91 – Le Grand Étang de T.

Mardi 26 Avril, An III

Le chevalier : « Mes petizours ! Préparez-vous, nous partons en inspection ! »

Max : « A cette heure ci ? »

Léo : « On y croyait plus 🙂 »

Le chevalier : « J’en ai assez d’être enfermé. Allons au Grand Étang de T. si vous voulez bien. »

Max : « On veut bien 🙂 »

Léo : « On est prêts 🙂 »

Le chevalier : « Alors en route ! »

Pendant la chevauchée…

Max : « Oulala ! La dernière fois qu’on est allés au Grand Étang, on a vu trois espèces de chevaliers 🙂 »

Léo : « Rhooo oui ! C’était bien 🙂 »

Max : « J’espère qu’ils seront là… »

Léo : « Si le chevalier t’entendait il dirait qu’on ne sait jamais ce qui nous attend au Pays des Zoisos. »

Max : « Et il ajouterait que c’est ce qui fait le charme des inspections… Oui, je sais. N’empêche que j’aimerais bien qu’ils soient là les chevaliers. »

Léo : « Moi aussi. Tu te souviens du chevalier ouaf-ouaf ? »

Max : « Ben oui alors ! Un ouaf-ouaf ici ! Même pas en Bretagne… »

Le chevalier : « Moi aussi j’aimerais bien voir des chevaliers… »

Max : « Ben… Tu nous entends quand on est dans ta poche ? »

Le chevalier : « Oui, je vous entends toujours 🙂 Nous arrivons. Sortez vos truffes 🙂 »

Au Grand Étang de T. …

Max : « Bonome, pourquoi on voit jamais rien au premier observatoire ? »

Le chevalier : « ce n’est pas vrai Maxou. Souviens-toi des grébus, des sternes, de Martin… »

Max : « Oui, c’est vrai. Mais pourquoi les zoisos viennent pas plus ici ? »

Le chevalier : « La berge est moins accueillante… »

Max : « On va à l’autre observatoire alors. On a eu plein de belles surprises là-bas. Tu te souviens de la cigogne blanche ? Et du faucon hobereau ? »

Le chevalier : « Je me souviens d’un petitours qui répétait sans fin qu’il avait vu une cigogne 🙂 »

Max : « Depuis on en a vu beaucoup des cigognes en Charentmaritimie 🙂 »

Léo : « Taisez-vous un peu. On s’approche, il faut plus faire de bruit… »

Léo : « Rhoooo !!! Comme c’est bôôôô ! »

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Max : « 🙂 Rholala la chance ! »

Léo : « Quelle belle lumière ! Rhoooo… »

Le chevalier : « Un peu sombre pour les fotos… »

Max : « Mais parfaite pour rholalaer 🙂 »

Léo : « Les colverts ! Là-haut ! Vite ! Faut les fotoer ! »

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Max : « Il me rappelle quelqu’un ce Léo 🙂 »

Le chevalier : « Toi par exemple ? La première fois que tu as vu Martin, c’est ça ? »

Max : « FAUT FOTOER BONOME ! VITE ! VITE ! FOTOE VITE ! Ça ressemblait à ça 🙂 »

Léo : « 🙂 Tu as eu les colverts ? »

Le chevalier : « Oui, en vol, par temps gris… Ce ne sera pas mes plus belles fotos de colverts. »

Max : « On s’en fiche. On les aimera tes fotos. »

Le chevalier : « Et celle du cygne tuberculé en train de manger, vous l’aimerez aussi ? »

Max : « Ouiiiii 🙂 »

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Léo : « Cygnus olor, Anséridés. »

Max : « On a pas dit pour les colverts : Anas platyrhynchos, Anatidés. »

Léo : « On commence par les classiques 🙂 »

Max : « Deux Ansériformes habituels. »

Léo : « Mais très beaux quand même 🙂 »

Max : « Sur la branche, là-bas, il y a un étourneau sansonnet, Sturnus vulgaris, Sturnidés. »

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Le chevalier : « Tu as des zuperzieux mon petitours 🙂 »

Max : « C’est un chevalier qui m’a appris. Un graaaand chevalier, mais pas un Scolopacidé 🙂 »

Léo : « Tu connais pas une autre histoire d’étourneau chevalier ? »

Max : « Les zoisos infidèles ça t’a pas suffit ? »

Léo : « Toutes les histoires d’étourneaux ne sont peut-être pas de ce genre… »

Le chevalier : « Celles que je connais, si… »

Max : « Vas-y, raconte 🙂 »

Le chevalier : « Il se trouve que les étourneaux sansonnets sont en partie frugivores. »

Max : « frugivore ? C’est quand un zanimo se nourrit de fruits ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Jusque là ça va… »

Le chevalier : « Je parle de fruits charnus, riches en sucres. »

Léo : « Comme le raisin ? Huuummmm 🙂 C’est bon le raisin 🙂 »

Le chevalier : « Oui, mais il arrive qu’il fermente et le sucre se transforme en alcool. Mais les étourneaux continuent de manger les fruits… »

Max : « Et après ils sont saouls comme des zoms ! »

Léo : « Ils sont terribles ces étourneaux ! »

Max : « Ça doit être rigolo à voir un étourneau saoul 🙂 »

Le chevalier : « Pour dire vrai, il ne sont pas saouls. En tout cas rarement. Grâce à une enzyme particulière, ils métabolisent l’alcool quatorze fois plus vite que les zoms. »

Max : « Ça arrive que des zanimos soient saouls ? »

Le chevalier : « Oui, j’ai entendu l’histoire d’un chevreuil qui a été retrouvé complètement saoul sous la table d’un restaurant 🙂 Un autre déambulait en piteux état en pleine ville. »

Léo : « C’est à cause des fruits trop mûrs ? »

Le chevalier : « Non. En hiver les chevreuils se nourrissent essentiellement de ronces et de lierres. »

Max : « Oui, tu enseignes ça à la schola. C’est parce qu’il y a pas beaucoup des plantes en hiver. Alors ils mangent ce qu’il reste. Même si c’est amer comme le lierre ou piquant comme les ronces. Mais tu enseignes aussi qu’au printemps ils se régalent de petites pousses de fougères. »

Le chevalier : « Et c’est là le problème 🙂 Ces pousses sont gorgées de sève qui fermente dans leur estomac. »

Max : « Et après ils sont saouls. »

Le chevalier : « On dit qu’ils ont le ‘mal de broute’. »

Max : « Mouai, ils sont ronds comme des queues de pelle oui ! »

Léo : « Ils sont bourrés comme des coings… »

Max : « Ils sont pleins comme des barriques… »

Léo : « Ils se pichent la calebasse… »

Max : « Ils mettent leurs souliers à bascule… »

Léo : « Ils se piquent la ruche… »

Le chevalier : « 🙂 Où avez-vous appris ces expressions ? »

Max : « En Petitursie bonome 🙂 »

Le chevalier : « Que je ne vous vois jamais boire de l’alcool ! »

Max : « Ben non. Il y a bien une bouteille de quelque chose dans la cabane mais elle est couverte de poussière. »

Léo : « On arrive plus à lire ce que c’est. »

Max : « Et puis il faut la laisser en cas d’urgence. Si tu te blesses, elle servira à désinfecter. J’ai mis une aiguille à tricoter et de la ficelle à gigot à côté d’elle 🙂 »

Le chevalier : « 😀 »

Léo : « Rholala ! Ahétanhissage de bernaches en vue ! »

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Max : « Fotoé ? »

Le chevalier : « Oui, fotoé 🙂 »

Léo : « Et si on arrêtait de dire des bêtises et qu’on observait un peu ? »

Max : « Déjà fait ! J’ai repéré un petit gravelot ! »

Léo : « Charadrius dubuis, Charadriidés ? »

Max : « Oui, Charadrius dubius, Charadriidés. »

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Max : « Écoute le… »

Léo : « Je crois que je peux l’imiter un peu 🙂 »

Max (à lui même) : « Mais pourquoi je lui ai dit d’écouter ?! Encore un zoiso qu’il va imiter ! Pauvre de moi… »

Léo : « Écoutez et dites moi si ça ressemble s’il vous plaît… »

Le chevalier : « Tu es vraiment doué mon Léo 🙂 »

Léo : « C’est parce que j’aime beaucoup les zoisos 🙂 »

Max (à lui même) : « Oui et moi j’aime dormir la nuit mais avec ce siffloteur de Léo on peut même pas dormir tranquille dans cette cabane… »

Léo : « Tu l’as fotoé le petit gravelot ? »

Le chevalier : « Une bonne vingtaine de fois 🙂 »

Max : « C’est tout ? Dis donc tu progresses bonome 🙂 »

Léo : « Et pourquoi il est dans un trou du sol ? »

Le chevalier : « C’est son nid Léo. »

Max : « Ça ? Un nid ? »

Le chevalier : « Et oui 🙂 C’est pour cela que les zones de nidification doivent être protégées. Les zoms ne font pas attention où ils marchent et ils peuvent écraser les nids. »

Max : « ME PARLE PLUS DES ZOMS ! Si j’en vois un je prends ton épée et je l’essorille et le désentripaille ! »

Le chevalier : « Tu l’essorilles et le désentripailles ? »

Max : « Oui, je l’essorille et je le désentripaille ! En trois coups d’épée. Hop, hop et hoooop ! »

Le chevalier : « Avec mon épée ? »

Max : « Oui ! Avec ton épée ! »

Léo : « Heureusement que tu la prends jamais ton épée, chevalier 🙂 »

Le chevalier : « C’est dommage. J’aurais bien aimé voir Max la porter 🙂 »

Léo : « Maxou, au lieu de rêver d’essorillage et de désentripaillage, tu veux pas regarder le chevalier gambette ? »

Max : « Un gambette ? Où ça ? »

Léo : « Là, Buteo trois fois ! Devant toi ! »

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Max : « Je suis pas une triple buse 🙁 »

Léo : « Un peu quand même parfois 🙂 Une double buse ? »

Max : « Pfff… M’en fiche. Je regarde le chevalier guignette, Actitis hypoleucos, Scolopacidés. »

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Léo : « Vous l’entendez ? »

Max : « On a entendu les trois chevaliers 🙂 »

Léo : « On va peut-être en voir d’autres… »

Max : « Je sais pas si on va voir d’autres chevaliers mais sur la branche il y a une hirondelle rustique. Tu peux la fotoer bonome ? Avec le gros zoom s’il te plaît. Je sais bien que tu trouves que les fotos sont jamais belles mais elle est loin l’hirondelle et c’est rare de les voir posées. »

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Léo : « Rholala ! C’est vrai qu’on les voit rarement bien. Elles volent très vite au ras de l’eau pour attraper des insectes. »

Max : « Elles sont très impressionnantes en vol. »

Le chevalier : « Vous oubliez mes jolies fotos de Charentmaritimie. »

Max : « Léo était pas encore là ! »

Léo : « J’ai vu les fotos dans ton blog. C’est vrai qu’elles sont très belles. »

Max : « C’est bientôt les grandes vacances et on va retourner en Charentmaritimie. Bonome, tu te souviens où tu les as fotoées les hirondelles ? »

Le chevalier : « Oui, exactement. »

Max : « J’aurais dû m’en douter. Tu te souviens de chaque foto, c’est ça ? »

Le chevalier : « Peut-être pas toutes mais presque 🙂 »

Max : « On emmènera Léo ? »

Le chevalier : « Pour voir de belles hirondelles rustiques ? »

Max : « Oui 🙂 Qu’il voit en vrai ce qu’il a vu en foto. S’il te plaît. Pour notre Léo… »

Le chevalier : « Si c’est pour notre Léo 🙂 »

Léo : « Le petit gravelot est juste là ! »

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Max : « C’est un beau zoiso. Je l’aime beaucoup. »

Léo : « Max, tous les zoisos c’est son préféré 🙂 »

Max : « Dis donc mon cousin, tu vas te moquer de moi longtemps comme ça ? »

Léo : « C’est un petitours qui m’a appris 🙂 »

Max : « N’empêche que le petit gravelot, c’est pas tous les jours qu’on le voit. »

Léo : « La caractéristique qui permet bien de l’identifier, c’est le tour de l’œil : il est jaune. Je crois bien que c’est le seul gravelot qui a le tour de l’œil jaune. »

Max : « Si on fait pas attention, on peut le confondre avec le grand gravelot juvénile. »

Léo : « Mais ils sont pas pareils. »

Max : « Tiens, le cygne tuberculé continue son repas 🙂 »

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Léo : « Les phytophages doivent beaucoup manger parce que les végétos ça apporte pas beaucoup de l’énergie. »

Max : « C’est pas comme le chocolat. »

Léo : « 🙂 Alors ils mangent, ils mangent, ils mangent… »

Max : « Mais ils grossissent pas. »

Léo : « Encore le petit gravelot 🙂 »

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Max : « Oh ! Un héron cendré qui passe au dessus de nous 🙂 Léo, tu sais pourquoi il est cendré le héron ? »

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Léo : « Non… »

Max : « C’est parce qu’il a dormi dans la cheminée 🙂 »

Léo : « Max… On avait dit qu’on arrêtait de dire des bêtises 🙂 »

Le chevalier : « Je crois que nous ne verrons pas de chevalier aboyeur aujourd’hui… »

Max : « Il est pas venu… »

Léo : « Je sens que tu vas nous dire qu’il faut rentrer. »

Le chevalier : « Eh oui mon Léo, il le faut. Le soleil se couche. »

Max : « On s’arrêtera là où le soleil se couche. Il faut prendre du sable. Parce que tu dors pas encore très bien la nuit. »

Le chevalier : « C’est gentil Maxou. Mais vous vous endormez toujours avant moi. Qui me glissera le sable derrière les paupières ? »

Max : « Je sais pas. Mais au moins, tu auras du sable 🙂 »

Léo : « Il y a des fuligules morillons. »

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Max : « Aythya fuligula, Anatidés. »

Léo : « Pourquoi ils sont toujours de ce côté et qu’ils vont jamais près de l’autre observatoire ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas mon Léo. »

Léo : « On les voit pas bien d’ici 🙁 »

Max : « De toutes façons, ils dorment la tête sous l’aile. »

Léo : « Bon, ben un dernier coup d’œil aux mouettes qui rigolent et on rentre. »

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Max : « C’était une petite inspection de fin de journée. »

Léo : « Mais c’était bien quand même 🙂 »

Max : « Bonome, ce soir tu nous fais pas de câlin. C’est nous qui te câlinerons et on te glissera du sable derrière les paupières pour que tu dormes bien. »

Le chevalier : « C’est gentil mon petitours 🙂 »

Bon, il nous a quand même couchés et câlinés parce qu’on était bien plus fatigués que lui et qu’il peut pas s’empêcher de veiller sur nous.

Je t’embrasse Princesse, et ne t’inquiète pas, on va bien.

Continuer la promenade

90 – Retour au Royaume des Mandarins

Jeudi 21 Avril, An III

Max : « Bonome, il fait beau aujourd’hui. On pourrait retourner au Royaume des Mandarins pour voir si le canard carolin est encore là. Tu pourrais faire de plus jolies fotos 🙂 »

Le chevalier : « Et s’il n’est plus là ? Tu n’as pas peur d’être déçu ? »

Max : « Bonome… Mon bonome à moi 🙂 Hier on a beaucoup philosophé et j’en ai retenu que si on voulait vivre de belles choses il fallait prendre le risque d’être déçu 🙂 On y va ? »

Léo : « Avant, je voudrais bien que tu nous dises ta citation en latin. Et que tu nous expliques un peu. S’il te plaît. »

Le chevalier : « ‘Je porte avec moi tout ce que je possède.’ ‘Omnia mea mecum porto.’ »

Léo : « Et c’est un ami à toi qui a dit ça ? »

Le chevalier : « Cette citation est attribuée à Bias de Priène par Cicéron (-106 -43 Av J.-C.). »

Léo : « Et pourquoi il a dit ça Bias de Priène ? »

Le chevalier : « Lors du siège de Priène, les habitants quittaient la ville en essayant d’emporter le plus d’affaires possibles. Ils étaient tous paniqués. Parmi eux, Bias marchait calmement, sans autres affaires que celles qu’il portait sur lui. Les gens, paniqués et surchargés, lui demandèrent pourquoi il n’emportait rien et il leur répondit : Omnia mea mecum porto. Il parlait bien évidemment de son honnêteté, sa droiture… »

Léo : « Et son savoir… Il vécut quand Bias ? »

Le chevalier : « Au 7ème siècle avant notre ère, en Grèce antique 🙂 Mais il me semble que sa véritable réponse a été : ‘Ce qui est droit, honnête et vertueux est mon seul bien. »

Léo : « Je préfère la version de Cicéron 🙂 »

Max : « Bonome, si notre cabane brûlait, qu’est ce que tu sauverais ? »

Le chevalier : « Mes petizours 🙂 »

Léo : « 🙂 »

Max : « C’est tout ? »

Le chevalier : « C’est tout ? Oui Maxou ! Ils sont tout pour moi mes petizours ! »

Max : « Pardon bonome. Te fâche pas bonome. Moi aussi je t’aime bonome 🙂 »

Léo : « Nous, on est trop petits, on pourrait pas te sauver 🙁 »

Le chevalier : « Alors je vais faire en sorte que vous n’ayez pas à le faire 🙂 On y va ? »

Léo : « Oui, mais on fait pas de pause sur un banc aujourd’hui 🙂 »

Max : « Non, on cherche des écureuils 🙂 »

Au Royaume des Mandarins…

Max : « Bonome, tu veux bien fotoer le vieil arbre mort s’il te plaît. Il me plaît beaucoup ce vieil arbre. »

Le chevalier : « Voilà ! Mais j’ai peur que les couleurs soient moins belles sur la foto que dans la réalité. »

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Max : « C’est pas grave. Je veux le vieil arbre quand même. On s’en fiche si c’est pas très beau… »

Léo : « Il est tout mort ce vieil arbre. »

Le chevalier : « Oui, mais c’est important de laisser quelques arbres morts dans les forêts. »

Max : « Pourquoi ? »

Le chevalier : « Pour les xylophages. »

Max : « Que n’y ai-je pensé ? Les xylophages ! Bien sûr ! Léo, tu t’en doutais, j’en suis sûr. »

Léo : « 🙂 C’est quoi un xylophage ? »

Le chevalier : « Un animal qui se nourrit de bois. Il y a des insectes, des myriapodes… Beaucoup d’insectes pondent leurs œufs dans du bois mort et la larve s’y nourrit… Et puis, les champignons se développent bien sur le bois mort et ils servent de nourriture à des limaces elles mêmes dévorées par des insectes ou des oiseaux… »

Max : « Oulala ! Tout ça de zanimos ! Il faut protéger les arbres morts alors ! »

Léo : « Mais, si il y a tant de zanimos qui s’en nourrissent, ils doivent pas rester longtemps debout les arbres morts… »

Le chevalier : « Quelques années… puis ils tombent et encore quelques années de plus et ils n’existent plus. »

Max : « Mais ils ont nourri plein de zanimos. Dis bonome, c’est quoi les espèces de lianes qui pendent de ce vieil arbre ? »

Le chevalier : « Difficile à dire en cette saison. Je pense que ce sont des clématites. »

Max : « Clematis vitalba, Renonculacées ? Mon amie végéto ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Ça va être beau quand elles seront en fleurs… Léo, tu as entendu quelque chose ? »

Léo : « Un rougegorge familier, Erithacus rubecula, Muscicapidés. Il est là… »

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Max : « Il nous crie dessus pour qu’on parte de son territoire 🙂 »

Léo : « Il est à peine plus gros que nous 🙂 »

Max : « Bonome, tu veux pas le gronder en zoiso, pour rigoler 🙂 »

Le chevalier : « Non, même pour rigoler… Il aurait très peur. »

Léo : « On va à la Mare à l’Îlot ? »

Max : « Ben oui, on est là pour ça 🙂 Oh ! Léo, regarde ! »

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Léo : « Un écureuil ! Tu me rappelles son nom en scientifique Maxou ?»

Max : « Euh… Ah oui ! Sciurus vulgaris, Sciuridés. »

Léo : « Et pourquoi ils sont souvent à l’envers les écureuils roux ? »

Max : « Ben, il est pas à l’envers ! Il est dans le bon sens pour descendre 🙂 »

Léo : « Mais là il descend plus. Il nous regarde. »

Max : « Je crois qu’on lui fait peur. Bonome, tu peux le contourner doucement ? »

Le chevalier : « Bien sûr. Mais d’abord, je vais le fotoer. »

Max : « Tu oublieras pas de le remercier 🙂 »

Léo : « Je crois qu’on nous observe 🙂 »

Max : « Qui ça quoi ? »

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Léo : « Il y a un geai qui nous regarde. »

Max : « Ne bougez plus ! Sinon il va crier pour prévenir tout le Royaume de notre présence ! »

Léo : « Il est rigolo avec ses grosses moustaches 🙂 »

Max : « Bonome, on peut distinguer le mâle de la femelle ? »

Le chevalier : « Pas à ma connaissance. »

Max : « Dis, tu vas pas à la mare là. On va inspecter le Royaume des Écureuils ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Léo : « Tu veux voir des zoisos 🙂 »

Le chevalier : « Oui 🙂 Et les fleurs de printemps, des insectes… »

Max : « Toi, tu as envie de t’en mettre plein les yeux 🙂 »

Léo : « Chouette alors ! On va faire une longue inspection 🙂 »

Max : « Tu fotoes les pigeons ? D’habitude tu fotoes pas les pigeons. »

Le chevalier : « C’est bien dommage. »

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Max : « Tu connais les pigeons Léo ? »

Léo : « Les Columbidés ? Je crois qu’il y a trois espèces fréquentes de pigeons et deux de tourterelles. Ton beau livre en présente plus mais on les verra jamais. »

Max : « Oulala, tu le connais vraiment bien mon beau livre de zoisos 🙂 Et ce pigeon là, tu peux l’identifier ? »

Léo : « Chevalier, tu peux me montrer les fotos s’il te plaît ? »

Léo : « Mouai… Pas facile… Bon, c’est pas un pigeon biset, Columbia livia. Si je me fonde sur son œil noir… Le pigeon colombin, Columba oenas. Mais on voit pas bien. »

Max : « Tu en penses quoi bonome ? »

Le chevalier : « J’en pense que je suis d’accord avec mon petit Léo : les fotos ne sont pas terribles 🙂 Mais l’œil noir est caractéristique du pigeon colombin. »

Max : « Et on l’a jamais vu celui-là ! On a vu le pigeon biset (Columba livia) et le pigeon ramier (Columba palumbus). »

Léo : « On a les trois maintenant 🙂 »

Max : « Oh ! Regardez tous ces insectes ! »

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Léo : « Il y en a des centaines ! »

Max : « Bonome, c’est qui ces insectes ? Je les reconnais pas du tout 🙁 »

Léo : « Tu as peur qu’ils soient maxophages ? »

Max : « Ben non ! Ils sont léovores 🙂 »

Le chevalier : « Ils ne sont ni maxophages ni léovores mais il est probable qu’ils se nourrissent de fourrure. »

Max : « De fourrure ? Comme dans Max et Léo ont une fourrure ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Les petizours disparaissent immédiatement dans la poche du chevalier.

Le chevalier : « Vous venez de battre le record du monde de pochage 🙂 »

Une voix sort de la poche : « On tient à nos fourrure nous. »

Une autre voix : « Tu peux t’éloigner de ces insectes s’il te plaît ? Tu nous les présenteras hors de leur présence. »

La première voix : « En attendant, on est les deux pochés 🙂 »

La seconde voix : « Mais on va pas en faire tout un plat. »

La première voix : « On est pas les deux au plat 🙂 »

Le chevalier : « 😀 Vous êtes bêtes ! Vous pouvez sortir. »

Max : « Bon, bonome c’est parti pour l’insectologie ! C’est qui ces insectes ? »

Le chevalier : « Des Microlépidoptères. Je pencherais pour l’Adèle verdoyante, Adella reaumurella, Adélidés. »

Max : « Adèle ? Ben voilà, encore un papillon que tu appelles par son prénom 🙂 »

Léo : « C’est quoi les Microlépidoptères ? »

Le chevalier : « Les papillons sont habituellement divisés en trois groupes : les papillons de jour (Rhopalocères), les papillons de nuit (Hétérocères) et les Microlépidoptères. »

Max : « Il me semble que tu m’as déjà expliqué que certains Hétérocères étaient actifs le jour et donc que c’était pas des papillons de nuit… »

Le chevalier : « C’est exact. »

Léo : « Mais tu as pas dit du tout pour les Microlépidoptères. »

Le chevalier : « C’est un groupe artificiel dans lequel on met tous les petits ou très petits Lépidoptères. »

Max : « Du grékancien micro- qui veux dire petit. C’est ça ? »

Le chevalier : « Mon Maxou tu fais d’énormes progrès en grékancien 🙂 »

Léo : « Et il y a qui comme Microlépidoptères ? »

Le chevalier : « Des papillons généralement peu appréciés… La famille des Tinéidés, qui regroupe les teignes et les mites dont les chenilles s’attaquent aux phanères… »

Max : « Aux quoi ? »

Le chevalier : « Aux phanères ! Les phanères sont les productions de la peau des vertébrés : poils, ongles, plumes… »

Max : « Fourrures des petizours… »

Le chevalier : « 🙂 Il y a aussi les pyrales, comme la pyrale du maïs, qui s’attaquent aux cultures ou encore les tordeuses dont les larves se développent dans les feuilles des arbres… »

Max : « Je vois. Les zoms doivent pas beaucoup aimer les Microlépidoptères… Ils mangent leurs cultures et leurs habits… »

Léo : « Et celui que tu as fotoé ? Comment tu l’appelles déjà ? »

Max : « Adèle ! Il s’appelle Adèle ! »

Le chevalier : « Adella reaumurella. Comme vous le voyez, les antennes sont extrêmement longues : plus de 5 fois la longueur des ailes chez le mâle. »

Léo : « Là c’était des mâles alors. Pourquoi il y en a autant ? »

Le chevalier : « Après leur métamorphose, les mâles se rassemblent pour parader, en général sur des chênes ou des hêtres. »

Léo : « Tu en avais déjà vus ? »

Le chevalier : « Non, c’est la première fois. Mais ils ne sont visibles qu’une quinzaine de jours, quand les feuilles de leurs arbres de prédilection viennent de s’épanouir. »

Max : « Et après ? »

Le chevalier : « Je pense que les adultes meurent après s’être reproduits. »

Léo : « Les femelles pondent des œufs et meurent ? »

Le chevalier : « Je pense, oui. Les larves, ou chenilles, se développent dans la litière, c’est à dire la couche de feuilles mortes qui couvre le sol des forêts. Puis elles se transforment en nymphe à la fin de l’été. »

Max : « Et elles passent l’hiver sous forme de nymphe… Dans la litière aussi ? »

Le chevalier : « Ou dans le sol. »

Max : « Et au printemps suivant, des adultes sortent du cocon et il y en a plein partout et il faut qu’on protège nos fourrures… Tu crois qu’on va en revoir ? »

On en a revus. Plusieurs fois… Et chaque fois, il y en avait des centaines. C’est très impressionnant tous ces insectes d’un coup. Mais Léo et moi, on les as pas vraiment observés. Faut pas nous en vouloir Princesse. On tient à nos fourrures nous 🙂 

Le chevalier : « Mes petizours, puis-je vous présenter une amie ? »

Max : « Qui comme amie ? »

Le chevalier : « Une amie végéto 🙂 »

Léo : « Oh oui ! Après l’entomologie, la botanique ! »

Max : « Présente bonome, présente… »

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Léo : « Elle est jolie ton amie 🙂 »

Max : « C’est quoi son nom ? »

Le chevalier : « La stellaire holostée, Stellaria holostea, Caryophyllacées. »

Max : « Enchanté 🙂 »

Le chevalier : « C’est une plante très précoce. Elle fleurit dès le mois d’Avril. Voulez-vous que je vous parle de la famille des Caryophyllacées ? »

Max : « Euh… »

Léo : « Ben… »

Max : « On voudrait pas te vexer mon bonome. »

Léo : « Mais… »

Max : « On préférerait voir des zoisos 🙂 »

Léo : « Surtout qu’il y en a un là, juste au-dessus de nous 🙂 »

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Max : « C’est qui ce zoiso ? »

Le chevalier : « Mmmmm… »

Max : « C’est un Mmmmm ? De la famille des Mmmmmidés ? »

Le chevalier : « 😀 »

Max : « Bonome, c’est qui ce zoiso ? »

Le chevalier : « Qu’en penses-tu Léo ? »

Léo : « Ben, à vrai dire, j’en sais rien du tout. Et toi ? »

Le chevalier : « Pareil 🙂 »

Max : « Vous connaissez pas ce zoiso ? Il y a des zoisos que vous connaissez pas ? Même toi bonome ? Le graaaand chevalier connaît pas tous les zoisos ! »

Le chevalier : « Je suppose que tu jubiles 🙂 »

Max : « Ouiiiii 🙂 Tu supposes bien 🙂 »

Léo : « Il faudra enquêter… »

Max : « Bonome, tu as pas une hypothèse ? »

Le chevalier : « Je n’ose pas. J’ai peur de dire une erreur… »

Max : « Bonome, mon petit bonome, mon bonomou… Combien de fois devrais-je te dire que c’est pas grave de dire une erreur ? »

Le chevalier : « Je sais. Mais je n’aime pas dire des erreurs. »

Max : « Orgueilleux ! On a qu’à dire que c’est un pouillot. Quand on sait pas, c’est toujours des pouillots 🙂 »

Léo : « Chut ! Ecoutez ! »

Max : « On a déjà entendu ce chant… »

Léo : « Oui oui ! »

Max : « Il faut trouver le chanteur ! »

Léo : « Chut Maxou ! Je réfléchis ! »

Max : « Léo cherche le nom du zoiso… Moi j’ai trouvé ! »

Léo : « Tu as reconnu le chant ? »

Max : « Non ! J’ai vu le zoiso ! Là ! »

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Max : « Venez, on s’approche… »

Léo : « C’est un troglodyte mignon. Troglodytes troglodytes, Troglodydités. »

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Le chevalier : « La puissance sonore de son chant m’impressionnera toujours. »

Max : « Moi aussi. Il chante très très fort pour un tout petit zoiso 🙂 »

Léo : « Il m’amuse le troglodyte. Il a toujours la queue dressée et il fait des mouvements saccadés et très rapide. »

Le chevalier : « Moi, il m’énerve un peu 🙂 »

Max : « Je sais pourquoi ! Il volette dans les buissons, on l’entend mais il est très difficile à voir. Alors ça t’énerve parce que tu sais où il est mais tu peux pas le fotoer. »

Léo : « Vous croyez que les zoms savent que tous les zoisos volent pas dans le ciel ? »

Max : « Pfff… Les zoms connaissent rien du tout. Alors comment veux-tu qu’ils sachent que les troglodytes volent très peu et toujours très bas ? »

Léo : « Ils passent d’une branche à une autre en trois coups d’ailes 🙂 »

Max : « Ils se cachent dans les ronces. »

Léo : « Chevalier, tu veux bien nous emmener à la Mare à l’Îlot s’il te plaît ? Je voudrais voir si le canard carolin est encore là. Et puis, il y a un beau soleil. Tu pourras faire des belles fotos. »

Le chevalier : « Max, es-tu d’accord ? »

Max : « Ben oui ! Pourquoi je serais pas d’accord avec mon Léo ? »

Le chevalier : « Alors allons-y ! »

Léo : « Ben ça alors ! »

Max : « Quoi ça ? »

Léo : « Ben, regardez en l’air ! »

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Max : « Oulala ! Qu’est ce qu’elle fait là-haut la poule-d’eau ? »

Le chevalier : « Bonne question 🙂 »

Max : « C’est plus une poule-d’eau, c’est une poule-d’arbre 🙂 Bonome, tu peux lui expliquer qu’une poule-d’eau ça vit sur l’eau et pas dans les arbres s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Max, je crois qu’elle le sait 🙂 »

Max : « On dirait pas ! Ou alors elle confond les arbres et l’eau… »

Léo : « Maxou va pas tarder à proposer une formation pour les poules-d’eau 🙂 »

Max : « Mon Léo, je te rappelle que nous sommes en inspection pour vérifier que tout se passe bien au Pays des Zoisos ! Et nous devons intervenir en cas de nécessité. Moi, je pense qu’une poule-d’eau qui confond l’eau et un arbre c’est une urgence. Et une formation s’impose. »

Léo : « Je t’imagine bien en classe de poule-d’eau. ‘Alors là, vous voyez de l’eau et il faut y aller. Diapo suivante s’il vous plaît ! Merci. Et là vous voyez un arbre, et il faut pas y aller. Je vous rappelle que vous êtes des poules-d’eau et pas des poules-d’arbres. Vous avez des questions ? Oui ? … Comment on distingue l’eau d’un arbre ? Bonne question. Alors, l’eau est un liquide qui mouille et l’arbre est un végéto avec un tronc, des branches et des feuilles et c’est pas du tout pareil. Faites attention à vous parce que si vous faites votre toilette dans un arbre vous allez vous abîmer les plumes et vous serez tout cassées. Voilà, la leçon est terminée.’ »

Max : « Moque toi si tu veux ! Si on a des ennuis, je dirai à Princesse que c’est ta faute, que tu laisses les poules-d’eau grimper aux arbres et que tu veux même pas faire de formation… Vous entendez ? C’est pas une mésange charbonnière ? »

Léo : « Si… »

Le chevalier : « Elle est juste devant vous 🙂 »

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Max : « Bonjour mésange 🙂 Elle nous laisse nous approcher 🙂 Bonome, tu veux bien la fotoer de tous les côtés s’il te plaît… »

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Léo : « Elle est pas farouche cette mésange. »

Max : « Chut ! Je l’écoute ! »

Léo : « Tu parles le mésangien ? »

Max : « Mais non ! Mais bonome a dit que si on écoutait avec le cœur on pouvait comprendre les zanimos. Écoute Léo, elle nous remercie d’avoir pris soin de ses copines mésanges en leur donnant des graines cet hiver. Les mésanges parlent entre elles et elles connaissent toutes le grand chevalier aux petizours qui ont des restaurants pour zoisos 🙂 … Oui, pardon mésange. On le fera plus… Mais faut pas nous gronder. »

Léo : « Elle nous gronde ? »

Max : « Oui 🙁 Elle dit que les restaurants doivent fermer au printemps pour que les petits apprennent à se nourrir tout seuls. Et nous, on a fermé trop tard. »

Léo : « C’est parce qu’on voulait que les petits soient forts avant de fermer. »

Max : « Elle dit qu’elle sait bien mais qu’il faudra pas recommencer. »

Léo : « D’accord. On fermera plus tôt. Tu pourras nous dire quand il faudra ouvrir ? En automne ? En hiver ? »

Max : « Elle viendra nous le dire 🙂 Mais il faut pas ouvrir le restaurant avant que le grand tilleul ait plus du tout de feuilles. »

Léo : « Rholala ! On s’est faits gronder par une mésange… »

Max : « Alors qu’on est de gentils petizours ! »

Léo : « Et qu’on prend soin des zoisos… »

Le chevalier : « Nous arrivons à la mare. Ne cou… Je ne sais pas pourquoi j’allais leur demander de ne pas courir… »

Max : « C’est maintenant que tu arrives ? »

Léo : « Nous, on est là depuis longtemps. »

Max : « Qu’est ce que tu es lent ! »

Le chevalier : « Avez-vous vu monsieur carolin ? »

Max : « Non, il est pas là. »

Léo : « Mais il y a des mandarins. »

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Max : « Ils sont beaux les mandarins. »

Léo : « Rholala oui 🙂 »

Max : « Il y a même un couple. »

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Léo : « Chevalier, il faut leur dire de perpétuer l’espèce. Ils ont pas l’air de savoir qu’ils doivent faire des œufs. »

Max : « Tu as qu’à faire une formation 🙂 »

Léo : « 🙂 »

Max : « La femelle mange du pain ! Ben voilà, les zoms ont encore jeté du pain dans l’eau ! Ils sont terribles ces zoms. Ils comprennent rien du tout ! »

Léo : « Il faut peut être leur réexpliquer… »

Max : « Expliquer quoi ? Que le pain rend malades les zoisos ? Qu’ils ont la cirrhose du foie quand ils en mangent trop ? Que le pain enrichit l’eau en matière organique, tellement que ça devient une pollution ? Que le pain attire les rats qui prolifèrent alors qu’ils sont pas du tout menacés et qu’en plus ils mangent les œufs des zoisos ? Tu vas pas me dire qu’ils le savent pas encore ! ILS S’EN FICHENT DE TOUT ÇA LES ZOMS ! TOUT CE QU’ILS VEULENT C’EST SE FAIRE PLAISIR ! ILS M’ÉNERVENT ! ILS M’ÉNERVENT OULALA ! »

Léo : « Calme toi mon Maxou. Respire profondément. Inspire… expire… Voilà… Caaaaalme… »

Max : « Ils m’énervent quand même. Grrr… »

Léo : « Oui, ben énerve-toi si tu veux, mais calmement 🙂 »

Le chevalier : « Et si nous retournions en sous-bois continuer nos observations. Peut-être que monsieur carolin sera là tout à l’heure. »

Max : « Tu veux retourner au Royaume des Écureuils ? »

Le chevalier : « oui. »

Max : « On peut pocher ? »

Le chevalier : « Non, je suis trop lent 🙂 »

Max : « Pfff… Viens mon Léo, on grimpe. Allez bonome, c’est reparti ! »

Léo : « Tu es calmé ? »

Max : « Je sais pas. Je crois que si j’aperçois un zom, je le mords. »

Léo : « Même si il a rien fait ? »

Max : « Il a qu’à pas être un zom ! »

Le chevalier : « Bien, mes petizours, je crois que je vais vous laisser là. J’ai peur de me faire mordre. Amusez-vous bien 🙂 »

Max : « Bonome, tu restes là ! »

Le chevalier : « C’est que je suis un zom moi aussi… »

Max : « Toi, tu es pas un vrai zom. Tu es un peu sauvage, tu parles le zanimo et tu donnes pas du pain au canard… »

Le chevalier : « Et c’est suffisant pour me protéger des morsures de petitours ? »

Max : « T’ai-je déjà mordu ? »

Le chevalier : « Non… »

Max : « Alors tu nous grattes le front et tu nous trouves de belles choses à étudier. S’il te plaît. »

Le chevalier : « D’accord 🙂 Une petite plante à fleurs violette ? »

Max : « Montre-nous… D’accord. »

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Le chevalier : « C’est une violette. »

Max : « Ben oui, on a vu qu’elle est violette. C’est qui cette fleur ? »

Le chevalier : « C’est une violette 🙂 »

Max : « Oui oui oui. Elle est violette. Mais c’est quoi son nom ? »

Le chevalier : « C’est une violette 😀 »

Max : « Ben voilà… Il a bugué. Il fait des boucles. Il va falloir le redémarrer… Léo, tu as le mode d’emploi de ce bonome ? »

Léo : « Ben non. Et, si je me souviens bien, il est plus sous garantie 🙁 »

Max : « Je vais encore faire un essai. Bonome, c’est qui cette jolie plante à fleurs ? »

Le chevalier : « Une violette. »

Léo : « C’est mauvais signe… »

Max : « Qu’est ce qu’on va en faire ? Il marche plus, il est plus sous garantie… On le laisse là ? »

Léo : « On peut pas. C’est interdit de laisser des déchets dans la nature. Il faut le ramener avec nous. On pourra le laisser à la déchetterie. »

Max : « Il est recyclable ? »

Le chevalier : « Vous savez que je vous entends ? »

Max : « Il re-marche ! Il est pas foutu ! Oulala, mon bonome, on croyait que tu avais bugué ! Bon, tu peux nous dire qui c’est cette jolie plante à fleurs maintenant. »

Le chevalier : « Je vous l’ai déjà dit quatre fois ! C’est une violette, du genre Viola, famille des Violacées. »

Max : « Ah d’accord ! Une violette ! »

Léo : « Moi, ça m’arrange. Parce que je sais pas comment on l’aurait traîné jusqu’à la déchetterie… »

Le chevalier : « C’est tout ce qui te contrarie si je meurs ? Tu ne saurais pas comment… »

Max : « Voilà, tu dramatises ! »

Le chevalier : « Bon, j’explique la violette. Vous m’écoutez ou pas, comme vous voulez, mais vous vous taisez un peu ! »

Max : « Oui chef ! »

Le chevalier : « Les Violacées comprennent deux genres principaux : les violettes et les pensées. Les violettes ont deux pétales dressés vers le haut et les pensées en ont trois. »

Max : « Donc, là, c’est une violette 🙂 »

Le chevalier : « Il existe plusieurs espèces de violettes mais la flore de Gaston ne les décrit pas toutes. »

Max : « Pourquoi ? Il aimait pas les violettes Gaston ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas. Peut-être que les espèces manquantes dans la flore n’étaient pas présentes en France à l’époque. »

Max : « Il y a des espèces qui apparaissent ? »

Léo : « Des espèces férales ? »

Le chevalier : « Oui, cela arrive. Mais je ne pense pas qu’on parle d’espèces férales en botanique. On parle plutôt d’espèces sub-spontanées ou d’espèces introduites. »

Max : « Et cette violette là, celle qui est juste devant nous, tu la connais ? »

Le chevalier : « Pas sûr… Je pencherais pour la violette de Rivin, Viola riviniana. »

Max : « Il en dit quoi Gaston ? »

Le chevalier : « Il n’en parle pas. »

Max : « C’est pas grave. On va dire que c’est peut-être la violette de Rivin. Tu es sûr du genre quand même ? »

Le chevalier : « Oui, c’est bien une violette 🙂 »

Max : « Alors on continue l’inspection. »

Léo : « Là, il y a des ficaires fausses-renoncules. Elles sont très belles. »

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Max : « C’est parce que tu as de la beauté plein les yeux mon Léo. T’en approche pas. Il faut faire attention à cause de la proto-anémonine. Tu pourrais te faire intoxiquer. Oh ! Regardez la mouche ! »

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Léo : « Elle a pas bien replié son aile 🙂 »

Le chevalier : « C’est une mouche de la Saint-Marc, Bibio marci, Bibionidés. On la reconnaît à ses épaisses nervures alaires antérieures et à l’éperon tibial. »

Max : « Tu nous racontes la mouche de la Saint-Marc s’il te plaît ? »

Le chevalier : « C’est un Diptère. On voit bien le balancier. C’est la petite boule que vous pouvez apercevoir entre les ailes, du côté gauche. Le balancier est une aile fortement modifié. »

Léo : « C’est pour ça que les Diptères ont que deux ailes alors ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. La mouche de la Saint-Marc tient son nom du fait qu’elle apparaît aux alentour de la Saint-Marc, le 25 Avril. Elle n’est pas très belle mais annonce les beaux jours. Le mâle a de gros yeux pour pouvoir repérer les femelles. »

Max : « Cet individu a de gros yeux. C’est donc un mâle. »

Le chevalier : « Bien observé Maxou. La forme adulte ne s’observe que pendant une très courte période, le temps de l’accouplement et de la ponte. La femelle creuse un terrier qui se termine par une petite chambre dans laquelle est pond entre 200 et 300 œufs. »

Max : « Et ensuite elle meurt. »

Le chevalier : « Oui. Et les larves passent l’hiver dans le sol. »

Max : « Merci bonome… Léo ! Viens voir ! Il y a les fruits de l’anémone des bois ! »

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Léo : « Tu devrais pas les toucher Maxou. L’anémone des bois est une Renonculacée. Elle est toxique. »

Max : « Pas si on l’abîme pas. Regarde. »

Léo : « Il y a plusieurs fruits côte à côte et ils forment comme une petite boule. »

Max : « On peut dire que le pistil était polycarpellé alors. Et chaque fruit garde la forme du carpelle. On voit l’ovaire et le style. Toutes les autres pièces florales sont tombées. Bonome, tu veux bien continuer la botanique ? »

Le chevalier : « Tout à l’heure vous ne vouliez pas en faire 🙂 »

Max : « Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis 🙂 »

Le chevalier : « Que diriez-vous d’étudier une petite pelouse ? »

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Max : « Une petite pelouse comme celle qui est devant nous ? Moi je veux bien. Et toi Léo ? »

Léo : « Ben oui. On pense jamais à étudier les pelouses. Il y a beaucoup des plantes sur une pelouse ? »

Le chevalier : « Parfois oui. Toujours plus qu’on le pense. Les plantes principales sont les Poacées. »

Max : « C’est quoi les Poacées ? »

Le chevalier : « On les appelle les herbes. C’est la famille du pâturin, du genre Poa. Cette famille comporte de très nombreuses espèces comme le blé, l’orge, l’avoine, le maïs… et toutes les herbes plus ou moins hautes qu’on trouve dans les pelouses. Mais nous ne pourrons pas les étudier. Elles ne sont pas en fleurs. »

Max : « L’herbe à des fleurs ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Des fleurs un peu particulières mais on y trouve des étamines ou des pistils. Je vous en montrerai un jour… »

Léo : « Mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui, on étudie les petites plantes à fleurs qui font de petites tâches de couleur sur le vert de l’herbe. On commence par quoi ? »

Max : « Les petites fleurs roses ! »

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Le chevalier : « C’est un géranium. »

Max : « Ça ? C’est un géranium ? Il ressemble pas du tout aux plantes que les zoms mettent à leurs fenêtres. »

Le chevalier : « Je ne suis pas spécialiste des plantes ornementales. Les géraniums des fenêtres ne sont pas uniquement décoratifs. Ils produisent des molécules qui sont répulsives pour de nombreux insectes comme les moustiques. »

Max : « Alors si on met des géraniums à la fenêtre il y a comme un mur d’odeur que les moustiques veulent pas passer ? »

Le chevalier : « C’est ça. »

Max : « Et ça évite les insecticides. Bonome, tu devrais mettre des géraniums aux fenêtres de la cabane. »

Léo : « Pas la peine. Tu sais bien qu’il utilise pas d’insecticide. Et puis, même si il n’aime pas être piqué, il se dit que les quelques gouttes de sang qu’il perd permettent la survie des moustiques. Chevalier, tu nous dis l’espèce de ce géranium s’il te plaît. »

Le chevalier : « C’est le géranium mou, Geranium molle, Géraniacées. »

Max : « Et là, c’est la pâquerette. On connaît déjà les pâquerettes. »

Léo : « Bellis perennis, Astéracées. »

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Max : « Parce que tu connais les plantes aussi ? »

Léo : « Ben oui, celles qu’on a étudiées. Mais pas toutes parce que des fois j’en oublie. Et puis je révise moins les plantes à fleurs que les zoisos 🙂 »

Max : « Oulala, il est fort ce Léo 🙂 On continue bonome ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. Voici le lierre terrestre, Glemchoma hederacea, Lamiacées. »

Max : « Lamiacées ? Comme la menthe ? »

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Le chevalier : « Oui, comme la menthe. »

Max : « On connaît déjà la famille. On a vu le lamier jaune il y a pas longtemps. »

Léo : « Lamiastrum galeobdolon. »

Max : « Frimeur 🙂 »

Léo : « Jaloux 🙂 »

Le chevalier : « Voilà ! Mes petizours jouent aux juvéniles. »

Max : « On s’amuse. »

Léo : « Mais on joue pas aux juvéniles. »

Max : « On est des juvéniles 🙂 »

Léo : « Encore une plante s’il te plaît chevalier. Celle-là par exemple. Elle a des fruits bizarres. »

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Le chevalier : « C’est la capselle ou bourse-à-pasteur. »

Max : « Et en scientifique ? »

Le chevalier : « Capsella bursa-pastoris, Brassicacées. »

Léo : « Tu nous parles de la famille en quelques mots s’il te plaît ? »

Le chevalier : « C’est une famille très vaste mais les fleurs sont très homogènes. Elles ont quatre pétales libres entre eux et disposés en croix. Autrefois on les appelait les Crucifères, ce qui veut dire porte croix. Le nom de la famille vient de celui du chou sauvage, Brassica. »

Léo : « Il vient d’où son nom ? »

Le chevalier : « De la forme de son fruit. Il ressemble à la bourse des pasteur. »

Max : « Merci bonome. Bon, ça suffit la botanique. On a compris qu’il y a toute une diversité de plantes à fleurs sur une petite pelouse. »

Le chevalier : « Vous venez de découvrir la différence entre la flore et la végétation 🙂 »

Max : « Ah bon ? On a fait ça nous ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Léo : « Tu nous expliques s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Sur cette pelouse, la quantité de matière végétale est peu importante. On dit qu’il y a peu de végétation. Mais la diversité est importante. On peut dire que la flore est variée. »

Léo : « Alors dans une forêt avec une seule espèce, il y aurait une végétation importante et une flore très réduite. »

Max : « Ça existe même pas une forêt avec une seule espèce ! »

Le chevalier : « Malheureusement si ! Les forêts plantées par les hommes. »

Max : « Bonome, me parle plus jamais des zoms s’il te plaît. Dès que j’entends ce qu’ils font, j’ai envie de mordre. »

Le chevalier : « Pourtant Princesse est une zom 🙂 »

Max : « Princesse, elle donne jamais de nouvelles 🙁 »

Léo : « Bon, on retourne à la mare et on regarde les canards. Allez, en route ! »

Max : « Ecoutez ! Léo, tu reconnais ce chant ? Il me dit quelque chose… »

Léo : « Oui, moi aussi. On l’a déjà entendu. »

Le chevalier : « C’est la fauvette à tête noire, Sylvia atricapilla, Sylviidés. »

Max : « Encore un zoiso qui se laisse pas fotoer facilement. T’énerve pas si tu y arrives pas bonome. »

Le chevalier : « Et pourquoi je n’y arriverais pas ? Voilà ! C’est fait 🙂 »

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Léo : « Alors en route ! »

Max : « Il y a le couple de mandarins 🙂 »

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Léo : « Zutalor ! Ils s’envolent ! »

Max : « Ils sont partis dans l’arbre ! Bonome, c’est normal que les zoisos aquatiques aillent dans les arbres aujourd’hui ? C’est la journée perchée au Pays des zoisos ? »

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Le chevalier : « Maxou, il me semble que tu nous as expliqué que les mandarins nichent dans les arbres. Ce n’est donc pas anormal de les voir dans les arbres. »

Max : « C’est vrai 🙂 Tu en avais déjà vus posés dans les branches ? »

Le chevalier : « Une seule fois, il y a quelques années. »

Max : « Venez, on va s’installer au bord de l’eau. »

Léo : « Attention aux colverts ! Ils font la sieste, il faut pas les réveiller 🙂 »

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Le chevalier : « Installez-vous, je vais vous fotoer. »

Max : « Pour montrer à Princesse ? »

Le chevalier : « Non, pour moi. J’aime bien mes petizours 🙂 »

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Léo : « Rhoooo… »

Max : « Bonome… »

Le chevalier : « Oui Max, je fotoe 🙂 »

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Le chevalier : « Bon, il faut rentrer maintenant. »

Max : « Ben oui. On a pas revu le carolin 🙁 »

Léo : « On a fait une longue inspection. C’était bien 🙂 »

Max : « On regarde la mésange charbonnière et on s’en va. »

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En rentrant, on s’est installés sur les genoux de bonome et on a trié les fotos. On la jette, on la garde, rholala qu’est ce qu’elle est belle cette foto… Ça prolonge l’inspection de trier les fotos. Et puis, pendant qu’on est sur ses genoux, bonome nous gratte le front et nous on ronronne comme des gros chats 🙂

Je t’embrasse Princesse et, ne t’inquiète pas, on va bien.

Continuer la promenade

En souvenir de Chien…

Mardi 6 Septembre, An III

Le chevalier : « Max ! Léo ! Pouvez-vous venir s’il vous plaît ? »

Max : « Oui bonome, on arrive ! »

Léo : « Qu’est ce qu’on peut faire pour toi ? »

Max : « Mais… Tu as les yeux tout rouges… »

Léo : « Tu as pleuré ? »

Le chevalier : « Oui… Un peu… »

Max : « Qu’est ce qu’il t’arrive mon bonome ? »

Léo : « Pourquoi as-tu pleuré ? »

Le chevalier : « Venez, asseyez-vous sur mes genoux… »

Max : « Qu’est ce qu’il se passe ? »

Léo : « Dis nous. »

Le chevalier : « Je ne sais pas comment vous annoncer ça… Chien est mort. »

Max : « Chien est mort ? »

Léo : « Oh non ! Brindille doit être très triste 🙁 »

Le chevalier : « Oui, très… Sa famille aussi. C’était son petit chien d’amour… »

Max : « Bonome, il faut qu’on aille la voir ! »

Léo : « 🙁 »

Max : « Pleure pas mon Léo… »

Léo : « Si 🙁 Je veux pas que Brindille soit triste. Et je veux pas que Chien soit tout mort. C’est pas juste. »

Max : « Mon Léo… Bonome, toi aussi tu pleures ? »

Le chevalier : « Oui… Je l’aimais beaucoup Chien. Et la peine de Brindille me touche beaucoup. »

Max : « C’est ton amie Brindille, je comprends. Chien aussi était ton ami ? »

Le chevalier : « Oui 🙁 »

Max : « Et on est triste quand un ami est tout mort. C’est normal de pleurer… Bonome, tu le connaissais depuis longtemps ? »

Le chevalier : « Quinze ans… »

Max : « C’était un vieil ami alors… Dis, si tu nous racontais une belle histoire avec Chien ? Je suis sûr que vous avez vécu des tas de belles choses. Raconte nous une histoire s’il te plaît. »

Léo : « Max, Chien est mort et tu veux une histoire. Çavapalatête ? »

Max : « Une belle histoire, un beau souvenir… On l’a pas beaucoup connu nous, mais il avait l’air gentil. Allez bonome, raconte… »

Le chevalier : « Juste une histoire alors. C’était il y a longtemps, Chien était tout jeune. J’aime beaucoup les chiens et je sais comment faire pour qu’ils m’aiment aussi alors nous sommes devenus amis très rapidement. Chaque fois que j’arrivais chez Brindille il me faisait la fête. Selon elle, j’étais, en dehors de la famille, la personne qu’il fêtait le plus. Il faut dire que je lui rendais bien 🙂 Ce jour là il était particulièrement affectueux. Je m’étais assis sur la chauffeuse – un fauteuil bas et inconfortable – pour discuter avec Brindille. Chien s’était assis à mes pieds pour que je le caresse. Il savait parfaitement faire comprendre ce qu’il voulait. Alors, tout en discutant, je lui massais les épaules et, chaque fois que je m’arrêtais, il se retournait et me demandait de recommencer. Et je lui massais de nouveau les épaules. Mais ça ne lui suffisait pas et il a décidé de monter s’installer sur mes genoux pour avoir encore plus de caresses. »

Max : « Tu l’as laissé faire ? »

Le chevalier : « Ben oui 🙂 »

Max : « Ça ne m’étonne pas de toi ça 🙂 Donc tu discutais avec Chien sur tes genoux tout en le caressant… »

Le chevalier : « C’est ça. Mais il voulait me montrer sa reconnaissance et il s’est retourné pour me lécher le visage. Et il m’a léché juste au moment ou j’ouvrais la bouche pour parler 🙂 »

Max : « 🙂 »

Le chevalier : « C’est le seul chien que j’ai embrassé à pleine bouche 😀 »

Max : « Pouah !!! »

Le chevalier : « Je lui ai expliqué que je l’aimais beaucoup mais que notre amour n’irait quand même pas jusque là 🙂 »

Max : « T’es trop bête ! »

Léo : « Chevalier, comment tu fais pour rigoler malgré ta peine ? »

Le chevalier : « La vie continue tu sais. Il va me manquer. Il va surtout énormément manquer à Brindille. »

Max : « Elle doit être inconsolable. On ira la voir ? »

Le chevalier : « Nous irons, c’est promis. »

Max : « On lui grattera le front. »

Le chevalier : « Oui, elle appréciera. Mon Léo, tu sais que j’ai pleuré et je pleurerai encore. Mais ce souvenir est drôle. J’ai des tas de beaux souvenirs avec Brindille et Chien alors si je pense à une histoire rigolote je rigole… »

Max : « De toutes façons, c’est pas que triste. Moi, je suis sûr que Chien est avec Tante Yvonne et le vent. Il vont bien s’entendre tous les trois. Et il attend Brindille mais il est pas pressé de la revoir. Il a le temps maintenant. Et puis, même si on le verra plus, il continuera à aimer Brindille, sa famille, et toi aussi bonome. Chien, il est au paradis des chiens et il veut pas qu’on soit tristes. Il veut qu’on rigole quand on pense à lui parce qu’on rigolait quand on était avec lui. »

Le chevalier : « 🙂 Sauf quand on le grondait parce qu’il avait volé un poulet… »

Max : « Il volait des poulets ? »

Le chevalier : « Seulement quand il en avait l’occasion 🙂 En fait, il volait toute la nourriture qui était à sa portée. Il ne pensait qu’à manger et à aller se promener. »

Max : « Bonome, je crois que je me serais vraiment bien entendu avec lui 🙂 Il aimait le chocolat ? »

Le chevalier : « Oui, mais il aimait tout ce qui se mange. »

Léo : « Brindille doit être vraiment triste ;( »

Le chevalier : « Vous pouvez lui envoyer un message par Pigeon-Express, ça lui fera plaisir. Elle va être triste longtemps, puis de moins en moins, et ensuite il ne restera que les bons souvenirs. »

Léo : « Elle va guérir vite ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas mon Léo. Elle ne guérira jamais tout à fait… Mais elle est forte, et puis… »

Léo : « Et puis ? »

Le chevalier : « Et puis elle sait que deux petizours pensent à elle. Ça ne remplace pas Chien mais ça lui est précieux, j’en suis sûr. Allez vous débarbouiller et je vais vous coucher. »

Léo : « Tu nous feras un câlin ? »

Le chevalier : « Oui, moi aussi j’en ai besoin. Et on pleurera tous les trois… »

En souvenir de Chien… Pour Brindille…

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Un petit mot de Brindille…

Bonjour Max, moi aussi je vais dire quelques mots à propos de Chien. Il est parti au paradis des chiens ce mardi et je suis toute triste sans lui 🙁

Que dire de Chien ? C’était  un gourmand,  théoriquement de la famille des carnassiers (Canidae), mais qui aimait lécher les pots de yaourt, de tarama, croquer les courgettes et carottes crues, les grains de raisin et bouts de pommes ou les spaghettis ! 🙂 Le barbecue était un endroit fort apprécié aussi 🙂

C’était un petit curieux qui suivait le trajet de l’aspirateur, fouillait dans les sacs à mains laissés par terre, et même l’intérieur de la machine à laver 🙂

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C’était un joueur qui aimait planter son museau dans la neige, jouer avec une petite pomme de terre, une tomate cerise 🙂 ou bien partir discrètement avec une télécommande, un pyjama, un chausson ou un exposé d’histoire dans la gueule… Surtout lorsqu’il était petit et qu’il avait mal aux dents ! un jour, il a même mordu le pneu de la voiture tellement ses dents de lait le faisaient souffrir 🙂

C’était aussi un coquin, qui a déterré de nombreux oignons de tulipes et des plantes… Sans doute voulait-il jardiner à sa façon ?

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Et c’était enfin un chien extrêmement câlin et gentil. Lors de ses promenades dans le jardin, le nez au sol à renifler les hérissons, les souris qui passaient par là, il ne chassait jamais les zoisos. Certains, perchés juste au dessus de sa tête, le regardaient passer sans crainte.

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On m’a envoyé une prière « le paradis des chiens »… Alors je me dis que Chien a été très courageux malgré ses ennuis de santé, et qu’il me voit, du paradis des chiens, et ça me console un peu 🙂

Je vous gratouille le front à toi et Léo. Prenez soin du chevalier 🙂

« Chien, c’était un sacré coquin ! » Max

Continuer la promenade

89 – Le Royaume des Mandarins

Mercredi 20 Avril, An III

Bonjour Princesse,

Ce printemps il fait pas très beau. Il pleut même beaucoup. Et puis bonome doit faire sa rééducation. Il va chez un gentil réparateur de gens tout cassés et il soulève des poids. Des gros poids, oulala ! Il en a dans sa cabane pour bien se réparer. Léo et moi on a essayé de les soulever et on a même pas réussi à les faire bouger. Et bonome les prend, les soulève, les re-soulève et les soulève encore, comme ça… Bon, la pluie plus le réparateur de gens tout cassés ça laisse pas beaucoup de temps pour les inspections. Alors Léo et moi on tourne un peu en rond… Mais on a réussi à négocier une petite inspection du Royaume des Mandarins. Il est pas loin du réparateur ce Royaume. Alors bonome a accepté d’y aller après sa rééducation.

Au Royaume des Mandarins…

Max : « Vous croyez qu’on va voir de beaux zoisos aujourd’hui ? »

Léo : « Moi, j’aimerais bien voir des écureuils ! »

Max : « On va aller au Royaume des Écureuils ? On inspecte les deux Royaumes ? »

Le chevalier : « Peut-être… Si le temps le permet… »

Max : « Chouette alors ! Léo, tu verras sûrement des écureuils 🙂 »

Léo : « Et des zoisos 🙂 Rholala… »

Max : « Léo ! Tu cours où comme ça ? Attends moi ! »

Les petizours, tout essoufflés, s’installent au bord de la Mare à l’Îlot…

Léo : « Il y a des mandarins… »

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Max : « C’est normal de voir des mandarins au Royaume des Mandarins 🙂 »

Léo : « Chevalier, tu as vu ? Il y a des canards mandarins 🙂 C’est un couple. Tu crois qu’ils vont faire des œufs ? »

Le chevalier : « Peut-être 🙂 »

Léo : « Il faudra venir voir. Si on trouve le nid, on les verra peut-être sauter dans le vide comme l’a raconté Maxou. Tu les as déjà vus faire ? »

Le chevalier : « Jamais en vrai. Je n’ai même jamais trouvé de nid de mandarins ici. »

Léo : « Mais tu as déjà vu des petits… »

Max : « On a pas dit le nom en scientifique des canards mandarins. C’est Aix gale… Zutalor ! J’ai oublié ! »

Léo : « Aix galericulata, Anatidés. »

Max : « Merci mon Léo 🙂 »

Léo : « Rhoooo… Regardez comme il est beau le mâle ! »

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Max : « Bonome, tu l’as fotoé ? »

Le chevalier : « Oui. Mais je n’ai pas réussi à avoir la femelle 🙁 »

Max : « J’espère qu’elle va pas se vexer si elle est pas dans mon blog. Je voudrais pas créer un incident diplomatique moi. Tu imagines qu’on soit interdits de séjour au Royaume des Mandarins parce qu’on a pas fotoé Madame Mandarine… »

Le chevalier : « Je lui expliquerai. Ne t’inquiète pas. »

Max : « D’accord. Léo, ta mâchoire traîne par terre. Tu as vu quelque chose ? »

Léo : « … Là !… »

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Max : « Oulala ! Rholalarholachance 🙂 »

Léo : « Ah ben oui… Rhoooo… Quel beau canard ! »

Max : « Bonome, je suppose que tu le connais. Tu veux bien nous présenter ? »

Le chevalier : « Non. Pas envie. »

Max : « Quoi ça ? »

Le chevalier : « Pas envie de faire les présentations… Mon petitours as-tu pris ton beau livre de zoisos ? »

Max : « Oui, je l’ai mis dans ton sac quand tu nous as dit de nous préparer. Je l’ai même pas oublié 🙂 »

Le chevalier : « Alors cherchez… »

Léo : « D’accord 🙂 Alors… Pas là… pas là non plus… C’est pas un canard de surface… »

Max : « Tourne la page Léo ! »

Léo : « Hé ! Laisse moi le temps de regarder ! »

Max : « Tu vois bien qu’il est pas sur cette page ! Tourne ! »

Léo : « Pas là… »

Max : « Ben… il est pas dans mon beau livre 🙁 »

Le chevalier : « Cherchez bien 🙂 »

Léo : « Les zoisos rares ou exceptionnels, à la fin du livre… »

Max : « Bonne idée ! … Tourne… tourne… tourne… LE VOILÀ ! »

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Léo : « C’est un canard carolin mâle… »

Max : « Aix sponsa, Anatidés. »

Léo : « C’est le même genre que le mandarin. »

Max : « C’est le Royaume des Aix ici 🙂 »

Léo : « Mais lui, vient pas de Chine. Il est américain. »

Max : « Bonome, c’est encore une espèce férale ? »

Le chevalier : « Oui, tu vois bien ce que dit ton beau livre : ils se sont échappés de collections. »

Léo : « Venez, on retourne le voir. On peut se présenter maintenant qu’on le connaît. »

Max : « Léo, tu parles le zoiso américain toi ? »

Léo : « On s’en fiche. Viens… »

Max : « Bonjour Monsieur Carolin. Nous on est Max et Léo, les petizours naturalistes du Pays des Zoisos. On est ravis de t’accueillir au Royaume des Mandarins. »

Léo : « Tu es de passage ou tu viens t’installer ici ? »

Max : « Et Madame Caroline est pas avec toi ? Elle arrive plus tard ? »

Léo : « Il répond pas 🙁 »

Le chevalier : « Vous l’intimidez 🙂 »

Max : « Mais il s’approche quand même 🙂 Tu le fotoes ? »

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Le chevalier : « Non. »

Max : « Quoi non ? »

Le chevalier : « Max, penses-tu réellement que j’aie besoin que tu me dises de le fotoer pour le faire ? C’est la première fois que je vois un carolin moi aussi…. »

Max : « Je vois. Tu as déjà fait 50 fotos, c’est ça ? »

Le chevalier : « A peu près 🙂 Je regrette que le temps se soit couvert. Les fotos ne seront pas très belles… »

Léo : « Rholala… Toutes ces couleurs… »

Le chevalier : « Avec une belle lumière nous les verrions mieux… »

Max : « Arrête un peu de ronchonner ! On dirait qu’il a un casque 🙂 »

Léo : « Vous avez vu les bandes blanches et noires sur les côtés ? Et les petites tâches blanches sur la poitrine ? Rholala… »

Max : « On a de belles surprises ces derniers temps quand même. La bernache nonnette, les chevaliers ouaf-ouaf au Grand Étang, le canard carolin… »

Léo : « La chance… Tous ces zoisos… On peut rester un peu pour regarder le carolin s’il te plaît ? »

Max : « Oh oui ! Bonome… »

Le chevalier : « D’accord. Max, installe ta serviette. »

De nombreuses minutes plus tard…

Le chevalier : « Et si nous allions au Royaume des Écureuils ? »

Max : « Tu veux bien ? »

Le chevalier : « C’est juste à côté… »

Max : « Mais il y a pas de soleil, les fotos seront pas très belles… »

Le chevalier : « Elles seront grises et peut-être un peu floues… »

Léo : « C’est pas grave. Le principal est d’inspecter. »

Max : « Et de voir des zoisos et des écureuils. Mais on repassera voir le carolin au retour. Il faut lui dire au-revoir. »

Max : « En route pour le Royaume des Écureuils ! »

Au Royaume des Écureuils…

Max : « Tu as vu quelque chose ? Un zoiso ? »

Le chevalier : « Une fauvette à tête noire… »

Léo : « Sylvia atricapilla »

Max : « Elle est où ? »

Le chevalier : « Dans les branches… Elle n’arrête pas de bouger… »

Léo : « Vue ! »

Max : « Vue aussi ! »

Le chevalier : « Fotoée ! »

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Léo : « Chevalier, tu as une histoire à nous raconter sur les fauvettes à tête noire ? »

Le chevalier : « Mon Léo, tu penses que j’ai une histoire à raconter sur tous les animaux que nous rencontrons ? »

Léo : « Je sais pas 🙂 »

Max : « Bien sûr bonome. Tu as plein des histoires à raconter. Allez ! La fauvette à tête noire… »

Le chevalier : « 🙂 Vous savez déjà que les fauvettes à tête noire migrent. »

Léo : « Oui, tu nous as dit. Les individus du nord et de l’est de l’Europe migrent vers le sud. Il y en a qui vont juste un peu au sud. D’autres vont jusqu’au nord de l’Afrique. Mais les individus du sud de l’Europe migrent pas vraiment. Même pas du tout. »

Le chevalier : « C’est vrai Léo. Mais depuis quelques années, certaines populations d’Europe de l’est migrent vers le nord-ouest. »

Max : « Le nord-ouest ? Elles migrent vers le nord ? Mais ça va pas du tout ça ! »

Léo : « Le nord-ouest ? Mais elles vont où ? En Angleterre ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Max : « J’espère qu’elles oublient pas de voler à gauche 🙂 »

Léo : « 🙂 Mais pourquoi elles vont en Angleterre ? »

Le chevalier : « Bonne question mon Léo. Les Anglais aiment beaucoup observer les oiseaux. »

Max : « Alors les fauvettes à tête noire, qui aiment bien être observées, vont faire plaisir aux Anglais 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 Max, pourrais-tu cesser de dire des bêtises ? »

Max : « Non 🙂 Je ne serais plus Max si je disais plus de bêtises… »

Le chevalier : « C’est vrai 🙂 J’en étais au bird watching. »

Max : « Le beurd ouatching ? Késkeuçé ? »

Le chevalier : « L’observation des oiseaux en version anglaise. C’est vraiment une activité très répandue. Et beaucoup de sujets de Sa Majesté mettent des mangeoires ou même des abris pour les oiseaux dans leur jardin. »

Max : « Il y a beaucoup de restaurants à zoisos alors. »

Léo : « Et même des hôtels 🙂 »

Le chevalier : « Et le trajet est moins long… »

Max : « Mais comment elles ont su qu’il y avait des restaurants et des hôtels pour elles en Angleterre ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas. Le bec à oreille peut-être… Mais le plus étrange est que certains individus élevés en captivité, en n’ayant jamais migré, partent directement pour l’Angleterre si on les relâche en hiver. »

Léo : « Oulala ! Ça pose encore le problème de la transmission des connaissances au fil des générations… »

Max : « Et puis elles ont appris rapidement si tu dis que ça fait que quelques années… Bon, tu vois que tu avais une histoire à raconter 🙂 »

Léo : « Chevalier, tu connais cette jolie plante à fleurs jaunes ? »

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Le chevalier : « Oui, c’est le lamier jaune. Lamiastrum galeobdolon, Lamiacées. »

Max : « On a déjà vu des Lamiacées ? »

Le chevalier : « Je ne me souviens plus. Je peux vous la présenter si vous voulez. »

Léo : « Oh oui ! Dis nous comment on reconnaît les Lamiacées. »

Le chevalier : « J’ai une bonne nouvelle : la famille des Lamiacées est très homogène et donc une Lamiacée est très facile à reconnaître. La tige est presque toujours carrée… »

Max : « Une tige carrée ? »

Léo : « Oui Maxou. Regarde bien la foto, ça se voit bien. »

Max : « C’est original ça 🙂 »

Le chevalier : « Les feuilles sont toujours simples et opposées. Et se sont presque toujours des plantes à essences dont l’odeur se dégage par simple attouchement. »

Léo : « Tu as des exemples ? »

Le chevalier : « oui 🙂 Le thym, le romarin, l’origan, la menthe, la sauge, le basilic… sont des Lamiacées. »

Max : « La menthe… huuummmm 🙂 J’aime bien la menthe. Ça sent bon la menthe. Et le chocolat à la menthe ! Oulala 🙂 »

Léo : « Max, comment fais-tu pour penser au chocolat alors qu’on fait la botanique ? »

Max : « C’est la faute de bonome 🙂 Il a parlé de la menthe et ça m’a fait penser au chocolat à la menthe 🙂 Dis bonome, tu as du chocolat ? »

Le chevalier : « Je vous en donnerai en rentrant. Je peux continuer les Lamiacées ? »

Léo : « Oui oui, continue s’il te plaît. »

Le chevalier : « La fleur des Lamiacées est très homogène. Le calice est formé de 5 sépales soudés. Souvent régulier, il peut parfois avoir trois sépales d’un côté et deux de l’autre. Les pétales sont soudés entre eux et forme deux lèvres. En général, il y a quatre étamines. Le cas le plus fréquent est qu’il y a deux grandes étamines et deux petites. Parfois, il n’y en a que deux. C’est le cas de la sauge. »

Max : « Et les fruits ? Ils ressemblent à quoi ? »

Le chevalier : « Ils sont très petits. Après la pollinisation les pétales tombent. Les ovaires se transforment en fruits. »

Max : « Ben oui, on sait que les ovaires se transforment en fruits. »

Le chevalier : « Je sais que vous savez 🙂 Chez les Lamiacées, les fruits sont secs. On parle d’akènes. Il y en a quatre. Ils sont visibles au fond du calice. Dans la flore de Gaston, vous pourrez lire que le pistil est divisé extérieurement en quatre au fond du calice. Ou une formule approchant… »

Léo : « Alors : tige carrée, feuilles simples opposées, pétales soudées en deux lèvres, quatre ou deux étamines et pistil divisé en quatre extérieurement. Et elles sentent bon 🙂 »

Max : « Maintenant qu’on connaît les Lamiacées, on peut peut-être retourner aux zoisos 🙂 »

Le chevalier : « Allons-y. »

Un peu plus tard…

Max : « Bonome, on marche, on marche, on marche… et on voit pas des zoisos 🙁 »

Le chevalier : « Je corrige : vous pochez, vous pochez, vous pochez… »

Max : « MAIS ON VOIT QUAND MÊME PAS DES ZOISOS ! »

Léo : « Tiens, Maxou crie 🙂 »

Le chevalier : « Ben oui. Il ne serait pas vraiment Maxou si il ne me criait pas dessus 🙂 »

Léo : « Et si on faisait une pause ? On pourrait s’asseoir sur un banc et écouter les zoisos. Parce que si on les voit pas, on les entend quand même. »

Le chevalier : « D’accord pour la pause. Sautez sur le banc. »

Max : « Bonome, tu as vu ? Léo est tout pensif. Tu crois qu’il pense à la Bretagne ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas. Pourquoi ne lui demandes-tu pas ? »

Max : « Je voudrais pas l’embêter mon Léo. »

Le chevalier : « C’est tout à ton honneur, mais si tu l’embêtes, il te le dira. »

Max : « Dis mon Léo, tu veux bien nous dire à quoi tu penses ? A la Bretagne ? »

Léo : « Mmmm ? Oui 🙂 Enfin non. Plutôt au chevalier en Bretagne 🙂 »

Max : « Tu peux affiner ? 🙂 »

Léo : « Oui… Je sais pas comment dire… C’est confus dans ma tête… Mais je crois que le chevalier est comme le vent… »

Max : « Bonome, il fait pas des tempêtes ! »

Le chevalier : « Max, laisse parler Léo s’il te plaît. »

Max : « Oui, pardon mon Léo. »

Léo : « Max, tu te souviens de la première fois que tu as écouté le vent. Je crois que c’était au Petit Royaume des Barges. Dans ton blog tu racontes qu’il était si intarissable, ce petit vent du jour, qu’il vous aurait bien raconté la mer depuis la création du Monde… »

Max : « Oui, c’est vrai. »

Léo : « Bonome aussi, il est intarissable. Lui aussi il nous raconterait bien toute l’histoire du Monde, et pas seulement celle de la mer. »

Le chevalier : « Je suis si bavard que ça ? »

Léo : « Oui 🙂 Et j’aime bien. Ça t’étonne d’être bavard ? »

Le chevalier : « Un peu 🙂 »

Léo : « Et, comme le vent, tu es toujours au présent… »

Le chevalier : « Là je voudrais bien que tu t’expliques. »

Léo : « Je vais essayer… Tu te souviens de Lam Saoz ? »

Le chevalier : « Comment oublier ? »

Léo : « On y est allés fin Mars de l’An III. Enfin, pour Max et moi c’était l’An III. Quand on est arrivés, on a vu un magnifique paysage… »

Max : « Oulala oui ! »

Léo : « …et ses composantes : des falaises, des roches, des cailloux, la mer, le ciel et ses nuages, quelques zoisos… Et toi tu voyais bien plus que ça. »

Max : « Il voyait quoi selon toi ? »

Léo : « Tout ! Les ampélites à graptolites du Silurien, le chevauchement des Grès Ordoviciens sur le Dévonien… Et pas seulement les roches. Mais aussi leur histoire, leur milieu de formation : la petite mer épicontinentale qui est apparue entre le Gondwana et Armorica, les graptolites qui nageaient dans les eaux de surface, les seules à avoir assez d’oxygène, les récifs coralliens du Dévonien avec leurs Brachiopodes… Et puis la fermeture de la mer par subduction, l’orogenèse avec la formation des plis, des écailles tectoniques et des chevauchements, puis l’érosion qui a donné à la côte son visage actuel. Même le débarquement des Anglais en 1404… Toi, chevalier, tu étais pas en Mars de l’An III quand on est allés à Lam Saoz. Tu y étais du Cambrien à l’actuel. Au même moment… Au présent, comme le vent 🙂 »

Le chevalier : « Tu penses vraiment ce que tu dis ? »

Léo : « Oui. Parce que tu nous apprends à être au présent nous aussi. Un jour on verra toute l’histoire du Monde au même moment parce que tu nous apprends à regarder 🙂 »

Max : « Bonome, tu es un Seigneur du Temps ! C’est toi le Docteur ! »

Le chevalier : « Tu connais le Docteur ? »

Max : « Oui, et j’aime bien le Docteur 🙂 »

Le chevalier : « Mais je ne suis pas un Seigneur du Temps 🙂 »

Max : « Si ! Léo a raison ! Tu es toujours au présent. C’est vrai que, où qu’on aille, tu connais toute l’histoire depuis la création du Monde. Souviens toi de l’histoire de la Charmante Petite Ville ou de la Ville-Arsenal. Ou Kameled… Et je te parle pas de la géologie de la Charentmaritimie ou de la Bretagne… »

Le chevalier : « C’est plutôt flatteur… »

Léo : « Et même dans ta vie. Tu ne t’inquiètes pas de l’avenir et le passé ne t’obsède pas. Comment tu dis déjà ? … Ah oui ! Tu règles le passé au jour le jour et tu n’y penses plus parce qu’il est en toi et qu’il a fait de toi ce que tu es. »

Le chevalier : « Léo, tu sais bien que chaque matin la journée qui s’annonce m’angoisse. »

Léo : « Et chaque soir tu dis merci pour cette journée 🙂 Puis tu passes à la suivante… Un jour à la fois… »

Max : « Bonome, tu trouves pas qu’il est de plus en plus philosophe notre Léo ? »

Le chevalier : « Si 🙂 »

Max : « Ça veut dire quoi philosophie ? Je suis sûr que c’est encore du grékancien. »

Le chevalier : « Philo, qui aime et Sophia, la sagesse. »

Max : « Léo, tu as enfin un surnom ! Philoléo ! Philo, parce que tu es philosophe. Et aussi parce qu’on t’aime. Ça marche aussi comme ça bonome ? Philoléo, ça peut vouloir dire le Léo qui est aimé ? »

Le chevalier : « On dira que oui 🙂 Nous pourrions dire que nous somme Léophiles 🙂 »

Léo : « C’est pas pour te moquer Maxou ? »

Max : « Ben non Philoléo 🙂 »

Léo : « Alors je suis d’accord 🙂 »

Le chevalier : « Et moi je veux bien que vous pensiez que je suis un Seigneur du Temps 🙂 »

Léo : « Tu es comme le vent. Et parfois aussi insaisissable que lui 🙂 »

Le chevalier : « Bon, nous continuons à philosopher ou nous reprenons l’inspection ? »

Max : « Moi, je veux bien continuer à philosopher 🙂 »

Le chevalier : « Qu’en penses-tu Léo ? Nous l’écoutons ? »

Léo : « Pourquoi pas ? »

Max : « Dites donc tous les deux, vous ne pensez quand même pas que j’en suis incapable ? »

Le chevalier : « Bien sûr que non ! »

Max : « Parce que le Docteur, il a deux cœurs, comme tous les Seigneurs du Temps. Et c’est pour cela que tu aimes beaucoup. »

Le chevalier : « Pourtant tu me surnommes Monsieur Jémpaléjens 🙂 »

Max : « C’est toi qui dis ça ! Mais on sait bien que c’est pas vrai. »

Le chevalier : « Tu t’expliques… »

Max : « C’est pas que tu aimes pas les gens. Tu souffres de les voir se tromper. C’est pas pareil. »

Le chevalier : « Ce que tu dis fait de moi un monstre de prétention Maxou ! »

Max : « Mais non… C’est parce que tu vois bien que beaucoup de zoms se trompent. Déjà, la plupart voient pas la beauté du monde. »

Le chevalier : « Et comment tu expliques ça ? »

Max : « Parce qu’ils pensent qu’à l’argent. Comme dans les bandes dessinées quand un personnage voit de l’argent, il a le signe du dollar dans les yeux… Les zoms sont beaucoup comme ça. Ils dépensent de l’argent pour aller en Bretagne et quand ils vont se promener ils veulent rentabiliser. Mais le dollar qu’ils ont devant les yeux les empêche de voir. Alors ils restent trois minutes et s’en vont, déçus. Toi, tu leur dirais bien d’enlever le dollar. Mais ils t’écouteraient pas… »

Le chevalier : « Ce que tu dis n’est pas bête… »

Max : « Ben oui. Toi, l’argent, tu t’en fiches. Tant que tu en as assez pour te caféiner et nous acheter du chocolat ça te suffit. Retournons à Lam Saoz si vous voulez bien. »

Léo : « En vrai ? »

Max : « J’aimerais bien 🙂 Mais pour le moment, allons-y en souvenir… Juste avant de partir, tu t’es assis sur un rocher et tu as pétuné en profitant du paysage. »

Léo : « Je me souviens. On s’est éloignés pour te laisser en paix. Et, je ne sais pas pourquoi, mais je t’enviais chevalier. »

Le chevalier : « Tu m’enviais ? Mais pourquoi ? »

Léo : « Je sais pas… »

Max : « Je pense savoir. Tu faisais pleinement partie du paysage. Sur une foto, on t’aurait à peine remarqué. Tu étais dans le paysage et le paysage était en toi. Il t’appartenait et tu lui appartenais. Vous ne faisiez qu’un. Et c’est toujours comme ça avec toi, où que tu ailles. Oh bien sûr, pas dans les villes où il y a des zoms. Et c’est pour ça que tu t’en fiches de l’argent. Le monde t’appartient ! »

Léo : « Tu as raison Maxou. »

Max : « Ben oui. Tu es pas riche en argent. Mais tu es riche de plein d’autres choses. Je sais plus comment tu dis en latin ancien mais ça veut dire ‘je porte sur moi tout ce que je possède’. »

Le chevalier : « Je dirais plutôt ‘je porte en moi tout ce que je possède’.

Max : « Oui ! C’est ça ! Tu veux pas acheter, toi. A part des livres pour apprendre. Mais tu es riche de connaissances et de savoirs. Et quand tu vois les autres zoms vouloir être riches en argent, tu te dis qu’ils se trompent, qu’ils vont forcément être malheureux et tu es triste pour eux. Forcément. La Pointe de Penn Hir avec un dollar sur les yeux, c’est décevant. Mais si on connaît l’histoire, la géologie, la zoisologie… et qu’on a de la beauté dans les yeux, c’est magnifique. Et pour pas dire tout ça, tu dis que tu aimes pas les gens. »

Le chevalier : « C’est vraiment comme ça que vous me voyez ? »

Léo : « On te voit tel que tu es ! »

Max : « Comme un Seigneur du Temps qui accumule des connaissances depuis la création du monde. »

Le chevalier : « Je ne suis pourtant qu’un humble chevalier. »

Max : « Si tu veux 🙂 On retourne au Tardis ? »

Le chevalier : « 😀 M’autorisez-vous à philosopher moi aussi avant de retourner au Tardis ? »

Max : « Ben oui 🙂 »

Léo : « On t’écoute. »

Le chevalier : « Il y a autre chose… Mais comme pour Léo, c’est confus dans ma tête… »

Max : « Pas grave. Lance toi. »

Le chevalier : « Les zoms ont peur. »

Léo : « Si j’ai bien compris, toi aussi tu as peur. »

Le chevalier : « Oui, je suis un zom. »

Max : « Mais c’est pas pareil je suppose. Explique-toi. »

Le chevalier : « Comment dire… Maxou, te souviens-tu de ce que tu as dit quand nous sommes arrivés aux Falaises de l’Aber ? »

Max : « Quelque chose comme ‘tu vas tomber et tu vas être tout cassé’ 🙂 J’avais un peu raison 🙂 »

Le chevalier : « Avez-vous aimé le séjour en Bretagne ? »

Max : « Ben oui. »

Léo : « On a cavalé partout et on a vu des tas de belles choses. »

Max : « Des zoisos… »

Léo : « …la géologie… »

Max : « … des fossiles… »

Léo : « … et les korrigans 🙂 »

Le chevalier : « Et oui. J’aurais pu avoir peur et ne pas cavaler partout. »

Max : « Et on aurait pas vu toute la beauté du monde. »

Léo : « Je comprends ce que tu veux nous dire. Tu as pris le risque de tomber. Tu savais que ça allait arriver un jour. Tu avais peur. Mais, en attendant, tu voulais en profiter. »

Le chevalier : « Je ne le regrette pas. »

Max : « Et tu vas recommencer… Mais tu as raison. On a vraiment vécu de belles choses. Même si on avait peur. »

Léo : « Tu as un autre exemple ? »

Le chevalier : « Si tu veux. Un jour, j’ai croisé un petitours, puis un autre. »

Max : « C’est nous 🙂 »

Le chevalier : « Et je vous ai aimés pleinement tout de suite. »

Max : « Mais je vois pas la peur là. »

Le chevalier : « Maxou, imagine que tu ploufes et qu’un brochet t’avale. Gloub le Maxou ! »

Max : « Non non non ! J’imagine pas 🙁 J’ai peur des brochets 🙁 »

Le chevalier : « Ou que vous tombiez d’une falaise… Que vous vous déchiriez sur des rochers, qu’un faucon vous prenne pour une proie… »

Max : « Pourquoi tu imagines tout ça ? »

Le chevalier : « Parce que tout ça peut arriver. J’ai peur que ça arrive. »

Léo : « Je vois. Beaucoup de zoms nous aurait pas aimés autant que toi de peur de nous perdre un jour. »

Max : « Tu crois qu’ils font ça les zoms ? »

Le chevalier : « Oui. Beaucoup. Ils ne s’investissent pas de peur d’être déçus, de souffrir… Ils aiment juste un peu pour ne pas être trop malheureux si l’amour s’arrête… »

Max : « Mais leur vie doit être triste, monotone, toujours un peu pareille… »

Léo : « D’une certaine façon je les comprends. Si j’avais pas aimé tout de suite les korrigans je n’aurais pas été triste de ne plus les voir. »

Max : « Philoléo… »

Léo : « Oui, je sais, je n’aurais pas aimé autant et ça aurait été dommage. Je dis pas que les zoms ont raison. Je dis que je les comprends. »

Le chevalier : « Si ça peut te rassurer, moi, il m’arrive de les envier. Jamais très longtemps, mais ça m’arrive 🙂 Maxou, j’espère que tu ne vas pas graver notre discussion dans ton blog. Princesse risquerait de s’ennuyer. »

Max : « Elle aime pas philosopher Princesse ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas Maxou. »

Max : « Tu la connais bien. Tu veux pas me dire. Tu veux jamais me parler de Princesse 🙁 »

Léo : « Il a peut-être de bonnes raisons… On reprend l’inspection ? »

Max : « J’espère qu’on va voir quelques zoisos quand même. »

Le chevalier : « J’entends des pics… »

Max : « Le tac-tac-tac ? Ce sont des pics ? »

Le chevalier : « A l’oreille je dirais un pic épeiche… »

Léo : « Il faut le trouver… »

Le chevalier : « Là ! Mais c’est un pic mar ! Et le tac-tac-tac est plus lointain… »

Max : « Je le vois pas 🙁 »

Le chevalier : « Le long du tronc… »

89 14 Pic mar 89 15 Pic mar

Léo : « Ah oui ! »

Max : « Tu reconnais un pic mar toi ? »

Léo : « Dendrocopos medius, Picidés. »

Le chevalier : « Oui, la base de la queue est rose plus que rouge. Et on aperçoit des stries noires sur le ventre… Et la bande blanche sur le côté de la tête n’est pas interrompue par un trait noir. »

Léo : « C’est bien un pic mar. Mais on entend taper plus loin. On va voir ? »

Le chevalier : « Pochez-vous et ne faites aucun bruit. »

Max (à Léo) : « J’aime bien quand il fait le fantôme 🙂 »

Léo : « Pourquoi tu t’arrêtes ? Le bruit vient de plus loin ! »

Le chevalier : « Des morceaux de végétaux me sont tombés dessus. C’est à cause de l’activité d’un pic. Regardez au-dessus de nous. »

89 16 Pic mar 89 17 Pic mar

Léo : « C’est encore un pic mar ! »

Max : « C’est le même que tout à l’heure ou il y en a plusieurs ? »

Le chevalier : « J’aimerais bien qu’il y en ait plusieurs 🙂 »

Léo : « Il mange les bourgeons ? »

Le chevalier : « J’en ai bien l’impression. Éloignons-nous un peu… »

Max : « Bonome, il est pas insectivore normalement le pic mar ? »

Le chevalier : « Si Maxou. »

Max : « Et il mange des bourgeons ? Il sait pas qu’un bourgeon c’est un végéto et pas un insecte ? Il va falloir faire une formation pour les pics mar ? »

Léo : « Je veux bien la faire ! Rholala ! Un classe de pics mar juste devant moi 🙂 »

Le chevalier : « Désolé Philoléo, il n’y aura pas de formation 🙂 »

Max : « Je vois. On laisse les insectivores manger des végétos comme on a laissé des phytophages manger du poisson… Bonome, si Princesse apprend ça, tu crois pas qu’elle va nous gronder ? »

Le chevalier : « Tant pis ! Je n’interdirai quand même pas à ce pic mar de manger quelques bourgeons si il en a envie. »

Léo : « Bon, on a vu deux pics mar alors qu’on cherche un pic épeiche… »

Max : « Là ! »

89 18 Pic épeiche 89 19 Pic épeiche

Léo : « Celui-ci, c’est bien un pic épeiche. Dendrocopos major, Picidés aussi 🙂 »

Max : « On se croirait au Royaume des Pics 🙂 »

Le chevalier : « Au Royaume des Pics, il y a surtout des pics verts… »

Max : « On arrive au Royaume des Mandarins… »

Léo : « Et on a pas vu des écureuils 🙁 »

Max : « La prochaine fois, peut-être… On fait la course jusqu’à la Mare à l’Îlot ? »

Léo : « C’est parti ! »

Le chevalier : « Mes petizours, si un jour vous vous faites mal en faisant la course, je vous gronde très fort et je vous punis ! »

Max : « On peut pas se faire mal, on est des peluches ! »

Léo : « De l’ordre des Peluchiformes, famille des Petizursidés, genre Petitursus 🙂 »

Max : « On peut pas être tout cassés. »

Léo : « On a pas d’os ! »

Le chevalier : « Pas de cerveau non plus 🙂 »

Max : « C’est pour ça qu’on s’entend si bien avec toi ! »

Le chevalier : « D’accord… »

Max (à Léo) : « On lui a encore cloué le bec 🙂 »

Léo : « Ça devient trop facile 🙂 »

Le chevalier : « Je vous laisse entre vous. Moi, je vais observer le carolin et les mandarins. »

Max : « On vient avec toi 🙂 »

Léo : « Rholala… Il est tout près. Qu’est ce qu’il est beau ! »

89 21 Canard carolin mâle 89 22 Canard carolin mâle

Max : « Bonome, j’ai pris des graines de nos mésanges. Il y a un petit sac dans ton sacado. On pourrait en donner aux mandarins pour les attirer tout près… »

Le chevalier : « Tu veux donner des graines aux canards ? »

Max : « Oui… Pour qu’ils viennent juste là… Ils sont un peu granivores les mandarins… C’est pas du pain… »

Léo : « S’il te plaît chevalier… Quelques graines… »

Le chevalier : « Vous voulez donner des graines aux canards… »

Max : « Ouiiiii 🙂 »

Le chevalier : « D’accord… Mais quelques unes seulement ! »

Max : « Merci bonome 🙂 »

Max : « C’est le couple de mandarins qui vient. »

89 24 Des Aix 89 25 Des Aix

Léo : « Le carolin reste en retrait… »

Max : « On dirait qu’il ose pas venir… »

Léo : « Il est tout timide. Chevalier, tu crois que les mandarins seraient vilains avec lui ? »

Le chevalier : « Le mâle va défendre sa femelle… »

Max : « Oulala ! Ils sont juste là… A même pas deux mètres… Bouge pas bonome, tu leur fais peur. Et si ils ont peur, ils vont mal digérer. Tu voudrais pas qu’ils digèrent mal à cause de toi quand même ! »

Le chevalier : « Tu m’autorises à fotoer ? »

Max : « Oui oui. Mais sans mouvement brusque… »

89 26 Canards mandarins 89 27 Canards mandarins

Max : « Léo, tu entends le carolin ? Il a une toute petite voix 🙂 Bonome, tu peux enregistrer ? »

Le chevalier : « Non, son cri est trop faible… »

Max : « Tant pis… »

Léo : « On peut lui donner des graines plus loin ? Juste pour lui, parce que les mandarins veulent pas partager. »

89 30 Canard carolin mâle 89 31 Canards carolin mâle

Bonome a bien voulu et on pu observer le carolin de très près. Tu te rends compte Princesse ? Un canard carolin à un mètre de nous ! Léo a beaucoup rholalaé 🙂 On est restés un long moment. Parce qu’il y avait d’autres mâles mandarins. Cinq au total. On en avait jamais vu autant. Mais il y avait qu’une seule femelle 🙁 Alors il y aura pas plusieurs familles.

89 28 Des Aix 89 29 Des Aix

Voilà Princesse. C’était une petite inspection entre la pluie et le réparateur de gens tout cassés. J’espère que ça t’a plu.

Je t’embrasse Princesse. Et ne t’inquiète pas, bonome va bien.

Continuer la promenade

Bien que classé en zone Natura 2000, le Royaume des Mandarins est lui aussi menacé.

Le Royaume va-t-il disparaître fin 2016 ?

88.2 – Le Royaume des Hérons

Mardi 19 Avril, An III (suite)

Léo : « Rholala ! C’était bien la héronnière 🙂 »

Max : « Oulala oui ! C’est dommage qu’on ait pas mieux vu les tout petits patapons. »

Léo : « Tu oublieras pas de nous montrer les fotos de l’an dernier chevalier. »

Le chevalier : « Je tacherai d’y penser. Si vous êtes sages 🙂 »

Max : « On t’a déjà dit : on est sages nous. »

Léo : « Ben oui 🙂 »

Max : « Léo ! Regarde ! Il y a des Corvidés ! »

88.2 01 Corneille noire 88.2 02 Pie bavarde

Léo : « Oui. Une corneille noire, Corvus corone, et une pie bavarde, Pica pica. »

Max : « La pie a une brindille dans son bec. Elle doit être en train de faire son nid 🙂 »

Léo : « Tu imagines un zoiso avec Brindille dans son bec 🙂 »

Max : « Il faudrait un très gros zoiso 🙂 »

Le chevalier : « Max, sous-entendrais-tu que Brindille… »

Max : « NON ! Mais Brindille c’est un zom, pas un petitours. Une pie peut prendre un petitours dans son bec. Mais pour un zom, il faudrait un très très grand zoiso 🙂 »

Le chevalier : « D’accord 🙂 Regardez ! Il y a un platane… »

88.2 03 Platane 88.2 04 Platane

Max : « Platanus ? C’est lequel ? Platanus hybrida ? »

Le chevalier : « Il y a deux boules de fruits côte à côte. Je pense que c’est bien un Platanus hybrida. »

Max : « Il devrait même pas exister cet arbre. »

Le chevalier : « Max, je te rappelle que la nature n’a pas besoin de nous pour exister. Platanus hybrida nous montre juste que nos concepts ne sont pas toujours naturels. »

Max : « Oui, d’accord. Mais quand même… »

Le chevalier : « Et si je te dis qu’il n’y a que quelques graines aptes à germer… »

Max : « Ça veut dire que l’hybridation marche pas très bien. Mais quand même assez pour qu’il y ait reproduction. Bon, on va où ? Parce qu’on le connaît pas ce Royaume. C’est vrai qu’il a l’air très grand, oulala ! »

Le chevalier : « Oui, et il faut beaucoup marcher… »

Max : « Bonome, pourquoi il est derrière une palissade le cygne ? »

Le chevalier : « Ce que je vais dire risque de ne pas plaire à Léo. »

88.2 05 Un cygne qui couve

Léo : « J’ai lu le panonceau chevalier. C’est déprimant. Les zoms sont vraiment insupportables. »

Max : « Il dit quoi le panonceau ? J’ai pas lu moi. »

Le chevalier : « Cette femelle couve et les gardes du Royaume ont mis cette palissade pour la protéger. »

Max : « Pour quoi faire ? »

Léo : « Parce que sinon les zoms ils feraient rien qu’à l’embêter et elle abandonnerait ses œufs. Parce que les zoms ils peuvent pas respecter un zoiso qui couve. Et je parle même pas des enfants qui voudraient lui arracher des plumes ou lui jeter des cailloux… Voilà, c’est ça les Royaumes d’ici : des zoisos derrière des palissades… »

Le chevalier : « Léo, il y a quand même une bonne nouvelle. »

Léo : « Ah oui ? Laquelle ? »

Le chevalier : « Les cygnes ont fait des œufs 🙂 Et puis il y a quand même quelques zoms qui ont pris le temps d’installer la protection. »

Léo : « Chevalier, tu sais que je te connais un peu. Tu crois pas toi même à ce que tu viens de dire. Mais c’est gentil d’essayer de me remonter le moral. »

Le chevalier : « Câlin ? »

Léo : « Oh oui, s’il te plaît. Viens Maxou. »

Léo : « Dites, c’est pas le populage des marais qu’on voit là-bas ? »

88.2 08 Populage des marais 88.2 09 Populage des marais

Max : « Bonome ? »

Le chevalier : « Oui, c’est bien lui. »

Léo : « On en a vu quand on était avec Brindille ! Venez, on va lui dire bonjour. »

Max : « Bonome, je crois que Léo à un ami végéto 🙂 »

Léo : « Tu sais des choses sur le populage des marais ? »

Le chevalier : « Son nom en scientifique est… »

Léo : « Caltha palustris et c’est une Renonculacée 🙂 »

Le chevalier : « Exact mon Léo 🙂 Saviez-vous que la fleur du populage ne possède pas de pétale ? »

Max : « Pas de pétale ? Mais les machins jaunes ? C’est quoi les machins jaunes ? »

Léo : « Je suppose que ce sont des sépales alors. »

Le chevalier : « Tu supposes bien mon Léo. Mais même si le populage est ton ami végéto, je te déconseille de lui faire un câlin. »

Léo : « Pourquoi ? Il est timide le populage ? »

Le chevalier : « Non, il est toxique. Comme toutes de Renonculacées, il contient de la proto-anémonine. »

Max : « Toutes les Renonculacées sont toxiques ? Et c’est maintenant que tu nous le dis ! »

Le chevalier : « Je pensais que vous le saviez. »

Max : « Oulala ! Il va falloir planter des panneaux partout pour prévenir les zanimos que ces plantes sont toxiques… Pfff… »

Le chevalier : « Pas la peine Maxou. »

Max : « Et pourquoi s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Parce que les animaux le savent 🙂 »

Max : « Ils l’ont appris à la schola de zanimos ? C’est transmis on sait pas comment comme quand on coupe les planaires ? Ils voient des panneaux invisibles pour nous ? »

Le chevalier : « Non, aucune de tes hypothèses. Ils apprennent. »

Léo : « Ils apprennent comment ? »

Le chevalier : « Tout simplement en goûtant les plantes. »

Max : « Mais ils peuvent mourir si ils goûtent une plante toxique ! »

Le chevalier : « Cela arrive. Mais c’est rare. La toxicité est faible. »

Léo : « Et qu’est ce qui se passe si on en mange ? »

Le chevalier : « Si on la mange, la proto-anémonine va provoquer des nausées pouvant aller jusqu’aux vomissements. Parfois des diarrhées ou des étourdissement et plus rarement des convulsions ou des paralysies partielles ou totales. »

Léo : « D’accord, je comprends. Le zanimo qui la goûte va juste être un peu pas bien. Il va vomir un peu, et après, quand il reverra la plante, il se souviendra qu’il a déjà été malade et qu’il faut plus la manger. »

Le chevalier : « Et oui mon Léo. Mais méfiez-vous quand même des Renonculacées. En cas de contact avec la peau, la proto-anémonine peut entraîner des rougeurs, des démangeaisons ou des boursouflures… »

Max : « Bon, il faut faire attention aux Renonculacées. D’accord. Je ferai plus de câlin à la Clématite. Zutalor ! »

Le chevalier : « Si, tu peux, si tu fais bien attention à ne pas la blesser. La proto-anémonine est à l’intérieur de la plante, pas à l’extérieur. »

Max : « Tu entends Léo ? On peut se rouler sur nos amis végétos, mais il faut pas les abîmer. »

Léo : « Maxou, tu as envie d’abîmer tes amis toi ? »

Max : « Ben non 🙂 »

Léo : « J’entends un rouge gorge familier, Erithacus rubecula, Muscicapidés. Vous le voyez ? »

Max : « Oui ! Il est là ! Bonjour rouge gorge 🙂 Tu viens prendre de nos nouvelles ? Bonome va mieux. Léo aimerait devenir breton et moi je suis content de te voir. Tu es un beau zoiso 🙂 Tu peux aller prévenir tous les zoisos du Royaume que nous sommes là et qu’on aimerait bien les voir, s’il te plaît ? Merci rouge gorge 🙂 » 88.2 10 Rougegorge familier

Léo : « Il est parti ! Tu crois qu’il est parti faire la mission que tu lui as confiée ? »

Max : « Je sais pas. Je lui ai pas parlé en zoiso. Il a peut-être pas compris… »

Léo : « Oh ! Des Rallidés ! »

88.2 11 Rallidés 88.2 12 Rallidés

Max : « Ça c’est étrange ! D’habitude les foulques chassent tout le monde. »

Léo : « Et les poules d’eau sont pas très accueillantes non plus… »

Max : « Et là on dirait qu’ils discutent tous les trois. Bonome, ils font quoi les rallidés ? »

Le chevalier : « Ils complotent pour renverser les hérons cendrés et devenir les maîtres du Royaume 🙂 »

Max : « Bien sûr. Bonome, ils font quoi les Rallidés ? »

Le chevalier : « Leur machination est en marche. La révolte des Rallidés va commencer… »

Max : « Oui oui, d’accord. Ils vont faire une armée pour assiéger la héronnière tout ça tout ça… Mais ils font quoi les Rallidés ? »

Le chevalier : « Maxou, je n’en sais rien… Je suis aussi étonné que toi de voir deux foulques et une poule d’eau aussi proches. Mais pourquoi ne seraient-ils pas copains ? »

Max : « Ben, d’habitude ils sont plutôt agressifs… »

Léo : « On s’en fiche. On continue l’inspection. Regardez, il y a un héron cendré adulte. On voit bien les plumes noires de derrière sa tête. Ça doit être celui de tout à l’heure, celui qui nous avait pas répondu. Il était occupé… »

88.2 13 Héron cendré 88.2 14 Héron cendré

Max : « Il est venu espionner les Rallidés, pour déjouer leur révolte 🙂 »

Léo : « T’es trop bête Maxou 🙂 »

Max (chuchotant à l’oreille de Léo) : « C’est pour pas contrarier bonome. Il faut pas contrarier les gens qui vont pas bien dans leur tête… »

Le chevalier : « Alors je tâcherai de ne plus te contrarier mon petitours 🙂 »

Max : « Et voilà ! Superzoreilles m’a entendu… Pfff… »

Léo : « Oh ! »

Max : « Quoi Oh ! »

Léo : « Le canard ! Regarde Maxou… »

88.2 15 Un étrange colvert 88.2 16 Un étrange colvert

Max : « Ah oui, il est pas ordinaire ce canard… Il a les caractères spécifiques du colvert : le col vert et les plumes noires enroulées. Mais on dirait pas un colvert… C’est quoi encore cette histoire bonome ? »

Le chevalier : « Je peux hypothéser ? »

Max : « Hypothèse bonome, hypothèse. Nous t’écoutons. »

Le chevalier : « Vous savez qu’un individu possède les caractères de son espèce mais qu’il existe des variations individuelles de ces caractères spécifiques. »

Max : « Tu peux expliquer ? Pas pour moi, non non ! Mais je suis pas sûr que Princesse comprenne bien. »

Le chevalier : « J’explique pour Princesse alors 🙂 »

Max : « Oui oui, pour Princesse 🙂 »

Le chevalier : « Quel exemple pourrais-je prendre… Un classique : les empreintes digitales sont propres à l’espèce humaine. Tous les humains en ont. Mais chaque individu a un tracé particulier. »

Léo : « J’aime bien quand tu expliques pour Princesse 🙂 Tu as un autre exemple ? »

Le chevalier : « Tous les colverts ont le cou vert, les plumes noires enroulées et le miroir alaire bleu. Mais le reste peut varier. Darwin avait bien compris que la diversité au sein d’une espèce est très importante. »

Max : « Pourquoi ? »

Le chevalier : « Chez l’Homme, c’est de la diversité que naît l’altérité. L’autre est réellement autre que parce qu’il est différent. »

Léo : « Et c’est important l’altérité ? »

Le chevalier : « Disons que si elle n’existait pas, le monde serait plus monotone. Et puis, les risques pour les populations seraient plus importants. »

Max : « Comment ça ? »

Le chevalier : « Jusque là j’ai parlé des différences apparentes. Mais il y en a de cachées. Les résistances aux maladies par exemple. Dans un monde où tout le monde est identique, tous les individus sont sensibles de la même façon à une maladie. Une épidémie grave risque de faire disparaître tous les individus d’un coup. Alors que dans un monde de diversité, certains individus sont sensibles à la maladie, d’autres sont résistants. C’est injuste au niveau des individus mais très intéressant pour l’espèce. »

Max : « D’accord. C’est bien que Léo et moi soyons différents. Ce serait pas rigolo si on était tout pareils. »

Léo : « Oui 🙂 Alors que là, on peut embêter bonome de deux façons différentes. »

Max : « On le taquine pas pareil 🙂 »

Léo : « Et on lui cloue le bec 🙂 »

Max : « 🙂 Bon, on revient à notre canard s’il te plaît. »

Le chevalier : « D’accord. Alors, ici, il me semble que la population est légèrement isolée. Il y a peu de colverts qui s’arrêtent ici lors des migrations et je pense que ceux d’ici ne migrent plus. »

Max : « Alors ils se reproduisent toujours entre eux ? »

Le chevalier : « Je pense bien. Ce qui fait qu’un caractère un peu particulier se répand assez vite dans la population. »

Léo : « Mais ils deviennent tous un peu pareils ! La population devient plus fragile… »

Le chevalier : « C’est le risque. »

Max : « Mais bonome, à force, ils pourraient ne plus se reproduire avec les autres colverts. »

Le chevalier : « C’est un mécanisme possible de la spéciation, c’est à dire de l’apparition d’une nouvelle espèce. Une population s’isole et dérive petit à petit jusqu’au jour où une espèce nouvelle est apparue. Parfois, ce n’est pas une espèce, mais les femelles de l’extérieur ne choisissent jamais les mâles de la population locale et donc, il y a isolement reproductif. »

Max : « Ce mâle là ne plairait pas à une femelle normale… »

Le chevalier : « C’est ça. »

Max : « Alors, si j’ai bien compris, il peut y avoir apparition d’une population isolée dans une espèce à cause des variations locales des individus. Et ça peut carrément aller jusqu’à l’apparition d’une nouvelle espèce. »

Le chevalier : « Oui, par dérive génétique. Petit à petit, les différences génétiques s’accumulent jusqu’au jour où la somme des différences est suffisante pour qu’il n’y ait plus reproduction possible. »

Léo : « J’aime bien que tu hypothèses 🙂 On voit un canard bizarre et on apprend comment des populations s’isolent ou des espèces apparaissent. »

Le chevalier : « 🙂 Mais c’est peut-être tout simplement un canard casserole… »

Max : « Un canard casserole ? Pas possible ! Il a pas de manche 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 Tu ne te souviens pas de cette expression ? C’est le spécialiste en zoisos de Charentmaritimie qui me l’a apprise et tu étais là. »

Max : « Ah oui ! C’est parce que certains canards peuvent s’hybrider et les petits ressemblent à rien du tout. »

Léo : « Me dites pas qu’il y a des hybrides féconds chez les canards ! »

Le chevalier : « Il y en a sûrement 🙂 Bon, j’en ai assez de cette partie du Royaume. Elle est trop artificielle. Venez… »

Max : « Tu connais des endroits secrets ? »

Léo : « Là où la nature est sauvage ? »

Le chevalier : « Pas tout à fait sauvage mais plus qu’ici. Et ces endroits ne sont pas secrets mais il faut encore marcher pour les atteindre. »

Max : « Il y aura pas beaucoup des zoms alors ! Chouette ! »

Le chevalier : « Pochez-vous, vous fatiguerez moins. »

Max : « Merci bonome. Grimpe Léo. »

Quelques minutes plus tard…

88.2 17 L'étang des brouillards

Max : « Oulala ! Ça c’est un bel étang ! »

Léo : « Rholala ! Et il y a des phragmites tout autour ! »

Max : « Bonome, on verra peut-être blongios ! »

Le chevalier : « Il y en a dans ce Royaume. »

Max : « C’est vrai ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 Les ornithologues estiment la population francilienne à une cinquantaine de couples. Il y en aurait deux ou trois ici. »

Max : « Deux ou trois couples ! Et tu en as déjà vus ici ? »

Le chevalier : « Non, mais tu as vu la taille de la phragmitaie ! »

Max : « Ben oui, ça m’étonnerait qu’on voit blongios 🙁 »

Léo : « Francilienne, ça veut dire l’Île de France, c’est ça ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. »

Léo : « Il y a que cinquante couples pour toute l’Île de France ? »

Le chevalier : « D’après le beau livre de zoisos de Maxou, on compterait entre 100 et 1 000 couples nicheurs pour toute la France. »

Max : « C’est vraiment pas beaucoup. »

Le chevalier : « Non, et c’est pour cela que les zones Natura 2000 ont été créées. »

Léo : « C’est quoi les zones Natura 2000 ? »

Le chevalier : « Des zones protégées qui doivent être entretenues et préservées pour qu’elles continuent à héberger des oiseaux rares. »

Max : « Tu nous as déjà parlé des 12 drôles de zoisos. »

Le chevalier : « Et blongios en fait partie… »

Max : « Bonome, il s’appelle comment cet endroit magnifique ? »

Le chevalier : « L’Étang des Brouillards. »

Max : « On l’explore ? »

Le chevalier : « Allons-y ! »

Léo : « Il y a un fuligule milouin. »

88.2 18 Fuligule milouin 88.2 19 Fuligule milouin
88.2 20 Fuligule milouin 88.2 21 Fuligule milouin

Max : « Aythya ferina, Anatidés. C’est un mâle. »

Léo : « Il est protégé lui aussi ? »

Le chevalier : « Non, l’espèce n’est pas menacée. »

Max : « Il faut pas le dire. Sinon les zoms vont l’embêter. »

Le chevalier : « 🙂 Princesse a de la chance d’avoir deux petizours naturalistes qui prennent soin des Royaumes comme vous. »

Max : « Mais elle donne pas de nouvelles 🙁 On sait même pas comment elle va et si elle trouve qu’on fait bien notre mission. »

Léo : « On la fait bien Maxou. On fait de notre mieux. »

Max : « Mais elle donne pas de nouvelles… Oh ! Un papillon ! »

88.2 22 Aurore

Léo : « C’est qui ce papillon ? Vous le connaissez ? »

Max : « Moi non. Et toi bonome ? »

Le chevalier : « C’est Aurore. »

Max : « Aurore ? Bonjour Aurore 🙂 Lui c’est Léo et moi c’est Max. On est des petizours naturalistes. Bonome va te fotoer. Tu veux bien prendre la pause ? Merci Aurore. »

Léo : « Tu connais les prénoms de tous les papillons ? »

Le chevalier : « Ce n’est pas son prénom mais son nom vernaculaire. »

Max : « Le nom auriculaire 🙂 »

Léo : « Et en scientifique ? »

Le chevalier : « Anthocharis cardamines, Piéridés. »

Max : « Piéridés ? Comme les piéris ? »

Le chevalier : « Oui, comme les piéris. »

Max : « Mais les piéris sont tout blanc. Ils ont pas du orange au bout de l’aile. »

Le chevalier : « C’est pour cela que c’est un Anthocharis 🙂 La pointe orange de l’aile antérieure nous indique que c’est un mâle. »

Léo : « Et le dessous de l’aile marbré ? C’est que le mâle ou on le voit dans les deux sexes ? »

Le chevalier : « Chez le mâle et la femelle. »

Max : « Elle est partie Aurore. On retourne voir l’étang ? »

Le chevalier : « Oui, j’aimerais voir blongios. »

Max : « Il te manque à toi aussi ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Léo : « Je l’ai jamais rencontré moi. Mais là, il y a un nid de grébus. »

88.2 23 Un nid de grébu 88.2 24 Un nid de grébu

Max : « Des grébus ! On voit pas leur nid d’habitude. »

Le chevalier : « Il est quand même bien caché. »

Max : « Tu crois qu’ils ont fait des œufs ? »

Le chevalier : « C’est probable. J’ai l’impression qu’ils sont en train de couver. »

Max : « Chouette alors ! Il va y avoir des petits ici aussi 🙂 »

Léo : « Chevalier je crois bien que tu avais raison. Tu as beaucoup marché et il n’y a pas vraiment plus de diversité qu’ici que dans nos Royaumes habituels… »

Max : « On a pas encore fini Léo. On aura peut-être de belles surprises… On va où maintenant ? Encore un endroit secret ? »

Le chevalier : « 🙂 Le Vallon. Il n’est pas plus secret que l’Étang des Brouillards mais je n’y ai jamais vu personne. »

Max : « Tant mieux ! »

88.2 25 Un gros chat 88.2 26 Un gros chat

Léo : « Oh ! C’est qui ce zanimo ? »

Max : « De loin, j’ai cru que c’était un renard ! Mais c’est pas un renard. C’est qui ce zanimo ? »

Le chevalier : « C’est un gros chat 🙂 »

Max : « Un chat ? »

Léo : « Mais on dirait qu’il a attrapé un lapin. »

Le chevalier : « C’est un gros chat affamé alors. Et qui risque l’indigestion. »

Max : « Mais il est énorme ce chat ! »

Le chevalier : « C’est pour cela que j’ai dit un gros chat. »

Max : « Il y a des chats sauvages ? »

Le chevalier : « Oui, il y a des chats qui sont totalement retournés à l’état sauvage et qui n’ont plus aucun contact avec les êtres humains. On les appelle des chats harets. Ils appartiennent encore à la sous-espèce du chat domestique : Felis silvestris catus, félidés. Mais il existe des chats entièrement sauvages. Celui qui vient de passer avec un lapin dans la gueule doit être un chat haret. »

Max : « Il habite ici ? »

Le chevalier : « Je suppose. »

Léo : « Et ils se reproduisent ? »

Le chevalier : « Vous savez, les chats sauvages sont très difficiles à observer. Ils fuient les humains et sont surtout nocturnes. »

Max : « Mais là c’est pas la nuit ! Pourtant il a attrapé un lapin. »

Le chevalier : « Alors je suppose qu’il a des petits à nourrir. »

Max : « Et donc les chats sauvages se reproduisent. »

Léo : « Rholala ! On a vu un très gros chat ! »

Max : « Heureusement qu’il avait attrapé un lapin sinon, il nous aurait couru après ! »

Le chevalier : « Max, tu ne penses quand même pas que je l’aurais laissé chasser mes petizours ! »

Max : « Tu nous aurais défendus contre cet énorme chat ? »

Le chevalier : « Bien sûr ! »

Max : « Merci bonome 🙂 »

88.2 27 Le vallon 88.2 28 Le vallon

Léo : « Rhoooo ! C’est bôôôô ! »

Max : « C’est ça Le Vallon ? »

Le chevalier : « Oui, c’est ça Le Vallon 🙂 HÉÉÉ ! MAIS OÙ COUREZ-VOUS COMME ÇA ??? »

88.2 29 Les petizours 88.2 30 Les petizours
88.2 31 Les petizours

Le chevalier : « Vous auriez pu m’attendre ! »

Max : « Mmmmm… oui, on aurait pu… »

Léo : « Mais on l’a pas fait 🙂 »

Max : « Tu traînes tout le temps… »

Léo : « On doit toujours t’attendre… »

Max : « Alors là, on s’est installés avant que tu arrives. »

Léo : « Si tu pouvais arrêter de ronchonner… »

Max : « … on pourrait profiter du calme et de la beauté 🙂 »

Le chevalier : « D’accord, je vous laisse en paix. Et tant pis si le gros chat cherche encore de la nourriture pour ses petits. Vous vous défendrez tout seuls. »

Max : « Heu… Bonome, il y a une place entre nous deux… »

Léo : « Tu pourrais venir t’installer. »

Max : « Et on te gratterait le front… »

Le chevalier : « Non, je risquerais de ronchonner et vous voulez profiter du calme et de la beauté. Je vous laisse. »

Max : « Bonome, s’il te plaît… »

Léo : « On a peur du gros chat 🙁 »

Max : « On sera plus injustes avec toi… »

Léo : « Ni ingrats… »

Max : « Reste avec nous s’il te plaît. »

Le chevalier : « Je ne voudrais pas que vous figuriez au menu des chatons. Vous êtes trop indigestes. Mais vous commencez à me fatiguer tous les deux. »

Max : « On arrête, c’est promis. »

Léo : « On redevient des gentizours. »

Max : « Tes gentils petizours. »

Léo : « Sois pas colère contre nous s’il te plaît. »

Le chevalier : « Alors taisez-vous un peu ! Et profitons du calme et de la beauté 🙂 »

Max : « Il y a beaucoup des phragmites. Tu crois que blongios est là ? »

Le chevalier : « Ça m’étonnerait qu’il veuille te voir ! »

Max : « Parce que je suis vilain avec toi ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Tu es fâché ? »

Le chevalier : « Non, mais vous m’énervez un peu. Et je me demande si tu n’as pas une mauvaise influence sur Léo. »

Max : « Je vais faire attention. On peut venir sur tes genoux ? »

Le chevalier : « Vous pouvez. »

Max : « Tu vas pas nous mordre ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas. Peut-être… »

Léo : « Je prends le risque 🙂 »

Max : « Je suppose que c’est pas le moment de te demander de nous gratter le front… »

Le chevalier : « Tu supposes bien. »

Max : « Mais c’est qu’il est colère mon grand bonome 🙂 »

Le chevalier : « Oui. GRRR !!! »

Max et Léo sautent sur le chevalier pour le chatouiller…

Le chevalier : « 😀 Bon, ça suffit 🙂 Reprenons l’inspection. »

Max : « A tes ordres bonome 🙂 »

Léo : « Commande et nous obéissons 🙂 »

Le chevalier : « Alors pochez-vous. Nous allons faire le tour du Vallon. »

Max : « Tu crois qu’on va voir des zoisos ? »

Le chevalier : « Nous n’en avons pas vu beaucoup jusqu’à présent… »

88.2 32 Le vallon 88.2 33 Le vallon

Léo : « C’est très sauvage ici. »

Max : « Les zoms viennent jamais ? »

Le chevalier : « Si. Vous savez, ce vallon n’est qu’une gigantesque mare allongée et les mares non entretenues finissent inévitablement par se combler. »

Léo : « Elles disparaissent ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Comment c’est possible ? »

Le chevalier : « C’est très simple. Les débris végétaux s’accumulent au fond de l’eau et le niveau d’eau baisse. »

Max : « Mais ils sont décomposés, les débris végétos… »

Le chevalier : « Oui, mais ça ne change rien. Les feuilles deviennent de l’humus qui s’accumule au fond de l’eau. Petit à petit la mare devient une zone boueuse. La végétation change et la mare disparaît. »

Max : « Alors il faut bien entretenir les mares. Et les étangs ? C’est pareil alors ? »

Le chevalier : « Oui. Il faut bien les entretenir. »

Léo : « Et ici, au Vallon, les gardes entretiennent bien ? »

Le chevalier : « Plutôt bien, oui. »

Max : « Alors il faudra le dire à Princesse et elle les félicitera si ils font du bon travail. »

Le chevalier : « Je te laisse écrire le rapport Maxou 🙂 »

Max : « D’accord 🙂 Léo, qu’est ce que tu regardes comme ça ? »

Léo : « Ça ! »

88.2 34 Une fleur mâle 88.2 35 Une fleur mâle

Max : « C’est quoi bonome ? »

Le chevalier : « Tu ne reconnais pas ? »

Max : « Je devrais ? »

Le chevalier : « Tu pourrais 🙂 Observe bien. »

Max (qui se gratte la tête) : « Mmmmm… »

Le chevalier : « Tu te grattes la tête quand tu réfléchis ? »

Max : « Oui 🙂 Comme un chevalier que je connais bien 🙂 On dirait des étamines… Mais il y a que des étamines… »

Le chevalier : « C’est donc une fleur mâle. »

Léo : « Avec que des étamines ? On dit quand même que c’est une fleur ? »

Le chevalier : « Et oui ! Une fleur contient au moins des étamines ou un carpelle. »

Max : « Bonome, pour se reproduire il faut un mâle et une femelle. Comment cette plante se reproduit si les fleurs contiennent que des étamines ? »

Le chevalier : « Il existe des fleurs femelles. »

Max : « Sur la même plante ou sur une autre ? »

Le chevalier : « Ben, là, à vrai dire, je n’en sais rien. Je ne sais pas vraiment quelle est cette plante. Probablement un saule… »

Léo : « Tu en sais pas plus ? »

Le chevalier : « Non, pas cette fois. Disons que les fleurs mâles et les fleurs femelles sont sur la même plante mais sur des branches différentes. »

Max : « C’est possible ça ? »

Le chevalier : « Max… Crois-tu que je le dirais sinon ? »

Max : « Ben, tu as pas l’air sûr de toi… »

Le chevalier : « Je n’ai pas envie de chercher l’espèce ni de chercher si la plante est dioïque ou monoïque mais je ne dis pas des erreurs. »

Max : « Dio quoi ? »

Léo : « Mono quoi ? »

Le chevalier : « Monoïque : quand une même plante porte des fleurs mâle et femelle ou des fleurs mâles et des fleurs femelles. Dioïque : quand les fleurs mâles et les fleurs femelles sont portées par des plantes différentes. »

Léo : « Monoïque, dioïque, monoïque, dioïque, monoïque, dioïque… »

Max : « Il apprend sa leçon 🙂 »

Le chevalier : « Oui, il apprend ses leçons, LUI ! »

Max : « Pfff… Moi, j’ai pas besoin d’apprendre… »

Le chevalier : « Ah… Je ne m’en étais pas rendu compte. »

Max : « PFFFFFFFFFF !!! »

Léo : « Et tu as des choses à nous apprendre sur les saules ? »

Le chevalier : « Tu aimes apprendre mon Léo ? »

Léo : « Oui 🙂 Après on sait plein de choses, comme toi 🙂 »

Le chevalier : « Encore quelques mois et je vous aurai transmis tout mon savoir… »

Max : « Des mois de plusieurs millions d’années alors 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 Au Moyen-Âge, l’écorce de saule servait de brosse à dent. »

Léo : « C’est vrai ? »

Le chevalier : « Oui. Cette écorce s’effiloche un peu. Bon, ces brosses à dents n’étaient pas aussi efficaces que les actuelles mais elles permettaient d’avoir une hygiène dentaire satisfaisante. Et cette écorce contient un composé chimique très intéressant. »

Max : « Lequel ? »

Le chevalier : « Un acide. Mais j’ai oublié de vous dire que le nom du genre saule est Salix. »

Max : « Pourquoi tu le dis maintenant ? Et c’est quoi le composé chimique intéressant ? »

Le chevalier : « L’acide salicylique. »

Léo : « Je comprends. Salix, salicylique… »

Max : « Et pourquoi il est important cet acide ? »

Le chevalier : « Parce que, légèrement modifié, il devient l’acide acétylsalicylique. »

Max : « Je veux bien te croire. Et alors ? »

Le chevalier : « Et alors ? Max, acide acétylsalicylique est le nom scientifique de l’aspirine ! »

Max : « Ah oui ! Ton médicament miracle ! Le seul que tu utilises d’ailleurs. Quoi qu’il t’arrive tu prends de l’aspirine. Tu as mal au crâne : aspirine. Mal au dent : aspirine. Épaule tout cassée : aspirine. Tu te ferais rouler dessus par une calèche et tu serais tout crabouillé tu dirais : ‘C’est pas grave Maxou. Va me chercher de l’aspirine et ça va passer’.  Tu devrais mâchouiller de l’écorce de saule bonome. Ou en faire des infusions… »

Le chevalier : « Maxou, tu aurais fait un excellent herboriste ! Mâchouiller de l’écorce de saule ou en faire des infusions. Voilà les deux méthodes ancestrales pour se soigner. »

Léo : « Ça marchait ? »

Max : « Moins bien que les les cachets d’aspirine effervescents mais oui, ça marchait. »

Léo : « Tu connais l’herboristerie aussi ? »

Le chevalier : « Non, mais je vais l’apprendre pour vous l’enseigner. Comme ça, vous pourrez me soigner quand je serai vieux 🙂 »

Max : « Parce que là, tu es pas vieux ? A partir de combien de centaines de millions d’années tu diras que tu es vieux ? »

Le chevalier : « Pfff… »

Léo : « Pouillot ! »

88.2 36 Un pouillot

Max : « Tu joues aux zoisos ? »

Léo : « Non 🙂 J’ai vu un pouillot. Et comme on voit pas beaucoup des zoisos… »

Max : « C’est vrai ça. Bonome fais rien qu’à marcher et on voit pas des zoisos. »

Le chevalier : « C’est pour cela que je n’aime pas trop ce Royaume. Et puis, aujourd’hui, il fait très chaud. »

Léo : « Et les zoisos restent au frais ? »

Le chevalier : « Oui. Dans les périodes de fortes chaleurs, ils sont actifs au lever et au coucher du soleil. Le reste de la journée, ils restent à l’ombre et évitent de bouger. Je les imiterais bien. »

Max : « Tu veux rentrer ? »

Le chevalier : « Oui, j’ai trop chaud. »

Max : « Je me repère pas bien dans ce Royaume mais il me semble qu’on est très loin de notre monture… »

Le chevalier : « On ne pourrait pas être plus loin 🙂 »

Max : « On rentre. Et si tu peux, tu restes à l’ombre. »

Le chevalier : « C’est gentil Maxou mais ça va être difficile. Allez, en route ! »

Léo : « On va repasser par l’Étang des Brouillards ? »

Le chevalier : « Oui. Toi aussi tu espères voir blongios ? »

Léo : « J’aimerais bien le voir, c’est vrai. Mais c’est pas pour ça. C’est parce qu’il est très beau, l’Étang des Brouillards. On pourrait faire une pause ? A l’ombre. S’il te plaît. »

Le chevalier : « Si tu veux. »

88.2 37 L'Etang des BrouillardsLéo : « Rhoooo… »

Le chevalier : « Oui 🙂 Rhoooo… »

Max : « Et la ville est qu’à quelques centaines de mètres… »

Léo : « On l’entend un peu. »

Max : « Oui mais c’est discret quand même. »

Léo : « Et il y a personne ici. »

Max : « Tant mieux Léo, tant mieux. »

Le chevalier : « Monsieur jémpaléjens 🙂 »

Max : « Tu nous as tout appris bonome 🙂 »

Léo : « Il faut y aller… »

Le chevalier : « Nous allons passer par Les Cascades. »

Max : « Tu veux faire un détour ? Malgré la chaleur ? »

Léo : « On va voir des belles cascades sauvages ? »

Le chevalier : « Nous allons voir des cascades 🙂 Pas très naturelles, vous verrez. Mais j’espère voir des Anatidés. Ou des grébus… »

Léo : « Oh ! Un morillon ! »

Max : « Et une morillonne 🙂 »

88.2 38 Fuligule morillon mâle 88.2 39 Fuligule morillon femelle

Léo : « Aythya fuligula, Anatidés. »

Max : « Il y en a souvent ici ? »

Le chevalier : « J’en ai vu à chaque fois que je suis venu. »

Max : « Ils migrent plus ? »

Le chevalier : « Je ne viens pas assez souvent pour le dire. Mais je ne serais pas surpris qu’ils restent ici toute l’année. »

Max : « Pourquoi ? »

Le chevalier : « Parce que les oiseaux de parc deviennent paresseux 🙂 Ils ont tout ce dont ils ont besoin ici. Et il n’y a pas de prédateur. »

Max : « Et les gros chats ? »

Le chevalier : « Peut-être… »

Max : « Et tu crois que les morillons se reproduisent ici ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas. Il faudrait que nous nous renseignions… »

Léo : « Les colverts, eux, se reproduisent… »

Max : « Comment tu sais ? »

Léo : « Ben regarde ! Il y a des petits colverts… »

88.2 40 Un petit colvert 88.2 41 Des petits colverts

Le chevalier : « Le papa n’est pas là 🙂 »

Max : « Il est parti chercher une baby-sitter parce qu’il veut inviter madame au restaurant ce soir 🙂 »

Léo : « Vous en avez pas assez de dire des bêtises ? »

Le chevalier : « Je ne dis pas de bêtises moi. »

Léo : « Parce que la Révolte des Rallidés contre les hérons cendrés, c’est pas des bêtises peut-être ? »

Le chevalier : « Ah si 🙂 »

Des fuligules morillons font leur toilette…

88.2 42 Fuligules morillons 88.2 43 Fuligules morillons
88.2 44 Fuligule morillon 88.2 45 Fuligule morillon

Max : « Viens Léo, on va s’asseoir sur le rocher au bord de l’eau. J’installe ma serviette… »

Léo : « Non merci. Je vais plus haut. »

Max : « Mais tu vas te salir les fesses mon Léo. »

Léo : « Ben non 🙂 J’ai mis mon pantalon moi 🙂 »

88.2 46 Les petizours 88.2 47 Les petizours

Max : « C’est très artificiel ici. Elles sont pas belles les cascades. Et puis, il y a beaucoup des zoms. J’aime pas trop ce Royaume. »

Léo : « Même la héronnière, l’Étang des Brouillards ou Le Vallon ? »

Max : « Bonome a raison. Il faut beaucoup marcher pour arriver dans ces beaux endroits. Et le reste est pas très intéressant. Et aujourd’hui il fait trop chaud. On rentre… »

Le chevalier : « En chemin je voudrais vous présenter une plante. »

Max : « Un ami végéto ? »

Le chevalier : « Une plante que j’aime rencontrer. Il y en a d’autres ici, mais nous aurions dû venir plus tôt. »

Max : « Tôt le matin ? »

Le chevalier : « Non, plus tôt dans l’année 🙂 La voici… »

88.2 48 Hellébore fétide 88.2 49 Hellébore fétide
88.2 50 Hellébore fétide 88.2 51 Hellébore fétide

Max : « Tu nous présentes ? »

Le chevalier : « 🙂 Hellébore fétide, je te présente Max et Léo, mes petizours naturalistes. »

Max : « On a des sacados 🙂 »

Le chevalier : « Max et Léo, je vous présente l’hellébore fétide : Helleborus foetidus, Renonculacées. »

Léo : « Encore une Renonculacée 🙂 C’est vraiment une grande famille. »

Max : « T’approche pas mon Léo. Je te rappelle qu’elle est toxique, à cause de la protonomine. »

Le chevalier : « Proto-anémonine. »

Max : « Ah oui 🙂 Elles sont bizarres les fleurs… »

Le chevalier : « Parce que ce sont des fruits 🙂 »

Max : « La floraison est déjà passée ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Alors on verra pas les fleurs. Il va falloir que tu nous expliques… »

Le chevalier : « Ce sont des fleurs protandres. »

Max : « Protendres ? Ce sont des professionnelles de la tendresse ? »

Le chevalier : « 😀 Protandre. Andre est une racine grecque qui veut dire masculin. »

Max : « Encore du grékancien… »

Le chevalier : « Les fleurs sont d’abord masculines. Les étamines se développent. Comme souvent chez les Renonculacées, les étamines sont nombreuses. Et, chez l’hellébore elles dépassent des pétales et produisent énormément de pollen. »

Max : « Ils sont comment les pétales ? »

Le chevalier : « Verts et en cornet. Pour protéger le reste des pièces florales. Et elles produisent du nectar. »

Max : « C’est pour attirer les insectes 🙂 »

Le chevalier : « Et ensuite, le pistil apparaît. »

Léo : « Mais, si il y a pas le pistil en même temps que les étamines, comment il peut y avoir pollinisation ? »

Le chevalier : « Parce qu’il y a plusieurs plantes ! Elles ne sont pas forcément synchrones. »

Max : « après la pollinisation, les carpelles se transforment en fruits. Et là, on voit plusieurs fruits, donc il y avait plusieurs carpelles. »

Le chevalier : « Oui, c’est ça. »

Max : « Tu vois que je connais mes leçons 🙂 »

Le chevalier : « Ensuite les graines seront dispersées par les fourmis. »

Max : « Elles ont que ça à faire les fourmis ? »

Le chevalier : « Non, elles ne le font pas exprès. Elles les transportent pour s’en nourrir. Mais parfois elles les abandonnent en chemin où les graines germent avant d’être mangées. »

Max : « Un jour, il faudrait que je fasse une page dans mon blog pour présenter toutes les Renonculacées qu’on a déjà rencontrées. »

Le chevalier : « Tu as de nombreux projets pour ton blog mon Maxou. »

Léo : « Mais il peut pas faire à cause de moi. Tu sais bien 🙂 »

Une bernache du Canada fait sa toilette…

88.2 52 Bernache du Canada 88.2 53 Bernache du Canada
88.2 54 Bernache du Canada 88.2 55 Bernache du Canada

Le chevalier : « Bon, cette fois on rentre. »

Et on est rentrés. Bonome était tout fatigué d’avoir tout marché. Et comme on avait pas été très sages, on a pas osé lui demander de nous montrer les fotos de l’an dernier. On a bien rangé nos affaires et on a été des gentils petizours. On était très fatigués nous aussi. Bonome nous a couchés. Et, comme pour se venger, il nous a chatouillés au lieu de nous gratter le front 🙂 On a beaucoup rigolé 🙂 Et après, on était encore plus fatigués. Là, il nous a vraiment grattouillé le front et on s’est endormis en ronronnant.

Je t’embrasse Princesse, et ne t’inquiète pas, on va bien.

Malgré le rattachement du Royaume des Hérons au Réseau Natura 2000, son avenir est menacé.

Collectif pour la défense du Parce de la Courneuve – Parc Georges Valbon

Continuer la promenade

88.1 – Une héronnière au Royaume des Hérons

Mardi 19 Avril, An III

Max : « Bonome ! Bonome ! Viens voir ! »

Le chevalier : « Que se passe-t-il ? »

Max : « Regarde cette foto 🙂 »

88.1 00Le chevalier : « 😀 C’est toi qui l’as faite ? »

Max : « Ben non. »

Le chevalier : « Où l’as-tu trouvée ? »

Max : « Chez monsieur Internet 🙂 »

Le chevalier : « Et je suppose que tu n’as pas noté la source. »

Max : « Ben non. »

Le chevalier : « Un jour tu vas avoir des ennuis avec la Justice et tu vas aller en prison. »

Max : « Pas possible ! Le code pénal ne prévoit rien contre les petizours 🙂 J’irai pas en prison 🙂 »

Le chevalier : « Alors ce sera ton responsable légal… »

Max : « C’est toi, ça ! Tu irais en prison à ma place ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « C’est gentil ça 🙂 »

Le chevalier : « Max, je n’ai pas dit que je serais volontaire. Pour la Justice, je serais le coupable. »

Max : « Ah… »

Le chevalier : « Et qui te fournirait en chocolat ? »

Max : « Brindille 🙂 Elle prendrait soin de nous 🙂 »

Léo : « Elle nous gratterait le front… »

Max : « …et nous donnerait du chocolat… »

Le chevalier : « Et moi ? Qui prendrait soin de moi en prison ? »

Max : « Tu te débrouilles ! Tu n’avais qu’à pas aller en prison ! »

Le chevalier : « Et dire que j’allais vous proposer d’aller en inspection… Demandez à Brindille, moi je ne m’occupe plus de vous 🙁 »

Léo : « Chevalier, on se fiche de ce que dit Max. Emmène-nous en inspection s’il te plaît. Mais avant, dis moi qui c’est l’insecte de la foto s’il te plaît. »

Le chevalier : « Difficile de l’identifier à partir d’une seule photographie… Je dirais que c’est une mante religieuse. Il y en a en France. La principale espèce est Mantis religiosa, Mantidés. »

Léo : « Tu nous racontes la mante religieuse s’il te plaît 🙂  C’est vrai qu’elle mange son mari ? »

Le chevalier : « Cela peut arriver 🙂 Les mantes sont des prédateurs assez redoutables. Leur principale caractéristique est la conformation des pattes antérieures. Le tibia se replie sur le fémur et ces deux segments portent tous deux des épines qui permettent de maintenir fermement l’insecte capturé. Les mantes ont un solide appétit et elles n’hésitent pas à avoir recours au cannibalisme en cas de grosse faim 🙂 »

Max : « Tu peux affiner un peu 🙂 »

Le chevalier : « A la saison de la reproduction, le mâle s’approche discrètement de la femelle, souvent par l’arrière, et l’attrape grâce à ses pattes ravisseuses. Si la femelle est d’accord, elle le laisse la féconder. L’accouplement dure plusieurs heures au cours desquelles la femelle tombe dans une espèce de léthargie. »

Max : « C’est quoi la léthargie ? »

Le chevalier : « … Mmmm… Sans vérifier, je dirais que ce mot est de la même famille que létal et que le suffixe -argie ressemble beaucoup à -urgie. »

Max : « Bien sûr ! Et alors ? »

Le chevalier : « Ce qui voudrait dire action de mort. »

Max : « Bien sûr ! Et alors ? »

Le chevalier : « Disons que la femelle est tout à fait immobile et a-réactive. »

Max : « Dis donc, ça la passionne l’accouplement ! »

Le chevalier : « 🙂 Au bout d’un moment, elle se réveille et c’est là que le mâle risque sa vie. »

Léo : « Pourquoi ? »

Le chevalier : « Parce que si la femelle a faim, elle coupe la tête du mâle et le dévore. »

Max : « De toutes façons, il sert plus à rien ! Il l’a fécondée 🙂 »

Léo : « Et après ? »

Le chevalier : « Les ovules fécondés deviennent des œufs qui commencent leur développement dans l’abdomen de la femelle. Au bout de quelques semaines, elles les pond – plus d’une centaine – entourés d’une sécrétion qui durcira. L’ensemble forme ce qu’on appelle une oothèque. La femelle cache ensuite son oothèque. »

Max : « Et les œufs éclosent 🙂 »

Le chevalier : « Non, ils passent l’hiver d’abord. L’éclosion a lieu au printemps suivant. Les petits passent quelques jours en groupe puis deviennent solitaires. »

Léo : « Ce sont des prédateurs eux aussi ? »

Le chevalier : « Oui, ils ressemblent beaucoup aux adultes. »

Max : « Ils font pas la métamorphose comme les Lépidoptères ? »

Le chevalier : « Non, ils grandissent et muent mais il n’y a pas réellement de métamorphose. »

Max : « Alors tous les insectes font pas la métamorphose. D’accord, je note. »

Le chevalier : « Les insectes peuvent être divisés en trois grands groupes. Ceux, comme les Lépidoptères ou les Odonates qui ont des métamorphoses complètes. On les qualifie d’holométaboles. Les amétaboles n’ont aucune métamorphose. Les juvéniles ressemblent exactement aux adultes mais en plus petits. Et, entre les deux, il y a les hétérométaboles à métamorphose généralement limitée au développement des ailes. »

Léo : « Rholala ! Tu en connais des choses ! Et la plante de la foto ? Tu la connais ? »

Le chevalier : « C’est une fougère vraie, une Eufilicale. Mais je ne connais pas l’espèce. »

Max : « Comment tu sais que c’est une Eufilicale ? »

Le chevalier : « Parce que les jeunes pousses sont enroulées en crosse. Il paraît que c’est très bon en salade, les crosses de fougères. »

Max : « Parce que tu connais quelque chose en cuisine toi ? Bonome, je suis même pas sûr que tu la trouves, la cuisine, dans notre cabane. »

Le chevalier : « Ah si ! C’est dans la cuisine que se trouve la cafetière ! »

Léo : « 😀 Dis, tu avais pas parlé de nous emmener en inspection ? »

Le chevalier : « Si ! Allons-y ! »

Max : « On va où cette fois ? »

Le chevalier : « Vous aimez les hérons cendrés ? »

Léo : « Oh oui ! Ce sont des beaux zoisos les hérons cendrés 🙂 »

Le chevalier : « Alors en route pour le Royaume des Hérons ! »

Pendant la chevauchée…

Max : « Bonome, pourquoi on est jamais allés dans ce Royaume ? C’est parce qu’il est loin ? »

Le chevalier : « Non Max. »

Max : « Ben pourquoi alors ? »

Le chevalier : « Pour deux raisons, dont chacune est suffisante seule. »

Max : « 🙂 Tu peux pas t’en empêcher… C’est quoi ces deux raisons ? »

Le chevalier : « Le Royaume des Hérons est très proche de la schola et il est fort probable que nous y croisions des élèves. Ou d’anciens élèves. »

Max : « Ah oui. Je comprends. Pas d’élèves pendant les inspections, c’est normal. Mais on en verra peut-être pas. Et la seconde raison ? »

Le chevalier : « Ce Royaume est très grand. »

Max : « C’est plutôt une bonne nouvelle. On pourra voir des tas de zoisos 🙂 »

Le chevalier : « Il n’y a pas forcément plus de diversité que dans nos Royaumes habituels mais il va nous falloir beaucoup marcher. »

Max : « Vraiment beaucoup ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 Vraiment beaucoup. »

Max : « On pourra pocher ? »

Le chevalier : « Vous pourrez 🙂 D’ailleurs, je préférerais que vous commenciez l’inspection dans ma poche. »

Max : « Pourquoi ? »

Le chevalier : « Vous verrez 🙂 »

Au Royaume des Hérons…

Max : « Bonome, tu vas où comme ça ? »

Le chevalier : « Voir les hérons cendrés ! »

Max : « Et tu es obligé de marcher aussi vite ? »

Le chevalier : « Je suis impatient 🙂 »

Léo : « Mais on s’arrête jamais, on regarde rien… »

Le chevalier : « Après, mon Léo, nous ferons le tour du Royaume après… Voilà ! Nous y sommes ! »

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Max : « Bonome, tu as encore oublié de mettre ta casquette ! C’est pas des hérons cendrés, ce sont des arbres ! Des arbres sur une île ! Mon bonome, s’il te plaît, prends soin de ton cerveau. Tu sais bien que tes cheveux peuvent pas le protéger du soleil. Ils font ce qu’ils peuvent tes cheveux mais ils sont plus assez nombreux… »

Léo : « Max, observe un peu les arbres au lieu de te moquer du chevalier… »

Max : « Oui oui, ce sont de beaux arbres. Oulala quels beaux arbres ! Ça, c’est vraiment du beau zarbre 🙂 »

Léo : « 🙂 Maxou… Ouvre les yeux ! »

88.1 04 Max : « Oh ! Il y a des nids ! … Et dans les nids il y a des hérons cendrés ! … Il y a plein de nids ! Un… Deux… Trois… Quatre… Cinq… six ! Oulala ! Il y a au moins six nids de hérons cendrés ! »

Léo : « Et je suppose qu’il y a des petits 🙂 C’est pour ça qu’on est venus ? »

Le chevalier : « oui 🙂 Cette héronnière est connue à des lieux et des lieux à la ronde. Il y a des habitants de la capitale qui viennent jusqu’ici pour l’observer. »

Max : « C’est quand même pas très loin la capitale… Bon, on observe et on étudie ? »

Léo : « Oh oui ! On commence par quoi ? »

Le chevalier : « Rappelons les bases. Espèce, taille, poids… »

Max : « Moi ! Moi ! Je commence ! »

Le chevalier : « Nous t’écoutons Maxou. »

Max : « Ardea cinerea, Famille des Ardéidés, ordre des Ciconiiformes. Poids : de 600 à 1200 g. Envergure : 175 à 195 cm. Longévité : 25 ans… »

Le chevalier : « Léo, as-tu quelque chose à ajouter ? »

Léo : « Il se nourrit de poissons, d’amphibiens et de petits mammifères. Il a rien contre un petit serpent de temps en temps… »

Max : « Et toi, tu as quelque chose à ajouter ? »

Le chevalier : « Il niche en France, certains individus migrent, d’autres non. C’est une espèce protégée. Et normalement sa distance de fuite est de 30 mètres. »

Léo : « Mais là, ils sont tout près ! Rhoooo la chance ! »

Max : « Pourquoi ils se sauvent pas ? »

Le chevalier : « La héronnière est sur une île. Aucun humain n’y va. Ils sont suffisamment malins pour avoir compris que, même si les humains sont proches, ils ne représentent pas une menace. »

Léo : « Bon, maintenant qu’on a tout dit, on peut regarder attentivement. »

Max : « Là, il y a un adulte ! »

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Léo : « On voit bien son dessus de crâne blanc. Mais on voit pas les longues plumes noires de derrière la tête. Dis héron, tu veux bien tourner la tête pour montrer tes longues plumes noires s’il te plaît ? »

Max : « Pfff… il a même pas répondu. »

Léo : « Rholala ! Regardez ! Il y en a un en approche ! Aharbrage prévu dans trois secondes ! »

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Max : « Aharbrage ? »

Léo : « Ben oui ! Tu as inventé ahétanhissage et abonominage. Je peux bien inventer aharbrage pour dire qu’un zoiso se pose sur un arbre 🙂 »

Max : « J’ai rien inventé du tout ! Ça se dit en petitoursien du nord ! »

Léo : « Alors disons que Aharbrage c’est du petitoursien du sud 🙂 »

Max : « 🙂 Bonome, tu as fotoé l’aharbrage ? »

Le chevalier : « Oui, j’ai fotoé 🙂 »

Max : « Qu’est ce que tu cherches ? »

Le chevalier : « Les petits… ils sont cachés par les branches… »

Max : « Zutalor ! »

Le chevalier : « On les aperçoit à peine dans le nid… Observez bien… »

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Max : « Ils sont tout ébouriffés ! »

Léo : « On dirait presque des dinosaures 🙂 »

Max : « Bonome m’a dit un jour que les zoisos sont des dinosaures. »

Léo : « C’est vrai ? Des vrais dinosaures ? »

Le chevalier : « Oui, des vrais dinosaures. Les seuls qu’il reste de nos jours. Tous les autres ont disparu il y a 65 millions d’années. »

Max : « Mais c’est quoi un dinosaure ? »

Le chevalier : « Trop compliqué… »

Max : « Dis donc, tu nous prends pour des idiots ? Tu crois peut-être qu’on pourrait pas comprendre tes explications ? »

Le chevalier : « Non, pas du tout 🙂 C’est trop compliqué pour moi. La liste des critères qui les définissent est interminable. Disons que, dans un arbre phylogénétique, tout animal compris entre le tricératops et la mésange bleue peut-être appelé dinosaure. »

Max : « Ah oui, d’accord. Si tu le dis… »

Le chevalier : « J’aurais pu dire ‘compris entre le pachycephalosaurus et le phalarope à bec étroit’… »

Max : « Non non, c’était bien tricératops et mésange bleue. Mais, j’ai l’impression de t’embêter là… »

Le chevalier : « J’observe les petits hérons 🙂 »

Max : « Et ils s’appellent comment les petits hérons ? »

Le chevalier : « Les patapons… »

Léo : « Tiens, j’aurais plutôt dit les héronneaux… »

Le chevalier : « Non non, les patapons 🙂 »

Max : « Bonome… C’est quoi ta blague ? »

Le chevalier (se mettant à chanter) : « Héron, héron, petits patapons… »

Léo : « 😀 »

Max : « Je crois me souvenir que tu fais pas ce genre de blagues en présence de Brindille. Là, elle me manque d’un coup 🙂 »

Le chevalier : « Bon, je n’arriverai pas à faire de belles photographies des petits… »

Max : « Zutalor ! Zutalor ! Zutalor ! »

Le chevalier : « Il reste les juvéniles… Et, si vous êtes sages, je vous montrerai les photographies de l’an dernier. »

Max : « On est sages nous. »

Léo : « Toujours. »

Max : « D’ailleurs, dans le dictionnaire, à la définition de sage, il est écrit : ‘Ex. : Les petizours Max et Léo sont toujours sages.’ »

Léo : « Notre sagesse est de renommée nationale ! »

Max : « Mondiale même ! »

Le chevalier : « 🙂 Quel dictionnaire ? Petitoursien du nord ou petitoursien du sud ? »

Max : « Les deux bien sûr ! »

Léo : « Ben oui ! J’ai vérifié tu sais 🙂 »

Max : « Et Léo dit pas des erreurs. »

Le chevalier : « Vous êtes bêtes ! »

Max : « C’est toi qui nous as appris 🙂 »

Léo : « Tu nous as tout appris. Même à être bêtes 🙂 »

Max : « On se demandait même si c’était pas ta spécialité… »

Léo : « On a hypothésé que tu avais fait des études de bêtologie. »

Max : « Et que tu avais eu tous les diplômes 🙂 »

Le chevalier : « Vous savez que vous me clouez le bec de plus en plus souvent ? Je n’arrive plus à trouver de répartie. »

Max : « Ben oui 🙂 C’est normal. »

Léo : « On est très forts 🙂 »

Le chevalier : « Trop forts pour moi 🙂 Bon, reprenons l’observation des hérons cendrés. »

Max : « Il y a deux juvéniles, là, dans le nid. »

Léo : « Ils doivent pas être très vieux… Quelques semaines tout au plus. »

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Max : « Tu as vu les plumes de la tête ? »

Léo : « Oui, c’est rigolo. »

Max : « Et leur bec… Bonome, il est pas tout jaune le bec du héron cendré normalement ? »

Le chevalier : « Si. »

Max : « Là, la partie supérieure est grise. »

Le chevalier : « Bien vu 🙂 »

Léo : « Et leur yeux ? Vous avez vu leur yeux ? »

Max : « On dirait qu’ils louchent. »

Le chevalier : « Je crois qu’ils sont orientés pour bien voir dans le prolongement du bec quand ils sont à l’affût. »

Léo : « C’est vrai qu’ils pêchent à l’affût. Ils peuvent rester immobiles longtemps et puis, d’un coup, ils piquent la tête dans l’eau. »

Max : « Et gloub le poisson 🙂 »

Léo : « Gloub la grenouille ! »

Max : « Là, dans l’autre nid, il y a d’autres juvéniles. »

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Léo : « Toutes les portées sont de deux petits ? »

Le chevalier : « Parfois trois, rarement quatre. C’est qu’ils sont voraces ces petits. Les parents n’arriveraient pas à en nourrir quatre. »

Max : « Lui, il a la partie supérieure du bec un peu jaune. Il est plus vieux que les deux précédents. »

Léo : « Mais pas les autres. Regarde Maxou, leur bec sont gris. »

Max : « Oulala ! Mais il y en a beaucoup ! »

Le chevalier : « Une dizaine de petits est visible. Il y en a peut être de l’autre côté de l’île… »

Max : « Ça c’est une héronnière ! Et juste à côté de la schola ! Tu crois que les élèves l’ont déjà vue ? »

Le chevalier : « Certains la connaissent Maxou. »

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Léo : « Rholala ! Il est tout près celui là ! Un héron à 5 mètres de moi ! La chance ! »

Max : « Oh oui alors ! Oulala ! »

Léo : « Il a plus que le dessus du bec gris. Le reste est jaune. »

Max : « Et il sait déjà voler lui. »

Léo : « Alors on peut dire que quand il y a plus que le dessus du bec qui est gris, le patapon peut voler 🙂 »

Max : « Et comment ils apprennent à voler ? Il y a une schola pour patapon ? »

Le chevalier : « Dites, je pensais que vous aviez compris ma blague. Le petit héron est un héronneau, pas un patapon. »

Max : « Ben oui, on comprend tes blagues, même si elles sont pas drôles. »

Léo : « Mais on a décidé de garder ce nom là. »

Max : « Le patapon. »

Léo : « C’est ta faute. »

Max : « Fallait pas dire des bêtises. »

Léo : « Tu assumes maintenant. »

Le chevalier : « D’accord, j’assume 🙂 »

Léo : « Rhoooo ! Regardez ! Il y en a deux autres ! »

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Max : « Et lui ! Qu’est ce qu’il fait ? »

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Le chevalier : « Il apprend à se servir de ses ailes. »

Max : « Et lui aussi il apprend à se servir de ses ailes ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

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Léo : « Ils apprennent pas. Ils savent 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 Léo, mon Léo, mon petit Léo… »

Léo : « Ouiiiii 🙂 »

Le chevalier : « Oui, il sait. Mais ce n’est pas suffisant. »

Max : « Tu expliques s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Je vais essayer de faire simple. Le vol est assuré par une succession de mouvements. »

Max : « Oui, jusque là, on suit. »

Le chevalier : « Les mouvements sont réalisés par les organes moteurs. »

Max : « Les muscles et les os ! »

Le chevalier : « Oui Maxou. Mais ils sont programmés par le cerveau. Chez l’Homme, il y a une partie du cortex cérébral spécialisée dans la commande du mouvement. On parle de cortex moteur. »

Léo : « C’est quoi le cortex ? »

Le chevalier : « La surface du cerveau. Le système nerveux est constitué de cellules spécialisées appelées neurones. Elles sont constituées… »

Max : « … d’une membrane et d’un cytoplasme qui contient le noyau 🙂 »

Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 Les neurones ont la particularité d’avoir de longs prolongements cytoplasmiques. Certains conduisent l’influx nerveux vers le corps de la cellule : ce sont les dendrites. Un prolongement, appelé axone, conduit l’influx nerveux du corps de la cellule vers quelque chose : un autre neurone, une fibre musculaire… »

Léo : « D’accord, mais le cortex alors ? »

Le chevalier : « La surface du cerveau est constitué des corps cellulaires des neurones. Il est fait de six couches de corps cellulaires. Dessous, c’est ce qu’on appelle la substance blanche. Elle renferme les axones des neurones du cortex. »

Léo : « Donc le cortex est en surface et il contient les corps cellulaires et dessous c’est la câblerie. »

Le chevalier : « C’est ça 🙂 Bon, sous la câblerie il y a d’autres noyaux cérébraux mais je peux m’en passer. »

Max : « Tu te passes très bien de ton cerveau aussi 🙂 »

Le chevalier : « Max, suite à ma chute, tu as écrit que tu ne te moquerais plus de mon cerveau tout fondu. »

Max : « C’était sous le coup de l’émotion. Ça compte pas 🙂 »

Le chevalier : « Pfff… Je ne sais plus où j’en étais… »

Léo : « Le cortex cérébral et la programmation du mouvement. »

Le chevalier : « Merci Léo. Le cortex cérébral est lui même divisé en trois zones : l’aire motrice, l’aire pré-motrice et l’aire motrice supplémentaire. »

Léo : « Elles sont où ? »

Le chevalier : « Je parle du cerveau humain. Je ne sais pas chez les oiseaux. »

Léo : « C’est pas grave. Dis nous. »

Le chevalier : « Regardez, ce sont les zones 4, 6 et 8 … »

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Max : « C’est là sur le côté. De chaque côté ? »

Le chevalier : « Oui, mais la partie droite du cerveau contrôle la partie gauche du corps, et vice et versa. »

Max : « Et alors… »

Le chevalier : « Les mouvement simples sont commandés par l’aire pré-motrice et l’aire motrice. L’ordre nerveux est régulé par le cervelet. »

Léo : « C’est quoi encore le cervelet ? »

Le chevalier : « Un petit cerveau situé dans la partie inférieure de l’arrière du crâne. Sans le cervelet les mouvement sont beaucoup moins précis. »

Léo : « Je peux résumer ? »

Max : « Oui, tu résumes bien. »

Léo : « 🙂 Je pense à un mouvement. Mes aires pré-motrices et motrices envoient l’ordre à mes muscles de se contracter et je bouge. »

Le chevalier : « Presque. Tu as dit que tu pensais. C’est donc l’aire frontale, ou pré-frontale ? , qui informe les aires pré-motrices et motrices. On parle de mouvements simples, bien entendu. »

Max : « Mais par où il passe l’influx nerveux ? »

Le chevalier : « Par les nerfs moteurs. Ils sont constitués des fins axones disposés côte à côte. En fait, les axones partent du cortex moteur, se croisent dans le tronc cérébral puis circulent dans la moelle épinière d’où sortent des nerfs. »

Max : « Le tronc cérébral ? »

Le chevalier : « Oui, un ensemble de noyaux situés à la base du crâne, qui assure la liaison entre l’encéphale et la moelle épinière. Vous suivez ? »

Max : « Moi oui. Et toi Léo ? »

Léo : « Oui oui, mais et le cervelet ? Tu en as parlé puis tu en parles plus. »

Le chevalier : « Je reprends 🙂 Le cortex moteur envoie un ordre qui passe par les axones. Mais une partie de ces axones se rend au cervelet. Le cervelet analyse tout ça et envoie des ordres pour préciser le mouvement. Tous ces ordres circulent dans la moelle épinière puis les nerfs moteurs. En arrivant aux muscles l’influx nerveux entraîne la contraction de certains muscles et le relâchement d’autres. »

Max : « Pourquoi la contraction et le relâchement ? La contraction suffit pas pour bouger ? »

Le chevalier : « Non. Imaginons que je veuille simplement effectuer une flexion du membre supérieur au niveau du coude. »

Max : « On imagine. »

Le chevalier : « Il faut que mon biceps se contracte mais aussi que le triceps se relâche. »

Max : « Ah ben oui ! Sinon, ça peut pas bouger. »

Léo : « On peut revenir aux patapons ? Ils savent voler ou ils doivent apprendre ? »

Le chevalier : « Les deux. Ils savent bien qu’il faut bouger les ailes. Mais le battement d’ailes est plus complexe qu’on le croit. On imagine souvent que l’aile se soulève puis s’abaisse. En réalité, elle doit s’incliner dans un sens ou dans l’autre. Léonard de Vinci a réussi de magnifiques dessins du vol des oiseaux. N’oubliez pas qu’à l’époque, il n’y avait aucun instrument qui permettait de réaliser des images ! Mais passons… Les patapons doivent apprendre les mouvements. Et lors de la croissance, le nombre d’axones augmente ainsi que le nombre de fibres musculaires. Les axones doivent se connecter aux fibres et les fibres doivent se développer. »

Léo : « C’est quand même bien fait la nature ! Le zoiso se construit tout seul et tout se connecte tout seul. »

Le chevalier : « Je partage ton émerveillement Léo. Mais pour que tout se construise bien, il faut bouger. Il y a un exemple que j’aime beaucoup. Avez-vous déjà vu un petit humain, tout petit, qui descend des escaliers ? »

Max : « Oui ! A la schola ! Les tout petits ! Ils sont très concentrés et si on leur parle, ils sont obligés d’arrêter le mouvement. »

Le chevalier : « Oui 🙂 Par contre les nôtres parlent, chahutent se bousculent, crient… tout en descendant ou montant les escaliers. »

Léo : « Ils pensent plus du tout aux marches. »

Le chevalier : « Et non ! C’est leur cerveau qui s’en occupe. En fait, ils ont appris à monter ou descendre des marches. Un ensemble de mouvements élémentaires est programmé. C’est le rôle de l’aire motrice supplémentaire. Ils pensent juste à descendre. Une séquence d’ordre est programmée, envoyée, régulée… »

Léo : « Et tout se fait tout seul ! Rholala ! Il est vraiment bien fait le cerveau ! »

Max : « Ben oui, c’est pour ça que tu devrais porter ta casquette ! Alors les patatons connectent leurs axones à leur fibres musculaires, programment la séquence de mouvement qui correspond au vol battu et tout ça en équilibre sur des branches qui bougent tout le temps. Ils sont fort les patapons. »

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Léo : « Tu as pas une dernière information sur le cerveau ? »

Le chevalier : « Si tu veux. Il est possible de déclencher une séquence de mouvements assez précise grâce à une faible impulsion électrique très localisée dans l’aire motrice supplémentaire. »

Max : « Comment ça ? »

Le chevalier : « Prenons une petite aiguille reliée à un générateur électrique. »

Max : « On prend. »

Le chevalier : « On la pique dans le cortex moteur supplémentaire. »

Max : « On peut pas. »

Le chevalier : « Pourquoi pas ? »

Max : « PARCE QU’IL Y A LE CRANE PATATE ! »

Le chevalier : « Ah oui, j’ai oublié de vous dire de l’enlever 🙂 »

Max : « On enlève le crâne ? Tu vas pas bien dans ta tête toi… »

Léo : « Comment on enlève le crâne ? »

Le chevalier : « On coupe la peau, on l’écarte, on scie la calotte crânienne et voilà ! »

Max : « Mais le zom meurt pas ? »

Le chevalier : « Non 🙂 On peut même le garder éveillé. »

Max : « Avec le cerveau à l’air ? »

Le chevalier : « Oui, il faut bien sûr faire attention à ne pas renverser son café 🙂 »

Max : « Bon d’accord. On peut planter la micro aiguille maintenant. On la met où ? »

Le chevalier : « Juste là. »

Max : « Là ? »

Le chevalier : « Non, plus par là… Voilà ! »

Max : « Je plante ? »

Le chevalier : « Oui… doucement… Bien. Maintenant tu peux envoyer un petit choc électrique. Pas plus de quelques millivolts. »

Max : « J’y vais ? »

Le chevalier : « Oui. »

Léo : « Rholala ! Il a bougé les doigts ! »

Le chevalier : « Oui 🙂 J’ai oublié de vous dire que j’ai pris un pianiste. Recommençons mais cette fois, plaçons un clavier sous ses doigts… Voilà… »

Max : « J’envoie l’électricité ? »

Le chevalier : « Oui, vas-y ! »

Léo : « Rholala ! Il a joué une phrase musicale ! »

Max : « Mais pas bien. C’est pas un bon pianiste. »

Le chevalier : « Si si Maxou. Un très bon même. Mais la situation n’est pas très naturelle. Il n’a pas lancé lui même la séquence et elle n’a pas été régulée. »

Léo : « Si j’ai bien compris… »

Max : « Oui Léo ? »

Léo : « Ça veut dire que… Quand on apprend – en musique on dit répéter – on programme une séquence de mouvements et ce programme est quelque part dans l’aire motrice supplémentaire. Et après, le musicien fait rien qu’à penser à jouer. L’aire frontale prévient le cortex moteur qui envoie des séquences toutes prêtes. Et le musicien vérifie de temps en temps que tout se passe bien. »

Max : « Et plus on apprend, plus le programme est bien inscrit et plus il ressort facilement. »

Léo : « On sait comment il est stocké le programme ? »

Le chevalier : « Moi non. Je pense que les neurobiologistes ne savent pas non plus. »

Max : « Et il reste longtemps ? »

Le chevalier : « Tant que le cerveau n’est pas abîmé. »

Max : « Comment on le sait ? »

Le chevalier : « Grâce aux malades d’Alzheimer, entre autres… »

Max : « La maladie des personnes âgées ? »

Le chevalier : « Oui. Les malades ‘retombent en enfance’. La grand-mère d’une amie avait oublié sa petit fille. Elle ne la reconnaissait plus. Mais elle chantait des chansons de sa jeunesse. »

Max : « Les souvenirs très anciens étaient encore là. »

Léo : « Mais pas les plus récents. C’est bizarre. »

Le chevalier : « Oui, c’est bizarre mais ça montre bien que ce qui est appris reste programmé dans le cerveau. Certains scientifiques pensent même que tout est mémorisé par le cerveau. »

Max : « C’est quoi tout ? »

Le chevalier : « Tout ! Ce que tu as vu, lu, entendu, ressenti… »

Max : « Donc, selon cette hypothèse, quand tu fais cours à la schola, le cerveau des élèves retient tout ce que tu dis. Tout est dans leur tête. Alors pourquoi certains d’autres eux connaissent rien le lendemain ? »

Le chevalier : « Si je le savais… »

Max : « Bonome, on peut remettre la calotte du pianiste ? »

Le chevalier : « oui 🙂 Je te laisse faire. Et n’oublie pas de recoudre sa peau ! »

Après, on est restés en silence à regarder les patapons programmer leur cerveau pour voler. Bonome a fait des centaines de fotos. Il est fou dans sa tête. Surtout que c’est pas la peine de faire des fotos. Toutes les images sont dans son cerveau.

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En gravant mon blog avec Léo, on savait pas lesquelles choisir. On est restés plus d’une heure à regarder les patapons… On serait bien restés encore plus longtemps mais des zoms sont arrivés et ils parlaient très fort. Ça a pas dérangé les hérons mais nous, oui. Alors on est allés inspecter le reste du Royaume des Hérons. N’empêche qu’on savait pas quelles fotos choisir. Alors on en a mis beaucoup. Peut-être trop… Peut-être que ça va te lasser toutes ces fotos… Mais nous, on s’en lasse pas. Surtout que maintenant, on sait ce qui se passe dans la tête des zoisos quand ils apprennent à se servir de leurs ailes…

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Je t’embrasse Princesse. Et à tout de suite pour la suite de nos aventures au Royaume des Hérons 🙂

Continuer la promenade.

87.2 – Du rififi chez les grébous

Lundi 18 Avril, An III (Suite)

Bonjour Princesse,

Aujourd’hui on est allés au Royaume des Grèbes. Mais tu le sais déjà parce que je t’ai tout raconté dans l’article précédent. Enfin presque tout… L’article était déjà long alors j’ai mis à part… comment dire ?… l’activité intense des grébous. Grébou, c’est le grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis, Podicipédidés), le chouchou zoiso de mon bonome.

Il faut me pardonner pour la qualité des fotos. Elles sont pas toujours très nettes. Mais c’est la faute des grébous ! Ils était trèèèès agités… On a pas tout compris…

J’ai pas besoin de te dire que Léo a pas arrêté de rholalaer…

D’abord, il faut parler de la technique de déplacement des grébous. Je crois t’avoir déjà dit qu’ils volent assez mal. Ils sont presque verticaux quand ils volent et leurs grosses pattes palmées pendent et les gênent… Mais grébous, c’est pas un zoiso qui vole beaucoup. Lui, il est aquatique et il nage très bien. Et puis, il glisse 🙂 Regarde un peu ça Princesse…

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Tu as vu ? Il prend son élan en courant sur l’eau, les ailes déployées, et après il se met sur le ventre, replie les ailes, relève les pattes et il glisse sur le ventre… Ça nous amuse beaucoup 🙂

Là, il y avait trois grébous, peut-être quatre à la fin… Et ils arrêtaient pas de s’agiter. Regarde…

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Ils s’éloignaient, puis glissaient l’un vers l’autre. Et je m’éloigne de toi, et tu glisses vers moi mais je m’éloigne et reviens en glissant…

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C’est Léo, le premier, qui a évoqué une parade. C’est étrange les parades des fois. Et là, leur comportement était bizarre. Et de l’étrange au bizarre, il y a qu’un pas…

Après, c’est devenu très confus. On voyait plus que des morceaux de grébous qui dépassaient de l’eau dans de grosses éclaboussures… Une patte ici, une aile là, la tête… C’était un peu comme une bagarre. Ils étaient deux, puis un troisième a voulu s’en mêler. Je dirais plutôt s’emmêler 🙂

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Et puis les deux premiers se sont éloignés et ils ont recommencé à glisser l’un vers l’autre…

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Puis, ils se sont secoués dans tous les sens, comme si ils voulaient être tout mélangés à la fin. Bonome s’est gratté la tête (Oui, il arrive à fotoer ET se gratter la tête en même temps ! Il est fort mon bonome 🙂 ) Et puis il a hypothésé : « Et si c’était l’accouplement ? » a-t-il dit.

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Moi, je pensais plutôt à une bagarre. Mais après le picorage de cloaque chez les accenteurs mouchets, j’étais prêt à entendre n’importe quelle hypothèse. Et puis, pour s’accoupler, les zoisos doivent frotter leur cloaque l’un contre l’autre. C’est déjà pas facile sur terre alors dans l’eau ! Parce que grébou, il est aquatique je t’ai dit ! Et ça m’étonnerait pas qu’il s’accouple dans l’eau.

Le troisième grébou a voulu s’approcher. Lui aussi a glissé sur le ventre. Mais il est resté à l’écart. Il a dû se dire que c’était trop tard pour la parade, que la femelle était occupée et qu’elle verrait pas que lui aussi avait de belles plumes bien luisantes. Et c’est vrai que les deux autres étaient bien occupés 🙂

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Ils ont continué comme ça un long moment. Bonome a arrêté de fotoer. Il assistait au spectacle avec les yeux qui souriaient. J’aime bien le voir comme ça. Léo, lui, était stupéfait. Il bougeait plus. Il s’est même arrêté de rholalaer… C’était trop pour lui 🙂 Il aime beaucoup les zoisos mon Léo. Bonome a eu raison de lui dire que je suis content qu’il nous ait rejoints. Merci de me l’avoir confié Princesse. C’est un beau cadeau. On est bien tous les trois. Mais j’aimerais bien que tu te joignes à nous un jour…

Bon, revenons, à nos grébous. En fait, on a rien compris du tout à ce qu’ils faisaient 🙂 On a fait des recherches et rien ne correspond. La parade ressemble pas vraiment à ce qu’on a observé. On a rien trouvé sur l’accouplement : ni foto, ni texte… Monsieur Internet, quand on lui demande grébou, il répond souvent grébu… Il est pas ornithologue monsieur Internet. On a pas pensé à parler de ça avec le gentil spécialiste en zoisos de Charentmaritimie. Bonome est tout timide avec les spécialistes. Je me moque de lui après 🙂 Il répond toujours que, en présence d’un spécialiste, il se rend pleinement compte de l’étendue de son ignorance. Lui, ignorant… Il m’énerve des fois… Mais il est comme ça mon bonome.

Même si on a pas tout compris, et que nos hypothèses sont fausses, on a vu beaucoup de beauté aujourd’hui. Léo va rêver de zoisos, c’est sûr 🙂 et il va bien dormir. Bonome est tout fatigué d’avoir beaucoup marché. Et son épaule va mieux. Lui aussi va bien dormir même si il peut pas encore bouger la nuit sans se faire mal. Alors moi aussi, je vais bien dormir. Et on sera bien tous les trois, dans sa cabane en rondins au fond des bois…

Je t’embrasse Princesse.

Continuer la promenade

87.1 – Retour au Royaume des Grèbes

Lundi 18 Avril, An III

Max : « Bonome, il fait beau aujourd’hui 🙂 »

Léo : « Et tu as plus ton attelle. »

Max : « Le docteur a dit que tu étais réparé 🙂 »

Léo : « Et lors de notre dernière inspection, on a vu de belles scènes au Royaume des Grèbes. »

Max : « On pourrait y retourner. »

Léo : « Pour prendre des nouvelles des zoisos. »

Max : « Parce que si ils nous voient pas, ils vont s’inquiéter. »

Léo : « Ils vont croire que tu es encore tout cassé. »

Max : « Tu voudrais pas que les zoisos s’inquiètent quand même ! »

Léo : « Parce qu’un zoiso stressé peut pas faire des œufs. »

Max : « C’est prouvé scientifiquement. »

Léo : « Tu imagines la catastrophe pour le Royaume ? »

Max : « Des zoisos tout stressés… »

Léo : « Tout amaigris… »

Max : « Plus d’œuf 🙁 »

Léo : « Donc plus de petits… »

Max : « Et plus de zoisos… »

Le chevalier : « C’est tout ? »

Max : « Comment ça c’est tout ? »

Le chevalier : « Vous n’avez pas d’autres arguments ? »

Max : « Parce que la disparition de tous les zoisos du Royaume des Grèbes, c’est pas suffisant pour toi ? »

Léo : « A cause de toi en plus ! »

Max : « Qu’est ce qu’il te faut de plus ? »

Le chevalier : « La vérité 🙂 »

Max : « On s’ennuie dans la cabane. »

Léo : « On a envie d’aller aux zoisos. »

Max : « Ils nous manquent les zoisos. »

Léo : « Et on voudrait voir Martin. »

Max : « Et les grébus. »

Léo : « Grébou aussi. »

Max : « On veut aller aux zoisos ! »

Le chevalier : « D’accord. Enfilez vos sacados et allons-y 🙂 »

Léo : « Chouette alors ! »

Max : « Merci bonome 🙂 »

Au Royaume des Grèbes…

Max : « Tu crois qu’on va avoir de belles surprises ? »

Le chevalier : « Max, tu sais bien qu’on ne peut pas prévoir. Et puis, si on savait, ce ne serait plus des surprises. »

Max : « Le vent t’a pas donné des indices ? »

Le chevalier : « Non Max. Et je ne lui demanderai jamais de m’en donner. C’est notre ami le vent. Et je ne veux pas l’importuner pour des bêtises ! »

Max : « C’est pas pour des bêtises ! C’est pour savoir où sont les zoisos 🙁 »

Le chevalier : « Nous verrons bien. Et si, par malchance, nous n’en voyons pas, nous aurons au moins eu la chance de nous promener dans la nature. »

Max : « Oui bonome. Tu as raison bonome. Te fâche pas bonome. »

Le chevalier : « Je ne suis pas fâché mon petitours 🙂 »

Léo : « Il y a des foulques. »

Max : « Il y a toujours des foulques ! Partout il y a des foulques… »

Léo : « Celle-la ploufe pour se nourrir. Elle va chercher des végétos dans l’eau. »

Max : « Bonome, tu peux fotoer ? Comme ça, on pourra expliquer à Princesse ? »

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Le chevalier : « Que veux-tu expliquer Maxou ? »

Max : « Ben, déjà, que les foulques sont phytophages : elles mangent des végétos. Enfin, quand elles mangent pas du poisson. Et pour trouver des végétos, des fois, elles doivent ploufer. Et c’est rigolo ! »

Le chevalier : « Pourquoi rigolo ? »

Max : « Bonome, tu sais bien… Elles remontent comme des bouchons et, des fois, elle remontent les fesses les premières. C’est rigolo 🙂 »

Léo (se tournant vers le chevalier) : « Un rien l’amuse 🙂 »

Max : « Ben oui. Et alors ? »

Léo : « Oh ! Il y a une petite foulque ! »

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Max : « Les petits les plus moches du monde ! Quand Dieu a créé les zanimos, il a décidé que les petits des zanimos seraient mignons et que tout le monde serait attendri en les voyant. Sauf pour les foulques. Pour les foulques, il a dit : ‘Vous, les petites foulques, vous serez très moches et tout le monde se moquera de vous. C’est très injuste, c’est vrai, mais qu’est ce qu’on va rigoler :)’ Et les foulques furent 🙂 »

Léo : « Tu es sûr Maxou ? »

Max : « Ben oui ! Non mais tu les as vus ces petits ? Pas de plumes sur la tête, le crâne rouge, un collier de plumes toutes fines et jaunes autour du cou, des moignons d’ailes avec encore des plumes jaunes… Et des pattes gigantesques ! On dirait qu’elles viennent au monde avec leurs pattes d’adulte ! Comme si un bébé zom chaussait du 42 dès la naissance ! Mon Léo, les bébés foulques sont la preuve absolue que Dieu a le sens de l’humour 🙂 »

Léo (se tournant vers le chevalier) : « Que puis-je répondre à ça ? »

Le chevalier : « Rien mon petit Léo 🙂 Mais j’aime beaucoup l’image du petit zom qui chausse du 42 ! »

Léo : « 😀 »

Max : « Bon, ici il y a que des foulques. On va ailleurs. Allez ! »

Léo : « Il y a un grébou ! »

Max : « Il a attrapé quelque chose grébou ! C’est un bon pécheur. Mais on doit le laisser manger. »

87.1 06 Grébou

Léo : « Max, serais-tu impatient d’arriver à l’observatoire de Martin ? »

Max : « Oui 🙂 Quelque chose me dit qu’il va venir aujourd’hui. »

Le chevalier : « Tu risques d’être déçu Maxou. »

Max : « Il est pas venu la dernière fois, parce qu’on l’avait négligé. Mais là, il va venir. On doit lui manquer. Ça fait longtemps qu’on s’est pas vus. Et puis, je voudrais lui donner des nouvelles des Martins de Bretagne. Bonome ! Tu as vu le chemin ? »

Le chevalier : « oui 🙂 »

87.1 07 Le chemin Max : « Tu vois que nos rapports servent à quelque chose ! On avait écrit à Princesse pour que les gardes entretiennent mieux les chemins parce qu’ils étaient tout boueux et très dangereux et hop ! Les chemins sont empierrés ! »

Le chevalier : « 🙂 »

Léo : « Nous voilà à l’observatoire ! »

Max : « Des bernaches du Canada ! Elles vont se poser ! Fotoe-les bonome ! »

87.1 08 Bernaches du Canada 87.1 09 Bernaches du Canada

Max : « Montre s’il te plaît ! … Zutalor ! Tu as pas eu toute la scène ! »

Léo : « Elles sont belles quand même tes fotos chevalier 🙂 »

Max : « Regardez ! Elles se chamaillent ! Elles sont très agitées en ce moment les bernaches du Canada ! Tu crois qu’on devrait les gronder ? »

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Le chevalier : « Max, je t’ai expliqué que les zanimos sont tous un peu agités au printemps. »

Léo : « A cause de la saison des amours. Ils doivent trouver des partenaires et les mâles font un peu la bagarre pour les femelles. »

Max : « Ils pourraient pas trouver des partenaires calmement ? Sans bagarre ? »

Léo : « Ils montrent leur force ! »

Max : « Pour quoi faire ? »

Le chevalier : « Pour montrer qu’ils sont aptes à défendre les petits contre d’éventuels prédateurs Maxou. »

Max : « Moi, j’aime pas les prédateurs. »

Le chevalier : « Ce n’est pas vrai ! Martin est un prédateur pour les poissons. Les grébus aussi ! Beaucoup d’oiseaux sont des prédateurs. »

Max : « Et ben j’aime pas les prédateurs des zoisos ! »

Le chevalier : « Ils sont pourtant nécessaires, tu sais bien. »

Max : « Peut-être… Bon, Martin va pas venir tout de suite. C’est pas la bonne heure. On reviendra plus tard. »

Léo : « Ce qui veut dire : Allez, on avance ! »

Max : « Qu’est ce que tu as vu bonome ? »

Le chevalier : « Un insecte ! »

Max : « Chouette ! On va faire l’insectologie 🙂 Tu le connais ? »

87.1 12 Un insecte

Le chevalier : « Je l’ai déjà observé, au printemps dernier. »

Max : « C’est qui cet insecte ? »

Le chevalier : « Tu sais que je ne suis pas entomologiste Maxou. »

Max : « Toi, tu as peur des dire une erreur 🙂 »

Léo : « Fais ton hypothèse chevalier 🙂 »

Le chevalier : « D’après la disposition des ailes, l’allure des nervures… je dirais que c’est un sialis, sialis lutaria. »

Max : « C’est quoi comme insecte ? C’est pas un Diptère ! »

Le chevalier : « Un mégaloptère. »

Léo : « Ça veut dire quoi mégalo ? »

Le chevalier : « Grand. Il a de grandes ailes 🙂 Les sialis sont des insectes printaniers. Ils volent mal et on les observe souvent sur la végétation sur la rive de cours d’eau ou d’étang. Les femelles pondent sur des végétaux aquatiques mais émergés. Après l’éclosion, la larve se laisse tomber dans l’eau où elle se développe. La durée totale du développement est d’environ deux ans. »

Max : « Deux ans ! Entre la ponte et l’adulte ! »

Le chevalier : « Et oui 🙂 Et la vie adulte ne dure que quelques mois. Le temps de se reproduire. »

Léo : « C’est bizarre quand même les insectes. Ils passent leur vie sous forme de larve et deviennent adultes juste pour se reproduire. »

Le chevalier : « Pas tous Léo. Mais c’est vrai pour de nombreuses espèces. »

Max : « Merci bonome. Mésange charbonnière ! »

Léo : « Parus major, Paridés ! Je marque un point ! »

Max : « Mais c’est pas juste ! C’est moi qui l’ai vu le premier ! »

87.1 13 Mesange charbonnière

Léo : « Max, c’est toi qui a fixé les règles. Il faut dire le nom en scientifique sinon, ça compte pas ! »

Max : « Je peux changer les règles alors ! Et dire que c’est moi qui gagne 🙂 »

Le chevalier : « Non Maxou. On ne change pas les règles. »

Max : « C’est un mâle ? On voit le noir sous le ventre. »

Le chevalier : « Je crois bien, oui. »

Max : « Tu as pensé à mettre des graines dans la mangeoire avant de partir ? »

Le chevalier : « Maxou, il va falloir arrêter de nourrir nos oiseaux. Ils faut qu’ils se débrouillent seuls maintenant. »

Max : « Mais et les petits ! Ils sont petits encore ! »

Le chevalier : « Justement ! C’est maintenant qu’ils doivent apprendre à se nourrir seuls. »

Max : « Mais si on les nourrit plus, ils vont plus venir et on les verra plus 🙁 Comment on saura si ils vont bien ? »

Le chevalier : « Tu sais Maxou, il faut bien qu’ils s’en aillent. Nous les reverrons cet hiver. »

Max : « On va ré-ouvrir les restaurants ? »

Le chevalier : « Oui, promis. »

Max : « Quand ça ? »

Le chevalier : « Novembre. Un peu avant si l’automne est froid. »

Max : « D’accord. Et on ferme à la fin de cette semaine, comme ça, j’ai le temps de leur dire au-revoir à tous. Et de leur souhaiter un bon été. Tiens ! Un ragondin. »

87.1 14 Un ragondin 87.1 15 Un ragondin

Léo : « Vous pouvez me rappeler son nom en scientifique ? »

Max : « Tu le connais pas ? Myocastor coypus, Myocastoridés. Il a été introduit par les zoms et maintenant il y en a partout. »

Le chevalier : « Ce qui n’est pas forcément une bonne chose… »

Max : « Pourquoi ? Il font du mal à personne les ragondins. »

Le chevalier : « En creusant leur terrier, ils déstabilisent les berges des cours d’eau ou des étangs. Et les berges ont tendance à s’effondrer. »

Max : « Et alors ? Les zoms ont juste à travailler un peu pour tout remettre en place ! Ils peuvent bien faire ça les zoms ! En plus, normalement, les ragondins sont phytophages. Ils mangent les jeunes poussent des végétos qui se développent sur les berges. Ils nettoient donc les berges. »

Léo : « Pourquoi tu dis normalement ? »

Max : « Parce qu’un jour, on en a vu un qui se régalait en mangeant un Mollusque Bivalve qui devait être un Anodonte des cygnes. Et un Anodonte des cygnes, c’est pas vraiment un végéto… »

Léo : « Mais pourtant, quand on a étudié le crâne de ragondin, on a bien vu qu’il avait une denture de phytophage ! »

Max : « Eh oui ! Et les foulques mangent pas de poisson ! Et pourtant… »

Le chevalier : « Vous savez mes petizours, les catégories que nous utilisons sont surtout des constructions humaines qui ont pour but de mettre de l’ordre dans la nature afin de pouvoir mieux la comprendre. »

Max : « Euh… Tu expliques s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Comment dire… Phytophage, zoophage… Ce sont des groupes qui ont été créés par les scientifiques quand ils ont décidé d’étudier l’alimentation des animaux. Vous savez bien que ces groupes sont eux-mêmes divisés en sous groupes. »

Max : « Moi ! Moi ! Je sais ! »

Le chevalier : « Nous t’écoutons Maxou 🙂 »

Max : « Par exemple, les zoophages peuvent être subdivisés en insectivores, piscivores… »

Le chevalier : « Exact. Et je vous ai souvent parlé d’oiseaux insectivores. Pourtant, aucun ne l’est strictement. »

Max : « D’accord. »

Léo : « Tu as un autre exemple de catégorie créée par les zoms ? »

Le chevalier : « oui, bien sûr. L’espèce. »

Max : « Une espèce ! Mais c’est pas créé par les zoms ! On en voit plein des espèces ! Elles sont bien réelles ! »

Le chevalier : « Pas tant que ça 🙂 »

Max : « Bon, d’accord, affine l’espèce… »

Le chevalier : « Pouvez-vous me rappeler la définition ? »

Léo : « C’est à mon tour ! Une espèce est un groupe d’individus qui se ressemblent et qui peuvent avoir une descendance féconde. »

Le chevalier : « Bien Léo. Pourtant, il arrive que des individus d’espèces différentes aient une descendance. »

Max : « Ben oui, mais ce sont des hybrides. Ils auront pas des bébés. La descendance n’est pas féconde et la définition n’est pas contredite. »

Le chevalier : « Sauf quand les hybrides sont féconds 🙂 »

Max : « Bonome, pourquoi tu nous apprends des choses pour nous dire le contraire après ? Tu as dit qu’un hybride est un individu stérile obtenu par croisement entre deux espèces. »

Le chevalier : « Max, si nous ne définissons pas espèce, comment pouvons nous appréhender la nature ? Sans cette catégorie, nul raisonnement n’est possible. Nous n’avons que des individus face à nous. Mais la nature s’en fiche de nos catégories. »

Léo : « Je comprends. Mais tu peux donner des exemples d’hybrides fertiles s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Si tu veux Léo. J’en donnerai un tiré du règne végétal et un autre, un peu particulier, tiré du règne animal. »

Max : « D’accord. Un végéto et un zanimo. On t’écoute bonome 🙂 »

Léo (se penchant vers Max) : « J’aime bien quand il affine 🙂 »

Le chevalier : « Commençons par le règne végétal. Connaissez-vous les platanes ? »

Max : « On en a déjà vu mais on les as jamais étudiés. »

Le chevalier : « Il en existe plusieurs ‘espèces’. Le premier connu est le platane oriental, Platanus orientalis, Platanacées. Il vit de la Méditerranée orientale à l’Himalaya. Ses feuilles sont découpées en 5 ou 7 lobes. Son écorce se décolle par grandes plaques et ses fruits, plutôt petits, sont regroupés en sphères qui pendent par groupes de 3 à 6. On peut les observer tout l’hiver, même après la chute des feuilles. »

Max : « D’accord pour le platane oriental. Un autre maintenant. »

Le chevalier : « 🙂 En Amérique on trouve le platane occidental, Platanus occidentalis. Ses feuilles n’ont que trois lobes, l’écorce se détache par plaques allongées et les boules de fruits sont solitaires. »

Léo : « Ils vivent pas du tout aux mêmes endroits. Ils peuvent donc pas se rencontrer. »

Le chevalier : « Bonne remarque Léo, mais tu oublies les humains. Les romains ont introduit le platane orientale dans presque tout leur empire, notamment en France. »

Max : « Et le platane occidental ? Il a traversé l’Atlantique à la nage ? Il a pris le bateau ? Il est peut-être venu avec Samuel Champlain quand il est revenu d’avoir fondé Québec. Il s’est dit : ‘Tiens, si j’accompagnais ce cher Samuel. Il va s’ennuyer sur son bateau. Et comme ça je pourrais coloniser l’Europe. »

Le chevalier : « Je ne connais pas son histoire mais je ne pense pas qu’il ait pris le bateau de Champlain 🙂  Ce que je sais c’est que les deux espèces se sont retrouvées côte à côte, dans les jardins d’Oxford, au 17ème siècle. Et il en est sorti un nouveau platane appelé Platanus hybrida. »

Max : « Et il peut se reproduire ? »

Le chevalier : « Eh oui ! La plupart des platanes présents dans les villes ou le long des routes sont des platanes hybrides. »

Léo : « Mais alors, les deux espèces de départ sont pas des espèces ! Ce sont des variantes dans la même espèce. »

Le chevalier : « Peut-être… Mais tu sais mon Léo, ils s’en fichent les platanes, de nos définitions 🙂 »

Max : « Bon, d’accord, il y a des hybrides féconds chez les végétos. Parce que je suppose que tu pourrais multiplier les exemples. Mais chez les zanimos ? »

Le chevalier : « Nous allons nous intéresser aux grenouilles. »

Max : « On en voit souvent. Mais tu donnes pas les noms d’espèces. Tu connais rien aux grenouilles. Tu dis juste que c’est une grenouille verte. »

Le chevalier : « C’est vrai, et tu vas comprendre pourquoi 🙂 La grenouille verte est appelée Rana esculenta ou Pelophylax kl. esculentus et pourtant cette espèce n’existe pas ! »

Max : « Pfff… »

Le chevalier : « Il existe deux autres espèces… »

Max : « Et tu vas dire après qu’elles n’existent pas non plus ! »

Le chevalier : « Si, celles-là existent bel et bien 🙂 »

Léo : « C’est quoi ces deux espèces ? »

Le chevalier : « La grenouille rieuse et la grenouille de Lessona. »

Léo : « Tu peux donner les noms en scientifique s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Pelophylax ridibundus et Pelophylax lessonidae. Ce sont des Ranidés. »

Léo : « Et alors ? Qu’est ce qui se passe avec toutes ces grenouilles ? »

Le chevalier : « Il se trouve que les mâles Lessona s’accouplent parfois avec les femelles rieuses. »

Max : « Beurk ! C’est de la zoophilie ! »

Le chevalier : « 🙂 Et il en résulte un hybride fertile appelé grenouille verte. »

Léo : « Pelophylax kl. esculentus ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. »

Max : « Et elle peut se reproduire ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Léo : « Mais avec qui ? »

Le chevalier : « Entre Pelophylax kl. esculentus. Et peut-être avec Pelophylax lessonae. »

Léo : « Et… »

Le chevalier : « Et le patrimoine génétique de la grenouille rieuse est totalement éliminé lors de la reproduction. »

Max : « Ce qui veut dire ? »

Le chevalier : « Que les petits sont des Pelophylax lessonae. »

Max : « C’est compliqué tout ça. »

Le chevalier : « Pas très simple, en effet 🙂 Je m’y perds un peu. Il me semble que ces phénomènes d’hybridations n’ont été découverts que dans les années 1970. »

Léo : « En tout cas, ça montre bien que le mot espèce a pas beaucoup d’importance pour toutes ces grenouilles 🙂 »

Max : « Et je comprends mieux pourquoi tu connais rien aux grenouilles ! Elles sont tout mélangées ! »

Le chevalier : « Pas d’autres questions ? »

Léo : « Si ! »

Le chevalier : « Je t’écoute Léo. »

Léo : « Dans Pelophylax kl. esculentus, il veut dire quoi le kl. ? »

Max : « C’est vrai ça ! On a jamais vu de kl. »

Le chevalier : « Klepton. Il indique que c’est une espèce hybride. »

Max : « Une espèce hybride ! C’est bizarre. Ça devrait même pas exister. »

Le chevalier : « Cela montre bien que nos concepts ne sont pas toujours opérants. Mais ils sont bien pratiques. »

Léo : « C’était très intéressant 🙂 »

Max : « Mais un peu déroutant quand même. On apprend des choses qui sont même pas vraies mais qui sont importantes quand même. »

Le chevalier : « Eh oui Maxou. Mais pour raisonner il faut bien mettre des étiquettes, ranger dans des boites… tout en sachant que ces étiquettes ne couvrent pas toute la réalité. Vous, par exemple, vous êtes des petizours naturalistes. »

Max : « Ben oui. On étudie la nature et on a des sacados 🙂 »

Le chevalier : « Mais vous n’êtes pas que ça. »

Léo : « On est aussi des juvéniles. »

Max : « On aime bien chahuter et se chamailler 🙂 »

Le chevalier : « Et vous êtes d’adorables petizours toujours prêts à enlever mes chaussettes 🙂 »

Max : « On le fera plus. »

Léo : « Tu es plus tout cassé 🙂 »

Max : « Je comprends bien ce que tu veux dire. Sans étiquette, même inexactes, pas de raisonnement possible. Bon, on reprend l’inspection ? »

Léo : « Il y a grébu qui passe… »

87.1 16 Grébu 87.1 17 Grébu

Max : « On dirait qu’il se dit : ‘Tiens, vous êtes là ! On ne vous a pas beaucoup vus ces derniers temps.‘ »

Léo : « Tu sais grébu, on vous oubliait pas. Mais le chevalier était tout cassé. »

Max : « On pouvait pas venir vous voir. »

Léo : « Il faut pas nous en vouloir. »

Max : « Bonome, il y a des fuligules. »

87.1 19 Fuligules morillons 87.1 20 Fuligules morillons

Léo : « Aythya fuligula, Anatidés. Deux à zéro ! »

Max : « Pfff… J’aime pas perdre ! »

Léo : « Ça, on l’avait remarqué 🙂 Tu as encore toutes tes chances Maxou. Parce qu’il me semble qu’on va rester un moment ! N’est ce pas chevalier ? »

Le chevalier : « Oui, je crois bien. Je n’ai pas envie de rentrer. Je revis dans la nature. »

Max : « Et puis tu es guéri 🙂 »

Le chevalier : « Tu sais bien que non Maxou. La fracture s’est réduite. Mon épaule va bien mais il va falloir des mois pour guérir. J’espère que ce sera fait pour Septembre. »

Léo : « Pas avant ? »

Le chevalier : « Peut-être… Si je suis sage et que j’ai de la chance. Une guérison totale peut prendre jusqu’à un an. »

Max : « Pas toi bonome. Tu vas pas prendre un an toi. »

Le chevalier : « Nous verrons bien. Pour le moment, je n’ai pas à me plaindre. Profitons de cette belle journée. »

Léo : « Vous entendez ? »

Max : « C’est un zoiso qui chante 🙂 »

Léo : « C’est pas un zoiso. C’est un accenteur mouchet. Prunella modularis, Prunellidés. Il doit pas être loin. On va le chercher ? »

Max : « Là ! Prunella modularis, Prunellidés. Un point pour moi ! »

87.1 22 Accenteur mouchet 87.1 23 Accenteur mouchet
87.1 24 Accenteur mouchet 87.1 25 Accenteur mouchet

Léo : « Il est beau ce zoiso. »

Max : « Tu dis toujours il est beau ce zoiso. »

Léo : « Toi aussi Maxou 🙂 »

Max : « De moins en moins… Tu m’en laisses pas le temps 🙂 »

Léo : « Tu connais des histoires sur l’accenteur mouchet ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 Une, mais elle est pas très ragoutante. J’ai peur de vous choquer. »

Max : « Raconte bonome 🙂 »

Le chevalier : « Il faut savoir qu’il y a plus de mâles que de femelles. »

Max : « Comment ça se fait ? »

Le chevalier : « Aucune idée 🙂 »

Léo : « Il doit y avoir des bagarres alors à la saison des amours. »

Le chevalier : « Pas tant que ça. Ils ont trouvé une solution pour limiter les conflits. Le couple accepte un mâle secondaire sur son territoire… »

Max : « Ils vivent à trois ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 La femelle y trouve son avantage. Elle, et ses œufs, sont protégés par deux mâles. Les petits seront nourris pas trois adultes… »

Max : «Et c’est qui le papa ? »

Le chevalier : « Le premier mâle. Mais la femelle ‘récompense’ le mâle secondaire par quelques accouplements discrets, dans les fourrés. »

Max : « Mais comment on sait qui est le papa alors ? »

Le chevalier : « La parade est un peu particulière… La femelle montre son cloaque au mâle avant l’accouplement. »

Max : « Beurk ! »

Le chevalier : « Et le mâle le picote du bec 🙂 »

Léo : « Pourquoi ? »

Le chevalier : « Cela provoque des contractions qui éjectent les spermatozoïdes d’un potentiel précédent accouplement. Et la parade n’a lieu qu’avec le mâle principal. »

Max : « Ils sont bizarres les accenteurs mouchets. Je sais pas si je les trouve toujours aussi beaux. »

Léo : « Max, c’est comme ça la nature. Ce comportement est normal chez les accenteurs. Il faut pas regarder ça avec nos règles à nous. Sinon, on comprend rien. »

Max : « Je sais bien Léo. Mais je mets plus de temps que toi. On retourne à l’observatoire de Martin ? »

Léo : « Tu veux pas faire tout le tour ? »

Max : « Non, là-bas, on verra rien. Et je veux pas louper Martin. Parce que si on le loupe aujourd’hui, il nous en voudra. Alors on retourne le voir. Et on attend qu’il vienne. »

Léo : « On s’arrête quand même pour regarder les zoiso ? »

Max : « Ben oui. On va pas les vexer quand même. Et puis je les aime bien, moi, les autres zoisos. »

Léo : « Alors on peut dire bonjour au héron cendré ? »

Max : « Ardea cinerea, Ardéidés ! Deux partout ! »

87.1 26 Héron cendré 87.1 27 Héron cendré

Léo : « Zutalor ! Il s’en va ! »

Max : « C’est pour que bonome le fotoe au décollage 🙂 Tu as réussi ? »

Le chevalier : « Je me suis laissé surprendre 🙁 »

Max : « Tu en as réussi une quand même. »

Léo : « Il y a pas d’autres zoisos 🙁 »

Max : « Ben non. Ils sont au Royaume Secret 🙂 »

Léo : « J’ai fait quelques recherches et je n’ai rien trouvé sur ce Royaume. Tu es sûr qu’il existe ? »

Max : « C’est obligatoire ! Sinon, ils iraient où les zoisos quand on les voit pas ? Ils doivent bien être quelque part ! La meilleure hypothèse est qu’il existe un Royaume Secret. »

Léo : « C’est pas très scientifique comme raisonnement… »

Le chevalier : « Erithacus rubecula, Muscicapidés ! »

Max : « Naaan ! Tu joues pas ! »

Léo : « Il est là ! »

87.1 28 Rougegorge familier 87.1 29 Rougegorge familier

Max : « Lui aussi s’envole ! Tu t’es encore laissé surprendre ? »

Le chevalier : « Oui, et mon appareil aussi 🙂 La foto est floue. »

Léo : « J’ai envie de faire une pause. On arrête pas de marcher. Je voudrais m’asseoir et regarder la beauté. Même si il y a pas de zoisos. »

Le chevalier : « D’accord Léo. »

87.1 30 Les petizours 87.1 31 Les petizours

Le chevalier : « Vous enlevez vos sacados ? »

Max : « Ouiiii 🙂 On va se reposer au soleil 🙂 »

87.1 32 Les petizours

Le chevalier : « Vous vous faites bronzer ? »

Max : « Non, on écoute la nature 🙂 »

Léo : « Mais le vent est pas là 🙁 »

Max : « Il fait peut-être une grosse tempête à l’Ordovicien 🙂 »

Léo : « Ou il raconte des histoires à tante Yvonne 🙂 »

Max : « Ils doivent bien s’amuser tous les deux 🙂 »

Léo : « J’espère qu’elle va bien. »

Max : « Oui mon Léo. Elle va bien. T’inquiète pas. »

Léo : « On va voir Martin ? »

Le chevalier : « Fin de la pause ? »

Max : « Ben oui, on va pas pauser toute la journée quand même. »

Léo : « On est là pour inspecter. »

Max : « Au boulot bonome ! »

Léo : « Il s’y est déjà remis ! »

Max : « Qu’est ce que tu fotoes ? »

Léo : « Une chenille volante ! »

Max : « Pas facile à fotoer. »

87.1 33 Une chenille

Léo : « Pourquoi elle fait ça ? »

Le chevalier : « Pour se déplacer. »

Max : « Elle joue à Tarzan ? »

Le chevalier : « 🙂 Non, mais le vent peut la transporter grâce au fil. Certaines petites araignées utilisent également se mode de déplacement. »

Max : « Il y a plein de zanimos volants alors ! »

Le chevalier : « Oui, ce qui fait le régal des hirondelles par exemple. »

Léo : « Oh ! Un couple de cygnes tuberculés 🙂 »

87.1 34 Un couple de cygnes 87.1 35 Un couple de cygnes
87.1 36 Un couple de cygnes 87.1 37 Un couple de cygnes

Max : « Ils ont l’air très amoureux. »

Léo : « C’est très romantique. »

Max : « Ils font pas de parade bizarre, eux ! Et raconte pas d’histoires étranges sur les cygnes s’il te plaît ! »

Le chevalier : « Je n’en connais pas 🙂 »

Max : « Tant mieux. Un peu de douceur dans ce monde de brutes… »

Léo : « De la tendresse… »

Le chevalier : « Vous m’étonnez 🙂 »

Max : « Parce que tu nous prends pour des sauvages… »

Léo : « …incapable d’apprécier la douceur qui se dégage de ces images… »

Max : « … des rustres sans cœur… »

Léo : « … des barbares sanguinaires… »

Le chevalier : « 😀 »

87.1 38 Grébu Grébu : « Tiens, vous êtes encore là ! Vous passez la journée parmi nous ? »

Léo : « Oui grébu 🙂 On a pas envie de rentrer. »

Max : « On profite de votre environnement. »

Léo : « Mais on se fait discrets. »

Max : « On veut pas vous déranger. »

Le chevalier : « Vous parlez à grébu ? »

Max : « Bonome, je te rappelle que tu parles aux zanimos. Et en zomien en plus. »

Léo : « Tu dis toujours merci au zanimo que tu as fotoé. »

Max : « Alors tu dis rien quand on répond à grébu s’il te plaît. »

Léo : « C’est quoi ce bruit ? »

Max : « On dirait un cygne qui ahétang. »

Léo : « Qui ahétang ? »

Max : « Ben oui, quand on se pose sur terre on dit atterrissage. Et quand on se pose sur un étang, c’est un ahétanhissage. C’est logique. »

Léo : « En quelle langue ? »

Max : « Ben, en petitoursien. »

Léo : « En petitoursien du nord alors. Parce que j’ai jamais entendu ce mot en petitursie du sud. »

Max : « Bonome, tu as fotoé ? Parce qu’on parlait et … »

Le chevalier : « Vous avez raté le cygne qui se posait sur l’eau 🙂 Tenez, regardez… »

 87.1 40 Un cygne  87.1 41 Un cygne
 87.1 42 Un cygne  87.1 43 Un cygne

Max : « Bien joué bonome ! »

Léo : « Max, tu sais à quoi je pense ? »

Max : « Ouiiii 🙂 Au cygne qui viendrait chercher des graines dans la mangeoire ! Poum le cygne ! »

Léo : « Sylvia atricapilla, Sylviidés ! »

87.1 44 Fauvette à tête noire

Max : « Pfff… Ça fait quoi le score ? »

Léo : « Je sais plus. Moi j’ai trois. »

Max : « Moi deux, et bonome un. J’ai encore mes chances 🙂 »

Léo : « C’est encore un mâle. Il y a que des mâles ? »

Le chevalier : « Non. Nous n’avons vu que deux individus. Nous verrons peut être des femelles plus tard. »

Max : « Chut ! On arrive à l’observatoire, plus de bruit. »

Le chevalier : « Installez-vous confortablement 🙂 »

87.1 104 Les petizours
87.1 107 Max 87.1 108 Léo

Quelques minutes plus tard…

87.1 45 Martin 87.1 46 Martin

Max : « Bonjour Martin 🙂 C’est gentil d’être venu. J’étais inquiet pour toi à cause de toute la pluie. Mais je vois que tu vas bien. Tu connais déjà Léo ? Ben oui. On est venus te voir 🙂 »

Léo : « Il s’en va déjà 🙁 »

Max : « Bonome ! Le cygne ! »

87.1 47 Un cygne 87.1 48 Un cygne 87.1 49 Un cygne

Léo : « Poum le cygne ! »

Max : « Tu crois qu’il passerait par la fenêtre de la chambre ? »

Léo : « Non, il est trop large. »

Max : « Il abonomirait tout cassé alors 🙂 »

Léo : « Abonomirait ? »

Max : « Atterrir sur bonome 🙂 »

Léo : « Le chevalier aussi serait tout cassé alors 🙂 »

Max : « On trouverait un gros tas bizarre… »

Léo : « … avec des plumes… »

Max : « … des morceaux d’ailes… »

Léo : « … des morceaux de bonome… »

Max : « … des bouts de fenêtre… »

Léo : « LES GRÉBUS ! REGARDEZ LES GRÉBUS ! RHOLALAAAAAA ! »

87.1 50 Parade de grébus 87.1 51 Parade de grébus
87.1 52 Parade de grébus 87.1 53 Parade de grébus
87.1 54 Parade de grébus 87.1 55 Parade de grébus
87.1 56 Parade de grébus 87.1 57 Parade de grébus
87.1 58 Parade de grébus 87.1 59 Parade de grébus
87.1 60 Parade de grébus 87.1 61 Parade de grébus

Léo : « Rhooooo ! La parade des grébus ! Encore ! La chance ! »

Max : « Eux non plus font pas une parade bizarre ! Ils sont pas comme les accenteurs ! Et ils font pas un couple à trois… Ils sont normaux ces zoisos. »

Léo : « Qu’est ce que c’était beau ! On a vu deux fois la parade ! La chance ! »

Le chevalier : « Max, vas-tu mettre ces fotos dans ton blog ? »

Max : « Ben oui ! Quand on a la chance d’assister à la parade des grébus on partage ! »

Le chevalier : « Tu n’as pas peur de lasser Princesse ? »

Max : « Tu crois qu’on peut se lasser de la parade des grébus ? »

Le chevalier : « Nous, non 🙂 Mais tu sais, tout le monde n’est pas comme nous. »

Max : « Princesse appréciera, j’en suis sûr. »

Le chevalier : « D’accord mon petitours. Alors tu pourras mettre toutes les fotos que tu veux. »

Max : « Martin est revenu ! Il est là-bas ! »

87.1 62 Martin 87.1 63 Martin

Léo : « Il s’envole ! Il est là-bas maintenant ! »

87.1 64 Martin 87.1 65 Martin

Max : « Martin, viens s’il te plaît. Je voudrais te donner des nouvelles des Martins de Bretagne. Et t’expliquer pourquoi on est pas venus ces derniers temps. Viens Martin s’il te plaît. »

87.1 67 Martin 87.1 66 Martin
87.1 68 Martin 87.1 69 Martin

Max : « Bonjour 🙂 Tu sais, on t’a pas oublié. On est allés en inspection en Bretagne. Pour faire notre mission. Et là-bas, on a vu ta famille. Un beau Martin comme toi. Bonome l’a fotoé en train de pêcher. Il a tout ploufé ses pieds pour pouvoir faire les fotos. Et puis, il est tombé et il s’est tout cassé l’épaule mon pauvre petit bonome. C’est pour ça qu’on est pas venus te voir. »

87.1 70 Martin 87.1 71 Martin

Léo : « Bonjour Martin 🙂 Max était inquiet à cause de la pluie qui t’empêche de pêcher. Il voulait t’apporter des poissons mais on pouvait pas venir. »

Max : « C’est gentil d’être venu nous voir. Tu peux retourner faire des trucs de Martin maintenant. On est rassurés 🙂 »

Léo : « Au revoir Martin. Merci d’être passé nous voir. »

Max : « Vous voyez ! Je savais qu’il viendrait ! C’est notre ami Martin. Il pouvait pas ne pas venir ! »

Le chevalier : « Je suis content pour toi Maxou. »

Max : « Il va bien bonome. J’avais peur tu sais. »

Le chevalier : « Mais tu as vu, il est en pleine santé. »

Max : « Oui 🙂 Mais c’était Martine. »

Léo : « Comment tu sais ? »

Max : « A cause du dimorphisme sexuel. Il est très léger chez les martin-pêcheurs. Il y a que le couleur de la base de la partie inférieure du bec qui change. Orange chez la femelle, noir chez le mâle. Et là, c’était orange. Donc c’était Martine. »

Léo : « Tu crois qu’elle va se trouver un Martin ? »

Max : « J’aimerais bien pour elle. Et ils feraient des œufs… »

Le chevalier : « Vous savez que les martins-pêcheurs peuvent faire jusqu’à six portées par an ? »

Max : « Six portées ? Avec combien de petits ? »

Le chevalier : « En général, trois. »

Léo : « Raconte chevalier 🙂 »

Le chevalier : « Le nid des martins-pêcheurs est une longue galerie, pouvant atteindre un mètre, creusée dans la terre des berges des étangs ou des cours d’eau. »

Max : « Alors il faut une berge verticale et assez haute. »

Léo : « Et c’est Martin qui creuse ? »

Le chevalier : « Oui. »

Léo : « Un mètre de long ! Rholala ! Quel travail ! »

Le chevalier : « C’est vrai. Quand la galerie est creusée, la femelle pond ses œufs et les petits viennent au monde. Les deux parents contribuent également à les nourrir. Si tout va bien, les petits se développent. Alors monsieur Martin, s’en va creuser une autre galerie. Puis madame vient le rejoindre. Ils s’accouplent de nouveau puis elle pond. Elle repart alors s’occuper des autres petits pendant que monsieur prend soin des nouveaux. Dès que les petits de la première portée sont autonomes monsieur creuse une nouvelle galerie… »

Max : « Oulala ! Et ils peuvent faire six portées ! »

Le chevalier : « C’est assez rare mais oui. En général, ils n’en font que deux ou trois… »

Max : « Pourquoi on voit pas plus de Martins alors ? »

Le chevalier : « Je pense qu’ils nichent dans des endroits qui ne nous sont pas accessibles. »

Max : « Martin est venu 🙂 »

Le chevalier : « J’aime te voir heureux comme ça mon petitours. »

Max : « Je suis ému. Content et triste à la fois… »

Léo : « Content qu’il soit venu, triste qu’il soit reparti… »

Max : « Oui 🙂 C’était trop court. »

Le chevalier : « C’est toujours trop court quand on voit un ami. »

Max : « Autrefois tu passais des heures avec Princesse. C’était toujours trop court aussi ? »

Léo : « Rholala ! RHOLALA ! RHOOOLAAALAAA… »

Max : « Léo a perdu sa mâchoire 🙂 … LES GRÉBUS ! »

87.1 72 Parade de grébus 87.1 73 Parade de grébus
87.1 74 Parade de grébus 87.1 75 Parade de grébus

Max : « Quelle journée ! »

Léo : « Quelle chance on a ! »

Max : « Oh ça oui ! »

Léo : « Ça c’est de l’inspection ! »

Max : « Et que des bonnes nouvelles ! Qu’est ce que tu regardes ? »

Le chevalier : « Observez bien, là-bas, dans les phragmites… »

87.1 76 Fauvette à tête noire femelle 87.1 77 Fauvette à tête noire femelle

Max : « Une fauvette à tête noire ! »

Léo : « Elle a la tête marron ! »

Max : « C’est une femelle ! On a vu une femelle ! »

Léo : « Chevalier, on peut rester encore ? S’il te plaît ? »

Max : « Oh oui bonome ! »

Le chevalier : « Je n’avais pas prévu de rentrer maintenant. Mais on fait une pause. J’ai faim. »

Max : « Tu as pris ton manger ? »

Le chevalier : « Un repas frugal 🙂 »

Max : « Et nous on te regarde déjeuner… »

Le chevalier : « Tu as faim ? »

Max : « Pas besoin d’avoir faim pour le chocolat. Mais tu en as pas 🙁 Tant pis 🙁 »

Le chevalier : « Tu crois vraiment que je n’ai pas pensé à vous ? Que je vais manger seul dans mon coin ? »

Max : « Tu as du chocolat ? C’est vrai ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 Installez-vous sur le banc. Bon appétit mes petizours 🙂 »

Max : « Miam le chocolat 🙂 »

Léo : « Merci chevalier 🙂 »

Max : « C’était bon 🙂 Bien mangé bonome ? »

Le chevalier : « Très bien, merci. Inutile de vous poser la question au vu de vos mines réjouies 🙂 »

Léo : « C’est bon le chocolat 🙂 »

Max : « On y retourne ? Ah ben non. Tu t’es pas caféiné… Je te sers ? »

Le chevalier : « Non merci. Ma gourde est bien trop lourde pour toi 🙂 »

Max : « Léo, connais tu quelqu’un d’autre qui se promène avec une gourde de café ? »

Léo : « Deux ! Il en a pris deux aujourd’hui ! Non, il y a que notre bonome 🙂 »

Max : « On est tombés sur le seul caféinomane du Pays des Zoisos ! »

Léo : « Glou glou glou 🙂 »

Max : « Allez, cette fois, on y va ! »

Léo : « Non ! Ahétanhissage de bernaches en vu ! »

87.1 78 Bernache du Canada 87.1 79 Bernache du Canada

Max : « Elle est sage celle-là. Pas de chamaillerie en vue. On peut changer d’observatoire… »

87.1 80 Etourneau sansonnet 87.1 81 Etourneau sansonnet

Léo : « Sturnus vulgaris, Sturnidés ! »

Max : « Oh non ! Quatre à deux… »

Léo : « Il est dans son nid 🙂 »

Max : « On a trouvé sa maison 🙂 Tu nous fait visiter ? Pfff… il veut même pas. »

Léo : « Tu as des histoires sur les étourneaux ? »

Le chevalier : « Vous voulez une histoire ? »

Max : « Ouiiii 🙂 »

Le chevalier : « Tu ne vas pas l’aimer Maxou 🙂 Les étourneaux ne sont pas très fidèles. Ils n’hésitent pas à s’accoupler brièvement en dehors du couple.  »

Max : « Les deux ? »

Le chevalier : « Oui, monsieur et madame sont infidèles. »

Max : « Ben, au moins, ils sont à égalité. »

Léo : « C’est tout ? »

Le chevalier : « Non. Madame se fait féconder plus que de raison. Monsieur s’en rendrait compte si elle devait pondre des œufs à chaque fois. Alors, il arrive qu’elle aille pondre dans un nid voisin. »

Max : « Un nid d’étourneau ? »

Le chevalier : « Oui oui. Et comme madame coucou, il lui arrive d’éjecter l’un des œufs présents dans le nid. »

Max : « Et pendant ce temps-là, une autre madame étourneau vient faire la même chose dans son nid à elle 🙂 »

Léo : « C’est compliqué les comportements des zanimos. »

Max : « Ça lui sert à quoi d’aller pondre chez la voisine ? »

Le chevalier : « A augmenter sa descendance sans avoir à dépenser d’énergie pour s’occuper des petits. »

Max : « Tu dis ça comme si le seul but dans la vie était d’avoir une descendance… »

Le chevalier : « C’est quasiment le seul Maxou. Un individu doit se nourrir pour survivre et se reproduire pour que l’espèce survive. »

Max : « Mais tous les comportements peuvent pas se résumer à ces deux fonctions : se nourrir et se reproduire. »

Léo : « Je connais pas bien la biologie moi. Mais tout ce qu’on a vu jusqu’à maintenant confirme ce que vient de dire le chevalier. »

Max : « On en reparlera plus tard. Je suis moyennement convaincu… »

Le chevalier : « Parce que tu connais trop les humains 🙂 Leurs comportements sont très variés, complexes, parfois difficiles à comprendre… Mais ils peuvent se réduire à manger et se reproduire. »

Max : « Tous ? »

Le chevalier : « Quasiment… »

Max : « On en reparlera bonome. Laisser moi méditer là-dessus. »

Léo : « Les petits colverts ! Comme ils sont mignons ! »

87.1 82 Des petits colverts 87.1 83 Des petits colverts
87.1 84 La famille colvert 87.1 85 La famille colvert

Max : « Et il y a les deux parents. La maman et LE PAPA ! Ils sont là tous les deux… »

Le chevalier : « Et oui 🙂 »

Max : « Peut-être que la première fois qu’on a vu des colverts, le papa était parti faire une course ? »

Le chevalier : « Max, je pensais réellement que seule la femelle s’occupait des petits. Et j’ai souvent vu des mères colverts célibataires… »

Max : « Il faudra faire des recherches alors. Je voudrais savoir moi. »

Léo : « Il y a un mâle colvert qui fait sa toilette ! »

Max : « Fais des fotos bonome ! J’aime bien voir un zanimo faire sa toilette 🙂 »

Le chevalier : « C’est quelque chose qui te paraît bien exotique 🙂 »

Max : « Sous entendrais-tu que je suis pas propre ? Que je fais pas ma toilette ? »

Le chevalier : « Alors, souvenons-nous… Tu as pris une douche quand Princesse t’a donné rendez-vous pour te confier Léo… Et tu aurais voulu en prendre une avant l’arrivée de Brindille mais tu n’en as pas eu le temps. Ce qui fait… Une douche depuis que je te connais 🙂 »

Max : « C’est parce que je suis pas sale. Si j’étais sale, je devrais me laver. Mais je suis propre moi. Alors j’ai pas besoin de faire ma toilette. Toi, par contre, tu dois être très sale. Parce que tu te laves souvent 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 D’accord 🙂 »

Léo : « Vous regardez pas le colvert qui fait sa toilette ? »

Max : « Si si ! »

87.1 86 La toilette du colvert 87.1 87 La toilette du colvert
87.1 88 La toilette du colvert 87.1 89 La toilette du colvert
87.1 92 La toilette du colvert 87.1 93 La toilette du colvert
87.1 94 La toilette du colvert 87.1 95 La toilette du colvert

Léo : « Vous aviez déjà remarqué les deux plumes noires enroulées vers sa queue ? »

Max : « Quelle plumes noires enroulées ? »

Léo : « Regarde bien les deux premières fotos Maxou… »

Max : « Oh oui ! Je les avais jamais vues ! Bonome, tu savais ça ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. C’est un caractère spécifique. »

Max : « Caractère spécifique ? C’est quand il y a qu’une espèce qui l’a ? »

Le chevalier : « Ben oui, mais tu sais cela ! »

Max : « Alors si on voit juste ces deux petits plumes enroulées, on sait que c’est un colvert ? »

Léo : « Max, c’est un peu la définition du caractère spécifique 🙂 »

Max : « On pourrait imaginer un jeu. Avec que des petits détails de fotos de zoisos, il faudrait trouver l’espèce. »

Le chevalier : « On pourrait… As-tu le temps de réaliser ce jeu ? »

Max : « Ben non ! C’est à cause de Léo ! »

Léo : « A cause de moi ? »

Max : « Ben oui. Quand j’étais tout seul avec mon bonome, je chahutais beaucoup moins 🙂 »

Léo : « Ah d’accord ! Tu joues à la mauvaise foi ! Pas de problème : c’est entièrement de ma faute ! »

Le chevalier : « Léo, Max est trop pudique pour te le dire, mais il très content que tu sois arrivé parmi nous. Moi aussi d’ailleurs. »

Léo : « C’est gentil 🙂 »

Max : « Ben oui mon Léo 🙂 C’est plus drôle avec toi. On chahute, on se chamaille… Et puis, on peut discuter d’histoires de petizours. J’aimais bien être avec bonome. Mais c’est encore mieux depuis que tu es là. Et puis tu poses des questions auxquelles je penserais pas. On apprend plus à trois. »

Léo : « Arrêtez, vous me gênez… »

Max : « Bon, on reprend l’inspection alors ! »

Léo : « Les fuligules morillons sont encore là ! »

Max : « Ils dorment… »

Léo : « Non ! Le mâle se réveille ! »

87.1 96 Fuligules morillons 87.1 97 Fuligules morillons
87.1 99 Fuligules morillons 87.1 100 Fuligules morillons

Max : « Pas vraiment… il s’est gratté, s’est étiré et a remis la tête sous son aile pour dormir encore. »

Léo : « Les zanimos font tous pareils ! Quand ils se réveillent, il se grattent et s’étirent… »

Max : « Un jour, on a vu un héron cendré se réveiller. Il a baillé ! Le bec grand ouvert. Et après il s’est gratté 🙂 »

Léo : « Max, tu es un zanimo 🙂 »

Max : « Toi aussi tu bailles et tu te grattes au réveil ! »

Max et Léo (se retournant ensemble vers le chevalier) : « TOI AUSSI TU ES UN ZANIMO BONOME ! »

Le chevalier : « 😀 »

87.1 101 Pouillot véloce 87.1 102 Pouillot véloce

Max : « Phylloscopus collybita, Phylloscopidés ! Quatre à trois ! »

Léo : « Bien vu ! Il a l’air de chercher quelque chose ce pouillot ! »

Max : « Il regarde partout ! »

Léo : « Max, il y a une fauvette à tête noire… »

87.1 103 Fauvette à tête noire mâle

Max : « Sylvia atricapilla, Sylviidés ? C’est encore un mâle ! »

Léo : « Quatre partout ! »

Max : « Tu m’as donné le point là ? »

Léo : « Oui 🙂 »

Max : « Pourquoi ? »

Léo : « Je m’en fiche de gagner. Ce que j’aime, c’est jouer. Et toi, tu aimes pas perdre… »

Max : « Comme ça il y a égalité 🙂 On a gagné tous les deux ! Bonome a qu’un seul point ! Merci Léo. C’est bien de gagner tous les deux 🙂 »

Le chevalier : « Mes petizours, j’en ai assez de marcher… »

Max : « Tu veux rentrer ? »

Le chevalier : « Pas vraiment, mais j’en ai assez de marcher. »

Max : « Et on peut pas te prendre dans nos sacados… »

Léo : « On va rentrer alors. On a vu beaucoup de belles choses aujourd’hui 🙂 »

Max : « On a eu beaucoup de chance… »

Léo : « Rhoooo oui 🙂 »

Max : « Bonome, en rentrant, tu voudras bien nous prendre sur tes genoux pour qu’on regarde les fotos ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Max : « Et après on fera un gros câlin tous les trois 🙂 »

Voilà Princesse, on a fait une belle inspection aujourd’hui. On a vu des tas de belles choses. Même plus que ce que j’ai mis dans cet article 🙂 Parce qu’il y a eu du rififi chez les grébous 🙂 J’ai fait une page spéciale pour te le montrer…

Je t’embrasse Princesse et j’espère que tu vas bien.

Continuer la promenade

86.1 – Le Royaume des Grèbes

Dimanche 10 Avril, An III

Max : « Léo, je vais graver mon blog. Tu viens m’aider ? … Léo ! … Léo ? Ben dis donc, tu pourrais répondre mon Léo… Léo ! … Bonome ! Bonome ! Léo va pas bien ! Il est à la fenêtre et il a le regard vide. Il me répond même pas quand je lui parle ! Qu’est ce qu’il a ? Va le voir s’il te plaît. »

Le chevalier : « Je crois comprendre… Léo, qu’est ce qu’il t’arrive ? Max me dit que tu ne lui réponds pas quand il te parle. Léo ? »

Max : « Tu vois ! Il est parti dans sa tête ? »

Le chevalier : « Pire que ça… »

Max : « Pire que ça ? »

Le chevalier : « Il n’est plus avec nous. »

Max : « Qu’est ce qu’il a ? C’est grave ? »

Le chevalier : « Je vais essayer quelque chose… Korrigans ! Schistes de Postolonnec, Menhirs ! »

Léo se retourne et regarde Max et le chevalier avec un regard triste…

Le chevalier : « La Bretagne te manque Léo, c’est ça ? »

Léo : « Oui 🙁 On s’ennuie ici. Il y a pas les korrigans. On peut pas faire la géologie… »

Max : « Mais il y a des zoisos mon Léo ! On pourrait aller voir les zoisos ! »

Léo : « Je les aime beaucoup les zoisos d’ici mais on les connaît tous par cœur. On sait presque ce qu’on va voir avant de partir. Grébou ici, grébu là… Un héron cendré, des cygnes, des foulques… Et il y a même pas des cailloux ou des falaises. Chevalier, tu veux pas trouver une cabane en Bretagne ? Je t’aiderai à l’aménager. S’il te plaît ! »

Le chevalier : « Tu me tentes mon Léo… Mais tu sais bien que cela ne se fait pas comme ça. Il faut du temps… »

Léo : « Je veux bien attendre si un jour on y va. Allez chevalier… s’il te plaît… »

Max : « Tu voudrais tout quitter ici ? »

Léo : « Quitter quoi ? Notre cabane ? Il y en a d’autres, des cabanes ! »

Max : « Mais et nos zoisos ? Martin ? Qu’est ce qu’il dirait Martin ? Et blongios ? »

Léo : « Des Martins, il y en a en Bretagne. On en a vu. Et blongios, je l’ai jamais rencontré. »

Max : « Et Brindille ? »

Léo : « Oui, il y a Brindille, mais elle comprendrait… »

Le chevalier : « Léo, pour le moment, tout ce que je peux te proposer, c’est d’aller en inspection. »

Max : « Bonome, je te rappelle que tu es encore tout cassé ! »

Le chevalier : « Max, tu ne penses pas que Léo a besoin de sortir ? C’est plus important que mon épaule qui, d’ailleurs, va mieux. »

Léo : « Tu veux aller en inspection ? Pour moi ? Malgré ton épaule ? »

Le chevalier : « Pour toi, pour Max, pour moi… Nous ne sommes pas sortis de toute la semaine. C’est normal que nous déprimions. »

Léo : « Merci Chevalier ! »

Max : « Mais, on va où ? »

Le chevalier : « Au Royaume des Grèbes ! Léo a raison. Nous savons que nous allons les rencontrer. Mais je suis sûr qu’il nous réserveront de belles surprises 🙂 »

Au Royaume des Grèbes…

Max : « Alors Léo, ça va mieux ? »

Léo : « Max, nous venons d’arriver… »

Max : « Mais ça fait du bien d’être dans la nature ! Tu sens le vent ? Il est venu exprès pour te caresser le visage ! Et il porte jusqu’à nous le cri des goélands 🙂 Oh ! Un huîtrier-pie ! Tu l’entends Léo ? »

Léo : « Il a de la chance le vent, d’être à la fois ici et en Bretagne. Nous on est qu’ici 🙁 »

Max : « Oui, mais il est beau ce Royaume. Regarde Léo ! Un geai des chênes ! Il est venu pour toi ! On l’a jamais vu d’aussi près ! »

86.1 01 Geai des chênes

Léo : « Garrulus glandarius, Corvidés. Qu’est ce qu’il est beau ce zoiso ! Il a les yeux bleus, comme le chevalier 🙂 »

Max : « Moi j’aime beaucoup les plumes striées de bleu et de noir qu’il a sur les ailes ! Bonome en a dans ses tiroirs. Je suis sûr qu’on pourrait en faire quelque chose… Bonome, cet automne on ramassera des glands et on les mettra dans la mangeoire. On voit souvent des geais dans le tilleul en face de la chambre. On pourrait les nourrir quand même ! »

Léo : « Oh oui ! Comme ça, on aura nos geais à nous ! »

Max : « Et des geais, on en a pas vu en Bretagne 🙂 »

Léo : « Max, c’est gentil, mais parle pas de la Bretagne s’il te plaît. »

Max : « Il y a un picpic ! »

Léo : « Picpic ? Le pic vert ? Picus viridis, Picidés ? Il est où ? »

Max : « Là-bas, par terre, dans les herbes hautes… »

86.1 02 Pic vert 86.1 03 Pic vert

Léo : « Rholala ! On le voit à peine ! Il est bien camouflé. »

Max : « Ben oui. Le pic vert est le seul pic qui passe plus de temps au sol que sur les arbres. Et au sol, il y a de l’herbe ! »

Léo : « Mais c’est pas malin alors d’avoir du rouge sur la tête. En plus, rouge et vert sont des couleurs complémentaires. Elles se font ressortir l’une l’autre. »

Max : « C’est vrai ça bonome ! Il a raison Léo. C’est pas malin le rouge ! »

Le chevalier : « Ce n’est pas non plus un gros handicap. Il y a peu de rouge sur un pic vert. Et puis, vous avez déjà dû voir des fruits rouges dans les herbes hautes. »

Max : « Alors il est bien caché ! On le voit à peine. Si Princesse fait pas attention en regardant les fotos, elle va pas le voir. Dis bonome, qu’est ce qu’elle dirait Princesse si on partait en Bretagne ? »

Le chevalier : « Rien. »

Max : « Rien ? Alors on partirait tout là-bas et elle dirait rien ? »

Le chevalier : « Max, elle m’a envoyé inspecter le Pays des Zoisos. Que je le fasse ici ou en Bretagne n’a pas beaucoup d’importance pour elle… »

Léo : « Je vous demande pardon de vous interrompre, mais il y a une faisane là-bas… Tu veux bien la fotoer s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon Léo 🙂 »

86.1 04 Faisan femelle 86.1 05 Faisan femelle

Max : « On dit une faisane ? On doit pas dire une poule faisane ? »

Le chevalier : « L’un et l’autre se disent Maxou. »

Max : « Avec les grillages, Princesse va croire que les zanimos sont en captivité ici… »

Le chevalier : « Non Max. Ces grillages sont destinés aux hommes. Les animaux s’en fichent. La faisane peut s’envoler et passer par dessus. Les grillages sont là pour empêcher les hommes d’aller embêter les animaux. »

Max : « C’est rigolo ! C’est un parc zomologique pour les zanimos 🙂 Les zoms restent sur les chemins et les zanimos peuvent venir les observer si ils veulent. Il y a pas de mâle faisan ? »

Le chevalier : « 🙂 Je crois l’avoir entendu… »

Léo : « Oui oui ! Il est là-bas, pas loin, dans les végétos. Je l’ai bien entendu aussi. Rhoooo… »

Max : « Quoi Rhoooo ? »

Le chevalier : « Là haut ! Presque au dessus de nous… »

86.1 06 Héron cendré 86.1 07 Héron cendré

Max : « Oulala ! Un héron cendré ! Ardea cinerea, Ardéidés. Il plane au dessus de nous ! Ça me rappelle la Charentmaritimie ! »

Léo : « En Charentmaritimie il y a pas que le héron cendré ! Il y a aussi le héron pourpré, le héron garde-bœufs, les aigrettes garzettes… »

Max : « … les grandes aigrettes, les bihoreaux gris… »

Léo : « J’ai jamais vu le bihoreau gris… »

Max : « On le verra cet été Léo. Sois patient 🙂 Oh ! Regardez ! Il y a des petits canards ! »

Le chevalier : « Des petits colverts 🙂 »

86.1 08 Des petits colverts 86.1 09 La famille colvert

Léo : « Anas platyrhynchos, Anatidés. Ce sont les premiers petits de l’année ! Ils sont mignons ! »

Max : « Bonome, le papa est avec eux. »

Le chevalier : « Oui, je vois. »

Max : « Et c’est pas toi qui m’as dit que le papa s’occupait pas de ses petits ? Qu’il allait au bistrot avec ses copains ? Et que les petits le rencontraient plus tard et lui disaient ‘Bonjour monsieur le canard‘, en canarcolvérien, sans reconnaître leur papa parce qu’ils l’avaient jamais vu ? »

Le chevalier : « Si, c’est moi. »

Max : « Et là, il y a le papa avec les petits ! »

Le chevalier : « oui Max. »

Max : « C’est tout ce que tu as à dire ? Oui Max … »

Le chevalier : « Que puis-je dire d’autre ? J’ai lu, j’en suis sûr, que le mâle colvert ne participe pas à l’éducation des petits. Là, je vois qu’il est présent. La réalité est qu’il est présent. J’ai dit une erreur. »

Léo : « Ça arrive de dire des erreurs chevalier. »

Max : « Oui, ça arrive de dire des erreurs… Mais quand même ! J’ai une responsabilité envers mes lecteurs moi ! Je peux pas graver des erreurs ! Tu devrais mieux vérifier tes sources bonome. »

Le chevalier : « J’y tacherai dorénavant. Pour le moment, observons grébou 🙂 »

Max : « Ton chouchou zoiso ! »

86.1 10 Grébou 86.1 11 Grébou

Léo : « Il est très beau grébou. Oh ! Il a ploufé ! »

Max : « Ben oui. Il a ploufé, il ploufe, c’est un ploufeur ! Léo, je te rappelle qu’il se nourrit de zanimos aquatiques. Aquatique ça vient du grékancien. Ça veut dire dans l’eau. Alors si il veut manger, il doit ploufer ! On le sait depuis longtemps ! »

Léo : « Je sais Maxou. Mais j’aime bien le voir ploufer 🙂 »

Le chevalier : « Il ne se nourrit pas seulement d’animaux aquatiques Max. Je l’ai souvent vu attraper des Odonates… »

Max : « Les odonates, ce sont les libellules et les demoiselles, Léo. »

Léo : « Merci Maxou 🙂 »

Le chevalier : « Il les attrape par dessous. »

Max : « Comment ça ? »

Le chevalier : « Il les repère, plonge, enfin ploufe, et remonte juste sous elles et les gobe, d’un coup. »

Max : « Gloub la libellule ! »

Léo : « Il est malin grébou 🙂 »

Max : « C’est bon une libellule ? »

Léo : « Max, tu ne penses qu’à manger ! »

Max : « Même pas vrai ! Je me demande si c’est bon une libellule, par empathie pour grébou. C’est que de la curiosité scientifique ! Je mange pas des libellules moi. »

Le chevalier : « A sa place j’enlèverais les ailes… »

Max : « Il peut pas, il a pas de doigts ! »

Léo : « Ils sont deux maintenant ! »

86.1 12 Deux grébous 86.1 13 Deux grébous

Max : « Tu crois que c’est un couple ? Il vont faire des œufs ? »

Léo : « Oh oui ! Faites des œufs les grébous ! J’ai envie de voir des petits faire du parent-stop ! Et ils sont mignons vos petits ! »

Max : « Et puis, il faut bien perpétuer l’espèce ! »

Léo : « Allez les grébous ! Perpétuez un peu 🙂 »

Le chevalier : « C’est peut-être un peu tôt. Il me semble qu’ils se reproduisent plus tard, vers la fin du printemps. Ou même en été… »

Max : « Ils sont partis… On va voir plus loin ? »

Léo : « Ben oui Maxou. On va pas rester toute la journée ici… »

Max : « Pouillot ! »

86.1 14 Un pouillot

Léo : « Toi tu joues aux zoisos dès qu’on voit un pouillot ! »

Max : « J’aime bien les pouillots 🙂 Tu le reconnais celui-là bonome ? »

Le chevalier : « Pouillot véloce, Phylloscopus collybita, Phylloscopidés. »

Max : « Sûr ? »

Le chevalier : « Pas du tout 🙂 Mais il a un sourcil clair, des pattes sombres, presque noires… »

Max : « Il faudra étudier attentivement les pouillots un jour. On peut pas rester comme ça. »

Léo : « Il nous faut une formation 🙂 »

Max : « Pfff… On arrive à l’observatoire où on voit Martin. Tu crois qu’il va venir ? »

Le chevalier : « Impossible de prévoir Maxou. »

Max : « Moi je crois pas. Ça fait longtemps qu’on est pas venus. Il doit être un peu fâché. Il viendra pas. Ou alors de loin et vite fait… C’est dommage, on aurait pu lui donner des nouvelles des Martins de Bretagne… Léo, pourquoi tu regardes sur les côtés de l’observatoire ? »

Léo : « Chut ! Il y a des mésanges charbonnières. Venez voir… »

86.1 15 Mésange charbonnière mâle 86.1 16 Mésange charbonnière mâle
86.1 17 Mésange charbonnière femelle 86.1 18 Mésange charbonnière femelle

Max : « La première c’est un mâle. On voit bien la cravate noire, épaisse, qui s’élargit sous le ventre… »

Léo : « Et l’autre, c’est une femelle. Elle a de la laine de mouton dans son bec. Elle doit faire le nid. »

Max : « Ils vont faire des œufs 🙂 »

Léo : « C’est encore la femelle qui fait tout ! Le mâle fait que surveiller. »

Le chevalier : « Max, tu es bien un petit mâle toi ! Tu ne fais rien du tout dans la cabane 🙂 »

Max : « J’aide Léo à mettre tes chaussettes ! »

Léo : « Elles sont parties ! Zutalor ! Il faudra revenir voir les petits. »

Le chevalier : « Nous reviendrons Léo, tu sais bien. »

Max : « Pour le moment, on va aller ailleurs. Il y a pas des zoisos ici. »

Léo : « Comment ça se fait que des fois on voit pas de zoisos ici, et d’autres fois, il y en a plein ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas Léo. Ils doivent se promener. »

Max : « On reviendra tout à l’heure. Il est trop tôt. Allons à l’observatoire suivant. »

Léo : « Des colverts ! Deux mâles ! »

Max : « Ils vont pas faire des œufs alors. »

Léo : « Ils n’ont pas trouvé de femelles. Les pauvres… »

Max : « Ils en trouveront peut-être plus tard. Et puis, tu sais Léo, il y a beaucoup de colverts. Si ils se reproduisent tous, il y en aurait trop. Il y aurait des colverts partout. On pourrait plus avancer tellement il y en aurait ! »

Léo : « 🙂 Quand même pas ! Et puis, il y a les prédateurs. Ils mangeraient plus de petits. »

Max : « JE T’INTERDIS D’IMAGINER UN PRÉDATEUR EN TRAIN DE MANGER UN PETIT ZOISO ! ON MANGE PAS LES PETITS ZOISOS ! ÇA DEVRAIT ÊTRE INTERDIT DE MANGER DES PETITS ZOISOS ! »

Léo : « Ben voilà ! Tu as crié et les colverts se sont sauvés ! »

86.1 19 Canards colverts 86.1 20 Canards colverts
86.1 21 Canards colverts 86.1 22 Canards colverts

Max : « Ils ont couru sur l’eau pour s’envoler. »

Léo : « Ben oui, je t’ai dit déjà : il y a que les sarcelles d’hiver qui courent pas. Elles sautent et s’envolent d’un coup. »

Max : « Elles sont fortes les sarcelles d’hiver. Mais on va pas en voir. Elles sont reparties déjà. C’est que l’hiver les sarcelles d’hiver. »

Léo : « On continue l’inspection ? »

Max : « Oui mon Léo. Il faut faire tout le tour du Royaume. Le long des chemins on verra peut-être des passereaux. »

86.1 23 Un pouillot

Léo : « Pouillot ! Phylloscopus collybita, Phylloscopidés ! »

Max : « Toi aussi tu joues aux zoisos ! »

Léo : « Ouiiii 🙂 Un point partout ! »

Max : « Un pouillot partout ! »

Le chevalier : « Sturnus vulgaris, Sturnidés ! »

86.1 24 Etourneau sansonnet 86.1 25 Etourneau sansonnet

Léo : « Rhoooo ! Qu’il est bôôôô ! »

Max : « Oui mais si bonome joue, on gagnera jamais ! Il connaît tous les zoisos et il a des superzieux ! »

Léo : « Profite de l’étourneau Maxou, au lieu de ronchonner. »

Max : « Il a mis quel plumage ? Parce qu’il a des taches blanches partout. »

Le chevalier : « Il a des taches sur le bas du corps. Son plumage est noir. »

Léo : « Et il a le bec jaune ! »

Le chevalier : « Sa base me paraît bleue… »

Léo : « Tu crois ? »

Max : « Ben oui ! »

Léo : « Et ça veut dire quoi si la base du bec est bleue ? »

Le chevalier : « Ça veut dire qu’il s’agit d’un mâle en plumage nuptial. »

Max : « Ben oui ! C’est le printemps ! Ils sont en plumage nuptial les zoisos. C’est normal. »

Léo : « C’est toi qui as posé la question Maxou 🙂 »

Max : « Pour que bonome réponde et se croit cultivé et intéressant 🙂 »

Léo : « Tiens picpic s’est déguisé en poteau ! »

86.1 26 Pic vert 86.1 27 Pic vert

Max : « Il a presque les même couleurs ! »

Léo : « Mais il bouge trop ! Ça bouge pas un poteau. Picpic fait rien qu’à bouger la tête ! A droite, à gauche, à droite… »

Max : « Picpic, tu fais pas bien le poteau ! Tu fais mieux l’herbe 🙂 »

Léo : « Tu dois encore t’entraîner pour te déguiser en poteau 🙂 »

Le chevalier : « Vous ne devriez pas vous moquer de picpic. »

Max : « On se moque pas ! »

Léo : « On le taquine ! »

Le chevalier : « Ce n’est pas un juvénile ! »

Max : « Pfff… Tu veux jamais rigoler. »

Le chevalier : « Pardon Maxou. »

Max : « C’est plus drôle maintenant. Allez, on avance ! »

Léo : « Chevalier, c’est qui ce zoiso là-bas ? Il a le dessus de la tête noir. »

86.1 29 Fauvette à tête noire 86.1 30 Fauvette à tête noire

Max : « On l’a jamais vu celui-là ! Tu es qui, zoiso ? »

Léo : « Tu le fotoes ? »

Le chevalier : « Voilà ! C’est fait ! »

Max : « Alors on va se trouver un banc et on va le chercher dans mon beau livre de zoisos. Je veux savoir qui c’est ce zoiso ! »

Léo : « Tu nous donnes un indice s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Cherchez chez les Sylviidés. »

Max : « Elle s’appelle Sylvie ? »

86.1 31 Les petizours 86.1 32 Les petizours

Léo : « Mais non Maxou 🙂 Sylvia, à la rigueur 🙂 J’ai trouvé ! Sylvia atricapilla. C’est la fauvette à tête noire. Tu la connaissais déjà chevalier ? »

Le chevalier : « Je l’ai déjà croisé l’an dernier. Il me semble qu’elle ne s’observe ici que du printemps à l’automne. »

Max : « Elle passe pas l’hiver ici ? Il fait trop froid ? »

Le chevalier : « Trop froid pour ses proies. »

Max : « Elle mange quoi ? »

Le chevalier : « Vous le voyez bien à son bec ! »

Léo : « Il est fin et allongé. »

Le chevalier : « C’est un bec d’insectivore. »

Max : « Et l’hiver, il y a pas assez des insectes alors elle va plus au sud. Et nous, on la voit plus. »

Léo : « Tu connais d’autres choses sur la fauvette à tête noire ? »

Le chevalier : « Cet individu est un mâle. »

Max : « Comment tu le sais ? »

Le chevalier : « Le dessus de sa tête noire. »

Léo : « Max, si tu regardais dans ton beau livre 🙂 »

Max : « Ah oui ! Le mâle a le dessus de la tête noir alors qu’il est marron chez la femelle. En tout cas, on a vu un zoiso de plus 🙂 On reprend l’inspection ? »

Léo : « Oh oui ! On va voir d’autres belles choses 🙂 »

Max : « On pourrait aller voir le tussilage. On l’a vu alors que c’était encore l’hiver. Il avait que des fleurs. Il est bizarre le tussilage. Allez, c’est juste là ! »

Léo : « Tu te souviens de toutes les plantes que nous avons rencontrées Maxou ? »

Max : « Pas toutes quand même, mais beaucoup 🙂 Voilà, il est là. Tussilago farfara, Astéracées. »

86.1 33 Tussilage 86.1 34 Tussilage
86.1 35 Tussilage 86.1 36 Tussilage

Léo : « Il donne des fruits. »

Max : « Ce sont des fruits à aigrette. Ils seront dispersés par le vent. Il y en aura partout où souffle le vent. »

Léo : « Et il y a les feuilles. Il avait pas de feuilles cet hiver. Max, c’est encore un capitule de fleurs ? »

Max : « Oui Léo. Toutes les Astéracées ont des capitules. Là, les fleurs stériles sont jaunes comme les fleurs fertiles. Mais c’est comme la pâquerette. »

Léo : « Et tu connais toute la famille ? »

Max : « Ben non. J’en connais que quelques unes. C’est une trèèèès grande famille, les Astéracées. Et elles n’habitent pas toutes autour de chez nous. Bon, le tussilage va bien. Il a fait ses graines et donc il aura des petits. L’espèce n’est pas en danger ici. On peut continuer. »

Léo : « On va à l’autre observatoire ? Tu veux bien chevalier ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon Léo. »

Léo : « Max, on fait la course ? C’est parti ! »

Max : « Hé ! Mais tu triches ! Tu es parti avant de donner le signal ! »

Le chevalier : « Max, si tu ne démarres pas rapidement, Léo est sûr de gagner ! »

Léo : « J’ai gagné ! »

Max : « Tu as triché ! C’est pas du jeu ! »

Léo : « Mais j’ai gagné ! Allez, viens, il y a un cygne tuberculé ! »

Max : « Oulala ! Il fait sa toilette ! Fotoe-le bonome ! »

86.1 37 La toilette du cygne 86.1 38 La toilette du cygne
86.1 39 La toilette du cygne 86.1 40 La toilette du cygne
86.1 41 La toilette du cygne 86.1 42 La toilette du cygne

Léo : « Quel beau spectacle ! La chance ! »

Max : « Tu crois qu’il voudra bien nous prendre sur son dos le cygne ? »

Léo : « Non non non Maxou ! Il voudra pas ! C’est un zanimo sauvage ! Il va pas prendre des petizours sur son dos ! »

Max : « On est des zanimos nous aussi ! »

Léo : « Mais pas des zanimos sauvages ! Non Max. Je veux même pas que tu lui demandes. Çavapalatête ! »

Max : « Pfff… Mais il s’envole ! Oulala quel bruit ! »

Max : « Fotoé ? »

Le chevalier : « Fotoé ! »

86.1 43 Le vol du cygne 86.1 44 Le vol du cygne
86.1 45 Le vol du cygne 86.1 46 Le vol du cygne

Max : « T’es trop fort mon bonome 🙂 »

Léo : « Il se repose déjà ! Il a volé à peine cent mètres ! »

Max : « Venez, on va le voir. »

Léo : « STOP ! »

Max : « Quoi stop ? »

Léo : « Il y a un nid de foulques macroules. Tu crois qu’ils couvent ? »

86.1 47 Nid de foulque

Max : « Chouette alors ! Il va y avoir des petites foulques ! Mais j’espère qu’il va pas trop pleuvoir ? »

Léo : « Pourquoi ? C’est bien la pluie. La nature a besoin d’eau, tu sais bien Max. »

Max : « Oui oui ! Mais pas trop de pluie quand même. Parce que le nid des foulques est attaché. Il peut pas suivre le niveau de l’eau. Alors, si il y a trop de pluie, le nid est submergé et les œufs sont tout morts. Et puis, quand il pleut, Martin peut pas pêcher. Il voit pas les poissons sous l’eau à cause des impacts des gouttes. Et si il peut pas pêcher il meurt de faim 🙁 »

Léo : « Je comprends. Alors pas trop de pluie. Ou alors, il faut de grosses averses mais qui durent pas longtemps. Comme ça il y a de l’eau, Martin se repose et après il peut pêcher. »

Max : « Léo, tu as vu ? »

86.1 48 Nid de cygne 86.1 49 Nid de cygne

Léo : « Un nid de cygnes ! Il va y avoir des petits ! Rholala ! »

Max : « C’est bien le printemps ! Il y a plein de bonnes nouvelles ! Les végétos font des graines, les zoisos font des œufs 🙂 »

Léo : « Et on a vu des renards ! Il va peut-être y avoir des renardeaux ! »

Max : « Oulala ! Mais c’est vrai ça ! Bonome, il va falloir revenir souvent pour essayer de voir tous ces petits. Des renardeaux… »

Léo : « Dites, et si on refaisait un tour ? »

Max : « Oh oui bonome ! Il est tôt encore ! »

Le chevalier : « D’accord. Continuons l’inspection ! »

86.1 51 Pouillot 86.1 53 Pouillot

Max et Léo : « Pouillot ! »

Le chevalier : « Un point chacun ! »

Max : « Zutalor ! On est encore à égalité. Deux pouillots chacun. »

Léo : « C’est encore un pouillot véloce ? »

Le chevalier : « Oui, apparemment. »

Léo : « Phylloscopus collybita. On va bien les connaître à force. Ils migrent, eux aussi ? »

Le chevalier : « Oui. Ils hivernent autour de la Méditerranée, ou au sud du Sahara. On peut les apercevoir à partir de Mars et jusqu’en octobre. »

Max : « Et après ils repartent. Oulala, ça fait une longue distance pour un si petit zoiso. Il est très courageux. »

Léo : « Et leurs petits ? Ils doivent migrer aux aussi ? »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Léo : « Ils ont à peine quelques mois et ils doivent tout voler ? Les pauvres. Je voudrais pas être un zoiso moi. »

Max : « Tu as déjà dit le contraire. Tu voulais voler et observer le Pays des Zoisos d’en haut. »

Léo : « Oui, en rêve. Mais je voudrais pas devoir tout voler à à peine quelques mois. »

Max : « De toutes façons tu es pas un zoiso. Tu es un petitours et tu migres pas. »

Le chevalier : « Normalement les ours hibernent vous savez. »

Max : « C’est parce qu’ils ont pas des pantalons 🙂 Et puis nous, on a du chocolat à volonté. Et du miel aussi ! Alors on a pas besoin d’hiberner. On inspecte et après on va se réchauffer dans nos lits 🙂 »

Le chevalier : « Vous êtes des petizours gâtés 🙂 »

Léo : « On a beaucoup de chance, ça c’est vrai 🙂 »

Max : « C’est surtout toi qui as la chance d’avoir deux petizours 🙂 »

Léo : « Oh la jolie fleur ! Viens Maxou, on va l’observer. »

Max : « Bonjour jolie fleur ! »

Léo : « Maxou, viens voir ! J’en ai trouvé une rose. Rholala ! Qu’est ce qu’elles sont belles ! »

86.1 54 Une jolie fleur 86.1 55 Une jolie fleur
86.1 56 Une jolie fleur 86.1 57 Une jolie fleur

Max : « On fait la botanique ? »

Léo : « Tu veux étudier ces belles fleurs ? Mais on voit rien du tout ! Il faudrait l’ouvrir pour voir les pièces florales. Tu veux pas l’abîmer quand même ? »

Max : « Ben non. On voit ce qu’on peut et on demande à bonome pour le reste. Bonome, tu peux venir nous expliquer la jolie fleur s’il te plaît ? »

Le chevalier : « C’est une primevère. »

Max : « Une primevère ? Mais elle ressemble pas à l’autre ! »

Léo : « Comment on reconnaît les primevères ? »

Le chevalier : « Max, je suppose que tu as encore oublié ta flore. »

Max : « Ben oui 🙁 »

Le chevalier : « Alors je vais essayer de refaire la détermination de tête jusqu’au genre Primula… Mais tu ne me feras pas de reproches si je me trompe. »

Max : « Non bonome, promis. C’est ma faute, ma très grande faute. J’aurais dû prendre ma flore. »

Le chevalier : « Alors. Max, te souviens-tu du premier choix à faire ? »

Max : « Je suis pas sûr. Je crois qu’il faut regarder si les pétales sont libres ou soudés entre eux, au moins sur une partie de leur longueur. Mais il y a peut-être autre chose avant. »

Le chevalier : « Il y a autre chose mais nous sommes entre nous 🙂 »

Max : « D’accord. Alors on va à fleurs à pétales soudés entre eux. Et après ? »

Le chevalier : « Les étamines sont soudées à la corolle. »

Léo : « Alors si on retirait les pétales, les étamines viendraient avec ? »

Le chevalier : « Exact. »

Max : « Ensuite ? »

Le chevalier : « Il faut compter les étamines. »

Max : « On peut pas, on les voit pas. »

Léo : « Et on veut pas abîmer cette jolie fleur. »

Max : « Il faut que tu nous dises. »

Le chevalier : « Il y en a au-moins quatre. »

Max : « D’accord. On regarde quoi maintenant ? »

Le chevalier : « Les feuilles. »

Max : « On les voit. Elles sont longues… Plus étroites à la base. Elles s’élargissent ensuite. »

Léo : « Et elles sont toutes en bas. Il y a pas de tige. »

Le chevalier : « Feuilles toutes à la base. Nous sommes donc au 12ème groupe. »

Max : « Et après ? »

Le chevalier : « Je ne sais plus… »

Max : « Tu sais plus ? »

Le chevalier : « Non, je ne sais plus. »

Max : « Et comment on fait alors ? »

Le chevalier : « Laisse moi réfléchir… »

Max : « T’es pas un miroir. »

Le chevalier : « ??? »

Max : « Le miroir réfléchit les rayons lumineux. Et toi, t’es pas un miroir. Toi, tu penses. Enfin, quand ton cerveau tout fondu te le permet 🙂 »

Le chevalier : « Fais attention à toi, parce que je risquerais de devoir panser 🙂 »

Max : « Pfff… même pas drôle 🙂 »

Léo : « Si 🙂 Le chevalier marque un point ! »

Max : « Oui, d’accord 🙂 Bon à quoi pensais-tu ? »

Le chevalier : « Les primevères n’ont qu’un carpelle mais il contient de nombreux ovaires. »

Max : « Et donc, elles donnent un fruit qui contient de nombreuses graines. Quoi d’autre ? »

Le chevalier : « Elles passent l’hiver sous terre. »

Max : « Elles ont un rhizome ? »

Le chevalier : « Exact ! »

Léo : « C’est quoi un rhizome ? »

Max : « C’est une tige souterraine, horizontale et vivace. Elle permet à la plante de passer l’hiver au chaud, sous terre. En général le rhizome porte de petites racines. Et, si on le déterrait en hiver, on verrait des bourgeons. »

Le chevalier : « Des bourgeons foliaires et des bourgeons floraux. La partie neuve du rhizome est toujours très courte et, bien que les feuilles soient insérées séparément sur le rhizome, elles paraissent disposées en rosettes. »

Max : « Alors l’année prochaine, ces jolies primevères seront deux centimètres à côté 🙂 »

Léo : « D’accord. Mais on connaît pas son nom. »

Le chevalier : « Vous connaissez le genre. »

Max : « Primula ! »

Le chevalier : « Et elle est très fréquente… »

Max : « Primula frequentis ? »

Le chevalier : « 🙂 non Maxou. Primula vulgaris. »

Max : « On connaît deux primevères alors. On va à l’observatoire de Martin ? »

Léo : « Ben oui Maxou. On a dit qu’on faisait un second tour. »

On a pas vu Martin. Mais on a vu les grébus 🙂 Tu le sais déjà Princesse, parce que j’avais fait une page spéciale en urgence, pour te montrer. Il faisaient la parade, les grébus. Léo en avait perdu sa mâchoire. Et moi je n’en revenais pas. Je vais remettre la page après celle-ci. Il y a beaucoup des fotos mais j’en enlèverai pas. La parade dure plusieurs minutes. Et c’est magnifique. Alors je peux bien laisser toutes les fotos. Même que je vais en mettre quatre ici. Comme ça 🙂

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Léo : « Rholala ! Comme c’est bôôôô ! »

Max : « Ah ça oui ! Le chance ! Bonome, tu crois qu’on va les voir faire des œufs ? »

Le chevalier : « J’aimerais bien. Je n’ai jamais eu la chance d’assister à un accouplement de grèbes huppés. »

Léo : « Rhoooo ! La parade des grébus ! »

Max : « Oui Léo. Rholalalachance 🙂 »

Léo : « On a eu raison de faire un second tour ! On aurait pu rater la parade des grébus ! »

Max : « Bon, ils sont partis les grébus. On continue ? »

Léo : « Ah ça oui ! Il se passe de drôle de chose aujourd’hui ! Je veux rien rater moi. Allez, on y va. »

Max : « Bonome, on peut pocher ? On a déjà beaucoup marché aujourd’hui. »

Le chevalier : « Grimpez et installez vous ! »

Max : « Merci bonome 🙂 Viens Léo ! »

Léo : « Merci chevalier 🙂 »

Max : « Oh ! Des bernaches du Canada ! Elles se chamaillent encore ! C’est à cause de la saison des amours ! »

Léo : « Il y en a une qui crie sur les autres ! »

86.1 58 Les bernaches 86.1 59 Les bernaches
86.1 60 Les bernaches 86.1 61 Les bernaches

Max : « Oulala ! Elle fait pas que crier ! »

86.1 62 Les bernaches 86.1 63 Les bernaches

Léo : « Elle a chassé toutes les autres ! »

Max : « C’est un jaloux ! Il veut pas d’autres mâles autour de sa femelle ! »

Léo : « Et maintenant il crane devant sa femelle ! »

86.1 64 Les bernaches 86.1 65 Les bernaches

Max : « ‘Tu as vu comme je suis fort ? Et mes plumes ? Elles sont pas belles mes plumes ? Bien sûr qu’elles sont belles ! Tu en as jamais vu des comme ça ! Tu as eu raison de me choisir pour faire des œufs. Je te ferai les plus beaux œufs du Royaume. Nos petits seront tellement forts qu’ils commenceront à voler avant de sortir de leur coquille !‘ Et elle, elle le regarde béatement ! »

Léo : « Elle lui tourne le dos 🙂 »

Max : « Mais il y aura des petits bernachons… Des petits cygnes, des petites foulques, des petits grébus… »

Léo : « Et les petits colverts qui sont déjà nés ! »

Max : « Peut-être des petits grébous aussi ! »

Léo : « Rholala ! Il va y en avoir des petits ! »

Le chevalier : « Oui, c’est l’un des charmes du printemps 🙂 Bon, mes petizours, j’irais bien faire une sieste moi. »

Max : « Tu veux rentrer ? D’accord, on finit le tour et on rentre. »

Léo : « On peut même prendre le raccourci si tu veux. Le chemin est ouvert. »

Max : « Mais on s’arrête quand même à l’observatoire. Au cas où … »

Léo : « Ce serait dommage de rater une belle scène ! »

Le chevalier : « D’accord. Mais je ne sais pas quelle autre surprise nous pourrions avoir. La nature nous a déjà bien gâtés aujourd’hui. »

86.1 66 Un étang

Max : « Tu vois quelque chose bonome ? »

Le chevalier : « Des souchets. Là-bas… »

Max : « Trop loin pour nos petizieux de petizours 🙁 Tu fotoes bonome, tu fotoes. Et après tu nous montres. »

86.1 67 Des canards souchets

Léo : « Ce sont vraiment de beaux canards, les souchets. Mais ils sont loin. Allez chevalier, on rentre. »

Quand on est rentrés, Bonome a un peu siesté. Il va mieux mais il dort toujours pas très bien. Il a beaucoup de retard dans son sommeil. Il va lui falloir des mois pour se remettre de toute la fatigue accumulée. Léo, lui, pensait plus à la Bretagne. Il rhololaait à cause de la parade des grèbus. Rhoooo la chance ! Et tout ça. Il en a rêvé Léo, de la parade des grébus. Je dois avouer que moi aussi.

Je t’embrasse Princesse.

Continuer la promenade

85 – Une longue promenade

Dimanche 3 Avril, an III

Le chevalier : « Les petizours ! »

Max : « Oui ! »

Léo : « On est là ! »

Max : « Que pouvons faire pour toi bonome ? »

Léo : « Tu veux qu’on te mette tes chaussettes ? »

Le chevalier : « Merci Léo, mais c’est déjà fait 🙂 »

Max : « Tu es tout habillé ! »

Léo : « En tenue d’inspection ! »

Max : « Tu veux aller aux zoisos ? »

Léo : « Chouette alors ! »

Max : « Mais comment tu vas faire pour chevaucher ? »

Le chevalier : « Doucement… Je vais faire très attention. »

Max : « Je suis pas sûr que ce soit une bonne idée ça 🙁 »

Le chevalier : « Je peux essayer. »

Léo : « Tu sais Max, si il a décidé d’y aller, il ira. Tu pourras râler, ronchonner, le menacer de le mordre… Si on l’accompagne on pourra au moins le surveiller. »

Max : « Et le ramasser si il se fait mal ! »

Le chevalier : « Je ne me ferai pas mal. »

Max : « Ah ben non ! Tu tombes jamais toi ! »

Le chevalier : « Bon, Max, je vais aux oiseaux. J’ai besoin de prendre l’air. Je n’en peux plus d’être enfermé. Alors tu viens ou tu restes là. Mais si tu décides de venir, je t’interdis de ronchonner. »

Max : « Tu m’interdis ? »

Le chevalier : « Formellement ! »

Max : « C’est la première fois que tu m’interdis comme ça. C’est pas très gentil. »

Le chevalier : « Mon petitours, viens-tu avec nous ? »

Max : « Mais j’ai pas le droit de ronchonner ? »

Le chevalier : « Pas plus que d’habitude 🙂 »

Max : « Alors si j’ai le droit de ronchonner comme d’habitude, je viens ! En route ! »

Léo : « Heu… on va où ? »

Le chevalier : « Au Royaume des Bernaches. Il n’est pas très loin. »

Max : «  En route ! »

Au Royaume des Bernaches…

Léo : « Regardez la pie ! »

85 01 Pie bavarde 85 02 Pies bavardes

Max : « Elle a l’air bizarre 🙁 »

Léo : « Qu’est ce que tu lui trouves de bizarre ? »

Max : « Regarde les plumes de sa tête ! Elle a l’air mal peignée. Et puis, elle a l’air un peu perdue, toute naïve. »

Léo : « Je crois comprendre… »

Max : « Et qu’est ce que tu comprends ? »

Léo : « C’est un petit ! Et l’autre c’est son parent ! Elle a l’air naïve parce qu’elle connaît pas bien le monde encore. Elle est perdue sans son parent. Et c’est pour ça qu’on peut s’approcher autant. Elle a pas encore peur des zoms. »

Max : « On est pas des zoms. »

Léo : « Le chevalier est un zom Maxou. »

Max : « Mais il est pas comme les autres zoms ! Je veux pas que tu dises ça ! »

Léo : « N’empêche que c’est un zom ! C’est un grand chevalier mais c’est quand même pas un zoiso 🙂 »

Max : « C’est pas un Scolopacidé 🙂 Bon, c’est normal après tout de voir des jeunes en cette saison. C’est le printemps ! Les zoisos ont fait des œufs et après les œufs, il y a les juvéniles. C’est la première fois qu’on voit une jeune pie. »

Léo : « Je crois qu’on devrait s’éloigner et les laisser tranquilles. »

Max : « Oui, on va aller voir si il y a de beaux zoisos dans le marais. Tu viens bonome ? »

Le chevalier : « Bien sûr que je viens ! »

Léo : « Il y a des souchets mâles ! »

Max : « Cette fois tu les fotoes bonome. Parce que, quand on est venus avec Brindille, tu as pas fotoé les souchets. Ils vont se vexer à force. Ils vont penser qu’on les aime pas et c’est pas vrai. J’aime beaucoup les souchets. »

85 03 Canards souchets mâles

Léo : « Et tu connais leur nom en scientifique ? »

Max : « Ben oui ! Il y a pas que toi qui es un peu ornithologue. Moi aussi je connais les zoisos. Le canard souchet s’appelle Anas clypeata et c’est un Anatidé. Normalement il migre. Ils doivent être de passage ceux-là. Ils vont pas tarder à repartir quelque part vers le nord. J’espère qu’ils se tromperont pas de chemin. »

Léo : « Il y en a un autre là ! »

85 04 Canard souchet 85 05 Canard souchet

Max : « Il dort lui aussi. »

Léo : « Ben oui, ils se reposent pour avoir des forces. Ils vont devoir beaucoup voler pour rentrer dans leur aire de nidification. »

Max : « C’est pas comme la poule d’eau. Elle fait sa toilette. »

Léo : « Ben oui, les zanimos ça fait beaucoup sa toilette 🙂 »

Max : « C’est quoi ce bruit ? »

Léo : « Des bernaches du Canada qui se chamaillent ! »

Max : « Comme des foulques ? »

Léo : « Oui ! Mais ça fait plus de bruits et d’éclaboussures ! »

85 06 Bernache du Canada

Max : « Tu as réussi à fotoer bonome ? »

Le chevalier : « Oui… Mais je ne sais pas ce que vaudront les fotos. »

Max : « On verra bien. On pourra quand même dire à Princesse que les bernaches se chamaillent comme des foulques. »

Léo : « Qu’est ce qu’il leur prend ? Elles sont sages d’habitude. »

Le chevalier : « C’est la saison des amours. Il doit y avoir des conflits entre mâles au sujet de femelles. »

Max : « Toi tu as pas ce genre de problème. Tant que tu seras tout cassé, tu pourras pas faire la parade et aucune femelle ne voudra de toi 🙂 »

Le chevalier : « Merci Max 🙁 Je regrette d’un coup que tu sois venu. Nous aurions été tranquilles tous les deux mon Léo. »

Léo : « Ben oui. Mais on pouvait pas le laisser seul. Il aurait fait des bêtises 🙂 »

Max : « Hé ho ! Je suis là ! Bonome ! … Bonome ? Tu es parti dans ta tête ? »

Léo : « Il a la tête de quand il a vu quelque chose… »

Max : « Bonome, tu nous dit s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Il y a une bécassine des marais là-bas ! »

85 07 Bécassine des marais

Léo : « Gallinago gallinago, Scolopacidés. »

Max : « Tu la vois Léo ? »

Léo : « Ben non. »

Max : « Moi non plus. »

Léo : « Comment il fait pour repérer les zoisos comme ça ? »

Max : « Il a des superzieux ! Ce qui m’impressionne le plus c’est qu’il reconnaît le zoiso alors que nous on le voit même pas ! »

Le chevalier : « J’en reconnais quelques-uns de très loin, à leur attitude, mais uniquement dans les Royaumes que je connais bien. »

Max : « Tu peux fotoer et nous montrer ? Parce qu’on voit rien du tout nous… Pfff ! Même sur la foto je reconnaîtrais pas 🙁 »

Léo : « On la voit à peine. »

Max : « Mes lecteurs la verront peut-être même pas sur la foto 🙁 »

Le chevalier : « Cesse donc de parler de tes lecteurs et profite de ta promenade Maxou. »

Max : « Bonome, je sais bien que tu es resté longuement enfermé dans la cabane mais je te rappelle qu’on est pas en promenade. On est en inspection ! »

Le chevalier : « Pas aujourd’hui Maxou. Aujourd’hui, je me promène. Je touriste même ! »

Max : « Mais non ! Tourister c’est en sifflotant, comme ça, avec les mains dans les poches 🙂 Et tu peux même pas mettre tes mains dans tes poches, à cause de ton attelle 🙂 Bon, je veux bien qu’on se promène. Mais tu fotoes quand même. »

Léo : « Je vois pas bien la différence avec l’inspection alors. »

Le chevalier : « Disons que ce n’est pas grave si on ne voit pas d’oiseau. »

Léo : « D’accord. Mais l’oie cendrée, on la voit bien. On va pas fermer les yeux pour pas la voir ! »

85 08 Oie cendrée

Max : « Tu crois qu’elle vont rester ? On est déjà en Avril. Elles auraient dû partir déjà. »

Le chevalier : « Apparemment elles se plaisent bien ici. Mais je crains que l’été ne soit un peu chaud pour elles. »

Max : « Mais on les aime beaucoup nous. Je veux plus qu’elles partent. Elles me manqueraient. »

Le chevalier : « Et donc, tu serais content de les voir revenir. »

Max : « Et si elles revenaient pas ? Qu’elles migraient ailleurs et qu’on les voyait plus jamais ? »

Le chevalier : « Nous pourrions dire que nous avons eu la chance de les voir de près. »

Max : « C’est toujours facile avec toi ! »

Léo : « Oh ! Qu’est ce qu’elles font les bernaches ? »

Max : « Elles se chamaillent encore ? »

85 09 Bernaches du Canada 85 10 Bernaches du Canada
85 11 Bernaches du Canada 85 12 Bernaches du Canada

Léo : « Non, on dirait qu’elles font leur toilette ensemble… »

Le chevalier : « Je pense que c’est une parade. »

Max : « Elles vont faire un couple ? »

Le chevalier : « Ou il est déjà formé. Auquel cas la parade ne fait que renforcer les liens. »

Max : « Et la parade c’est une toilette ? »

Le chevalier : « Pas tout à fait, mais ça y ressemble 🙂 »

Max : « Tu peux me rappeler à quoi ça sert les parades s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Les fonctions sont diverses. D’abord, la parade permet aux deux partenaires de vérifier qu’ils appartiennent à la même espèce. »

Léo : « Tous les zoisos de la même espèces font toujours les mêmes gestes dans le même ordre ? »

Le chevalier : « Non. J’ai lu qu’il pouvait y avoir des variantes localement. »

Léo : « Alors un zoiso d’ici fait pas pareil qu’un zoiso de là-bas ? »

Le chevalier : « Exact. Mais ce n’est pas grave puisqu’ils ne se rencontreront jamais. »

Max : « Ben non, il y en a un ici et l’autre est là-bas. Donc, ils vérifient qu’ils sont de la même espèce. Quoi d’autre ? »

Le chevalier : « Ils se montrent qu’ils sont en bonne santé et qu’ils feront de beaux petits. »

Max : « Comment ça ? »

Le chevalier : « Vous avez sûrement remarqué qu’il y a de nombreux mouvements lors des parades. Effectuer ces mouvements montre la bonne santé. Et l’un des partenaire a l’occasion de vérifier l’état des plumes de l’autre. »

Léo : « Ils s’inspectent mutuellement alors. »

Max : « Toi, tu peux pas faire tous les mouvements de la parade 🙂 »

Léo : « Maxou, je crois que ce n’est pas très délicat de rappeler régulièrement au chevalier qu’il est tout cassé et qu’aucune femelle ne voudrait de lui. »

Max : « Oulala ! Si on ne peut même plus rigoler. Pfff… »

Léo : « Et si un zoiso a oublié la séquence de mouvement à réaliser ? Il trouve pas de partenaire ? »

Le chevalier : « Il ne peut pas l’oublier puisque ce n’est pas appris. »

Léo : « Il a pas appris ? Mais comment il fait alors ? »

Le chevalier : « Il sait. »

Léo : « Si il sait, c’est qu’il a appris ! »

Le chevalier : « Pas toujours. Un jeune chiot n’apprend pas à nager. Pourtant, si tu le jettes à l’eau, il nage. Il sait. »

Max : « Il vient au monde avec les connaissances ? Tout est dans sa tête dès le début ? »

Le chevalier : « Oui, c’est ce qu’on appelle l’instinct. »

Max : « C’est quoi l’instinct ? »

Le chevalier : « A vrai dire, je n’en sais rien 🙂 Souvent, quand on ne sait pas expliquer la transmission d’un comportement, on parle d’instinct. On pourrait parler de caractère inné. »

Max : « Ben non ! »

Le chevalier : « Comment ça ben non ? »

Max : « Bonome, tu sais que je viens avec toi à la schola et que j’écoute tes cours. »

Le chevalier : « Je sais cela. »

Max : « Tu enseignes qu’un caractère inné est un caractère physique présent dès la naissance. Et tu insistes bien sur physique. La parade c’est un comportement. C’est pas un caractère physique. Alors ça peut pas être inné. »

Le chevalier : « Max, tu sais bien que je simplifie toujours un peu pour la schola. »

Max : « Et donc, il pourrait y avoir transmission de comportements au fil des générations ? »

Le chevalier : « Il pourrait. »

Max : « Ce qui veut dire que la mémoire se transmettrait. »

Le chevalier : « La transmission de ‘souvenirs’ a été démontrée expérimentalement Maxou. »

Max : « Tu expliques s’il te plaît. »

Le chevalier : « De tête comme ça, en pleine promenade… »

Max : « On vérifiera plus tard. Explique. »

Le chevalier : « Les expériences ont été réalisées avec de petits vers plats appartenant au phylum des plathelminthes. »

Max : « Le phylum des plathelminthes… Elle commence mal ton explication bonome. »

Le chevalier : « Le groupe des vers plats. »

Max : « Ben voilà ! Tout le monde peut comprendre ça : le groupe des vers plats ! »

Le chevalier : « 🙂 Ce groupe comprend des tas d’espèces. Je parlerai ici de celles qu’on appelle planaires. On en trouve dans les mares des Royaumes que nous inspectons. Ce sont de petits vers mignons. »

Max : « Tu nous montres ? »

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Le chevalier : « Les planaires ont deux particularités : elles sont lucifuges et peuvent se régénérer. »

Max : « Bien sûr bien sûr ! Lucifuge, normal ! Et capable de se régénérer : pas de problème ! Toi aussi tu comprends tout ça je suppose Léo ? »

Léo : « Ben… J’aimerais quand même quelques explications. »

Le chevalier : « Lucifuge : qui fuit la lumière. »

Léo : « D’accord. »

Le chevalier : « Et quand on les coupe en deux, chaque moitié régénère la moitié manquante. »

Max : « Et après il y en a deux ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Oulala ! Tu imagines si ça marchait avec les petizours ! On se coupe en deux et hop ! Deux Max et deux Léo ! »

Le chevalier : « Non non non ! Surtout pas ! »

Léo : « Max, arrête d’interrompre le chevalier. Je voudrais savoir les planaires, moi. Alors on peut les couper en deux et ils n’aiment pas la lumière. »

Le chevalier : « Elles… on dit une planaire. »

Léo : « Pardon, je savais pas. »

Le chevalier : « 🙂 »

Max : « Et c’est tout ce qu’il faut savoir sur les planaires ? »

Le chevalier : « Non, je dois aussi parler de leur système nerveux. »

Max : « Parce qu’elles ont un cerveau ? »

Le chevalier : « Pas tout à fait. Il faudrait plutôt parler de deux ganglions cérébraux situé dans la tête. Ils se prolongent vers l’arrière par deux cordon nerveux. »

Léo : « C’est très simple comme système nerveux. »

Le chevalier : « Effectivement Léo. »

Max : « Mais je vois pas le rapport avec la parade des zoisos à ce stade. »

Le chevalier : « J’y arrive. On a pu tester les capacités d’apprentissage des planaires. Il me semble que le protocole était relativement simple. On leur proposait de la nourriture dans une zone éclairée. Les planaires ont appris a vaincre leur répulsion pour la lumière pour obtenir la nourriture. Et cet apprentissage a été mémorisé puisqu’elles se souvenaient qu’elles pouvaient obtenir de la nourriture en allant vers la lumière plusieurs semaines après la première expérience. »

Max : « D’accord. Les planaires peuvent apprendre. Je suis ravi de l’apprendre et je me dis qu’on devrait accueillir des planaires à la schola. On aurait au moins quelques élèves capables d’apprendre. Mais la parade bonome ? »

Le chevalier : « Le problème de départ est la transmission du savoir, ou la transmission de la séquence de gestes à réaliser pendant la parade. J’y viens. Si on coupe en deux les planaires qui ont appris… »

Max : « Elles repoussent et en redonnent deux chacune. »

Le chevalier : « Oui. Et TOUTES les planaires se souviennent de l’apprentissage. »

Léo : « Toutes ? »

Max : « Même celles qui ont repoussé à partir de la moitié qui avait pas les ganglions cérébraux ? »

Le chevalier : « Absolument toutes ! En tout cas d’un point de vue statistique. Disons que la transmission est la même dans les deux lots : celui obtenu par régénération à partir d’une moitié avec cerveau et celui obtenu par régénération à partir d’une moitié sans cerveau. »

Max : « Je commence à comprendre… »

Léo : « Oui, c’est une piste. La transmission de la mémoire pourrait se faire d’une génération à l’autre. »

Max : « Et pas forcément dans le cerveau. »

Le chevalier : « Vous avez compris. J’en suis fort aise 🙂 »

Max : « Ce qui veut dire qu’il pourrait y avoir transmission de la connaissance de la parade au fil des générations chez les zoisos. »

Léo : « Ce que tu racontes est certes très intéressant chevalier mais il y a une autre hypothèse. »

Le chevalier : « Je n’en attendais pas moins de toi mon Léo 🙂 »

Léo : « 🙂 Et si les petits voyaient les adultes faire et apprenaient par imitation ? »

Le chevalier : « Ton hypothèse est tout à fait pertinente mon Léo et elle ne peut être exclue chez certaines espèces. C’est même celle qui est parfois retenue. Je ne sais plus chez quels animaux ont été observés des jeunes qui s’essayaient aux parades et ne parvenaient à les réaliser qu’après de nombreuses tentatives. Mais chez d’autres espèces la connaissance semble réellement innée. »

Léo : « Tu as des arguments ? »

Le chevalier : « Pas là mon Léo 🙂 Sauf si je reviens à la nage chez les jeunes chiots. »

Léo : « C’est un bon argument. Il faut donc envisager la transmission de la mémoire en dehors du système nerveux. C’est très intéressant ça. Et ça ouvre plein de nouvelles pistes de recherches. Les perspectives sont fabuleuses, rholala ! »

Max : « Léo, si tu fais pas attention, tu vas finir scientifique dans un laboratoire. Tu seras mal peigné et tu auras une grosse barbe. Et tu découperas des cerveaux pour savoir ce qu’il y a dedans 🙂 »

Léo : « Max, tu comprends rien du tout ! Nous évoquions justement la possibilité, bien réelle, que la mémoire puisse avoir un autre support que le système nerveux ! A quoi servirait-il de découper des cerveaux pour étudier cette hypothèse ? »

Max : « Oulala ! Mais je rigolais moi ! »

Léo : « Excuse-moi Maxou. C’est à cause de ce que nous expliquait le chevalier. Tu te rends compte ? »

Max : « Oui Léo, je me rends compte. Ça révolutionne un peu la biologie tout ça. Mais nous, on est naturalistes, on est pas neurobiologistes. On regarde des zoisos et on s’émerveille de tant de beauté, et, quand l’occasion se présente, on fait la géologie ou d’autres choses fort savantes. Mais tu sais mon Léo, on fera jamais de grandes études nous. On est des petizours. On a déjà beaucoup de chance d’avoir notre bonome pour tout nous expliquer. Allez Léo, on retourne aux zoisos. »

Le chevalier : « Max, je sens comme une pointe de regrets dans ta voix. »

Max : « Bonome, je ferais bien ornithologue de profession moi, comme le spécialiste en zoisos de Charentmaritimie. Mais personne ne voudrait d’un petitours 🙁 »

Le chevalier : « Si. Moi 🙂 »

Max : « Je sais mon bonome. C’est pour ça que je dis qu’on a beaucoup de chance de t’avoir 🙂 »

Le chevalier : « Câlin ? »

Max : « Oui, s’il te plaît. »

Quelques minutes plus tard… »

Le chevalier : « Une autre expérience me revient. Toujours avec les planaires… »

Léo : « Dis nous, s’il te plaît. »

Le chevalier : « Et bien, il arrive, qu’en cas de pénurie de nourriture, les planaires deviennent cannibales. »

Max : « Elles se mangent entre elles ? »

Le chevalier : « Oui, c’est le principe du cannibalisme. »

Léo : « Et tu vas pas dire que… »

Le chevalier : « Si ! Une planaire qui mange une planaire qui a appris acquiert l’apprentissage ! Enfin, pas dans 100 % des cas, mais de manière très significative. »

Léo : « Rholala ! »

Max : « Donc, si on te mange, on devient de grands chevaliers ! Léo, tu préfères les pattes du haut ou celles du bas ? »

Léo : « T’es trop bête Maxou 🙂 »

Max : « On retourne aux zoisos ? »

Le chevalier : « Allons-y, oui. »

Léo : « Tiens, la bernache du Canada et l’oie cendrée vont se croiser. »

85 13 Des oies 85 14 Des oies

Max : « Elles se sont même pas saluées ! Ça alors ! Pourtant elles sont cousines ! »

Léo : « On voit bien la différence de morphologie entre les oies et les bernaches. »

Max : « Oui 🙂 L’oie cendrée a des grosses fesses ! On dirait qu’elle a une couche blanche. »

Léo : « 🙂 Elles sont pas copines entre elles. C’est bizarre. Pourtant les bernaches du Canada avaient pris avec elles la bernache nonette. »

Max : « Ben oui, mais entre bernaches c’est pas pareil. »

Léo : « Chevalier, qu’est ce qu’elle fait l’oie ? »

85 15 Oie cendrée 85 16 Oie cendrée

Le chevalier : « Elle boit mon Léo. »

Léo : « Ben oui ! Je suis bête moi ! »

Max : « Bonome, pourquoi on met pas à boire à nos mésanges ? »

Le chevalier : « Parce que je n’ai pas trouvé de système adéquat. »

Max : « Il faut que tu trouves bonome, il faut que tu trouves ! Il faut qu’elles aient à boire nos mésanges. Et, ce qui serait bien, c’est que tu trouves un système pour qu’elles puissent faire leur toilette. »

Le chevalier : « Tu m’en demandes beaucoup mon petitours. »

Max : « Mais non 🙂 Tu vas trouver 🙂 »

Léo : « Regardez ! Le pouillot est au même endroit que lorsqu’on est venus avec Brindille ! »

85 17 Un pouillot 85 18 Un pouillot

Le chevalier : « C’est un pouillot véloce ! »

Max : « Phylloscopus collybita, Phylloscopidés ! »

Léo : « Tu joues au zoisos ! Mais c’est pas du jeu ! C’est moi qui l’ai vu et le chevalier a donné son nom ! »

Max : « Oui, peut-être. Mais c’est le nom latin qui compte 🙂 J’ai marqué un point ! »

Léo : « C’est quand même un peu de la triche ça, Max. »

Max : « Mais non. Je joue… »

Le chevalier : « Dites, puisque nous sommes là et qu’il n’y a pas beaucoup d’oiseaux dans ce Royaume, que diriez-vous d’aller jusqu’au Royaume des Pics ? Il n’est guère qu’à quelques centaines de mètres. »

Max : « Tu es pas trop fatigué ? »

Le chevalier : « Non, j’ai bien dormi cette nuit. Je ne me suis réveillé que deux fois. Mais brièvement. Je ne dirais pas que je suis en pleine forme mais suffisamment pour marcher un peu 🙂 »

Max : « Je supposes que tu es d’accord Léo. »

Léo : « Ben oui. C’est pas loin. Et puis le chevalier pourrait peut-être nous montrer encore un peu le printemps. »

Max : « Tu promets que si tu fatigues on rentre ? »

Le chevalier : « Je promets. »

Max : « Alors allons-y. »

Au Royaume des Pics…

Léo : « Chevalier, c’est qui cette belle plante à fleurs ? Tu la connais ? »

85 19 Primevère 85 20 Primevère

Le chevalier : « Oui, bien sûr. Tu voulais que je continue à vous présenter le printemps, te voilà servi ! »

Max : « C’est une plante de printemps ? »

Le chevalier : « Oh oui ! C’est une primevère. Il me semble que son nom signifie printemps. »

Max : « En grékancien ? »

Le chevalier : « Non, en latin. Primo vere : début du printemps. Si je ne dis pas d’erreur celle-ci est la primevère officinale ou coucou. »

Max : « Coucou ? Comme le zoiso ? »

Le chevalier : « Oui, comme le zoiso 🙂 »

Léo : « Tu as pas donné le nom en scientifique et la famille. »

Le chevalier : « C’est une primulacée : Primula veris. Elle commence à fleurir début Avril. »

Léo : « Dès le début du printemps 🙂 Chevalier, quand on a fait la botanique, tu as dit une phrase qui depuis me perturbe. C’était au sujet de l’anémone et de la véronique. Tu as dit qu’elles étaient aussi évoluées mais que l’anémone conservait plus de caractères primitifs. Comment c’est possible ? »

Le chevalier : « Cela peut paraître déroutant, je te l’accorde. En fait, tous les êtres vivants actuels résultent de plus de trois milliards d’années d’évolution de la vie. Tous les êtres vivants actuels sont également évolués. »

Max : « Mais… Si on prend un ver de terre et un zoiso, c’est quand même pas pareil ! »

Le chevalier : « Il ne faut pas confondre complexité et évolution. Le ver de terre est plus simple qu’un oiseau mais pas moins évolué. »

Léo : « Mais c’est quoi un caractère primitif ? »

Le chevalier : « Oulala ! Les spécialistes de la théorie de l’évolution m’en voudraient d’utiliser ce terme… Quel exemple prendre ? … Chez les oiseaux ! Vous connaissez la mésange. »

Max : « Bonome ! Quand même ! La mésange… »

Le chevalier : « Et les manchots ? »

Léo : « Il y en a pas en France. C’est sur les banquises. »

Le chevalier : « Donc tu en connais. Que peux-tu dire de leur ailes ? »

Léo : « Elles sont pas comme celles des mésanges. Elles permettent pas de voler mais quand même, quand on les voit sous l’eau, on dirait qu’ils volent. C’est très beau. »

Max : « Tu connais ça toi ? »

Léo : « Ben oui 🙂 Toi tu connaissais les petits mandarins qui sautent de l’arbre et moi je connais les manchots. »

Le chevalier : « Donc, mon Léo, tu conviendras que les ailes des manchots ne sont pas comme celles des autres oiseaux. »

Léo : « J’en conviens chevalier. »

Le chevalier : « D’après toi, quel type d’ailes a existé le premier ? Celui des mésanges ou celui des manchots ? »

Léo : « Celui des mésanges. »

Le chevalier : « Alors selon toi, quel est le type d’ailes primitif ? »

Léo : « Je commence à comprendre. C’est celui des mésanges. Et pourtant les mésanges sont tout aussi évoluées que les manchots. Mais elles ont gardé les ailes plus primitives. Rholala ! C’est bien aussi la biologie ! Au début je voulais faire que l’ornithologie mais il y a des tas de choses fort intéressantes ! »

Max : « Ben oui mon Léo. On est des spécialistes de rien du tout à cause de ça. C’est parce qu’il y a trop de choses intéressantes pour se spécialiser. Les pièces buccales des insectes, les parades, les ailes des zoisos… »

Léo : « Moi, je referais bien la géologie. Parce qu’avec les fossiles, on fait la zoologie aussi 🙂 Dis chevalier, il y a des fossiles de plantes ? »

Le chevalier : « Bien sûr Léo. J’en ai dans ma collection. Ils datent du Carbonifère. »

Léo : « Rholala ! Elle doit être bien ta collection. Il faudra que tu nous la montres un jour. »

Max : « Il peut pas. Il l’a laissée à la schola. »

Le chevalier : « Je vais faire un peu de place dans notre cabane et je vais la ramener. Il faut que je la revois un peu. »

85 21 Robert le diable 85 22 Robert le diable

Max : « Tiens, Robert vient nous voir ! »

Léo : « Robert ? Je connais pas de Robert moi ! »

Max : « Mais si Léo ! Robert le diable ! Le papillon… »

Léo : « Ah ! Ce Robert là ! Il s’appelle comment en scientifique ? »

Le chevalier : « Polygonia C-album, Nymphalidés. »

Max : « Comment tu fais pour te souvenir de tous ces noms ? »

Le chevalier : « Pour celui-là, j’ai un truc. Ses ailes sont très découpées. Elles ont de nombreux côtés. »

Max : « Et alors ? »

Le chevalier : « En grékancien, nombreux côté se dit polygonia 🙂 »

Léo : « Forcément… »

Le chevalier : « Et, au revers de l’aile, il y a un gros C blanc. »

Max : « Et je suppose que Album veut dire blanc. »

Le chevalier : « Tu supposes bien 🙂 »

Léo : « Et lui, c’est le paon du jour. »

85 23 Paon du jour

Le chevalier : « Inachis io, Nymphalidés. »

Max : « Là aussi, tu as une astuce ? »

Le chevalier : « Non, de longues histoires… »

Léo : « On pourrait s’asseoir et t’écouter. Qu’est ce que tu en penses Maxou ? »

Max : « J’installe ma serviette 🙂 »

Léo : « On t’écoute chevalier ! »

Max : « Oui, fais le troubadour pour nous ! »

Le chevalier : « Inachos était le père de Io. »

Max : « C’est tout ? »

Léo : « C’est qui Inachos ? »

Le chevalier : « C’est, selon la mythologie grecque, un dieu-fleuve, fils d’Océanos et de Téthys. »

Max : « Téthys ? Comme l’océan des temps anciens ? »

Le chevalier : « Oui, on a donné à l’océan des temps anciens le nom d’une déesse grecque des océans. »

Léo : « Et Io ? C’était qui Io ? »

Le chevalier : « Une prêtresse d’Héra. Héra était la sœur et l’épouse de Zeus, le dieu suprême qui régnait sur l’Olympe, fils du titan Cronos et de sa sœur Rhéa. Cronos avait été averti par ses parents qu’il engendrerait un rival. Alors il dévorait chacun de ses enfants dès leur naissance. Rhéa dut trouver une ruse pour sauver Zeus. Elle présenta à sa place un rocher emmailloté à Cronos et plaça Zeus sous la tutelle des nymphes du mont Ida et les nymphes le nourrirent grâce au lait de la chèvre Amalthée. Dès qu’il fut adulte Zeus décida de se débarrasser de ses aïeuls encombrants. Pour se débarrasser de son père Cronos, il convainquit sa première épouse, Métis, de faire boire à Cronos une boisson émétique. Cronos vomit alors les enfants qu’il avait avalés : Hestia, Déméter et Héra. Zeus épousa d’abord Déméter puis Héra. Il y eut ensuite une guerre entre les Dieux et les Titans. Je vous en fais grâce. Un fois la guerre terminée Zeus et ses deux frères aînés se partagèrent le monde. Zeus s’appropria le ciel, Poséidon reçut la mer et Hadès le monde souterrain. Le règne des Dieux put commencer. Zeus était un mari très volage. Il eut de nombreuses aventures avec des déesses mais aussi avec des mortelles qui engendrèrent des Héros. C’est là que Io intervient. Fille d’Inachos et de Mélia, elle était prêtresse d’Héra. Zeus la remarqua et s’en éprit. Il lui donnait de nombreux rendez-vous et, pour la rejoindre, il se changeait en nuages. Mais Héra se doutait de plus en plus de l’infidélité de son époux et les surprit presque. Zeus n’échappa au flagrant délit qu’en transformant Io en génisse. Malgré cela l’infidélité perdura, Zeus se changeant en taureau pour rejoindre sa belle. Héra, de plus en plus méfiante demanda à Zeus de lui offrir cette génisse qu’il semblait tant apprécier. Zeus s’exécuta mais continua de rendre visite à Io. Héra, ulcérée, mit Io sous bonne garde en la confiant à Argos, le géant au cent yeux, dont 50 dormaient pendant que les autres veillaient. Zeus demanda à son fils Hermès de tuer Argos. Hermès alla alors à la rencontre d’Argos et lui raconta d’interminables histoires qu’il accompagnait de sa harpe. Argos finit par s’endormir et Hermès lui coupa la tête. Io s’échappa et traversa de nombreux pays mais c’est une autre histoire. »

Max : « Bonome, tu veux nous couper la tête ? »

Le chevalier : « Non Maxou. Pourquoi me demandes-tu cela ? »

Max : « Parce qu’elle est interminable ton histoire et tu vas nous endormir. Alors je me demandais si, comme Hermès avec Argos, tu voulais nous couper la tête. Non parce que si c’est ton but, il te manque la harpe… »

Léo : « L’écoute pas chevalier. Continue ton histoire s’il te plaît. »

Le chevalier : « Héra aimait beaucoup Argos. Certains disent qu’ils étaient amants. Et pour faire vivre sa mémoire, elle transféra ses cent yeux sur la queue de son oiseau préféré : le paon. »

Léo : « C’est de là que vient la queue du paon ! Rholala ! »

Le chevalier : « Et de la queue du paon à l’aile de papillon il n’y a pas loin ! Les décorations bleues de la queue du paon sont appelées ocelles. Et vous conviendrez qu’elles ressemblent aux tâches bleues visibles sur l’aile de notre papillon. »

Max : « Qu’on appelle également ocelles… »

Léo : « Alors c’est un double hommage à Io qu’on retrouve dans le nom de ce papillon. Rholala ! Tu connais de belles histoires chevalier. »

Max : « Tu appelles ça une belle histoire ? Un père qui mange ses enfants ! Un dieu qui épouse ses sœurs et les trompe puis qui demande à son fils de tuer un géant ! Moi j’appelle pas ça une belle histoire ! Je préférerais que tu nous parles du papillon. »

Le chevalier : « Max, je ne peux pas te donner tort. Je n’ai jamais apprécié la mythologie grecque pour les raisons que tu viens de citer. Revenons donc à notre papillon. Sa vie débute généralement au dos d’une feuille d’ortie. »

Max : « Ça pique les orties ! Aïe ! Ouille ! »

Le chevalier : « La femelle pond ses œufs sous les feuilles. Quelques jours plus tard, de petites chenilles sortent de l’œuf. Elle se rassemblent et commencent leur croissance dans une grand toile qu’elle ont tissé en commun. »

Max : « Il y a pas que les araignées qui tissent des toiles ? »

Le chevalier : « Non Maxou. De nombreuses larves de papillons le font. La plus connue est la larve du bombyx du mûrier (Bombyx mori, Bombycidés). Elle s’enferme dans un cocon constitué d’un unique fil long d’au moins un kilomètre. C’est avec ce fil qu’on fait la soie. Mais chez les paon du jour, la toile apparaît plus précocement, entre deux stades larvaires. Les chenilles sortent et se nourrissent des feuilles d’orties. J’ai déjà vu des centaines de chenilles sur quelques mètres carrés. Puis, elles s’enferment dans un cocon et se nymphosent. »

Max : « Elles se transforment en papillon adulte. »

Le chevalier : « Et un beau papillon sort un jour de sa nymphe. Il déploie ses ailes puis s’envole. »

Max : « Et le cycle recommence… »

Le chevalier : « Et oui… Le paon du jour est peut être l’espèce de papillon la plus commune de France. On peut observer des adultes pendant presque 10 mois de l’année. L’hiver, quand il fait vraiment froid, ils se trouvent un abri et hibernent. Ils ressortent dès les premiers beaux jours. Vous savez que la face inférieure de l’aile est noire. »

Max : « Ben oui. C’est pour mieux se cacher mon enfant 🙂 »

Le chevalier : « C’est exact ! Et quand le papillon se sent en danger il ouvre brutalement les ailes… »

Max : « Et le danger éventuel se trouve face à deux grands yeux bleus, il croit que c’est toi et il se sauve vite avant que tu racontes des histoires assommantes 🙂 »

Le chevalier : « 😀 Je ne raconterai plus d’histoire tirées de la mythologie grecque. C’est promis. »

Léo : « Si j’ai bien compris, les orties sont très importantes pour les paons du jour. »

Le chevalier : « Tu as bien compris Léo. Et c’est vrai pour de nombreuses espèces de Lépidoptères. »

Léo : « On voit pas de zoisos dans ce Royaume ! On ferait mieux de rentrer. »

Max : « Ils doivent être au Royaume Secret les zoisos… »

Léo : « Quel Royaume Secret ? C’est quoi ce Royaume ? »

Le chevalier : « Max, il me semble t’avoir demandé de ne jamais parler du Royaume Secret en présence de Léo. »

Max : « Oups ! J’ai gaffé 🙁 »

Léo : « C’est quoi ce Royaume ? Dites moi ! »

Le chevalier : « Selon Max, il existerait, au Pays des Zoisos, un Royaume Secret où se réfugieraient les oiseaux quand ils veulent être tranquilles, pour se reposer… et quand on ne voit pas d’oiseaux, il pense qu’ils sont au Royaume Secret. »

Léo : « Rholala ! Et tu sais où il est ce Royaume Secret ? »

Max : « Bien sûr qu’il sait ! Il fait comme si il existait même pas. Selon Max dit-il ! Mais il sait bien où il est. Évidemment. »

Léo : « Rhoooo… Tu nous y emmèneras un jour ? S’il te plaît. »

Le chevalier : « S’il existe, et je dis bien si, je ne sais rien de lui. Il n’y a que Max qui en parle. »

Max : « C’est une légende du Pays des Zoisos qui en parle… »

Le chevalier : « Tu me feras lire cette légende alors. Moi aussi, j’irais bien le visiter ce Royaume Secret. Même si je pense que nous nous serions pas les bienvenus. La nature se fâcherait contre nous… »

Max : « Il existe ou pas ce Royaume ? »

Le chevalier : « Je n’en sais rien Maxou… Je croyais qu’il était le fruit de ton imagination. Mais si tu me dis qu’une légende en parle… »

Léo : « Bon, on fera des recherches. On repasse par le Royaume des Bernaches ? »

Max : « Tu sais bien qu’on a pas le choix. Nous devons y passer pour rejoindre notre monture… »

Au Royaume des Bernaches…

Léo : « Il y a des Laridés sur la barge. On peut aller les voir ? »

Max : « Je n’ose pas imaginer ta réaction si on t’empêcher d’aller voir des Laridés 🙂 »

Léo : « Je serais très déçu et je comprendrais pas pourquoi. »

Le chevalier : « Personne ne t’empêchera d’aller voir des Laridés mon petit Léo. »

85 27 Des mouettes

Léo : « Ce sont des mouettes qui rigolent, Chroicocephalus ridibundus. D’après leur plumage, elles sont pas très vieilles. Elles sont nées l’été dernier… Je sais pas si elles migrent à cet âge là… Chevalier, tu crois qu’elles sont nées pas loin d’ici ? »

Le chevalier : « Peut-être… »

Max : « C’est possible. On a vu des bébés mouettes qui rigolent au Royaume des Sternes. Et des juvéniles au Grand Étang de T. Elles étaient bien trop petites pour avoir volé longuement. Peut-être qu’elles sont nées pas loin celles-ci. »

Léo : « Oh zutalor ! Elles se sont envolées ! … Mais… C’est une sterne ! Il y a une sterne Pierregarin, Sterna hirundo. Rhoooo… J’espère qu’il y aura un couple et qu’ils feront des œufs. Rholala ! J’aimerais bien qu’il y ait des bébés sternes… »

85 28 Des Laridés 85 29 Sterne pierregarin

Max : « C’est possible aussi. »

Léo : « Je sais. Vous en avez vu au Royaume des Sternes… »

Max : « Ben oui. On ira un jour. Et peut-être que toi aussi tu les verras. »

Léo : « Peut-être… Bon, on rentre. On verra pas d’autres zoisos aujourd’hui. Et le chevalier doit être fatigué. »

Pendant la chevauchée…

Max : « Bonome, c’est le chemin pour rentrer à la cabane ça ? Tu vas où comme ça ? »

Le chevalier : « Au Grand Étang de T. 🙂 »

Max : « Tu vas pas bien dans ta tête ! Il avait raison Léo : tu as dû te luxer le cerveau lors de ta chute ! Demain je t’emmène chez le docteur de la tête ! »

Le chevalier : « Je ne comprends pas ta réaction Maxou. Tu devrais être content que je t’emmène voir d’autre oiseaux… »

Max : « En temps normal oui ! Mais je te rappelle que tu es tout cassé. C’est pas prudent de tout chevaucher comme ça ! »

Léo : « C’est pas faux ! Mais tu sais bien que la prudence n’est pas la qualité première de notre chevalier 🙂 Il est prudent à sa façon… »

Max : « Oui, ben j’espère que Princesse va te gronder très fort ! »

Le chevalier : « Je serais curieux de voir ça 🙂 Nous sommes arrivés. Max, tu viens avec nous ou tu restes là à ronchonner ? »

Max : « Je viens avec vous ET je ronchonne ! T’es pas possible toi ! »

Léo : « Au premier observatoire, il y a jamais des zoisos. Tu sais pourquoi ? »

Le chevalier : « Il y a des foulques, des grèbes, des mouettes… »

Léo : « Oui, c’est vrai. Mais c’est que les zoisos habituels. Les autres zoisos sont toujours là-bas ! »

Le chevalier : « Ils se méritent, les autres oiseaux 🙂 »

Max : « Pourquoi tu t’arrêtes ? Qu’est ce que tu as vu ? »

Le chevalier : « Des pinsons des arbres… Là-bas, dans le champ. »

85 30 Pinson des arbres

Léo : « Je les vois pas les Fringilla coelebs. Tu vois quelque chose toi, Maxou ? »

Max : « Un champs… Superzieux a encore frappé ! »

Léo : « Je vois pas les pinsons des arbres mais les coccinelles, je les vois bien 🙂 Elles font des œufs ! »

85 31 Coccinelles à sept points 85 32 Coccinelles à sept points

Max : « Coccinella septempunctata, Coccinellidés, In copula ! »

Léo : « C’est ça le printemps ! C’est quand les zanimos font des petits ! »

Max : « J’ai pas envie de faire l’insectologie maintenant. Je suis impatient de voir quels zoisos vont venir nous voir. Allez, dépêchez-vous. »

Le chevalier : « Max l’impatient 🙂 »

Léo : « Max le ronchonneur 🙂 »

Max : « Je me fiche de vos sarcasmes. Je vous laisse là et vais aux zoisos tout seul. Pfff… »

Le chevalier : « Taisez-vous donc un peu 🙂 Nous approchons… »

Léo : « Rholala ! Rhoooo… Rholalalalalaaaaa !… »

Max : « Léo a bogué 🙂 »

85 33 Chevaliers aboyeurs 85 34 Chevaliers aboyeurs
85 35 Chevaliers aboyeurs 85 36 Chevaliers aboyeurs

Léo : « Des chevaliers ouaf-ouaf! Ici ! On est même pas en Bretagne ! La chance… »

Max : « Tringa nebularia, Scolopacidés. Ça c’est une belle surprise ! »

Léo : « Qu’est ce qu’ils font ici ? »

Max : « Ils sont venus prendre des nouvelles de bonome ! Rassurez-vous les chevaliers ouaf-ouaf, il va mieux. Il recommence à cavaler partout. »

Léo : « Des chevaliers ouaf-ouaf… Ici… La chance… »

Max : « Le chevalier aboyeur, parce que son vrai nom c’est chevalier aboyeur, est le plus grand des chevaliers Scolopacidés. Parce que sinon, c’est mon bonome le plus grand des chevaliers 🙂 Léo, tu peux me dire ce que ta mâchoire fait par terre ? Qu’est ce que tu as vu encore ? »

Léo : « Rhoooo… Là ! Regardez ! »

85 37 Chevaliers 85 38 Chevaliers

Max : « Ah oui ! Quand même ! Un chevalier gambette et un chevalier culblanc, côte à côte. Rholala ! Bonome, les zoisos Bretagne et ceux de Charentmaritimie ont envoyé des délégations pour prendre de tes nouvelles ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas Maxou 🙂 »

Max : « Tu savais qu’ils seraient là ? C’est pour ça que tu voulais venir ? »

Léo : « Max, je crois que je sais comment il fait pour savoir où sont les zoisos ! »

Max : « Tu connais son secret ? »

Léo : « C’est le vent qui lui dit ! Il sait tout le vent. Il est partout tout le temps ! »

Max : « C’est vrai ça bonome ? Tu demandes au vent ? »

Le chevalier : « 🙂 Ce n’est pas bête, mais non. Je ne demande pas au vent. »

Max : « Tu es sûr ? »

Le chevalier : « Il y a quelque temps de cela, je t’ai interdit de demander au vent de chasser les nuages parce que je n’aime pas les privilèges. Je ne demande rien au vent. Je m’en voudrais trop de l’importuner. »

Max : « Mouai… Peut-être qu’il te dit sans que tu demandes… »

Le chevalier : « Même pas 🙂 »

Léo : « Il est beau le chevalier gambette. Rholala ! »

85 39 Chevalier gambette 85 40 Chevalier gambette

Max : « On a pas donné les noms en scientifique. Le chevalier gambette s’appelle Tringa totanus et le chevalier culblanc… Comment il s’appelle le chevalier culblanc déjà ? »

Léo : « Tringa ochropus. »

Max : « C’est ça ! Tringa ochropus ! Trois espèces de chevaliers en trois minutes ! Bonome, je crois qu’on va rester encore un peu 🙂 »

Le chevalier : « Parce que tu crois que nous verrons une espèce pas minute ? »

Max : « On peut essayer ! »

Le chevalier : « Je préférerais, dans l’intérêt de notre Léo, qu’il n’y ait pas d’autres surprises 🙂 »

Léo : « J’aime bien les surprises 🙂 Surtout quand c’est un chevalier ouaf-ouaf. Rholala… »

Max : « La bergeronnette grise sera pas une assez belle surprise pour toi alors ! »

85 41 Bergeronnette grise 85 42 Bergeronnette grise

Léo : « Motacilla alba, Motacillidés ? Ben si ! Tu sais bien que j’aime tous les zoisos Maxou. »

Max : « Tu les imites plus. »

Léo : « Ben non, tu me grondes et tu m’enfermes dans les toilettes la nuit ! Je sifflote juste un peu en lisant ton beau livre de zoisos, quand tu peux pas m’entendre. »

Max : « Mais Léo, tu sais bien que je ronchonne toujours ! Tu peux imiter les zoisos si tu veux. Mais pas la nuit ! Il faut pas siffloter la nuit quand je dors. »

Léo : « Merci Maxou. »

Le chevalier : « Mes petizours, je crois que nous avons eu notre compte de surprises pour aujourd’hui. Je suis fatigué moi. Je voudrais rentrer. »

Max : « Alors on y va bonome. »

En chemin vers la monture…

Max : « Pourquoi tu t’arrêtes encore ? Qu’est ce que tu as vu ? »

Le chevalier : « Un crâne, là, sur le talus… »

Max : « C’est un crâne de lapin. Tu en as déjà plein tes tiroirs. On s’en fiche. »

Le chevalier : « Non, il est trop large. Et ce ne sont pas des dents de lapin. »

Max : « Je veux pas que tu grimpes pour aller le chercher ! Si tu fais ça, je te cause plus jamais ! »

Léo : « Je peux aller le chercher moi. Je suis une peluche. Si je tombe, je serai pas tout cassé. »

Max : « Et si tu te déchires ? Ou si un faucon te prend pour une proie ? »

Léo : « Chevalier, tu connais un cours de tricot pour Max ?

Le chevalier : « Non, trop dangereux. Il pourrait se blesser avec les aiguilles. Elles sont pointues ces aiguilles. »

Léo : « Oui, c’est vrai… Des puzzles ! On va lui offrir des puzzles ! »

Le chevalier : « Seulement si tu le surveilles pour qu’il ne se donne pas un coup dans l’œil avec une pièce 🙂 »

Max : « Moquez-vous de moi ! Je suis le seul à être un peu prudent dans cette équipe. Léo, va chercher ce crâne si tu veux… »

85 43 Un crâne 85 44 Un crâne

Max : « Alors ? C’est quoi ce crâne ? »

Le chevalier : « Je n’en sais rien Maxou. Nous l’étudierons plus tard. »

Max : « Ouaip. Allez, on rentre. »

Voilà Princesse. C’était une très longue promenade. Heureusement que je suis là pour surveiller mon bonome. Je t’embrasse. Même si tu as pas pris de ses nouvelles.

Continuer la promenade