125-3 Le Royaume des Paons (troisième partie)

Mercredi 26 Octobre, An III (troisième partie)

Max : « Alors Léonou, tu te remets ? »

Léo : « On a déjà vu beaucoup de zoisos quand même. »

Samuel : « 37 espèces. Des Charadriiformes, des Ciconiiformes, des Pélicaniformes, et des Gruiformes. Et les Ansériformes. »

Max : « Tu as tout retenu ? Me dis pas que tu pourrais réciter tous les noms d’espèces ! »

Samuel : « Ben non, quand même ! 37 noms d’espèces d’un coup ! »

Léo : « 37 espèces ! Rhoooo la chance ! Et on a même pas fini ! »

Max : « Ben non, parce que chez les Ansériformes il y a aussi les Anatidés ! Les canards ! Et on a pas encore vu les canards ! »

Léo : « Il y a pas que les canards Max. Il y a les fuligules, les nettes, les sarcelles… »

Max : « Oui oui, mais on met tout ça sous le même vocable. Ce sont les canards. »

Léo : « Ah oui ? Alors tous les zoisos blancs à la mer ce sont des mouettes peut être ? Max, on est naturalistes je te rappelle. Alors on dit pas c’est des canards et hopla ! On se doit d’être précis. »

Max : « Je vois que tu es de nouveau d’attaque 🙂 On peut continuer l’inspection. »

Samuel : « Oh oui ! »

Max : « Alors c’est reparti ! »

Les Anatidés

Les canards de surface.

Léo : « Un canard chipeau ! Anas strepera ! Rhooo ! On arrive jamais à s’en approcher d’habitude. »

Samuel : « Vous le connaissez ? »

Max : « On connaît quelques canards déjà. Mais je pense que nous allons avoir quelques belles surprises encore. »

Léo : « Petit Sam, il faut que tu saches que les canards peuvent se diviser en deux. »

Max : « Il y a les canards ploufeurs et les canards de surface. »

Léo : « Les ploufeurs ploufent pour aller chercher leur nourriture. »

Max : « Alors que les canards de surface restent en surface. Ils peuvent quand même mettre la tête sous l’eau mais ils ploufent pas. »

Léo : « Sinon ce seraient des ploufeurs 🙂 »

Max : « Le plus étrange est que certains canards de surface ploufent quand ils sont petits. »

Léo : « Mais après ils arrêtent. »

Max : « On sait même pas pourquoi. »

Léo : « C’est bien qu’il y ait des ploufeurs et des non ploufeurs comme ça ils mangent pas au même endroit. »

Max : « Et ils peuvent vivre ensemble. »

Samuel : « Et le beau canard chipeau, c’est un ploufeur ou pas ? »

Max : « Non non ! C’est un canard de surface. Comme le colvert que tu connais déjà. »

Léo : « On a encore oublié quelque chose ! Petit Sam, souvent, chez les canards, il y a un dimorphisme sexuel. Le mâle et la femelle sont pas pareils ! »

Samuel : « Alors sur les deux fotos il y a un mâle et une femelle ? »

Léo : « Ben oui ! Et, la plupart du temps, le mâle est coloré alors que la femelle est plutôt marron. Elle est discrète la femelle. »

Max : « Le problème c’est quand les mâles sont en plumage d’éclipse. Ils ressemblent beaucoup aux femelles. Et comme toutes les femelles se ressemblent un peu… »

Léo : « Tous les canards se ressemblent. Et c’est pas facile. »

Max : « Parce qu’il y a plus que des canards marrons. »

Samuel : « Vous connaissez bien les canards 🙂 »

Max : « C’est parce qu’on aime bien les Royaumes qui ont des étangs alors on voit souvent des zoisos aquatiques. »

Léo : « Regarde comme il est beau le mâle chipeau… »

Samuel : « Ooooh ! Il a du marron sur l’aile. »

Max : « Et il a les fesses noires. »

Léo : « Moi, j’aime beaucoup les plumes du cou… »

Max : « Un canard pilet ! »

Léo : « Anas acuta. »

Samuel : « Ooooh ! Lui aussi il a une tache colorée sur l’aile. »

Léo : « C’est le miroir alaire petit Sam. Je t’en ai déjà parlé. Chez le canard pilet il est vert sombre. »

Samuel : « Lui aussi c’est un canard de surface ? »

Max : « Oui oui. Il avance le bec dans l’eau et il la filtre pour récupérer les petits zanimos qui flottent. »

Léo : « Il peut manger des végétos aussi. »

Max : « Les canards sont pas très exigeants pour la nourriture. Ils mangent un peu tout ce qu’ils trouvent. »

Samuel : « Il y a en a un autre là. Il est coloré. J’en déduis que c’est un mâle. On voit pas la femelle ? »

Max : « C’est vrai ça ! Il y a pas de femelle ! Comment ils peuvent faire des œufs si il y a pas de femelle ? »

Léo : « Max, parle moins fort. Il dort ce canard. Tu voudrais pas le réveiller quand même ! »

Max : « Alors on va plus loin. Il doit y avoir d’autres canards. »

Samuel : « Ben oui, regardez. Vous savez sûrement qui sont ceux-là, avec leur gros bec aplati. »

Léo : « Gros bec aplati ? »

Max : « Ce sont des souchets. »

Léo : « Anas clypeata. »

Samuel : « Là, il y a des mâles et des femelles. Ils sont rigolos leurs gros becs aplatis 🙂 »

Max : « Oui 🙂 Mais j’aime beaucoup ce canard. C’est encore un canard de surface. »

Léo : « Comme la sarcelle d’hiver, Anas crecca. C’est le plus petit des canards. »

Max : « Les mâles ont les fesses jaunes 🙂 »

Léo : « Tu parles toujours des fesses des canards toi. »

Max : « Non, même pas vrai ! Seulement pour le chipeau et la sarcelle d’hiver. Parce que l’un a les fesses noires et l’autre les a noires. »

Léo : « Mouai… Normalement tous ces canards sont des migrateurs. »

Max : « Mais là ils migrent pas… »

Léo : « Il y a la femelle ! Observe la bien petit Sam, parce que c’est pas tous les jours qu’on la voit aussi bien. »

Léo : « Normalement elle a un petit miroir alaire vert. Mais on le voit pas… »

Samuel : « C’est pas grave cousin Léo. C’est pas de ta faute. »

Max : « Ooooh ! »

Léo : « Qu’est ce que… Rhoooo ! »

Samuel : « Qu’ils sont bôôôô ! »

Léo : « On les connaît pas ! »

Max : « Bonome ? »

Le chevalier : « Ce sont des sarcelles élégantes, Anas formosa. Elles vivent normalement au nord et à l’est de la Sibérie. »

Max : « Encore des zoisos qui n’ont rien à faire là ! »

Le chevalier : « Encore des oiseaux d’ornements introduits dans les parcs et jardins. Je doute qu’il s’agisse d’oiseaux occasionnels qui arrivent là par hasard. »

Léo : « Pourtant elles sont dans le beau livre de zoisos de Max. »

Le chevalier : « Oui… comme oiseaux occasionnels… »

Léo : « Encore une fois, on voit pas la femelle ! Comment peut-on enseigner dans ces conditions ? Sam connaîtra jamais les sarcelles élégantes femelles ! »

Samuel : « Mais c’est pas grave cousin Léo. On va pas les voir souvent les sarcelles élégantes et si les femelles sont avec les mâles on les reconnaîtra. T’énerve pas. »

Max : « Si Léo s’énerve il faut lui gratouiller le front. Ça le calme 🙂 »

Samuel : « D’accord 🙂 Viens ici cousin Léo. »

Léo : « Je suis pas énervé. Et j’ai cru voir… oui c’est ça ! Venez ! »

Max : « Des carolins ! Aix sponsa ! On a déjà vu un mâle tout seul au Royaume des Mandarins. Mais là, il y a des femelles. Léo, tu vas pouvoir enseigner 🙂 »

Samuel : « Qu’est ce qu’il est beau ce canard ! »

Max : « Oh oui alors ! C’est dommage qu’il y ait pas le mandarin à côté. »

Samuel : « Le canard mandarin ? »

Léo : « On te le montrera. Il y a le Royaume des Mandarins pas loin de chez nous. »

Max : « Le carolin a une toute petite voix:) »

Léo : « Mais là, il dit rien du tout. »

Max : « Bonome, pourrais-tu me faire une jolie foto du mâle et une autre de la femelle s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Je vais faire de mon mieux. »

Max : « Merci mon bonome. »

Léo : « Bon, on continue ? »

Max : « Ben oui ! Il faut finir l’inspection de ce Royaume. »

Samuel : « Vous avez vu là-bas ? »

Léo : « On dirait… chevalier, ce serait pas les nettes rousses ? »

Le chevalier : « Rhoooo ! »

Max : « Je propose une pause au bord de l’eau avant d’aller voir les canards ploufeurs. »

Léo : « Parce que les nettes rousses sont des ploufeurs Samuel. »

Le chevalier : « Pause ? »

Léo : « Je veux bien. Et toi petit Sam ? »

Samuel : « Oui. On voit tellement de zoisos… »

Max : « C’est presque trop. On peut même pas tous les présenter. »

Le chevalier : « Pauvre Max ! Il y a trop de zoisos 🙂 Je te maltraite vraiment. Dès demain je me présente aux gens d’armes de Princesse pour qu’ils me mettent en prison. »

Max : « Bonome, c’est pas bien de se moquer de son petitours. »

Samuel : « C’est bien fait ! Tu te moques de tout le monde toi 🙂 »

Léo : « Sam a raison ! Bien fait ! »

Max : « D’accord, je reconnais, je l’ai bien mérité. Mais quand même ! Tu imagines le travail pour graver tout ça ! Comment je vais faire, moi ? Et je suis sûr que tu as déjà fait 3000 fotos ! Juste pour les trier il va me falloir une semaine ! Je vais encore prendre du retard dans mon blog, moi ! »

Le chevalier : « Pauvre Maxou. »

Léo : « On va t’aider nous. »

Max : « Vous allez m’aider ? »

Samuel : « Ben oui. »

Léo : « On va graver tous les trois ! »

Max : « Rhoooo, merci les cousins 🙂 »

Samuel : « On reprend l’inspection ? Je veux voir les nettes rousses, moi ! »

Max : « On y va ! »

Les canards ploufeurs

Léo : « Monsieur et Madame Nette rousse 🙂 »

Max : « Netta rufina. »

Léo : « Encore une fois la femelle est plus discrète. »

Max : « Comme tu peux le voir Samuel, les mâles ont la tête tout ébouriffée. On se demande si c’est à cause des plumes ou si son crâne a cette forme là. »

Samuel : « Ils sont rigolos les mâles 🙂 »

Max : « Oui 🙂 Nous, on en a déjà vu au Grand Étang, mais de loin. »

Samuel : « Vous avez déjà vu beaucoup de zoisos, vous. »

Max : « Je me souviens d’avoir passé le centième zoiso dans mon blog. Mais je pourrais pas dire combien on en a observé. Bonome, tu sais toi ? »

Le chevalier : « Avant aujourd’hui ? Je ne sais pas. Environ 130 espèces… »

Samuel : « TOUT ÇA ! Tabarnak ! »

Léo : « Aujourd’hui tu vas nous rattraper d’un coup 🙂 Et tu en as déjà observés quelques uns depuis ton arrivée. »

Le chevalier : « Et ce n’est pas un concours. »

Max : « Bonome, on arrive aux fuligules ! »

Les fuligules

Léo : « Tiens ! Des fuligules milouins, Aythya ferina. Encore une fois on voit que les mâles. »

Samuel : « Ils ont les yeux rouges. »

Max : « Il y a beaucoup des zoisos aquatiques qui ont les yeux rouges… Mais pas tous… »

Samuel : « Il a ploufé ! »

Léo : « Oui petit Sam. Les fuligules sont des ploufeurs. Ils peuvent plonger à plusieurs mètres et rester sous l’eau environ une minute. »

Max : « Pendant nos inspections, bonome peut rester de longues minutes à fotoer les zoisos ploufer. »

Samuel : « Et lui il est fatigué et il fait dodo. »

Léo : « Les zoisos dorment souvent en mettant la tête sous l’aile. »

Max : « Et toi tu dors tout serré contre Léo 🙂 Léo c’est ton doudou 🙂 »

Léo : « Max, je t’ai déjà dit de pas te moquer de Samuel ! »

Max : « Et pourquoi s’il te plaît ? Je me moque de toi, de bonome, de moi aussi. Alors pourquoi pas de Samuel ? »

Léo : « Je veux pas que tu lui fasses de la peine ! »

Samuel : « C’est gentil cousin Léo, mais je crois avoir compris cousin Max : il se moque avec affection. Il est pas méchant cousin Max. Alors ça me fait pas de la peine. »

Léo : « Tu es sûr ? Sinon je le gronde ! »

Samuel : « Il faut pas gronder Maxou. »

Léo : « Tu l’appelles Maxou ? »

Samuel : « Ben oui, comme vous 🙂 »

Max : « Maxou le gentillours 🙂 Là, ce sont des fuligules morillons, Aythya fuligula. »

Léo : « Eux ont les yeux jaunes. Et une petite huppe derrière la tête. Mais il y a encore que les mâles ! »

Max : « C’est pas grave. On voit souvent les fuligules milouins et morillons. On aura l’occasion de te présenter les femelles. »

Léo : « Ben ça alors ! Regarde Max ! »

Max : « Ils ressemblent aux morillons mais ce sont pas des morillons… »

Léo : « Le dos est plus clair chez les mâles. »

Max : « Et il paraît strié. »

Léo : « Et tu as vu le bec des femelles ? »

Max : « Oui, juste avant il y a un anneau blanc. »

Le chevalier : « Ce sont des fuligules milouinans, Aythya marila. »

Max : « Ils sont rares ? »

Le chevalier : « Assez peu nombreux. »

Max : « Où peut-on les voir ? »

Le chevalier : « En France ? Dans les milieux littoraux. »

Max : « On pourrait en observer en Charentmaritimie alors ! »

Le chevalier : « Certains sont signalés dans la Baie de l’Aiguillon. »

Max : « D’accord. Bon, bonome, il faut bien les fotoer. Le mâle d’abord. »

Le chevalier : « Voilà. »

Max : « Le bec est gris bleu, assez clair. Plus que chez les morillons. Tu peux fotoer le couple en train de dormir ? Et zoomer sur la femelle ? »

Le chevalier : « Bien sûr Maxou. »

Max : « Bien, comme ça on aura des fotos de références. Merci bonome. »

Léo : « Ils vivent où sinon, les milouinans ? »

Le chevalier : « Ils nichent au nord de la Scandinavie et hivernent sur les côtes européennes. »

Léo : « Rhoooo ! Un autre fuligule ! »

Max : « Léo, je crois qu’il y en a d’autres encore… »

Léo : « Qu’ils sont bôôôô ! »

Le chevalier : « J’ai l’impression de me promener dans un beau livre de zoisos 🙂 »

Léo : « Ce sont des mâles ? »

Le chevalier : « Il me semble que mâles et femelles sont identiques. »

Max : « Ils sont tout pareils ? »

Le chevalier : « Mmmmmm… »

Max : « Il mmmmm en se grattant la tête 🙂 »

Samuel : « Attention à tes cheveux chevalier 🙂 »

Le chevalier : « Voyons… »

Max : « Là, Samuel, tu assistes à une scène intéressante. Bonome est parti dans sa tête. »

Samuel : « Il est parti dans sa tête ? »

Max : « Oui, ça lui arrive. C’est fréquent quand il étudie les Odonates. Il va dans sa tête pour consulter ses livres. Parce qu’il a toute une bibliothèque dans sa tête. J’aimerais bien la visiter un jour. Il a son fauteuil, son café, son herbe à pétun. Il s’installe dans le fauteuil dans sa tête et il consulte ses livres. Pendant ce temps, ça sert à rien de lui parler. Il entend plus rien. Tiens, regarde. Bonome, Léo s’est fait dévorer par un brochet et un faucon a éventré Samuel. »

Le chevalier : « Mmmm… oui, c’est bien Maxou. Tu es un bon petitours… »

Max : « Et Princesse est là. »

Le chevalier : « Oui oui, tu auras du chocolat… »

Samuel : « Ah oui, c’est impressionnant. »

Le chevalier : « Revoyons la troisième foto. Regardez ! »

Max : « Ben il y a deux fuligules dont un flou. »

Léo : « Tu nous as même pas dit l’espèce ! »

Le chevalier : « Oh, pardon ! Aythya nyroca. Vous ne voyez pas la différence entre les deux individus ? »

Max : « Si. Il y en a un net et bien cadré et l’autre est flou et dans un coin. »

Le chevalier : « Oui, certes. Mais regardez mieux ! »

Léo : « VU ! L’un a les yeux bleus et pas l’autre ! »

Le chevalier : « Bravo mon Léo ! Le mâle a les yeux bleus ! »

Max : « C’est tout ? Il y a pas plus de dimorphisme sexuel ? »

Le chevalier : « En plumage nuptial le mâle est plus bordeaux que la femelle. »

Max : « D’accord bonome. »

Le chevalier : « C’est étrange… Je ne sais pas pourquoi je pense à des brochets et des faucons… Max, Léo, vous allez bien ? »

Max : « Oui bonome, t’inquiète pas. On va bien. »

Léo : « Tu t’inquiètes pas pour Samuel ? »

Le chevalier : « Non, excuse moi Samuel mais, un instant, j’ai cru que Max et Léo étaient en danger. Je suis fatigué moi. »

Max : « Ça arrive bonome, c’est pas grave. »

Eider

Léo : « Rholalaaaa ! »

Max : « Wouaaaah ! »

Samuel : « Hostie de kaliss ! »

Max : « Hostie de kaliss ? »

Le chevalier : « C’est un cran au-dessus de tabarnak 🙂 »

Léo : « Rhoolalaaaa ! »

Le chevalier : « Le mâle est en plumage nuptial… »

Léo : « Des eiders à duvet ! La chance ! »

Le chevalier : « oh oui ! Quelle chance ! Et le mâle est en plumage nuptial. Somateria mollissima. »

Max : « Tu l’avais déjà vu bonome. »

Le chevalier : « Une femelle, au Royaume des Grèbes. Mais un mâle en plumage nuptial ! »

Max : « Là tu as les deux 🙂 »

Samuel : « Rhoooo ! On voit vraiment de beaux zoisos avec vous. »

Max : « C’est pas tous les jours comme ça tu sais Sam. »

Léo : « Heureusement… Je crois que je survivrais pas très longtemps si on voyait autant de zoisos chaque jour. »

Max : « Bon, je renonce à découvrir le Royaume Secret. Léo supporterait pas. »

Le chevalier : « Des eiders à duvet… »

Max : « Tu as l’air surpris. On croise une espèce tous les trois mètres depuis des heures et c’est seulement maintenant que tu as l’air surpris. »

Le chevalier : « Oui Maxou. Difficile à expliquer. Certains des oiseaux que nous avons rencontrés sont exceptionnels en France et pourtant… »

Max : « Parle nous un peu des eiders à duvet. »

Le chevalier : « Ce sont des canards marins qui s’observent normalement sur les côtes atlantiques, surtout au nord de l’Europe. Ils hivernent un peu sur les côtes de la Mer du Nord, de la Manche. Certains vont jusqu’en Bretagne. Chose étrange, il existe deux sites d’hivernage en Méditerranée : l’un vers la frontière franco-italienne, l’autre dans la région de Venise. »

Max : « C’est pour les eiders romantiques 🙂 »

Le chevalier : « Avez-vous remarqué que les eiders ont une pointe de plumes sur la base du bec ? »

Max : « Oui, on a vu. »

Le chevalier : « Des eiders à duvet… »

Max : « Bonome, il faut te remettre ! On a déjà perdu Léo. »

Le chevalier : « Léo s’est perdu ? »

Max : « Au sens figuré bonome ! Il arrête plus de rholalaer. Tu l’entends pas ? »

Le chevalier : « Léo, mon petitours. Viens ici. »

Léo : « Tu as vu ? »

Le chevalier : « Oui, j’ai vu 🙂 »

Léo : « On est tout morts ? On est au paradis ? »

Max : « Samuel, voici une deuxième scène intéressante. Quand Léo voit trop de zoisos, il pense qu’il est tout mort au paradis. »

Samuel : « Ça lui arrive souvent ? »

Max : « Non, heureusement. La dernière fois c’était sur l’île d’Ut je crois. Il faut dire qu’elle est magnifique cette île. Bon, bonome et Léo, vous allez défaillir ou on peut continuer ? Parce qu’on a même pas fini l’inspection ! »

Léo : « On va encore avoir des belles surprises ? »

Max : « Mon Léo, je crois que c’est fort probable 🙂 »

Léo : « Bonome, je peux rester contre toi ? S’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon petitours. »

Max : « Samuel, viens avec moi dans la poche. »

Samuel : « J’arrive cousin Max. »

Max : « Tu es bien installé ? C’est bon ? On peut continuer ? »

Le chevalier : « Oui Max. Allons-y. »

Max : « Ben voilà, on fait trois pas et on tombe sur une autre espèce ! »

Les harles

Max : « Bonome, c’est qui encore ces zoisos ? »

Le chevalier : « Je pense que ce sont des harles piette, Mergullus albellus. »

Max : « Des harles ? Je savais même pas que ça existait ! Ça existe les harles quint ? »

Léo : « Pfff ! La saproblague ! »

Max : « Ouiiii 🙂 »

Léo : « Bonome, tu peux nous parler des harles s’il te plait ? »

Le chevalier : « On appelle harles plusieurs espèces d’oiseaux aquatiques de la famille des Anatidés. Autrefois, toutes les espèces de harles étaient regroupées dans le seul genre Mergus mais la systématique a fait des progrès et désormais, seules quatre espèces sont placées dans ce genre. Les deux autres sont classées chacune dans un genre qui ne compte qu’une espèce. »

Max : « Si je comprends bien il existe 6 espèces de harles dont deux qui sont pas vraiment des harles. »

Le chevalier : « Tu comprends bien 🙂 »

Léo : « Et lui, c’est qui ? Tu as pas donné son nom d’espèce. »

Samuel : « Si ! Il l’a dit ! Mergullus albellus, le harle piette ! »

Léo : « Oups pardon bonome. »

Max : « Mergullus ? Alors c’est pas un vrai harle. »

Léo : « C’est un beau zoiso quand même ! Vous avez vu son bec ? »

Max : « On dirait pas un bec de canard. »

Le chevalier : « Parce que les harles sont piscivores. »

Léo : « Piscivore ça veut dire qu’ils mangent des poissons.

Samuel : « Merci cousin Léo. Il vient d’où le harle piette ? »

Le chevalier : « De Scandinavie et du nord de la Russie. Il va hiberner sur les côtes de la Mer du Nord et de la Manche. Depuis quelques années il s’aventure jusqu’à l’estuaire de la Loire. »

Léo : « Ca m’impressionnera toujours ces petits zoisos qui volent sur de très longues distances. »

Max : « Vous savez qu’ils ne s’y prennent pas tous de la même façon. »

Léo : « Comment ça ? Explique toi Max. »

Max : « Prenons les hirondelles. Elles volent dix heures et font une pause d’une journée pour reconstituer leurs réserves de graisse. Parce que la graisse, c’est la forme de stockage de l’énergie et il faut beaucoup d’énergie pour voler. Puis elles revolent dix heures et ainsi de suite. Les chevaliers, eux, volent plusieurs jours puis font une longue pause. Quelquefois ils restent plusieurs semaines là où ils font leur pause. Ils reconstituent leurs réserves et repartent. Saviez-vous que les Royaumes de Charentmaritimie sont la dernière escale avant l’Afrique pour beaucoup de Scolopacidés que nous rencontrons ? »

Léo : « Je savais pas moi. Alors un chevalier peut faire trois mille kilomètres d’un coup d’aile, comme ça ! »

Max : « Il lui faut plus d’un coup d’aile Léo 🙂 Mais sinon, oui. Charentmaritimie Maroc sans escale. C’est pour ça que les réserves naturelles de Charentmaritimie sont très importantes. Si les zoisos peuvent plus faire de pause ils peuvent plus migrer. »

Léo : « Maxou, je dirai plus jamais que tu étudies pas assez. »

Max : « 🙂 On observe quand même qu’il y a de plus en plus de migrateurs qui vont plus jusqu’à leurs sites d’hivernage. Ils restent là où avant ils faisaient leur pause. »

Samuel : « Vous connaissez vraiment beaucoup de choses vous, tabarnak ! »

Léo : « Toi aussi tu en connaîtras beaucoup petit Sam. »

Max : « Tabarnak, hostie, kaliss… Il faudra m’expliquer pourquoi les québécois jurent en utilisant des mots tirés de la liturgie… Samuel, tu feras attention à ton vocabulaire quand nous irons à la messe. On dit pas ces choses là dans une église. »

Samuel : « Oui cousin Max, c’est promis 🙂 »

Léo : « Il est beau le harle piette… »

Max : « Et eux ? Ce sont des vrais harles ou pas ? »

Le chevalier : « Mergus merganster, ou harle bièvre. C’est un harle. Vous pouvez voir la femelle, à gauche, et le mâle, à droite. »

Max : « On s’en serait doutés. A cause des couleurs. Lui aussi est piscivore ? »

Le chevalier : « Oui. »

Samuel : « Pourtant cousin Max a expliqué que les Ansériformes ont un bec aplati avec des lamelles cornées pour pouvoir se nourrir en filtrant l’eau. »

Le chevalier : « Bonne remarque Samuel. Mais la nature sait comment faire pour s’adapter. Les lamelles cornées se sont transformées en petites dents cornées qui permettent aux harles d’agripper les poissons. »

Léo : « Des harles… On a vu des harles… »

Max : « Et c’est pas fini Léo 🙂 Regarde ! »

Léo : « Rholala ! »

Le chevalier : « Lophodytes cucullatus, le harle couronné. C’est normalement une espèce nord américaine qui ne s’observe qu’exceptionnellement en France. On ne sait pas si les individus rencontrés sont présents en raison d’une erreur de migration ou si ce sont des évadés 🙂 Les harles couronnés nichent dans des trous d’arbres à plusieurs mètres de hauteur. Ils n’hésitent pas à occuper un nid de canard carolin abandonné. Ces deux espèces se rencontrent fréquemment ensemble. »

Samuel : « Il y a des canards qui vivent dans les arbres ? »

Max : « Oui, plusieurs espèces. Je pense même que c’est assez fréquent. Ils utilisent souvent d’anciens trous de pics. Le problème, c’est quand les petits doivent sortir du nid. Ils sont obligés de se jeter dans le vide et poum le petit canard ! »

Samuel : « Mais ils doivent se faire mal ! »

Max : « Non, ils planent et comme ils sont tout légers, ils arrivent pas avec beaucoup d’énergie alors le choc est pas trop violent. En plus, ils sautent à un moment de l’année où il y a encore beaucoup de feuilles mortes au sol. Ça amortit la chute. En général tout se passe bien mais il y a quelques accidents à déplorer… »

Léo : « On voit bien le mâle et la femelle… »

Max : « Bonome, fotoe s’il te plaît. »

Le chevalier : « La femelle… »

Le chevalier : « … et le mâle. Voilà. »

Max : « Merci bonomou. Il y a encore des harles ? »

Le chevalier : « Apparemment non… »

Léo : « Qu’est ce qu’on va voir maintenant … »

Les érismatures

Max : « Le canard ! Là ! Il se jette à l’eau ! »

Léo : « Encore un qu’on connaît pas… »

Max : « Tu le connais pas ? Tu connais pas tout ton beau livre de zoisos ? »

Léo : « Je me rends compte de l’étendue de mon ignorance… »

Max : « Léonou, tu peux pas tout connaître. Il avance sur l’eau. On le voit mieux là. »

Le chevalier : « C’est une érismature à tête blanche, Oxyura leucocephala. Je ne comprends pas bien son plumage et ses couleurs. Normalement la tête est bien plus blanche et le bec est bleu. »

Max : « C’est une femelle ? Un juvénile ? Un mâle en plumage d’éclipse ? »

Le chevalier : « Une femelle adulte ou un juvénile… »

Léo : « Petit Sam, il faut savoir que souvent les juvéniles ressemblent aux femelles. »

Samuel : « D’accord. Je m’en souviendrai. »

Max : « Bonome, regarde… »

Léo : « Rholala ! »

Le chevalier : « Erismature rousse, Oxyura jamaicensis. Originaire d’Amérique. Ces deux espèces d’érismatures peuvent s’hybrider. »

Max : « Et les descendants sont féconds ? »

Le chevalier : « Il me semble, oui. »

Samuel : « C’est quoi hybrider ? »

Max : « C’est quand deux espèces se reproduisent entre elles. Un mâle d’une espèce et une femelle d’une autre. Normalement les descendants sont stériles. Ils peuvent pas faire des bébés. Mais parfois les hybrides sont féconds. Et on sait plus qui c’est. Mais on t’expliquera les espèces plus tard. Aujourd’hui on a déjà appris beaucoup de choses. »

Samuel : « Oui, je suis fatigué moi. »

Max : « C’est pas grave. Je crois qu’on a fait le tour du Royaume des Paons. »

Samuel : « C’était bien ! »

Léo : « Rholala oui alors ! Tout ça de zoisos ! »

Max : « C’est vrai qu’on en a vu vraiment beaucoup aujourd’hui. On va tout mélanger dans nos têtes… Et puis, quand on les verra dans la nature ce sera plus pareil. »

Le chevalier : « Pauvre Max. On a vu trop de zoisos… »

Max : « Tu vas pas recommencer à te moquer de moi ! »

Le chevalier : « Si 🙂 »

Léo : « Tout ça de zoisos… Merci chevalier. »

Samuel : « Oh oui ! Merci chevalier 🙂 »

Le chevalier : « Ne me remerciez pas. Moi aussi je suis enchanté de cette sortie. »

Max : « Toi, tu vas rêver d’eider à duvet 🙂 »

Léo : « Et moi de tous les zoisos 🙂 »

Max : « Aïe ! »

Samuel : « Tu t’es fait mal ? »

Max : « Non, j’ai peur de pas pouvoir dormir cette nuit. »

Samuel : « Pourquoi ? »

Max : « A cause de Léo le siffloteur ! Il a entendu plusieurs dizaines de zoisos et son inconscient a tout enregistré… »

Samuel : « Aïe ! On va pas dormir alors ! »

Léo : « Vous m’enfermez aux cabinets… »

Le chevalier : « Nous verrons cette nuit. Pour le moment il nous faut rentrer. »

Max : « D’accord bonome. Petizours, à mon commandement : pochage ! »

Le chevalier : « Vous êtes bien installés ? »

Max : « Tout va bien à bord ! »

Le chevalier : « Alors c’est parti ! »

Le soir, dans la cabane…

Le chevalier : « Vous vous êtes débarbouillés ? »

Max : « On est tout propres ! »

Léo : « On sent bon ! »

Max : « Qu’est ce qu’on fait maintenant ? »

Léo : « Et si on regardait les fotos ? »

Samuel : « Oh oui ! Pour réviser ! »

Max : « Et trier un peu… Il doit y en avoir des moches, des floues… »

Léo : « Soirée fotos ! »

Max : « Léo, tu vas allumer l’ordinateur ! Bonome, tu apportes les beaux livres de zoisos ! Samuel et moi on prépare les coussins ! »

Après quelques fotos…

Le chevalier : « Ils se sont endormis tous les trois… Bon, je range et je vais me coucher moi aussi. Quelle journée ! »

Un peu plus tard alors que le chevalier vient de s’endormir Max et Samuel viennent le rejoindre…

Max : « Bonome, tu dors ? … Bonomou… Booonooome !

Le chevalier : « Mmmmm… Max ? Tu ne dors pas ? Samuel est avec toi ? »

Max : « On peut venir avec toi ? »

Le chevalier : « Pourquoi ne dormez-vous pas ? »

Max : « Ben, c’est à cause de Léo. »

Le chevalier : « Il sifflote dans son sommeil ? »

Max : « Non, il rholalae. ‘Rholala, des cygnes noirs… Rhoooo des harles ! … Tout ça de zoisos… Rholala un eider à duvet…’ Il s’arrête plus. Et Samuel veut pas le réveiller. »

Samuel : « Ben non, il faut pas le réveiller si il rêve de zoisos. »

Le chevalier : « Alors vous venez me réveiller, moi… »

Max : « On voulait savoir si on pouvait dormir avec toi ? »

Le chevalier : « Dormir avec moi ? Vous n’avez pas peur que je vous écrase ? »

Max : « Avec ton gros ventre ? 🙂 »

Samuel : « S’il te plaît chevalier… »

Max : « S’il te plaît bonomou… »

Le chevalier : « A vos risques et périls 🙂 »

Max : « Merci bonome ! »

Voilà Princesse. Bonome nous a fait découvrir le Royaume des Paons. C’est un bien beau Royaume. J’espère que tu as aimé. Il y a beaucoup de zoisos dans ces articles mais c’est pas ma faute. Si j’ai bien compté, on a pu observer 54 espèces dont 27 nouvelles pour nous.Et c’est pas tous les jours qu’on voit ça 🙂

Je t’embrasse Princesse et j’espère que tu vas bien.

Continuer la promenade

125-2 Le Royaume des Paons (deuxième partie)

Mercredi 26 Octobre, An III (deuxième partie)

Le chevalier : « Bien, je pense que la pause a assez duré. »

Max : « Léo a arrêté de rholalaer 🙂 On voit quoi maintenant ? »

Le chevalier : « J’aperçois un cygne… »

Max : « Alors on arrive aux Ansériformes. Allons-y bonome ! »

Les Ansériformes…

Max : « On va encore avoir le problème de la classification. Anatidés et Anséridés ou Anatidés avec des sous familles ? »

Léo : « C’est embêtant quand même. »

Le chevalier : « Continuons comme nous avons toujours fait. Tant pis si c’est une erreur. »

Max : « C’est pas bien de dire des erreurs bonome. »

Le chevalier : « Mais ça arrive. Tu le dis toi même. »

Max : « Oui bonome 🙂 Si on arrive aux cygnes c’est qu’on arrive aux Anséridés… »

Les Anséridés…

Les cygnes

Léo : « Là c’est un cygne tuberculé, Cygnus olor. Observe le bien petit Sam. »

Samuel : « Il est très beau. »

Max : « Tous les zoisos sont très beaux Sam 🙂 »

Léo : « 🙂 C’est à cause de la beauté qu’il a dans les yeux. Sam, tu remarqueras que le cygne tuberculé a le bec rouge orangé et qu’il a un tubercule noir. D’où son nom. »

Max : « Léo suppose que la femelle a un plus petit tubercule et que son cou est plus fin. Mais on est pas sûrs. »

Samuel : « D’accord. Et cet autre cygne là ? Son bec est jaune et noir. C’est pas un cygne tuberculé alors. »

Max : « Ben non. Bien vu Sam ! Bonome, tu le connais toi ? »

Le chevalier : « C’est le cygne chanteur, Cygnus cygnus. Normalement il s’observe très au nord de l’Europe, dans la toundra, les marais et les tourbières. Mais depuis quelques années sa population progresse un peu vers le sud. Il me semble qu’il est de plus en plus fréquent au nord de l’Allemagne. »

Léo : « Il y en aura peut-être un jour chez nous. »

Le chevalier : « Peut-être. »

Max : « Bonome, tu pourrais le fotoer s’il te plaît ? Parce que c’est pas tous les jours qu’on va le voir le cygne chanteur. »

Le chevalier : « Max, je fotoe tous les oiseaux que nous voyons 🙂 »

Max : « Oui, je suis bête. Tu as fait combien de centaines de fotos déjà ? »

Le chevalier : « Beaucoup 🙂 »

Max : « Et on a pas fini la visite… »

Léo : « Rhoooo ! »

Max : « Quoi ‘Rhoooo’ ? »

Samuel : « Ooooh ! »

Max : « Ah oui ! Quand même ! Rholala ! »

Léo : « Des cygnes noirs. Rhoooo la chance ! »

Max : « Ils font sa toilette 🙂 »

Léo : « Des cygnes noirs… »

Le chevalier : « Cygnus atrata. »

Samuel : « Cygnus atrata Cygnus atrata Cygnus atrata Cygnus atrata… »

Max : « Pas la peine de répéter Samuel. Je pense pas qu’on le revoit dans la nature celui là. »

Samuel : « Mais c’est un beau zoiso ! Je veux savoir comment il s’appelle moi. »

Max : « D’accord 🙂 Il y a d’autres cygnes ? »

Le chevalier : « Non, et je crois entrevoir des oies. »

Max : « Ben oui, dans les Anséridés il y a les oies… »

Les oies

Max : « Une oie toute blanche ! C’est qui cette oie toute blanche ? »

Léo : « Regarde la mieux Maxou. Il y a des plumes noires derrière. Ce sont quelques primaires. »

Max : « Ah oui ! Ça t’aide bonome ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 C’est une oie des neiges, Anser caerulescens»

Léo : « Caerulescens ? Comme dans Cyanistes caeruleus ? »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Léo : « Mais Cyanistes caeruleus c’est la mésange bleue ! Caeruleus ça veut pas dire bleu ? »

Le chevalier : « Si. Et je suppose que tu veux des explications. »

Léo : « Ben oui. Je veux comprendre moi. »

Le chevalier : « Mon petitours 🙂 Les oies des neiges existent sous deux formes. La forme claire, que nous avons sous les yeux, et la forme sombre qui est d’un joli gris bleuté. »

Léo : « Et c’est la forme sombre, légèrement bleutée, qui a donné son nom à l’espèce. Je comprends. Merci bonome. »

Max : « On a oublié quelque chose ! »

Léo : « Quoi ? Qu’est ce qu’on a oublié ? »

Max : « Ben, il faut bien dire que les oies ont les pattes orange. Ou rosées. Si on le dit pas Samuel saura jamais reconnaître les oies ! »

Léo : « Oubli réparé ! »

Max : « Il y a d’autres oies là-bas 🙂 »

Léo : « Oups, ce sont les oies grises. C’est pas facile les oies grises. Tu vas nous aider chevalier ? »

Le chevalier : « Je vais faire ce que je peux. »

Max : « Aloraloralor… »

Max : « Le bec est couleur chair avec un anneau blanc à sa base… Le ventre a des barres noires… Elle a un aspect trapu… Pfff… C’est laquelle ? »

Le chevalier : « J’opterais pour une oie rieuse, Anser albifrons. Mais je ne suis pas sûr de moi. »

Léo : « Anser albifrons, l’oie à front blanc. Enfin, peut-être… »

Max : « Et là ? »

Léo : « Petit bec de couleur chair, un cercle orbitaire jaune… Elle est petite cette oie. »

Le chevalier : « Une oie naine ? Anser erythropus ? »

Max : « C’est pas facile les oies grises. Il en faudrait une de chaque espèce côte à côte. Ce serait plus facile pour les distinguer. Parce que là… »

Léo : « Celles-ci on dirait bien des oies cendrées, Anser anser. »

Max : « Ouf ! Ça fait du bien de voir des zoisos qu’on connaît. Bonjour les oies cendrées 🙂 Vous avez de la famille au Royaume des Chevaliers. Si vous voulez, on les saluera de votre part. Et il y en avait deux au Royaume des Bernaches mais on en a perdu une. On sait pas où elle est. On est désolés. »

Samuel : « Regardez ! Elles se mettent en marche ! Elles vont par là ! »

Léo : « Ben ça alors ! Maintenant elles vont par là ! »

Max : « Elles vont pas bien dans leur tête ces oies cendrées ! Un coup par là, un coup par là ! Pfff ! »

Léo : « Vous avez vu ? Il y a une petite oie parmi elles. Chevalier, montre la foto s’il te plaît. Parce que la vraie bouge tout le temps… Merci. »

Léo : « Bec rose et noir, plutôt court… Serait-ce une oie à bec court ? Anser brachyrhynchus ? »

Le chevalier : « C’est probable mon Léo. »

Max : « Alors on a vu quatre espèces d’oies grises sur les cinq qu’on peut rencontrer en France ! »

Léo : « Rholala ! »

Max : « Il manque l’oie des moissons. Tant pis. »

Léo : « Quatre espèces d’oies grises ! Rhoooo ! En plus des trois espèces de cygnes et de l’oie des neige ! La chance ! »

Max : « Oulala ! Regardez là-bas ! Encore une espèce qu’on connaît pas ! »

Léo : « Pattes orange : ce sont bien des oies. »

Le chevalier : « Les oies à tête barrée, Anser indicus. »

Max : « Tu les connais ? »

Le chevalier : « Vues dans ton beau livre de zoisos et dans un documentaire mais jamais en vrai. »

Max : « Tu nous expliques l’oie à tête barrée s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Si je ne me trompe pas elles vivent essentiellement en Asie. Elles passent l’été au nord de l’Himalaya et l’hiver en Inde. »

Léo : « Alors elles doivent passer au-dessus de l’Himalaya pour migrer ! »

Le chevalier : « Ce qui en fait les oiseaux les plus hauts du monde 🙂 Elles volent à plus de 8000 mètres d’altitude. »

Léo : « 8000 mètres ! Rholala ! Et en plus elles sont très belles. »

Samuel : « Il y en a d’autres là. Elles aussi elles sont très belles. »

Le chevalier : « Ce sont les oies empereurs, Chen canagica. On les appelle parfois Anser canagicus. »

Max : « Ben oui, si c’est une oie elle s’appelle Anser. »

Le chevalier : « Elle vit normalement en Alaska et migre dans les îles Aléoutiennes. »

Max : « Elle a rien à faire ici alors ! »

Le chevalier : « Non, mais comme vous l’avez fait remarquer, elle est très belle. Et, à ce titre, elle a tout à fait sa place dans un parc ornithologique. »

Max : « Et si elles se sauvent ça va donner une espèce férale de plus. Il faut bien les surveiller bonome. »

Le chevalier : « D’accord. Je propose que tu restes là à les surveiller. J’enverrai un rapport à Princesse pour l’informer. »

Max : « Tu envoies rien du tout ! Je reste pas ici moi. Je suis ton petitours et je reste avec toi ! Çavapalatête ! »

Le chevalier : « Bien Maxou 🙂 Et tant pis s’il y a une nouvelle espèce férale. »

Max : « Il y a des gardes ici. Et je suis convaincu qu’ils font bien leur travail. Pas la peine de surveiller les oies empereurs. Et pas la peine de me laisser là ! »

Léo : « Il y a d’autres oies blanches. Mais elles sont toutes blanches elles. Pas de primaires noires, rien que du blanc. »

Max : « Avec les yeux bleus. Ce sont des Anser bonomus 🙂 »

Le chevalier : « Ce sont des oies blanches du Poitou mais j’ignore leur nom scientifique. Ces oies domestiques sont connues depuis au moins le 12ème siècle. D’après ce que j’ai lu certains se battent pour que cette race soit protégée. »

Léo : « Rholala ! Tout ça d’oies ! Je sais même plus combien d’espèces on a vu… »

Samuel : « Huit. On a vu huit espèces d’oies. Vous voulez que je vous donne les noms ? »

Léo : « Tu te souviens de tous ? »

Samuel : « Euh… Anser caerulescens, Anser albifrons, Anser brachyrhynchus, Anser erythropus, Anser anser, Anser indicus, Chen canagica ou Anser canagicus et l’oie blanche du Poitou. Ça fait bien huit espèces. »

Max : « Bonome, tu as entendu Sam ? Il a retenu les huit noms d’espèces en scientifique ! »

Léo : « Il est fort ce petit Sam. Il va devenir un grand ornithologue. »

Samuel : « C’est quoi un ornithologue ? »

Léo : « Quelqu’un qui étudie les zoisos. »

Samuel : « Je sais pas si je vais être un grand ornithologue parce que je suis un tout petitours moi. Mais j’aime beaucoup les zoisos. »

Le chevalier : « Ce petitours m’en rappelle d’autres 🙂 »

Léo : « Huit espèces d’oies… »

Max : « Et c’est pas fini ! Il me semble apercevoir des bernaches par là-bas ! On y va ! »

Les bernaches

Léo : « Petit Sam, les bernaches ressemblent beaucoup aux oies mais elles ont les pattes noires. Si un jour tu vois un zoiso qui ressemble à une oie mais qui a les pattes noires tu sais que tu es en présence d’une bernache. Tu te rappelleras ? »

Samuel : « Oui cousin Léo. Merci cousin Léo. »

Max : « Ça c’est la bernache du Canada, Brenta canadensis. »

Léo : « On les connaît bien les bernaches du Canada. Elles ont un Royaume par chez nous. »

Samuel : « Moi j’en ai déjà vu 🙂 »

Léo : « Oui ! Tu nous as montré des fotos ! »

Max : « Mais c’est normal de voir des bernaches du Canada au Canada 🙂 Ici c’est une espèce férale. Bonome a dit qu’il y a un plan d’éradication des bernaches du Canada en France mais j’espère qu’il s’est trompé. »

Léo : « Ooooh ! »

Max : « Léo tu t’es trompé ! C’est Samuel qui dit ‘Ooooh’. Toi tu dis ‘Rhoooo rholala la chance !’ 🙂 »

Léo : « Il y a des bernaches nonettes, Brenta leucopsis ! »

Max : « Ah oui ! Rhoooo ! »

Léo : « On en a déjà vu une avec Brindille au Royaume des Bernaches. Comme elle était toute seule, les bernaches l’avaient accueillie. »

Max : « Comme l’oie à bec court de tout à l’heure. Elle était parmi les oies cendrées. »

Léo : « Ou l’oie cygnoïde au Royaume des Grèbes ! Les bernaches du Canada l’avaient prise parmi elle. »

Max : « On peut en déduire que les oies et les bernaches sont copines entre elles. »

Léo : « Et qu’elles laissent pas d’autres oies ou bernaches toutes seules. »

Samuel : « Elles sont belles les bernaches nonettes. »

Max : « Quelque chose me dit que vous pourriez rester des heures à les observer tous les deux. »

Léo : « Pas toi ? »

Max : « Si, mais on a pas fini l’inspection de ce Royaume. Alors je veux bien rester un peu mais il va falloir avancer si on veut tout voir. »

Léo : « On a même pas tout vu ! Rholala ! »

Samuel : « Tout ça de zoisos ! »

Max : « Samuel tu as bien choisi la date de ton arrivée 🙂 »

Léo : « Parce que c’est pas tous les jours qu’on voit autant de zoisos ! »

Max : « Encore un qu’on connaît pas ! »

Samuel : « Il ressemble à une oie mais il a les pattes noires. C’est une bernache. »

Max : « Il retient tout ce petit Sam 🙂 »

Le chevalier : « Oui, il retient tout. Comme son cou est roux on l’appelle la bernache à cou roux, Brenta ruficollis. »

Max : « Comme grébou ! Lui aussi a le cou roux et c’est pour ça qu’on l’appelle Tachybaptus ruficollis. »

Samuel : « Tous les zoisos au cou roux s’appelle ruficollis ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas Samuel. Je ne connais pas tous les oiseaux de la terre tu sais. »

Samuel : « Ah bon ? Pourtant, depuis tout à l’heure, tu les connais tous. »

Léo : « Samuel, bonome dira jamais qu’il connaît tout. Il est trop modeste pour ça. Lui il dit qu’il connaît deux trois choses, comme ça, parce qu’il aime bien la nature et qu’il lit beaucoup. Mais il connaît tout. »

Max : « C’est un peu normal vu son grand âge. Il a plus d’un milliard d’années. »

Le chevalier : « Tiens, ça me fait penser… Depuis quelques temps vous dites que j’ai un milliard d’années. Pourtant, il n’y a pas si longtemps, vous situiez ma naissance entre le Protérozoïque terminal et la base du Phanérozoïque, soit entre 600 et 500 millions d’années. »

Max : « On a revu les estimations. »

Léo : « On se demande même si tu as pas 15 milliards d’années. »

Le chevalier : « Ce qui fait que je serais né en même temps que l’Univers. »

Max : « Peut-être même un peu avant… »

Léo : « C’est notre dernière hypothèse… »

Max : « Parce que les Seigneurs du Temps ont vu la naissance de l’Univers. »

Samuel : « Vous allez pas bien dans vos têtes vous ! »

Max : « Tu verras Samuel. Il a l’air normal comme ça mais sa vraie personnalité s’exprime quand on fait la géologie. Tu pourras l’observer à Brétignolles. »

Léo : « Nous, quand on va arriver face aux falaises, on va rien comprendre du tout. »

Max : « Et lui, il va prendre un caillou par terre et il va nous expliquer que grâce à ce caillou on peut savoir qu’il y a un milliard d’années il y a eu une tempête dans une mer peu profonde peuplée de zanimos que tu sais même pas qui c’est. »

Léo : « Il est capable de voir si la mer était oxygénée ou pas. »

Max : « Il t’en donne la température au degré près ! »

Léo : « Et si par hasard il voit l’épave d’un bateau il te raconte son histoire et tu tout ce qui va avec. »

Max : « Plus les guerres avec les Anglais. »

Léo : « Et on te passe l’ouverture des océans, la sédimentation, les orogenèses et l’érosion des montagnes. »

Max : « Bonome, il voit pas comme nous. »

Léo : « Et la seule explication que nous ayons trouvée à ce phénomène est qu’il a tout vu de ses propres yeux. »

Max : « Depuis la création du monde. »

Léo : « Ce qui fait qu’il est légèrement plus vieux que l’Univers. »

Max : « CQFD ! »

Léo : « Notre raisonnement est irréfutable 🙂 »

Samuel : « Ce qui est irréfutable c’est que vous allez pas bien dans vos têtes ! »

Max : « Tu verras Samuel ! Tu verras ! »

Le chevalier : « Samuel, je pense que tu as fait le bon diagnostique 🙂 C’est deux petizours ne vont pas bien dans leur tête ! »

Max : « Hé ! Toi, le grand chevalier ! Tu trouves ça normal de te promener avec trois petizours dans la poche et de passer tes journées à leur expliquer la nature ? Tu trouves que c’est le comportement de quelqu’un qui va bien dans sa tête peut-être ? »

Le chevalier : « Si, au moins, ils me montraient de la reconnaissance et de la gratitude… »

Max : « Tu vas pas bien dans ta tête et puis c’est tout ! »

Samuel : « Vous dites trop de bêtises ! Viens chevalier, on continue les zoisos ! Moi j’ai de la reconnaissance et de la gratitude. »

Les tadornes

Le chevalier : « Allons-y Samuel. Connais-tu les tadornes de Belon ? »

Samuel : « Ben oui. On en a déjà vu. Tadorna tadorna. Il y en a juste en face de nous 🙂 »

Léo : « Ce sont des femelles. Parce que les mâles ont un tubercule sur le bec. »

Max : « Bonome, tu as pas dit que les adultes allaient muer sur les côtes de la mer de Wadden ? »

Le chevalier : « Si Maxou. »

Max : « Comment ils font ces tadornes ? Ils muent pas ? »

Le chevalier : « Peut-être muent-ils ici ? C’est fort probable. »

Léo : « Quand je pense qu’on a vu des bébés tadornes… »

Max : « Et même pas dans un parc ! »

Léo : « Au Royaume des Tadornes. On continue ? Il y a encore de beaux zoisos là. Ce sont encore des tadornes ? »

Le chevalier : « Effectivement, ce sont des tadornes casarca, Tadorna ferrugina. »

Max : « Ce sont des zoisos locaux ? »

Le chevalier : « Si je ne dis pas d’erreurs il y a une petite population férale dans le Marais Poitevin. Mais normalement ils nidifient autour de la Mer Noire et hiverne plus au sud ou en Afrique du Nord. »

Léo : « Vous avez vu comme ils se nourrissent ! »

Max : « Les Ansériformes se nourrissent souvent comme ça. Ils filtrent l’eau grâce aux lamelles cornées qu’ils ont en arrière du bec. C’est même un caractère qui définit les Ansériformes. Des lamelles cornées en arrière du bec. »

Samuel : « Et il y a quoi d’autre ? »

Max : « On en a déjà vu quelques uns alors je peux t’expliquer. Les Ansériformes on un corps adapté à la vie sur l’eau. Ils sont tout plat dessous. Et les pattes sont sous le corps, vers le milieu du corps. Et elles sont palmées. »

Léo : « Le cou est souvent long. Très long chez les cygnes, un peu moins chez les oies et les bernaches et encore moins long chez les canards. »

Max : « Le bec est aplati et possède des lamelles cornées qui permettent de filtrer l’eau. »

Léo : « Et souvent ils ont des plumes iridescentes. Ce sont de jolies plumes colorées qui ont comme un aspect brillant. »

Samuel : « Vous en connaissez des choses ! »

Max : « On étudie beaucoup et bonome nous explique alors, forcément, on apprend des choses. »

Léo : « Rhoooo ! Encore un zoiso ! »

Max : « Tu les connais bonome ? »

Le chevalier : « Ils me disent quelque chose… Oui oui ! Ce sont des tadornes d’Australie, Tadorna tadornoides. »

Max : « Ah… Eux non plus ont rien a faire là… Tu vois, les zoms ils mélangent tous les zoisos. Et après il y a des espèces férales, des espèces invasives et ça va plus du tout. Et toi tu veux rien faire ! »

Léo : « Que veux-tu qu’il fasse Maxou ? »

Max : « Qu’il éradique les zoms avec son épée ! »

Le chevalier : « Max, veux-tu bien cesser ? »

Samuel : « Viens cousin Max, on va voir ces autres beaux zoisos. »

Léo : « Rholala ! »

Samuel : « C’est qui ces zoisos ? »

Le chevalier : « Mmmm… Il me semble que ce sont des ouettes d’Egypte, Alopechen aegyptiaca. »

Max : « Ce sont des oies ? Des tadornes ? »

Le chevalier : « Des ouettes 🙂 Chen est un nom de genre d’oies. Alopechen est donc aussi un genre d’oies. D’ailleurs, on appelle parfois les ouettes d’Égypte des oies d’Égypte. »

Léo : « Tu connais des histoires de ouettes d’Égypte ? »

Le chevalier : « Que dire ? Les ouettes d’Egypte sont très répandues en Afrique tropicale. Elles ont été introduites en Grande-Bretagne, dans des parcs ou jardins de propriètés privées. »

Max : « Comme zoisos d’ornement je suppose, pour décorer… »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Les zoms ! Pfff ! Et elles se sont échappées et maintenant elles vivent à l’état sauvage. »

Le chevalier : « Environ 500 individus en Grande-Bretagne. »

Max : « Bonome, pourrais-tu prévoir un plan d’éradication des zoms s’il te plaît. »

Le chevalier : « Non Max. »

Max : « S’il te plaît bonome ! J’en ai assez moi ! Ils prennent des zoisos là et les mettent là-bas ! Ils détruisent des milieux, font disparaître des végétos et des zanimos… »

Le chevalier : « Je ne le ferai quand même pas ! »

Max : « Et pourquoi, s’il te plaît ? »

Léo : « Max, tu es bête ! Bonome est un zom ! Et Princesse, Brindille, tonton Rico… Il peut pas s’auto-éradiquer ! »

Max : « Un plan de limitation des populations alors… »

Le chevalier : « Ce ne serait pas une mauvaise idée… Revenons à nos ouettes.  Dans l’Égypte antique elles représentaient une divinité et il y a un signe hiéroglyphique qui représente une ouette.»

Max : « Tu parles le hiéroglyphe ? »

Le chevalier : « Non Maxou, je ne parle pas le hiéroglyphe 🙂 »

Samuel : « Regardez ! Qu’est ce qu’elles font les ouettes ? »

Max : « Ça alors ! »

Léo : « Elles bougent la tête de manière coordonnée, déploient les ailes… Ça me rappelle quelque chose. »

Max : « La parade des grèbus ! »

Léo : « Chevalier, tu penses qu’on vient de voir une parade d’ouette d’Égypte ? »

Le chevalier : « C’est possible… »

Léo : « Rholala ! La chance ! Tout ça de zoisos et la parade des ouettes ! Rholala ! »

Max : « Léo se remet à rholalaer. Il est temps de faire une autre pause. Bonomou, pourrais-tu me donner mon beau livre de zoisos s’il te plaît. »

Le chevalier : « Bien sûr mon petitours. »

Max : « Venez les cousins, on va regarder les Ansériformes ! Commençons par les cygnes… Vu, vu. Le cygne de Bewick on l’a pas vu. »

Samuel : « On peut pas tout voir ! »

Max : « L’oie des neige : vue ! Page suivante ! Oie rieuse, oie naine : vue et vue ! On tourne… On a pas vu l’oie des moissons. Tant pis ! Page suivante… Bernache du Canada, bernache nonette… »

Samuel : « On a pas vu la bernache cravant. »

Max : « Pas ici, mais on l’a déjà observée. On la reverra peut-être avant d’aller à Brétignolles. On tourne… »

Max : « Bernache à cou roux, tadorne de Belon, tadorne casarca, ouette d’Égypte et oie à tête barrée. Et après ce sont les canards ! Bonome, on a vu presque tous les Anséridés de mon beau livre de zoisos 🙂 »

Léo : « Rhoooo la chance ! »

Samuel : « Cousin Léo continue à rholalaer 🙂 »

Max : « Oui, il faudrait le débrancher et le redémarrer 🙂 On attend qu’il se remette et on va voir les canards ! »

Samuel : « Parce qu’on a pas tout vu ? »

Max : « Ben non ! Il y a forcément des canards ! Tu vas voir Samuel, c’est très beau les canards. »

Samuel : « On en a déjà observé. Tu te souviens pas ? Sur le chemin du Royaume des Chevaliers. »

Max : « C’est vrai ! Mais ici, je pense qu’il va u en avoir encore plus ! »

Léo : « Rholala ! »

Léo va se serrer très fort contre le chevalier.

Léo : « Merci chevalier de nous faire découvrir ce magnifique Royaume. »

Max : « Dites, je pense à quelque chose. Ce serait pas le Royaume Secret ? »

Le chevalier : « Non Max, ce n’est pas le Royaume Secret ! »

Max : « Comment tu peux savoir ? Tu savais même pas qu’il y avait un Royaume Secret ! »

Le chevalier : « Je ne crois toujours pas en son existence. Et puis, au Royaume Secret, s’il existe, il doit y avoir tous les zoisos. Or, ici nous n’avons pas vu de Scolopacidés, de Passéridés… »

Max : « Ni de dragon… Pfff ! On trouvera jamais de dragon… »

Samuel : « On fait une pause ? Je peux réviser grâce au beau livre de zoisos de Max ? »

Max : « Oui, on fait une pause le temps que Léo se remette 🙂 Viens Samuel, on va réviser tous les deux. »

Samuel : « Attends un peu Max. Regarde cousin Léo. »

Léo : « Rhoooo ! »

Max : « Si c’est pas le Royaume Secret j’ose pas imaginer ce que c’est au Royaume Secret… »

Le chevalier : « Un dendrocygne veuf ! Je n’avais jamais vu de dendrocygnes ! »

Max : « Rholala la chance 🙂 »

Léo : « Moi, je savais même pas que ça existait les dendrocygnes… »

Le chevalier : « Dendrocygna viduata… »

Samuel : « Il vient d’où le dendrocygne veuf ? »

Le chevalier : « Amérique du Sud et Afrique subsaharienne… »

Max : « Bon, il faut absolument faire une pause parce que sinon même bonome va commencer à rholalaer. Allez Sam, on révise 🙂 »

Continuer la promenade

125-1 Le Royaume des Paons (première partie)

Mercredi 26 Octobre, An III

Le chevalier : « Mes petizours ! Réveillez vous j’ai une surprise pour vous 🙂 »

Max : « Mmmm… Ondorencor… »

Léo : « Zzzzzz… »

Samuel : « Zzzzzz aussi… »

Le chevalier : « Vous ne voulez pas vous lever ? Dommage, j’avais une belle surprise pour vous, avec des oiseaux… »

Léo : « Une surprise ? »

Samuel : « Avec des zoisos ? »

Le chevalier : « Oui, une surprise avec des oiseaux 🙂 »

Max : « Ondorplu ! »

Léo : « On est réveillés ! »

Samuel : « On est prêts 🙂 »

Le chevalier : « Allez vous débarbouiller et vous habiller. Je vous attends. »

Max : « En te caféinant 🙂 »

Léo : « Je suppose que tu as bu ton premier hectolitre avant de venir nous réveiller 🙂 »

Max : « Et tu vas attaquer le second… »

Le chevalier : « Allez vous préparer ! »

Quelques minutes plus tard…

Léo : « On est prêts ! »

Max : « On part quand ? »

Samuel : « On va où ? »

Max : « Je dois prendre les jumelles ? »

Le chevalier : « Non, pas la peine. Nous partons tout de suite pour un magnifique Royaume qui ne peut que vous plaire. »

Max : « Il y a des zoisos dans ce Royaume ? »

Le chevalier : « Oui, il y a des zoisos dans ce Royaume… »

Pendant la chevauchée…

Max : « C’est encore loin ? »

Léo : « On arrive quand ? »

Max : « Il s’appelle comment ce Royaume ? »

Léo : « Il est même pas en bord de mer ! »

Le chevalier : « Il est dans le Marais et nous arrivons dans quelques minutes. Si vous pouviez cesser de râler… »

Max : « On râle pas ! »

Léo : « On s’informe ! »

Max : « Si on peut même plus demander où on va… »

Léo : « Et quand on arrive… »

Max : « On est vraiment mal traités… »

Léo : « On va se plaindre… »

Max : « Je vais faire un rapport à Princesse et elle va te mettre en prison. »

Le chevalier : « Oui mes petizours. Je vous maltraite et Princesse va me mettre en prison. Bon, nous sommes arrivés. Samuel, que dirais-tu d’aller inspecter un superbe Royaume. »

Samuel : « Je suis d’accord moi. On laisse les duettistes sur la monture ? »

Le chevalier : « Oui, comme cela ils auront de vraies raison de râler 🙂 »

Max : « PAS D’ACCORD ! On vient avec vous ! Et toi, le petitours blanc, la prochaine fois que tu proposes de… »

Léo : « MAX ! Tu menaces pas Samuel ou je te mords ! »

Max : « Oulala ! Léo ! Comment tu me parles ! »

Le chevalier : « Bon, vous allez vous calmer. Nous sommes arrivés et je ne veux pas de petizours énervés. Max, Léo, chacun dans une poche ! »

Léo : « Et Samuel ? »

Le chevalier : « Avec toi je suppose… »

Max : « Ben voilà, et moi je suis tout seul. C’est pas juste. C’est encore moi qui suis puni alors que j’ai même rien fait ! Si on peut même rien demander… »

Comme j’étais tout seul Samuel et Léo l’ont pas vu, mais bonome a mis la main dans la poche et il m’a gratouillé discrètement le front. J’étais même pas puni. Alors je me suis serré très fort contre sa main. Je suppose que dans l’autre poche Samuel était serré très fort contre Léo. Et puis on l’a vu lui…

Léo : « Rhoooo ! »

Samuel : « Ooooh ! »

Max : « Oulala ! »

Léo : « Rholalaaaa… »

Le chevalier : « Mes chers petizours, j’espère que vous allez varier les dialogues sinon je crains que les lecteurs de Max ne se lassent. »

Max : « On vient d’arriver ! On a encore rien dit ! »

Le chevalier : « Non, mais je m’attends à de nombreux Rhoooo, ooooh, oulala et rholala 🙂 »

Samuel : « C’est qui ce gros zoiso tout bleu ? Qu’est ce qu’il est bôôôô ! »

Max : « C’est un paon bleu, Pavo cristatus, Phasianidés. Bonome, tu as trouvé le Royaume des Paons 🙂 »

Le chevalier : « Oui, soyez les bienvenus au Royaume des Paons 🙂 »

Léo : « Et là, il y a les femelles ! Rholala ! Des paons bleus… »

Max : « Bonome, il y a des cages. Les zoisos sont en cage ! Ça va pas du tout ça ! »

Le chevalier : « Nous sommes dans un parc ornithologique Maxou. Certains zoisos sont en cage, d’autres dans des volières mais la plupart sont en liberté. Ils restent ici parce qu’ils sont bien traités et qu’ils se plaisent bien dans ce marais. Et tu sais, pour montrer les oiseaux et intéresser les gens à leur préservation il peut être utile d’en mettre quelques uns en cage. »

Max : « Ils sont bien traités ? Tu promets ? »

Le chevalier : « Oui Max, c’est promis. Tu verras, ils sont en bonne santé. »

Léo : « Un parc ornithologique c’est un parc avec des zoisos ! Rholala ! On va voir des tas de zoisos de tout près ! »

Le chevalier : « Oui, c’est le but 🙂 Venez voir un peu… »

Les Charadriiformes…

Max : « Un œdicnème criard ! »

Léo : « Rhooo ! »

Max : « Burhinus oedicnemus, Burhinidés. »

Léo : « On l’a déjà vu en vrai. »

Max : « Au Grand Étang. Il était pas loin. Les œdicnèmes sont les spécialistes de l’immobilisme. Ils peuvent rester dans la même position pendant des heures. »

Samuel : « Il est rare ce zoiso ? »

Léo : « Assez rare, oui. Au Grand Étang il y a des zoms qui font des lieues et des lieues pour venir les observer. Mais ils sont souvent très loin. Il faut une grande longue-vue pour les voir. Nous, on a eu beaucoup de chance qu’ils viennent si près. »

Le chevalier : « Il y a entre 5 et 9000 couples nicheurs en France. C’est une espèce considérée comme vulnérable en France. »

Max : « Il faut en prendre soin alors. Dis bonome, il y a beaucoup des zoisos dans ce Royaume ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Alors il faut pas tous les décrire avec précision. On donne quelques informations comme ça mais pas trop. D’accord ? »

Le chevalier : « Comme tu veux Max. »

Léo : « Là, il y a un vanneau huppé, Vanellus vanellus, Charadriidés. »

Max : « Eux, on les connaît bien. On en voit souvent. »

Samuel : « Mais ce sont des beaux zoisos quand même. »

Max : « Oui Samuel, ce sont des beaux zoisos 🙂 »

Léo : « Un huîtrier-pie ! Haematopus ostralegus, Haematopodidés ! »

Max : « Bonome, on est chez les Charadriiformes ici ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Samuel : « Vous connaissez l’huîtrier-pie ? »

Léo : « Oui, on le voit souvent au bord de mer. En Charentmaritimie, en Bretagne… Avec son gros bec il peut casser les coquilles des Mollusques. Mais pas les huîtres. C’est trop dur une coquille d’huître. »

Max : « Bonome, de la famille des Haematopodidés on connaît que l’huîtrier-pie. Il y a d’autres zoisos ? »

Le chevalier : « Bien sûr. Mais ce sont tous des huîtriers. Il y a douze espèces il me semble mais la seule que nous puissions observer chez nous est celle-là. »

Samuel : « Ooooh ! Quel drôle de zoiso ! Qu’est ce qu’il a de longues pattes ! »

Léo : « Ça, c’est l’échasse blanche 🙂 De très longues pattes et un long bec tout fin. Max dit que ce zoiso s’est trompé de taille de pattes 🙂 »

Max : « Bonome, regarde un peu ses plumes. Elles sont très légèrement bordées de clair. Et puis ses pattes sont pas rouges. Ce serait pas un juvénile ? Là aussi ! »

Le chevalier : « Bien vu Maxou. Effectivement ce sont des juvéniles. »

Max : « Alors les zoisos se reproduisent ici ? »

Le chevalier : « Apparemment 🙂 »

Max : « C’est qu’ils sont bien traités et que tout va bien. Sinon ils feraient pas des œufs. »

Léo : « Samuel, là c’est un adulte. »

Léo : « Tu vois, le dos est plus unis et les pattes sont rouges. »

Samuel : « Rouge pâle alors 🙂 »

Léo : « Oui petit Sam, rouge pâle. »

Max : « Et là ! Des avocettes élégantes ! Recurvirostra avosetta, Récurvirostridés. Oulala ! »

Samuel : « Elles ont le bec courbé vers le haut. C’est rigolo 🙂 »

Léo : « Ben oui. Récurvirostridé ça veut dire bec courbé. A ce qu’il paraît c’est plus pratique pour attraper des petites proies aquatiques. »

Max : « Bonome, tu peux nous parler des Récurvirostridés s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Ce sera vite fait. Il n’y a que trois genres regroupant 10 espèces. Ces genres sont Himantopus (5 espèces), Recurvirostra (4 espèces) et Cladorhynchus (1 espèce). »

Max : « On a jamais vu de Cladorhynchus. »

Le chevalier : « Non, cette espèce ne s’observe qu’en Australie. »

Léo : « Blague de Brindille : Pourquoi ils mentent aux puces les échasses blanches ? »

Samuel : « Brindille a un drôle d’humour… »

Max : « Elle fait des sapro-blagues mais pas autant que bonome 🙂 »

Samuel : « C’est quoi une sapro-blague ? »

Léo : « Ça c’est Max ! Il peut pas s’empêcher d’utiliser des mots compliqués que personne connaît à part lui comme ça il se croit intelligent et cultivé 🙂 Sapro ça veut dire pourri en grékancien. Une sapro-blague c’est une blague tout pourrie 🙂 »

Max : « Alors, on a déjà vu : des paons bleus, des vanneaux huppés, des huîtriers-pies, des échasses blanches et des avocettes élégantes 🙂 »

Léo : « A part le paon, sinon ce sont des Charadriiformes. »

Samuel : « Cousin Max l’a déjà dit. C’est quoi les Charadriiformes ? Je connais les Charadriidés mais pas les Charadriiformes moi. »

Léo : « Si petit Sam. C’est un ordre les Charadriiformes. Il regroupe plusieurs familles. »

Samuel : « Ah oui ! Il y a les Charadriidés, les Scolopacidés. Et puis ceux qu’on vient de voir mais je me souviens déjà plus. »

Léo : « C’est pas grave. Je reprends. Il y a les Charadriidés, les Scolopacidés, les Burhinidés, les Haematopodidés, les Glaréolidés, les Alcidés et les Laridés. Mais on a jamais vu les Glaréolidés et les Alcidés. Les Charadriiformes sont également appelés petits échassiers. Ils aiment les milieux aquatiques où ils se nourrissent. Des fois on dit les limicoles mais c’est pas une vraie définition. »

Samuel : « Merci cousin Léo. Je crois que je vais pas tout retenir aujourd’hui moi. »

Le chevalier : « Ne t’en fais pas Samuel. Aujourd’hui nous allons voir de nombreuses espèces et personne ne pourra tout retenir. »

Max : « Bonome, on voit quoi maintenant ? »

Le chevalier : « Je pense que nous arrivons aux Ciconiiformes. »

Les Ciconiiformes…

Léo : « Les Ciconiiformes sont les grands échassiers. Ils ont de longues pattes et un long cou. »

Samuel : « Comme les hérons ? »

Léo : « Oui petit Sam. Comme les hérons. »

Max : « Justement, il y a un héron cendré là. Ardea cinerea, Ardéidés. »

Léo : « On connaît bien les hérons cendrés. On va pas tout redire. »

Max : « On les admire en silence. »

Léo : « Max qui fait silence ! C’est tellement rare 🙂 »

Max : « Ben et toi ! Même dans ton sommeil tu sifflotes ! »

Léo : « Et toi tu râles tout le temps ! »

Le chevalier : « Les foulques ne sont pas des Ciconiiformes mais des Gruiformes. »

Max : « D’accord, on arrête. »

Léo : « On se chamaille plus. »

Max : « Mais c’est pas notre faute ! »

Le chevalier : « Oui, je sais, vous êtes des juvéniles et les juvéniles se chamaillent. C’est un loi de la nature et on y peut rien… »

Max : « Tout à fait ! »

Léo : « Absolument ! »

Max : « Oh ! Un héron pourpré ! »

Léo : « Vous avez vu ? Il est pas du bon côté du grillage et ça a l’air de bien l’embêter. »

Max : « Pourtant il est du côté de la liberté ! »

Léo : « Il pourrait s’envoler et repartir dans la nature ! »

Max : « Mais il cherche à retourner dans son enclos. »

Léo : « Les zoisos doivent vraiment se sentir bien ici 🙂 »

Samuel : « Vous avez pas donné le nom du héron pourpré en scientifique. »

Léo : « Ardea purpurea, Ardéidés. »

Max : « Tiens, un héron garde-bœufs ! Lui c’est Bubulcus ibis et c’est aussi un Ardéidé. »

Léo : « Ils auraient pu mettre un bœuf pour qu’il le garde. »

Max : « Il se sentirait utile au moins. »

Léo : « Parce que là, il est obligé de garder du rien du tout. »

Max : « Pour une fois c’est pas sa faute. »

Léo : « Mais il va finir par déprimer. »

Samuel : « Et là c’est une aigrette garzette. Egretta garzetta, Ardéidés. »

Léo : « Bien petit Sam. »

Samuel : « On voit bien la différence avec le héron garde-bœufs. Ses pattes sont noires et pas grises et son bec est noir au lieu de jaune. »

Max : « En plumage nuptial les garde-bœufs ont du orange aussi. Et c’est encore plus facile de les distinguer. »

Léo : « Si tu regardes bien les pattes des aigrettes garzettes tu verras qu’elles ont les doigts jaunes. »

Max : « On dirait qu’elles ont des chaussettes jaunes 🙂 »

Léo : « Rhoooo ! »

Max : « Qu’est ce que tu as vu Léo ?  Ah oui ! Rhoooo ! »

Samuel : « C’est qui ce zoiso ? »

Max : « Je réponds parce que la mâchoire de Léo est encore tombée par terre. Le temps qu’il la ramasse et qu’il la remette en place… »

Léo : « Rholala ! »

Max : « Ce sont des bihoreaux gris, Nycticorax nycticorax, Ardéidés. Moi j’en ai déjà vu dans le Marais. Mais pas aussi bien. Ils faisaient la sieste dans des arbres et on les a dérangés sans le faire exprès. Bonome a réussi à les fotoer. On a vu des adultes et des juvéniles. Là, ce sont des adultes. Même qu’ils sont en plumage nuptial. Ça se voit aux longues plumes qu’ils ont derrière la tête. »

Léo : « Des bihoreaux gris… De tout près. Rholala ! »

Max : « Ça me fait quand même bizarre de les voir enfermés dans une volière. »

Le chevalier : « Ils vont bien Max. »

Max : « Oui, je le vois. Mais quand même ! Un zoiso ça doit pouvoir voler en toute liberté. »

Le chevalier : « Pense au côté éducatif. Si ça peut permettre de sauvegarder leurs milieux de vie. »

Max : « Oui bonome. Je sais tout ça… »

Léo : « Rholala ! Quatre espèces d’Ardéidés dont des bihoreaux gris… Rhooo ! »

Samuel : « Cousin Léo dit beaucoup ‘Rhooo’ 🙂 »

Max : « Oui 🙂 Il rholalae aussi 🙂 Et sa mâchoire se décroche et tombe par terre. Mais il la remet très vite en place maintenant 🙂 »

Samuel : « Tu te moques de lui ! »

Max : « Avec affection 🙂 Regarde Samuel, une cigogne blanche. »

Samuel : « Ooooh ! »

Max : « Et oui 🙂 »

Léo : « Ciconia ciconia, Ciconiidés. Elle cherche du manger. »

Max : « On a écrit tout un article sur les cigognes blanches de Charentmaritimie. On te le fera lire. »

Samuel : « On pourra le lire ce soir ? »

Max : « Oui, si tu t’endors pas comme hier 🙂 »

Samuel : « Il faudra me réveiller. On continue ? »

Max : « Oui Sam. Ça alors ! Bonome ! Tu as vu ça ? Oui, tu as vu… Et Léo aussi 🙂 »

Léo : « Rholala ! Il y a des zoisos partout ! On tourne la tête et paf ! Une cigogne noire ! Ciconia nigra, Ciconiidés ! »

Max : « Je savais même pas qu’il y avait des cigognes noires. »

Léo : « Si tu étudiais un peu plus ton beau livre de zoisos tu le saurais. »

Max : « J’ai un blog à graver moi ! »

Léo : « On le fait ensemble depuis des mois ! »

Max : « Mais c’est moi qui renomme et classe les fotos ! »

Samuel : « Vous pouvez pas arrêter de vous chamailler ? »

Max : « On se chamaille pas ! On s’explique ! »

Les Pélicaniformes…

Samuel : « Regardez plutôt la spatule blanche, Platalea leucorodia. »

Léo : « Tu donnes pas la famille ? »

Samuel : « Je m’en souviens plus. »

Léo : « Famille des Threskiornithidés. Elle est pas facile à retenir celle-là.

Samuel : « Vous l’avez déjà vue d’aussi près ? »

Max : « Moi oui. Dans le Marais. On chevauchait et on l’a aperçue alors on s’est arrêtés pour la fotoer. Et une aigrette garzette est venue se poser juste à côté. »

Léo : « Moi c’est la première fois que je la vois de si près. »

Samuel : « On voit bien le bout du bec arrondi et jaune. »

Max : « Il est très sensible 🙂 »

Léo : « Et lui ? Tu peux nous dire chevalier ? Je le connais pas moi. »

Le chevalier : « C’est un ibis falcinelle, Plegalis falcinellus, Threskiornithidés. Il niche rarement en France. On compte moins de 1000 couples nicheurs. Il est donc intégralement protégé. Mais, dans le monde, la population est assez importante. Il peut s’observer en Europe méridionale et en Amérique du Nord. Ces deux populations migrent respectivement en Afrique subsaharienne, en Océanie et en Asie et en Amérique du Sud et aux Antilles. Il n’y a que la Floride qui accueille une population sédentaire. »

Léo : « Moins de mille couples nicheurs en France ! Et on le voit là, juste sous nos yeux ! La chance ! »

Max : « Ça, c’est un ibis sacré du Nil, Threskiornis aethiopicus, Threskiornithidés. »

Samuel : « Vous le connaissez ? »

Max : « Oui, j’en ai déjà vu dans le Marais. C’est à cause qu’ils se sont sauvés d’un zoo ou quelque chose comme ça. Depuis ils nichent en Charentmaritimie et un peu partout le long de la façade atlantique. Ils s’installent dans les héronnières. On dit que c’est une espèce férale. J’espère qu’elles va pas devenir invasive. »

Samuel : « Ils ont le crane chauve 🙂 »

Max : « Bonome pas encore. Mais ça vient 🙂 »

Léo : « On continue ? »

Le chevalier : « On continue 🙂 »

Les Gruiformes…

Léo : « Rhoooo… »

Max : « Ça c’est un très beau zoiso ! Oulala ! »

Samuel : « Qu’il est bôôôô ! »

Léo : « Il me dit quelque chose… N’est-ce pas une grue ? »

Le chevalier : « C’est 🙂 La grue couronnée, Balearica pavonina, GruidésElle vit normalement dans la savane africaine au sud du Sahara mais nidifie dans des zones plus humides. Je ne sais pas ce qu’elle fait dans ce parc. Normalement nous ne devrions y voir que des espèces fréquentes dans la région et quelques espèces occasionnelles. »

Max : « Elle devrait pas être là alors ? »

Le chevalier : « Non, mais c’est une belle occasion de l’observer. »

Max : « Il faut la fotoer bonome. »

Le chevalier : « Déjà fait 🙂 »

Max : « Montre nous. »

Léo : « Rholala ! »

Samuel : « Tabarnak ! »

Max : « Je vais mettre ces deux là dans mon blog ! Et celle-là en grand ! Bravo bonome ! »

Léo : « Et ça continue… Rhoooo la chance ! »

Samuel : « Tout ça de zoisos ! »

Max : « Bonome, tu as eu raison de nous réveiller dès potron-minet 🙂 »

Léo : « Rholala ! Encore des grues ! »

Max : « Je vous propose de nous asseoir quelques instants. Tu veux bien bonome ? »

Le chevalier : « Profitez du spectacle 🙂 »

Léo : « Là, ce sont les grues cendrées, Grus grus, Gruidés. »

Le chevalier : « Elles vivent en Europe du Nord et en Asie de l’Ouest. Les couples sont unis pour la vie et les poussins sont nidifuges. »

Léo : « Nidifuge ça veut dire qu’ils quittent le nid dès l’éclosion. »

Le chevalier : « L’hiver, elles migrent au sud de l’Espagne ou en Afrique du Nord. Certaines passent l’hiver en France notamment dans le parc naturel régional de la Forêt d’Orient. Les vols migratoires sont très beaux. Les grues forment de vastes V et elles crient toutes les 10 à 15 secondes. »

Léo : « J’aimerais bien voir un vol migratoire de grues… »

Le chevalier : « Peut-être un jour… »

Max : « Et là ? Ce sont encore des grues ? »

Le chevalier : « Des grues demoiselles, Grus virgo, Gruidés. Là ce sont des adultes. »

Max : « Et là un juvénile. Il est né ici ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas Maxou. »

Léo : « Rholala tout ça de zoisos… »

Max : « Bonome, si Léo commence à rholalaer comme ça il vaudrait mieux faire une pause. Tu veux bien ? »

Le chevalier : « Je veux bien. »

Max : « Il y a un zoiso qui crie ! »

Léo : « Iléou ? »

Max : « C’est qui ce zoiso et pourquoi il crie ? Il est blessé ? »

Léo : « Il crie très fort ! »

Le chevalier : « C’est lui qui crie et il n’a rien. Voyez par vous mêmes. »

Max : « C’est qui ? Je sais même pas dans quelle famille il faut le mettre… »

Le chevalier : « C’est un râle ypéhaca, Aramides ypecaha, Rallidés. Il est originaire d’Amérique du sud. »

Léo : « Un râle ? On a jamais vu de râle. »

Max : « Mais on connaît des Rallidés : la poule-d’eau et la foulque. »

Samuel : « Oui, vous connaissez bien les foulques 🙂 »

Max : « Pfff ! »

Léo : « Et les Rallidés sont des Gruiformes. C’est normal de les voir avec les grues. »

Max : « Bon, cette fois on peut faire la pause. On s’installe et on laisse Léo se remettre. On fera la suite après. »

Léo : « Rholala… »

Max : « Samuel, tu devrais gratouiller le front de cousin Léo 🙂 »

Samuel : « D’accord 🙂 »

Continuer la promenade

124-4 Le Royaume des Chevaliers et l’Île

Encore le mardi 25 Octobre…

Samuel : « On va au Royaume des Chevaliers ? »

Max : « Oui Sam. »

Samuel : « Mais on y est allés hier. Le chevalier va pas en avoir assez ? »

Max : « Samuel, on est pas sûrs de voir les mêmes zoisos qu’hier. Il est pas la même heure, la marée est pas la même, la météo non plus… Et bonome pourrait venir ici tous les jours. »

Le chevalier : « Quand même pas, Max. »

Samuel : « Ça te dérange pas alors chevalier ? »

Le chevalier : « Non Samuel, ça ne me dérange pas. »

Max : « On arrive ! »

Léo : « Je suis curieux de voir… »

Samuel : « Ooooh ! Des oies cendrées ! »

Max : « Elles viennent nous voir 🙂 »

Léo : « Petit Sam, nous donnes-tu le nom des oies cendrées en scientifique ? »

Samuel : « Je me souviens plus. »

Léo : « Anser anser, Anséridés. »

Samuel : « Oui ! Vous l’aviez dit ! Merci cousin Léo. Anser anser Anser anser Anser anser… »

Max : « Pfff ! Encore un qui répète les noms… »

Léo : « Petit Sam, il vaudrait mieux que tu apprennes à répéter les noms dans ta tête si tu veux pas t’attirer les sarcasmes de Max. »

Samuel : « C’est pour apprendre. »

Léo : « Je sais, petit Sam. Moi aussi, au début, je répétais à voix haute. Mais ça agace Max. »

Max : « Ben voilà ! Max s’agace ! »

Léo : « Les oies cendrées reviennent 🙂 »

Max : « Ben oui ! Elles savaient que le grand chevalier se promenait avec deux petizours et voilà qu’il y en a trois ! Alors elles reviennent observer Samuel. Bonome, tu imagines la tête de blongios quand il va voir Samuel ? On va bien rigoler 🙂 »

Léo : « Rhooo ! »

Samuel : « Tout ça de zoisos ! »

Max : «  Ce sont des colverts et des oies cendrées… Regardez la-bas ! »

Samuel : « Pourquoi ils sont tout serrés comme ça les canards colverts ? Il y a plein de place sur l’étang et ils sont tout serrés. »

Max : « Comme toi dans le lit contre cousin Léo 🙂 »

Léo : « MAX ! Tu te moques pas de Samuel ! »

Max : « Oulala ! Léo se fâche ! »

Samuel : « Dites les foulques, vous pouvez répondre s’il vous plaît ? »

Max : « Samuel, il y a plusieurs raisons qui expliquent ce comportement. D’abord, ça tient chaud. Ceux qui sont au centre sont protégés du vent par ceux du pourtour. Et puis c’est plus rassurant. Un prédateur préfère s’attaquer à un individu isolé qu’à un grand groupe comme celui-là. Et puis, les canards tout au centre du groupe se feront pas croquer si le prédateur attaque quand même. »

Samuel : « C’est pas juste ! Les canards autour ont froid et ils peuvent se faire croquer ! »

Max : « Il fallait mieux choisir leur place ! »

Léo : « Ils font des roulements. Quelquefois ils font la bagarre pour changer de place mais pas beaucoup. »

Samuel : « D’accord. Merci les cousins. Et là-bas, sur l’îlot ? »

Max : « Aloooors… Des chevaliers gambettes… »

Samuel : « Des chevaliers ? C’est leur Royaume ici ? »

Max : « Ici c’est plutôt le Royaume des chevaliers arlequins. Un jour on a discuté avec un gentil spécialiste en zoisos qui travaille pour la réserve naturelle, et il nous a dit qu’on pouvait voir l’une des plus grandes concentrations de chevaliers arlequins d’Europe. »

Samuel : « Ici ? »

Max : « Ben oui, et comme il y a aussi des chevaliers gambettes, des chevaliers guignettes et même des culblancs, eh bien c’est le Royaume des Chevaliers. »

Léo : « Le chevalier gambette s’appelle Tringa totanus et c’est un Scolopacidé. »

Max : « Bonome aussi, c’est un chevalier, mais c’est pas un Scolopacidé 🙂 »

Léo : « Tu vois petit Sam, ça c’est la blague préférée de Max. Il la répète presque à chaque fois que nous voyons un chevalier. »

Samuel : « Tu pourrais pas répéter dans ta tête, cousin Max ? Tu nous agaces ! »

Léo : « 😀 »

Max : « Bonome… »

Le chevalier : « T’ai-je déjà dit que ce petitours blanc me plaît beaucoup ? »

Max : « D’accord, je vois. Alors il arrive et deux jours plus tard il peut me dire que je l’agace et toi tu dis rien. Bien. Alors si c’est comme ça… »

Léo : « Max aime beaucoup faire comme si il était vexé. »

Samuel : « Et il croit que c’est ce qui fait son charme 🙂 »

Le chevalier : « Mon Maxou, je pense que tu vas avoir fort à faire avec ce duo de petizours 🙂 »

Max : « On va bien rigoler 🙂 »

Samuel : « On peut revenir aux zoisos ? »

Léo : « Oui petit Sam. Tu as reconnu les tadornes ? »

Samuel : « Tadornes de Belon, Tadorna tadorna, Anatidés. C’est qui le gros zoiso au milieu ? »

Max : « Ça, c’est un Laridé. Les Laridés c’est la spécialité de Léo. »

Léo : « C’est pas ma spécialité. Je suis pas spécialiste moi. Mais j’aime beaucoup les Laridés 🙂 Lui, avec le dos foncé et les pattes jaunes c’est un goéland brun, Larus fuscus. Je suis pas tout à fait sûr parce qu’il est loin, mais il est peu probable que ce soit un goéland marin. »

Samuel : « Pourquoi tu parles du goéland marin ? »

Léo : « Parce que le goéland brun et le goéland marin peuvent être confondus si on regarde pas bien. Ils sont tous les deux grands et sombres. Mais le marin est gris bleuté presque noir alors que le brun est gris ardoisé foncé. Et le marin a les pattes couleur chair, un peu rose ou un peu grises et le brun a les pattes jaunes. Et puis le marin est très grand. C’est le plus grand des goélands. »

Samuel : « Tu connais bien les goélands dis donc. »

Léo : « Toi aussi tu les connaîtras. On en voit beaucoup ici. Et il y a d’autres espèces de Laridés. »

Max : « Je suis désolé de vous interrompre en pleine laridologie mais là il y a des spatules blanches. Et elles sont pas très loin… »

Samuel : « Ooooh ! Elles sont belles ! On en a déjà vu mais de très loin ! Ooooh ! »

Max : « Les spatules ça fait souvent cet effet là aux petizours 🙂 »

Léo : « Samuel te souviens-tu de leur nom en scientifique ? »

Samuel : « Patella leucrodia ? »

Léo : « Platalea leucorodia Sam. Pla-ta-lea leu-co-ro-dia. »

Samuel : « Platalea leucorodia Platalea leucorodia Platalea leucorodia… »

Max : « Il répète, il a répété, c’est un répéteur 🙂 Vous ai-je déjà dit que la partie terminale du bec des spatules, la zone arrondie et teintée de jaune, est encore plus sensible que l’extrémité des doigts des zoms ? »

Léo : « Tu l’as dit hier ! Toi aussi tu répètes 🙂 »

Samuel : « Tu es un répéteur 🙂 »

Max : « Bien, mais je vous rappelle que l’apprentissage est fondé sur la répétition 🙂 Bonomou, aurais-tu l’obligeance de fotoer ces spatules avec ton gros zoom s’il te plaît ? Et c’est pas la peine de dire que les fotos seront pas belles ! »

Le chevalier : « Bien Max, à tes ordres Max ! »

Léo : « Les zoisos s’envolent ! »

Max : « Zutalor ! Juste au moment où tu as changé d’appareil ! Pfff ! Avec celui-là tu as pas réussi l’envol ! »

Le chevalier : « Voyons un peu… »

Max : « Pas mal bonome, pas mal… Tu penses que je pourrais les mettre dans mon blog ? »

Le chevalier : « Si tu veux Maxou. »

Max : « Je préciserai bien que c’est à cause de ton appareil que les fotos sont pas belles. »

Le chevalier : « Merci Maxou. »

Max : « Bon, si on veut aller sur l’Île il faut pas s’attarder ici. »

Léo : « On retourne à la monture ? »

Max : « Oui. On verra plus rien d’autre ici. »

Léo : « Les oies cendrées repassent ! »

Max : « Je crois qu’elles cherchent un endroit pour passer la nuit. »

Léo : « A cette heure ci ? »

Max : « Ben oui. Elles ont mangé toute la journée et maintenant elles cherchent un endroit où dormir. Elles peuvent pas dormir n’importe où quand même ! »

Léo : « J’ai cru voir des sarcelles sur ce bassin. On peut aller voir ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Léo : « J’aime bien quand tu m’appelles mon petitours 🙂 »

Le chevalier : « Léo, tu sais bien que tu es mon petitours toi aussi 🙂 »

Max : « Vous parlez, vous parlez… Et les sarcelles s’envolent ! »

Le chevalier : « Mais j’ai fotoé ! »

Max : « Bien joué superbonome ! »

Samuel : « Comment vous reconnaissez les sarcelles en vol ? »

Léo : « La couleur de la tête. Normalement elle est rouge bordeaux. Bon là on voit pas très bien. Et le miroir alaire. »

Samuel : « C’est quoi le miroir alaire ? »

Léo : « Une petite zone de l’aile où il y a des plumes colorées. Là, on voit du jaune et du noir. Il y a du vert aussi mais on le voit pas bien. »

Max : « Le héron cendré ! »

Léo : « Il se pose là ! »

Samuel : « Ooooh ! »

Léo : « Il s’envole de nouveau ! »

Max : « Mais il se re-pose plus loin ! »

Samuel : « Ardea cinerea, Ardéidés. Samuel : 7 points ! »

Léo : « Rholala ! Samuel va gagner ! »

Max : « On se fait ratatiner ! »

Léo : « Écraser même ! »

Max : « On en est où du score ? »

Léo : « Je sais plus mais on perd. »

Max : « Battu par un néophyte ! Quelle honte ! »

Léo : « Deux petits jours de zoisologie et il nous bat au jeu des zoisos. »

Max : « Nous sommes ridiculisés ! »

Léo : « Humiliés ! »

Max : « Je crois que plus jamais j’oserai sortir de la poche de bonome. »

Samuel : « 🙂 Vous êtes rigolos les duettistes. »

Le chevalier : « Oui, ils sont rigolos les duettistes. Bon, pochez-vous et allons sur l’île… »

Plus tard, sur l’Île Où On Va A Pieds…

Le chevalier : « Les petizours ! Vous pouvez sortir de ma poche, nous sommes arrivés. »

Max (sortant la tête de la poche) : « On est arrivés ? Zutalor ! On s’était endormis… »

Le chevalier : « Peux-tu réveiller Léo et Samuel ? »

Max : « J’y vais de ce pas 🙂 »

Les trois petizours sortent leur tête…

Le chevalier ! « Samuel tu n’as pas vu la traversée de la passe-aux-boeufs. »

Max : « C’est le nom du gué qui permet de venir sur cette île à pieds. »

Léo : « Il faudra pas t’endormir au retour. Mmmmmm… Ce chant me dit quelque chose… »

Léo : « C’est un rougegorge ! »

Max : « Bonome, il faut le trouver ou Léo va être tout chiffonné 🙂 »

Le chevalier : « D’accord 🙂 Dressons l’oreille… Là ! Le voici ! »

Max : « C’est beau les rougegorges. Brindille en a dans son jardin. »

Samuel : « C’est qui Brindille ? »

Max : « C’est une lectrice de mon blog qui est devenue notre amie. Elle aime beaucoup les zoisos mais elle mélange toujours leurs noms. »

Léo : « C’est parce qu’elle veut aller trop vite ! »

Max : « Il faut pas dire de mal de Brindille devant Léo sinon il se fâche tout rouge 🙂 »

Léo : « C’est même pas vrai ! Et il y a pas de mal à dire sur Brindille. Elle est très gentille. »

Max : « Oui Léo. Et elle gratte bien le front 🙂 »

Léo : « Ben oui. Et alors ? »

Samuel : « Vous me la présenterez ? »

Max : « Oui, dès notre retour. »

Samuel : « D’accord. Merci. On peut aller aux zoisos maintenant ? »

Max : « On y va Sam, on y va ! »

Léo : « Oh ! Il y en a là-bas ! »

Max : « Bonome tu sais ce qu’il te reste à faire ! Tu t’en approches discrètement. A pas furtifs. »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Oups ! Ils s’inquiètent là ! Il faut t’arrêter. Fotoe les maintenant. »

Léo : « Max se prend pour le chef 🙂 »

Max : « Je me prends pour rien du tout ! Bonome, montre-nous un peu… »

Léo : « Les petits sont des bécasseaux variables en plumage internuptial… Le plus gros à gauche… Mmmmm… »

Samuel : « Cousin Léo mmmmm en se grattant la tête 🙂 »

Max : « Il réfléchit 🙂 »

Léo : « Pluvialis squatarola, Charadriidés ! »

Max : « Le pluvier argenté ? Tu es sûr de toi ? »

Léo : « Oui oui. Mais tu peux aller lui soulever l’aile pour voir si il a une tâche noire sous l’aisselle. »

Max : « D’accord ! J’y vais ! »

Le chevalier : « Max ! Tu restes ici ! »

Max : « J’y vais pas alors ? »

Le chevalier : « NON ! Tu n’y vas pas ! Tu ne cours pas sur les rochers glissants pour aller déranger les oiseaux ! »

Max : « Il y a que toi qui as le droit de courir sur les cailloux tout glissants… »

Le chevalier : « Max, ne sois pas insolent ! »

Max : « Oui bonome. Je te demande pardon bonome. Tu as raison bonome. »

Samuel : « Là, il y a un goéland. C’est lequel ? Il est grand, foncé et ses pattes me semblent grises. D’après ce qu’a dit cousin Léo ce serait un goéland marin. C’est ça ? »

Léo : « Il me semble bien, oui. Bravo petit Sam. »

Samuel : « Merci cousin Léo 🙂 Tu peux me dire son nom en scientifique s’il te plaît ? »

Léo : « Larus maritimus, Laridés. Et là, c’est un goéland brun, Larus fuscus. »

Samuel : « C’est vrai qu’ils se ressemblent. »

Léo : « Oui, mais tu arriveras à les différencier très vite. »

Max : « Et si on faisait une pause ? »

Léo : « Tu veux faire une pause ? »

Max : « Ben oui. On pourrait installer ma serviette et s’asseoir pour regarder le paysage. Bonome aime beaucoup cet endroit, proche de la fontaine des Insurgés, et c’est très beau. Vous voulez bien ? »

Léo : « Si Samuel est d’accord. »

Samuel : « Je veux bien moi. »

Max : « Bonome, pourrais-tu nous déposer sur le gros rocher là-bas s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr Maxou. Je te donnerai ta serviette. »

Max : « Merci bonome ! … Léo, tu m’aides à étendre ma serviette ? »

Léo : « Voilà ! »

Max : « On s’assied et on dit plus rien ! »

Léo : « On écoute le vent ! »

Max : « Il est pas là le vent ! Il souffle même pas ! On pourra pas écouter ses belles histoires. »

Samuel : « Vous écoutez le vent ? »

Max : « Oh oui ! Quand il souffle. Bonome, tu crois qu’on peut raconter les histoires du vent à Samuel ? »

Le chevalier : « Je pense. Mais demandez lui quand même avant. »

Max : « D’accord bonome. On lui demandera dès qu’il se manifestera. Chut maintenant ! »

On est restés un long moment, comme ça, assis sur ma serviette à regarder le paysage. On a fait comme bonome nous avait dit : on écoutait, on sentait, on ressentait… Et on a fait partie de la nature. On était elle. Samuel a eu des frissons de plaisir sur tout le corps. Il a pas l’habitude d’être en communion avec la nature alors ça l’a surpris. Il s’est serré contre Léo. Samuel, il aime beaucoup Léo. Bonome s’est éloigné un peu en faisant semblant d’aller étudier à droite et à gauche. Mais je savais bien que c’était pour nous fotoer. Il dit toujours que c’est pour te montrer qu’on va bien Princesse. Mais c’est pas vrai du tout. Il aime fotoer ses petizours et c’est tout 🙂

Max : « Bonome, qu’est ce que tu fotoes comme ça ? »

Le chevalier : « Les forts… »

Max : « Lesquels ? »

Le chevalier : « D’ici nous pouvons voir fort Boyard, fort Enet et le fort de Fouras. »

Léo : « Pourquoi il y a tous ces forts ? »

Max : « C’est pour protéger l’estuaire du Grand Fleuve d’Ici. »

Léo : « Le protéger contre qui ? »

Max : « Ben, des Anglais ! Forcément ! Les Anglais d’autrefois voulaient toujours envahir la France ! Tu devrais savoir ça Léo ! Bonome nous l’a expliqué en Bretagne. Lam Saoz, Trez Rouz, la bataille de Camaret… C’étaient les Anglais ! »

Léo : « Les Anglais voulaient débarquer ici aussi ? »

Max : « Ben oui ! C’est parce qu’ils s’ennuient chez eux. Ils regardent un peu le polo ou le cricket mais c’est ennuyant. Alors pour s’occuper un peu ils font des armées et ils essaient d’envahir la France, comme ça, pour passer le temps. Mais à chaque fois les Français les repoussent. Et c’est tant mieux parce que, comme ça, ils peuvent recommencer plus tard. Et ça les occupe. »

Samuel : « Cousin Max recommence à dire des erreurs 🙂 »

Le chevalier : « Ce que dit Max n’est pas tout à fait faux. C’est vrai que les Anglais ont souvent essayé d’envahir la France. »

Max : « Tu vois ! Et c’est pour ça que le grand Vauban a tout fortifié partout ! »

Le chevalier : « Là, tu dis des erreurs Maxou. Ce n’est pas Vauban qui a fortifié ici. »

Max : « Ah bon ? Tu expliques ? »

Le chevalier : « D’abord, rappelons les forts qui protègent l’estuaire de la Charente. Il y a le fort de Fouras, Fort Enet et fort Boyard que nous voyons là. Il y a aussi celui de l’île des Beaux Canards que nous allons visiter. En fait, il y en a deux : le fort de la rade et fort Liédot. Mais il y a aussi fort Lupin, le fort de la Pointe sur la rive droite du Grand Fleuve d’Ici à l’ouest de Fouras, le fort Madame sur cette île et le fort Louvois ou Chapus face à l’île d’O. Il y en a encore d’autres sur l’Île d’O. »

Max : « Ça fait beaucoup de forts tout ça ! Et Vauban les a pas construits ? »

Le chevalier : « Non. Je vais faire un tableau pour ton blog. Ce sera plus facile. »

Max : « Merci bonome 🙂 »

Fort

Architecte

Date de construction

Fort de la Pointe

La Favollière

1672 puis 1757 et 1860

Fort Lupin

Vauban

1685-1689

Fouras

François Ferry

1689

Fort Louvois

François Ferry

1691-1694

Fort de la Rade

1699-1703

Remanié sous Napoléon

Enet

Filley

Génie militaire français

1763

remanié en 1810 et 1845

Boyard

Génie militaire français

1804-1848

Fort Liédot

Génie militaire français

1810-1834

Max : « Tu les as rangés dans l’ordre chronologique ! Trop fort bonome ! »

Le chevalier : « Pour certains c’est la construction de la forme actuelle que j’ai indiquée. Pour le fort de Fouras par exemple. Il y avait une ancienne construction avant. »

Max : « D’accord. Mais on voit qu’il y a deux grandes phases de construction : sous Vauban, c’est à dire sous Louis XIV, et sous Napoléon. »

Léo : « Dites, Samuel a pas traversé tout l’océan Atlantique depuis le lac Saint-Jean pour vous écouter faire l’histoire de France. Il est venu au Pays des Zoisos ! Alors il faut aller voir les zoisos ! »

Samuel : « On pourra faire l’histoire plus tard s’il vous plaît. »

Max : « D’accord les cousins ! Fin de la pause ! Bonome, aux zoisos ! »

Le chevalier : « Je vous propose de retourner à notre monture par le chemin littoral puis de nous promener sur l’estran. »

Max : « Bonne idée ! C’est sur cet estran qu’on voit le plus de zoisos. Et on est pas loin de la monture pour partir quand la marée montera. On y va ? »

Le chevalier : « On y va 🙂 »

Max : « Regardez, on était là en bas. »

Max : « C’est la fontaine des Insurgés à gauche. »

Léo : « C’était bien le Banquet des Affamés de Didier Daeninckx. »

Max : « Maxime Lisbonne était un sacré personnage. Tu l’as connu ? »

Le chevalier : « Non Max. »

Léo : « Et c’est vrai que tu as rencontré Didier Daeninckx ? »

Le chevalier : « Je suis allé à l’une de ses séances de dédicaces pour lui demander de venir à la schola. »

Léo : « Et il est venu ? »

Le chevalier : « Oui, deux années de suite. »

Max : « Je t’imagine bien aller le rencontrer. Tu devais être tout intimidé et tu osais à peine parler. »

Le chevalier : « Tu me connais bien mon petitours 🙂 »

Max : « Tu devrais suivre une formation de confiance en soi, toi. »

Le chevalier : « Tu n’as qu’à faire un rapport à Princesse. »

Max : « Ben oui ! Je le fais dès ce soir et je le confierai aux postillons demain matin. Hopla ! »

Léo : « Et si nous retournions sur l’estran ? »

Max : « Attend un peu Léo. Dis bonome, c’est l’Île des Beaux Canards qu’on voit en face ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « On va y aller ? »

Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 »

Max : « On peut aller aux zoisos alors ! »

Samuel : « Egretta garzetta, Ardéidés. Samuel : 8 points ! »

Max : « Pfff ! Il nous écrase ! »

Léo : « Il est fort ce petitours. »

Samuel : « C’est parce que je suis attentif moi, alors que vous, vous papotez tout le temps. »

Léo « Il a pas tort. »

Max : « Samuel, vois-tu ce que fait cette aigrette garzette ? »

Samuel : « Elle est dans une petite flaque, sur une patte, et elle agite l’autre. »

Léo : « Bien vu Samuel ! »

Max : « Sais-tu pourquoi elle fait cela ? »

Samuel : « Non, je sais pas. »

Max : « En agitant la patte elle dérange des petits zanimos qui, du coup, s’agitent. Elle peut les repérer et les attraper. Gloub le petit zanimos ! »

Samuel : « Elle en a gloubé un ! »

Max : « Les aigrettes sont de grandes chasseuses 🙂 »

Léo : « Pluvialis squatarola, Charadriidés ! »

Samuel : « C’est un beau zoiso. »

Max : « Oui, mais il est encore plus beau en plumage nuptial. »

Samuel : « C’est quoi les plumages nuptiaux et inter-nuptiaux ? »

Léo : « C’est parce que beaucoup de zoisos changent de plumage au cours de l’année. Il faut savoir que tous les zoisos changent de plumes. C’est la mue. Les anciennes tombent et de nouvelles les remplacent. Quelquefois, le zoiso peut même plus voler pendant la mue. Chez certaines espèces, après la mue, ce sont plus les mêmes plumes qui repoussent. Elles sont d’une autre couleur. Du coup, le zoiso a plus le même plumage. Le plumage nuptial, c’est pour la saison de la reproduction. Les zoisos se font tout beaux pour séduire les femelles. Et après, quand ils ont fait des œufs et qu’il ont élevé les petits, ils muent encore en reprenant des couleurs plus ternes. C’est le plumage internuptial. »

Samuel : « Alors un même zoiso est pas toujours pareil. »

Max : « Oulala non ! Parce qu’en plus il y a le ou les plumages juvéniles ! Le pire c’est les Laridés. Il y a jusqu’à 4 classes d’âge avec des plumages différents. Le spécialiste en zoisos dont je t’ai déjà parlé peut reconnaître l’espèce et l’âge des goélands. Très vite, comme ça. Mais nous on y arrive pas vraiment. Et bonome perd des cheveux à chaque fois qu’on essaye. »

Samuel : « Vous avez dû beaucoup essayer alors. »

Max : « 😀 Bonome, à moi aussi il me plaît beaucoup ce petitours blanc 🙂 »

Léo : « Regarde petit Sam, il y a un grand gravelot là. »

Samuel : « On voit beaucoup de zoisos avec vous. »

Max : « C’est grâce à bonome. Il sait toujours où en trouver. »

Le chevalier : « Et aujourd’hui nous avons fait une longue promenade. »

Léo : « On a inspecté 5 sites. »

Max : « La Charmante Petite Ville ça compte pas pour la zoisologie. »

Léo : « 4 sites de zoisologie et un site pour tourister. »

Le chevalier : « Je vous avais prévenus que la journée serait chargée. »

Max : « Cinq jours de marche juste aujourd’hui. »

Léo : « Merci chevalier. »

Max : « On va bien dormir ce soir. »

Léo : « Et on va rêver de zoisos 🙂 »

Max : « Léo, si tu… »

Léo : « Oui Max. Si je sifflote, tu m’enfermes aux cabinets. Je sais. »

Samuel : « Je veux pas. »

Max : « Tu veux pas ? »

Samuel : « Non, je suis pas d’accord. Tu enfermes pas cousin Léo aux cabinets. Même si il sifflote. »

Max : « Il veut pas… »

Samuel : « Non. »

Léo : « J’aime beaucoup ce petitours blanc moi aussi 🙂 Tiens, une mouette qui rigole… »

Max : « Samuel, le zoiso qu’on appelle la mouette qui rigole est en fait la mouette rieuse, Chroicocephalus ridibundus. C’est encore un Laridé. »

Samuel : « Pourquoi vous l’appelez la mouette qui rigole si c’est une mouette rieuse ? »

Max : « C’est à cause de Léo. Il a vite appris les zoisos Léo mais, un jour, il s’est trompé. Il a dit la mouette qui rigole à la place de la mouette rieuse. Ça m’a plu et on a gardé ce nom. Et puis, rire et rigoler c’est pareil. »

Samuel : « Cousin Léo, tu as dit des erreurs toi aussi ? Pourtant tu connais bien les zoisos. »

Léo : « Il faut bien apprendre petit Sam. Et, au début, c’est fréquent de dire des erreurs. »

Samuel : « C’est pas grave de dire des erreurs ? »

Max : « Non. Mais seulement si on le fait pas exprès et qu’on dit pas n’importe quoi quand même. Ça arrive à tout le monde de dire des erreurs. »

Samuel : « D’accord. Et lui là, c’est qui ? »

Max : « Lui, c’est le tournepierre à collier, Arenaria interpres, Scolopacidés. »

Léo : « Son nom lui vient du fait qu’il retourne les pierres avec le bec pour débusquer les petits zanimos qui se cachent dessous. »

Samuel : « Et gloub le zanimo 🙂 »

Max : « Oui Samuel. Gloub le zanimo 🙂 »

Léo : « Le tournepierre mange des petits crustacés mais il lui arrive aussi de manger des crabes. »

Max : « Il est crabivore 🙂 »

Le chevalier : « Mes petizours, nous sommes arrivés à l’extrémité de l’estran que nous voulions explorer. Je vous propose de retourner à notre monture et de rentrer. »

Max : « Bien bonome. »

Léo : « Regardez comme c’est beau… »

Max : « Oui, mais la mer monte. Il faut pas traîner sinon on va être coincés sur l’île. »

Léo : « On devrait le faire l’été, par une nuit de pleine lune sans nuages. On pourrait passer la nuit dans un Royaume pour observer les zanimos nocturnes. »

Max : « Bonne idée ça ! Qu’est ce que tu en penses bonome ? »

Le chevalier : « Pourquoi pas 🙂 »

Léo : « Encore un pluvier argenté ! »

Max : « C’est vraiment un beau zoiso le pluvier argenté. »

Léo : « Tous les zoisos c’est ton préféré 🙂 »

Max : « Mon Léo tu te trompes. C’est toi qui préfères tous les zoisos 🙂 »

Samuel : « Et lui ? On dirait un goéland. Il est gris plutôt clair et il a les pattes jaunes. On l’a pas encore vu lui. »

Léo : « Gris clair, pattes jaunes… C’est un leucophée. »

Samuel : « Un goéland leucophée ? »

Léo : « Oui petit Sam, Larus michahellis. »

Samuel : « On a vu les goélands marins, bruns et leucophées. Il y en a d’autres ? »

Léo : « Oui, beaucoup. Nous on a déjà vu les goélands argentés et les goélands cendrés. »

Samuel : « Tout ça de goélands ! »

Max : « Oui 🙂 Et Léo a lu que parfois des goélands pontiques peuvent être observés parmi ceux qu’on connaît. Alors il rêve d’en voir et dès qu’on croise des Laridés il les observe très attentivement au cas où… »

Samuel : « J’aimerais bien que tu en vois un jour cousin Léo. »

Léo : « C’est gentil Samuel. Mais tu les verras aussi alors 🙂 »

Max : « Barges à queue noire ! Limosa limosa, Scolopacidés ! J’ai combien ? »

Léo : « Je sais plus. Mais tu rattraperas plus Samuel. »

Samuel : « Je suis fatigué moi. Je voudrais rentrer. »

Max : « On arrive Sam. Bonome fotoe les tadornes et on va à notre monture. »

Samuel : « C’était une bien belle journée. Merci Chevalier. »

Max : « Sam, quand on remercie bonome, il sait jamais quoi dire. Alors il faut pas lui en vouloir si il détourne la tête et garde le silence. »

Samuel : « D’accord. »

Le chevalier : « Mes petizours, il est temps de vous installer confortablement dans ma poche. »

Léo : « On regarde la traversée de la Passe-aux-boeufs ! »

Plus tard, au retour à la cabane…

Max : « Bonome, on a un problème. »

Le chevalier : « Quel problème ? »

Max : « C’est Samuel. Il s’est endormi en se serrant tout fort contre Léo et il veut plus le lâcher. Et Léo veut pas qu’on le réveille. »

Le chevalier : « Je vois. »

Max : « Comment tu vas faire ? »

Léo : « Il faut nous porter dans le lit sans réveiller Sam. »

Le chevalier : « D’accord Léo. »

Un peu plus tard…

Max : « Bonome, on est encore que tous les deux 🙂 »

Le chevalier : « Et tu veux chahuter ? »

Max : « Peut-être 🙂 Tu as vu comment est Léo avec Sam ? »

Le chevalier : « J’ai vu 🙂 »

Max : « Il est allé au lit alors qu’il a même pas sommeil juste pour pas réveiller Sam. Je suis sûr qu’il lui gratte le front en lui racontant des histoires. »

Le chevalier : « Voudrais-tu que je t’en raconte une ? »

Max : « Une histoire du vent ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « En me gratouillant le front ? »

Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 »

Il m’a raconté une belle histoire mais j’ai pas entendu la fin. On a marché cinq jours aujourd’hui alors j’étais tout fatigué et je me suis endormi. Il est allé me coucher sans faire de bruit pour pas réveiller mes cousins. Je sais pas si Léo a siffloté en dormant. Mais moi, j’ai rêvé de zoisos.

Je t’embrasse Princesse et j’espère que tu vas bien.

Continuer la promenade

124-3 L’Observatoire

Mardi 25 Octobre, an III (suite)

Léo : « Alors petit Sam, ça t’a plu la Charmante Petite Ville ? »

Samuel : « Oh oui alors ! C’est bien de tourister avec cousin Max qui raconte des erreurs 🙂 »

Le chevalier : « Cousin Max est assez doué pour cela 🙂 »

Max : « Moquez vous ! Mais je vous fais bien rigoler. Dis bonome, si on allait à l’Observatoire ? »

Léo : « Oh oui ! »

Le chevalier : « L’Observatoire ? Il n’y a pas toujours des oiseaux là-bas. »

Max : « Mais des fois il y en a ! »

Léo : « Des beaux zoisos ! »

Max : « Il faut y aller bonome sinon on saura pas si il y en a ou pas. »

Léo : « Max a raison. On peut pas savoir si on y va pas. »

Max : « Et peut-être qu’il y en a beaucoup. »

Léo : « Que dirait Samuel si on lui montrait pas beaucoup de zoisos ? »

Max : « Tu y as pensé à ça bonome ? »

Léo : « Tu veux que ton nouveau petitours fasse la dépression parce qu’il a pas vu les beaux zoisos ? »

Max : « Tu as vraiment pas de cœur toi ! »

Le chevalier : « Et s’il n’y en avait pas ? »

Max : « Et ben on irait ailleurs oulala ! »

Léo : « Ça te fera marcher un peu. »

Max : « Parce qu’il me semble que tu as un peu grossi ces derniers temps. »

Léo : « On osait pas t’en parler. »

Max : « Et là, avec tout le chocolat que tu as mangé… »

Léo : « Plus la crêpe ! »

Max : « Tu vas plus rentrer dans tes pantalons ! »

Léo : « Il faut que tu marches bonome ! »

Max : « Et ton dos ! Tu as oublié ton dos ! »

Léo : « Ta courbure lombaire ! »

Max : « La marche bonome ! Il y a que ça ! »

Léo : « C’est pas pour nous qu’on te dit d’aller à l’Observatoire ! »

Max : « C’est pour ta santé ! »

Le chevalier : « Ah… Je pensais que c’était pour cousin Samuel… »

Max : « Ta santé ET cousin Samuel. »

Léo : « Pour pas qu’il fasse la dépression. »

Max : « Et que tu maigrisses un peu… »

Samuel : « Dis chevalier, je crois qu’ils sont en forme là tes duettistes 🙂 »

Le chevalier : « Ils peuvent mieux faire oulala ! »

Samuel : « Mais ils sont bêtes dans leur tête ! »

Le chevalier : « A priori je suis d’accord avec toi mais pourquoi dis-tu cela ? »

Samuel : « Il y a une solution bien plus simple pour aller à l’Observatoire que de dire des bêtises ! »

Max : « Laquelle ? »

Samuel : « Chevalier, tu veux bien nous emmener à l’Observatoire s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr Samuel 🙂 »

Samuel : « Et voilà ! »

Max : « Nous aussi on pouvait le faire ! »

Léo : « Mais c’est moins drôle ! »

Max : « Et on savait pas comment lui dire qu’il avait grossi… »

Le chevalier : « Je n’ai pas grossi ! »

Max : « Ah ? »

Léo : « Tu te laisses pousser le ventre ? »

Max : « C’est ton nouveau style ? »

Léo : « J’aimais mieux avant ! »

Samuel : « Viens bonome, on va aux zoisos ! »

Max : « Il l’a appelé bonome ! »

Léo : « Héééé ! Mais c’est notre bonome ! »

Max : « Ils partent sans nous ! »

Léo : « Ah non ! Hé ! On vient aussi nous ! »

Le chevalier : « Ce petitours blanc me plaît de plus en plus 🙂 »

Max : « Ben et nous ? »

Le chevalier : « Samuel, préfères-tu pocher ou veux-tu marcher ? »

Samuel : « Je veux bien pocher s’il te plaît. »

Le chevalier : « Viens ici mon petitours. »

Max : « Il a dit mon petitours ! »

Léo : « Ben voilà, il veut plus de nous ! »

Max : « Tu vois ! Il va vous abandonner ! »

Le chevalier : « Si je vous aide à vous pocher allez-vous vous calmer un peu ? »

Max : « Je sais pas. »

Léo : « C’est parce qu’on est en forme aujourd’hui 🙂 »

Le chevalier : « Je vois ça. Allez ! Grimpez ! »

Léo : « Merci bonome ! »

Max : « Bon, on reste là à papoter ou on va voir les zoisos ? »

Le chevalier : « En route ! »

Léo : « Dis chevalier, c’est normal de voir des Odonates en cette saison ? »

Le chevalier : « Il ne fait pas très froid… C’est encore possible. »

Max : « Tu as vu des Odonates ? »

Samuel : « Un Odonate est un Arthropode et un insecte. Parce qu’il a une cuticule et trois paires de pattes articulées et une paire d’antennes. Mais on les voit pas bien. Et il a le corps divisé en trois parties et deux paires d’ailes. »

Max : « Bonome, tu as entendu Samuel ? »

Le chevalier : « Oui, j’ai entendu Samuel. »

Max : « Il répond à l’interro avant que tu la fasses ! »

Léo : « Et il a bon 🙂 »

Samuel : « Samuel : 20/20 ! 🙂 »

Max : « Et non ! Tu as pas expliqué les Odonates. »

Léo : « On lui a pas dit ! Tu peux pas l’interroger là-dessus ! Samuel : 20/20 Bravo ! »

Le chevalier : « Max, pourrais-tu expliquer à Samuel comment on reconnaît un Odonate ? »

Max : « Alors c’est moi qui fais interro ! Pfff ! »

Léo : « Nous t’écoutons ! »

Max : « Je sais pas. »

Le chevalier : « Tu ne sais pas ? »

Max : « Non, je sais pas ! Tu nous l’as jamais dit ! On reconnaît les Odonates parce que ce sont des Odonates mais je sais pas expliquer. »

Léo : « Aïe ! Max : 00/20. »

Max : « Toi tu sais peut-être ? »

Léo : « Non. Léo : 00/20. »

Le chevalier : « Je ne peux pas vous noter si je ne vous ai pas expliqué. »

Max : « Bonome, il faut que tu nous expliques les Odonates ! »

Le chevalier : « Bien. Alors les Odonates sont effectivement des Arthropodes et des Insectes. Inutile de réexpliquer pourquoi. Parmi les insectes ils se distinguent par plusieurs caractéristiques. Les ailes sont membraneuses et transparentes. Les sutures pleurales sont très horizontales, ce qui fait que les ailes sont reportées vers l’arrière et les pattes vers l’avant. Elles peuvent être portées à la bouche. »

Max : « Bonome, mon bonome, mon petit bonome… »

Le chevalier : « Oui mon petitours 🙂 Dois-je me préparer à me faire crier dessus ? »

Max : « Pourquoi ? Parce que tu utilises des mots compliqués que personne connaît à part toi ? Parce que quand tu réponds, on sait même plus quelle question on t’a posée tellement ta réponse est compliquée ? Non non bonome, je vais pas te crier dessus mais puis-je te poser une autre question s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours 🙂 Mais laisse moi me reculer un peu avant… Voilà, pose ta question Maxou. »

Max : « TU PEUX PAS FAIRE SIMPLE ? CA TE FERAIT MAL D’UTILISER DES MOTS QUE LES GENS NORMAUX CONNAISSENT ? C’EST QUOI LES SUTURES PLEURALES ? »

Samuel : « Tu avais dis que tu crierais pas ! »

Max : « Oups ! Ça m’a échappé… »

Léo : « Et tu devais poser une seule question ! »

Max : « Oui ben je me suis emballé oulala ! Bonome, mon bonomou, si tes tympans sont pas crevés pourrais-tu répondre s’il te plaît ? »

Le chevalier : « J’avais prévu ! Je me suis reculé 🙂 Bien, les sutures pleurales… Avec des mots simples… Le corps des arthropodes est constitué de segments. Cela se voit bien sur l’abdomen d’un Odonate. Chaque segment du thorax est délimité par quatre morceaux de cuticule. Ça va, il n’y a pas de mots trop compliqués ? »

Max : « Ça va mais vas-y, fais toi plaisir, donnes nous les noms de ces quatre morceaux. »

Le chevalier : « Un sclérite dorsal ou tergite. Un sclérite ventral ou sternite et deux sclérites latéraux ou pleuraux. »

Max : « Oui, bien sûr. On en parlait ce matin avec les cousins. Vous vous souvenez ? »

Léo : « Oui, je te demandais comment allaient tes stergites ventraux. »

Max : « Et je t’ai remercié ! »

Samuel : « Vous vous arrêtez jamais ? »

Le chevalier : « Parfois ils dorment… »

Samuel : « Bon, la couture entre les morceaux de cuticule est bizarre et ça fait que les ailes sont en arrière du thorax et les pattes en avant. D’accord. Merci chevalier. Et il y a autre chose ? »

Le chevalier : « Oui, les mâles ont un appareil copulateur accessoire. Mais ne crie pas ! J’explique ! Le mâle produit des spermatophores. Ce sont des sacs remplis de spermatozoïdes. Et, en courbant son abdomen, il vient les placer sur les segments abdominaux deux et trois. La femelle va venir prendre ces spermatophores dans cet appareil copulatoire accessoire. »

Max : « Et ils se mettent dans des positions bizarres. »

Samuel : « Et avec ça on reconnaît les Odonates ? »

Le chevalier : « Les adultes oui. Mais on les reconnaît parce qu’on les connaît. Léo, pourquoi parlais-tu des Odonates ? »

Léo : « Il y en a deux qui volent en tandem là… »

Max : « JE SAIS ! JE SAIS ! MOI M’SIEUR ! »

Le chevalier : « Nous t’écoutons. »

Max : « C’est la femelle qui pond dans l’eau ! Et le mâle s’accroche à elle pour vérifier qu’elle se fait pas féconder par un autre mâle qui passerait par là. Même que le mâle a des espèces de crochets à l’arrière de son abdomen ! Ça s’appelle des cercoïdes ! »

Le chevalier : « Très bien Max ! »

Max : « Et ma note ? »

Samuel : « Max : 20/20 Bravo ! »

Max : « C’est toi qui notes ? Bonome, c’est autorisé ça ? »

Le chevalier : « Je l’autorise 🙂 »

Max : « J’ai eu 20 euh ! J’ai eu 20 ! »

Léo : « Samuel aussi ! »

Max : « On est des bons élèves nous 🙂 »

Léo : « Regarde comme il est beau ce paysage petit Sam. »

Samuel : « Oh oui ! Tabarnak ! Il y a pas ça dans la région du Lac Saint-Jean ! »

Léo : « Quand je pense que tu es venu tout seul depuis le Québec ! »

Max : « C’est un aventurier notre Samuel. Mais il y aura pas de voyage retour. »

Le chevalier : « Max, peut-être faudrait-il demander l’avis de Samuel. »

Léo : « Tu veux repartir ? »

Samuel (timidement) : « Seulement si vous voulez plus de moi. »

Max : « Alors tu vas rester ! Pas de retour pour toi Samuel ! »

Samuel : « Vous êtes gentils 🙂 »

Max : « On arrive à l’Observatoire ! »

Léo : « On est même pas arrivés qu’il y a déjà une aigrette garzette ! »

Samuel : « Egretta garzetta, Ardéidés ! Samuel : 4 points ! »

Léo : « Bravo petit Sam 🙂 »

Samuel : « Ooooh ! C’est bôôô ! »

Max : « Rholala c’est bôôô ! »

Léo : « Max ! Tu te moques pas de Samuel ! »

Max : « Ben non ! Je me moque de toi ! Rhoooo ! Rholala c’est bôôô ! Ça te dit quelque chose ? »

Léo : « Je m’en fiche ! Viens Samuel, on va dans l’Observatoire. Bonome, tu peux nous ouvrir s’il te plaît ? »

Samuel : « Vous avez un grand chevalier à votre service ! »

Léo : « C’est un grand chevalier mais pas un Scolopacidé 🙂 »

Max : « C’est pas un grand chasseur de dragons non plus… »

Le chevalier : « Ça faisait longtemps que tu n’avais pas évoqué les dragons… »

Samuel : « Vous chassez les dragons ? »

Le chevalier : « C’est une longue histoire. Disons que Max s’est mis en tête que je devais capturer un dragon. »

Samuel : « Pour quoi faire ? »

Max : « Pour l’offrir à Princesse ! Comme ça il serait plus banni du château ! »

Léo : « Je t’expliquerai Samuel 🙂 »

Samuel : « Vous pensez pas qu’il faudrait que Max voit un docteur de la tête ? Il dit souvent des choses bizarres. Et il crie beaucoup. »

Le chevalier : « Il pense que c’est ce qui fait son charme… Il faut lui accorder que ça met un peu d’animation. »

Max : « Je vous l’ai déjà dit : sans moi, vous vous ennuieriez ! »

Léo : « Il y a pas des zoisos… »

Max : « Oulala ! Pas un seul zoiso ! Il y a que du rien du tout !

Léo : « On pourrait faire la riendutoulogie 🙂 »

Max : « Le rien du tout se reconnaît au fait qu’il y a rien du tout. Vous pouvez chercher partout vous trouverez rien du tout. Le rien du tout est ennuyant. Il y a rien à faire quand on observe du rien du tout. On peut toutefois espérer la visite d’un héron garde-bœufs qui a pas bien compris ce qu’est un bœuf et qui garde du rien du tout par erreur. Mais il faut bien reconnaître que c’est assez rare… »

Le chevalier : « 🙂 Le rien du tout peut également s’observer dans la tête de Max Petitours 🙂 »

Samuel : « Il y a pas que du rien du tout. Là-bas, sur le côté, il y a des tas de grands zoisos avec un long bec recourbé. Si je connaissais leur nom je le dirais en scientifique et j’aurais 5 points ! »

Léo : « Point accordé ! Samuel : 5 points ! »

Max : « Mais il a pas donné le nom en scientifique ! »

Léo : « Il peut pas on lui a jamais dit ! »

Samuel : « C’est qui ces zoisos ? »

Léo : « Mmmmm… »

Samuel : « Cousin Léo mmmmmme en se grattant la tête ! Il fait comme le chevalier ! »

Max : « Oui, ils se ressemblent de plus en plus… »

Samuel : « Cousin Léo copie le chevalier ? »

Max : « Non Sam. C’est pire ! Il lui ressemble vraiment ! »

Samuel : « Moi aussi j’aimerais bien ressembler au chevalier. »

Max : « Ça va t’arriver plus vite que tu le penses 🙂 Alors Léo, tu trouves ? »

Léo : « Je vois pas bien ! Ce sont des courlis mais lesquels ? »

Max : « Bonome, tu peux pas mieux fotoer ? »

Le chevalier : « Non Max et j’en suis désolé. »

Léo : « Des courlis cendrés… Je pense que ce sont des courlis cendrés, Nemenius arquata, Scolopacidés. Mais on voit pas bien. »

Max : « Il est plus sage de dire que ce sont des courlis. Nemenius sp. Hopla ! Bon, ben il y a pas des zoisos ! On va où bonome ? »

Léo : « Quand on sait pas où aller ça se termine soit au Royaume des Chevaliers, soit sur l’Île Où On Va A Pieds. »

Max : « On pourrait faire les deux ! On va aux Chevaliers en attendant que la marée baisse puis on va sur l’île ! »

Léo : « Pense à ta courbure lombaire ! »

Max : « Et à ton gras là ! »

Samuel : « Vous recommencez ! Chevalier tu veux bien nous emmener s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Royaume des Chevaliers et l’Île ? Quelle heure est-il ? … Mmmm… L’île n’est pas accessible pour le moment… Pourquoi pas ! Commençons par le Royaume des Chevaliers ! Nous verrons ensuite ! »

Max : « On peut pocher pour retourner à notre monture ? »

Léo : « S’il te plaît ? »

Le chevalier : « Je vois que Samuel a une bonne influence sur l’un de mes petizours 🙂 »

Léo : « Même pas vrai ! Je dis toujours s’il te plaît moi ! »

Le chevalier : « Oui, c’est vrai. »

Samuel : « Zoiso ! »

Max : « Zoiso ? »

Samuel : « Oui ! Là ! Zoiso ! »

Max : « Bonome, fotoe vite avant qu’il se sauve ! »

Léo : « C’est qui ce zoiso… Montre un peu bonome s’il te plaît… »

Max : « Tu vois Samuel, ces petits zoisos sont des Passériformes. L’ordre du moineau domestique Passer domesticus. Les zoms disent souvent les Passereaux mais il faut pas. »

Samuel : « C’est quoi un ordre ? »

Max : « Les zanimos ont des noms qui correspondent à leurs espèces. Mais tu as remarqué que quelques fois deux espèces ont le même nom au début. »

Samuel : « Calidris alpina et Calidris canutus. »

Max : « Très bien Sam ! Calidris c’est le nom du genre. Des genres proches peuvent être regroupés dans une même famille. »

Samuel : « Limosa limosa et Calidris alpina sont dans la famille des Scolopacidés. »

Max : « De mieux en mieux Samuel ! Et il y a des familles proches qu’on peut mettre dans le même ordre. »

Samuel : « Quelle famille on peut mettre avec les Scolopacidés ? »

Max : « Les Charadriidés par exemple. »

Samuel : « Vanellus vanellus, Charadriidés ! »

Max : « Rholala ! Il est fort ce Samuel ! Les Charadriidés et les Scolopacidés sont deux des familles qui entrent dans l’ordre des Charadriiformes. »

Samuel : « Merci cousin Max. Mais c’est qui ce zoiso ? »

Max : « Léo a dû trouver maintenant. »

Léo : « Je suis pas sûr. On dirait un bruant des roseaux, Emberiza schoeniclus, Embérizidés. »

Samuel : « Léo : 3 points ! »

Max : « Il y a un cygne ! On peut aller le voir ? »

Le chevalier : « Nous risquons de le déranger. »

Max : « Oui. Mais si on le dérange, il va souffler très fort et on va demander pardon et on s’en ira. Allez, venez ! »

Le chevalier : « Pas si vite Max ! »

Léo : « Tu lui as fait peur ! Il s’envole ! »

Max : « Bonome ô bonomou, as-tu fotoé ce magnifique envol de cygne ? »

Le chevalier : « Oui. »

Le chevalier : « L’aurais-tu fait exprès ? »

Max : « Moi ? Faire envoler un cygne ? Pourquoi aurais-je fait cela ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas… Pour que ton cousin Samuel puisse profiter du spectacle par exemple. »

Max : « Que vas-tu imaginer ?! Je dérangerais pas un zoiso, moi ! »

Samuel : « Tu l’as fait exprès pour que je vois le cygne s’envoler ? »

Max : « C’est beau un cygne qui s’envole… »

Léo : « Cygnus olor, Anséridés. »

Samuel : « Léo : quatre points ! »

Max : « Léo quatre points ? Et moi ? »

Samuel : « Toi aussi tu as quatre points. Et moi cinq 🙂 »

Le chevalier : « Samuel découvre les oiseaux et il a plus de points que vous ! »

Léo : « Samuel va être un grand ornithologue. »

Max : « C’est normal vous trichez encore ! »

Léo : « On triche pas ! »

Max : « Si ! Tu as donné un point à Samuel pour les courlis alors qu’il avait pas donné le nom en scientifique ! »

Léo : « Il pouvait pas ! On lui a jamais dit ! »

Max : « C’est de la triche quand même ! »

Le chevalier : « Samuel, connais-tu les foulques ? »

Samuel : « J’ai vu dans le blog de Max. Fulica atra, Rallidés. »

Max : « On est pas des foulques ! »

Léo : « On est deux petizours ! »

Max : « Et c’est pas pareil ! »

Samuel : « Pourquoi ils disent qu’ils sont pas des foulques ? »

Le chevalier : « Parce que les foulques se chamaillent beaucoup elles aussi. »

Max : « Et bonome se croit spirituel en nous comparant à ces zoisos. MAIS ON EST PAS DES FOULQUES ! »

Léo : « On est des juvéniles ! »

Max : « Et les juvéniles ça se chamaille ! »

Samuel : « Je suis un juvénile moi aussi. Je vais devenir comme eux ? »

Max : « Tu vas chahuter ! »

Léo : « Et te chamailler ! »

Max : « Tu vas voir c’est rigolo ! »

Samuel : « Falco tinnunculus, Falconidés. Samuel : 6 points ! »

Max : « Il voit tout ce petitours ! Bonome, avais-tu vu ce faucon crécerelle ? »

Le chevalier : « Oui, mais Samuel a réagi plus vite que moi 🙂 »

Max : « Samuel superzieux ! »

Léo : « Les faucons crécerelles font du vol stationnaire pour repérer leur proies. Eux aussi ont des superzieux. »

Max : « Mais les campagnols sont pas malins. Ils font pipi partout pour marquer leur chemin et les faucons voient les ultraviolets de l’urine. Alors ça fait comme une trace fluorescente et le faucon retrouve le campagnol. J’ai voulu faire une formation pour apprendre aux campagnols à plus faire pipi partout mais bonome a pas voulu. Il dit qu’il faut laisser les faucons croquer les campagnols sinon, après, il y aurait des campagnols partout et les faucons mourraient de faim. »

Samuel : « Je crois qu’il a raison. »

Léo : « Ardea cinerea, Ardéidés ! »

Samuel : « Léo : 5 points ! »

Max : « Un héron en vol… Mais c’est pas moi qui l’ai fait s’envoler ! »

Samuel : « C’était bôôô ! »

Le chevalier : « Nous voici revenus à notre monture… »

Max : « Alors direction le Royaume des Chevaliers ! Et tu chevauches doucement bonome ! »

Léo : « Parce qu’entre ici et le Royaume des Chevaliers on peut voir des beaux zoisos. Mais pour ça, il faut pas chevaucher vite. »

Max : « Bonome, il faut furtiver ! »

C’est donc au pas que nous sommes allés au Royaume des Chevaliers. Mais on a pas vu de zoisos en chemin 🙂

Continuer la promenade

124-2 La Charmante Petite Ville

 La charmante petite ville…

Max : « Tu vas voir Samuel, on va tourister un peu. C’est rigolo de tourister. »

Samuel : « C’est quoi tourister ? »

Max : « Tourister ? C’est quand on se promène, comme ça, les mains dans les poches en sifflotant. C’est pas la peine de regarder partout comme quand on est naturalistes. Tourister c’est beaucoup plus reposant que de faire l’inspection. En plus, bonome va manger une crêpe au chocolat et on va avoir du chocolat. Huuuummmm ! »

Léo : « Le plus rigolo quand on touriste c’est Maxou qui raconte des histoires 🙂 »

Max : « Bonome, par quoi on commence ? On va sur les remparts tout de suite s’il te plaît ! »

Le chevalier : « Allons-y alors 🙂 »

Max : « Oh ! Zutalor ! On peut pas monter ! C’est interdit ! Pourquoi c’est interdit ? »

Le chevalier : « Vous avez dû remarquer qu’à cet endroit les remparts sont partiellement effondrés du côté de la ville. »

Max : « Mais d’habitude on peut passer là ! »

Le chevalier : « Les autorités ont dû juger que c’est trop dangereux. »

Max : « Pfff ! Bon, on va passer par l’escalier alors ! Mais c’est moins drôle. »

Léo : « Chevalier… »

Le chevalier : « Oui, vous pouvez pocher 🙂 »

Max : « Tu vas voir Samuel, c’est très beau de là-haut 🙂 »

Samuel : « Ooooh ! C’est bôôô ! »

Max : « Il me rappelle vraiment quelqu’un ce petitours blanc… »

Léo : « Bon, Maxou, je suppose que tu vas nous expliquer un peu la Charmante Petite Ville. Nous t’écoutons ! »

Max : « Que veux-tu que j’explique ? »

Léo : « Max… »

Max : « Bon d’accord. Mais c’est bien parce que c’est vous. »

Samuel : « Installe toi bien petit Sam. »

Max : « Alors voilà, nous sommes il y a longtemps et ici c’est une anse, c’est à dire qu’il y a la mer. C’est pas une grande mer profonde mais en Charentmaritimie il y a jamais la grande mer profonde. Là-bas, sur la butte, il y a un village qui s’appelle Hiers. Les habitants de Hiers savaient pas trop quoi faire de leurs journées alors il se sont dits : ‘Tiens, si on produisait du sel. Après tout il y a la mer ici. Et comme elle est pas profonde elle peut s’évaporer vite fait. Construisons des marais salants et devenons paludiers comme ça on s’ennuiera moins et on sera riches.’ Parce qu’à l’époque le sel ça coûte très cher oulala ! Même qu’on l’appelait l’or blanc. Mais il furent bien embêtés quand ils se rendirent compte qu’ils pouvaient pas l’exporter. Bien oui, il y avait pas de port ! Alors le sel s’accumulait, s’accumulait… Il y en avait partout. Toutefois des bateaux venaient quand même ici et, quand ils arrivaient, ils jetaient leur ballast dans la mer. Plouf le ballast. Alors lui aussi s’accumulait. Un jour un hiersois (c’est comme ça qu’on appelle les habitants de Hiers) dit : ‘Dites les gars, si on mettait tout le ballast au même endroit, ça ferait une plate-forme sur laquelle on pourrait construire une charmante petite ville qui servirait de port. Comme ça on pourrait exporter tout le sel et on serait enfin riches. Parce que là, on travaille, on travaille… mais on a pas d’argent.’ Là, on est en 1555. Et c’est la fondation de Jacopolis sur Brouage. Jacopolis sur Brouage devint un grand port de commerce. Plus de 200 bateaux pouvaient y venir ! Et la Charmante Petite Ville devint riche et prospère. Bon, après c’est compliqué. Parce qu’ici on est dans la Grande Province d’Aquitaine. Et l’Aquitaine, depuis qu’Aliénor a divorcé de Louis VII pour épouser Henri II, c’est l’Angleterre. Or l’anglais est protestant alors que le français est catholique. C’est comme ça, on y peut rien. Et que font les protestants et les catholiques quand ils se rencontrent à l’époque ? Ils se tapent dessus et ils se font la guerre. Forcément… Ben oui quand même ! Les protestants reconnaissent pas le culte des saints ! On peut pas les laisser faire ! Ça mérite bien de les brûler jusqu’au dernier ! Alors que les catholiques veulent un pape. Ça va pas du tout ça ! Un pape ! Et puis quoi encore ? Mais pendez moi un peu cette canaille ! Et les guerres de religion ont duré longtemps oulala ! Mais revenons à notre Charmante Petite ville. Louis XIII a nommé Jean Armand du Plessis, cardinal de Richelieu, gouverneur de la cité. Et Richelieu décida la construction d’une nouvelle enceinte. Pour transformer le port de commerce en port militaire. Ben oui. Vous vous rendez compte, les protestants tenaient La Rochelle et c’était intolérable ! Puis vint le grand Vauban. En 1685 il modernisa les bastions et les chemins de ronde et la Charmante Petite Ville prit son allure actuelle. Voilà, j’ai fini 🙂 »

Samuel : « Rholala ! Tu en connais des choses cousin Max ! Tu es historien aussi ? »

Max : « Non, c’est parce que j’aime beaucoup la Charmante Petite Ville. Et c’est bonome qui m’a lu un livre qui raconte son histoire. J’ai simplifié un peu. »

Léo : « Max, il y a quand même un aspect de l’histoire de la ville dont tu n’as pas parlé… »

Max : « Je vois pas de quoi tu parles. »

Léo : « Un personnage célèbre 🙂 »

Samuel : « Il y a un personnage célèbre ici ? C’est qui ? Raconte Max s’il te plaît. »

Max : « Je vois… Vous voulez que je vous raconte le personnage célèbre ? »

Samuel : « Oh oui ! S’il te plaît ! »

Max : « D’accord. Bien, nous sommes entre 1567 et 1574. On sait pas trop. Un petit garçon vient au monde ici. Ah oui, j’ai oublié de dire tout à l’heure. La Charmante Petite Ville a été fortifiée une première fois en 1578 pour faire une enclave catholique en territoire protestant. C’est bien les enclaves pour faire la guerre. Les zoms font toujours la guerre. Quand on étudie l’histoire, il y a toujours une guerre… »

Léo : « Max, tu t’égares ! »

Max : « Oui, tu as raison. Mais ça a pas bien marché l’enclave catholique. Elle a souvent été protestante, l’enclave catholique. Et le petit garçon a dû naître pendant une période protestante. Parce qu’il s’appelait Samuel ce petit garçon. »

Samuel : « Samuel ? Comme moi ? »

Max : « Oui Samuel. Comme toi 🙂 »

Samuel : « Et c’est protestant Samuel ? »

Max : « Les protestants choisissent souvent des prénoms tirés de l’Ancien Testament. Parce qu’ils lisent la Bible, eux. »

Samuel : « Mais je suis pas protestant moi ! »

Max : « C’est pas grave tu sais Samuel 🙂 »

Léo : « Max, l’histoire s’il te plaît ! »

Max : « Oui oui ! Bien, Samuel est baptisé à La Rochelle. Mais je sais plus quand. Son père est capitaine de marine et sa mère je sais pas. Comme il habite la Charmante Petite Ville, son avenir est tout tracé ! Il cultivera le sel. Mais Samuel veut pas. Oulala non ! Lui il veut vivre de grandes aventures. Il étudie les cartes et rêve de naviguer. Pendant son temps libre il construit un bateau. Mais pas un bateau en allumettes ! Un vrai et grand bateau. »

Samuel : « Mais il y a pas la mer ici ! »

Max : « Je vais tout t’expliquer Samuel, sois patient s’il te plaît. Alors Samuel construit son bateau, là, petit à petit. Puis, un jour, il le termine. Il se dit alors : ‘Zutalor ! Si j’avais fait attention, j’aurais vu qu’il y a pas la mer ici et j’aurais pas construit un bateau ! J’aurais fait une calèche et j’aurais pu rouler ! Mais là ! Oulala !’ Mais il allait pas jeter son bateau quand même ! Alors il est allé voir un charpentier. ‘Dites monsieur le charpentier, voulez vous bien m’aider.’ ‘Bien sûr, répondit le charpentier, que puis-je faire pour vous ?’Ben voilà, j’ai construit un grand bateau et je voudrais naviguer mais ici, il y a pas la mer.’ lui dit Samuel. ‘Ah oui, c’est embêtant ça ! lui répondit le charpentier. Et il ajouta : ‘Mais je vois pas ce que je peux faire pour vous.’ Samuel lui dit : ‘Ben oui mais il faut faire quelque chose ! Je m’ennuie moi ! Et j’ai appris que les québécois avaient même pas de ville ! Alors je m’étais dit : ‘Tiens, Samuel puisque tu as rien à faire cette semaine et que tu as un bateau si tu allais fonder Québec !’ Et j’ai bien aimé l’idée. Parce que là les Québécois errent comme des bêtes ! Et on peut pas les laisser faire !’ Le charpentier répondit : ‘Ben oui, d’accord, mais je sais pas quoi faire moi !’ Samuel lui dit : ‘Et si on faisait une grande planche à roulettes pour poser mon bateau dessus ? Après on pourrait le pousser jusqu’à la mer et je pourrais enfin fonder Québec ! ‘ Le charpentier dit : ‘Une grande planche à roulettes pour pousser les bateaux à partir des ports où il y a pas la mer ? Ma foi, pourquoi pas ! Allons-y !’ Et ils s’y mirent aussitôt. Quelques jours plus tard la planche à roulettes était prête. Le charpentier dit : ‘Ben voilà ! Une bonne chose de faite ! Bon, ben bon voyage et bien le bonjour aux Québécois ! Samuel lui répondit : ‘Euh… C’est qu’il est lourd mon bateau et je pense pas réussir à le poser tout seul sur la planche à roulettes. Vous voulez pas m’aider.’ Le charpentier répondit : ‘Eh ! Oh ! C’est que j’ai pas que ça à faire moi ! Faudrait voir à pas abuser quand même !’ Samuel fut tout à fait dépité. Il faut le comprendre ! Il avait la bateau, la planche à roulettes et l’idée de fonder Québec et il était coincé là ! Pfff ! Alors il arpentait les rues en demandant de l’aide à tout celui qui passait. Au bout d’un moment les habitants de la Charmante Petite Ville en eurent assez. L’un d’entre eux dit : ‘Bon, il commence à nous fatiguer celui-là ! Si on s’y met tous ce sera vite fait et après on sera débarrassé de lui ! Allez, au boulot les gars !’ Et, en moins de temps qu’il faut pour le dire, le bateau se retrouva à l’eau. C’est ainsi que Samuel pu naviguer jusqu’en Amérique et qu’il fonda Québec d’un coup, comme ça, le 3 juillet 1608. Voilà pour l’histoire de Samuel de Champlain. Parce que vous l’aviez reconnu je suppose. »

Samuel : « 🙂 Elle est même pas vraie ton histoire ! Mais elle est rigolote ! »

Léo : « Max aime beaucoup raconter cette histoire 🙂 A chaque fois il l’enrichit. »

Max : « C’est à cause de bonome ! »

Le chevalier : « Qu’ai-je encore fait ? »

Max : « Ben, tu te souviens pas ? La première fois que nous sommes venus ici tu m’avais pas expliqué qu’avant la Charmante Petite Ville était un vrai port avec la mer. Et, du haut des remparts tu m’as dit fièrement : ‘Tu vois petitours, c’est d’ici que Samuel de Chmaplain est parti en 1608 pour aller fonder Québec en Nouvelle-France.’ Tu l’avais fait exprès pour voir ma réaction. »

Le chevalier : « Et c’est à cette occasion que tu as inventé la planche à roulettes pour pousser les bateaux à partir des ports où il y a pas la mer 🙂 »

Max : « On a bien rigolé 🙂 »

Léo : « Moi j’ai fait des recherches et vous dites des erreurs tous les deux. »

Max : « On dit des erreurs ? »

Le chevalier : « Léo, tu sais bien que c’est tout une erreur ce que raconte Max. »

Léo : « Ben oui, je sais ! C’est pour de rire tout ça. Mais il y a quand même des erreurs. »

Le chevalier : « Je t’écoute mon Léo. »

Léo : « Déjà c’est Samuel Champlain. C’est une erreur de dire Samuel de Champlain. Il était pas noble Samuel. Et puis, même si la Charmante Petite Ville était un port, il est pas parti d’ici Samuel. Il a pas trouvé d’armateur ici. Alors il a cherché ailleurs et il est parti de Honfleur, en Normandie. J’ai regardé des fotos et c’est charmant aussi. Il faudra y aller un jour. »

Max : « Léo et ses recherches ! Bonome, c’est toi qui as dit des erreurs ! »

Le chevalier : « Oui, désolé. Merci Léo de me corriger. »

Léo : « A ton service bonome 🙂 »

Samuel : « Mais qu’est ce qu’il y a de vrai alors dans l’histoire racontée par Max ? »

Léo : « Samuel Champlain est peut-être né à Brouage. On sait pas trop. Et il voulait réellement naviguer. Il a bien étudié la cartographie comme l’a dit Maxou. Et il a été militaire avant de devenir navigateur. Je crois me souvenir qu’il a fait quatre voyages en Nouvelle-France. C’est lors du 3ème qu’il a fondé Québec. Voilà. Je sais plus le reste. »

Samuel : « Rholala ! On apprend des choses avec vous ! Et Max est rigolo quand il raconte des histoires qui sont même pas vraies 🙂 »

Max : « Bon, bonome, tu avais pas parlé d’une crêpe au chocolat ? »

Le chevalier : « Si 🙂 Allons-y. »

Quelques minutes plus tard, à la taverne…

Max : « Huuummm c’était bon ! »

Le chevalier : « Pour une fois vous m’avez laissé du chocolat 🙂 »

Max : « On est pas des sauvages nous ! »

Le chevalier : « Dites, puis-je vous laisser tous les trois quelques instants. J’ai une course à faire. »

Max : « Tu vas pas nous abandonner ?! »

Léo : « Tu recommences ! Mais non ! Il va faire une course ! Max ! »

Max : « Tu vas revenir ? Tu promets !»

Le chevalier : « Mais oui mon petitours ! Que ferais-je sans vous ? A tout de suite. »

Quelques instants plus tard… Les petizours sont en pleine discussion…

Le chevalier : « Vous papotez ? Puis-je vous interrompre ? »

Max : « Tu peux bonome ! »

Léo : « Tu vois qu’il est revenu ! »

Max : « Ben oui ! Je le savais ! C’était quoi ta course à faire ? »

Léo : « Max l’indiscret ! »

Max : « Ben voilà ! Max l’indiscret ! Max le ronchonneur ! »

Samuel : « Max le raconteur d’histoires même pas vraies ! »

Le chevalier : « 🙂 Poussez vous un peu et fermez les yeux. »

Léo : « Tu as une surprise pour nous ! »

Max : « Chouette alors ! »

Le chevalier : « Regardez ! »

Samuel ! « Ooooh !!! »

Léo : « Rholala ! »

Max : « Un grand livre de zoisos ! »

Léo : « Rhooo la chance ! »

Max : « C’est pour Samuel ? »

Léo : « Il a pas de livre de zoisos lui. »

Le chevalier : « Non. Désolé Samuel. Celui-ci est pour moi. Mais je vous le prêterai tant que vous voulez. »

Samuel : « Vous avez de la chance quand même ! Vous allez aux zoisos, vous avez des beaux livres. Le chevalier vous prête son livre et il vous offre des crêpes au chocolat. Et des fois vous touristez. La chance ! »

Max : « Samuel, tu as pas l’air de comprendre. Toi aussi tu fais tout ça maintenant. Tu as mangé de la crêpe. Tu es venu aux zoisos et tu as touristé. Tu fais partie de la famille maintenant. »

Léo : « La tribu des petizours ! »

Samuel : « Il va falloir que je m’habitue à tout ça… »

Léo : « On peut regarder le grand livre de zoisos s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr ! »

Léo : « Qu’il est bôôô ! »

Max : « Les fotos sont magnifiques ! Tu vas encore faire des complexes bonome ! »

Le chevalier : « Max, reconnais que mes fotos sont bien moins belles que celles de ce livre ! »

Max : « Bonome, c’est un livre de spécialistes ! Il ont forcément choisi les plus belles fotos ! T’es bête toi ! »

Samuel ! « Max ! On dit pas ça à un grand chevalier qui est si gentil avec ses petizours ! »

Le chevalier : « Ah si ! Max dit ça ! Oui oui ! Oulala ! »

Samuel : « Alors tu es pas un gentillours ! »

Max : « Ben si ! Même que c’est monsieur de la Fontaine qui l’a dit ! Dis bonome, on peut regarder les grébous ? »

Le chevalier : « Si tu veux Maxou. »

Samuel : « Il a pas dit s’il te plaît ! »

Max : « S’il te plaît bonome. »

Le chevalier : « Ça me plaît. »

Léo : « Ben oui, c’est ton chouchou grébou ! »

Max : « Et toi, tous les zoisos c’est ton préféré ! »

Samuel : « Ooooh ! »

Max : « Tu vois Samuel, lui c’est grébou, le grèbe castagneux. On le connaît bien grébou. Et il est avec ses petits. Chez les grèbes, les petits font du parent-stop. Ils montent sur leur dos, entre leurs ailes. Les parents peuvent même ploufer avec leurs petits sur le dos. »

Samuel : « Vous avez déjà vu ? »

Max : « Le parent-stop oui. Plusieurs fois. Une fois le petit venait de sortir de son œuf. Il avait 40 heures tout au plus. Et ses parents lui ont mis une plume dans le bec, comme tétine. Je te montrerai. C’est dans mon blog. Bon, bonome, t’es tu assez caféiné ? Veux-tu que je commande un second hectolitre ? »

Le chevalier : « 🙂 Oui, je me suis assez caféiné 🙂 »

Max : « Alors en route ! »

Continuer la promenade

124-1 Vers la Plage Sauvage

Mardi 25 Octobre, An III

Le petizours se réveillent presque en même temps. Max va à la fenêtre…

Max : « Oulala ! Il fait tout gris ! Il va peut-être même pleuvoir ! Il va falloir négocier serré avec bonome pour qu’il nous emmène aux zoisos aujourd’hui. Laissez-moi faire. »

Ils se rendent tous les trois dans la cuisine où le chevalier boit son café…

Max : « Bonjour bonome 🙂 »

Léo et Samuel : « Bonjour chevalier 🙂 »

Le chevalier : « Bonjour mes petizours. Avez-vous bien dormi ? »

Samuel : « J’ai rêvé de zoisos… Au plutôt j’ai rêvé que j’entendais des zoisos avant d’en voir… »

Max : « Oui, c’est normal, c’est la faute de Léo. »

Léo : « Mais euh ! C’est pas ma faute ! Et c’est pas grave de rêver de zoios. »

Max : « Si Samuel a bien dormi c’est le principal. »

Samuel : « Oh oui ! J’ai très bien dormi même 🙂 »

Max : « Samuel, tu as vraiment entendu des zoisos cette nuit. »

Samuel : « Il y avait des zoisos dans la chambre ? »

Max : « Non, c’est Léo je te dis. Léo peut pas s’empêcher d’imiter les zoisos. Il sifflote tout le temps, même quand il dort. »

Léo : « Ooooh ! Léo sait imiter les zoisos ? »

Max : « Plutôt bien. Mais la nuit c’est fait pour dormir. PAS POUR SIFFLOTER ! »

Le chevalier : « Mon Maxou, tu m’as l’air en forme 🙂 »

Max : « Chose étrange je n’ai pas entendu Léo. Tant mieux pour moi. Bon bonome, il faut que je te parle. »

Le chevalier : « Maintenant ? C’est urgent ? Parce que j’avais prévu une longue journée d’inspection. Alors si ce n’est pas urgent, on pourrait peut-être parler en chemin. Ou ce soir. »

Max : « On va aux zoisos ? »

Le chevalier : « Nous sommes là pour ça il me semble. »

Max : « Même si il fait tout gris et qu’il va peut-être pleuvoir ? »

Le chevalier : « Nous rentrerons si il pleut trop. Mais j’ai bon espoir que le temps s’améliore. »

Max : « Mais… Bonome, j’avais prévu de négocier moi ! D’insister pour y aller malgré le tout gris ! »

Le chevalier : « Et tu es déçu… »

Max : « Ben oui ! »

Le chevalier : « D’accord. Bon, il fait tout gris aujourd’hui donc nous n’irons pas aux zoisos. »

Max : « C’est plus drôle… On sait qu’on va y aller… »

Léo : « Dis Max chonchon, tu veux pas te réjouir plutôt ? »

Max : « Max chonchon ? »

Samuel : « Max chonchon 🙂 »

Max : « Bonome, tu as vu ? Ils commencent déjà ! »

Le chevalier : « Pauvre Max chonchon 🙂 »

Max : « D’accord, je vois… Bon, je vais chercher les sacados et on y va. »

Léo : « Chevalier, tu as parlé d’une longue journée d’inspection. Ça va vraiment être une longue journée ? »

Le chevalier : « Si le temps le permet oui. »

Léo : « Chouette alors ! En Bretagne aussi on faisait des longues journées ! Petit Sam tu vas voir. Les longues journées on marche plusieurs jours 🙂 »

Samuel : « Euh… C’est que j’ai des toutes petites pattes moi. »

Léo : « On pochera, t’inquiète pas. »

Max revient avec les sacados…

Léo : « Max ! Max ! On va faire une longue journée ! »

Max : « On va marcher plusieurs jours alors 🙂 Mais on va où ? »

Le chevalier : « Vous verrez. »

Pendant la chevauchée…

Max : « Bonome, tu veux pas nous dire où on va ? »

Le chevalier : « A vrai dire je n’en sais rien. Direction le Royaume des Chevaliers. Mais j’ai envie de faire des haltes en chemin, de vous emmener sur l’estran, au sud de Là Où Les Cailloux Sont Tout Cassés, vers la Plage Sauvage… La marée est basse. Les limicoles doivent y être pour s’y nourrir. »

Max : « La Plage Sauvage ? Dans le brouillard comme ça… »

Léo : « Je suis sûr que ce sera très beau. »

Le chevalier : « Nous arrivons… »

Quelque part au bord de la mer…

Max : « Tu vois Samuel, ça c’est l’estran vaseux. Parce que bonome nous emmène toujours à la mer quand il y a pas d’eau dedans. Elle est tout là-bas la mer. A cause de la marée basse. »

Léo : « A marée haute on voit pas des zoisos. »

Samuel : « Egretta garzetta, Ardéidés 🙂 Et la mer est pas si loin puisque l’aigrette a les pattes dans l’eau. »

Léo : « Samuel a déjà marqué un point. »

Max : « Ah non ! Ça va pas recommencer ! Il faut annoncer le début du jeu quand même ! »

Léo : « Ben non. On joue aux zoisos et c’est tout. Samuel : Un point ! »

Max : « Pfff ! »

Léo : « Mauvais joueur ! »

Samuel : « Ooooh ! Tout ça de zoisos ! »

Max : « C’est vrai qu’il y en a beaucoup là 🙂 On dirait des barges. Mais c’est pas facile de distinguer les deux espèces de barges, surtout à cette distance et dans le brouillard. Qu’en penses-tu Léo ? »

Léo : « Elles sont trop loin… »

Max : « Bonome, tu dois t’approcher. Mais doucement, tu les fais pas s’envoler s’il te plaît. »

Le chevalier : « Je vais essayer… »

Max : « Pas plus près bonome, pas plus près… »

Léo : « Le dos est gris uni… Il y a beaucoup de orange sur le bec… Le bec a pas l’air retroussé du tout… Barges à queue noire ? Limosa limosa, Scolopacidés. »

Max : « C’est ça bonome ? »

Le chevalier : « Il me semble bien. »

Samuel : « Léo : un point ! »

Max : « M’en fiche, je vais gagner quand même ! »

Léo : « Regardez celle-là ! »

Max : « Oulala ça gratte ! »

Samuel : « Elles ont un très long bec aussi les barges à queue noire. Comme le zoiso d’hier. La bécassine des marais je crois. Galinango galinango. »

Léo : « Gallinago gallinago, petit Sam. »

Samuel : « Gallinago gallinago Gallinago gallinago Gallinago gallinago… »

Max : « Ah parce que toi aussi tu vas tout répéter pour apprendre ?! »

Léo : « C’est la meilleure méthode Maxou. »

Max : « MAIS VOUS POUVEZ PAS RÉPÉTER DANS VOS TÊTES ?! »

Léo : « Tiens, Max crie 🙂 »

Samuel : « Je crois comprendre que cousin Max aime beaucoup crier 🙂 »

Léo : « Oui, on s’y fait tu sais. Il faut pas te formaliser. Il est comme ça et on le changera plus. A part ça c’est un petitours charmant. »

Max : « Je suis même un gentillours ! C’est Monsieur De La Fontaine qui l’a dit ! »

Samuel : « Oui, j’ai lu cet article. Tu oulalaais 🙂 »

Max : « Elles s’envolent ! »

Léo : « Regarde bien petit Sam. Tu vois la barre blanche sur l’aile ? Grâce à ça on est certains que ce sont bien des barges à queue noire plutôt que des barges rousses. »

Samuel : « Merci cousin Léo. »

Max : « Et si nous revenions aux très longs becs plutôt… »

Samuel : « Oh oui ! Pourquoi ils ont un très long bec les Scolopacidés ? »

Max : « Pour picorer dans la vase Samuel. C’est comme ça qu’ils se nourrissent. Mais ils ont pas tous un bec très long. Quelquefois il est seulement long. Comme ça, ils prélèvent pas tous leur nourriture à la même profondeur et ils peuvent plus facilement cohabiter. Il y a du manger pour tout le monde. »

Léo : « Venez voir, on peut illustrer ça avec les bécasseaux variables. »

Max : « CALIDRIS ALPINA ! Scolopacidés aussi 🙂 Max : un point ! »

Léo : « Oui Max. D’accord Max. Le bécasseau variable change de plumage au cours des saisons. En dehors de la saison de reproduction il est plutôt gris. Du coup, on peut le confondre avec d’autres bécasseaux, comme le bécasseau sanderling. Mais là on est sûrs de nous. Tu vois, leur bec est moins long que celui des barges et des bécassines. Mais ça reste un peu long quand même pour un petit zoiso comme lui. »

Samuel : « Et lui ? C’est pas un bécasseau variable lui. C’est qui ? »

Max : « Le tournepierre à collier, Arenaria interpres, Scolopacidés. Max : deux points ! »

Samuel : « Il y a beaucoup des Scolopacidés dites donc ! »

Max : « Oui, c’est une grande famille. Mais on les voit pas partout. Ils vivent les pieds dans la vase alors on les observe surtout au bord de mer quand l’estran est tout vaseux. »

Léo : « Ou sur les bords des étangs, des rivières… »

Samuel : « D’accord, je comprends. Merci tous les deux. »

Léo : « Ah, voilà qui est intéressant… Petit Sam, regarde un peu ce bécasseau variable… »

Samuel : « Il a une tache noire sur le ventre. Pourquoi il est pas comme les autres ? »

Léo : « Il a pas fini de changer de plumage. En plumage nuptial les bécasseaux variables ont une tache noire bien nette à cet endroit. Là, elle est pas encore entièrement partie. »

Samuel : « Tous les zoisos changent de plumage ? »

Max : « Ils muent tous. C’est à dire qu’ils changent de plumes pendant une courte période. Certains peuvent plus voler pendant ce temps. Mais c’est pas tous qui changent de plumage, c’est à dire de couleur. Il faut apprendre. »

Samuel : « Hier soir j’ai même pas révisé 🙁 »

Léo : « C’est pas grave petit Sam. On révisera plus tard. Tu étais très fatigué et il fallait que tu te reposes. »

Max : « Bonome, tu veux pas essayer de t’approcher des zoisos. Et tu pourrais les zoomer plus s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Tu as vu quelque chose ? »

Max : « Peut-être, mais à cette distance… Là, tu vois ? »

Le chevalier : « D’accord. »

Max : « Mais tu vas pas t’enfoncer dans la vase bonome. Tu fais attention ! »

Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 … Voilà… »

Léo : « Montrez-nous s’il vous plaît. »

Samuel : « Ooooh ! Il zoome beaucoup cet appareil ! »

Max : « Oui mais bonome ronchonne toujours parce que les fotos sont pas belles… Aloraloralor… »

Léo : « Il y a des pluviers argentés, à droite et à gauche. »

Max : « Pluvialis squatarola, Charadriidés. Max : trois points ! Et là, le troisième en partant du bas ? On le connaît pas celui-là ! On dirait un bécasseau mais lequel ? »

Le chevalier : « Allons nous asseoir pour étudier cela de plus près… »

Max : « Tu peux nous donner nos beaux livres de zoisos s’il te plaît… Merci. »

Léo : « Merci chevalier. »

Max : « Mmmmmm… »

Léo : « Pas là… Pas celui-là… »

Max : « Non… Non… Ah ! »

Léo : « Tu trouves ? »

Max : « Peut-être. Que pensez-vous du bécasseau maubèche en plumage internuptial ? »

Léo : « Oui… Oui… On voit pas bien sur la foto mais ça ressemble. Le bécasseau maubèche… »

Max : « Bonome ? »

Le chevalier : « J’aurais aimé mieux le voir mais d’après cette foto je suis d’accord. »

Max : « Calidris canutus, Scolopacidés. Max : quatre points ! En plus avec un zoiso qu’on avait jamais vu ! »

Samuel : « Vous aviez jamais vu le bécasseau maubèche ? Je le découvre en même temps que vous ! Rhooo la chance ! »

Max : « Ce petitours me rappelle quelqu’un… »

Léo : « 🙂 »

Max : « Puisqu’on est là, si on faisait une pause ? »

Samuel : « On reste assis comme ça sur le rocher au bord de la mer ? »

Max : « Oui, c’est ça aussi les inspections. »

Samuel : « Chouette ! »

Léo : « Max, pourrais-tu sortir ta serviette s’il te plaît ? »

Max : « Oui oui… Voilà, installez vous. »

Léo : « Tu viens pas avec nous ? »

Max : « On serait trop serrés. Et puis j’ai mon pantalon moi. Je vais pas me salir les fesses 🙂 »

Samuel : « Merci cousin Max 🙂 »

Max : « Tu vois Samuel, ça c’est la Plage Sauvage. Il y a jamais personne ici mais c’est très beau. C’est l’un des premiers endroits que bonome m’a fait visiter en Charentmaritimie. C’est dommage que le vent soit pas là. On pourrait vous présenter et écouter ses histoires… »

Samuel : « Vous connaissez le vent ? »

Max : « Oui, c’est un ami. Un jour, il y a longtemps de cela, notre vaillant chevalier lui a souri parce qu’il l’embêtait. Il voulait le chasser le vent, parce que la nature voulait être seule. Mais bonome aussi. Alors il a résisté au vent, à la pluie, au froid… Mais, quand même, au bout d’un moment il est retourné à sa monture pour rentrer. En chemin il a vu un bel endroit, beaucoup plus sauvage qu’ici. Un site magnifique, grandiose. Il nous y a emmenés déjà. Et là, devant tant d’obstination, la nature a accepté notre grand chevalier. Le vent a chassé les nuages et, avec le soleil, ils ont séché bonome. Et bonome lui a souri, comme pour le remercier. Le vent s’en souvient. Il me l’a dit. Parce qu’un jour, au Royaume des Sternes de mer puis au Petit Royaume des Barges je l’ai écouté le vent. Il nous a raconté des tas de belles histoires de la mer, des tempêtes des temps anciens… Depuis, on est amis parce qu’on l’a écouté. On te le présentera et il te racontera des histoires. Mais il faudra jamais les répéter Samuel. Promets que tu les raconteras jamais. »

Samuel : « Je promets. Je voudrais pas fâcher le vent. »

Max : « J’espère qu’il va venir. Parce que là, c’est juste un tout petit vent, une petite brise de mer qui nous caresse agréablement le visage. Mais tu verras comme c’est beau quand il souffle très fort ! Des fois, il fait exprès de faire une petite bourrasque pour nous faire tomber. Mais on sait bien que c’est pour de rire. »

Léo : « Max parlerait du vent pendant des heures. »

Max : « Tu en parles mieux que moi Léo. Mais on verra ça plus tard. Dans la cabane, les jours de pluie. Léo te racontera. »

Samuel : « Ooooh ! Les tadornes ! »

Max : « Ils vont se poser ! »

Léo : « Rholala ! Les tadornes… »

Samuel : « Ce sont de beaux zoisos ! Ça alors ! »

Max : « Ils redécollent ! »

Léo : « Ils vont se poser plus loin ! »

Samuel : « Tabarnak ! »

Léo : « Rhoooo la chance ! »

Samuel : « Vous m’avez pas donné le nom des tadornes en scientifique. »

Léo : « Tadorna tadorna, Anatidés. »

Samuel : « On en voit des beaux zoisos avec vous ! »

Max : « C’est bonome. Il sait toujours où les trouver. Mais il parle le zoiso bonome. »

Samuel : « Il parle le zoiso ? Tout le zoiso ? »

Max : « Le zoiso, le mammifère… Il parle tout le zanimo. Mais il le dira jamais. Il veut pas le reconnaître. Il fait semblant que c’est par hasard que les zanimos viennent nous voir. Mais on sait bien que c’est pas vrai. C’est pas le hasard du tout. J’ai froid aux fesses moi. »

Léo : « Ben viens avec nous sur ta serviette. Sois pas bête. »

Max : « Oui, j’ai trop froid. »

Léo : « Rhoooo ! Encore des tadornes ! Ils s’approchent de plus en plus. »

Max : « Ils viennent voir le chevalier aux petizours 🙂 »

Léo : « Ecoutez ! Il y a un troglodyte mignon ! Il faut le trouver ! »

Max : « Tu vois Samuel, ça c’est Léo. Il est comme bonome. Quand ils entendent un zoiso il faut le trouver ! Sinon ils dépérissent ! Ils dorment plus quand ils ratent un zoiso ! »

Léo : « Il est là ! Sur les rochers ! »

Samuel : « Il est tout petit ! »

Léo : « C’est le plus petit des zoisos de nos Royaumes. On c’est peut-être le roitelet. Je sais plus. Mais c’est l’un des plus petits ça c’est sûr ! »

Samuel : « Qu’est ce qu’il crie fort pour un si petit zoiso ! »

Léo : « C’est le Max des zoisos ! Il crie ! »

Max : « Je crie pas tout le temps d’abord ! »

Samuel : « On continue à regarder les zoisos ? »

Léo : « Si tu veux petit Sam. »

Max : « Bonome, es-tu d’accord ? »

Le chevalier : « Il y a d’autres sites au programme aujourd’hui mais nous pouvons rester encore un peu. »

Max : « Merci bonome. »

Samuel : « Là il y a des zoisos tout mélangés. On voit pas bien mais il y en des tadornes, des barges et des bécasseaux. »

Samuel : « Ici, ce sont des barges à queue noire Limosa limosa. Avec un tadorne. »

Samuel : « Et là, plus près, ce sont les bécasseaux variables Calidris alpina. »

Max : « Bravo Samuel ! Mais on t’a pas que ces tadornes sont des tadornes de Belon. Parce qu’il y en a d’autres mais on les a jamais vus. »

Samuel : « Tadorne de belon, Tadorna tadorna. D’accord. Merci Max. »

Le chevalier : « J’ai envie d’un café… »

Max : « Tu as pas pris ta gourde ? »

Le chevalier : « Un vrai café. Avec une crêpe au chocolat. »

Max : « Huuum le chocolat ! »

Léo : « Max est très gourmand 🙂 »

Max : « Je suis pas très gourmand, j’aime le chocolat. J’en suis féru 🙂 Mais bonome, la taverne la plus proche serait pas… »

Le chevalier : « Si 🙂 »

Max : « Alors je range ma serviette et on y va ! »

Je te dirai pas tout de suite où le chevalier est allé se caféiner. C’est une surprise 🙂 Pour retourner vers notre monture on s’est pochés tous les trois. On voulait pas fatiguer Samuel dès le début de cette longue journée. Parce que les longues journées de bonome, elles durent des jours et des jours ! Oulala ! Lui il marche, comme ça, pendant des heures. Même quand il fait pas beau. Parfois je me demande même si c’est pas ce qu’il préfère… Tu as vu les fotos Princesse. Il fait tout gris aujourd’hui et il y a du brouillard tellement dense qu’on pourrait croire qu’il pleut. En plus il fait pas très chaud. Et ben bonome, ça le dérange pas du tout. Mais alors pas du tout du tout. C’est vivifiant dit-il à chaque fois ! Il marche dans la nature et il est content 🙂

Samuel : « Ooooh ! Il sont tous là les zoisos ! »

Léo : « Oui Samuel. Il y a les quatre espèces que nous avons observées aujourd’hui. »

Max : « Bonome, tu fotoes s’il te plaît. On va faire réviser Samuel. »

Léo : « Tu vas pas faire une interro à Samuel ! »

Max : « Evaluation des connaissances. Si si ! C’est obligatoire pour savoir si il a bien retenu. »

Samuel : « Je veux bien faire l’interro Léo. Montre la foto Max. »

Max : « Bonome. »

Samuel : « Des barges à queue noires, des pluviers argentés, des bécasseaux variables et des maubèches. Vous voulez les noms en scientifique ? »

Max : « C’est le principe de l’interro Samuel. »

Samuel : « Dans le même ordre : Limosa limosa, Pluvialis squatarola, Calidris alpina et Calidris… Calidris… Calidris canutus ! »

Max : « C’est tout ? »

Samuel : « C’est tout. »

Max : « Aïe ! Tu as pas donné les familles ! »

Samuel : « Scolopacidés, Charadriidés, Scolopacidés et Scolopacidés. »

Max : « Très bien. Mais je suis obligé de t’enlever des points parce que tu as pas donné les familles tout seul. Il faut penser aux familles Samuel ! Attention. Alors… Samuel : 18/20 Excellent travail. »

Léo : « Chevalier, tu pourrais nous remontrer la deuxième foto s’il te plaît. »

Le chevalier : « Volontiers. »

Max : « Léo a vu un infime détail que personne d’autre à part lui a vu. Qu’as-tu vu Léo ? »

Léo : « Là, le zoiso en haut à gauche. Celui qui est caché par un autre et qui écarte les ailes. Le vois-tu Samuel ? »

Samuel : « Oui cousin Léo. »

Léo : « Il a une tache noire sous l’aile. »

Samuel : « Oui cousin Léo. »

Léo : « Retiens bien ce détail petit Sam. C’est une caractéristique des pluviers argentés. Ça permet de les identifier en vol. »

Samuel : « Rholala ! Tu as repéré ce détail sur la foto et tu me le dis tout de suite ! Merci cousin Léo. Je vais vite faire des progrès avec des maîtres comme vous. »

Max : « Léo, qui aime euphémiser, dit qu’il est ‘un tout petit peu ornithologue’. »

Samuel : « Mais il connaît très bien les zoisos cousin Léo ! »

Max : « Que veux-tu ! Il est comme ça. Allez, si on s’arrête tout le temps, on arrivera jamais à la taverne 🙂 »

On a plus fait de pause. Sauf en arrivant à la monture. On va vu eux  🙂

En fait, c’est Samuel qui les a vus avant tout le monde. Il a dit ‘Saxicola torquatus, Muscicapidés. Samuel : trois points.’ Et il s’est enfoncé dans la poche de bonome. Léo et moi on a bien rigolé 🙂

Continuer la promenade

123 – Le Royaume des Chevaliers

Lundi 24 Octobre, An III

Max : « Bonjour bonome 🙂 Tu es déjà levé ? »

Le chevalier : « Bonjour Max. As-tu bien dormi ? »

Max : « Très bien. Samuel dort encore et Léo veille sur lui. C’est une drôle de surprise ce Samuel. Tu as trois petizours maintenant 🙂 Ça t’embête pas ? »

Le chevalier : « Je ne pense pas que Samuel soit le plus agité des trois 🙂 »

Max : « C’est pour moi que tu dis ça bonome ? Je suis pas agité moi ! Je déborde d’énergie et d’enthousiasme. Et c’est pas pareil 🙂 Dis, on a pas d’ordre de mission de Princesse pour Samuel. Comment on va faire ? Tu crois qu’on a le droit de l’emmener aux zoisos ? Tu vas pas avoir des ennuis ? Je veux pas que tu ailles en prison. »

Le chevalier : « Nous n’avons pas besoin d’ordre de mission Maxou. Nous emmenons Samuel si nous le voulons. Princesse ne va pas me mettre en prison pour ça, rassure-toi. »

Max : « Tu es sûr de toi ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « D’accord. Et on l’emmène où Samuel pour sa première sortie ? Il faut un beau Royaume avec beaucoup des zoisos. Mais pas trop quand même sinon il va tout mélanger. Où pourrions-nous aller… »

Léo : « Au Royaume des Chevaliers ! »

Le chevalier : « Bonjour Léo. »

Léo : « Bonjour chevalier. »

Max : « Samuel est réveillé ? »

Léo : « Oui, il s’étire, se débarbouille et nous rejoint. »

Le chevalier : « Tiens, un petitours propre 🙂 »

Max : « Pfff ! »

Samuel : « Bonjour grand chevalier pas Scolopacidé 🙂 Bonjour les cousins 🙂 »

Le chevalier : « Bonjour Samuel. As-tu bien dormi ? »

Samuel : « Oh ça oui alors ! Mais j’ai pas entendu ton histoire hier. Je me suis endormi tout de suite. »

Max : « On te la racontera ! Es-tu prêt pour aller aux zoisos ? »

Samuel : « Vous allez aux zoisos dès le réveil ? Tabarnak ! »

Léo : « Il arrive même que Max réveille le chevalier exprès 🙂 »

Samuel : « Tu réveilles le chevalier ? Mais t’as le front tout le tour de la tête toi ? On réveille pas un chevalier quand on est un petitours ! »

Max : « Le front tout le tour de la tête… Bien sûr… Je suppose que c’est du québécois… Et je réveille bonome si je veux d’abord ! Bon, êtes-vous prêt ? »

Samuel : « Ouiii 🙂 »

Léo : « Je vais chercher les sacados ! »

Samuel : « On va voir des zoisos ? »

Max : « C’est le but Samuel. Mais on peut pas savoir… »

Léo : « …ce qu’on va voir au Pays des Zoisos ! »

Le chevalier : « En route ! »

Pour la chevauchée on s’est pochés tous les trois mais on a laissé nos têtes dépasser. Samuel était ravi mais un peu inquiet quand même. Il connaît pas le Pays des Zoisos lui. Léo lui a présenté tous les zoisos qu’on croisait en chemin. Là c’est un milan noir, là des vanneaux huppés, là-bas ce sont des Laridés. Samuel répondait toujours la même chose : ‘Oooooh !’ Je crois qu’il aime beaucoup les zoisos notre cousin québécois.

Le chevalier : « Nous voici arrivés 🙂  Sortez de ma poche et allez vous dégourdir les pattes. »

Max : « Allez, viens Samuel. On se laisse glisser le long de la jambe de bonome ! »

Le chevalier : « Mais vous… ne courez pas… »

Léo (qui est resté avec le chevalier) : « chevalier, je te rappelle que nous sommes des juvéniles. C’est normal qu’on court partout 🙂 »

Le chevalier : « Tu ne cours pas avec eux ? »

Léo : « Si si ! J’y vais de ce pas ! Tu vas vite nous rejoindre avec tes grandes pattes 🙂 »

Les petizours s’arrêtent brutalement et observent attentivement…

Samuel : « Oooooh ! Le zoiso ! »

Max : « Chut ! »

Léo : « On dirait un tarier pâtre femelle. »

Samuel : « Tu sais distinguer les mâles des femelles ? »

Max : « Pas toujours. Mais parfois les mâles et les femelles ont pas le même plumage. C’est à cause du dimorphisme sexuel. »

Léo : « Mais là, je suis pas sûr quand même. C’est un peu compliqué les Muscicapidés. »

Samuel : « C’est quoi les Muscicapidés ? »

Léo : « C’est une famille de petits zoisos. Ce sont des passereaux, ordre des Passériformes. »

Samuel : « Vous connaissez toute la famille ? »

Max : « Oulala non ! C’est une grande famille les Muscicapidés. Lesquels connaissons-nous ? »

Léo : « Le rougegorge familier, le rougequeue noir, le tarier des près, le tarier pâtre… Je crois que c’est tout. »

Samuel : « Ooooh ! Tout ça de Muscicapidés ! »

Max : « Bonome le dit pas mais il rêve de voir des gorgebleues à miroir 🙂 »

Léo : « C’est vrai ? Tu en as jamais vu ? »

Le chevalier : « Hélas non ! »

Samuel : « Le chevalier a pas vu tous les zoisos ? »

Max : « Personne a vu tous les zoisos 🙂 »

Samuel : « Vous avez pas dit le nom du tarier pâtre en scientifique. »

Max : « Tu veux les noms en scientifique ? »

Samuel : « Oh oui ! »

Max : « Léo, connais-tu le nom du tarier pâtre en scientifique ? »

Léo : « Saxicola rubetra. »

Max : « Léo connaît  bien les zoisos 🙂 »

Samuel : « Il est parti le zoiso. »

Max : « J’espère qu’il va prévenir tous les autres que le grand chevalier aux petizours est dans ce Royaume. »

Léo : « Il y a un pouillot ! »

Max : « Oh non ! On connaît rien aux pouillots ! »

Samuel : « Vous voulez pas voir le pouillot ? Il est où le pouillot ? Léo, dis moi ! »

Léo : « Il est là. »

Samuel : « Oooooh ! »

Max : «  Oooooh aussi ! Mais on connaît quand même rien aux pouillots ! Bonome, saurais-tu identifier celui-ci ? »

Le chevalier : « Non. Je ne m’aventurerai pas à une détermination. »

Max : « Alors disons que c’est un pouillot du genre Phylloscopus, comme d’habitude. »

Léo : « Max, je te rappelle ce que nous a dit le gentil spécialiste en zoisos. Il est difficile de les identifier même en les tenant en main. »

Max : « Mais il y a des gens qui y arrivent quand même ! Bonome, comment on pourrait faire pour avoir une formation en pouillots ? »

Léo : « Et en pipits ! »

Le chevalier : « Je ne sais pas… »

Samuel : « C’est un beau zoiso le pouillot. »

Léo : « Oui Samuel, c’est un beau zoiso le pouillot. »

Samuel : « Il y en a d’autres ici ? »

Max : « On peut pas savoir mais je crois qu’on va voir des Anatidés. »

Léo : « Et sûrement des Scolopacidés. »

Max : « Venez, on va au bassin suivant. »

Samuel : « C’est qui les Anatidés ? »

Max : « Oulala ! Les Anatidés… »

Léo : « C’est parce qu’on sait pas trop à vrai dire. Selon certaines classifications les Anatidés comprennent les canards, les oies, les bernaches, les cygnes, les tadornes… Et il y a des sous-familles. Mais selon d’autres les Anatidés comprennent juste les canards. Les oies, les bernaches, les cygnes sont dans la famille des Anséridés. Nous on a choisi de faire deux famille : les Anatidés et les Anséridés. »

Max : « Venez voir. Il y a des canards. Tu vas mieux comprendre les Anatidés en les observant. »

Samuel : « Ooooh ! Tout ça de canards ! »

Max : « Ce sont surtout des canards colverts, Anas platyrhynchos. »

Léo : « Je pense qu’il y a femelle sarcelle d’hiver au premier plan. »

Max : « Embrouille pas Samuel s’il te plaît Léo. Un canard à la fois ! Samuel, as-tu compris les canards ? »

Samuel : « Il ont un bec plat, un long cou et ils dorment la tête sous l’aile. »

Max : « Il y a beaucoup des zoisos qui mettent la tête sous l’aile pour dormir. Il y a pas que les canards. Mais pour le reste tu as bon. Et les pattes sont sous le corps. C’est important aussi ça, les pattes sous le corps. »

Samuel : « Ooooh ! »

Max : « Tu as fotoé bonome ? »

Le chevalier : « Trop tard. Ils sont déjà sur l’eau… »

Max : « Montre moi ça… »

Max : « On voit les vagues qu’il a fait en se posant. C’est rigolo 🙂 Bravo bonome ! »

Léo : « On avance ? »

Max : « Ben oui ! On avance ! Bien sûr qu’on avance ! On est là pour voir des zoisos quand même ! Allez ! Dépêchez-vous un peu ! »

Léo : « Rholala ! Samuel, ça va te plaire ! Regarde un peu ça ! »

Samuel : « Ooooh oui ! Encore tout ça de zoisos ! Il y a des canards colverts ! Anas platyrhynchos. »

Max : « Tu as déjà retenu le nom en scientifique ?! Bonome, tu as entendu ? Samuel a déjà retenu le nom en scientifique ! »

Samuel : « Je sais pas si je m’en souviendrai ce soir. »

Léo : « On révisera si tu veux petit Sam. »

Samuel : « Tu voudras bien ? Ça t’embêtera pas ? »

Max : « Samuel, Léo passe son temps le nez dans les livres. Et surtout nos beaux livres de zoisos. Alors tu pourras réviser avec lui autant que tu veux. »

Samuel : « Et toi ? Tu révises pas ? »

Max : « Si si ! Mais je dois graver mon blog aussi moi. »

Samuel : « Je l’aime bien ton blog. C’est en le lisant que j’ai eu envie de venir. »

Max : « Tu as eu raison ! Tu verras, bonome est très gentil avec ses petizours. »

Samuel : « Mais je suis pas son petitours moi. »

Max : « Bien sûr que si ! Bonome t’a déjà adopté. Ça s’est vu tout de suite. »

Samuel (au chevalier) : « C’est vrai ? Tu m’as adopté ? Je suis ton petitours ? »

Le chevalier : « Je crois bien. »

Léo : « Chouette alors ! »

Max : « Bon, on peut revenir aux zoisos s’il vous plaît ? »

Samuel : « Il y a deux autres espèces. Des petits et des plus gros gris au bec orange. Vous les connaissez ? »

Léo : « Tu observes bien dis donc petit Sam. »

Max : « Léo, tu pourrais répondre à Samuel quand même. »

Léo : « Oui, j’y viens. Les petits sont des sarcelles d’hiver. Elles s’appellent Anas crecca. Ce sont des Anatidés aussi. »

Max : « Elles ont les fesses jaunes 🙂 »

Samuel : « Et les grands gris ? »

Léo : « Ce sont des oies grises. Il y a plusieurs espèces et c’est pas possible d’être certains de ce qu’on dit à cette distance. Mais j’hypothèse que ce sont des oies cendrées, Anser anser, Anséridés parce que ce sont les plus fréquentes. »

Max : « Ça te plaît Samuel ? »

Samuel : « Oh oui ! On a déjà vu beaucoup des zoisos. Et vous êtes très gentils avec moi. Et le chevalier aussi. »

Max : « Quand je pense à tout le chemin que tu as fait pour nous rejoindre. Tu es un sacré aventurier toi. »

Samuel : « Mais non. C’est pas très difficile quand on se déguise en porte-clés. Et les zoms ont été très gentils avec moi. »

Max : « Des zoms très gentils… Tu as de la chance toi. »

Samuel : « Ooooh ! Des grands zoisos blancs ! Il y en a beaucoup ! »

Léo : « Ce sont des hérons garde-bœufs, Bubulcus ibis, Ardéidés. »

Max : « Oulala ! Et ils gardent rien du tout ! Pfff ! C’est du souci les garde-bœufs ! Normalement ils doivent garder les bœufs, pas du rien du tout… »

Le chevalier : « Max, je crains qu’une formation s’impose. »

Max : « Ben oui… Pfff ! Je vais écrire un rapport à Princesse pour lui demander de les convoquer tous. Et je ferai la formation. Tant pis. Mais c’est notre mission. »

Samuel : « Vous avez une mission ? »

Max : « Ben oui Samuel. On doit vérifier que tout se passe bien au Pays des Zoisos. »

Léo : « Max, c’est bonome qui a reçu cette mission ! »

Max : « Je sais mais on l’aide nous. »

Samuel : « Et vous surveillez tout le Pays des zoisos ? »

Max : « Ben non, on peut pas. Parce que bonome est aussi maître dans une schola. Même que j’ai été son assistant. Alors on inspecte les Royaumes les plus proches de chez nous. Et, pendant les vacances, on va en inspecter d’autres. »

Samuel : « Moi aussi je vais inspecter alors ? »

Léo : « Oui petit Sam. »

Samuel : « Et vous allez me former pour que je sois naturaliste moi aussi ? »

Max : « Évidemment ! »

Samuel : « Tabarnak ! Je vais être un petitours naturaliste moi aussi ! »

Max : « Oui, mais pour ça il faut arrêter de parler ! Au travail ! »

Léo : « On fait l’entomologie ? »

Max : « Si l’occasion se présente. »

Léo : « Il y a un Odonate là. »

Max : « Ah oui ! »

Max : « Je peux faire l’insectologie ? »

Léo : « Samuel, Max peut pas s’empêcher de créer des mots bizarres. Normalement on parle d’entomologie pour l’étude des Insectes. Mais Max dit toujours l’insectologie. »

Max : « Et alors ! En grékancien insecte se dit entomos ! Alors c’est pareil ! Je dis l’insectologie si je veux ! »

Léo : « Oui Max. Bien Max. A tes ordres Max ! (A Samuel) Max se prend pour le chef. Alors de temps il faut lui dire ‘oui chef’ comme ça il est content. »

Max : « Je t’ai entendu Léo ! »

Samuel : « Dis chef, tu veux bien faire l’insectologie s’il te plaît ? »

Max : « Oui Samuel. Alors si tu observes bien tu verras que ce zanimo a six pattes. Son corps est constitué de trois parties : la tête, avec de gros yeux, le thorax, qui porte deux paires d’ailes et les pattes, et un long abdomen. Il y a aussi une paire d’antennes mais on les voit pas. »

Léo : « Max, tu as encore pas fait dans l’ordre ! »

Max : « J’ai tout dit ce que je voulais. Je reprends. Les pattes articulées et la cuticule… »

Samuel : « C’est quoi la cuticule ? »

Léo : « ALORS ÇA C’EST MAX ! ON LUI DEMANDE UNE EXPLICATION SIMPLE ET IL PEUT PAS S’EMPÊCHER D’UTILISER DES MOTS COMPLIQUÉS QUE PERSONNE CONNAÎT À PART LUI ! TU VAS PAS BIEN DANS TA TÊTE TOI ! METS TA CASQUETTE MAX TU AS LE CERVEAU QUI FOND ! »

Samuel : « Léo, pourquoi tu cries sur Max ? »

Le chevalier : « Samuel, Léo est en train de parodier Max. Mon cher petitours a l’habitude de me crier dessus comme vient de le faire Léo 🙂 »

Samuel : « C’est pour de rire alors ? »

Le chevalier : « Oui Samuel. Ne t’inquiète pas. »

Samuel : « MAX ! TU PEUX PAS FAIRE SIMPLE ? LA CUTICULE, C’EST QUOI LA CUTICULE ! »

Max (au chevalier) : « Bonome, Samuel m’a crié dessus ! Léo aussi ! Ça alors ! »

Le chevalier : « Bien fait pour toi ! »

Max : « Ils me crient dessus et toi tu les laisses faire ! »

Le chevalier : « Oui, ils me vengent. »

Max : « D’accord. Je vois. Alors tout le monde me crie dessus et toi tu t’en fiches. »

Le chevalier : « Max, mon petitours, veux-tu bien répondre à Samuel avant que tes cousins ne se remettent à te crier dessus. »

Max : « On me crie dessus et bonome dit rien. C’est pas juste ! La cuticule… C’est la partie dure autour de ces zanimos. On parle parfois de squelette externe. »

Samuel : « J’ai compris la cuticule. Merci Max. »

Max : « Donc pattes articulées et cuticule. Ça permet de classer ce zanimo dans le grand groupe des Arthropodes. Les trois paires de pattes, la paire d’antennes et les ailes définissent le groupe des Insectes. Tu suis Samuel ? »

Samuel : « Je réviserai quand même. »

Max : « Une grosse tête avec des gros yeux, des ailes perpendiculaires au corps, un très long abdomen… On arrive aux Odonates. On dit souvent les Libellules mais il faut pas. Là, les ailes restent perpendiculaires au corps au repos et l’aile postérieure est différente de l’aile antérieure. C’est donc un Anisoptère. »

Léo : « Tu as compris ? Arthropode, Insecte, Odonate, Anisoptère. »

Samuel : « C’est un peu compliqué l’insectologie. »

Max : « Ben oui. Mais tu vas t’y faire. Bonome, tu peux dire le genre s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Juste le genre ? »

Max : « Oui, et tu justifies pas. Sinon Samuel va en avoir assez. »

Le chevalier : « C’est un sympétrum. »

Max : « Merci bonome. Ça va Samuel. »

Samuel : « Oh oui ! On voit de belles choses avec vous ! »

Max : « Bonome, je crois que ton nouveau petitours a beaucoup de beauté dans les yeux. »

Samuel : « J’ai de la beauté dans les yeux moi ? »

Max : « C’est Oscar Wilde, un ami de bonome, qui a dit : ‘La beauté est dans l’œil de celui qui regarde.’ Si tu vois de la beauté c’est que tu en as beaucoup en toi. »

Samuel : « J’ai de la beauté en moi ? »

Léo : « Oui petit Sam. Mais là, il y a des insectes bizarres. »

Max : « Ce sont des Arthropodes, Insectes, Diptères. »

Samuel : « Arthropodes c’est à cause de la cuticule et des pattes articulées. Insecte pour les trois paires de pattes et les deux antennes. Mais Diptère ? Pourquoi Diptère ? »

Max : « Parce qu’ils ont que deux ailes. La plupart des Insectes en ont quatre. »

Léo : « Et en grékancien… »

Max : « Tu vas pas assommer Samuel avec le grékancien Léo ! »

Samuel : « Mais ! Je veux savoir le grékancien moi ! Tabarnak ! »

Léo : « Na ! En grékancien aile se dit ptère. Di ça veut dire deux. »

Max : « Bonome, tu connais ces insectes ? »

Le chevalier : « Difficile de les identifier d’aussi loin. Mais je dirais que ce sont des scatophages du fumier. »

Léo : « Ça veut dire quoi ‘scato’ ? »

Max : « D’après ce que je vois, ça veut dire excréments. »

Le chevalier : « Exact Max. »

Léo : « Et ‘phage’ ça vient de ‘phagein’ qui signifie manger. »

Samuel : « Ils mangent du caca ces diptères ? »

Le chevalier : « Oui. Mais ce sont aussi des prédateurs qui se nourrissent d’autres petits diptères. A l’occasion, ils peuvent également se nourrir de pollen. »

Max : « Ils sont donc omnivores. »

Léo : « Tu sais d’autres choses sur les scatophages du fumier ? »

Le chevalier : « Dans l’espèce Scathophaga stercoraria le mâle est jaunâtre. »

Max : « On peut donc supposer qu’ici ce sont surtout des mâles. Merci bonome. Allez, on avance. »

Léo : « Non ! Attends ! J’ai cru voir Martin ! »

Max : « Martin est là ? »


Samuel : « C’est qui Martin ? »

Max : « Bonjour Martin ! Tu vas bien ? C’est rare que tu viennes nous voir quand on vient en Charentmaritimie. Zutalor ! Il est déjà reparti ! »

Léo : « Martin, c’est le martin-pêcheur d’Europe, Alcedo atthis. »

Max : « C’est notre ami Martin. »

Samuel : « Vous avez des amis zoisos ? »

Max : « Oui 🙂 Martin, le blongios nain… Les grébous et les grébus sont de bons copains mais pas vraiment des amis. »

Léo : « Viens petit Sam, je vais te montrer Martin. Chevalier, tu veux bien me donner mon beau livre de zoisos s’il te plaît. Il est dans ton sacado… Merci chevalier. Regarde petit Sam. »

Samuel : « Ooooh ! Qu’il est beau ! »

Max : « Martin, c’est le plus beau des zoisos 🙂 »

Samuel : « Vous le voyez souvent ? »

Max : « Ici, il fait que passer. Mais au Royaume des Grèbes on le voit souvent. L’été, on a même rendez-vous. Mais il peut pas venir à chaque fois. Il a des trucs de Martins à faire. »

Léo : « Chevalier, tu peux nous poser sur l’observatoire s’il te plaît ? »

Samuel : « Ooooh ! Encore tout ça de zoisos ! Vous les connaissez ? »

Max : « Ce sont des vanneaux huppés, Vanellus vanellus, Charadriidés. Ils sont souvent en bandes de très nombreux individus. »

Léo : « Viens petit Sam, on va voir si il y a pas d’autres zoisos. »

Samuel : « Il y a un zoiso blanc. C’est encore un héron garde-bœufs ? »

Léo : « Non petit Sam. C’est une aigrette garzette, Egretta garzetta, Ardéidés. »

Samuel : « Ardéidés ? C’est comme le héron garde-bœufs. C’est quoi les Ardéidés ? »

Léo : « Ce sont les hérons. Ils ont de longues pattes et un long cou. Même qu’ils replient le cou pour voler. »

Samuel : « Vous connaissez bien les Ardéidés ? »

Léo : « Oui. On connaît les hérons garde-bœufs, les aigrettes garzettes, les grandes aigrettes, les hérons cendrés et les hérons pourprés. Et il y a notre ami blongios. Bonome, lui, a déjà vu des butors étoilés. »

Samuel : « Moi aussi je vais les voir ? »

Léo : « On va tout faire pour te les présenter. »

Samuel : « Vous êtes gentils 🙂 »

Max : « LES TADORNES ! REGARDEZ LES TADORNES ! »

Léo : « Rhooo la chance ! Tout ça de tadornes en vol ! Rholala ! »

Max : « Bonome, tu as fotoé ? Dis moi que tu as fotoé ! »

Le chevalier : « Oui Max. Regardons ça… »

Max : « Bien joué bonome ! »

Léo : « Ce sont des adultes ! »

Max : « L’été les adultes migrent dans la mer de Wadden, là-bas, en Allemagne. Et ils laissent leurs petits ici sous la garde des juvéniles. Il y a des grandes nurseries. Mais on en a jamais vu. »

Léo : « On a vu une famille de tadornes au Royaume des Tadornes. »

Max : « Une petite famille, c’est vrai. Mais c’était pas une nursery. Allez, on avance ! »

Samuel : « Anas platyrhynchos ! »

Max : « Tu joues au zoisos ? »

Samuel : « C’est quoi jouer aux zoisos ? »

Léo : « On donne le nom du zoiso qu’on voit, en scientifique. »

Samuel : « Je jouais pas. J’ai vu des canards colverts 🙂 »

Léo : « On a qu’à dire qu’on joue aux zoisos et que tu as marqué un point 🙂 »

Max : « C’est pas juste ! On avait pas dit qu’on jouait aux zoisos ! »

Léo : « Max aime pas perdre 🙂 »

Le chevalier : « Et si vous regardiez les canards colverts ? »

Samuel : « C’est bôôôô ! »

Max : « Qu’est ce que tu vas dire en voyant les spatules blanches ! »

Léo : « Platalea leucorodia, Thréskiornithidés ! »

Max : « Hé ! Je les ai vues avant toi ! »

Léo : « Mais tu as pas donné le nom en scientifique ! Je marque un point et pas toi ! »

Max : « C’est pas juste ! C’est moi qui les ai vues et je marque même pas de points ! »

Léo : « Max ronchonne ! »

Max : « Je ronchonne même pas ! Je constate que c’est injuste ! »

Léo : « C’est parce que tu aimes pas perdre ! Mauvais perdant ! »

Samuel : « Chevalier, tu veux bien me présenter les spatules blanches s’il te plaît ? Max et Léo sont occupés 🙂 »

Le chevalier : « Ils aiment se chamailler 🙂 »

Max : « On se chamaille pas ! »

Léo : « Samuel, vois-tu les gros zoisos blancs tout là-bas ? »

Samuel : « Ceux qui ont un long bec plat et élargi au bout ? »

Léo : « Oui petit Sam. »

Samuel : « Ce sont de très beaux zoisos. »

Léo : « Elles sont rigolotes quand elles se nourrissent. Elles entrouvrent le bec, le plongent dans l’eau et tournent la tête de gauche à droite et de droite à gauche. La zone au bout du bec est très riches en fibres nerveuses sensitives. J’ai lu qu’il y en a beaucoup plus que dans le bout des doigts des zoms. C’est très très sensible. Et quand elles détectent un petit zanimo, elles ferment le bec et gloub le zanimo 🙂 »

Max : « Ça y est ? Vous avez vu les spatules blanches ? »

Léo : « Ben oui. Mais tu sais bien que je pourrais rester des heures à observer les zoisos. »

Samuel : « Moi aussi. »

Max : « Mais il y a d’autres bassins à voir ! Allez ! En route ! »

Léo : « Il faut arriver doucement sinon les zoisos vont nous voir et ils vont s’envoler. »

Samuel : « Les zoisos ont peur de vous ? »

Léo : « Ce sont des zanimos sauvages tu sais Samuel. Ils peuvent pas se laisser approcher comme ça. Ça se fait pas. »

Max : « Nous, ils nous verraient même pas. Mais c’est bonome ! Il est trop grand ! Les zoisos le voient venir de très très loin !

Léo : « C’est vrai ça ! Tu veux pas devenir plus petit ? Tu dérangerais moins les zoisos et on les verrait mieux. »

Max : « On peut te couper les jambes pour te raccourcir si tu veux. »

Léo : « Ou alors on t’enlève quelque vertèbres. Comme ça tu auras plus mal au dos. »

Max : « Sinon tu peux redevenir un Korrigan. Tu as déjà les oreilles pointues. »

Samuel : « Vous vous moquez toujours du chevalier comme ça ? »

Max : « Ah non ! Des fois c’est pire oulala ! »

Samuel : « Et il vous gronde pas ? »

Max : « Bonome nous gronde jamais. »

Léo : « Il nous a pas souvent grondés plutôt. »

Le chevalier : « Samuel, Max et Léo passent la moitié de leur temps à se chamailler et l’autre à me taquiner. On s’y fait tu sais. »

Max : « Chut ! On arrive ! »

Léo : « LES SARCELLES ! ELLES S’ENVOLENT ! »

Max : « Bonome, dis moi que tu as fotoé s’il te plaît. »

Le chevalier : « Et si je ne l’avais pas fait ? »

Max : « Non bonome ! Pas ça ! C’est pas possible ! Tu réussis toujours à fotoer ! Bonome ! »

Le chevalier : « Voyons ça… »

Max : « Oulala ! Bravo bonome ! T’es le meilleur des bonomes ! »

Samuel : « Anas crecca, Anatidés. »

Max : « Oui Samuel, Anas crecca, Anatidés. »

Samuel : « Je marque un point ! »

Max : « Quoi ? »

Samuel : « Je marque un point ! J’ai deux, moi ! »

Max : « Mais elles sont parties ! »

Léo : « Max, aucune règle dit qu’il faut que le zoiso soit encore là. Il y a qu’une seule règle : quand on voit un zoiso, le premier qui donne son nom en scientifique gagne le point. Samuel a marqué un point 🙂 »

Max : « Mais vous vous êtes ligués contre moi ! C’est pas juste ! On donne pas le nom du zoiso quand il est parti ! Depuis quand on donne le nom du zoiso quand le zoiso est plus là ? Et maintenant Samuel a deux points et moi aucun ! C’est normal que je perde si on change les règles… »

Le chevalier : Max, viens ici. »

Max : « J’ai rien fait ! »

Le chevalier : « Max, viens. »

Max : « En plus je vais être puni. C’est vraiment trop injuste. »

Le chevalier : « Câlin ? »

Max : « Câlin ? Je suis pas puni ? »

Le chevalier : « Pourquoi serais-tu puni ? Tu n’as rien fait de mal ! Je ne vais pas te punir parce que tu perds au jeu des zoisos. »

Max : « C’est parce qu’ils trichent ! »

Le chevalier : « Ça suffit Maxou. Câlin ! »

Max : « C’est pas juste bonome. »

Le chevalier : « Chut petitours. »

Max : « Je suis ton petitours ? »

Le chevalier : « Bien sûr Maxou. Quelle question ! »

Max : « Je peux me serrer contre toi ? »

Le chevalier : « C’est le principe du câlin Maxou. »

Max : « On s’en fiche du jeu des zoisos. »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Bonome, ils m’ont crié dessus et maintenant ils trichent pour que je perde au jeu des zoisos… »

Le chevalier : « Je vois… Mon petitours est inquiet en raison de l’arrivée d’un nouveau cousin 🙂 »

Max : « C’est même pas vrai ! »

Le chevalier : « Si Maxou. »

Max : « Non ! Je l’aime déjà cousin Samuel ! »

Le chevalier : « Je n’en doute pas un instant. Mais Léo aussi, et tu as l’impression qu’ils vont se liguer contre toi. »

Max : « Non bonome, tu dis des erreurs ! Je vais zoisoter moi. »

Le chevalier : « Max ! Où vas-tu ? »

Max : « Aux zoisos ! »

Léo : « Pars pas Maxou ! Viens voir ! »

Max : « C’est rigolo ça ! »

Max : « Bonome pourrais-tu nous expliquer ? »

Le chevalier : « Je ne vois pas ce qu’il y a à expliquer. Ce sont des insectes pris dans un reste de toile d’araignée. »

Max : « Et c’est qui ces insectes ? Elle est où l’araignée ? C’est qui cette araignée ? Et pourquoi elle capture des insectes si elle les mange pas ? »

Le chevalier : « C’est tout ? »

Max : « Réponds déjà à ça. On verra après. »

Le chevalier : « Je n’en sais rien ! Ces insectes sont des Diptères. D’après la nervation des ailes je dirais que ce sont des tipules. »

Max : « On a déjà vu des tipules. Tu as dit qu’ils ont une bouche atrophiée parce qu’ils mangent presque pas à cause qu’ils sont pas adultes longtemps. Juste pour se reproduire. »

Le chevalier : « J’espère ne pas avoir dit des erreurs. »

Léo : « C’est pas grave de dire des erreurs chevalier, ça peut arriver. »

Max : « Bon, on sait pour les insectes. Et l’araignée ? »

Le chevalier : « On ne voit même pas la toile ! Comment pourrais-je savoir ? »

Max : « Une Jeneçépahidé ? C’est vraiment une grande famille les Jeneçépahidés. »

Le chevalier : « 🙂 Oui Maxou. En général les araignées mangent leurs toiles pour les détruire. Ainsi elles peuvent récupérer la soie qui les constitue. Mais il arrive que des toiles soient abandonnées. »

Max : « Et elles capturent toutes seules des Insectes qui seront même pas mangés ! Bonome, il faut faire quelque chose ! Cavapadutou ça ! On va écrire une circulaire et on l’enverra à toutes les araignées du Pays des Zoisos ! Ordre de détruire ses toiles après utilisation sous peine d’emprisonnement ! »

Samuel : « Les araignées ça sait pas lire ! »

Max : « C’est vrai ça ! Bonome, il faut mobiliser les crieurs publics, avec roulements de tambour et tout. On peut pas laisser faire ! »

Le chevalier : « D’accord Max. Ils feront des annonces tous les matins au lever du soleil en araignéin. »

Max : « Bien bonome. Tu t’en occupes ? »

Le chevalier : « Bien sûr. Ce qui m’embête c’est que tu pourras plus jamais faire de grasse matinée. »

Max : « Et pourquoi ? »

Le chevalier : « A cause des crieurs publics Max. Ils vont te hurler dans les oreilles chaque matin. »

Max : « Ah oui… Dis bonome, il y a des lézards ici. »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Et ils peuvent se nourrir d’insectes les lézards. »

Le chevalier : « Ça leur arrive. »

Max : « Alors si il y a des insectes pris dans des toiles abandonnées, les lézards peuvent s’en nourrir. Et en plus ils ont pas d’efforts à faire… »

Le chevalier : « Absolument. »

Max : « C’est pas grave si il y a des toiles abandonnées alors. On peut laisser faire. »

Le chevalier : « Tout à fait. Et ça préserve tes grasses matinées. »

Max : « Bonome ! Voyons ! Je pense à l’intérêt des lézards dont les populations régressent un peu trop par endroit et toi tu parles de grasses matinées ! Comment peux-tu ? Ah ce bonome ! »

Samuel : « Dis Léo, cousin Max est toujours de mauvaise foi comme ça ? »

Léo : « 🙂 »

Samuel : « Chevalier, on peut continuer les zoisos ? »

Le chevalier : « Autant que tu veux Samuel. Aujourd’hui nous sommes à ton service. »

Max : « C’est tout le temps que tu es au service de tes petizours 🙂 »

Léo : « Mais aujourd’hui on s’adapte à Samuel ! Petit Sam, si tu veux voir des zoisos on va voir des zoisos. »

Samuel : « Merci Léo. Merci chevalier. »

Max : « Ben et moi ? »

Samuel : « Merci Max 🙂 »

Max : « A ton service ! Zutalor ! »

Léo : « Quoi ‘zutalor’ ? »

Max : « On est au bout du Royaume ! »

Léo : « On va faire une pause pour regarder le fleuve. Et après, il y a le retour ! Chevalier ! As-tu vu les zoisos là-bas ? »

Le chevalier : « Sur la branche ? Oui, je les fotoe. Te chiffonneraient-ils ? »

Léo : « Montre moi s’il te plaît. »

Léo : « Regarde Samuel. »

Samuel : « Ooooh ! »

Max : « A gauche c’est un moineau domestique, Passer domesticus, Passéridés. Je marque un point ! »

Léo : « Mais l’autre… Il a la tête noire et un fin collier blanc… »

Max : « Samuel, il faut savoir que quand Léo reconnaît pas un zoiso il est tout chiffonné 🙂 »

Samuel : « Il faut le repasser 🙂 »

Max : « Oulala non ! Il faut trouver le zoiso ! »

Léo : « Chevalier, tu le reconnais ? »

Le chevalier : « Mmmmm… »

Max : « Samuel, quand bonome réfléchit il mmmmme en se grattant la tête. Et ça fait tomber ses cheveux. Comme il veut pas mettre sa casquette et qu’il a presque plus de cheveux le soleil tape sur son crâne et son cerveau fond. Et après il va pas bien dans sa tête. »

Samuel : « Ta casquette doit pas bien te protéger du soleil Max 🙂 »

Max : « Ah ouai ! Carrément ! Je vais pas bien dans ma tête ! »

Le chevalier : « J’aime beaucoup ce petitours blanc moi 🙂 »

Max : « Parce qu’il dit que je vais pas bien dans ma tête ? »

Le chevalier : « Parce qu’il n’a pas sa langue dans sa poche 🙂 »

Léo : « … Un tarier pâtre vu de dos ? »

Le chevalier : « … Peut-être… Son dos me paraît un peu clair… »

Léo : « Je sais. Mais j’ai pas d’autre hypothèse… »

Max : « Ils sont copains les moineaux et les tariers ? »

Le chevalier : « Suffisamment pour se poser côte à côte quelques minutes. »

Max : « Venez voir ! »

Léo : « Qu’est ce qu’il y a ? »

Max : « Venez voir je vous dis ! »

Léo : « Qu’est ce que tu as vu Maxou ? »

Max : « Là ! Regardez ! »

Samuel : « Ooooh ! »

Léo : « Des empreintes ! »

Max : « Tu nous décryptes ces empreintes s’il te plaît bonome ? »

Le chevalier : « Oulala ! Pas facile ! »

Max : « Aie confiance en toi bonome, tu vas y arriver. »

Le chevalier : « Bien, d’abord les grandes empreintes d’oiseaux. Ce sont celles d’un Ardéidé. »

Léo : « Ici on a déjà vu des aigrettes garzettes, des hérons cendrés… »

Max : « Il doit y avoir des hérons pourprés aussi. »

Léo : « Mais on peut pas savoir. »

Max : « On peut supposer que ce sont les empreintes d’une aigrette garzette. C’est l’Ardéidé le plus fréquent ici. »

Léo : « Et les autres empreintes de zoisos ? »

Le chevalier : « Mmmmm… »

Samuel : « Attention chevalier, tu vas perdre tes cheveux et ton cerveau va fondre 🙂 »

Max : « C’est vrai qu’il a pas la langue dans sa poche ce petitours blanc 🙂 »

Léo : « Il a vite compris les usages de la tribu 🙂 »

Le chevalier : « Mon petit Samuel, sache que mon cerveau se porte à merveille. Revenons à nos empreintes. Ce ne sont pas celles d’un Laridé puisqu’elles ne sont pas palmées. Un Charadriiforme ? »

Max : « Bonome, mon bonome, bonomou… Mets ta casquette s’il te plaît ! »

Le chevalier : « Qu’ai-je encore fait ? »

Léo : « Bonome, les Laridés sont des Charadriiformes ! Tu devrais savoir ça quand même ! »

Max : « Ben oui ! »

Léo : « Pfff ! Ça va pas du tout ça ! »

Max : « Il va falloir faire une formation en zoisos pour bonome ! »

Léo : « On va devoir faire un rapport à Princesse ! »

Max : « Bonome, tu vas être convoqué pour une formation. »

Léo : « On peut pas te laisser dire des erreurs comme ça ! »

Max : « On a une réputation à préserver nous ! »

Léo : « Max, es-tu prêt pour assurer la formation ? »

Max : « Je peux la commencer tout de suite. C’est urgent là ! »

Léo : « Ben oui ! »

Max : « Alors, bonome, peux-tu me dire ce que j’ai sur la tête ? »

Le chevalier : « Ça va, j’ai compris, d’accord… Puis-je reprendre ? »

Max : « Tu vas plus dire des erreurs ? »

Le chevalier : « Je vais essayer. Les petites empreintes d’oiseaux sont peut-être celles d’un petit limicole. Un Scolopacidé, un Charadriidé… Un chevalier ? Le guignette est fréquent ici. »

Max : « Léo, qu’en penses-tu ? »

Léo : « Son cerveau a l’air de fonctionner de nouveau. »

Max : « Pas de formation alors ? »

Léo : « Un petit rappel peut-être ? »

Max : « Vite fait alors ! BONOME ? METS TA CASQUETTE ET ARRÊTE DE DIRE DES ERREURS ! Ça va Léo ? »

Léo : « Court, concis, précis… Tu as dit l’essentiel. »

Samuel (au chevalier) : « Ils sont rigolos tes duettistes 🙂 Ils sont toujours comme ça ? »

Le chevalier : « Ah nooon ! Ils sont calmes là 🙂 »

Max : « C’est parce qu’on est fatigués. »

Léo : « A cause de la longue chevauchée d’hier. »

Max : « Mais demain on sera plus en forme 🙂 »

Léo : « Pourrais-tu terminer les empreintes s’il te plaît. »

Max : « Parce qu’il y a des empreintes de mammifères aussi. C’est qui ce mammifère ? »

Le chevalier : « Nous voyons cinq petits creux. Quatre en avant et un plus gros en arrière. »

Max : « Bonome, avons-nous des cannes blanches, de grosses lunettes noires sur les yeux et un chien ? Non ? C’EST PARCE QU’ON EST PAS AVEUGLES ! »

Le chevalier : « Max, Maxou, mon petitours… »

Max : « Oui mon bonome 🙂 »

Le chevalier : « Je te rappelle qu’un naturaliste doit observer et décrire ce qu’il observe avant d’interpréter. »

Max : « Je sais ça. J’ai un sacado moi. »

Léo : « Moi aussi ! »

Le chevalier : « D’accord… Les quatre traces antérieures sont celles des doigts et la cinquième celle de la paume. Nous avons affaire à un digitigrade. »

Léo (à Samuel) : « Ce sont les mammifère qui marchent sur les doigts. »

Max : « Bonome, ô bonomou, pourrais-tu nous dire à quel digitigrade nous avons affaire ? »

Le chevalier : « Non. »

Max : « Quoi ‘non’ ! Tu sais bien que cette réponse est pas autorisée ! »

Léo : « Comment on fait pour savoir nous, si tu nous dis pas ? »

Max : « Ben voilà, on va pas savoir. Je pourrai pas le dire dans mon blog. Princesse va croire qu’on étudie rien du tout et elle va nous chasser du Pays des Zoisos et on saura plus où aller. »

Léo : « On va errer comme des âmes en peine je sais pas où… »

Max : « On va redevenir des bêêêtes… »

Samuel : « Et ils sont fatigués, là ? »

Le chevalier : « Depuis quelques minutes ils ont un regain d’énergie 🙂 »

Léo : « Allez chevalier, fais un effort… »

Le chevalier : « Reprenons la première foto, il y a plus d’empreintes dessus… »

Le chevalier : « Regardez la première tout à gauche. »

Max : « Les quatre pelotes sont pas côte à côte… »

Léo : « Les deux latérales sont en arrière des deux centrales…

Max : « On peut presque tirer un trait qui séparerait les centrales des latérales… »

Le chevalier : « Oui… Ce serait donc des empreintes de renard. »

Samuel : « Un renard ?! Ooooh ! »

Max : « On a déjà vu des renards. Mais pas ici. »

Léo : « Rholala ! Il y a des renards ! »

Max : « On peut imaginer la scène alors ! Une aigrette garzette se déplace sur la berge en quête de nourriture et un renard la suit pour la croquer. »

Léo : « Et un chevalier guignette se balade dans le coin. »

Max : « Tout ça depuis la dernière marée haute. »

Léo : « Et tout ces indices vont disparaître avec la prochaine marée haute. »

Samuel : « Ooooh ! C’est bien de se promener avec vous. On voit des traces au sol et après on sait ce qu’il s’est passé ! »

Max : « Mais on peut pas savoir si le renard a croqué le zoiso… Bon, on a tout vu ici. On va faire le retour. »

Samuel : « On va revoir les mêmes zoisos ? »

Max : « Pas sûr ! Certains vont être partis et peut-être que d’autres seront venus. »

Samuel : « Ooooh ! Encore des gros zoisos blancs ! Ils sont très gros ceux-là ! »

Léo : « Ce sont des cygnes tuberculés. »

Max : « Cygnus olor, Anséridés. Je vous rattrape ! On en est où au score ? »

Léo : « Samuel : deux ; Max : deux ; le chevalier et Léo : zéro. »

Max : « J’ai rattrapé Samuel ! Vous pouvez continuer à tricher je vais gagner quand même ! Na ! »

Le chevalier : « Gallinago gallinago, Scolopacidés ! »

Max : « Tu joues aussi ? Oulala ! »

Samuel : « C’est qui galago galago ? »

Léo : « Gallinago gallinago Samuel, Gallinago gallinago. C’est la bécassine des marais. Regarde… »

Samuel : « Ooooh ! Elle a un long bec ! Tabarnak ! »

Max : « Il lui permet de picorer des petits zanimos dans la vase. »

Léo : « C’est comme ça les limicoles. Ils picorent dans la vase. Un ver par ci, un petit arthropode par là… Ils mangent pendant la moitié de la journée… »

Samuel : « Dites, on a vu beaucoup de zoisos déjà. »

Max : « C’est une bonne journée mais on a déjà fait mieux. »

Samuel : « Ça fait beaucoup pour moi. Je commence à fatiguer. Je vais plus retenir. »

Max : « Alors on rentre. Mais avant je voudrais te montrer quelque chose. Tu vois cette plante là. »

Samuel : « Celle qui est toute seule ? »

Max : « Oui, celle-là. C’est le datura. Elle est très dangereuse. Il faut pas y toucher Samuel. Sinon, tu pourrais être tout mort. Tu fais bien attention. »

Samuel : « Il faut pas toucher le datura. D’accord. Merci chef ! »

Max : « Parce que je veux pas que tu sois tout mort moi. »

Léo : « Moi non plus. »

Samuel : « Je vais faire bien attention. »

Max : « J’avais proposé à bonome de mettre des panneaux pour prévenir les zanimos. Alors il faudra pas s’étonner si il y a des accidents. »

Samuel : « Tu voulais mettre des panneaux ? »

Max : « Ben oui ! Pour prévenir les zanimos ! Enfin Samuel ! »

Samuel : « Tu fais bien toi mission toi alors ! »

Max : « Je fais de mon mieux. Mais bonome accepte pas toujours mes idées. Alors j’envoie des rapports à Princesse pour qu’elle sache que c’est pas ma faute. Bonome, pourquoi tu t’arrêtes ? On a dit qu’on rentrait pour pas fatiguer cousin Samuel. »

Le chevalier : « J’ai entendu un oiseau… »

Samuel : « On va le voir alors. »

Max : « Si Samuel veut aller le voir, on y va ! »

Léo : « C’est un pouillot. »

Samuel : « C’est beau les pouillots ! Ooooh ! »

Léo : « Il chasse ! Les pouillots se posent sur une branche, décollent, attrapent un insecte volant et retournent sur la branche. »

Max : « Ils font rien qu’à bouger alors ils sont difficiles à fotoer. Tu y arrives bonome ? »

Le chevalier : « Je pense avoir quelques fotos valables… Nous pouvons y aller. »

En retournant à notre monture Samuel a aperçu des moutons. Il était tout fatigué mais il a voulu aller les voir. Mais bonome a pas expliqué le mouton. On a regardé en silence avec juste quelques ‘ooooh’ de Samuel de temps en temps.

Puis il a vu que Léo observait quelque chose en l’air. Il a levé le nez et a poussé un long long long ‘oooooooh !’ C’était à cause d’un faucon crécerelle qui mulotait.

C’est très beau un faucon crécerelle qui mulote.

Mais on a rien expliqué du tout. Léo a quand même dit ‘Falco tinnunculus, Falconidés.’ Samuel l’a remercié puis il a dit qu’il voulait plus voir de zoisos aujourd’hui. Il voulait rentrer car il était trop fatigué. Bonome l’a aidé à se pocher et on l’a rejoint. Léo l’a pris contre lui et lui a gratté le front pendant toute la chevauchée. Mais c’était pas la peine. Il s’était endormi tout de suite notre Samuel.

Quand on est rentré Samuel a ouvert les yeux.

Samuel : « Vous m’en voulez pas si je vais au lit ? »

Le chevalier : « Bien sûr que non petitours. Va te coucher. Bonne nuit et fais de beaux rêves. »

Léo : « Je t’accompagne petit Sam. »

Léo, il était même pas fatigué. Mais il voulait veiller sur son nouveau cousin. Je crois qu’il l’aime déjà beaucoup ce petitours blanc.

Max : « Bonome, on est que tous les deux. C’est rare maintenant qu’on soit que tous les deux. Et ça va l’être encore plus avec l’arrivée de Samuel. »

Le chevalier : « Pas forcément Maxou. »

Max : « Je peux rester avec toi ? J’ai pas sommeil. »

Le chevalier : « Que veux tu faire ? »

Max : « Je sais pas. On pourrait regarder les fotos, papoter, chahuter. »

Le chevalier : « Tu pourrais m’expliquer ta petite déprime de l’après midi 🙂 »

Max : « C’est rien bonome. Un petit coup de fatigue. Toi aussi tu es triste quand tu es fatigué. »

Le chevalier : « Rien à voir avec le fait que Léo et Samuel aient l’air de bien s’entendre ? »

Max : « Un peu… Tu as vu comme Léo veille sur Sam ? »

Le chevalier : « J’ai vu 🙂 »

Max : « Et il m’a crié dessus ! Du coup Samuel l’a imité ! »

Le chevalier : « C’était pour de rire Max. »

Max : « Ben oui, mais il m’avait jamais crié dessus. Sur toi oui, mais pas sur moi 🙂 »

Le chevalier : « Tu sais Maxou, quand Léo est arrivé tu as veillé sur lui aussi. Tu connaissais déjà le Pays des Zoisos, la nature, les inspections… Là, c’est au tour de Léo d’accueillir un nouveau petitours. »

Max : « Il fait le grand frère 🙂 »

Le chevalier : « Comme tu l’as fait avec lui et comme tu vas continuer à le faire avec Léo et Samuel. »

Max : « Je suis l’aîné 🙂 »

Le chevalier : « Je compte sur toi pour prendre soin d’eux. »

Max : « D’accord bonome. On regarde les fotos ? »

Je me suis installé sur ses genoux pour regarder les fotos et choisir celles que je mettrai dans mon blog. Et on chahutait. Je lui ai crié dessus pour de rire en regardant les fotos ratées. Mais pas fort, pour pas réveiller petit Sam. Puis il m’a donné un peu de chocolat. Juste à moi 🙂 On est restés un moment comme ça, tous les deux. Puis j’ai commencé à fatiguer. Alors il m’a pris dans sa main et, de l’autre, il m’a gratouillé le front. J’ai fait semblant de m’endormir pour qu’il aille me coucher. Je sais pas comment il fait mais il sait toujours quand je fais semblant alors il marmonne des bêtises pour me faire rigoler et j’arrive pas toujours à me retenir. Mais on continue à faire semblant. Et, quand il m’a couché, il reste à mon côté pour continuer à me gratouiller. Il est comme ça mon bonome.

Voilà Princesse, il y a un nouveau petitours à ton service. On va bien en prendre soin.

Je t’embrasse Princesse. J’espère que tu vas bien.

Continuer la promenade

122 – Les vacances à la mer

Mardi 18 Octobre, An III

Max : « Bonome… »

Le chevalier : « Oui mon petitours 🙂 »

Max : « Tu es en vacances. »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Max : « Tu es en vacances et tu travailles ! »

Le chevalier : « Il faut bien que je corrige les copies… »

Max : « Et tu en as beaucoup des copies ? »

Le chevalier : « Environ 450… »

Max : « Ah oui, quand même… Et ça va prendre longtemps de corriger tout ça ? »

Le chevalier : « 24 heures environ… »

Max : « Oulala ! … Alors ça veut dire que demain à la même heure tu auras terminé ! »

Le chevalier : « Max ! Je ne vais pas passer les 24 prochaines heures assis à corriger des copies ! »

Max : « Oui, c’est vrai. Il va falloir que tu fasses des pauses. Disons 28 heures alors… On va te préparer du café et on te massera les épaules pour te détendre… Tu as ton herbe à pétun… Allez, au travail bonome ! »

Le chevalier : « Mon petitours… »

Max : « J’aime bien que tu m’appelles ‘mon petitours’ 🙂 »

Le chevalier : « Tu es mon petitours 🙂 »

Max : « Bon, je te laisse travailler… »

Plus tard…

Max : « Bonome ! Qu’est ce que tu fais ? »

Le chevalier : « Je mange. »

Max : « Tu manges ! Tu as fini ton travail ? »

Le chevalier : « Non Maxou. »

Max : « Tu as pas fini et tu te permets de manger ! »

Le chevalier : « Oui, je me le permets comme je vais me permettre de me doucher, d’aller dormir et peut être même d’aller me caféiner à la taverne à un moment ou un autre… »

Max : « Et tu auras pas fini à l’heure ! »

Le chevalier : « Max, je vais travailler au rythme qui me convient ! »

Max : « Oulala ! D’accord… Je vois ! »

Le chevalier : « Tu ne vois rien du tout ! Va chahuter avec Léo… »

Max : « Léo révise ! Il révise tout le temps… »

Le chevalier : « Alors va graver ton blog ! Il me semble que tu es de plus en plus en retard. »

Max : « C’est pas ma faute ! C’est à cause que j’ai pas de doigts 🙁 »

Le chevalier : « Maxou, mon petitours, si je te fais un gros câlin accepteras-tu de me laisser travailler en paix ensuite ? »

Max : « Un gros câlin ? Avec gratouillis ? »

Le chevalier : « Un énoooorme câlin avec supplément gratouillis 🙂 »

Max : « D’accord 🙂 »

Quatre jours plus tard… 

Le chevalier : « Max ! Bonne nouvelle ! Je viens de terminer de corriger la dernière copie ! »

Max : « Chouette alors ! Alors prépare ton sacado ! »

Le chevalier : « A cette heure ci ? Mais il est 23h ! Je le préparerai demain avant de partir… »

Max : « Mais non, pas le petit sac ! Le grand sac énorme, avec tout le matériel et des vêtements pour plusieurs jours. Et pense aux vêtements chauds… »

Le chevalier : « Le grand sac énorme ? Plusieurs jours ? »

Max : « Ben oui, on part au moins une semaine. »

Le chevalier : « Je suis ravi de l’apprendre… Et puis-je savoir où nous allons ? »

Max : « Alors demain matin, à la première heure, on part en Charentmaritimie dans notre cabane habituelle. On restera que quelques jours, le temps d’aller au Royaume des Chevaliers, sur l’Île où on va à pieds, et l’Île des Beaux Canards. »

Le chevalier : « L’Île des Beaux Canards ? Je ne connais pas cette île… »

Max : « L’Île des Aix. Aix c’est le nom du genre du canard mandarin et du canard carolin. Ce sont des beaux canards. »

Le chevalier : « Maxou, c’est l’Île d’Aix, pas l’Île des Aix… »

Max : « Tu es sûr ? »

Le chevalier : « Certain Maxou. »

Max : « Ah bon… Ça change rien, on ira quand même. Et après on part à Roubignolles. »

Le chevalier : « A Roubignolles ? »

Max : « Ben oui, à Roubignolles. »

Le chevalier : « … »

Max : « Tu as l’air perplexe mon bonome. Tu connais pas Roubignolles ? C’est pourtant un site très intéressant pour la géologie. Comment on dit déjà… Ah oui ! On peut y observer une coupe de référence pour le paléozoïque. Tu devrais connaître Roubignolles bonome. »

Le chevalier : « Roubignolles ? »

Max : « SUR MER ! ROUBIGNOLLES-SUR-MER ! En Vendée ! Bonome, quand même… »

Le chevalier : « Ce ne serait pas plutôt Brétignolles-sur-Mer ? »

Max : « Comment tu dis ? »

Le chevalier : « Brétignolles-sur-Mer. »

Max : « Maintenant que tu le dis… Oui oui, c’est ça : Brétignolles-sur-Mer. »

Le chevalier : « Et peux-tu m’expliquer ce que nous allons faire à Brétignolles ? »

Max : « Ben… On va faire la géologie ! »

Le chevalier : « Max, j’attends des explications. »

Max : « Quelles explications ? On va à Brétignolles faire la géologie. Il y a rien à expliquer. Enfin si… il va falloir que tu nous expliques tout ce qu’on va voir. Parce qu’avec Léo, on a étudié dans tes livres et on a rien compris du tout. »

Le chevalier : « Léo sait que nous allons à Brétignolles ? »

Max : « Ben oui, c’est mon cousin. On se parle tu sais. On s’entend bien tous les deux. »

Le chevalier : « Parfois trop bien… Bon, Max explique moi cette histoire de Brétignolles. Où allons-nous loger ? D’où te vient cette idée ? »

Max : « C’est à cause de Framboise… »

Le chevalier : « Tu sais Max, à trop solliciter la patience des gens, on finit par agacer… »

Max : « T’énerve pas bonome, je t’explique. C’est Framboise qui me prête une cabane à Brétignolles pour qu’on inspecte les falaises et qu’on fasse la géologie. »

Le chevalier : « Qui est Framboise ? »

Max : « Une lectrice assidue et érudite de mon blog 🙂 »

Le chevalier : « Et elle te prête sa cabane ? A toi ? Et comment se fait-il que je ne sois au courant de rien ? »

Max : « Correspondance privée 🙂 »

Le chevalier : « Correspondance privée ? »

Max : « Tu vas continuer longtemps à répéter tout ce que je dis ? Framboise m’a laissé des messages dans les commentaires de mon blog. Elle a tout lu la Bretagne et elle a beaucoup aimé. Et elle a compris que la Vendée était en gros la marge sud de l’Océan Centralien qu’on a étudié en Armorica alors elle m’a proposé de me prêter sa cabane au nord du Gondwana pour qu’on puisse continuer d’étudier l’Océan Centralien. J’ai accepté à la seule condition que tu puisses venir aussi. Parce que je voulais pas y aller sans toi. C’est gentil non ? »

Le chevalier : « Il n’y a pas d’autres conditions ? »

Max : « Si. Il faut bien étudier et après on y retournera avec elle et tu lui expliqueras tout. »

Le chevalier : « Et tu t’es engagé en mon nom ? »

Max : « Non, au mien 🙂 Je lui ai assuré que j’arriverai à te convaincre même si ‘jémpaléjens’ 🙂 Tu voudras bien ? S’il te plaît. »

Le chevalier : « Je suppose que Léo est ton complice ? »

Max : « Léo ? Ben oui, c’est mon cousin 🙂 LÉÉÉOOOO ! TU PEUX VENIR S’IL TE PLAIT ? »

Léo : « Ouiii 🙂 »

Max : « Bonome veut savoir si tu es mon complice. »

Léo (baissant la tête) : « Oui. »

Le chevalier : « Et il est inutile de vous dire non. »

Max : « Ça veut dire quoi ‘non’ ? 🙂 »

Le chevalier : « Alors allez vous coucher. Nous partons demain à la première heure 🙂 »

Max : « Tu vas pas te coucher toi ? »

Le chevalier : « Non, je prépare mon sac 🙂 »

Le lendemain matin…

Le chevalier : « Mes petizours ! Réveillez-vous ! Nous partons dans une demi-heure. »

Max : « Mmmmm… »

Léo : « Déjà ? »

Le chevalier : « Vos affaires sont prêtes ? »

Max : « Ondorencor… »

Léo : « Tout est dans notre sacoche. Tu peux la mettre dans ton sac s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon Léo. »

Léo : « Dis chevalier, moi aussi je suis ton petitours ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours 🙂 »

Léo : « Et moi aussi je pourrais avoir un énooorme câlin avec supplément gratouillis ? »

Le chevalier : « oui, viens ici 🙂 »

Léo : « Pas maintenant 🙂 Il faut que je sorte Maxou de son lit. »

Le chevalier : « Vous vous êtes endormis tard hier. »

Léo : « Oui, on était tout énervés à cause qu’on va à Brétignolles 🙂 On arrivait pas à dormir et on a chahuté. J’espère qu’on t’a pas empêché de dormir. Je vais chercher Maxou. »

Quelques heures plus tard…

Le chevalier : « Mes petizours ! Nous arrivons ! »

Max : « Mmmmm… »

Léo : « Déjà ! »

Le chevalier : « Avez-vous bien dormi ? »

Max : « Mmmmm… »

Léo : « Ouiiii 🙂 On a tout dormi ? »

Le chevalier : « Oui, du départ à l’arrivée 🙂 »

Léo : « Oh ! Regardez ! »

Max : « Bonome ! »

Léo : « Il y a un petitours blanc ! »

Max : « On dirait qu’il nous attend ! »

Léo : « On peut aller le voir ? »

Le chevalier : « Oui, mais soyez gentils avec lui. »

Léo : « Bonjour petitours blanc 🙂 »

Max : « Comment tu t’appelles ? »

Le petitours blanc : « Bonjour Max, bonjour Léo 🙂 »

Max : « Tu nous connais ? Bonome, il nous connaît ! »

Le chevalier : « Maxou, laisse le se présenter. »

Le petitours blanc : « Bonjour chevalier 🙂 Je m’appelle Samuel mais vous pouvez m’appeler Sam si vous voulez. »

Léo : « Bonjour Samuel 🙂 »

Max : « Tu viens d’où ? Qu’est ce que tu fais ici ? Et pourquoi tu nous connais ? Tu as vu, tu as une feuille rouge brodée sur ta patte. C’est quoi cette feuille rouge ? »

Samuel : « Je viens du Lac Saint-Jean. »

Max : « C’est où le Lac Saint-Jean ? Bonome, tu connais le Lac Saint-Jean ? »

Le chevalier : « Max, laisse parler Samuel. »

Samuel : « Le Lac Saint-Jean c’est au Québec, au Canada. »

Max : « Le Québec ? Comme dans Samuel de Champlain a fondé Québec ? »

Léo : « Rholala ! Tu viens du Québec ! Tu es venu comment ? »

Samuel : « C’est un peu long… »

Max : « On t’écoute, on est pas pressés. »

Samuel : « Je suis un petitours blanc québécois. Un jour, je suis tombé sur ton blog Max et je l’ai lu mais pas tout encore. J’ai bien aimé vos aventures et le chevalier a l’air très gentil avec les petizours alors j’ai eu envie de venir avec vous. »

Max : « On peut lire mon blog au Québec ? Tu savais ça bonome ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Léo : « Mais comment tu es venu ? C’est loin le Québec. »

Samuel : « Je me suis déguisé en porte-clés et je me suis fait adopter par des zoms qui allaient à la ville-arsenal 🙂 »

Max : « C’est malin ça 🙂 »

Léo : « Et après ? Parce que c’est pas à côté la ville-arsenal… »

Samuel : « Je me suis caché dans une calèche qui passait à côté de votre cabane et j’ai sauté en route. Puis j’ai fini à pattes. Je vous attends depuis ce matin. Mais j’étais pas sûr que vous alliez venir… »

Léo : « Rholala ! Tu es un sacré aventurier toi ! »

Max : « Tout ça pour venir nous voir ! »

Samuel : « Oui, moi aussi je voulais avoir des aventures au Pays des Zoisos 🙂 »

Max : « Les aventures d’un petitours blanc au Pays des Zoisos ! Bon, tu vas venir avec nous. Ça tombe bien on va explorer des nouveaux Royaumes : l’Île des Aix, Brétignolles… On va faire la géologie ! »

Samuel : « Tabarnak ! La géologie ! »

Max : « Tabarnak ??? »

Le chevalier : « C’est un peu le oulala des québécois 🙂 »

Max : « Tabarnak… D’accord. »

Léo : « Dis Samuel, tu nous raconteras le Québec ? Il y a des zoisos ? »

Le chevalier : « Ce soir. Pour le moment allez vous installer. »

Max : « Bonome, on a un cousin québécois 🙂 »

Le chevalier : « Un troisième petitours… »

Le soir…

Max : « Bon, Samuel tu vas nous raconter le Québec ! »

Samuel : « C’est que je connais pas bien moi. Je suis tout petit. »

Léo : « T’inquiète pas. Nous aussi on est des juvéniles 🙂 »

Samuel : « J’ai quelques fotos. Vous voulez les voir ? »

Max : « Ouiii 🙂 Bonome, Samuel veut nous montrer des fotos ! »

Léo : « Dis Samuel, tu connais Samuel de Champlain ? »

Samuel : « J’ai vu sa maison à Québec 🙂 Je vous la montrerai. »

Max : « Moi je croyais que tous les québecois s’appelaient Pierre Petitpierre… »

Samuel : « Ben non, je m’appelle pas Pierre Petitpierre moi 🙂 … Voilà les fotos… »

Léo : « Rhoooo, c’est bôôôô ! »

Max : « Ça veut dire tabarnak pour Léo 🙂 »

Samuel : « 🙂 C’est comme ça chez moi : la pinède et des lacs. Plein de lacs… Des lacs partout… Et des pins. Et des fois il y a des pelouses… »

Max : « Et il y a des zanimos ? »

Samuel : « Oui, mais j’ai pas un chevalier qui m’explique alors je sais pas qui c’est les zanimos. En chemin j’ai croisé ceux-ci… »

Max : « On dirait une biche… Un loup et des bernaches du Canada ! »

Léo : « Au Canada ! »

Samuel : « Et puis eux… »

Léo : « Rholala ! »

Max : « Des grozours ! Un grozours blanc et un grozours brun ! »

Léo : « Nous on est que des petizours… »

Max : « Des peluchiformes… »

Samuel : « 🙂 Et après les zoms m’ont emmené à Québec. C’est là que j’ai vu la maison de Samuel de Champlain et sa statue. Regardez… »

Max : « Bonome, il faudra aller à la Charmante Petite Ville pour faire visiter à cousin Samuel. »

Le chevalier : « Je m’y attendais 🙂 »

Max : « On ira ? »

Le chevalier : « Nous irons. Je suis impatient de t’entendre raconter une histoire à Samuel 🙂 Pour le moment, il vous faut aller vous coucher. Le programme que tu nous a concocté est plutôt chargé Maxou. D’autant plus que nous devons lui ajouter la visite de la Charmante Petite Ville. »

Léo : « Cousin Samuel a pas de lit. »

Le chevalier : « Il dormira avec vous. Allez vous débarbouiller pour le moment. »

Max : « Les petizours ça fait souvent sa toilette 🙂 »

Léo : « Tu nous raconteras une histoire de zoiso s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Quand vous serez propres… 🙂 »

Max : « Tu vas voir, cousin Samuel : il raconte bien les histoires notre bonome. Et quand on s’endort, il nous gratte le front et nous fait un bisou pour dire bonnuit. »

Samuel : « Rhoooo la chance ! »

Max : « Tu copies cousin Léo ! Tabarnak ! »

Léo : « Et toi tu copies cousin Samuel 🙂 »

Max : « Bonome, on veut notre histoire ! »

Les trois petizours : « Une histoire ! Une histoire ! »

Le chevalier : « D’accord. Je vais vous raconter l’histoire du chardonneret élégant. »

Léo : « Carduelis carduelis, Fringillidés. Max l’appelle le chardonneret rigolo 🙂 »

Max : « C’est notre zoiso gardien de Charentmaritimie. On en voit tous les jours même si des fois ils restent très discrets. Ils veillent sur nous. »

Samuel : « Vous avez des zoisos gardiens ? »

Max : « Oui oui 🙂 Ici c’est le chardonneret rigolo mais en Bretagne c’était le bécasseau sanderling. »

Léo : « Ça suffit maintenant ! On écoute l’histoire. »

Max : « Chut ! »

Le chevalier : « Il y a très longtemps, les oiseaux sont venus au monde un par un et nus. Dès que l’un d’entre eux apparaissait, il choisissait sa parure parmi une multitude de queues, pattes ou couleurs… Certains oiseaux étaient modestes et se satisfaisaient d’une apparence simple : noir uni pour la corneille, plumage beige pour la fauvette… Mais déjà en ces jours il y avait des oiseaux égoïstes : le fier paon prit non seulement une très large queue mais aussi une vaste palette de couleurs… Le chardonneret apparut parmi les derniers, avec des plumes incolores, et les autres oiseaux avaient presque tout pris. Il n’eut qu’une longue queue et des pattes roses. Devoir se promener nu sous les moqueries des autres oiseaux le rendait très malheureux. Chaque jour, il priait Dieu de lui venir en aide. Un jour, au réveil, il vit une douce nymphe à côté de lui. Elle lui dit : « J’ai comme mission de te venir en aide. Nous allons demander à chaque oiseau de te donner un peu de sa couleur. » Et elle promit aux oiseaux que la couleur qu’ils donneraient se régénérerait. Le premier oiseau, le pic épeiche, donna tout de suite de son beau rouge que le chardonneret se colla immédiatement sur le visage. Le corbeau dit qu’il avait assez de noir et qu’il pouvait en donner en abondance. Le chardonneret en prit de longues bandes qu’il se colla sur la queue et sur la tête. Puis vint la bergeronnette qui prit le jaune de son ventre et l’offrit généreusement. Le chardonneret en mit sur ses ailes. Le blanc lui fut offert par la spatule et le beige par le geai des chênes. Le chardonneret fut surpris par tant de générosité qui, du plus laid des oiseaux, en fit l’un des plus beaux. A cet instant il était certainement le plus heureux de tous. Depuis, quand vous apercevez un groupe de chardonnerets vous pouvez les voir bavarder ensemble. Ils se complimentent entre eux de leurs belles couleurs, remercient les autres oiseaux de leur générosité et rendent grâce à Dieu de les avoir aidés. C’est la fin de l’histoire. »

Max : « C’est pour ça qu’ils nous surveillent. A leur tour ils sont généreux 🙂 »

Léo : « Samuel a pas entendu toute l’histoire. Regardez comme il dort 🙂 »

Max : « Je t’ai vu lui gratter le front 🙂 »

Léo : « Je l’aime déjà notre cousin québécois 🙂 Petit Sam 🙂 »

Max : « Avec toutes les aventures qu’il a déjà vécues il pourrait écrire un livre. Le premier livre de Samuel… Ça commencerait comme ça : ‘Il y avait un homme de là-bas…’ »

Le chevalier : « 🙂 »

Max : « Tu veux bien nous border ? »

Léo : « Oublie pas Samuel. »

Le chevalier : « Bonnuit mes petizours. »

Max : « Bonnuit bonome. »

Léo : « Bonnuit chevalier. »

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D’après une ancienne légende germanique.