74 – Le Petit Royaume Sauvage

Lundi 15 février, An II

Le chevalier : « Max ! Léo ! Voulez-vous venir s’il vous plaît ? »

Max : « On veut bien 🙂 »

Léo : « On arrive ! »

Max : « On est là ! »

Léo : « Qu’est ce qu’on peut faire pour toi ? »

Le chevalier : « Est-ce que ça vous dirait d’aller faire une petite inspection ce matin ? »

Max : « C’est à nous que tu demandes si on voudrait aller inspecter ? »

Léo : « Tu es sérieux ? »

Max : « Bonome, tu sais bien qu’on ne supporte plus les inspections. »

Léo : « On y va seulement pour te faire plaisir. »

Max : « Mais on doit faire de gros efforts. Oulala ! »

Léo : « Parce qu’on en peut plus des inspections. »

Le chevalier : « Ah… D’accord. C’est dommage. Brindille va être déçue de ne pas vous voir. »

Léo : « Parce que Brindille vient avec nous ? »

Max : « On rigolait bonome. »

Léo : « Tu sais bien qu’on adore aller aux zoisos. »

Max : « On est des naturalistes nous. On a des sacados. Alors on veut toujours aller inspecter. »

Léo : « Et si en plus il y a Brindille… »

Le chevalier : « Bien. Alors préparez-vous et dépêchez-vous 🙂 »

Max : « On est prêts ! »

Léo : « Chevalier, on peut passer chez Brindille ? Pour voir le chien. »

Max : « Oh oui bonome ! S’il te plaît ! »

Le chevalier : « C’était prévu 🙂 J’ai même acheté une friandise pour le chien. Vous pourrez lui offrir si vous voulez. »

Léo : « Rhoooo… Merci chevalier. »

Max : « Allez, on y va. »

***

Max : « Bonjour Brindille ! »

Brindille : « Bonjour Max ! Bonjour Léo ! »

Léo : « Bonjour Brindille ! Tu viens avec nous aujourd’hui ? »

Brindille : « Oui petit Léo. Où m’emmenez-vous ? »

Max : « On a pas réfléchi à ça 🙁 On était pressés de voir ton chien. On peut aller le voir ? »

Brindille : « Bien sûr ! Suivez-moi. »

Léo : « Rholala ! Il est beau ton chien. Il s’appelle comment ? »

Brindille : « Le chevalier l’appelle Chien 🙂 »

Max : « C’est le chien Chien ? »

Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 Installez-vous sur le banc et Chien va venir vous voir. »

Léo : « On pourra le caresser ? »

Le chevalier : « Chien adore les caresses. »

Max : « Oulala ! Il s’approche ! »

Léo : « Tu as peur Maxou ? »

Max : « Un peu… Il est très grand ! »

Léo : « Chevalier, tu peux nous fotoer avec Chien s’il te plaît ? »

74 02 Avec Chien

Léo : « Chien, on t’a apporté une friandise. Tu la veux ? »

Max : « Hé ! Doucement Chien ! »

74 03 La friandise 74 04 La friandise
74 05 On est tombés

Max : « Il nous a bousculés ! »

Léo : « On est tombés ! »

Brindille : « Pauvres petizours ! Venez ici que je vous gratouille le front. »

Max et Léo : « Rrrroooonnnn rrrroooonnnn… »

Le chevalier : « Dites tous les trois, il va falloir y aller. Brindille n’a pas beaucoup de temps pour l’inspection. »

Max : « Zutalor ! »

Léo : « Mais… On a pas encore fait du chien ! Chien, viens ici s’il te plaît. On va monter sur ton dos. Il faudra être gentils avec nous. Allez, approche. Et couche toi. Allez ! Couché Chien ! »

Max : « Il t’a obéi ! Il s’est couché ! »

Léo : « Ben oui ! Je sais parler aux chiens moi 🙂 Allez, viens Maxou. On va le chevaucher… Tu es installé ? Tiens-toi à moi… Debout Chien ! »

74 06 On fait du chien 74 07 On fait du chien

Max : « Oulala ! J’ai le mal de mer moi 🙁 »

Léo : « On fait juste un petit tour. Courage Maxou ! Rholala… On fait du chien 🙂 »

Max : « ça suffit maintenant. On descend Léo. Dis à Chien de se coucher pour qu’on descende. »

Léo : « Stop Chien ! Voilà… C’est bien… Couche-toi maintenant. Couché Chien ! Tu peux descendre Maxou. Bon, on fait des fotos avec Chien et on va aux zoisos. » 74 08 Avec Chien

Max : « Bonome, on va où ? Quelle décision unanime as-tu prise ? »

Brindille : « Décision unanime ? Il prend des décisions unanimes tout seul ? »

Max : « Euh… Oui… C’est parce que la dernière fois, Léo et moi on l’a un peu énervé. Alors il a choisi tout seul notre destination. A l’unanimité de lui même. Et depuis j’ose plus trop lui demander où on va. »

Le chevalier : « 🙂 Que pensez-vous du Petit Royaume Sauvage ? »

Léo : « Oh oui ! Il est beau ce Royaume. Tu vas voir Brindille. Je suis sûr qu’il va te plaire. »

Brindille : « On y voit des oiseaux ? »

Léo : « On a vu un pic mar. Il est très beau le pic mar Et des sitelles… Oui, il y a de beaux zoisos. Allez, on y va maintenant. »

Max : « Attendez ! Brindille, tu peux signer ce papier avant de partir s’il te plaît ? »

Brindille : « Quel papier ? Montre-moi… »

Le chevalier : « Max, c’est quoi ce papier ? »

Max : « T’occupe pas de ça. C’est entre Brindille et moi. »

Brindille : « Max, je ne peux pas signer ça 🙂 »

Max : « Et pourquoi pas ? »

Brindille : « Parce que tu dis mon bonome et le chevalier n’est pas mon bonome ! »

Max : « Alors tu barres mon et tu dates et tu signes. »

Brindille : « D’accord 🙂 »

P1810052Le chevalier : « Max, je ne savais pas que tu t’inquiétais pour moi à ce point. »

Max : « C’est par pour toi que je m’inquiète. Si tu vas en prison, qui nous fournira du chocolat ? »

***

Max : « Nous voilà arrivés 🙂 »

Le chevalier : « Vous entendez ? Puuuiiiit puuuiiiit… »

Léo : « Chevalier, c’est comme ça que tu imites le zoiso ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Léo : « Tu es rigolo 🙂 Ce qu’on entend, c’est le cri d’appel. Écoute chevalier. »

Brindille : « Tu imites drôlement bien les oiseaux Léo. »

Léo : « Merci Brindille 🙂 Mais il faut le trouver maintenant. »

Le chevalier : « C’est fait 🙂 Il est même déjà fotoé. »

Léo : « Je l’ai vu ! »

Max : « Moi aussi ! Il est là Brindille. Tu le vois ? »

Brindille : « Vu ! »

74 11 Pinson des arbres 74 12 Pinson des arbres

Max : « C’est un pinson des arbres. »

Léo : « Fringilla coelebs, Frindillidés. Il a pas de rouge sur les joues. C’est donc une femelle. Tu connais les pinsons des arbres Brindille ? »

Brindille : « Il y en a qui viennent manger les graines dans mon jardin. »

Léo : « Rhooo la chance… Tu as tes propres pinsons des arbres… »

Max : « Nous on a que des mésanges charbonnières… »

Léo : « Regarde comme il est beau ce Royaume 🙂 »

Brindille : « Il est magnifique ! »

74 13 Le Petit Royaume Sauvage

Max : « On va passer derrière les arbres. Il y a deux grands chênes là-bas. On verra peut être les sittelles torchepots. Chut ! Il faut pas se faire repérer. »

74 14 Le chevreuil 74 15 Le chevreuil
74 16 Le chevreuil

Léo : « Rholala… Rhooolaaalaaa... »

Brindille : « C’est un chevreuil ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 Fotoe-le vite ! »

Max : « Il s’en va 🙁 »

Léo : « Il est parti… Rhooo la chance ! On vient d’arriver et on a déjà vu un chevreuil… La chance ! »

Max : « Brindille, tu parles le mammifère ? »

Brindille : « Pourquoi me demandes-tu cela ? »

Max : « Quand tu es venue, la première fois, on a vu des renards. Aujourd’hui, on voit un chevreuil. C’est pas du hasard. Tu parles le mammifère : le renard, le chevreuil… C’est pour ça que tu t’entends bien avec bonome. Vous parlez le zanimo tous les deux. »

Brindille : « Tu crois vraiment que ton bonome parle le zanimo et que je parle le chevreuil ? »

Max : « On en est sûrs ! La preuve, on voit des mammifères avec toi. »

Brindille : « Vous en aviez déjà vus avec le chevalier. »

Max : « Ben oui ! Il parle l’écureuil et un peu le renard. Je savais pas qu’il parlait le chevreuil. C’est sûrement toi qui lui as dit de venir. Donc, tu parles le chevreuil. Toi non plus tu voudras pas l’avouer. Mais merci de lui avoir dit de venir. C’est très gentil à toi. »

Léo : « Vous pourriez quand même nous apprendre le zanimo. »

Brindille : « Mais Léo, tu imites parfaitement les oiseaux. »

Max : « Imiter et parler c’est pas pareil. Léo imite très bien mais il sait pas ce qu’il dit. Alors que bonome, il parle vraiment. Toi aussi tu parles le zoiso ? »

Le chevalier : « Max, ça suffit tes histoires de langues animales. Allez, on zoisote. »

Max : « Max, ça suffit … On peut même pas discuter dans ce Royaume… Il a raison Léo : ils pourraient nous apprendre le zanimo… »

Léo : « Je crois que Maxou ronchonne 🙂 »

Max : « JE RONCHONNE PAS ! »

Léo : « Chevalier, on voit pas des zoisos 🙁 »

Brindille : « Ce n’est pas grave. Profitez de la beauté. Il est vraiment magnifique ce Royaume. »

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Max : « Bonome, c’est quoi les végétos qu’il y a partout ? Ils poussent sur les troncs, par terre… Et ils sont tout petits. Tu connais ? »

74 19 Les mousses 74 20 Les mousses

Le chevalier : « Les mousses ? Oui, je connais. Enfin, un peu… »

Max : « Tu connais les mousses Brindille ? »

Brindille : « J’en ai déjà vues mais je ne pourrais pas vous expliquer les mousses 🙂 »

Max : « Non ? Tant pis. Il va falloir écouter bonome. Allez, explique-nous les mousses. Au travail. Et ne sois pas trop assommant pour une fois. »

Le chevalier : « Les mousses : du grékancien Mousse qui veut dire mousse en latin ancien qui est une langue ancienne que personne ne parle à part moi 🙂 »

Max : « Tu te moques là ! C’est pas bien de se moquer ! ON SE MOQUE PAS DE SON PETITOURS QUAND ON EST UN GRAND CHEVALIER ! »

Léo : « Là, je crois que Maxou crie 🙂 »

Brindille : « Il ronchonne, il crie… Quel caractère ! »

Max : « Je vous néglige… Bonome, les mousses s’il te plaît. »

Le chevalier : « Elles sont vertes. »

Max : « On voit bien qu’elles sont vertes ! On a pas besoin de toi pour voir qu’elles sont vertes ! »

Le chevalier : « C’est important quand même. Te souviens-tu des algues ? Il en existe de différentes couleurs en raison des pigments qu’elles contiennent. Max, mon petitours, comment s’appelle le pigment vert ? »

Max : « Attends… Oui oui, ça me dit quelque chose… C’est le vert des feuilles mais il faut le dire en grékancien… Comment on dit vert déjà ? … Et la feuille ? … Pfff… »

Léo : « Max, pense à la poule-d’eau. »

Max : « Parce qu’elle est verte la poule d’eau ? »

Léo : « Mais non ! Ses pattes seulement ! »

Max : « Ah oui ! Pattes vertes = chloropus ! Le pigment vert des feuilles, c’est la chlorophylle ! Merci Léo. Sans toi j’aurais eu une mauvaise note à l’interro. »

Brindille : « Parce que le chevalier vous fait des interrogations ? »

Léo : « Non, jamais. Ou alors pour de rire. Mais dès qu’il pose une question Max dit que c’est une interro. Il est comme ses élèves ! »

Le chevalier : « 🙂 Il y a un pigment qui permet l’utilisation de la lumière solaire pour se nourrir : c’est donc un végétal. »

Max : « Un végéto. En Petitursie on dit un végéto. Tu devrais savoir ça depuis qu’on se connaît. »

Le chevalier : « D’accord. C’est donc un végéto. Les mousses n’ont pas de racines. C’est ce qui leur permet de pousser sur des rochers ou des troncs. »

Brindille : « Pourtant j’ai appris que les végétos prélevaient l’eau et les sels minéraux dont ils ont besoin dans le sol grâce à leur racines. Comment font les mousses ? »

Le chevalier : « Elles le font directement par leur feuilles. Ce ne sont pas exactement des feuilles d’ailleurs. Mais ne compliquons pas. »

Léo : « Et sans racines, comment elles tiennent sur leur support ? »

Le chevalier : « Elles ont de petits crampons qui s’insinuent dans les petites fentes du support. Ce n’est pas très solide mais c’est largement suffisant pour elles. »

Max : « Et elles ont pas des fleurs. Or les fleurs servent à la reproduction des plantes à fleurs. Elles font comment pour se reproduire, les mousses ? »

Le chevalier : « Vous souvenez-vous des fougères que nous avons vues au Royaume des Papillons ? »

Max : « Je l’avais oublié ce Royaume ! Il faudra y retourner pour faire l’entomologie. Tu aimes l’entomologie Brindille ? »

Brindille : « Je ne connais pas beaucoup. Vous m’apprendrez 🙂 »

Max : « Les Odonates, les Hyménoptères, les Diptères, les Lépidoptères… »

Brindille : « Les hélicoptères 🙂 »

Max : « Ah non ! Pas de blagues pas drôles ! Normalement, quand tu es là, bonome en fait pas. Alors tu vas pas t’y mettre ! »

Brindille : « Si 🙂 »

Le chevalier : « Je n’ai donc plus aucune raison de kidnapper Brindille 🙂 »

Brindille : « Me kidnapper ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 Depuis qu’il t’a rencontrée, Max veut que je t’enlève. Il dit qu’au vu de ma réputation au château je ne risque rien. Et Léo ne dit trop rien mais je crois qu’il est d’accord. »

Léo : « Oui 🙂 Tu nous grattes bien le front 🙂 »

Brindille : « Est ce une raison suffisante pour m’enlever ? »

Léo : « Ouiiiiii 🙂 »

Le chevalier : « Merci pour moi 🙁 Et si nous revenions aux mousses ? Ou plutôt aux fougères. Rappelez-moi comment se reproduisent les fougères. »

Max : « Voilà ! Encore une interro ! Alors… Elles n’ont pas de fleurs, jamais… Il y avait des petits machins marrons au dos des feuilles… »

Léo : « Des frondes ! Chez les fougères il y a pas des feuilles. On dit des frondes. Et les petits machins marrons sont pas des machins mais des amas de sporanges. »

Max : « Qui produisent des spores ! Les fougères se reproduisent grâce à leurs spores. Elles en fabriquent des milliers et elles sont dispersées grâce au vent. Il est gentil le vent. »

Le chevalier : « Les mousses produisent également des spores. Voyez-vous les petites urnes brunes parmi les feuilles ? Ce sont les sporogones : les organes qui produisent les spores. »

Léo : « Tu peux remontrer la foto s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr ! »

74 20 Les mousses Léo : « Là, je les vois. Et donc les sporogones éclatent et libèrent les spores qui seront dispersées par le vent. »

Max : « D’accord. Tu as tout compris Brindille ? Il a pas été trop barbant ? »

Brindille : « Non 🙂 Rassure-toi. »

Max : « Bonome, connaîtrais-tu un mot compliqué que personne connaît pour dire mousses en scientifique ? Tu sais, le genre de mots qui viennent du grékancien et que mes lecteurs ne lisent même pas 🙂 »

Le chevalier : « Oui, évidemment ! Ce sont les Bryophytes 🙂 »

Max : « Bah oui ! Bryophytes ! Tout le monde sait ça ! Et elles commensalisent ou elles sont mimétiques ? »

Le chevalier : « Max aime beaucoup mettre plusieurs mots que personne connaît dans la même phrase, pour me parodier 🙂 J’allais oublier quelque chose d’important. Deux choses, même ! Savez-vous que les mousses sont reviviscentes ? »

Max : « Mais bien sûr ! Évidemment ! Voyons, bonome quand même ! Pour qui nous prends-tu ? La reviviscence des mousses… »

Le chevalier : « Alors tu vas nous expliquer. »

Max : « Non non, je laisse Brindille le faire. »

Brindille : « Les mousses peuvent se dessécher entièrement. Elles paraissent mortes mais reprennent vie dès qu’elle sont de nouveau humides. »

Léo : « Rhoooo… Tu en connais des choses. Toi aussi tu es naturaliste ! Tu devrais avoir un sacado. »

Max : « C’est vrai ça ! Pourquoi tu as pas de sacado ? »

Brindille : « Je ne sais pas… Parce que je suis pas une naturaliste, moi… Par contre je sais que les mousses sont des plantes pionnières. »

Le chevalier : « C’est la seconde chose importante que j’avais oubliée ! Comme elles n’ont pas besoin de sol, elles peuvent se développer sur des rochers. Elles s’accumulent et forment, petit à petit, une couche d’humus qui peut accueillir d’autres plantes qui, elles, ont des racines. »

Max : « Merci bonome. Maintenant je connais bien les petites plantes qui poussent partout. Merci aussi Brindille. »

Léo : « N’empêche que pendant tout le temps que tu nous a expliqué les mousses on a pas vu des zoisos. Il y a pas des zoisos aujourd’hui. »

Brindille : « Ce n’est pas vrai petit Léo. Écoute ! »

Léo : « C’est très énervant quand on les entend et qu’on les voit pas. Ils veulent pas venir nous voir 🙁 »

Brindille : « Continuons la promenade, nous en verrons sûrement. »

Max : « On se promène pas ! On inspecte ! On est au service de Princesse pour vérifier que tout se passe bien au Pays des Zoisos ! On est en mission nous ! »

Brindille : « Alors continuons à inspecter 🙂 Il est vraiment magnifique ce Royaume ! »

Max : « Tu dis toujours il est magnifique ! »

Le chevalier : « Et toi, tu embêtes tout le monde ! »

Max : « Mais… »

Brindille : « Il ne m’embête pas. Il m’amuse 🙂 »

74 21 Le Petit Royaume Sauvage 74 22 Le Petit Royaume Sauvage

Max : « Il y a des zoisos noirs là-bas, sur l’eau. On va voir ? Dis bonome, il était pas tout inondé comme ça le Petit Royaume Sauvage quand on l’a découvert. »

Le chevalier : « Non, effectivement. Mais il a beaucoup plu ces derniers temps. Vous devriez le savoir. Nous n’avons pas beaucoup inspecté à cause de la pluie. »

74 23 Les foulques 74 24 Les foulques

Léo : « Ce sont des foulques ! Tout ce chemin pour des foulques macroules ! »

Brindille : « Tu n’aimes pas les foulques, Léo ? »

Léo : « J’aime tous les zoisos mais ce sont pas les plus rares. Et puis, elles font rien que se chamailler et j’en ai déjà deux à la maison 🙂 »

Léo : « Chevalier ! Il y a un zoiso là ! Fotoe-le ! C’est qui ce zoiso ? »

74 27 Un zoiso 74 28 Un zoiso
74 29 Un zoiso 74 30 Un zoiso

Le chevalier : « Je dirais un pouillot. »

Max : « Alors tu sais pas. Tu connais rien aux pouillots. Tu sais pas les différencier. Et puis il y a des espèces qui se ressemblent et je suis sûr que tu les mélanges toutes. »

Le chevalier : « C’est vrai 🙂 Mais il est beau quand même ce zoiso. »

Max : « Il est magnifique 🙂 »

Brindille : « Tu te moques là ! C’est pas bien de se moquer ! ON SE MOQUE PAS DE BRINDILLE QUAND ON EST UN GRAND PETITOURS ! 🙂 »

Léo : « Tiens, Brindille crie sur Max 🙂 »

74 25 Le Petit Royaume Sauvage Le chevalier : « Bon, le reste du Royaume est totalement inondé. Nous ne pouvons plus avancer. Il va falloir faire demi-tour. »

Max : « Tu veux toujours rentrer 🙁 »

Le chevalier : « Pas plus que toi Max. Si tu veux continuer à avance,r il va te falloir nager. »

Max : « Je sais pas nager. D’accord, on fait demi-tour. »

Brindille : « Regardez ! Il y a des tas d’empreintes dans le sol. »

Léo : « On va voir ! »

74 31 Une empreinte 74 32 Une empreinte

Léo : « Ça, c’est une empreinte de chevreuil ! Il est passé par ici ! »

Max : « Viens voir Léo, il y en a une autre ici ! »

Léo : « On est en territoire chevreuil 🙂 C’est mieux qu’en territoire sanglier. »

74 33 Une autre empreinte

Brindille : « J’ai lu vos aventures au Royaume des Sangliers. Vous avez eu peur ? »

Léo : « Ben oui. C’est dangereux un sanglier. »

Max : « Même bonome pourrait pas forcément nous protéger. »

Léo : « Ils ont des grosses dents. Ils pourraient nous déchiqueter. »

Max : « Et ils pèsent 180 kg. Tu imagines un sanglier qui fonce vers toi ? »

Brindille : « Je ne préfère pas. »

Le chevalier : « Il y en a probablement dans le secteur. »

Max : « C’est pas vrai ! C’est territoire chevreuil ! »

Léo : « Tu dis ça pour nous faire peur ! »

Max : « Parce que tu veux rentrer ! »

Léo : « T’es pas gentil ! »

Le chevalier : « Non, je ne cherche ni à vous faire peur, ni à vous pousser à rentrer. Mieux vaut être averti du danger. Et ici, il peut y avoir des sangliers. Voyez vous les petites plates-formes disposées régulièrement le long des chemins ? »

Max : « Oui, je me demandais… Elles servent à quoi ? »

Le chevalier : « Ce sont des refuges 🙂 Si un sanglier arrive, il faut courir se réfugier sur l’une de ces plates-formes. Il y en a beaucoup. Nous ne risquons rien. Et si nous allions nous asseoir un peu sur l’une d’entre elles pour nous reposer un peu ? »

Max : « D’accord. Et puis comme ça, Brindille pourra te poser sa question. »

Brindille : « Quelle question Max ? »

Max : « Mais tu sais bien, celle que tu as posée dans les commentaires de mon blog. Je t’avais pas répondu exprès. »

Brindille : « Oui 🙂 Je m’en souviens maintenant. »

Max : « J’ai fait quelques recherches dans les livres qui tapissent les murs de la cabane. On s’installe et tu poses ta question. »

74 34 Les petizours 74 35 Les petizours

Max : « Oups, on est encore tombés ! »

Brindille : « Vous tombez tout le temps 🙂 »

Léo : « C’est parce qu’on est tout petits. On pèse à peine quelques grammes. »

Max : « Et le vent nous a poussés. »

Brindille : « Mais n’est-il pas votre ami ? »

Max : « Si si ! Il a pas fait exprès. Je sais bien qu’il est désolé. »

Brindille : « Installez-vous sur mes genoux. Vous ne tomberez plus. »

Léo : « Merci Brindille 🙂 »

Max : « Allez, pose ta question ! »

Brindille : « Il y a des canards ploufeurs et des non-ploufeurs, les canards de surface. Est-ce que tu peux m’expliquer pourquoi ? Les non-ploufeurs sont-ils arrivés en retard au cours de natation ? Et est-ce qu’ils mangent la même chose ? »

Léo : « Tu vas répondre à tout ça ? Rholala… »

Max : « Bonome va m’aider. D’abord il faut savoir que les non-ploufeurs étaient très sages au cours de natation. Ils chahutaient pas au fond de la classe comme les cormorans. Et ils apprenaient bien leurs leçons de natation. En fouinant dans les fotos de bonome, j’ai bien vu que les petits colverts, pas les tout petits, et ben ils savent ploufer. Oui oui ! C’est après qu’ils arrêtent. C’est parce qu’ils mangent tout le temps et qu’on leur a dit qu’il fallait pas se baigner pendant les trois heures qui suivent les repas. Il y a jamais trois heures entre leurs repas alors ils ploufent pas. Les autres, ils font pas attention à ça. Ils s’en fichent des règles. C’est même pire que ça : ils mangent en ploufant ! C’est comme si tu allais te baigner dans la rivière avec ton sandwich 🙂 Alors eux, les trois heures… »

Le chevalier : « Max… »

Max : « Ouiiiii 🙂 »

Le chevalier : « Rien. Continue… »

Max : « J’ai pas raison ? Tu as jamais fotoé des petits colverts en train de ploufer ? »

Le chevalier : « Si Max, tu as raison. »

Brindille : « D’accord. Et leurs régimes alimentaires ? »

Max : « Ils ont tous à peu près le même. Des végétos, des larves, des petits gastéropodes, quelques insectes quand ils se présentent… »

Brindille : « Alors pourquoi certains plongent ? »

Max : « Parce qu’ils aiment bien ! Tu as déjà vu les zoms quand ils vont se baigner ? Il y en a qui vont sous l’eau et d’autres qui gardent précautionneusement la tête hors de l’eau. »

Le chevalier : « Tu dis des erreurs Maxou. Et tu le fais volontairement. »

Max : « Tu sais pourquoi il y a des ploufeurs et des non-ploufeurs, toi ? Tu as déjà trouvé quelque chose là-dessus dans tout tes livres ? »

Le chevalier : « Non, jamais. Je pense que c’est dû à leur flottabilité. Chez le colvert 25 % du volume est occupé par de l’air. Cela l’isole contre le froid. Mais la conséquence est qu’il flotte trop bien. Pour s’enfoncer dans l’eau, il devrait dépenser beaucoup d’énergie. »

Léo : « Il y a 25 % d’air dans un canard colvert ! »

Le chevalier : « Environ, oui. Entre les plumes surtout. C’est une bonne protection contre les variations de température. »

Léo : « Et les autres ont moins d’air donc ils s’enfoncent plus facilement dans l’eau. Mais ils sont moins bien protégés contre le froid alors. Les pauvres. »

Max : « Cet hiver il faudra leur distribuer des manteaux. »

Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 Mais vous savez, il ne faut pas changer beaucoup la proportion d’air dans le corps pour modifier la flottabilité. Chez l’Homme… »

Max : « On s’en fiche des zoms. »

Le chevalier : « Chez l’Homme, la différence tient à deux litres environ. Avec les poumons remplis, l’individu flotte. Avec les poumons à moitié vide, il coule. 2 litres pour un poids moyen de 75 kg… »

Léo : « Si j’ai bien compris, la différence entre ploufeurs et non ploufeurs vient de la proportion d’air entre les plumes. Tu as compris ça aussi Brindille ? »

Brindille : « Oui petit Léo. »

Max : « Bonome, tu es sûr de ce que tu racontes ? »

Le chevalier : « Autant que toi avec les 3h 🙂 Non, ce n’est qu’une hypothèse. »

Brindille : « Je m’en contenterai. »

Max : « Il vaut mieux, sinon il va se relancer dans des explications interminables. »

Léo : « Brindille, tu veux bien nous grattouiller le front avant de reprendre l’inspection ? »

Brindille : « Bien sûr Léo. »

Max et Léo : « Rrrroooonnnn rrrroooonnnn… »

Le chevalier : « Mes chers petizours, je suis désolé d’interrompre vos ronronnements gratouillesques avec Brindille mais l’heure tourne… »

Max : « On s’en fiche, on la kidnappe. Elle reste avec nous maintenant. On peut rester des heures si on veut. »

Le chevalier : « Malgré sa blague pas drôle ? »

Max : « Ah… oui… J’avais oublié… Brindille, nous te relâchons. Il y a déjà bonome qui fait des blagues pas drôles. Deux dans la même cabane, ça serait vraiment trop. »

Brindille : « On est bien peu de choses… »

Léo : « Moi je veux bien te garder quand même 🙂 »

Brindille : « Merci Léo, c’est gentil. »

Max : « Au retour, on pourra s’arrêter le long de l’étang ? Pour voir si il y a des zoisos ? »

Le chevalier : « D’accord. De toutes façons nous y passons. »

***

Léo : « Regardez ! Il y a des sarcelles d’hiver, Anas crecca, Anatidés. »

Brindille : « Tu les reconnais à cette distance ? »

74 37 Sarcelles d'hiver

Léo : « Oui 🙂 C’est parce que j’aime beaucoup les zoisos. Et elles sont très belles, les sarcelles d’hiver. »

Max : « Tu as vu, Brindille ? Quand Léo parle d’un zoiso, on a toujours l’impression que c’est son préféré. Tous les zoisos c’est son préféré à Léo 🙂 »

Brindille : « 🙂 Je le comprends. La sarcelle d’hiver, c’est un canard plongeur ou un canard de surface ?»

Léo : « C’est un canard de surface. »

Max : « Il faudrait le dégonfler un peu, comme ça, il pourrait ploufer 🙂 »

Léo : « Levez la tête ! Il y a un faucon crécerelle, Falco tinnunculus, Falconidés. »

74 39 Faucon crécerelle 74 40 Faucon crécerelle

Max : « On a peur des rapaces ! »

Brindille : « Générateurs aléatoires de câlins ? »

Max et Léo : « Ouiiiii !!! »

Brindille : « Vous voulez pocher ? »

Max : « Dans TA poche ? Bonome, tu veux bien ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. Après tout, Brindille n’est pas la première venue 🙂 »

Brindille : « Venez 🙂 Léo, tu veux bien m’expliquer comment tu reconnais le faucon crécerelle ? »

Léo : « Oui Brindille. D’abord, il vole sur place. On appelle ça muloter. A ma connaissance il n’y a que les faucons qui font ça. Et puis c’est le faucon le plus probable. Le chevalier et Max ont vu un hobereau au Grand Étang de T mais il est quand même assez rare. Et tu vois, il a les plumes de la queue étalée. Tout ça, on le voit vite. Après, il faut regarder les couleurs. Mais c’est pas facile par en dessous et à contre-jour. N’empêche que c’est un faucon crécerelle. Et qu’il est parti… »

Brindille : « Merci petit Léo. Nous aussi nous allons devoir partir. Il faut que je rentre. Chien m’attend 🙂 »

Léo : « On pourra rester sur tes genoux pendant la chevauchée du retour ? »

Brindille : « Si vous voulez et si le chevalier est d’accord. »

Max : « Il est d’accord. Bonome, tu chevaucheras lentement. C’est plus prudent. »

***

Le chevalier : « Voilà, nous sommes arrivés. Dites au revoir à Brindille. »

Max : « Au revoir Brindille. A bientôt. »

Léo : « Au revoir Brindille. Tu reviendras encore ? »

Brindille : « Je vais faire de mon mieux. C’est un plaisir d’inspecter le Pays des Zoisos avec vous. Au revoir chevalier. Au revoir les petizours. »

Léo : « Tu caresseras Chien de notre part s’il te plaît. »

Voilà Princesse. Brindille est revenue avec nous. Mais ça nous a pas empêchés de bien faire notre mission. Au Petit Royaume Sauvage il y a des beaux zoisos mais ils veulent pas se montrer.

On va bien tous les trois Princesse. J’espère que toi aussi. Je t’embrasse.

Continuer la promenade

73 – Le Royaume des Grèbes et le nouveau Royaume

Samedi 6 Février, An III

Max : « Bonjour mon bonome. On va où aujourd’hui ? »

Le chevalier : « Bonjour Maxou. Tu attaques fort aujourd’hui 🙂 Tu ne me demandes même pas si j’ai bien dormi. ‘On va où aujourd’hui ?‘ direct ! »

Max : « Je vois à ta tête que tu as bien dormi. Quand tu as la trace de l’oreiller sur la joue et les cheveux, enfin ce qu’il en reste, dans tous les sens, c’est que tu as bien dormi. Et puis on va pas refaire les mêmes dialogues à chaque fois. Ils aboutissent inévitablement à la même question : On va où aujourd’hui ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas. Où veux-tu aller ? »

Max : « Bonome, si j’avais décidé je te demanderais pas ‘On va où aujourd’hui ?‘ Réfléchis un peu. Oulala ! Bien dormi mais pas réveillé le bonome… »

Léo : « Max, tu sais bien qu’il faut pas parler au chevalier avant son deuxième hectolitre de café. Là, il a à peine bu sa première cafetière 🙂 »

Le chevalier : « Merci mon Léo, je savais que je pouvais compter sur toi. »

Léo : « A ton service chevalier. Bon, on va où aujourd’hui ? »

Le chevalier : « Ah non ! Tu ne vas pas t’y mettre ! Faites ce que vous voulez. Moi, je retourne me coucher. »

Max : « Bonome, mon bonome, mon petit bonome… »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « TU AVALES TON CAFÉ, LA TASSE, LA CAFETIÈRE ET TOUT CE QUE TU VEUX. TU TE PRÉPARES FISSA ET TU NOUS EMMÈNES AUX ZOISOS !!! »

Léo : « Je n’aurais pas dit ça 🙂 »

Max : « Puis-je savoir, cher cousin, comment tu aurais formulé la chose ? »

Léo : « Je peux ? »

Max : « Faites donc mon cousin 🙂 »

Léo : « BONOME TU AVALES LE PAQUET DE CAFÉ ET TROIS LITRES D’EAU BOUILLANTE. ÇA INFUSERA DANS TON ESTOMAC ET PENDANT CE TEMPS TU SAUTES DANS TES CHAUSSETTES POUR NOUS EMMENER AUX ZOISOS DE TOUTE URGENCE !!! »

Max : « C’est pas mal… Un peu long mais j’aime bien 🙂 »

Léo : « C’est vrai ? Ça te plaît ? Parce que c’est une première pour moi. »

Max : « Tu as un vrai potentiel mon Léo. Tu es doué. Avec un peu de pratique tu deviendras un grand maître. Ça infusera dans ton estomac… Tu sautes dans tes chaussettes… C’est bien, bravo Léo 🙂 On sent un style qui émerge. Quel talent ! »

Le chevalier : « Dites mes petizours, au risque de vous déranger, puis-je vous poser une question ? »

Max : « Bien sûr. »

Le chevalier : « On va où aujourd’hui ? »

Max et Léo : « GRRRRR !!! »

Bon, après négociations la décision fut prise à l’unanimité moins deux voix : nous irions au Royaume des Grèbes. Mais une surprise était possible si nous nous tenions bien. C’est donc dans le plus grand calme que nous avons chevauché jusqu’au Royaume des Grèbes.

Max : « Bonome, c’est pas pour critiquer notre décision unanime mais on vient souvent au Royaume des Grèbes. Notre dernière sortie était déjà au Royaume des Grèbes. Princesse va en avoir assez du Royaume des Grèbes. On sait que tout se passe bien ici. »

Le chevalier : « Maxou, si ça ne te plaît pas je te propose de rentrer à la cabane. Que penses-tu de cette option ? »

Max : « Il est bien ce Royaume ! N’est ce pas Léo ? »

Léo : « Oh oui ! On y voit beaucoup des zoisos. C’est vraiment un beau Royaume. »

Le chevalier : « Alors nous allons pouvoir l’inspecter dans le calme. »

Max : « Oui oui ! »

Léo : « Max… Tu fais la botanique toi ? »

Max : « Oui Léo, avec Gaston 🙂 »

Léo : « Tu connais cette plante à fleurs jaunes ? Il y en a partout. C’est bizarre. En hiver il y a pas des fleurs normalement. »

Max : « Bonome, on peut aller voir la fleur s’il te plaît ? »

73 01 Le tussilage

Le chevalier : « Bien sûr Max. »

Max : « Aloraloralor… Il y a des tas de fleurs en languettes… et des fleurs en tubes au centre. C’est pas facile à voir parce qu’elles sont toutes jaunes. Comment on dit déjà ? Les radiées ! C’est une radiée ! Oups, j’ai oublié la famille… C’est les Astéracées. Alors Astéracées, Radiées… Je connais pas la suite et j’ai pas pensé à prendre ma flore 🙁 On est en hiver et c’est pas la saison des fleurs… Bonome, tu peux m’aider s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Je voudrais bien Max, mais comment puis-je faire sans la flore ? »

Max : « De tête ! Tu connais tout par cœur… Allez, au travail ! »

Le chevalier : « Crois-tu vraiment que je connais tout par cœur ou essayes-tu de me flatter ? »

Max : « Je flatte rien du tout, oulala ! Allez, explique nous cette plante. »

Le chevalier : « Je la connais, ce qui me permet de savoir à peu près où je vais… Mais de tête, je vais sûrement oublier des étapes. Chez les Radiées, le premier critère est la présence de feuilles piquantes. Ce n’est pas le cas ici. Les feuilles ne sont d’ailleurs pas encore sorties. »

Léo : « C’est normal, ça ? Les fleurs avant les feuilles ? »

Le chevalier : « Oui, c’est normal. Pour deux genres d’Astéracées Radiées : le tussilage et le pétasite. Le premier a des capitules isolés. Chez le second, les capitules sont disposés en grappes ou en ombelles. »

Léo : « C’est quoi un capitule ? »

Max : « MOI ! MOI ! JE SAIS ! »

Le chevalier : « Nous t’écoutons Maxou. »

Max : « C’est quand les fleurs sont toutes serrées les unes contre les autres. Comme chez les Astéracées. Tu sais Léo, ce que tu vois, c’est pas une fleur. C’est un capitule. Un bouquet de petites fleurs collées les unes aux autres. »

Léo : « D’accord… Alors ce sont des tussilages qu’on voit partout ? »

Le chevalier : « Oui petit Léo. Tussilago farfara, Astéracées. On l’appelle aussi pas-d’âne. »

Léo : « Et c’est normal de le voir en cette saison ? »

Le chevalier : « Ce n’est pas anormal. Elle fleurit entre février et avril… »

Léo : « Elle a pas peur de l’hiver alors. »

Le chevalier : « Non, elle peut supporter le froid et la neige. Max, j’aimerais bien que tu penses à prendre tes affaires : tes jumelles, ta flore… C’est à toi de penser à les prendre. »

Max : « Oui bonome. Je ferai plus attention. Mais me gronde pas. »

Le chevalier : « Comme si j’allais te gronder… »

Léo : « On voit pas des zoisos. »

Le chevalier : « C’est un peu vrai… »

Max : « Un peu, un peu… On voit rien du tout. Allez, venez, on va à l’observatoire… »

***

Léo : « Chevalier, qu’est ce que tu regardes comme ça ? »

Le chevalier : « Venez voir… »

Léo : « Oh ! Il y a un couple de colverts et un ragondin ! »

73 02 Colvert et ragondin 73 03 Colvert et ragondin
73 04 Colvert et ragondin 73 05 Colvert et ragondin

Max : « A leur place je me méfierais du ragondin… Parce que c’est pas un vrai phytophage. Contrairement à ce que m’a dit un jour un graaaaand chevalier, il lui arrive de manger des zanimos comme un mollusque qu’on aurait dit un Anodonte des cygnes… »

Le chevalier : « Je reconnais avoir dit une erreur. Mais je n’imagine quand même pas un ragondin s’attaquer à un canard. Je ne suis pas sûr que le canard se laisserait faire. »

Léo : « Et deux ragondins ? Ils pourraient s’en prendre au canard ? »

Max : « Je crois que le colvert a préféré esquiver et ne pas savoir 🙂 Regardez ! Il se sauve. »

73 06 Colverts et ragondin 73 07 Colvert et ragondin

Léo : « Qu’est ce qu’ils font les ragondins ? Ils se font des bisous ? »

73 08 Ragondins 73 09 Ragondins

Le chevalier : « 🙂 Ils se reniflent pour se reconnaître… »

Max : « Tu fais pas ça toi ! »

Le chevalier : « Oulala ! Ce n’est pas la peine de te renifler pour te reconnaître ! Tu pues à 20 mètres ! »

Max : « HÉ ! HO ! ÇA SUFFIT MAINTENANT ! TU ARRÊTES DE DIRE QUE JE PUE. MES NOMBREUX LECTEURS VONT FINIR PAR LE CROIRE ! ET C’EST PAS MA FAUTE SI TU N’AS PAS VOULU QUE JE PRENNE UN BAIN ! ZUTALOR ! »

Le chevalier : « Tu n’aurais pas eu le temps avant l’arrivée de Brindille mais depuis, rien ne t’en empêchait 🙂 »

Léo : « Et voilà ! Ils se sont encore transformés en foulques ! Vous êtes terribles tous les deux. Je vais faire un rapport à Princesse si ça continue. »

Max : « Non non non ! Pas de rapport à Princesse ! Surtout pour dire que je suis terrible. On arrête. N’est ce pas bonome ? »

Le chevalier : « Tu sais Max, au château, ils pensent déjà que je suis cruel et méchant et que je t’ai kidnappé. Je ne risque plus rien… Tu peux envoyer ton rapport, Léo 🙂 »

Léo : « On verra… Bon, il y a pas des zoisos… On va voir de l’autre côté ? »

Le chevalier : « Voulez-vous pocher ? »

Léo : « Oui 🙂 C’est moins fatiguant et plus agréable 🙂 Tu nous grattes le front en chemin ? »

Le chevalier : « Si tu veux mon Léo. »

Max : « Ben… Et moi ? »

Le chevalier : « Je n’allais pas t’oublier petit jaloux 🙂 »

Léo : « Regardez, il y a un grand cormoran qui passe… »

Max : « Tu as fotoé ? Fais voir s’il te plaît. »

73 10 Un grand cormoran passe 73 11 Un grand cormoran passe
73 12 Un grand cormoran passe 73 13 Un grand cormoran passe

Léo : « Rholala… C’est beau un zoiso qui vole… J’aimerais bien savoir voler… »

Max : « Moi aussi. Un jour j’ai rêvé qu’une échasse blanche me prenait sur son dos pour me faire visiter le Pays des Zoisos. »
Léo : « Et tu sifflotais dans ton sommeil ? »

Max : « Je sais pas… Mais on rendait visite à tous les zoisos et c’était bien… »

Léo : « C’est un peu ce qu’on fait avec le chevalier… On est pas sur son dos mais dans sa poche et on rend visite aux zoisos dans les Royaumes. On voit pas du ciel mais l’échasse blanche nous gratterait pas le front et nous ferait pas de bisou de bonnuit. »

Max : « Toi, tu vas encore dire qu’on a de la chance… »

Léo : « Ben oui. On a de la chance d’être avec le chevalier. Toi, tu préférerais peut-être être avec Princesse, mais moi je suis très heureux dans la cabane du chevalier. »

Max : « Je veux pas retourner au château. Moi aussi j’aime bien la cabane. Et mon bonome 🙂 »

Le chevalier : « C’est peut être le moment de faire une pause… Venez sur mes genoux mes petizours 🙂 »

Max : « Rrrrroooonnnn rrrroooonnnn… »

Léo : « Rrrroooonnnn rrrroooonnnn… »

***

Le chevalier : « Mes petizours, on voit pas des zoisos ici. Je vous propose de retourner à notre monture. »

Max : « QUOI !!! DÉJÀ !!! »

Léo : « Oh nooon ! On va pas rentrer quand même… »

Le chevalier : « Qui a parlé de rentrer ? Nous allons calmement à notre monture et après j’ai une surprise pour vous 🙂 »

Max : « Une surprise ? C’est quoi ? Dis le nous ! »

Léo : « Oui, dis nous la surprise ! »

Le chevalier : « Ce ne serait plus une surprise 🙂 Je vous l’annoncerai en chemin. Pour le moment, finissons l’inspection. Allez, dans ma poche tous les deux. »

Max : « Tu veux vraiment pas nous dire ? »

Léo : « Max, il a raison. Ce serait plus une surprise. Fais lui confiance. Tiens… Il y a deux femelles milouins… Pas de mâles… » 73 14 Deux fuligules milouins femelles

Max : « On a pas donné les noms en scientifique aujourd’hui. Brindille est pas là alors Léo frime pas 🙂 »

Léo : « C’est pas pour ça ! Je suis pas un frimeur. C’est parce que aujourd’hui je suis pas très sérieux. J’ai plus envie de me promener que de faire l’inspection. »

Le chevalier : « En aurais-tu assez des inspections ? »

Léo : « Oh non ! Mais on voit pas beaucoup des zoisos alors je me promène en profitant de la beauté. »

Max : « Tu as beaucoup de beauté dans les yeux Léo. »

Léo : « Non, je crois pas que la beauté soit dans l’œil de celui qui regarde. Pas seulement. La beauté existe. Certains la voient, d’autres pas. Et ils doivent être très malheureux. »

Max : « Toi tu la vois toujours. Et ça fait tomber ta mâchoire 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 Regardez là-bas, il y a un pic vert ! »

Max : « Oussa ? Ah oui ! Picpic il est souvent au sol. C’est pas un pic des arbres comme le pic épeiche ou le pic mar. »

73 15 Picpic

Le chevalier : « Non, en effet. Les pics ont chacun leur place. Les pics verts sont au sol où ils se nourrissent d’insectes, notamment de fourmis. »

Max : « Mais pourtant on en a déjà vus dans les arbres ! »

Le chevalier : « Effectivement. Ce sont des pics, tu sais. Ils sont bien adaptés à la vie arboricole. »

Max : « Tu m’as déjà expliqué ça. Ils ont deux doigts vers l’avant et deux vers l’arrière pour mieux grimper et ils peuvent s’appuyer sur les longues plumes rigides de leur queue pour s’équilibrer. »

Léo : « Et les autres pics ? »

Le chevalier : « Le pic épeiche préfère les troncs et les grosses branches. Son rôle est très important. En se nourrissant des insectes xylophages, il protège les arbres. »

Max : « Il évite les parasites aux arbres. Il est gentil le pic épeiche. »

Le chevalier : « Non mon Maxou. Il se nourrit. C’est involontairement qu’il rend service aux arbres. Le pic épeichette et le pic mar s’observent sur les plus petites branches. Ils peuvent s’y déplacer car ils sont très petits. Le pic épeichette est à peine plus grand qu’une mésange charbonnière. »

Max : « Nos mésanges à nous ? Celles qui viennent chiper des graines dans la mangeoires , »

Le chevalier : « Oui. Mais cesse donc de dire qu’elles viennent chiper les graines. C’est pour elles que nous les mettons ! Elles ne les volent pas. »

Max : « Oui, je sais. Mais on a l’impression qu’elles viennent les voler. Elles arrivent, chipent une graine et s’envolent illico ! Avec Léo on leur a répété cent fois qu’elles pouvaient s’installer pour les manger sur place mais elles se sauvent tout le temps. »

Léo : « C’est pas vrai Max. Depuis quelques temps, il y en a une qui mange ses graines dans la mangeoire. Elle en prend une entre ses pattes et la tapote avec le bec pour l’ouvrir. C’est rigolo. Des fois, elle en mange trois au quatre de suite. Et puis, sous l’arbre où vont manger les autres, il doit y avoir un gros tas d’écailles de graines de tournesol 🙂 »

Max : « 🙂 Bonome, tu peux revenir aux pics s’il te plaît ? »

Le chevalier : « J’allais oublier le pic noir. C’est, je crois, le plus grand des pics. Lui aussi s’observe sur les troncs et les grosses branches. »

Léo : « Alors si j’ai bien compris, la répartition des pics dans un arbre ne se fait pas au hasard. Ils se répartissent en fonction de leur taille. »

Max : « Il est fort ce Léo ! C’est exactement mon cours pour la schola ! La répartition des êtres vivants dans l’environnement ne se fait jamais au hasard ! »

Léo : « Ben oui, je suis fort ! Évidemment ! J’ai un sacado 🙂 Tu connais d’autres choses sur les pics ? »

Le chevalier : « Vous savez qu’ils creusent leurs nids dans les troncs grâce à leur bec ? J’ai vu un film un jour, sur la page de Cali Méro, c’est très impressionnant. Mais ils n’utilisent ce nid qu’une seule année. Au printemps suivant ils l’abandonnent. Et il y a des tas d’autres animaux qui se battent pour le récupérer. »

Max : « Qui comme zanimos ? »

Le chevalier : « Les étourneaux sansonnets, les mésanges, les sittelles torchepots… Nous avons vu des perruches à colliers dans des nids creusés par des pics. Et il peut y avoir des écureuils roux… »

Max : « Ils font tous la bagarre pour les nids des pics ? »

Le chevalier : « La bagarre… Tu exagères un peu, mais il peut y avoir des conflits ponctuels. »

Max : « Il va falloir trouver une solution plus pacifique… Et si on recensait les nids abandonnés et qu’on faisait un fichier avec les locataires potentiels. Avec un guichet dans la forêt. ‘Bonjour madame la mésange. C’est pour un nid ? Exposé plein sud ? D’accord. Vous allez faire des œufs ? Oui ? Combien ? Oulala, il vous faut un grand nid alors. Léo, tu peux faire visiter le nid de l’arbre A4XB12 à madame la mésange s’il te plaît... Oui oui, son dossier est complet. Suivant s’il vous plaît ! »

Le chevalier : « Max, tu as une solution pour chaque problème qui se pose au Pays des Zoisos 🙂 Mais tu ne pourrais pas mettre cette merveilleuse idée en application. »

Max : « Et pourquoi pas ? »

Le chevalier : « Parce que tu ne parles pas le zanimo ! Allez, aux zoisos ! »

Léo : « Dis chevalier, ce sont pas des sarcelles d’hiver là-bas ? »

73 16 Sarcelles d'hiver 73 17 Sarcelles d'hiver
73 18 Sarcelles d'hiver 73 19 Sarcelles d'hiver

Le chevalier : « Si ! Bien vu superzieux ! »

Léo : « J’aime beaucoup les sarcelles d’hiver. »

Max : « Tu aimes tous les zoisos. Dès que tu en vois un, on a l’impression que c’est ton préféré. Tous les zoisos c’est ton préféré ! Mais c’est vrai qu’elles sont rigolotes les sarcelles d’hiver. Elles sont colorées aux deux extrémités : la tête rouge et les fesses jaunes. Et tout terne au milieu ! Ça aurait coûté trop cher en pigments de les colorer partout 🙂 On va voir les zoisos sur la pointe de terre ? Allez, on y va… »

73 20 Des zoisos 73 21 Des zoisos
73 22 Des zoisos 73 23 Des zoisos

Léo : « Vous avez vu ? Il y a un grébou qui est sorti de l’eau, en arrière plan. »

Max : « Alors toi ! Il y 30 mouettes qui rigolent, 2 grands cormorans et tu vois le grébou en arrière plan ! »

Léo : « Et les deux poules d’eau 🙂 »

Max : « Les deux poules d’eau ? Il y a des poules d’eau ? Tu les vois bonome ? »

Le chevalier : « On ne voit les deux que sur une seule foto. Léo, tu es vraiment doué pour l’observation. Rien ne t’échappe ! »

Léo : « Vous allez arrêter de me flatter ! Je vois bien parce que j’aime ce que je regarde. Et puis, on est pas souvent dans la nature alors je veux rien louper. Bon, on retourne à ta monture chevalier ? »

Max : « Quoi ? Léo est pressé de rentrer ? Tu as de la fièvre ? Tu as attrapé la maladie ? »

Léo : « Mais non ! Je suis pressé de connaître la surprise ! »

Le chevalier : « Alors on ne s’arrête pas pour regarder le grébou ? »

Léo : « Ben si ! Quand même ! »

73 24 Grébou 73 25 Grébou
73 26 Grébou 73 27 Grébou

Max : « Brindille aime bien les grébous. Elle l’a dit. »

Léo : « Chevalier, toi aussi tu aimes bien les grébous. Mais vous êtes pas amis. Pourquoi ? »

Le chevalier : « J’aime beaucoup tes questions Léo. Je ne sais pas. Tu sais, l’amitié est irrationnelle, difficile à expliquer. Parfois on apprécie quelqu’un, sincèrement, et pourtant l’amitié ne naît jamais. Et puis une autre personne devient immédiatement une amie alors qu’elle est totalement différente de nous, de ce qu’on pourrait attendre. C’est étrange parfois. Mais c’est le charme des rencontres… »

Max : « Et nous, on est tes amis ? »

Le chevalier : « Bien sûr ! Te souviens-tu m’avoir dit un jour que j’étais ta mère, ton père, ton maître et tout ce que je pouvais être ? »

Max : « Tu avais l’air triste ce jour là. »

Le chevalier : « C’est pareil pour vous. Vous êtes bien plus que des amis. Dites donc, ce n’est vraiment pas une journée d’inspection scientifique aujourd’hui 🙂 »

Max : « C’est pas grave… Pour une fois… Princesse va pas nous gronder quand même ! Et puis c’est pas notre faute si on voit pas des zoisos ! »

Léo : « Il y a un couple de chipeaux là-bas ! »

73 28 Canards chipeaux 73 29 Canards chipeaux

Max : « Des chipeaux là-tas 😀 »

Le chevalier : « Non Max ! Pas celle-là ! S’il te plaît ! »

Max : « Désolé 🙁 »

Léo : « Chevalier, tu devrais vraiment kidnapper Brindille ! C’est la meilleure protection contre les blagues pas drôles. »

Le chevalier : « Bon, un dernier arrêt à l’observatoire et en avant pour la surprise ! J’ai peur qu’elle vous déçoive 🙁 »

Léo : « Mais non, ne t’inquiète pas. »

Max : « LÉO ! LÉO ! VIENS VOIR ! VITE ! »

Léo : « Qu’est ce qui se passe ? Qu’est ce que tu as vu ? »

Max : « C’est grébou ! Là ! En plumage nuptial ! »

73 30 Grébou 73 31 Grébou
73 32 Grébou 73 33 Grébou

Léo : « Rholala… Qu’est ce qu’il est beau ! La chance… »

Max : « Tu arrives à parler avec la mâchoire inférieure qui traîne par terre toi ? »

Le chevalier : « Il a beaucoup d’expérience 🙂 »

Léo : « ÇA SUFFIT MAINTENANT ! ARRÊTEZ OU JE VOUS PLOUFE ! LAISSE MOI ADMIRER GRÉBOU ! Rholala… Rhoooo… C’est un grébou nuptial ! On viendra voir ses œufs et ses petits ? Et la parade ? Tu as déjà vu la parade des grébous ? »

Le chevalier : « Nous reviendrons, Léo, et tu verras les petits. Et non, je n’ai jamais vu la parade des grébous. Je ne sais pas à quoi elle ressemble. Ce que je sais c’est que la période de reproduction approche. Nous verrons peut être un couple faire des œufs. Les nids sont bien cachés dans les phragmites. Nous ne les verrons pas couver. Mais les premiers petits devraient arriver fin avril. »

Léo : « Ils font plusieurs couvées par an ? »

Le chevalier : « Il me semble. Je n’en suis pas absolument certain mais… »

Max : « Grébu fait plusieurs couvées, lui. On l’a vu cet été. Il y avait un ado de la première portée quand l’œuf de la seconde a éclos. On a des fotos de la famille au complet. »

Léo : « Oui, j’ai vu dans ton blog : les parents, l’ado et le tout petit tout neuf en parent-stop. Il avait une plume dans le bec en guise de tétine 🙂 »

Le chevalier : « Ben voilà, l’inspection du Royaume des Grèbes est terminée. Tout va bien il me semble et je suis prêt à parier que vous n’avez pas envie de rentrer. »

Max : « Ben non, on veut pas rentrer. »

Le chevalier : « Et si nous allions inspecter un autre Royaume ? »

Léo : « Maintenant ? C’est vrai ? »

Max : « Lequel ? Les Bernaches ? Les Mandarins ? »

Le chevalier : « Non, un nouveau Royaume. »

Max : « Qu’on ne connaît pas encore ? Il y a des Royaumes qu’on ne connaît pas encore ? »

Le chevalier : « Oui, il y en a. »

Léo : « Et on va voir des zoisos ? »

Le chevalier : « Ce n’est pas pour les oiseaux que je veux y aller. »

Max : « C’est pour quoi alors ? Les insectes ? Tu veux faire l’entomologie ? Il est encore un peu tôt dans l’année pour faire l’entomologie. »

Le chevalier : « Non, pas d’entomologie non plus. J’ai eu des informations sur ce Royaume et la presse en a parlé. Tenez, lisez vous même cet extrait de gazette. »

LE CAPITALIEN

Jeudi 4 février de l’an III

Haro sur les sangliers ! Ce jeudi 4 février, le Royaume des Sangliers est fermé toute la journée, pour cause de… chasse aux sangliers.

En effet, les gardes forestiers vont procéder à une grande battue pour éradiquer les sangliers de la Forêt. Selon le prévôt de la ville la plus proche, « la présence de ces mammifères représente une réelle menace pour la sécurité des habitants ». Ainsi, la fermeture des treize portails d’accès au massif a lieu la veille de la chasse, soit dans la soirée du mercredi 3 février, à partir de 20 heures.

Max : « Le Royaume des Sangliers… »

Léo : « Rhoooolaaaalaaaaa… Des sangliers… »

Max : « Et on va voir des sangliers ? »

Le chevalier : « Au Pays des Zoisos on ne peut rien prévoir. Tu sais bien Maxou. »

Max : « Des sangliers… Oulala ! J’ai un peu peur quand même. »

Léo : « Moi aussi… Mais j’aimerais bien en voir quand même. »

Max : « Bonome, il y a quand même quelque chose qui me chiffonne… Il parle de chasse dans la gazette. Et ça veut dire quoi ‘Eradiquer‘ ? »

Le chevalier : « Éradiquer ? Ça veut dire supprimer totalement. »

Max : « C’est ça ta surprise ? Tu nous annonces qu’il y a un Royaume des Sangliers quand ils les ont tous tués ! Bonome, tu vas vraiment pas bien dans ta tête ! »

Le chevalier : « Je comprends ta réaction Maxou. Je regrette de vous parler de chasse. Mais si les gardes forestiers ont décidé cette battue, c’est qu’il y avait trop de sangliers pour ce petit Royaume. Il est proche de la campagne, ce Royaume. Et les sangliers vont y revenir, ne vous inquiétez pas. Je voudrais aller voir si la recolonisation a déjà commencé. C’est possible. Nous verrons bien. »

Max : « Tu crois qu’ils ont vraiment tué tous les sangliers ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas mais j’en doute. Allons voir. Vous voulez bien ? »

Léo : « Oui oui 🙂 On va peut être en voir… Et puis, tu vas bien nous trouver quelques zoisos. »

Pendant la chevauchée entre les deux Royaumes, Léo arrêtait pas de rholalaer 🙂 Et entre les rholalas j’entendais ‘des sangliers…’ Moi, je pouvais pas m’empêcher d’imaginer la rencontre : deux petizours et un chevalier face à une bande de sangliers… Bonome c’est un grand chevalier. Mais il met jamais son armure et prend pas son épée. Il veut même pas prendre son couteau. Je le glisse quand même dans son sacado parce que c’est un couteau avec un sifflet très fort. Comme ça si il tombe et se fait mal dans un endroit isolé, il peut siffler pour se signaler. Mais je le vois mal nous défendre avec un simple couteau. Quoique… Pour nous protéger il serait capable de se mesurer à un sanglier… Peut être qu’il ne gagnerait pas le combat mais le sanglier serait pas indemne. Et puis il connaît bien les zanimos, leur anatomie, leurs comportements, leurs points faibles… Il serait bien capable de tuer un sanglier avec son petit couteau tout compte fait… Mais il se le pardonnerait jamais. Lui, tuer un zanimo ? En fait, je veux pas croiser de sanglier. Parce que bonome serait déchiré entre nous protéger et tuer le zanimo ou pas tuer le zanimo et nous laisser nous faire déchiqueter.

Le chevalier : « Max… Max ! Tu rêves ? On est arrivés. Allez, on y va. »

Léo : « C’est un Royaume forestier ? »

Le chevalier : « Oui Léo, avec quelques pelouses et des étangs… »

Léo : « Ça fait des milieux de vie différents et donc plein de zanimos possibles… »

Le chevalier : « C’est vrai. Maxou parlait d’entomologie tout à l’heure. L’entomofaune est très riche ici. »

Max : « Lentomofaune ? »

Le chevalier : « La faune d’insectes. »

Max : « Ah ! Oui ! L’entomofaune ! D’accord ! »

Léo : « Et l’avifaune ? »

Max : « Lavifaune ? Allo ! On est en pays étranger ? Quelqu’un parler français ? »

Le chevalier : « La faune d’oiseaux. »

Max : « Ben oui, je le savais ! Pfff… »

Le chevalier : « Je ne sais pas trop… Je ne suis pas venu ici depuis plusieurs années… A l’époque j’avais mon petit appareil, celui que j’ai donné à Max. »

Max : « Il peut pas zoomer. Tu pouvais pas faire des fotos de zoisos. »

Le chevalier : « Et c’est pour cela que je ne connais pas bien l’avifaune de ce Royaume. Ne pouvant fotoer, je délaissais l’observation des oiseaux pour me concentrer sur celle des insectes. »

Max : « Mais là il y a un geai des chênes. Et tu peux le zoomer 🙂 »

Le chevalier : « Difficile… L’éclairement est faible… Voilà ! »

73 34 Geai des chênes

Max : « Il est flou ce geai ! Tant pis. Bonome, tu entends les sangliers ? »

Le chevalier : « Non Max. N’aie pas peur. »

Max : « Ben… J’aimerais les voir mais j’ai peur. »

Le chevalier : « Moi aussi Max, moi aussi… Nous arrivons à la pelouse et je crois apercevoir ce que je voulais voir… »

73 35 Sangliers

Max : « Quoi ? Ça ? La terre toute retournée ? C’est pour voir ça que tu nous a emmenés ici ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 Ce que vous voyez là est le résultat du travail des sangliers. »

Léo : « Comment ils ont fait ? »

Le chevalier : « Avec leur groin. Il est renforcé par du cartilage très solide et ils s’en servent pour labourer la terre. »

Max : « Pourquoi ils font ça ? »

Le chevalier : « Pour se nourrir ! Ils cherchent des graines, des racines, des vers… »

Max : « Ils sont phytophages les sangliers ? »

Le chevalier : « Non, omnivores. Ils peuvent manger des petits rongeurs et parfois des faons de chevreuils ou de cerfs. »

Max : « Et les petizours ? Ils mangent les petizours ? »

Le chevalier : « Je ne les laisserai pas faire Max. »

Max : « J’ai mis ton couteau dans ton sacado. Tu veux bien le prendre à la main ? Ouvert s’il te plaît… Bonome, s’il te plaît. »

Le chevalier : « Vous avez peur ? »

Max : « Oui. »

Le chevalier : « Restez dans ma poche pour le moment alors. »

Léo : « Tu es sûr de toi ? C’est un sanglier qui a fait ça ? »

Le chevalier : « Un ou plusieurs… oui. Si vous voulez nous pouvons chercher leurs empreintes… Tenez, il y en a une là ! On voit bien les deux doigts principaux et une garde sur la droite. Je vous ai déjà expliqué les traces de sangliers. Vous souvenez-vous ? »

73 36 Sangliers

Max : « On peut en chercher d’autres ? »

Le chevalier : « Si vous voulez ! Mais il faut sortir de ma poche 🙂 »

Max : « Oui, mais tu surveilles bien et tu gardes ton couteau à la main. »

Léo : « Max, tu es sûr de vouloir sortir de la poche ? »

Max : « Mais oui, il surveille et nous protège. Allez, viens. »

Léo : « Il y en a une là ! Venez voir ! Rholala… Une trace de sanglier… »

73 37 Sangliers 73 38 Sangliers

Max : « Tu sais de quand elle date ? Elle est fraîche ? Elle date d’avant mercredi ou après ? »

Le chevalier : « Je suis incapable de répondre. Je n’ai pas assez d’expérience. Nous sommes samedi… A-t-elle plus ou moins de 4 jours ? Non, je ne sais pas… »

Max : « Tu peux pas dire si elle est d’avant ou après la chasse alors… On peut pas savoir si les sangliers sont déjà revenus. Zutalor ! »

Léo : « Ben franchement, je préfère qu’ils soient pas encore là. Chevalier, tu parles le sanglier ? »

Le chevalier : « 🙂 Pourquoi mon Léo ? »

Léo : « Tu peux dire en sanglier qu’on est des peluches et qu’on se mange pas. Et qu’il ne faut pas te manger non plus parce que tu es en mission pour Princesse. »

Le chevalier : « Je leur dirai Léo. »

Léo : « On peut retourner dans ta poche ? »

Le chevalier : « Non, vous aller rester là toute la nuit et vous me ferez un rapport demain. Y-a t-il oui ou non des sangliers dans ce Royaume ? »

Léo : « Non, je veux pas. Je reste pas ici cette nuit. Je veux aller dans ta poche et me cacher tout au fond. Et que tu me grattes le front. J’ai peur ! »

Léo : « Viens mon Léo. N’aie pas peur. »

Max : « Heu… Je peux pocher moi aussi ? »

Le chevalier : « Bien sûr. Cachez-vous tant que vous le voulez. N’ayez pas honte d’avoir peur. Seuls les inconscients ignorent la peur. Mais, vous savez, il y a un peu de monde dans ce Royaume et les zoms font toujours beaucoup de bruit. Ça m’étonnerait que les sangliers se montrent. Ils doivent surtout sortir à l’aube ou au crépuscule. Vous voulez continuer l’inspection ou vous préférez rentrer ? »

Max : « Tu promets qu’on ne risque rien ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « On peut rester dans ta poche avec juste la truffe qui dépasse ? »

Le chevalier : « Vous pouvez 🙂 »

Max : « Et si on a trop peur, on rentre ? »

Le chevalier : « Promis. »

Max : « Léo, tu en penses quoi ? On reste un peu ? »

Léo : « Oui, mais là où il y a des zoms et pas longtemps. »

Le chevalier : « D’accord. Alors allons voir le grand étang. »

Max : « Pourquoi tu t’arrêtes déjà ? Qu’est ce que tu as vu ? »

Le chevalier : « Des fleurs… Regardez… »

73 39 Rosacées 73 40 Rosacées

Léo : « C’est un drôle d’hiver ! Il fait pas vraiment froid, il neige pas et il y a des fleurs 🙂 »

Max : « Tu la connais cette plante ? »

Le chevalier : « Pas exactement. C’est une Rosacée. Un prunus peut être… »

Max : « Une Rosacée ? Comme la rose ? »

Le chevalier : « Oui mon Maxou 🙂 J’aime beaucoup les prunus et les cerisiers. Ils fleurissent assez tôt. Chez eux aussi les fleurs paraissent avant les feuilles. En quelques jours l’arbre, qui paraît mort après l’hiver, se couvre de milliers de petites fleurs blanches ou roses. C’est magnifique. Au Japon il y a une fête des cerisiers. On l’appelle Hanami. Les zoms se rassemblent et admirent les cerisiers en fleurs. »

Max : « Et c’est tout ? Ils font rien d’autre ? »

Le chevalier : « Je connais peu la culture japonaise. Il doit y avoir d’autres réjouissances. Mais l’idée d’aller admirer un arbre en fleurs me plaît beaucoup 🙂 »

Léo : « Tu le fais à chacune de nos inspections. Tu as pas besoin d’une fête, toi 🙂 »

Le chevalier : « Regardez l’étang ! »

73 41 L'étang 73 42 L'étang

Léo : « Rhoooo… C’est bôôô… »

Max : « Il y a des phragmites tout autour ! Blongios peut venir ici ! Tu as déjà vu blongios dans ce Royaume ? »

Le chevalier : « Je n’en ai jamais vu. Mais il est possible qu’il vienne. Le milieu lui convient bien. »

Max : « Il faudra venir voir ! »

Le chevalier : « Max, les berges sont peu accessibles et l’étang est large. On ne voit pas bien de l’autre côté. Tu crois qu’on pourrait voir un blongios nain à cette distance ? »

Max : « Avec mes jumelles et tes superzieux, oui ! Il faudra venir. C’est Princesse qui veut connaître tous les blongios. Elle me l’a dit ! »

Le chevalier : « Princesse te l’a dit ? Tu as eu des nouvelles de Princesse et tu ne m’en as pas parlé ? »

Max : « Euh… Non, pas vraiment… Mais je suis sûr qu’elle voudrait qu’on vienne voir et qu’on recense tous les blongios. »

Le chevalier : « Alors tu viendras pendant que j’irai à la schola. Et tu en profiteras pour recenser les sangliers 🙂 »

Max : « C’est pas drôle 🙁 J’ai peur des sangliers. »

Le chevalier : « Et puis tu inspecteras l’étang. Je me suis toujours demandé si il était peuplé de brochets 🙂 »

Max : « C’est VRAIMENT pas drôle 🙁 »

Léo : « Ils sont vraiment beaux les colverts. »

73 43 Canard colvert

73 44 Canard colvert 73 47 Canards colverts

Max : « Le premier a la tête bleue. C’est un canard colbleu 🙂 »

Léo : « C’est à cause des reflets. C’est comme ça avec les plumes iridescentes. Des fois, on a l’impression qu’elles changent de couleur. »

Max : « Bonome, il y a des Martins ici ? »

Le chevalier : « Je n’en ai jamais vus. »

Léo : « Et des grébus ? »

Le chevalier : « Oui, l’an dernier il y avait un couple et deux petits. J’ai des fotos des parents qui nourrissent leurs petits. Gloub la libellule ! Gloub l’écrevisse ! »

Max : « Gloub l’écrevisse ??? Tu nous montreras ? Je pourrai mettre des fotos dans mon blog ? »

Le chevalier : « Seulement si tu précises bien la date ! Je ne veux pas que Princesse pense que la scène a été fotoée cette année. »

Max : « D’accord. »

Le chevalier : « Tu te souviens du grand cormoran qui avale un poisson ? La série de fotos que tu as mises dans ton blog ? »

Max : « Gloub le poisson ! Oui, je me souviens. Pourquoi cette question ? »

Le chevalier : « J’ai fait les fotos de Gloub l’écrevisse le même jour 🙂 »

Léo : « Rhoooo la chance… Un cormoran qui avale un poisson… Un grébu qui donne une écrevisse à son petit… »

Le chevalier : « Et un grébu qui donne une libellule a ses petits 🙂 Ils n’avaient pas envie de l’avaler. Je crois qu’ils n’aimaient pas les libellules. Mais les parents les ont grondés et ils ont fini leur assiette 🙂 »

Léo : « Chevalier, tu aurais pas ton ordinateur dans sac ? J’aimerais bien voir les fotos. »

Le chevalier : « Si tu veux 🙂 Max, installe ta serviette et asseyez confortablement. »

Max : « Tu surveilles quand même les sangliers s’il te plaît. Et laisse ton couteau à portée de main, c’est plus sage… On est installés 🙂 Tu nous montres les grébus 🙂 »

Le chevalier : « D’abord la libellule… C’était le 10 Mai de l’an II, vers 12h. »

Max : « Il était midi douze et les petits grébus avaient faim 🙂 »

Le chevalier : « Ils étaient affamés et n’arrêtaient pas de piailler. Et j’ai vu l’adulte arriver avec une proie dans le bec. Je n’ai pas compris tout de suite de quoi il s’agissait… Il l’a d’abord proposé à son petit le plus proche qui a dédaigné l’offrande. Puis l’autre petit s’est approché. Il n’avait pas l’air très intéressé non plus. »

Max : « Tu veux pas nous montrer au lieu de parler ? »

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Léo : « Rholala… Deux petits grébus… Quelle belle scène tu as vue ! La chance ! »

Max : « Apparemment ils n’aimaient pas trop manger de la libellule ces petits ! »

Léo : « Tu mangerais de la libellule toi ? »

Max : « Euh… Pas sûr… Surtout avec les ailes ! Il aurait pu enlever les ailes, le parent ! Dis bonome, ça existe les libellules en chocolat ? »

Le chevalier : « 🙂 »

Léo : « Montre-nous l’écrevisse maintenant. S’il te plaît. »

Le chevalier : « Attendez… Il faut que je retrouve les fotos… Voilà ! C’était donc le 8 Juin de l’an II, en fin d’après midi. Je suis resté assis au bord de l’étang pendant au moins 2 heures. »

Max : « Mais tu as dit que les trois scènes avaient eu lieu le même jour ! »

Le chevalier : « Alors je me suis trompé ! Mais je suis certain que Gloub le poisson et Gloub l’écrevisse ont eu lieu en même temps ! »

Léo : « Tu en as eu de la chance ! Rholala ! J’aimerais bien voir ça moi aussi ! »

Le chevalier : « Sois patient mon Léo, toi aussi tu verras des tas de belles choses. »

Léo : « J’en ai déjà vu beaucoup grâce à toi. Merci chevalier. Allez, montre-nous. »

Le chevalier : « D’abord le petit affamé… Ce sont ses cris ininterrompus qui ont attiré mon attention. Il criait famine. Alors j’ai guetté l’adulte. Il plongeait, plongeait, plongeait… Mais revenait toujours bredouille. Le petit essayait lui aussi de pêcher. Il ploufait aussi. Mais sans succès. Et il criait, criait… dès que son parent ressurgissait de l’eau il essayait de le rejoindre à toute vitesse. Regardez. »

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Max : « Il est rigolo ! Il est tout enfoncé dans l’eau ! »

Léo : « Pourquoi il fait ça ? »

Le chevalier : « Il avance en se propulsant avec les deux pattes en même temps. Il va très vite mais son corps s’enfonce plus que d’habitude. Ça m’amuse beaucoup 🙂 Surtout avec le cou étiré vers l’avant… Cette partie de la scène a duré un bon quart d’heure. Des cris, des sprints et la déception de voir ressurgir le parent le bec vide… Et il y a eu l’écrevisse. Là non plus je n’ai pas identifié la proie tout de suite. J’ai pensé à un poisson. Ce n’est qu’en regardant les photographies que j’ai compris. »

Max : « Mais tais-toi un peu et montre… Allez… »

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Léo : « Mais elle est énorme cette écrevisse ! Comment il va faire pour l’avaler ? Il a même pas de mains pour la décortiquer 🙁 »

Max : « Et comment il va la digérer ? »

Le chevalier : « Seules les parties molles, à l’intérieur, vont être digérées. Le reste sera recraché. Regardez la suite. »

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Max : « Gloub l’écrevisse ! La digestion va être difficile. »

Léo : « Voilà, c’est fini 🙁 »

Le chevalier : « Non Léo. Si vous aviez observé attentivement, vous auriez remarqué qu’il manquait une pince à l’écrevisse. Elle s’était probablement détachée quand le petit a reçu son repas. Ou pendant qu’il la plaçait convenablement dans son bec pour l’avaler. Alors il a plongé et a retrouvé la pince manquante. »

Max : « Il avait encore faim ? »

Le chevalier : « Probablement. Et puis ses parents l’ont bien éduqué. Il savait qu’on ne doit rien laisser dans son assiette 🙂 »

Léo : « Tu as fotoé la suite ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Léo : « Rhoooo la chance… »

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Max : « C’est tout ? Il y en a plus des fotos ? »

Le chevalier : « Non Maxou. »

Max : « Alors range moi tout ton matériel et on finit l’inspection. »

Le chevalier : « Et toi, range ta serviette 🙂 »

Léo : « On entendrait pas des mésanges ? Chut ! Laissez-moi écouter… Hummm… Une mésange à longue queue… Non, il y en a plusieurs. Et des charbonnières. Il faut les trouver et les fotoer. En route ! »

Max : « Parce que c’est toi qui commandes maintenant ? »

Léo : « Je commande rien du tout. Mais si on cherche pas les zoisos quand on les entend autant arrêter les inspections et nous mettre au tricot 🙂 »

Le chevalier : « Je préfère trouver les mésanges 🙂 Allons voir dans les arbres, là-bas ! »

Max : « J’en ai vu ! Elles sont là ! Bien joué bonome 🙂 »

73 49 Mésange à longue queue 73 50 Mésange bleue

Léo : « Aegithalos caudatus et Cyanistes caeruleus. »

Max : « Aegithalos caudatus et Cyanistes caeruleus. Pfff… Moi aussi je le savais ! »

Léo : « Alors il fallait le dire au lieu de ronchonner. »

Max : « Je ronchonne pas ! Vous dites toujours que je ronchonne mais c’est même pas vrai ! »

Le chevalier : « D’accord Maxou. Allons voir le canal. J’aime beaucoup cet endroit. »

Léo : « D’accord. »

73 51 Le canal 73 52 Le canal

Le chevalier : « Il y a un endroit qui me plaît beaucoup sur la berge, à droite, sous un saule. Voulez-vous y aller ? »

Max : « Non bonome. Non non non. C’est dans les fourrés et je veux pas aller dans les fourrés. Et puis j’ai entendu des branches qui bougeaient et des grognements. »

Léo : « DES GROGNEMENTS ? Comme des grognements de sangliers ? »

Max : « Je sais pas, je connais pas les grognements de sangliers. »

Léo : « Pas la peine. Je veux rentrer. Je resterai pas un instant de plus dans ce Royaume ! Allez, je me poche et on s’en va. Et vite s’il te plaît. »

Moi aussi je me suis poché. On était pas très rassurés avec Léo. Bonome a mis la main dans sa poche et on s’est serrés très fort contre elle. On a bien senti qu’il se dépêchait. Et puis on est arrivés à notre monture et on est rentrés dans notre cabane. Bonome a bien vu qu’on était pas bien. Alors il nous a raconté de belles histoires qu’il tenait du vent. Il faut pas répéter les histoires du vent normalement. Mais pour nous, il veut bien. Parce qu’on est ses amis. On s’est détendus petit à petit. Nos yeux commençaient à piquer alors bonome nous a couché et il nous a gratouillé le front. Pas longtemps. Parce qu’il voulait nous faire notre bisou de bonnuit avant qu’on soit endormis.

Voilà Princesse. C’était encore un belle journée au Pays des Zoisos. On va bien Princesse. Ne t’inquiète pas.

Continuer la promenade

72 suite – Le Royaume des Grèbes

Le chevalier : « Voilà, nous sommes arrivés au Royaume des Grèbes. »

Max : « Mais Brindille est pas là 🙁 »

Le chevalier : « Non Max. Elle devait rentrer chez elle. »

Max : « Tu aurais dû la kidnapper. »

Le chevalier : « Tu étais sérieux quand tu parlais de la kidnapper ? »

Max : « Ben oui. Elle est gentille. Elle aurait pu rester avec nous. Il y assez de place pour elle dans ta cabane. »

Le chevalier : « Elle reviendra Maxou, sans que j’aie besoin de l’enlever. »

Léo : « C’est vrai ? Elle reviendra ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. J’ai bien vu que tu avais bien aimé qu’elle te gratte le front 🙂 Bon, on papote ou on va aux zoisos ? »

Max : « On va aux zoisos mais c’est moins drôle sans Brindille 🙁 »

Le chevalier : « Merci pour moi. »

Léo : « Tu grattes pas le front pareil 🙂 »

Le chevalier : « Je ne parle plus à des petizours qui ronronnent avec la première venue. »

Léo : « Brindille est pas la première venue 🙁 »

Max : « Bon, d’accord, on t’embête plus avec Brindille mais tu promets qu’elle reviendra. »

Le chevalier : « Ça, je vous le promets. »

Léo : « On y va alors ? »

Le chevalier : « Vous ronchonniez tellement que vous n’avez pas vu que nous sommes déjà au bord de l’étang. Regardez les chipeaux. »

72 59 Canard chipeau 72 60 Canard chipeau
72 61 Canard chipeau 72 62 Canard chipeau

Léo : « Anas strepera, Anatidés. C’est vraiment un beau canard. Tu as vu, quand il est de face et tout mouillé, il est tout brillant. On dirait qu’il est en porcelaine. »

Max : « Dis bonome, on voit souvent les mêmes zoisos. Tu en as vu d’autres ici ? Des rares qui ont rien à faire là ? »

Le chevalier : « Des oiseaux rares ? Ici ? »

Max : « Oui, je suis sûr que tu en as déjà vu. Tu veux bien nous dire ? »

Léo : « Oui chevalier, s’il te plaît. »

Le chevalier : « Je ne sais pas si ce sont des oiseaux rares mais il y a deux canards qui m’ont marqué ici. Deux belles rencontres. »

Léo : « Raconte-nous 🙂 »

Le chevalier : « La première de ces deux rencontres a eu lieu le 24 novembre de l’an I. Je connaissais ce Royaume depuis peu. Le temps était gris. Je marchais depuis longtemps déjà sans rien voir d’exceptionnel. Puis, avec le manque de lumière, je savais que mes photographies ne seraient pas très belles. J’étais content d’être là mais j’étais un peu déçu. Et puis j’ai aperçu un canard, un peu loin. Et j’ai attendu qu’il s’approche. »

Max : « C’était qui ce canard ? »

Le chevalier : « Regardez, j’ai les photos dans mon ordinateur. »

Léo : « Tu avais ton ordinateur dans ton sac ? »

Le chevalier : « Comme souvent mon Léo. Tenez, regardez. »

Anatidés Somateria mollissima (Eider à Duvet) 160670 Anatidés Somateria mollissima (Eider à Duvet) 160674

Max : « Il est tout noir ! C’est le vilain petit canard ? »

Léo : « Il est pas vilain. Il est très beau. Son bec est tout pointu et bien dans le prolongement de sa tête. Et on dirait qu’il a des plumes sur la base du bec. »

Max : « Et on dirait qu’il a les yeux bridés. C’est un canard asiatique ? »

Le chevalier : « 🙂 J’ai voulu en faire mon serviteur afin qu’il soit un canard laquais 🙂 »

Max : « Quand Brindille est là tu fais pas des blagues pas drôles comme ça. Juste pour ça il faut la kidnapper. »

Léo : « Il a pas tout à fait tort 🙂 Mais tu nous as toujours pas dit qui c’est ce canard. »

Le chevalier : « Tu ne l’as pas reconnu mon Léo ? Moi, j’ai émis une hypothèse dès que je l’ai vu mais je n’arrivais pas à y croire. C’était trop surprenant. J’ai bien vérifié ensuite. J’étais tellement surpris de l’avoir vu ici que j’ai demandé confirmation de ma détermination cet été au spécialiste en oiseaux. Et c’est bien un eider à duvet Somateria mollisima. »

Max : « Un eider à duvet ? Je connais pas l’eider à duvet. »

Léo : « Moi non plus. Je me souviens même pas l’avoir vu dans le beau livre de Max. »

Le chevalier : « Pourtant il y est Léo. Mais tu ne t’es sûrement pas attardé dessus. Normalement il n’est visible que sur les côtes du nord de l’Europe, tout autour de la Scandinavie, où il niche. L’hiver, certains viennent sur les côtes du nord de la France, jusqu’en Bretagne. »

Max : « Mais c’est pas la côte ici. On est à 300 km de la mer. Qu’est ce qu’il faisait ici ? »

Le chevalier : « Je me pose encore la question. Il a dû se tromper de route. Ou alors il se reposait en chemin. »

Max : « Bonome, quand on vient de Scandinavie et qu’on va en Bretagne on passe pas par le Royaume des Grèbes. C’est pas du tout la route. Il avait oublié de tourner à droite à la troisième intersection ? »

Le chevalier : « 🙂 Oui, il avait raté la sortie vers Brest 🙂 Plus sérieusement, il y a des petites populations sur la côte à la frontière franco-italienne. »

Max : « Pour ceux qui préfèrent la Méditerranée ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Léo : « Tu as vu un eider à duvet alors… Rhoooo la chance… »

Max : « Et tu as vu qui d’autre ? Tu as dit que tu avais fait deux belles rencontres ? C’est qui le deuxième canard ? »

Le chevalier : « C’était le 23 mars de l’an II. Il faisait très beau, le ciel était bien bleu et la température était très douce. J’avais fotoé des fuligules morillons en train de ploufer. Et c’est ce jour là que j’ai vu la parade des grébus pour la première fois. J’allais rentrer quand j’ai décidé de faire une halte en chemin. »

Léo : « Tu avais pas envie de rentrer 🙂 »

Le chevalier : « Je suis comme vous : je n’ai jamais envie de rentrer 🙂 Et c’est là que je l’ai vu. Au même endroit que l’eider à duvet. »

Léo : « Tu nous le montres s’il te plaît ? »

Anatidés Netta rufina (Nette rousse) 1260135 Anatidés Netta rufina (Nette rousse) 1260146
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Léo : « Rhoooo… Ça c’est un beau canard… La chance… Rholala… et tu l’as vu s’étirer les ailes et s’envoler. Rhooo la chance ! »

Max : « C’est qui ce canard ? Il est tout ébouriffé sur la tête ! Tu aurais pu lui laisser le temps de se repeigner avant de le fotoer quand même. »

Le chevalier : « 🙂 C’est une nette rousse mâle, Netta rufina. »

Max : « Et vous vous êtes revus après ? »

Le chevalier : « Non Maxou. Ce fut notre seule rencontre. »

Léo : « Tu as vu combien d’espèces de canards ? »

Le chevalier : « Seulement deux de plus que vous 🙂 »

Léo : « Tu veux bien qu’on fasse la liste s’il te plaît. »

Le chevalier : « Si tu veux Léo. Alors, commençons par les canards de surface : Le colvert, le chipeau, le pilet… le souchet, le siffleur, la sarcelle d’hiver, la sarcelle à collier… Je crois que c’est tout pour les canards de surface. »

Léo : « Ça fait 7 espèces 🙂 »

Max : « Et les ploufeurs ? »

Le chevalier : « Le fuligule milouin, le morillon, la nette rousse… »

Max : « Nous on l’a pas vue. Il faut pas la compter pour le moment. »

Le chevalier : « Alors il y a les fuligules milouins et morillons. »

Max : « C’est tout ? »

Léo : « Et il y a le canard mandarin aussi. 10 espèces de canards au total. 12 pour toi. On connaît bien les canards alors. Rholala… »

Max : « Bon, maintenant tu ranges ton ordinateur et on va voir des vrais zoisos. Allez, range moi tout ça. »

Le chevalier : « Il y a des fuligules milouins qui dorment sur l’étang. Voulez-vous aller les voir ? »

Max : « Ben oui. On est des naturalistes et on est en inspection alors on va voir ! Allez, en route ! »

72 63 Fuligules milouins 72 64 Fuligules milouins

Léo : « Parlez doucement, il faut pas les réveiller. Les fuligules morillons s’appellent Aythya ferina, et ce sont des Anatidés. »

Max : « Tu peux arrêter de frimer, Léo. Brindille est plus là. »

Léo : « Je sais bien. Je frime pas, je révise. C’est en répétant qu’on apprend. Alors je répète. Comme ça si Princesse contrôle ma formation j’aurai pas l’air bête. Et toi non plus. »

Max : « Bonome, pourquoi elle vient pas avec nous Princesse ? Brindille est venue, elle. »

Le chevalier : « Je ne sais pas Maxou. Je sais bien que ça te ferait plaisir mais je ne peux pas la forcer. Et puis tu sais bien qu’une princesse ne se promène pas sur des chemins boueux. Ses beaux vêtements seraient tout crottés. Venez mes petizours. Allons à l’observatoire. »

72 65 Des zoisos

Max : « Il y a pas des zoisos 🙁 »

Léo : « Ben… Et les mouettes qui rigolent et les cormorans ? »

Max : « On en voit tout le temps. Et ils sont loin. On les voit même pas bien. Bonome, emmène nous le long de l’étang. On les verra mieux. »

Le chevalier : « D’accord Maxou. Mais tu n’as pas fait attention à ce qu’a dit Léo. »

Max : « Qu’est ce qu’il a dit ? »

Le chevalier : « Si j’ai bien compris, il apprend bien ses leçons pour montrer à Princesse que tu le formes bien. »

Max : « C’est vrai Léo ? »

Léo : « Ben oui 🙂 Et aussi parce que j’aime beaucoup les zoisos. Mais je voudrais pas que Princesse pense que tu fais pas bien ta mission. »

Max : « Alors tu révises pour que je sois un bon formateur ? Merci mon Léo 🙂 »

Léo : « Regardez les mouettes qui rigolent, Chroicocephalus ridibundus, Laridés. Elles se grattent le ventre avec leur bec 🙂 »

72 66 Mouettes rieuses 72 67 Mouettes rieuses

Max : « Certaines ont déjà leur capuchon brun chocolat. Miam le chocolat 🙂 »

Léo : « D’autres ont la tête à peine grise et d’autres encore ont la tête toute blanche. C’est bizarre qu’elles aient déjà leur tête nuptiale. C’est même pas encore le printemps. »

Le chevalier : « La période durant laquelle elles ont la tête blanche est assez courte en effet. Quelques semaines… A peine une saison. »

Max : « Bonome, pourquoi on en voit plus l’hiver ? Elles migrent les mouettes qui rigolent ? »

Le chevalier : « Ce n’est pas vraiment une migration. On parle plutôt d’erratisme hivernal. »

Max : « Erratisme hivernal ?! Encore un mot compliqué que personne connaît. Tu expliques simplement s’il te plaît. »

Le chevalier : « Avec des mots simples… Les mouettes rieuses se déplacent l’hiver. Elles quittent les côtes pour éviter les rigueurs de l’hiver. Mais elles ne se rendent pas en un lieu précis. Elles n’ont pas de zone d’hivernage à proprement parler. Elles se déplacent vers l’intérieur des terres. Certaines viennent ici, d’autres vont là-bas… Et celles que nous avons sous les yeux se sont peut être déplacées au cours de l’hiver. »

Max : « En gros, elles se baladent pendant l’hiver. »

Le chevalier : « C’est ça 🙂 »

Max : « C’est pas la mouette qui rigole alors mais la mouette qui se balade. Heureusement que Léo sait pas l’imiter celle-là. »

Léo : « Si je sais 🙂 Écoute ! »

Le chevalier : « Bravo Léo ! Tu l’imites à merveille ! »

Max : « Bravo Léo ! Bravo Léo ! On voit que c’est pas toi qui passes ses journées avec lui ! Pfff… Je t’interdis d’imiter la mouette qui rigole pendant ton sommeil ! »

Léo : « Oui Maxou. Je sais. Il faut plus que je sifflote quand je dors. On regarde les cormorans ? Chevalier, tu peux les fotoer s’il te plaît ? »

Léo : « Montre moi… Oui… C’est bien ce que j’avais vu de loin… Ils ont des plumes blanches sur le cou et la tête. Et une tâche blanche sur la cuisse. C’est le plumage nuptial ? »

72 68 Grands cormorans 72 69 Des zoisos

Le chevalier : « Oui Léo. C’est le plumage lors de la nidification. »

Max : « C’est rigolo les zoisos. La mouette qui rigole est blanche et elle met du noir sur sa tête pour la parade. Et le grand cormoran est foncé et il met du blanc pour la nidification 🙂 »

Le chevalier : « Bon, il va falloir rentrer maintenant. »

Léo : « A cause des copies à corriger ? »

Le chevalier : « Il faut bien le faire… »

Max : « Tu n’aimes pas corriger des copies ? »

Le chevalier : « Si, mais le problème est leur nombre. Je ne peux malheureusement pas consacrer le temps que j’aimerais à chacune d’elles. Ou alors il faudrait que j’y passe tout mon temps et alors adieu les inspections. »

Max : « Non bonome. Ça te fait du bien. Tu as besoin de prendre l’air. Tu ne supportes pas de rester enfermé tout le temps. Tu as besoin de marcher. C’est toi qui m’as dit que le docteur te l’avait conseillé il y a longtemps. Tu dois marcher dans la nature. Et puis c’est ta mission. C’est Princesse qui te l’a confiée et tu dois l’accomplir. »

Le chevalier : « Bien sûr Max. Allez, rentrons. »

Léo : « On s’arrêtera quand même aux observatoires ? »

Le chevalier : « Comme toujours 🙂 »

Léo : « Il y a une foulque et elle est sage 🙂 »

72 71 Foulque macroule 72 72 Foulque macroule
72 73 Foulque macroule 72 74 Foulque macroule

Max : « Elle se nourrit. »

Léo : « C’est rigolo, on la voit sous l’eau. Elle est très claire l’eau. »

Max : « Bon, bonome, on va pas rester là des heures à regarder une foulque. Allez on rentre. »

72 77 Fin

Max : « Dis bonome, Léo et moi on est très fatigués après cette longue inspection. Tu veux pas nous coucher avant de te lancer dans tes corrections ? »

Léo : « Oui, s’il te plaît. Et tu nous grattes le front. »

Le chevalier : « Comme Brindille ? »

Léo : « C’est pas toi qui fais comme Brindille, c’est elle qui t’a copié. »

Le chevalier : « 🙂 D’accord. »

Max : « Et on fait un gros câlin avant. »

Le chevalier : « Câlin, gratouillis… et dodo. »

Léo : « Oui 🙂 »

Le chevalier : « Bonne nuit mes petizours. Faites de beaux rêves. »

Continuer la promenade

72 – Le Royaume des Bernaches et le Royaume des Pics

Lundi 25 Janvier, An III

Max : « Bonome, je sais qu’il fait pas toujours beau en ce moment et que tu as un tas de copies à corriger qui atteint le plafond mais il faut pas oublier de faire ta mission sinon Princesse va te gronder. »

Léo : « Et puis Max doit me former et il peut pas le faire dans ta cabane. »

Le chevalier : « Auriez-vous envie d’aller vous promener ? »

Max : « Non non ! On veut pas aller en promenade. On veut inspecter et faire ta mission. »

Le chevalier : « Je vois. Ça tombe bien. J’allais justement vous en parler. »

Léo : « De quoi veux-tu nous parler ? »

Le chevalier : « Brindille voudrait nous accompagner dans nos inspections. »

Max : « Brindille ? La brindille qui laisse des commentaires sur mon blog ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Cette brindille. »

Léo : « Et elle veut venir avec nous quand ? »

Le chevalier : « Pourquoi pas aujourd’hui ? Il fait beau et j’avais l’intention de vous emmener aux Royaumes des Bernaches et des Pics. On pourrait l’emmener avec nous. »

Max : « Tu en penses quoi Léo ? »

Léo : « Elle aime les zoisos ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. »

Léo : « Alors si elle aime les zoisos je suis d’accord. »

Max : « Moi aussi. Mais je vais prendre un bain avant qu’elle arrive. Tu peux laver ma chemise et mon pantalon ? »

Le chevalier : « Je vois… Avec moi tu es moche et tu pues et pour brindille tu veux prendre un bain et je dois laver tes vêtements. Tu veux peut être que je les repasse aussi. »

Max : « Ben oui. Et je suis pas moche d’abord. »

Le chevalier : « Mouai… Bon, pas le temps pour le bain. Elle va bientôt arriver. Allez vous préparer. »

Brindille : « Bonjour chevalier. Bonjour les petizours. Je suppose que toi tu es Max. Et toi Léo. »

Max : « Bonjour Brindille. »

Léo : « Bonjour Brindille. Tu aimes les zoisos ? »

Brindille : « Oui, beaucoup. »

Max : « Moi je suis ami avec Martin. Et avec Blongios aussi. Si tu veux on te les présentera. Mais pas tout de suite parce que Blongios est en migration tout là-bas. Il va revenir au printemps. Je suis impatient qu’il revienne parce qu’il me manque. »

Brindille : « Sois patient Max, il va bientôt revenir. »

Max : « Oui mais il me manque quand même. »

Léo : « Bon, on va pas rester ici à papoter toute la journée quand même. Allez chevalier, emmène-nous aux zoisos ! »

Pendant la chevauchée…

Max : « Dis Brindille, tu connais le Royaume des Bernaches ? Et celui des Pics ? »

Brindille : « Oui, c’est ton blog qui me les a fait découvrir. »

Max : « Parce que tu lis mon blog ? »

Le chevalier : « Max, comment laisserait-elle des commentaires si elle ne le lisait pas ? »

Max : « Ah oui, c’est vrai ! »

Léo : « Vous allez arrêter de parler oui ! Chevalier, on est arrivés 🙂 »

Max : « Tu vas voir Brindille. On va commencer par le Marais. Il est très beau le Marais. Et il y a toujours des beaux zoisos. On voit des Scolopacidés des fois. C’est les famille des chevaliers. Mais pas les chevaliers comme bonome, les chevaliers zoisos. Tiens, regarde le Marais. »

72 01 Le marais

Brindille : « C’est magnifique. »

Max : « Et encore c’est que l’hiver. Au printemps ça va redevenir tout vert. Il y aura les nénuphars. Et les phragmites seront plus tout secs comme maintenant. »

Léo : « Mais l’hiver il y a les migrateurs qu’on voit plus au printemps. Et puis l’hiver, il y a moins de végétos alors on voit mieux les zoisos. C’est beau l’hiver. »

Max : « Mais les étangs peuvent être tout gelés. Et Martin peut plus ploufer pour attraper des poissons et il peut mourir. Et moi je veux pas qu’il meure Martin. »

Brindille : « Je te comprends Max. Mais il n’a pas beaucoup gelé cet hiver. »

Léo : « Chevalier, regarde là-bas, au bord de l’eau le long des roseaux. C’est qui ces zoisos ? Je vois pas bien. »

Le chevalier : « Je les fotoe et je te montre. »

72 02 Bécassines des marais 72 03 Bécassines des marais

Léo : « Des bécassines des marais ! Regarde Brindille ! Il y a des bécassines des marais. En scientifique elles s’appellent Gallinago gallinago et ce sont des Scolopacidés. Tu devrais les fotoer. »

Brindille : « Vous connaissez les noms scientifiques des oiseaux ? »

Max : « Ben oui 🙂 On est des naturalistes, nous. Tu as bien vu qu’on a des sacados. Et Léo est un bon ornithologue. Le problème, c’est qu’il imite les zoisos. »

Brindille : « Pourquoi est-ce un problème ? »

Max : « Pourquoi ? Mais parce qu’il sifflote tout le temps ! Et la nuit, quand il rêve de zoisos, il sifflote. Et moi je peux même pas dormir. Tu vois le problème maintenant ? »

Brindille : « Oui, je comprends. »

Léo : « Et là-bas, il y a des oies cendrées (Anser anser, Anséridés). »

72 04 Oies cendrées 72 05 Oies cendrées

Max : « La première fois qu’on les a vues, elles étaient tout près comme ça. On les voyait bien. Là, elles sont loin. C’est dommage. »

Léo : « Chevalier, tu crois qu’elles vont rester ? Normalement ce sont des zoisos migrateurs mais elles sont bien ici. Tu pourrais leur demander de rester en zoiso. »

Brindille : « Parce que votre chevalier parle le zoiso ? »

Max : « Oui oui. Il veut pas le dire, par discrétion ou par modestie. Mais on sait bien qu’il parle le zoiso. »

Léo : « Et des autres langues de zanimos. Il parle couramment l’écureuil et un peu le renard. Tu as fotoé les bécassines ? Montre moi s’il te plaît Brindille… Chevalier, tu as vu ses fotos ? Elles sont belles aussi. »

Max : « Bonome, pourquoi tu réponds pas ? Qu’est ce que tu regardes comme ça ? »

Le chevalier : « Il y a un pic vert là bas. »

Léo : « Picus viridis, Picidés ? »

Max : « Picpic ? »

Le chevalier : « Oui, regardez. »

72 06 Pic vert

Max : « Tu verras Brindille, bonome, il a des superzieux. Des fois il identifie un zoiso en un clin d’œil alors que nous on l’a même pas vu. Tu vois picpic toi ? »

Brindille : « Oui, je l’ai trouvé. »

Max : « Toi aussi tu as des superzieux alors. Moi j’ai demandé des jumelles pour juméler les zoisos qui sont loin et bonome m’en a offertes. Mais je les oublie souvent. C’est parce qu’elles sont trop grandes pour mon sacado. »

Brindille : « Tu devrais demander à ton bonome de les prendre pour toi, Max. »

Max : « Ben oui. Mais j’y pense pas. Alors je peux pas juméler. Tant pis pour moi. »

Léo : « Dites tous les deux, vous préférez pas observer les zoisos ? Regardez, il y a des Corvidés. »

72 08 Corneille noire 72 09 Corneille noire

Max : « ça c’est une corneille noire (Corvus corone, Corvidés). Les zoms disent toujours que c’est des corbeaux. Pour les zoms, tous les zoisos noirs c’est des corbeaux. Mais il y a pas des corbeaux ici. Ou alors très rarement. Les corbeaux, c’est à la campagne, en milieux ouverts : dans les champs, les prairies… Pas dans les Royaumes avec des étangs. »

Brindille : « Tu en connais des choses, Max. »

Max : « C’est bonome qui m’apprend tout ça. Et puis des fois je fais des recherches dans ses livres. Dans sa cabane, il y a des livres partout. Et il lit tout le temps : dans son lit, dans son fauteuil, quand il se caféine, quand il mange… Même aux cabinets. Il est rigolo. Il peut pas aller aux cabinets si il a rien à lire 🙂 »

Le chevalier : « Max, tu n’es peut être pas obligé de raconter ce genre de détails. »

Max : « Tu as bien mis des fotos de moi tout nu dans mon blog ! »

Le chevalier : « Non Max. C’est toi qui graves ton blog. Je t’aide parfois mais je ne t’influence pas et je te laisse y écrire tout ce que tu veux. Et c’est toi qui choisis les photographies. »

Max : « Mais à l’époque mon blog était pas sur Internet et je savais pas que tout le monde allait pouvoir le lire. C’était que pour Princesse. »

Léo : « Brindille, je suis désolé de leur attitude. Parfois ils se comportent comme des foulques et ils se chamaillent. Il faut pas faire attention à eux. Regarde plutôt la pie bavarde. Elle est belle la pie. Les zoms y font pas attention et ils disent que c’est méchant. C’est pas vrai. Des fois, elles chassent les autres zoisos de leur territoire mais c’est normal. Le rougegorge familier aussi chasse les intrus. Et il est très grossier. Le chevalier nous a traduit un jour ce que dit le rougegorge et c’est pas très poli. Mais les zoms trouvent que c’est mignon un rougegorge parce que c’est tout petit. Tu aimes les pies ? »

72 10 Pie bavarde

Brindille : « Elles sont belles. J’aime beaucoup les reflets bleus et verts sur leur plumes. »

Léo : « Oui, la couleur des reflets change quand la pie bouge. C’est pas juste blanc et noir une pie. C’est bleu sombre très beau. Viens Brindille, je vais te montrer les hérons cendrés. »

Max : « Ben, vous partez tous les deux ! Et nous alors ? »

Léo : « Vous, vous faites les foulques. Moi, je vais montrer les hérons à Brindille… Tu connais les hérons Brindille ? »

Brindille : « Oui, tu sais Léo, je connais un peu les oiseaux. »

Léo : « Tu sais distinguer les juvéniles des adultes alors. »

Brindille : « Non. Tu veux bien m’expliquer ? »

Léo : « Il faut regarder la tête. Si la calotte est blanche : c’est un adulte. Si elle est grise : c’est un juvénile dans sa première année. Alors ? Adulte ou juvénile ? » 72 11 Héron cendré

Brindille : « Je ne vois pas bien la calotte. On dirait qu’elle est blanche. C’est un adulte ? »

Max : « Il y a une longue plume noire derrière la tête. C’est forcément un adulte. C’est rare de bien voir la longue plume noire. Vous venez, on va faire le tour de l’étang. »

Léo : « Chevalier, je peux te poser une question ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon Léo. »

Léo : « Vous dites toujours qu’on voit des étangs avec Max. Mais quand c’est grand, on doit pas dire un lac ? »

Max : « C’est vrai ça ? Explique-nous bonome. »

Le chevalier : « La différence entre lac et étang ne tient pas à la surface mais à la profondeur. Et plus précisément à la présence d’une thermocline saisonnière. »

Max : « Tu vois Brindille, ça c’est bonome. On lui pose une question simple et, dès sa deuxième phrase, il utilise des mots compliqués que personne connaît à part lui. Et il faut lui crier dessus pour qu’il revienne à des mots simples. Tu veux lui crier dessus ou tu préfères que je le fasse ? »

Brindille : « Tu ne pourrais pas lui demander d’expliquer simplement sans lui crier après ? »

Max : « Si bien sûr. Mais c’est moins drôle. Bon, c’est moi qui fais alors 🙂 NON MAIS TU VAS PAS BIEN DANS TA TÊTE TOI ! THERMOCLINE ? C’EST QUOI CE MOT ? TU PEUX PAS FAIRE SIMPLE ? »

Le chevalier : « Ça faisait longtemps que tu ne m’avais pas crié dessus 🙂 »

Max : « Et ça te manquait je suis sûr 🙂 Bon, tu nous expliques avec des mots simples cette fois. »

Le chevalier : « Tout est histoire de profondeur. Quand la tranche d’eau est de faible épaisseur le soleil peut la réchauffer entièrement. Même si il existe des zones froides, la température est assez homogène. »

Léo : « Homogène ? C’est quoi homogène ? »

Le chevalier : « La température est presque partout la même. Ou à peu près. La température baisse l’hiver, remonte au printemps, est maximale l’été… Dans ce cas, c’est un étang. Vous comprenez ? »

Max : « Ben oui, quand tu utilises des mots simples, tout le monde peut comprendre. »

Léo : « Et un lac alors ? »

Le chevalier : « Quand l’épaisseur d’eau est importante, le soleil ne réchauffe que la partie superficielle. Quand on s’enfonce, la température diminue. C’est la thermocline. A forte profondeur la température peut être à peine de quelques degrés Celsius. Bien sûr, l’hiver, quand il fait froid, la température de l’eau est très faible en surface et il n’y a plus beaucoup de différence entre la température de surface et la température en profondeur. La thermocline disparaît. C’est pour cela qu’on parle de thermocline saisonnière. Il arrive même, en cas de gel, que la température profonde soit supérieure à celle de surface. Il y a alors inversion de la thermocline.  Avez-vous compris ? »

Max : « Ben oui. On est pas bêtes. Quand tu expliques, on comprend. »

Léo : « Merci chevalier. Et ça veut dire qu’il peut y avoir de petits lacs et de grands étangs. Rholala, on apprend plein de choses avec toi. »

Max : « Brindille, tu as vu le grand cormoran ? »

Brindille : « Oui, il est très beau. J’aime beaucoup quand il a les ailes ouvertes comme là. »

72 12 Grand cormoran

Max : « C’est parce qu’il les fait sécher. »

Brindille : « Tu sais pourquoi il doit les faire sécher, lui ? »

Max : « C’est une longue histoire. Quand Dieu a créé les zoisos, il a pas fait attention aux zoisos aquatiques. Il a oublié de leur donner des plumes imperméables. Du coup ils prenaient l’eau et ils se noyaient. Et Dieu vit que cela n’était pas bon. Et Dieu dit : ‘Zutalor, là, je crois que j’ai raté. Il va falloir corriger tout ça sinon ils vont tous se noyer. Nom de Moi, va falloir que je me remette au travail. Allez, au boulot, il faut que je crée les glandes uropygiennes.’ Puis il convoqua tous les zoisos aquatiques pour leur distribuer des glandes uropygiennes. »

Le chevalier : « Tu vois Brindille, ça c’est Maxou. Tu lui poses une question simple et quand il te répond il utilise des mots compliqués que personne connaît à part lui. Tu lui cries dessus ou c’est moi qui fais ? MAX C’EST QUOI UROPYGIENNE ! TU PEUX PAS FAIRE SIMPLE ? TU VAS PAS BIEN DANS TA TÊTE TOI ! »

Brindille : « 😀 »

Léo : « Il t’a bien eu 🙂 »

Max : « Pfff… Tout le monde connaît les glandes uropygiennes. Ce sont des glandes situées à l’arrière du corps et qui contiennent des produits gras. Les zoisos prennent les produits gras avec leur bec et les étalent sur leur plumes comme ça elles deviennent imperméables. Et les zoisos coulent plus. Mais les cormorans étaient en train de chahuter au fond de la classe quand Dieu a annoncé la distribution des glandes. Alors ils ont pas entendu. C’est plus tard, quand ils se sont rendu compte qu’il y avait plus aucun zoiso aquatique autour d’eux qu’ils se sont dit qu’il se passait quelque chose de bizarre. Alors ils ont cherché les autres zoisos aquatiques et c’est comme ça qu’ils ont entendu parler de la distribution des glandes uropygiennes. Ils se sont dit ‘Chouette alors, on va plus couler, ça va être bien. Allons chercher nos glandes.‘ Mais quand ils sont arrivés tout avait été distribué et il restait rien du tout pour eux. Alors Dieu dit : ‘Ben oui, mais fallait pas chahuter au fond de la classe et arriver en retard. J’ai déjà tout distribué moi et on est samedi soir. Je vais pas en refaire juste pour vous. Demain c’est dimanche et je vais à la pêche. Alors faudra vous faire sécher les ailes et puis c’est tout. Bon, je vous laisse, mon Fils est venu me voir et on prend l’apéro.‘ Et les cormorans furent très déçus. Depuis, ils prennent l’eau et, régulièrement ils se font sécher les ailes. C’est embêtant pour eux mais c’est très beau à voir. »

Brindille : « Max, tu es sûr de ce que tu racontes ? »

Max : « Ben oui 🙂 »

Léo : « Il aime bien raconter des histoires. Pendant les dernières vacances, il m’a raconté l’histoire de Samuel de Champlain. C’était rigolo 🙂 Un peu comme l’histoire des cormorans. J’espère qu’il ne croit pas lui même ce qu’il dit. »

Max : « Je suis pas fou dans ma tête. Bonome, tu m’écoutes pas. Qu’est ce que tu fais ? »

Le chevalier : « Je regarde la mouette rieuse sur la branche. »

72 13 Mouette rieuse 72 14 Mouette rieuse
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Max : « La mouette rieuse c’est Chroicocephalus ridibundus. C’est un Laridé. Léo les a appelées les mouettes qui rigolent il y a longtemps, par erreur. Ça nous a plu alors depuis on les appelle comme ça. »

Brindille : « Les mouettes qui rigolent ? »

Max : « Ben oui. C’est pas plus bête que les mouettes rieuses. »

Léo : « Chevalier, je crois qu’il y a des canards souchets là-bas. On les verrait mieux de l’autre côté de l’étang. On peut y aller s’il te plaît. »

Le chevalier : « Bien sûr mon Léo. »

Léo : « Tu viens Brindille. On va te montrer les canards souchets. »

Max : « Anas clypeata, Anatidés. Ils sont rigolos avec leur large bec aplati. Tu vas voir. »

Brindille : « Vous savez les petizours, j’ai déjà vu des canards souchets. »

Max : « Nous aussi, mais on s’en lasse pas. Allez, viens voir. »

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Léo : « Chevalier, qu’est ce qu’ils font les souchets ? On dirait qu’ils se tournent autour. C’est pas la parade ? »

Le chevalier : « Je ne pense pas. Je crois qu’ils se nourrissent mais je ne comprends pas l’intérêt de tourner comme cela. »

Max : « Et tu hypothéses pas ? »

Le chevalier : « Non Maxou. Je n’ai aucune hypothèse. »

Léo : « Tu peux les zoomer avec l’autre appareil s’il te plaît ? »

72 23 Canard souchet 72 24 Canard souchet

Max : « Brindille, tu devrais les fotoer. C’est des beaux canards et ils sont pas là toute l’année. Bientôt, ils vont repartir tout là-bas et on les verra plus avant l’automne. »

Brindille : « Tu ne fotoes plus Max. »

Max : « Ben non. Bonome m’a donné son ancien appareil. Mais il est très lourd et je mets trop longtemps pour l’installer. Et puis il a pas un gros zoom alors on voit pas bien ce que je fotoe. Mais c’est pas grave parce que je préfère observer. C’est bonome qui fotoe. Et il me donne toutes les fotos que je veux. »

Brindille : « Il t’aime beaucoup ton bonome. »

Max : « Ben oui, c’est normal. Je suis un gentillours 🙂 Léo, pourquoi tu t’arrêtes ? »

Léo : « Je regarde le héron cendré (Ardea cinerea, Ardéidés). Il est très beau. Et j’aime beaucoup voir le vent qui ébouriffe ses plumes blanches. »

72 25 Héron cendré 72 26 Héron cendré

Brindille : « J’ai cru comprendre que vous êtes amis avec le vent. »

Max : « Oui 🙂 Il nous raconte de belles histoires. Mais on doit pas les répéter. Tu devrais l’écouter. Il aime beaucoup ça. Et après vous serez amis vous aussi. C’est un bon ami le vent. Après, il nous accompagne partout. Et même que des fois, il chasse les nuages exprès pour qu’on ait pas la pluie. Et un jour il m’a caressé la joue parce que j’étais triste. »

Brindille : « Tu en as de la chance Max. »

Max : « C’est Léo qui dit toujours qu’on a de la chance. Il a raison. Et toi aussi. Bon on reste là à s’attendrir ou on zoisote ? Regardez le cormoran en vol ! »

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Léo : « Et il y en a un là-haut qui sèche ses ailes au soleil. Il doit regretter d’avoir chahuté au fond de la classe 🙂 »

72 29 Grand cormoran 72 30 Grand cormoran

Max : « Brindille, on t’a donné le nom du grand cormoran en scientifique ? »

Brindille : « Non, je ne crois pas. »

Max : « Phalacrocorax carbo, Phalacrocoracidés. Tu le fotoes ? Tu as raison. Il est très beau sur sa branche avec le fond bleu du ciel. Toi aussi tu vas graver un blog ? »

Brindille : « Je n’ai pas toutes tes connaissances Max, je n’y arriverais pas. »

Max : « Tu pourrais apprendre avec bonome. Il aime bien enseigner et il est pas trop soporifique. Il arrive même à être intéressant de temps en temps 🙂 Bon d’accord, c’est rare, mais ça arrive. »

Léo : « On voit pas grébu aujourd’hui. »

Brindille : « Grébu c’est le grèbe huppé, c’est ça ? »

Max : « Ben oui, c’est grébu quoi ! Podiceps cristatus, Podicipédidés. Il faut pas confondre avec grébou, le grèbe castagneux, Tachybaptus ruficollis. Ils se ressemblent pas vraiment. »

Brindille : « Je connais bien les grébous. Ils sont mignons avec leur petit derrière beige. »

Léo : « Tu aimes bien grébou ? Tu sais que c’est le chouchou zoiso du chevalier ? »

Brindille : « Le chevalier a un chouchou ? »

Max : « Ben oui, moi 🙂 »

Léo : « Pfff, t’es trop bête Maxou. Le chevalier a pas vraiment de chouchou mais il aime beaucoup grébou. Aujourd’hui on voit ni grébu ni grébou 🙁 Il y a juste une mouette qui rigole en train de faire sa toilette. »

Brindille : « Parce que les zanimos ça fait beaucoup sa toilette 🙂 »

Max : « Oui 🙂 C’est très propre les zanimos. Moi je voulais prendre un bain avant que tu arrives mais bonome a pas voulu 🙁 »

Léo : « Vous pouvez vous installer confortablement. Le chevalier va encore faire des dizaines de fotos de la toilette de la mouette. Il peut pas s’en empêcher. Dis Brindille, tu veux bien me gratter le front ? »

Brindille : « Si tu veux Léo. Viens sur mes genoux si tu veux. »

Max : « Ah ouai ! Carrément ! Ben et moi alors ? »

Brindille : « Tu peux venir aussi Max. J’ai deux genoux et plein de doigts. »

Le chevalier : « Chut !… Jamais ce mot ne se profère ! Ou c’est à lui là-bas que l’on aurait affaire ! Un mot suffit ! Que dis-je, un mot ? Un geste, un seul ! Et retirer ses gants, c’est tirer son linceul ! »

Max : « 😀 »

Brindille : « Qu’est ce qu’il raconte ? »

Max : « C’est un jeu entre nous 🙂 Un jour, plus tard, j’expliquerai. »

Le chevalier : « On peut donc te parler de tes doigts maintenant ?… »

Max : « Bonome, mon bonome, mon bonomou… TU ARRÊTES AVEC LES DOIGTS OU JE TE DÉVORE ! GRRR ! »

Léo : « Je suis désolé Brindille. D’habitude ils sont un peu plus sages que ça. On regarde la mouette ? »

Brindille : « Et je vous gratte le front 🙂 »

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Léo : « Tu sais Brindille, les mouettes qui rigolent ont pas toujours la tête couleur brun-chocolat. C’est seulement en plumage nuptial, quand elles vont draguer pour faire des œufs. L’hiver, normalement elles ont la tête blanche avec juste une tâche derrière l’oreille. Celle-là doit être pressée de faire des œufs. »

Max : « Tu aimes le chocolat Brindille ? »

Brindille : « J’en suis férue 🙂 »

Léo : « Max tu oublies qu’un jour on a été tout malades parce qu’on avait mangé tout le chocolat. »

Max : « Quel rabat-joie ce Léo ! Le chocolat c’est bon quand même. Et si on allait au Royaume des Pics ? Tu veux bien Brindille ? »

Léo : « Oui, on y va et tu viens avec nous. Allez, s’il te plaît. »

Brindille : « Chevalier, es-tu d’accord ? »

Le chevalier : « Je suis là pour vous servir 🙂 »

Max : « Alors on y va ! »

***

Léo : « Chut ! Écoutez ! … On connaît ce chant ! »

Max : « Voilà, ma nuit est fichue 🙁 »

Brindille : « Chut Max ! Tu connais cet oiseau Léo ? »

Léo : « Oui oui, je reconnais ce chant… C’est l’accenteur mouchet (Prunella modularis, Prunellidés). Chevalier, trouve-le s’il te plaît. »

Le chevalier : « Je l’ai ! Droit devant, dans l’arbuste. »

Max : « Vu ! »

Brindille : « Vu aussi 🙂 »

Léo : « Qu’est ce qu’il est beau ce zoiso ! »

72 39 Accenteur mouchet

Brindille : « Il ressemble un peu au moineau domestique. »

Léo : « Passer domesticus, Passéridés ? Oui, peut être… Mais on voit jamais des moineaux domestiques. »

Max : « On en a vu en Charentmaritimie. Même que bonome a arrêté sa monture pour laisser un jeune finir son repas sur la route. »

Brindille : « C’est très chevaleresque. »

Max : « C’est un grand chevalier bonome. Pourquoi on voit pas beaucoup des moineaux ? »

Le chevalier : « On en voit Maxou. Il y en a dans notre rue. Nous les voyons quand nous allons à la taverne. Et il y en a près de la schola. Tu les entends tous les matins. Enfin, quand tu viens à la schola. Tu n’es pas très assidu. Je crois qu’ils sont en régression un peu partout en France. Ils sont omnivores mais se nourrissent beaucoup d’insectes et les insectes sont de plus en plus rares. »

Max : « Je viens pas à la schola parce que tu veux pas que je fasse cours à ta place. Alors si je sers à rien je préfère rester dans la cabane. Brindille, tu utilises des insecticides toi ? »

Brindille : « Non Max. »

Max : « Heureusement parce que quand on tue des insectes, on tue les insectivores. Et les zoisos sont souvent insectivores. Et il faut pas tuer les zoisos. »

Brindille : « Je ne les tue pas Max. Je les nourris. J’ai mis des mangeoires pour eux dans mon jardin. »

Léo : « Tu as un jardin ? Rhoooo la chance… Et avec les mangeoires tu dois avoir des zoisos ! Rholala ! Tu as quoi comme zoisos ? »

Brindille : « Des mésanges charbonnières… »

Max : « Nous aussi on en a même si on a pas de jardin. Elles viennent chiper des graines dans la mangeoire et on les observe pendant des heures. »

Léo : « Et tu as quoi d’autres ? »

Brindille : « Des mésanges bleues, des rougegorges familiers, des pies bavardes et un couple de tourterelles turques qui revient chaque année. »

Léo : « Rhoooo la chance… Et ils font des œufs ? Tu vois des petits ? »

Brindille : « 😀 Je ne sais pas s’ils font des œufs… Je n’ai jamais vu de petits. »

Léo : « Si c’est un couple, ils font des œufs. Il faudra que tu observes attentivement et tu verras les petits. Et il faudra les fotoer pour nous montrer. On pourra venir inspecter ton jardin ? »

Le chevalier : « Léo… »

Brindille : « Ce n’est pas grave chevalier. Vous pourrez venir mais il faudra faire attention au chien. »

Max : « Tu as un chien ? On pourra faire du chien ? Bonome tu es d’accord ? »

Le chevalier : « 🙂 C’est surtout le chien qui devra être d’accord ! Arrêtez d’embêter Brindille maintenant. »

Brindille : « Ils ne m’embêtent pas. Ils sont mignons tous les deux 🙂 »

Max : « On est mignons ! »

Léo : « Elle a dit ‘tous les deux‘ pour pas te faire de peine 😉 »

Max : « Pfff… Tout le monde sais que je suis plus mignon que toi. »

Léo : « Avant de partir le chevalier a dit que tu étais moche et que tu puais. »

Max : « Et toi tu as le nez pointu ! »

Le chevalier : « Vous êtes bêtes, moches et vous puez tous les deux. Il suffit ! Allez-vous vous taire ! Si vous continuez je vous ploufe et vous nourrirez les brochets ! »

Max : « Non pas les brochets ! J’ai peur des brochets ! Brindille, le laisse pas faire ! »

Brindille : « Alors arrêtez de vous chamailler 🙂 Vous n’êtes pas des foulques à ce que je sache mais de gentils petizours. Mignons tous les deux. Quand vous ne vous comportez pas comme des enfants gâtés. »

Le chevalier : « Je suis parfois trop permissif avec eux. Il va falloir que je sévisse un peu plus. »

Max : « Non, c’est pas la peine. On va être sages. »

Léo : « Oui, c’est promis. »

Le chevalier : « Léo, je suis très étonné de ta réaction. Je ne m’attendais pas à cela de ta part. »

Léo : « Je suis désolé chevalier. C’est parce que Brindille est très gentille. Bon, on retourne aux zoisos ? »

Le chevalier : « Oui, allons-y. Faites un peu de silence. »

Léo : « Vous entendez ? Je connais pas ce chant… »

Le chevalier : « Moi si. Ce sont des mésanges à longue queue. Elles sont au dessus de nous. »

72 40 Orites longicaude 72 41 Orites longicaude
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Brindille : « Elles sont mignonnes. On dirait des petites boules de poils. »

Max : « Brindille, tu dis des erreurs. Les zoisos ça a pas des poils mais des plumes. »

Brindille : « Je le sais bien Max. Mais on dirait des petites boules de poils quand même. »

Max : « Bonome dit qu’elles ressemblent à des petits ours 🙂 »

Léo : « Elles sont embêtantes ces mésanges. Certains les appellent mésanges à longue queue d’autres disent orites longicaude. Et elles sont parfois classées dans les Paridés et d’autres fois dans les Aegithalidés. »

Brindille : « Je regarderai dans mon livre. »

Léo : « Tu as un beau livre de zoisos toi aussi ! Rhoooo la chance ! Max aussi en a un. »

Max : « Il est à nous deux tu sais Léo. »

Brindille : « Demande au chevalier de t’en offrir un 🙂 »

Léo : « Un livre rien qu’à moi ? Je pourrais avoir un livre à moi ? C’est vrai chevalier ? Tu veux bien ? »

Le chevalier : « Apparemment ça te ferait plaisir. Je vais voir ce que je peux faire. »

Max : « En bonomien, ça veut dire ‘oui mais je ne sais pas quand‘. Tu l’auras ton beau livre de zoisos 🙂 Bonome, on peut aller s’asseoir sur le talus au bord du ru. Martin y vient parfois. On le verra peut être. »

Le chevalier : « Si vous ne vous chamaillez pas pour savoir lequel ira sur les genoux de Brindille 🙂 »

Max : « On va pas se chamailler. Brindille a deux genoux 🙂 »

Léo : « Roooonnnn rrrooooonnnn… »

Max : « Roooonnnn rrrooooonnnn… »

Le chevalier : « Ne bougez pas mais ouvrez grands vos yeux. Regardez, il y a un renard ! »

72 45 Renard roux 72 46 Renard roux
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Léo : « Rhoooo la chance ! Qu’est ce qu’il est beau ! »

Max : « Bonome, tu nous expliques le renard. »

Brindille : « ‘Tu nous expliques le renard.’ C’est original comme formulation 🙂 »

Max : « Peut être mais ça marche. Il m’a déjà expliqué la vache, le cheval et des tas d’autres zanimos. »

Léo : « Le ragondin aussi. Il nous a fait un cours de crâne de ragondin. C’était bien 🙂 »

Max : « Allez bonome. Explique nous le renard. »

Le chevalier : « Le renard roux est un mammifère de la famille des Canidés, comme le chien. Son nom, en scientifique est Vulpes vulpes ce qui signifie renard renard en latin. »

Max : « Il peut pas s’en empêcher. Il faut toujours qu’il nous parle de langues anciennes que personne connaît : le latin ancien, le grékancien… Il croit que je grave un blog de linguistique. Pfff… »

Le chevalier : « Max est un petitours de la famille des Petitursidés de l’ordre des Peluchiformes. La particularité du Max est de ronchonner tout le temps. Parfois même il crie sur son bonome 🙂 »

Max : « J’ai pas demandé de te moquer de moi mais de nous expliquer le renard. ALORS TU NOUS EXPLIQUES LE RENARD ET PUIS C’EST TOUT ! »

Le chevalier : « Je vous ai déjà tout expliqué. C’est un mammifère relativement petit. Il ne pèse que 5 à 6 kg. Par comparaison, un lièvre pèse 3 kg. En cas de rencontre, le renard évite souvent soigneusement le lièvre. Même les lapins peuvent mettre un renard en déroute. Le renard est omnivore : ils se nourrit surtout de fruits, parfois d’oiseaux et de petits mammifères comme les rongeurs. Lui aussi mulotte. Il saute et plonge sur sa proie. Il peut déceler une proie sous la neige et quand il plonge dessus il peut s’enfoncer de plusieurs dizaines de centimètres. Le renard est actif surtout au lever et au coucher du soleil mais quand il a des petits il est beaucoup plus actif et peut être plus facilement observé. Mais c’est normal, il a jusqu’à 6 petits à nourrir et cela demande beaucoup de proies et donc d’activité. Les renards s’approchent assez facilement des hommes. On les observe même en ville. J’en ai croisé un, nuitamment, qui se promenait calmement sur un trottoir. Il y en a même dans la capitale. Ils viennent en ville pour se nourrir des déchets alimentaires des hommes. »

Max : « Ben voilà, encore les zoms. Ils mettent tout leur manger à la poubelle et après les zanimos font les poubelles ou deviennent des mendiants. Ils sont terribles ces zoms. »

Le chevalier : « Je suis assez d’accord avec toi Max. Ils sont terribles ces zoms… »

Max : « Bon, tu continues le renard s’il te plaît. »

Le chevalier : « Je n’ai plus rien à dire. A part que c’est une bonne nouvelle d’en voir ici. »

Léo : « Il y en a deux. »

Max : « Oussa ? »

Léo : « Là ! Zutalor ils s’en vont ! Tu les as vus Brindille ? »

Brindille : « Je n’en ai vu qu’un. »

Max : « Moi aussi. Tu dis des erreurs Léo. »

Le chevalier : « Non Maxou. Moi aussi j’ai vu le second. Malheureusement au moment où il se sauvait… »

Max : « Tu as fotoé bonome ? Et toi Brindille ? »

Le chevalier : « Oui, mais il est caché par les végétaux. »

Brindille : « Pareil 🙂 »

Max : « Mais Princesse va voir quand même ? »

Le chevalier : « Oui Maxou, ne t’inquiète pas. »

Brindille : « Princesse sait que tu fais bien ta mission Max. »

Max : « Mes missions ! Je dois inspecter les Royaumes pour vérifier que tout se passe bien au Pays des Zoisos et je dois former Léo. C’est beaucoup de travail. »

Brindille : « Et tu dois graver ton blog. »

Max : « Ben oui, oulala, et je suis en retard dans mon blog… J’arriverai jamais à être à jour. »

Brindille : « Dites les petizours, il va falloir que je rentre moi. »

Max : « QUOI ??? DÉJÀ !!! Non non, tu restes là et on continue à zoisoter. »

Le chevalier : « Max, si Brindille doit partir, tu la laisses partir. »

Max : « Pfff… Tu veux pas la kidnapper ? Au château ils pensent que c’est ce que tu as fait avec moi. Et puis ils pensent que tu es méchant et cruel. Ça change rien pour toi si tu la kidnappes. »

Le chevalier : « Ben voyons… »

Léo : « On te raccompagne Brindille. Mais on s’arrête si on voit de belles choses. »

Brindille : « D’accord petit Léo. »

***

Léo : « Regardez la mouette qui rigole ! Elle marche sur place ! Vous savez ce qu’elle fait ? »

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Max : « On a déjà vu ça à la mer. Bonome a expliqué que ça faisait sortir du sable des petits zanimos fouisseurs comme des vers ou des mollusques. Mais là, il y a pas des zanimos fouisseurs. »

Le chevalier : « Si Maxou. Il y a des lombrics (Lombriscus edulis, Lombricidés) et des larves… La terre est humide. C’est peut être pour cela qu’elle marche sur place. Ou alors elle fait de la gymnastique 🙂 »

***

Max : « On est de retour au Marais. Il faut s’arrêter pour observer. »

Brindille : « Si tu veux Max. Mais pas trop longtemps. Il faut vraiment que je rentre. »

Max : « Pfff… »

Léo : « Brindille ! Regarde les foulques qui se courent après ! »

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Max : « Elles sont vraiment terribles les foulques ! Elles arrêtent pas de se chamailler, se courir après ou faire la bagarre. On a déjà fait des tas de rapports à Princesse mais rien ne change. Je sais plus quoi faire moi. »

Brindille : « Ne faites rien ! Elles sont comme ça. Vous ne m’avez pas donné le nom scientifique des foulques. »

Léo : « Fulica atra, Rallidés. Comme Rallidés il y a aussi la poule-d’eau. Mais il faudrait dire Gallinule poule-d’eau (Gallinula chloropus). Chloropus c’est à cause de ses pattes verdâtres. C’est du grékancien. Ça veut dire pieds verts. »

Max : « Parce que toi aussi tu parles le grékancien ? »

Léo : « Non, mais j’écoute ce que dit le chevalier moi 🙂 Et c’est intéressant l’étymologie. Comme ça on comprend bien et on retient mieux. »

Max : « Moi je me souviens bien quand même. Et je me souviens que les petites foulques sont les bébés les plus moches du monde. Tu en as déjà vu Brindille ? »

Brindille : « Oui 🙂 Elles ont le crâne rouge, sans plumes. Autour du cou elles ont des plumes jaunes. Leurs ailes ne sont pas encore développées et portent, elles aussi, de petites plumes jaunes. Elles sont très moches, je te l’accorde. »

Max : « On dirait des dinosaures 🙂 Tu verras Léo. Même toi tu vas les trouver moches. »

Le chevalier : « Bon, mes petizours il est temps de dire au revoir à Brindille. »

Léo : « Zutalor ! Au revoir Brindille. On viendra inspecter ton jardin un jour. »

Max : « Tu vas revenir avec nous ? »

Brindille : « Oui, je vais essayer. Vous êtes de bons petits naturalistes et c’est très agréable d’inspecter avec vous. »

Max : « Tu nous grattes le front pour dire au revoir ? »

Brindille : « Bien sûr 🙂 »

Les petizours : « Merci Brindille. Au revoir. »

Brindille : « Au revoir Max. Au revoir Léo. Au revoir chevalier. Merci pour tout. Et prends soin de tes petizours. »

Léo : « Elle est gentille Brindille. »

Max : « Oui. Mais, bonome, tu as prévenu Princesse qu’on aurait une invitée ? »

Le chevalier : « Non, je n’ai pas trouvé cela utile. Cela nous gène en rien pour faire notre mission. »

Max : « Oui oui, mais quand même, il aurait fallu prévenir Princesse. Peut être qu’elle est pas d’accord. Ou alors il faut faire des papiers pour l’assurance et tout ça. Oulala, peut être qu’on va se faire gronder par Princesse. »

Le chevalier : « Et que veux-tu qu’elle fasse Max ? Qu’elle me bannisse ? »

Léo : « Max, arrête de parler de Princesse. Tu vois bien que tu embêtes le chevalier. »

Max : « Et si Princesse se fâche ? Il est banni du château mais imagine qu’elle le bannisse du Pays des Zoisos. Qu’elle lui retire sa mission ? »

Le chevalier : « Et bien nous irons simplement nous promener et profiter des belles choses. Et puis, as-tu déjà vu Princesse au Pays des Zoisos ? Comment saurait-elle que nous y sommes encore ? »

Max : « Et les espions ? Tu as pensé aux espions ? Et elle pourrait envoyer des chevaliers à ta poursuite. »

Le chevalier : « Oui Max. Des tas de chevaliers qui nous attraperaient et nous falaizeraient. Ça suffit maintenant. Je ne vois pas pourquoi Princesse serait fâchée que Brindille soit venue avec nous. »

Léo : « Il a raison Max. Arrête avec Princesse. Et si on allait inspecter un autre Royaume. Il est tôt et il fait beau. »

Le chevalier : « Et mes copies ? »

Max : « Si tu veux je les brûle en rentrant. On dira qu’il y a eu le feu à la cabane. Et puis, si tu les corriges tu vas encore t’arracher les cheveux et il t’en reste déjà plus beaucoup 🙂 »

Le chevalier : « 😀 »

Léo : « On va au Royaume des Grèbes ? S’il te plaît. »

Le chevalier : « Une inspection rapide alors. »

Max : « Oui oui. Allez, on y va. »

Continuer la promenade

71 – Le Royaume des Grèbes

Dimanche 17 Janvier, An III

Léo : « Bonjour chevalier 🙂 »

Le chevalier : « Bonjour mon Léo. Déjà réveillé ? »

Léo : « Depuis longtemps. J’attendais que tu te réveilles. »

Le chevalier : « Et tu t’impatientais alors tu m’as réveillé 🙂 »

Léo : « Oui 🙂 Tu es fâché ? »

Le chevalier : « Non Léo, ne t’inquiète pas. »

Léo : « Tu as vu, il pleut pas aujourd’hui. »

Le chevalier : « C’est vrai. »

Léo : « Et tu as beaucoup travaillé hier. Tu as encore du travail aujourd’hui ? »

Le chevalier : « Pourquoi ? Tu veux m’aider ? »

Léo : « A corriger des copies ? Tu crois que je pourrais ? »

Max : « Il va pas vouloir ! Il dit que nous écrivons trop lentement et que les parents des élèves seraient pas d’accord. »

Le chevalier : « Bonjour petitours. »

Max : « Gentillours ! Pas petitours mais gentillours. C’est monsieur de La Fontaine qui l’a dit. »

Léo : « Tu vois, je t’avais prévenu chevalier ! »

Max : « Bon, on va aux zoisos ? »

Le chevalier : « Vous voulez aller vous promener ? »

Max : « Bonome, ne sois pas si naïf ! Pourquoi penses-tu que Léo te fait remarquer qu’il ne pleut pas et que tu n’a plus de travail ? Il allait te dire : ‘Tiens, puisqu’il ne pleut pas et que tu n’as rien à faire, si on allait aux zoisos. Pour pas que tu t’ennuies…‘ Je sais bien, je t’ai déjà fait ce coup là 🙂 »

Le chevalier : « C’est vrai Léo ? »

Léo : « Oui 🙂 Ça fait longtemps qu’on y est pas allés… »

Max : « Aucune inspection depuis notre retour de la mer. Ça va pas du tout ça. Il faut y aller. Prépare-toi et emmène nous. »

Le chevalier : « Où désirez-vous aller ? »

Léo : « Au Royaume des Grèbes ! »

Le chevalier : « Es-tu d’accord Max ? »

Max : « Gentillours Max s’il te plaît. »

Le chevalier : « Êtes-vous d’accord gentillours Max ? »

Max : « Oui mon bonome. »

Max : « Bonome, tu crois que tous les chemins seront ouverts ? »

Le chevalier : « Il a beaucoup plu ces derniers jours. Ils doivent être très boueux. Je pense qu’ils seront fermés. »

Max : « On verra pas Martin alors 🙁 Je vais écrire à Princesse pour qu’elle dise aux gardes de ce Royaume de mieux entretenir les chemins. Ça va pas du tout ça. On peut pas inspecter sérieusement et Martin va croire qu’on va plus le voir. »

Léo : « C’est ton ami Martin. Tu lui expliqueras que c’est pas de ta faute la prochaine fois que vous vous verrez et il t’en voudra pas. Et puis peut être qu’il viendra nous voir quand même. Chevalier, toi qui parles le zoiso, tu pourrais dire aux zoisos de prévenir Martin qu’on est là ? »

Le chevalier : « Alors toi aussi tu penses que je parle le zoiso 🙂 »

Léo : « Ben oui. On le sait bien. Tu parles le zoiso. C’est pour ça que c’est toi que Princesse a choisi pour inspecter les Royaumes. Et tu parles le zanimo aussi : l’écureuil, le renard et des tas d’autres langages de zanimos. Avec Max, on se demande pourquoi tu veux pas nous l’avouer. On le dirait à personne, tu sais. »

Le chevalier : « 🙂 »

Max : « Bon, on arrive au premier observatoire. Taisez-vous un peu. »

71 01 Le gel 71 02 Le gel

Léo : « Rholala ! Les mouettes marchent sur l’eau ! »

Max : « Mais non triple buse ! C’est parce que l’eau est tout gelée ! Elles marchent sur la glace, pas sur l’eau. »

Le chevalier : « Max, je n’aime pas que tu dises triple buse à Léo. Ce n’est pas digne d’un gentillours. »

Max : « D’accord bonome. Je le ferai plus. Dis, si c’est gelé c’est qu’il fait froid et que c’est l’hiver. Ça y est, l’hiver est arrivé ? »

Le chevalier : « Apparemment. J’aime beaucoup l’hiver. L’an dernier, l’étang était presque entièrement gelé. Il ne restait qu’une étroite bande d’eau libre de glace. Les oiseaux s’y concentraient. »

Max : « Ça devait être très beau. Mais il fait très froid. J’ai eu raison de mettre mon pantalon. »

Léo : « Chevalier, quand l’étang est tout gelé, comment il fait Martin pour pêcher des poissons ? Il plonge à travers la glace ? »

Le chevalier : « Oh non ! Il se blesserait. Non, quand l’étang est gelé, Martin ne peut pas se nourrir. »

Max : « Quoi ??? Mais il peut mourir alors ! Bonome, dis à l’hiver de repartir ! Ou de pas geler l’étang ! Je veux pas que Martin meurt ! Çavapalatête ! Et si il gèle plusieurs jours, on apportera des poissons à Martin. »

Le chevalier : « D’accord, je parlerai à l’hiver. Et on apportera des poissons. »

Max : « Promis ? »

Le chevalier : « Promis Maxou. On ne laissera pas Martin mourir de faim. »

Léo : « Pourquoi il migre pas Martin ? »

Le chevalier : « Certains le font Léo. Mais pas tous. Ils préfèrent garder leur territoire tout l’hiver. »

Léo : « Ils sont bizarres : il risque de mourir pour un territoire. Bon, on voit pas de zoisos. On avance ? »

Max : « Oui, on va voir aux autres observatoires. Allez, on y va. »

Léo : « Oh ! Qu’est ce qu’elle fait la corneille (Corvus corone, Corvidés) ? »

71 03 Corneille noire 71 04 Corneille noire
71 05 Corneille noire 71 06 Corneille noire

Le chevalier : « Elle boit, mon Léo. Elle profite de la flaque. »

Max : « Mais elle est sale, l’eau ! »

Le chevalier : « Un peu boueuse, mais pas sale. »

Max : « Et si on installait des robinets ? Ou des fontaines ? Comme ça les zoisos auraient de l’eau propre. »

Le chevalier : « Maxou, ton intention est bonne mais tu oublies que ce sont des animaux sauvages et que nous devons les laisser se débrouiller. »

Max : « Mais tu veux bien apporter des poissons pour Martin. »

Le chevalier : « Parce que Martin est ton ami, petitours. »

Max : « Alors tous les zanimos sont mes amis. »

Le chevalier : « Tu sais bien que non. L’amitié est quelque chose de rare et précieux. Tu ne peux pas être ami avec tout le monde. Tu as déjà beaucoup d’amis tu sais : Martin, blongios, le vent, la clématite… »

Léo : « C’est qui la clématite ? »

Max : « La clématite ? C’est Clematis vitalba, Renonculacées. C’est mon amie végéto. Je te la présenterai au printemps. C’est avec elle que bonome m’a initié à la botanique avec Gaston. »

Le chevalier : « Avec la petite flore de Gaston Bonnier, pas avec Gaston lui même. »

Max : « Oui, ben c’est quand même grâce à Gaston que je connais la botanique. »

Léo : « Et grâce au chevalier aussi. On regarde les zoisos ou vous restez là à papoter ? »

Max : « Regardez ! Il y a un canard chipeau. Fotoe-le bonome. On en a jamais vu d’aussi près. Oh zut ! Il s’envole ! »

71 07 Canard chipeau 71 08 Canard chipeau

Léo : « Tu as réussi à le fotoer ? Montre-nous s’il te plaît. »

Max : « Tu as fait des fotos en rafale ? Tu as vu : ses ailes sont dans la même position sur les deux fotos. Ton appareil a fotoé au même rythme que le chipeau a battu des ailes 🙂 … Oh non ! Léo sifflote ! »

Léo : « Je discute avec le rougegorge familier (Erithacus rubecula, Muscicapidés). Il est juste là. » 71 09 Rougegorge familier
Max : « Moi je préfère observer le pic vert (Picus viridis, Picidés). » 71 10 Pic vert
71 11 Pic vert 71 12 Pic vert

Léo : « Rholala, qu’est ce qu’il est beau ! Qu’est ce qu’il fait ? Pourquoi il s’agite de droite à gauche puis de gauche à droite ? Il fait de la gymnastique ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas Léo. Si il y avait un autre individu à proximité je penserais à une parade nuptiale. »

Max : « En plein hiver ?! C’est au printemps les parades, bonome. »

Le chevalier : « Pas toujours Max, pas toujours… »

Léo : « On va voir à l’observatoire ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. Allons-y. »

Max : « Pfff… Il y a même pas des zoisos… »

71 13 Cygne tuberculé 71 14 Cygne tuberculé

Léo : « C’est pas vrai Max. Il y a un cygne tuberculé, des mouettes qui rigolent… »

Max : « … et une pie bavarde. Rien de très original. »

Léo : « Max, ne vois-tu plus la beauté ? »

Max : « Si… Mais je pensais aux Royaumes de Charentmaritimie. Les chevaliers, les bécasseaux, les courlis… »

Le chevalier : « Tu les reverras, Maxou. Profite de ces beaux oiseaux. Tiens, regarde, c’est la famille de cygnes tuberculés que nous avons vue cet été. Tu te souviens des petits ? » 71 15 Cygne tuberculé

Max : « Oui, ils étaient mignons. Ils ont bien grandi depuis. Bientôt ils vont quitter leurs parents. »

Le chevalier : « Et eux aussi auront des petits… J’espère qu’il y aura plusieurs couples reproducteurs cette année. »

Léo : « On viendra voir les petits ? »

Le chevalier : « Bien sûr Léo. Et tu en perdras ta mâchoire 🙂 »

Léo : « Tu te moquerais pas un peu de moi ? 🙂 »

Le chevalier : « Non mon Léo. J’aime beaucoup te voir observer les oiseaux, en silence, la mâchoire pendante. »

Max : « Ça c’est sûr que je préfère qu’il observe en silence plutôt qu’en sifflotant. »

Le chevalier : « Serais-tu jaloux du talent d’imitateur de Léo ? »

Max : « Pas du tout. Je suis admiratif. Vraiment. Il est très doué. Mais j’en peux plus de l’entendre siffloter en permanence. Il sifflote en lisant mon beau livre de zoisos, en regardant mon blog, en m’aidant à le graver et même en dormant. »

Léo : « Je suis désolé Maxou. Mais je pensais que tu aimais les zoisos. »

Max : « J’aime les zoisos. MAIS TU ES PAS UN ZOISO !!! Et les zoisos se taisent la nuit. »

Léo : « D’accord. Je le ferai plus. Je vais arrêter de siffloter en dormant. Mais si je recommence, tu dois me réveiller. J’y peux rien moi si je rêve de zoisos. »

Max : « Ça, je comprends. Moi aussi, je rêve souvent de zoisos. MAIS RÊVE EN SILENCE SITEPLAIT LÉO ! »

Léo : « D’accord gentillours Max 🙂 On regarde les zoisos ? »

Max : « Non, j’ai vu quelque chose de bizarre. Regardez un peu ces étranges racines. On dirait un teepee. Tu sais ce que c’est bonome ? » 71 16 D'étranges racines

Le chevalier : « Ce sont effectivement d’étranges racines. Ce sont des racines adventices, qui prennent naissance sur le tronc. Souvent, ces racines stabilisent l’arbre. Parfois elles permettent d’augmenter la surface sur laquelle les arbres prélèvent l’eau et les sels minéraux grâce auxquels ils fabriquent leur sève brute. Ce sont des racines peu profondes. Là, elles abritent un nid. Voyez-vous l’ouverture circulaire ? Et la paille à l’intérieur. Un animal a installé son nid sous ces racines. C’est ingénieux mais dangereux si le niveau de l’eau monte. »

Léo : « C’est qui le zanimo qui a fait son nid sous les racines ? Tu sais ? »

Le chevalier : « Non mon Léo. Peut être un ragondin… »

Max : « Tu dis de plus en plus souvent ‘mon Léo‘… »

Le chevalier : « Maxou serait-il jaloux 🙂 »

Max : « Non, je suis même pas jaloux. J’observe. »

Le chevalier : « Léo n’a pas de surnom. Toi tu es Max, Maxou, mon Maxou, mon petitours, gentillours Max… »

Max : « Tu dis aussi ‘mon Léo‘. Et même ‘mon petit Léo‘. »

Le chevalier : « Oui, je l’assume. C’est mon petit Léo 🙂 »

Léo : « Et toi tu dis ‘mon bonome‘. »

Max : « Parce que c’est mon bonome. Bon, on avance. »

Léo : « Oui on avance. … Chevalier, pourquoi tu t’arrêtes . Qu’est ce que tu fotoes ? »

71 17 Faucon crécerelle 71 18 Faucon crécerelle

Le chevalier : « Je crois que c’est un faucon crécerelle (Falco tinnunculus, Falconidés). »

Max : « Il est loin. On le voit pas bien. Tu veux pas lui dire de s’approcher ? »

Le chevalier : « Tu n’as plus peur des rapaces ? »

Max : « Ben non ! Tu sais bien. »

Léo : « On risque rien quand tu es là ! »

Max : « Tu le laisserais pas nous croquer. »

Léo : « Rholala il s’envole ! »

Max : « Oulala il s’approche ! Protège nous bonome ! »

Léo : « Le laisse pas nous dévorer ! »

Le chevalier : « N’ayez pas peur. Regardez, il s’est posé. »

Max : « Fotoe-le bonome ! Fotoe-le ! On en a jamais vu d’aussi près 🙂 »

71 19 Faucon crécerelle 71 20 Faucon crécerelle

Léo : « Rholala … Qu’est ce qu’il est beau ! »

Max : « Tu nous expliques le faucon crécerelle s’il te plaît. »

Le chevalier : « Que voulez-vous que je vous dise ? Observons la tête. Elle est marron, légèrement striée. La joue est gris-beige. »

Max : « On a l’impression qu’il a des larmes grises. »

71 22 Faucon crécerelle 71 23 Faucon crécerelle

Le chevalier : « C’est vrai, mais tu devrais dire ‘elle‘. »

Léo : « C’est une femelle ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo 😉 »

Max : « Pfff… Elle cherche une proie ? »

71 26 Faucon crécerelle 71 27 Faucon crécerelle

Le chevalier : « Au sol ? Non, je ne pense pas. Les faucons chassent à l’affût. Ils se perchent dans des arbres, sur des poteaux… d’où ils guettent des proies. Quand ils en repèrent une, ils fondent sur elle en volant. Le faucon pèlerin peut même attraper des oiseaux en vol. »

Max : « Le faucon pèlerin ? On l’a jamais vu celui-là. Et il mange des zoisos ? »

Le chevalier : « Oui, c’est un oiseau zoisophage 🙂 »

Léo : « Regarde, elle se promène la crécerellette. »

Le chevalier : « Léo l’ornithologue, c’est la femelle crécerelle que tu appelles la crécerellette ? »

Léo : « Oui. »

Le chevalier : « L’idée est bonne mais il ne faut pas. Il existe un faucon crécerellette. »

Max : « Oulala petit Léo l’ornithologue dit des erreurs en ornithologie. »

Le chevalier : « Et toi tu dis des bêtises ! Ça arrive de dire des erreurs. »

Léo : « Je connaissais pas le crécerellette. »

Le chevalier : « Falco naumanni. Il ne s’observe qu’en quelques sites du sud de la France au bord de la Méditerranée et dans l’arrière pays. Il ressemble au crécerelle mais il est moins ponctué. »

Max : « Et il y a d’autres faucons ? »

Le chevalier : « Ton beau livre en décrit 12 espèces mais on ne peut en observer que 5 en France, hors cas exceptionnels : Le crécerelle, le crécerellette, le hobereau, le pèlerin et le émerillon. »

Max : « Oh ! Elle s’envole ! »

Léo : « Elle va se poser dans l’arbre. On s’en approche ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. »

71 28 Faucon crécerelle 71 29 Faucon crécerelle

Max : « C’est vraiment un beau zoiso. On a eu de la chance de le voir d’aussi près. »

Léo : « Oh oui 🙂 Tu vois, chevalier, que tu parles le zoiso. On sait bien que tu lui as dit de s’approcher. »

Max : « Pour tes petizours. »

Léo : « Merci chevalier. »

Max : « Tu la remercieras discrètement. Pour pas qu’on t’entende parler le zoiso. »

Le chevalier : « D’accord 🙂 Venez là mes petizours. »

Max : « Câlin ? »

Le chevalier : « Oui, câlin 🙂 »

Léo : « 🙂 »

Max : « Bon, les câlins, on peut les faire le soir dans la cabane. Si on allait voir les zoisos ? »

Léo : « Oui, allons-y. »

Le chevalier : « Il y a des morillons là-bas. »

Léo : « Des fuligules morillons (Aythya fuligula, Anatidés). »

71 31 Fuligule morillon 71 32 Fuligule morillon
71 33 Fuligule morillon 71 34 Fuligule morillon

Max : « Tu te souviens ? La première fois que tu en as vus, tu les a appelés fulugules. »

Léo : « Oui 🙂 Mais je connaissais pas du tout les zoisos, moi. »

Le chevalier : « Tu as bien progressé depuis, mon Léo. »

Max : « En chants de zoisos aussi… Hélas 🙁 »

Léo : « Vous avez vu la foulque (Fulica atra, Rallidés) ? »

Max : « Elle est partie comme elle est venue 🙂 »

Le chevalier : « Elle n’a fait que passer 🙂 »

Léo : « Elles sont terribles ces foulques ! Qu’est ce qu’elles sont dissipées. »

Max : « Ils faudrait leur mettre un avertissement de comportement 🙂 »

Léo : « On voit pas beaucoup de zoisos aujourd’hui. C’est à cause de l’hiver ? »

Le chevalier : « Peut être… Mais tu sais Léo, certains jours sont moins fastes que d’autres. Nous avons déjà eu de la chance de voir le faucon d’aussi près. »

Max : « Je te reconnais bien là mon bonome. Tu as vu un beau zoiso et ça te suffit. »

Léo : « Il a raison, Max. »

Max : « Je sais bien qu’il a raison. Moi, j’y arrive pas toujours. Parfois je suis déçu de n’avoir vu que quelques espèces. »

Léo : « Je te comprends… »

Le chevalier : « Vous êtes encore débutants. Vous verrez, vous aussi vous finirez par vous satisfaire simplement de l’inspection. »

Max : « Tu n’es jamais déçu, toi ? »

Le chevalier : « Si, bien sûr. Mais ça ne dure jamais longtemps. Quand je rentre dans ma cabane, je ne garde en mémoire que le bonheur de m’être promené, les caresses du vent sur mon visage, l’odeur de la terre mouillée… »

Léo : « C’est vrai que ça sent bon la terre mouillée. Ça sent la forêt et j’aime bien la forêt. »

Le chevalier : « Et il me reste toujours au moins une belle image en tête. Même si ce n’est qu’une mésange charbonnière, une pie ou un colvert… »

Max : « Pardonne moi de t’interrompre mon bonome, mais regarde, le pic vert est encore là. »

71 35 Pic vert 71 36 Pic vert

Le chevalier : « Je suppose que c’est son territoire. »

Max : « Alors on le verra souvent ici. C’est une bonne nouvelle. J’aime bien les pics verts. »

Léo : « Et les pics mar. Il y en a ici ? »

Le chevalier : « Je n’en ai jamais vus. Des pics épeichettes sont signalés régulièrement. »

Max : « Pic épeichette ? On le connaît pas celui-là. »

Léo : « Dendrocopos minor, Picidés. C’est un tout petit pic qui ressemble au pic épeiche. Mais il a pas de rouge, sauf sur la tête. J’aimerais bien le voir. »

Le chevalier : « Moi aussi Léo, moi aussi 🙂 »

Max : « Regardez ! Picpic s’agite encore ! »

Léo : « Picpic ? »

Max : « Oui. J’ai décidé que le pic vert serait surnommé picpic. Il y a pas que bonome qui peut donner des surnoms. »

Léo : « D’accord. C’est rigolo picpic. Ça lui va bien. »

Le chevalier : « J’espérais voir un roitelet huppé ici. Tant pis. Allons à l’observatoire. »

Léo : « Rholala ! Il y a des sarcelles d’hiver (Anas crecca, Anatidés). »

Max : « Oh zutalor ! Elles s’envolent. »

71 37 Sarcelles d'hiver 71 38 Sarcelles d'hiver
71 39 Sarcelles d'hiver 71 40 Sarcelles d'hiver

Léo : « Vous avez vu ? Elles font comme je vous l’avais expliqué ! Elles sortent de l’eau en une fois et s’envolent. Elles courent pas sur l’eau pour s’aider à décoller comme les autres canards ! Vous avez vu ? »

Le chevalier : « Oui Léo. Tu avais raison. Mais nous n’avons jamais douté de ce que tu nous avais expliqué. »

Léo : « Je sais bien, mais je suis content que vous ayez vu par vous mêmes. »

Max : « On les a pas entendu lochérer 🙂 »

Léo : « Ben non. C’est bien dommage. »

Le chevalier : « Mon Léo, j’ai fait quelques recherches sur les cris des Anatidés. Le canard colvert siffle, le chipeau cancane, le siffleur jacasse et la sarcelle d’hiver croasse quand la sarcelle d’été craquette. Le tadorne de belon, lui, gémit. Je n’ai vu nulle part de traces du verbe lochérer. »

Léo : « Tu es sûr ? J’ai dit des erreurs alors. Tant pis. »

Max : « Tiens, c’est bizarre, quand tu sifflotes tu imites toujours des Passereaux. Je t’ai jamais entendu faire l’Anatidé pendant ton sommeil. »

Léo : « Je peux arranger ça cette nuit si tu veux 🙂 »

Max : « Ah non ! Hors de question de dormir avec des canard et des oies ! »

Le chevalier : « Dites les petizours, on voit pas des zoisos et les chemins ne sont pas ouverts. Si on rentrait ? »

Max : « DÉJÀ !!!! »

Le chevalier : « Oui, déjà. »

Léo : « Tu veux pas rester encore un peu ? »

Le chevalier : « On peut retourner doucement à notre monture. »

Max : « Vraiment tout doucement alors. »

Léo : « Et si on restait un peu sur place, pour profiter du calme. Tu veux bien nous aider à grimper sur le poteau s’il te plaît ? »

Max : « C’est vrai qu’on voit pas beaucoup des zoisos. »

Léo : « Il y a les cygnes là-bas. »

Max : « Et les corneilles… »

Le chevalier : « Tournez-vous que je vous fotoe pour montrer à Princesse. »

71 41 Les petizours 71 42 Les petizours

Léo : « J’ai entendu un rougegorge familier… On va le voir ? »

Max : « J’aime bien cette ambiance, bonome. Le temps gris, les nuages, l’absence de vert dans les végétos tout secs… Même les sons ne sont pas les mêmes quand il fait froid et humide. C’est une belle promenade d’hiver. »

71 44 Rougegorge familier 71 45 Rougegorge familier

Le chevalier : « Tu vois Maxou, tu n’as pas vu beaucoup d’oiseaux mais tu es satisfait quand même. »

Max : « C’est vrai. L’image du rougegorge, ou celle de picpic, me suffit. »

Léo : « Moi j’ai bien aimé le chipeau en vol. Et toi chevalier ? Quelle image garderas-tu en mémoire ? »

Le chevalier : « Celle de mes petizours sur un poteau 🙂  Allez, cette fois nous rentrons. »

Bonome a fait exprès de marcher tout doucement. Il avait pas plus envie de rentrer que nous.

On s’est arrêtés pour observer le grand cormoran sur sa branche comme si on avait jamais vu de grand cormoran (Phalacrocorax carbo, Phalacrocoracidés). Et, à vrai dire, je n’avais jamais remarqué la tâche blanche qu’il a sur la cuisse. 71 48 Grand cormoran
Puis, quelques pas plus loin, on s’est de nouveau arrêtés. Cette fois pour regarder les fuligules milouins en train de dormir, avec la tête sous l’aile (Aythya ferina, Anatidés). 71 49 Fuligule milouin

Et après, on a longuement observé les mouettes qui rigolent (Chroicocephalus ridibundus, Laridés).

71 50 Mouettes rieuses 71 51 Mouettes rieuses
71 52 Mouettes rieuses 71 53 Mouettes rieuses

Max : « Bonome, normalement les mouettes qui rigolent ont les pattes rouges. Et leur bec est rouge avec la pointe noire. C’est bien ça ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Alors pourquoi il y en a une qui a du orange à la place du rouge ? »

Le chevalier : « Parce qu’elle est pas mûre. »

Max : « Pfff… Ça c’est ma blague. »

Le chevalier : « Ce n’est pas une blague Max. Tant qu’un individu n’est pas adulte, il n’a pas atteint la maturité sexuelle. On peut donc dire qu’il n’est pas mûr 🙂 »

Max : « Et un individu qui a pas atteint la maturité sexuelle est un juvénile 🙂 »

Le chevalier : « Mais je t’interdis d’aller te chamailler avec cette mouette ! »

Max : « Pfff… Tu veux jamais qu’on joue avec les zanimos juvéniles. T’es pas marrant. »

Le chevalier : « Max, la mouette est sur la glace, c’est à dire sur l’eau. Si tu jouais avec elle, tu risquerais de ploufer et tu ne sais pas nager. La mouette est sauvage. Elle ne connaît pas les petizours et pourrait avoir peur. Et puis même si elle acceptait de jouer avec toi, tu risquerais de te prendre un coup de bec et d’être éventré. Veux-tu toujours aller jouer avec la mouette ? »

Max : « Non, d’accord, tu as raison… Mais c’est pas drôle quand même. Allez bonome, on rentre. Tu viens Léo, on va pocher jusqu’à notre monture. »

Le chevalier : « Bonne idée 🙂 Mais je voudrais préciser un point. La mouette est dans son premier hiver. Ce n’est pas la saison de la reproduction chez les mouettes. Mais je ne suis pas sûr qu’elle ne soit pas déjà capable de se reproduire. Peut être que les individus passant leur premier hiver sont déjà matures. »

Max : « Ça change rien pour nous. Tu voudras quand même pas qu’on joue avec elle 🙁 Tu nous réveilleras en arrivant s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr. Reposez-vous bien. »

Voila Princesse. C’était une belle promenade d’hiver. On a pas pu bien inspecter parce que les chemins étaient pas tous ouverts mais on a bien fait notre mission quand même. Il va bien ce Royaume.

Je t’embrasse Princesse, et ne t’inquiète pas, on va bien.

Continuer la promenade

86.2 – La parade des Grébus

Mercredi 13 Avril, An III (Suite)

Bonjour Princesse,

Bon, je devrais plus te parler parce que tu as même pas pris des nouvelles de bonome quand il était tout cassé. C’est lui qui s’est inquiété et qui a pris des tiennes. Et puis, si j’ai bien suivi, vous êtes fâchés maintenant. J’ai pas bien compris comment c’est possible de se fâcher comme ça. Je crois que vous êtes bêtes dans vos têtes. Ça doit être ça.

Mais je m’en fiche moi. Il faut que je te montre quelque chose. Ça peut pas attendre que je sois à jour dans mon blog. C’est urgent. Oulala ! Tu vas voir.

C’est parce que dimanche il a fait très beau et bonome en pouvait plus de rester sagement dans sa cabane à cause qu’il est tout cassé. Et puis, Léo et moi, on commençait à s’ennuyer. Léo surtout. Il allait pas bien. On est des naturalistes nous et on doit aller dans la nature. Forcément. Alors bonome a fait un gros effort malgré son tout cassé et on est allés au Royaume des Grèbes. On s’est promenés, on a inspecté, on a pris des nouvelles des zoisos. Bon, on a pas vu Martin. Je suis un peu inquiet parce que, avec l’hiver, ils sont peut être morts les Martins 🙁 J’espère que non, qu’ils sont juste cachés. Et que des migrateurs vont venir s’installer ici. Comme ça il y aura plein des Martins. Mais tout ça, je te le raconterai plus tard. Là je veux juste te montrer quelque chose qui a fait tomber la mâchoire de Léo. Depuis dimanche, il arrête pas de répéter ‘Rhoooo la chance… Rhoooo la chance‘. Et il a appris à se servir de l’ordinateur de bonome pour pouvoir regarder les fotos encore et encore… en répétant Rhoooo la chance. Il sifflote presque plus. Mais maintenant c’est Rhoooo la chance tout le temps. En vérité il a pas tort. On a eu beaucoup de chance. Bon, ça suffit maintenant, je te raconte.

On était là depuis un moment. On avait déjà fait trois fois le tour du Royaume pour être sûrs que tout allait bien. On avait vu de beaux zoisos mais rien d’exceptionnel. Nos habitués qu’on aime déjà beaucoup. Et on était très content d’être là tous les trois, parmi les zanimos et les végétos. Et puis bonome a décidé de rester un petit moment dans l’observatoire où on a rendez-vous avec Martin, en espérant le voir. Et puis, il espérait voir des bruants des roseaux dans les roseaux. Mais on les voyait pas. Et puis, il y avait deux grèbus, les grébes huppés (Podiceps cristatus, Podicipédidés). On les regardait comme ça, sans trop y faire attention parce qu’on les connaît bien. On se demandait si c’était les petits qu’on avait vus cet été. Ils sont adultes maintenant ces petits. J’étais en train de demander à bonome si les petits partaient tout le temps pour ne pas rester sur le territoire des parents ou si ils pouvaient rester. Et puis Léo nous a interrompu.

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Léo : « Chevalier ! Max ! Regardez ! Qu’est ce qu’ils font les grébus ? »

Max : « Oulala ! C’est vrai ça ! Qu’est ce qu’ils font bonome ? Ils sont fâchés ? Ils vont faire la bagarre ? »

Le chevalier : « Non. Ouvrez grand vos yeux et profitez du spectacle. »

 

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Max : « Ils ont ouvert leur collerette. On dirait qu’ils ont une crinière. »

Léo : « Rhoooo la chance… Je crois que j’ai compris. Rholala… »

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Max : « Ils sont rigolos 🙂 Ils tournent la tête du même côté ou chacun de son coté et puis après ils regardent en l’air chacun leur tour ou en même temps 🙂 Qu’est ce qu’ils font ? »

Léo : « Tu as pas compris ? Ils font la parade nuptiale ! »

Max : « La parade nuptiale ?! Ils se draguent ? Oulala c’est une bonne nouvelle ça ! Il va y avoir des bébés grébus ! Chouette alors ! On viendra les voir faire du parent-stop ? »

Léo : « Du parent-stop ? C’est quoi ça le parent-stop ? »

Max : « Ben, tu as pas lu mon blog ? Chez les grèbes, les petits montent sur le dos de leurs parents. Ils se glissent entre les ailes des adultes. Même que des fois, les parents plongent avec leurs petits sur le dos. Cet été on en a vu des un peu grands au Royaume des Sternes qui faisaient du parent-stop. Et puis, plus tard, on a vu deux petits grébous sur le dos de leur parent. Ils étaient déjà un peu grands alors ils pouvaient plus bien s’installer. Ils étaient juste vautrés sur le dos du parent. Et, encore après, on a vu un petit grébu tout neuf sur son parent. On avait vu son œuf et on attendait son éclosion. Quand on l’a vu il avait à peine 40 heures. »

Léo : « Oh, ils s’éloignent l’un de l’autre. C’est déjà fini… »

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Max : « Bonome, ça sert à quoi la parade nuptiale ? Ils peuvent pas dire ‘Bonjour, moi je suis un grébu mâle et j’ai de belles plumes. Je voudrais faire des œufs pour avoir des bébés. Toi, tu es une jolie grébu femelle. Tu veux bien faire des œufs avec moi et après on fera du parent-stop.’ Et la femelle répondrait : ‘C’est vrai que tu as de belles plumes. Moi aussi je voudrais faire des œufs. Je veux bien que tu fécondes mes ovules mais tu n’iras pas au bistrot quand il faudra élever les petits’. Ça irai plus vite. Tu crois pas ? »

Le chevalier : « 😀 C’est toujours difficile de donner une explication à un phénomène biologique. Les scientifiques supposent que la parade permet aux deux individus de vérifier qu’ils appartiennent bien à la même espèce. Si ils connaissent tous les deux la séquence de mouvements de la parade, c’est bon signe. »

Max : « Ils voient pas qu’ils sont de la même espèce ? »

Le chevalier : « C’est quand même mieux de vérifier. Et puis, lors de la parade, chaque individu peut voir si l’autre est en bonne santé. Un individu en bonne santé pêche mieux et nourrit plus efficacement les petits qu’un individu malade ou tout cassé. »

Max : « Alors c’est pas le moment pour toi de faire la parade nuptiale 🙂 Avec ton épaule tout cassée, tu arrives même pas à lever le bras. Aucune femelle voudrais de toi. »

Léo : « C’est pas très gentil Maxou. Je te rappelle que c’est pour filmer les bécasseaux sanderlings qu’il s’est abîmé. Et c’est toi qui voulait des films pour montrer à Princesse. »

Max : « Ben vas-y, dis que c’est ma faute ! »

Léo : « J’ai pas dit ça. Mais tu n’es pas gentil avec ton bonome. Ce n’est pas digne d’un gentillours. »

Le chevalier : « Mes petizours, vous vous chamaillerez plus tard. Regardez ! »

Max : « Rholala… Ils vont recommencer… La chance ! »

Léo : « Vous avez vu ? Ils ont des végétos dans le bec ? Ils se font des cadeaux ? »

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Le chevalier : « Chut ! Profitez de ce que vous allez voir et gravez le dans vos mémoires. Peu de gens ont déjà assisté à ce spectacle. La nature nous fait un magnifique cadeau. »

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Léo : « Rhoooo la chance… Qu’est ce que c’est beau ! »

Max : « Ce qui m’étonne c’est que ta mâchoire ne soit pas par terre 🙂 »

Le chevalier : « Tu regardais les grébus et pas Léo. Sa mâchoire traînait par terre. Léo est devenu très rapide pour la remettre en place avant de nous gratifier de son désormais célèbre Rhoooo la chance 🙂 »

Léo : « Et alors ?! Qu’est ce que ça peut vous faire que ma mâchoire choit ? »

Le chevalier : « Ça me plaît mon petit Léo. C’est ta façon de montrer que tu es sensible à ce que tu vois. »

Léo : « D’accord 🙂 Mais comment ils font, les grébus, pour rester debout sur l’eau ? Ils ont pas pieds ici. »

Le chevalier : « Ils agitent rapidement et énergiquement leurs pattes. C’est un effort très intense. »

Max : « Comme ça ils montrent qu’ils sont en bonne santé. »

Léo : « Regardez ! Ils recommencent leurs mouvements de tête. »

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Max : « Oulala ! Il va falloir montrer ça à Princesse. Je suis sûr qu’elle va aimer. »

Léo : « Rholala … Merci chevalier. C’est grâce à toi qu’on voit toutes ces belles choses. »

Max : « Cette fois ils se séparent. C’est fini la parade ? »

Le chevalier : « Attendons un peu… J’ai vu que, chez une sous-espèce anglaise, les deux partenaires courent sur l’eau, côte à côte, les ailes légèrement ouvertes. Ils donnent l’impression de se donner la main. Et ils s’arrachent de petites plumes et se les offrent. Je n’ai jamais vu ça chez nos grébus. »

Max : « Tu avais déjà vu une parade nuptiale de grébus ? »

La chevalier : « A deux occasions. Mais seulement la séquence avec les mouvements de têtes. »

Max : « Après la parade, ils s’accouplent normalement. Tu as déjà des Podiceps cristatus in copula ? »

Le chevalier : « Non, jamais. J’aimerais bien. Nous avons vu la parade, les parents qui couvent les œufs, les petits en parents stop, de longues séquences de nourrissage des petits, grébu et son poisson… Il nous manque l’accouplement. J’ai déjà vu la parade et l’accouplement d’un couple de sternes pierregarins. Environ 450 fotos au total 🙂 »

Max : « 450 fotos ? Tu es fou dans ta tête. Maintenant c’est sûr. »

On a attendu un peu mais la parade nuptiale des grébus était terminée pour aujourd’hui. On la reverra peut être un autre jour…

En réalité, l’ensemble de la scène a duré un peu plus de trois minutes avec une pause entre les premiers mouvement de tête et le moment où ils se sont dragués debout sur l’eau. Bonome dit que c’était trois minutes de plaisir intense. Depuis, dès qu’il y pense, il sourit. Léo répète sans arrêts ‘Rhoooo la chance…‘ et moi j’en ai rêvé la nuit. J’espère que cet article te plaira Princesse. Les fotos sont pas fantastiques. Bonome les trouve mal exposées mais il est jamais content de ses fotos. Et puis, c’est mieux en vrai : on voit la rapidité et la complexité des mouvements de tête. Mais je voulais partager ce magnifique moment avec toi.

Je t’embrasse Princesse et ne t’inquiète pas, Bonome va de mieux en mieux.

 

 

Continuer la promenade

70 – Monsieur de la Fontaine

Mardi 12 Janvier, An III

Dans la cabane, le chevalier rentre de la schola…

Le chevalier : « Bonjour mon Léo. Que fais-tu sur mon bureau ? On dirait que tu m’attends. »

Léo : « Bonjour chevalier. Oui oui, je t’attends. C’est à cause de Max. Il va pas bien. »

Le chevalier : « Que se passe-t-il ? »

Léo : « Je sais pas. Il travaillait sur ton ordinateur pour son blog. Et puis d’un coup il s’est mis à oulalaer. »

Le chevalier : « A oulalaer ? »

Léo : « Oui, il arrêtait pas de oulalaer. Des oulalas surpris, des oulalas réjouis, des oulalas inquiets, des oulalas joyeux puis plein de oulalas répétitifs et lugubres. Et après, il est allé dans ton fauteuil et depuis, il est prostré. Il dit plus rien et me répond même pas. »

Le chevalier : « Merci pour ces informations mon Léo, je vais aller voir Max… Bonjour Max. Léo me dit que ça ne va pas. Qu’est-ce qui se passe ? »

Max : « Hein ? Quoi ? C’est qui, Max ? »

Le chevalier : « Max ! C’est toi ! Mon petitours Max, mon Maxou… »

Max : « Ah oui, c’est vrai… Je suis Max petitours… »

Léo : « Tu vois chevalier, il sait même plus comment il s’appelle… Qu’est ce qu’il a ? »

Le chevalier : « Petitours, dis moi ce qui ne va pas. »

Max : « Je crois que je vais pas bien dans ma tête. J’ai des hallucinations. Tu crois aux fantômes ? »

Le chevalier : « Aux fantômes ? Explique-toi Max s’il te plaît. »

Max : « Ben, je gravais mon blog et pour faire une pause, j’ai regardé si il y avait des commentaires. J’aime bien quand il y a des commentaires. J’aimerais bien que Princesse en laisse un. Et puis j’ai vu un commentaire de Monsieur de la Fontaine. »

Le chevalier : « Monsieur de la Fontaine ? Tu veux dire Jean de La Fontaine (1621-1695) ? »

Max : « Ben oui. Tu en connais d’autres, toi ? Et normalement, il est tout mort Monsieur de La Fontaine. Alors soit j’ai des hallucinations, ce qui veut dire que je suis fou dans ma tête, soit le fantôme de Monsieur de La fontaine a laissé un commentaire sur mon blog et j’ai peur des fantômes. »

Le chevalier : « Max, m’autorises-tu à regarder ton blog ? »

Max : « Tu sais bien que oui. Va voir et dis-moi si je suis fou dans ma tête ou pas. »

Moi non plus, parmi les zanimos, je n’ai pas de préféré, ni même parmi les zoisos, et voici pourquoi :

Le Paon se plaignait à Junon :
« Déesse, disait-il, ce n’est pas sans raison
Que je me plains, que je murmure :
Le chant dont vous m’avez fait don
Déplaît à toute la Nature ;
Au lieu qu’un Rossignol, chétive créature,
Forme des sons aussi doux qu’éclatants,
Est lui seul l’honneur du Printemps. »
Junon répondit en colère :
« Oiseau jaloux, et qui devrais te taire,
Est-ce à toi d’envier la voix du Rossignol,
Toi que l’on voit porter à l’entour de ton col
Un arc-en-ciel nué de cent sortes de soies ;
Qui te panades, qui déploies
Une si riche queue, et qui semble à nos yeux
La Boutique d’un Lapidaire ?
Est-il quelque oiseau sous les Cieux
Plus que toi capable de plaire ?
Tout animal n’a pas toutes propriétés.
Nous vous avons donné diverses qualités :
Les uns ont la grandeur et la force en partage ;
Le Faucon est léger, l’Aigle plein de courage ;
Le Corbeau sert pour le présage,
La Corneille avertit des malheurs à venir ;
Tous sont contents de leur ramage.
Cesse donc de te plaindre, ou bien, pour te punir,
Je t’ôterai ton plumage. »

Merci, messire Max, pour le récit de vos édifiantes ambassades dans de si beaux royaumes. Vous m’avez l’air bien moins sot que votre congénère dont j’évoquai onques la bévue dans ma fable intitulée « L’ours et l’amateur des jardins » – et c’est tant mieux pour la longévité de votre ami chevalier qui a l’air d’appartenir à cette dernière espèce de bonome.

Bien plus, je dirais que vous êtes un bien aimable gentilhomme (ou plutôt gentilours) de savoir nous plaire et instruire à la fois (en latin « placere et docere » est la devise des écrivains de mon temps).

Vous nous donnez à admirer les « diverses qualités » ou « propriétés » de la gent des zanimos, comme le faisait, lors de mémorables promenades de mon enfance, Monsieur mon Père, qui était Maître des Eaux et des Forêts.

Irez-vous d’ailleurs un jour au royaume des paons ?

Le chevalier : « Max, ils sont magnifiques ces commentaires ! »

Max : « C’est pas une hallucination alors ? Oulala, c’est un fantôme ! »

Le chevalier : « Tu sais Max, l’esprit des grands hommes ne disparaît jamais. Quelle chance tu as ! Monsieur de La Fontaine t’a laissé des commentaires. Quels beaux compliments ! »

Max : « Tu crois ? »

Le chevalier : « Monsieur de La Fontaine te remercie. Tu plais et tu instruis. Gentillours Max, pensez-vous aller mieux ? »

Max : « Non, je suis pas à la hauteur. »

Le chevalier : « Tu n’es pas à la hauteur de quoi ? »

Max : « Des compliments. Je suis pas à la hauteur des compliments de Monsieur de La fontaine. Je suis qu’un petitours moi. Pas un grand monsieur. Oulala … »

Le chevalier : « Tu es bien plus qu’un petitours Maxou : tu es un gentillours. C’est Monsieur de La Fontaine qui te l’a dit. Oserais-tu contredire cet illustre fabuliste ? »

Max : « Max gentillours ? Tu crois ? D’accord, ça me plaît bien 🙂 Mais je connais pas le Royaume des Paons, moi. Comment je vais faire ? Monsieur de La Fontaine veut que j’y aille en ambassade et je peux pas. Je sais pas où il est ! Je savais même pas qu’il y avait un Royaumes de Paons. »

Le chevalier : « Tu ne le savais pas parce qu’il n’y en a pas. »

Max : « Il n’y a pas de royaume des Paons ? »

Le chevalier : « Non Max. »

Max : « Aucun Royaume des Paons ? Nulle part ? »

Le chevalier : « Non Maxou 🙂 »

Max : « Alors Monsieur de la Fontaine dit des erreurs ? »

Le chevalier : « Même les plus grands hommes disent parfois des erreurs 🙂 »

Max : « Alors je vais pas décevoir Monsieur de La Fontaine en allant pas au Royaume des Paons ? »

Le chevalier : « Maxou, mon gentillours, le paon bleu (Pavo cristatus, Phasianidés) est un oiseau qui vit normalement aux Indes, au Pakistan, au Bangladesh et au Sri-Lanka. Il en existe quelques-uns en Europe mais uniquement dans des parcs. Monsieur de La Fontaine en a sûrement croisé dans de magnifiques jardins mais il n’y a pas de Royaume des Paons. Alors, tu vas mieux ? Tu n’es plus abattu ? »

Max : « Maintenant ? Mais je vais être fulminant, frénétique ! J’ai dix cœurs, j’ai vingts bras ! »

Léo : « Chevalier, merci de t’être occupé de Max mais je crois que nous allons le regretter ! »

Continuer la promenade

69 – Le Royaume des Sternes de Mer

Mercredi 30 Décembre, An II

Le chevalier : « Max ! Léo ! Les petizours ! Il est l’heure de vous lever. »

Max : « Mmmmmm… ondorencor… »

Le chevalier : « Debout ! Il faut aller inspecter ! »

Max : « Oui oui, on arrive… »

Le chevalier : « N’auriez-vous pas fait les fous hier soir au lieu de dormir ? »

Max : « Un peu… on est des juvéniles nous… tuveupanoulaissédormir ? »

Le chevalier : « Allez debout ! Je vous laisse le temps d’un café pour vous préparer. »

Max : « Léo ! Léo ! Réveille-toi ! Il faut aller inspecter. »

Léo : « Mmmmm… on va aux zoisos ? »

Max : « Si on sort de nos lits… »

Léo : « Allez Max, debout ! On va aux zoisos ! »

Le chevalier : « Bonjour Léo ! Déjà prêt ? »

Léo : « Bonjour chevalier ! Oui oui, je suis prêt. J’ai même déjà mis mon sacado 🙂 »

Le chevalier : « Et max ? »

Léo : « Il arrive. »

Le chevalier : « Vous avez fait les fous hier soir ! »

Léo : « Oui, on s’est endormis quand tu nous as couchés mais après j’ai siffloté en rêvant. Ça a réveillé Max qui m’a réveillé et on s’est chamaillés, mais pas méchamment. Et puis Max a imaginé que tu arrivais et il t’a imité : ‘Dites les foulques, vous allez arrêter de vous chamailler ou je vous ploufe !‘ Il a essayé de faire un regard sévère, comme tu fais des fois. Ça m’a fait rigoler et Max a fait semblant de se vexer et on a fait la bagarre. Mais pour s’amuser, parce qu’on est des juvéniles et qu’on aime bien s’amuser. Et puis après on s’est recouchés et on a dormi. Tu es fâché contre nous ? »

Le chevalier : « Bien sûr que non 🙂 Mais vous allez être fatigués aujourd’hui et j’avais prévu une longue journée. »

Léo : « Avec des zoisos ? »

Max : « Des tas de zoisos ! Il y en a beaucoup au Royaume des Sternes de mer ! »

Le chevalier : « Tu es enfin prêt ! Comment sais-tu que nous allons inspecter ce Royaume ? »

Max : « Bonome, c’est notre dernier jour à la mer et on l’a pas encore inspecté. Qu’est ce qu’elle dirait Princesse si on y allait pas ?! Tu t’es caféiné ? On peut y aller ? »

Le chevalier : « Allons-y. »

Pendant la chevauchée…

Max : « Tu vas voir Léo, il est très beau ce Royaume. C’est un grand estran sablo-vaseux, avec quelques rochers et une longue plage. On va pas à la plage parce qu’il y a pas beaucoup des zoisos à la plage. On marche sur l’estran dans tous les sens en faisant attention à pas mettre les pieds dans la vase, à pas glisser sur les cailloux et à pas ploufer les pieds dans les flaques. »

Léo : « C’est dangereux alors ! »

Max : « Un peu. Mais bonome fait très attention. Parce qu’il risquerait d’abîmer ses appareils fotos si il tombait. Et pour ses petizours aussi. »

Léo : « Et il y a des zoisos ? »

Max : « Tu sais bien que bonome nous en trouve toujours 🙂 Cet été on a vu des sternes : la pierre-garin, la caugek et la naine. »

Léo : « Tout ça de sternes ! Rhooo la chance ! J’aimerais bien voir des sternes. Mais elles sont pas là l’hiver 🙁 Elles migrent tout là-bas. »

Max : « Mais on verra d’autres zoisos. Tiens, on s’arrête. Je crois qu’on arrive. »

69 01 L'estran

Le chevalier : « Max et Léo, vous pouvez sortir. Nous sommes arrivés. »

Max : « Bonome, je peux te poser une question ? »

Le chevalier : « Oui, bien sûr. »

Max : « L’estran est tout plat et il est bordé de falaises. Pourquoi il y a pas de falaises à la place de l’estran ? »

Le chevalier : « C’est à cause de l’érosion Max. Les falaises s’érodent petit à petit et laissent la place à un platier. »

Léo : « Ça veut dire que la falaise recule et que la mer avance, alors. »

Le chevalier : « Oui Léo. Je vous expliquerai tout ça tout à l’heure. »

Max : « Tu n’oublieras pas ? »

Le chevalier : « Promis Maxou. Je vous emmènerai voir de belles falaises pour illustrer mes explications. »

Max : « D’accord. On joue aux zoisos ? »

Le chevalier : « Non, vous ne connaissez pas bien les oiseaux que nous allons rencontrer. Le jeu ne serait pas drôle. »

Max : « Parce que tu sais qui on va voir, toi ! »

Le chevalier : « J’en ai déjà aperçu quelques uns et les déterminations ne vont pas être faciles. Nous jouerons peut être plus tard. »

Léo : « Oui chevalier. D’abord, tu nous expliques. Lui, par exemple. Celui qui pique son bec dans la vase, c’est qui ? Tu nous le présentes s’il te plaît ? »

69 02 Bécasseau variable 69 03 Bécasseau variable

Le chevalier : « C’est un bécasseau variable. »

Max : « Calidris alpina ? »

Le chevalier : « Oui Max. tu as l’air surpris. »

Max : « Moi j’aurais dit que c’était un bécasseau sanderling. Il est gris et blanc et il a pas de tâche noire sur la poitrine. »

Le chevalier : « C’est parce que tu te souviens du bécasseau variable en plumage nuptial. »

Max : « Oulala, ça commence mal 🙁 Et comment tu fais pour les distinguer quand ils sont tous les deux gris et blancs ? »

Le chevalier : « Il y a un détail qui aide beaucoup, quand on arrive à le voir. Le sanderling n’a pas de doigt tourné vers l’arrière. »

Max : « Ah ouai, d’accord. Il faut compter ses doigts. Facile ! Et je te rappelle que nous, on a pas de doigts. »

Léo : « Max ronchonne 🙂 Vous avez pas dit sa famille à Calidris alpina. »

Max : « Tu sais pas ? C’est un Scolopacidé le bécasseau. »

Léo : « Oups, j’avais oublié. »

Le chevalier : « Voilà pourquoi il faut vous coucher tôt et ne pas faire les fous ! Sinon le lendemain vous êtes fatigués et vous oubliez tout. »

Max : « Et ce zoiso ? Là-bas. C’est qui ? Il est encore gris et blanc … » 69 04 Pluvier argenté

Le chevalier : « Oui, mais il est plus grand et plus tacheté. Plus noir. Son bec est plus court que celui du bécasseau variable. C’est le pluvier argenté. »

Léo : « Pluvialis squatarola ? Le Charadriidé ? »

Max : « Celui qui a des taches noires aux aisselles ? »

Le chevalier : « Oui et oui ! Bravo mes petizours. »

69 05 Goéland brun

Léo : « Là-bas il y a un Laridé. Tu arrives à voir qui c’est ? Je vois pas bien moi. »

Le chevalier : « Max, veux-tu prêter tes jumelles à Léo ? »

Max : « Non, je peux pas. Je les ai oubliées. »

Le chevalier : « Tu aurais peut être pensé à prendre tes affaires si tu avais assez dormi. »

Max : « Oui bonome. Tu as raison bonome. On a compris. Ça suffit maintenant. Dis nous plutôt qui c’est ce Laridé. »

Léo : « Il a le dos gris sombre, mais pas presque noir. Et j’ai l’impression que ses pattes sont jaunes. Larus fuscus ? »

Max : « Oui, le goéland brun. Tu en penses quoi bonome ? »

Le chevalier : « Que c’est probablement un goéland brun. Avez-vous vu l’oiseau qui est sur sa droite ? On dirait une barge rousse… »

Max : « On peut aller voir. »

Léo : « Max, c’est tout vaseux. C’est dangereux. Il faut pas y aller. On la verra plus tard chevalier. »

Max : « Dis lui en zoiso de venir plus près tout à l’heure, avec ses copines, qu’on puisse bien les voir et les fotoer. »

Le chevalier : « Pour montrer à Princesse ? »

Max : « Non, pour tes petizours ornithologues 🙂 »

Léo : « Regardez ! Il y a d’autres bécasseaux variables. Ils sont très beaux ces bécasseaux. Il est bien ce Royaume 🙂 »

69 07 Bécasseau variable 69 08 Bécasseau variable
Max : « Et là-bas il y a un autre goéland brun. C’est pas un pluvier argenté qui passe derrière lui ? » 69 09 Goéland brun

Le chevalier : « Si Max. Dis donc, tu as des superzieux ! »

Max : « C’est à cause de sa taille et de son bec. Tu as raison, il est bien plus grand que le bécasseau variable et son bec est plus court. »

Le chevalier : « Vous apprenez vite. Je suis fier de vous. »

Léo : « Tu connais les tailles de ces zoisos ? »

Le chevalier : « Pour faire simple, je dirais 20 cm pour le bécasseau et 30 pour le pluvier. »

Max : « Grand gravelot ! Charadrius hiaticulata, Charadriidés ! Je le connais celui-là. »

69 10 Grand gravelot 69 11 Grand gravelot

Léo : « On dirait qu’il a le bout du bec sale ! »

Max : « Peut être. Il est trop loin pour qu’on voit. Mais c’est normal qu’il ait deux couleurs : la base est orange et le bout est noir. C’est comme ça chez les grands gravelots. »

Le chevalier : « Pas toujours Max. »

Max : « Comment ça, pas toujours ? »

Le chevalier : « Ce n’est que chez les adultes en plumage nuptial. »

Max : « Mais c’est l’hiver ! Qu’est ce qu’il fait en plumage nuptial ? Dis lui d’aller se changer bonome. Ça va pas du tout ça ! »

Le chevalier : « 😀 »

Léo : « Il y a un dimorphisme sexuel chez les grands gravelots ? »

Le chevalier : « Très léger. La zone noire autour des yeux est plus nette chez le mâle que chez la femelle. Là, je pense que c’est un mâle. »

Léo : « Brenta bernicla, Anséridés ! »

Max : « On fait le jeu alors ! »

Léo : « Qu’est ce qu’elle est belle ! »

69 12 Bernache cravant

Le chevalier : « Dites tous les deux, que pensez-vous de ce goéland ? »

69 14 Goéland

Max : « Il a le dos gris… Gris ardoisé assez foncé… ou noirâtre ? »

Léo : « Ses pattes sont pas nettement jaunes. Rose terne ? »

Max : « Il a la tête et le cou striés de gris… »

Léo : « L’œil est jaune. »

Max : « C’est bizarre. »

Léo : « Il a le dos du goéland brun, les pattes du marin… »

Max : « Et des stries… Qu’est ce que tu en penses, toi ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas vraiment… C’est compliqué les Laridés. Si j’osais, je dirais que c’est un Larus intermedius. »

Max : « Et pourquoi tu oses pas ? »

Le chevalier : « Je n’en ai jamais vu. Je ne sais même pas s’il y en a ici. »

Max : « Ben tu dis que c’est une hypothèse. C’est toi qui m’as dit qu’on pouvait avoir faux quand on hypothèse. C’est pas comme quand on dit des erreurs. »

Le chevalier : « Merci Max. C’est gentil. »

Léo : « Calidris alpina, Scolopacidés. »

69 17 Bécasseau variable 69 18 Bécasseau variable

Max : « Mais… on était en train de parler ! Tu triches encore ! »

Léo : « Quand c’est pas toi qui annonces un zoiso, c’est toujours de la triche ! Mauvais joueur ! »

Max : « Je suis pas mauvais joueur. Je suis un bon gagnant 🙂 »

Léo : « Pfff… »

Le chevalier : « Regardez plutôt les bécasseaux. En particulier l’individu de droite de la photographie de droite. Son doigt postérieur est visible. »

Max : « Le petit machin noir qui dépasse à peine ? »

Le chevalier : « Oui Max. Léo, le vois-tu ? »

Léo : « Oui. C’est ça qui permet de distinguer le bécasseau variable du bécasseau sanderling ? »

Le chevalier : « En cas de doute, oui. »

Max : « Pluvialis squatarola, Charadriidés. » 69 19 Pluvier argenté

Léo : « Bien vu Max ! ZOISOS ! »

Max : « Quoi zoisos ? »

Léo : « Regarde là-bas ! »

69 21 Des zoisos 69 23 Goéland marin

Max : « Oulala, il y en a plein ! Mais ça compte pas. Tu as pas donné les noms d’espèces en scientifique. »

Léo : « Tadorna tadorna et Chroicocephalus ridibundus ! »

Max : « Pfff, t’as pas donné les familles ! »

Léo : « Anatidés et Laridés ! »

Max : « Bon d’accord, ça compte. Je vais encore perdre… »

Léo : « On joue Maxou, on gagne pas 🙂 »

Max : « C’est quoi les autres zoisos ? Le Laridé et le Scolopacidé. »

Le chevalier : « Un goéland brun et un bécasseau variable. »

Max : « Tu en es sûr ? »

Le chevalier : « Non, ce sont des hypothèses. Je ne les vois pas bien. Léo, qu’est ce qui te fait sourire comme ça ? »

Léo : « La mouette rieuse qui fait sa toilette. On dirait qu’elle se noie 🙂 » 69 23 Mouette rieuse
69 24 Mouette rieuse 69 25 Mouette rieuse
69 26 Mouette rieuse 69 27 Mouette rieuse
69 28 Mouette rieuse 69 29 Mouette rieuse

Max : « Regardez de l’autre côté, dans le bassin. Qu’est ce qu’il fait le Laridé ? Il se ploufe tout seul ! Il va pas bien dans sa tête. C’est à cause du soleil ça. Bonome, il va falloir distribuer des casquettes aux Laridés pour pas qu’ils se ploufent tout seuls. »

69 31 Un goéland 69 32 Un goéland
69 33 Un goéland 69 34 Un goéland
69 35 Un goéland Le chevalier : « Il pêche Maxou. Quand il repère une proie, il s’extrait de l’eau, s’élève un peu puis pique dessus. Avec un peu de chance, il l’attrape et l’avale. Gloub la proie 😉 »

Léo : « Et tu le reconnais ce Laridé ? Moi j’y arrive pas. »

Le chevalier : « Moi non plus petit Léo. Mais c’est pas grave, il est beau quand même ce Laridé. »

Max : « Bonome, tu m’imites là ! »

Le chevalier : « Oui Maxou. J’aime bien ton expression ‘Gloub le poisson‘ et tu as raison de dire que les oiseaux sont beaux même si on ne connaît pas leur nom. »

Max : « Tu te moques pas alors. »

69 36 Tadorne de Belon

Le chevalier : « Non mon petitours… Tadorna tadorna ! Anatidés ! »

Max : « Parce que toi aussi tu joues !!!

J’ai aucune chance de gagner alors 🙁 »

Léo : « Chut ! Il dort le tadorne. Il faut pas le réveiller. »

Max : « Brenta chépukoi ! Là ! Et là aussi ! »

69 38 Bernache cranant 69 39 Bernache cravant
69 42 Bernache cravant 69 43 Bernache cravant

Léo : « Brenta chépukoi ? C’est quoi ce zoiso ? »

Max : « La bernache cravant ! C’est le genre Brenta mais je me souviens plus du nom d’espèce. C’est peut être parce que j’ai mal dormi à cause d’un siffloteur nocturne. »

Léo : « D’accord, on te compte le point. »

Max : « Merci Léo 🙂 Bonome, pourquoi la bernache qui est en train de manger a des liserés blancs sur les plumes de ses ailes ? L’autre en a pas. Tu sais pourquoi ? »

Le chevalier : « Tu observes vraiment bien mon petitours. Je n’avais pas vu ce détail. »

Max : « Tu peux pas nous expliquer alors. Tant pis. »

Le chevalier : « Nous pouvons regarder dans ton beau livre… Apparemment les liserés blancs ne sont présents que chez les juvéniles lors de leur premier hiver. »

Max : « C’est un juvénile alors. »

Le chevalier : « Mais tu ne vas pas te chamailler avec lui ! »

Max : « J’ai pas envie de me chamailler aujourd’hui. Je suis trop fatigué. »

Le chevalier : « Si tu veux nous pouvons faire une pause sur les rochers. Vous vous installerez sur mes genoux et je vous gratterai le front. Tu es d’accord Léo ? »

Léo : « Oui, moi aussi je suis fatigué… Il est beau ce pluvier. On voit de beaux zoisos dans ce Royaume. On va sur ces rochers ? Oh ! Une bergeronnette ! » 69 44 Pluvier argenté

Max : « C’est une bergeronnette grise mais on va encore passer des heures pour savoir si c’est Motacilla alba alba ou Motacilla alba yarrelli… »

69 45 Bergeronnette 69 46 Bergeronnette
69 47 Bergeronnette 69 48 Bergeronnette

Léo : « Il faut décrire le zoiso Maxou et après on regardera dans ton beau livre. »

Max : « Il y a une virgule noire sur les joues et la calotte est noire. »

Léo : « Tu crois que c’est suffisant ? »

Max : « Je m’en fiche. Je veux siester sur mon bonome. A tout à l’heure. »

Léo : « Tu crois qu’il va vraiment dormir ? »

Le chevalier : « Il dort déjà 🙂 »

Léo : « Et la bergeronnette ? »

Le chevalier : « D’après ce qu’a dit Max, c’est un mâle yarrelli en plumage internuptial. Tu veux dormir un peu aussi ? »

Léo : « Mais qu’est ce que tu vas faire toi ? »

Le chevalier : « Attendre un peu, regarder les oiseaux… Puis je vous installerai dans ma poche. »

Léo : « J’y vais tout de suite. Et je crois que tu peux pocher Max 🙂 A tout à l’heure… Dis, si tu vois un beau zoiso, tu n’oublies pas de nous réveiller s’il te plaît. »

Le chevalier : « Max ! Léo ! Réveillez-vous ! »

Les petizours sortent leur tête de la poche, les yeux encore pleins de sommeil…

Le chevalier : « Regardez ! »

69 49 Courlis cendré 69 50 Courlis cendré

Léo : « Rholala ! Il en a un long bec lui ! »

Max : « C’est un courlis ? »

Le chevalier : « Oui, un courlis cendré (Numenius arquata, Scolopacidés). D’après la longueur du bec, je pense que c’est une femelle. »

Léo : « Pourquoi tu dis ça ? »

Le chevalier : « Chez le courlis cendré, la femelle a un bec plus long que le mâle. »

Max : « On a vu les deux courlis alors, le cendré et le corlieu. »

Léo : « Rhoooo la chance… Et celui là, vous le connaissez ? »

Max : « Tu le connais pas ? Bonome, Léo l’a jamais vu ? »

69 53 Tournepierre à collier

Le chevalier : « Je n’arrive plus à savoir tout ce que Léo a vu, ce que vous avez vu tous les deux ou ce que tu as vu avant son arrivée. »

Max : « Pas grave. C’est un tournepierre à collier, Arenaria interpres, Charadriidés. Il retourne les pierres pour trouver les petits crustacés dont il se nourrit. Ou alors il pique son bec dans la vase pour trouver des vers ou des bivalves. Cet été on en a vu un qui avait trouvé un petit crabe. Il s’est sauvé parce qu’il avait peur qu’on lui chipe son crabe. On a même pas eu le temps de lui dire qu’on est pas crabivores. »

Le chevalier : « Crabivore ? »

Max : « On dit pas crabivore ? Crabophage alors ? »

Le chevalier : « En petitoursien les deux se disent 🙂 »

Max : « Bonome ! Fotoe-vite ! Les bernaches cravants vont se poser ! »

69 54 Bernache cravant 69 55 Bernache cravant

Max : « Montre-moi les fotos… Zutalor ! On les voit pas bien. Princesse verra pas l’atterrissage des bernaches cravants. Tant pis. »

69 56 Grand gravelot Léo : « Charadrius hiaticulata, Charadriidés ! Il a pas de orange sur le bec. C’est un juvénile ? »

Le chevalier : « Probablement. Je ne sais pas pourquoi mais depuis quelques temps je redoute de rencontrer des juvéniles 🙂 »

Max : « T’inquiète pas bonome, je suis pas en état de lui courir après. Regardez le goéland ! Il vient de se réveiller et il s’étire. C’est rigolo 🙂 » 69 57 Goéland brun
69 58 Goéland brun 69 59 Goéland brun

Léo : « Vous avez vu ? Un gravelot est passé ! C’est qui ce goéland ? On dirait un goéland brun. »

Max : « Dos gris ardoisé, pattes jaunes… ça doit être ça. Larus fuscus, Laridés. C’est beau les Laridés. »

Léo : « Il y a un autre grand gravelot. Il y en a beaucoup ici. »

69 60 Grand gravelot 69 61 Grand gravelot

Max : « Pas tant que ça ! Ce sont quelques individus isolés. Parfois ils forment de grands groupes de dizaines d’individus. On en a vu cet été. Bonome, tu veux pas avancer sur l’estran pour voir d’autres zoisos ? Mais tu fais attention à pas tomber ni t’enfoncer dans la vase. »

Le chevalier : « D’accord. Alors allons vers la pointe de la falaise. Il y a moins de sédiments sur le platier. Je m’enfoncerai moins. »

Max : « Pourquoi il y a des supports en fer là-bas ? »

Le chevalier : « Parce que des ostréiculteurs faisaient pousser des huîtres. »

Max : « Comment on fait pour faire pousser les huîtres ? »

Le chevalier : « Il faut d’abord faire se développer les naissains, c’est à dire les larves. Cela se fait dans des bassins. Quand les huîtres font quelques centimètres on les met dans des sacs et on pose les sacs sur des supports en métal sur l’estran. Les huîtres se nourrissent en filtrant l’eau. Mais il faut retourner et secouer les sacs régulièrement. C’est très difficile comme métier. »

Max : « Et maintenant les huîtres poussent toutes seules ici. Il y en a partout ! »

Léo : « Dites, les ostréiculteurs, vous connaissez le gros zoisos là-bas ? »

69 62 Barge rousse 69 63 Barge rousse
69 64 Barge rousse 69 65 Barge rousse
69 66 Barge rousse 69 67 Barge rousse

Max : « Ce sont des barges ! Elles sont venues nous voir ! Mais il y a deux espèces de barges : la barge rousse et la barge à queue noire. C’est laquelle celle-là ? »

Léo : « Oui, comment on les distingue ? »

Le chevalier : « La barge rousse a un bec légèrement retroussé. Et il est plus court que celui de la barge à queue noire. En plumage internuptial, la barge à queue noire a un plumage gris uni alors que celui de la barge rousse est strié. »

Léo : « C’est bien une barge rousse alors. Et c’est quoi son nom en scientifique ? »

Le chevalier : «Limosa lapponica, Scolopacidés. »

Léo : « C’est la barge à queue noire qu’on a vu voler au Royaume des Chevaliers. C’est quoi son nom à elle ? »

Le chevalier : « Limosa limosa. »

Max : « Bonome, tu as remarqué qu’on voit toujours les barges à queue noire en vol et les rousses au sol ? »

Le chevalier : « Oui, j’ai remarqué 🙂 C’est étrange. J’espère que ce n’est pas dû à une erreur de détermination. »

Max : « Ça arrive de dire des erreurs bonome. Mais Léo a rien dit au sujet de tes déterminations alors tu dois avoir bon. »

Léo : « Max, je n’étais pas avec vous cet été et je découvre les barges. Et puis tu sais, je connais pas tout en zoisos moi. »

Max : « Et ces deux là, tu les connais ? »

69 68 Bécasseau variable 69 69 Tournepierre à collier

Léo : « Trop facile 🙂 A gauche, ce sont des bécasseaux variables (Calidris alpina, Scolopacidés) et à droite c’est un tournepierre à collier (Arenaria interpres, Charadriidés) et il est crabivore 🙂 Dis chevalier, il y a un Laridé, là-bas, derrière la barge rousse. Tu peux le fotoer et me le montrer s’il te plaît. »

Le chevalier : « Je le vois mon Léo… Voilà, je l’ai fotoé. Pas très bien centré… Regarde Léo. » 69 70 Goéland cendré
69 71 Goéland cendré 69 72 Goéland cendré

Léo : « Ben oui… C’est bien ce que je me disais. Montre à Maxou s’il te plaît. Tu vois, de loin on aurait pu penser à une mouette rieuse ou un goéland argenté. Mais non. »

Max : « Tu as vu son bec ? Il est gris, noir puis jaune. »

Léo : « Ben oui, j’ai vu. Et ses pattes… »

Max : « Quoi ses pattes ? Qu’est ce qu’elles ont ses pattes ? »

Léo : « Observe-les, Buteo trois fois ! »

Max : « Bonome ! Léo m’insulte ! »

Le chevalier : « Il te dit surtout d’observer les pattes du goéland. »

Max : « Ah ouai ! Il m’insulte et toi, tu le laisses faire ! D’accord ! »

Le chevalier : « Max, je te rappelle que c’est toi qui as commencé à utiliser des noms d’oiseaux. As-tu observé ? »

Max : « Elles sont jaunes-verdâtres. Et il a les yeux noirs. C’est bizarre ça. »

Le chevalier : « Pas forcément. Tu en penses quoi Léo ? »

Léo : « Tu veux que j’hypothèse ? Rholala… Qu’est ce que ça peut être ? Alors… il y a un cercle noir autour du bec. Ça pourrait être un goéland à bec cerclé. Mais je crois me souvenir qu’il a l’œil jaune. Et puis il est trop rare. Ou alors… ou alors c’est un goéland cendré ! Ça pourrait marcher, ça ! Le bec, la couleur, les pattes… Et même les stries sur la tête ! C’est ça : Larus canus, Laridés. C’est un goéland cendré en plumage internuptial. Tu peux vérifier dans le beau livre s’il te plaît chevalier ? »

Le chevalier : « Ce n’est pas la peine Léo 🙂 »

Léo : « J’ai bon ? C’est vraiment un goéland cendré ? »

Le chevalier : « Oui Léo 🙂 »

Max : « Il est fort mon cousin 🙂 »

Léo : « C’est parce que j’aime beaucoup les Laridés alors je relis souvent les pages de ton beau livre consacrées aux Laridés. »

Max : « Bonome, tu nous as dit que tu nous montrerais une falaise et que tu expliquerais comment elle se transforme en platier. Quand est ce qu’on y va ? »

Le chevalier : « Nous pouvons-y aller si tu veux. »

Max : « Ce qui m’embête c’est que Léo a pas très envie de faire la géologie. »

Léo : « Si j’ai envie ! »

Max : « Mais avant de venir à la mer, tu as dit que tu voulais faire que l’ornithologie. »

Léo : « Oui mais c’était avant que tu m’offres un sacado ! Maintenant je suis un petitours naturaliste alors je veux faire la géologie moi aussi. »

Max : « C’est vrai ? »

Léo : « Ben oui Max sacado ! Tu crois peut être que tu es le seul petitours naturaliste… »

Max : « Tu entends ça bonome ! On y va alors ! »

Léo : « Mais on regarde les zoisos en chemin. »

Max : « On joue aux zoisos ! Pluvialis squatarola, Charadriidés ! »

Léo : « Bien vu Maxou 🙂 Dites, vous pensez qu’on en verra en plumage nuptial ? »

69 73 Pluvier agrenté

Max : « Pas en hiver Léo ! »

Léo : « Mais cet été ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas. Peut être. Ils ont leurs plumages nuptiaux quand ils sont dans la toundra du haut Arctique. »

Léo : « Ils habitent tout là-haut ? »

Le chevalier : « Oui, mais ils y restent peu. Les quelques mois d’été. Puis ils migrent en Europe occidentale où ils restent pour la mue ou tout l’hiver. Nous aurons peut être la chance d’en voir en plumages nuptiaux. »

Max : « Brenta bernicla, Anséridés ! »

Léo : « Tu es bien réveillé toi 🙂 Elle a pas de liserés blancs sur les ailes. C’est pas un juvénile. On peut faire la différence entre les mâles et les femelles ? »

69 74 Bernache cravant

Le chevalier : « Pas à ma connaissance Lé… »

Léo : « Calidris alpina, Scolopacidés ! Là ! Et là aussi ! »

69 76 Bécasseau variable 69 77 Bécasseau variable
69 78 Bécasseau variable 69 79 Bécasseau variable

Max : « Ça compte que pour un ! »

Léo : « Tu es vraiment mauvais joueur Maxou. Bien sûr que ça compte que pour un ! »

Le chevalier : « Fini de jouer les petizours. Filez dans ma poche et faites une petite sieste le temps que nous chevauchions jusqu’aux falaises. »

Max : « Qui a gagné ? »

Léo : « C’est toi Max 😉 »

Max : « Je savais bien 😀 On va où bonome ? »

Le chevalier : « En bordure du Petit Royaume des Barges. Allez, pochez-vous et dodo. »

Léo : « A tout à l’heure ! »

69 80 Empreintes

Le chevalier : « Les zours ! Réveillez-vous ! Nous sommes arrivés ! »

69 81 Un étage

Léo : « Rholala ! C’est beau ! »

Max : « Tu vois la cabane sur pilotis Léo ? Les zoms appellent ça un carrelet à cause qu’il y a un grand filet carré qui permet de pêcher à la manivelle à marée haute. Il y en a beaucoup en Charentmaritimie. »

Léo : « On en a déjà vu ! Sur l’Île où on va à pieds. Et j’ai lu ton blog tu sais. »

Max : « Peut être, mais Princesse m’a confié la mission de te former alors je te forme moi. »

Léo : « Merci Maxou. »

Max : « Dis bonome, c’est un étage aussi ici ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. C’est le Kimméridgien supérieur. »

Max : « Le Kimméridgien ? Mais on a déjà vu le Kimméridgien ! C’est pas ici le Kimméridgien, c’est à côté du Royaume des Sternes de Mer ! Tu dis des erreurs bonome. »

Le chevalier : « Non Max. A côté du Royaume des Sternes de Mer c’est le Kimméridgien inférieur. Ici, c’est le Kimméridgien supérieur. »

Léo : « Ça date de quand le Kimméridgien ? »

Max : « Oulala, c’est très très vieux ! Bien plus vieux que bonome 🙂 C’était au Jurassique de l’ère secondaire. »

Le chevalier : « Entre 157 et 152 millions d’années avant nos jours. »

Léo : « Ah oui, quand même ! »

Max : « On va voir de plus près ? »

Le chevalier : « Allons-y ! »

Le chevalier : « Nous voilà non loin de la falaise. »

Max : « Bonome, tu as vu par terre ? »

Le chevalier : « Que dois-je voir ? »

69 82 La falaise

Max : « Les galets ! Il y a des galets qui glissent partout ! Tu vas pas marcher la-dessus. Tu vas tomber et tu vas être tout cassé ! Et ta cheville ? Tu vas encore avoir mal pendant des jours. »

Le chevalier : « La géologie est une science de terrain mon petitours. J’en assume les risques. Mais je n’aime pas beaucoup venir ici justement à cause de ces galets. C’est fatigant. Allez, il n’y a pas plus de 2 km à faire. »

Max : « Et le retour ! Tu oublies toujours le retour, quand tu es tout fatigué ! »

Le chevalier : « Je te promets de faire attention et d’avancer lentement. Ça te va ? »

Max : « Léo, tu es d’accord ? »

Le chevalier : « Il a promis de faire attention. On peut avancer un peu, pour voir. »

Max : « D’accord. MAIS TU FAIS ATTENTION !!! »

Le chevalier : « oui Maxou 🙂 »

Max : « Ben, tu t’approches pas de la falaise ? »

Le chevalier : « Jamais ! Il y a un règle de prudence simple : on ne s’approche jamais d’une falaise à un distance inférieure à la mesure de sa hauteur. »

Max : « Tu peux ré-expliquer s’il te plaît ? »

Léo : « Je crois que j’ai compris. Si la falaise mesure 10m de haut on s’en approche pas à moins de 10m. C’est ça ? »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Max : « D’accord. Et tu respectes toujours cette règle ? »

Le chevalier : « Honnêtement, non. Mais ici, oui. Je vous expliquerai pourquoi plus loin. Observons d’abord la falaise. Combien de couches voyez-vous ? »

69 83 La falaise 69 84 La falaise

Max : « Trois ! »

Léo : « Peut être quatre. Il y en a une fine qui paraît plus dure entre la deux et la trois. »

Le chevalier : « Bien vu. Vous voyez la couche grise. Elle est surmontée d’une couche jaunâtre qui débute par une strate plus dure, en effet. Elle se voit mieux sur la première photographie. A la base de la couche grise, on voit une encoche qui correspond à la limite supérieure de la couche la plus profonde. Il y a donc trois couches principales. »

Max : « Tu peux affiner tes descriptions s’il te plaît ? On est géologues nous. Il faut nous expliquer. »

Le chevalier : « Alors je vais vous expliquer 🙂 Commençons par la nature des roches. Pour faire simple, ce sont des marnes. »

Léo : « C’est quoi des marnes ? »

Le chevalier : « Des mélanges de calcaire et d’argiles. »

Max : « Tu sais Léo, les argiles sont des particules très très fines qui viennent de l’érosion de roches et les calcaires c’est l’accumulation de coquilles d’algues unicellulaires très petites. Oulala, on les voit même pas à l’œil nu. Il faut un microscope. Et les argiles et les calcaires se déposent au fond de la mer. On appelle ça la sédimentation. »

Léo : « Tu connais bien la géologie 🙂 »

Max : « Je connais un peu parce que bonome m’a expliqué les étages qu’on a vus en Charentmaritimie. Et puis, les argiles, elles se déposent que si le courant et l’agitation sont très faibles. »

Léo : « Comme ici ! C’est tout vaseux ! »

Max : « Et la vase, c’est de l’argile et de l’eau. »

Léo : « On peut revenir à la falaise s’il vous plaît. Parce que l’argile c’est gris et là, il y a pas que du gris. »

69 85 La falaise Le chevalier : « Commençons par le bas, sous l’encoche. Cette couche sera mieux visible plus loin, sur l’estran. La roche qui la constitue est une calcaire argileux ou calcaire marneux. »

Max : « Calcaire argileux, calcaire marneux… et puis quoi encore ! »

Léo : « C’est quoi ces roches ? »

Le chevalier : « J’ai dit tout à l’heure que les marnes sont des mélanges de calcaires et d’argiles. Mais en fait le nom de la roche change en fonction des proportions des deux constituants. Plus de 95 % d’argiles et on parle d’argile. De 95 à 65 %, ce sont des marnes argileuses. De 65 à 35 % , ce sont des calcaires argileux ou calcaires marneux. De 35 à 5 %, c’est une marne au sens strict. Et moins de 5 %, c’est un calcaire. »

Max : « D’accord pour le calcaire marneux. Et il y a des fossiles ? Parce que dans les roches sédimentaires, il peut y avoir des fossiles. »

Le chevalier : « Oui, il y a quelques niveaux à nombreux Nanogyra virgula, regardez ! »

69 86 Des fossiles 69 87 Des fossiles

Max : « Oulala ! Il y en a des fossiles ! »

Léo : « On dirait des petites huîtres. »

Le chevalier : « Ce sont de petites huîtres 🙂 »

Max : « Et il y en a pas des grandes ? »

Le chevalier : « Non, jamais. Elles ont toutes la même taille : 2cm environ. Les scientifiques pensent que c’est parce que le milieu de vie était pauvre en dioxygène. Vous savez peut être qu’une eau agitée est plus oxygénée qu’une eau calme. »

Max : « Je savais pas ça moi. Mais l’eau était pas très agitée si il y a beaucoup d’argiles. »

Le chevalier : « C’est vrai mais les scientifiques ont un autre argument. On trouve de nombreux petits cristaux de pyrite (FeS2) qui ne se forment qu’en milieu réducteur, c’est à dire pauvre en dioxygène. »

Léo : « Rholala, on apprend tout ça sur la mer d’il y a 150 millions d’années en regardant la roche ! C’est bien la géologie 🙂 On cherche des indices et après on raconte toute l’histoire. Rholala… »

Max : « Il est rigolo Léo 🙂 Dis bonome, il y a d’autres fossiles dans cette couche ? »

Le chevalier : « Quelques terriers de vers ou de crustacés… Rien d’extraordinaire. »

Max : « On avance pour aller voir les deux autres couches ? »

Léo : « Max, regarde 🙂 »

Léo chuchotte quelque chose à l’oreille de Max…

Max : « Bonome, regarde ! Vas-y Léo, dis lui ! »

Léo : « Non, vas-y toi ! »

Max : « Mais non, c’est ton idée ! »

Léo : « Mais j’ose pas. »

Le chevalier : « Ose mon Léo 🙂 »

69 89 Les petizours

Léo : « Bonome, on a trouvé un œuf de Batman ! »

Le chevalier : « 😀 Vous êtes bêtes 😀 »

Léo : « C’est quoi en vrai ? »

Max : « Une capsule d’œuf de raie. J’en ai dans ma collection. »

Le chevalier : « Max, j’en ai assez de t’entendre parler de ta collection alors qu’il s’agit d’une accumulation d’objets hétéroclites posés sur une étagère et qui prennent la poussière ! »

Max : « Tu veux jamais m’aider à la classer ! »

Le chevalier : « Ça suffit Max ! Tu ne me l’a jamais demandé ! »

Max : « Pardon bonome. Me gronde pas s’il te plaît 🙁 »

Léo : « Dites les foulques, vous préférez pas me dire de quelle espèce de raie il s’agit plutôt que de vous chamailler ? »

Le chevalier : « Raja undulata, la raie brunette. »

Léo : « Max, je crois que tu as fâché le chevalier. »

Le chevalier : « Un peu énervé… Regardez un peu la falaise. »

69 90 Les risques 69 91 Les risques

Max : « Il y a un morceau qui se détache ! »

Léo : « Et des éboulis au pied de la falaise ! »

Max : « C’est pour ça qu’il faut pas s’approcher d’une falaise : elle peut nous tomber dessus. »

Léo : « Et après on est tout crabouillés ! »

Le chevalier : « Un jour que je promenais ici, j’ai entendu un énorme bruit derrière moi. J’ai sursauté. Mon cœur s’est arrêté et je me suis retourné. Mais je n’ai rien vu. J’ai cherché partout d’où pouvait venir le bruit et je ne trouvais pas. Je me suis encore retourné et j’ai vu des petits morceaux de falaise qui tombaient. »

Max : « Il y avait eu un éboulement ! »

Léo : « Tu as eu de la chance ! »

Le chevalier : « Non Léo, j’ai été prudent. J’avais hésité à m’approcher de la falaise pour chercher des fossiles. Je n’en ai presque pas trouvé sur l’estran. Mais je me suis rappelé les règles de sécurité et je suis resté à la bonne distance. Si j’avais fait l’autre choix je me serais retrouvé juste sous l’éboulement. »

Max : « Et tu aurais été tout cassé ou tout mort. Faut être prudent bonome. »

Le chevalier : « Je le suis le plus possible… Vous avez compris que lorsqu’on marche en haut de la falaise, il ne faut jamais s’approcher du bord. On pourrait se retrouver sur un bloc immense qui est en équilibre précaire. Le poids d’un homme peut être suffisant pour le déstabiliser et le faire tomber. »

Léo : « Il ne faut jamais s’approcher d’une falaise, ni en haut, ni en bas. »

Le chevalier : « Oui petit Léo. Et c’est comme cela qu’une falaise se transforme en platier. Par le haut. L’eau s’infiltre, crée des fissures qui s’agrandissent… Un bloc instable apparaît et finit par tomber. »

Max : « C’est pas à cause de la mer alors ? »

Le chevalier : « Vous souvenez-vous de l’encoche au bas de la falaise ? »

Léo : « Elle est pas très profonde. »

Le chevalier : « Pas assez pour déstabiliser la paroi. »

Max : « Alors la mer érode rien du tout. »

Le chevalier : « Elle déblaie les éboulis. En quelques années tout est déblayé. Sans cette action, la falaise serait plus stable. D’ailleurs les falaises situées à l’intérieur des terres reculent beaucoup moins vite. »

Léo : « Je savais pas que c’était dangereux le haut des falaises. Mais … où est Max ? »

Max : « Je suis là ! A quoi je vous fais penser ? »

69 92 Max 69 93 Max

Le chevalier : « 😀 La naissance de Max, par Botticelli ! »

Max : « Ouiiiii 🙂 »

Le chevalier : « L’œuf de Batman, la naissance de Max… Vous êtes en forme aujourd’hui 🙂 »

Max : « oui, c’est la fatigue ! Bon, on continue à observer les couches ? »

Le chevalier : « Les strates, Max. Les couches, c’est pour les bébés 😀 »

69 94 La falaise 69 95 Les strates

Le chevalier : « La partie inférieure est constituée de strates de calcaires compact, gris-blanc, épaisses de 10 à 20 cm séparées par des lits marneux d’environ 1 cm. La moitié supérieure est formée de strates de calcaires jaunâtres. »

Max : « Et il y a des fossiles ? »

Le chevalier : « Des ammonites des genres Aspidoceras et Perisphinctes, des oursins, des bivalves… Mais ils sont très rares et en mauvais état. »

Max : « On va pas fossiler alors… »

Le chevalier : « Non, ce n’est pas la peine. »

Max : « Tu peux me remontrer les dernières fotos s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr. Tu as vu quelque chose ? »

Max : « Oui, regarde : il y a une faille. »

Le chevalier : « Bien vu Maxou ! »

Léo : « C’est quoi une faille ? »

Max : « C’est quand il y a une grande cassure énorme dans les roches qui se cassent en deux morceaux et que les morceaux se déplacent l’un par rapport à l’autre. Là, on voit que le morceau le plus proche de nous est plus haut que l’autre. »

Léo : « Rholala ! Il faut beaucoup de force pour tout casser comme ça ! »

Max : « Ben oui, forcément 🙂 C’est à cause de la tectonique des plaques. »

Le chevalier : « Je vous expliquerai tout à l’heure. »

Léo : « Oui, je veux bien. Mais il y a pas une couche en plus en haut de la partie la plus basse ? »

Le chevalier : « Si Léo. C’est une lentille de sable du Cénomanien. »

Max : « Le Cénomanien ? Comme ça, sur le Kimméridgien ? Ça va pas ça bonome. Tu avais fait un beau tableau pour mon blog et il y avait des tas d’étages entre le Kimméridgien et le Cénomanien. Ils sont où tous ces étages ? »

Le chevalier : « Ils sont absents ici. »

Max : « Ils sont absents ! Ils ont un mot du docteur ? Ils reviennent quand ? Bonome, pourquoi ils sont pas là ? »

Le chevalier : « Max, tu sais que les sédiments se déposent dans la mer. »

Max : « Ben oui. Même Léo sait ça ! »

Léo : « Donc il y avait pas la mer entre la fin du Kimméridgien et le début du Cénomanien. C’est ça ? »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Max : « Si j’ai bien tout compris… il y a eu une mer chaude et peu profonde sur la Charentmaritimie au Kimméridgien inférieur et la région était sous les tropiques. Il en reste le Kimmeridgien récifal d’à côté du Royaume des Sternes de Mer. Après, il y a eu beaucoup d’argiles apportées par les fleuves, et les coraux pouvaient plus pousser. Et ça a donné les calcaires argileux du début du Kimméridgien supérieur. Et puis la mer est devenue encore moins profonde et les marnes se sont mises en place. A la fin du Kimméridgien la mer est partie. Et elle est revenue que 50 millions d’années plus tard, au Cénomanien du Crétacé supérieur. »

Le chevalier : « Tu as bien compris Maxou. »

Léo : « Tu en connais des choses en géologie. Rholala… Mais pourquoi la mer était là, puis   repartie et  revenue ? »

Le chevalier : « Quand la mer recouvre les continents, on parle de transgression et quand elle repart c’est une régression. Alors vous voulez savoir pourquoi il y a eu une grande régression à la fin du Jurassique et une vaste transgression au début du Crétacé supérieur ? »

Max : « Ben oui, on est géologues nous, on veut savoir. »

Léo : « Oh oui, raconte nous s’il te plaît. »

Le chevalier : « Alors asseyez-vous. Et il va me falloir des cartes. Comme tu l’as brillamment expliqué tout à l’heure Max, dès le Kimméridgien, les dépôts sédimentaires indiquent une tendance à la régression. Cette émersion est due à l’ouverture de l’Atlantique Nord, après l’élargissement de l’Atlantique Central et de la Téthys Ligure qui a eu lieu pendant tout le Jurassique, mais qui se ralentit fortement à la limite Jurassique-Crétacé (-145 Ma) ; s’ouvrent alors le rift du Golfe de Gascogne qui fait dériver l’Ibérie vers le Sud-Ouest et en même temps, plus vers l’Est, dans son prolongement, celui du mini-océan Valaisan entre l’ « Île Briançonnaise » et le continent européen. Regardez la carte, ce sera peut être plus clair. »

Kimm

Max : « C’est quoi cette carte ? »

Le chevalier : « La position des océans et des continents au Kimméridgien. »

Max : « C’était comme ça ? Oulala ça a tout bougé depuis ! »

Le chevalier : « Oui Maxou, c’est la conséquence de la tectonique des plaques. »

Léo : « Et la régression du Crétacé inférieur ? Elle est due à quoi ? »

Le chevalier : « Regardez la carte du Cénomanien. »

Cénomanien

Léo : « Rholala, ça a tout bougé encore ! »

Le chevalier : « Oui, beaucoup de chose se sont passées… L’océan du Golfe de Gascogne et l’océan Valaisan ont commencé leur ouverture et ont créé des zones d’appel des eaux. En même temps, leurs marges se sont surélevées. L’émersion totale est réalisée au Purbeckien (entre -145 et -130 Ma). Seuls, quelques marécages et lagunes parsèment le paysage charentais au début du Crétacé inférieur. »

Max : « Et pourquoi la mer est revenue au Cénomanien ? »

Le chevalier : « La transgression cénomanienne est à relier à l’ouverture de l’Atlantique Sud dont le taux d’expansion est élevé à cette période : plus de 10 cm par an. Cela implique un bombement important de la dorsale médio-Atlantique Sud par ascension de matériel mantellique et donc une diminution de la profondeur du bassin puisque le fond se surélève. L’eau envahit alors les continents limitrophes. Le phénomène est également favorisé par un réchauffement du climat global de la Terre responsable d’une dilatation des eaux marines. Pas trop compliqué ? »

Max : « Je voudrais pas avoir une interro ! Oulala ! »

Léo : « Moi non plus ! Mais on va graver tout ça dans le blog de Max et après on pourra tout relire calmement. C’est bien la géologie quand même 🙂 »

Le chevalier : « Et si on allait aux zoisos avant de rentrer ? »

Léo : « Oui ! Allons-y ! »

Max : « Bonome, qu’est ce que tu regardes encore sur la falaise ? Il y a pas des zoisos sur la falaise ! »

Le chevalier : « J’ai aperçu quelque chose qui va vous plaire ! »

Max : « On s’approche pas de la falaise ! C’est interdit, oulala, c’est trop dangereux ! »

Le chevalier : « Non, nous ne nous approcherons pas. Je vais tout zoomer. Regardez. » 69 96 Géode de calcite
69 97 Géode de calcite 69 98 Géode de calcite

Léo : « Rholala c’est beau ! »

Max : « C’est quoi ? Je pourrais en prendre pour mon fouillis sur l’étagère ? »

Le chevalier : « 🙂 J’en ai déjà. Je t’en donnerai si tu veux. »

Max : « Merci mon bonome. Mais tu as pas expliqué. C’est quoi ? »

Le chevalier : « C’est une géode de calcite. La calcite est le minéral qui constitue le calcaire. C’est un carbonate de calcium (CaCO3). La calcite cristallise dans des petites cavités. »

Léo : « On voit de belles choses quand on fait la géologie. »

Max : « Et encore, tu as pas fossilé ! Bonome, regarde la falaise 🙂 »

69 101 L'échelle stratigraphique

Le chevalier : « Qu’est ce qu’il y a ? »

Max : « Ben regarde ! C’est l’échelle stratigraphique 🙂 C’est celle qui permet de changer d’étages 😀 »

Le chevalier : « 😀 Max, te rends tu compte de ce que tu viens de faire ? »

Max : « Non. Dis-moi. »

Le chevalier : « Tu viens de faire une blague compliquée que personne va comprendre 🙂 »

Max : « Oh non ! Ça y est ! C’est arrivé ! Je suis devenu comme toi 🙁 Bououououou ;( »

Léo : « Ben quoi ! Elle est rigolote ta blague 🙂 Et puis moi, j’aimerais bien ressembler au chevalier. C’est un grand chevalier, mais pas un Scolopacidé. Et un grand naturaliste. »

Le chevalier : « Merci petit Léo. On fait une pause ? Asseyez-vous un peu et profitez du paysage. »

69 102 L'estran

69 103 Des zoisos 69 104 Des zoisos

Max : « C’est qui les zoisos qui viennent de passer ? »

Léo : « J’ai pas vu de tâches axillaires noires. C’était pas des pluviers argentés. »

Max : « Tâche axillaire noire ? Toi aussi tu te mets à utiliser des mots compliqués que personne comprend ! »

Léo : « Des tâches noires à l’aisselle ! »

Max : « J’avais compris, oulala ! Moi aussi je parle le scientifique. C’est qui, si c’est pas des pluviers ? »

Le chevalier : « Probablement des bécasseaux variables… Voulez-vous aller voir ? »

Léo : « Oui, s’il te plaît. »

Le chevalier : « Ce sont bien des bécasseaux variables. Tiens, il y a un pluvier argenté parmi eux. »

69 105 Des zoisos

Max : « Bonome ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « L’inspection est terminée. On va retourner à notre monture puis à la cabane. C’est fini la mer. »

Le chevalier : « Il nous faut bien rentrer chez nous Max. Léo, as-tu aimé le séjour ? »

Léo : « Oh oui ! On a vu des tas de beaux zoisos. Max m’a fait des cours d’histoire rigolos. J’ai eu un beau sacado et vous m’avez initié à la géologie. Je suis un vrai naturaliste maintenant et c’est beau la mer. On reviendra ? »

Max : « On reviendra, n’est ce pas ? »

Le chevalier : « Oui, c’est promis. Nous reviendrons. Ne soyez pas tristes. »

On l’était quand même. Alors bonome nous a pris sur ses genoux et nous a gratté le front, en silence. Et on regardait la mer, pour faire des réserves de souvenirs.

69 108 Au revoir la mer

Max : « Au revoir la mer. Merci pour tout. Et prends soin de tes zoisos s’il te plaît. »

Continuer la promenade.

68 – Le Marais et d’autres lieux

Mardi 29 Décembre, An II

Max : « Bonjour bonome. »

Le chevalier : « Bonjour Maxou. Bien dormi ? Léo n’est pas avec toi ? »

Max : « Il est aux toilettes 🙂 »

Le chevalier : « Aurait-il siffloté en rêvant ? »

Max : « Oui. Il est terrible ce Léo ! On peut pas dormir tranquillement avec lui 🙁 »

Le chevalier : « Je vais le libérer… Bonjour Léo ! Max t’a exilé cette nuit ? »

Léo : « Mmmmm… Bonjour… Il a eu raison. Je l’embêtais avec mes sifflements nocturnes… Bonjour Max. Je suis désolé de t’avoir empêché de dormir encore une fois. »

Max : « C’est pas grave. J’ai bien dormi quand même. Et toi ? »

Léo : « J’ai encore rêvé de zoisos 🙂 On va où aujourd’hui ? »

Max : « Et si on allait au Marais ? Tu veux bien bonome ? On y avait vu de beaux zoisos. »

Le chevalier : « Le Marais ? Pourquoi pas… »

Max : « Tu n’as pas l’air très enthousiaste. »

Le chevalier : « Il faut beaucoup marcher et je ne suis pas certain de voir des oiseaux. »

Max : « Je comprends… Voilà ce que je te propose : on va au Marais, on inspecte un peu et si on voit pas de zoisos on va voir ailleurs. D’accord ? Et j’aimerais bien repasser au Royaume des Chevaliers 😉 »

Le chevalier : « D’accord Maxou. »

Max : « Vous êtes prêts ? On peut y aller ? »

Léo : « Tu laisses même pas le temps au chevalier de se caféiner ! »

Max : « Tu sais bien qu’il va s’arrêter dans une taverne ! Allez, on y va. »

Pendant la chevauchée…

Max : « Tu vas voir Léo, c’est très beau le Marais. C’est tout plat et il y a quelques arbres, des canaux, des mares, des flaques… »

Léo : « Et il y a des zoisos ? »

Max : « On en a vu des beaux cet été : des échasses blanches, des spatules, des ibis sacrés… »

Léo : « Tout ça ? »

Max : « Et des tas d’autres… »

Léo : « Rhoooo la chance… »

Max : « Et si on voit pas de zoisos aujourd’hui, on reviendra l’été prochain. T’inquiète pas mon Léo, tu en verras des zoisos. Et tu les imiteras la nuit pendant ton sommeil… »

Le chevalier : « La récréation est terminée ! Nous sommes arrivés. »

Max : « C’est parti pour l’inspection du Marais 🙂 »

Léo : « C’est quoi ce bruit ? »

Max : « C’est vrai ça ! C’est quoi ce bruit ? Il y a pas de bruit ici normalement ! »

Le chevalier : « On dirait le bruit que font les cygnes en volant. »

Max : « Ils sont où ? Tu les vois ? »

Léo : « Là ! Ils vont se poser sur l’eau ! »

Max : « Faut fotoer bonome ! Vite ! »

68 01 Cygne tuberculé 68 02 Cygne tuberculé
68 03 Cygne tuberculé

Le chevalier : « C’est fait ! »

Max : « Montre-nous ! montre-nous ! »

Max : « Mouai… Pas terrible… Mais c’était pas facile… »

Léo : « Max, tu critiques tout le temps le chevalier. C’est pas gentil. »

Max : « C’est pas bonome que je critique mais les fotos. Dis moi Léo, tu connais le cygne ? »

Léo : « Le cygne tuberculé ? Ben oui ! Cygnus olor, Anséridés. Il mesure 120 cm du bout du bec au bout de la queue et peut peser jusqu’à 13 kg. Son envergure dépasse 2 mètres. Il peut vivre 20 ans. Maxou, sais-tu ce qu’est une espèce protégée ? »

Max : « Non, je savais pas. Tu savais toi bonome ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Évidemment. Léo sait, toi tu sais… Il y a que moi qui sais pas… »

Léo : « C’est normal, tu connais rien du tout en zoisos 😉 »

Le chevalier : « Tu exagères Léo. Max est un bon petit ornithologue. »

Léo : « Je sais bien et il m’a appris beaucoup de choses mais c’est ce qu’il a dit de toi hier. »

Le chevalier : « C’est vrai ça ? Max, tu connais rien du tout en zoisos ! »

Max : « Je m’incline. D’accord, je n’aurais pas dû. Bonome, je te demande pardon. »

Le chevalier : « Pardon accordé 🙂 »

Léo : « Ce n’est pas un rougegorge familier qu’on entend ? »

68 04 Rougegorge familier

Max : « Erithacus rubecula, Muscicapidés. Il est là, devant, mais si tu l’imites je te ploufe dans le marais. »

Léo : « Oui Maxou. Je crois que je vais éviter les sifflements pendant un moment. »

Max : « Regardez comme c’est beau ! Vous pensez que ça plairait à Princesse ? »

68 05 Le marais 68 06 Le marais

Léo : « Je connais pas Princesse moi. Il faut demander au chevalier. »

Max : « Il va pas répondre. Il répond jamais quand on parle de Princesse… Qu’est ce que tu fotoes bonome ? »

68 07 Héron cendré 68 08 Héron cendré
68 09 Héron cendré

Léo : « Un héron cendré qui vole… »

Max : « Je ne m’en lasserai jamais. »

Léo : « Encore un cygne en vol… Rhooo la chance… Il y a beaucoup des cygnes ici. »

68 11 Cygne tuberculé 68 12 Cygne tuberculé
Max : « Heureusement parce que, sinon, on voit pas beaucoup des zoisos… Oh, il y a un Passériforme là-bas. Léo, interro ! Parle-moi de ce zoiso. » 68 13 Pinson des arbres

Léo : « C’est une interro ? Pfff… En plus il est à contre-jour… Il a des tâches jaunes et blanches sur les ailes… Sa forme générale… Je pense au pinson des arbres, Fringilla coelebs, Fringillidés, mais je suis pas sûr parce qu’on le voit pas bien. »

Max : « C’est ce que j’aurais dit aussi. Bonome, tu en penses quoi ? »

Le chevalier : « Je suis d’accord. C’est sûrement un pinson des arbres. Maxou, j’ai une interro pour toi. Parle-moi de ces zoisos 🙂 » 68 14 Des zoisos

Max : « CEUX-LÀ ! Mais ils n’arrêtent pas de bouger ! Et ta foto est floue ! Pfff… Je vais avoir faux… Elle est même pas faisable ton interro ! Je suis pas spécialiste en zoisos moi… »

Le chevalier : « Arrête de ronchonner et donne une réponse. »

Max : « Et je fais comment ? »

Léo : « Max, tu sais bien que pour identifier un zoiso il faut commencer par le décrire. »

Max : « Ouaip, merci du conseil… C’est un zoiso flou… Famille des Flouïdés ? »

Le chevalier : « 😀 Tu connais ce genre Maxou… Peut être mieux que moi. »

Max : « Moi ? Je le connaîtrais mieux que toi ? Tu te moques de moi. C’est pas gentil de se moquer de son petitours. Je te l’ai déjà dit. »

Le chevalier : « Souviens-toi de ces derniers jours. »

Max : « Je connais mieux que toi… Ces derniers jours… Un pipit du genre Anthus ? C’est un pipit ? »

Le chevalier : « Difficile à dire… mais je pense bien. »

Max : « J’ai bon alors ?! »

Le chevalier : « Oui, bravo Max 🙂 »

Max : « Elle était dure cette interro. Bonome, on voit pas de zoisos ici. Tu veux pas aller là où on a vu des échasses et des bihoreaux ? »

Léo : « Des bihoreaux gris ? Vous avez vu des bihoreaux gris ? Rholala, la chance ! Mais on va pas en voir aujourd’hui 🙁 L’hiver, ils vont au sud de l’Afrique. »

Max : « Faut pas être triste Léo. Tu les verras cet été, tous ces zoisos. Je suis sûr que blongios aura raconté l’histoire du grand chevalier aux petizours à tous ses copains migrateurs. Ils viendront nous voir et tu pourras laisser choir ta mâchoire tant que tu voudras. Allez bonome, emmène nous ailleurs. »

On a chevauché doucement vers un autre endroit du Marais. En chemin, on a aperçu des Martins qui passaient à toute vitesse. Ils sont toujours pressés ici, les Martins, et ils viennent même pas nous saluer 🙁

Puis on est arrivés à l’autre endroit. On a marché, marché, marché… mais il y avait pas des zoisos. Sauf un cygne, qui passait par là…

68 15 Cygne tuberculé 68 16 Cygne tuberculé
68 17 Cygne tuberculé 68 18 Cygne tuberculé
68 19 Cygne tuberculé 68 20 Cygne tuberculé

Max : « Bon, bonome, ça va pas du tout. On voit pas des zoisos ici. Emmène-nous au Royaume des Chevaliers s’il te plaît. »

En chemin…

68 21 La charmante petite ville Max : « Hey ! Mais c’est la Charmante Petite Ville qu’on voit là ! On peut y aller bonome ? Je t’offre un café et on fait visiter à Léo. On va tourister tous les trois 🙂 »

Le chevalier : « Avec quel argent vas-tu m’offrir le café ? »

Max : « C’est le moment de reprendre notre discussion au sujet de mon argent de poche je crois. »

Le chevalier : « Tu veux m’offrir une nouvelle casquette ? »

Max : « Pfff… »

Le chevalier : « J’offre le café si tu fais visiter la Charmante Petite Ville à Léo. Et n’oublie pas Samuel de Champlain 😉 »

Max : « D’accord 🙂 On va sur les remparts alors. Viens Léo, je voudrais te montrer quelque chose. »

68 22 Les touristes 68 23 Les touristes

Léo : « Ils sont beaux ces remparts mais il y a pas des zoisos. »

Max : « Oublie un peu les zoisos. On touriste. Et c’est pas juste des remparts. C’est d’ici que Samuel de Champlain est parti en bateau pour fonder la Nouvelle France. C’était il y a très longtemps. En 1608. Bonome était tout jeune à l’époque. »

Léo : « Max, il te faut une plus grande casquette. La tienne te protège pas assez et tu as le cerveau tout fondu. En 1608 bonome avait déjà au moins 500 ans 🙂 »

Max : « 🙂 »

Léo : « Et puis dans un port il y a de l’eau, et ici, il y a pas d’eau. »

Max : « Tu dis ça parce que tu connais pas Samuel de Champlain ! Il a inventé la planche à roulettes pour pousser les bateaux à partir de ports où il y a pas la mer. Il posait son bateau sur la planche à roulettes et des zoms poussaient jusqu’à la mer. Elle est pas loin la mer. Juste 3 à 4 km. »

Léo : « Chevalier, il faut vraiment changer la casquette de Max. il va pas bien dans sa tête. Maxou, continue quand même ton histoire, tu m’amuses 🙂 »

Max : « C’est à cause du grand Vauban qui s’est inspiré du grand Colbert. Le grand Colbert a construit un port sur le Grand Fleuve d’Ici alors que, des fois, il y a même pas d’eau dans le fleuve, à cause de la marée. Alors plus tard, le grand Vauban s’est dit : ‘Tiens, si je construisais un port à trois ou quatre kilomètres de la mer ? Ça serait rigolo ! Et je suis curieux de savoir comment ils vont faire avec leurs bateaux.’ Et il a construit la Charmante Petite Ville. Après, les zoms ont été très embêtés avec leur port où il y avait pas la mer. Mais Samuel de Champlain est arrivé. Lui, il s’est pas laissé embêter. Il a pris une grande planche énorme. Il a mis des roulettes dessous et il a posé son bateau dessus. Puis il a dit aux autres zoms de pousser la planche à roulettes. Et quand il est arrivé à la mer il savait plus quoi faire. Il avait rien prévu. Alors il s’est dit : ‘De l’autre côté de la grande mer atlantique, il y a l’Amérique. Je pourrais peut être aller voir comment c’est puisque j’ai un bateau.‘ Il a traversé la grande mer atlantique et quand il est arrivé il a vu que la ville de Québec existait même pas. C’était très embêtant parce que les québécois savaient pas où habiter. Ils avaient même pas de ville. Ils erraient sans but comme des bêtes sauvages… Alors Samuel de Champlain a fondé Québec. Comme ça. D’un coup. Et les québécois étaient très contents parce que désormais ils pouvaient aller au bistrot et jouer au loto, comme des gens civilisés. Mais il aurait pas dû fonder Québec, Samuel de Champlain, parce que, du coup, personne se souvient de sa grande invention. Voilà, c’était l’histoire du port où il y a pas la mer. »

Léo : « Max, tu racontes vraiment n’importe quoi ! Mais tu es rigolo 😀 Allez, viens, on va tourister 🙂 »

Max : « Bonome, tu peux nous fotoer s’il te plaît ? Pour montrer à Princesse. »

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Max : « Bon, ça suffit de tourister. Bonome, tu vas boire ton café et après on va au Royaume des Chevaliers… Tu as trouvé un sacado pour Léo ? »

Le chevalier : « Pardon ? Je n’ai pas entendu ce que tu as dit. »

Max : « Tu as trouvé un sacado pour Léo ? »

Le chevalier : « Désolé. Je n’ai toujours pas compris. »

Max : « Approche. (A l’oreille du chevalier). Tu as trouvé un sacado pour Léo ? »

Le chevalier : « Bien sûr ! Quelle question ! »

Max : « Alors en route pour le Royaume des Chevaliers ! »

Léo : « Mais Max, on y est allés avant-hier et hier ! Bonome va en avoir assez ! »

Max : « Tu l’appelles bonome ? Ça fait deux fois aujourd’hui ! On va là-bas et c’est tout ! »

On a chevauché doucement, en profitant du paysage. La route est très sinueuse et on peut pas aller vite. Toute façon ça sert à rien d’aller vite. C’est dangereux et on voit pas les zoisos. Mais j’étais quand même impatient d’arriver pour offrir le cadeau à Léo.

Léo : « Regardez ! Il y a l’aigrette garzette (Egretta garzetta, Ardéidés). Elle va peut-être venir pêcher juste sous nos pattes, comme hier. »

68 29 Aigrette garzette 68 30 Aigrette garzette

Max: « Ben non 🙁 Elle est partie l’aigrette. Tant pis. Allez, on avance. »

Léo : « Tu as l’air bien pressé Maxou ! »

Max : « Il y a pas des zoisos ici, on va pas rester des heures si il y a pas des zoisos. »

68 32 Sarcelles d'hiver

Max : « Pfff… Ici aussi les zoisos s’en vont. Bon, on avance alors. »

Léo : « Attends Max. le chevalier a fotoé. Je voudrais voir la foto. (A lui même en regardant la photographie) Mmmm… Il me semblait bien… Il y a le miroir alaire vert et une tâche noire et une autre blanche sur les ailes. Et on devine la coloration brun rougeâtre de la tête. Ce sont des sarcelles d’hiver (Anas crecca, Anatidés). J’avais bien reconnu la façon particulière qu’elles ont de s’envoler. »

Max : « Qu’est ce que tu racontes ? Quelle façon particulière ? »

Léo : « Tu as jamais fait attention ? Elles s’extraient de l’eau verticalement, en une espèce de bond, puis elles se mettent à voler réellement et avancent. Je crois qu’il y a que les sarcelles d’hiver qui font ça chez les canards. »

Max : « Tu savais ça bonome ? Oui, bien sûr, tu savais… »

Léo : « Et vous saviez que la sarcelle lochère ? »

Max : « Laçarcéllochère ? Késkidi ? Mets ta capuche s’il te plaît. J’ai déjà un bonome au cerveau fondu. Si, en plus, j’ai un cousin qui a le vent qui tourbillonne entre les oreilles… »

Léo : « 🙂 C’est pas ‘laçarcéllochère‘ mais la sarcelle lochère. Le chien aboie, le cheval hennit et la sarcelle lochère. »

Le chevalier : « Alors ça, je ne le savais pas ! Tu m’impressionnes mon Léo. »

Léo : « Merci chevalier 🙂 C’est parce que j’aime beaucoup les zoisos. »

Max : « Oulala ! Il est fort ce Léo ! Bon, on avance. »

Léo : « Max, tu as l’air bien pressé. Qu’est ce qui t’arrive ? »

Max (En avançant rapidement) : « Rien… Allez, suivez moi donc ! … Voilà, on y est. »

68 33 Des zoisos

Léo : « Rhoooo… C’est beau… Alors… il y a des colverts, des tadornes… des sarcelles d’hiver… tout là-bas ça doit être des chevaliers arlequins… Ça, c’est peut être un chipeau… Pas sûr… Max, tu regardes pas la beauté ? »

Max : « Non. Je voudrais te parler. Tu sais, cet endroit est important pour moi. C’est ici que bonome m’a offert mon beau livre de zoisos. » 68 34 Le sacado

Léo : « La chance ! Il est beau ton beau livre de zoisos. »

Max : « C’est notre beau livre. Tu le lis plus que moi 🙂 »

Léo : « C’est gentil Maxou, mais il est à toi. C’est à toi que le chevalier l’a offert. Tu es déjà très généreux de me le prêter tout le temps. »

Max : « C’est parce que tu aimes beaucoup les zoisos 😉 Tourne-toi s’il te plaît. » 

Léo : « Mais pourquoi ? »

Max : « Tourne-toi, s’il le plaît, Léo. »

Léo : « D’accord. »

Max : « Bonome, passe moi le sacado… Merci. Tu peux regarder 🙂 »

68 35 Le sacado 68 36 Le sacado

Léo : « Oh ! Un sacado rouge comme le tien ! Il est très beau. »

Max : « C’est pour toi Léo. »

Léo : « Pour moi ? Mais… les sacados c’est pour les naturalistes qui connaissent des tas de choses fort savantes, comme toi et le chevalier… Je suis pas naturaliste moi. Je suis juste un petit peu ornithologue. »

Max : « Un petit peu ornithologue… Bonome, tu entends ça ? il y a pas un mot compliqué que personne connaît pour qualifier ça ? ‘un petit peu ornithologue‘… »

Le chevalier : « C’est un euphémisme. »

Max : « Léo, tu euphémises. Tu connais mieux les zoisos que notre beau livre de zoisos… »

Léo : « Tu exagères. »

Max : « Tu apprends des choses à bonome ! Il te demande ton avis quand il n’est pas sûr d’une détermination ! »

Léo : « Et vous pensez que je mérite un sacado ? »

Le chevalier : « Oui Léo 🙂 Et Max y tient beaucoup. »

Léo : « Il est pour moi alors ? RHOLALA ! LA CHANCE… Je peux le mettre ? »

Max : « Ben oui ! »

68 37 Le sacado 68 38 Le sacado

Léo : « Regardez ! J’ai un sacado rouge ! Max, regarde, moi aussi j’ai un sacado ! J’ai-un-sacado ! J’ai-un-sacado ! Rholala 🙂 Merci Maxou ! Merci chevalier ! »

Le chevalier : « Mettez-vous côte à côte que je vous fotoe. Pour montrer à Princesse… Léo, tu es officiellement un petitours naturaliste maintenant. » 68 39 Le sacado

Léo : « Merci beaucoup à tous les deux. Je suis très touché. Bon, si on allait aux zoisos maintenant 🙂 »

Max : « On peut y aller, Léo sacado 🙂 »

68 40 Des zoisos

Léo : « Rholala ! Comme c’est beau ! Ce sont des vanneaux huppés qu’on voit là-bas ? »

Max : « Oui, Vanellus vanellus, Charadriidés. Il y a des tadornes et des colverts aussi. »

Léo : « Et une sarcelle d’hiver qui se lisse les plumes. »

Max : « Oulala ! Il y a plein de vanneaux qui volent ! Fotoe-les bonome ! Vite ! »

68 41 Des zoisos 68 42 Des zoisos

Max : « Tu peux tout zoomer sur l’île s’il te plaît ? »

68 43 Des zoisos 68 44 Vanneaux huppés

Max : « C’est beau les vanneaux en vol ! »

68 45 Vanneaux huppés 68 46 Vanneaux huppés

Léo : « oh ! Regardez par là ! Il y en a plein le ciel ! »

68 47 Vanneaux huppés 68 48 Vanneaux huppés

Max : « C’est vrai qu’il y en a beaucoup. On en a jamais vu autant ! Ils sont venus voir tes petizours bonome 🙂 On peut rester un peu pour regarder voler les vanneaux s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Si Léo est d’accord. »

Léo : « Oh oui ! Tu n’es plus pressé maintenant Max. »

Max : « J’étais pressé de t’offrir ton sacado. »

Léo : « Ben oui, j’avais compris. Merci Maxou. »

Le chevalier : « Dites les petizours, si vous voulez continuer les inspections aujourd’hui, il va falloir arrêter d’observer les vanneaux huppés. »

Max : « D’accord. On retourne à notre monture. Mais on va où après ? On va passer par l’observatoire non ? On pourrait s’y arrêter. Et après, on ira voir la mer. C’est très beau quand le soleil se couche. »

Léo : « C’est un programme qui me plaît. Tu es d’accord chevalier ? »

Le chevalier : « Bien sûr, si ça vous fait plaisir. »

Léo : « Et on cherche des zoisos en chemin. »

Max : « Bonome, c’est qui ce zoiso là-bas, sur les phragmites ? Je le reconnais pas. Il a la tête brune, une grosse moustache blanche et une bavette noire. Tu le connais toi ? »

68 49 Bruant des roseaux 68 50 Bruant des roseaux

Le chevalier : « On dirait un bruant des roseaux. »

Léo : « Emberiza schoeniclus, Embérizidés ? »

Le chevalier : « Si c’est bien un bruant des roseaux, oui mon Léo. »

Max : « Il est sur un roseau. C’est bien. Tu imagines si il avait été sur un tamaris, ou un peuplier… Il aurait fallu le convoquer et lui faire une formation. »

Léo : « Max, tu veux toujours faire des formations ! »

Max : « C’est notre travail Léo ! On est pas là pour la promenade. On inspecte et on vérifie que tout va bien au Pays des Zoisos ! Et si quelque chose se passe pas bien, il faut intervenir. On est en mission pour Princesse, nous. »

Léo : « Et tu prends ta mission très à cœur. Elle doit être très contente de toi Princesse. »

Max : « Je sais pas… Elle donne pas beaucoup de nouvelles 🙁 Des fois, j’ai l’impression qu’elle s’en fiche de nous. »

Léo : « Faut pas dire ça Max. Tu sais, les princesses c’est très occupé et ça a des tas de choses à faire. »

Max : « Peut être… Bonome m’a déjà dit la même chose… N’empêche qu’elle pourrait laisser un message sur mon blog de temps en temps. Bon, on avance ? »

Léo : « Regarde Max, le vent a vu que tu étais triste et il a chassé les nuages. Le soleil est là. »

Max : « Il est gentil le vent. Bonome, tu le remercieras s’il te plaît. »

Le chevalier : « Fais lui un sourire Maxou, il s’en souviendra. »

Alors, moi aussi j’ai souri au vent. C’était pas le vent fort et puissant qui avait embêté bonome, là-bas, en Bretagne. C’était le petit vent du Petit Royaume des Barges. Celui qui nous avait raconté la mer. Là, il est venu me caresser la joue comme bonome me caresse le front, parce qu’il avait vu que j’étais triste à cause de toi. Ça sert à ça les amis. Et le vent, c’est mon ami.

Léo : « Dis Max, tu restes là à sourire au vent ou on continue l’inspection ? »

Max : « Mmmm ? Qu’est-ce que tu dis ? Oui oui, on inspecte. Oulala ! En route ! »

Léo : « On va où déjà ? »

Le chevalier : « A l’observatoire petit Léo ! »

Max : « C’est plus petit Léo maintenant. C’est Léo sacado ! »

Léo : « Je pourrai juméler si il y a des zoisos ? »

Max : « Et moi, je pourrai fotoer ? »

Le chevalier : « Bien sûr mes petizours. Vous êtes de vrais naturalistes. Vous devez juméler et fotoer les zoisos. … Phylloscopus ! »

68 51 Un pouillot 68 52 Un pouillot

Max : « Quoi phylloscopus ? »

Léo : « Il a vu un pouillot ! Là ! Regarde Maxou ! »

Max : « Mais il est fini le jeu. Vous avez dit que Léo avait gagné. Sinon j’en aurais trouvé plein, moi, des zoisos. C’est pas juste ! Vous continuez à jouer alors que vous aviez dit que c’était fini. C’est normal que je gagne pas… »

Léo : « Tu crois qu’il va continuer à ronchonner longtemps comme ça ? »

Le chevalier : « Si on ne l’arrête pas ça peut durer un moment 🙂 »

Max : « Même que c’était hier le jeu. C’est moi qui l’avais inventé. Et là, vous jouez sans me le dire. Et je ronchonne même pas d’abord. C’est vous qui trichez… »

Léo : « Max le ronchonneur 🙂 SAXICOLA TORQUATA ! Là ! Devant vous ! »

68 53 Tarier patre 68 54 Tarier patre

Max : « Pfff… Je l’avais vu. Mais comme Léo a gagné que c’est même pas juste… »

Le chevalier : « Max, file dans ma poche ! »

Max : « Pourquoi ? J’ai rien fait ! Vous trichez et c’est moi qui suis puni ! »

Léo : « Tu n’es pas puni Maxou. On est arrivés à notre monture. Alors il faut aller dans la poche de ton bonome pour la chevauchée. »

Max : « Tu me fais un câlin avant, s’il te plaît bonome ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 Et si vous me promettez d’être sages, vous pourrez rester sur mes genoux pendant la chevauchée. »

Max : « Promis ! Mais tu vas doucement alors. »

Le chevalier : « Au pas de promenade… »

On s’est installés et on a tout chevauché, la truffe au vent… On regardait le paysage en guettant les zoisos. On a vu des cigognes qui volaient, des étourneaux… Il y a même eu des tas de cygnes qui broutaient dans les champs ou qui se reposaient. Et puis, dans les canaux, on a aperçu des ragondins. Et un faucon crécerelle. Il y en a beaucoup ici. Et puis on est arrivés. J’aime beaucoup le chemin de l’observatoire même si on y voit pas beaucoup des zoisos. C’est là que la terre était toute sèche cet été. Mais là, c’est l’hiver et il y a de l’eau dans les bassins. Regarde comme c’est beau Princesse.

68 57 Le chemin de l'observatoire 68 58 Le chemin de l'observatoire

A l’observatoire, bonome nous a gentiment prêté ses jumelles et son appareil foto. On s’est installés et on a fait l’ornithologie.

68 59 Les petizours

68 60 Les petizours 68 61 Les petizours

Max : « Tu vois les Tadornes de Belon Léo ? »

68 62 Tadornes de belon 68 63 Tadornes de belon

Léo : « Ben oui. Je les juméle 🙂 »

Max : « Tu vois d’autres zoisos ? »

Léo : « Il y a des colverts… Mais je vois rien d’autre. Et toi ? »

Max : « Ben non 🙁 Bonome, pourquoi il y a pas des zoisos ici ? Ils pourraient venir nous voir quand même… »

Léo : « C’est pas rigolo de juméler si il y a pas des zoisos. Max, viens, on va se dorer au soleil 🙂 »

68 65 Les petizours Le chevalier : « Dites les petizours, ça vous dirait de passer voir la mer au retour ? »

Léo : « Oh oui ! On va où ? »

Max : « On s’en fiche ! Allez bonome, emmène nous voir la mer ! »

Max : « Pourquoi tu t’arrêtes ? Qu’est ce que tu as vu ? »

Le chevalier : « Regarde là-bas. La tâche blanche. »

68 66 Spatule blanche 68 67 Spatule blanche

Max : « J’ai pas tes superzieux moi… On dirait… C’est une spatule blanche ?! LÉO ! REGARDE LÀ-BAS ! IL Y A UNE SPATULE BLANCHE ! »

Léo : « Où ça ? … Oh ! Comme elle est belle ! Chevalier, tu peux la zoomer s’il te plaît ? »

68 68 Spatule blanche 68 69 Spatule blanche

Léo : « Merci ! Elle s’appelle comment en scientifique ? »

Max : « C’est un nom très compliqué ! Oulala ! Si je dis pas des erreurs elle s’appelle Platalea leucorodia et c’est un Threskiornithidé. »

Léo : «  Platalea leucorodia, Platalea leucorodia, Platalea leucorodia... Il est rigolo son bec. »

Max : « Il est pas rigolo, il est adapté à sa fonction. Tu vois comme elle se déplace ? »

Léo : « Max, j’ai pas de canne ni de chien. JE SUIS PAS AVEUGLE ! J’ai déjà un bonome avec le cerveau tout fondu… 🙂 »

Max : « M’imiterais-tu ? »

Léo : « Oui 🙂 »

Max : « Bonome, Léo se moque de moi ! Je tente de l’instruire et il se moque de moi ! »

Léo : « Cafteur ! »

Max : « Moqueur ! »

Léo : « Toi aussi tu te moques souvent ! »

Le chevalier : « Les foulques sont des oiseaux aquatiques. Si vous continuez, je vous ploufe ! »

Léo : « On arrête. »

Max : « Faut pas nous ploufer ! »

Léo : « On sait pas nager nous. »

Max : « Et on est pas des foulques. »

Le chevalier : « D’accord. Reprends tes explications Maxou. »

Max : « La spatule fait des rotations de la tête en plongeant en partie son bec entrouvert dans l’eau. Sur son bec, il y a des fibres sensibles qui détectent des crevettes, des alevins, des petits zanimos. Quand ces fibres sont activées, le bec se referme automatiquement et le zanimo est avalé. Gloub le zanimo ! »

Léo : «  Merci Max pour ces explications. »

Max : « A ton service Léo sacado 🙂 ZOISO DROIT DEVANT ! »

68 71 Bruant des roseaux 68 72 Bruant des roseaux

Léo : « C’est qui lui ? Je le reconnais pas. »

Max : « Superbonome va tout nous dire. Vas-y, nous t’écoutons. »

Le chevalier : « Et si je ne sais pas ? »

Max : « Tu hypothéses ! »

Le chevalier : « Mais on le voit pas bien. Elle est pas faisable ton interro ! Pfff… On est à la mer et tu me fais une interro ! C’est pas juste ! Et je vais avoir faux… »

Max : « Dites donc tous les deux, vous allez arrêter de vous moquer de moi ! »

Le chevalier : « Non 🙂 mais revenons à ton oiseau. Je suppose que c’est encore un bruant des roseaux. »

Max : « Mais il ressemble pas à celui de tout à l’heure ! »

Le chevalier : « Celui de tout à l’heure était probablement un mâle en plumage nuptial ce qui est surprenant en cette saison. »

Max : « Et celui-ci ? C’est une femelle ? Un juvénile ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas Maxou. J’espère que ce n’est pas un juvénile. Tu irais te chamailler avec lui 🙂 »

Max : « Bonome. »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Max : « Emmène-nous voir la mer s’il te plaît. »

68 73 La mer

Léo : « Rholala… Comme c’est beau ! »

Max : « C’est comme ça quand le soleil se couche à la mer 🙂 Viens Léo, on va s’asseoir sur ma serviette. »

68 74 Les petizours 68 75 Les petizours

Léo : « Mais il y a pas de place pour le chevalier. »

Max : « T’inquiète pas pour lui. Il se débrouille. »

Léo : « Max, il y a de plus en plus d’eau dans la mer. On va bientôt être tout mouillés. »

Max : « Bonome, on peut aller sur les rochers ? »

Le chevalier : « Si vous voulez mais faites attention. »

Max : « Tu veux pas nous porter s’il te plaît ? »

Le chevalier : « 🙂 »

68 77 Les petizours 68 78 Les petizours

Léo : « C’est magnifique la mer. Max ? »

Max : « Oui Léo. »

Léo : « Je peux te faire un câlin pour te remercier ? »

68 79 Les petizours 68 80 Les petizours

Max : « Tu remercieras bonome aussi. »

Le chevalier : « Vous êtes mignons tous les deux. Prenez la pose que je vous fotoe pour Princesse.

68 81 Les petizours 68 82 Les petizours

Le chevalier : « Profitez un peu du coucher de soleil. Nous n’allons pas tarder à rentrer. »

68 83 La mer 68 84 La mer
68 85 La mer 68 86 La mer

Léo : « Chevalier, merci de m’avoir emmené à la mer. Et merci pour le sacado. »

Max : « Il va pas répondre. Il sait jamais quoi dire quand on le remercie. Bonome, tu veux bien nous porter jusque dans nos lits et nous gratter le front ? »

Évidemment, il a bien voulu. Léo et moi on a ronronné. Mais pas longtemps. On était très fatigués après cette longue journée et on s’est endormis très vite.

Voilà Princesse. Je t’embrasse et ne t’inquiète pas, on va bien.

Continuer la promenade

67 – Le Royaume des Chevaliers et l’île où on va à pieds

Lundi 28 Décembre, An II

Max : « Bonjour bonome. Bien dormi ? »

Le chevalier : « Très bien. Et toi ? »

Max : « Bof 🙁 Léo a rêvé de zoisos toute la nuit. Il a pas arrêté de siffler dans son sommeil. J’ai passé la nuit dans une volière. »

Le chevalier : « Toi qui aimes les oiseaux… »

Max : « Pas la nuit bonome, pas la nuit… La nuit j’aime surtout dormir. »

Le chevalier : « Pauvre Maxou. Mais je crois que tu vas pouvoir te reposer aujourd’hui. Tu as vu le temps ? »

Max : « Oui, il pleut. Je vais aller siester en attendant que le vent chasse les nuages. »

Léo : « Bonjour chevalier ! Bonjour Maxou ! Bien dormi ? … Ben ça alors, il s’en va sans me dire bonjour ! »

Le chevalier : « Bonjour Léo ! Max est fatigué. Un petitours imitateur d’oiseaux l’a empêché de dormir cette nuit 🙂 »

Léo : « ??? »

Le chevalier : « Tu as rêvé d’oiseaux et tu les as imités toute la nuit. »

Léo : « Oh zut ! Mais il aurait dû me réveiller et me gronder ! »

Le chevalier : « Max ronchonne souvent mais il ne t’aurait pas grondé. Il a préféré te laisser rêver. Laissons-le faire une bonne sieste. »

Léo : « C’était bien, hier 🙂 On a vu plein de zoisos. Et c’est beau la mer qui monte… Merci chevalier. On fait quoi aujourd’hui ? »

Le chevalier : « On regarde la pluie tomber ! »

Léo : « Je préférerais regarder les fotos d’hier. Tu veux bien ? »

Le chevalier : « D’accord. J’installe l’ordinateur. »

Léo : « Je pourrais m’installer sur toi ? »

Le chevalier : « Câlin ? »

Léo : « Ouiiii… en regardant les beaux zoisos 🙂 »

Plus tard…

Max : « Qu’est ce que vous faites ? »

Léo : « On regarde les fotos ! »

Le chevalier : « Veux-tu te joindre à nous ? »

Max : « Oui… Mais il faut pas m’en vouloir si je m’endors. »

Léo : « Je suis désolé d’avoir sifflé toute la nuit. Tu aurais dû me réveiller. »

Max : « Je sais ce que c’est que de rêver de zoisos 🙂 Je m’en serais voulu de t’interrompre. »

Léo : « C’est très gentil de ta part. Merci Maxou. »

Max : « Mais tu siffles pas en regardant les fotos ! »

Léo : « Promis 🙂 »

Encore plus tard…

Léo : « Chevalier, regarde, Max s’est endormi 🙂 »

Le chevalier : « Laisse-le dormir Léo. »

Léo : « oui, oui. Chut ! »

Encore, encore plus tard…

Max : « Mmmm… Vous regardez encore les fotos ? Il pleut même plus ! Et si on allait voir de vrais zoisos ? »

Léo : « Oh oui ! On va où ? »

Max : « On pourrait retourner au Royaume des Chevaliers et puis après on irait sur l’île où on va à pieds. »

Léo : « Mais on y est allés hier ! Le chevalier va en avoir assez de ce Royaume. »

Max : « Mais non 🙂 N’est ce pas bonome ? »

Le chevalier : « Moi aussi j’aime voir des oiseaux 🙂 Allez vous préparer. »

On s’est vite préparés puis on a chevauché doucement mais on est pas allés jusqu’au Royaume des Chevaliers. On s’est arrêtés 2 km avant pour tout marcher. Bonome voulait voir des Passériformes et des rapaces diurnes.

Léo : « Tu crois qu’on va encore voir des tas de beaux zoisos ?

Max : « Léo, tu sais bien qu’on peut jamais prévoir. »

Le chevalier : « Mais on peut observer. Regardez ! »

67 01 Un pipit 67 02 un pipit
67 03 Un pipit 67 04 Un pipit

Léo : « C’est un pipit ! On en a vu un hier ! »

Max : « Et tu vas encore dire que tu n’arrives pas à identifier l’espèce ! »

Léo : « Tu sais, toi ? »

Max : « C’est un pipit farlouse ! »

Léo : « Anthus pratensis, Motacillidés ? Comme celui d’hier ? Tu confirmes, chevalier ? »

Le chevalier : « J’attends les arguments de Max 😉 »

Max : « Ça faisait longtemps que j’avais pas eu d’interro 🙁 Alors… Les stries sur les flancs sont aussi larges que celles de la poitrine et le bec est fin. »

Léo : « C’est tout ? »

Max : « On voit pas les griffes… Je peux pas dire si elles sont longues ou pas. »

Le chevalier : « Ce n’est pas mal mais je ne serais pas aussi affirmatif. Je ne suis pas très à l’aise avec les pipits. »

Max : « On a qu’à dire que c’est une hypothèse. »

Léo : « Et là-bas, sur l’autre poteau ? C’est un tarier pâtre ? »

67 05 Tarier pâtre 67 06 Tarier pâtre

Le chevalier : « La tête est sombre… Il a un demi-collier blanc… Pas de sourcil blanc… »

Léo : « C’est important l’absence de sourcil blanc ? »

Le chevalier : « Oui, le sourcil blanc est une caractéristique du tarier des prés. »

Léo : « Il y a un tarier des prés ? »

Max : « Oui oui, on l’a vu cet été 🙂 »

Léo : « Bon, il a pas de sourcils blancs. C’est un tarier pâtre alors et c’est un Muscicapidé. »

Le chevalier : « Je pense. »

Léo : « On a déjà vu deux Passériformes 🙂 »

Max : « Le héron cendré, c’est pas un Passériforme. »

Léo : « Ben non. C’est un Ardéidé, de l’ordre des Ciconiiformes. Il s’appelle Ardea cinerea. Mais pourquoi tu parles du héron cendré ? »

Max : « Ouvre les yeux Léo ! »

Léo : « Ah oui 🙂 Il a la calotte sombre. C’est un juvénile. »

67 07 Héron cendré

Max : « Comme nous ! Tu crois qu’il voudra bien se chamailler avec nous ?

Le chevalier : « Ça ne te suffit pas de te chamailler avec Léo ? Il faut en plus que tu te chamailles avec les oiseaux ! »

Max : « Ouiiiiii 🙂 Viens Léo, on va voir le héron juvénile. »

Le chevalier : « Vous restez là ! Je ne veux pas que vous embêtiez le jeune héron. »

Max : « Mais c’est un juvénile ! Il doit aimer se chamailler. Pfff, t’es pas drôle 🙁 »

Léo : « C’est pas grave Maxou. On se chamaillera tous les deux 🙂 »

Le chevalier : « Regardez plutôt les étourneaux. »

Max : « Sturnus vulgaris. »

Léo : « Sturnidés. »

67 08 Etournneaux sansonnets

Max : « Quand ils ont plein de tâches jaunâtres comme ça, c’est qu’ils sont en plumage internuptial. »

Léo : « Et ils peuvent former des bandes parfois immenses, en quête de nourriture. »

Max : « Ce sont des Passériformes. »

Léo : « Ceux que tu voulais voir. »

Le chevalier : « C’est bien aussi quand vous jouez les duettistes de l’ornithologie 🙂 »

Max : « C’est parce qu’on connaît bien les zoisos. »

Léo : « Et on est pas des foulques 🙂 »

Max : « On arrive au Royaume des chevaliers. »

Léo : « Chouette 🙂 »

Max : « Hibou 🙂 »

Léo : « T’es trop bête ! »

Le chevalier : « Bon, d’accord, allez voir le jeune héron ! »

Max : « Mais non, on se chamaille pas ! »

Léo : « Je le taquine 🙂 »

67 09 Canards colverts 67 10 Canards colverts

Max : « On est arrivés ! Oh zut ! Les colverts s’envolent ! »

Léo : « Ici, ils sont sauvages, les Anas platyrhynchos. C’est pas comme dans les Royaumes de chez nous. »

Max : « C’est à cause des zoms. Chez nous, ils les transforment en mendiants en leur donnant du pain. Et après ils ont la maladie du foie. »

Léo : « Comme nous avec le chocolat. »

Max : « Eux c’est pire, parce qu’ils meurent. Nous, on a juste tout vomi. »

67 11 Des Anatidés

Léo : « Il y en a des canards ici 🙂 Des colverts et des siffleurs. »

Max : « Anas penelope. »

Le chevalier : « Regardez ! La grande aigrette est encore là ! »

67 12 Grande aigrette

Léo : « Je me souviens plus de son nom 🙁 »

Max : « Ben alors Léo ! Tu n’as pas assez répété ? C’est Casmerodius albus. »

Léo : « Ah oui ! Casmerodius albus, Casmerodius albus, Casmerodius albus, Casmerodius albus… »

Max : « Dis bonome, quand on vient ici on regarde toujours les Anatidés, les Ardéidés, les Scolopacidés… Tous ceux qui ont les pattes dans l’eau. Si on cherchait des passereaux dans les arbustes ? Les autres, on les as vus hier. »

Léo : « Oui, s’il te plaît. Mais on regarde quand même dans les bassins pour rien louper. »

Le chevalier : « Si vous voulez. »

Max : « On avance et le premier qui en voit un annonce l’espèce. »

Léo : « Regulus regulus à gauche ! Là, dans l’arbre ! »

67 13 Roitelet huppé 67 14 Roitelet huppé
67 15 Roitelet huppé 67 16 Roitelet huppé

Le chevalier : « Bien vu Léo ! »

Max : « Il a une bande jaune sur la tête. »

Léo : « Il faut dire ‘elle’ alors. La bande jaune, c’est la femelle. Chez le mâle, elle est orange. »

Le chevalier : « Pouillot ! »

67 17 Un pouillot

Max : « Pouillot ? C’est pas un nom d’espèce ça ! »

Léo : « C’est quoi pouillot ? »

Le chevalier : « Un pouillot ! Vous ne connaissez pas les pouillots ? »

Max : « On parle en scientifique, nous 🙂 »

Le chevalier : « Phylloscopus sp. »

Léo : « Phylloscopus ! Ah oui, d’accord ! »

Max : « Il fallait le dire tout de suite ! Ça c’est le genre. Mais l’espèce ? Tu la connais l’espèce ? »

Le chevalier : « J’ai du mal avec les pouillots 🙁 »

Max : « Tu as déjà dit ça avec les pipits. Tu connais rien du tout en zoisos en fait. »

Léo : « Max, tu exagères ! »

Max : « J’exagère rien du tout ! Il connaît pas les pipits, pas les pouillots, pas les grimpereaux… IL CONNAIT RIEN DU TOUT ! »

Le chevalier : « Alors je te laisse faire la détermination. »

Max : « Pouillot fitis, Phylloscopus trochilus, Phylloscopidés. »

Léo : « Tu justifies pas ? »

Max : « Non, je justifie pas. C’est comme ça et puis c’est tout. »

Max : « Parus caeruleus, Paridés ! »

67 18 Un pouillot 67 19 Mésange bleue
67 20 Mésange bleue 67 21 mésange bleue

Léo : « Vue ! Mais il faut dire Cyanistes caeruleus ! »

Max : « Pfff, ils m’embêtent les scientifiques à pas être d’accord entre eux ! Qui est ce qui gagne ? »

Léo : « On joue, Max. il y a pas de gagnant. »

Max : « Tu dis ça parce que tu perds 🙂 »

Léo : « Je perds pas. J’ai vu le roitelet huppé et le chardonneret rigolo, Carduelis carduelis, Fringillidés. »

Max : « On a pas vu de chardonnerets rigolos ! »

Léo : « Moi oui ! Là-bas ! J’ai gagné ! »

67 22 Chardonneret élégant 67 23 Chardonneret élégant
67 24 Chardonneret élégant 67 25 Chardonneret élégant

Le chevalier : « Bravo Léo ! »

Max : « Il a pas gagné ! Pourquoi il aurait gagné ? Bonome ? Tu le laisses faire ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 Regarde les chardonnerets. »

Max : « C’est pas juste… Il a pas gagné… Il est même pas fini le jeu… J’allais en trouver plein… C’est vraiment trop injuste… C’était mon idée ce jeu… »

Léo : « Max, au lieu de ronchonner, profite des beaux zoisos rigolos. »

Max : « Cet été on en a vu chaque jour. C’était notre zoiso gardien. Il veillait sur nous 🙂 Il y en a beaucoup là ! Oh ! Une buse variable ! Fotoe la bonome, vite ! » 67 26 Buse variable
67 27 Buse variable 67 28 Buse variable

Léo : « Buteo buteo, Accipitridés. C’est peut être la même qu’hier. Elle vient nous dire bonjour 🙂 »

Le chevalier : « Ou alors elle a faim et elle … 🙂 Je ne vous avais jamais vu regagner ma poche aussi rapidement. »

Max : « On veut pas se faire manger par une buse. »

Léo : «  On aime les zoisos mais pas au point d’être leur repas 🙁 »

Le chevalier : « Je comprends mais sortez quand même les yeux pour voir le chevalier culblanc. »

Léo : « Tringa ochropus, Scolopacidé ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. »

Max : « Il est là ! Regarde Léo ! »

67 29 Chevalier culblanc 67 30 Chevalier culblanc

Léo : « Et là-bas il y a plein d’Anatidés 🙂 Rholala ! Et il y a des sarcelles d’hiver (Anas crecca). »

Max : « Elles ont les fesses jaunes. C’est rigolo 🙂 »

67 31 Sarcelles d'hiver

Léo : « Il y en a encore d’autres à droite ! Il suffit de tourner la tête pour voir des zoisos. La chaaaaannnce 🙂 »

67 32 Anatidés 67 33 Anatidés

Max : « Il y a des oies cendrées (Anser anser, Anséridés). »

Léo : « Max je t’ai déjà dit qu’on peut pas être sûrs à cette distance… Il y a des tadornes (Tadorna tadorna)… Des sarcelles d’hiver… oh ! Il y a même des canards chipeaux (Anas strepera) 🙂 »

Max : « Où tu vois des chipeaux, toi ? »

Léo : « Regarde tout à gauche. »

Max : « Ah oui … Ils ont les fesses noires 🙂 Bonome, tu veux bien changer d’appareil et les zoomer s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr. »

67 34 Oies cendrées 67 35 Oies cendrées
Max : « Bonome ! Bonome ! Elles s’envolent ! Fotoe-les vite ! …
67 36 Oies cendrées
67 37 Oies cendrées 67 38 Oies cendrées

… Elles sont parties les oies 🙁 On va voir un autre bassin ? »

67 39 Des zoisos

Léo : « Encore des zoisos 🙂 Max, je crois que je vais encore siffloter cette nuit. »

Max : « Ah non ! Si tu siffles encore, je t’enferme aux toilettes ! »

Le chevalier : « 😀 »

Max : « Alors… Il y a surtout des canards siffleurs (Anas penelope, Anatidés), des tadornes… Tout au fond il y a un chevalier. Ça doit être un arlequin (Tringa erythropus, Scolopacidés)… Et là, juste devant ? Un chevalier culblanc (Tringa ochropus, Scolopacidés)… Oh non ! Les autres, c’est le zoiso qui t’énerve 🙁 Respire bonome. T’énerve pas. C’est pas grave si on le connaît pas. »

67 40 Combattants variés 67 41 Combattants variés

Léo : « Max, on le connaît. On a hypothésé : on suppose que c’est un combattant varié (Philomachus pugnax, Scolopacidés). »

Max : « Oups ! J’avais oublié ! Tant mieux, comme ça, bonome va rester calme 🙂 Bonome, qu’est ce que tu regardes ? »

Le chevalier : « Parlez doucement … Il y a une aigrette garzette qui s’approche de nous… »

67 42 Aigrette garzette 67 43 Aigrette garzette

Max : « Elle vient dans le petit canal devant nous… Elle est tout près 🙂 »

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67 46 Aigrette garzette 67 47 Aigrette garzette

Léo : « Qu’est ce qu’elle a fait ? Elle a baillé ? »

Max : « Elle a pas crié. On a rien entendu… Elle descend dans l’eau… Elle va pêcher. »

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67 52 Aigrette garzette 67 53 Aigrette garzette

Le chevalier : « Vous avez vu, elle agite une patte dans l’eau. »

Léo : « Pourquoi elle fait ça ? »

Le chevalier : « Pour déranger et débusquer ses proies. »

Max : « Elle s’est envolée. Tu as réussi à fotoer ? »

Le chevalier : « Raté. »

Max : « Pas grave… Tu surveilles l’heure, bonome ? »

Le chevalier : « Pourquoi ? Tu as un rendez-vous ? »

Max : « Oui, avec la marée basse, pour aller sur l’île où on va à pieds. »

Léo : « On y va vraiment à pieds sur cette île ? »

Max : « Seulement à marée basse. C’est grâce à un gué qui s’appelle la Passe aux Bœufs.»

Le chevalier : « Mais je vous propose d’y aller en chevauchant. »

Max : « Comme ça, on aura plus de temps pour la visiter. C’est pas bête ça, bonome. »

Le chevalier : « Nous pouvons y aller doucement si vous voulez. »

Léo : « D’accord, mais on regarde quand même les zoisos en chemin. »

Max : « Bonome ! Regarde le garde-bœufs ! »

Léo : « Bubulcus ibis, Ardéidés. »

67 54 Héron garde-boeuf
67 55 Héron garde-boeuf 67 56 Héron garde-boeuf

Max : « Il garde bien le bœuf 🙂 Ça fait plaisir de le voir faire son travail. Il vient vers nous. Tu crois qu’il va nous chasser ? »

Le chevalier : « Je ne pense pas. On est gentils, nous ! On va pas embêter le bœuf. »

Léo : « Tu parles comme Max ! »

Max : « Ça lui arrive parfois 🙂 Bon, tout va bien dans ce Royaume. On peut aller sur l’île. Allez, en route. »

On retournant à notre monture, on a vu plein de tariers pâtres (Saxicola torquatus, Muscicapidés).

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67 59 Tarier patre 67 60 Tarier patre

C’est beau, les tariers pâtres, mais dès qu’ils chantaient, je faisais du bruit pour qu’ils s’envolent. Je voulais pas que Léo apprenne à les imiter. Je veux dormir cette nuit, moi !

67 61 Tarier patre 67 62 Tarier patre

67 63 Tarier patre

Puis on a chevauché jusque sur l’île où on va à pieds. Ou plutôt l’île où on va sur notre monture 🙂 Il a fallu rassurer Léo : il avait peur qu’on se fasse coincer sur l’île par la marée haute. Bonome lui a expliqué qu’il ferait nuit bien avant la marée haute et qu’on serait à la cabane depuis longtemps quand la mer recouvrirait le gué. Léo s’est détendu et on a pu commencer l’inspection de l’île. Bonome a cavalé sur les cailloux tout cassés. Partout où on va, il y a des cailloux tout cassés et tout glissants. Il fait très attention mais un jour il va lui arriver des histoires. Il va tomber et c’est lui qui va être tout cassé ! Et nous, on pourra même pas l’aider 🙁 Au début, on voyait pas des zoisos. Même pas des Laridés. Rien du tout. Il y avait pas des zoisos… Puis il y en a eu tout un troupeau.

67 64 Bernaches cravants 67 65 Bernaches cravants

Léo : « Des bernaches cravants ! Il y en a tout un troupeau ! Rholala… »

Max : « Tu peux t’approcher bonome ? Mais fais attention. Ça glisse avec toutes ces algues. »

67 66 Bernaches cravants 67 67 Bernaches cravants

Léo : « Qu’est ce qu’elles sont belles ! »

Max : « Elles s’appellent Brenta bernicla, Anséridés. Ce sont des migratrices. Elles viennent nous rendre visite l’hiver mais je me souviens plus d’où elles viennent. Tu peux me le rappeler s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Elles viennent de très au nord. Elles passent l’été sur des îles et les côtes de l’arctique. »

Max : « Tout là-haut ? Oulala, je comprends qu’elles viennent ici l’hiver. Il doit faire très froid là-bas. »

Léo : « On peut rester un peu pour observer les bernaches s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Si tu veux mon Léo. Elles ne sont pas vraiment rares mais nous n’aurons pas souvent l’occasion d’en revoir. »

Max : « Elles vivent longtemps ? »

Le chevalier : « Une douzaine d’années. Elles mesurent environ 60 cm et pèsent 1,5 kg. »

Léo : « Et les bernaches du Canada ? C’est pour comparer. »

Le chevalier : « Elles mesurent presque un mètre de haut et pèsent 4,5 kg. Leur longévité est d’environ 24 ans. »

Max : « Et les oies cendrées ? »

Le chevalier : « Environ 80 cm, 3 kg et une durée de vie de 17 ans environ. »

Léo : « La bernache cravant est la plus petite alors. Je crois qu’elles nous ont vus. Il faut s’en aller pour pas leur faire peur. »

Max : « C’est toi qui as peur des coups de bec ! »

Léo : « Parce que toi, tu aurais pas peur peut être ? »

Max «  Euh… Ben si. J’ai pas envie de me faire éventrer. Allez bonome, on va voir ailleurs. »

Léo : « Oh ! Un goéland ! C’est lequel ? »

67 68 Goéland brun 67 69 Goéland brun
67 70 Goéland brun 67 71 Goéland brun

Max : « Tu sais bien qu’il faut observer les pattes et la couleur des ailes ! »

Léo : « Oui, je sais. Les pattes sont jaunes et les ailes sont gris foncé… »

Max : « Bonome, tu as vu ? il a des stries grises sur la tête. »

Le chevalier : « Max, Maxou, mon petitours… Ai-je une canne blanche et un chien ? »

Max : « Ouai… D’accord… Tu as vu… »

Léo : « Et il a le tour de l’œil rouge. »

Max : « Tu vois ça, toi ? »

Léo : « Ben oui. Regarde-bien. A partir de tous ces éléments, je dirais que c’est un goéland brun, Larus fuscus, Laridés. »

Max : « Tu es d’accord bonome ? »

Le chevalier : « Oui, c’est ce que j’aurais dit. »

Max : « Il est fort ce Léo 🙂 »

Le chevalier : « Ce n’est pas ce que tu aurais dit, Maxou ? »

Max : « Si, bien sûr. Mais moi j’en ai déjà vu beaucoup des Laridés… Bonome, tu vas où comme ça ? »

Le chevalier : « Sur l’estran… Il y a peut être des oiseaux. Et je voudrais prendre une photographie de la falaise et la fontaine… Voilà. »

67 72 La fontaine des insurgés

Max : « Tu nous expliques la fontaine s’il te plaît. »

Léo : « Oui, raconte nous une histoire 🙂 »

Le chevalier : « Saviez-vous que cette île a servi de prison ? »

Max : « Une vraie prison ? »

Le chevalier : « Oui, une vraie prison. »

Léo : « A quelle période ? »

Le chevalier : « Au moins deux fois. Après la révolution… »

Max : « De 1789 ? »

Le chevalier : « Oui Max. Après la révolution de 1789, les révolutionnaires ont demandé aux prêtres catholiques de prêter serment à la constitution civile de clergé. »

Léo : « Pourquoi ? »

Le chevalier : « Ils trouvaient que le clergé avait été trop proche du roi et pas assez du peuple. Selon eux, le clergé avait été un appui de l’Ancien Régime. »

Max : « Alors il ont voulu en faire un allié du nouveau régime parce que c’était pas bien d’être un allié du pouvoir. C’est pas logique ça. »

Léo : « Max, tu sais bien que les zoms sont pas logiques… »

Le chevalier : « Malheureusement tu as raison Léo. Certains prêtres ont refusé de prêter serment. On les appelait les prêtres réfractaires. Ils ont été enfermés. Beaucoup ont été entassés sur cette île. La concentration d’hommes dans des conditions d’hygiène déplorable a conduit à une forte mortalité chez les prêtres. Bien plus tard, en hommage à ces morts, une grande croix de galets a été érigée sur cette île. »

Max : « Oui, on l’a vue tout à l’heure. Je connaissais pas son histoire. »

Léo : « Et la deuxième période ? C’était quand ? »

Le chevalier : « Après la Commune. »

Max : « C’est quoi la Commune ? »

Le chevalier : « Un court épisode de l’histoire de France qui fait suite à la guerre franco-prussienne de 1870. Au cours de cette guerre, Paris a beaucoup souffert. La ville a été assiégée, longuement. La population mourait de faim. Les bouchers vendaient du chat, du chien, du rat… Les éléphants du Muséum d’Histoire Naturelle, Castor et Pollux, ont été tués, dépecés et vendus extrêmement cher. »

Max : « Ils ont été mangés ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « C’est bon de l’éléphant ? »

Léo : « MAX ! »

Max : « Ben quoi ? On est zoophages, non ? »

Léo : « Mais pas éléphantophages ! Reprends ton histoire chevalier. »

Le chevalier : « Le gouvernement avait fui à Bordeaux puis s’est installé à Versailles. Les parisiens s’étaient battus courageusement et n’ont pas accepté la capitulation et ses conditions.

Max : « Quelles conditions ? »

Le chevalier : « Un défilé des troupes prussiennes dans Paris et une lourde rançon que la France devait payer à la Prusse. Et surtout la restitution des canons que les parisiens avaient payés par souscription. Le refus de ces conditions par les parisiens a conduit à une révolution et à la constitution de la Commune Libre de Paris. »

Max : « Qu’est ce qu’il s’est passé après ? »

Le chevalier : « Le pouvoir a repris Paris. Ce fut un carnage. Les historiens estiment qu’il y a eu au moins 15 000 morts côté communards pour 150 côté versaillais, pour l’essentiel au cours de la Semaine Sanglante. De nombreux parisiens furent ensuite jugés et condamnés à de lourdes peines. Certains furent entassés ici, sur des pontons flottants. D’autres, comme Louise Michel et Maxime Lisbonne, ont été déportés en Nouvelle-Calédonie pendant des années. »

Max : « Louise Michel et Maxime Lisbonne sont des amis à toi ? »

Le chevalier : « Je ne suis pas si vieux que ça Max ! Mais j’aurais été fier d’être de leurs amis. Puisque tu lis mes livres, je te conseille Le banquet des affamés de Didier Daeninckx. Il raconte la vie de Maxime Lisbonne. »

Léo : « Tu veux pas nous le lire le soir avant de dormir ? »

Le chevalier : « Non, mon Léo. Tu t’endors bien trop vite 🙂 Mais je vous le lirai, c’est promis. Revenons à la fontaine. En réalité c’est un puits. Il a été creusé par les communards entassés sur l’île. C’est le seul point d’eau potable. D’ailleurs, autour de ce puits, on voit des entéromorphes. »

Max : « Je sais ! Je sais ! Ce sont des algues vertes, des Chlorophycées, en forme de tubes d’où leur nom en scientifique : Enteromorpha intestinalis. Ça veut dire intestin intestin en grékancien et en latin. C’est à cause de leur forme. »

Le chevalier : « Bien Maxou. Ces algues ont besoin d’apports d’eau douce. Elles indiquent donc les sources d’eau douce. Voilà pour l’histoire de la fontaine. »

Max : « Du puits, c’est toi qui l’as dit ! »

Léo : « Dis donc, tu en connais des choses ! »

Max : « Oui, il connaît bien l’histoire. Et il est troubadour aussi 🙂 »

Le chevalier : « Et si nous retournions aux zoisos ? »

Léo : « Il y en a qui passent en volant. Tu les reconnais ? »

67 73 Tadornes de Belon 67 74 Tadornes de Belon

Le chevalier : « Ce sont des tadornes. »

Max : « Ils viennent du Royaume des Chevaliers et vont manger sur l’estran. Ben ça alors ! Il y a un héron cendré sur l’estran. Tu en avais déjà vu à la mer ? »

67 75 Héron cendré

Le chevalier : « Jamais, Maxou. Mais je ne suis pas surpris : il y a de quoi se nourrir pour un héron cendré sur un estran vaseux. »

Léo : « Regardez ! Il y a un autre goéland cendré. J’aime bien les Laridés. C’est des beaux zoisos. »

67 76 Goéland brun 67 77 Goéland brun

Max : « Et là-bas, il y a d’autres zoisos qui volent en un grand V. Ce sont encore des tadornes ? »

67 78 Bernaches cravants 67 79 Bernaches cravants

Le chevalier : « Non Max, ce sont des bernaches cravants. »

Léo : « Celles de tout à l’heure ? On a eu de la chance de les voir alors ! »

Max : « Tu dis toujours qu’on a de la chance. »

Léo : « Parce qu’on a beaucoup de chance. Souviens-toi de l’époque où tu étais porte-clés. »

Max : « Tu as raison Léo. Bonome, tu nous fais un câlin ? »

Le chevalier : « Venez ici tous les deux. Installez-vous sur mes genoux et regardez les tadornes sur l’estran pendant que je vous gratte le front.»

67 80 Tadornes de Belon 67 81 Tadornes de Belon

Max : « Bonome ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Tu nous abandonneras pas n’est ce pas ? »

Le chevalier : « Bien sûr que non ! Que deviendrais-je sans mes petizours ? Pourquoi me demandes-tu ça ? »

Max : « Parce que Léo a raison. On a beaucoup de chance d’être tes petizours et de parcourir le Pays des Zoisos avec toi. Je veux pas retourner sur une étagère, moi. »

Le chevalier : « Ne vous inquiétez pas et ronronnez tranquillement. Ensuite nous traverserons l’île pour chercher des zoisos. »

Max : « On y va bonome. Tu es d’accord Léo ? »

Léo : « Pour aller voir des zoisos ? Ben évidemment ! »

Max : « C’est quoi les zoisos là-bas ? On s’approche ? Doucement, bonome, doucement… »

67 82 Chardonnerets élégants 67 83 Chardonnerets élégants
67 84 Chardonnerets élégants 67 85 Chardonnerets élégants

Léo : « Des chardonnerets rigolos ! Rhooo la chance ! »

Max : « Ils sont beaux ! Pourquoi on en voit pas chez nous ? »

Le chevalier : « Il me semble que nous en avons vu un. »

Max : « Un seul ! Et tu as raté la foto 🙁 »

Léo : « Et voilà, Max ronchonne ! On va voir le bassin à huîtres ? »

Max : « Oui, j’ai cru voir un zoiso. On dirait un chevalier. »

67 86 Chevalier guignette 67 87 Chevalier guignette

Léo : « C’est un guignette, Actitis hypoleucos, Scolopacidés. »

Max : « Bonome, je crois qu’il serait raisonnable de retourner à notre monture. A cause de la marée… »

Le chevalier : « Nous avons largement le temps mais allons-y quand même, comme cela nous aurons le temps de nous arrêter à la plage sauvage. J’ai envie de voir le coucher du soleil. »

En chemin, on a vu Martin 🙂 Il est passé en flèche au dessus du petit canal. Il a pas eu le temps de nous saluer. Il était très pressé, oulala ! On l’a à peine vu.

Et puis on est retournés au bord de l’eau et on a vu un goéland argenté (Larus argentatus, Laridés). Et après, on a chevauché vers la plage sauvage voir le soleil tomber dans l’eau. 67 88 Goéland argenté

En arrivant à la Plage Sauvage j’ai installé ma serviette et j’ai invité Léo à s’asseoir pour profiter de la beauté.

 67 89 Les petizours  67 90 Les petizours

Il y avait des nuages et le vent est venu nous voir. Il nous a raconté de belles histoires mais il ne faut jamais les répéter sinon, après, il veut plus parler. N’empêche qu’avec les nuages et le vent, j’ai regretté de pas avoir mis mon pantalon 🙁 Léo a mis sa capuche pour pas avoir froid aux oreilles.

67 91 La mer

Et puis on a regardé l’estran vaseux. On a compris tout de suite qu’on verrait pas le soleil tomber dans l’eau à cause des nuages. Mais c’était pas grave, on était bien sur ma serviette.

Léo : « Chevalier, je veux pas t’embêter mais là-bas, il y a des zoisos. Tu veux bien qu’on aille les voir ? »

Le chevalier : « Bien sûr 🙂 Allons-y. »

67 92 Des zoisos

Max : « C’est quoi ? On dirait des bécasseaux sanderlings (Calidris alpina, Scolopacidés) mais ils sont trop grands. »

Le chevalier : « Approchons-nous encore… »

Léo : « Oh non ! Ils s’envolent ! »

Le chevalier : « Ce n’est pas grave. J’ai réussi à les photographier. »

Max : « Montre-nous s’il te plaît. »

67 93 Pluviers argentés 67 94 Pluviers argentés
67 95 Pluviers argentés 67 96 Pluviers argentés

Léo : « Vous avez vu ? Certains ont une tâche noire sous l’aile. »

Le chevalier : « Ça me dit quelque chose… Max, as-tu pris ton beau livre de zoisos ? »

Max : « Oui 🙂 Je l’ai mis dans ton sac. Je te le prête si tu veux. »

Le chevalier : « Merci Maxou. Alors… Non ce n’est pas ça… Pas celui-là non plus… Mmmm… VOILÀ ! J’Y SUIS ! C’est le pluvier argenté, Pluvialis squatarola, Scolopacidés. »

Léo : « Pluvialis squatarola, Scolopacidés, Pluvialis squatarola, Scolopacidés, Pluvialis squatarola, Scolopacidés, Pluvialis squatarola, Scolopacidés… »

Le chevalier : « Il y a peut être aussi des gravelots et des bécasseaux sanderlings. »

Max : « Merci bonome. On peut retourner s’asseoir sur le sable. »

Le chevalier : « Bien sûr 🙂 »

67 99 Les petizours

On a encore regardé l’estran depuis la plage.

67 97 l'estran 67 98 L'estran
Puis Léo a voulu aller sur les rochers, alors on est allés s’installer. Bonome aime beaucoup ces moments de silence, quand on a passé une bonne journée. Il reste assis, calmement. Dans ces moments là, la beauté déborde de ses yeux. 67 100 Les petizours

Max : « Bonome, j’ai froid. Je voudrais rentrer. »

Le chevalier : « Allons-y. Moi aussi j’ai froid. Un petitours par poche. »

Max : « Mais… on est pas punis ! »

C’était pas une punition. Il a mis les mains dans les poches pour nous gratter le front. Mais je l’ai pas laissé faire. Je me suis serré fort contre sa main pour lui faire un gros câlin et je sais bien qu’il a souri. En arrivant à notre monture, il nous a laissés nous installer contre lui et on a chevauché doucement.

Léo : « Chevalier, je peux aller me coucher ? »

Le chevalier : « Oui mon petit Léo. Je t’emmène au lit. Max, veux-tu te coucher toi aussi ? »

Max : « Non, je voudrais rester un peu avec toi. »

Le chevalier : « D’accord. Je couche Léo et je reviens. »

Max : « Léo, je te rappelle que si tu siffles cette nuit, je t’enferme aux toilettes ! »

Léo : « 🙂 Oui Maxou. Bonnuit. »

Max : « Bonnuit Léo. »

Max : « Bonome, il faut que je te parle. »

Le chevalier : « Que se passe t-il Maxou ? »

Max : « Rien de grave, ne t’inquiète pas. C’est au sujet de Léo. Ça fait longtemps maintenant qu’il inspecte les Royaumes avec nous. C’est un bon ornithologue et un petitours naturaliste. Il faudrait qu’il ait un sacado lui aussi. Tu peux t’en occuper ? Je voudrais lui offrir demain. »

Le chevalier : « Demain ? Mais où veux-tu que je trouve un ‘sacado’ pour demain ? »

Max : « J’en sais rien moi ! Mais je suis sûr que tu vas y arriver. Tu me portes jusque dans mon lit s’il te plaît. »

Le chevalier : « Max, parfois tu exagères ! Tu aurais pu m’en parler plus tôt quand même ! »

Max : « Oui 🙂 Mais pour le principe, et pour l’exemple aussi, je trouve qu’il est bon d’exagérer ainsi ! 😉 »

Le chevalier : « Max ! Si tu laissais un peu ton âme mousquetaire… Va donc te coucher. »

Max : « Bonnuit bonome. »

Le chevalier : « Bonne nuit Maxou. »

Continuer la promenade