137 – Le Royaume des Chevaliers

Samedi 24 Décembre, An III

Les trois petizours grimpent dans le lit du chevalier alors qu’il dort encore…

Max : « Bonome ! Réveille toi ! »

Léo : « C’est la fin décembre ! Les jours sont courts. Si on part tard on aura le temps de rien du tout ! »

Samuel : « Debout chevalier ! »

Max : « Ou on te chatouille ! »

Le chevalier : « Mmmmm… Çédéjaleur ? »

Max : « Oui c’est l’heure ! Allez, debout ! »

Le chevalier : « Bonjour mes petizours 🙂 Avez-vous bien dormi ? »

Léo : « Oui, merci chevalier 🙂 »

Samuel : « Et toi ? »

Le chevalier : « Je resterais bien au lit… »

Max : « Ah non ! On a pas tout chevauché hier pour rester au lit aujourd’hui ! »

Léo : « Max, va préparer le café ! »

Max : « J’y vais de ce pas. Vous, le laissez pas se rendormir ! »

Léo : « Oulala non ! On va le chatouiller 🙂 »

Le chevalier : « Non ! S’il vous plaît ! Je suis réveillé 🙂 »

Léo : « Bonome, je sais bien que normalement c’est la question de Max qui clôt l’introduction de ses articles mais… On va où aujourd’hui ? »

Samuel : « Moi je sais ! »

Léo : « Tu sais ? Bonome te l’a dit ? »

Samuel : « Non, pas la peine. Je sais 🙂 »

Léo : « Comment tu sais ? »

Samuel : « On va aller au Royaume des Chevaliers. Parce que le chevalier sait jamais où aller, qu’il a pas envie de réfléchir parce qu’il est en vacances, que c’est pas trop loin et qu’on y voit de beaux zoisos. »

Léo : « C’est vrai bonome ? »

Le chevalier : « Oui. Je suis démasqué par un tout petitours 🙂 »

Max revient après s’être acquitté de sa tâche…

Max : « Ah, c’est bien, la grosse marmotte est pas endormie 🙂 Bon, bonome, on va où aujourd’hui ? »

Léo et Samuel : « Au Royaume des Chevaliers ! »

Au Royaume des Chevaliers…

Léo : « Bonome, petit Sam va mieux connaître la Charentmaritimie que les Royaumes de chez nous 🙂 »

Le chevalier : « C’est vrai mon Léo. »

Max : « Ben oui ! On a presque pas inspecté entre les deux petites vacances. »

Léo : « Le chevalier a du travail Maxou. Et on avait décidé de réduire nos sorties pour que tu rattrapes un peu le retard que tu as dans ton blog. »

Max : « Deux petites sorties ! En dans le même Royaume en plus. »

Samuel : « Elles m’ont plu ces sorties. Et j’ai pu étudier avec vous. C’est bien d’étudier avant d’aller sur le terrain. Comme ça on comprend et on retient mieux. Et puis je devais réviser les 80 espèces de zoisos que j’ai vues, la géologie compliquée de Vendée…»

Max : « Samuel, je préfère que tu insistes pas trop sur l’intérêt de pas inspecter. Bonome pourrait s’en resservir contre nous… »

Léo : « Et si nous commencions l’inspection ? »

Max : « D’accord ! Bonome, fotoe le paysage pour montrer à Princesse ! »

Samuel : « Vous voyez le nuage de zoisos ? C’est qui ces zoisos ? »

Max : « Un nuage de zoisos ? En cette saison ? Probablement des vanneaux huppés… Bo… »

Le chevalier : « Oui, je fotoe et je vous montre 🙂 »

Léo : « Ce sont bien des vanneaux huppés. Bravo Maxou ! »

Samuel : « Vanellus vanellus, Charadriidés. Il y en a vraiment beaucoup…»

Max : « Ils vivent en bandes les vanneaux. On en voit souvent comme ça. Surtout ici. Quelque fois on voit que des vanneaux. Mais c’est un beau zoiso le vanneau. »

Léo : « Zutalor ! On a fait fuir les canards ! »

Max : « Léo, as tu eu le temps de les identifier ? »

Léo : « Pas tous… Chevalier, as-tu fotoé ? »

Le chevalier : « J’ai 🙂 »

Léo : « C’est bien ça… Ce sont de sarcelles d’hiver qui se sont envolées pour aller loin de nous. On les voit prêtes à ahétanhir. A droite, qui regardent vers la droite, ce sont des canards siffleurs. Et il y a des colverts. »

Max : « Anas crecca, Anas penelope et Anas platyrhynchos. »

Samuel : « Trois espèces d’Anatidés d’un coup ! Hopla ! »

Max : « Les siffleurs on les voit jamais de près… »

Léo : « Mais les aigrettes, si 🙂 »

Samuel : « Egretta garzetta, Ardéidés ! »

Léo : « Oui petit Sam. Et là, des avocettes élégantes… »

Samuel : « Recurvirostra avosetta, Récurvirostridés. »

Max : « Tu as bien révisé petit Sam. »

Samuel : « Je veux pas vous faire honte, moi. Vous êtes de grands ornithologues alors je voudrais être à la hauteur. »

Max : « Je crois que tu nous as rattrapés en zoisologie 🙂 »

Samuel : « Ben non, quand même pas. Mais je progresse 🙂 Par exemple, je reconnais bien les tadornes de belon et je sais qu’ils s’appellent Tadorna tadorna

Max : « Bien vu petit Sam ! »

Léo : « Il y a un souchet parmi eux. Ou plutôt juste devant eux. A gauche… »

Samuel : « Tu vois cousin Max, je l’avais pas remarqué moi, le canard souchet. »

Max : « Il y a que Léo qui peut. Et bonome aussi. Ils sont pas comme nous, eux. Ils ont des détecteurs de zoisos dans la tête… »

Léo : « Les oies cendrées ! Rhoooo ! »

Samuel : « Elles sont passées juste au-dessus de nous ! »

Max : « Léo, tu es sûr que c’étaient bien des cendrées ? »

Léo : « D’après le motif de la queue, la couleur des ailes… Mais en vol c’est pas facile… C’est jamais facile les oies grises. »

Samuel : « Il y a beaucoup des Anatidés et des Anséridés. »

Max : « Ou alors des Anatidés seulement. Auquel cas, nous aurions vu trois sous-familles : Les Anatidés, les Tadorninés et les Ansérinés… »

Léo : « On refera des recherches Maxou. J’ai vu que ton beau livre de zoisos parle des Anatidés… »

Max : « Et si on s’est trompés jusque maintenant je vais devoir tout corriger mon blog ! Pfff ! »

Léo : « Il faudrait trouver quelqu’un qui accepte de le corriger… »

Max : « Personne voudra lire les aventures de petizours au Pays des Zoisos ! Et puis les ornithologues lisent pas la géologie et l’insectologie. Ni la botanique… »

Samuel : « Cousin Max, on va le relire tous les trois et on fera des corrections. Et puis on notera nos questions et on ira voir le gentil spécialiste en zoisos que vous connaissez. On lui demandera son avis. »

Léo : « Il aime beaucoup les Laridés. On pourra lui demander pour les sternes ! Sont-ce des Laridés ou sont-ce des Sternidés ? »

Max : « Et vous pensez qu’il va accepter de corriger près de 200 articles écrits par des petizours ? Vous rêvez les cousins ! »

Léo : « Il va pas tout corriger ! On va demander à bonome de lui poser des questions précises. »

Samuel : « Les oies grises se sont posées ici. Avec des tadornes et des colverts. Cousin Léo, vois-tu d’autres zoisos ? »

Léo : « Mmmmm… Non, rien d’autre… »

Max : On avance alors… »

Samuel : « Des canards qui s’envolent ! »

Max : « Forcément, les arbres ont plus beaucoup de feuilles alors on est pas cachés ! Les zoisos nous voient venir. »

Léo : « Ce sont des sarcelles d’hiver et un souchet qui s’envolent. »

Samuel : « Il s’appelle comment le souchet en scientifique ? »

Max : « Anas clypeata Petit Sam. »

Samuel : « Ah oui ! J’arrive pas à le retenir celui-là. Souchet-clypeata ; souchet-clypeata ; souchet-clypeata ; souchet-clypeata… »

Léo (à Max) : « Tu le laisses répéter ? »

Max : « Il faut bien qu’il apprenne… »

Léo : « Merci Maxou. »

Max : « On est déjà au bout du Royaume… »

Léo : « On va voir le fleuve ? »

Max : « Ben oui, on va toujours voir le fleuve 🙂 »

Léo : « C’est marée haute… »

Max : « Oh ! C’est quoi ces empreintes ? Bonome, tu fotoes et tu zoomes ! S’il te plaît mon bonome ! »

Max : « Alors… C’est du renard ça… J’en suis presque sûr. Un renard est passé par là ! Bonome, il faut trouver ce renard ! Tu te mets en chasse ! »

Léo : « Vous avez vu sur la dernière foto ? On voit les petits reliefs qu’il y a sur les coussinets du renard. »

Samuel : « J’aimerais bien voir un renard moi. »

Max : « Bonome va le trouver. »

Le chevalier : « Ce n’est pas évident Maxou. Je n’ai pas le droit de suivre les traces dans la réserve, tu sais bien. »

Max : « Alors on trouve pas le renard ? »

Le chevalier : « Nous le verrons seulement s’il veut bien se montrer. »

Max : « Tu parles le renard bonome. Tu veux bien lancer un appel en disant que c’est pour ton nouveau petitours. Imagine un peu la déception de Samuel si nous le voyions pas… »

Samuel : « Le chevalier parle le renard ? »

Max : « Le renard, le chevreuil… Tout le mammifère ! Et le zoiso aussi ! Bonome, il est polyglotte du zanimo 🙂 »

Léo : « Mais il veut pas le reconnaître… »

Max : « Il fait comme si c’était pas vrai. »

Le chevalier : « Dites mes petizours, que diriez-vous de faire une pause ici ? »

Max : « Tu vas pétuner et te caféiner 🙂 »

Léo : « Bonome il a besoin de rien d’autre que son herbe à pétun, son café et ses petizours pour être heureux dans la nature. »

Max : « Si ! Il lui faut son appareil à fotoer. »

Léo : « C’est vrai. Imagine qu’il voit un beau zoiso et qu’il puisse pas le fotoer ! »

Max : « Dis bonome, ça m’étonne de toi, ça. Le simple souvenir te suffit pas ? Il te faut une trace ? »

Le chevalier : « Le souvenir pourrait me suffire. Mais j’aime avoir les fotos. C’est vrai. »

Max : « Pourtant tu les montres à personne. A part Brindille quelque fois. »

Le chevalier : « Mais je les regarde régulièrement. Ça prolonge l’inspection. »

Max : « Et quand tu les regardes, tu revis ces beaux moments. »

Le chevalier : « Oui, quand je les regarde dans notre cabane, après une longue journée de travail, je me retrouve un peu au Pays des Zoisos. »

Max : « Je comprends. Ça nous le fait aussi. »

Le chevalier : « Et depuis que mon petitours grave un blog je m’en voudrais beaucoup de ne pas fotoer un beau zanimo 🙂 »

Max : « Merci mon bonome. Léo, qu’est ce qu’il t’arrive ? Tu tiens pas en place. »

Léo : « J’ai entendu un zoiso… Venez, mais discrètement. »

Max : « On furtive Léo 🙂 »

Léo : « Il est là… »

Max : « Bruant des roseaux ? »

Léo : « Oui oui… Peut-être une femelle en plumage nuptial… »

Max : « En cette saison ? »

Léo : « Le mâle internuptial a du clair sur la joue et un cercle orbitaire blanc… »

Max : « Il faudra vérifier alors… »

Léo : « Elle est partie… Tu as bien observé petit Sam? »

Samuel : « De tous mes yeux 🙂 »

Max : « Le bruant des roseaux s’appelle Emberiza schoeniclus et c’est un embérizidés. »

Samuel : « Des cygnes ! »

Léo : « Ils n’ont fait que passer 🙂 »

Max : « J’aime beaucoup le bruit qu’ils font en volant. »

Léo : « Il faudrait l’enregistrer un jour pour ton blog. »

Max : « C’est difficile. Le temps de les voir… et l’appareil de bonome y arriverait pas forcément. Je préfère qu’il les fotoe. »

Samuel : « Il y a un autre bruant des roseaux ! »

Max : « Alors Léo ? Mâle ? Femelle ? »

Léo : « Je dirais mâle internuptial… »

Max : « On étudiera tout ça dans la cabane. Bonome, on avance vers la Charmante Petite Ville ou on fait demi-tour ? »

Le chevalier : « Avançons un peu… J’aime beaucoup ce paysage. Et ce temps… »

Max : « Il fait tout gris, froid et humide et tu aimes ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 Je suis bien couvert et je n’ai pas froid. Sauf aux mains. »

Max : « Pourquoi ne portes-tu pas tes gants ? »

Le chevalier : « Pour être prêt à fotoer. Tiens, justement… »

Léo : « C’est qui ce zoiso ? Je le reconnais pas de loin… »

Le chevalier : « Regardez moi ça 🙂 »

Léo : « C’est un Strigiforme ! »

Max : « Un Strigiforme ? »

Léo : « Les rapaces nocturnes… »

Max : « Nocturnes ? Mais les zanimos nocturnes sont actifs la nuit ! On les voit pas le jour ! »

Le chevalier : « Ce Strigiforme est pourtant diurne 🙂 »

Léo : « Alors c’est… Nooon ? C’est le hibou des marais ? Bonome ? »

Le chevalier : « Nous verrons mieux ce soir sur l’ordinateur mais il me semble bien 🙂 »

Léo : « Le hibou des marais ! Rhoo la chaaance ! »

Max : « Oulala ! Un hibou des marais ! »

Léo : « Asio flammeus, Strigidés ! »

Max : « C’est notre premier Strigiforme ! »

Léo : « Ben oui, à part le hibou des marais et la chevêchette d’Europe ils sont nocturnes. On peut pas les voir. »

Max : « On a eu raison d’avancer un peu 🙂 »

Léo : « On peut rentrer maintenant. Ça m’étonnerait qu’on voit d’autres zoisos extraordinaires. »

Max : « Ça c’est une bonne journée. Parce que déjà les bruants des roseaux c’est pas tous les jours qu’on en voit ! »

Samuel : « On voit de beaux zoisos avec vous. Quelle aventures ! Je suis bien content d’être venu ! »

Le chevalier : « Maxou, imagine que je n’aie pas eu mon appareil… »

Max : « Oulala non ! Comment j’aurais montré le hibou des marais à Princesse moi ? »

Le chevalier : « 🙂 Bon, demi-tour. »

Léo : « On a vu un hibou des marais… »

Max : « C’est pas tous les jours 🙂 »

Léo : « Ben non. C’est la première fois ! Un hibou des marais… »

Samuel : « Rholala un hibou des marais ! Rhooo la chance ! C’est pas tous les jours 🙂 »

Max : « Je crois que notre petit cousin nous parodie. »

Léo : « Il aime bien nous parodier. »

Samuel : « Vous êtes rigolos tous les deux. Vous rholalaez, vous oulalaez, vous patouléjourez… »

Max : « Nous nous réjouissons de nos observations. »

Léo : « Nos sommes admiratifs devant tant de beauté. »

Max : « Et de diversité. »

Samuel : « Je comprends. »

Léo : « Il y a un petit zoiso dans les tamaris. Bonome, pourrais-tu nous approcher afin que nous l’observassions à notre aise. »

Le chevalier : « Je peux 🙂 »

Max : « Aïe ! »

Samuel : « Tu t’es fait mal cousin Max ? »

Léo : « Non, il aïe parce que c’est un pouillot. »

Max : « Et on connait rien du tout aux pouillots. On fait même pas de progrès. »

Léo : « Max, j’ai une mauvaise nouvelle pour toi. »

Max : « Une mauvaise nouvelle ? »

Léo : « Très mauvaise. »

Max : « Ouille ! »

Léo : « Ben oui. Tu sais déjà qu’on connaît rien aux pouillots. »

Max : « Je m’en suis rendu-compte… »

Léo : « Et bien il y a pire ! Il y a les hypolaïs, genre Hippolais. Tu sais quoi ? Ils ressemblent aux pouillots les hypolaïs. Et on peut les confondre… »

Max : « Oh non ! Alors déjà on sait pas qui c’est ce pouillot mais peut-être que c’est même pas un pouillot mais un hypolaïs. Et je suppose qu’il y a plusieurs espèces d’hypolaïs et qu’elles se ressemblent en plus. »

Léo : « Bien oui. Tout à fait… »

Max : « Alors on sait encore pire moins qu’avant… »

Léo : « Et oui… »

Max : « Pfff ! Bonome, as-tu entendu Léo ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Tu pourrais pas nous trouver une formation en pouillots, hypolaïs et autres zoisos qu’on connaît pas ? »

Le chevalier : « J’aimerais bien Maxou. »

Léo : « On va étudier ça dans la cabane. On demandera à monsieur Internet. »

Samuel : « Peut-être qu’en demandant au gentil spécialiste en zoisos que vous connaissez… »

Max : « On le connaît pas tant que ça. On le croise parfois et on a eu l’occasion de lui montrer des fotos deux ou trois fois… »

Léo : « Bon, on va préparer des fotos problématiques et on tentera de prendre rendez-vous. On verra bien. »

Samuel : « L’aigrette garzette on la connaît bien. On a pas besoin de formation d’aigrette garzette. »

Max : « Ben non, on connait bien les Ardéidés. »

Léo : « On a quand même jamais vu le crabier chevelu… »

Max : « Oui… Tu vas où bonome ? »

Le chevalier : « Là… M’appuyer sur la barrière et observer… »

Max : « Toi, tu fais durer l’inspection 🙂 »

Léo : « Bonne idée 🙂 »

Max : « BONOME ! BONOME ! LE RENARD ! IL EST LÀ ! FOTOE BONOME ! FOTOE ! »

Le chevalier : « Oui Max… »

Max : « Change d’appareil ! Prends le gros zoom ! Le rate pas bonome ! »

Max : « Rholala ! Bonome, reprends l’autre appareil ! Il fait pas des belles fotos le gros zoom ! Assure avec l’autre ! Le renard ! Rhoooo… »

Max : « Il nous a repère ! Zutalor ! »

Max : « Oh non ! Il se sauve ! Il est tout là-bas maintenant ! Il nous regarde encore ! »

Max : « Rholala ! On a vu le renard ! Bravo bonome ! »

Samuel : « Dis chevalier, tu parles vraiment le renard alors ? »

Léo : « Il va pas te répondre petit Sam. Il va regarder dans le vide, comme ça, et il va te sourire. Tu vois 🙂 »

Samuel : « Merci Chevalier 🙂 Je peux grimper me serrer contre toi ? »

Le chevalier : « Tu peux mon petitours. »

Samuel grimpe et se serre contre le torse du chevalier.

Samuel : « Merci Chevalier. Grâce à toi j’ai vu un beau renard. »

Max : « Un hibou des marais, un renard… Rholala ! Quelle belle journée ! »

Léo : « Oh ça oui alors ! »

Samuel : « C’est beau un renard. Cousin Max, tu as pas donné le nom du renard en scientifique. »

Max : « J’ai oublié ! J’étais trop focalisé sur l’observation… Le renard s’appelle Vulpes vulpe et c’est un Canidé, de la famille du chien. Parfois on lit qu’il s’appelle Canis vulpes tellement il ressemble à un chien. C’est très beau un renard. J’en ai déjà vu plusieurs moi. »

Léo : « Moi aussi j’en ai déjà vu ! »

Samuel : « La chaaance ! Vous voulez bien m’expliquer le renard s’il vous plaît ? »

Max : « Oulala ! D’habitude c’est bonome qui explique les zanimos ! »

Léo : « On peut essayer Maxou. On connaît un peu quand même ! »

Max : « Le renard que nous avons vu est le renard roux. Il faut préciser parce qu’il existe plusieurs espèces de renards. Mais on les connaît pas. »

Léo : « Les zoms pensent toujours que le renard mange des lapins ou qu’il vole des poules dans les poulaillers. Mais c’est même pas vrai ! Et c’est injuste ! »

Max : « Le renard a bien une denture de carnivore. Avec des canines pointues, des molaires tranchantes appelées carnassières et des petites incisives qui servent pas beaucoup. Mais il est pas toujours carnivore le renard. »

Léo : « Max, il faut pas dire carnivore ! »

Max : « Ah oui ! Le renard est zoophage. Mais pas toujours. En été il se goinfre de fruits rouges. Ça se voit à ses excréments. Pour le renard, on dit les laissées. Et oui ! En été, les laissées du renard sont toutes rouges à cause des fruits qu’il mange. Il mange presque que des fruits. »

Léo : « Il est donc phytophage. »

Max : « On doit donc dire que le renard est phyto-zoophage. Ou omnivore. »

Léo : « C’est surtout l’hiver qu’il mange des zanimos. »

Max : « Il va les chercher dans leur terrier quand ils hibernent. Ils se sauvent beaucoup moins vite quand ils hibernent 🙂 »

Léo : « Et ils se défendent pas ! Parce que j’ai déjà vu, dans un documentaire, un renard qui voulait manger un lièvre. Et le lièvre était pas d’accord ! Il voulait pas se faire manger tout cru ! Alors il a attaqué le renard à coup de pattes arrières et le renard s’est sauvé tout de suite ! »

Max : « N’empêche qu’on a vu aussi un renard qui attrapait des bernachons. Il en attrapait plein ! Et il allait les enterrer pour les manger plus tard. »

Léo : « Il faut dire qu’il y avait des milliers de bernachons. »

Samuel : « Tabarnak ! Vous connaissez bien le renard roux vous ! »

Max : « Toi aussi maintenant. Veux-tu faire la conclusion petit Sam ? »

Samuel : « Oui 🙂 En conclusion, nous pouvons dire que le renard roux est un très beau zanimo. »

Léo : « Bravo petit Sam ! »

Max : « Oh ! J’avais pas vu les oies grises ! »

Léo : « Moi non plus ! »

Max : « Aloraloralor… Pas de barre sombre sur le ventre, pointe du bec claire… Ce sont des oies cendrées. »

Samuel : « Anser anser, Anséridés ! »

Max : « A mon avis le renard va les éviter… »

Léo : « Il pourrait se faire agresser à coups de bec… »

Samuel : « Pauvre renard… »

Max : « Bon, il faut avancer ! »

Léo : « Tu es pressé de rentrer Maxou ? »

Max : « Non, mais si on traîne pas trop ici on pourra peut-être faire des arrêts imprévus pendant la chevauchée de retour 🙂 »

Léo : « Le bord de mer… »

Samuel : « L’Observatoire… »

Max : « Ouiiiii ! »

Samuel : « Il faudrait peut-être demander au chevalier… »

Max : « Bonome ? Il a jamais envie de rentrer ! On a pas à lui demander. Il va les faire ces arrêts imprévus. N’est ce pas bonome ? »

Le chevalier : « Ce n’est pas exclu 🙂 »

Léo : « Ben voilà ! On parle, on parle… Et on fait fuir les zoisos ! »

Max : « Vous les avez identifiés ? »

Léo : « Canards souchets… »

Samuel : « Sarcelles d’hiver… »

Léo : « Canards colverts… »

Samuel : « Avocettes élégantes… »

Max : « Ah oui ! Quand même ! Ils sont forts mes cousins 🙂 Dis bonome, puisqu’on fait fuir les zoisos d’eau, on pourrait chercher des passereaux dans les arbres. Tu veux bien ? »

Le chevalier : « Des passereaux dans les arbres… Tu sais bien qu’ils se cachent et qu’ils se déplacent beaucoup. Et vite. »

Max : « Mon bonomou, ne te sous-estime pas. Tu vas très bien t’en tirer. On commence ? »

Léo : « On joue aux zoisos ? »

Max : « Tu veux jouer ? Je croyais que tu aimais pas jouer… »

Léo : « J’aime jouer et je m’en fiche de gagner. »

Max : « Depuis que Samuel est là, c’est toujours lui qui gagne… C’est pour ça que tu veux jouer aux zoisos mon Léo 🙂 »

Léo : « Aegithalos caudatus, Aegithalidés ! »

Max : « La mésange à longue queue ! Samuel, bonome dit que ce zoiso ressemble à un petitours… »

Samuel : « C’est un zoisours ? »

Léo : « Un zoisours ! 😀 »

Samuel : « Cousin Léo a marqué un point. Oh ! Rougegorge ! »

Max : « Erithacus rubecula, Muscicapidés ! »

Léo : « Maaax ! »

Max : « Quoi ? »

Léo : « Tu l’as même pas vu ! »

Max : « Mon Léo, dois-je te rappeler LA règle du jeu des zoisos ? C’est le premier qui donne le nom en scientifique qui marque le point. C’est écrit nul part qu’il faut l’avoir vu 🙂 »

Samuel : « Cousin Max marque un point lui aussi ! »

Le chevalier : « Mes petizours, il y a un pouillot… »

Max : « Un pouillot ? Ou un hypolaïs qu’on sait même pas qui c’est ? »

Léo : « Regardons la foto… »

Léo : « On dirait bien un pouillot… »

Max : « Il a les pattes sombres… Si je me souviens bien ce serait un pouillot véloce… »

Léo : « Phylloscopus collybita, Phylloscopidés… »

Samuel : « Léo : 2 points ! »

Max : « Mais… On est même pas sûrs ! »

Samuel : « Cousin Max, où est-il écrit qu’on doit être sûrs ? »

Léo : « C’est vrai ça ! »

Max : « Ben quand même ! On joue aux zoisos ! Il faut donner le nom quand on est sûrs ! Bonome ? »

Le chevalier : « Il n’y a qu’une seule règle Maxou… »

Max : « Alors ça ! Voilà qu’ils se mettent tous à tricher ! Tout ça pour que je perde… C’est vraiment trop injuste ! Alors que c’est moi qui ai inventé ce jeu… »

Le chevalier : « Max, si tu jouais au lieu de ronchonner ? »

Max : « JE RONCHONNE PAS ! JE CONSTATE QUE VOUS TRICHEZ ENCORE ! Ce qui prouve que c’est moi le meilleur à ce jeu sinon vous auriez pas besoin de tricher pour me battre ! Aegithalos caudatus, Aegithalidés ! Et hopla ! Max : 2 points ! »

Samuel : « Bravo cousin Max ! Bravo ! »

Léo : « Deux partout ! »

Max : « Pfff ! Et on sort des arbres ! »

Léo : « On peut continuer avec d’autres zoisos ! On est pas obligés de se limiter aux passereaux. »

Max : « Ardea cinerea, Ardéidés ! »

Léo : « Bien vu ! Il est bôôô ! Et c’est un patapon ! »

Samuel : « Un patapon ? Pourquoi un patapon ? »

Max : « A cause d’un sapro-blague de bonome. ‘Héron, héron petit patapon !’ »

Léo : « Alors depuis, les jeunes hérons on les appelle des patapons. »

Max : « Ils ont la calotte grise et non blanche comme chez les adultes. »

Léo : « Ce petit héron date de ce printemps. »

Max : « Il est tout neuf. »

Léo : « Il découvre l’hiver. »

Max : « Ça doit le surprendre tout ce froid… »

Samuel : « Cousin Max a trois points ! »

Max : « Et oui 🙂 Oh ! Là ! Bonome ! »

Max : « C’est Martin ! Il est tout timide Martin. Il reste derrière les herbes sèches. Il vient même pas nous voir ! »

Léo : « J’aime bien ta foto chevalier. Je l’intitulerai : ‘Impressions de Martin’. »

Samuel : « Elle est étrange cette foto… »

Max : « Oula ! Bonome repousse souvent l’étrange aux limites du bizarre 🙂 »

Samuel : « Elle est floue. On voit presque pas Martin. Il y a rien de particulier. Mais je l’aime bien moi aussi. »

Léo : « Et le regard est attiré par Martin, derrière ses herbes sèches… »

Samuel : « Je devrais peut-être essayer de fotoer un jour… »

Max : « Tu demanderas des conseils à cousin Léo. Léo, il sait bien fotoer. Et il connaît le vocabulaire technique lui. La focale, l’exposition, le temps de pause… Moi, je comprends rien du tout à tout ça. »

Léo : « Mais tu fais de belles fotos toi aussi Maxou. »

Max : « Ben, je suis Max quand même 🙂 Alors bien sûr que je fais des belles fotos ! Mais, en fait, j’aime pas trop fotoer. C’est rigolo parfois mais je préfère observer. »

Samuel : « Je comprends. »

Max : « N’empêche que Martin est pas venu papoter. En Charentmaritimie les Martins viennent pas beaucoup nous voir… »

Léo : « C’est l’hiver Max. Martin il a des trucs de Martin à faire. »

Max : « Ben oui ! Mais quand même ! Il pourrait se poser en face de nous, dire bonjour et se sauver. »

Léo : « Martin c’est un zoiso sauvage. Il peut pas faire ça. »

Samuel : « Alcedo atthis, Alcédinidés 🙂 »

Léo : « Bien joué Sam ! Samuel : 1 point ! »

Max : « On compte Martin dans le jeu ? Mais c’est plus un zoiso Martin ! C’est notre ami ! »

Léo : « Un ami mais un zoiso aussi ! Alors il compte. Samuel marque le point. »

Max : « D’accord. M’en fiche, j’ai 3 🙂 Bonomou, le plus grand de tous les chevaliers, Prince des naturalistes, Merveille des zoisoteurs… »

Le chevalier : « Oui, votre sublimité 🙂 »

Max : « 🙂 Accepterais-tu de nous emmener sur la plate-forme de la Ferme Des T. ? »

Le chevalier : « Je ne comprends même pas pourquoi tu poses cette question. »

Max : « Je le savais ! Allez, grimpe bonome ! »

Léo : « Alors… »

Max : « Là ! Un rapace ! »

Samuel : « C’est qui ce rapace ? »

Max : « Rapasus marronnus, Rapacidés. »

Samuel : « Comment tu dis ? On a étudié les rapaces avec cousin Léo et j’ai pas vu ce nom là… »

Léo : « Max dit des erreurs exprès ! »

Samuel : « Pourquoi tu dis des erreurs cousin Max ? »

Max : « Pour rigoler ! »

Léo : « C’est parce qu’un jour on a vu un rapace au Royaume des Écureuils et bonome arrivait pas à l’identifier alors Max l’avait appelé Rapasus griseus, Rapacidés. »

Samuel : « Je vois. Cousin Max est un petit plaisantin 🙂 Mais c’est qui ce rapace ? »

Léo : « Probablement une buse variable, Buteo buteo, Accipitridés. »

Samuel : « Oui ! On l’a vu dans ton beau livre de zoisos ! »

Max : « Elle est fréquente la buse variable. Mais moins que les faucons crécerelles, Falco tinnunculus, Falconidés. »

Samuel : « Tu as vu des faucons crécerelles ? »

Max : « Ben oui ! Dans le nid de cigogne ! »

Samuel : « Cousin Max : 4 points ! »

Léo : « C’est la première fois qu’on voit le couple réuni… »

Max : « C’est monsieur et madame ? »

Léo : « Ben oui ! A gauche, c’est monsieur, avec sa tête grise. Samuel, observe bien parce qu’on le voit pas toujours aussi bien. Tu vois les ailes sont noir uni. Et entre les ailes il y a les plumes de la queue. Elles sont grises avec juste une bande noire. Tu vois petit Sam. »

Samuel : « Oui cousin Léo. »

Max : « Et à droite c’est madame. Tu remarqueras qu’elle est toute marron avec une queue rayée. »

Samuel : « Oui cousin Max. »

Max : « Bonome, c’est qui les zoisos là-bas, parmi les vanneaux ? »

Le chevalier : « Où ça mon petitours ? »

Max : « A gauche du poteau des cigognes… »

Le chevalier : « Oui, je vois… Tu veux voir ? »

Max : « Oui bonome. Et tu montreras à Léo et Samuel aussi. S’il te plaît. »

Max : « Tu les connais Léo ? »

Léo : « On voit pas bien… Je sais pas. Et toi bonome ? »

Le chevalier : « Je pense à des pluviers dorés, Pluvialis apricaria, Charadriidés. »

Max : « Des pluviers dorés ? On a jamais vu les pluviers dorés ! »

Léo : « On était pas assez riches. On a vu que les pluviers argentés. C’est moins cher 🙂 »

Max : « T’es trop bête Léo ! »

Samuel : « Cousin Léo est rigolo 🙂 »

Max : « Les pluviers dorés viennent ici l’hiver ? »

Le chevalier : « Ceux qui viennent d’Europe du nord. Ils prennent leur plumage internuptial avant la migration d’automne. Ils vivent en bandes de 50 à 5 000 individus et il n’est pas rare de les observer parmi les vanneaux. »

Max : « Merci bonome. Chouette alors ! On a vu une nouvelle espèce ! »

Léo : « C’était une belle journée ! »

Max : « Et c’est pas fini ! Il y a encore les arrêts imprévus 🙂 On retourne à notre monture ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

On y est allés et on a fait des arrêts imprévus. Samuel voulait aller à l’Observatoire et on y est allés. En cheminant sur le chemin, on a dérangé un jeune cygne qui s’est envolé. Mais on l’a pas fait exprès.

Depuis la poche de notre bonome on admirait le paysage.

Bonome s’est moqué de moi en louant la beauté du paysage tel qu’en lui même toujours il change… Léo a bien rigolé mais il a dû expliquer pourquoi à Samuel.

A l’observatoire on a pas vu des zoisos. Mais on était pas déçus parce qu’on avait déjà vu le hibou des marais et les pluviers dorés. Et le renard ! Rholala !

Puis on a croisé un bruant des roseaux.

Il était rigolo avec ses plumes grises autour du coup. On aurait dit qu’il avait mis son écharpe 🙂 Il a eu bien raison parce qu’il faisait pas chaud…

Puis on est arrivés à la monture.

Un peu plus loin Léo a demandé tout timidement si on pouvait aller voir la mer même si on connaissait pas la marée. Juste comme ça, pour lui dire bonjour. Bonome a bien voulu. Il s’est arrêté quelque part où il nous avait jamais emmenés. On s’est promenés un peu dans le marais. C’était très beau.

On cherchait même plus des zoisos. On se laissait bercer, tranquillement, serrés les uns contre les autres. Les petits yeux de petit Sam se fermaient tout seuls. Mais il se forçait à pas dormir pour profiter de la promenade. Il a tenu jusque la mer.

Au retour, il pouvait plus lutter contre la fatigue. Alors il s’est serré contre Léo et il s’est endormi. Léo a souri. Ça l’arrange pas du tout que Samuel se serre toujours contre lui mais il dit rien. Il laisse faire. C’est un gentil petitours Léo. Après, on est rentrés tout fatigués mais la journée était pas terminée 🙂

Voilà Princesse, une autre journée à la mer. Je t’embrasse Princesse et j’espère que tu vas bien.

Continuer la promenade

136 – Les vacances

Jeudi 22 Décembre, An III

Dans la cabane du chevalier…

Max : « Bonome… »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Le tas de copies sur ton bureau… C’est jusqu’à la fin de l’année scolaire ou c’est juste pour ces prochains jours ? »

Le chevalier : « Les copies ? »

Max : « Oui. C’est un nouveau style de décoration ? Tu penses que le plafond va s’effondrer et tu cherches à l’étayer ? Tu as fait des réserves de papier pour allumer la cheminée ? Avec tout ça tu pourras chauffer toute une semaine si tu veux… »

Le chevalier : « Tu veux brûler les copies des élèves ? »

Max : « Oui. J’en ai assez de te voir assis à corriger. Tu as autre chose à faire de ta vie quand même ! »

Le chevalier : « Quoi par exemple ? »

Max : « T’occuper de tes petizours, faire la mission que Princesse t’a confiée… »

Le chevalier : « Justement ! Je voulais vous parler. Va chercher Léo et Samuel s’il te plaît. »

Max : « Pas la peine d’y aller. LÉÉÉOOOOO ! SAAAAAAMUUUUUÉÉÉÉÉL ! BONOME VEUT NOUS PARLER ! »

Léo : « On est là ! »

Samuel : « On écoute ! »

Le chevalier : « Comment faites-vous pour arriver si vite ? »

Léo : « On est doués 🙂 »

Max : « Bonome, tes petizours sont tout ouïe 🙂 »

Le chevalier : « Que diriez-vous d’aller passer quelques jours en Charentmaritimie ? »

Max : « C’est à nous que tu demandes ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « A nous, tes petizours naturalistes ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max (à Léo et Samuel) : « Vous entendez ? »

Léo : « Oui, c’est gentil de demander. »

Samuel : « Il était pas obligé. »

Léo : « Il aurait pu pas le faire. »

Max : « Vous êtes d’accord ? »

Léo et Samuel : « Ouiiiii ! »

Max : « Moi aussi ! C’est d’accord bonome ! Euh… on part quand ? »

Le chevalier : « Demain matin. »

Max : « Alors on file préparer nos affaires ! »

Léo : « Dis bonome, il te reste du sable de Là Où Le Soleil Se Couche ? »

Le chevalier : « Il en reste un peu, oui. Pourquoi me demandes-tu cela ? »

Léo : « Parce que je crois qu’on va être tout énervés ce soir et qu’on arrivera pas à dormir 🙂 »

Samuel : « C’est quoi le sable de Là Où Le Soleil Se Couche ? »

Max : « Tu connais pas ? Selon un légende du Pays des Zoisos, c’est Là Où Le Soleil Se Couche que le marchand de sable va s’approvisionner. Et c’est ce sable qui, placé derrière les paupières, endort. »

Samuel : « Rhooooo ! Et vous avez de ce sable ? »

Max : « Ben oui ! On le prend Là Où Le Soleil Se Couche. C’est très beau comme endroit. On t’y emmènera au retour. Mais pour le moment, on doit se préparer ! »

Plus tard…

Max : « Bonome, tu viens nous border ? »

Le chevalier : « Vous êtes au lit ? »

Max : « Oui, et on est sages. »

Léo : « Tu nous racontes une histoire du vent ? »

Samuel : « Une histoire du vent… Là Où Le Soleil Se Couche… J’ai vraiment de la chance moi ! »

Max : « Tu la mérites petit Sam, après ton long voyage jusqu’à nous 🙂 »

Samuel : « Je regrette pas du tout ! »

Léo : « Nous non plus ! »

Max : « Bonome ! Notre histoire ! »

Je peux pas la mettre dans mon blog cette belle histoire, Princesse. Tu sais bien. Il faut pas raconter les histoires du vent. Sinon, après, il nous parlerait plus. Et puis, on a pas entendu la fin. Parce que bonome nous a gratouillé le front pendant l’histoire et, quand il a vu qu’on était tout calmes, il nous a glissé du sable derrière les paupières et on s’est endormis.

Je t’embrasse Princesse… On se retrouve en Charentmaritimie 🙂

Continuer la promenade

135 – Retour au Royaume des Grèbes

Dimanche 4 Décembre, An III

Max : « Bonomou… »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Max : « Je m’ennuie… »

Le chevalier : « Tu n’a rien à faire ? Tu pourrais avancer dans ton blog.»

Max : « Pas envie… »

Le chevalier : « Chahuter avec tes cousins… »

Max : « Déjà fait… »

Le chevalier : « Que dirais-tu d’étudier ? »

Max : « Je vais pas passer ma vie à étudier quand même ! »

Le chevalier : « Un câlin ? »

Max : « Bof… »

Le chevalier : « D’accord… Veux-tu m’aider à préparer des cours ? »

Max : « Non, pas envie non plus… »

Le chevalier : « Il reste une seule solution. »

Max : « Oui, je t’écoute. »

Le chevalier : « Une inspection ? »

Max : « Une inspection ? Maintenant ? Alors qu’il fait tout froid ? »

Le chevalier : « Oui, pourquoi pas ! Ça me fera du bien de prendre l’air. Et puis l’hiver est là. Nous pourrions lui rendre visite. »

Max : « Une inspection… Je vais voir avec les cousins. Bouge pas bonome, je reviens. »

Quelques instants plus tard…

Max : « Bonome, c’est d’accord ! Et on va au Royaume des Grèbes ! »

Le chevalier : « Le Royaume des Grèbes ? »

Max : « Ben oui. On s’est demandés où aller avec Léo et on était pas d’accord. Dans ce cas là tu prends la décision à l’unanimité tout seul et, à chaque fois, tu choisis le Royaume des Grèbes. Alors on s’est dit… »

Le chevalier : « Si vous avez réussi à vous mettre d’accord, je ne peux que suivre votre avis. Êtes-vous prêts ? »

Max : « Léo met son pantalon et Samuel sa salopette. Ils arrivent avec les sacados. »

Léo : « On est là ! »

Samuel : « On peut y aller ! »

Max : « Alors en route ! »

Au Royaume des Grèbes…

Max : « Oulala ! Il fait pas chaud aujourd’hui ! Je crois qu’on va rester dans ta poche bonome. »

Léo : « Ben oui Maxou, c’est comme ça l’hiver : il fait froid ! »

Samuel : « Même qu’il gèle ! »

Max : « Des fois il neige. C’est bonome qui l’a dit. Parce que nous, on a jamais vu la neige… Bonome, tu as pas froid ? »

Le chevalier : « Non, je me suis bien couvert. J’aime beaucoup ce temps : un beau ciel bleu et une température basse. C’est vivifiant ! »

Max : « Tu dis toujours que c’est vivifiant ! Les zoms se plaignent, râlent et pour toi c’est vivifiant ! »

Léo : « C’est parce que les autres zoms voient pas la beauté. »

Le chevalier : « Tu as raison mon Léo. Vous allez voir comme c’est beau l’hiver ! »

Samuel : « ZOISOS ! »

Max : « Zoisos ? Où ça ? »

Samuel : « Là ! Dans les petits arbres ! »

Max : « Un merle noir et une merlette ! »

Léo : « Turdus merula, Turdidés. Observe bien petit Sam. Tu les as jamais vus ceux-là. »

Max : « Monsieur merle est tout noir avec le bec et le tour de l’œil jaune. »

Léo : « Alors que madame est marron foncé. »

Samuel : « C’est le dimorphisme sexuel. »

Léo : « Oui petit Max. »

Max : « Bonome, monsieur et madame merle sont en train de manger des fruits rouges. Tu connais cette plante ? »

Le chevalier : « Difficile à dire de loin. Je pense que c’est une aubépine, genre Crataegus, famille des Rosacées. Les fruits se forment assez tard et restent sur les branches jusqu’à ce qu’ils se fassent manger par différentes espèces d’oiseaux, dont les merles. »

Max : « Après, les merles se déplacent, digèrent les fruits mais pas les graines qui sont rejetées dans les fientes. Et c’est bien pour l’aubépine, comme ça les petits vont se développer loin de la plante mère. »

Samuel : « Les zoisos font caca des graines ? »

Max : « Il y a des graines dans leurs fientes, oui. »

Léo : « C’est l’un des modes de déplacement des végétos. Avec le vent. »

Samuel : « Il me faudrait un petit carnet pour prendre des notes… »

Léo : « Pas la peine petit Sam. Il y a les fotos de bonome. Et quand on les regarde on reparle de tout ça. »

Max : « Et on révise quand on grave mon blog. »

Samuel : « J’aime bien quand on grave tous les trois. »

Le chevalier : « Moi moins… C’est une occasion de plus de chahuter et de vous chamailler. »

Max : « Et de faire la bagarre 🙂 »

Léo : « Bonome, tu es injuste ! La plupart du temps nous sommes très sages et studieux. »

Max : « Léo a raison ! »

Le chevalier : « C’est vrai. Pardonnez-moi. »

Max : « On te pardonne bonome ! Léo, tu entends ? »

Léo : « Mésange bleue ! Cyanistes caeruleus, Paridés ! »

Max : « Elle doit être dans le gros arbre au-dessus de nous… »

Léo : « Je l’ai vue ! »

Le chevalier : « Moi aussi ! Je fotoe… »

Léo : « Elles sont très belles ces mésanges. »

Max : « Sam, on va bientôt ouvrir nos restaurants à zoisos. Tu pourras voir les mésanges bleues de tout près. »

Léo : « Des charbonnières aussi. »

Max : « Et les moineaux ! »

Samuel : « Vous avez des restaurants à zoisos ? »

Max : « Ben oui ! Au printemps il y avait des familles de mésanges qui venaient manger. Un jour, on a vu une douzaine de mésanges sur le rebord de la fenêtre. »

Léo : « Il y avait surtout des petites mésanges bleues. »

Samuel : « La chance ! »

Le chevalier : « Max, ne devais-tu pas écrire un article sur les oiseaux de la cabane ? »

Max : « Si… Pas eu le temps. Et tu fais trop des fotos. »

Le chevalier : « Ah ? »

Max : « Ben oui ! Juste pour les mésanges il y en a plus de 500 ! Il faut les regarder, les choisir… Ça prend des heures. Et on peut observer une bonne vingtaine d’espèces depuis les fenêtres de la cabane ! »

Le chevalier : « Je comprends. »

Léo : « On arrive au premier observatoire… »

Max : « Bonome ! Regarde ! C’est tout gelé ! »

Léo : « Rholala ! Ça c’est l’hiver ! »

Max : « Et comment il peut pêcher Martin ? Bonome, as-tu apporté des poissons ? »

Le chevalier : « Non, Max. Je ne me promène pas avec des poissons dans les poches. »

Max : « Pfff ! Pauvre Martin ! Bonome, tu vas ramasser des cailloux et, quand nous serons à l’observatoire du rendez-vous avec Martin, tu casseras la glace avec les cailloux. »

Léo : « On pourra jeter des cailloux nous aussi ? »

Le chevalier : « Nous verrons ça… »

Samuel : « Ça alors ! Regardez ! Il y a un zanimo qui nage sous le glace ! »

Max : « C’est pas un ragondin… JE SAIS ! C’est un rat musqué ! »

Léo : « Il s’appelle comment en scientifique ? »

Le chevalier : « Ondatra zibethicus, Cricetidés. »

Samuel : « Mais comment il va faire pour ressortir de l’eau ? »

Le chevalier : « Le rat musqué est un excellent nageur. Il peut parcourir une centaine de mètres sans respirer sous l’eau ou y rester submergé plus de quinze minutes. Ça lui laisse le temps de trouver une sortie. Et puis la glace est peu épaisse. Il pourrait la briser pour sortir. »

Samuel : « Et il a pas froid ? »

Le chevalier : « Sa fourrure imperméable le protège efficacement. »

Max : « Ben moi, j’irai pas sous la glace même si j’ai une fourrure. »

Léo : « Ben non, tu sais même pas nager. »

Max : « Et j’ai trop peur des brochets, oulala ! »

Léo : « On sait même pas si il y a des brochets ici. »

Max : « Tu veux aller vérifier ? »

Léo : « Çavapalatête ! Je veux pas me faire glouber par un brochet ! »

Samuel : « Alors on saura jamais si il y a des brochets et Princesse va croire qu’on inspecte rien du tout et elle va nous bannir du Pays des Zoisos et on va errer sans but comme des bêtes… »

Léo : « 😀 »

Le chevalier : « Tu connais bien ton cousin Max, mon petit Sam 🙂 »

Samuel : « Je l’ai bien imité ? »

Léo : « Parfait ! C’était parfait ! Tout à fait Max ! »

Max : « Pfff ! »

Léo : « Tu pfffes quand tu sais pas quoi répondre ! »

Max : « Je néglige… Avez-vous remarqué que tout l’étang est pas gelé ? Il y a un peu d’eau libre là. »

Léo : « Les zoisos se concentrent autour… »

Max : « Je vois que des foulques et des mouettes qui rigolent… »

Samuel : « Fulica atra, Rallidés et Chroicocephalus ridibundus, Laridés. »

Léo : « Samuel : 20/20 ! »

Samuel : « Merci cousin Léo. »

Max : « Une bécassine des marais s’approche… »

Samuel : « Gali… Galligo… Galli… Zutalor ! Je me souviens plus ! »

Léo : « Gallinago gallinago, Scolopacidés. »

Samuel : « Gallinago gallinago, gallinago gallinago, Gallinago… »

Max : « Pourrais-tu répéter dans ta tête mon petit Sam ? A moins que tu veuilles que je te ploufe. Mais il faut le dire dans ce cas… »

Léo : « Max, tu ploufes pas Samuel ! Tu y penses même pas ! »

Max : « Parce que tu crois réellement que je plouferais mon petit cousin ? »

Léo : « Ben… Tu vas pas toujours bien dans ta tête alors… »

Max : « Oulala ! Léo ! Si tu continues à dire que je vais pas bien dans ma tête tu vas pas tarder à nourrir les brochets ! »

Le chevalier : « Max, pourrais-tu cesser de menacer tes cousins de les jeter à l’eau s’il te plaît ? »

Max : « Je pourrais… Peut-être… »

Samuel : « Il y a rougegorge ! » 

Léo : « Tu connais le rougegorge familier petit Sam ? »

Samuel : « Erithacus rubecula, Muscicapidés. Il est venu nous voir à Brétignolles quand on étudiait les porphyroïdes. »

Léo : « Quelle mémoire ! Bravo Sam ! »

Samuel : « J’ai révisé 🙂 »

Léo : « Mais quand même ! Bravo ! »

Max : « Tiens, le cygne joue au brise-glace… »

Léo : « Qu’est ce que tu racontes ? »

Max : « Regardez ! »

Léo : « Ah oui ! Il est obligé de briser la glace pour avancer. »

Samuel : « Vas-y le cygne ! Vas-y ! Ouiiii ! »

Max : « Encore un effort le cygne. »

Samuel : « Bravo le cygne ! Bravo ! »

Léo : « C’est pas facile l’hiver pour les zanimos. »

Max : « C’est pour cela que beaucoup migrent ou hibernent mon Léo. »

Léo : « Je pensais à ceux qui restent… Il fait froid, l’eau est gelée en surface… Et il y a pas beaucoup du manger… Pauvres zanimos… »

Max : « Ils sont adaptés tu sais. Et il y a quand même du manger. Tiens, prends rougegorge par exemple. Normalement il est insectivore. Mais en hiver il y a plus des insectes alors il mange des fruits. »

Léo : « Oui Max, tu as raison… »

Max : « Regardez la mouette qui rigole ! Elle marche sur la glace ! »

Léo : « C’est une jeunette. C’est son premier hiver. Elle découvre la glace… »

Samuel : « Cousin Léo, comment tu sais que c’est son premier hiver ? »

Léo : « Observe la bien petit Sam. Son bec et ses pattes sont pas rouges mais orange. Et, sur ses plumes, il y a du marron. A l’âge adulte il y a que sur le bout des primaires qu’il y a du noir. Vois-tu ? »

Samuel : « Je vois. Enfin, surtout les ailes foncées. Parce que le orange du bec et des pattes, c’est pas évident à contre-jour… »

Max : « La bécassine s’approche encore… »

Léo : « Elle va venir encore plus près. Elles parcourent tout le bord de l’eau à la recherche de nourriture. Elles passent même sous l’observatoire… »

Samuel : « Et lui, de l’autre côté, c’est qui ? »

Max : « Le pinson des arbres. Fringilla coelebs. C’est un Fringillidé. Le gentil spécialiste en zoisos de Charentmaritimie aime beaucoup les Fringillidés. »

Léo : « Les Laridés aussi. Il veut toujours voir les fotos de Laridés de bonome. »

Max : « Mais lui, il arrive à distinguer les juvéniles. »

Léo : « C’est pour ça que c’est un spécialiste professionnel. »

Samuel : « Dites, il est sûrement très gentil le gentil spécialiste en zoisos mais on pourrait revenir au pinson des arbres s’il vous plaît ? »

Léo : « Bien sûr petit Sam. Que veux-tu savoir ? »

Samuel : « Tout 🙂 »

Max : « Oulala ! Tout ? Ça fait beaucoup ça ! Bon, déjà nous pouvons dire que nous sommes en présence d’un mâle. Ça se voit au poitrail rouge, la nuque bleue… Il est très coloré le mâle, alors que la femelle est plus terne. Léo, tu prends la suite ? »

Léo : « Le pinson des arbres est un zoiso forestier. Enfin, au départ… Parce qu’il a colonisé tous les milieux où il y a des arbres pour faire son nid. Il fait son nid dans les arbres le pinson des arbres. On peut ajouter que les pinsons sont grégaires. Ils vivent en bandes qui peuvent compter des dizaines d’individus. Ils cherchent leur manger en groupe. Ils se nourrissent surtout d’insectes et de leurs larves mais aussi de graines, de fleurs et de bourgeons. »

Max : « Les pinsons ont une particularité qui mérite d’être signalée. En période inter-nuptiale les mâles se séparent des femelles et des juvéniles. Lors de la migrations, les mâles restent à part, comme des célibataires. C’est ce comportement qui est à l’origine du nom d’espèce. Coelebs signifie célibataire 🙂 Et oui ! »

Léo : « Je savais pas ça moi. »

Samuel : « Bravo cousin Max ! »

Léo : « Rholala ! Tu en connais des choses Maxou. »

Max : « Ben, c’est que moi aussi j’étudie. Bon, passons à la migration. En fait, il y a que les populations nordiques qui migrent. Ceux d’ici migrent pas. Ou pas tous. La preuve est devant nous. Si ils migraient, il y en aurait pas un juste là ! Petit Sam, as-tu des questions ? »

Samuel : « Non cousin Max. Je vais déjà apprendre tout ça. »

Léo : « Maxou, il est temps de conclure 🙂 »

Max : « En conclusion, nous pouvons dire que le pinson des arbres est un très beau zoiso 🙂 »

Léo : « Chouette alors ! La bécassine des marais s’est approchée ! »

Samuel : « Gallinago gallinago, Scolopacidés ! »

Léo : « Oui petit Sam. »

Samuel : « Vous pouvez me parler de la bécassine des marais s’il vous plaît ? »

Max : « Commençons par l’habitat… Les bécassines des marais vivent et se reproduisent dans les zones herbeuses humides, au bord des marais, des étangs, des prairies inondées et parfois près des marais salants ou des marais côtiers. »

Samuel : « Comme le Royaume des Chevaliers ! »

Léo : « Oui. D’ailleurs les bécassines, comme tous les Scolopacidés et plus généralement les Charadriiformes, sont souvent appelées limicoles. Ça vient du latin Limus, qui veut dire limon, boue. Parce qu’ils mangent dans la boue. »

Samuel : « Vous êtes vraiment fort savants tous les deux ! Tabarnak ! »

Léo : « Oui Samuel, tabarnak aussi 🙂 »

Max : « Les bécassines des marais ont un très long bec. Bonome, pourrais-tu fotoer le bec des bécassines pour montrer à Samuel ? S’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr… »

Max : « Tu l’as prise en pleine action ! Merci bonome ! Tu vois petit Sam, la bécassine plante son bec dans la boue. Le bout du bec est un peu souple et très sensible. Ça lui sert à détecter ses proies : surtout des vers mais aussi des insectes, des crustacés, des mollusques et pourquoi pas quelques graines ou fruits… »

Léo : « Il y a des bécassines des marais un peu partout sur terre sauf en Amérique du Sud, au sud de l’Afrique et en Australie. Alors forcément, elles migrent pas toutes. Elles ont pas toutes besoin. Nous, on les voit surtout l’hiver. Quand elles migrent, c’est en février ou de juillet à novembre. Là, on est en décembre, alors c’est une hivernante. »

Samuel : « Elles ont vraiment un long bec les bécassines. Je peux faire la conclusion ? »

Léo : « Oui petit Sam. »

Samuel : « En conclusion nous pouvons dire que la bécassine des marais est un très beau zoiso 🙂 »

Léo : « Cousin Sam apprend vite nos coutumes… »

Max : « Je crois qu’il nous étudie autant qu’il étudie les zoisos… »

Le chevalier : « Il faut bien dire que vos mœurs sont parfois étranges. Vous criez sur votre bonome. Vous… »

Max : « Hé ! Ho ! Le grand chevalier ! Faudrait voir à pas nous critiquer ! »

Le chevalier : « Je ne critique pas. Je fais un constat objectif. Une observation. »

Léo : « Dites les foulques, et si on avançait ? »

Le chevalier : « Oui, direction l’observatoire suivant ! »

Max : « Tiens, tu fais pas le tour dans le sens habituel. »

Le chevalier : « Max, tu n’as pas vu que le chemin habituel est fermé ? »

Max : « On pourra pas y aller ? Mais il y a l’observatoire du rendez-vous avec Martin par là-bas ! Comment on va faire ? Et il faut aller casser la glace pour qu’il puisse pêcher ! Bonome ! »

Léo : « Maxou, il fait très froid tu sais. Si on casse la glace, elle va se reformer en quelques heures au plus. »

Max : « Mais Martin ! »

Léo : « Tout est pas gelé. Il va trouver des endroits où pêcher. Il sait faire, Martin. »

Samuel : « C’est qui ce zoiso ? »

Léo : « Le faucon crécerelle ? Tu connais pas le faucon crécerelle ? »

Max : « On l’a vu en Charentmaritimie pourtant. »

Samuel : « J’ai oublié… »

Max : « Falco tinnunculus, Falconidés. Il habite ici. On le voit souvent dans ce secteur. »

Léo : « Presque à chaque fois. »

Max : « Léo, as-tu réussi à déterminer le sexe de cet individu ? »

Léo : « Pas facile… Mais la tête avait l’air marron. »

Max : « J’ai vu. Mais marron uni. »

Léo : « Ben oui. »

Max : « La calotte marron avec la face plus claire, on aurait pu dire que c’était une femelle… »

Léo : « Mais là… »

Max : « Dans mon beau livre il y a pas le juvénile… »

Léo : « Dans le mien non plus… »

Max : « Je pense que c’est quand même une femelle. »

Léo : « Oui, c’est probable. »

Samuel : « Chevalier, tu as vu ? Il parle de leurs beaux livres alors qu’ils les ont même pas devant eux. »

Le chevalier : « J’ai vu. C’est parce qu’ils ont une bibliothèque dans leur tête. Alors il vont dans leur tête et ils prennent leurs beaux livres. Il y a qu’eux qui peuvent faire ça. »

Max : « On va pas dans notre tête nous ! »

Léo : « C’est toi qui le fais ! Même qu’il y a ton fauteuil dans ta tête ! »

Samuel : « Je crois qu’il se moquait de vous 🙂 »

Max : « Bonome, il y a que toi qui vas dans ta tête ! »

Léo : « Même qu’on a peur qu’un jour tu y restes. »

Max : « Qu’est ce qu’on deviendrait si tu restais dans ta tête ? »

Léo : « Des petizours orphelins… »

Max : « Pire ! Des petizours avec un bonome tout foutu et même plus sous garantie. »

Léo : « Qu’est ce qu’on ferait de toi ? »

Max : « Parce que nous, on pourrait se réfugier chez Brindille. »

Léo : « Elle nous recueillerait, c’est sûr ! »

Max : « Mais un bonome tout foutu, coincé dans sa tête… »

Léo : « Max, on pourrait lui creuser un terrier quelque part… »

Max : « Non mais tu imagines un peu la taille du terrier ? Il nous faudrait des semaines pour le creuser ! Non, on l’enverrait au château de Princesse. Hopla ! »

Léo : « Ils lui trouveraient bien un petit coin avec de la paille au château… »

Samuel : « Chevalier, j’admire ta patience 🙂 »

Le chevalier : « Mon petitours, je t’ai déjà dit que mes duettistes m’amusent 🙂 Leur imagination m’impressionne. »

Samuel : « C’est vrai qu’elle est débordante 🙂 »

Le chevalier : « Tu aurais dû les laisser faire pour voir combien de temps ils pouvaient tenir. »

Samuel : « Je me souviendrai 🙂 Tu veux bien me montrer des beaux zoisos s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours 🙂 Viens. »

Max : « Bonome… Bonome ! Hé! Ho ! Tu vas pas nous laisser là ! BONOME ! »

Samuel : « Il me semble avoir entendu Max crier. »

Le chevalier : « Il crie beaucoup ce petitours… »

Léo : « Bonome, nous laisse pas s’il te plaît ! J’ai peur sans toi ! »

Le chevalier : « Je ne veux pas que mon petitours ait peur ! Viens mon Léo. »

Max : « Et moi ? Ça alors ! Mais c’est qu’il me laisserait là le zanimo ! Bonome, si tu viens pas me chercher je t’aime plus ! »

Le chevalier : « Tu ne m’aimes plus ? »

Max : « Plus du tout ! »

Le chevalier : « Ah… Bien. Que ferais-je d’un petitours qui ne m’aime plus… Tant pis pour moi. Adieu Max. »

Max : « Bonome, mon bonome… Me laisse pas ! S’il te plaît ! Je t’aime mon bonome ! »

Le chevalier : « Alors viens 🙂 »

Max court vers le chevalier…

Samuel : « Cousin Max, tu es trop bête toi ! Quand on a un chevalier comme le chevalier, on le menace pas comme ça. On profite de la chance qu’on a et on le remercie. On le menace pas de plus l’aimer. Tu vas pas bien dans ta tête toi. »

Max : « Dis donc le petitours blanc, c’est MON bonome, alors je fais ce que je veux d’abord ! »

Samuel : « Oui Max. D’accord Max. Tu fais comme tu veux Max. Et tu es bête dans ta tête si tu veux. Oulala ! »

Léo : « Et si on observait les zoisos ? »

Samuel : « Oui cousin Léo. On y va 🙂 »

Léo : « Tiens, rougegorge est encore là. »

Samuel : « Bonjour rougegorge ! Tu as pas trop froid ? Tu peux venir avec nous dans la cabane du chevalier si tu veux. »

Léo : « Oh oui ! Viens avec nous rougegorge. Tu veux bien bonome ? »

Le chevalier : « Vous n’allez quand même pas adopter tous les zoisos du Pays des Zoisos ? »

Léo : « Ben non ! Mais rougegorge pourrait venir, lui. »

Le chevalier : « Demandez lui… »

Samuel : « Zutalor ! Il est parti avant qu’on lui demande ! »

Max : « Il serait pas venu de toutes façons… »

Léo : « Qu’est ce que tu en sais ? »

Max : « C’est un zanimo sauvage. Il viendrait pas dans notre cabane. »

Le chevalier : « Je pense que Max a raison. »

Max : « Bien sûr que j’ai raison. Bon, il fait un peu froid là. Vous voulez pas aller dans l’observatoire ? »

Léo : « On y va ! »

Samuel : « C’est vrai qu’il fait plus chaud ici. »

Max : « Max a encore raison 🙂 »

Léo : « Tu parles de toi à la troisième personne maintenant ? »

Max : « Je m’auto-félicite puisque personne le fait pour moi 🙂 »

Samuel : « Il y a des sarcelles d’hiver… »

Léo : « Des mâles et des femelles ! »

Max : « Il y en a un tout seul plus loin. Dis sarcelle, tu te prends pour un pinson des arbres mâle qui reste à l’écart ? Tu es pas un pinson toi ! Pfff… Si les sarcelles d’hiver mâles se prennent pour des pinsons des arbres, où va-t-on ? C’est la porte ouverte à toutes les fenêtres ! »

Samuel : « Ben oui ! Zutalor ! Tu vas devoir écrire un rapport pour Princesse et convoquer tous les mâles sarcelles pour leur faire une formation. Pauvre cousin Max… »

Léo : « 😀 »

Max : « D’accord. Je sais bonome. Tu aimes beaucoup ce petitours blanc car il a pas sa langue dans sa poche. Je sais, je sais… »

Le chevalier : « Pauvre Maxou 🙂 »

Max : « Mais je l’aime beaucoup aussi ce petitours. »

Samuel : « Merci cousin Max. »

Léo : « Regardez les sarcelles ! »

Max : « C’est rigolo ça ! Elles se sont alignées le long de la berge pour manger. »

Léo : « C’est un restaurant de sarcelles d’hiver 🙂 »

Max : « Des sarcelles d’hiver… Mais il y a pas d’autres zoisos… Bonome, que proposes-tu ? »

Le chevalier : « Nous pourrions continuer la promenade. »

Max : « L’inspection bonome, l’inspection ! Nous sommes en mission, pas en promenade. »

Le chevalier : « Oui Maxou. Alors continuons l’inspection. »

Samuel : « On peut pocher ? »

Léo : « Parce qu’il fait froid ! »

Max : « Et on a pas une grosse pelisse nous. »

Le chevalier : « Je comprends. Grimpez ! … »

Max : « Bonome, tes petizours sont confortablement installés 🙂 »

Le chevalier : « Alors continuons l’inspection 🙂 »

Max : « Où nous emmènes-tu mon bonomou ? »

Le chevalier : « Nous allons flâner d’un observatoire à l’autre. »

Max : « flâner ? Alors toi ! Tu es têtu comme bonome ! On promène pas, on flâne pas ! ON INSPECTE ! ORDRE DE PRINCESSE ! »

Léo : « Samuel, ne trouves-tu pas que Max se prend un peu plus au sérieux depuis qu’il est médaillé de l’Ordre de la Médaille ? »

Samuel : « Le cordon doit être trop serré. Le cerveau est plus bien oxygéné 🙂 »

Max : « Mes cousins, pourriez-vous cesser de vous liguer contre moi ? »

Léo : « On se ligue pas ! »

Samuel : « Nous faisons les même constats objectifs ! »

Léo : « Ton cerveau est en hypoxie alors tu déraisonnes. »

Samuel : « Tout le monde peut s’en rendre compte ! »

Le chevalier : « Vous dites des erreurs. Max déraisonnait avant de recevoir sa médaille. »

Max : « J’en ai assez ! J’en ai assez que vous vous moquiez de moi ! Je déraisonne même pas ! »

Samuel : « On arrête cousin Max. »

Léo : « Viens entre nous. On va te grattouiller le front. »

Max : « Vous feriez ça ? »

Léo : « Ben oui ! On veut pas te faire de peine, nous. On veut seulement te taquiner. »

Samuel : « Alors si tu es triste, on te gratouille le front. »

Max : « Rrrroooonnnn rrrroooonnnn… »

Le chevalier : « Je vous préfère comme cela… Grimpez sur l’observatoire ! »

Samuel : « Il y a un zoiso ? »

Léo : « Une mésange bleue ! »

Max : « C’est la journée des mésanges bleues 🙂 »

Léo : « Elle inspecte les phragmites. »

Samuel : « Elle cherche du manger ? »

Max : « Oui. En hiver les zanimos doivent avoir de l’énergie pour se réchauffer. Alors il faut qu’ils mangent. »

Léo : « En hiver ils doivent beaucoup se nourrir pour avoir chaud et la nourriture est pas beaucoup disponible… »

Le chevalier : « En général, les animaux font des réserves de graisse avant la mauvaise saison. Ou ils stockent de la nourriture. Et puis, ils n’ont pas de petits à nourrir. »

Léo : « Tu dis ça pour me rassurer. C’est gentil. Mais les zanimos ont quand même pas beaucoup du manger. Regarde cette petite mésange. Son petit bec montre bien qu’elle est insectivore. Tu sais bien qu’il y a presque pas d’insectes l’hiver. »

Le chevalier : « Presque pas. Ce qui veut dire qu’il en reste quelques uns. Des larves, des nymphes… Et comme rougegorge, elle peut manger quelques végétaux si le besoin se fait sentir. »

Léo : « Mais il y a quand même des zanimos qui meurent de faim et de froid… »

Le chevalier : « Certes… Je ne peux pas dire le contraire sans mentir. »

Samuel : « C’est comme ça la nature cousin Léo. On y peut rien tu sais. »

Léo : « J’en veux pas à l’hiver. Il fait son travail d’hiver. C’est pas sa faute si des zanimos meurent. »

Max : « Moi j’aime beaucoup l’hiver mais il fait quand même froid. Bonome, pourrais-tu nous tricoter des chaussettes ? »

Le chevalier : « Non Max. »

Max : « Pas de chaussettes alors ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas faire. »

Max : « Et dans les échoppes ? »

Léo : « ‘Bonjour monsieur l’échoppier. Je voudrais des chaussettes pour mes petizours. Pourriez-vous me présenter la collection d’hiver s’il vous plaît ?’ »

Max : « Je comprends pas… Tu as trouvé des sacados, des pantalons et et il y aurait pas de chaussettes ? C’est étrange… »

Le chevalier : « Dans ma poche tu n’as pas besoin de chaussettes Maxou. »

Max : « D’accord bonome. Tu fotoes les phragmites ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Tu aimes fotoer les phragmites toi. Elles sont belles tes fotos mon bonome. »

Léo : « Il y a des graines dans les phragmites. Les granivores ont du manger alors. Et les mésanges peuvent en grignoter quelques unes. »

Max : « Tu vois Léonou, ils vont pas tous mourir de faim les zanimos. »

Léo : « Je sais Max. »

Samuel : « Falco tinnunculus, falconidés ! »

Max : « Tu joues aux zoisos ? »

Samuel : « Non, c’est pas drôle. Je gagne à chaque fois. »

Léo : « Samuel nous signalait le faucon. »

Max : « Tête toute marron… »

Léo : « Une femelle probablement. »

Samuel : « Ou un juvénile. Chez les faucon crécerelles il faut trois ans pour avoir son plumage adulte. Si vous êtes pas sûrs de vous, c’est peut-être parce que c’est une jeune femelle. »

Léo : « Remarque pertinente mon petit Sam. »

Max : « C’est une bonne hypothèse. Bonome, tu te rends compte ? Samuel est un tout jeune ornithologue et il fait des hypothèses auxquelles on pense même pas ! »

Le chevalier : « Il a de bons maîtres. »

Max : « Pas seulement. Il est doué ce petitours. »

Le chevalier : « Peut-être… Je commence à avoir froid aux mains. Je vous propose de terminer le tour de l’étang et de rentrer. »

Léo : « Nous aussi on a froid. »

Samuel : « Je veux bien rentrer. »

Max : « D’accord. Mais on termine le tour. Il y a un observatoire encore, puis on prend le raccourci et on en rentre. »

Léo : « Bon programme… On arrive… »

Samuel : « Il y a des canards ! »

Max : « Tu les reconnais petit Sam ? »

Samuel : « Mmmmm… oui ! Ce sont des chipeaux ! Anas stepera, Anatidés. »

Léo : « Strepera petit Sam. Tu as oublié un r. »

Samuel : « strepera strepera strepera… »

Max : « Dans ta tête s’il te plaît Samuel. »

Samuel : « Oui, pardon cousin Max. »

Léo : « Laisse-le apprendre Max. C’est pas grave si il répète à voix haute. Il le dit pas fort. »

Max : « Vous pouvez répéter dans vos têtes quand même ! »

Samuel : « Moi je veux bien, mais des fois j’oublie et je fais à voix haute. »

Léo : « C’est pas grave Sam. »

Max : « C’est bizarre… Quand on est arrivés le raccourci était fermé et maintenant il est ouvert… »

Léo : « Les gardes ont dû l’ouvrir. »

Max : « Quand c’est tout gelé, ils le laissent ouvert d’habitude. »

Léo : « On est peut-être arrivés avant leur passage… »

Samuel : « On s’en fiche ! On peut y aller. »

Max : « Sur ce chemin, on voit rarement des zoisos. »

Léo : « Ils nous voient de loin alors ils se sauvent. »

Max : « Souvent il y a picpic sur le chemin. Mais il se laisse pas fotoer. »

Samuel : « C’est qui picpic ? »

Max : « Picpic ? C’est le pic vert. Les zoms disent pivert souvent. C’est vrai qu’on a le droit. Mais quand on leur parle du pic vert ils comprennent même pas que c’est le même zoiso que le pivert. Et ils se moquent du nom pic vert. Ils sont pas malins les zoms. »

Léo : « Tous les zoms sont pas comme ça. »

Max : « Toi, tu vas encore parler de Brindille 🙂 »

Léo : « Non, j’allais pas le faire. J’y pensais même pas. Mais c’est vrai. »

Samuel : « Vous me l’avez pas encore présentée… »

Léo : « Ben non. Elle est toujours occupée Brindille. On peut pas la voir… »

Le chevalier : « Max, est-ce que pocher en papotant c’est vraiment inspecter ? »

Max : « Dis donc toi, au lieu de parler, tu pourrais te concentrer un peu sur l’observation de la nature ? »

Le chevalier : « Je vois. C’est moi qui fais tout le travail et c’est toi qui as la médaille… »

Max : « Je papote avec mes cousins. Je peux pas tout faire. Dis, on arrive bientôt à l’observatoire ? »

Le chevalier : « Dans quelques pas… Vous allez oser sortir de ma poche ? »

Léo : « Ouiiii 🙂 Pour observer… »

Samuel : « C’est tout gelé ici aussi ! »

Léo : « J’aperçois un gros zoiso tout là-bas. Tu le vois bonome ? »

Le chevalier : « Sur la berge, à droite ? »

Léo : « Oui. D’après la taille, la forme et la couleur je dirais que c’est notre oie inconnue. »

Max (à Samuel) : « Léo et bonome ont des superzieux 🙂 »

Samuel : « Tu vois quelque chose toi ? »

Max : « Non, mais le froid me pique un peu les yeux. Ça fait des larmes et j’ai la vue brouillée. Je vois rien du tout 🙂 »

Le chevalier : « Mon pauvre petitours. Veux-tu voir les fotos ? »

Max : « Oui mon bonome. »

Samuel : « Moi aussi ! »

Max : « C’est bien l’oie grise. Elle a l’air bien embêtée. »

Léo : « Elle marche sur l’eau 🙂 »

Max : « Vous avez vu ? Sur la dernière foto on voit du blanc au-dessus du bec. »

Léo : « Vu ! C’est possible chez l’oie à bec court et l’oie des moissons. »

Max : « Mais souvent c’est tout autour du bec. »

Léo : « Max, cette oie a décidé de nous embêter. Elle a du sombre sur le cou et la tête, du blanc seulement au-dessus du bec… Mais ça cadre avec notre hypothèse. Elle peut-être une oie des moissons. »

Samuel : « Anser fabalis, Anséridés. »

Max : « Oui petit Sam. »

Léo : « Bon, on a bien inspecté. Je pense pas que Princesse veuille qu’on se gèle la truffe dans les Royaumes. On peut rentrer maintenant. »

Max : « Je propose qu’on se poche profondément. »

Samuel : « Proposition acceptée ! »

On s’est donc pochés profondément pendant que bonome retournait à la monture. En fait on est sortis qu’une fois arrivés à la cabane. Bonome avait du travail alors on est allés notre chambre pour pas l’embêter. Et on a chahuté. Mais sans faire trop de bruit pour pas le déranger. Au bout d’un moment, c’est lui qui est venu nous voir. Il s’inquiétait de pas nous entendre. Léo lui a sauté dessus pour faire la bagarre. Samuel l’a imité alors j’ai fait comme eux. Et, comme d’habitude, bonome a fait semblant d’être tout mort en se mettant sur le dos et en laissant pendre sa langue. Samuel connaissait pas. Il avait jamais vu bonome se comporter ainsi. Il a cru qu’il était vraiment tout mort, qu’on l’avait tué pendant la bagarre 🙂 Alors, pour montrer que c’était même pas vrai, Léo a chatouillé bonome. On a bien rigolé. Puis c’était l’heure d’aller au lit. On a fait sa toilette puis on s’est couchés en laissant bonome tout seul. Mais on peut pas veiller tard, nous. On est trop petits. Alors on laisse notre bonome tout seul, lui qui est si gentil et attentionné avec nous… Quand il est venu au lit ça m’a réveillé. Alors je l’ai rejoint dans son lit pour lui gratouiller le front un peu. Pour le remercier. Il m’a souri, m’a pris dans sa main et m’a câliné. Puis il m’a couché et bordé.

Voilà pour cette belle journée d’hiver Princesse.

Je t’embrasse et j’espère que tu vas bien. Même si tu donnes pas de tes nouvelles…

Continuer la promenade

134 – Le Royaume des Grèbes

Samedi 26 Novembre, An III

Le chevalier est en plein travail. Max le rejoint, grimpe sur le bureau et s’installe devant lui.

Max : « Bonome, je peux venir avec toi ? »

Le chevalier : « Bien sûr mais tu n’es pas avec tes cousins ? »

Max : « Ils étudient. »

Le chevalier : « Pas toi ? »

Max : « J’ai bien révisé déjà et je voulais faire une pause et pas te laisser tout seul. »

Le chevalier : « C’est gentil. »

Max : « Ben oui, je suis un gentil petitours 🙂 Qu’est ce que tu fais ? »

Le chevalier : « Je corrige des copies… »

Max : « Tu corriges tout le temps des copies. Tu en as pas assez ? »

Le chevalier : « Ce n’est pas l’aspect le plus intéressant du métier… »

Max : « Tu en as trop bonome. C’est pas possible ça. »

Le chevalier : « Oui, du coup, je ne peux pas les corriger aussi bien que je le voudrais. »

Max : « Tu l’as déjà dit. Mais c’est pas la peine de soigner la correction bonome. Ils s’en fichent les élèves. Tout ce qu’ils veulent c’est des points. Quand tu leur rends leur copie ils lisent pas tes commentaires, remarques ou corrections. Ils comptent les points. Tout ce qu’ils veulent c’est des points. Ils prennent leur calculette et ils additionnent. ‘Alors… 1+2+4+2+4=13 Oh ben zutalor ! Il me manque un point ! Monsieur ! Monsieur ! Vite ! Au secours ! Normalement j’ai 26 sur 20 et vous m’avez mis que 13 ! Ça va pas du tout !’ »

Le chevalier : « 🙂 »

Max : « En plus c’est pas ça qu’il faut faire bonome. On met plus des points normalement ! Il faut mettre des smileys. Et seulement des smileys qui sourient parce que si tu mets des smileys qui font la tête quand ils ont faux, ça les traumatise les pauvres petits. Il faut parler seulement de ce qui va bien. Comme ça, à la fin, ils savent rien du tout mais tu peux dire que tout va bien et le ministre est content parce que les résultats sont bons. Bonome quand même ! Et la bienveillance ? Tu as pensé à la bienveillance ? Et oublie pas de valoriser ! Ce qu’il y a sur la copie est un sabir étrange que personne comprend, même pas celui qui l’a écrit ? Et alors ? Tu vas pas le sanctionner quand même ? Tu es pas pas prof de français ! Tu valorises ! Recherche son intention ! Que voulait-il dire ? Il avait l’intention d’avoir bon ? Oui ? Alors tu mets les points ! Et puis comme ça, ça va plus vite à corriger ! Bonome, fais un effort quand même ! »

Le chevalier : « Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer de ce que tu racontes… Ce sont effectivement les consignes du ministère… Je crois que je vais faire une pause… »

Max : « On papote ? »

Le chevalier : « De quoi veux-tu papoter ? »

Max : « De cousin Samuel. »

Le chevalier : « D’accord. »

Max : « Tu te rends compte qu’il est venu tout seul depuis le lac Saint-Jean jusqu’en Charentmaritimie ! »

Le chevalier : « Oui, il m’impressionne ce petitours blanc. »

Max : « Ben oui ! Quel aventurier ! Et il apprend vite en plus. Bientôt il connaîtra mieux les zoisos que Léo. »

Le chevalier : « 🙂 »

Max : « Enfin… Ceux de Charentmaritimie, parce que ceux d’ici, il les a pas encore vus… »

Le chevalier : « Ah, d’accord… »

Max : « Depuis notre retour on est même pas allés en inspection. Comment pourrait-il découvrir les zoisos d’ici ? Tout ce chemin depuis le Québec pour rester dans la cabane… »

Le chevalier : « Je vois. Je suppose qu’il devient urgent que je prévois une inspection alors. »

Max : « Bonome, je parle pas pour moi. Tu me connais ! Et puis je les connais les zoisos d’ici. Mais Samuel ? Tu penses à notre petit Sam ? Il traverse l’Atlantique comme Samuel de Champlain. On fait la zoisologie en Charentmaritimie et la géologie compliquée en Vendée et après, plus rien ! Rien du tout ! De la cabane et c’est tout ! Qu’est ce qu’il va penser ? Tu veux qu’il devienne dépressif ? »

Le chevalier : « Ben non… »

Max : « On a pas le choix bonome ! Il faut aller inspecter ! »

Le chevalier : « Dans l’intérêt de Sam, évidemment ! »

Max : « Ben oui… »

Le chevalier : « Et vous viendriez avec nous pour qu’il ne se sente pas seul. »

Max : « Bonome, il risquerait d’avoir peur dans un Royaume inconnu ! La présence rassurante de deux petizours aguerris s’impose ! »

Le chevalier : « En quelque sorte, Léo et toi nous accompagneriez par devoir et uniquement dans l’intérêt de Sam. »

Max : « Tu as tout compris. »

Le chevalier : « Il en a de la chance ce petitours d’avoir des cousins aussi dévoués que vous. Quelle noblesse dans votre sacrifice ! Aller aux zoisos uniquement pour Sam ! Alors que… »

Max : « N’en fais pas trop bonome ! »

Le chevalier : « On y va ? »

Max : « Merci bonome ! Je cours les prévenir ! … Euh… Mais on va où ? »

Au Royaume des Grèbes…

Max : « Tu vois Samuel, il est comme ça bonome. Il prend les décisions à l’unanimité de lui-même… »

Samuel : « C’est votre faute. »

Max : « Quoi ? Notre faute ? Ah ben d’accord ! »

Samuel : « Ben oui. Il demande votre avis et vous vous chamaillez parce que vous voulez pas aller au même endroit tous les deux. Alors il décide tout seul. C’est normal et c’est votre faute. »

Le chevalier : « Il me plaît vraiment beaucoup ce petitours blanc 🙂 »

Léo : « Tu entends Samuel ? »

Samuel (Timidement) : « Ouiii. »

Max : « Bien. Je vois. Bonome a un chouchou petitours… »

Samuel : « Je suis pas son chouchou ! »

Max : « ‘J’aime beaucoup ce petitours blanc.’ ‘Il me plaît beaucoup ce petitours blanc’… »

Léo : « Max ! Sois pas jaloux ! Çavapalatête ! Tu es son petitours comme nous ! »

Max (à lui même) : « Je devrais peut-être teindre ma fourrure en blanc… »

Le chevalier : « Oui Max. Bonne idée. »

Léo : « Garrulus glandarius, Corvidés ! »

Samuel : « Un geai des chênes ! Qu’est ce qu’il est bôôôô ! »

Max : « Tu connais le geai des chênes ? On l’a jamais vu pourtant ! »

Léo : « On étudie, nous ! J’ai déjà montré les Corvidés à Sam. »

Samuel : « Les Corvidés sont très intelligents comme zoisos. Je sais tout sur le geai des chênes. Il cache ses réserves d’aliments. Même que parfois, quand il se sait observé, il fait semblant de cacher mais il repart avec sa nourriture 🙂 Parce qu’ils se volent entre eux les geais des chênes. Et ils prennent des bains de fourmis. C’est Léo qui m’a raconté. Ils se mettent parmi les fourmis qui leur montent dessus et les aspergent d’acide formique pour les repousser. Mais les geais s’en fichent. Ils aiment bien parce que ça élimine leurs parasites. Et je sais même ce que tu vas dire cousin Max. ‘Elles sont vraiment belles les petites plumes bleues. Il faudrait que je trouve ce qu’on pourrait en faire…’ »

Max : « Je dis ça moi ? »

Samuel : « Oui 🙂 Quasiment à chaque fois que tu vois un geai. »

Max : « Je suppose que c’est Léo qui a cafté. »

Samuel : « Cousin Léo est pas un cafteur ! C’est écrit dans ton blog ! »

Léo : « Et oui tête de piaf ! »

Max : « Tête de piaf ? Hé ! Toi ! Le petitours à capuche, fais attention à ce que tu dis ! »

Léo : « Tête de piaf ! Tête de piaf ! »

Max : « Oulala ! Bonome, tu laisses faire ? »

Le chevalier : « Max, vous êtes des juvéniles et les juvéniles ça se chamaille. C’est une loi de la nature. Tu ne voudrais quand même pas que je lutte contre une loi de la nature ! »

Léo : « Il t’a eu ! »

Max : « Bon, ben j’ai plus qu’à me taire alors… »

Léo : « On arrive à l’observatoire. »

Max : « Bonome ! C’est quoi ça ? Qu’est ce qu’ils ont fait les gardes ? Regarde moi ça ! »

Le chevalier : « Intéressant… »

Max : « Intéressant ? Bonome, mets ton bonnet ! Tu as le cerveau qui gèle ! »

Le chevalier : « Tiens, c’est nouveau ça… »

Max : « Oui 🙂 C’est encore un peu tôt pour le gel mais j’avais envie de changer. Mais change pas de sujet ! C’est quoi ça bonome ? »

Le chevalier : « Des travaux… Pour qu’une roselière s’installe. Je soupçonne les gardes de ce Royaume de faire des aménagements pour que blongios vienne s’installer ici. »

Max : « C’est pour blongios ? »

Léo : « Max, observe bien. Des bandes de terre qui dépassent à peine de l’eau et séparées par des petits canaux peu profonds… Oui oui, l’hypothèse de bonome est cohérente avec nos observations. »

Samuel : « Je connais pas blongios moi. Vous pourriez m’expliquer ? »

Léo : « Bien sûr petit Sam. Max, tu t’en occupes ? »

Max : « Moi ? D’accord. Petit Sam, sais-tu ce qu’est une chaîne alimentaire ? »

Samuel : « Oui ! Je sais ! C’est une suite d’êtres vivants dans laquelle chaque être vivant est mangé par celui qui le suit. Le premier maillon de la chaîne est souvent un végéto. »

Léo : « Apparemment il sait, en effet 🙂 »

Max : « Bonome, je crois que c’est Samuel qui va nous former… »

Le chevalier : « Maxou, mon petitours, pourrais-tu expliquer à Sam pourquoi ces aménagements sont pour ton ami blongios s’il te plaît ? »

Max : « Oui bonome ! Je peux ! »

Samuel : « Nous t’écoutons. »

Max : « Bien, sur ces bandes de terre, il va y avoir la phragmitaie. Si j’avais pas peur de plus avoir d’amis je parlerais du Phragmition communis. »

Léo : « Attention Max ! Si tu commences à faire la phytosociologie, tu vas plus avoir d’amis ! C’est la pente savonneuse ! Je t’aurai prévenu ! »

Max : « Oui oui. Merci pour ton intervention Léo. Bon, les phragmites vont envahir tout ça. Et c’est une bonne nouvelle. Parce qu’ils vont abriter des tas de zanimos. Les amphibiens et les insectes vont venir pondre ici. Les petits poissons aussi. Au printemps, il va avoir des milliers et des milliers d’œufs de tout ça. Bon, les œufs, les larves et les alevins vont servir de nourriture à des prédateurs. Mais c’est des zanimos les prédateurs. Il y a nos grébus et nos grébous. Des couleuvres vont venir aussi… Enfin, des prédateurs quoi. Mais des phytophages aussi. Parce que, entre les phragmites il y aura d’autres végétos. Les foulques vont venir. Et puis, il y aura des nids de zoisos comme les rousserolles… Tous les petits insectivores… J’ai pas dit les insectes, mais il y en aura beaucoup. Puis les zoisos vont faire des œufs aussi. Ça va attirer d’autres prédateurs. Il y aura peut-être le putois. Le putois aime bien les œufs et les petits zoisos… Et puis, il pourra y avoir blongios. Parce que blongios vient se nourrir dans la roselière. Et il pourra se nourrir des amphibiens, des insectes ou des petits poissons qui viennent dans la phragmitaie. Voilà, je sais que j’ai été un peu brouillon mais il y a tellement de zanimos dans la roselière que je m’y perds un peu. »

Samuel : « Bravo cousin Max ! Bravo ! »

Max : « J’aime beaucoup ce petitours blanc moi aussi 🙂 »

Léo : « Tu as parlé des habitants alors je suis rassuré. Tu es pas devenu phytosociologue. Ouf ! »

Max : « Ben oui, eux ils parlent jamais des habitants. Ils parlent que des habitats. Et ils ont pas d’amis. »

Samuel : « Cousin Max, dois-je comprendre que tu aimes pas les phytosociologues ? »

Max : « Petit Sam, c’est pas que je les aime pas. C’est que personne les comprend. Ils peuvent pas avoir d’amis. C’est comme ça. On y peut rien. »

Léo : « Je t’expliquerai petit Sam. »

Max : « Bon, les gardes ont bien fait leur travail. On le dira à Princesse. Mais il y a pas de zoisos pour le moment. Alors on avance ! »

Léo : « En route ! »

Samuel : « Il y a d’autres observatoires ? »

Max : « Oui Sam. Tu vas voir, c’est un très beau Royaume. »

Léo : « Encore un geai ! »

Max : « Il y a des jours à geais 🙂 »

Léo : « Ils sont en pleine activité ! C’est le moment de cacher des réserves de glands pour l’hiver. »

Le chevalier : « Vous ai-je déjà dit que les geais savent très bien gérer leurs réserves ? »

Max : « Mmmmmm… Il me semble bien, oui. »

Léo : « L’histoire des vers, des larves et des graines ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « On connaît bonome. Tu radotes. »

Samuel : « Moi je sais pas ! Dis moi s’il te plaît ! »

Le chevalier : « Si un geai trouve beaucoup de vers, des larves et de glands il les cache rapidement. Mais il sait que les vers et les larves se gardent moins longtemps alors il les mange en premier. »

Samuel : « Il sait dans quel ordre il doit tout manger ? Rholala ! Ils sont malins les geais. »

Léo : « Les Corvidés sont les plus intelligents des zoisos. »

Max : « Bonome, tu pourras nous relire la fabrication d’outils chez les corbeaux de Nouvelle-Calédonie ce soir s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Max : « Pourquoi tu souris ? »

Le chevalier : « Parce que vous allez vous endormir à la troisième ligne. »

Léo : « Il y a de fortes chances en effet. »

Max : « On le relira ensemble un jour alors. On arrive au deuxième observatoire… Alors… Qu’allons nous voir ? … Bof… »

Léo : « Max, il y a une foulque et une pie qui font sa toilette et un grébou. »

Samuel : « Fulica atra, Rallidés ; Pica pica, Corvidés et Tachybaptus ruficollis, Podicipédidés. »

Léo : « Bravo petit Sam ! »

Max : « Oh ! »

Léo : « Qu’est ce que tu as vu Maxou ? »

Max : « L’oie grise ! Là-bas ! »

Samuel : « C’est qui cette oie grise ? On connaît les oies grises. On les a vues au Royaume des Paons. »

Max : « Celle-ci nous chiffonne un peu… »

Léo : « Elle a du foncé sur le dessus du cou et de la tête. Et ça nous perturbe… »

Max : « Un fotoeur qui vient souvent dans ce Royaume dit que c’est une oie cygnoïde. »

Léo : « Mais nous, même si on est que des petizours, on est pas convaincus. »

Max : « Parce que l’oie cygnoïde a un bec noir et tuberculé, comme le cygne. »

Léo : « D’où son nom. »

Max : « Et cette oie a pas le bec noir et tuberculé. »

Samuel : « Et si vous négligiez le plus foncé sur le cou ? »

Léo : « C’est pas bête ça ! »

Max : « Bonome, une foto s’il te plaît ! »

Max : « Merci… Alors… »

Léo : « Pas de barre noires sur le ventre. On peut exclure l’oie rieuse et l’oie naine. »

Max : « Bec avec une pointe noire… »

Léo : « C’est pas l’oie cendrée. »

Max : « Il reste l’oie des moissons et l’oie à bec court… »

Léo : « Le bec a pas l’air court… »

Max : « L’oie des moissons ? Anser fabalis ? »

Léo : « Bonome, qu’est ce que tu en penses ? »

Le chevalier : « Vous avez tout fait de tête. Sans vos beaux livres de zoisos… »

Max : « Ben oui. »

Le chevalier : « Vous m’impressionnez… J’aime bien votre hypothèse. »

Max : « Si tu dis hypothèse c’est que tu es pas sûr non plus. »

Léo : « On t’impressionne ? »

Le chevalier : « Oui. »

Léo : « Tu es fier de nous ? »

Le chevalier : « Oui, très fier. Vous êtes de grands ornithologues. »

Léo : « C’est grâce à toi. Et c’est Samuel qui a eu l’idée de négliger un caractère. »

Le chevalier : « C’est vous qui étudiez. »

Max : « Anser fabalis… Avec l’oie cendrée c’est la deuxième espèce d’oie qu’on voit dans nos Royaumes. »

Samuel : « C’est vrai qu’il est bien ce Royaume 🙂 »

Max : « On a déjà vu plus de zoisos ! Allez, on continue ! »

Léo (à Samuel): « On va à un autre observatoire… »

Max : « Dites, on pourrait pocher ! »

Léo : « Bonome, tu veux bien ? »

Le chevalier : « Bien sûr ! Désolé de ne pas y avoir pensé… Grimpez ! »

Max : « Petizours ! En rang pour le pochage ! Samuel passe le premier ! »

Léo : « Oui Max. Bien Max ! »

Le chevalier : « Vous êtes installés ? »

Max : « Confortablement 🙂 »

Le chevalier : « Alors allons-y ! »

Max : « Moi j’aime bien pocher 🙂 »

Samuel : « Moi aussi ! »

Max : « Ben oui, tu en profites pour te coller à ton cousin Léo 🙂 Léo, il peut même plus bouger ! »

Léo : « Max, c’est pas tes affaires ! »

Samuel : « C’est vrai cousin Léo ? Ça t’embête ? »

Léo : « Non petit Sam. Écoute pas Max, il dit des erreurs ! »

Samuel : « Pourquoi tu dis des erreurs cousin Max ? »

Max : « Mmmmm… Des erreurs. Je dis des erreurs… D’accord Léo, je dis des erreurs. Petit Sam, je dis des erreurs pour vous taquiner ! Je suis taquin moi ! Oulala qu’est ce que je suis taquin ! »

Léo (à l’oreille de Max) : « Merci Maxou. »

Le chevalier : « Nous y sommes ! »

Max : « Bonomou, tu veux bien nous poser sur les planches s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Je peux. »

Léo : « Une sarcelle d’hiver ! Elle dort ! »

Max : « IL dort ! C’est un mâle ! »

Léo : « Je sais bien ! Mais on dit toujours une sarcelle ! »

Max : « C’est le féminin qui l’emporte ! »

Le chevalier : « 🙂 »

Léo : « Anas crecca, Anatidés. »

Max : « C’est un migrateur. Il vient passer passer l’hiver chez nous. Le reste de l’année la sarcelle d’hiver vit tout au nord. »

Léo : « Il y a en a qui nichent en France. »

Le chevalier : « Mes petizours ornithologues… »

Max : « Tu as parlé bonome ? »

Le chevalier : « Je vous observe zoisoter tous les trois… »

Max : « Je suppose que tu nous as fotoés ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Max : « Viens plutôt voir les zoisos avec nous. »

Léo : « Des chipeaux arrivent… »

Max : « Un monsieur et deux madames… »

Léo : « Anas strepera, Anatidés. »

Samuel : « Lui aussi c’est un migrateur ? »

Max : « Oui. Mais son aire de répartition est très morcelée. Alors je te dirai pas d’où il vient. »

Léo : « Il y en a aussi qui nichent en France. »

Samuel : « On voit de beaux zoisos avec vous. »

Max : « Mais on a pas vu grébu ! Bonome, pourquoi il est pas là grébu ? »

Léo : « Et grébou ? »

Max : « C’est le Royaume des Grèbes quand même ! »

Le chevalier : « Nous les verrons peut-être plus tard. »

Léo : « Regarde petit Sam ! Les chipeaux sont en train de manger. »

Max : « Ce sont des canards de surface alors ils ploufent pas dans l’eau. »

Samuel : « Ils sont rigolos avec leur fesses en l’air 🙂 »

Max : « Tiens ! Monsieur colvert. Bonjour monsieur colvert 🙂 Dites, vous sauriez pas où il y a des dragons ? … Monsieur colvert ! … Ben il répond pas ! Bonome ! »

Le chevalier : « Tu embêtes encore les zoisos avec ton dragon ? »

Max : « Je les embête même pas ! Je leur demande et c’est tout. »

Samuel : « Cousin Max, je crois que ça existe pas les dragons. »

Max : « Et les livres de chevaliers qui parlent des grands chevaliers sauroctones ? Ils diraient des erreurs les livres de chevaliers ? »

Léo (à Samuel) : « Petit Sam, laisse Max chercher son dragon. Il embête personne et ça lui fait du bien au moral. »

Samuel : « D’accord cousin Max. On va chercher un dragon. »

Max : « Il faut en trouver un pour que bonome soit dé-banni. »

Samuel : « Oui Maxou. »

Léo : « Regardez les foulques ! Elles font la course ! »

Max : « Elles sont vraiment terribles ces foulques ! »

Léo : « La plus proche de nous a dépassé l’autre ! »

Samuel : « Elle a gagné la course ! Bravo la foulque ! Bravo ! »

Max (au chevalier) : « Samuel est un petitours très enthousiaste 🙂 »

Léo : « Monsieur sarcelle d’hiver s’est réveillé ! »

Max : « Il fait un brin de toilette 🙂 »

Léo : « Il se remet les plumes en place. »

Samuel : « Pour être bien imperméable. »

Léo : « Sinon il va prendre l’eau. »

Samuel : « Et il va prendre froid. »

Max : « Il va aller manger. »

Samuel : « Bon appétit monsieur sarcelle d’hiver ! »

Léo : « Il y a une madame colvert avec monsieur ! »

Samuel : « Eux aussi mangent les fesses en l’air ! »

Léo : « Tu es comme Maxou toi ! Tu parles toujours des fesses des canards ! »

Samuel : « Parce qu’ils les mettent en l’air pour manger ! J’y peux rien moi ! »

Max : « Et moi, c’est parce que monsieur sarcelle d’hiver a les fesses jaunes alors que monsieur chipeau les a noires ! J’y peux rien non plus ! »

Léo : « On devrait manger les fesses en l’air 🙂 »

Max : « T’es trop bête ! »

Samuel : « Ben ça alors ! Le cygne fait pareil ! »

Léo : « Et maintenant les colverts et le cygne le font ensemble ! »

Max : « Dites les Anatidés, on vient vous voir et vous nous montrez vos fesses ! C’est pas très poli ça ! »

Léo : « Ou alors on peut se dire qu’ils continuent leur vie tranquillement malgré notre présence. »

Samuel : « Ce qui voudrait dire qu’ils nous acceptent sur leur territoire. »

Léo : « Un seul et unique fait et deux interprétations 🙂 »

Max : « Alors on interprète pas du tout et on s’en tient aux faits. Les Anatidés mangent les fesses en l’air. »

Léo : « Ceux de surface seulement Maxou ! Pas les ploufeurs ! »

Max : « Mais on a pas vu de ploufeurs encore ! »

Samuel : « Les sarcelles d’hiver sont des ploufeurs ou des surfaceurs ? »

Max : « Des surfaceurs ? »

Léo : « Petitoursien du grand nord je suppose 🙂 »

Samuel : « Ouiiii 🙂 Il y a deux mâles maintenant. »

Léo : « Ce sont de beaux zoisos ces canards. »

Max : « Petit Sam, tu peux voir que tous les zoisos c’est le préféré de cousin Léo 🙂 »

Léo : « Les chipeaux s’en vont ! Bonome, tu peux les fotoer ? La femelle surtout pour qu’on apprenne à bien l’identifier. Parce que les femelles canards sont souvent marrons alors on pourrait les confondre. »

Max : « Tu entends bonome ? Des fotos d’étude, pédagogiques. Pas des belles fotos ! »

Le chevalier : « Oui Maxou ! D’accord Maxou ! »

Max : « Montre moi ça… Oui, pas mal… Bon, tu pouvais pas les prendre de face puisqu’ils nous tournent le dos. Léo, ça te va ? »

Léo : « Mmmm… Oui ! Très bien mon bonome ! Merci ! »

Max : « Et tout là-bas ? Tu peux fotoer tout là-bas ? »

Samuel : « Vous le laissez jamais tranquille votre bonome ? »

Max : « Bonome, il tient pas en place. Il sait pas faire rien du tout ! Alors on l’occupe pour pas qu’il s’étiole ou qu’il déprime ! On prend soin de lui. »

Le chevalier : « Ah… Je comprends. Si c’est pour me rendre service… »

Max : « Montre ! »

Max : « Des mouettes qui rigolent, des grands cormorans, des bernaches du Canada, une poule-d’eau, des foulques… »

Léo : « Les zoisos habituels… »

Samuel : « Les zoisos habituels ! Non mais vous vous entendez ? On dirait que vous êtes blasés ! »

Léo : « On est même pas blasés ! »

Max : « Mais on les connaît bien ces zoisos ! »

Léo : « On les aime beaucoup quand même ! »

Max : « Mais comme ils sont loin… »

Léo : « Qu’on les voit pas bien… »

Samuel : « Les zoisos habituels ! Pfff ! Moi je les observe quand même ! »

Max : « Ben nous aussi ! »

Léo : « On précise juste que ce sont les zoisos habituels ! »

Max : « Dis donc le petitours blanc, faudrait voir à voir ! Non mais ! »

Léo : « Les chipeaux nous montrent leurs fesses ! IL Y A GRÉBOU ! »

Max : « Tu connais grébou petit Sam ? »

Samuel : « Léo me l’a présenté dans son beau livre. C’est le chouchou zoiso du chevalier. »

Max : « Bonome, ça me fait penser… Tu te souviens du rififi chez les grébous ? Article… Article 87.2 ! »

Le chevalier : « Je me souviens ! »

Max : « Je sais ce qu’ils faisaient ! »

Léo : « C’est vrai ? Dis nous ! On a lu l’article avec Sam il y a pas longtemps ! Dis nous ! »

Max : « Ils faisaient la bagarre ! Combat territorial ! C’est souvent que ça se passe à la fin de l’hiver ou au début du printemps ! Ils font leur nid, forment des couples et il y a la bagarre pour les territoires. J’ai vu un documentaire sur les roselières, je vous le montrerai. »

Le chevalier : « Mon petitours m’apprend des choses sur les oiseaux… »

Max : « Eh oui bonome ! Il y a pas que toi qui es intelligent et cultivé 🙂 »

Léo : « Petit Sam, grébou est un commensal des canards. »

Samuel : « NON MAIS TU PEUX PAS FAIRE SIMPLE ? ÇA VEUT DIRE QUOI COMMENSAL ? TU PEUX PAS T’EMPÊCHER D’UTILISER DES MOTS COMPLIQUÉS QUE PERSONNE CONNAÎT À PART TOI POUR FAIRE CROIRE QUE TU ES INTELLIGENT ET CULTIVÉ ! TU VAS PAS BIEN DANS TA TÊTE TOI ! »

Léo : « … »

Samuel (à Max) : « J’ai bien fait cousin Max ? »

Léo : « C’était pour de rire ? »

Samuel : « J’imitais cousin Max 🙂 »

Max : « Oui c’est bien, mais tu me copies trop. Il faut que tu personnalises, que tu trouves ton propre style… Mais tu as compris le principe. C’est encourageant 🙂 »

Léo : « Alors ça ! Samuel m’a crié dessus ! »

Samuel : « C’était pour de rire cousin Léo. Tu m’en veux ? »

Léo : « Non… Mais j’ai eu peur. »

Samuel : « Oh, pardon cousin Léo. Je voulais pas te faire peur, moi. Je voulais parodier cousin Max. Pardon Léo. Dis, tu veux bien m’expliquer le commensalisme ? »

Léo : « Oui… Oui oui… C’est… »

Samuel : « Cousin Léo ! Tu es tout bouleversé ! Chevalier, il faut câliner ton petit Léo. Je l’ai tout chamboulé… Désolé pardon cousin Léo. »

Le chevalier : « Mon pauvre Léo. Toi qui es si gentil… »

Max : « Et pas nous… »

Le chevalier : « Toi, tu as une mauvaise influence sur Samuel ! Et Samuel, il ne faut pas crier sur mon petit Léo ! »

Max : « Oups, tu es fâché, bonome. »

Le chevalier : « Je suis pas fâché mais un peu mécontent ! Ça va mon Léo ? »

Léo : « Il faut pas gronder Sam. Il a pas fait exprès. C’était pour de rire. C’est moi qui suis trop sensible… »

Max : « Léonou… »

Samuel : « Léonou ? »

Max : « Oui, Léonou. Max, Maxou. Bonome, bonomou. Léo, Léonou. »

Samuel : « Sam, Samou ? »

Max : « Qu’en penses-tu Léonou ? »

Léo : « Samuellou ? »

Le chevalier : « Moi je préfère petit Sam. »

Samuel : « Alors c’est petit Sam ! »

Le chevalier : « Dites tous les trois, voulez-vous prendre la pose que je vous fotoe ? »

Max : « Attends ! Je me recoiffe ! »

Léo : « Pfff ! ‘Attends, je me fais beau pour montrer à Princesse !’ »

Max : « Je vois que tu es remis 🙂 »

Le chevalier : « Allez-vous donc vous taire ? »

Max : « Ben non. Tu sais bien bonome. On est dissipés nous. »

Léo : « On dissipe, on a dissipé, on est des dissipeurs 🙂 »

Le chevalier : « 😀 »

Max : « Dépêche toi bonome ! »

Le chevalier : « Voilà ! Dites, il y a des nouveautés quand même. Vous pourriez expliquer ! »

Samuel : « Moi j’ai une belle salopette ! Merci chevalier ! »

Le chevalier : « Et toi Max ? »

Max : « Moi ? Ah oui… J’ai eu une médaille… C’est Princesse qui me l’a envoyée… »

Samuel : « Léo a rien eu… »

Léo : « Moi ? J’ai un petit cousin ! Un pantalon, un sacado, un beau livre de zoisos, un autre cousin et un bonome ! Et tu dis que j’ai rien eu ? Tu dis des erreurs petit Sam. Je m’en fiche des médailles moi ! »

Max : « Un petit cousin surtout 🙂 »

Léo : « Et un bonome 🙂 »

Le chevalier (à lui même) : « Les enfants ont des peluches et moi j’appartiens à des peluches. Ils ont un bonome… »

Max : « Quand je te dis que tu repousses l’étrange aux limites du bizarre 🙂 »

Léo : « Et si nous reprenions l’observation ? »

Max : « Vous avez vu toutes les corneilles ? »

Léo : « Ce sont des zoisos grégaires qui se rassemblent pour aller dormir. »

Max : « Aïe ! »

Samuel : « Tu t’es fait mal ? »

Max : « Non mais si les zoisos se rassemblent pour aller dormir ça veut dire qu’il va bientôt falloir rentrer… »

Léo : « Zutalor ! »

Le chevalier : « Effectivement, c’est le moment de rentrer… Pochez-vous. »

Max : « Dis bonome, on va passer par l’autre observatoire ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Et si on voit des zoisos, on s’arrête. Le soleil n’est pas encore couché… »

Le chevalier : « Léo, pourrais-tu grimper sur mon épaule s’il te plaît ? »

Léo : « Mmmmm ? Oui, si tu veux. J’arrive… Voilà ! Que puis-je pour toi mon bonome ? »

Le chevalier : « Max n’a pas l’air très content de parler de sa médaille. »

Léo : « Ben… Dans la lettre qui l’accompagnait Princesse lui a fait promettre de pas en parler. »

Le chevalier : « Il y a autre chose. Je le connais mon Maxou. »

Léo : « Elle l’a envoyée par la poste. »

Le chevalier : « Je vois. Il aurait voulu qu’elle le convoque et qu’elle la lui remette en mains propres c’est ça ? »

Léo : « Oui. Et puis… En vérité, c’est toi qui fais bien ta mission. Max est pas dupe. Il sait bien qu’elle est pour toi cette médaille. Mais comme elle t’a banni, elle pouvait pas te la remettre. Alors elle l’a envoyée à Max. »

Le chevalier : « Mais il la porte quand même… »

Léo : « Ben oui. C’est compliqué. Il est très fier de sa médaille, parce qu’il faut bien reconnaître qu’il la mérite quand même. Mais il déteste Princesse. Même si c’est Princesse et qu’il l’aime bien quand même… »

Le chevalier : « D’accord, je comprends. Alors on ne parle pas de la médaille. »

Léo : « Non, il vaut mieux pas. »

Max : « Dites là haut, qu’est ce que vous vous racontez ? »

Léo (qui se laisse glisser jusqu’à la poche) : « Bonome voulait savoir si j’étais remis de mes émotions suite aux cris de Sam. Il est gentil bonome. »

Samuel : « Tu m’en veux cousin Léo ? »

Léo : « Mais non ! Tu rigolais ! Ton imitation de Max était assez réussie je dois bien le reconnaître. »

Le chevalier : « Nous sommes à l’observatoire. »

Max : « Alors… Les zoisos habituels de tout à l’heure ! Qu’est ce qu’ils sont beaux oulala ! Rhoooo la chance ! Rholala ! »

Samuel : « Cousin Max, te moquerais-tu de moi ? »

Max : « Tu plaisantes ? C’est pas mon style 🙂 »

Léo : « Des fuligules morillons ! Là ! »

Max : « Aythya fuligula, Anatidés. Eux ce sont des ploufeurs ! »

Samuel : « J’en ai vu un ploufer ! »

Léo : « Plouf le fuligule ! »

Max : « Ils s’en vont les fuligules… »

Léo : « Alors nous aussi… »

Samuel : « On a vu des beaux zoisos. La chance ! »

Max : « On va peut être en voir d’autres. Plus loin, il y a souvent des fuligules milouins même si on les voit pas bien… »

Max : « Et voilà ! Qu’est ce que je disais ! »

Samuel : « Tu es trop fort cousin Max ! Bravo ! »

Léo : « Pfff ! Ils sont souvent là. Moi aussi j’aurais pu le dire. »

Max : « Mais tu l’as pas fait ! Na ! »

Le chevalier : « Je vais essayer de m’approcher… Là… Madame milouin… Monsieur maintenant… »

Max : « Tu nous montres tes fotos ? »

Samuel : « C’est Aythya ferina le fuligule milouin. On en a vu au Royaume des Paons. »

Léo : « On a vu beaucoup de zoisos au Royaume des Paons. Et de tout près en plus… »

Max : « Vous passiez votre temps à rholalaer ! Rholala par ci, rholala par là ! Mes lecteurs ont dû faire une indigestion de rholala ! »

Léo : « Pfff ! Toi tu as oulalaé ! »

Max : « A peine ! »

Le chevalier : « Seriez-vous fatigués ? »

Léo : « Oui. »

Max : « Mais pourquoi cette question ? »

Le chevalier : « Parce que vous vous chamaillez toujours quand vous êtes fatigués. »

Samuel : « Alors tes petizours sont souvent fatigués 🙂 »

Le chevalier : « J’entends des orites longicaudes… »

Léo : « Moi aussi ! »

Max : « Les zoisos petizours 🙂 »

Léo : « Là ! »

Le chevalier : « Pfff ! Il n’y a plus assez de lumière pour les fotos… »

Max : « Alors on rentre vraiment cette fois… »

Voilà pour cette journée Princesse. Samuel a enfin découvert les zoisos de chez nous dans un beau Royaume où les gardes font bien leur travail.

Je t’embrasse Princesse et j’espère que tu vas bien.

Un documentaire sur la roselière

Continuer la promenade

133 – Monsieur Balanin

Un jour de novembre de l’an IV dans la cabane du chevalier…

Max : « Pfff ! Pourquoi me suis-je lancé dans les cours pour la schola ! Quel travail ! Je vais jamais m’en sortir moi… J’en ai assez ! Et si je faisais une pause… Que pourrais-je faire ? Tiens ! Et si je demandais à monsieur Internet… Aloraloralor… »

Max : « Oulala ! C’est rigolo ça ! Les aventures de Monsieur Balanin ! Hihihihi ! Rholala, il faut que je prévienne les cousins ! LÉO ! SAMUEL ! VENEZ VOIR ! … LÉO ! SAMUEL ! … Ils répondent pas ! Je vais aller les chercher. Ils doivent encore dormir. Ou étudier les zoisos… »

Max : « Qu’est que vous faites ! Je vous ai appelés et vous êtes même pas venus ! »

Léo : « Mmmmm… »

Samuel : « On lit La Hulotte. »

Léo : « Pour tout savoir sur le lierre. »

Max : « La Hulotte ? Le journal le plus lu dans les terriers ? »

Léo : « Ben oui, La Hulotte ! »

Max : « Elle est arrivée ? Chouette alors ! Mais faites une pause et venez voir. »

Léo : « Voir quoi ? »

Max : « Viens ! Je crois qu’on va bien rigoler 🙂 »

Léo : « Qu’est ce que c’est ? »

Max : « Les aventures de monsieur Balanin 🙂 »

Samuel : « C’est qui monsieur Balanin ? »

Max : « Un aventurier. Comme nous 🙂 »

Léo : « C’est un drôle d’aventurier ! Il est allongé sur la mousse ! »

Max : « Regardez ! Il fotoe des êtres vivants comme bonome ! »

Léo : « Et là il fait l’escalade ! »

Samuel : « Il est rigolo monsieur Balanin ! »

Max : « Après tout ça il a bien le droit de faire une pause ! »

Léo : « Il se caféine dans la nature ! Comme bonome ! »

Samuel : « Je crois que je l’aime déjà beaucoup ce monsieur Balanin. Vous savez où il habite ? »

Max : « Ben non. Je comprends pas la langue dans laquelle est écrit son blog. »

Léo : « Je pense que c’est du tchèque. »

Max : « Comment tu sais ça toi ? »

Léo : « Ben… A vrai dire, je sais pas. Mais je pense que c’est du tchèque. »

Max : « Bonome a une amie qui parle tchèque. Il faudra lui envoyer le lien. »

Samuel : « Regardez ! Il y a sa maison ! »

Max : « Lui aussi il a une cabane en rondins au fond des bois ! »

Léo : « Dites, et si on demandait à l’amie de bonome de lui envoyer une invitation ? Il pourrait venir nous voir monsieur Balanin. »

Samuel : « Ou on pourrait aller chez lui ! »

Max : « Bonome voudra pas tout chevaucher jusque là-bas. »

Léo : « Il a un vélo ! Monsieur Balanin a un vélo ! »

Samuel : « Rhooo la chance ! »

Max : « Oui, ben moi je préfère pocher quand bonome vélote. Parce qu’avec nos petites pattes on arriverait pas à le suivre ! »

Léo : « On pourrait faire la course de vélo dans la cabane 🙂 »

Max : « Il fait du ski ! Monsieur Balanin fait du ski ! »

Samuel : « Je crois que j’aurais peur moi sur des skis… »

Léo : « Zutalor ! Il a fait la carambole monsieur Balanin ! Il est tout cassé ! »

Max : « Et là ! Il est sous la pluie. Il va être tout mouillé ! »

Samuel : « Pauvre monsieur Balanin… »

Léo : « Rhooo… Regardez ! Il faudra montrer ça à bonome 🙂 »

Max : « Son fantasme 🙂 »

Léo : « Et sur cette foto… Ça vous rappelle pas quelqu’un ? »

Max : « Si ! Un grand chevalier ! »

Samuel : « Vous devriez pas vous moquer de lui. Il est très gentil avec nous. »

Léo : « On le sait petit Sam. Mais il est le premier à se moquer de lui même. »

Samuel : « C’est vrai. Il est rigolo. Et il serait capable d’adopter monsieur Balanin pour nous faire plaisir. »

Max : « Il faut vraiment qu’on lui écrive à monsieur Balanin. »

Le chevalier : « Bonjour mes petizours. Que faites-vous ? »

Léo : « On regarde les aventures de monsieur Balanin ! »

Le chevalier : « Monsieur Balanin ? »

Max : « Ouiiii ! Regarde ! Il a même un chien monsieur Balanin. »

Léo : « Et un sacado ! »

Léo : « Et il y a des fotos qui nous ont fait penser à toi. »

Samuel : « Ouiiii ! »

Le chevalier : « Mes petizours qui pensent à moi… C’est touchant. »

Max : « Regarde un peu ça… »

Léo : « Ça te fait rêver non ? Une telle tasse de café 🙂 »

Max : « Parce que monsieur Balanin il se caféine dans la nature lui aussi. »

Samuel : « Et il fotoe les êtres vivants. »

Léo : « Comme toi ! »

Max : « Et là… Ça te rappelle personne ? »

Le chevalier : « Je vois… C’est comme cela que vous pensez à moi. C’est déjà moins touchant… »

Max : « Ronchonne pas bonome ! On t’aime bien quand même ! Dis monsieur Balanin, tu feras attention aux geais quand même…»

Les aventures de monsieur Balanin

La Hulotte, le journal le plus lu dans les terriers

Continuer la promenade

132-7 Le Marais de Vendée

Max : « Léo, tu viens, il faut finir de graver la Vendée. »

Léo : « J’appelle Samuel ! SAMUEL ! VIENS ON VA GRAVER LE BLOG DE MAX ! »

Samuel : « J’arrive… »

Léo : « On en est où déjà ? »

Max : « Le marais de Vendée… Le dernier après-midi. »

Léo : « Avec tous les articles qu’on a gravés tes lecteurs vont croire qu’on est restés là-bas trois semaines 🙂 »

Max : « Alors qu’on a fait que deux jours d’inspection 🙂 »

Samuel : « Je suis là 🙂 Vous voulez que je vous aide ? »

Max : « Ben oui, on grave à trois maintenant. »

Léo : « Tu as choisi les fotos ? »

Max : « Oui mais il y en a trop. J’ai envie de faire bref. »

Léo : « Alors on les regarde et on en supprime encore. Allez ! Au travail ! »

Samuel : « Dites, il faut pas supprimer trop de fotos parce que je connais pas tous les zoisos comme vous, moi. »

Léo : « T’inquiète pas Samuel. Tu vas choisir avec nous. »

Max : « Et super Léo va te protéger petit Sam 🙂 »

Lundi 31 Octobre, an III

Max : « Bonome, c’était bien la géologie compliquée. »

Le chevalier : « Je suis content que ça t’ait plu 🙂 »

Max : « J’ai eu raison de t’imposer de venir en Vendée. Elle est gentille Framboise de nous avoir prêté sa cabane. Il faudra lui faire un cadeau. Moi je peux pas puisque j’ai pas d’argent de poche. »

Le chevalier : « Max, tu voudrais vraiment de l’argent de poche ? »

Max : « On pourrait te faire des cadeaux. Et acheter du chocolat… »

Le chevalier : « Je t’ai déjà dit que je n’avais pas besoin de cadeaux. C’est vous mon cadeau. Et je ne pense pas vous priver de chocolat. Tu t’imagines aller faire les boutiques ? »

Max : « On pourrait pas y aller sans toi. J’imagine la tête des échoppiers quand on arriverait à la caisse pour payer 🙂 »

Le chevalier : « ‘Bonjour monsieur l’échoppier, je suis un petitours et je voudrais faire une cadeau à mon bonome. Pourriez-vous m’aider s’il vous plaît. Je peux pas payer parce que j’ai pas d’argent de poche et en plus les pièces rentrent pas dans mon sacado rouge.’ »

Max : « 🙂 Alors pas d’argent de poche. D’accord bonome. On s’arrête à la taverne ? »

Le chevalier : « Si tu veux Maxou. »

Max : « On pourra papoter tous les deux. Les cousins font un gros dodo 🙂 »

Le chevalier : « Apparemment 🙂 »

Max : « Samuel a pas l’habitude de crapahuter partout et Léo dort pas bien à cause que Sam dort tout collé contre lui. Il veut pas en parler Léo, mais il dort mal quand même. Il peut pas bouger du tout la nuit. »

Le chevalier : « Pauvre petit Léo… Nous voilà à la taverne. De quoi veux tu papoter ? »

Max : « Je sais pas… En fait, on est pas obligés de parler. Je peux m’installer sur tes genoux tout simplement. »

Max : « D’accord mon petitours. »

Quelques instants plus tard la tête de Léo sort de la poche du chevalier…

Léo : « Mmmmm… On chevauche plus ? On est arrivés ? »

Max : « On fait une pause à la taverne pour vous laisser dormir. »

Léo : « C’est gentil ça. On va où après ? »

Max : « Tu es pas encore réveillé toi 🙂 On va voir des zoisos dans le Marais de Vendée. »

Léo : « Chouette alors ! Des zoisos ! On fait une longue pause ? La chevauchée va être longue après ? »

Le chevalier : « Une demi-heure au total. »

Léo : « Ça me laisse le temps de finir ma sieste. A tout à l’heure. »

Max : « Il retourne dormir ! Bonome, Léo retourne siester ! »

Le chevalier : « Il m’a l’air bien fatigué ce petit Léo. »

Max : « Il faut dire qu’on a beaucoup inspecté ces derniers jours. Dis, tu crois qu’on va voir des zoisos ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas Maxou. Je ne connais pas ce Marais tu sais. »

Max : « Tu vas peut-être te perdre 🙂 »

Le chevalier : « Peut-être 🙂 Max, je profite que nous ne soyons que tous les deux pour te dire que je suis très fier de toi. »

Max : « Merci mon bonome, c’est gentil. Mais pourquoi es-tu fier de moi ? Pour ma perfection ? »

Le chevalier : « La perfection est ton seul défaut c’est ça ? »

Max : « Ben oui 🙂 »

Le chevalier : « Si on oublie la bonne quarantaine de défauts qui te caractérisent, on peut effectivement te trouver parfait 🙂 »

Max : « Pfff ! Tu dis des erreurs mon bonome ! Même en cherchant bien, tu m’en trouverais aucun ! »

Le chevalier : « Max, j’ai annoncé une demi-heure à Léo alors je n’ai pas le temps de faire la liste maintenant. Non, je suis fier de toi pour la façon dont tu accueilles tes cousins. »

Max : « Ils sont gentils mes cousins. C’est pas difficile de les accueillir. Et puis ils aiment beaucoup les zoisos tous les deux. As-tu remarqué que Samuel apprend encore plus vite que Léo ? »

Le chevalier : « Oui, il est doué ce petitours blanc. »

Max : « Oui. Merci bonome. »

Le chevalier : « De quoi ? Je ne comprends pas. »

Max : « De pas avoir parlé de la scène que j’ai faite à l’arrivée de Léo. »

Le chevalier : « ‘C’est qui ce petitours ? Il a pas de sacado et je suis sûr qu’il connaît même pas les étages !’ ‘Tu veux me remplacer !’ ‘Égorge moi bonome ! Adieu monde cruel !’ »

Max : « J’ai dit ça moi ? »

Le chevalier : « Et bien d’autres choses encore 🙂 »

Max : « Je vais pas bien dans ma tête… »

Le chevalier : « C’est du passé maintenant. Tu t’occupes bien d’eux et je suis fier de toi. Bien, et si nous y allions ? »

Max : « Pas tout de suite bonome. J’ai quelque chose à faire avant. »

Max se serre très fort contre la main de son bonome.

Max : « Voilà ! On peut y aller maintenant. »

Au Marais de Vendée…

Le chevalier : « Nous y sommes. Veux-tu réveiller Léo et Samuel ? »

Max : « D’accord 🙂 LÉO ! SAMUEL ! C’EST FINI DE DODOER ! LES ZOISOS NOUS ATTENDENT ! »

Le chevalier : « Je pensais à une méthode plus douce… »

Max : « J’ai choisi l’efficacité 🙂 »

Deux petites têtes sortent de la poche du chevalier.

Léo : « Des zoisos ? »

Samuel : « Où ça des zoisos ? »

Léo : « C’est qui le zoiso ? »

Max : « Il y en a pas encore. C’était pour vous réveiller 🙂 »

Léo : « On est arrivés ? »

Le chevalier : « Cette fois oui. »

Léo : « Alors on est réveillés ! »

Samuel : « On dort plus du tout ! »

Léo : « C’est bôôô ! »

Max : « Rhoooo c’est bôôô ! »

Léo : « Voilà ! Tu commences déjà à te moquer de moi ! »

Max : « Je me moque pas ! Je te taquine. Et c’est pas pareil 🙂 »

Samuel : « On s’en fiche de Max, cousin Léo. Laisse-le faire si ça l’amuse. »

Le chevalier : « J’aime beaucoup ce petitours blanc, moi 🙂 »

Samuel : « Tadorna tadorna, Anatidés ! Samuel : un point ! »

Max : « Des tadornes ? Où ça ? »

Léo : « Lève la tête Maxou. »

Max : « Des tadornes en vol ! »

Léo : « Tu vois petit Sam, ils ont le cou tout noir. On peut dire que ce sont des adultes. »

Max : « En hiver, les adultes migrent autour de la mer des Wadden et ils laissent les petits sous la garde des juvéniles. Ça les responsabilise 🙂 »

Samuel : « C’est où la mer des Wadden ? »

Léo : « Au nord tout là-bas. Des Pays-Bas au Danemark en passant par l’Allemagne. Il y a des tas d’îles là-bas. »

Samuel : « Et les parents laissent leurs petits ? »

Max : « Ben oui. Ce sont pas des bons parents les tadornes. Ils font des petits et après ils s’en vont. »

Samuel : « Mais ce sont des beaux zoisos. »

Léo : « Très beaux petit Sam, tu as raison. »

Max : « Bonome, tu vois là-bas ? »

Le chevalier : « Je vois… »

Max : « On va voir ? »

Le chevalier : « S’il n’y a pas de canaux à traverser… »

Max : « Oui bonome… Dis bonome, tu traverses jamais les canaux ? »

Le chevalier : « Non Max. »

Max : « Vraiment jamais ? »

Le chevalier : « Vraiment jamais. »

Max : « C’est juste le petit fleuve de l’Aber en Bretagne que tu traverses alors. Et en hiver en plus. »

Le chevalier : « Je n’aurais pas dû te raconter cette histoire. »

Léo : « On s’approche. »

Max : « Zutalor ! Il y a un canal ! On pourra pas s’approcher… »

Léo : « Si on s’approchait, les zoisos se sauveraient. »

Max : « Bonome, il faut fotoer et nous montrer. »

Le chevalier : « Je m’y attendais. Voilà… Au gros zoom maintenant… Tenez, regardez. »

Léo : « Est-ce que tu les reconnais tous petit Sam ? »

Samuel : « Mmmm… Je sais pas. Et si on demandait à cousin Max de nous les identifier ? »

Max : « C’est une interro ? Bonome, Samuel me fait une interro ! »

Le chevalier : « Max, je crois plutôt que Samuel veut te mettre en avant. »

Max : « C’est vrai Sam ? »

Samuel (timidement) : « Oui. Parce que je suis souvent avec cousin Léo et je veux pas que tu penses que je t’aime pas. »

Max : « Bonome tu entends ça ? Comment tu dis déjà ? ‘Je l’aime bien ce petitours blanc.’ 🙂 Remontre la foto. »

Max : « Alors… Au premier rang ce sont des mouettes qui rigolent sauf tout à droite il y a un tadorne qui dort sur une patte. Après… A droite il y a des goélands. Le plus gros, le plus à gauche de la droite, c’est un marin. Il est sombre et très grand. Puis il y a un argenté ou un leucophée. Il est trop loin pour que je fasse la distinction. Le troisième ça doit être un brun. Léo doit être content : 4 espèces de Laridés côte à côte. Parce que ton cousin Léo aime beaucoup les Laridés petit Sam. Il y a aussi un vanneau huppé et… Celui qui est de dos… C’est un Scolopacidé, ça. Peut-être un chevalier. Ou alors un pluvier… Et il y a des tadornes, mais tu les avais sûrement reconnus. Passons à gauche maintenant… Bonome, je voudrais pas dire des erreurs. Est-ce que tu pourrais tout zoomer s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Voilà mon petitours. »

Max : « Merci mon bonome. »

Max : « Oui, c’est ça ! Ce sont des barges… Des barges, mais quelles barges… A queue noire ? Léo, qu’est ce que tu en penses ? »

Léo : « Il faut les faire s’envoler pour voir les ailes… »

Max : « Non mais tu vas pas bien dans ta tête toi ! On va pas les faire s’envoler ! Elles dorment les barges, alors tu les laisses en paix. »

Léo : « Je rigolais buteo trois fois 🙂 »

Max : « Et tu m’insultes en plus ! Buteo trois fois toi même ! »

Samuel : « Chevalier, puisque les duettistes ont repris leur numéro, tu peux me présenter les zoisos qu’il y a de l’autre côté s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon petit Sam. Allons voir. »

Léo : « Pluvialis squatarola, Charadriidés. »

Samuel : « Léo : 1 point ! »

Max : « Tringa ochropus, Scolopacidés ! »

Samuel : « Max : 1 point ! »

Léo : « On est pas sûrs pour le chevalier… »

Max : « Moi je suis sûr. »

Léo : « Il est trop loin ! On peut pas l’affirmer. »

Max : « Tu dis ça pour pas que je marque un point ! Tricheur ! »

Léo : « Et si c’était un chevalier sylvain ? Tu saurais le reconnaître d’ici peut-être ? »

Le chevalier : « Max, Léo, voulez-vous bien cesser de vous chamailler. »

Samuel : « Sinon on vous ploufe 🙂 Viens bonome, on va aux zoisos. »

Max : « Léo, tu as entendu ? Samuel veut nous ploufer et il a dit bonome ! »

Léo : « Il a vite compris notre mode d’emploi 🙂 »

Max : « Parce que ça t’amuse ? »

Léo : « Ben oui ! Il a fait ça pour qu’on se calme. Bien joué petit Sam 🙂 »

Samuel : « Vous allez être sages tous les deux ? »

Léo : « Oui Sam, promis. »

Samuel : « Alors on peut aller aux zoisos. Mais vous chamaillez plus ! »

Max : « Bonome, regarde ! C’est l’observatoire où on est allés avant-hier ! »

Léo : « On est allés tout là-bas. »

Samuel : « Mais il y avait pas des zoisos… »

Max : « Ben non puisqu’ils sont de ce côté. On les voit mieux d’ici. Bonome, tu vas pouvoir les fotoer avec le petit zoom et tu vas plus ronchonner parce que les fotos sont pas belles 🙂 »

Max : « Il y a pas beaucoup d’eau… La vase, au premier plan devrait être sous l’eau. Il pleut pas beaucoup ces derniers temps. Normalement en cette saison, les réserves d’eau doivent commencer à se recharger. Et il pleut même pas… Pfff ! Il y a plus de saisons ! »

Samuel : « Dites, c’est quoi les machins blancs sur la vase ? »

Max : « Ce sont des plumes. Les zoisos perdent des plumes tout le temps. Alors dans les endroits où il y a beaucoup de zoisos, il y a beaucoup de plumes. »

Léo : « Et de fientes aussi. Au Grand Étang, la berge est toute blanche à cause des fientes et des plumes. »

Samuel : « C’est beau le Grand Etang ? »

Léo : « Rholala oui ! »

Max : « C’est là où le soleil se couche 🙂 »

Léo : « Et au mois de mai on y a vu des tas d’espèces de zoisos ! Comme en Charentmaritimie. »

Samuel : « Vous m’y emmènerez ? »

Max : « Oui, on y va souvent. »

Léo : « On parle même pas des zoisos qui sont devant nous… »

Max : « On est pas très concentrés en effet. »

Léo : « Et si on disait qu’on était en promenade cet après midi ? Après tout, on a bien travaillé ce matin. »

Max : « On a tout étudié la géologie compliquée. »

Léo : « Mais on a pas fait la synthèse. »

Max : « C’est vrai ça ! Bonome ! La synthèse ! »

Le chevalier : « Je redoutais ce moment… »

Max : « Pourquoi ? »

Le chevalier : « Parce que c’est très compliqué. »

Max : « Tu veux pas nous dire ? On s’installe sur le bord du chemin et tu expliques. S’il te plaît. »

Léo : « Oh oui ! »

Les petizours : « LA SYNTHÈSE ! LA SYNTHÈSE ! »

Le chevalier : « Ici ? Maintenant ? Comme ça, sur le bord d’un chemin au milieu d’une promenade ornithologique ? »

Max : « Ouiiii 🙂 »

Le chevalier : « Pourquoi pas. Après tout, si ça me permet de faire bref… Bon, nous avons vu de vastes affleurements de rhyolites… »

Max : « D’ignimbrites rhyolitiques métamorphisées et de métarhyolites. Pas de rhyolites ! Pfff ! Un peu de précision bonome quand même ! »

Léo : « Même qu’elles montrent la phase initiale de la distension crustale annonçant l’ouverture de l’océan Centralien. »

Max : « Au tout début du Silurien. »

Le chevalier : « Et il y a les séquence schistes et grès à séquence de Bouma du Dinantien. »

Léo : « La sédimentation de bas de talus due à des dépôts de turbidites. Oui oui, on a vu ça. »

Max : « Mais entre les deux il y a des tas de roches tout plissées et entremêlées qu’on comprend rien du tout à leur relation. Les phtanites, les ampélites, les calcaires dolomitiques, les schistes et tout ça… »

Léo : « Et il manque le Dévonien. On sait même pas pourquoi… »

Le chevalier : « Moi non plus… Mais je sais pourquoi l’ensemble des roches que nous avons observées entre les porphyroïdes de la Sauzaie et les turbidites du Dinantien sont aussi difficiles à comprendre. A vrai dire ce n’est pas très difficile. »

Max : « Tu sais ça ? »

Léo : « Dis nous alors ! »

Max : « S’il te plaît bonome ! »

Léo : « Nous laisse pas dans l’ignorance ! »

Max : « Pour qui on va passer sinon ? Des béotiens ? »

Léo : « Tu veux que tes petizours passent pour des béotiens ? »

Max : « Des ignares ? »

Léo : « Indignes de leur sacado ! »

Le chevalier : « 🙂 C’est très simple. Il s’agit d’un olistostrome. »

Max : « Hein ? »

Léo : « Quoi ? »

Max : « Un oli-quoi ? C’est quoi ça ? »

Léo : « BONOME ! C’EST QUOI CE MOT ? TU PEUX PAS FAIRE SIMPLE ? »

Max : « TU PEUX PAS T’EMPÊCHER D’UTILISER DES MOTS COMPLIQUÉS QUE PERSONNE CONNAÎT À PART TOI ! »

Samuel : « ÇA VA PAS DU TOUT ÇA BONOME ! TU VAS PAS BIEN DANS TA TÊTE ! »

Max et Léo se tournent vers Samuel et éclatent de rire.

Samuel : « Ben moi j’ai rien compris du tout à ce que vous avez dit mais je connais vos usages. Alors comme vous avez crié sur le chevalier j’ai crié aussi 🙂 Je me doutais bien que ça vous calmerait d’un coup. Chevalier, qu’est ce que c’est un holly-truc ? »

Le chevalier : « Un olistostrome. C’est un dépôt sédimentaire chaotique composé d’un ensemble de matériaux hétérogènes appelé olistolithe. »

Max : « Dépôt sédimentaire chaotique composé de matériaux hétérogènes. Je suis bien d’accord. C’était bien chaotique et hétérogène. »

Léo : « Mais comment ça se forme ? »

Le chevalier : « Par effondrement gravitaire de sédiments non encore consolidés, mais un peu quand même. »

Max : « C’est ton explication ça ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Je suppose que tu trouves ça clair et que tu es content de toi. »

Le chevalier : « Et je suppose que je me trompe. »

Max : « Bonome, une personne normale comprend rien du tout à ce que tu racontes. Peut-être qu’un grand géologue serait d’accord avec toi. Mais c’est même pas sûr qu’il te comprenne, le grand géologue. »

Le chevalier : « D’accord. Bon, vous avez compris que les roches sédimentaires que nous avons observées se sont formées au pied du talus continental. »

Max : « Oui bonome. »

Le chevalier : « Et en haut du talus, il y a le plateau continental. »

Max : « Pourrais-tu nous faire un schéma dans le sable du chemin s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Je peux. »

Le chevalier : « Il y a sédimentation aussi sur le plateau continental. »

Max : « Ben oui, forcément. On sait ça. »

Le chevalier : « Et il arrive que les sédiments en voie de consolidation qui se situent en bordure du plateau continental soient déstabilisés et tombent. C’est ce qu’on appelle un effondrement gravitaire. »

Max : « D’accooord ! Je comprends ! Ben voilà, tu vois quand tu veux ! »

Léo : « En tombant, et surtout en arrivant en bas, ils se sont pliés, cassés, enroulés… Et ça a donné un dépôt sédimentaire chaotique formé de sédiments hétérogènes. Forcément… »

Max : « Alors les 200 mètres de falaises que nous avons parcourus étaient sur le plateau continental et ils sont tombés au pied du talus. Poum les sédiments ! »

Léo : « Quand même ! 200 mètres de falaises… Ça c’est de l’effondrement gravitaire ! »

Max : « Ils sont tombés à cause de la tectonique ? »

Le chevalier : « C’est possible. On peut imaginer qu’un tremblement de terre est à l’origine de cet effondrement gravitaire… »

Max : « Bien. Bravo bonome ! »

Léo : « Et le Dévonien ? Tu sais vraiment pas pourquoi il y a pas de Dévonien ? »

Le chevalier : « Ben non. Honte sur moi. »

Max : « Pas grave bonome. Je suppose que tu as fait des recherches et que tu as rien trouvé… Tant pis. Si Princesse nous demande où est le Dévonien de Brétignolles-sur-Mer on pourra pas répondre. Peut-être qu’elle va nous bannir du Pays des Zoisos à cause de ça… »

Léo : « Tu crois vraiment que Princesse s’intéresse au Dévonien de Brétignolles ? »

Max : « J’espère que non… »

Samuel : « Cousin Léo, et cousin Max aussi, vous voudrez bien me faire une synthèse juste pour moi ? J’ai pas tout compris à cause que je débute la géologie. »

Léo : « Bien sûr petit Sam. »

Max : « C’est vrai que c’est pas le meilleur endroit pour commencer la géologie ! Oulala ! Il y a plus simple comme falaise… »

Le chevalier : « Je confirme 🙂 »

Max : « Merci pour cette courte synthèse mon bonome. On peut reprendre la promenade maintenant. En route ! »

Léo : « Il est beau ce marais… »

Max : « Il ressemble à celui de Charentmaritimie… Oh ! Regardez l’église là-bas ! La taverne dans laquelle on s’est arrêtés était juste en face ! »

Léo : « Bonome connaît toutes les tavernes du Pays des Zoisos 🙂 »

Max : « Il dépense la moitié de son salaire en café 🙂 »

Le chevalier : « Et l’autre moitié en chocolat pour mes petizours… »

Max : « Tiens, ça me fait penser qu’on en a pas eu aujourd’hui. Bonome, aurais-tu du chocolat ? »

Le chevalier : « Non, j’ai oublié d’en prendre. »

Max : « Tu as pas de chocolat ? »

Le chevalier : « Ben non. »

Max : « Pas du tout ? Il t’en reste pas un petit morceau au fond du sac ? »

Le chevalier : « Tu n’en laisses jamais le moindre morceau… »

Max : « Aïe ! Je vais faire la crise de manque, moi… Pas de chocolat… »

Léo : « Drogué ! »

Le chevalier : « Le chocolat est effectivement classé parmi les drogues dont la dépendance physique est réelle. A cause de la théobromine et du magnésium qu’il contient. La théobromine est un composé chimique qui appartient à la même famille que la caféine. »

Samuel : « Dites, j’aime bien faire les choses fort savantes mais là c’est trop pour moi. On va pas faire un cours sur le chocolat quand même. Je veux un peu de repos et des zoisos. Des beaux zoisos. S’il vous plaît. »

Max : « On y va petit Sam ! »

Léo : « Il y a un passereau sur l’arbuste de l’autre côté du canal. »

Max : « On dirait un tarier. »

Léo : « Tarier pâtre, Saxicola torquata, Muscicapidés. Samuel : deux points ! »

Max : « Bonome, c’est vraiment un tarier pâtre ? »

Le chevalier : « Il me semble bien 🙂 »

Léo : « Bravo petit Sam ! »

Samuel : « On l’a déjà vu lui, alors je le connais. C’est un beau zoiso le tarier pâtre. »

Max : « Tu es comme Léo toi. Tous les zoisos c’est ton préféré 🙂 »

Léo : « Tu embêtes pas Sam, Max ! »

Max : « Je l’embête même pas ! C’est gentil comme remarque. Pfff ! »

Samuel : « Egretta garzetta, Ardéidés. Samuel : trois points. »

Max : « Léo, je crois qu’on va encore se faire ratatiner au jeu des zoisos. »

Léo : « Il est trop fort pour nous. »

Max : « On peut pas lutter. »

Léo : « Petit Sam, nous te sacrons champion du monde des petizours du jeu des zoisos. »

Samuel : « La promenade est pas terminée. Vous pouvez encore marquer des points. »

Max : « Et toi aussi… »

Léo : « Je relève quand même le défi ! »

Léo : « Platalea leucorodia, Thréskiornithidés ! »

Samuel : « Elles sont belles ! Rholala ! »

Max : « Léo : deux points ! Tu fotoes bonomes ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Elles ont le bout des ailes noir. Si je dis pas des erreurs, c’est que les jeunes qui ont le bout des ailes noir. »

Le chevalier : « C’est exact Maxou. Le bec est rose et lisse, et non pas noir comme chez les adultes, et l’iris est brun au lieu de rouge. »

Max : « Parce que tu vois l’iris d’ici, toi ? »

Le chevalier : « Non, mais je le sais. »

Samuel : « Elles migrent pas les spatules blanches ? »

Le chevalier : « Si. Elles vont passer l’hiver en Afrique de l’Ouest sur le banc d’Argouin au large de la Mauritanie et dans le delta du fleuve Sénégal (30 à 40 % de la population). Le voyage aller se fait entre juillet et octobre avec un pic fin août. Le retour a lieu de février à mai avec un pic vers le mois de mars. Le Marais de Charentmaritimie est un lieu de halte très important pour elles. »

Léo : « Il y en a qui nichent en France ? »

Le chevalier : « Je ne pense pas. Peut-être quelques couples. Mais il y a de plus en plus d’individus qui passent l’hiver en France, surtout sur l’île d’Ut mais aussi dans le bassin d’Arcachon, la rivière de Pont l’Abbé en Bretagne… »

Max : « Alors on peut en voir toute l’année… Il faudrait que je vérifie dans mon blog pour savoir si on en a vu à chaque fois en Charentmaritimie. »

Le chevalier : « Comme tu es en retard dans ton blog, je n’arrive pas à me souvenir… »

Max : « Hé ! Toi ! Le graaaand chevalier ! C’est pas très gentil de me faire remarquer que je suis en retard dans mon blog ! »

Le chevalier : « Ne le prend pas mal Maxou. Mais parfois tu graves les articles alors que nous revenons d’un autre séjour… Alors je mélange un peu tout. Ce n’était pas un reproche. »

Max : « Mouai… »

Léo : « Bonome, on est au bout du marais, là. »

Max : « Léo, tu dis des erreurs. Le marais a pas de bout. »

Léo : « Regarde devant toi un peu ! Et en ouvrant les yeux s’il te plaît ! On va où, là ? Tu peux nous le dire ? »

Max : « Euh… Là, on peut pas. Là non plus… Et là, on peut mais seulement si on traverse à la nage. On peut plus avancer. Zutalor ! Mais on est pas au bout du marais. On est au bout du chemin ! Et na ! Tu as dis des erreurs et puis c’est tout ! »

Léo : « N’empêche qu’on peut plus avancer ! J’avais raison ! »

Max : « Pfff ! Tu as dis des erreurs ! »

Samuel : « Chevalier, il faut faire demi-tour et retourner à notre monture. On a pas le choix. »

Le chevalier : « Tout à fait d’accord 🙂 »

Samuel : « On y va ? »

Le chevalier : « C’est parti 🙂 »

Max : « Ben et nous ? »

Samuel : « Vous, vous restez là et vous débattez pour savoir si on est au bout du marais ou au bout du chemin. Amusez vous bien 🙂 »

Léo : « Petit Sam… J’aime beaucoup la façon dont tu arrêtes nos chamailleries. »

Samuel : « Je suis malin moi 🙂 Vous êtes calmés ? On peut zoisoter tranquillement dans ce marais ? »

Léo : « On peut petit Sam. »

Samuel : « Il est très beau ce marais. C’est tout calme. »

Max : « C’est plus reposant que les falaises ça c’est sûr 🙂 En plus, bonome fait pas de longs exposés soporifiques, alors on arrive à garder les yeux ouverts 🙂 »

Le chevalier : « Mmmm… Quelqu’un a parlé ? »

Max : « Fais pas semblant de pas avoir entendu. Je te connais bonome. »

Le chevalier : « Si mes exposés sont si soporifiques que cela, je ne répondrai plus à tes questions et tu resteras un béotien indigne de son sacado. »

Max : « Tu ferais pas ça ? Bonome ! Je suis naturaliste moi ! Comment j’apprends si tu m’enseignes plus rien ? »

Le chevalier : « Tu te trouves un autre bonome. Essaye d’en trouver un qui ne soit pas soporifique… »

Max : « Bonome, mon bonome, bonomou… S’il te plaît. »

Le chevalier : « Oui mon petitours. D’accord mon petitours. Je te pardonne. »

Léo : « On est revenus à l’étang… »

Samuel : « Mais là, il y a des spatules blanches. »

Max : « C’est la journée des spatules. »

Léo : « Et de l’autre côté il y a des grands cormorans. »

Samuel : « Phalacrocorax carbo, Phalacrocoracidés ? »

Léo : « Exactement ! »

Max : « Comment il connaît le grand cormoran ? »

Léo : « On en a vu en vol samedi matin. »

Samuel : « Et vous aviez dit que vous me les présenteriez. »

Max : « Bonome, tu as entendu ? Tu dois présenter le grand cormoran à Samuel. »

Le chevalier : « Non, j’ai trop peur d’être soporifique. »

Max : « Pfff ! Fais pas semblant d’être vexé mon bonomou. »

Le chevalier : « Débrouille toi Max. »

Max : « Léo, tu m’aides ? »

Léo : « Non, bonome a raison. Débrouille toi. »

Samuel : « Cousin Max, je t’écoute. »

Max : « Ben voilà ! J’ai encore interro… Que dire sur le grand cormoran ? Saviez-vous qu’ils font partie des Pélicaniformes ? Ben oui ! Ce sont des lointains cousins des pélicans. Mais bon, on a jamais vu des pélicans, nous. Comme vous pouvez le voir, tous ces cormorans ont pas les mêmes couleurs. A gauche, il y en a un au ventre blanc. C’est un jeune. Parce que les cormorans, c’est l’inverse des zoms. Les zoms, au début, ils ont les cheveux foncés et, avec l’âge, ils blanchissent. Les cormorans commencent clairs et finissent sombres. Hopla ! Là, les adultes ont presque pas du blanc. C’est parce qu’ils sont en plumage internuptial. A partir de janvier, ils vont mettre leur beau plumage nuptial avec du blanc sur les joues et la gorge, des filoplumes blanches sur la nuque et des tâches blanches sur le haut des cuisses. C’est mieux pour faire des œufs d’avoir du blanc quand on est un cormoran. Les cormorans sont grégaires. Ils vivent souvent en groupe et ils nichent dans des arbres. Et ils font caca sur les branches de l’arbre qui devient tout blanc aussi. Mais il fait pas des œufs l’arbre. Jamais. Une particularité du grand cormoran est de se tenir les ailes écartées comme on le voit pas sur cette foto. Certains prétendent que c’est pour se sécher les ailes car lors de la distribution des glandes uropygiennes par Dieu, ils sont arrivés en retard à cause qu’ils chahutaient au fond de la classe et qu’ils ont pas entendu l’appel. Mais c’est pas vrai du tout. Oulala non ! Selon les auteurs, ce serait au choix : pour s’assurer un minimum d’espace autour d’eux parce que même si ils vivent en groupe ils aiment pas être tout serrés. Ou alors ce serait pour des raison de thermorégulation et de dispersion de la chaleur produite lors du vol battu. Mais on sait pas bien encore. Et ils veulent même pas répondre les grands cormorans quand on leur pose la question. Ils sont pas très coopératifs. Oh, on pourrait dire bien d’autres choses encore, en variant le ton, mais je veux pas dépasser vos capacités de concentration alors je vais conclure mon long exposé passionnant. En conclusion, nous pouvons dire que le grand cormoran est un très beau zoiso 🙂 »

Samuel (qui applaudit) : « Bravo cousin Max ! Bravo ! »

Max (saluant) : « Merci public, merci 🙂 »

Léo : « T’es trop bête ! Dis Max, pourrais-tu préciser ce qu’est une filoplume ? »

Max : « Bien sûr ! Évidemment ! Ce sont de petite plumes en forme de poils très fins, constituées d’un rachis filiforme et terminées par quelques barbes en touffes. En général, leur follicule est très riche en terminaisons nerveuses. »

Samuel : « Dis donc, tu en connais des choses cousins Max ! »

Max : « Ben oui. C’est parce que j’aime beaucoup les zoisos. Ah oui ! J’aurai pu ajouter qu’il y a deux sous-espèces de grands cormorans : Phalacrocorax carbo carbo qui s’observe sur le littoral et Phalacrocorax carbo sinensis qui vit plutôt dans l’intérieur des terres. Mais je sais pas les distinguer. »

Samuel : « Ben nous, on savait même pas qu’il y avait deux sous-espèces. »

Léo : « Bravo Maxou ! Dis donc, je savais pas que tu travaillais autant. »

Le chevalier : « Léo, tu sais bien que Max n’aime pas montrer son savoir. Il préfère faire l’idiot et le ronchonneur. »

Max : « Mon cher petit bonome, je fais pas l’idiot. Et le ronchonneur, c’est toi. Vous venez, on voit les spatules là-bas. »

Léo : « Il y a pas que des spatules… »

Max : « Sur la foto de droite, on voit un combattant varié, Philomachus pugnax, Scolopacidés. Autrefois on l’appelait le chevalier combattant et on a changé son nom. Mais je sais pas pourquoi. »

Samuel : « Moi, j’aime beaucoup les spatules. Il est rigolo leur gros bec. »

Max : « Léo, qu’est ce que tu as vu ? »

Léo : « Là… Il y a des avocettes élégantes qui font dodo. Enfin, je suis pas bien sûr parce que j’ai que mes petits yeux de petitours… »

Le chevalier : « Je zoome… Voilà… Bien vu Léo ! »

Max : « Léo il est comme bonome : il a des superzieux 🙂 »

Samuel : « Des barges, des vanneaux, des spatules, des combattants… et des Laridés en plus des tadornes… Et des avocettes… Tout ça de zoisos… La chance ! »

Max : « Samuel, je crois que tu as été contaminé par Léo. Tu dis plus ‘tabarnak’ mais ‘la chance’. Fais attention petit Sam, ta mâchoire va choir et tu vas rholalaer 🙂 »

Léo : « Ma mâchoire choit plus ! Je fais attention maintenant ! »

Samuel : « Ta mâchoire a chu ? »

Max : « Oulala ! Elle… Euh… Dis bonome, comment on conjugue le verbe choir à l’imparfait de l’indicatif ? »

Le chevalier : « Il ne se conjugue pas à l’imparfait de l’indicatif. »

Max : « Ah bon ? Zutalor ! La grammaire française avait pas prévu la chute régulière de la mâchoire de Léo. Cousin Samuel, lors de ses débuts de naturaliste, la mâchoire de Léo choiait à chaque fois qu’il apercevait un beau zoiso. A tel point que nous envisagions de lui mettre un élastique 🙂 »

Léo : « Tu es vraiment trop bête Max. »

Le chevalier : « ‘Choiait’… »

Max : « Petitoursien du nord bonome ! »

Le chevalier : « Pourrais-tu conjuguer choir à l’imparfait de l’indicatif en petitoursien du nord s’il te plaît ? »

Max : « Bien sûr bonomou 🙂 Je choiais, tu choiais, il choiait, nous choiions, vous choiiez, ils choiaient. Satisfait ? »

Le chevalier : « Tout à fait 🙂 Merci mon petitours. »

Max : « A ton service bonome ! »

Léo : « LES ZOISOS ! »

Le chevalier : « Je te montre Léo. »

Max : « Ben et nous ? »

Le chevalier : « Voilà ! »

Max : « Léo, nous t’écoutons. »

Léo : « Tu veux que je les identifie en vol à partir de la foto ? »

Max : « Ben oui ! Tu en es capable ! »

Léo : « Je sais pas… Voyons ça… Dans les beaux livres de zoisos il y a pas beaucoup d’illustrations des zoisos en vol… Mmmmm… Je dirais que les grands sont des bécasseaux maubèches et les autres des variables. Mais je suis pas du tout sûr de moi. »

Samuel : « Cousin Léo, il y a des Laridés. »

Léo : « Marin, argenté et des juvéniles… »

Max : « Ben voilà, c’est fini. On est revenus à notre monture. C’est fini la Vendée… »

Samuel : « On rentre ? »

Le chevalier : « Oui. Et en arrivant à la cabane de Framboise il vous faudra préparer vos affaires. Nous retournons chez nous demain matin. »

Léo : « Petit Sam, tu vas voir notre cabane ! »

Samuel : « Je viens avec vous ? »

Max : « Bien sûr que tu viens avec nous ! Bonome t’a adopté ! »

Léo : « Et nous aussi 🙂 »

Samuel : « Rhoooo la chance ! »

Voilà Princesse, j’espère que tu as apprécié tous ces articles sur la Vendée. Nous, on a beaucoup aimé même si on y est pas restés longtemps. On a fait la géologie compliquée et on a vu de beaux zoisos.

Je t’embrasse Princesse, et j’espère que tu vas bien.

Continuer la promenade

132-6 Histoire sans parole

Un jour de l’an IV…

Max est en plein travail…

Léo : « Tu graves ton blog ? »

Max : « Ben oui ! Il faut bien que j’avance un peu. Tu es pas avec Samuel ? »

Léo : « Il étudie les zoisos la truffe dans les livres. Tu en es où ? »

Max : « Brétignolles encore… Le retour à notre monture après l’inspection de la falaise… »

Léo : « Je dormais moi. Samuel aussi. Qu’est ce tu vas raconter ? »

Max : « Rien. »

Léo : « Tu vas faire un article en racontant rien ? »

Max : « Oui 🙂 On s’est pas parlé avec bonome. Il avait sa grosse pelisse avec le col qui monte. Je me suis installé dans le col, pour être contre lui et bien voir la beauté, mais on a pas parlé. Alors j’ai rien à graver. »

Léo : « Mais tu fais un article quand même ? »

Max : « ‘Histoire sans parole’… Il y a une trentaine de fotos que j’aime bien. Je vais mettre un morceau de musique que bonome a joué avec son amie troubadour. »

Léo : « Tu vas mettre quoi ? »

Max : « Sibelius. J’aime beaucoup. »

Léo : « Max, tu devrais pas faire ça. Bonome va pas être content. »

Max : « Et pourquoi s’il te plaît ? »

Léo : « Tu sais bien qu’il est pas content de cet enregistrement. Il a fait une faute sur deux mesures. Et il trouve qu’il joue trop lentement. »

Max : « Oui ben c’est de sa faute. Ça fait des mois que je lui demande de l’enregistrer de nouveau. Et mieux cette fois ! Et il l’a pas fait. Alors il se débrouille. Il râle si il veut chonchon ! »

Léo : « Samuel a raison. Il devrait nous gronder un peu plus. Surtout toi ! »

Max : « Samuel a pas raison du tout ! Bonome nous gronde pas et c’est très bien comme ça ! »

Léo : « Oui, et bien moi je dirai que j’étais pas d’accord ! »

Max : « Lâcheur ! »

Léo : « Oui, je l’assume. Je suis pas d’accord pour cet enregistrement. Dis, comment tu vas faire ton article sans parole ? »

Max : « Ben, je vais mettre la musique au début et les fotos après. Le lecteur lance la musique et écoute en regardant la beauté des fotos. Et hopla ! »

Léo : « Ce serait une bonne idée avec un bon enregistrement… »

Max : « C’est une bonne idée 🙂 »

Léo : « Je te laisse travailler alors. Moi je vais siester. »

Max : « Sieste bien lâcheur 🙂 »

Léo : « Travaille bien Maxou 🙂 »

Samuel : « Ben moi, je connais pas bien encore le chevalier et je l’ai jamais entendu troubadourer en vrai. Mais c’est très beau malgré tout 🙂 »

Continuer la promenade

132-5 La Grotte Triangulaire et les séquences de Bouma

Lundi 31 Octobre, An III (ça continue…)

Max : « Bon, on y retourne ! »

Léo : « On en est à la série rythmique supérieure sur l’estran. »

Max : « C’est tout plié 🙂 »

Léo : « Il y a encore alternance de microquartzites grises et de lits de phyllites rosées. »

Samuel : « Il y a des plis sur les rochers aussi. On y va ? »

Max : « Oui. Grimpe, on te suit. »

Samuel : « Je dois faire l’escalade ? »

Max : « Oui ! Tu vas voir, c’est rigolo 🙂 »

Samuel : « Et si je tombe ? »

Max : « Tu tomberas pas. Et de toutes façons, tu es une peluche. En arrivant au sol tu rebondirais et tu aurais rien du tout. »

Samuel : « Même pas mal ? »

Max : « Même pas mal ! Allez ! Grimpe ! »

Le chevalier : « Êtes-vous bien installés ? »

Max : « Oui bonome ! »

Samuel : « Léo me tient 🙂 Je peux pas tomber. »

Max : « On montrera les beaux plis à Princesse. »

Léo : « A Brindille et Arthur aussi ! »

Samuel : « C’est qui Brindille et Arthur ? »

Max : « Brindille c’est une lectrice de mon blog qui est venue nous voir quand bonome était tout cassé. Elle nous a emmenés au Royaume des Bernaches. Depuis elle vient avec nous de temps en temps. Et elle a adopté un petitours elle aussi. »

Samuel : « C’est Arthur ? »

Max : « Oui. Arthur petitours. »

Léo : « Brindille elle a un jardin avec ses propres zoisos. Arthur a écrit un article dans le blog de Max pour présenter son petit Royaume à lui. »

Samuel : « Il a son propre Royaume ? Rhooo la chance ! »

Max : « Oui mais il va moins souvent en inspection que nous. Et il a pas de sacado. »

Léo : « On devrait lui en offrir un. »

Max : « On va voir. Tu en penses quoi bonome ? »

Le chevalier : « Ce serait gentil. Je pense qu’il apprécierait le cadeau. »

Max : « Bon, quand tu iras à l’échoppe de sacados pour Samuel, tu en prendras un pour Arthur alors. Je le paierais bien mais on a toujours pas d’argent de poche… »

Le chevalier : « Tu ne vas pas remettre ça sur le tapis ! »

Max : « Bonome, serais-tu avare ? »

Léo : « Max ! »

Max : « Ben quoi ! J’essaye de comprendre moi ! »

Léo : « Qu’est ce qu’on ferait avec de l’argent de poche ? »

Max : « On pourrait faire des cadeaux à bonome ! »

Le chevalier : « Je n’ai pas envie de cadeaux Maxou. Je n’ai besoin de rien. Allez, continuons notre inspection. La mer commence à remonter… »

Max : « On se dépêche alors. Tu as d’autres choses à nous montrer ? »

Le chevalier : « Plus trop. Un petite grotte et les roches du Tournaisien supérieur. »

Léo : « Le tournaisien ? On connaît pas le tournaisien. »

Le chevalier : « C’est un étage du Mississippien dans le Carbonifère, qui s’étend de 359 à 347 millions d’années avant nos jours. »

Léo : « Mais avant on était au Wenlock, c’est-à-dire au Silurien. Et, si je me souviens bien de l’échelle stratigraphique, entre le Silurien et le Carbonifère il y a le Dévonien. Il est où le Dévonien ? »

Max : « Bonome ! Quelqu’un a volé le Dévonien ! »

Samuel : « Il y a pas de Dévonien alors ? »

Le chevalier : « Non, il n’y a pas de Dévonien ici. »

Max : « Mon bonome, comment cela est-il possible qu’il y ait pas de Dévonien mais du Carbonifère ? En Bretagne tu nous as dit que l’orogenèse avait eu lieu au cours du Carbonifère. »

Le chevalier : « Je te dirais bien qu’ici nous sommes dans l’arrière-pays et que l’émersion a eu lieu plus tardivement… »

Léo : « Mais ça explique pas la lacune du Dévonien… »

Max : « Il faudra faire des recherches alors… »

Samuel : « Tu vas chercher le Dévonien ? Mais le chevalier a dit qu’il y en avait pas ! »

Max : « Petit Sam, je vais pas chercher le Dévonien. Je vais chercher pourquoi il y a pas de Dévonien. »

Samuel : « Ah oui, d’accord. »

Max : « Bonome, tu as pas parlé d’une petite grotte ? »

Le chevalier : « Si, nous y allons… »

Samuel : « Attendez ! Moi aussi je voudrais être fotoé sur des plis. Il y en a de beaux là… »

Le chevalier : « D’accord mon petitours. Veux-tu que je t’aide à grimper ? »

Samuel : « Oh oui ! Merci chevalier 🙂 »

Max : « Tu as des fotos de tout tes petizours ? Ça va mieux ? »

Le chevalier : « Je n’ai rien demandé mais je suis ravi 🙂 »

Samuel (à Léo) : « Je suis son petitours 🙂 »

Léo : « Oui petit Sam. Il t’a adopté tout de suite. »

Max : « C’est ça la petite grotte ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « On va la voir ? On doit mettre nos casques ? »

Le chevalier : « Oui et oui. »

Max : « On y va alors ! »

Léo : « C’est la deuxième grotte aujourd’hui 🙂 »

Samuel : « On est des explorateurs 🙂 »

Max : « Tabarnak ! Rhooo la chance ! Rholala ! »

Léo : « Bonome, tu nous a bien expliqué que les korrigans ont enfermé des géants qui embêtaient les zoms dans des grottes en bord de mer n’est ce pas ? »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Léo : « Tu m’en voudrais si j’enfermais Max dans cette grotte ? »

Le chevalier : « Mmmmm… Lui savonnerais-tu la truffe avec des ampélites avant ? »

Léo : « Oui, c’est une bonne idée. »

Le chevalier : « Alors d’accord. As-tu besoin d’aide ? »

Léo : « Ce serait bien aimable à toi. »

Max : « QUOI ? MAIS VOUS ALLEZ PAS BIEN DANS VOS TÊTES VOUS ! VOUS DISCUTEZ DE M’ENFERMER DANS UNE GROTTE ? COMME ÇA, TRANQUILLEMENT… ET DEVANT MOI EN PLUS ! MAIS JE SUIS PAS D’ACCORD MOI ! »

Léo : « On s’en fiche. On va t’enfermer quand même ! »

Samuel : « Cousin Max, je pense que Léo et le chevalier te taquinent parce que tu nous as imités. »

Max : « Ils disent qu’ils veulent m’enfermer dans une grotte ! »

Samuel : « Pour te taquiner ! »

Max : « Tu es sûr ? »

Samuel : « Je suis qu’un tout petitours et je les connais pas depuis longtemps mais je les imagine mal se débarrasser de toi en t’enfermant dans une grotte. Ils t’aiment beaucoup tu sais. »

Max : « Ils m’aiment beaucoup ? Ils me menacent de m’enfermer dans une grotte et tu en déduis qu’ils m’aiment beaucoup ! »

Samuel : « Cousin Max, ça suffit maintenant ! Ils rigolaient ! Dites lui, tous les deux, qui vous rigoliez ! »

Léo : « Oui Maxou. C’était pour de rire. »

Le chevalier : « D’accord avec Léo 🙂 »

Max : « Et ça vous amuse ? »

Léo : « Ouiiii 🙂 »

Max : « Je confirme : vous allez pas bien dans vos têtes… »

Samuel : « Bon, on va la voir cette grotte ? »

Le chevalier : « Nous y sommes… »

Léo : « Alternance de microquartzites grises et d’argilites roses… »

Max : « Pas très original… »

Samuel : « Assez commun dans le secteur même… »

Léo : « Bon, les lits sont bien nets. »

Max : « C’est vrai qu’on voit bien. »

Samuel : « La différence de compétence saute aux yeux. »

Léo : « Il y a de jolies plissements… »

Max : « Les microquartzites sont fracturées mais pas les argilites. »

Samuel : « Forcément puisque les microquartzites sont cassantes alors que les argilites sont ductiles. »

Léo : « Tout le monde sait ça ! »

Max : « Allez ! On passe à la suite. »

Samuel : « Pas trop mal cette petite grotte. »

Max : « Pas exceptionnelle non plus… »

Léo : « Ça valait quand même le coup d’œil. »

Max : « Oui, on passait par là alors il fallait bien faire le détour. »

Le chevalier : « Ça vous amuse de faire les petizours blasés ? »

Léo : « Ouiiii 🙂 »

Max : « Comme si on était des grands géologues 🙂 »

Le chevalier : « Vous êtes bêtes ! »

Léo : « On est un peu fatigués bonome. »

Max : « Tu te rends compte de tout ce qu’on a vu depuis ce matin ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Léo : « En plus, on en est qu’à l’observation ! On a pas encore essayer d’expliquer. »

Samuel : « Sauf le chevauchement. »

Léo : « Oui, certes. Mais tous les plis, les écailles, les lanières, les roches tout mélangées… »

Max : « Et l’absence du Dévonien ! On a pas expliqué l’absence du Dévonien ! »

Le chevalier : « Non, mais nous n’avons même pas encore vu le Carbonifère… »

Max : « On t’attend bonome ! Montre nous un peu ce Carbonifère ! »

Léo : « Tu as parlé du Tournaisien il me semble. »

Le chevalier : « Oui, premier étage du Carbonifère. Il est là… »

Le chevalier : « Vous pouvez voir deux formations : les grès et phyllites rouges de La Parée et les grès feldspathiques et phyllites bistres. Ces derniers s’étendent jusqu’au Marais Girard. »

Léo : « Jusqu’au filon de quartz tu veux dire ! »

Le chevalier : « Oui mon Léo. »

Max : « Sois un peu précis bonome s’il te plaît. Comment tu veux qu’on comprenne sinon ! »

Le chevalier : « Pardon mes petizours. Moi aussi je fatigue… »

Max : C’est pas grave mon bonome. Mais ne recommence plus sinon il nous faudra sévir. »

Léo : « Pour ton bien, évidemment. »

Le chevalier : « Merci mes petizours 🙂 »

Samuel : « Tu nous expliques le Tournaisien s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Ces deux formations, assez similaires, indiquent une sédimentation de turbidites déposées dans un bassin sédimentaire alimenté par l’érosion de reliefs situés à proximité et en cours de surrection. »

Max : « Voilà ! Tu recommences à parler le gondwanien ! Pfff ! Bonome, pourrais-tu utiliser quelques mots simples de temps en temps ? »

Le chevalier : « Oui Max. Ne crie pas Max. Venez voir, vous allez mieux comprendre… »

Max : « On est censés mieux comprendre là ? »

Le chevalier : « Ben… Oui ! »

Max : « Les cousins, vous comprendez mieux vous ? »

Léo : « On comprende rien du tout. »

Samuel : « Y’a personne qui comprende quelque chose. »

Léo : « Mais c’est très beau. »

Max (à Samuel) : « Tu vois Samuel, on t’avait prévenu. Bonome, il voit pas comme nous. Lui, là, il comprend quelque chose. Et il voit des tas de choses dans sa tête. »

Léo : « Alors que nous, on voit juste des belles roches. »

Max : « Bonome, aurais-tu l’obligeance de nous dire ce que tu vois dans ta tête ? Pas ce que tu vois avec tes yeux mais ce qu’il se passe dans ta tête. S’il te plaît. »

Le chevalier : « Il me semble que c’est évident ! Un bassin sédimentaire se ferme. Cela se passe par à-coups. A chaque fois, les sédiments du talus, instables, tombent et forment des turbidites qui se déposent plus bas en séquence de Bouma. »

Max : « Tu vois ça toi ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Dans ta tête, il se passe ça ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Léo : « La tête de bonome est comme le Tardis. Elle est plus grande à l’intérieur 🙂 »

Samuel : « C’est quoi le Tardis ? »

Max : « Mmmmm… Comment dire… C’est le vaisseau des Seigneurs du Temps. Il permet de voyager dans le temps et l’espace. Et, comme la tête de bonome, il est plus grand à l’intérieur qu’à l’extérieur. »

Léo : « Parce que bonome c’est un Seigneur du Temps. »

Max : « Il a vu la naissance de l’Univers. »

Samuel : « Chevalier, je crois que deux de tes petizours vont pas bien dans leur tête… »

Le chevalier : « Je confirme 🙂 »

Samuel : « Tu m’expliques les turpitudes des séquences des pumas s’il te plaît. »

Le chevalier : « Les turbidites et les séquences de Bouma. Viens voir… »

Samuel : « Max ! Léo ! Venez vous aussi ! »

Le chevalier : « Voilà… »

Samuel : « Il y a des tas de fines couches différentes… »

Le chevalier : « Et ici encore. On voit mieux d’ailleurs. »

Max : « D’accord bonome. On a vu. Tu expliques maintenant s’il te plaît. »

Le chevalier : « Oui mes petizours. Il me faudrait un schéma pour vous montrer le contexte…»

Max : « Demande à monsieur Internet. »

Le chevalier : « Oui, bonne idée… Voilà… »

Max : « Merci bonome. Tu as les références de ce document ? »

Le chevalier : « Non, j’ai oublié. »

Max : « Tu vas avoir une amende et comme tu pourras pas la payer tu vas aller en prison. Et nous on aura plus de bonome. »

Le chevalier : « Étudions ce document. Vous voyez que des avalanches sous marines donnent naissance à des cônes sédimentaires. »

Léo : « On voit. »

Le chevalier : « A chaque avalanche, un mélange de sédiments dévale la pente et vont se déposer sur le cône. Mais toutes les particules ne se déposent pas à la même vitesse. »

Max : « Les plus grosses tombent les premières. »

Léo : « Et les plus fines mettent du temps à se déposer. »

Le chevalier : « Exact. C’est ce que nous voyons… Regardez de nouveau. »

Max : « Bonome, mon bonomou… Pourquoi tu as pas bien pris la séquence complète ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas… On voit les deux tiers supérieurs d’un élément et le début d’un autre. »

Max : « Oui, il y a tout, mais pas dans l’ordre. Des fois, tu vas pas bien dans ta tête toi… »

Léo : « Regarde Max au lieu de râler… »

Le chevalier : « En haut de la foto, il y a la base de la séquence. Ce sont les éléments les plus lourds, les plus grossiers… Puis il faut observer le bas de la foto. Ce sont des grains un peu plus fins. »

Léo : « On voit. »

Le chevalier : « Au dessus, il y a des dépôts très fins à laminations entrecroisées. »

Léo : « C’est très beau… »

Le chevalier : « Puis il y a de nouveau des dépôts très fins à laminations parallèles et la séquence se termine par une fine couches d’argile. »

Samuel : « C’est ça la séquence de Bouma ? »

Le chevalier : « Oui mon petit Sam. »

Léo : « Ce sont donc des dépôts de turbidites. Et c’est répété, répété, répété… »

Max : « Bonome, pourquoi il y a des avalanches de sédiments ? »

Le chevalier : « Parce que la pente est instable. Ou alors, parce qu’il y a des petits séismes qui accompagnent la fermeture du bassin sédimentaire. »

Léo : « C’est sûrement la seconde hypothèse. »

Max : « Ben oui. L’océan centralien se ferme. Je pensais qu’il était déjà fermé au Carbonifère moi. »

Le chevalier : « Moi aussi 🙂 Mais si la sédimentation se poursuit c’est qu’il reste une petite mer. »

Max : « Forcément bonome, forcément… »

Le chevalier : « Mes petizours, je pense que nous allons arrêter là nos observations. »

Max : « Vous êtes d’accord les cousins ? »

Léo : « Oui, parce que je fatigue moi. »

Samuel : « Je crois que je comprendrai plus rien maintenant… »

Max : « Bonome, tes petizours sont d’accord. »

Le chevalier : « Il reste des tas de détails à observer mais nous les garderons pour une prochaine visite. »

Max : « Oui bonome. On retourne à notre monture ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « On peut pocher ? »

Le chevalier : « J’allais vous le proposer. »

Max : « Alors on grimpe. »

Léo : « Bonome, tu vas surement manger ton sandouich bientôt et aller à la taverne pour te caféiner. Mais après ? »

Le chevalier : « Si vous n’êtes pas trop fatigués nous pouvons allez nous promener dans le marais. Peut-être y verrons nous quelques oiseaux. »

Max : « Bonome, c’est surtout toi qui marches. Et tu nous expliques tout. Alors c’est si toi tu es pas trop fatigué. »

Le chevalier : « Ça devrait aller 🙂 »

Max : « Alors on y va ! »

Léo : « Moi, je vais dodoer un peu pendant le retour à la monture. »

Samuel : « Moi aussi. »

Max : « Tu vas te serrer contre Léo 🙂 »

Léo : « Laisse le dire Samuel. On s’en fiche. »

Max : « Ben moi je vais même pas dodoer. A tout à l’heure les dormeurs 🙂 »

Continuer la promenade

132-4 La Pointe Rouge

Lundi 31 Octobre, An III (encore…)

Max : « Bonomou, quand est-ce qu’on va à la Pointe Rouge ? »

Le chevalier : « Nous y allons Maxou. »

Max : « Tu surveilles la marée ? Je veux pas qu’on soit tout noyés à cause de la mer qui remonte… »

Le chevalier : « Moi non plus 🙂 »

Max : « On y va alors ? »

Le chevalier : « Oui, mais j’ai quelque chose à vous montrer en chemin. »

Max : « En chemin ? Mais elle est juste là la Pointe Rouge ! »

Le chevalier : « Je sais. Avançons un peu… Voilà ! Nous pouvons nous retourner… »

Max : « Alors… A gauche il y a un rocher tout plié et à droite… Des rochers avec des tas de couleurs différentes qu’on comprend rien du tout… D’accord… »

Léo : « Il y a une sorte de couloir entre les rochers… On est passés par là. C’est pas normal ça. »

Le chevalier : « Bien vu Léo. »

Max : « Bonome, à droite, il y a des ampélites. Mais les autres roches ? C’est quoi les autres roches ? »

Léo : « Les grises ? »

Max : « Oui, les grises. »

Le chevalier : « Je pense que ce sont des calcaires dolomitiques. »

Max : « Des calcaires de Dominique ? Dominique a laissé ses calcaires ici ? Il fait pas attention à ses affaires ce Dominique… »

Le chevalier : « Des calcaires dolomitiques ! »

Samuel : « Chevalier, c’est quoi les calcaires dolomitiques ? »

Le chevalier : « Ce sont des calcaires qui contiennent une part non négligeable de dolomie. »

Max : « Bien bien bien… Et qu’est ce que la dolomie mon bonomou ? »

Le chevalier : « Un carbonate double de calcium et magnésium. »

Léo : « On fait la chimie ? »

Le chevalier : « Si tu veux mon Léo. Le calcaire est de la calcite CaCO3. La dolomie a pour formule CaMg(CO3)2. »

Léo : « Et si il y a de la dolomie dans le calcaire on parle de calcaire dolomitique. »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Max : « Et pourquoi il y a de la dolomie dans le calcaire ? »

Le chevalier : « Il existe plusieurs modes de formation de la dolomie. Elle peut précipiter directement à partir de l’eau de mer. Cela arrive dans les lagunes côtières le long des pays chauds. Elle peut également se former par remplacement partiel des ions Ca++ de la calcite par des ions Mg++ lors de la diagenèse dans des eaux riches en sels ferro-magnésiens ou par circulation d’eaux magnésiennes plus ou moins chaudes le long de fissures. »

Max : « D’accoooord… et alors ? »

Le chevalier : « Les dolomies et les calcaires dolomitiques sont souvent associées à une mer peu profonde et chaude, soumise à une forte évaporation. »

Léo : « Ils datent de quand ces calcaires dolomitiques ? »

Le chevalier : « Du Wenlock supérieur il me semble… »

Léo : « C’est encore le Silurien… Il faudra que tu nous fasses une synthèse de tout ce qu’on a vu… En comparant à la Bretagne… »

Le chevalier : « Je vais faire de mon mieux. »

Max : « Oui bonome. Bon, que voulais-tu nous montrer ? »

Le chevalier : « Regardez sur la gauche… »

Léo : « La zone toute lisse ? »

Le chevalier : « Oui, la zone toute lisse. »

Max : « On va voir ? »

Le chevalier : « Voilà ! »

Max : « C’est rigolo. Il y a des plis sous la zone toute lisse. »

Samuel : « Pourquoi c’est tout lisse ? »

Max : « C’est encore un miroir de faille Samuel. »

Samuel : « Dans ce sens là ? Alors c’est une faille F2. Le chevalier en a parlé tout à l’heure. »

Le chevalier : « Exact petit Sam. »

Léo : « Bonome, si il y a des plis derrière le miroir de faille, est-ce parce que les plis existaient déjà quand la faille est apparue ? »

Le chevalier : « Oui Léo. Tu viens de découvrir le principe de la chronologie relative. »

Léo : « La chronologie relative ? »

Max : « La chronologie c’est l’ordre des événements. Mais pourquoi relative ? »

Le chevalier : « Léo a bien compris que le plissement a précédé l’apparition de la faille. Mais nous n’avons aucune date à proposer pour ces événements. Nous pouvons seulement les dater l’un par rapport à l’autre. Nous avons donc une datation relative. »

Max : « D’accord. Merci bonome. »

Samuel : « On peut faire mieux en datation relative. Parce que les roches sont du Wenlock supérieur. On sait que les roches se sont déposées avant de se plier. On peut donc ajouter deux événements. Il y a eu dépôts des sédiments, formation des roches, plissement des roches et faille. »

Léo : « Et tout ça après le Silurien supérieur. »

Max : « Bonomou, il y a des stries sur le miroir de faille. Qu’est ce qu’elles t’apprennent ? »

Le chevalier : « Elles sont horizontales et parallèles entre elles… Elles nous indiquent le sens du déplacement… Le compartiment face à nous s’est déplacé vers la droite par rapport à celui sur lequel nous sommes. On parle de faille dextre. »

Max : « Tu as tout dit sur la faille ? »

Le chevalier : « Je crois… »

Max : « On peut regarder les plis ? J’aime bien les plis. »

Le chevalier : « Alors regardons les. »

Léo : « Tu vas les fotoer ? Je peux grimper pour servir d’échelle ? »

Max : « Tu veux faire l’escalade ? »

Léo : « Oui, il y a pas que toi qui sait faire l’escalade. Et puis j’aime bien que bonome me fotoe 🙂 »

Max : « Alors grimpe ! »

Max : « On voit une alternance de microquartzites et d’argilites roses… »

Léo : « Et c’est tout plié. »

Samuel : « C’est vraiment impressionnant tout ces plis… »

Léo : « Ben oui. Max, je comprends ce que tu disais tout à l’heure. On connaît la théorie mais j’ai du mal à imaginer comment ça a pu se plier comme ça… »

Max : « Ben oui… Bon, on avance ? »

Léo : « Regarde Max ! Il y a encore des plis sur le rochers ! »

Max : « C’est pire tout plié qu’en Bretagne ici. »

Samuel : « Encore ouf qu’il faut pas tout repasser 🙂 »

Max : « Oulala oui ! En plus, si on remettait tout à plat les roches recouvreraient la mer… »

Léo : « Bonome… »

Le chevalier : « Oui mon Léo. »

Léo : « C’est quelle formation ici ? Ce sont plus les séries rythmiques inférieures ni les phtanites… »

Le chevalier : « Exact ! Ce sont les séries rythmiques supérieures. »

Max : « Microquartzites beiges et argilites roses d’épaisseur centimétrique… »

Samuel : « Avec de nombreux et beaux plis… »

Max : « Et la Pointe Rouge ? Quand va t-on la voir la Pointe Rouge ? »

Le chevalier : « Pourquoi es-tu si impatient de la voir ? »

Max : « Primo, elle est très belle. Secundo tu y comprends rien du tout et je suis impatient de te voir rien comprendre du tout 🙂 »

Samuel : « C’est pas très gentil. »

Max : « Samuel, bonome comprend toujours tout. Il raconte toute l’histoire de la Terre quand tu lui présentes un caillou. Alors, de temps en temps, j’aime bien le voir pas comprendre. Ça le rend un peu plus humain. »

Samuel : « C’est pas bête… C’est bien qu’il comprenne pas alors. Chevalier, il faut que tu saches pas tout. C’est mieux pour notre équilibre. Sinon, on va faire le complexe d’infériorité. »

Léo : « Ben oui. Et on va finir dépressifs. »

Max : « Tu veux pas des petizours dépressifs quand même ? »

Le chevalier : « Non. Mais pour le moment, vous ne m’avez pas l’air dépressifs du tout 🙂 Mon petit Sam, ne t’inquiète pas, je ne connais pas tout. Et, tu sais, mes connaissances sur la géologie du coin sont assez superficielles. Et je ne suis absolument pas sûr de ce que je raconte. »

Max : « Connaissances superficielles… Vous entendez ça les cousins ? Ces connaissances sont assez superficielles. Pfff… »

Léo : « Ben c’est bonome… Il est comme ça tu sais. »

Le chevalier : « Allons voir la Pointe Rouge. »

Léo : « Elle est juste là. »

Max : « Bonome, mes lecteurs vont pas bien comprendre. »

Le chevalier : « Qu’est ce qu’ils ne vont pas bien comprendre ? »

Max : « Ben, on est lundi là. On est arrivés vendredi soir et hier on a fait la promenade. Si je dis pas des erreurs, il y a déjà huit articles sur la Vendée et on a même pas fini. »

Le chevalier : « Oui… »

Max : « En gros, je vais écrire un article tous les 50 mètres… »

Le chevalier : « Quand même pas ! »

Max : « Ben si ! Les porphyroïdes de la Sauzaie : 20 mètres entre l’accès à l’estran et le Rocher Sainte Véronique, un article. Le Rocher : 20 mètres, un article… Un article tous les 50 mètres je te dis. »

Le chevalier : « C’est pas tout à fait faux… »

Max : « C’est normal que je sois en retard dans mon blog… »

Léo : « Heureusement que les connaissances de bonome sont un peu superficielles… »

Le chevalier : « Et si nous passions à l’étude de la Pointe Rouge ? »

Max : « La Pointe des Cheveux qui Tombent 🙂 »

Léo : « Elle est belle ! »

Samuel : « Rholala oui ! »

Max : « Ben oui ! C’est pour ça que je voulais la voir… On peut s’en éloigner un peu et la regarder sous tous les angles s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Si Samuel et Léo sont d’accord. »

Léo (à Samuel) : « Tu vois Samuel, le chevalier demande toujours l’avis des autres petizours quand l’un d’entre nous demande quelque chose. »

Samuel : « Toujours ? »

Léo : « Oui oui. Je sais pas pourquoi parce qu’on est toujours d’accord. Mais il demande. »

Samuel : « Et si on lui disait qu’on est pas d’accord. Pour voir… »

Léo : « Bonome, Samuel et moi nous sommes consultés et on est pas d’accord. On veut pas voir la Pointe Rouge sous tous les angles. »

Le chevalier : « Max va être déçu. »

Léo : « On s’en fiche. On veut pas. »

Le chevalier : « Bien. Max tu entends ça ? Samuel et Léo ne veulent pas faire le tour de la Pointe Rouge. »

Max : « Ben on les laisse là et on y va tous les deux. Tu veux bien toi. »

Le chevalier : « Ça me paraît être un bon compromis. Samuel, Léo installez vous confortablement sur un rocher. Max et moi allons étudier tous les deux. Et on va voir la beauté. Amusez vous bien en attendant. »

Léo : « Bonome, c’est pas vrai ! »

Samuel : « Nous laisse pas ! »

Léo : « On veut venir nous aussi ! »

Samuel : « C’était pour voir ta réaction. »

Léo : « S’il te plaît bonome. »

Le chevalier : « 🙂 Je vous avais entendu… »

Léo : « Tu nous aurais pas laissés ? »

Le chevalier : « Laisser mes petizours sur un rocher ? Non non non ! Mes petizours… Que ferais-je sans vous ? Pochez vous tous les trois. »

Max : « On grimpe ! »

Max : « Elle est vraiment belle cette pointe. »

Léo : « On s’approche ? »

Le chevalier : « Demande à Max. »

Max : « Non, j’ai pas envie. Je reste là sur un rocher. Allez-y sans moi… »

Léo : « T’es trop bête ! Allez, en route ! »

Max : « Bonomou, pourrais-tu nous expliquer la Pointe Rouge malgré ton ignorance ? »

Le chevalier : « Elle est formée de schistes rutilants, de niveaux très étirés d’ampélites englobant des lentilles d’arkoses, de niveaux de phtanites et de calcaires dolomitiques. »

Max : « Et ça, c’est quand tu connais pas… D’accord. Je vois. »

Samuel : « On va faire le complexe d’infériorité alors. »

Léo : « Là tout de suite. »

Max : « Parce que nous, quand on connaît pas, on connaît pas. On dit pas tout ça. »

Léo : « On peut dire que c’est beau à la rigueur… »

Samuel : « Mais on fait pas une longue phrase avec que des mots que personne connaît. »

Max : « Bonome, parlerais-tu le gondwanien ? »

Le chevalier : « Il n’y a que rutilant que vous ne connaissez pas dans ma phrase. Les schistes rutilants sont des schistes riches en fer. »

Max : « Et il y a tout ça dans la Pointe Rouge ? »

Le chevalier : « D’après ce que j’ai lu. »

Max : « C’est un peu un résumé de toute la falaise alors. »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Léo : « Bonome, viens voir… »

Le chevalier : « Qu’as-tu vu mon Léo ? »

Léo : « Viens te dis-je ! »

Le chevalier : « Je suis là ! »

Léo : « Regarde là… »

Léo : « Et là… »

Max : « Comme c’est étrange… Ce sont les même roches mais elles ont pas du tout le même aspect. Comment expliques-tu ça grand chevalier sauroctone ? »

Le chevalier : « Je ne suis pas encore un chevalier sauroctone. »

Max : « Non, mais ça serait bien que tu t’y mettes ! Explications s’il te plaît. »

Le chevalier : « Vous n’avez pas d’hypothèse ? »

Léo : « Non. »

Max : « Non plus. »

Samuel : « Pas mieux… »

Le chevalier : « Revoyons les fotos… »

Le chevalier : « Ce sont effectivement les mêmes roches à savoir des argilites et des ampélites. Dans un cas elles sont bien lisses mais pas dans l’autre. »

Max : « Merci bonome mais ça on le sait déjà. Comment l’expliques-tu s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Par leur position. Leur hauteur plutôt. »

Max : « Leur hauteur ? »

Le chevalier : « J’hésite un peu à parler d’altitude… »

Max : « Explique toi un peu ! »

Le chevalier : « Les roches les plus basses sont usées par les galets lorsque la marée monte. »

Léo : « Ben oui ! J’aurai dû y penser ! »

Max : « C’est vrai. C’est tout bête… »

Le chevalier : « Vous ne pouvez pas penser à tout. Et vous devez être fatigués après tout ce que nous avons vu depuis ce matin. »

Max : « La matinée a été assez dense en effet. »

Samuel : « Assez dense ?! C’est tout ? »

Léo : « Max euphémise 🙂 »

Le chevalier : « Tiens, c’est intéressant ça… »

Max : « Qu’est ce que tu as vu encore ? »

Le chevalier : « Là… »

Max : « Oui… C’est sûrement très intéressant… »

Léo : « C’est quoi ? »

Le chevalier : « Des fentes en échelons… »

Léo : « Qu’est ce qu’elles te disent ces fentes en échelons ? »

Le chevalier : « Je suis un peu perplexe… Elles ne sont pas toutes parallèles… »

Léo : « Et si elles étaient parallèles ? »

Le chevalier : « Elles indiqueraient un cisaillement. »

Léo : « Elles annoncent une faille alors. »

Le chevalier : « Si le mouvement continue oui… Bien, voilà pour la Pointe Rouge. »

Max : « C’est tout ? »

Le chevalier : « Oui Max. Je t’ai dit que je ne comprenais pas tout ici. »

Samuel : « Tu nous a déjà expliqué beaucoup de choses fort savantes chevalier. Merci. »

Le chevalier : « Ça te plaît Samuel ? »

Samuel : « C’est encore mieux que ce que j’espérais 🙂 »

Max : « Tu es arrivé au bon moment. Le Royaume des Paons, la Vendée… »

Samuel : « Le Gondwana Max. On est au Gondwana nous. »

Le chevalier : « Retournons observer la série rythmique supérieure sur l’estran… »

Léo : « On pourrait faire une pause avant ? »

Max : « Une pause ? Maintenant ? »

Léo : « Oui, maintenant. »

Max : « Bonome, es-tu d’accord pour faire une pause maintenant ? »

Le chevalier : « Bien sûr Léo. Nous avons encore un peu de temps avant que la marée nous chasse de l’estran. »

Max : « Alors pause ! »

Continuer la promenade

132-3 Jusqu’à la Pointe Rouge

Lundi 31 Octobre, An III (encore…)

Max : « Bonomou ? »

Le chevalier : « Oui mon Maxou. »

Max : « C’est bien les câlins avec gratouillis 🙂 »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Max : « Mais on est naturalistes nous. »

Le chevalier : « Oui, vous avez des sacados. »

Max : « Il faudra en trouver un pour Samuel d’ailleurs. »

Le chevalier : « Il me semble que tu l’as déjà dit. »

Max : « Oui, sans doute… Bonome, et si on continuait la géologie ? Il y a encore des tas de rochers à voir. Tu veux bien ? »

Léo : « Oh oui ! S’il te plaît ! »

Samuel : « Ce serait gentil de ta part. »

Le chevalier : « Vous voulez continuer ? »

Max : « Ben oui ! C’est ce qu’on vient de te dire ! Pfff ! Tu comprends rien du tout ! »

Léo : « Max ! Tu parles pas comme ça à bonome ! »

Max : « Ben il comprend rien ! C’est pas de ma faute quand même ! »

Samuel : « Ils recommencent ! Tu les grondes jamais chevalier ? »

Le chevalier : « Pour quoi faire ? Ils se calment d’eux-mêmes. Et ils m’amusent. »

Samuel : « Tu es trop gentil avec tes petizours. Tu devrais sévir un peu. »

Max : « Hé ! Ho ! Le petitours blanc ! Çavapalatête ! Tu dis pas à mon bonome qu’il est trop gentil avec ses petizours ! Et tu lui dis encore moins de sévir ! »

Léo : « Et toi tu parles pas sur ce ton à Samuel ! »

Le chevalier : « Calmez vous un peu. Vous vouliez continuer ? Alors continuons. »

Samuel : « C’est là que tu comprends plus tout ? »

Le chevalier : « J’en ai bien peur… »

Samuel : « On y va quand même ! Allez, en route ! »

Max : « Mais… C’est moi qui dis ça normalement ! »

Samuel : « TU VAS PAS BIEN DANS TA TÊTE TOI ! METS TA CASQUETTE MAX ! OULALA ! QU’EST CE QU’ON VA FAIRE DE TOI ! PFFFF ! »

Léo : « Et toc ! »

Max : « Il m’a crié dessus… Bonome, Samuel m’a crié dessus ! »

Le chevalier : « Ouiiii 🙂 Je l’aime beaucoup ce petitours blanc. Tu viens Samuel, on va faire la géologie. »

Léo : « Ben et nous ? »

Le chevalier : « Vous venez aussi 🙂 »

Max : « Alors, en route ! »

Léo : « Qu’est ce qu’on va voir ? »

Le chevalier : « Nous allons commencer par observer les séries rythmiques inférieures. Elles sont visibles sur l’estran et en falaise. »

Léo : « Chouette alors ! »

Le chevalier : « Les voici… »

Léo : « C’est beau ! »

Max : « Tu dis toujours que c’est beau… »

Samuel : « Et toi tu lui fais toujours remarquer qu’il dit que c’est beau… »

Le chevalier : « Mes petizours, vous m’avez l’air bien dissipés. Peut-être devrions nous rentrer. »

Max : « Non bonome ! »

Léo : « On est sages ! »

Samuel : « On dissipe plus ! »

Max : « Bonomou, pourrais-tu nous expliquer un peu mieux les séries rythmiques inférieures s’il te plaît ? »

Léo : « C’est quoi comme roches ? »

Samuel : « On veut savoir nous. »

Max : « Parce qu’on est géologues. On est pas dissipés… »

Le chevalier : « Ce sont des phyllites. »

Léo : « Des phyllites ? On a jamais vu des phyllites ? »

Le chevalier : « Si, mais je n’ai pas donné ce nom. »

Léo : « Et là, tu affines 🙂 »

Le chevalier : « Oui 🙂 Les phyllites sont des roches feuilletées. D’ailleurs phyllite vient du… »

Max : « Grékancien 🙂 Ça faisait longtemps que tu avais pas parlé du grékancien. »

Le chevalier : « Et ça te manquait 🙂 Donc phyllite vient du grec φΰλλον qui signifie feuille. »

Léo : « Je comprends… il y a des feuillets collés les uns aux autres. Elles viennent d’où, les phyllites ? »

Le chevalier : « Ce sont des roches métamorphiques foliées composées à l’origine de micas à base de séricite et de chlorite. »

Max : « Ben voilà ! Léo te pose une question simple et quand tu réponds, on comprend rien du tout ! Bonome, s’il te plaît, pourrais-tu arrêter de parler en grékancien. S’il te plaît ? »

Le chevalier : « Je me suis emballé. Pardon Maxou. La séricite et la chlorite sont des minéraux argileux. »

Max : « Ben voilà ! Les phyllites sont constitués de minéraux argileux. Je suppose qu’ils ont été chauffés et comprimés et qu’une schistosité est apparue et ça a donné les phyllites. »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Léo : « Donc, le milieu de dépôt était encore calme. On est toujours sur le talus ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Léo : « Mais l’océan centralien s’est élargi je suppose. Armorica est loin au Nord maintenant. »

Le chevalier : « Absolument. »

Samuel : « Alors on a vu les rhyolites machins qui montrent le tout début de l’ouverture de l’océan au sein du Gondwana. Et là, on voit l’océan élargi. Tabarnak ! C’est bien la géologie. On est au Gondwana 🙂 »

Léo : « Les zoms d’ici pensent qu’ils sont en Vendée et nous on est au Gondwana 🙂 »

Max : « Peut-être faudrait-il préciser à mes lecteurs qu’à l’époque, l’océan Atlantique existait même pas et que l’océan Centralien était orienté Est-Ouest. »

Léo : « Bonome, tout ça c’est les phyllites de la série rythmique inférieure ? »

Le chevalier : « Tout quoi ? »

Léo : « Tout ça, là ! La falaise, l’estran… »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Léo : « On connaît l’épaisseur de cette série ? »

Le chevalier : « Difficile à dire avec tous les plissements… Moi, je ne la connais pas. »

Léo : « C’est pas grave. »

Max : « Oulala ! Regardez un peu la ! Et là ! C’est beau ! »

Samuel : « Cousin Max, tu dis toujours que c’est beau. On attendait une réponse de géologue nous 🙂 »

Max : « Tu te moques là ! Bonome, Samuel se moque de moi ! »

Le chevalier : « Qu’est ce qui ne va pas ? Ce sont tes propres mots il me semble. »

Max : « Oui, mais moi j’ai le droit ! C’est mon style ! Et je suis l’aîné. J’ai le droit de taquiner mes cousins plus jeunes. »

Le chevalier : « Samuel aussi. »

Max : « C’est pas juste… Samuel se moque de moi et bonome le gronde même pas… »

Léo : « Bonome, Maxou a raison : c’est très beau. Mais il faut que tu nous expliques. »

Le chevalier : « Expliquer quoi ? »

Léo : « Les belles roches ! Montre les fotos… »

Samuel : « A gauche, ce sont les phyllites. Mais là, on les voit pas en coupe. Elles sont penchées et érodées. Alors on voit plein de couches différentes. Mais à droite, je sais pas. »

Max : « On dirait des ignimbrites à grains très fins… Ce sont les mêmes couleurs. »

Le chevalier : « Tu as raison Maxou. Mais je ne suis quand même pas sûr que ce soit des ignimbrites bien qu’il y en ait de signalées au sein de la SRI… »

Max : « Tu sais pas ce que c’est alors ? »

Le chevalier : « Non. Je vous avais prévenus que je ne connaissais pas tout dans ce secteur… »

Max : « Chouette alors ! Bonome connaît pas tout ! »

Samuel : « Et cette couche noire ? »

Le chevalier : « Ce sont des ampélites. »

Léo : « Des ampélites ? Comme à Lam Saoz ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. »

Max : « Une fine couche comme ça ? C’est étrange… »

Léo : « Bonome, pourrais-tu faire un rappel sur les ampélites. Pour Samuel. Il était pas là en Bretagne alors il connaît pas les ampélites. »

Le chevalier : « Samuel, va toucher les ampélites s’il te plaît. »

Samuel : « Tu veux ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Samuel : « J’y vais… C’est un peu gras ! … Zutalor ! J’ai la patte toute noire ! »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Léo : « Tu viens de découvrir que les ampélites sont très riches en matière organique 🙂 »

Le chevalier : « Il peut y avoir jusqu’à 25 % de carbone… »

Max : « Et avec le carbone il y a encore des argiles. »

Le chevalier : « Oui, on parle parfois de schistes graphiteux d’ailleurs. »

Léo : « Il y a un rapport avec la vigne aussi, mais je me souviens plus. »

Le chevalier : « Oui, à cause du grékancien. Ampélos signifie vigne. On mettait des ampélites dans les vignes pour enrichir la terre en matière organique et parce qu’on croyait que la pyrite qu’elles contiennent repoussait les chenilles. »

Max : « La pyrite, c’est du sulfure de fer, FeS2. »

Léo : « Et la richesse en matière organique et en pyrite indique un milieu réducteur. Il y avait pas beaucoup de dioxygène. Alors le fer se combinait avec le soufre qui s’oxydait pas non plus, et la pauvreté de dioxygène empêchait la décomposition de la matière organique. »

Samuel : « Rholala ! Vous connaissez bien les ampélites vous. »

Léo : « On en a déjà vu. C’est normal. »

Max : « Même que dans les ampélites de Lam Saoz, on a trouvé des graptolites, des fossiles bizarres que personne connaît à part bonome. »

Léo : « On les a trouvés en 2 minutes. Bonome les avait même pas vus l’année d’avant. »

Max : « On est des bons fossileurs, nous. »

Samuel : « Il y a des graptolites ici aussi ? »

Le chevalier : « Quelques rares découvertes… Du même genre qu’à Lam Saoz. »

Max : « C’était la même mer bonome. Mais sur l’autre rive. »

Le chevalier : « Savez vous que si les ampélites avaient été un peu plus chauffées et comprimées, elles auraient donné du pétrole ? »

Max : « Du pétrole ? Le pétrole se forme à partir des ampélites ? »

Le chevalier : « Non, à partir de matière organique. »

Max : « Tu nous expliqueras ça une autre fois. »

Léo : « D’autres choses sur les ampélites ? »

Le chevalier : « Oui Léo. Elles sont très friables. On dit qu’elles ne sont pas compétentes. »

Léo : « Tu nous as déjà expliqué. Les roches peuvent être compétentes. On dit aussi cassantes. Ou alors elles peuvent être non compétentes ou ductiles. »

Le chevalier : « Quelle mémoire Léo ! Les roches ductiles sont souvent à la base des chevauchements ou des écailles… C’est pour cette raison qu’ici, les ampélites sont souvent débitées en lanières. »

Léo : « Quand tout se plisse ou se complique à cause de la tectonique, les ampélites résistent pas du tout et c’est là que ça se décolle et que ça glisse… »

Le chevalier : « Oui mon Léo. On dit qu’elles forment des couches-savons. »

Léo : « Et tout glisse dessus ! Hopla ! »

Max : « Tu vois Samuel, ça, c’est bonome quand il comprend pas tout… »

Samuel : « Et Léo comprend tout tout le temps… »

Max : « Oui, on a l’impression qu’il connaît aussi bien que bonome. Il doit être autiste… »

Léo : « JE SUIS PAS AUTISTE ! TU ARRÊTES AVEC L’AUTISME OU JE TE SAVONNE LA TRUFFE AVEC DES AMPÉLITES ! »

Le chevalier : « J’aimerais bien voir ça 🙂 »

Léo (au chevalier) : « C’est vrai ? Je peux ? »

Le chevalier : « Quand même pas Léo. Je ne peux pas te laisser faire. »

Léo : « D’accord… Il le mériterait quand même… »

Samuel : « Regardez les ampélites sur la falaise… »

Le chevalier : « Oui… Nous les reverrons plus loin. »

Max : « On regarde pas ? »

Le chevalier : « Non, pas là. »

Max : « Samuel nous montre des ampélites et on les regarde pas… C’est pas gentil ça. Viens Samuel, on s’en fiche de bonome. On va voir les ampélites sur le rocher. … Bonome veut pas étudier ici parce qu’il connaît rien du tout à ce rocher. Mais on s’en fiche. On observe et puis c’est tout. »

Samuel : « Cousin Léo, tu comprends ce rocher toi ? »

Léo : « Non… Au dessus des ampélites je dirais que ce sont les phyllites vertes et roses de la série rythmique inférieure. Mais en dessous, je sais pas. »

Max : « Pas grave. Bonome, on continue ! »

Léo : « On va voir la Pointe Rouge ? »

Le chevalier : « Pas encore. J’ai quelque chose à vous montrer. Venez… »

Max : « Encore une faille ! »

Le chevalier : « Exact Maxou ! »

Max : « Dis bonome, il y a des failles comme ça et des failles comme ça. Pourquoi ? »

Le chevalier : « Mon petitours… Il y a effectivement deux familles de failles. Certaines sont orientées parallèlement à la côte. Ce sont les failles F1. Les autres sont perpendiculaires à la côte. C’est la famille de faille F2 à laquelle appartient celle-ci. »

Max : « D’accord. Léo, qu’est ce que tu observes ? »

Léo : « Le miroir de faille et les deux compartiments… »

Léo : « On voit bien le miroir de faille. Samuel, le miroir c’est la zone toute lisse. C’est la surface au long de laquelle a eu lieu le mouvement. A droite, ce sont les phyllites. Elles sont très redressées. Presque verticales même. A gauche, je sais pas ce que c’est. Mais c’est moins penché… »

Le chevalier : « Bien vu Léo. C’est la formation de droite qui est venue chevaucher celle de gauche. On parle de faille inverse. Cette faille nous indique qu’il y a eu un serrage Nord-Sud. »

Léo : « Merci bonome. »

Max : « Dis Léo, tu as remarqué que tu dis de plus en plus souvent bonome ? »

Léo : « J’avais pas fait attention… »

Max : « Depuis que Sam est arrivé 🙂 »

Léo : « Ça t’embête pas chevalier ? »

Le chevalier : « Non mon petitours. Je suis content d’être ton bonome 🙂 Samuel, toi aussi tu peux m’appeler bonome si tu veux. »

Samuel : « Pas tout de suite chevalier. Je viens d’arriver moi. On se connaît pas encore très bien. J’oserai pas. »

Le chevalier : « Sens toi libre petit Sam. »

Samuel : « Merci chevalier. »

Léo : « Mmmmm… »

Max : « Pourquoi tu mmmmmes en te grattant la tête Léo ? C’est parce que Sam veut pas appeler bonome bonome ? »

Léo : « Mais non 🙂 C’est à cause de cette pointe d’ampélites au sol… »

Max : « Qu’est ce que tu vas dire en voyant le rocher ! »

Léo : « Je dirais bien que c’est beau mais tu te moquerais de moi… »

Max : « Pas à chaque fois Léo, pas à chaque fois… »

Léo : « Tu trouves pas ça beau toi ? »

Max : « Ben si ! Évidemment ! »

Samuel : « C’est encore à cause de la tectonique ? »

Le chevalier : « Oui petit Sam. »

Max : « Bonome, on peut grimper sur le rocher pour que tu nous fotoes ? »

Le chevalier : « Allez-y ! Et après nous ferons une courte pause avant d’aller voir la Pointe Rouge. »

Continuer la promenade