Tu es un estomac sur pattes ! Ton seul but dans la vie est de te goinfrer de chocolat ! »

Samuel : « Qui veut du pop corn ? »

Yann : « 🙂 »

Max : « Même pas vrai ! Je pense aussi aux zoisos moi ! Et aux inspections. Toi tu serais capable de passer des semaines enfermé à faire des recherches. »

Léo : « Ah bah non. Non non non ! Oulala ! Quelques jours peut-être ! Mais après j’aurais des fourmis dans les pattes. »

Max : « Et tu chercherais à quelle espèce elles appartiennent en te replongeant dans des livres. »

Yann (à Samuel) : « Ils s’arrêtent jamais ? »

Samuel : « Bonome les a jamais laissés faire assez longtemps pour savoir :)»

Pipit farlouse (Anthus pratensis, Motacillidés)

Pipit farlouse (Anthus pratensis, Motacillidés)

Pipit farlouse (Anthus pratensis, Motacillidés)

Pipit farlouse (Anthus pratensis, Motacillidés)
Pipit farlouse (Anthus pratensis, Motacillidés)

Samuel : « Les pipits se promènent souvent juste au bord des falaises. C’est rigolo parce que parfois ils plongent en volant et on dirait qu’ils se falaisent à notre arrivée. »

Max : « Ils vous supportent plus ! »

Léo : « Dis Maxou, tu vas arrêter de ronchonner et de dire des bêtises ? »

Max : « C’est toi qui dis ça ?! Pfff… Bonome, tu es témoin ! Je suis injustement accusé de ronchonner et de dire des bêtises ! »

Le chevalier : « Tu es encore maltraité… Mon pauvre petitours. »

Max : « Si ça continue je vais au lit sans te faire ton bizou du soir. »

Le chevalier : « 🙂 »

Léo : « La plupart du temps on est déjà endormi quand bonome nous souhaite bonnuit. »

Alouette des champs (Alauda arvensis, Alaudidés)

Yann : « C’est qui ça ? »

Max : « Ça ? C’est une alouette des champs Yann. Tu la reconnais pas ? »

Yann : « Ben… De dos comme ça… Et puis on a vu beaucoup d’espèces. Ça se mélange un peu dans ma tête. »

Léo : « L’alouette des champs c’est un beau zoiso. Il me semblait qu’on avait vu des mâles faire leurs vols nuptiaux. Tu as pas des fotos bonome ? »

Le chevalier : « Peut-être plus tard. »

Samuel : « J’aime beaucoup son chant. Ça me fait penser à la Charentmaritimie. Là-bas on en entend toute la journée presque. »

Max : « Pas toujours petit Sam. C’est seulement au printemps et l’été. L’hiver il y en a quelques unes mais on les entends pas. »

Yann : « Léo, je pensais que tu imiterais les zoisos qu’on voit en foto. »

Léo : « Je préfère pas. J’ai peur de siffloter la nuit après. Et je voudrais pas empêcher Maxou de dormir une fois encore. »

Max : « C’est gentil ça 🙂 »

Léo : « Non non. C’est parce que si tu dors pas après tu es de mauvaise humeur 🙂 »

Samuel : « Et vlan cousin Max ! »

Yann : « Cousin Léo : un point ! »

Max : « D’accord… Bien… J’ai compris… Il faut que je vous supporte en silence aujourd’hui. Comme une pauvre victime… »

Léo : « Pauvre Maxou. On est pas gentils avec toi. »

Max : « Je sais bien que vous rigolez 🙂 On continue les fotos ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Coucou gris (Cuculus canorus, Cuculidés)

Yann : « Ça c’est le coucou gris. Cou-cou ! Cou-cou ! »

Samuel : « Cousin Léo l’imite mieux que toi 🙂 »

Max : « Tu veux pas le faire Léo ? »

Léo : « Non. Pas de zoisos ce soir. J’ai envie de rêver du château plutôt que des zoisos. »

Yann : « C’était bien le château ! »

Max : « On t’avait dit que bonome raconte bien les châteaux 🙂 »

Yann : « Et toi tu racontes bien le respect qu’on doit à son adversaire 🙂 »

Max : « Parce que c’était important Yann ! Oulala ! »

Samuel : « Moi je reviens à la lande. On voit bien qu’il y a des zoisos de la lande rase et d’autres de la lande haute. Le ramier, le coucou… On les voit pas dans la lande à ajoncs. »

Léo : « Mais il me semble que les linottes on les as vues partout. »

Max : « Les mésanges bleues c’était surtout dans les arbustes. Merle aussi. »

Merle noir (Turdus merula, Turdidés)

Léo : « Tu vois Yann que c’est important de conserver différents milieux. »

Yann : « Oui. Plus y a de milieux de vie différents plus il y a d’espèces. »

Max : « Et ça les zoms le comprennent pas. Au mieux ils pensent à la biodiversité. Mais ils comprennent pas qu’il y a pas de biodiversité sans préservation des milieux de vie. Et puis la biodiversité c’est aussi les bestioles qu’ils aiment pas comme les Arthropodes divers et variés. C’est important les Arthropodes. »

Le chevalier : « Ça tombe bien 🙂 »

Mouche de la Saint-Marc (Bibio marci, Bibionidés)

Mouche de la Saint-Marc (Bibio marci, Bibionidés)

Mouche de la Saint-Marc (Bibio marci, Bibionidés)

Max : « C’est qui cette mouche bonome ? »

Le chevalier : « On dirait une mouche de la saint Marc. »

Léo : « Une mouche de la saint Marc ? Bibio marci, Bibionidés ? »

Le chevalier : « Oui Léo. La nervation de l’aile correspond. Les antennes sont courtes et épaisses et sont situées en avant des yeux. Les pattes et le thorax sont velus et il y a un éperon sur le tibia 1. »

Léo : « La saint Marc c’est le 25 Avril et on est le 23. »

Max : « Elle est dans les temps alors. »

Léo : « Alors c’est la mouche de la saint Marc. D’accord. »

Yann : « Vous connaissez les mouches aussi ? »

Max : « Pfff… Il y en a tellement… Disons que nous progressons en mouches. »

Samuel : « Cousin Yann, on est naturalistes nous. Alors on s’intéresse à tous les êtres vivants. »

Yann : « Et la géologie aussi ! »

Léo : « Ça fait partie du lot 🙂 »

Samuel : « Ensuite… »

Pouillot véloce (Phylloscopus collybita, Phylloscopidés)

Pouillot véloce (Phylloscopus collybita, Phylloscopidés)

Max : « Ah non ! Pas lui ! »

Yann : « Pourquoi pas lui ? »

Max : « Le pouillot véloce ! Yann, tu te souviens pas ? Il y en avait un tous les 10 mètres. Chiff Chaff chiff chaff chiff chiff chaff… Toute la journée ! J’en peux plus des pouillots véloces moi. Léo, si tu imites le pouillot véloce cette nuit je t’enferme aux cabinets ! »

Léo : « Oui Max. D’accord Max. Bien Max. »

Samuel : « C’est quand même un beau zoiso le pouillot véloce. Lui, il est venu nous observer. »

Yann : « Il devait être intrigué par le grand chevalier aux petizours. »

Pouillot véloce (Phylloscopus collybita, Phylloscopidés)

Pouillot véloce (Phylloscopus collybita, Phylloscopidés)

Samuel : « Il nous quittait pas du regard. »

Max : « Bonome, tu sais ce que ça veut dire Phylloscopus ? »

Le chevalier : « Tu veux que je fasse le grékancien ? »

Max : « C’est un mal nécessaire. Je serai patient. »

Le chevalier : « Phyllo, c’est un peu comme la feuille. Scopus… Comment dire ? C’est la même étymologie que le suffixe -scope. »

Max : « Ça veut dire regarder ou observer alors. »

Le chevalier : « On peut dire cela. Phylloscopus veut donc dire scruteur de feuillage. »

Léo : « C’est pour ça qu’il est toujours dans les arbustes ! Il cherche ses proies sur les branches et les feuilles ! »

Yann : « Et c’est quoi ses proies ? »

Le chevalier : « Des insectes et des chenilles. Je ne sais pas pourquoi on l’appelle également le compteur d’écus. »

Yann : « Il migre lui ou pas ? »

Léo : « C’est un migrateur partiel. En vrai, il y a un glissement des individus vers le sud. »

Yann : « Je vois. Donc ici il y en a tout le temps mais ce sont pas forcément toujours les mêmes. »

Max : « C’est ça 🙂 »

Léo : « C’est pareil pour Rougegorge. »

Samuel : « Passons à la suite… »

Fauvette pitchou (Sylvia undata, Sylviidés)

Fauvette pitchou (Sylvia undata, Sylviidés)

Yann : « Ça c’est la fauvette… pitchoune ! »

Max : « 🙂 La fauvette pitchou Yann. »

Léo : « Pitchoune 🙂 Ça veut dire quoi bonome ? »

Le chevalier : « C’est de l’occitan et ça signifie petite fille. »

Max : « C’est pas pire de dire fauvette pitchoune que fauvette pitchou. »

Le chevalier : « Sylvia undata, Sylviidés. J’ai lu que ce serait une super-espèce. »

Max : « Une super-espèce ? C’est quoi une super-espèce ? »

Le chevalier : « Ce n’est pas très clair. Plusieurs espèces de fauvettes se ressemblent. Il y a la fauvette sarde (Sylvia sarda) et la fauvette des Baléares (Sylvia balearica) qui se ressemblent beaucoup et qui sont très proches de la fauvette pitchou. Il y a également la fauvette de l’Atlas présente en Afrique du nord (Sylvia deserticola). Toutes ces espèces se ressemblent vraiment beaucoup mais elles vivent dans des régions différentes. »

Léo : « Je crois comprendre. Ce serait des variations locales d’une même espèce. »

Max : « Mais pourquoi on parle pas de sous-espèces alors ? »

Le chevalier : « Bonne question. Leurs aires de répartition étant séparées, elles ne peuvent pas se reproduire entre elles. »

Samuel : « Ce seraient donc des espèces géographiques ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas trop… Il va falloir que j’enquête sur cette histoire de super espèce. »

Léo : « J’ai une hypothèse ! »

Samuel : « Cousin Léo a souvent des hypothèses 🙂 »

Léo : « C’est juste une idée comme ça. Bonome, imagine des espèces qui se ressemblent beaucoup. Tellement qu’on arrive pas à les distinguer les unes des autres. »

Le chevalier : « J’imagine facilement puisque c’est le cas de celles dont je viens de parler. »

Léo : « D’accord 🙂 Mais rien empêche qu’elles peuvent pas se reproduire entre elles ! La définition de l’espèce est presque vérifiée puisqu’il y a bien isolement reproductif. »

Yann : « Vous pouvez me redonner la définition d’espèce s’il vous plaît ? »

Samuel : « C’est un groupe d’individus qui se ressemblent et qui peuvent avoir une descendance féconde. »

Max : « Il y a le critère de ressemblance et le critère de fécondité. »

Yann : « Donc… La super-espèce ce serait un groupe d’individus qui se ressemblent mais qui peuvent pas tous se reproduire entre eux. »

Léo : « C’est ça ! »

Le chevalier : « J’aime beaucoup ton hypothèse mon Léo. »

Samuel : « Bravo cousin Léo ! Bravo ! »

Max : « Et comment on explique que les espèces se ressemblent comme ça ? »

Léo : « La convergence évolutive ! »

Max : « Elle a bon dos la convergence évolutive… »

Samuel : « Yann, on dit qu’il y a convergence évolutive quand des espèces différentes finissent par se ressembler parce qu’elles vivent dans des milieux identiques ou presque et qu’elles subissent les mêmes contraintes. Les exemples classiques sont les requins, les dauphins et les ichtyosaures. »

Max : « Les mammifères et les marsupiaux aussi. »

Yann : « Rholala ! Vous êtes vraiment fort savants vous. »

Samuel : « Revenons à la pitchou. Bonome, tu nous expliques la fauvette pitchou s’il te plaît ? »

Max : « Ben oui. C’est la première fois qu’on la voit. On la connaît pas encore. »

Fauvette pitchou (Sylvia undata, Sylviidés)

Fauvette pitchou (Sylvia undata, Sylviidés)

Le chevalier : « Il y a un net dimorphisme sexuel. Seul le mâle à les yeux rouges. »

Max : « Alors on a vu que des mâles. »

Le chevalier : « Cette espèce avait presque disparu. En 1962 ou 1963 les ornithologues n’en comptaient plus qu’une dizaine de couples en France. »

Max : « C’est tout ? »

Le chevalier : « Oui. Mais depuis la situation s’améliore. En 2000 elle était classée en préoccupation mineure mais il semblerait que ses effectifs aient été surévalués et depuis 2008 elle est déclarée presque menacée. »

Léo : « Une raison de plus pour sauvegarder la lande. »

Samuel : « Elle se reproduit bien la pitchou ? »

Le chevalier : « Plutôt bien. Je pense que si son habitat est conservée elle pourra proliférer. »

Yann : « Elle migre ? »

Le chevalier : « Migration partielle mais la plupart des individus restent sur place. »

Max : « On peut la voir toute l’année alors. »

Le chevalier : « Si la population est assez importante oui. Mais n’oublie pas que les oiseaux sont toujours plus visibles en période de nidification. »

Léo : « Ben oui ! Ils sont plus actifs ! Ils cherchent du manger pour eux et leurs petits. »

Max : « Le coucou s’embête pas avec ses petits. »

Coucou gris (Cuculus canorus, Cuculidés)

Samuel : « Yann, si tu le sais pas, le coucou est un parasite de couvée. Il pond ses œufs dans le nid d’autres zoisos et il s’en va. »

Yann : « C’est pas un bon parent alors. »

Max : « C’est pas un parent du tout 🙂 »

Léo : « Max, il faut distinguer la parentalité purement biologique du comportement de parent. »

Max : « Philoléo est de retour 🙂 »

Yann : « C’est intéressant ce que tu dis Léo. Tu peux expliquer ? »

Léo : « Vite fait alors. Imagine un couple qui a des enfants mais qui les abandonne en les confiant à un autre couple. Cet autre couple élève les enfants comme leurs propres enfants. Qui sont les parents de ces enfants ? »

Samuel : « C’est une autre interro 🙂 »

Yann : « Ben… Il y a les parents biologiques et ceux que tu as appelés les parents comportementaux. »

Léo : « Ben oui. Le coucou gris il est parent biologique mais il confie ses petits à d’autres zoisos. »

Samuel : « On a déjà vu un jeune coucou gris se faire nourrir par un couple de rousserolles effarvattes. »

Accenteur mouchet (Prunella modularis, Prnuellidés)

Accenteur mouchet (Prunella modularis, Prnuellidés)

Yann : « Lui c’est l’accentueur qui se mouche ! »

Samuel : « On dirait cousin Max 🙂 »

Yann : « J’ai dit une erreur ? »

Léo : « Le même type d’erreur que Maxou 🙂 »

Max : « C’est pas l’accentueur qui se mouche ! C’est l’accenteur mouchet »

Yann : « Si il est mouché c’est qu’il se mouche 🙂 »

Max : « C’est pas bête ça. Mais c’est pas mouché. C’est mouchet. Bonome, c’est quoi cette étymologie ? »

Le chevalier : « Bonne question. Accentor veut dire qui chante avec en latin. »

Max : « Il chante avec qui ? »

Le chevalier : « Comment dire ? Je n’en sais rien. »

Max : « Tu sais pas ? D’accord. Alors il chante avec quelqu’un mais on sait pas qui. On va passer pour des béotiens. Merci bonome. Et mouchet ? Tu sais mouchet ? »

Le chevalier : « Mmmmmm… On pourrait remonter à ‘émouché’ qui signifiait autrefois tacheté. Cela s’appliquait aux zoisos qui sont tachetés en-dessous. Vers le premier tiers du 18ème siècle émoucheté devient mouchet. C’est alors un petit passereau également appelé fauvette des haies. »

Samuel : « C’est même pas une fauvette l’accenteur ! »

Léo : « A l’époque l’ornithologie était pas aussi précise petit Sam. »

Max : « Mais on sait quand même pas avec qui il chante. »

Le chevalier : « Peut-être les moineaux domestiques. Après tout la plupart des gens confondent ces deux espèces. »

Léo : « J’ai lu qu’il était parfois confondu avec Rougegorge. »

Max : « Il est pas très connu l’accenteur mouchet. C’est dommage parce qu’il a comportement assez rigolo. »

Léo : « Tu vas pas encore raconter ça ! Max, c’est dégoûtant ! »

Yann : « Qu’est ce que tu dois pas raconter Maxou ? »

Max : « Ben, c’est que la femelle de l’accenteur est pas toujours fidèle. Elle a rien contre s’accoupler avec un autre mâle, comme ça, vite fait dans les fourrés. Alors son mâle, lui picote le cloaque avec le bec. Ça provoque des contractions réflexes et si la femelle a été infidèle, ces contractions éjectent le sperme de l’autre mâle. »

Léo : « Tu étais pas obligé de raconter ça Max. »

Max : « Léo, nous sommes naturalistes nous. Je dois raconter la nature à Yann. »

Yann : « Je te remercie Maxou. »

Léo : « Tu aurais pu expliquer pourquoi on l’appelle le traîne-buisson ou le tourne-feuille. »

Max : « C’est intuitif ça ! On comprend en entendant. »

Samuel : « C’est pas le rossignol philomèle le traîne-buisson ? »

Léo : « Ils ont le même habitat et le même comportement ces zoisos alors on peut les appeler pareil. »

Pipit farlouse (Anthus pratensis, Motacillidés)

Pipit farlouse (Anthus pratensis, Motacillidés)

Pipit farlouse (Anthus pratensis, Motacillidés)

Yann : « Encore un pipit farlouse ! Lui aussi il est mouchet ! »

Léo : « Ben oui. »

Linotte mélodieuse (Linaria cannabina, Fringillidés)

Linotte mélodieuse (Linaria cannabina, Fringillidés)

Yann : « Ça c’est la linotte mélodieuse. On l’a déjà vue tout à l’heure. »

Léo : « Ben oui. Mais on voit souvent les mêmes zoisos. »

Merle noir (Turdus merula, Turdidés)

Yann : « Ben… On dirait Merle mais il est pas tout noir ! »

Léo : « C’est bien Merle. Mais c’est soit un jeune, soit une femelle. »

Max : « En cette saison c’est pas un jeune Léo. Il a presqu’un an ! A un an les mâles sont déjà noirs. Tu sais bien. »

Léo : « Tu as raison Maxou. C’est donc une femelle. »

Samuel : « On t’a pas encore parlé du dimorphisme sexuel cousin Yann ? »

Yann : « Ça me dit rien. »

Max : « Mais si ! On a pas donné le nom c’est tout. Parfois, le mâle et la femelle sont pas exactement pareils. »

Samuel : « Parfois ils sont même carrément différents. »

Léo : « Il y a deux formes. D’où l’expression dimorphisme sexuel. »

Yann : « D’accord. Je vais essayer de retenir. »

Pipit farlouse (Anthus pratensis, Motacillidés)

Pipit farlouse (Anthus pratensis, Motacillidés)

Yann : « Encore un pipit farlouse… »

Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes, Troglodytidés)

Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes, Troglodytidés)

Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes, Troglodytidés)

Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes, Troglodytidés)

Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes, Troglodytidés)

Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes, Troglodytidés)

Yann : « Et ça c’est troglo 🙂 »

Max : « Troglo sur des ronces 🙂 C’est bien son habitat ça. »

Léo : « Je pense que nos lecteurs auront compris à quel point la lande pique. »

Samuel : « Sans parler des tiges ligneuses au ras du sol qui empêchent de marcher. »

Max : « On peut se prendre les pieds dedans. On peut pas avancer dans la lande. Personne ferait plus de quelques mètres. »

Léo : « Sauf si on arrive à marcher dessus mais ça c’est pas possible. Sauf si on est un zoiso. »

Alouette des champs (Alauda arvensis, Alaudidés)

Alouette des champs (Alauda arvensis, Alaudidés)

Max : « Ah bah voilà l’alouette des champs ! »

Yann : « Là on la voit mieux. Je peux la reconnaître comme ça. »

Max : « Bonomou, tu as des fotos des vols nuptiaux ? »

Alouette des champs (Alauda arvensis, Alaudidés)

Alouette des champs (Alauda arvensis, Alaudidés)

Max : « Merci bonomou 🙂 »

Léo : « C’est comme ça chez les alouettes. Le mâle monte en chantant et après il redescend doucement tout en continuant à chanter. Puis il se pose et il chante encore. »

Max : « Il reste beaucoup de fotos bonome ? »

Le chevalier : « Une quinzaine ? »

Max : « Des zoisos qu’on a pas encore vus ? »

Le chevalier : « Il ne me semble pas. »

Max : « Alors fait défiler s’il te plaît. »

Pipit farlouse (Anthus pratensis, Motacillidés)

Pipit farlouse (Anthus pratensis, Motacillidés)
Pouillot véloce (Phylloscopus collybita, Phylloscopidés)

Lézard des murailles (Podarcis muralis, Lacertidés)

Lézard des murailles (Podarcis muralis, Lacertidés)
Accenteur mouchet (Prunella modularis, Prunellidés)

Pipit farlouse (Anthus pratensis, Motacillidés)

Pipit farlouse (Anthus pratensis, Motacillidés)

Pipit farlouse (Anthus pratensis, Motacillidés)

Pipit farlouse (Anthus pratensis, Motacillidés)

Pipit farlouse (Anthus pratensis, Motacillidés)

Pipit farlouse (Anthus pratensis, Motacillidés)
Pinson des arbres (fringilla coelebs, Fringillidés)

Yann : « C’est qui lui ? »

Samuel : « Le pinson des arbres Cousin breton. Fringilla coelebs, Fringillidés. »

Max : « Avec le phare en arrière-plan. Bravo bonome 🙂 »

Le chevalier : « Merci Maxou. »

D’étranges toiles

Léo : « Je me souviens ! Oui oui ! Oulala il y en avait partout ! »

Max : « Des toiles d’araignées qui recouvrent la lande. »

Samuel : « Mais on a pas vu l’araignée… »

Yann : « Vous savez pas qui c’est alors ? »

Max : « Tu sais bonome ? »

Le chevalier : « Observez bien. Par endroits, la toile se teinte de brun-roux. »

Léo : « Ça se voit bien à gauche. »

Samuel : « C’est important ? »

Le chevalier : « Je ne suis pas sûr… Mais je pense que les bâtisseurs de ces toiles sont là. »

Max : « Le rouge-brun ? Ça ressemble pas à des araignées. »

Le chevalier : « Parce que ce ne sont pas des araignées. »

Max : « Une toile d’araignée sans araignée ? C’est possible ça ? »

Le chevalier : « C’est possible. »

Samuel : « Dis nous qui c’est bonome. »

Le chevalier : « Je ne suis pas sûr. Mais je pense que ce sont des acariens qui sont responsables de cette structure. »

Max : « Des acariens ? »

Léo : « Alors le rouge-brun serait dû à leur accumulation parce que c’est tout petit les acariens. »

Le chevalier : « Oui Léo. Je pense à Tetranychus lintearius, Tetranychidés. »

Samuel : « Des petits acariens seraient donc responsables de ça. »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Max : « Ben ça alors ! »

Yann : « Vous pourriez m’expliquer les acariens s’il vous plaît ? Je connais pas moi. »

Max : « Qui veut expliquer à Yann ? »

Léo : « Ben toi 🙂 Tu connais bien les Arthropodes Maxou. »

Max : « D’accord. Bonome, tu as pas des fotos de ces acariens. C’est mieux pour expliquer. »

Le chevalier : « Je vais essayer de te trouver ça 🙂 Voilà mon petitours 🙂 »

Flat Mite

Max : « Merci mon bonome 🙂 Tu vois Yann ? »

Yann : « Je vois Maxou 🙂 »

Max : « Ce qu’on voit pas vraiment c’est que ce zanimo est entouré d’une carapace dure. On dit la cuticule. Et puis il a des appendices articulés. On voit quatre paires de pattes articulées. Tous les zanimos qui possèdent une cuticule et des pattes articulées sont regroupées sous le nom d’Arthropodes. Il y en a beaucoup des Arthropodes. Tu connais les Insectes, les Arachnides, les Crustacés… »

Yann : « Je dirais plutôt que je sais que ça existe. Je suis pas bien sûr de connaître. »

Max : « Mais si 🙂 Quand un Arthropode a quatre paires de pattes on le met dans le groupe des Arachnides. Mais il faut faire attention. Les groupes ça existe pas comme ça. C’est parce qu’on regroupe des zanimos qu’on crée un groupe. Un groupe c’est toujours une création de la raison et pas de la nature même si certains groupes ont une certaine réalité biologique. »

Yann : « Je crois comprendre. »

Max : « Je sais bien que tu comprends Yann. Tu es malin comme petitours toi 🙂 »

Léo : « La preuve en est que tu nous as rejoint 🙂 »

Yann : « 🙂 »

Max : « Je continue. Là, on voit pas du tout de segment dans le corps. Rien du tout. Bonome, qui aime bien utiliser des mots compliqués que personne connaît pour faire croire qu’il est intelligent et cultivé, dirait que le prosome et l’opisthosome sont fusionnés. »

Samuel : « Toi aussi tu utilises des mots compliqués que personne connaît 🙂 »

Max : « Pfff ! Le prosome résulte de la fusion de la tête et du thorax. Pour faire savant on dit le céphalothorax. L’opisthosome c’est l’abdomen. »

Samuel : « Toi aussi tu as une tête, un thorax et un abdomen cousin Yann. »

Yann : « Ça je savais 🙂 »

Max : « Chez les petizours la segmentation est pas visible. On est rempli de peluche partout pareil partout. Mais on peut prendre l’exemple des zoms. Le thorax est segmenté un peu. Il y a des côtes et les muscles associés ainsi que les vertèbres thoraciques. Dedans c’est pas segmenté mais on voit quand même un peu de dehors. Et puis l’abdomen aussi est segmenté. Il y a aussi des vertèbres et il y a quatre paires de muscles abdominaux. On les voit pas chez bonome parce qu’il préfère se laisser pousser le gras du ventre. »

Léo : « Max ! »

Max : « J’y peux rien si il a du gras là 🙂 »

Yann : « Donc les Acariens sont pas du tout segmentés. »

Max : « Non. On voit pas du tout de segments. Les seules traces visibles de la segmentation sont les appendices. Au niveau de la bouche, il y a les chélicères et les pédipalpes. J’aurais dû en parler avant parce que c’est un peu caractéristique des Arachnides. Chez les Acariens ces pièces buccales sont un peu modifiées mais ça je connais pas bien. »

Yann : « Merci Maxou. Alors si je comprends bien les petits machins qui ont fait toutes ces toiles sont des Arthropodes Arachnides Acariens. »

Max : « Oui. C’est le principe de la classification sous forme de groupes emboîtés. Tu peux faire la suite bonome ? »

Le chevalier : « Difficilement 🙂 Je sais qu’il existe deux super-ordres d’Acariens : les Acariformes et les Parasitiformes. »

Léo : « Je suppose que les Parasitiformes sont tout bizarres parce qu’adaptés à un mode de vie parasite. »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Samuel : « Et tous les autres se ressemblent un peu. »

Le chevalier : « Oui aussi. Je laisse de côté les Parasitiformes. Les Acariformes comprennent les Sarcoptiformes (Astigmata et Oribatita) et les Trombidiformes (Sphaerolichida et Prostigmata). »

Max : « C’est trop compliqué. On connaît pas assez les Acariens. On étudiera ça plus tard. Reviens à nos petits machins rouges qui tissent des toiles partout s’il te plaît. »

Le chevalier : « Je précise quand même que ce sont des Acariformes Trombidiformes Prostigmata Tetrachynidés. »

Max : « Tu précises ce que tu veux. Mais là tu vas faire fuir mes lecteurs avec tes noms compliqués. Dis nous plutôt comment ils vivent ces zanimos. »

Le chevalier : « Tetranychus lintearius est strictement inféodé aux ajoncs il me semble. Il s’y reproduisent à toute vitesse. Le temps de génération est d’environ trois semaines quand la température est de 25°C et de moins de sept semaines vers 15°C. »

Léo : « Trois semaines ? Oulala ! Et elle pond beaucoup d’œufs la femelle ? »

Le chevalier : « Une quarantaine à chaque fois. »

Samuel : « Je comprends qu’il y en a tant alors ! »

Le chevalier : « Oui. Surtout que les femelles peuvent se reproduire par parthénogenèse. »

Max : « C’est quoi ça encore ? »

Léo : « Je sais ! Je sais ! »

Max : « Tu sais ça toi ? »

Léo : « Oui 🙂 La parthénogenèse c’est quand la femelle pond des œufs sans fécondation. Elle peut donner que des femelles mais c’est pas grave. »

Le chevalier : « Non Léo. Là, ce sont des œufs arrhénotoques. »

Max : « Mais bien sûr ! Des œufs de la reine à toque. Depuis quand la reine porte une toque ? Tu peux me dire bonome ? »

Le chevalier : « Arrhénotoque ! Ça veut dire que ces œufs ne donnent que des mâles. »

Léo : « Comment c’est possible ça ? »

Le chevalier : « Je ne suis pas sûr… Il me semble que chez beaucoup d’animaux, ce sont les femelles qui ont des chromosomes sexuels différents. »

Max : « Bonome, tu dis des erreurs. Tu sais que je suis ton assistant à la schola. J’enseigne un peu la génétique moi. Chez les zoms, la femelle a deux chromosomes sexuels de même taille. On dit qu’elle a deux X. Et le mâle a un chromosome sexuel plus petit que l’autre. On l’appelle Y. Le mâle est donc XY. »

Le chevalier : « Oui. C’est vrai chez les Mammifères. Mais pas chez tous les animaux. Les zoisos, les Insectes… ont ZW chez les femelles et ZZ chez les mâles. »

Léo : « Les zoisos aussi ? »

Le chevalier : « Les zoisos aussi 🙂 »

Léo : « Ça alors ! Mais si tu dis vrai chez les Acariens ça expliquerait que les œufs arrhénotoques donnent que des mâles. »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Samuel : « Et ils mangent quoi les Tetranychus lintearius ? »

Le chevalier : « Ce sont des parasites exclusifs des ajoncs d’Europe. »

Samuel : « Ce sont pas des ajoncs de Le Gall ici ? »

Le chevalier : « Nous n’avons pas fait la botanique. Je ne sais pas. »

Samuel : « Ben si c’est la lande Ulicii gallii c’est à cause de l’ajonc de Le Gall Ulex gallii. »

Le chevalier : « Ah oui 🙂 »

Max : « Alors depuis tout à l’heure tu dis n’importe quoi ? Bonome ! »

Le chevalier : « Je ne dis pas n’importe quoi ! »

Max : « Ben un peu quand même. »

Léo : « Ben non ! Il peut y avoir des ajoncs européens quand même ! Et puis peut-être que Tetranychus lintearius est pas strictement inféodé à l’ajonc européen. Il peut peut-être s’attaquer aux autres ajoncs. »

Max : « Vous savez rien du tout et puis c’est tout ! »

Léo : « Néglige bonome. Continue s’il te plaît. »

Le chevalier : « Les acariens piquent leur rostre dans les feuilles et aspirent tout le contenu des cellules. »

Samuel : « Ça c’est pas bon pour la plante. »

Le chevalier : « Non. Nous voyons d’ailleurs des zones blanches dans la plante. »

D’étranges toiles

Samuel : « La plante meurt ? »

Le chevalier : « Pas toujours. Parfois sa croissance est simplement ralentie ou alors sa floraison est un peu moins importante que d’habitude. »

Max : « Il faut surveiller la population de Tetranychus lintearius alors. Je vais envoyer un rapport à Princesse. »

Léo : « Bonne idée Maxou. Bonome, tu as tout dit ? »

Le chevalier : « Non. Je terminerai rapidement en disant que ces acariens peuvent être dispersés par le vent. »

Max : « C’est Le Vent qui les disperse ? Dis Le Vent, tu veux bien vérifier que les acariens abîment pas trop les ajoncs s’il te plaît ? Si l’ajonc blanchit trop tu souffles un grand coup pour les envoyer ailleurs. Merci Le Vent 🙂 »

Samuel : « Et si tu veux bien, fais une bourrasque pour dépeigner Tante Yvonne. Et dis lui qu’elle nous manque. Merci Le Vent. »

Léo : « Ben ça alors ! Des Acariens bâtisseurs de toile. Ça c’est une drôle de surprise. »

Le chevalier : « Il y en a une autre. Je pense que vous n’aviez pas fait attention à ça sur le terrain. »

Cuscute (Cuscuta sp., Convolvulacées)

Max : « Je t’ai vu fotoer mais j’ai pas compris. C’est quoi ? »

Léo : « Je suppose ce sont les espèces de fils rouges qu’il y a sur les ajoncs. »

Le chevalier : « Tu supposes bien. »

Yann : « Et c’est quoi ? »

Le chevalier : « Une cuscute. »

Max : « Une cuscute… Oui oui oui… Ça nous aide ça. Maintenant on peut se coucher moins bêtes si on sait que ces espèces de fils rouges sur les ajoncs c’est la cuscute. Merci bonome. »

Léo : « Tu veux pas affiner un peu ? Parce que Max a raison. Ça nous aide pas du tout quand tu nous dis que c’est la cuscute. »

Le chevalier : « C’est une plante. »

Max : « Une plante ça a des feuilles. Là il y a pas des feuilles. »

Le chevalier : « C’est une plante holoparasite. Elle n’a pas du tout de chlorophylle et ne produit pas de matière organique par elle-même. »

Samuel : « Elle vole tout aux ajoncs alors ? »

Le chevalier : « Oui petit Sam. »

Max : « Pauvres ajoncs. Ils se font parasiter par les acariens, les cuscutes… »

Le chevalier : « C’est comme ça Max. »

Léo : « Alors la cuscute c’est que ces fils rouges ? »

Le chevalier : « Elle n’a ni feuilles, ni racines. Mais elle produit quand même des fleurs complètes au printemps. Et, évidemment, elle a des suçoirs qui lui permettent de prélever la sève élaborée de la plante qu’elle parasite. »

Samuel : « Tu as pas dit l’espèce bonome. »

Le chevalier : « Je vais avoir du mal. Il y en a environ 170 espèces réparties un peu partout sur terre. Sur l’ajonc c’est peut-être la grande cuscute, Cuscuta europaea, Convolvulacées. »

Max : « Convolvulacées ? C’est la famille des liserons ça. Tu es sûr de toi ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Dans un premier temps, les cuscutes, qui appartiennent toutes au genre Cuscuta, étaient classées dans la famille des Cuscutacées. Puis des études de phylogénie moléculaire ont fait qu’elles ont été intégrées à la famille des Convolvulacées. Je suis sûr de moi. »

Léo : « Les liserons ont eux aussi des longues tiges qui s’enroulent sur divers supports. »

Max : « Oui mais ils sont pas parasites il me semble. »

Léo : « Et alors ? Toutes les Convolvulacées sont pas pareilles ! Ce serait pas la première famille de plante qui serait hétérogène. »

Samuel : « C’est dommage qu’on voit pas les fleurs. C’est souvent avec les fleurs qu’on reconnaît les familles. »

Max : « C’est pour ça qu’il va falloir revenir 🙂 Maintenant qu’on connaît un peu on pourra affiner. Tu aimes bien quand bonome affine Léo. »

Yann : « Je commence à fatiguer moi. »

Samuel : « Moi aussi. Mes petits yeux commencent à se fermer tout seul. »

Max : « On a fini bonome ? »

Le chevalier : « Presque. Une avant-dernière foto spécialement pour toi Maxou. »

Pipit farlouse (Anthus pratensis, Motacillidés)

Max : « Je vois 🙂 Tu comptes sur mon super humour pour conclure 🙂 D’accord. Un pipit et au lit ! »

Léo « Rhooo la sapro-blague ! »

Yann : « Moi j’aime bien 🙂 »

Samuel : « C’est rigolo 🙂 »

Le chevalier : « Il est temps de dormir maintenant. »

Max : « Oui bonome. Bonnuit bonome. »

Le chevalier : « Bonne nuit mes petizours. »

Continuer la promenade

197 – Le château de la Roche Goyon ou Fort de La Latte

Max : « Bonjour bonomou 🙂 »

Le chevalier : « Bonjour Maxou. Bien dormi. »

Max : « Pas du tout… »

Le chevalier : « Ah… »

Max : « C’est à cause de Léo. Il a pas arrêté d’imiter les zoisos… »

Samuel (qui rejoint Max et le chevalier avec Yann) : « Il a fait les mouettes tridactyles, les cormorans huppés et les goélands argentés 🙂 On se serait cru à La Fauconnière. »

Yann : « Il imite drôlement bien les zoisos Léo. »

Samuel : « Rholala oui ! J’ai bien aimé dormir à La Fauconnière 🙂 »

Max : « La Fauconnière c’est pas la nuit ! On imite pas les zoisos la nuit ! AU LIT ON DORT ! »

Samuel : « Au lion d’or 🙂 »

Léo (qui rejoint la tribu) : « Oups. J’ai siffloté cette nuit ? »

Max : « Siffloté ? Petit Sam vient de le dire ! ON SE SERAIT CRU À LA FAUCONNIÈRE TOUTE LA NUIT ! J’ai même pas pu dormir. »

Yann : « Moi ça m’a bercé. J’ai bien aimé. Je comprends pas que cela t’empêche de dormir. »

Max : « Quand j’entends un zoiso, j’ai les oreilles qui se dressent et je me mets aux aguets. Je peux plus dormir. »

Samuel : « Pauvre cousin Max. Il va être ronchon toute la journée. C’est toujours comme ça quand il dort mal. »

Max : « JE SUIS PAS RONCHON ! »

Yann : « Ah bah non 🙂 Tu as même pas encore crié ce matin 🙂 »

Max : « Bonome, je peux avoir du café ? Tu bois toujours du café le matin toi. Peut-être que ça me tiendrait éveillé. »

Le chevalier : « Tu n’aimes pas le café Maxou. »

Max : « Tu veux pas m’en donner ? Ben d’accord ! »

Le chevalier : « Je veux bien t’en donner mais tu n’aimes pas le café Max. »

Max : « JE VEUX DU CAFÉ ! »

Le chevalier : « D’accord. Tiens, en voilà. »

Max : « Merci bonome 🙂 POUAH ! Mais c’est pas bon ! C’est tout amer ! »

Le chevalier : « Tu n’aimes pas le café Max. »

Léo : « Bonome, tu te spécialises en mono-phrase ? C’est pour simplifier les dialogues dans le blog de Max ? »

Le chevalier : « C’est parce que vous ne m’écoutez pas. Je suis toujours obligé de répéter. »

Max : « Je peux avoir du chocolat ? »

Yann : « Il est prêt Max. Ta tasse est devant toi. »

Max : « Je l’avais pas vue 🙂 Merci Yann. »

Samuel : « Dites, si on commençait par aller au château avant d’inspecter la lande ? »

Léo : « Tu veux aller au château tout de suite ? »

Samuel : « Ouiiii 🙂 »

Léo : « Bonome, c’est la lande pour aller au château non ? »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Max : « Alors on va d’abord au château ! Si vous êtes d’accord. Léo ? Yann ? »

Léo : « D’accord. »

Yann : « D’accord aussi. »

Max : « Alors c’est voté ! »

Le chevalier : « Mon avis ne compte pas ? »

Max : « Bonome, tu refuses jamais rien à ton petitours préféré. »

Samuel : « Je suis pas son petitours préféré ! »

Max : « Ah si ! Oulala ! Tu es le petitours préféré de toute la tribu 🙂 Tu vas le comprendre un jour ? »

Samuel : « Je suis pas le préféré ! Bonome il a pas de préféré ! Tous ses petizours c’est son préféré ! »

Le chevalier : « 🙂 »

Max : « Ça t’amuse toi ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 Vous êtes prêts ? »

Max : « On met nos sacados et c’est parti ! Euh… Je peux faire une courte sieste pendant la chevauchée ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Léo : « Si tu te poches avec moi je te caresserai le front pour me faire pardonner. »

Max : « Pour te pardonner il faudrait que je t’en veuille 🙂 Mais j’accepte ta proposition. »

Samuel : « Cousin Yann, on va pocher tous les deux 🙂 »

Yann : « Chouette alors ! »

Le chevalier : « Alors c’est parti ! »

Après la chevauchée… 

Léo : « Max, réveille toi ! »

Max : « Mmmmm… »

Léo : « On est arrivés ! »

Samuel : « On est même déjà dans la lande ! »

Max : « Déjà ! Oulala ! J’ai raté des zoisos ? »

Léo : « Non. Bonome a cavalé jusqu’ici. »

Max : « On est déjà au bord de la falaise ?! Bonomou, on peut descendre un peu nous dégourdir les pattes ? »

Le chevalier : « Vous pouvez. »

Max : « Et si on jumellait le château ? »

Léo : « Bonne idée ! »

Max : « Bonome, tu nous donnes les jumelles s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Tu as pensé à les mettre dans mon sac ?! Tu fais des progrès 🙂 Les voici. »

Max : « Merci bonomou 🙂 Tu viens pas avec nous Yann ? »

Yann : « Je voudrais pas m’imposer sur toutes vos fotos. »

Max : « Pfff ! Il est bête ! Mais il est bête ! ‘s’imposer sur les fotos’… »

Léo : « Bonome, tu nous fotoes tout de suite comme ça Yann pourra venir. »

Le chevalier : « Qui a dit que j’allais vous fotoer ? »

Max : « Tu fotoes toujours tes petizours ! Allez ! Dépêche toi un peu ! »

Les petizours qui jumellent le château

Samuel : « Viens jumeller cousin Breton. »

Yann : « D’accord. »

Max : « Bonome, prépare la carte s’il te plaît. »

Le chevalier : « D’accord. La voici. »

Vue aérienne de l’itinéraire

Léo : « Ça fait une grande baie. »

Le chevalier : « C’est l’Anse des Sévignés. »

Max : « Des Sévignés ? Comme madame de Sévigné qui a créé le réseau des postillons ? »

Le chevalier : « Oui mais je ne connais pas le lien éventuel entre tous ces Sévignés. »

Yann : « Tu vas marcher tout ça ? »

Le chevalier : « Ce n’est pas très loin tu sais. Il n’y a que quelques kilomètres. »

Léo : « A faire au retour aussi. »

Le chevalier : « Je sais Léo. »

Max : « Alors en route ! On se poche et tu cavales. »

Léo : « Je pensais à une chose… En revenant on va bien inspecter la lande non ? »

Le chevalier : « Oui. »

Léo : « Si vous voulez bien, on parle pas des zoisos pendant le trajet jusqu’au château. On fera un autre article après. »

Max : « Un autre article ? Genre : les zoisos de la lande ? »

Léo : « Oui. »

Samuel : « C’est une bonne idée ça. »

Yann : « Il a l’air loin de château… »

Les falaises et le château

Max : « Bonome dit que non. »

Samuel : « Je ferais pas le trajet à pattes moi. »

Max : « Ah bah pour un petitours c’est très très loin mais pas pour un Megapus 🙂 »

Samuel : « Cousin Léo, tu as dit qu’on parlait pas des zoisos mais ça concerne tous les zoisos ou seulement les zoisos de la lande ? »

Léo : « Pourquoi ? »

Samuel : « Ben là, il y a une buse variable qui tourne… »

Buse variable (Buteo buteo, Accipitridés)

Yann : « Où elle va ? »

Max : « Elle chasse ! »

Samuel : « Elle a attrapé une proie ! »

Léo : « On dirait… Oui ! Elle va manger sa proie là-bas ! »

Max : « Fotoe bonome ! Fotoe ! »

Buse variable (Buteo buteo, Accipitridés)

Buse variable (Buteo buteo, Accipitridés)

Léo : « Rholala ! C’est vraiment bien le Cap ! »

Max : « On est plus vraiment au Cap ici. On avance vers le château. »

Le château

Samuel : « Pauvre bonome, le chemin se complique un peu là. Il va falloir descendre puis remonter. »

Le chemin

Max : « C’est quand même pas la montagne ! Les Alpes c’était pire ! »

Yann : « Vous êtes allés dans les Alpes ? »

Max : « On y a passé une semaine. Il y avait Boris avec nous. »

Samuel : « Il donne pas de nouvelles cousin Boris… »

Max : « Il doit être occupé. »

Léo : « On te racontera ça un soir. Dis bonomou, ce serait pas un filon de dolérite dans le vallon ? »

Le chevalier : « Qu’est ce qui te fait penser ça Léo ? »

Léo : « La dolérite s’érode plus vite que les grès. Ça peut expliquer le vallon. Et puis c’est une roche basique riche en minéraux ferro-magnésiens et ça c’est bien pour les végétos. C’est pas comme le grès qui est acide. Ça expliquerait qu’il y ait des arbustes. »

Samuel : « Les arbustes sont peut-être là parce qu’ils sont protégés. »

Léo : « Oui, c’est possible. »

Max : « Alors bonome ? Qui a raison ? »

Le chevalier : « C’est Léo. Bien que ce qu’a dit notre petit Sam est également correct. »

Max : « Oui mais si le vallon était pas dû à l’érosion de la dolérite, les ajoncs et les bruyères l’auraient colonisé. »

Yann : « On va faire la géologie en chemin ? »

Le chevalier : « Je pense que les observations de roches seront rares. »

Max : « Tu peux quand même nous expliquer ce qu’il y a sous nos pattes. »

Le chevalier : « Oui Max. Je peux. »

Léo : « Nous t’écoutons. »

Le chevalier : « Nous sommes toujours sur le môle amphibolo-gneissique et dioritique de Coëmieux-Plévenon-Fort la Latte. »

Max : « On va aller ailleurs ? Parce qu’on est sur le môle machin d’ici depuis qu’on est arrivés. »

Le chevalier : « Nous irons ailleurs 🙂 »

Léo : « Les diorites on les as déjà vues. C’était aux plages. Même qu’elles sont filonnées de dolérites. »

Le chevalier : « Oui Léo. A partir d’ici le socle du môle est fait de gneiss dioritiques. »

Samuel : « C’est parce que les diorites ont commencé à fondre un peu ? »

Le chevalier : « On peut supposer que ces gneiss sont bien issus du métamorphisme de diorites. »

Léo : « On reverra ça plus tard. Profitons plutôt du paysage… »

L’Anse des Sévignés vers le Cap Fréhel
L’Anse des Sévignés vers le château

Samuel : « Et si tu nous présentais le château bonome ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. La construction du château de la Roche Goyon a débuté au 14ème siècle à l’initiative d’Étienne III Goüyon, Seigneur de Matignon. »

Samuel : « Matignon ? Comme Matignon ? »

Le chevalier : « Tu penses à l’Hôtel de Matignon qui est la résidence du chef du gouvernement français depuis 1953 ? »

Samuel : « Ben oui ! »

Le chevalier : « Alors c’est bien ça 🙂 La famille de Matignon est une très ancienne famille de la noblesse bretonne et française. L’Hôtel de Matignon à la Capitale date du 18ème siècle. C’est beaucoup plus tardif. Revenons plutôt au 14ème siècle. »

Léo : « On te suit bonome 🙂 »

Le chevalier : « Le château de la Roche Goyon a très vite été assiégé. »

Yann : « Chevalier, il faut pas m’en vouloir de t’interrompre mais pourquoi tu l’appelles le château de la Roche Goyon ? C’est pas le Fort La Latte ? »

Le chevalier : « Il est construit sur un éperon rocheux appelé Pointe de La Latte. C’est pour cela qu’il est souvent appelé Fort La Latte. Il faudrait dire Fort de La Latte. Regardez la vue aérienne. La Pointe de La Latte est bien visible.»

Vue aérienne de la Pointe de la Latte

Max : « ZZZZzzzz ZZZZzzzz… »

Samuel : « Je crois que cousin Max s’est endormi. »

Léo : « On lui racontera l’histoire ce soir. Continue bonome. »

Yann : « Tu en étais à son siège. »

Le chevalier : « Celui de 1379 par Du Guesclin. »

Léo : « Du Guesclin ? Le Connétable de France ? »

Samuel : « Tu connais Du Guesclin cousin Léo ? »

Yann : « C’est quoi un Connétable de France ? »

Gisant de Bertrand Du Guesclin, connétable de France, à la Grande-Église de Saint-Denis

Le chevalier : « Un connétable ? Comes stabuli. C’est le comte de l’étable c’est-à-dire le responsable des écuries du roi. Il est assisté par un ou plusieurs maréchaux. »

Léo : « Le comte de l’étable ? Ça a pas l’air prestigieux ça ! »

Le chevalier : « Léo, nous sommes en pleine période de chevalerie. Les chevaliers sont les plus grands personnages à l’époque ! »

Samuel : « Comme toi bonome 🙂 »

Le chevalier : « Merci mon petitours 🙂 Être responsable des écuries du roi est une tâche particulièrement prestigieuse ! »

Samuel : « Je comprends d’où vient le fait que les maréchaux sont les plus gradés de l’armée. »

Yann : « Oulala ! Il y a plein d’informations là ! »

Léo : « Je résume. Le château tout neuf se fait assiéger par le connétable de France Bertrand du Guesclin. »

Yann : « Et pourquoi ? La Bretagne c’est pas la France ? »

Samuel : « Si cousin Max était éveillé, il dirait qu’avec les zoms il y a toujours la guerre et on peut pas savoir qui est où 🙂 »

Le chevalier : « Il aurait raison 🙂 Revoyons le contexte. Vous savez peut-être qu’une guerre s’est déclarée entre les Français et les Anglais en 1337. »

Samuel : « C’est le début de La Guerre de Cent ans ! A cause de problèmes de succession au trône de France ! »

Léo : « Tout ça parce que Louis VII a répudié Aliénor et qu’elle a épousé Henry qui planta des genêts. »

Samuel : « C’est là qu’elle est devenue bi-reine 🙂 »

Dame Aliénor et les petizours (cliquez sur ce lien pour recommencer la visite du château des Angles)

Le chevalier : « La répudiation d’Aliénor est plus ancienne mais c’est un peu la cause première de la Guerre de Cent Ans. Je passe des étapes et j’arrive à Philippe le Bel (1268-1314). Il a trois fils qui n’auront pas de descendants mâles. Sa fille, Isabelle de France, a épousé Édouard II, roi d’Angleterre, auquel elle a donné un fils, Édouard III. Mais il est hors de question en France que le pouvoir passe à un roi étranger. On fait alors appel à la loi salique qui interdit de transmettre le pouvoir par une femme et c’est donc Philippe VI qui accède au trône. »

Yann : « Ils sort d’où Philippe VI ? »

Le chevalier : « C’est le neveu de Philippe IV le Bel, le fils de Charles de Valois, frère de Philippe. »

Léo : « On passe des Capétiens aux Valois alors ! »

Le chevalier : « Oui Léo. Mais le problème est surtout qu’Édouard III a des prétentions sur le trône de France car il est dans la filiation directe de Philippe le Bel. La guerre commence pour je ne sais quel prétexte. C’est donc dans ce contexte de guerre franco-anglaise que Jean III de Bretagne meurt. »

Léo : « Argh Jean III. Tout mort ! »

Samuel : « Je suppose qu’il a pas désigné d’héritier. »

Le chevalier : « Tu supposes bien Samuel. Tu as tout compris à l’Histoire 🙂 »

Yann : « Parce qu’en plus vous êtes historiens ?! »

Léo : « Juste un peu. C’est à cause qu’on aime bien visiter des châteaux et des Grandes-Églises. Alors à force on connaît un peu. Mais on reste des béotiens. »

Samuel : « Jean III vient de mourir et des prétendants se font la guerre. »

Le chevalier : « Oui petit Sam. Cela donnera l’un des épisodes de la Guerre de Cent Ans appelé Guerre de Succession de Bretagne ou Guerre des Deux Jeanne. Elle oppose Jeanne de Penthièvre, épouse de Charles de Blois et nièce de Jean III à Jeanne de Flandre, épouse de Jean de Montfort, demi-frère de Jean III. »

Yann : « Mais comment les rois en sont arrivés à se faire la guerre à cause de la Bretagne ? »

Le chevalier : « Il ne se font pas la guerre à cause de la Bretagne. Ils se font la guerre en Bretagne. Revoyons les partis en présence. Charles de Blois est le neveu de Philippe VI. Par mariage avec Jeanne de Penthièvre et selon le droit de représentation propre au droit breton il hérite des prétentions de la famille de Penthièvre sur la Bretagne. C’est du moins ce que prévoyait Jean III avant de mourir. C’est aussi ce que désire le roi de France. Mais Jean III n’a pas formalisé ce choix. Jean de Montfort est le mâle le plus proche du duc défunt. Il se sent donc légitime pour la succession de Jean III. Pour des raisons stratégiques Édouard III se rapproche de Jean de Monfort qui lui rend allégeance en 1341 mais sans lui rendre hommage-lige. C’est Charles de Blois qui a la préférence de Philippe VI dont il est le neveu. C’est un Valois et il est déjà duc de Guise. »

Yann : « La guerre va commencer ! »

Le chevalier : « Pas encore petit Sam 🙂 Jean de Monfort fait appel à la cour des pairs de France. En se référant au fait que depuis 1297 la Bretagne est un duché-pairie il espère faire appliquer le droit français, héritier du droit salique, qui a été appliqué quelques années plus tôt pour l’accession au trône de Philippe VI. Mais ses arguments ne sont pas retenus et on lui reproche de vouloir forcer la main au roi et surtout son rapprochement avec le roi d’Angleterre. Ce jugement est assez ironique d’ailleurs. »

Léo : « Je vois pas bien l’ironie moi. »

Le chevalier : « Jean de Montfort est l’allié des anglais et il fait appel au droit français alors que Charles de Blois, proche du roi de France, se réfère au droit breton en en appelant au droit de représentation. »

Samuel : « Heureusement que cousin Max dort. Sinon il se serait bien moqué de toi avec ta situation pas ironique du tout 🙂 »

Max : « Mmmmm… On parle de moi ? ZZZZzzzz… »

Yann : « 🙂 Donc la conciliation a rien donné. »

Le chevalier : « Jean de Monfort a bien senti que sa demande serait rejetée. Il se sauve donc et entreprend de conquérir la Bretagne par la force et il s’autoproclame duc. Pendant ce temps, c’est Charles de Blois qui est reconnu par la cour des pairs et Philippe VI reconnaît son hommage-lige. Il est donc duc de Bretagne et il faut le placer à la tête de son duché. La guerre commence donc. »

Max : « Mmmmm… C’est la guerre ? Quelle guerre ? »

Léo : « La Guerre des deux Jeanne ! »

Max : « Je la connais pas celle-là ! »

Samuel : « On te racontera. C’est pendant la Guerre de Cent Ans et pour la succession de la Bretagne. »

Max : « La succession de la Bretagne ? »

Léo : « Ben oui ! Jean de Montfort s’est autoproclamé duc de Bretagne mais c’est Charles de Blois qui a été désigné par les pairs de France et le roi Philippe VI alors c’est la guerre ! »

Yann : « Surtout que Jean de Montfort est le vassal d’Édouard III d’Angleterre ! »

Max : « C’est toujours la guerre avec les zoms ! »

Samuel : « Ben oui 🙂 Et pour le moment c’est Jean de Montfort et les anglais qui tiennent la Bretagne. »

Max : « Mais je sais pas le début moi ! »

Léo : « On te racontera Maxou. »

Max : « Pfff ! Pourquoi vous m’avez pas réveillé ? »

Léo : « Ben… Je t’ai déjà empêché de dormir cette nuit… »

Max : « MAIS QUI M’A FICHU DES COUSINS PAREILS ! ALORS VOUS ! ET COMMENT JE SAIS L’HISTOIRE MOI ? »

Samuel : « Cousin Max est bien réveillé 🙂 »

Yann : « Écoute la suite 🙂 »

Le chevalier : « Je vous résume un peu. A l’issue d’une première phase de la Guerre de Succession Jean de Montfort est fait prisonnier. Il est enfermé au Louvre. Mais son épouse anime la résistance. Elle envoie son fils Jean IV, trop jeune pour combattre, en Angleterre où il fait alliance avec Édouard III. Dans un premier temps, les renforts anglais sont insuffisants et Jeanne se réfugie à Brest où elle est assiégée. Le 15 août 1342, le gros des troupes anglaises arrive et c’est au tour de Charles de Blois de se retrouver assiégé dans Morlaix par Robert d’Artois. Mais Jeanne de Flandre sombre petit à petit dans la folie et les renforts français arrivent. Une première trêve, dite trêve de Malestroit, est signée le 19 janvier 1343. La Bretagne est alors en partie administrée par les Anglais. Cela durera jusqu’en 1345. »

Max : « Et si tu faisais une pause et que tu nous racontais la suite en t’asseyant quelque part ? »

Le chevalier : « Bonne idée 🙂 »

Le chemin
Le château

Max : « Tu es bien installé ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Alors continue. »

Le chevalier : « Le 1er septembre 1344 Jean III de Montfort est mort. Son fils, Jean IV, est trop jeune pour combattre et il est en Angleterre. Charles de Blois est prisonnier et Jeanne de Flandre est folle… »

Léo : « Connaissant les zoms c’est pas suffisant pour arrêter la guerre. »

Le chevalier : « Comme tu as raison mon Léo 🙂 La Bretagne est à ce moment là morcelée. Certains territoires sont gouvernés par les Français, d’autres par les Anglo-bretons. Cette situation ne peut pas durer. Pour résoudre le problème de succession, Charles de Beaumanoir, partisan de Charles de Blois, propose un duel dans la plus pure tradition de la chevalerie et en référence aux chevaliers de la Table Ronde. 31 chevaliers de chaque camp doivent s’affronter. Le combat a lieu le 26 ou le 27 mars 1351 du côté de Ploërmel. Les Blésistes sortent vainqueurs de ce duel. »

Léo : « Les Blésistes ? »

Le chevalier : « Les partisans de Charles de Blois sont appelés Blésistes. Au cours de ce combat, Charles de Beaumanoir aurait demandé à boire. Son compagnon Geoffroy Boüays lui aurait répondu : ‘Bois ton sang Beaumanoir et ta soif te passera.’ C’est depuis la devise de la famille Beaumanoir. »

Yann : « Rhooo ! Ils ont pas du rigoler les chevaliers de ce combat ! »

Max : « J’espère qu’ils se sont massacrés avec respect. C’est important le respect dans la guerre. »

Le chevalier : « Peut-être se sont-ils respectés pendant le combat mais pas après. Les survivants du parti Blésiste auraient été massacrés quelques jours plus tard dans une embuscade… Les Blésistes ont gagné et Charles de Blois doit devenir duc. Édouard III demande et obtient un traité de paix dit Traité de Westminster, signé le 1er mars 1353. Ce traité prévoit bien la reconnaissance de Charles de Blois comme duc de Bretagne contre une rançon de 300 000 écus et une alliance perpétuelle entre la Bretagne et l’Angleterre scellée par le mariage de Jean, fils de Jeanne de Penthièvre et de Charles de Blois, avec Margaret, fille d’Édouard III. Je passe sur le fait que les futurs époux sont cousins et les complications que cela génère. Disons que cet épisode se terminera par un assassinat qui fera capoter les négociations de paix. »

Yann : « Et la guerre reprend. »

Le chevalier : « Oui Yann. Tiens, je pense à une chose. Vous avez remarqué que le prénom Jean est souvent cité dans cette histoire. »

Samuel : « Ben oui ! Il y a les Jean de Montfort. Le III et le IV. Et puis Jean fils de Charles de Blois. »

Léo : « Pourquoi cette remarque ? »

Le chevalier : « A cause de Yann 🙂 »

Yann : « Qu’est ce que j’ai fait ? »

Léo : « Je sais ! Ben oui ! J’aurais dû y penser ! Jean se dit Yann en breton ! »

Yann : « Je m’appelle Jean alors ? »

Léo : « Ben non 🙂 Tu t’appelles Yann 🙂 »

Samuel : « Revenons à la Succession de Bretagne. Qui est le duc de Bretagne à ce moment là ? »

Le chevalier : « C’est toujours Charles de Blois du parti français. Mais il n’est pas accepté par toute la population. »

Max : « La guerre reprend ? »

Le chevalier : « Pas tout de suite. C’est la libération de Jean IV de Montfort par Edouard III qui va remettre le feu aux poudres. »

Léo : « La libération ? Mais il est pas prisonnier ! »

Le chevalier : « Pas vraiment. Mais Jean IV n’apprécie pas son ‘tuteur’. Dès son retour en Bretagne, en 1362, il tente de s’entendre avec Charles de Blois pour ramener la paix et partager la Bretagne. Mais Jeanne de Penthièvre n’est pas d’accord avec cette décision. Elle veut la Bretagne entière pour sa famille. »

Max : « Et la guerre reprend. »

Le chevalier : « Et oui… C’est au cours de cette troisième phase de la Guerre de Succession de Bretagne que Du Guesclin intervient pour la première fois. C’est d’ailleurs pendant cette guerre que le connétable recevra son surnom de dogue noir de Brocéliande. »

Léo : « C’est là qu’il a assiégé le château de la Roche Goyon ? »

Le chevalier : « Pas encore 🙂 Cette troisième phase de la Guerre de Succession prendra fin à la bataille d’Auray au cours de laquelle Charles de Blois est tué. Jeanne de Penthièvre est veuve et voit son parti s’effondrer. »

Samuel : « C’est qui le duc maintenant ? »

Le chevalier : « Le vainqueur de la bataille d’Auray. Jean IV de Montfort devient duc de Bretagne. Il est alors reconnu par le roi Charles V. »

Léo : « Charles V ? »

Le chevalier : « Petit fils de Philippe VI, fils de Jean II dit ‘Le bonCharles V, dit le sage, préfère reconnaître Jean IV comme duc de Bretagne de peur qu’il ne bascule totalement dans le camp anglais d’Édouard III qui reste son ancien tuteur et son beau-père. »

Max : « Je suppose qu’il y a un traité de paix. »

Le chevalier : « Le premier Traité de Guérande est signé le 12 avril 1365. Ce traité fixe les modalités de succession pour le duché de Bretagne. Il se transmettra de père en fils dans la famille des Montfort mais passera à la famille de Penthièvre en cas d’absence de successeur mâle. La famille de Penthièvre garde l’apanage des Penthièvre. »

Léo : « C’est malin ça ! »

Max : « Quoi ça c’est malin ? »

Léo : « La transmission de père en fils. C’est la loi salique qui gagne même en Bretagne où régnait le droit de représentation. Charles V calme donc les prétentions d’Édouard III au trône de France ! »

Le chevalier : « Bien vu Léo 🙂 »

Samuel : « C’est la paix maintenant ? »

Le chevalier : « Disons que le problème de la succession est réglée. Malgré tout, il reste des tensions entre la Bretagne et le reste du Royaume. »

Max : « Pourquoi ? »

Le chevalier : « Jean IV de Bretagne a des accords avec le roi d’Angleterre et bien qu’il gagne du temps avant de les honorer, cela déplaît à Charles V. D’autant que ce dernier cherche à reconquérir l’ensemble du territoire. N’oublions pas que la Guerre de Cent Ans se poursuit. »

Yann : « C’est encore tendu entre les rois. »

Le chevalier : « Exact Yann. Charles prévoit de marcher vers l’Anjou et la Guyenne et pense passer par la Bretagne. Mais Cela déplaît à Jean IV. »

Samuel : « Et ça relance la guerre… »

Le chevalier : « C’est ça. La noblesse bretonne ne voit pas d’un bon œil l’alliance de son duc avec l’Angleterre en 1372. La reconquête est lancée. Elle est menée par Du Guesclin et Olivier Clisson. »

Max : « C’est qui lui ? »

Le chevalier : « Pfff… Le Boucher. »

Max : « Le boucher ? »

Léo : « A cause de sa cruauté au combat je suppose. »

Le chevalier : « Oui Léo. Il est d’abord l’ennemi des Valois qui ont tué son père injustement accusé de traîtrise et condamné à mort sans procès sur seule décision du roi. Il a été compagnon de Jean IV en Angleterre pendant sa jeunesse et a participé à la Guerre de Succession à ses côtés. Il a même joué un rôle très important dans la Bataille d’Auray.»

Max : « Mais alors pourquoi il est allié à Du Guesclin au côté des Français ? »

Le chevalier : « Par mariage il est devenu proche de la famille de Penthièvre et il s’est senti floué par Jean IV. Il s’attendait à recevoir des terres qui ont été données à un autre. De plus, Charles V l’a habilement flatté et lui a rendu les terres confisquées à son père. Et je pense qu’il n’appréciait pas trop les anglais. »

Max : « Alors c’est un traître ! Si il est breton il a prêté hommage à Jean IV ! Il peut pas s’allier à Charles V juste pour une histoire de terre ! »

Le chevalier : « Il l’a quand même fait. »

Samuel : « Revenons à la reconquête française de la Bretagne. »

Le chevalier : « Résumons. La Bretagne est partagée entre Français et Anglais. Jean IV est le duc reconnu par les rois de France et d’Angleterre mais il est lié à Édouard III de qui il est débiteur et avec qui il a des alliances qui s’appliquent depuis 1372 et il doit faire face à l’hostilité de Clisson et une partie de la noblesse bretonne. C’est dans ce contexte que Charles V veut reconquérir l’ensemble du territoire français. »

Max : « En passant par la Bretagne… »

Le chevalier : « Eh oui… C’est là que le bat blesse. De part ses accords avec les Anglais Jean IV ne voit pas d’un bon œil ce passage de l’armée française sur son territoire. Mais les nobles ne sont pas d’accord avec lui. Charles V s’en fiche et envoie un premier contingent en 1372. Mais Jean IV les repousse. »

Léo : « Oulala ! Charles V a pas dû aimer ça ! »

Le chevalier : « Effectivement. Jean IV a essayé de plaider sa cause en arguant de ses accords et de la nécessité de lutter contre la révolte de Clisson. Mais ça n’a pas eu l’effet escompté. Clisson s’allie réellement à Charles V en espérant accéder au trône ducal et le 22 mars 1373 une véritable armée menée par Du Guesclin et Clisson marche sur la Bretagne. Pendant deux mois les villes tombent les unes après les autres. Jean IV doit quitter la Bretagne le 28 avril. La Bretagne est alors confiée à Louis d’Anjou, l’oncle de Charles V. »

Yann : « Clisson a dû être outré ! »

Le chevalier : « Effectivement. Mais il n’a rien fait tout de suite. Après tout ce n’était là qu’une espèce de régence intermittente en temps de guerre. N’oubliez pas que la guerre en Bretagne n’est alors qu’une des batailles de la Guerre de Cent ans. En plus, Louis d’Anjou ne s’est jamais rendu en Bretagne. Dans les faits c’est une direction bicéphale qui s’est mise en place. Olivier Clisson règne sur la partie gallophone de la Bretagne alors que Jean 1er de Rohan règne sur sa partie brittophone. »

Max : « Je comprends que Clisson ait rien dit alors 🙂 »

Léo : « Et Jean IV ? Il fait quoi Jean IV. »

Le chevalier : « Il s’allie de nouveau aux Anglais et tente un premier débarquement en 1375 mais il est repoussé. C’est alors qu’intervient la Trêve de Bruges. »

Samuel : « C’est la paix ? »

Le chevalier : « Une tentative de règlement de la Guerre de Cent ans imposée par le pape Grégoire XI. Elle est signée le 27 juin 1375. Les anglais sont repoussés de nombreuses régions et villes de France sauf Bordeaux, Bayonne… et Brest d’où ils lancent des attaquent répétées sur Saint-Malo, ce que Charles V ne peut accepter. Il est hors de question qu’un autre port tombe aux mains des Anglais. Il nomme alors Louis d’Anjou lieutenant du roi en Bretagne pour contrer les anglais. »

Max : « Rho l’erreur ! »

Yann : « Pourquoi tu dis ça Max ? »

Max : « Lieutenant du roi Yann ! Tu te rends pas compte ? Ça veut dire qu’il y a plus de duc ! C’est fini l’indépendance de la Bretagne ! Hopla ! Dans le giron direct du roi de France ! Plus de Jean IV. Même les Penthièvre sont exclus de la succession potentielle au trône ducal ! Rholala ! Ils ont pas dû aimer ça les Penthièvre ! »

Le chevalier : « Mon petitours tu m’étonnes 🙂 »

Léo : « Il a bon ? »

Le chevalier : « Il a bon 🙂 La noblesse, jusque là partagée entre le parti français et le parti anglais, se tourne unanimement vers Jeanne de Penthièvre. »

Léo : « Même Olivier Clisson ? »

Le chevalier : « Oui même lui 🙂 Il change de nouveau de parti et d’allégeance. Jeanne de Penthièvre entre en pourparler avec Jean IV. Une ligue patriotique est créée ainsi qu’un gouvernement provisoire. »

Yann : « La Bretagne s’unit contre le roi de France ! »

Le chevalier : « Et Jean IV quitte l’Angleterre pour débarquer en Bretagne le 3 août 1379. Il est bien évidemment accueilli avec enthousiasme par le peuple et la noblesse. »

Léo : « Et la guerre reprend. »

Le chevalier : « Pas longtemps. Mais c’est au cours de ce dernier épisode que le château de la Roche Goyon est assiégé par Du Guesclin. »

Léo : « On y arrive enfin 🙂 »

Yann : « Qu’est ce qu’il se passe après ? »

Le chevalier : « Face à la volonté d’indépendance et à l’hostilité de la Bretagne Charles V renonce à la reconquérir par la force. Il lance donc des négociations. Il meurt peu de temps après et ce sont ses frères qui vont négocier en son nom. Le second traité de Guérande est signé le 15 janvier 1381 et ratifié le 4 avril. Jean IV de Bretagne recouvre ses bien et redevient duc de Bretagne contre hommage au roi de France, versement d’une indemnité et renvoi des conseillers anglais. La neutralité de la Bretagne dans la Guerre de Cent ans est également imposée. »

Léo : « La Bretagne a un duc ! Vive le duc de Bretagne ! »

Samuel, Yann et Max : « Vive Jean IV ! Vive le duc de Bretagne ! »

Le chevalier : « 🙂 Jean IV est désormais surnommé le Conquéreur. La Bretagne restera dans la famille capétienne des Montfort jusqu’à Anne de Bretagne qui fût elle-aussi bi-reine puisqu’elle épousa Charles VIII puis Louis XII. Mais ça c’est une autre histoire. »

Léo : « Une autre bi-reine… »

Le chevalier : « Ça vous a plu ? »

Samuel : « Rholala oui ! »

Léo : « C’est un peu compliqué mais passionnant ! »

Max : « Tu vois Yann, bonome raconte bien les histoires 🙂 »

Yann : « Rhooo oui ! Je connaissais pas tout ça moi. »

Max : « Personne connaît tout ça ! Il y a que superbonome. Mais c’est facile pour lui. Il a assisté à la Guerre de Succession de Bretagne 🙂 »

Léo : « On reprend la route ? »

Le chevalier : « Oui. Pochez-vous. »

Max : « C’est parti bonome ! »

Le château
Le château

Yann : « Je savais pas que l’histoire c’était aussi intéressant. »

Léo : « Si si ! »

Samuel : « Surtout quand c’est bonome qui raconte. J’aime moins quand on fait des recherches nous-mêmes. »

Max : « Là je suppose qu’il a résumé. »

Léo : « J’aimerais bien savoir l’histoire d’Olivier Clisson. »

Samuel : « C’est un bi-traître 🙂 »

Le chevalier : « Ne sois pas si sévère avec lui petit Sam. A l’époque on pouvait changer de suzerain sans forcément commettre de traîtrise. Et puis il est lui aussi devenu connétable de France. »

Yann : « Tiens, un caillou 🙂 »

Une roche

Max : « Redevenons géologues. Alors bonome, c’est quoi ce caillou ? »

Léo : « C’est pas du grès. C’est plutôt une roche magmatique intrusive plutôt mélanocrate. Elle est peut être métamorphique… Il y a pas de foliation… Je pense pas que c’est un gneiss ça. Bonome, tu as la carte géologique s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Je te trouve ça tout de suite Léonou 🙂 Voilà. »

Carte géologique (Source : Géoportail)

Léo : « Alors… Éta, delta, éta-delta, lambda… Si je me souviens bien de ce que tu nous as déjà dit ce sont les diorites, les amphibolites, les gneiss dioritiques et les leptynites. C’est bien ça ? »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Yann : « Léo, tu veux bien me redire ces roches s’il te plaît ? »

Léo : « Les diorites nous les avons vues sur les plages. Tu te souviens ? »

Yann : « Oui Léo. »

Léo : « Les leptynites je connais pas. Bonome ? »

Le chevalier : « Ce sont des roches métamorphiques à grains fins, souvent riches en quartz et feldspaths alcalins. Elles peuvent contenir des grenats mais rarement des micas et des amphiboles. »

Léo : « Alors elles sont claires. Là c’est pas une leptynite. »

Max : « Ça vient d’où les leptynites ? »

Le chevalier : « Du métamorphisme de roches magmatiques grenues comme les rhyolites ou bien de grès arkosiques. »

Léo : « Les gneiss sont souvent foliés. On voit des bandes dedans. Là, les cristaux sont orientés un peu dans tous les sens. Ce serait donc une amphibolite… Qu’est ce que tu en penses bonome ? »

Le chevalier : « Ça pourrait coller. »

Léo : « Alors on va dire que c’est ça. »

Max : « On est revenus sur le socle alors. Bien. Je note. »

Samuel : « Tu as suivi cousin breton ? »

Yann : « Un peu 🙂 Je connais pas aussi bien que vous moi. »

Max : « On s’en fiche. Tu es un très agréable petitours. »

Yann : « Merci Maxou. »

Samuel : « On approche… »

Le château
Le château

Max : « Il y a quelques pins. Ça change de la lande. »

Samuel : « Vous avez vu ? »

Max « Vu quoi ? »

Samuel : « Le machin qui vole ! »

Max : « Un machin qui vole c’est soit un zoiso soit un avion… »

Samuel : « C’est ni l’un ni l’autre ! »

Le chevalier : « Vu ! Il ne va pas être facile à fotoer… »

Une chauve-souris

Une chauve-souris

Max : « C’est Batman ! »

Léo : « Non Maxou. Batman c’est un zom et il existe même pas. »

Samuel : « C’est une chauve-souris ! »

Yann : « En plein jour ? »

Léo : « Ben apparemment… »

Une chauve-souris

Une chauve-souris

Une chauve-souris

Une chauve-souris

Samuel : « Tu arrives à l’identifier bonome ? »

Le chevalier : « Non. Je ne suis pas très fort en chauve-souris et il y a 22 espèces en Bretagne… »

Max : « Tant pis ! On s’en fiche de pas savoir qui c’est. On a vu des chauve-souris en plein jour 🙂 »

Yann : « Et le paysage est très beau. Je connaissais pas ici. »

Le Cap Fréhel

Léo : « Le château approche… »

Le château
Le château

Le chevalier : « Nous arrivons aux escarpements et contre-escarpements. »

Max : « Je suppose que ce sont des reliefs artificiels destinés à gêner la progression de l’adversaire. »

Le chevalier : « C’est ça. Il est presque impossible d’apporter des canons jusqu’aux abords du château. »

Le château

Max : « Et ça c’est le pilori. »

Le pilori

Max : « Tu veux pas le prendre pour tes élèves de la schola bonome ? Une récré au pilori ça devrait les calmer. »

Le chevalier : « Je pense que j’aurais des ennuis avec ma hiérarchie 🙂 »

Samuel : « Et ça c’est le bélier. »

Le bélier
Le bélier

Samuel : « Tu connais le bélier cousin breton ? »

Yann : « C’est pour défoncer les portes. »

Max : « C’est ça 🙂 Tu remarqueras qu’il est bien ouvragé sinon c’est pas respectueux. »

Yann : « Ça fait plusieurs fois que tu parles du respect Maxou. »

Max : « Ah bah oui ! C’est pas parce qu’on se fait la guerre qu’on se respecte pas ! Au contraire. On se massacre mais avec respect. Et après on pleure la mort de l’ennemi parce que sans lui on peut plus guerroyer. »

Léo : « On se massacre pas tant que ça. A l’époque de ce château, ont capture les adversaires pour les rendre contre rançon. Comme ça on gagne de l’argent et l’adversaire peut encore servir 🙂 »

Samuel : « Ce que tu dis est vrai pour les nobles chevaliers et parfois les sergents mais pas pour les soldats. »

Max : « Petit Sam, les soldats c’est le petit peuple. Tu crois quand même pas qu’on va prendre soin du petit peuple ! »

Léo : « Pas vrai ! Ce sont des professionnels ! Et ils sont relativement bien traités. Les seigneurs ont besoin de leurs soldats ! »

Yann : « Voilà le château ! »

Le premier châtelet

Le chevalier : « C’est le premier châtelet ou premier ouvrage défensif. On y accède par un pont levis qui peut-être relevé en cas de nécessité. Il doit être doublé d’une herse. »

Yann : « Et ça ? C’est quoi ? »

La bricole

Le chevalier : « Oh ça c’est juste une bricole 🙂 »

Max : « Une bricole de 8 mètres de haut ! »

Léo : « C’est quoi ? »

Le chevalier : « C’est vraiment une bricole 🙂 C’est le nom de cette arme de jet qui fonctionne sur le principe du balancier. Son nom vient du latin bricola car elle était montée sur place rapidement. Elle était bricolée 🙂 Plusieurs servants étaient nécessaire pour la mettre en action. Je dirais 15 ou 16. Un tel engin de 2m50 sur 2m50 et d’environ 8 m de hauteur devait pouvoir envoyer un projectile pensant jusqu’à 60 kg. La portée… Elle dépend bien évidemment de la taille du projectile. Je l’estimerais entre 50 et 100 mètres. »

Yann : « C’est une arme offensive ou défensive ? »

Le chevalier : « Les deux 🙂 »

Max : « Avec pareille arme, la guerre devient impossible 🙂 » 

Le chevalier : « Nous arrivons au second châtelet… »

Le second châtelet
Le second châtelet

Samuel : « On retrouve le pont-levis et la herse. »

Max : « Il y a des hourds. Ils sont pas en bois au 13ème siècle ? »

Le chevalier : « Si mais n’oubliez pas que ce château a souvent été remanié. »

Max : « D’accord. Alors je suppose que ces hourds sont pas d’époque. »

Léo : « Il y a des archères et les fenêtres carrées avec des vitres sont pas d’époque non plus. »

Le chevalier : « Votre expression ‘pas d’époque’ est assez incorrecte. Ces éléments sont forcément d’une époque. Vous voulez sûrement dire qu’ils ne datent pas de la première construction. »

Max : « Rhooo le pénible ! »

Léo : « Le casse-pied ! »

Max : « Comment il pinaille ! »

Léo : « Il nous reprend, comme ça, en public ! »

Max : « Il nous humilie carrément ! »

Léo : « Nous, ses petizours adorés ! »

Samuel (à Yann) : « Nos chers cousins se livrent là à leur numéro de duettistes préféré 🙂 »

Yann : « 🙂 »

Léo : « Nous sommes outrés ! »

Max : « Alors qu’on s’intéresse ! »

Léo : « On participe ! »

Max : « Je vais faire un rapport à Princesse. »

Le chevalier : « Pour maltraitance de petizours je suppose. »

Max : « Absolument ! Tu vas aller en prison et ce sera bien fait pour toi. »

Samuel : « Et vous aurez plus de bonome. Plus de gratouillis, de câlins et de chocolat… Plus personne pour vous emmener aux zoisos. »

Léo : « C’est pas si grave que ça de se faire reprendre en fait. »

Max : « C’est comme ça qu’on apprend. »

Léo : « Et qu’on progresse. »

Max : « Bonome, nous te savons gré de nous corriger. »

Léo : « Grâce à toi nous sommes moins dans l’erreur. »

Le chevalier : « Voilà ce qui s’appelle un sentiment soudain 🙂 C’est dommage. J’aurais bien testé les oubliettes. »

Samuel : « Il y en a ? »

Le chevalier : « Oui. Juste derrière le second châtelet, là. »

Les oubliettes

Yann : « Elles servaient à quoi ? »

Le chevalier : « A oublier des petizours ingrats 🙂 »

Max : « J’en connais pas moi. »

Léo : « Moi non plus. »

Le chevalier : « Plus sérieusement elles servaient à punir les soldats qui ne voulaient pas obéir, aux prisonniers ou aux otages. En fait il s’agit d’une mini cellule dans laquelle on ne tient qu’accroupi ou allongé. Il y a quand même des latrines dans l’épaisseur du mur. Passons au corps de garde. »

Le corps de garde

Le chevalier : « Il est tout neuf puisqu’il a été construit au 20ème siècle. L’ancien, plus petit et de plein-pieds, était presque entièrement détruit. Le nouveau bâtiment accueille la boutique du château. Passons à la citerne et la porte. »

La citerne et la porte

Le chevalier : « La citerne date du 14ème siècle. Le château étant construit sur un éperon rocheux il n’y se trouve pas de source. Il existait tout un réseau de rigoles qui canalisait l’eau de pluie vers cette citerne. La porte a été construite par un élève de Vauban. Elle fait penser que l’entrée du château se fait là et attire les bateaux ennemis sur les récifs. Ça c’est la chapelle. »

La chapelle

Max : « On peut aller y prier pour ton cerveau trop tôt disparu bonome ? »

Léo : « Et vlan bonome ! »

Samuel et Yann : « 🙂 »

Le chevalier : « Et moi qui prends soin d’eux. Je les choie… Et voilà ma récompense ! Grrr ! »

La chapelle

Samuel : « Tu nous parles du donjon ? »

Le donjon

Le chevalier : « Il date de 1350. Ce doit être la partie la plus ancienne du château. Il servait de lieu d’habitation pour le seigneur et la garnison. Voyez-vous la petite sculpture à mi-hauteur ? »

Max : « On la devine plus qu’on la voit. »

Le chevalier : « C’est l’ange qui représente saint Matthieu. Il y a aussi le bœuf de Luc, le lion de Marc et l’aigle de Jean. »

Léo : « Le seigneur s’est mis sous la protection de Dieu par les évangélistes. »

Max : « Ah bah c’est sûr que lorsque le loisir préféré c’est de fracasser le crane des ennemis à coups de masse d’arme ou de fléau d’arme, fût-ce avec respect, il vaut mieux prier pour le salut de son âme… »

Léo : « Max, je te rappelle que le but est pas de tuer l’ennemi mais de le capturer pour le rendre contre rançon. »

Max : « Oui oui Léo. Les armes servaient juste à décorer. Il est bien connu que les chevaliers mourraient jamais au combat. Bonome, tu as parlé d’un combat entre trente et un chevaliers de chaque camp non ? »

Le chevalier : « Le Combat des Trente, oui. Je vois où tu veux en venir. Quinze chevaliers sont morts sur le champ de bataille. Je ne sais pas combien sont morts des suites de leurs blessures. »

Max : « Alors Léo ? Que penses-tu de cela ? »

Le chevalier : « Mon pauvre Léo… Je ne voudrais pas t’accabler mais je te rappelle que la plupart des chevaliers vainqueurs furent massacrés quelques jours plus tard dans une embuscade. »

Yann : « Léo, aurais-tu une vision idéalisée de la chevalerie ? »

Léo : « Peut-être un peu 🙂 »

Max : « Notre doux cousin Léo arrive pas à admettre que les zoms passent leur temps à s’entre-tuer. Ils trouvent toujours une solution pour ça. Léo, tu as lu comme moi ‘Le troisième chimpanzé’ de Jared Diamond il me semble ? »

Léo : « Oui Maxou. »

Max : « Tu te souviens du seul critère qui différencie les zoms des autres zanimos selon Jared Diamond. »

Léo : « Le génocide. »

Max : « Ben voilà ! Les zoms sont des génocideurs et puis c’est tout. »

Samuel : « C’est pas très joyeux. On reprend la visite ? Elle est jolie cette fontaine de style gothique… »

La fontaine

Max : « Elle vient d’où l’eau ? »

Le chevalier : « Probablement de la même source que pour la citerne : le ciel 🙂 »

Max : « Alors elle devait pas donner de l’eau tous les jours. »

Samuel : « Ça c’est pas du 14ème siècle… »

Le logis du gouverneur

Max : « Avec des fenêtres à meneaux c’est la Renaissance. »

Le chevalier : « Chose étrange certaines parties de ce logis sont bien du 14ème mais il a été remanié à de nombreuses reprises et entièrement rénové au 20ème siècle. C’est le logis du gouverneur. Il est actuellement occupé par les propriétaires du château. »

Yann : « Ils habitent là ? »

Le chevalier : « Au moins une partie de l’année il me semble. Max, tu avais raison pour les fenêtres. Elles sont bien de style Renaissance mais elles datent de la dernière rénovation. »

Max : « Je sais bien que j’ai raison 🙂 Je connais un peu les châteaux moi. »

Yann : « Léo, permets moi de te corriger. Vous êtes pas des béotiens du tout en Histoire. »

Léo : « On connaît juste un peu Yann. C’est parce que bonome est intarissable quand on visite un monument historique. »

Le logis du gouverneur

Samuel : « Nous arrivons au jardin des simples il me semble. »

Le jardin des simples

Yann : « Le jardin des simples ? Qu’est ce que c’est encore que ça ? »

Max : « C’est à cause du cap a du lard du vil lys. »

Léo : « 🙂 C’est pas vraiment ça Maxou. »

Max : « Le cap a du lard du vil lys c’est un texte de je sais plus quand, vers Charlemagne ou quelque chose comme ça. Il fixe les plantes qui doivent être cultivées dans les châteaux et les abbayes. Il y a les plantes médicinales, les plantes tinctoriales et les plantes aromatiques. C’est pas vrai bonome ? »

Le chevalier : « Pas tout à fait en ce qui concerne le nom du texte 🙂 Il s’agit du Capitulaire de Villis. Il est bien attribué à Charlemagne et il fixe bien la liste des 73 herbes, 16 arbres fruitiers et 5 plantes textiles qui doivent être cultivées. »

Samuel : « On les appelle les simples parce qu’elles peuvent être utilisées pour elles-mêmes sans les mélanger avec d’autres. »

Yann : « Vous connaissez même les textes anciens rholala ! »

Max : « Le cap a du lard du vil lys c’est normal qu’on le connaisse. C’est un peu un texte de botanique et on est naturalistes nous. On doit connaître la botanique. »

Le chevalier : « Je suppose que tu ne vas jamais appeler ce texte par son vrai nom Max. »

Max : « Personne connaît ce texte bonome 🙂 »

Samuel : « Cousin Max est un polisson. Il aime bien dire des erreurs exprès pour faire rigoler 🙂 »

Léo : « Bonome, c’est pas un château philippien ici ? »

Le chevalier : « Difficile à dire. Le type philippien a été inventé sous le règne de Philippe le Bel. C’est un plan rectangulaire avec un donjon et une cour délimitée par une muraille ponctuée de tours… »

Léo : « Ben oui. Regarde. »

Vue de la cour

Max : « Yann, on te montrera un château philippien si tu veux. On en a visité un en construction. »

Yann : « Vous avez visité un château en construction sous Philippe le Bel ? »

Max : « Oui 🙂 »

Léo : « Max, mens pas à Yann s’il te plaît. Ce château est une expérience d’archéologie. Il est construit de nos jours mais avec les méthodes et techniques du 13ème siècle.

Le château d’archéologie expérimentale

Le chevalier : « Je reviens à la question de Léo. On peut penser que c’est l’adaptation d’un château philippien à une situation particulière qui est celle d’un éperon rocheux. »

Samuel : « Rholala ! Il est impressionnant le donjon vu d’ici ! »

Le donjon

Max : « On va le visiter ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Yann : « Chouette alors ! »

Le chevalier : « Nous ne serons pas seuls dans le donjon. Je compte sur vous pour être sages. »

Max : « On est toujours sages nous ! »

Léo : « C’est vrai ça. Tu cries jamais Maxou. »

Samuel : « Ah non ! Absolument jamais 🙂 »

Le chevalier : « Et vlan Max ! »

Max : « Ben voilà. Alors je suis le seul petitours dissipé. Il y a que moi qui suis pas sage. Tous les petizours c’est le préféré de bonome sauf moi… »

Le chevalier : « Pauvre Max. Personne ne t’aime. Grimpe dans mon col. »

Max : « Je veux pas. »

Le chevalier : « Pas de câlin ? »

Max : « Des gratouillis ? »

Le chevalier : « Si tu veux. Viens ici. »

Max : « RRRRoooonnnn rrrroooonnnn… »

Léo : « On entre… »

Le logis seigneurial

Le logis seigneurial

Léo : « C’est le logis seigneurial ça. »

Yann : « Mais alors, c’était quoi le logis du gouverneur ? »

Le chevalier : « Bonne question… Nous sommes peut-être ici dans le logis des invités de marque. »

Samuel : « Là c’est le salon où on peut coudre, broder… »

Le salon 🙂

Max : « J’espère qu’ils mettaient des couvertures sur les banquettes de pierre sinon ils devaient avoir froid aux fesses. »

Léo : « Les coussins existaient déjà Maxou. »

Yann : « C’est la seule partie bien lumineuse de la pièce. »

Léo : « C’est pour ça que petit Sam dit que c’est le salon où on travaille. »

Le chevalier : « Montons… »

Max : « Fait attention dans les escaliers bonome. »

Léo : « Yann, tu remarqueras que lorsqu’on grimpe, l’axe de l’escalier est à notre droite. »

Yann : « Oui. J’ai vu. C’est important ? »

Léo : « Explique à Yann Max. »

Max : « Je redescends dans la poche pour pas parler trop fort… Voilà, tu me laisses un peu de place Yann. »

Yann : « Oui Maxou. »

Max : « C’est encore une histoire de guerre. Imagine que tu es un envahisseur. Tu veux grimper les escalier l’épée à la main en hurlant dans le but de fracasser le crane de ton adversaire. »

Yann : « Ça doit être ça 🙂 »

Max : « Comme beaucoup de monde, tu es droitier. Surtout qu’au Moyen-Âge, la main gauche, la senestre, était la main du diable. Il fallait pas être gaucher oulala ! Donc tu grimpes l’épée à la main et là tu es bien embêté. Parce que tu peux pas te servir de l’épée à cause de l’axe de l’escalier qui te gêne. Et tu peux pas fracasser la tête de ton adversaire. »

Yann : « Zutalor ! Alors je peux pas montrer mon respect à mon ennemi… Pfff ! »

Max : « Ben voilà ! Par contre, ton ennemi qui t’attend en haut peut bien te massacrer lui. »

Yann : « C’est bien pensé quand même 🙂 »

Léo : « Rhooo ! »

La voûte
La voûte

Samuel : « C’est une voûte en pierre ! »

Le chevalier : « J’espère qu’elle est solide. »

Max : « Tu as peur que le ciel te tombe sur la tête ? »

Le chevalier : « Non. Je n’ai pas envie de passer au travers. »

Max : « Bonome, elle est au-dessus de nous la voûte. Je vois pas bien comment tu pourrais passer au travers. Tu comptes t’envoler ? »

Le chevalier : « Non. Je compte marcher sur le toit de la tour. »

Max : « Oui oui bonome. Bien sûr. Tu vas marcher sur le toit de la tour. (Aux autres petizours). Ça y est ! Il est complètement fou dans sa tête. Qu’est ce qu’on va en faire ? »

Le chevalier : « Installez vous bien dans ma poche. »

Léo : « Tu vas où là ? »

Le chevalier : « Sur le toit de la tour 🙂 »

Max : « Oulala ! »

Yann : « Rhooo ! »

Léo : « Ah oui 🙂 »

Vue depuis le sommet du donjon
Vue depuis le sommet du donjon
Vue depuis le sommet du donjon

Le chevalier : « Ça vous plaît ? »

Max : « Bah oui ! »

Léo : « C’est impressionnant ! »

Yann : « La vue est magnifique. »

Samuel : « Merci bonome. »

Le chevalier : « Redescendons. »

Max : « Tu tombes pas bonome s’il te plaît. »

Le chevalier : « Je vais essayer Max… Voilà. Sans tomber 🙂 »

Samuel : « On continue la visite ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon petitours. Mais avant, fotos ! »

Yann et Max

Léo et Samuel

Le chevalier : « Merci mes petizours 🙂 »

Max : « On se repoche ! »

Le chevalier : « Vous pochez, vous dépochez, vous repochez… Vous n’êtes pas trop fatigués ? »

Max : « Si. Mais c’est parce que tu nous fatigues 🙂 »

Le chevalier : « Pfff… »

Léo : « Elle est belle cette cour… »

La cour

Yann : « C’est quoi ces bâtiments ? »

Le chevalier : « A droite il y a le four à chauffer les boulets et à gauche c’est la tour des archers. »

Max : « On va voir ? »

Le chevalier : « Allons-y 🙂 D’abord le four… »

Le four à boulets

Le four à boulets

Max : « On a jamais vu de four à chauffer des boulets. Ça sert à quoi ? »

Léo : « Je suppose que ça sert à chauffer les boulets 🙂 »

Max : « Très drôle ! »

Le chevalier : « C’est pour vous réchauffer 🙂 »

Max : « QUOI ?! TU SOUS-ENTENDS QUE NOUS SOMMES DES BOULETS ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Max : « Je descends et je vais me jeter depuis les remparts. Ça te fera un boulet de moins. »

Samuel : « Cousin Max, bonome plaisantait. On voit que tu as mal dormi toi. »

Yann : « Je pourrais savoir le four à chauffer les boulets ? Je comprends pas bien à quoi ça sert de chauffer des boulets. »

Le chevalier : « Je l’ai dit. C’est pour vous réchauffer 🙂 »

Max : « ON EST PAS DES BOULETS ! »

Le chevalier : « 🙂 C’est une invention du 17ème siècle. Celui-ci a été construit en 1793 et c’est l’un des seuls qui subsiste en France. »

Léo : « Mais ça sert à quoi de chauffer les boulets ? »

Le chevalier : « On les chauffait au rouge pour incendier les bateaux. »

Samuel : « On tirait à boulets rouges ! Ben oui ! »

Yann : « Et c’est efficace ? »

Le chevalier : « Oui et non. Oui parce qu’un boulet chauffé au rouge met réellement le feu à un bateau. »

Max : « Si on vise bien… »

Le chevalier : « Oui Maxou. Mais ça j’en parlerai après. La méthode était tellement efficace en théorie que la fumée d’un tel four était parfois suffisante pour faire faire demi-tour à un bateau. »

Max : « Mais… »

Le chevalier : « Mais pour être efficace le four devait être prêt en permanence ce qui demandait beaucoup de bois et de personnel. »

Léo : « Pourquoi il devait être prêt en permanence ? On pouvait pas l’allumer quand un bateau approchait ? »

Le chevalier : « Non. La température doit être de 800°C environ et il faut des heures pour atteindre cette température. Ensuite il faut près de 5h pour que le boulet arrive au rouge. »

Yann : « Ce qui laisse le temps au bateau de tout bombarder… »

Le chevalier : « Oui Yann. Et comme Max le faisait remarquer, l’artillerie n’était pas très précise à cette époque. Beaucoup de boulets tombaient dans l’eau. »

Max : « Plouf le boulet ! »

Samuel : « Tu es tombé dans l’eau ? »

Léo : « Et vlan Max ! »

Yann : « 🙂 »

Max : « JE SUIS PAS UN BOULET ! Et j’ai même pas ploufé. »

Samuel : « C’est bien dommage 🙂 »

Max : « Mais vous allez arrêter de vous acharner contre moi ? »

Léo « Non. C’est trop rigolo 🙂 »

Yann : « Si je comprends bien le four à boulets était plus dissuasif qu’efficace. »

Le chevalier : « C’est un peu ça. »

Léo : « On va voir la tour des archers ? »

Le chevalier : « Oui Léo. »

La tour des archers

Le chevalier : « Elle date du 15ème siècle et a été couverte par Garengeau au 17ème. C’était l’un des ingénieurs de Vauban. On le voit pas d’ici mais cette tour a trois étages. En bas étaient stockés les vivres. Au-dessus c’était la salle des archers et à ce niveau la salle de guet. Allons voir. »

Max : « Oulala ! Ça c’est une grosse arbalète ! »

Le scorpion

Le chevalier : « Je pense que cela s’appelle un scorpion. Cette arme a été inventée dans la Grèce antique et a beaucoup été utilisée par l’armée romaine. Vous voyez le mécanisme pour l’armer sur la gauche ? »

Léo : « L’espèce de cabestan ? »

Le chevalier : « Oui. Il permettait à un homme seul de tendre le mécanisme. »

Yann : « C’est précis comme arme ? »

Le chevalier : « Très. En tir tendu un homme un peu entraîné peut atteindre sa cible à 300 mètres. »

Max : « Et c’est efficace ? »

Le chevalier : « Le carreau pouvait traverser trois hommes à la distance de 300 mètres. »

Max : « Ah quand même ! »

Le scorpion

Yann : « Vous imaginez l’effet sur un petitours ? »

Max : « Non. Je veux pas imaginer. »

Léo : « Comment tu as dit tout à l’heure Max ? »

Max : « Avec pareille arme, la guerre devient impossible. »

Léo : « C’est ça 🙂 »

Samuel : « On a tout vu ? »

Le chevalier : « Oui petit Sam. »

Le donjon

Max : « Alors on peut faire le retour. Ça va aller bonome ? Pas trop fatigué ? »

Le chevalier : « Ça devrait aller 🙂 »

Max : « Alors c’est parti pour le retour. »

Le chevalier : « Non. Je voudrais déjeuner avant. »

Max : « Tu vas manger ton mauvais sandouich dans le château ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Tu as du chocolat pour nous ? »

Le chevalier : « Max, je ne voudrais pas que tu me fasses une scène parce que j’ai oublié le chocolat. »

Max : « Je ferais pas une scène. Je ferais l’inanition ou l’hypoglycémie… »

Samuel : « Et nous serions un peu au calme. »

Max : « ÇA SUFFIT MAINTENANT ! »

Samuel : « Oui cousin Max 🙂 »

Le premier châtelet

Le chevalier : « Que pensez-vous de ce banc pour déjeuner ? »

Léo : « Nous sommes d’accord. »

Le chevalier : « Alors installez-vous. Distribution du chocolat. »

Yann : « Merci bonome 🙂 »

Le chevalier : « Bon appétit mes petizours. »

Les petizours : « Bon appétit bonome. »

Léo : « Rougegorge vient nous voir… »

Max : « Bonome, donne lui un peu de pain. »

Léo : « Max, le pain c’est pas bon pour les zoisos. »

Samuel : « Et si on faisait comme si on le savait pas ? J’aimerais bien déjeuner avec Rougegorge moi. »

Yann : « Moi aussi. »

Le chevalier : « Juste un petit morceau. »

Léo : « C’est pas bien. »

Le chevalier : « On va aller en prison ? »

Léo : « Je vais te jeter aux oubliettes 🙂 »

Max : « Pas question ! Je fais pas le retour à pattes moi. »

Rougegorge (Erithacus rubicula, Muscicapidés)

Rougegorge (Erithacus rubicula, Muscicapidés)

Rougegorge (Erithacus rubicula, Muscicapidés)

Rougegorge (Erithacus rubicula, Muscicapidés)

Un peu plus tard… 

Le chevalier : « Bien mangé ? »

Léo : « Très bien 🙂 »

Yann : « Et toi ? »

Max : « Bonome mange toujours des mauvais sandouich mais il est content quand même 🙂 »

Le chevalier : « Ne sommes-nous pas bien ici ? »

Léo : « Il fait beau. Le Vent nous caresse doucement le visage… »

Samuel : « Nous sommes dans l’enceinte d’un château médiéval… »

Max : « Toute la tribu est réunie… »

Yann : « Nous sommes donc bien ici 🙂 »

Le chevalier : « Profitons encore un peu avant de rentrer… »

Le château

Le château

Sterne caugek (Sterna sandvicensis, Laridés)

Sterne caugek (Sterna sandvicensis, Laridés)

L’Anse des Sévignés et le Cap Fréhel

L’Anse des Sévignés

Continuer la promenade

196.4 – La Fauconnière (2)

Samuel : « Tu veux vraiment aller là bonome ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Là où bonome veut aller
Le promontoire

Samuel : « Tu crois que ça en vaut la peine ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours 🙂 »

Max : « Tu as bugué bonome ? Tu maîtrises plus qu’une seule phrase ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours 😀 »

Yann : « Léo l’a pas laissé parler ! C’est lui qui a fait le guide. »

Samuel : « Tu es plutôt un bon guide du Cap Fréhel cousin Léo. »

Léo : « Merci petit Sam. »

Max : « Dis bonome, il y aurait pas un château tout là-bas ? »

Le chevalier : « Si. »

Max : « On va y aller ? »

Le chevalier : « Demain. »

Léo : « Demain ? »

Le chevalier : « Oui Léo. Nous laisserons notre monture ici. Nous explorerons un peu la lande puis nous irons jusqu’au château. »

Max : « C’est pas trop loin ? »

Le chevalier : « Je devrais y arriver 🙂 »

Max : « Tu as pensé au retour ? Tu penses pas toujours qu’il faut tout marcher au retour. »

Le chevalier : « J’y ai pensé Max. »

Max : « D’accord. Yann, tu vas voir. Bonome explique bien les châteaux. Mais c’est normal. Il a vécu au Moyen-Âge aussi. »

Yann : « C’est possible ça ? »

Samuel : « Avec bonome tout est possible ! Il a 15 milliards d’années alors on s’étonne plus de rien nous. »

Yann : « C’est même pas possible qu’il ait 15 milliards d’années ! »

Max : « Tu dis ça parce que tu le connais pas bien encore 🙂 »

Samuel : « Cousin Léo, tu as l’air bien songeur. »

Léo : « Je pensais aux goélands argentés… On en a déjà vu souvent mais c’est la première fois qu’on les voit aussi bien dans leur milieu de vie en pleine nidification. »

Max : « C’est sûr que c’est pas tous les jours qu’on voit ça. Bonome, tu t’en sors ? »

Le chevalier : « Le plus dur est fait. »

La Fauconnière

Léo : « Ah oui ! Alors là, on la voit bien La Fauconnière ! »

Max : « Tu vas où là bonome ? »

Le chevalier : « Voir la falaise. »

Max : « Pas trop près bonome ! Pas trop près ! »

C’est vertigineux

Yann : « C’est vraiment vertigineux ! »

Max : « Je suis bien content de pas être un zoiso marin qui vit dans ces falaises. J’aurais trop peur ! »

Léo : « Buteo trois fois ! Si tu étais un zoiso marin tu aurais pas peur du vide ! »

Yann : « ‘Buteo trois fois’ ? »

Samuel : « C’est leur façon à eux de se traiter de triple buse. La buse s’appelle Buteo en scientifique. »

Yann : « Triple buse que je suis ! »

Léo : « Buteo trois fois 🙂 »

Samuel : « Rholala ! »

La Fauconnière

Samuel : « On va rester là longtemps ? »

Le chevalier : « Oui petit Sam. »

Max : « Tu veux bien fotoer le vide pour montrer à nos lecteurs ? »

Le chevalier : « Si tu veux Maxou. »

Encore le vertige

Léo : « Là dessous c’est territoire cormoran huppé. »

Chez les cormorans huppés

Max : « Léo, tu t’approches pas du bord ! Les petizours vous approchez pas du bord ! Je veux pas perdre un cousin moi ! »

Le chevalier : « D’accord avec Max. Vous pouvez vous dégourdir les pattes mais au centre du promontoire. Et vous ne chahutez pas ! »

Léo : « Oui chef bonome ! »

Samuel : « J’ai pas envie de sortir de la poche moi. J’ai peur. »

Le chevalier : « Grimpe dans mon col en passant par l’intérieur de ma pelisse. »

Yann : « Je peux aussi ? »

Le chevalier : « Oui Yann 🙂 Max, Léo, vous pouvez aller jusqu’au bout du promontoire mais vous restez le long du caillou central, avec la microfalaise qui vous empêche d’être emportés par le vent. »

Le promontoire

Max : « Le Vent nous emporterait pas ! »

Léo : « Le Vent fait son travail de vent Max. Et il souffle un peu aujourd’hui. Assez pour emporter un petitours. Viens, j’ai compris par où bonome nous dit de passer. »

Max : « Il va nous rattraper en deux enjambées ce Megapus ! Tu vois ! Il est déjà là ! »

Léo : « Moi je grimpe dans le col. »

Max : « Je te suis. »

Le chevalier : « Vous êtes installés ? »

Max : « Pas encore. Léo prend toute la place ! »

Léo : « C’est même pas vrai ! C’est toi qui prends toute la place à cause que tu es plein de chocolat ! »

Le chevalier : « J’ai dit pas de chamailleries ! »

Max : « Oui bonome. »

Léo : « Bien bonome. »

La Fauconnière

Max : « Bonome, tu peux fotoer un zoiso pour expliquer pourquoi les rochers sont tout blancs par endroits ? »

Le chevalier : « Je vais essayer… »

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Max : « Voilà chers lecteurs pourquoi les rochers sont tout blancs par endroits ! Les zoisos fientent partout 🙂 »

Yann : « Maxou, tu devrais envoyer un rapport à Princesse pour lui demander de faire installer des cabinets pour zoisos 🙂 »

Max : « Tu te moques de moi là ! Bonome, Yann se moque de moi ! »

Léo : « Cafteur ! »

Le chevalier : « Yann te taquine avec beaucoup d’humour Maxou 🙂 »

Samuel : « Je crois que cousin breton est un plaisantin lui aussi. »

Léo : « Il me semble que les contreforts du Plateau et les falaises de La Pointe sont territoires cormorans huppés… Là, ils font des œufs. »

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Max : « Je crois qu’on a jamais vu autant de zoisos faire des œufs 🙂 »

Léo : « Chez les cormorans huppés, c’est pas comme chez les goélands. Les meilleurs nids sont pas en haut… »

Samuel : « Pourquoi tu dis ça cousin Léo ? »

Léo : « Regarde là petit Sam… »

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Samuel : « C’est un petit conflit sans conséquences. Le zoiso qui couve a juste grondé celui qui voulait passer. »

Léo : « Oui petit Sam. Mais ça veut dire que les cormorans grimpent dans leur nid à pattes. Ça doit être embêtant de devoir grimper très haut. Surtout si on se fait gronder pendant tout le trajet. »

Max : « Il y a pas des nids avec piste d’arrochéhissage ? »

Léo : « De falaisissage tu veux dire 🙂 Si, il doit y en avoir. Mais ils sont rares. »

Yann : « Pardonnez-moi de vous interrompre. Vous connaissez les zoisos qui sont là-bas ? »

Max : « Où ça ? Ah oui ! Là-bas. »

Tournepierre à collier (Arenaria interpres, Scolopacidés)

Léo : « Ce sont des tournepierres à collier Yann. »

Samuel : « Arenaria interpres, Scolopacidés. »

Léo : « Nous en avons pas déjà vu ensemble ? »

Yann : « Je me souviens pas de tout tu sais Léo. »

Léo : « Je comprends 🙂 »

Samuel : « Un cormoran huppé rentre chez lui… »

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Léo : « Il est d’usage chez les huppés de rentrer avec un élément à ajouter au nid en période de nidification. »

Max : « Ça se fait pas de rentrer le bec vide. »

Léo : « Ah bah non 🙂 Je me demande… Oui ! On voit la colonie de mouettes tridactyles ! Là-bas ! Sur le bas de La Pointe ! »

Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla, Laridés)

Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla, Laridés)

Samuel : « Ce nid là m’impressionne vraiment. »

Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla, Laridés)

Yann : « Elles ont l’air à l’aise ces mouettes tridactyles. C’est leur petit nid douillet 🙂 »

Samuel : « J’ai trouvé le territoire guillemot ! »

Léo : « Tu l’a trouvé ? C’est où ? »

Samuel : « Sous le promontoire d’où on les voyait s’envoler. La falaise derrière Le Plateau… »

Léo : « Vu ! Bonome, tu as trouvé ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours 🙂 »

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Léo : « Rholala ! On sait où habitent les guillemots de Troïl ! »

Max : « Il faut tout zoomer bonome ! »

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Yann : « Ils habitent vraiment là ? »

Léo : « Oui oui ! Rholala ! Elles sont vraiment pas grandes leurs corniches. »

Max : « Ils vont pondre là ? »

Léo : « Oui ! En général, c’est un tout petit peu creusé en vasques et les œufs roulent en petits cercles si ils sont déséquilibrés. Ils peuvent pas tomber. »

Max : « J’arrive pas à croire qu’il y ait jamais de casse. »

Léo : « Ben si. Ça peut arriver. Mais c’est rare. »

Le chevalier : « Il y a un guillemot un peu isolé… »

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Léo : « Alors ? C’est pas l’endroit où il fallait venir ? »

Max : « Si Léo. Je comprends mieux ton impatience de ce matin. »

Samuel : « Moi aussi 🙂 »

Léo : « Regardez le cormoran huppé ! Il retourne à son nid ! »

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Max : « Ça va ! Il a un morceau d’algue dans le bec. Sa dame va pas le gronder à son arrivée. »

Samuel : « Il va tout grimper à pattes… J’espère que son nid est pas trop haut. »

Yann : « On reprend l’observation des huppés ? »

Léo : « Oui. C’est leur territoire. Il faut en profiter. »

Max : « Je garde quand même un œil sur les guillemots… »

Léo : « Alors… Que se passe-t-il chez les huppés… Là, ils font des œufs… »

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Léo : « Ah bah là aussi 🙂 »

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Max : « Monsieur s’en va déjà… »

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Yann : « Avec une telle densité de nids, les conflits sont inévitables. »

Léo : « Souvent ça se limite à quelques cris pas polis du tout. »

Max : « Tu parles le cormoran huppé toi ? »

Léo : « Non, mais j’imagine 🙂 »

Yann : « Ne sont-ce pas des huîtriers-pie là-bas ? »

Huîtrier-pie (Haematopus ostralegus, Haematopodidés)

Samuel : « Si ! Bravo cousin breton ! Bravo ! »

Yann : « Nous en avons vu ce matin en vol. Ils se reconnaissent bien en noir et blanc avec le bec rouge. »

Max : « Et les pattes rosées. Ça va pas bien ensemble d’ailleurs… »

Léo : « Revenons aux cormorans… Lui remonte dans son nid. Mais il a le bec vide oulala ! »

Max : « Madame va pas être contente ! Il va pas avoir le droit de faire des œufs. »

Samuel : « C’est un malin ! Il prend son offrande en chemin 🙂 »

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Yann : « Il a grimpé tout ça à pattes ? »

Léo : « Ben oui. C’est pour cela que les meilleurs nids sont bas. »

Samuel : « Il pourrait tomber… »

Max : « Petit Sam, un zoiso ça sait voler. Si il tombe il a qu’à s’envoler. »

Yann : « Ben… Il est pas forcément dans la bonne position. Si il ouvre les ailes alors qu’il est sur le dos, il peut s’abîmer les ailes contre la falaise. »

Léo : « Bonne remarque Yann. »

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Samuel : « Il grimpe encore… »

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Max : « Madame Huppée a l’air satisfaite de l’offrande 🙂 »

Yann : « Là-bas ça drague fort 🙂 »

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Max : « Ils vont faire des œufs… »

Léo : « Ah bah oui 🙂 »

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Léo : « C’est dommage qu’on puisse pas voir les petits. Je voudrais bien savoir à quoi ressemble un petit cormoran huppé… »

Max : « C’est sûr qu’avec tout ça comme œufs, il va y avoir des tas de poussins. A mon avis ils sont très moches les poussins de cormorans huppés. »

Yann : « On dirait des dinosaures les cormorans quand ils marchent. »

Max : « Oulala ! Yann, tu vas lancer Léo dans un long exposé interminable et soporifique 🙂 »

Yann : « Pourquoi ? »

Max (à Léo) : « Léo, nous t’écoutons ! »

Léo : « Je fais pas des exposés interminables et soporifiques moi. C’est la spécialité de bonome ça 🙂 »

Le chevalier : « Je te remercie mon Léo. »

Léo : « 🙂 Yann, les zoisos ressemblent pas aux dinosaures. Ce sont des dinosaures. »

Yann : « Ce sont des dinosaures ? Les zoisos ? »

Léo : « Oui Yann. Les dinosaures c’est pas facile à définir. Il y a des tas de critères et aucun les a tous d’un coup. La définition phylogénétique dit que sur un arbre phylogénétique est considéré comme dinosaure tout animal compris entre la mésange bleue et le tricératops. Mais on peut changer les exemples. Ça marcherait quand même. »

Yann : « Un arbre phytogénérique ? C’est quoi ça ? »

Léo : « C’est comme un arbre généalogique mais pour les espèces. »

Max : « C’est une bonne image ça Léo. »

Samuel : « Bravo cousin Léo ! Bravo ! »

Léo : « Merci public adoré 🙂 Ça veut dire que les zoisos sont des dinosaures. Si je dis pas des erreurs ils descendent des Saurischiens Théropodes qui existent depuis 200 millions d’années environ. Il me semble, mais je suis pas sûrs, qu’ils viennent de la famille des Compsognathidés. Compsognathus ressemble pas encore à un zoiso. »

Max : « Il date de quand Compsognathus ? »

Léo : « Le Tithonien. C’est la fin du Jurassique vers 150 millions d’années avant nos jours. Tout le monde connaît Archaeopteryx lithographica. Lui il a des plumes. Beaucoup de dinosaures Saurischiens Théropodes avaient des plumes. Les plumes sont apparues il y a longtemps. Au début elles servaient sûrement à la thermorégulation. Puis elles ont servi au vol. C’est ce qu’on appelle une exaptation. »

Samuel : « Tu as vraiment bien préparé notre venue ici cousin Léo. Rholala ! »

Léo : « J’aimerais bien écrire un article sur l’évolution des zoisos. Mais c’est compliqué et j’ai pas le temps. Parfois je prends quelques notes mais il me faudrait des semaines complètes de travail… »

Max : « Bienvenu parmi les petizours qui ont pas le temps Léo 🙂 »

Samuel : « Tu devais pas faire une synthèse de la géologie de la Charentmaritimie cousin Max ? »

Max : « Si si 🙂 Comme Léo, il me faudrait des semaines de travail à temps complet. Alors j’avance pas. »

Yann : « Vous arrêtez jamais de travailler ? »

Max : « Ah siiii 🙂 »

Léo : « Pour se goinfrer de chocolat ! »

Samuel : « Pour faire la bagarre ! »

Max : « Pour chamailler ! »

Léo : « Pour des soirées fotos, chocolat et gratouillis ! »

Samuel : « On aime bien écouter la musique aussi. »

Max : « Faire des grosses siestes 🙂 Léo, tu conclus ton exposé ? »

Léo : « Oui. Disons que les dinosaures se découpent en deux grands groupes. Les dinosaures non-aviens et les zoisos. »

Samuel : « Si on regarde une patte d’autruche on a vraiment l’impression de voir une patte de dinosaure. »

Léo : « Ben oui puisque l’autruche est un dinosaure 🙂 »

Samuel : « Vous avez vu les goélands en face ? On dirait qu’il y a une légère tension entre eux. »

Des goélands

Des goélands

Des goélands

Des goélands

Max : « Ils se sont volés dans les plumes 🙂 »

Léo : « 🙂 Ils ont fait la bagarre pour rien. Ils sont partis tous les deux. »

Samuel : « Au moins, ils se sont pas pris le bec. »

Max : « Un autre cormoran huppé rentre au nid. Il a des brindilles dans le bec. »

Léo : « Il a Brindille dans le bec ? Oulala ! Il est fort alors ! »

Max : « Rhooo ! Léo ! La gaffe ! »

Samuel : « Quelle gaffe ? »

Max : « Ben… Il sous entend que Brindille est lourde. Autant dire grosse. On dit pas ça d’une fille ! Jamais ! Oulala ! »

Léo : « Mais j’ai pas dit ça moi ! C’est toi qui a dit qu’il avait Brindille dans le bec ! »

Max : « J’ai dit ‘des brindilles’. C’est pas pareil. Je dis pas des gaffes moi ! »

Léo : « Pfff ! »

Samuel : « Yann, je propose qu’on les laisse chamailler. Revenons à l’observation du huppé qui grimpe… »

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Samuel : « Mais… C’est celui de tout à l’heure ! Il fait des tas d’allers-retours lui ! »

Yann : « Sa femelle a l’air contente. »

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Max : « Et hop ! Il est reparti 🙂 »

Léo : « Ça fait beaucoup d’énergie dépensée pour quelques brindilles… »

Samuel : « Mais le nid est plus douillet et sa femelle est contente. Vous pensez qu’elle couve ? »

Max : « Ben… Les cormorans huppés arrêtent pas de faire des œufs. Là, l’individu reste bien installé dans son nid et reçoit des offrandes de son compagnon. Ça ressemble bien à une femelle qui couve. »

Léo : « D’accord avec Maxou. »

Max : « Tu es pas en train de faire ton testament toi ? »

Léo : « Pourquoi ? »

Max : « Ta gaffe Léo. Brindille va te falaiser. Ou te ploufer. »

Samuel : « C’est pas son style. Elle va plutôt rigoler. »

Le chevalier : « J’ai besoin de me dégourdir les jambes moi. Accrochez-vous bien. Je vais me lever et faire quelques pas… »

Max : « Oulala ! Ça secoue ! »

Léo : « C’est calmé ! C’était comme un tremblement de bonome 🙂 »

Max : « Bonomou, tu veux bien tout zoomer pour nous montrer le château ? »

Le chevalier : « Oui.. Euh.. Non. Non non… »

Max : « Et pourquoi s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Regardez dans l’eau… »

Max : « Dans l’eau ? Bonome on est face à un Océan là ! Tu te doutes bien qu’il y a beaucoup d’eau ! »

Léo : « Déjà c’est pas l’océan ici. C’est la Manche. Et puis si tu ouvrais les yeux juste un peu… »

Max : « Si j’ouvrais… Rhooo ! »

Yann : « Rhooo aussi ! »

Des dauphins

Des dauphins

Des dauphins

Des dauphins

Samuel : « Des dauphins ! La chaaance ! »

Max : « Ah bah ça c’est sûr ! C’est pas tous les jours qu’on en voit 🙂 »

Des dauphins

Des dauphins

Des dauphins

Des dauphins

Max : « Tu parles le dauphin bonome ? »

Le chevalier : « 🙂 »

Max : « Ben oui ! Forcément ! Sinon, comment se ferait-il que tu te retournes juste au moment où une demi-douzaine de dauphins passe dans le coin. Ils t’ont prévenu. C’est évident. »

Yann : « Bonome parle le dauphin ? »

Max : « Il l’avouera jamais mais il est polyglotte du zanimo notre grand dadais. Il parle le zoiso, le Mammifère, le dauphin… »

Samuel : « Les dauphins sont des Mammifères cousin Max. »

Max : « Je sais bien ! Mais c’est pas la même langue que le renard par exemple ! »

Léo : « Ce qui est étrange c’est qu’on l’entend jamais parler le zanimo. Il doit être télépathe… »

Max : « Psychopathe tu veux dire ! »

Samuel : « Rholala ! Des dauphins… Encore… En plus de tous les beaux zoisos marins qu’on observe depuis ce matin… Cousin Léo, tu avais drôlement raison d’être impatient de venir ici. »

Léo : « Je propose que nous reprenions l’observation des guillemots. Les dauphins sont partis maintenant. »

Max : « Que se passe-t-il chez les guillemots ? »

Léo : « J’ai repéré un couple ! »

Le chevalier : « Où est-il Léo ? »

Léo : « Là-bas bonome. Tourne encore un peu la tête… Un peu plus haut… Tu devrais le voir. »

Le chevalier : « Je le vois 🙂 »

Max : « Il est trop loin pour bien le voir. On compte sur tes fotos. »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Tu peux nous dire ce qu’ils font ? »

Le chevalier : « Non Max. Je ne peux pas. Je fotoe. »

Max : « Et tu peux pas parler ET fotoer en même temps ? »

Le chevalier : « Pas envie. »

Max : « Alors montre les fotos ! »

Le chevalier : « Attends que je les fasse ! »

Max : « Alors tais-toi et fotoe ! »

Le chevalier : « Voilà ! »

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Max : « Ils font la parade ? »

Léo : « Des guillemots qui font la parade ! On voit des guillemots qui font la parade ! »

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Samuel : « Je rêve où ils ont fait des œufs ? »

Léo : « Ils ont fait des œufs 🙂 »

Max : « Tu rholalaes pas ? »

Léo : « Je me retiens. Je veux pas trop rholalaer. »

Samuel : « Des guillemots de Troïl qui font des œufs 🙂 »

Max : « Petit Sam, pourquoi as-tu mis les mouettes tridactyles au coin ? Elles ont pas été sages ? »

Samuel : « Je les ai pas mises au coin moi ! Je mets pas les zoisos au coin ! C’est leur nid ! »

Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla, Laridés)

Yann : « Les nids de La Pointe sont mieux éclairés… »

Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla, Laridés)

Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla, Laridés)

Léo : « Pfff… »

Max : « Pourquoi tu pfffes Léo. »

Léo : « C’est trop pour moi. Les mouettes tridactyles vont faire des œufs elles aussi… »

Yann : « C’est comme ça la période de nidification Léo. »

Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla, Laridés)

Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla, Laridés)

Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla, Laridés)

Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla, Laridés)

Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla, Laridés)

Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla, Laridés)

Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla, Laridés)

Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla, Laridés)

Samuel : « On a vu tout le monde faire des œufs ? »

Max : « Pas les tordas. »

Yann : « Je préférerais qu’on les voit pas faire. Sinon Léo pourrait faire la crise cardiaque. »

Léo : « Oui… Je crois que ce serait trop pour moi. »

Yann : « Regardez ce nid… »

Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla, Laridés)

Max : « Elles ont vraiment pas d’espace ces mouettes… »

Yann : « Les nids des voisines sont plus grands. »

Max : « Et elles sont pas là les voisines. A leur place je leur chiperais leur nid. »

Samuel : « Ça m’étonne pas de toi cousin Max. Et après il y aurait la bagarre. »

Léo : « Et tu te ferais battre encore une fois 🙂 »

Yann : « Regardez en face ! Le cormoran est bien embêté ! Il y a un goéland argenté sur son passage 🙂 »

Un goéland et un cormoran

Un goéland et un cormoran

Max : « Mais ! Oulala ! Là-bas ! BONOME ! REGARDE LÀ-BAS ! »

Le chevalier : « Là-bas ? C’est un peu vague comme indication ! »

Max : « LÀ-BAS ! BONOME ! MAIS QUEL EMPOTÉ QUE CE BONOME ! OUVRE LE YEUX UN PEU ! »

Le chevalier : « Je crois que j’ai vu. Dois-je fotoer ? »

Max : « Si tu dois fotoer ? MAIS BIEN SÛR QUE TU DOIS FOTOER ! ET TU TE DÉPÊCHES OU JE TE FALAISE POUR QUE TU PLOUFES ! »

Le chevalier : « Fait ! Dois-je montrer aux petizours ? »

Max : « Ça je sais pas. Tu crois que Léo va le supporter ? »

Léo : « Montre bonome. Tant pis si je fais la crise cardiaque. Je mourrai heureux 🙂 »

Fulmars boréaux (Fulmariu glacialis, Procellaridés)

Samuel : « Ce sont les fulmars boréaux ? »

Max : « Oui petit Sam. Un couple dans son petit nid douillet 🙂 »

Yann : « Léo, combien il y a de couples ici ? Tu nous l’avais dit mais j’ai oublié. Léo ? Léééoooo ? »

Max : « Il a l’œil fixe, la mâchoire qui pend… Je crois qu’il a bugué. Bonome, tu sais comment on le redémarre ? »

Samuel : « Cousin Léo… Couuuusiiiin Lééééoooo… »

Max : « Bonome, je pense que la calinothérapie s’impose. »

Le chevalier : « Je le pense aussi. Léo, mon petitours… »

Léo : « Mmmmm… Je suis mort ? On est au paradis ? »

Le chevalier : « Non Léo. »

Léo : « On est au mythique Royaume Secret ? »

Le chevalier : « Non plus. Nous sommes juste au Cap Fréhel. La Fauconnière. Tu te souviens ? »

Léo : « La Fauconnière ? On est juste à la Fauconnière ? Avec tout ça de zoisos et des dauphins ? Je suis pas mort au paradis ? »

Le chevalier : « Non Léo. Tu n’es pas mort au paradis. Tu as juste vu un couple de fulmars boréaux dans leur petit nid douillet. »

Léo : « Ah oui… »

Yann : « Ça lui arrive souvent ? »

Max : « Pas trop. Mais notre cher cousin à capuche est très émotif. »

Samuel : « Je pense qu’il a vu trop de beaux zoisos aujourd’hui. »

Léo : « Heureusement qu’on a pas vu les océanites tempêtes et les puffins des anglais… »

Max : « On a pas vu de macareux moines non plus… »

Léo : « Il y en a pas ici. Ils sont sur les îles. »

Samuel : « Je vois que cousin Léo va mieux 🙂 »

Yann : « Tu vas mieux ? Je peux te poser ma question ? »

Léo : « Combien de couples c’est ça ? Environ 340 en Bretagne. 4 millions en Europe et 7 ou 8 millions au total pour toute la planète. »

Samuel : « Et on a un couple juste en face de nous. »

Léo : « Il doit y en avoir un autre. »

Max : « Oui ben on le cherche même pas. Je veux pas que tu fasses le malaise parce qu’on les découvre en train de faire des œufs. »

Samuel : « Qu’est ce qu’il se passe là ? »

Des goléands

Des goléands

Des goléands

Des goléands

Max : « Il doit y avoir un banc de poissons ou un cadavre de gros zanimo… »

Le chevalier : « Mes petizours… »

Max : « Oui bonome ! »

Léo : « Je sais ce que tu vas dire. Il va être temps de rentrer… »

Le chevalier : « Il le faut bien Léo. »

Yann : « On a déjà vu des tas de beaux zoisos aujourd’hui ! »

Léo : « Les zoisos marins du cap. On peut refaire le tour d’horizon ? »

Max : « Bonne idée ! Commençons par un beau nid de goélands argentés. »

Goélands argentés (Larus argentatus, Laridés)

Goélands argentés (Larus argentatus, Laridés)

Goélands argentés (Larus argentatus, Laridés)

Goélands argentés (Larus argentatus, Laridés)

Le chevalier : « Petit cadeau pour Léo, notre laridophile préféré 🙂 »

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Léo : « Rhooo ! Un grand plan d’argenté ! Merci bonome 🙂 »

Max : « Quelques fotos des tridactyles de La Pointe ? »

Le chevalier : « Si tu veux Maxou. »

Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla, Laridés)

Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla, Laridés)

Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla, Laridés)

Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla, Laridés)

Yann : « J’en reviens pas qu’elles apprécient ces petites corniches… »

Léo : « Elles sont bien là. »

Samuel : « On passe aux guillemots ? »

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Max : « Tout ça de guillemots de Troïls… »

Léo : « Environ 300 couples pour la Bretagne. Ici l’effectif est constant depuis des années. Il augmente aux Sept-Îles. Malheureusement, ailleurs, les effectifs diminuent… »

Max : « Ils sont en danger ? »

Léo : « Non non. Ils vont bien 🙂 »

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Le chevalier : « Je ne refais pas de fotos des cormorans. J’en ai déjà assez. »

Max : « On a pas vu de pingouins tordas d’ici. »

Léo : « Max, il y a qu’une cinquantaine de couples pour toute la Bretagne. Ce matin, nous en avons vu au moins trois ! »

Max : « Oui c’est vrai. »

Le chevalier : « On peut y aller ? »

Max : « Si tu veux bonome. »

Samuel : « Attendez ! Il serait plus sage qu’on redescende dans la poche. C’est plus sûr. »

Max : « Voici une décision pleine de sagesse petit Sam. »

Le chevalier : « Vous descendez par l’intérieur de ma pelisse ! »

Max : « Oui bonome. On veut pas tomber nous. »

Le chevalier : « Dépêchez-vous un peu. »

Max : « On est pochés bonome ! Tu peux retourner sur le continent 🙂 »

Le chevalier : « J’ai les jambes toutes engourdies… »

Max : « Meu non ! Allez ! Grimpe Megapus ! »

Le chevalier : « ‘Grimpe Megapus !’ Voilà ! Je suis juste une monture pour vous. »

Max : « Notre bonome ronchonne 🙂 Ça faisait longtemps… »

Léo : « Ça nous manquait 🙂 »

Samuel : « On pensait que tu étais devenu agréable 🙂 »

Le chevalier : « Des ingrats ! Vous êtes des ingrats ! »

Yann : « C’est vrai que vous êtes pas gentils ! Le chevalier cavale partout pour vous montrer de beaux zoisos et vous… »

Max : « Et nous on est très contents 🙂 »

Léo : « Et reconnaissants 🙂 »

Samuel : « Même si on sait que c’est aussi pour lui qu’il cavale partout. »

Le chevalier : « Je suis de retour sur la terre ferme. »

Max : « Pfff ! On l’a jamais quittée la terre ferme ! »

Léo : « On était juste sur un promontoire ! »

Le chevalier : « Oui. En pleine vent. Accessible uniquement à un  courageux acrobate qui est prêt à se rompre le cou pour que ses petizours puissent profiter d’une vue imprenable sur La Fauconnière… »

Max : « Toi ? Un courageux acrobate ? Non non… Tu prends des risques mesurés. Tu es pas fou dans ta tête. »

Le chevalier : « Tiens, d’habitude tu dis le contraire. »

Léo : « STOOOOP ! »

Max : « Stop quoi ? On a pas le droit de se chamailler gentiment ? »

Léo : « M’en fiche. Vous chamaillez si vous voulez. Moi je veux profiter encore un peu des guillemots. »

Samuel : « Il y a des guillemots visibles d’ici ? »

Léo : « Là ! En face de toi ! »

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Yann : « Comment tu dis Léo ? Rholala ? »

Max : « Oui c’est ça 🙂 Avec la mâchoire qui se décroche 🙂 »

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Guillemots de Troïl (Uria aalge, Alcidés)
Les phares

Après ça, on est retournés à la monture en silence. C’est pas tous les jours qu’on fait une si belle inspection. Mais après, on est tristes de devoir rentrer. La Nature a bien vu qu’on était tristes alors elle a dit au Vent d’apporter les nuages. Mais avant, il nous a caressé le visage. Il me semble bien avoir senti une larme de Léo. Et c’était pas à cause du vent qui pique les yeux. Léo, il va encore faire la nostalgie bretonne quand on va rentrer chez nous. Il va rien dire mais je sais bien que dans sa tête il va être triste.

Ensuite, Le Vent a apporté de gros nuages. Il sait qu’on aime bien la nature dans tous ses états. Même quand c’est pas le beau ciel bleu des cartes postales. Et puis, pour être certain qu’on soit obligés de rentrer sans trop de regrets, Le Vent a apporté la pluie. La grosse pluie bretonne. Mais pas sur nous. Un peu au large pour qu’on profite du spectacle et qu’on soit contents de rentrer. C’est bien ce qu’on a fait. Sans arrêts imprévus.

La pluie

La pluie

Continuer la promenade

196.3 – La Fauconnière (1)

Léo : « Ça suffit la pause. On va à La Fauconnière maintenant ! C’est juste là ! »

L’ancien restaurant

Samuel : « Tu a l’air bien pressé cousin Léo 🙂 »

Léo : « Ben oui ! On est au Cap Fréhel et on va même pas à La Fauconnière ! »

Max : « On y va Léo ! On y va 🙂 Bonome, en route ! »

Le chevalier : « Vous ne vous pochez pas ? »

Max : « Euh… Si si ! On grimpe ! … C’est bon ! Petizours : pochés ! »

Le chevalier : « Léo, nous allons commencer par observer le plateau depuis l’ancien restaurant et ses abords. »

Léo : « Oui bonome 🙂 »

Yann : « Alors c’est ça La Fauconnière ? »

La Fauconnière

Léo : « Oui 🙂 A vrai dire je sais pas exactement ce que c’est. Je crois que c’est l’ancien restaurant qui s’appelait comme ça. Là, il y a Le Plateau et La Pointe. On devrait y voir de beaux zoisos. »

Le chevalier : « Avançons un peu pour voir. »

Léo : « On observe pas les zoisos ? »

Le chevalier : « J’avance un peu pour mieux voir le cadre et nous observerons attentivement et longuement ensuite. »

Léo : « D’accord. »

La Fauconnière

Le Plateau

La Pointe

Max : « Les zoisos sont un peu loin… Il faut falloir utiliser le gros zoom… »

(Note des petizours : au moment où nous étions à Fréhel, bonome avait pas encore le super-méga-zoom. Il avait le petit et le gros qui fait pas des belles fotos…)

Le chevalier : « Je pense que je devrais réussir quelques belles fotos quand même. Enfin… Je l’espère. »

Samuel : « Le cormoran huppé qui est là… Tu peux le fotoer ? »

Le chevalier : « Bien sûr petit Sam 🙂 »

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Max : « Ah oui 🙂 On voit bien sa huppe 🙂 »

Léo : « Ils se sont chamaillés 🙂 »

Yann : « Vous avez vu le goéland ? C’était qui ? »

Samuel : « Il me semble que c’était un marin. Il a pas apprécié d’être dérangé par les chamailleries des cormorans huppés. »

Yann : « Léo, tu veux bien répéter ce que tu nous as dit des cormorans huppés s’il te plaît ? J’ai un peu oublié. »

Léo : « Oui Yann. Il y a environ 78 000 couples de huppés dans le monde, surtout en Europe. Environ 6 000 nichent sur le littoral des Bretagne. Un peu partout si ils trouvent des falaises où s’installer. Ici, il doit y en avoir 400 environ mais je sais pas bien. »

Max : « Il y en a un là. »

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Samuel : « Ils ont pas encore construit leur nid. »

Léo : « Ça doit être un nouveau couple alors. »

Max : « Ils réutilisent leur nid d’années en années ? »

Léo : « Je sais pas. Je pense quand même que oui. »

Yann : « Regardez celui-là ! Il est rigolo à marcher le long de la falaise 🙂 »

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Max : « Il s’envole ! »

Léo : « Ah bah non 🙂 Il est juste descendu d’un étage. »

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Yann : « Il a l’air contrarié. Pourquoi il crie comme ça ? »

Max : « Bonne question 🙂 »

Léo : « Il continue à descendre. »

Max : « Oulala ! Il est vraiment de mauvaise humeur ! Il arrête pas de crier ! »

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Léo : « Vous avez vu ? »

Max : « Vu quoi ? »

Samuel : « Le zoiso qui vient de passer à toute vitesse ! »

Le chevalier : « Je l’ai eu 🙂 »

Léo : « J’ai cru voir passer un faucon ! Montre ta foto bonome. »

Faucon pèlerin (Falco perigrinus, Falconidés)

Max : « C’est ça ta foto ? Ben d’accord ! »

Léo : « C’est un pèlerin ! C’est un faucon pèlerin qui vient de passer ! Rholala ! »

Yann : « Il est très rapide ce zoiso ! »

Samuel : « C’est le zoiso le plus rapide du monde en vol. »

Léo : « Je savais qu’il y en avait mais j’espérais pas en voir 🙂 »

Max : « Il y en a beaucoup ? »

Léo : « Non. Quelques couples. Mais l’effectif augmente un peu et leur présence est constante depuis quelques années. Mais c’est pas forcément une bonne nouvelle. Ils prédatent les œufs des zoisos nicheurs notamment les mouettes tridactyles. »

Max : « Zutalor ! »

Léo : « Ben oui. Depuis que les pèlerins sont bien installés ici les effectifs des mouettes tridactyles diminuent. C’est pas encore inquiétant mais il faut faire attention. »

Max : « Je vais envoyer un rapport à Princesse pour qu’elle prenne des mesures. »

Yann : « Tu envoies des rapports à Princesse ? »

Max : « Ben oui ! On est en mission nous ! Bon, je sais pas si elle les lit mes rapports mais on fait notre travail. Là, je vais la prévenir qu’il faut surveiller un peu les faucons pèlerins pour qu’ils fassent pas trop de dégâts dans la colonie de mouettes tridactyles. »

Samuel : « Cousin Max prend sa mission très à cœur. »

Léo : « C’est même pas sa mission ! C’est celle de bonome. Nous on fait que l’accompagner. »

Max : « On l’aide ! »

Samuel : « Il y a un goéland marin ! »

Goéland marin (Larus maritimus, Laridés)

Yann : « Là aussi ! »

Goéland marin (Larus maritimus, Laridés)

Goéland marin (Larus maritimus, Laridés)

Yann : « Je commence à reconnaître les différentes espèces de goélands 🙂 »

Max : « Alors lui tu le reconnais ? »

Goéland brun (Larus fuscus, Laridés)

Yann : « Mmmmm… Il est sombre mais gris mais pas bleu très sombre presque noir. Je dirais que c’est un goéland brun. »

Samuel : « Bravo cousin Yann ! Bravo ! »

Max : « Qu’en pense notre laridophiles préféré ? »

Léo : « Bravo Yann ! Bravo ! »

Max : « Et là, il y a un goéland argenté… »

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Léo : « ‘Là il y a un goéland argenté’. Non mais tu t’entends ? »

Max : « Qu’est ce qu’il t’arrive Léo ? »

Léo : « UN goéland argenté ? Mais vous avez oublié vos yeux ce matin ? Il y en a partout des argentés ! Le Plateau est territoire goélands argentés ! Vous avez pas encore remarqué ? Pfff ! Mais qui m’a fichu des cousins pareils ! Et ils se disent ornithologues ces béotiens ! Regardez le lui ! Il vous crie dessus tellement il est atterré ! »

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Léo : « Et là ? C’est pas un argenté lui ? »

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Max : « Il y a quand même un marin juste en face ! »

Goéland marin (Larus maritimus, Laridés)

Léo : « Oui, ça doit être le troisième que nous voyons. Alors que j’ai déjà compté dix sept nids d’argentés. Et là ils font même des œufs ! »

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Yann : « Je crois qu’eux aussi font des œufs 🙂 »

Samuel : « Là-bas aussi ! »

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Max : « Euh… Même là. Juste en face de nous ! »

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Léo : « Rholala ! On voit bien la pointe des ailes ! »

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Max : « Léo, je suis d’accord avec toi : rholala ! »

Yann : « Léo, tu sais pourquoi les pointes des ailes sont noires ? »

Léo : « Oui et non… Je peux expliquer comment ça se fait qu’elles sont noires et à quoi ça sert. Mais je peux pas dire pourquoi. Ce serait faire du finalisme. Et du finalisme au créationnisme il y a qu’un pas que j’éviterais de faire. »

Max : « Ben oui parce que si tu fais un pas tu falaises et tu ploufes 🙂 »

Samuel : « 🙂 Réponds à cousin breton s’il te plaît. La réponse m’intéresse. »

Léo : « Les extrémités des ailes sont chargées en mélatonine. La mélatonine est un pigment sombre qui donne le noir quand elle est très concentrée. Or, il se trouve qu’elle solidifie les extrémités des ailes. »

Max : « On peut supposer que les individus ayant les extrémités des ailes chargées de mélatonine ont des ailes plus solides et c’est un avantage sélectif. Donc ils font plus des œufs et si c’est génétique le caractère se répand petit à petit dans la population. »

Samuel : « Surtout que si le bout de l’aile est plus solide il s’effiloche moins et ça donne meilleure mine. Ça doit plaire aux partenaires sexuels potentiels ça. »

Léo : « C’est la sélection sexuelle. »

Yann : « Si je comprends bien ce caractère a pu apparaître au hasard mais il s’est imposé parce qu’il offre des avantages. »

Max : « Tu comprends bien Yann. »

Léo : « Sauf que je dirais pas que c’est au hasard parce que personne sait vraiment ce que ça veut dire comme mot. »

Yann : «  Je comprends. »

Léo : « Bonome, tu veux bien remontrer une foto sur laquelle on voit bien les primaires s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Oui Léo. Celle là ? »

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Léo : « Mmmm… Oui, ça ira. Merci bonome. On la recadrera pour bien montrer les primaires. »

Yann : « C’est quoi les primaires Léo ? »

Léo : « Les grandes ailes du bout de l’aile coté arrière. Ce sont celles qui ont des taches noires et blanches. Il y a toujours 10 primaires et elles sont numérotées du proximal au distal. »

Max : « Quoi ça ? »

Léo : « La dixième est tout au bout de l’aile. »

Max : « D’accord. »

Léo : «  On voit bien que de P1 à P4 il y a pas de tache noire. P5 porte une petit tache subterminale. Et puis de P6 à P9 la zone noire est de plus en plus grande. Pour P10 la zone blanche est bien plus grande. Chose étrange, quand P10 est toute blanche, il y a pas de tache noire sur P5. »

Max : « Comment tu sais ça toi ? »

Samuel : « Cousin Léo a bien préparé sa venue à La Fauconnière 🙂 »

Léo : « Oui. Et j’aime beaucoup les Laridés 🙂

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Yann : « Pendant ce temps, ils ont fini de faire des œufs. »

Max : « Ben oui. C’est toujours rapide l’accouplement parce que pendant ce temps là, les zoisos sont très vulnérables. »

Léo : « Quand les ailes sont rempliées les taches blanches forment les ronds blancs de la queue. »

Max : « Encore un goéland marin… »

Goéland marin (Larus maritimus, Laridés)

Samuel : « Et là un autre couple qui fait des œufs… »

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Max : « Il y a des pigeons ! »

Pigeon biset (Columba livia, Columbidés)

Le chevalier : « Ils sont ici dans leur habitat naturel. »

Yann : « Ils habitent ici ? »

Le chevalier : « Oui Yann. Les pigeons vivent dans les falaises rocheuses. »

Max : « Pourquoi ont-ils colonisé les villes alors ? »

Le chevalier : « Parce que les façades des immeubles ressemblent à des falaises et qu’ils trouvent en ville une nourriture abondante et facile d’accès. »

Max : « Je comprends. Dis, on pourrait pas demander aux faucons pèlerins de s’en prendre aux pigeons plutôt qu’aux mouettes tridactyles ? »

Le chevalier : « Nous n’avons pas à intervenir dans les affaires internes des faucons Max. »

Max : « Tu veux jamais intervenir ! »

Le chevalier : « Il faut laisser faire la nature. »

Samuel : « Deux goélands se prennent le bec ! »

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Yann : « Là c’est plus calme. Celui-ci couve tranquillement. »

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Samuel : « Cousin Yann, tu veux bien continuer à nous parler des goélands argentés ? »

Léo : « Si tu veux. Puisqu’on voit un nid, je peux parler de la nidification. Nous sommes en plein dans la période de nidification. »

Max : « Ben ça on a vu ! Ils arrêtent pas de faire des œufs ! Ou alors ils construisent le nid. Comme là  »

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Léo : « Selon le dernier recensement en y aurait 179 740 goélands argentés en France. C’est dans le Nord-Pas-de-Calais qu’il y en a le plus (32%). Puis c’est la Bretagne qui en compte le plus. 12 046 en 2005, 37 252 en 2012 puis 32 895 en 2018 (18%). La Basse-Normandie arrive en troisième position (14%). Je sais pas combien il y a de couples ici. A vue de truffes, je dirais environ 200 juste pour Le Plateau. Chez les goélands argentés, les meilleurs nids sont ceux qui sont situés le plus haut possible. »

Samuel : « Qu’est ce qu’ils font eux ? »

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Léo : « Scène très intéressante ! L’un des partenaire, certainement le mâle, régurgite de la nourriture digérée pour nourrir l’autre partenaire. C’est un peu comme une offrande. »

Yann : « C’est comme ça qu’il drague ? »

Léo : « On peut le dire comme ça 🙂 Vous connaissez tout de la nutrition des goélands. Ils sont opportunistes et se nourrissent aussi bien en mer que sur la terre. Ils mangent tout ce qui se présente à eux. Poissons, Mollusques, Crustacés, Micro-Mammifères, œufs, poussins… Vivants ou morts… Ah oui ! Comme beaucoup de zoisos, ils rejettent ce qu’ils ont pas digéré. C’est un peu comme des pelotes de réjection. »

Max : « Et ils sont kléptoparasites ! Ils volent le manger des autres goélands ou des autres zoisos ! »

Samuel : « Encore un couple qui fait des œufs ! »

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Léo : « Zutalor ! »

Max : « Qu’est ce qu’il y a Léo ? »

Léo : « Ben… On verra pas les petits. C’est trop tôt… On aura vu toutes les étapes de la nidification mais pas les éclosions et le nourrissage des petits. Ni les premiers envols. »

Samuel : « Peut-être une autre fois… »

Yann : « Je crois que là il y a encore une offrande 🙂 »

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Max : « Et là un nid avec un goéland argenté qui couve paisiblement. »

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Samuel : « C’est vraiment territoire goélands argentés. Tu avais raison cousin Léo. »

Yann : « De ce côté c’est moins paisible… J’ai l’impression qu’ils vont encore se chamailler… »

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Max : « Ils se sont calmés ! »

Léo : « Pas sûr. Ils m’ont l’air bien énervés encore… »

Samuel : « Ils retournent dans leur nid respectif… »

Yann : « Je crois que Léo a encore raison. Ils sont pas calmés du tout ! »

Max : « Ah non ! Ils recommencent à se prendre le bec ! »

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Max : « Ça suffit les goélands ! Cessez immédiatement ou je fais un rapport à Princesse ! »

Samuel : « Pourquoi ils se prennent le bec comme ça ? »

Léo : « Conflit de voisinage… Les deux nids sont très proches. »

Yann : « Ils peuvent pas voisiner tranquillement ? »

Léo : « Apparemment non 🙂 Il doit y a voir de la jalousie dans l’histoire. Peut-être qu’un des deux mâles pense que l’autre a regardé sa femelle avec un peu trop d’attention. »

Max : « Normalement les goélands argentés sont monogames et les couples se forment pour la vie. »

Léo : « Je pense pas qu’ils soient infidèles comme les étourneaux. »

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Max : « Ils dérangent les autres voisins en plus ! ÇA SUFFIT LA BAGARRE ! »

Léo : « Ils s’en fichent de toi Maxou 🙂 »

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Yann : « Ça y est ! Il l’a lâché ! »

Max : « Ben quand même ! »

Léo : « Quand je pense que parfois le conflit se règle en arrachant des brins d’herbes… »

Samuel : « Ils peuvent faire ça aussi ? »

Léo : « Oui. Ils se mettent face à face et arrachent de l’herbe pour montrer leur mauvaise humeur. Souvent ça suffit. »

Max : « Oui mais là ils sont pas dans une zone herbeuse. Ils peuvent pas faire ça. »

Léo : « Je me demande si les meilleurs nids sont donc pas les plus hauts côté herbeux… »

Samuel : « Ton hypothèse est intéressante cousin Léo. »

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Max : « Ils veulent plus s’arrêter ! »

Léo : « Si si 🙂 Là c’est terminé. Ils cherchent encore à s’impressionner en agitant les ailes et en s’affrontant du regard mais la vraie bagarre est terminée. Regarde, les femelles viennent les chercher. »

Une prise de bec

Une prise de bec

Max : « Pfff… »

Yann : « Léo, tu es un très bon guide de La Fauconnière 🙂 »

Samuel : « Je suis d’accord 🙂 »

Max : « On a tout vu de la nidification. Petit Sam, veux-tu bien résumer ? »

Samuel : « Je pense y arriver. Alors il y a le couple. La femelle appelle le mâle. Il la rejoint et régurgite de la nourriture pour lui faire plaisir. Si elle accepte, ils font des œufs immédiatement. Mais pour cela il faut un nid. Le nid, c’est mieux si il est tout en haut sur l’herbe. Les deux partenaires apportent des herbes sèches pour le construire. Après, la femelle pond et les deux partenaires couvent. Mais parfois il y a des conflits de voisinage ou de jalousie et les mâles se prennent le bec si ils peuvent pas arracher de l’herbe. Je crois que j’ai tout dit. »

Max : « Oui petit Sam. Léo, tu pourrais écouter petit Sam ! »

Léo : « J’ai écouté et je suis fier de mon petit cousin. Je voulais voir si on pouvait voir des œufs quelque part… »

Max : « Et alors ? »

Léo : « Peut-être… Là ! »

Des œufs de goéland argenté

Des œufs de goéland argenté
Des œufs de goéland argenté

Léo : « Rholala ! Il y a trois œufs ! On a vu des œufs de goélands argentés ! La chaaance ! Le problème c’est que l’incubation dure un mois. On verra pas les petits… »

Max : « Bonome, on pourrait revenir à la période des petits ? »

Le chevalier : « Si une année les vacances de Pâques sont très tardives… Vous voudriez revenir encore une fois ? »

Léo : « Ben… Je sais pas. J’irais bien ailleurs en Bretagne mais j’aimerais bien voir les poussins des zoisos d’ici. »

Max : « On fera un conseil des petizours pour décider. »

Samuel : « Bonne idée cousin Max ! »

Max : « Bonome, j’ai vu que tu regardais souvent là-bas. Tu as envie d’y aller ? »

Le promontoire

Le chevalier : « Comme l’a justement fait remarquer Léo, Le Plateau est territoire goélands argentés. Je me dis que de ce promontoire nous aurions une belle vue sur les parois du Plateau et sur La Pointe. La falaise du Cap aussi… »

Max : « C’est pas trop dangereux ? »

Le chevalier : « Je compte être prudent. »

Max : « Vous êtes d’accord les cousins ? »

Léo : « Ouiiii ! »

Samuel : « Pareil ! »

Yann : « Je fais pas partie de la tribu moi. Je sais pas si mon avis compte mais j’ai bien envie d’aller voir là-bas. »

Max : « Tu seras prudent bonome ? »

Le chevalier : « Je le serai 🙂 »

Max : « Je sais ! Tu vas t’asseoir en tailleur avec ton café et ton herbe à pétun, l’appareil posé près de toi, prêt à dégainer 🙂 »

Léo : « Et tu vas rester comme ça pendant des heures 🙂 »

Max : « On pourra s’installer dans ton col ? On sera au chaud, en sécurité et on verra bien. S’il te plaît. »

Samuel : « Oh oui ! »

Le chevalier : « D’accord. Mais pour le moment, pochez-vous bien. Le chemin risque d’être un peu chaotique. »

Léo : « C’est parti pour le promontoire ! »

Continuer la promenade

196.2 – Vers la Fauconnière

Léo : « Allez bonome ! On continue ! »

Le chevalier : « Oui mon petitours 🙂 »

Yann : « Elles sont vraiment impressionnantes ces falaises. »

La falaise vers la tour de la corne de brume

Le chevalier : « Ça vous dirait d’aller là ? »

Le site d’observation

Max : « Où ça ‘’ ? Dans le vide ? Dans la mer ? »

Le chevalier : « Sur le petit plateau. »

Max : « Les cousins, vous voyez un petit plateau vous ? »

Léo : « Le caillou ? »

Samuel : « J’appellerai pas ça un plateau moi. »

Yann : « Tu veux aller là bonome ? »

Le chevalier : « Oui. La vue doit être magnifique. »

Léo : « Tu as envie d’y aller ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Max : « On pourra pas t’en dissuader. Vas-y bonome. »

Le chevalier : « Merci mes machins 🙂 … Alors, comment trouvez-vous la vue ? »

La Fauconnière vue d’ici

Léo : « Quand je regarde La Fauconnière ça va. »

Samuel : « J’aime un peu moins regarder vers le bas… »

Le vertige

Max : « Ça donne un peu le vertige. »

Léo : « Bonome, tu as vu le zoiso ? »

Le chevalier : « Je l’ai vu Léo 🙂 Il me semble qu’il tourne régulièrement. Nous devrions le revoir. »

Max : « Quel zoiso ? »

Léo : « Tu vas voir Maxou. »

Yann : « En parlant de zoiso, c’est qui lui ? »

Un drôle de guillemot

Un drôle de guillemot

Max : « On dirait un guillemot mais il a pas les bonnes couleurs… »

Samuel : « Le noir et le blanc sont pas des couleurs Maxou. »

Léo : « Les guillemots sont pas noirs. Ils sont brun très foncé. »

Max : « Ça change rien du tout tout ça. Il a bien la forme du guillemot de Troïl mais… »

Léo : « Un juvénile ? »

Max : « Déjà ? »

Léo : « En pleine mue ? Il me chiffonne ce guillemot. »

Yann : « Qui ça pourrait être d’autre ? »

Léo : « Un guillemot à miroir. »

Max : « C’est possible ça ? »

Léo : « Pas vraiment en fait. »

Max : « Bon, on va dire que c’est guillemot de Troïl atypique et puis voilà. »

Samuel : « Qui tu suis comme ça bonome ? »

Le chevalier : « Lui… »

Fulmar boréal (Fulmarus glacialis, Procellaridés)

Fulmar boréal (Fulmarus glacialis, Procellaridés)

Fulmar boréal (Fulmarus glacialis, Procellaridés)

Fulmar boréal (Fulmarus glacialis, Procellaridés)

Max : « Et c’est qui lui ? »

Léo : « Le fulmar boréal. Fulmarus glacialis, Procellaridés. Rholala ! Je suis bien content de le voir celui-là. »

Yann : « Tu nous racontes le fulmar boréal Léo. »

Léo : « Lui c’est vraiment un zoiso pélagique. On dit parfois qu’il est hauturier. En dehors de la nidification il reste toujours en haute mer. Il y a que les marins qui peuvent le voir. Comme personne le voit, on sait pas que c’est le zoiso marin le plus abondant de l’hémisphère nord. Il doit y en avoir 6 à 7 millions de couples dont 4 millions en Europe. Enfin… C’est l’Europe du nord surtout. »

Samuel : « Et en Bretagne ? »

Léo : « On est tout au sud de son aire de répartition. Il a commencé à nidifier ici en 1969 il me semble. Actuellement, je dirais qu’il y en a 350 couples. Peut-être qu’on va voir un nid ou deux 🙂 »

Fulmar boréal (Fulmarus glacialis, Procellaridés)

Max : « Bonome, tu trouves pas que Léo est un bon guide ? »

Le chevalier : « Si. Il s’est bien préparé 🙂 »

Léo : « J’ai un peu étudié avant de venir. »

Max : « Oui Léo. Juste un peu 🙂 Si j’ai bien compris ce que tu as dit sur les petits pingouin, ils sont pas très nombreux ici. »

Léo : « Ah ça non. »

Max : « Alors il faut les fotoer bonome ! »

Pingouin torda (Alca torda, Alcidés)

Pingouin torda (Alca torda, Alcidés)

Le chevalier : « Oui Maxou. Désolé. Je suis un peu concentré sur les fulmars. »

Max : « Toi aussi tu savais qu’on le verrait le fulmar ? »

Le chevalier : « Je l’espérais. »

Fulmar boréal (Fulmarus glacialis, Procellaridés)

Fulmar boréal (Fulmarus glacialis, Procellaridés)

Fulmar boréal (Fulmarus glacialis, Procellaridés)

Max : « Tu as parlé de quelle famille Léo ? »

Léo : « Les Procellaridés. Ordre des Procellariformes. »

Samuel : « Il ressemble un peu à un goéland quand même. »

Léo : « Il est plus petit que le goéland argenté. 1m10 d’envergure contre 1m40. Et puis il a des narines tubulaires proéminentes. »

Yann : « Un pingouin torda vient de passer. »

Le chevalier : « Je l’ai eu 🙂 »

Pingouin torda (Alca torda, Alcidés)

Yann : « Désolé de t’avoir interrompu Léo. »

Léo : « C’est pas grave Yann. Il faut pas se focaliser sur un seul zoiso. »

Samuel : « Alors on peut regarder le fou de Bassan ? »

Léo : « Ben oui ! »

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Max : « Il fait quelle envergure lui ? »

Léo : « 1m70. C’est plus grand que le goéland marin. »

Max : « C’est le plus grand des zoisos d’ici alors ? »

Léo : « Il me semble bien. »

Samuel : « Le fulmar a les ailes plus rigides que les goélands en vol. »

Léo : « Oui petit Sam. Et c’est un excellent planeur. »

Fulmar boréal (Fulmarus glacialis, Procellaridés)

Fulmar boréal (Fulmarus glacialis, Procellaridés)

Fulmar boréal (Fulmarus glacialis, Procellaridés)

Fulmar boréal (Fulmarus glacialis, Procellaridés)

Yann : « Il mange quoi ? »

Léo : « Chose étrange il se nourrit surtout de zooplancton mais aussi de céphalopodes comme les seiches. Et puis il suit les bateaux de pêche pour profiter des rejets. C’est pour ça que les marins le connaissent bien. »

Samuel : « Le cormoran huppé fait sa toilette comme le grand cormoran 🙂 »

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristotelis, Phalacrocoracidés)

Yann : « Vous savez pourquoi il tourne comme ça le pétrel ? »

Fulmar boréal (Fulmarus glacialis, Procellaridés)

Léo : « Ça je sais pas. Il doit avoir son nid sur une corniche en dessous de nous. »

Max : « On l’a pas vu aller pêcher. Il tourne juste comme ça ? »

Sam : « Ben… Il consomme pas d’énergie. On l’a pas vu donner un seul coup d’aile. »

Léo : « Il utilise les courants ascendants comme tous les zoisos pélagiques. Je vous rappelle qu’ils restent en pleine mer les zoisos pélagiques. Ils peuvent pas se poser. Il y a un guillemot… »

Guillemot de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Max : « Bonomou, ton super point d’observation c’était spécialement pour les pétrels non ? »

Léo : « Maxou, ton doux cousin Léo t’as déjà expliqué qu’on ne peut pas savoir qui on va voir avant d’arriver. »

Max : « Ça je sais ! C’est même moi qui lui ai appris ! Mais ce genre de règle s’applique pas à toi ! »

Le chevalier : « Ah… »

Max : « Ben non. Personne s’arrête ici. Toi, tu décides d’aller t’installer sur un replat rocheux trois mètres sous le rebord de la falaise et comme de par hasard on se retrouve juste au dessus d’un nid de pétrels fulmar… »

Fulmar boréal (Fulmarus glacialis, Procellaridés)

Fulmar boréal (Fulmarus glacialis, Procellaridés)

Yann : « Les Alcidés sont copains entre eux ? »

Léo : « Apparemment 🙂 »

Des Alcidés

Des Alcidés
Pingouins torda (Alca torda, Alcidés)
Des Alcidés

Yann : « Cousin Léo, tu connais ce zoiso. On dirait une mouette mais elle a le bec jaune et les pattes noires… »

Léo : « Une mouette aux pattes noires et au bec jaune ? Tu en as vu ? »

Yann : « Oui Léo. Juste là. »

Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla, Laridés)

Léo : « Rholalaaa ! »

Samuel : « Tu rholalaes beaucoup cousin Léo 🙂 »

Léo : « C’est à cause de tous ces zoisos 🙂 »

Yann : « Tu m’as pas répondu Léo. »

Léo : « Désolé Yann. Oui je connais mais j’en avais jamais vu. Ce sont des mouettes tridactyles. Rissa tridactyla, Laridés. J’espère qu’on va mieux les voir. »

Le chevalier : « Encore quelques fotos des pétrels et on avance. »

Léo : « Chouette alors ! »

Fulmar boréal (Fulmarus glacialis, Procellaridés)

Fulmar boréal (Fulmarus glacialis, Procellaridés)

Le chevalier : « Allez ! Accrochez-vous bien. »

Max : « On veut pas falaiser nous. On s’accroche. »

Samuel : « C’est vraiment vertigineux. »

Le vertige

Le chevalier : « Nous nous approchons de la Fauconnière Léo 🙂 »

La Fauconnière

Max : « Bonome, je crois que c’est le moment de nous fotoer. »

Le chevalier : « Au bord de la falaise ? »

Max : « Je propose qu’on grimpe sur la lande comme les pipits. »

Samuel : « Ça va nous piquer ! »

Max : « Juste le temps de la foto ! Tu veux pas être immortalisé devant la Fauconnière ? »

Léo : « Moi je veux ! »

Yann : « Ça vaut le coup de se faire piquer les fesses. »

Max : « Bonome, tu nous installes délicatement s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. »

Max : « Aïe ! »

Léo : « Ouille ! »

Samuel : « Ça pique ! »

Yann : « Oulala ! »

Max : « Dépêche toi bonome ! »

Le chevalier : « Voilà ! »

Les petizours

Le chevalier : « Pause ? »

Max : « Avec chocolat ? »

Le chevalier : « Pause déjeuner. »

Max : « Toi tu vas manger ton sandouich et nous du chocolat. »

Samuel (à Yann) : « Cousin Max pense qu’au chocolat ! »

Max : « C’est même pas vrai ! Je pense aux zoisos aussi ! »

Après le repas…

Les petizours

Les petizours

Léo : « Bonome, tu entends ? »

Le chevalier : « J’entends depuis bien longtemps Léo. »

Max : « Tu crois que tu peux enregistrer ? »

Le chevalier : « Notre ami le vent souffle un peu… »

Max : « Ben oui ! Il nous accompagne ! Ce serait pas la Bretagne si il était pas avec nous ! »

Le chevalier : « Je sais Max. Mais il va y avoir du bruit sur l’enregistrement. »

Max : « Pas grave. »

 

Max : « Zutalor ! On entend que le vent ! »

Le chevalier : « Et là ? »

 

Max : « Ah bah là d’accord ! »

Léo : « Tu crois qu’elles sont loin ? »

Le chevalier : « Non Léo. »

Léo : « On va voir ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. Petizours, pochage ! »

Samuel : « De qui vous parliez ? »

Le chevalier : « Vous allez voir. Je n’ai que quelques pas à faire. Voilà… »

Chez les mouettes tridactyles

Max : « Bonome, ça c’est une falaise. Un jolie falaise. Bien verticale. Mais ce sont pas des zoisos. »

Léo : « Regarde mieux Maxou. »

Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla, Laridés)

Yann : « Rhooo ! Ce sont leurs nids ? »

Léo : « Ce sont 🙂 »

Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla, Laridés)

Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla, Laridés)

Léo : « Une colonie de mouettes tridactyles… La chance ! »

Samuel : « Cousin Léo, nous t’écoutons ! »

Léo : « C’est encore une espèce hauturière qui vit essentiellement dans l’Atlantique nord. Il y a bien une petite population en Méditerranée occidentale et une autre sur la côté est du Groenland mais ça concerne qu’une petite partie des effectifs. »

Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla, Laridés)

Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla, Laridés)

Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla, Laridés)

Léo : « En Bretagne il y a environ 950 couples nicheurs ce qui représente à peu près 20 % de l’effectif national. »

Yann : « J’en reviens pas de la taille du nid. »

Max : « C’est sûr qu’il est pas très grand. »

Samuel : « C’est surtout qu’il y a pas du tout de place autour. »

Léo : « La fiente sur le nid c’est exprès. Ça le solidifie. »

Max : « Elles sont en plein vent en plus… »

Yann : « Elles ont l’air punies. »

Max : « C’est petit Sam qui les a envoyées au coin 🙂 »

Léo : « On continue ? »

Max : « Ah bah oui ! »

Léo : « On les voit bien aussi d’ici… »

Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla, Laridés)

Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla, Laridés)

Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla, Laridés)
Mouettes tridactyles (Rissa tridactyla, Laridés)

Max : « Oui, mais en route pour La Fauconnière ! »

Les petizours sous la pluie (1er séjour)

P.S. : En vrai, nous sommes allés plusieurs fois au Cap Fréhel à chacun de nos séjours mais surtout pendant le deuxième. Bonome s’est souvent installé sur son petit plateau pour observer les pétrels et les Alcidés. Pour les fotoer il devait zoomer puis dézoomer puis rezoomer… Tout en suivant les zoisos qui tournaient. Le soir, quand il posait sa tête sur son oreiller, il revoyait tout ça dans sa tête et c’est là qu’il avait le vertige 🙂

Continuer la promenade

196.1 – L’arrivée au Cap Fréhel

Dans la cabane. Le chevalier se rend dans la cuisine et voit Léo et Yann à la fenêtre…

Le chevalier : « Bonjour Léo. Bonjour Yann Déjà prêts ? Je vois que vous avez vos sacs sur le dos 🙂 »

Léo : « Bonjour bonome 🙂 Oui, j’ai hâte d’y aller 🙂 »

Yann : « Bonjour chevalier. Léo est tellement impatient que ça m’a contaminé. Moi aussi j’ai hâte d’y être 🙂 »

Max arrive…

Max : « ‘Jour… »

Léo : « Bonjour Maxou ! Tu es pas encore prêt ? »

Max : « Mmmm… Pas bu mon chocolat moi. Faut pas me parler si j’ai pas bu mon chocolat… »

Le chevalier (à Léo) : « Petit Sam n’est pas prêt lui ? »

Léo : « Il arrive. »

Samuel : « Bonjour bonome ! Bonjour cousin Max ! »

Max : « ‘Jour… »

Léo : « Maxou, tu vas avaler ton chocolat un jour ? »

Max : « L’est trop chaud… »

Léo : « Ben souffle dessus ! »

Samuel : « Cousin Max est pas bien réveillé 🙂 »

Léo : « Pfff ! Avec un empoté comme ça on va jamais partir ! »

Le chevalier : « Tu m’as l’air bien pressé d’aller inspecter mon Léo. »

Léo : « Bonome, je suis pas idiot moi. J’ai bien compris notre itinéraire depuis notre arrivée ! Nous avons avancé vers le Cap Fréhel et c’est aujourd’hui qu’on y arrive ! Allez ! On y va ! »

Max : « Pas fini mon chocolat… »

Léo : « Il m’embête avec son chocolat lui ! MAX, TU AVALES TON CHOCOLAT, TA TASSE ET LA CUILLÈRE AUSSI ET TU SAUTES DANS TES CHAUSSETTES ! »

Samuel : « C’est plutôt le style de cousin Max ça 🙂 »

Max : « J’ai pas des chaussettes. Je peux pas sauter dans mes chaussettes si j’ai pas des chaussettes. »

Léo : « Tu m’énerves ! TU M’ÉNERVES ! »

Samuel (au chevalier) : « Bonome, tu montres la carte en attendant cousin Max ? »

Le chevalier : « Si tu veux mon petit Sam. Où est-elle ? … Là. »

Vue aérienne du Cap Fréhel (source : Géoportail)

Samuel : « On va longer toute la côte ? »

Le chevalier : « Non mon petitours. Aujourd’hui nous ne longerons que la partie ouest, le Cap… »

Léo : « On ira à la Fauconnière ? »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Léo : « Chouette alors ! »

Samuel : « C’est quoi la Fauconnière ? »

Léo : « C’est l’endroit où il faut aller ! On va y rester longtemps bonome ? »

Le chevalier : « Oui Léo 🙂 »

Samuel : « Ça me dit pas ce que c’est ! »

Léo : « Tu verras petit Sam. Je sais déjà que ça va te plaire 🙂 »

Yann : « Pourquoi il y a deux couleurs ? »

Samuel : « Il doit y avoir deux types de végétations. »

Le chevalier : « C’est ça. Il y a la lande rase et la lande haute. »

Léo : « C’est normal que les bandes suivent la direction des filons de dolérite ? »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Samuel : « Si le sous-sol est pas le même le sol sera pas pareil et il y a pas la même végétation. »

Yann : « On va faire la botanique aujourd’hui ? »

Léo : « Je préférerais faire la zoisologie ! »

Le chevalier : « Moi aussi 🙂 »

Samuel : « Où vas-tu cousin Max ? »

Max : « Je vais me préparer. »

Léo : « Tu as enfin terminé ton chocolat ? »

Max : « Oui mais je vais en boire un autre quand je serai prêt. »

Samuel : « Cousin Léo, tu veux pas me dire ce que c’est la Fauconnière ? »

Léo : « Bonome, tu peux zoomer la carte ? »

Le chevalier : « Je peux. »

Vue aérienne du Cap Fréhel (source : Géoportail)

Le chevalier : « Voici le Cap. En bas il y le phare actuel. »

Léo : « La Fauconnière est à droite. Ce sont les rochers isolés juste au bord de la falaise. Si je dis pas des erreurs, ils sont totalement séparés de la falaise. Il peut pas y avoir des prédateurs alors les zoisos s’y installent pour nidifier. »

Yann : « Il y a qui comme zoisos ? »

Léo : « Des zoisos marins 🙂 Mais j’en dis pas plus pour le moment. J’y suis jamais allé en vrai et je sais pas si ils seront là. Tu peux encore zoomer ? »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Vue aérienne du Cap Fréhel – La Fauconnière (source : Géoportail)

Samuel : « Je vois les rochers dont tu parles cousin Léo. »

Yann : « Il y a une construction ! Qu’est ce que c’est ? »

Le chevalier : « Il y a quelques années c’était un restaurent. Il a été détruit et maintenant c’est un observatoire. »

Max : « Je suppose qu’on va y aller. »

Léo : « Tu es enfin prêt ! »

Max : « Un autre chocolat et on peut démarrer ! … Voilà ! »

Léo : « Alors en route ! »

Après la chevauchée…

Léo : « Tu t’arrêtes aussi loin du Cap ? »

Le chevalier : « Oui. J’ai envie de cavaler partout 🙂 »

Yann : « C’est très beau ici. »

En route vers le Cap !

Samuel : « C’est un filon de dolérite qu’on voit en bas de la falaise ? »

Le chevalier : « Ce serait cohérent avec la couleur. Je ne vois pas bien d’ici. Avançons encore. »

Max : « On cavale comme ça sans faire la botanique ? »

Léo : « C’est ce qui a été décidé tout à l’heure Maxou. »

Max : « Quand ça ? »

Léo : « Pendant que tu mettais des heures à te préparer ! »

Max : « J’ai même pas mis des heures ! »

Le chevalier : « Pardonnez-moi de vous interrompre. D’ici nous voyons mieux. »

Un filon de dolérite

Samuel : « Ça doit être la dolérite. Je vois pas ce que ça pourrait être d’autre. »

Max : « On pourrait descendre voir. »

Léo : « Tu es fou dans ta tête toi ! Tu as vu comme c’est pentu ! Bonome pourrait tomber ! »

Max : « Vu comme il est maladroit ce serait pas étonnant. D’accord. On descend pas. »

Léo : « On avance ! Allez Megapus ! Au trot ! »

Samuel : « Elles sont impressionnantes ces falaises. »

La falaise en grès de Fréhel

Détail
La glace. C’était lors de notre premier séjour pendant lequel il faisait tout froid.

Max : « Ce sont les grès de Fréhel ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Léo : « On connaît ! Et la différence de couleur montre des différences dans la finesse des dépôts. C’est à cause des variations de niveau de la mer. On sait tout ça ! »

Yann : « Léo est vraiment pressé d’arriver au Cap 🙂 »

Léo : « J’ai envie de savoir qui est là comme zoisos ! »

Samuel : « Patience cousin Léo ! »

Yann : « Oh ! Regardez la falaise ! Elle est coupée nette ! »

La falaise

La falaise coupée net

Max : « Tu peux expliquer ça bonome ? »

Le chevalier : « Mmmm… Faille ? Filon érodé ? »

Léo : « Tu sais pas ? »

Le chevalier : « Non. Et puis le chemin est un peu sinueux. Je ne me rends pas bien compte de l’orientation là. Je sais qu’un peu plus à l’est il y a une faille presque N-S. Il ne serait pas surprenant qu’elles soient plusieurs et parallèles… »

Léo : « On s’en fiche ! »

Max : « Comment il est lui ! »

Yann : « Sois patient Léo. Regarde, le Cap approche. »

Vers le Cap
Les petizours

Samuel : « En toute rigueur c’est pas le Cap qui approche mais nous qui nous approchons du Cap 🙂 »

Léo : « On approche pas très vite… »

Samuel : « 🙂 Cousin Léo, si les zoisos que tu espères voir sont bien là, ils seront pas partis quand nous arriverons. »

Léo : « J’aimerais qu’on ait bien le temps de les observer. »

Samuel : « Qu’est ce que tu regardes cousin Max ? »

Max : « Ce qu’on a déjà parcouru comme chemin… »

Le chemin parcouru

Max : « On a fait tout ça ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Au fond c’est la Falaise des Hôpitaux. Avec les jumelles nous verrions l’îlot Saint-Michel. »

Max : « Le Mont Saint-Michel des petizours 🙂 »

Yann : « J’ai bien aimé la chapelle et la promenade. »

Samuel : « Moi j’ai bien aimé toutes nos sorties pour le moment. »

Max : « Nous arrivons aux phares. Pourquoi il y en a deux ? »

Le chevalier : « Il y a l’ancien et l’actuel qui est en réalité le troisième. »

Samuel : « Tu nous racontes s’il te plaît. »

Le chevalier : « Le Cap Fréhel est la plus grande avancée de terre entre les baies de Saint-Brieuc à l’ouest et de Saint-Malo à l’est. Ce secteur est difficile à naviguer en raison des vents et des courants. C’est Vauban qui a décidé la construction du premier phare en 1694 il me semble. Mais c’est l’ingénieur Siméon Garangeau qui en établira les plan en s’inspirant de ceux du phare du Stiff. »

Samuel : « C’est quoi le phare du Stiff ? »

Le chevalier : « C’est un phare de l’Île d’Ouessant. »

Max : « J’aimerais bien aller sur une île moi. »

Le chevalier : « Peut-être un jour 🙂 Revenons à nos phares. Le premier allumage eut lieu en 1702. Jusqu’en 1717 il n’était allumé que l’hiver. Ce premier phare se dégrada petit à petit si bien que la construction d’un nouvel édifice sera décidé en 1840. Je passe un peu ses péripéties. Pendant la seconde guerre mondiale il a été occupé par les allemands qui s’en servirent comme point d’observation. A leur départ ils le dynamitèrent. »

Max : « Boum ! Plus de phare ! »

Le chevalier : « Jusqu’en 1950 ! »

Max : « Plus de phare du tout ? »

Le chevalier : « Un feu était installé sur l’ancienne tour Vauban. »

Samuel : « C’est quand même mieux un vrai phare. »

Le chevalier : « C’est pour cela que le troisième phare fût construit. »

Léo : « Ça y est ! On a passé les phares ! On est vraiment au Cap maintenant ! Rholala ! »

Le chemin

Yann : « C’est encore un phare là-bas ? »

Le chevalier : « Non Yann. C’est la tour qui porte la corne de brume. »

Max : « La corne de brume c’est pour quand il y a tellement de brouillard que la lumière du phare est même pas visible. »

Samuel : « Si un bateau entend la corne de brume c’est qu’il arrive près de la côte. »

Yann : « C’est bôôô ! »

La falaise

Samuel : « Oui mais ce sont de hautes falaises ! Bonome, tu fais attention ! »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Max : « Elles font quelle hauteur ? »

Le chevalier : « Une soixantaine de mètres… »

Max : « Là, on dirait des gradins ! C’est pour qu’on s’installe pour regarder les zoisos ? »

Les gradins 🙂

Le chevalier : « Les grès sont fortement diaclasés et il se trouve que les diaclases sont perpendiculaires aux strates. Du coup, les grès se débitent en cubes. »

Léo : « Rhooo ! »

Samuel : « Qu’est ce que tu as vu cousin Léo ! »

Léo : « Là ! Des cormorans ! Ce sont des cormorans huppés ! Rholala ! »

Cormorans huppés (Phalacrocorax aristoletis, Phalacrocoracidés)

Léo : « ILS FONT DES ŒUFS ! FOTOE BONOME ! FOTOE ! Rholala ! La première fois qu’on voit des cormorans huppés et ils sont en train de faire des œufs ! »

Cormorans huppés (Phalacrocorax aristoletis, Phalacrocoracidés)

Cormorans huppés (Phalacrocorax aristoletis, Phalacrocoracidés)

Cormorans huppés (Phalacrocorax aristoletis, Phalacrocoracidés)

Cormorans huppés (Phalacrocorax aristoletis, Phalacrocoracidés)

Cormorans huppés (Phalacrocorax aristoletis, Phalacrocoracidés)

Cormorans huppés (Phalacrocorax aristoletis, Phalacrocoracidés)

Max : « Là, je comprends ton enthousiasme mon Léo 🙂 »

Yann : « Vous aviez jamais vu des cormorans huppés ? »

Léo : « Ben non ! Nous on connaît bien les grands cormorans mais pas les huppés ! Les huppés sont seulement sur les falaises en bord de mer ! Et même pas partout ! Bonome, tu veux bien me donner le beau livre de zoisos de Max s’il te plaît ? »

Max : « Attends ! On descend avant ! »

Le chevalier : « Tiens Léo. »

Léo : « Merci bonome. Alors… Regarde Yann. Là c’est le grand cormoran et là le cormoran huppé. »

Yann et Léo

Les petizours qui étudient.

Léo : « Il y a environ 78 000 couples de huppés dans le monde et ils sont tous en Europe. Il me semble que la Bretagne en accueille environ 600 couples dont près de 400 ici. »

Max : « On a pas vu de nid ! Ils font des œufs mais ils ont pas de nids ! »

Léo : « Il doit y en avoir quelque part. A la Fauconnière il y en a sûrement. Ils font les œufs puis ils construisent le nid. Rholala ! Des cormorans huppés ! Allez, on y retourne ! »

Le chevalier : « Vous grimpez ? »

Max : « On va pas avancer à pattes ! Allez les cousins ! »

Léo : « Tu veux pas nous porter plutôt ? »

Le chevalier : « Si vous voulez 🙂 Binômes ? »

Léo : « Yann, tu veux venir avec moi ? »

Yann : « Volontiers ! »

Max : « Et donc petit Sam avec moi 🙂 »

Le chevalier : « En route vers la corne de brume…

La tour de la corne de brume

Yann : « J’aime beaucoup ces pinacles. »

Les grès

Max : « La beauté dans les yeux 🙂 »

Yann : « Je vais finir par te croire Maxou 🙂 »

La tour de la corne de brume
Les phares
Les grès
C’est vertigineux !

Samuel : « C’est vertigineux… Fais attention bonome s’il te plaît. »

Le chevalier : « Vous aussi. Restez bien dans la poche. »

Max : « On sort juste la tête. »

Le chevalier : « Et évitez de vous agiter. »

Léo : « Oui bonome. On est sages. »

Max : « C’est rigolo de voir des goélands argentés par au-dessus 🙂 »

Des goélands argentés (Larus argentatus, Laridés)

Léo : « C’est pas tous les jours que ça arrive 🙂 »

Samuel : « Et eux ? Qu’est ce qu’ils font ? »

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Max : « On dirait une prise de bec 🙂 »

Léo : « Ils font la bagarre ! »

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Une prise de bec

Yann : « Pourquoi ils se prennent le bec comme ça ? »

Léo : « Conflit territorial ? Il me semble que les nids sont un peu serrés. Et puis chez les goélands, les nids les plus hauts sont les plus appréciés. Ils se battent peut-être pour avoir la meilleure place. »

Max : « Ou alors ce sont des mâles qui se battent pour une femelle. On est en période de nidification là. »

Samuel : « Peut-être que l’un des deux mâles a dragué le femelle de l’autre… »

Max : « Dites les goélands, ça suffit maintenant la bagarre ! »

Yann : « Les deux autres ont l’air atterré… »

Goélands argentés (Larus argentatus, Laridés)

Le chevalier : « Avançons… »

La tour de la corne de brume

Le chevalier : « Ça vous dirait que je m’installe là pour observer calmement ? »

Un petit promontoire

Max : « Là ? Juste au bord de la falaise ? »

Le chevalier : « Oui ? Prudemment et bien assis. »

Samuel : « Ça va pas s’écrouler ? »

Le chevalier : « Le chemin lui même peut s’écrouler… »

Léo : « Si tu fais pas de mouvements brusques je suis d’accord. »

Le chevalier : « Oui Léo. Je n’ai pas envie de chuter moi. Alors… Là. Je suis bien installé. »

Samuel : « Oh ! Des huîtriers-pies ! »

Huîtriers-pies (Haematopus ostralegus, Haematopodidés)

Huîtriers-pies (Haematopus ostralegus, Haematopodidés)

Max : « Ils nichent ici ? »

Le chevalier : « Il y a quelques couples nicheurs mais ils ne sont pas très nombreux au Cap. »

Samuel : « Le fou de Bassan a l’air tout petit ici… »

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Le chevalier : « Eux ne nichent pas dans le secteur. Ils se regroupent aux Sept-îles. Il y a des milliers de couples sur ces îles. »

Samuel : « On a déjà vu des documentaires. Les nids sont tout serrés. Parfois il y presque 180 nids pour 100m2

Léo : « Rholala ! Bonome ! LÀ ! LÀ ! LES RATE PAS S’IL TE PLAÎT ! »

Le chevalier : « Bien vu Léo 🙂 »

Un dauphin 🙂

Un dauphin 🙂

Max : « Des dauphins ! »

Samuel : « La chaaaance ! »

Yann : « Léo, je comprends que tu avais hâte ! »

Max : « Tu savais qu’on pouvait voir des dauphins ? »

Léo : « On peut jamais savoir si ils seront là mais ça arrive. Rholala ! »

Max : « Je crois qu’il va me plaire ce Cap 🙂 »

Yann : « Il y a encore un fou de Bassan. »

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Max : « Et là ? C’est qui lui ? »

Léo : « Où ça ? Ah oui ! Rhooo ! »

Pingouin torda (Alca torda, Alcidés)

Max : « Tu connais Léo ? »

Léo : « Ben oui ! C’est un pingouin torda Maxou ! »

Max : « C’est un pingouin torda ? Le petit pingouin ? »

Léo : « Ouiii 🙂 »

Max : « Bonome, tu peux le zoomer plus ? »

Le chevalier : « Avec le gros zoom. Mais la foto ne sera pas très belle. »

Max : « On s’en fiche ! C’est un pingouin torda bonome ! »

Pingouin torda (Alca torda, Alcidés)

Samuel : « Rholalaaa ! »

Yann : « C’est rare le pingouin torda ? »

Léo : « C’est le plus rare des zoisos marins nicheurs de France avec la sterne de Dougall. Il y a à peine une cinquantaine de couples nicheurs en Bretagne. J’espère qu’on verra leurs nids mais c’est pas sûr. Ils aiment bien les fissures ou les amoncellements blocs rocheux dans lesquels ils cachent les nids. Du coup, ils sont pas faciles à voir et leur reproduction est pas bien connue. Après la nidification, ils se dispersent tout du long de la côte Atlantique voire en Méditerranée. »

Max : « Je vois que tu as bien étudié les zoisos du Cap Léonou. »

Léo : « Maxou, on est dans un haut lieu de l’ornithologie française. Je voulais m’y préparer un peu 🙂 »

Samuel : « Un cormoran huppé se prépare à décoller. »

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristoletis, Phalacrocoracidés)

Cormoran huppé (Phalacrocorax aristoletis, Phalacrocoracidés)

Max : « Ça c’est comme le grand cormoran. Il s’essore les ailes avant de prendre son élan. »

Yann : « Et lui ? C’est qui lui ? »

Guillemot de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Guillemot de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Léo : « Un guillemot de Troïl ! C’est un guillemot ! »

Yann : « Il est rare lui ? »

Léo : « Je sais pas trop la population mondiale. En Bretagne il doit y avoir environ trois cents couples dont une bonne partie ici. Il faudra trouver leur corniche. Ils font pas de nids les guillemots de Troïl. La femelle pond son œuf unique directement sur la roche. La forme de l’oeuf fait que si il roule, il tourne en rond. C’est rare qu’il tombe du coup. »

Yann : « Tu connais tous les zoisos du Cap Léo ? »

Léo : « Je sais pas… Il faut voir. Vous vous rendez pas compte de la chance qu’on a d’être ici. »

Samuel : « Je commence à comprendre. Je suppose qu’on va avoir d’autres surprises. »

Léo : « Je peux pas l’affirmer. Mais j’aimerais bien. »

Max : « Encore un fou de Bassan. »

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Yann : « Et là un guillemot… »

Guillemot de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Guillemot de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Léo : « C’est vraiment un beau zoiso. Et c’est un super ploufeur ! Il peut ploufer à près de 100 mètres de profondeur pour attraper ses proies. »

Samuel : « 100 mètres ! »

Léo : « Oui oui 🙂 Tu imagines ? »

Yann : « C’est impressionnant ! »

Max : « Vous avez vu passer les zoisos noirs ? »

Léo : « Oui. Ce sont des guillemots ou des pingouins tordas. Ils doivent être sur les corniches en dessous de nous et ils vont pêcher. »

Samuel : « Bonome, tu penses que tu peux réussir à les fotoer au passage. »

Le chevalier : « Je veux bien essayer. Mais je ne les vois pas décoller et ils passent vraiment très vite. »

Max : « Pendant ce temps on surveille partout nous. »

Le chevalier : « Raté ! »

Léo : « Vous voyez quelque chose vous ? »

Samuel : « Rien de spécial… »

Yann : « Pas mieux. »

Le chevalier : « Zutalor ! Encore raté ! »

Max : « Ils passent trop vite ? »

Le chevalier : « Le temps de les voir et de zommer… Pfff ! »

Samuel : « On a le temps bonome. »

Le chevalier : « Là ! Peut-être… Voyons-ça… »

Guillemot de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Max : « Mouai… »

Léo : « Ce sont des guillemots. »

Yann : « Ils volent les pingouins ? »

Léo : « Oui Yann. Les pingouins volent tous. Ce sont les manchots qui volent pas. Mais dans l’hémisphère nord il y a que des pingouins. Les manchots c’est dans l’hémisphère sud. »

Samuel : « Les guillemots volent plutôt bien. »

Le chevalier : « Je confirme. Ils sont même très rapides. »

Yann : « Regardez ! Il y en a beaucoup là ! »

Guillemot de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Guillemot de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Max : « Et on va en voir sur les corniches plus loin ? »

Léo : « Ben… On devrait. j’espère qu’ils seront pas trop loin. »

Le chevalier : « Je l’ai eu ! »

Guillemot de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Guillemot de Troïl (Uria aalge, Alcidés)

Max : « Là c’est mieux. »

Samuel : « Bravo bonome ! Bravo ! »

Le chevalier : « Je pense que je ne ferai pas mieux… »

Léo : « Il y a des tordas ! Là ! On dirait un couple ! »

Pingouin torda (Alca torda, Alcidés)

Max : « Il y en a pas que deux… »

Pingouin torda (Alca torda, Alcidés)

Pingouin torda (Alca torda, Alcidés)

Yann : « On dirait bien des couples. »

Léo : « Rholala ! Il y en a que quelques dizaines et on en voit deux ! Alors ? Il est pas bien le Cap Fréhel ? »

Max : « Si Léo 🙂 »

Léo : « Et encore, on est même pas à la Fauconnière ! »

Samuel : « Tu penses que ça va être encore mieux ? »

Léo : « Je peux pas l’affirmer mais le site est bien connu des ornithos. »

Max : « On y va ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. Enfoncez-vous bien dans ma poche pendant que je me relève. »

Max : « Oui bonome. Je voudrais pas falaiser… »

Le chevalier : « Allons-y… »

Léo : « Il est quand même impressionnant ce chemin. »

La falaise

Le chevalier : « Mais très agréable 🙂 »

Léo : « Je confirme ! »

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Continuer la promenade

195 – Plages des Grèves d’en bas et de la Fosse

Max : « Bonjour bonome:) Bien dormi ? »

Le chevalier : « Très bien et vous ? »

Yann : « Rhooo oui:)  J’ai rêvé d’un koala qui pilotait un avion 🙂 »

Max : « Ça c’est à cause des histoires de bonome 🙂 »

Léo : « Moi j’ai rêvé de Fringillidés… J’ai siffloté dans mon sommeil ? »

Samuel : « J’ai rien entendu. Et toi cousin Max ? »

Max : « Non, sinon j’aurais envoyé Léo aux cabinets 🙂 »

Yann : « Et toi bonome ? »

Le chevalier : « Je ne me souviens pas bien mais il y avait des petizours dans mon rêve… »

Max : « Alors c’était sûrement un beau rêve. C’est le moment de la question rituelle il me semble. »

Le chevalier : « Je t’écoute Maxou. »

Max : « Bonome, on fait quoi aujourd’hui ? »

Le chevalier : « 🙂 Nous continuons notre chemin vers le Cap. »

Léo : « On va revoir la lande ? »

Le chevalier : « Non Léo. Nous allons passer par l’estran. »

Samuel : « On va faire la géologie ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Max : « Injustice ! Petit Sam, tu l’appelles souvent ‘mon petitours‘ et pas nous ! »

Le chevalier : « C’est vrai… Sûrement parce que pour lui ce n’est pas encore un acquis. »

Max : « Comment ça ? »

Le chevalier : « Max, tu sais bien que petit Sam n’a toujours pas compris qu’il faisait définitivement parti de la tribu. »

Max : « Alors tu le lui rappelles. D’accord. »

Léo : « C’est pas très délicat de parler de ça devant Yann… »

Yann : « Je sais que je suis pas membre de la tribu Léo. Mais je sais aussi que j’y suis très bien accueilli 🙂 »

Max : « Alors tout va bien ! On y va ? »

Le chevalier : « C’est parti ! »

Après une petite chevauchée… 

Max : « Tu as pas montré la carte avant de partir bonome ! »

Le chevalier : « Tu étais trop pressé Maxou. »

Samuel : « On peut la regarder maintenant ! »

Le chevalier : « D’accord. Alors… Voilà ! »

Vue aérienne de la Plage des Grèves d’en bas (Source : Géoportail)

Max : « On est où là ? »

Le chevalier : « Tout en bas à gauche. Sur la plage des Grèves d’en Bas. »

Max : « Les Grèves d’en bas ? Parce qu’il y a des gens qui font des grèves en haut ? »

Léo : « C’est pas cette grève là Max. C’est la grève plage. »

Max : « C’est quoi encore cette histoire de grève sur la plage ? »

Léo : « Bonome, prend le relais s’il te plaît. »

Le chevalier : « 🙂 Au départ, en français du 17e ou 18e siècle, le mot grève signifie ‘plage’. Je ne sais pas vraiment d’où vient ce mot, peut-être du gaulois… C’est la même étymologie que gravier. Grève a d’ailleurs deux sens : les éléments comme le sable, le gravier ou les galets roulés ou bien une vaste étendue faite de ces matériaux. »

Léo : « Tu vois Maxou que la grève c’est la plage ! »

Max : « D’accord. Mais ça dit pas pourquoi les gens font grève ? Ils vont à la plage ? C’est ça faire grève ? J’avais pas compris ça moi. »

Le chevalier : « Non Maxou, les gens qui font grève ne vont pas à la plage. C’est un sens dérivé. Il vient de la Capitale. Il y avait une grande plage en bordure de Seine non loin de l’Hôtel de Ville. La place située juste en face s’appelait la Place de grève. C’est là que les gens qui cherchaient du travail se rendaient. »

Samuel : « Pourquoi là ? »

Le chevalier : « La plage était un lieu de débarquement ou d’embarquement pour des tas de cargaisons sur de nombreux bateaux. Il y avait toujours besoin de main d’œuvre. »

Samuel : « Donc les gens qui travaillaient pas allaient sur la grève pour travailler. »

Max : « Je vois pas comment c’est devenu la grève qu’on travaille pas… »

Le chevalier : « Bah… A vrai dire cela me paraît un peu confus. Sauf si on ne reprend qu’une partie du petit résumé de Samuel. »

Léo : « Les gens qui travaillaient pas allaient sur la grève. C’est devenu ils font grève. »

Max : « Mouai… Donc nous, on est sur la Plage des Grèves d’en bas c’est à dire la plage des plages d’en bas. »

Samuel : « Bon, ça suffit l’étymologie ! Bonome, la carte ! »

Vue aérienne de la Plage des Grèves d’en bas (Source : géoportail)

Samuel : « Alors il y a la petite pointe. On voit des cailloux dessus. Ce sont les Roches Massé ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Samuel : « Je suppose qu’on va étudier les rochers puis après tu vas cavaler jusqu’à la pointe. »

Vue aérienne de la Pointe des Guettes (Source : Géoportail)

Le chevalier : « La Pointe des Guettes. Guettes comme guetteurs. »

Max : « Petit Sam a dit que ça suffit l’étymologie ! »

Samuel : « Et après ? »

Le chevalier : « Nous traverserons la Plage de la Fosse pour aller observer d’autres roches. »

Vue aérienne de la Plage de la Fosse (Source : géoportail)

Samuel : « On va faire la géologie ! Chouette alors ! »

Léo : « J’ai hâte d’y être ! »

Max : « Alors allons-y ! Le programme est devant nous 🙂 »

Les Roches Massé

Max : « On arrive… Bonome ! Pour une fois c’est pas du grès ! »

La Pointe de la Guette

Léo : « La géologie compliquée commence ? »

Le chevalier : « Ce ne sera pas très compliqué aujourd’hui. »

Yann : « Pour vous peut-être ! Je débute moi ! »

Samuel : « Nous allons t’expliquer cousin breton 🙂 »

Léo : « Ah bah ça c’est pas du grès 🙂 Ça change ! Des roches tout mélangées… »

Max : « On va voir de plus près ? On peut descendre de ta poche et cavaler sur le terrain ? »

Le chevalier : « Autorisation accordée ! »

Max : « On descend. Vas-y Yann ! »

Yann : « J’y vais ! »

Max : « A mon tour ! »

Léo : « Vous avez traîné 🙂 Alors… Il y a clairement deux types de roches… »

Des roches mélangées

Des roches mélangées

Max : « Commençons pas la plus claire. Bonome tu fotoes ! »

Le chevalier : « Je fotoe 🙂 »

La diorite

La diorite

Max : « Léo, tu explique à Yann ? »

Léo : « Si tu veux Maxou. Bon, Yann, tu vois sûrement des espèces de grains de couleurs variées. »

Yann : « Je vois. »

Léo : « Ce sont des cristaux. Les cristaux c’est quand les atomes s’assemblent bien en ordre. Là, les cristaux sont visibles à l’œil nu et ils sont collés les uns aux autres. C’est ce qu’on appelle une structure grenue. »

Yann : « C’est grenu ? C’est parce qu’il y a comme des grains ? »

Léo : « Exactement Yann ! »

Samuel : « Bravo cousin breton ! Bravo ! »

Max : « Il y a des cristaux sombres mais surtout des clairs ce qui fait que la roches paraît plutôt claire. Bonome, tu as pas un mot compliqué que personne connaît à part toi pour dire que la roche est claire ? »

Le chevalier : « Je dirais que c’est une roche leucocrate. »

Léo : « Grenue, leucocrate… Si je me souviens bien, quand c’est clair c’est qu’il y a beaucoup de silice. Le sombre, c’est les minéraux riches en fer et en magnésium. »

Samuel : « Donc là, la roche est riche en silice mais aussi en ferromagnésiens. »

Max : « Vous voyez du quartz vous ? »

Léo : « Non. »

Samuel : « Non plus. »

Yann : « C’est quoi le quartz. »

Léo : « Pour faire simple, c’est de la silice pure. Là, il y a pas de quartz donc la roche est pas saturée en silice. »

Yann : « Rholala ! Comment vous savez ça ? »

Samuel : « Les petizours ça aime beaucoup la géologie 🙂 »

Yann : « J’en ai pas fait beaucoup mais c’est vrai que c’est intéressant. Pourtant c’est pas pour ça que je sais quand la roche est pas saturée en silice. »

Léo : « Petit Sam te l’a déjà dit Yann : nous ça fait des années qu’on cavale partout avec bonome. »

Max : « Tu peux pas tout savoir tout de suite. »

Samuel : « Résumons : nous sommes face à une roche grenue leucocrate sans quartz. »

Léo : « Je me trompe si je dis que les cristaux blancs sont des plagioclases ? »

Le chevalier : « Non Léo. »

Léo : « Et dans le coin en haut à gauche il y a des cristaux gris, brillants et qui font comme des feuillets. C’est pas un mica ça ? »

Le chevalier : « Si Léo. »

Léo : « Et en noir ce sont certainement des pyroxènes. »

Max : « Comment tu sais ça toi ? »

Léo : « Ben… J’ai un peu étudié la pétrographie. Mais je sais pas tout encore. »

Max : « Il sait pas tout encore ! Il trouve les plagioclastes, les pires obscènes et même Mica et il dit qu’il sait pas tout… »

Léo : « Plagioclase et pyroxènes Maxou. »

Le chevalier : « Il faudrait ajouter quelques amphiboles. »

Léo : « C’est une diorite ? »

Le chevalier : « Il me semble bien. »

Samuel : « Elle vient d’où la diorite ? »

Max : « D’un magma petit Sam. Il s’est formé en profondeur et contenait de la silice, du fer, du magnésium… Ce magma est remonté mais il s’est arrêté en profondeur ce qui fait que les cristaux ont eu le temps de bien se développer. »

Léo : « Ça dit pas d’où vient ce magma. Il me semble, mais je suis pas sûr, que les magmas à l’origine des diorites se forment dans des contextes de distension ou de subduction… »

Yann : « Là je suis perdu. »

Max : « Mais non 🙂 On t’a expliqué la tectonique. »

Yann : « Quand les plaques se déplacent à cause des mouvements de convection en dessous ? »

Max : « Oui Yann. Parfois, deux cellules de convections sont dos à dos ce qui fait que les plaques, au-dessus, se séparent. C’est ça la distension. »

Yann : « Je vois. »

Max : « Parfois une plaque se déplace vers une autre. Si c’est de la lithosphère océanique qui rencontre de la lithosphère continentale, il y a subduction. La lithosphère océanique est plus dense que la lithosphère continentale alors elle s’enfonce dessous. Et en s’enfonçant, elle fond et… »

Léo : « Et elle donne un magma andésitique ! Ou dioritique ! C’est pareil ! L’andésite c’est la forme microlithique de quand la lave arrive à la surface et fait l’éruption volcanique. Bonome, c’est un magma qui montre une subduction ? »

Le chevalier : « J’aime beaucoup ton hypothèse mon Léo. »

Samuel : « Si tu parles d’hypothèse c’est que tu sais pas bonome 🙂 »

Le chevalier : « Je ne sais pas si ces diorites ont été datées mais je peux affirmer qu’elles ont une longue histoire. Elles viennent peut-être d’un magma intrusif. Mais il est également possible qu’elles proviennent du métamorphisme de roches volcano-sédimentaires. »

Samuel : « Dans les deux cas il y a eu remontée de magma puis métamorphisme. »

Max : « On passe à l’autre roche ? »

Samuel : « Il faut trouver un bel échantillon… »

Max : « Là ! »

Max : « C’est quoi les trous ? »

Léo : « Max, on a déjà vu au four à chaux de Kraozon, dans les basaltes en coussins ! »

Max : « Ah oui ! Les scientifiques ont pris des échantillons pour étudier. »

Samuel : « Cette roche est bien noire. »

Le chevalier : « On dit qu’elle est mélanocrate. »

Max : « On voit pas de cristaux du tout. »

Le chevalier : « Nous en verrions au microscope optique. »

Léo : « Et c’est une roche microgrenue ? »

Le chevalier : « Oui Léo. C’est un filon de dolérite. »

Yann : « Tu connais les dolérites Léo ? »

Léo : « C’est comme le basalte mais en microgrenu. »

Yann : « Et qu’est ce que tu déduis de la présence de ces dolérites ? »

Léo : « Mmmm… Je dirais qu’il y a eu une distension mais pas suffisante pour qu’une dorsale apparaisse. Il y a eu distension quand même. Le continent s’est étiré. Du coup, le magma est remonté et il s’est infiltré dans les cassures. »

Max : « Bonome, avec un Léonou aussi en forme, on a plus besoin de toi. Tu peux aller t’asseoir et pétuner en te caféinant. »

Léo : « Je préfère pas. Je suis pas sûr de moi. Et puis je sais pas les dater moi ces dolérites. »

Le chevalier : « Dévonien terminal ou Dinantien précoce. »

Max : « Le Dinantien c’est le début du Carbonifère. »

Samuel : « On sait donc que les diorites datent d’avant ça. Ça va cousin breton ? Tu suis ? »

Yann : « Oui. Vous m’impressionnez. »

Léo : « On dit rien de très compliqué tu sais. Bonome pourrait lui. »

Le chevalier : « Oui mais il a pas envie 🙂 »

Max : « On peut voir le contact entre les deux roches ? »

Le chevalier : « Bien sûr Maxou. »

Léo : « Je vais grimper là-bas pour donner l’échelle ! »

Le contact

Le contact

Le contact

Le contact

 

Max : « Il est plutôt net le contact… C’est étrange. »

Léo : « Je m’attendais plutôt à ce que la roche encaissante ait au moins un peu cuit. »

Samuel : « Elle aurait pu fondre aussi. »

Max : « Comme ici ? »

Des roches mélangées

Des roches mélangées

Léo : « Là ça m’étonne moins. Le magma s’est un peu mélangé avec les diorites. »

Samuel : « Il y a même des enclaves de diorite dans la dolérite. »

Max : « Bonome, on a tout vu ici ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Vous avez tout retenu les cousins ? »

Samuel : « Il y a des diorites non datées d’origine volcano-sédimentaire métamorphisées qui sont parcourues par des filons de dolérites fini-dévoniennes ou carbonifères précoces. »

Max : « Ça c’est petit Sam ! Bravo petit Sam ! Bravo ! Tu vois Yann, si on demande ce qu’on a vu à la Plage des Grèves d’en bas à Samuel dans des années, il redira exactement la même chose ! »

Léo : « Notre petit Sam a une mémoire prodigieuse ! »

Max : « Et il résume toujours très bien 🙂 »

Le chevalier : « Et il va ajouter que vous le gênez là. »

Samuel : « Oui, je suis un peu gêné là… »

Le chevalier : « Il ne faut pas mon petitours. Les machins, pochage ! »

Max : « ON EST PAS DES MACHINS ! »

Le chevalier : « Des petits machins que j’aime de tout mon cœur 🙂 »

Max : « On est pas des machins quand même ! Ta phrase marche aussi avec des petizours ! »

Léo : « Maxou, cesse de ronchonner et grimpe. Tu nous retardes là ! »

Samuel : « La marée va monter et on va se noyer ! »

Yann : « On t’attend nous ! »

Max : « J’arriveeu ! »

Léo : « Tu vas tout cavaler jusque à la Pointe des Guettes ? »

Le chevalier : « Oui. Il fait beau. C’est vivifiant ! »

Max : « D’habitude tu dis ça quand il fait froid. Il fait pas froid là. »

Le chevalier : « Alors disons que c’est agréable de cavaler au bord de la mer par beau temps. »

La dune

Samuel : « La dune recule… »

Max : « On voit qu’elle est coupée. »

Léo : « La mer avance… »

La dune

La dune

Yann : « C’est vrai que parfois la dune recule de plusieurs mètres pendant une tempête ? »

Max : « Ça arrive. »

Yann : « Ça pourrait se passer ici ? »

Léo : « Ben… Quand on voit la dune dans cet état… Ça s’est déjà produit Yann. »

Samuel : « Si on revient dans quelques années, la dune sera encore plus loin. »

Max : « Normalement une dune c’est en pente douce face à la mer. »

Léo : « Là, elle est coupée nette. »

Samuel : « Cousin breton, je suis étonné que cousin Max se soit pas encore énervé à cause des zoms qui détraquent tout alors je propose qu’on regarde plutôt le fou de Bassan. »

Yann : « D’accord petit cousin 🙂 »

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Léo : « C’est vraiment un beau zoiso le fou de Bassan. »

Yann : « C’est vrai qu’il est fou dans sa tête ce zoiso. Parfois, il pique à toute vitesse vers l’eau, il replie ses ailes dans le dos comme ça et il ploufe ! »

Max : « Il pêche Yann. »

Léo : « Le plus impressionnant c’est sa façon de nager sous l’eau pendant plusieurs mètres pour attraper un poisson. »

Samuel : « Morus bassanus, Sulidés. »

La Plage des Grèves d’en bas

Léo : « On vient de là-bas… »

Max : « Et on va là… »

La Plage des Grèves d’en bas

Samuel : « La Plage des Grèves d’en bas… »

Yann : « Je suppose que nous allons étudier l’autre pointe. »

Max : « Oui Yann. »

Une autre pointe

Yann : « Vous allez faire toute la côté du Pays de Penthièvre ? »

Max : « C’est ce qui est prévu 🙂 N’est-ce pas bonome ? »

Le chevalier : « Nous allons en parcourir une grande partie. »

Yann : « Vous savez expliquer ça ? »

Une plage fossile

Samuel : « Je suis sûr que toi aussi cousin breton. Observe bien et dis ce que tu vois. »

Yann : « Il y a du sable empilé. Ça fait des couches. Et de temps en temps il y a des lits de galets plus ou moins gros. »

Samuel : « A quoi ça te fait penser ? »

Yann : « Je sais pas… Des galets il y en a aussi en haut de la plage. Et puis le sable c’est surtout sur les plages. »

Samuel : « Oui cousin breton. Continue… »

Yann : « Je continue quoi ? »

Samuel : « Ben à expliquer ce qu’on voit ! »

Yann : « J’ai peur de dire des erreurs moi… »

Samuel : « Ça arrive de dire des erreurs. »

Yann : « Ben… Je dirais… Que c’est comme des plages empilées les unes sur les autres. Et si les gros galets sont en haut des plages, alors il y a des hauts de plage et des bas de plage empilés dans cette falaise. »

Samuel : « Ce qui veut dire… »

Yann : « Que le niveau de la mer aurait beaucoup changé au fil du temps. »

Léo (à Max) : « Petit Sam fait la maïeutique avec Yann. »

Max (à Léo) : « Il s’en sort bien notre cousin breton 🙂 »

Yann : « J’ai bon ? »

Max : « Oui Yann. Ce sont bien des plages fossiles que nous avons face à nous. Bonome, tu sais de quand elles datent ? »

Le chevalier : « Mmmm… Elles ont moins de 500 000 ans. Oui, je dirais que la plus ancienne à environ cet âge et la plus récente doit avoir 10 000 ans… »

Max : « Et tout en haut, il y a le sol actuel. »

Yann : « Ça explique pas les petits trous tout en haut. »

Léo : « Les petits trous ? Ce sont des nids de zoisos Yann. Probablement des nids d’hirondelles de rivages. »

Max : « On sait la plage fossile maintenant. On peut avancer. C’est encore les diorites ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Alors je descend et je cavale pour aller donner l’échelle. »

Le chevalier : « Si tu veux. »

Max sur la diorite

Léo : « Elles sont bien altérée les diorites… »

Samuel : « Avec l’eau de mer… Il doit y avoir des tas de réactions chimiques. »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Tu vas cavaler là-dessus ? »

Le chevalier : « Je ne vais pas cavaler Maxou. Je vais avancer prudemment. »

Pointe de la Guette

Max : « Avance doucement bonomou, qu’on profite de la vue sur le Cap. »

Vue sur le Cap Fréhel

Léo : « Je rêve ou il y a un autre filon de dolérite là. »

Le chevalier : « Tu ne rêves pas Léo. On le voit d’ailleurs sur la vue aérienne que je vous ai montrée tout à l’heure. Regarde. »

Vue aérienne de la Pointe des Guettes (Source : géoportail)

Yann : « C’est la bande grise ? »

Le chevalier : « Oui Yann. »

Léo : « Je peux aller sur la diorite ? »

Max : « Toi tu veux te faire fotoer 🙂 »

Léo : « C’est pas tous les jours qu’on voit des diorites. »

Le chevalier : « Vas-y Léo. »

Léo : « J’y suis ! Et tu fotoes la diorite aussi s’il te plaît. »

Léo sur la diorite
La diorite

Yann : « Pourquoi elle est couleur rouille ici ? »

Léo : « Elle doit être altérée. Il y a des minéraux riches en fer dans les diorites. Ils donnent du fer qui s’oxyde. Ça donne de l’oxyde de fer qu’on appelle la rouille. »

Yann : « La roche est rouillée alors. »

Léo : « Il vaut mieux dire qu’elle est oxydée. Mais c’est un peu pareil. »

Yann : « Je savais pas que les roches pouvaient rouiller. »

Samuel : « Ben, quand elles sont riches en fer ça arrive fréquemment. Bonome, j’ai vu quelque chose. Je descend et je te montre… C’est là, ça… »

La découverte de Sam

Max : « Ces drôles de zanimos ont colonisé une palette de bois. C’est qui ces zanimos ? »

D’étranges zanimos

D’étranges zanimos

Le chevalier : « Des Crustacés. »

Max : « Bonome, tu sais qu’il y a du soleil ? Il faut mettre la casquette quand il y a du soleil sinon il chauffe ta tête et ton cerveau fond. Et après tu dis des erreurs. On a déjà vu des Crustacés et c’est pas comme ça. »

Léo : « Le cerveau qui fond… Ça faisait longtemps 🙂 »

Samuel : « Ce sont des crustacés ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Max : « Elles sont où leurs pattes ? »

Le chevalier : « Devant ta truffe Maxou. »

D’étranges zanimos

Max : « Ce sont les machins un peu enroulés ? »

Le chevalier : « Absolument. »

Léo : « Parle-nous de ces Crustacés. »

Le chevalier : « Ils ont une carapace constituée de plusieurs plaques calcaires séparées par un inter tégument noir. Il me semble que ces plaques sont au nombre de cinq. Ces plaques forment le capitulum. Il est fixé au substrat par le pédoncule. Ici, il est tout desséché. Il se forme par transformation des antennes de la larve. »

Max : « Ce machin est fixé par ses antennes ? »

Le chevalier : « On peut le dire comme ça 🙂 Les pattes sont transformées en cirres. Elles ne servent plus à la locomotion puisque l’animal est fixé mais elles battent l’eau et ramènent du plancton vers la bouche de l’animal. Comme les pattes sont transformées en cirres on les appelle des Cirripèdes. Vous en connaissez déjà des Cirripèdes. »

Max : « Des Crustacés bizarres fixés par leurs antennes ? J’en connais moi ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Tu as même fait un sapro jeu de mot avec leur nom. »

Max : « Des Cirripèdes.. AH MAIS OUI ! Les machins bizarres que quand tu marches dessus c’est là chtamales ! Les Chtamales ! Oui oui oui ! On dit parfois les balanes ! Ça dépend des espèces. Léo, tu connais les chtamales ? »

Léo : « Ben oui. Il y en a partout sur les roches en mode battu. »

Yann : « Ce sont les petits machins qui couvrent les rochers et qui sont un peu en forme de cônes ? »

Samuel : « Oui cousin breton. »

Yann : « Il y en a même sur les moules parfois ! »

Max : « C’est ça. Donc les zanimos que petit Sam vient de découvrir sont des cousins des chtamales ou des balanes. »

Le chevalier : « Oui, ce sont des Cirripèdes eux aussi. »

Léo : « Il y en a d’autres des Cirripèdes ? »

Le chevalier : « Autrefois les Cirripèdes étaient divisés en deux ordres : Pedonculata et Sessilia. Selon les classifications modernes il y en aurait cinq. Mais c’est un peu compliqué. »

Max : « En plus on en connaît pas assez pour comprendre. Tu peux nous dire l’espèce de ce zanimos ? »

Le chevalier : « Ce sont des Anatifes. Lepas anatifera, Lepadidés. »

Léo : « C’est normal que j’entende Anas dans ce nom ? »

Max : « Anas ? C’est les canards ! »

Le chevalier : « Oui et oui 🙂 Vous avez tous les deux raisons. »

Samuel (à Yann) : « Cousin breton, je crois que bonome va encore nous raconter une belle histoire 🙂 »

Yann (à Samuel) : J’aime bien quand il raconte des histoires. »

Max : « Bonome, tu as entendu tes petizours ? Raconte ton histoire 🙂 »

Le chevalier : « Tu ne diras pas que mon cerveau à fondu ? »

Max : « Non bonomou. »

Le chevalier : « D’accord. Anatife est un diminutif d’anatifère. »

Léo : « C’est le latin ancien ! Ferre veut dire porter ! »

Max : « Ça porte des canards ? »

Le chevalier : « Anatifère veut effectivement dire qui porte, au sens de engendrer, des canards. »

Max : « Là il faut que tu expliques. »

Le chevalier : « Remontons le temps et rendons nous en Écosse en je sais plus quel siècle. Les bernaches étaient bien connues mais personne ne savait où elles migraient et où elles se reproduisaient. Ce qui fait que le mystère planait sur leur naissance. Or, il se trouve qu’avec un peu d’imagination, les anatifes ressemblent au cou et à la tête des bernaches. »

Max : « Quelles bernaches bonome ? »

Le chevalier : « Probablement la Cravant. »

Max : « D’accord. Ils boivent beaucoup du whisky les écossais non ? »

Le chevalier : « Oui Max. Mais quel rapport avec ce que je dis ? »

Max : « Parce que sans boire le whisky je vois pas bien comment on peut trouver que les anatifes ressemblent à des têtes et des cous de bernaches fussent-elles Cravant. »

Samuel : « Cousin Max : un point ! »

Max : « Merci petit Sam 🙂 »

Léo : « Néglige bonome et raconte ! »

Le chevalier : « Vous avez pu voir que les anatifes se développent bien sur le bois flotté. »

Yann : « Oui bonome 🙂 »

Max : « Tu l’appelles bonome ?! »

Léo : « Chuuut Max ! »

Le chevalier : « La légende dit que le bois flotté se transformerait petit à petit en anatifes qui ne seraient que des petites bernaches ne demandant qu’à se développer. »

Yann : « C’est une drôle d’histoire ça. »

Le chevalier : « Oui 🙂 Mais c’est vraiment ce que pensaient les gens autrefois et cela explique le nom des anatifes. »

Léo : « Elles sont parfois bizarres les histoires anciennes. »

Max : « C’est à cause du whisky ça. Il faut pas en boire sinon après on voit des Crustacés qui se transforment en zoisos et c’est pas possible. »

Yann : « Moi j’aime bien cette histoire même si elle est pas vraie. »

Samuel : « Moi aussi. »

Max : « On continue ? »

Le chevalier : « On continue. »

Max : « Alors dis moi ce que c’est que cette roche ? »

Un drôle de rocher

Un drôle de rocher

Le chevalier : « Aucune idée. »

Max : « C’est pas une roche ça le ‘aucunidé’. »

Le chevalier : « Je n’y peux rien moi. »

Max : « Alors que quand c’est Léo ou petit Sam qui te demandent quelque chose tu expliques tout, tu racontes des histoires et quand c’est moi j’ai simplement droit à cette réponse… »

Le chevalier : « Désolé Maxou. »

Max : « Léo, tu sais toi ? »

Léo : « Pas plus que bonome… »

Max : « Alors on saura pas cette roche ? »

Le chevalier : « Ben non. »

Max : « D’accord. Nos lecteurs vont nous prendre pour des béotiens. »

Le chevalier : « C’est embêtant. »

Léo : « Euh… C’est pas comme si on avait des tonnes de lecteurs… »

Max : « C’est pas parce qu’on en a trois qu’il faut les négliger… »

Samuel : « On les néglige pas. Bonome, avance ! »

Le chevalier : « Oui petitours 🙂 »

Max : « On va là ? »

La Plage de la Fosse

Le chevalier : « Oui. Si tu n’es pas contrarié par le fait que je cavale sur des cailloux tout cassés. »

Max : « Tu vas être prudent ? »

Le chevalier : « Non. J’ai très envie de tomber et de me faire très mal. Je voudrais être tout cassé moi. »

Max : « Très drôle. »

Le chevalier : « Zutalor ! J’ai traversé la zone dangereuse sans tomber ! »

Max : « Vas-y, moque toi de moi… »

La Plage de la Fosse

Léo : « Il y a de nouveau des grès… »

Samuel : « On voit le Cap de mieux en mieux. »

Max : « Il y a des roches noires. Ce sont encore les dolérites ? »

Le chevalier : « Tu vas voir Léo 🙂 Voici donc notre prochain objectif… »

La prochaine étape

Max : « On y va bonome, on y va ! »

Le chevalier : « Je propose que nous remontions en haut de la dune pour avoir une vue globale sur la Plage de la Fosse. »

Max : « C’est toi le chef bonome. »

Yann : « C’est surtout toi qui cavales 🙂 »

Samuel : « Tringa megapus 🙂 »

Le chevalier : « C’est juste un petit détour. Le temps de remonter sur le chemin… Voilà ! »

La Plage de la Fosse

Max : « Alors ça, c’est la Plage de la Fosse ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Tu as une histoire sur cette plage ? »

Le chevalier : « Non. Je n’ai pas d’histoire sur tous les endroits où nous allons. »

Yann : « C’est bien dommage. »

Léo : « Toi aussi tu aimes les histoires ? »

Yann : « Oui. Beaucoup. Comme ça on connaît mieux les endroits où on va. Je sais pas comment dire… On se les approprie un peu. C’est comme si ils étaient à nous ces beaux endroits. »

Samuel : « Tout à fait d’accord avec toi cousin breton. Et on retient mieux. Sinon les souvenirs s’estompent et c’est bien dommage. »

Yann : « Oui. Là, on va se souvenir du petit avion en plastique et du koala des Roches Massé, les anatifes de la Pointe de la Guette… »

Max : « On peut revenir à la géologie s’il vous plaît ? »

Léo : « Oui Max. »

Max : « Parce que je sais pas si vous avez remarqué mais on est revenus aux grès. Pfff… »

Le chevalier : « Oui mais cette fois ce sont les grès de Fréhel. Jusque là nous n’avions observé que les grès d’Erquy. »

Léo : « Les grès de Fréhel reposent sur les grès d’Erquy ? »

Le chevalier : « Pas dans partie ouest du môle de Coëtmieux – Plévenon – La Latte. »

Samuel : « Le môle ? »

Le chevalier : « Je ne vous en ai pas encore parlé ? Il me semblait. Revoyons la carte géologique… »

Le môle de Coëtmieux – Plévenon – La Latte

Le chevalier : « Le point jaune montre Erquy. »

Max : « Alors il y a les Sables d’Or et l’Estuaire… Ensuite vers l’ouest, il y a ce qu’on explore depuis hier et puis au bout le Cap. »

Léo : « Si je dis pas des erreurs, les deux teintes de marron correspondent aux diorites et aux grès. »

Samuel : « C’est quoi à l’est ? »

Le chevalier : « Légendé k-o ? Ce sont les séries de la Heussaye. Je n’en parle pas pour le moment. »

Léo : « Et en turquoise ? »

Le chevalier : « Des amphibolites. »

Léo : « Tu en as déjà parlé ! Je me souviens. Ce serait des roches magmatiques basaltiques métamorphisées. »

Le chevalier : « Je dirais plutôt que ce sont des roches filoniennes doléritiques. »

Léo : « Bonome, c’est la même composition le basalte et la dolérite. C’est juste que l’un est microlithique alors que l’autre est microgrenue. »

Max : « Il est très en forme notre Léonou 🙂 Il reprend même bonome 🙂 »

Samuel : « Ça nous dit pas le môle ça. »

Le chevalier : « Un môle est une région ayant un comportement rigide. On voit bien sur la carte que le secteur est relativement uniforme et il est constitué de roches rigides. On parle parfois du Horst de Fréhel. »

Max : « Le horse ? Comme le cheval ? »

Le chevalier : « Le horst ! C’est… Un zone surélevée limitée par des failles normales. »

Max : « D’accord. Au départ Léo demandait si les grès de Fréhel reposaient sur les grès d’Erquy. »

Le chevalier : « A l’est du môle oui. A l’ouest ils reposent sur les diorites ou les gneiss dioritiques. »

Max : « Léo, as-tu ta réponse ? »

Léo : « Oui Max. Merci bonome. »

Le chevalier : « Je précise que la formation des grès de Fréhel, comme celle d’Erquy d’ailleurs, débute par un conglomérat. »

Max : « BEN VOILÀ ! C’EST ÇA ! »

Samuel : « Qu’est ce qu’il t’arrive cousin Max ? »

Max : « Les roches qui chiffonnent bonome dans l’Estuaire, vous vous en souvenez ? »

Léo : « Ben oui. »

Max : « Elles sont sur les grès d’Erquy ! »

Léo : « Oui encore. »

Max : « Et si c’était le conglomérat de base de la série de Fréhel ? »

Léo : « Bonne hypothèse. Tu en penses quoi bonome. »

Le chevalier : « Que c’est vraiment une bonne hypothèse Maxou. »

Samuel : « Ça va cousin breton ? »

Yann : « Je vous écoute. Mais je comprends pas toujours. »

Max : « Nous ferons un résumé ce soir si tu veux. »

Yann : « Je veux bien. Si je m’endors pas dès le retour. »

Léo : «:) Bon, on revient à nos grès d’ici. »

Les grès de Fréhel

Le chevalier : « Allons les voir… »

Max : « Après on va là-bas ? »

L’affleurement

Le chevalier : « Oui Max. Mais d’abord allons observer les grès de Fréhel. »

Une dalle de grès

Max : « On descend et on va voir ! »

Léo : « C’est parti pour la glissade. »

Yann : « Preums ! »

Samuel : « Deuze ! »

Max : « Quels gamins vous faites 🙂 »

Léo : « Viens Yann, on va sur les grès ! »

Yann : « Je viens 🙂 »

Yann et Léo sur les Grès de Fréhel

Max : « Bonome, il y a des fossiles dans les grès de Fréhel ? »

Le chevalier : « Non Max. Aucun fossile dans les Séries Rouges. Ces grès sont totalement azoïques. »

Max : « Zutalor ! On peut pas fossiler… »

Stratifications entrecroisées dans les Grès de Fréhel

Yann et Léo sur les Grès de Fréhel

Max : « Vous avez pas mis vos casques ? »

Léo : « On est pas sous une falaise ! »

Max : « Bonome, nos casques s’il te plaît. Petit Sam et moi on est sérieux. »

Samuel et Max

Léo : « D’accord. Bonome, le mien aussi s’il te plaît. »

Léo sur les Grès de Fréhel

Léo : « Il y a encore les stratifications entrecroisées… »

Samuel : « Ou en arrêtes de poisson… »

Yann : « C’est comme aux Sables-d’Or alors. »

Max : « Apparemment. La sédimentation qui a commencé avec les sables d’Erquy s’est arrêtée puis à repris avec le conglomérat et les sables de Fréhel. »

Samuel : « C’est quoi l’épaisseur des grès de Fréhel ? »

Le chevalier : « Il me semble avoir lu qu’il y a un premier niveau conglomératique d’un mètre, puis un second d’une dizaine de mètres avec des éléments plus grands puis 60 à 80 mètres de grès. »

Les Grès de Fréhel

Les Grès de Fréhel

Max : « Bon, ça suffit les grès. C’est quoi la suite ? »

Le chevalier : « Une pause pour profiter du paysage. »

Max : « Avec gratouillis ? »

Le chevalier : « Si vous voulez 🙂 »

Max : « Installe toi confortablement alors. »

Le chevalier : « C’est fait. »

Max : « Tu m’étonneras toujours. Tu es mal assis sur les rochers avec un bloc de grès comme dossier et tu te dis confortablement installé 🙂 »

Le chevalier : « Regarde la vue Maxou… »

La vue

Léo : « Je préfère être là plutôt quand dans un fauteuil confortable. »

Yann : « On est bien installés sur votre Tringa megapus 🙂 »

Max : « Il nous faudrait quand même des fauteuils. »

Le chevalier : « Je suppose que c’est moi qui les porterais. »

Max : « Tu as toujours un gros sacado toi. Ce sont pas trois fauteuils pour petizours qui t’alourdiraient ! Et puis ça te ferait du bien de faire un peu de sport. Tu aurais pas grossi ces derniers temps ? »

Léo : « Maaax ! »

Max (se tournant vers Léo) : « Tu voudrais pas un fauteuil toi ? »

Léo : « Si, mais pas sur le terrain. Je suis bien sur les genoux de bonome moi. »

Samuel : « Moi aussi. »

Le chevalier : « Merci mes petizours 🙂 »

Léo : « J’ai hâte de voir la suite. »

Samuel : « Tu as toujours hâte toi 🙂 »

Léo : « Tu as pas envie de savoir la suite ? »

Samuel : « J’ai vu les galets bleus presque noirs sur l’estran et la falaise. Je la connais la suite 🙂 »

Max : « Ah bon ? C’est quoi ? »

Samuel : « Un filon de dolérite dans les grès. »

Max : « C’est vrai bonome ? »

Le chevalier : « Petit Sam est très observateur. »

Yann : « Bravo petit cousin ! Bravo ! »

Max : « Et Yann a bien compris les habitudes de petit Sam 🙂 On va le voir ce filon ? »

Le chevalier : « Allons-y ! »

Max : « Attends quand même qu’on se poche ! Oulala ! On va pas y aller à pattes ! On est tout petits nous. »

Le chevalier : « Dépêchez-vous un peu. Tu traînes Max. Tu aurais pas un peu grossi ces derniers temps ? »

Samuel : « Et vlan cousin Max ! »

Max : « Pfff ! »

Léo : « Donc on va là… »

On va là 🙂

Léo : « C’est vrai qu’on voit les roches bleu-foncé. »

Max : « C’est un peu bizarre comme contact. »

L’affleurement

Samuel : « C’est pas bizarre ! C’est le filon qui est contre les grès. »

Max : « Et pourquoi on voit pas le filon en haut ? »

Léo : « Bonne question ça ! Bonome, tu sais toi ? »

Le chevalier : « Il s’est érodé plus rapidement que les grès. C’est ce que vous allez voir. »

Max : « D’accord. En attendant fais une foto de là où tu marches. »

Le chevalier : « Pour montrer à Princesse ? »

Max : « Oui bonome ! Il faut qu’elle sache tous les efforts que tu fais pour nous montrer la géologie. »

Le chevalier : « Je pensais que tu allais lui demander de me gronder avec comme motif quelque chose comme : mise en danger d’un grand chevalier. »

Max : « Un grand chevalier ? Tu en connais un toi ? »

Samuel : « Cousin breton, cousin Max aime bien polissonner mais il aime beaucoup son bonome. »

Yann : « J’avais bien compris petit cousin 🙂 »

Là où marche bonome.

Max : « Bon, tu fais attention à toi bonome. »

Le chevalier : « Non, je t’ai déjà dit que j’avais envie de tomber et de me faire mal. »

Max : « Tu es pas drôle. Cette ironie marche pas. »

Léo : « Ben voilà ! Là on le voit bien le filon de dolérite ! »

De bien beaux rochers

Yann : « Si j’ai bien compris les dolérites c’est quand il y a une distension. Ça crée des fractures et le magma remonte dedans. Mais il remonte pas jusqu’à la surface et ça donne le filon. »

Samuel : « Tu as bien compris cousin breton. »

Léo : « Ils sont tous orientés pareil je suppose ? »

Le chevalier : « Les filons de dolérite ? Oui Léo. N 160 à N 180 E. »

Léo : « Merci bonome. Je me souviens plus… Tu as dit quand ils se sont mis en place ? »

Max : « Ben oui Léo. Dévonien tardif ou Dinantien précoce. »

Léo : « Ah oui ! Zutalor ! J’avais oublié. Ils sont fini hercyniens ces filons. »

Yann : « Vu d’ici, il se remarque à peine ce filon. »

Vue générale du filon de dolérite

Max : « Je suppose qu’on va s’approcher. »

Le chevalier : « Oui Maxou. Nous allons l’observer de près. Regarde… »

Vue un peu plus rapprochée.

Max : « Je propose que les petizours descendent et terminent à pattes. »

Léo : « Bonne idée ! »

Samuel : « On descend ! »

Le filon de dolérite

Léo : « Ah oui… Effectivement c’est tout altéré et érodé… »

Max : « Yann, je te rappelle que l’altération c’est un ensemble de réactions chimiques alors que l’érosion c’est mécanique : la pluie, le vent, le gel… »

Yann : « Merci Maxou. »

Max : « Pourquoi ça fait des boules ? »

Le filon de dolérite

Le chevalier : « Lors de son refroidissement le magma se contracte. Il se forme ce qu’on appelle des fentes de retrait. Et puis la tectonique a fait apparaître des diaclases. »

Léo : « Des diaclases ce sont des cassures mais sans déplacement. »

Max : « Donc il y a des tas de fractures dans tous les sens. »

Léo : « Je comprends ! Ces fractures laissent passer l’eau qui altère la roche. La roche altérée s’érode plus facilement et ça débite des blocs qui s’arrondissent peu à peu. »

Le chevalier : « C’est ça. »

Max : « Yann, viens. On va grimper sur les dolérites pour les fotos. »

Yann : « Je grimpe pas haut comme toi moi ! »

Max : « Mais non ! On va pas très haut. C’est juste pour donner l’échelle. »

Yann : « D’accord. »

Le filon de dolérite

Yann et Max sur la dolérite

Léo : « Bonome, j’ai remarqué quelque chose juste derrière Yann et Max. Regarde… »

Yann et Max sur la dolérite

Léo : « La roche altérée fait comme des couches. »

Le chevalier : « On dit qu’il y a érosion en pelures d’oignon. »

Samuel : « C’est très imagé 🙂 »

Max : « Tiens, un lézard des murailles… »

Lézard des murailles (Podarcis muralis, Lacertidés)

Lézard des murailles (Podarcis muralis, Lacertidés)

Max : « Bonome, c’est possible d’avoir un lézard-gardien ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas Maxou. Peut-être… Pourquoi cette question ? »

Max : « Parce qu’on en voit partout. Ce sont peut-être eux qui veillent sur nous pendant ce séjour. »

Léo : « C’est vrai qu’on a pas vu de pipit aujourd’hui. »

Samuel : « Bonome, tu me fotoes ? »

Le chevalier : « Oui petit Sam. »

Samuel sur la dolérite

Léo : « Moi aussi alors ! »

Léo sur la dolérite

Léo : « Fotoe là aussi s’il te plaît. Venez voir les machins ! »

Max : « Hééé ! Tu vas pas t’y mettre toi aussi ! Cou-sins ! Pas Ma-chins ! »

Léo : « Oui machin Max 🙂 »

Samuel : « Qu’est ce qu’il y a cousin Léo ? »

Léo : « Regarde là petit Sam. »

Samuel : « Ah oui 🙂 »

La dolérite

Max : « Ce sont de fins filons de quartz qu’on voit en blanc ? »

Le chevalier : « Oui Max. Ils sont apparus dans les diaclases. »

Léo : « La silice qu’il y a dans les minéraux est libérée lors de l’altération mais comme elle est pas vraiment soluble, elle se redépose presque tout de suite sous forme de quartz. »

Samuel : « Et on voit bien les pelures d’oignon. »

Max : « Bon, on a vu le filon. Allons observer le contact avec les grès… Suivez-moi ! »

Léo : « Oui chef Max ! »

Le filon

Max : « On voit bien le contact. Les grès sont coupés net. »

Le filon

Le contact avec les grès

Léo : « Mais ils ont pas l’air d’avoir été beaucoup modifiés… Il y a pas de métamorphisme de contact à cause de la chaleur ? »

Le chevalier : « Je suppose que la température de fusion des grès est supérieure à la température du magma qui est remonté. »

Léo : « Mmmmm… »

Max : « Pourquoi tu mmmmmes Léo ? »

Léo : « Ils ont quand même un peu cuit les grès juste au contact du filon. Tu connais la température de fusion du quartz bonome ? »

Le chevalier : « Environ 1600°C mais elle dépend du polymorphe de la silice considéré. »

Léo : « Oui, sûrement. Mais c’est au-dessus de 1200°C… Le magma doléritique était pas à 1200°C. Surtout dans un filon aussi mince. D’accord. »

Max : « On a tout vu ? »

Le chevalier : « Non, il y a ça… »

Un drôle de minéral

Max : « Ça ? Ça veut dire que tu sais pas ce que c’est ! 🙂 »

Le chevalier : « Effectivement… Un minéral rouge obtenu par altération… »

Léo : « Tu sais pas ? »

Le chevalier : « Non Léo. »

Léo : « Tant pis. »

Samuel : « Et ça bonome ? »

Un lichen

Le chevalier : « C’est un lichen mon petitours. »

Max : « Tu connais l’espèce ? »

Le chevalier : « Non mon petitours. »

Max : « Tant pis. »

Léo : « Je crois qu’on a tout vu ce qui était au programme pour aujourd’hui… »

Samuel : « Ça veut dire qu’on va rentrer… »

Yann : « Zutalor ! »

Samuel : « Ça nous laissera un peu de temps pour faire la bagarre ! »

Max : « Aïe ! On va encore se faire ratatiner. »

Léo (à Yann) : « Petit Sam est très fort à la bagarre 🙂 »

Yann : « Vous jouez à la bagarre ? »

Max : « Yann, nous sommes des juvéniles ! »

Léo : « On y peut rien ! C’est comme ça dans la nature… Les juvéniles se chamaillent et font la bagarre 🙂 »

Yann : « Et bonome vous gronde pas ? »

Max : « Ben non. Même que des fois il joue avec nous et il fait exprès de perdre. »

Yann : « Je suis curieux de voir ça ! »

Max : « Alors on rentre bonomou ! »

Un cairn

Un cairn
La Plage de la Fosse

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