Dimanche 3 Mai, An VII
Tard le soir, Max regarde la lune…
Le chevalier : « Tu ne dors pas Maxou ? »
Max : « J’y arrive pas… »
Le chevalier : « Contrarié ? »
Max : « Bonome, ça fait combien de temps qu’on est pas allés aux zoisos ? »
Le chevalier : « Environ 50 jours. »
Max : « C’est long… On va rater les guifettes noires. Elles passent toujours entre fin avril et le 10 mai. On va pas les voir cette année. Et blongios va arriver. Ça fait trois ans qu’on est les premiers à voir blongios et là, on va même pas pouvoir y aller. Qu’est ce qu’il va penser ? Il va croire qu’on est plus amis… »
Le chevalier : « Nous allons bientôt pouvoir sortir Maxou. »
Max : « Je veux pas qu’on aille au Marais ou au Royaume des Bernaches ! Il y a trop de zoms. En plus, là, ils vont tous sortir d’un coup. Je veux pas que tu attrapes le virus et que tu fasses la maladie. »
Le chevalier : « Il y a quelques Royaume où nous croisons personne. »
Max : « Oui… Les Royaumes des Geais, des Fauvettes, des Milans… »
Léo se réveille lui aussi et rejoint Max et son bonome.
Léo : « Vous dormez pas ? »
Max : « J’y arrive pas… »
Léo : « Qu’est ce que vous faites ? »
Max : « On papote en regardant la Lune. »
Le chevalier : « Max me disait qu’il en a assez d’être enfermé. »
Léo : « Moi aussi… Je tourne en rond… »
Max : « Tu laisserais bonome aller au Marais ou au Royaume des Bernaches toi ? »
Léo : « Non. Trop de monde. Pareil pour le Grand Étang. Beaucoup d’ornithos vont s’y ruer. »
Le chevalier : « Nous verrons bien… »
Max : « Pfff ! Tu fais rien qu’à travailler en plus… Tu auras pas le temps d’aller aux zoisos. »
Le chevalier : « Je propose que nous parlions de ça demain. Conseil de petizours. »
Max : « Si tu veux bonome. Mais on fait quoi maintenant ? »
Le chevalier : « Je suppose que tu ne veux pas retourner au lit. »
Max : « Je dormirai pas. On se dépense pas assez dans la journée… J’ai pas sommeil. »
Léo : « On pourrait regarder la Lune. Elle est belle ce soir. »
Max : « Bonome, tu nous as jamais expliqué la Lune. »
Léo : « Ce serait l’occasion. »
Le chevalier : « Sans notre petit Sam ? »
Max : « On pourrait le réveiller. »
Léo : « Le réveiller ? »
Max : « Ben… On fera la sieste demain… »
Léo : « Pourquoi pas. J’y vais ! »
Le chevalier : « J’irai plus vite 🙂 … Mon petitours… »
Samuel se met à ronronner…
Le chevalier : « Mon petitours 🙂 Max et Léo proposent qu’on observe la Lune. »
Samuel : « Mmmmm… La Lune ? Tu veux nous expliquer la Lune ? Ondorplu alors ? »
Le chevalier : « Comme tu veux mon petit Sam. »
Samuel : « Ondorplu 🙂 Tu me portes ? »
Le chevalier : « Oui 🙂 »
Max : « On s’installe sur toi aussi… Vas-y bonome, explique nous la Lune 🙂 »
Léo : « Tu connais les sélénites ? Tu les as déjà rencontrés ? »
Le chevalier : « Les sélénites ? Tu penses que je les ai déjà rencontrés ? »
Max : « Ça m’étonnerait même pas 🙂 »
Samuel : « Elle fait quelle taille la Lune ? »
Le chevalier : « Son diamètre est d’environ 3740 km. »
Max : « Et la Terre ? »
Le chevalier : « En 12700 km. »
Léo : « Elle est à quelle distance ? »
Le chevalier : « Environ 385 000 km. »
Max : « Ah oui ! Quand même ! »
Le chevalier : « Le soleil est lui à 150 000 000 km. »
Samuel : « Elle est juste à côté alors la Lune 🙂 »
Léo : « Pourquoi voit-on toujours la même face ? »
Le chevalier : « Sa période de rotation est égale à sa période orbitale. »
Max : « Ça veut dire quoi ça ? »
Léo : « Elle tourne sur elle même au même rythme qu’elle tourne autour de la Terre. Çela fait qu’elle montre toujours le même hémisphère. »
Samuel : « Pourquoi il y a deux teintes de gris ? »
Le chevalier : « Les deux teintes de gris… En sombre, ce sont les mers. Elles sont constituées de basaltes. »
Max : « Du basalte ? Comme au fond des océans sur Terre ? »
Le chevalier : « Oui Maxou. »
Max : « Il y a eu la tectonique des plaques sur la Lune ? »
Le chevalier : « Non. Enfin, il ne me semble pas. »
Léo : « Ils viennent d’où les basaltes alors ? »
Le chevalier : « Il faut que je retourne il y a environ 4,5 milliards d’années, très peu de temps après la formation de la Terre. La Lune est alors une masse de magma encore indifférenciée. Petit à petit le magma cristallise et de se différencie. Il se forme des minéraux comme les plagioclases, notamment l’anorthose. Moins denses que le magma, ces cristaux remontent à la surface et, petit à petit, forment une croûte d’anorthosite épaisse d’une soixantaine de kilomètres qui repose sur un manteau. »
Léo : « Il est liquide la manteau ? »
Samuel : « Il y a un noyau comme dans la Terre ? »
Le chevalier : « Au début le manteau est liquide. Puis il se solidifie petit à petit. Il est globalement de même composition chimique que celui de la Terre. Non… Il me semble qu’il est moins riche en fer et magnésium. Mais pas beaucoup. Quant au noyau… Il me semble qu’il y a un cœur. Le cœur externe serait liquide et le cœur interne solide en raison de la pression. Il y aurait peut-être une fine couche de manteau liquide. »
Léo : « D’accord. On sait pas bien. Mais si une croûte s’est formée, elle devrait être homogène. Il devrait pas y avoir les deux teintes de gris. »
Le chevalier : « Sauf si on tient compte du grand bombardement tardif. »
Max : « C’est quoi ça encore ? »
Le chevalier : « La formation d’une planète se fait pas accrétion. Un corps céleste attire ce qui passe dans le coin à cause de sa force de gravitation. Plus il est gros, plus il attire les autres objets célestes. Jusqu’à ce qu’il ait fait le ménage dans son secteur. Après la formation de la Lune, elle a attiré ce qu’il restait de météores et comètes dans le secteur. Cette période a duré environ 200 000 000 d’années. »
Léo : « Je vois ! Les météores ont transpercé la croûte ! »
Samuel : « Et l’énergie libérée a provoqué la fusion partielle du manteau ce qui a donné des basaltes ! »
Max : « Ça expliquerait que les zones sombres soient presque toutes rondes. »
Léo : « Alors en sombre ce sont les basaltes et en clair ce sont les anorthosites. »
Le chevalier : « Les mers et les terres 🙂 »
Samuel : « Les cratères datent tous du grand bombardement tardif ? »
Le chevalier : « Non, pas tous. Il y a une classification des cratères selon leur âge mais je ne la connais pas. »
Max : « Tu nous fais visiter ? »
Le chevalier : « Tu veux que je vous fasse visiter la Lune ? »
Max : « Bah oui 🙂 Mais tu es pas obligé de nous y emmener. Tu peux le faire d’ici. »
Le chevalier : « D’accord. Commençons par ce grand cratère… »
Le chevalier : « Le grand blanc vers le haut à droite de la foto… »
Max : « On le voit ! »
Le chevalier : « Il sert un peu de limite entre la Mare imbrium au-dessus, l’Oceanus procellarum à sa gauche et la Mare nubium plus en bas. »
Léo : « On l’a vu bonome ! »
Samuel : « Il s’appelle comment ce cratère ? »
Le chevalier : « C’est le cratère Copernic. »
Max : « Copernic ? Comme le grand Copernic qui est à l’origine de la révolution copernicienne ? »
Le chevalier : « Oui Max. Comme Nicolas Copernic (1473-1543) qui a remis la Terre à sa place 🙂 »
Léo : « Le système héliocentrique ! Le soleil est au centre du système solaire et la Terre est une planète comme une autre. »
Samuel : « C’est bien que le cratère le plus visible de la Lune soit dédié au grand Copernic. »
Max : « Bonome, je vais peut-être passer pour un béotien, mais ils viennent d’où tous ces cratères ? »
Le chevalier : « L’immense majorité vient d’impact de météorites Maxou. »
Max : « Ben oui ! Je suis bête moi ! »
Léo : « Et les autres ? »
Le chevalier : « Il y a quelques cratères volcaniques en général de petite taille et invisible même avec le super-méga-zoom. »
Samuel : « Il y a des cratères d’impact de météorites sur Terre ? »
Le chevalier : « Bien sûr ! Certains sont bien visibles comme Meteor Crater en Arizona. Regardez… »
Le chevalier : « 1,2 km de diamètre pour 190 mètres de profondeur. Le météore à l’origine de ce cratère devait faire 50 m de diamètre et peser 300 000 tonnes. Il a 100 ou 200 000 ans. »
Max : « Ah oui… »
Léo : « Le météore à l’origine de la crise Crétacé Tertiaire faisait une dizaine de km de diamètre lui… »
Le chevalier : « Sur Terre, les cratères sont moins bien conservés. 70 % de la surface de la Terre est couverte d’océans. »
Max : « Les météorites ploufent et ça fait pas de cratère. »
Léo : « Ça peut faire un tsunami ! »
Le chevalier : « Oui Léo. Quand ils sont sur les 30 % de terres émergées, ils disparaissent à cause de la végétation, l’érosion, la tectonique… L’astroblème de Rochechouart, situé à cheval sur les départements de Charente et de Haute-Vienne, n’a été identifié comme étant un cratère météoritique en 1967 seulement. Pourtant il mesure 21 km de diamètre pour une profondeur de 700 mètres. Âgé de 207 millions d’années environ, il s’est fondu dans le paysage… »
Samuel : « On continue la visite ? Ce cratère là ? Il est bien visible lui aussi. »
Léo : « Le blanc avec un point au milieu et des traits qui font comme des rayons tout autour ? »
Samuel : « Oui. »
Max : « Bonome ? »
Le chevalier : « C’est Tycho. »
Max : « Tiko ? »
Le chevalier : « Nommé ainsi en hommage à Tycho Brahé, un astronome danois (1546-1601). Il est connu pour avoir donné la priorité à l’observation plutôt qu’à la tradition. Ses hypothèses découlent toujours de ses observations. »
Max : « Ben, c’est comme ça la science. »
Léo : « C’est comme ça maintenant ! Mais à l’époque c’était pas évident. »
Samuel : « Qu’est ce qu’il a fait d’autre ? »
Le chevalier : « Il a déduit de l’observation d’une supernova que le monde supra-lunaire n’était pas immuable. »
Samuel : « C’est quoi une supernova ? »
Le chevalier : « Une étoile qui explose. »
Max : « Ça explose les étoiles ? »
Le chevalier : « Oui. J’explique. Dans une étoile, la force de gravitation est énorme. Les atomes, qui sont très agités en raison de la température, entrent en collision avec une telle énergie, qu’ils fusionnent. »
Léo : « C’est la fusion nucléaire ! Ça dégage énormément d’énergie ! »
Max : « C’est pour ça que l’étoile rayonne alors. »
Le chevalier : « Oui. La réaction principale est la fusion d’atomes d’hydrogène qui donnent de l’hélium. L’énergie libérée pousse l’étoile à entrer en expansion. Mais la gravitation compense cette tendance et l’étoile reste stable pendant des milliards d’années. Petit à petit d’autres éléments sont formés. Quand on arrive à la formation du fer ça pose problème. Sa fusion ou sa fission consomme de l’énergie. Et puis il est trop stable. La quantité d’énergie produite par l’étoile ne suffit donc plus à compenser la gravitation. L’étoile s’effondre brutalement sur elle même. Mais il y a une onde de choc qui expulse une grande partie de la matière de l’étoile dans l’espace. A ce moment, la luminosité est extrêmement forte. Bon, vous vous êtes rendu compte de ma contradiction. J’ai parlé d’explosion mais j’ai décrit une implosion. »
Léo : « Ça change rien. La matière de l’étoile est expulsée dans l’espace. »
Samuel : « Donc Tycho Brahé a compris que les étoiles elles-mêmes pouvaient disparaître. Il a pensé qu’elles pouvaient naître aussi ? »
Le chevalier : « Peut-être s’en est-il douté mais il n’a rien écrit à ce sujet. »
Léo : « La Terre n’est plus le centre du monde. Le ciel est pas immuable… Le monde change 🙂 »
Max : « Bonome, tu as pas dit ce que c’est les lignes blanches qui rayonnent autour du cratère. »
Le chevalier : « Ce sont des éjectas ! Les roches éjectées lors de l’impact ! Ces lignes mesurent plus de 1500 km. »
Samuel : « Il fait quelle taille le cratère Tycho ? »
Le chevalier : « 86 km pour 4,8 km de profondeur. Ce cratère a été daté. Il aurait 107 millions d’années. »
Léo : « Ah ouiiiii… »
Max : « Merci bonome. Tu peux remontrer Copernic s’il te plaît ? »
Max : « Il y a un cratère à gauche de Copernic. On dirait qu’il est au sommet d’une montagne… »
Le chevalier : « C’est Kepler. Il est partiellement recouvert par les éjectas du cratère Tycho. C’est d’ailleurs pour cela que le scientifique italien Giovanni Riccioli (1598-1671) l’a nommé ainsi. »
Max : « Pourquoi ? »
Le chevalier : « Kepler s’est appuyé sur les travaux de Tycho Brahé pour démontrer ses trois lois. »
Samuel : « Je connais pas les lois de Kepler moi. »
Le chevalier : « Mmmm… Kepler (1571-1630) et les lois des orbites… La première dit que les planètes décrivent des orbites elliptiques autour de l’un des foyers, celui-ci étant occupé par le Soleil. »
Léo : « Je vois. »
Le chevalier : « La deuxième est un peu plus complexe à comprendre. Le rayon vecteur (Soleil-Planète) balaie des aires égales pendant des durées égales. »
Max : « Ah… »
Le chevalier : « Pour faire simple… La planète accélère lorsqu’elle s’approche du foyer. »
Max : « Ah oui ! »
Samuel : « Et la troisième loi ? »
Le chevalier : « On s’en fiche 🙂 »
Max : « D’accord:) Bonome, tu connais ce cratère qui est au bord de la mer ronde. On dirait qu’il a lui même un petit cratère à sa limite en haut. »
Le chevalier : « Le cratère Gassendi en bordure de la Mer des Humeurs. »
Léo : « Raconte 🙂 »
Le chevalier : « La mer des Humeurs est un mer d’impact assez ancienne. A l’époque, la croûte lunaire recouvrait un manteau magmatique. L’impact d’une météorite à provoqué une rupture de la croûte et la zone a été recouverte de basalte. Si vous observez bien, vous verrez qu’elle recouvre en partie le cratère Gassendi. »
Samuel : « Ah oui ! »
Léo : « Le cratère Gassendi est plus vieux qu’elle alors. »
Le chevalier : « Il a environ 3,6 milliards d’années 🙂 »
Max : « Rholala ! »
Le chevalier : « Il est surnommé le cratère à la perle en raison du petit cratère, Gassendi A, qui se trouve sur sa limite supérieure. »
Max : « Comme une perle sur une bague ! »
Le chevalier : « C’est ça 🙂 »
Samuel : « Et Gassendi ? Qu’est ce qu’il a fait ? »
Le chevalier : « Beaucoup de choses 🙂 C’est un mathématicien et astronome français (1592-1655). Il a mis en évidence la petite taille de Mercure, étudié les éclipses solaires, étudié la propagation des sons… Il s’opposa à Descartes en proclamant que les animaux ne sont pas des machines mais qu’ils possèdent une âme. Il s’attaqua également à Aristote car selon lui tout vient de l’expérience sensible. Et puis il était atomiste à la suite de Leucippe et Démocrite puis d’Epicure. »
Max : « A l’époque les savants étudiaient des tas de choses 🙂 »
Samuel : « On regarde la Lune et on parcourt l’histoire des sciences 🙂 »
Léo : « C’est biiieeen 🙂 »
Max : « Alors on continue ! Bonome, vers la droite il y a des mers. Lesquelles sont-ce ? »
Le chevalier : « A gauche et de haut en bas : la mer de la sérénité, la mer de la tranquillité et la mer de la fécondité. La mer ronde, plus à droite, est la Mare Crisium. »
Max : « Il y a un cratère à gauche de la Mare Crisium. C’est lequel ? »
Le chevalier : « Macrobius il me semble. 63 km de diamètre et près de 4 km de profondeur. »
Samuel : « Bonome, elle vient d’où la lune ? »
Le chevalier : « Oulala ! La question est pertinente mais la réponse risque d’être longue… »
Léo : « On est pas pressés 🙂 »
Max : « Et puis un long exposé interminable et soporifique m’endormirait peut-être 🙂 »
Le chevalier : « Je remonte jusqu’à quand ? »
Max : « Ben, évite de commencer par le Big Bang. Je sais bien que ça te rappellerait ta jeunesse mais quand même 🙂 »
Le chevalier : « Alors je commence il y a environ 5 milliards d’années. Dans le vide interstellaire la matière commence à s’agglomérer sous l’action de la force de gravitation. Dans quelques centaines de millions d’années une gigantesque sphère en fusion se sera formée. »
Léo : « C’est le soleil ? »
Le chevalier : « Oui. Il est formé essentiellement d’hydrogène et d’hélium mais comme ce n’est pas une étoile de première génération il contient également des élément plus lourds allant au moins jusqu’au fer. Toutefois ils ne représentent qu’une faible proportion de l’étoile. »
Max : « Et les planètes ? »
Le chevalier : « Bonne question 🙂 Notre étoile est en rotation. Sa masse augmentant, elle attire de plus en plus les petits objets stellaire qui passent dans le coin. La plupart vont la percuter. D’autres vont se retrouver en orbite autour d’elle. Les objets qui sont les plus lourds sont plus attirés. Ils donneront les planètes solides dites telluriques : mercure, Venus, Terre et Mars. Mais pas encore… Plus loin ce sont les gaz qui s’accumulent. Ils donneront les planètes gazeuses géantes dites Joviennes : Jupiter, Uranus, Saturne, Neptune et Pluton. »
Max : « J’ai entendu dire que Pluton est plus une planète ! »
Le chevalier : « Oui… Cette décision est absurde et méprise fortement la science. Il y a des arguments recevables pour retirer Pluton de la liste des planètes mais la façon dont cela a été fait est une catastrophe. »
Max : « Raconte ! »
Le chevalier : « Commençons par parler un peu de Pluton. C’est une petite planète qui orbite dans une ceinture d’objets de tailles variables. Certains d’entre eux sont presque aussi grand qu’elle d’ailleurs. Et puis il y a Charon. »
Léo : « C’est qui Karon ? »
Le chevalier : « Comment dire… Le plus simple est de dire que c’est une petite planète, encore plus petite que Pluton. Ces deux objets se font face en permanence et forment un ensemble qui tourne sur lui même. Un peu comme les deux sphères d’une haltère qui tournerait sur elle-même. »
Léo : « Je vois. »
Samuel : « C’est une planète double alors. »
Le chevalier : « Oui, mais dans un ensemble d’objets situés sur une même orbite. A vrai dire, Pluton est le plus grand de ces objets mais pas de beaucoup. Et les planétoïdes sont nombreux sur cette orbite. La question se posait de savoir si il fallait considérer Pluton comme une planète ou si il fallait le rétrograder au rang de planétoïde comme beaucoup d’autres objets dans cette orbite. La question était même au programme d’un congrès astronomique mondial. Mais, faute de temps, il n’y a pas eu les interventions prévues pour débattre. Le dernier jour, au dernier moment, alors qu’une grande partie de scientifiques étaient déjà partis, un vote à été organisé et la mention rétrogradant Pluton au rang de planétoïde a remporté le plus de suffrages. »
Léo : « Un vote ? Il ont voté ? »
Le chevalier : « A mains levées. »
Max : « Sans débat ? »
Le chevalier : « Ils n’avaient plus le temps. »
Samuel : « Mais c’est pas comme ça la science ! On vote pas ! On démontre ! On prouve ! »
Le chevalier : « Ou on argumente. Je sais bien mon petit Sam. »
Max : « Je suis déçu par les astronomes… »
Le chevalier : « Je comprends… »
Léo : « Reprends ton histoire bonome. Pour le moment, il y a une grosse boule de gaz au centre avec des nuages de matière autour, les plus lourdes sont les plus proches et les gaz sont plus loin. »
Le chevalier : « La gravitation fait le reste. Dès qu’un objet prend du volume, il attire les plus petit et son volume augmente encore. »
Samuel : « Et ça continue jusqu’à ce qu’il ait attiré tout ce qui traîne sur son orbite. »
Le chevalier : « Oui mon petit Sam. »
Max : « Pourtant sur l’orbite Pluton, il y a pas de planète… »
Le chevalier : « Et il y a une ceinture d’astéroïdes entre Mars et Jupiter. »
Max : « Pourquoi ? »
Le chevalier : « Il me semble que dans les deux cas une planète formée a explosé suite à une collision avec un astéroïde de grande taille. Ou alors il y a eu formation de plusieurs planétoïdes en lieu et place d’une seule planète. »
Samuel : « Et ils ont fait la collision et poum ! »
Léo : « Et la Lune dans tout ça ? »
Le chevalier : « J’y arrive 🙂 N’oublions pas que, pour le moment, les planètes telluriques ne sont pas encore solidifiées. Ce sont encore de boules de magma. »
Max : « D’accord. On est quand là ? »
Le chevalier : « Environ 4,6 milliards d’années. »
Léo : « Il y a pas encore la Lune ? »
Le chevalier : « Pas encore. Avant de vous raconter la théorie actuelle, je voudrais vous parler de deux anciennes théories. »
Max : « Si tu veux. »
Le chevalier : « La première date de Georges Darwin vers 1880 il me semble. »
Max : « Georges ? Ce serait pas Charles plutôt ? »
Le chevalier : « Non, non Maxou. C’est bien Georges, le fils de Charles. Il reprend une idée de Pierre-Simon de Laplace (1749-1827). Selon cette théorie, la vitesse de rotation aurait provoqué un étirement de la Terre à l’équateur. Cet étirement aurait grandit jusqu’à ce qu’il soit éjecté et mis en orbite. »
Léo : « Ah oui ? C’est possible ça ? »
Le chevalier : « Je suis assez sceptique. Le moment cinétique nécessaire serait trop important. Même si on sait que la Terre tourne de moins en moins vite et donc qu’elle tournait bien plus vite au début de son histoire. »
Max : « Mouai… j’y crois pas pas trop… »
Samuel : « En science, on croit pas ! »
Max : « Je sais bien petit Sam. »
Léo : « Première hypothèse : éjection d’une partie de la Terre pour donner la lune. Ensuite ? »
Le chevalier : « La deuxième hypothèse postule que la Lune serait un objet erratique qui aurait été capturé par la gravitation de la Terre. »
Léo : « Mouai… C’est possible ça ? »
Le chevalier : « Pas vraiment. A moins d’imaginer une atmosphère très dense et très épaisse capable de ralentir suffisamment l’objet erratique. »
Max : « Pas très vraisemblable. »
Samuel : « Et l’hypothèse la plus vraisemblable ? »
Le chevalier : « C’est à cause de Théia. »
Max : « Théia ? C’est qui Théia ? »
Le chevalier : « Un corps céleste de la taille de Mars qui aurait percuté la Terre sous un angle rasant. Il me semble qu’un tiers de la masse de la Terre aurait été projeté dans l’espace ainsi que la moitié du volume de Théia. Cette hypothèse est très récente puisqu’elle date de 1984 environ. »
Max : « Et tout ça aurait formé la Lune ? »
Le chevalier : « Oui Max. »
Max : « C’était quand ça ? »
Le chevalier : « il y a 4,51 milliards d’années il me semble. »
Max : « Le matin ou l’après-midi ? Tu étais déjà réveillé ? C’était après midi du matin ? »
Le chevalier : « 🙂 »
Samuel : « Cousin Max, polissonne encore 🙂 »
Max : « Sérieusement, c’est possible ça ? »
Le chevalier : « Il y a quelques objections. Une autre hypothèse a donc été formulée il y a quelques années. Cette fois, ce ne serait pas un impacteur unique qui aurait percuté la Terre mais une série de deux, trois ou quatre. Les matériaux éjectés auraient fusionné et auraient fini par former la Lune. »
Max : « Et ça c’est la meilleure hypothèse actuellement ? »
Le chevalier : « A ma connaissance. »
Max : « Merci bonome. »
Léo : « On devait regarder la Lune et on a refait toute l’histoire du système solaire, de la Terre, de la Lune… »
Samuel : « On a fait un peu l’histoire des sciences. »
Max : « Et ce long exposé interminable a été assez soporifique pour me donner envie d’aller me coucher. »
Samuel : « J’y retournerais bien moi aussi. »
Léo : « Je vais rêver des sélénites 🙂 »
Le chevalier : « Au lit les machins 🙂 »
Les petizours : « Bonnuit bonome ! »
Le chevalier : « Bonnuit mes petizours. »