Je vous propose un petit diaporama en musique. Vous lancez d’abord la musique. Hésitez pas à mettre fort pour qu’elle vous englobe. C’est Kentizh Man Splann Ar Goulou-Deiz par le Bagad de Lann-Bihoué. C’est très beau. Puis vous cliquez sur la première image et vous lancez le diaporama. Il y a pas de légende. Rien à lire. Les images ont pas d’ordre. Normalement vous arriverez à la fin des images à la fin de la musique. Et moi j’essuierai les larmes des yeux de mon petit Léo.
Kenavo ar mor ha ken emberr. Ça c’est sur, ken emberr Breizh…
On est un peu tristes ce soir parce que les vacances sont terminées. Demain on rentre chez nous. Le conseil des petizours a pris une grande décision. On va kidnapper Yann. On le laisse plus tout seul en Bretagne. On l’embarque chez nous. On va le cacher dans notre pochette comme ça bonome le verra pas. Mais dites rien 🙂
Hier nous avons terminé l’itinéraire prévu alors aujourd’hui bonome a décidé de se mettre en quête d’un filon de microgranite à grenats quelques part. Un filon d’un mètre de large dans une falaise de 500 mètres… On a bien trouvé un filon mais on sait même pas si c’est le microgranite. On va devoir enquêter.
Après on a aperçu un groupe de zoisos. Bonome était pas très motivé pour faire la géologie sur les cailloux. Alors il est allé cavaler sur l’estran pour faire l’ornithologie. Et il a ploufé ses pieds…
Après ça bonome a décidé d’aller voir ailleurs. A la Pointe du Sehar. Comme ça, pour voir. La géologie avait l’air compliquée. On s’est juste promenés sur la pointe en admirant le paysage.
En rentrant, on a fait un arrêt imprévu à la Pointe du Dourven. Il y a encore du granite 🙂 On va étudier tout ça.
Voilà les penn sardin. C’est fini les vacances. Demain, après une longue chevauchée, on sera chez nous. Et on a pas vraiment envie d’y retourner… Léo veut devenir breton. Parfois bonome aussi…
Dès demain je recommence l’écriture des articles sur le Pays de Penthièvre et après j’attaque le Trégor ! Ça en fait du travail…
Max : « Salud penn sardin ! Ce matin nous nous sommes réveillés dès potron-minet mais il pleuvait. On a dû attendre l’éclaircie. Bonome en a eu assez et il a sauté dans ses chaussures malgré les quelques gouttes qui tombaient encore. Là, il peut pas vous parler. Il cuve. Il a picolé ! Bonome a picolé ! Vous vous rendez compte !!! D’abord, il est entré dans une taverne pour boire un café. Mais c’était pas ouvert. Bon la porte était ouverte mais pas l’établissement. Les gentils bretons l’ont invité à boire un verre de vin. Bonome qui boit du vin ! Pfff ! Et après, sur la route du retour, il a acheté du chouchen. Et il a picolé… »
Le chevalier : « Max, pour qui vas-tu me faire passer ? »
Max : « Pour un breton 🙂 »
Le chevalier : « Puis-je préciser que je n’ai pas ‘picolé’ ? J’ai bu un verre de chouchen. Pour me remettre de nos aventures sur l’Île Milliau. »
Max : « Tu précises si tu veux. Mais tu as picolé 🙂 Tu as été très efficace sur l’Île Milliau bonomou. Je suis fier de toi. Tout en petites foulées. Hop hop hop ! Le Kastell ! Hop ! Le gué et l’îlot de granite ! Hop ! La montée sur l’Île, la traversée, la descente sur l’estran. Hop hop ! Bravo bonomou. »
Le chevalier : « Ensuite ça a été pénible. Je n’ai jamais exploré un site aussi difficile d’accès. L’heure la plus longue de ma vie ! Il ne faut pas aller là. Jamais ! »
Max : « Ben, en plus, plus on s’approchait, plus il pleuvait. Tu as fotoé avec le petit appareil et c’est pas terrible. »
Le chevalier : « Et il a fallu revenir ! Encore sur l’estran rocheux… Il faut être fou dans sa tête pour marcher là. »
Max : « Ça justifie pas que tu te mettes à picoler ! Ça suffit maintenant ! »
Le chevalier : « Max, je bois du déca là. »
Max : « Ah oui 🙂 Bon, je peux montrer les fotos du jour ? »
Le chevalier : « Tu en as trouvé de présentables ? Tu es fort. »
Max : « C’est vrai qu’on a pas vu de beaux paysages aujourd’hui. Enfin, si. Mais sous le ciel gris et des gouttes. Mais c’est pas grave. Je montre ça aux penn sardin et au lit ! »
Le chevalier : « D’accord. »
Max : « Voilà ! C’est tout pour ce soir. On a réussi à faire tous les sites prévus. On sait pas encore ce qu’on va faire demain. Bonome y réfléchit encore. On verra bien. Je vous souhaite une bonne soirée et une bonnuit ! »
Note de Léo : Petit Sam a découvert de l’améthyste vous vous souvenez ? Le mot améthyste vient du grékancien ἀμέθυστος dont la base est le verbe μεθύω / methúô qui veut dire ‘être ivre’. Il y a un a- privatif devant. Ça vient de la couleur de la pierre qui évoque celle du vin coupé d’eau qui ne rend pas ivre. On a longtemps prêté à l’améthyste la propriété de protéger de l’ivresse. Je n’irais pas jusqu’à dire que bonome a voulu vérifier cette propriété mais un peu quand même 🙂 Il a pas picolé bonome. Il a juste bu un verre de chouchen.
Max : « Salud penn sardinn ! Salud c’est comme demat mais en moins cérémonieux. Quand on parle à des penn sardin on peut dire salud. Aujourd’hui je vais commencer par interroger notre cher bonome pour qu’il nous explique un peu le titre de l’article. Bonome, que s’est-il passé ce matin ? »
Le chevalier : « Ce matin ? J’ai écouté mes petizours au lieu de faire ce qui était prévu ! »
Max : « C’est très partial mais tu es libre de t’exprimer. »
Le chevalier : « C’est rien partial du tout ! J’ai ENCORE risqué ma vie pour vous faire plaisir. As-tu préparé une sélection de fotos ? »
Max : « Oui bonome. Tu veux les voir ? »
Le chevalier : « Oui, comme ça je vais pouvoir expliquer à tes lecteurs ! Alors… Commençons par cette vue générale. »
Le chevalier : « A droite c’est Le Kastell puis il y a un gué en deux parties puis l’Île Milliau. Il était prévu que nous traversions Le Kastell puis que nous traversions en partie l’île pour descendre directement sur le site à étudier. Là quelque part… »
Le chevalier : « Mais au lieu de cela, vous m’avez fait passer sur l’estran rocheux. Des centaines de mètres sur des cailloux tout cassés ! Ça a pris plus d’une heure ! Une heure de retard sur la marée ! Sans compter que… J’ai failli tomber dix fois ! Et je me suis fait mal à la main ! Montre un peu cet estran rocheux… «
Le chevalier : « Heureusement que j’ai été prudent ! Et que j’ai vérifié la marée ! »
Max : « On a à peine eu le temps d’observer le site ! Tu es passé en courant ! »
Le chevalier : « Oui ! En courant sur ces énormes cailloux pour me dépêcher de regagner le chemin sur l’île en escaladant la lande. »
Le chevalier : « J’ai ensuite dû traverser l’île en courant pour passer le gué avec de l’eau jusqu’aux chevilles ! A quelques minutes près et je devais traverser dans l’eau ! »
Max : « Tu t’en es bien tiré 🙂 Tu es plutôt en forme pour un bonome vieux de 15 milliards d’années 🙂 Hop hop en petites foulées avec le sacado ! Bravo bonome ! N’empêche qu’on a pu voir de belles choses. Comme ces ascidies… »
Max : « Ou des filons sinueux… »
Max : « Tu m’as même fotoé sur les quartzophyllades qui datent de je sais pas quand. »
Max : « Et tu as même pris le temps de t’arrêter, de ressortir l’appareil de ton sacado pour fotoer l’allée couverte. Tu m’impressionnes mon bonome. »
Le chevalier : « Je suis bête ! Mais qu’est ce que je peux être bête ! Je me laisse mener par le bout du nez par des petizours ! »
Max : « Du coup, ça a modifié nos plans. Ensuite, tu as décidé d’aller à la Pointe de Bihit. Là tu risquais plus rien de la marée. »
Le chevalier : « Je n’avais pas prévu un tel dénivelé. Après ma course de l’Île Milliau… »
Max : « Tu sais de quand datent les roches sur lesquelles tu m’as fotoé ? Tu penses que ce sont les orthogneiss granitiques de Trébeurden ? »
Le chevalier : « Ou les granites cataclastiques de la Pointe de Bihit… »
Max : « C’est pas le même âge. Les orthogneiss ont un tout petit peu plus de 2 milliards d’années. Ce sont les roches les plus vieilles de France… »
Le chevalier : « Nous étudierons cela. »
Max : « Et là où tu as mangé ton sandouich ? »
Le chevalier : « Je ne sais pas Maxou. Je suis fatigué. Je voudrais me reposer. »
MAx : « Ben oui. Parce que demain on y retourne ! »
Le chevalier : « QUOI ? »
Max : « Mais cette fois on t’embêtera pas pour passer par l’estran. Tu pourras tout cavaler sur le bon chemin. On y va vite fait pour voir le contact entre le granite et les quartzophyllades puis après tu te dépêches d’aller à Porz Mabo avant de filer au Toënno. »
Le chevalier : « C’est tout ? »
Max : « Ben… On aimerait bien retourner voir les granites de l’Île Grande. »
Le chevalier : « Bien sûr. Et c’est tout ? »
Max : « La Grève blanche pour quelques fotos complémentaires. Mais seulement si tu veux bien. »
Le chevalier : « Tu n’es pas raisonnable Max. »
Max : « On verra demain bonomou. Va te coucher. Je passerai te gratouiller le front et te faire ton bizou de bonnuit. Fais de beaux rêves bonome. Moi je montre quelques zoisos à mes lecteurs et dodo ! »
Grand beau temps aujourd’hui mais notre ami Le Vent avait décidé de souffler fort. De quoi faire s’envoler un petitours 🙂 Des pointes à plus 70 km par heure ! Oulala ! On est restés bien en sécurité dans les poches de bonome.
Au programme : géologie ! Mais vous vous en doutiez. Saviez-vous qu’il y a plusieurs granites dans le secteur ? On vous montre ça juste après vous avoir parlé de mélange de magma.
Pas beaucoup de paysages dans cet article. Ceux que nous avons vus étaient trop grandioses. Ils rentraient pas dans l’appareil 🙂
Inutile de vous dire que nous avons continué à explorer le massif de Ploumanac’h 🙂 Quels beaux paysages avons nous vus ! Cela nous a pas empêché de multiplier les observations géologiques comme des enclaves de socle dans les bordures du granite.
C’est tout pour ce soir. Le programme de demain est un peu chargé alors nous on file au lit !
Léo : « Ben oui. C’est embêtant ça. Tu vas pas pouvoir tout chevaucher pour nous montrer ton site. »
Le chevalier : « Voyons cela… Il ne neige pas beaucoup. Nous pouvons y aller. »
Léo : « Tu es sûr ? C’est pas trop dangereux ? »
Le chevalier : « Nous verrons bien. »
Max et Samuel rejoignent le chevalier et Léo…
Max : « Pfff… Ça fait des jours qu’il fait froid et maintenant il neige ! »
Samuel : « On va même pas pouvoir sortir aujourd’hui ! »
Léo : « Si ! Bonome veut bien tenter une sortie. »
Max : « Sous la neige ? »
Le chevalier : « Oui. »
Samuel : « Tu vas chevaucher sous la neige ? Et si il y a la tempête de neige on pourra plus rentrer ! »
Max : « On va tout glisser et on va se retrouver dans le fossé ! »
Le chevalier : « Il ne va rien nous arriver. Que ceux qui veulent sortir se préparent ! »
Léo : « Je suis prêt ! »
Samuel : « Laisse moi deux seconde ! Prêt ! »
Max : « Mouai… Je vais pas rester tout seul ici. Prêt aussi. »
Léo : « Quel enthousiasme… »
Max : « Je suis pas très rassuré de chevaucher sous la neige moi. »
Bon, ça glissait pas trop. Mais au premier site, la neige s’est transformée en pluie et ça, ça a pas plu à bonome. Je le cite : « La neige, je veux bien. Mais pas la pluie ! Surtout la grosse pluie comme ça ! »
Il faut dire que son site est déjà tout boueux puisqu’il est sur le bord d’un rivière. En fait c’est pas vraiment la rivière. C’est l’estuaire avec les marées. Mais ça change rien au fait que se soit tout boueux. Du coup, bonome a décidé d’aller ailleurs. Comme si il pleuvait pas quelques kilomètres plus loin. Mais il pleuvait vraiment trop alors on est rentrés. Mais c’est pas grave. Ça arrive de pas pouvoir inspecter un jour. Et puis comme ça on est retournés voir ces deux sites de l’Unité de Saint-Malo avec cousin Yann. On va vous raconter ça.
Plus tard, dans la cabane…
Léo : « Yann, tu es prêt ? »
Yann : « Oui. Je vous attends moi 🙂 »
Max : « Alors on y va ! Bonome, tu es prêt à affronter la boue ? »
Le chevalier : « Je m’y suis préparé psychologiquement. »
Léo : « Tu vas encore être tout crotté 🙂 Allez, on y va ! »
Après la chevauchée…
Max : « Tu vas voir Yann, c’est rigolo les Pierres Sonnantes. »
Yann : « Les Pierres Sonnantes ? Ce sont des pierres qui sonnent ? »
Léo : « Quand on le leur demande gentiment 🙂 »
Samuel : « On est déjà venus mais on est pas restés à cause qu’il pleuvait trop. »
Max : « Bonome, tu as pas montré la vue aérienne ! C’est une tradition maintenant la vue aérienne 🙂 »
Le chevalier : « La voici… »
Léo : « Les Pierres Sonnantes sont le long de l’estuaire de l’Arguenon. A cet endroit il y a l’influence de la marée. »
Max : « Tu peux agrandir ? Pour mettre dans le contexte…»
Samuel : «Encore une grande baie. Il y a en a beaucoup en Bretagne. »
dMax : « En face des Pierres Sonnantes il y a le château du Guildo mais bonome nous en a rien dit. »
Le chevalier : « Je ne le connais pas. Je sais juste qu’il est tout cassé. »
Yann : « Ça se voit qu’il est tout cassé 🙂 »
Léo : « Tu veux vraiment pas nous en parler bonome ? »
Le chevalier : « Je n’ai vraiment rien de particulier à en dire Léo. Il me semble que sa construction a débuté au 12 ou 13ème siècle. Ce premier château a été construit en remplacement d’une motte castrale. Ensuite, il a été reconstruit ou réaménagé à plusieurs reprises. Je n’ai aucune idée de qui l’a habité. »
Max : « Tu faiblis bonome. »
Le chevalier : « Max, sais-tu combien la France compte de châteaux ? »
Max : « Mmmmm… En gros, il y en avait un à chaque journée de marche. »
Yann : « Comment ça ? »
Max : « Je suis pas clair. Je reformule : les châteaux sont séparés par une journée de marche. Mais une belle journée où on fait que marcher. Ça fait environ trente kilomètres. A vue de truffe je dirais qu’il y en a beaucoup des châteaux en France 🙂 »
Le chevalier : « Environ 50 000 Max. »
Max : « J’étais pas loin 🙂 50 000 ça fait beaucoup 🙂 »
Le chevalier : « Et tu penses que je les connais tous ? »
Max : « Mais ! C’est ta faute aussi ! A chaque fois qu’on va quelque part tu connais et tu racontes des histoires ! »
Léo : « Tu nous as donné de mauvaises habitudes 🙂 »
Samuel : « On est trop gâtés. »
Max : « Ah non ! Non non ! Pas trop 🙂 »
Samuel : « Dis bonome, quand on est venus rapidement, tu nous as montré les Pierres Sonnantes mais pas les roches autour. On peut les voir ? »
Le chevalier : « Ah ça oui ! Vous pouvez les voir. Elles sont juste là. Allez y. »
Max : « Non. On descend pas. On sort pas de ta poche. On veut pas être tout boueux. »
Yann : « En plus on risquerait de s’enfoncer totalement dans la vase. »
Léo : « Déjà que toi tu t’enfonces les pieds jusqu’aux aisselles… »
Le chevalier : « Tu n’exagères pas un peu Léo ? »
Léo : « A peine 🙂 »
Max : « Approche toi de la paroi grand machin. »
Le chevalier : « JE SUIS PAS UN MACHIN ! »
Max : « Si 🙂 Un grand machin 🙂 »
Samuel : « Je suis ravi de vous voir de si bonne humeur mais j’aimerais voir les roches moi. »
Le chevalier : « Je redoute cet instant… Voici un premier aperçu. »
Max : « Ah oui… En effet… »
Léo : « Tu redoutes de devoir nous expliquer ? »
Yann : « On dirait une peinture abstraite. C’est très beau. On sent l’émotion que veut nous transmettre le peintre. C’est très 20ème siècle 🙂 »
Samuel : « Il y a une vraie recherche chromatique. Joli camaïeu de brun, de beige, de noir… C’est de qui ? »
Le chevalier : « De Tectonique 🙂 »
Max : « On attend tes explications grand machin. »
Le chevalier : « Oui oui oui… Je les attends aussi 🙂 »
Max : « Tu sais pas ? Tu sais pas le château. Tu sais pas les roches. TU SAIS RIEN DU TOUT EN VRAI ! Je veux un autre bonome. Un vrai. Avec des connaissances. Pas un béotien ! »
Léo : « Moi je garde celui-là. »
Samuel : « Ben oui ! On s’y est attachés. »
Léo : « En plus il est plus sous garantie et Princesse veut plus de lui. Qu’est-ce qu’il deviendrait sans nous ? »
Léo : « Max, si tu veux changer de bonome se sera sans nous. »
Le chevalier : « Et si je vous dis que c’est une migmatite. »
Léo : « Tu nous intéresses 🙂 »
Yann : « C’est quoi une migmatite ? »
Le chevalier : « Une anatexite qui a vraiment subi l’anataxie. »
Max : « Vous voulez vraiment ce bonome ? On lui demande une explication et il répond ça. Personne comprend ce qu’il dit. C’est même pas du breton ! »
Samuel : « C’est du géologien 🙂 »
Léo : « Maxou, c’est son style. Il commence par utiliser des mots que personne connaît et après il explique. Il est comme ça. Tu es pas encore habitué ? »
Le chevalier : « Vous connaissez déjà l’anatexie. C’est quand la roche commence à fondre. »
Léo : « MAIS OUI ! Avec la restite et le mobilisat ! »
Le chevalier : « Oui. Mais c’est un peu plus compliqué que cela. »
Samuel : « C’est pourtant ce que tu nous avais expliqué. »
Léo : « J’en suis témoin ! »
Le chevalier : « Parce que ça expliquait ce que nous observions. »
Léo : « Et là tu vas affiner 🙂 »
Le chevalier : « Oui. J’ai un petitours qui aime quand j’affine 🙂 »
Max : « Tu es pas fromager bonome. Alors arrête d’affiner et explique ! »
Léo : « Rhooo la saproblague ! »
Le chevalier : « Prenons une roche. »
Max : « Laquelle ? »
Le chevalier : « Un gneiss. Il y en a des tas dans le secteur. Ou alors un micaschiste. »
Max : « On prend un micaschiste. On lui fait quoi ? »
Le chevalier : « Soit vous la chauffez, soit vous diminuez la pression qui s’exerce dessus. Mais c’est mieux de chauffer. »
Max : « Alors on la chauffe. Je suppose qu’on chauffe fort. »
Le chevalier : « C’est mieux. »
Léo : « Je vois. Il y a des minéraux qui fondent. Les premiers à fondre sont ceux qui ont cristallisés en dernier. Ce sont les alcalins, comme les feldspaths. Et les autres, les ferro-magnésiens, restent solides. »
Samuel : « Et si ça fond beaucoup, il se forme un peu de magma. »
Max : « Et ensuite ça refroidit et ça recristallise. »
Le chevalier : « C’est presque ça 🙂 Il y a une partie de la roche qui n’a pas été affectée par la fusion. Elle donne le paléosome. La partie qui a fondu avant de recristalliser et le néosome. Il est lui même constitué du leucosome, le liquide recristallisé, et du mélanosome constitué des minéraux réfractaires. »
Yann : « C’est un peu compliqué. »
Samuel : « Te laisse pas impressionner par le vocabulaire cousin Yann. C’est assez simple en fait. Une partie fond et pas l’autre. »
Yann : « Dit comme ça c’est effectivement très simple 🙂 »
Max : « C’est bien beau tout ça bonome, mais là je vois pas tout ça. »
Le chevalier : « Parce que là, tout a fondu. »
Léo : « Tout ? »
Le chevalier : « Oui. Je ne vois pas d’enclaves. »
Max : « Alors tu as dit des choses compliquées pour rien ! »
Le chevalier : « Non Max. Ce n’est jamais inutile. Là, nous sommes en face d’une diatexite également appelée migmatite. Mais je ne sais pas ce que nous verrons ensuite. »
Samuel : « Des migmatites. Rholala ! »
Le chevalier : « On est pas loin du granite d’anatexie là… »
Max : « Avance un peu grand machin. C’est pas pareil plus loin. »
Le chevalier : « Ah oui 🙂 »
Le chevalier : « Là c’est différent. La fusion a donné naissance à de tout petits sills qui ont ensuite cristallisé. On ne dit pas des sills mais c’est pareil. Vous voyez de fines couches de minéraux néoformés. Ce sont des feldspaths. Entre ces fines couches, il y a les minéraux réfractaires. »
Samuel : « Donc là c’est pas une diatexite ou une migmatite. »
Le chevalier : « C’est plutôt une métatexite. »
Yann : « La roche d’avant a pas entièrement fondu. C’est ça ? »
Le chevalier : « C’est ça. »
Léo : « Tu peux expliquer ça bonome ? »
Le chevalier : « Pfff… Je redoutais vraiment d’avoir à vous expliquer ces roches. Pourquoi ai-je des petizours aussi curieux ? »
Léo : « Tu nous as bien élevés 🙂 »
Le chevalier : « Flatteur 🙂 Parfois il reste des enclaves qui n’ont pas fondu. »
Max : « C’est tout ? C’est ça ton explication ? »
Le chevalier : « Elle me suffit. »
Samuel : « On en sait assez. On ajoute les migmatites à la liste des roches de l’Unité de Saint-Malo. Il y a déjà les schistes. »
Yann : « Et les phtanites. »
Léo : « Oui Yann. Mais ça c’est plutôt des filons. »
Samuel : « Elles datent de quand ces roches ? »
Le chevalier : « Du briovérien. »
Max : « On arrive aux Pierres Sonnantes ! »
Samuel : « Observe bien cousin Yann. C’est toi qui va nous expliquer. »
Yann : « Moi ? »
Max : « Oui. C’est une interro. Décision du conseil des petizours 🙂 »
Yann : « Une interro ? Mais je débute moi ! »
Léo : « Tu connais déjà des tas de choses. Observe bien 🙂 »
Yann : « Il y a des blocs noirs… Ils viennent de la falaise. On voit d’où ils viennent. C’est tout marron. »
Max : « Regarde le sable. »
Yann : « Il y a du sable noir. »
Max : « Bonome, tu lui montres ? »
Le chevalier : « Je montre quoi ? »
Max : « Tu pourrais suivre un peu ! Le sable ! Avec l’aimant qu’il y a sur tes gants ! »
Le chevalier : « Ah oui 🙂 »
Yann : « Il y a des grains du sable qui restent attachés à l’aimant. Ils sont magnétiques. Ils contiennent beaucoup de fer. C’est pas une surprise. Les roches noires contiennent souvent beaucoup de fer. »
Le chevalier : « C’est de la magnétite (Fe3O4) et il y a également de l’ilménite (FeIITiO3. »
Yann : « On voit bien l’altération. Dans la falaise ça fait un cœur 🙂 »
Max : « Bonome va faire croire que c’est le sien, son cœur de pierre, qu’il a perdu ici il y a des centaines de millions d’années. Pas vrai bonome ? »
Le chevalier : « Je me disais bien qu’il traînait dans le coin 🙂 »
Yann : « Altération en pelures d’oignons qui donne des boules et un sable riche en fer. J’ai trouvé 🙂 »
Max : « Nous t’écoutons Yann. »
Yann : « C’est un filon. Ça se voit aux relations de ces roches noires avec les anatexites. Comme filons noirs, je connais les phtanites et les dolérites. Les phtanites sont très durs et ils ont souvent des veines blanches de quartz. En plus, ils sont en relief. Là, ça forme des boules. Et comme c’est riche en fer je dirais que c’est la dolérite. En conclusion nous pouvons dire que c’est un filon de dolérite. Encore un 🙂 »
Léo : « Petit Sam, qu’en penses-tu ? »
Samuel : « Bravo cousin Yann ! Bravo ! »
Max : « Tu as bien observé et ensuite tu as interprété pour finir par conclure. »
Léo : « Très bonne méthode. »
Samuel : « Cousin Yann, je suis fier de toi ! »
Yann : « C’est vous qui m’avez expliqué. »
Max : « Oui. Mais c’est toi qui t’es approprié les connaissances. Bravo 🙂 »
Yann : « Pourquoi ont les appelle les Pierres Sonnantes ? »
Max : « Prends un cailloux et tape sur un gros bloc. »
Yann : « Non. Je descends pas. Je veux pas être tout boueux. »
Max : « Bonome, tu peux le faire pour Yann ? »
Le chevalier : « Je peux. »
Note de Max : Bonome avait enregistré le son mais il a perdu son enregistrement. Ou alors il l’a supprimé. Qu’est ce qu’on peut faire avec un bonome comme ça ? Je vous le demande !
Max : « Tu entends ? »
Yann : « Ça fait sonner la pierre. »
Max : « D’après notre grand machin, c’est parce que ce filon est particulièrement riche en fer. Sinon, ça sonne pas pareil. »
Le chevalier : « Pause ? »
Léo : « Tu nous racontes une histoire ? »
Le chevalier : « Si vous voulez. »
Max : « On veut ! »
Le chevalier : « Alors pause. Restez dans ma poche. »
Samuel : « Bah oui ! On va pas se tout bouer 🙂 »
Le chevalier : « Savez-vous d’où viennent ces Pierres Sonnantes ? »
Léo : « Je suppose qu’il est inutile de dire qu’elle viennent de la remontée d’un magma basaltique dans des fractures en extension il y a environ 300 millions d’années. »
Le chevalier : « Ce n’est effectivement pas cette origine là dont je vais vous parler :)»
Max : « Raconte bonome ! »
Le chevalier : « Vous connaissez Gargantua. »
Samuel : « Le géant rabelaisien ? Ben oui ! On a vu le cailloux qu’il avait dans sa chaussure à l’Estuaire 🙂 »
Le chevalier : « J’ai oublié de vous montrer son petit doigt dans le parc du Château de la Roche Goyon… »
Max : « C’est pas possible ça ! Bonome ! Quand même ! Le doigt de Gargantua ! »
Le chevalier : « Ou son bâton… On ne sait pas trop… »
Léo : « Tu peux trouver une foto ? »
Max : « Ça c’est le doigt de Gargantua ? »
Le chevalier : « Selon la légende 🙂 »
Yann : « Pourquoi tu nous parles de Gargantua ? »
Le chevalier : « A cause des Pierres Sonnantes. Un jour Gargantua passa dans le coin. Il fût attiré par l’odeur des raies qui séchaient dans les bateaux amarrés dans l’Arguenon. Je pense que vous avez compris qu’il était un peu gourmand 🙂 Il prit donc ces bateaux et les vida dans sa bouche pour engloutir les raies. Au passage, il engloutit également les pierres qui lestaient les bateaux. Mais les raies étaient salées et lui donnèrent soif. Il se pencha alors pour boire l’eau de l’Arguenon. Il en bût tellement que l’estuaire en fut élargi. Après un tel repas, l’odeur des raies l’incommoda et il vomit les pierres. »
Max : « Mouai… Les pierres des bateaux… Bof. »
Yann : « Moi j’aime bien. Si on néglige que nous sommes assis sur des pierres vomies par un géant 🙂 »
Le chevalier : « Selon une autre légende, ces pierres indiqueraient l’entrée du trésor du diable. Mais il ne faut pas raconter cette légende. »
Max : « Oulala non ! On parle pas du diable ! »
Samuel : « Il y a d’autres sites liés à Gargantua ? »
Le chevalier : « Euh… Oui. J’hésite un peu à les citer. »
Yann : « Pourquoi ? »
Le chevalier : « Max va encore me gronder. »
Max : « Je te gronde quand je dois te gronder ! »
Le chevalier : « Il y a la dent de Gargantua à Saint-Suliac. »
Yann : « Il a perdu sa dent ? »
Le chevalier : « En mordant dans un rocher 🙂 »
Samuel : « Raconte bonome ! »
Le chevalier : « Un jour il rencontra une fée dont il tomba amoureux. Il eurent un enfant. Évidemment, Gargantua voulu le manger. »
Max : « Évidemment 🙂 »
Le chevalier : « Mais la fée était méfiante. Elle connaissait l’appétit du papa. Elle mit une pierre dans les langes à la plage du bébé pour le protéger. Gargantua mordit dans ce qu’il croyait être l’enfant mais y perdit une dent qu’il cracha par terre. De colère, il frappa le sol du pied ! Selon la légende, c’est à ce moment que la plaine de Mordreuc fut inondé. Lorsqu’il frappa du pied, deux graviers lui entrèrent dans la chaussure. Il s’en débarrassa plus tard. Ce sont les Rochers de Cancale et de Bizeux. »
Samuel : « Bravo bonome ! Bravo ! »
Yann : « Je crois que petit Sam apprécie tes histoire bonome 🙂 »
Samuel : « Tu en as d’autres ? »
Le chevalier : « Le Rocher de Galimoneux à Erquy est aussi associé à Gargantua mais je ne sais pas pourquoi… »
Max : « A Erquy ? On est allés à Erquy et tu nous l’a pas montré ! Pfff ! Tu es un piètre guide mon bonome. »
Yann : « Je suis pas d’accord du tout moi ! »
Samuel : « Moi non plus ! »
Léo : « Maxou, tu es pas gentil. »
Max : « Léo, si on le laisse faire, dans quelques années nos inspections vont se limiter aux tavernes de France et de Navarre pour déguster du mauvais café ! »
Samuel : « Je crois pas moi. »
Yann : « Il est vraiment tout cassé ce château… »
Max : « Quand on est venus, il était dans le brouillard. Tu as les fotos bonome ? »
Le chevalier : « Elle est dans une taverne de France ou de Navarre… »
Max : « Je t’ai vexé ? Je suis désolé mon bonome. Je te demande de m’excuser. Désolé pardon je le ferai plus. »
Le chevalier : « La voilà ta foto ! »
Max : « Et les fotos de la neige et la glace ? Tu veux bien les montrer ? »
Le chevalier : « Je veux bien. »
Max : « On fait quoi maintenant ? »
Le chevalier : « Je vais avancer un peu le long de l’Arguenon. »
Max : « Tu vas avancer sur des rochers couverts d’algues et de boue ? »
Le chevalier : « Un peu. J’ai envie d’aller m’asseoir plus loin, dans la partie sauvage de l’estuaire. »
Léo : « Tu redeviens pas sauvage ! »
Samuel : « Je veux pas vivre dans un estuaire rempli de boue ! »
Le chevalier : « Je ne vais pas redevenir sauvage 🙂 J’espère profiter de la nature et peut-être rencontrer quelques oiseaux. »
Max : « D’accord pour les zoisos 🙂 »
Yann : « Il y a déjà un tadorne de Belon. »
Léo : « Ils aiment bien les estuaires. On devrait en voir d’autres. »
Le chevalier : « Bien… Inutile d’insister. Nous n’irons pas plus loin. Vous descendez ? »
Max : « Tu veux bien nous poser sur des algues pas boueuses s’il te plaît ? »
Le chevalier : « Je veux bien. Installez-vous le mieux possible. »
Max : « Ah oui. Alors toi tu t’installes par terre derrière un rocher. »
Le chevalier : « Oui. »
Léo : « Chut ! Il y a des zoisos ! »
Max : « Une mouette qui rigole et un courlis… »
Yann : « Plus loin dans l’estuaire il y a des huîtriers-pies. »
Léo : « C’est trop loin. Je préfère observer en face. On voit pas sur les fotos mais c’est plus en hauteur. »
Samuel : « C’est la berge vaseuse. Les huîtriers sont dans le cours de l’Arguenon à marée haute. »
Max : « On observe la berge. »
Max : « Encore des mouettes qui rigolent… On voit les rochers couverts d’algues au fond. »
Léo : « Pas trop difficile de fotoer en mode rasant bonome ? »
Le chevalier : « La mise au point n’est pas facile. »
Yann : « C’est qui ce zoiso ? »
Léo : « On dirait bien un pluvier. C’est un argenté ? »
Max : « Pas facile de bien voir sa couleur à cette distance. »
Léo : « Ce sont bien des pluviers argentés. »
Samuel : « J’adore le flou sur les fotos. On voit quand même que les pluviers sont en hauteur et il y a la pente derrière. »
Yann : « C’est étrange comme milieu. C’est de la vase partout mais il y a des tas de milieux différents. »
Max : « Oui. Bien plus haut, en amont, il y a le fleuve et le chloc. Puis le fleuve s’élargit de plus en plus. Son cours est enfoncé et il y a encore le chloc sur les côtés. »
Le chevalier : « Le schorre Max. »
Léo : « Puis l’estuaire s’élargit encore… »
Le chevalier : « Encore quelques fotos des pluviers… »
Samuel : « Qu’est ce que tu regardes cousin Yann ? »
Yann : « Là-bas… On dirait des îles. »
Le chevalier : « Ce sont des îles. Les Hébibens, près la Pointe du Chevet. C’est notre prochain arrêt. »
Max : « On est y allés rapidement mais il pleuvait vraiment trop. »
Max : « Bonjour mon bonome. Tu te caféines déjà ? »
Le chevalier : « Bonjour mon petitours… »
Max : « ‘Mon petitours’ ? Oulala ! Tu es pas réveillé toi. C’est moi ! Max ! »
Le chevalier : « Je sais Max. N’es-tu pas mon petitours ? »
Max : « Ah bah si ! Mais j’ai pas l’habitude que tu m’appelles comme ça 🙂 C’est plutôt l’appellation de petit Sam ça. »
Le chevalier : « Tous mes petizours c’est mon petitours 🙂 »
Max : « Et tous tes petizours c’est ton préféré 🙂 Tu es prêt pour ton site du môle de La Latte ? »
Le chevalier : « Je me suis trompé. Mon site n’est pas sur le môle de Coëtmieux – Plévenon – La Latte. Il est déjà sur l’Unité de Saint-Malo. »
Max : « Toi ? Tu t’es trompé ? Rholala ! LÉO ! SAM ! YANN ! VENEZ VITE ! »
Samuel : « On arrive ! »
Léo : « On est là ! »
Yann : « Que se passe t-il ? »
Max : « Une première mondiale ! Un événement incroyable ! J’en suis tout retourné ! Bonome, peux-tu répéter ce que tu viens de me dire s’il te plaît ? »
Le chevalier : « 🙂 Je me suis trompé. Le site que je veux vous présenter aujourd’hui n’est pas sur le môle mais sur l’Unité de Saint-Malo. »
Max : « Vous avez entendu ? »
Yann : « Je vois pas bien la première mondiale moi… »
Léo : « Je vois 🙂 »
Samuel : « Moi aussi 🙂 »
Max : « Yann, c’est la première fois que bonome se trompe. »
Léo : « De mémoire de trilobite ça s’est jamais produit. »
Yann : « C’est quoi des trilobites ? »
Samuel : « Des fossiles marins de l’ère primaire. C’est avec eux que bonome a appris à nager. »
Léo : « Dans la petite mer épicontinentale qui recouvrait Armorica. »
Max : « Personne sur terre avait jamais entendu cette phrase dans la bouche de superbonome : ‘Je me suis trompé’. »
Samuel : « Les fossiles des trilobites ont dû se retourner dans leur gangue 🙂 »
Le chevalier : « Vous allez arrêter de vous moquer de moi ? »
Max : « On se moque pas bonome. »
Léo : « C’est juste que tu t’étais jamais trompé. »
Samuel : « Je m’en souviendrais 🙂 »
Le chevalier : « Si vous ne cessez pas je retourne me coucher ! »
Max : « Ah non ! Qu’il soit là ou là-bas on veut voir ton site ! »
Le chevalier : « Pas aujourd’hui. Il y en a un autre avant. Je propose que nous allions l’étudier. »
Léo : « C’est toi le chef, chef 🙂 »
Max : « Tu nous montres sur une vue aérienne ? »
Le chevalier : « Si vous voulez… »
Samuel : « C’est le môle en haut ? »
Le chevalier : « Oui petit Sam. »
Yann : « Rholala ! C’est une grande baie ça ! »
Le chevalier : « La baie de la Fresnaye 🙂 »
Max : « On va en faire le tour ? »
Le chevalier : « Impossible. »
Léo : « Je crois savoir pourquoi. C’est l’estran vaseux et il est bordé de falaises. C’est pas possible de marcher sur l’estran vaseux. Sinon bonome va être tout boueux. »
Max : « Et on l’appellera le glébeux 🙂 »
Samuel : « Ben non ! C’est l’appellation d’Adam ça ! Il est bien trop jeune Adam ! »
Yann : « Vous êtes pas gentils avec votre bonome ! »
Max : « On rigoooole ! »
Le chevalier : « Je m’y suis habitué Yann 🙂 Bon, êtes-vous d’accord pour commencer à inspecter l’Unité de Saint-Malo ? »
Max : « Bonome, on est géologues nous ! Bien sûr qu’on veut inspecter l’Unité de Saint-Malo ! »
Samuel : « On veux savoir l’Unité de Saint-Malo ! »
Léo : « Ça va être compliqué ? »
Le chevalier : « Un peu. »
Léo : « J’ai hâte d’y être alors 🙂 »
Max : « On met les sacados et c’est parti ! »
Après la chevauchée…
Max : « C’était pas très loin. »
Le chevalier : « Pas envie de chevaucher aujourd’hui… »
Yann : « Elle a vraiment l’air grande cette baie. »
Le chevalier : « Elle est gigantesque. »
Yann : « Ce serait pas le chloc là ? »
Max : « Ah ! Tu vois bonome ! C’est un chloc ! Et il doit y avoir la chlic aussi ! »
Le chevalier : « La slikke et le schorre ! »
Max : « Ben oui ! La chlic et le chloc ! C’est bien ça. »
Léo : « On voit mieux là. »
Max : « On étudiera la chlic et le chloc un jour ? »
Le chevalier : « Il faut cavaler dans la boue Max. »
Max : « Depuis quand ça te rebute ? Tu es toujours tout boueux quand on rentre de nos inspections. »
Le chevalier : « Pas toujours. Et ce n’est pas pareil. Dans le schorre, on peut s’enfoncer jusqu’au-dessus des chevilles. Et dans la slikke on s’enfonce parfois jusqu’à mi-cuisses. C’est trop dangereux. Tiens, voilà LE rocher. »
Max : « Tu le connais ? C’est un ami à toi ? »
Le chevalier : « Oui. J’étais à l’école avec lui 🙂 Ce rocher est le tour premier pointement de l’Unité de Saint-Malo. »
Samuel : « L’Unité de Saint-Malo commence ici ? »
Le chevalier : « Oui petit Sam. »
Léo : « C’est émouvant. »
Max : « Mon petit bonome, peux-tu nous dire ce qui sépare l’Unité de Saint Malo de l’autre unité que nous avons déjà inspectée ? »
Le chevalier : « Je peux. C’est l’Unité de Saint-Brieuc. Entre les deux il y a une gigantesque zone de cisaillement appelée Zone de Cisaillement de Belle Isle en Terre – La Fresnaye. Elle se prolonge en s’incurvant jusqu’au sud de Guingamp. Il me semble qu’il y a un chevauchement par là. »
Yann : « C’est quoi un cisaillement ? »
Max : « C’est quand deux blocs glissent l’un contre l’autre. Ça coulisse. »
Léo : « Et ça frotte. Il faudra nous montrer des cartes plus tard. Ou plutôt des schémas structuraux. »
Max : « Tu pourras faire ça bonome ? »
Le chevalier : « Oui mais plus tard. »
Max : « D’accord. On avance ? »
Le chevalier : « On avance 🙂 »
Léo : « On arrive aux falaises 🙂 »
Yann : « Je suppose que tu as hâte d’y être 🙂 »
Léo : « Oh oui ! »
Le chevalier : « Nous pouvons déjà étudier les blocs qui se trouvent au sol. Commençons par celui-là. »
Max : « Ah oui. Quel bôôô rocher ! Oulala ! »
Samuel : « D’accord avec cousin Max 🙂 »
Yann : « J’ajouterais qu’il est noir et blanc. »
Léo : « C’est bien observé Yann 🙂 »
Yann : « Je sais 🙂 »
Max : « C’est quoi ça bonome ? »
Le chevalier : « Oubliez les veines blanches. C’est un rocher dur, noir… Il est riche en quartz ce qui explique sa dureté… »
Léo : « Et il est également riche en matière organique ! Je sais ! Je sais ! C’est un phtanite ! »
Max : « Il a bon ? »
Léo : « Il a bon 🙂 »
Yann (à Samuel et Léo) : « Sa bonomisation est bien avancée 🙂 »
Max : « J’allais le dire. »
Samuel : « Le phtanite c’est comme au Rocher Sainte-Véronique de Brétignolle en Vendée. »
Max : « La roche est noire parce qu’elle riche en matière organique. C’est pas très vieux alors. »
Yann : « Pourquoi dis-tu ça Max ? »
Max : « Ben parce que la matière organique vient des êtres vivants et les êtres vivants deviennent abondants il y a 540 millions d’années pendant l’explosion cambrienne du tout début du Phanérozoïque. J’en déduis que ces roches ont au maximum 540 millions d’années. C’est pas très vieux. »
Yann : « 540 millions d’années c’est pas très vieux ? Je suis pas d’accord moi. »
Le chevalier : « Surtout que ces phtanites sont plus vieilles que ça. »
Max : « Et elle viendrait d’où la matière organique ? »
Le chevalier : « Max, tu es étourdi. Tu ne te concentres pas assez. La réponse est dans ce que tu as dit à Yann. »
Samuel : « Cousin Max, tu as dit toi même que les êtres vivants deviennent abondants il y a 540 millions d’années. Ça implique qu’ils existaient déjà avant ! »
Léo : « Tu oublies que la Vie est apparue il y a environ 3,8 milliards d’années ! »
Max : « Oui mais jusqu’à 540 millions d’années ce sont surtout des unicellulaires ! »
Le chevalier : « C’est suffisant Max. »
Max : « Alors les quartzites auraient été enrichies en matière organique grâce à des unicellulaires ? »
Le chevalier : « Oui Maxou. Des cyanobactéries ou algues bleues. »
Max : « Et elles ont quel âge ces phtanites ? »
Le chevalier : « Elles sont d’âge briovérien supérieur (-590 Ma à 540 Ma). Il me semble qu’elles sont datées de 550 à 530 millions d’années. »
Max : « Oui ben c’est quand même pas très vieux. »
Yann : « Pas très vieux… Environ 540 millions d’années et tu dis que c’est pas très vieux… »
Max : « Yann, je te rappelle que la Terre a 4,5 milliards d’années ! »
Léo : « Il y a des roches de plus de 2 milliards d’années par endroits. »
Yann : « Mais quand même ! »
Samuel : « Cousin Léo et cousin Max aimeraient bien voir des roches plus vieilles 🙂 »
Max : « Celles qui ont connu bonome dans ses jeunes années 🙂 Là il y a des schistes ! Je descends faire l’échelle. »
Samuel : « Il y a alternance de fines couches marron et noires. On peut remonter au protolithes sans trop de difficultés. »
Yann : « Les prototypes ? Il y a des prototypes des roches ? »
Samuel : « Des protolithes cousin breton 🙂 Le schiste se forme pas comme ça tout de suite. C’est une roche métamorphique. Le protolithe c’est la roche d’origine, d’avant que la température et la pression aient transformé la roche à l’état solide. »
Yann : « Je comprends. Je connaissais pas ce mot. Merci petit Sam. »
Samuel : « Tu comprends tout cousin breton 🙂 C’est facile de t’expliquer. Je reviens au protolithe de ce schistes. Si je dis pas des erreurs ce sont encore des argiles et des sables. »
Léo : « Des sables fins alors. »
Max : « Donc, au départ, ce sont des roches sédimentaires détritiques terrigènes. »
Le chevalier : « Vous vous entendez ? »
Max : « On est pas sourds bonome ! Bien sûr qu’on s’entend. Même qu’on s’entend bien tous les quatre 🙂 »
Le chevalier : « Parfois trop bien 🙂 Protolithe, roches détritiques terrigènes, schistes, métamorphisme… Vous utilisez des mots compliqués que personne connaît à part vous pour faire croire que vous êtes intelligents et cultivés. VOUS POUVEZ PAS FAIRE SIMPLE ?! »
Léo : « Ça me rappelle quelqu’un 🙂 »
Max : « Les cousins, un constat s’impose. Nous sommes en voie de bonomisation très avancée. »
Samuel : « Ça me dérange pas moi. »
Léo : « C’est plutôt agréable. »
Yann : « Vous êtes des petizours fort savants. »
Max : « Je dirais plutôt qu’on est plus totalement béotiens. Mais on a des tas de choses à apprendre. »
Samuel : « Là, il y a encore des phtanites… »
Léo : « Il y en a beaucoup ici bonome ? »
Le chevalier : « Quelques filons. »
Max : « Tu sais expliquer ça ? »
Le chevalier : « Pas vraiment. Essayons de comprendre. Les phtanites sont des microquartzites contenant du carbone sous forme de charbon. Ils résultent de la précipitation de la silice en milieu réducteur. »
Max : « Ce sont pas des grains de sables ? »
Le chevalier : « Non, il ne me semble pas. »
Léo : « Mais pourquoi elle précipite la silice ? Elle aime pas précipiter normalement. »
Le chevalier : « Elle n’aime pas se solubiliser Léo. Ce n’est pas très surprenant qu’elle précipite. »
Léo : « Zutalor ! J’ai dit une erreur… »
Samuel : « Ça arrive de dire des erreurs cousin Léo. »
Max : « Donc, il y a de la silice dans l’eau et elle précipite en se mélangeant à des cyanobactéries qui se décomposent pas vraiment ce qui donne du carbone. »
Léo : « Si elles se décomposent pas c’est parce qu’il y a pas assez de dioxygène. Le milieu est réducteur. C’est cohérent tout ça. »
Le chevalier : « Oui mais ça n’explique pas pourquoi ça ne donne que des filons… »
Max : « Il y avait peut-être des petits reliefs sous l’eau, ou à la surface quand le niveau était bas. L’eau s’est accumulée, les unicellulaires aussi et pour je sais pas pourquoi il y avait pas de dioxygène alors ça a phtanité. »
Le chevalier : « Peut-être… »
Samuel : « Là, il y a des veines de quartz dans le phtanite. »
Le chevalier : « Bien vu petit Sam. »
Max : « Bien vu, bien vu… Il y en a plein des veines de quartz ! C’est tout veiné ! »
Le chevalier : « Il n’en reste pas moins que notre petit Sam l’a signalé. »
Max : « Tout à l’heure tu nous as dis de pas en tenir compte ! »
Le chevalier : « Pour identifier la roche ! Ensuite il faut en tenir compte. Surtout que là, leur forme indique qu’elles se sont formées lors d’un cisaillement. »
Léo : « On dirait des fentes en échelons mais pas très belles. »
Le chevalier : « Exact Léo. C’est pour cela que je parle d’un cisaillement. »
Yann : « Si je me souviens bien de ce que tu as dit, il y a un grand cisaillement qui passe dans la baie. Ces veines seraient apparues lors de ce cisaillement ? »
Le chevalier : « Difficile à dire mais c’est probable. »
Max : « Et ça ? C’est quoi ça ? »
Le chevalier : « Aucune idée. Un grès à grains très fins avec du je sais pas quoi dedans. »
Léo : « Ça nous aide pas ça. »
Samuel : « Non, mais on sait quand même que cette partie de l’Unité de Saint-Malo est d’origine sédimentaire et que c’est métamorphisé. »
Max : « Contrairement aux Séries Rouges. »
Yann : « Il y a beaucoup de schistes ici. »
Le chevalier : « Oui Yann. C’est la roche principale de cette partie de l’Unité de Saint-Malo. »
Max : « Bonome, serait-ce pas le moment de nous montrer de belles cartes géologiques ? »
Le chevalier : « Si 🙂 Essayons-nous. Voici une vue un peu générale qui permettra de comprendre le contexte. »
Léo : « En marron c’est le mole. On a tout vu ! »
Max : « Ben non Léo. On a pas vu le turquoise delta. »
Léo : « C’est vrai ça ! Zutalor ! »
Le chevalier : « Ce sont des amphibolites. »
Samuel : « Dans les Alpes elles venaient du métamorphisme de basaltes. Ici aussi ? »
Le chevalier : « Non, ce sont plutôt des filons doléritiques métamorphisés. »
Léo : « Ils sont datés ces filons ? »
Le chevalier : « Pas à ma connaissance. Je suis bête moi ! Il y a deux types d’amphibolites ! Celles dont je viens de parler et celles qui viennent du métamorphisme de séries volcanosédimentaires. »
Max : « Ben oui ! Tu nous en avais déjà parlé ! Ces amphibolites sont dans les diorites et par dessus tout ça il y a les Séries Rouges. Mais ça on connaît déjà. »
Yann : « On est où nous ? »
Le chevalier : « En bas, au centre, sur le bleu du secteur de Pléboulle. »
Yann : « Oui, c’est ça. On est tout au fond de la baie de la Fresnaye. »
Samuel : « Je suppose qu’en bleu ce sont des schistes. Les schistes séricito-chloriteux à niveaux phtanitiques. »
Léo : « Tu peux zoomer la carte s’il te plaît ? »
Léo : « Merci bonomou 🙂 A droite c’est donc l’Unité de Saint-Malo… »
Le chevalier : « Avec des schistes et des gneiss parcourus de filons de diorites quartziques et de dolérites. »
Max : « C’est tout d’origine sédimentaire et fortement métamorphisé. C’est daté tout ça ? »
Le chevalier : « Fin du briovérien. Les gneiss et migmatites de l’unité ont été datés de 540 millions d’années. »
Léo : « C’est vraiment la fin du briovérien alors. On est presque déjà au Cambrien. »
Yann : « Je suppose que Maxou va dire que c’est pas très vieux 🙂 »
Max : « 🙂 »
Yann : « Il est beau ce rocher… »
Max : « La beauté dans les yeux Yann 🙂 »
Samuel : « Si on continue la pause je descend me dégourdir les pattes. »
Max : « Bonne idée ! On descend. »
Samuel : « Bonome, tu veux bien me fotoer sur les phtanites ? »
Le chevalier : « Je veux bien. »
Yann : « Je comprends rien du tout à cette falaise… »
Max : « On s’en fiche c’est la pause 🙂 »
Léo : « Au sol ce sont les phtanites tout cassées. Et puis dans la falaise ce sont les schistes altérés. »
Samuel : « et là, c’est le beau rocher. »
Max : « D’autres questions ? »
Yann : « Non. Je sais tout maintenant 🙂 »
Max : « Là, c’est le gigantesque estran vaseux de la baie de la Fresnaye. C’est impressionnant tout cette vase. »
Samuel : « Ça va donner des argilites. Bonome, il y a pas un autre mot ? »
Le chevalier : « On parle parfois de shales. »
Léo : « Et si il y a le métamorphisme ça deviendra des schistes. »
Max : « Vous imaginez qu’il y ait une gigantesque compression latérale. Toute la baie sera crabouillée. La vase donnerait des schistes tout pliés qui formeraient qu’une fine formation. »
Léo : « Elle ferait que quelques mètres de larges. »
Max : « Et l’Unité de Saint-Malo serait encore pire métamorphisée. »
Léo : « Moi je vais m’asseoir sur les phtanites. »
Max : « Vous voulez jouer à chat ? »
Samuel : « Moi non. Bonome, on va encore tout cavaler ? »
Le chevalier : « Je pense que nous avons vu l’essentiel et ce n’est pas vraiment possible d’aller plus loin. »
Samuel : « Il y a un autre site de prévu aujourd’hui ? »
Le chevalier : « Pourquoi cette question ? »
Samuel : « Si on retournait au Cap Fréhel pour voir des zoisos ? »
Le chevalier : « Alors c’est voté ! On fait le retour et direction Le Cap ! »
Max : « Petizours, c’est le moment de se pocher ! »
Yann : « On grimpe ! »
Léo : « C’est parti bonome ! »
Yann : « Je me souviens pas être passé par là… »
Max : « Ben si. Bonome avait dû grimper sur la pointe pour pas ploufer ses pieds. »
Samuel : « Tu devais être dans ta tête à ce moment là cousin Yann. »
Léo : « Oh ! J’avais pas vu ça à l’aller ! »
Max : « On s’approche ? »
Le chevalier : « Si tu veux Max. »
Léo : « C’est marron. Il y a une altération en boule… »
Samuel : « C’est un filon ça. »
Max : « Il y a des filon de dolérite ici ? »
Le chevalier : « Rien vu de tel sur la carte. »
Max : « Oui mais ça pourrait être un tout petit filon. »
Léo : « Ou alors c’est un niveau riche en fer. Le marron c’est de l’oxyde de fer. »
Le chevalier : « Dans le secteur les dolérites sont très riches en fer. Je vous montrerai ça demain. »
Max : « Bien… Alors on sait pas bien ce qu’il y a en face de nous. »
Samuel : « Hypothésons que c’est un filon de dolérite. »
Max : « Mouai… Ça fait pas sérieux de pas savoir. »
Yann : « Vous pouvez pas tout savoir Maxou. »
Samuel : « Tu as raison cousin Yann. Et puis c’est bien aussi de faire des hypothèses. »
Max : « Ben voilà ! Tu fais encore l’escalade sur des rochers couverts d’algues ! Pfff !!! »
Le chevalier : « Je suis passé sans dommages 🙂 »
Yann : « C’est encore un filon ça ? »
Le chevalier : « Je ne pense pas. C’est plutôt un niveau dont le protolithe était un sable très fin. »
Max : « C’est un peu compliqué ici. Je comprends pas toujours les relations entre les différentes couches. »
Léo : « Là c’est compliqué par la présence de la mer aux marées hautes. Il y a l’altération et puis c’est couvert d’algues. C’est pas facile. »
Samuel : « C’est comme ça la géologie. On peut pas toujours comprendre. »
Yann : « Vous connaissez ces gros canards ? »
Max : « Des gros canards ! Ah oui ! »
Max : « Ce sont des tadornes de Belon Yann. »
Samuel : « Tadorna tadorna, Anatidés)
Léo : « Ils aiment bien les grands estrans vaseux. »
Max : « Rholala ! C’est tout plissé là ! »
Léo : « Ben, si j’ai bien compris, ces roches ont subi deux orogenèses : la cadomienne et l’hercynienne. C’est un peu normal que se soit tout plissé. »
Samuel : « Tu peux remontrer les cartes s’il te plaît ? »
Le chevalier : « Laquelle mon petitours ? »
Samuel : « Je voudrais voir l’Unité de Saint-Malo s’il te plaît. »
Le chevalier : « D’accord. Voilà… »
Samuel : « Oui… Je vois. »
Max : « Tu vois quoi petit cousin ? »
Samuel : « Les pointillés à gauche c’est le Cisaillement de Belle Ilse en Terre – La Fresnaye. On le sait déjà. Sur l’Unité de Saint-Malo il y a des chevauchements. »
Yann : « Comment tu le vois ? »
Samuel : « Ce sont les traits qui ont des triangles. Les triangles sont sur le compartiment qui chevauche. »
Yann : « Alors il y a des chevauchements presque parallèles entre eux. Et c’est ce qui est à l’ouest qui chevauche ce qui est à l’est. »
Samuel : « Ça indique une compressions comme ça. Nord-Ouest-Sud-Est. »
Léo : « Moi je dirais que ça a poussé par le Sud-Est. »
Max : « On note tout ça. Encore une couche claire… »
Le chevalier : « Mes petizours, je vous propose de bien vous accrocher. J’ai envie de cavaler jusqu’à notre monture. »
Max : « Oui. La marée monte. J’ai pas envie de me noyer moi. »
Léo : « Même si la marée monte vite dans ce genre d’environnement, nous avons encore le temps. »
Samuel : « Je suis pressé de voir des zoisos. »
Yann : « Moi aussi. J’aime bien zoisoter avec vous à La Fauconnière. »
Max : « Ça donne un peu le vertige mais j’aime bien moi aussi 🙂 »
Max : « Aurais-tu le courage d’arpenter de tes longues pattes la grande plage de Ca-machin afin que nous puissions nous régaler de la vue des magnifiques zoisos que tu ne manquerais pas de nous dénicher ? »
Le chevalier : « J’ai 🙂 »
Max : « Merci mon bonome 🙂 »
Samuel : « Alors là tu me surprends cousin Max. Quelle courtoisie ! »
Max : « Je suis pas un rustre moi ! »
Léo : « Ça dépend quand 🙂 »
Max : « Toi le petitours à capuche ça suffit ! »
Yann : « Le petitours à capuche ? »
Samuel : « C’est comme cela que cousin Max appelle cousin Léo quand ils se chamaillent. »
Léo : « Je chamaille pas moi ! »
Samuel : « C’est parce que cousin Léo a un pull à capuche. Il peut se capucher 🙂 »
Le chevalier : « La Grande Plage de Caroual… »
Max : « Ah bah oui ! Là c’est une grande plage 🙂 »
Léo : « Il y a des falaises au bout. On va les inspecter ? »
Le chevalier : « Pas aujourd’hui Léo. »
Léo : « Je sais bien bonome 🙂 »
Max : « On dirait qu’il y a une petite île… »
Le chevalier : « Une île où on va à pieds 🙂 »
Max : « Encore une ?! Tu te spécialises en îles où on va à pieds 🙂 Elle est au programme elle aussi ? »
Le chevalier : « Oui. Mais j’ai un problème. »
Max : « Tu as un problème ? C’est problématique ça… Tu veux nous en parler ? »
Le chevalier : « Oui. Mon problème vous concerne. »
Max : « Alors on t’écoute bonome. »
Le chevalier : « Comment dire… Les falaises que vous voyez sont effectivement au programme de nos inspections. Jusqu’à la Baie d’Yffiniac. »
Léo : « La baie d’Yffiniac ? »
Le chevalier : « Une grande baie juste avant Saint-Brieuc. »
Max : « Et on va tout inspecter jusque là-bas ? »
Le chevalier : « Presque tout. »
Max : « Je vois pas bien le problème moi. »
Le chevalier : « Ben… C’est juste là. Il serait logique de continuer notre itinéraire par là. »
Léo : « C’est quoi le ‘mais’ bonome ? »
Le chevalier : « Depuis que nous sommes ici, nous inspectons le môle de Coëtmieux – Plévénon – La Latte. »
Max : « Effectivement. »
Le chevalier : « En avançant devant nous, nous attaquerions l’Unité de Saint-Brieuc. »
Max : « Je vois toujours de problème. »
Le chevalier : « J’aimerais vous emmener voir un site du môle mais il se trouve de l’autre côté, après La Pointe de La Latte. »
Max : « Je vois. Cela interromprait la continuité de notre excursion. »
Léo : « D’un autre côté, il y aurait une certaine logique à insérer cette sortie juste après. »
Samuel : « Je vois pas bien le problème moi. On va visiter ton site puis on reprend ici. »
Le chevalier : « Oui. Mais après ce fameux site, il y a une petite incursion prévue sur l’Unité de Saint-Malo. »
Léo : « Je suppose qu’elle est de l’autre côté cette unité… »
Max : « On va beaucoup l’inspecter ? »
Le chevalier : « Mmmm… La Baie de la Fresnaye, la Pointe de Saint-Jacut et les Ebihens. »
Max : « C’est tout ? »
Le chevalier : « Je pense. »
Max : « Alors pas de problème ! On fera une parenthèse vers l’ouest avant de revenir ici. On peut zoisoter maintenant ? »
Léo : « Maaax ! »
Max : « Tu veux pas zoisoter toi, le capuché ? »
Yann : « Le capuché 🙂 »
Léo : « Bien sûr que je veux zoisoter ! Mais tu parles pas à bonome sur ce ton quand même ! »
Max : « J’étais même pas sur un thon ! »
Léo : « Il est bête ! Mais il est bête ! »
Yann : « Mais il est rigolo le petitours à casquette 🙂 »
Max : « Pour information, notre petit Sam est le petitours à salopette 🙂 »
Léo : « Ou le petitours blanc 🙂 »
Max : « Le petitours préféré de bonome 🙂 »
Léo : « Le petitours préféré de toute la tribu 🙂 »
Samuel : « Voulez-vous bien cesser ! Il y a un goéland en plein repas… »
Samuel : « Ben voilà ! Vous l’avez interrompu ! »
Max : « Léo le laridophile, pourrais-tu nous dire qui c’est ce goéland. »
Léo : « Oulala ! Un juvénile… Pfff… Je dirais que c’est un argenté deuxième hiver. »
Samuel : « Cousin Yann, je sais plus si on t’a dit les goélands. Ils changent de plumage pendant trois ans avant d’avoir le plumage adulte la quatrième année. »
Léo : « Pas tous petit Sam ! Le cendré a son plumage adulte la deuxième année. »
Samuel : « Tu as raison ! »
Yann : « Oulala ! C’est compliqué les goélands ! Je pensais avoir fait des progrès et je découvre que je suis un béotien ! »
Samuel : « Tu es pas un béotien ! Tu connais bien les goélands adultes maintenant ! Et ça c’est pas tout le monde ! »
Yann : « Merci petit Sam. »
Léo : « Des Pipers ! »
Max : « Les bécasseaux sanderlings on les appelle Piper à cause d’un dessin animé tout mignon que Brindille nous a fait découvrir. Mais on le trouve plus chez monsieur Internet. »
Le chevalier : « Je peux le trouver si tu veux Maxou. »
Max : « C’est vrai ? Oh oui ! Pour montrer à Yann ! »
Léo : « Tu vas pas aller en prison si tu fais ça ? Je veux pas que tu ailles en prison moi. »
Le chevalier : « Tu m’apporterais du chocolat 🙂 »
Max : « Et on le trouverait où ce chocolat ? Tu veux pas nous donner d’argent de poche ! »
Le chevalier : « Vous n’avez pas de poche 🙂 »
Samuel : « Et vlan cousin Max ! »
Le chevalier : « On regarde ‘Piper’ ? »
Max : « Ici ? Ça c’est mon bonome 🙂 Assis en tailleur au milieu d’une plage gigantesque avec l’ordinateur et ses petizours sur les genoux pour regarder un dessin-animé 🙂 »
Léo : « Chut ! Ça va commencer ! »
Samuel : « Bravo Piper ! Bravo ! »
Yann : « C’était trop bien 🙂 »
Max : « On regardera encore ce soir. »
Le chevalier : « Yann, j’espère que ce dessin-animé te plaît. Mes machins peuvent le regarder des dizaines de fois à la suite. »
Max : « Il m’énerve ! IL M’ÉNERVE ! ON EST PAS DES MACHINS ! »
Le chevalier : « Oui mon petit machin 🙂 »
Max : « Alors toi ! Tu mériterais que je te ploufe dans la mer pour que tu te fasses dévorer par des congres affamés ! »
Léo : « Oui mais tu es trop petit pour le ploufer 🙂 »
Samuel : « Vous êtes dissipés les cousins ! On revient aux bécasseaux s’il vous plaît. »
Léo : « Oui petit Sam. »
Yann : « Ce sont tous des sanderlings ? Ils sont pas tous pareils… »
Max : « Je suppose que notre capuché va pouvoir t’expliquer 🙂 »
Léo : « J’ai lu un article sur les différents plumages des sanderlings mais je sais pas si je vais me souvenir de tout. Il faut que je commence par bien observer… Mmmmm… Oui. D’accord. Je comprends. »
Max : « Tu comprends quoi ? »
Léo : « Il y a bien différents plumages mais c’est normal en cette saison. »
Note de Max : Je dois vous avouer que nos articles sont un peu composites. Je rappelle que nous sommes allés trois fois au Pays de Penthièvre. Une première fois fin février, puis au mois d’avril bien avancé puis au mois d’octobre. Ça change rien pour la géologie mais pour les zoisos ça complique un peu puisqu’il y a la période pré-nuptiale et la période post-nuptiale. Là, ce sont des fotos d’octobre. Je vous remercie pour votre attention.
Léo : « Je vois bien trois plumages. Il y a des juvéniles, des adultes en mue post-nuptiale et des adultes post-nuptiaux. »
Samuel : « Cousin Yann, je t’explique un peu. Les zoisos changent de plumage deux fois par an. Une première fois avant la reproduction. Ils revêtent leurs belles plumes pour trouver des partenaires et faire des œufs. C’est la mue pré-nuptiale. Après avoir élevé les petits, ils changent encore de plumes et reviennent au plumage internuptial lors de la mue post-nuptiale. En général, le plumage nuptial est plus voyant. »
Yann : « Merci petit Sam. Il y a donc deux types de plumages adultes et le plumage des juvéniles. »
Samuel : « Oui cousin Yann. Chez les bécasseaux comme chez beaucoup de zoisos, le petit mue plusieurs fois et vers un an il acquiert le plumage adulte. Mais pas nuptial tout de suite. Il est trop petit encore. »
Léo : « Lui il est internuptial… »
Léo : « Si je dis pas des erreurs, il lui reste quelques plumes nuptiales. Ça expliquerait les points noirs. Normalement il est tout gris. »
Max : « Piper c’est un ami de bonome 🙂 »
Samuel : « Il peut s’en approcher à deux mètres. Parfois un peu moins. Les Pipers ont pas peur de lui. »
Max : « Il y a des sternes ! On va les voir ? »
Le chevalier : « Oui Max. »
Yann : « Ce sont vraiment de beaux zoisos. »
Max : « Bien sûr Yann ! Tous les zoisos c’est un beau zoiso ! »
Samuel : « Elles aussi sont en internuptial. »
Léo : « Elles ont juste une couronne de plumes noires autour de la tête. En nuptial la tête est toute noire. »
Max : « La pointe du bec est jaune entre chaque plumage. »
Yann : « Ce serait pas un huîtrier-pie lui ? »
Léo : « Si si 🙂 »
Max : « Pourquoi son bec est en partie noir ? Il est sale ? »
Léo : « Le bout du bec noir ? J’avais pas vu. Bonome, tu peux t’en approcher ? »
Le chevalier : « Je peux essayer… Pas plus. Je n’ai pas envie de le faire fuir. »
Léo : « Ça devrait suffire. Tu zoomes ? »
Le chevalier : « Je zoome 🙂 »
Léo : « Mouai… C’est pas la meilleure lumière… Il est pas vraiment noir. Il y a quelques plumes légèrement ourlées de blanc. Ses pattes… Elles sont pas vraiment roses. Je les vois plutôt grises. »
Yann : « Il a un collier mais il est très sombre. »
Léo : « Bien vu Yann. »
Samuel : « Ça te dit quelque chose cousin Léo ? »
Léo : « Je pense que c’est un juvénile. »
Max : « Oui ben c’est la saison des juvéniles. Il y a eu les œufs au printemps et maintenant il y a les juvéniles. C’est le cycle de la vie. »
Yann : « Et ce gros zoiso au long bec courbé, vous le connaissez ? »
Max : « Lui c’est un courlis. Il y a deux espèces de courlis : le cendré et le corlieu. Je vois pas vraiment de sourcil blanc bien net et il y a pas de raie claire sur la calotte. C’est un cendré. Le bec est pas vraiment long… »
Yann : « Pas vraiment long ? C’est pas vraiment long ça ? »
Max : « Ben… Pour un courlis cendré c’est pas vraiment long. Ça doit être une femelle. Chez le mâle il est encore plus long. »
Yann : « Rholala ! »
Samuel : « C’est pour attraper des proies dans le sable. C’est pratique un long bec pour aller chercher les proies dans le sable. Les courlis aiment bien les arénicoles. Leur bec peut s’enfoncer dans leur tube en U et les capturer. Et gloub l’arénicole ! »
Max : « Alors que les huîtriers préfèrent les Bivalves. Leur bec peut écarter les valves et attraper la partie molle de dedans. »
Léo : « Et les Pipers prélèvent de petites proies à la surface du sable, à la surface de l’eau… »
Max : « Ils dansent avec les vagues 🙂 »
Samuel : « Comme ça chaque espèce trouve son manger et il y a pas de concurrence entre elles. »
Max : « Elle est vraiment grande cette plage. On voit même plus la Pointe de La Heussaye… »
Yann : « Il y a d’autres Pipers 🙂 »
Léo : « Ce sont tous des adultes en plumage hivernal. »
Yann : « Et ce goéland ? »
Max : « Lequel ? »
Yann : « Là ! »
Max : « Ah oui ! Celui qui nous tourne le dos ! C’est pas gentil ça le goéland ! Il a les pattes d’un jaune qui tire sur le verdâtre. C’est un goéland cendré, Larus canus, Laridés. »
Léo : « C’est encore un assemblage classique des estrans sableux. »
Samuel : « Mais c’est bien quand même ! Surtout en promenade après la géologie. »
Yann : « C’est toujours bien comme ça la géologie ? »
Max : « Toujours ! On voyage dans le temps en observant les roches et on reconstitue l’histoire de la région. »
Léo : « A mon avis, ça va pas être facile de reconstituer l’histoire cette fois. »
Max : « Pour le moment c’est pas très compliqué. »
Léo : « Bonome a dit que c’était pire compliqué qu’à Kraozon. Et on doit découvrir les unités de Saint-Malo et de Saint-Brieuc. »
Samuel : « Un goéland marin ! »
Léo : « Lui c’est un troisième hiver. »
Max : « Ben non. »
Léo : « Et pourquoi ‘ben non’ monsieur Max ? »
Max : « Parce qu’on est en automne monsieur Léo. Alors il est pas encore dans son troisième hiver. »
Léo : « Mais il va pas tarder a être dans son troisième hiver monsieur Max ! »
Max : « Mais il l’est pas encore monsieur Léo. Alors c’est pas un troisième hiver puisqu’on est pas encore en hiver. »
Yann (à Samuel) : « Ils sont rigolos tous les deux. C’est quand même pas facile les goélands. Léo les connaît bien. »
Samuel : « Cousin Léo étudie beaucoup. Je crois qu’il a bien préparé ce séjour. »
Yann : « Vous étudiez pas ensemble ? »
Samuel : « On est souvent en binôme avec cousin Léo. J’aime bien étudier avec cousin Max parce qu’il dit des bêtises exprès pour me faire rigoler. Et puis parfois on étudie chacun dans son coin parce qu’on veut pas faire la même chose tous les trois. »
Yann : « Pauvre Piper ! Il boite ! »
Max « Je crois pas. Il se repose une patte et se la réchauffe. Les zoisos font souvent ça. Au début je pensais qu’il y avait beaucoup des zoisos unipattistes mais je me trompais. »
Léo : « Les pattes sont pas protégées du froid par des plumes. C’est une zone de déperdition de chaleur. Alors de temps en temps ils en replient une sous le corps, bien au chaud, et après ils changent. »
Samuel : « Lui, il doit se demander si il va poser les deux pattes ou si il continue à sautiller. »
Yann : « Ça me rassure. »
Léo : « Ah bah voilà ! Là il y a des plumages différents à étudier ! »
Léo : « C’est pas très difficile. Il y a un juvénile entouré par deux adultes en plumage d’hiver… Et là c’est un juvénile et un adulte. »
Léo : « Et là un juvénile parmi des adultes… »
Yann : « Le goéland marin 3ème automne est encore là 🙂 »
Samuel : « Et l’huîtrier-pie préfère aller ailleurs. »
Yann : « C’est qui ce zoiso tout blanc ? »
Max : « Un zoiso tout blanc ? Ou ça ? »
Le chevalier : « Je le fotoe. »
Max : « Ah lui ! C’est un Flouidés 🙂 On dirait une foto de Brindille. »
Samuel : « Il est pas tout blanc. Il a une petite tache en arrière de l’œil. »
Max : « C’est une mouette mélanocéphale. »
Léo : « Du grékancien, melano, noir, et képhalos, tête. »
Yann : « Mais elle a pas la tête noire ! »
Samuel : « Plumage internuptial 🙂 »
Max : « La tête devient noire au printemps. »
Léo : « On les voit mieux là, sur l’estran. »
Max : « Et on voit le gris sur les ailes. »
Léo : « Il faut faire attention de pas les confondre avec les mouettes qui rigolent. »
Samuel : « Il y en a une là, en vol. »
Max : « Observe bien Yann. On voit les primaires noires. »
Samuel : « Les primaires ce sont les grandes ailes du bout de l’aile. Si on les voyait pas dessus, on verrait bien qu’elles ont le bout noir. »
Léo : « Il y a d’autres différences en plumage nuptial. La tête est bien noire sur la mélano et le capuchon descend jusqu’au cou alors que chez la mouette qui rigole, il s’arrête à l’arrière de la tête. »
Max : « Et c’est pas vraiment la même couleur. Léo a dit que chez la mélano le capuchon est noir mais chez la qui rigole il est brun-chocolat. »
Yann : « Vous connaissez vraiment bien les zoisos. »
Max : « Ceux-là sont très courants. On les voit souvent. »
Yann : « Alors vous devez connaître celui-là. »
Léo : « C’est un goéland cendré juvénile. »
Max : « On est déjà revenus à la Pointe de la Heussaye… »
Samuel : « Ça veut dire que la sortie du jour va bientôt s’arrêter. »
Léo : « Il faut bien petit Sam. »
Max : « C’était une bien belle journée 🙂 »
Yann : « Les Lacs Bleus, les zoisos du port, la Pointe de la Heussaye, la Grande Plage de Caroual… »
Max : « Et on a vu des basaltes sous-marins 🙂 »
Le chevalier : « Vous n’avez pas vu de basaltes sous-marins. »
Max : « Si bonome. Les pillows c’est du basalte. Tu devrais savoir ça. »
Le chevalier : « Peut-être au moment de leur formation mais pas 610 millions d’années plus tard. »
Léo : « Et c’est quoi si c’est plus du basalte bonome ? »
Le chevalier : « Ce sont des spilites »
Max : « Des slips ? Non non. Je le saurais si on avait vu des slips ! Beurk ! »
Léo : « Des spilites Max ! Bonome nous en a déjà parlé en Normandie. »
Max : « Ah oui ! Les slips de titane et fer ! Je m’en souviens maintenant ! Dans le synclinal de la zone bancale ! »
Le chevalier : « Les spilites titanifères de la zone bocaine. »
Léo : « Je crois que là c’est bonome qui va expliquer. Je suis pas assez bonomisé moi 🙂 »
Le chevalier : « Ce n’est pas très compliqué. Une spilite est un magma basaltique autométamorphisé. Plus précisément, il s’est hydrothermalisé au contact de l’eau de mer. Le magma partiellement cristallisé s’est enrichi en sodium, en eau et dioxyde de carbone et appauvri en aluminium et potassium. »
Max : « On ben c’est presque du basalte quand même. »
Léo : « Max, si on veut faire des progrès il faut pas dire que des spilites sont des basaltes. Il faut retenir que ce sont des basaltes autométamorphisés enrichis en sodium et appauvris en aluminium et potassium. »
Samuel : « On sait même que les spilites sont associés à des kératophyres. »
Max : « Oui Léo. Oui Samuel. Il faut retenir pour faire des progrès. Vous avez raison. Bonome, j’ai encore une question. »
Le chevalier : « Je t’écoute Maxou. »
Max : « Qu’est ce qu’il y a entre les volcanites de la Pointe de la Heussaye et les Séries Rouges d’Erquy-Fréhel ? En d’autres termes, qu’est ce qu’il y a au niveau du port ? »
Le chevalier : « Des schistes à protolithes sédimentaires venant probablement de l’érosion des roches de la région. »
Max : « Oui d’accord. J’aurais dû me douter que c’était des schistes. Quand il y a une baie c’est souvent à cause des schistes qui sont tendres et qui s’érodent plus vite. »
Léo : « Moi aussi j’ai une question bonome. »
Le chevalier : « Je t’écoute mon Léo. »
Léo : « C’est quoi comme volcanisme ici ? »
Le chevalier : « Bonne question 🙂 Il semblerait que ce soit un volcanisme de point-chaud. »
Samuel : « C’est quoi un point-chaud ? »
Le chevalier : « Il faut imaginer une remontée de magma depuis les profondeurs de la Terre. Très profond. Pas loin de la limite entre le manteau et le noyau. Cette remontée dure pendant des millions d’années. Quand le magma arrive à la surface il provoque des éruptions. »
Max : « Je sais ça moi ! Petit Sam, tu devrais savoir aussi ! Je te l’ai enseigné pour la schola. C’est comme l’île de La Réunion ou Hawaï. »
Samuel : « Ah bah oui ! Je suis bête moi. »
Yann : « Petit Sam aurait pas une mémoire prodigieuse ? »
Léo : « Si si. Mais petit Sam semble tout fatigué. Ses petits yeux de petitours se ferment tout seuls. Je pense qu’il est temps de rentrer. Sauf si vous avez d’autres questions. »
Notre ami Arthur nous a écrit pour partager une petite vidéo qui nous a bien fait rigoler. Alors nous la partageons à notre tour 🙂
« Hello les petits machins à votre bonome megapus ! 🙂
Je vous ai envoyé par pigeon express une petite vidéo rigolote de zoisos qui ont l’air de danser ! Oui, les zoms font plein de trucs pas bien mais cette vidéo m’a fait rigoler, alors je vous la partage ! Serrage de pattes amical à tous et gratouillis au chevalier de la part de Brindille ! « Arthur