La Lune…

Dimanche 3 Mai, An VII

Tard le soir, Max regarde la lune…

Le chevalier : « Tu ne dors pas Maxou ? »

Max : « J’y arrive pas… »

Le chevalier : « Contrarié ? »

Max : « Bonome, ça fait combien de temps qu’on est pas allés aux zoisos ? »

Le chevalier : « Environ 50 jours. »

Max : « C’est long… On va rater les guifettes noires. Elles passent toujours entre fin avril et le 10 mai. On va pas les voir cette année. Et blongios va arriver. Ça fait trois ans qu’on est les premiers à voir blongios et là, on va même pas pouvoir y aller. Qu’est ce qu’il va penser ? Il va croire qu’on est plus amis… »

Le chevalier : « Nous allons bientôt pouvoir sortir Maxou. »

Max : « Je veux pas qu’on aille au Marais ou au Royaume des Bernaches ! Il y a trop de zoms. En plus, là, ils vont tous sortir d’un coup. Je veux pas que tu attrapes le virus et que tu fasses la maladie. »

Le chevalier : « Il y a quelques Royaume où nous croisons personne. »

Max : « Oui… Les Royaumes des Geais, des Fauvettes, des Milans… »

Léo se réveille lui aussi et rejoint Max et son bonome.

Léo : « Vous dormez pas ? »

Max : « J’y arrive pas… »

Léo : « Qu’est ce que vous faites ? »

Max : « On papote en regardant la Lune. »

Le chevalier : « Max me disait qu’il en a assez d’être enfermé. »

Léo : « Moi aussi… Je tourne en rond… »

Max : « Tu laisserais bonome aller au Marais ou au Royaume des Bernaches toi ? »

Léo : « Non. Trop de monde. Pareil pour le Grand Étang. Beaucoup d’ornithos vont s’y ruer. »

Le chevalier : « Nous verrons bien… »

Max : « Pfff ! Tu fais rien qu’à travailler en plus… Tu auras pas le temps d’aller aux zoisos. »

Le chevalier : « Je propose que nous parlions de ça demain. Conseil de petizours. »

Max : « Si tu veux bonome. Mais on fait quoi maintenant ? »

Le chevalier : « Je suppose que tu ne veux pas retourner au lit. »

Max : « Je dormirai pas. On se dépense pas assez dans la journée… J’ai pas sommeil. »

Léo : « On pourrait regarder la Lune. Elle est belle ce soir. »

La Lune

Max : « Bonome, tu nous as jamais expliqué la Lune. »

Léo : « Ce serait l’occasion. »

Le chevalier : « Sans notre petit Sam ? »

Max : « On pourrait le réveiller. »

Léo : « Le réveiller ? »

Max : « Ben… On fera la sieste demain… »

Léo : « Pourquoi pas. J’y vais ! »

Le chevalier : « J’irai plus vite 🙂 … Mon petitours… »

Samuel se met à ronronner… 

Le chevalier : « Mon petitours 🙂 Max et Léo proposent qu’on observe la Lune. »

Samuel : « Mmmmm… La Lune ? Tu veux nous expliquer la Lune ? Ondorplu alors ? »

Le chevalier : « Comme tu veux mon petit Sam. »

Samuel : « Ondorplu 🙂 Tu me portes ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Max : « On s’installe sur toi aussi… Vas-y bonome, explique nous la Lune 🙂 »

La Lune

Léo : « Tu connais les sélénites ? Tu les as déjà rencontrés ? »

Le chevalier : « Les sélénites ? Tu penses que je les ai déjà rencontrés ? »

Max : « Ça m’étonnerait même pas 🙂 »

Samuel : « Elle fait quelle taille la Lune ? »

Le chevalier : « Son diamètre est d’environ 3740 km. »

Max : « Et la Terre ? »

Le chevalier : « En 12700 km. »

Léo : « Elle est à quelle distance ? »

Le chevalier : « Environ 385 000 km. »

Max : « Ah oui ! Quand même ! »

Le chevalier : « Le soleil est lui à 150 000 000 km. »

Samuel : « Elle est juste à côté alors la Lune 🙂 »

Léo : « Pourquoi voit-on toujours la même face ? »

Le chevalier : « Sa période de rotation est égale à sa période orbitale. »

Max : « Ça veut dire quoi ça ? »

Léo : « Elle tourne sur elle même au même rythme qu’elle tourne autour de la Terre. Çela fait qu’elle montre toujours le même hémisphère. »

Samuel : « Pourquoi il y a deux teintes de gris ? »

Le chevalier : « Les deux teintes de gris… En sombre, ce sont les mers. Elles sont constituées de basaltes. »

Max : « Du basalte ? Comme au fond des océans sur Terre ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Il y a eu la tectonique des plaques sur la Lune ? »

Le chevalier : « Non. Enfin, il ne me semble pas. »

Léo : « Ils viennent d’où les basaltes alors ? »

Le chevalier : « Il faut que je retourne il y a environ 4,5 milliards d’années, très peu de temps après la formation de la Terre. La Lune est alors une masse de magma encore indifférenciée. Petit à petit le magma cristallise et de se différencie. Il se forme des minéraux comme les plagioclases, notamment l’anorthose. Moins denses que le magma, ces cristaux remontent à la surface et, petit à petit, forment une croûte d’anorthosite épaisse d’une soixantaine de kilomètres qui repose sur un manteau. »

Léo : « Il est liquide la manteau ? »

Samuel : « Il y a un noyau comme dans la Terre ? »

Le chevalier : « Au début le manteau est liquide. Puis il se solidifie petit à petit. Il est globalement de même composition chimique que celui de la Terre. Non… Il me semble qu’il est moins riche en fer et magnésium. Mais pas beaucoup. Quant au noyau… Il me semble qu’il y a un cœur. Le cœur externe serait liquide et le cœur interne solide en raison de la pression. Il y aurait peut-être une fine couche de manteau liquide. »

Léo : « D’accord. On sait pas bien. Mais si une croûte s’est formée, elle devrait être homogène. Il devrait pas y avoir les deux teintes de gris. »

Le chevalier : « Sauf si on tient compte du grand bombardement tardif. »

Max : « C’est quoi ça encore ? »

Le chevalier : « La formation d’une planète se fait pas accrétion. Un corps céleste attire ce qui passe dans le coin à cause de sa force de gravitation. Plus il est gros, plus il attire les autres objets célestes. Jusqu’à ce qu’il ait fait le ménage dans son secteur. Après la formation de la Lune, elle a attiré ce qu’il restait de météores et comètes dans le secteur. Cette période a duré environ 200 000 000 d’années. »

Léo : « Je vois ! Les météores ont transpercé la croûte ! »

Samuel : « Et l’énergie libérée a provoqué la fusion partielle du manteau ce qui a donné des basaltes ! »

Max : « Ça expliquerait que les zones sombres soient presque toutes rondes. »

Léo : « Alors en sombre ce sont les basaltes et en clair ce sont les anorthosites. »

Le chevalier : « Les mers et les terres 🙂 »

Samuel : « Les cratères datent tous du grand bombardement tardif ? »

Le chevalier : « Non, pas tous. Il y a une classification des cratères selon leur âge mais je ne la connais pas. »

Max : « Tu nous fais visiter ? »

Le chevalier : « Tu veux que je vous fasse visiter la Lune ? »

Max : « Bah oui 🙂 Mais tu es pas obligé de nous y emmener. Tu peux le faire d’ici. »

Le chevalier : « D’accord. Commençons par ce grand cratère… »

La Lune

Le chevalier : « Le grand blanc vers le haut à droite de la foto… »

Max : « On le voit ! »

Le chevalier : « Il sert un peu de limite entre la Mare imbrium au-dessus, l’Oceanus procellarum à sa gauche et la Mare nubium plus en bas. »

Léo : « On l’a vu bonome ! »

Samuel : « Il s’appelle comment ce cratère ? »

Le chevalier : « C’est le cratère Copernic. »

Le cratère Copernic

Max : « Copernic ? Comme le grand Copernic qui est à l’origine de la révolution copernicienne ? »

Le chevalier : « Oui Max. Comme Nicolas Copernic (1473-1543) qui a remis la Terre à sa place 🙂 »

Léo : « Le système héliocentrique ! Le soleil est au centre du système solaire et la Terre est une planète comme une autre. »

Samuel : « C’est bien que le cratère le plus visible de la Lune soit dédié au grand Copernic. »

Max : « Bonome, je vais peut-être passer pour un béotien, mais ils viennent d’où tous ces cratères ? »

Le chevalier : « L’immense majorité vient d’impact de météorites Maxou. »

Max : « Ben oui ! Je suis bête moi ! »

Léo : « Et les autres ? »

Le chevalier : « Il y a quelques cratères volcaniques en général de petite taille et invisible même avec le super-méga-zoom. »

Samuel : « Il y a des cratères d’impact de météorites sur Terre ? »

Le chevalier : « Bien sûr ! Certains sont bien visibles comme Meteor Crater en Arizona. Regardez… »

Meteor crater

Le chevalier : « 1,2 km de diamètre pour 190 mètres de profondeur. Le météore à l’origine de ce cratère devait faire 50 m de diamètre et peser 300 000 tonnes. Il a 100 ou 200 000 ans. »

Max : « Ah oui… »

Léo : « Le météore à l’origine de la crise Crétacé Tertiaire faisait une dizaine de km de diamètre lui… »

Le chevalier : « Sur Terre, les cratères sont moins bien conservés. 70 % de la surface de la Terre est couverte d’océans. »

Max : « Les météorites ploufent et ça fait pas de cratère. »

Léo : « Ça peut faire un tsunami ! »

Le chevalier : « Oui Léo. Quand ils sont sur les 30 % de terres émergées, ils disparaissent à cause de la végétation, l’érosion, la tectonique… L’astroblème de Rochechouart, situé à cheval sur les départements de Charente et de Haute-Vienne, n’a été identifié comme étant un cratère météoritique en 1967 seulement. Pourtant il mesure 21 km de diamètre pour une profondeur de 700 mètres. Âgé de 207 millions d’années environ, il s’est fondu dans le paysage… »

Samuel : « On continue la visite ? Ce cratère là ? Il est bien visible lui aussi. »

La Lune

Léo : « Le blanc avec un point au milieu et des traits qui font comme des rayons tout autour ? »

Samuel : « Oui. »

Max : « Bonome ? »

Le cratère Tycho

Le chevalier : « C’est Tycho. »

Max : « Tiko ? »

Le chevalier : « Nommé ainsi en hommage à Tycho Brahé, un astronome danois (1546-1601). Il est connu pour avoir donné la priorité à l’observation plutôt qu’à la tradition. Ses hypothèses découlent toujours de ses observations. »

Max : « Ben, c’est comme ça la science. »

Léo : « C’est comme ça maintenant ! Mais à l’époque c’était pas évident. »

Samuel : « Qu’est ce qu’il a fait d’autre ? »

Le chevalier : « Il a déduit de l’observation d’une supernova que le monde supra-lunaire n’était pas immuable. »

Samuel : « C’est quoi une supernova ? »

Le chevalier : « Une étoile qui explose. »

Max : « Ça explose les étoiles ? »

Le chevalier : « Oui. J’explique. Dans une étoile, la force de gravitation est énorme. Les atomes, qui sont très agités en raison de la température, entrent en collision avec une telle énergie, qu’ils fusionnent. »

Léo : « C’est la fusion nucléaire ! Ça dégage énormément d’énergie ! »

Max : « C’est pour ça que l’étoile rayonne alors. »

Le chevalier : « Oui. La réaction principale est la fusion d’atomes d’hydrogène qui donnent de l’hélium. L’énergie libérée pousse l’étoile à entrer en expansion. Mais la gravitation compense cette tendance et l’étoile reste stable pendant des milliards d’années. Petit à petit d’autres éléments sont formés. Quand on arrive à la formation du fer ça pose problème. Sa fusion ou sa fission consomme de l’énergie. Et puis il est trop stable. La quantité d’énergie produite par l’étoile ne suffit donc plus à compenser la gravitation. L’étoile s’effondre brutalement sur elle même. Mais il y a une onde de choc qui expulse une grande partie de la matière de l’étoile dans l’espace. A ce moment, la luminosité est extrêmement forte. Bon, vous vous êtes rendu compte de ma contradiction. J’ai parlé d’explosion mais j’ai décrit une implosion. »

Léo : « Ça change rien. La matière de l’étoile est expulsée dans l’espace. »

Samuel : « Donc Tycho Brahé a compris que les étoiles elles-mêmes pouvaient disparaître. Il a pensé qu’elles pouvaient naître aussi ? »

Le chevalier : « Peut-être s’en est-il douté mais il n’a rien écrit à ce sujet. »

Léo : « La Terre n’est plus le centre du monde. Le ciel est pas immuable… Le monde change 🙂 »

Max : « Bonome, tu as pas dit ce que c’est les lignes blanches qui rayonnent autour du cratère. »

Le chevalier : « Ce sont des éjectas ! Les roches éjectées lors de l’impact ! Ces lignes mesurent plus de 1500 km. »

Samuel : « Il fait quelle taille le cratère Tycho ? »

Le chevalier : « 86 km pour 4,8 km de profondeur. Ce cratère a été daté. Il aurait 107 millions d’années. »

Léo : « Ah ouiiiii… »

Max : « Merci bonome. Tu peux remontrer Copernic s’il te plaît ? »

La Lune

Max : « Il y a un cratère à gauche de Copernic. On dirait qu’il est au sommet d’une montagne… »

Le chevalier : « C’est Kepler. Il est partiellement recouvert par les éjectas du cratère Tycho. C’est d’ailleurs pour cela que le scientifique italien Giovanni Riccioli (1598-1671) l’a nommé ainsi. »

Max : « Pourquoi ? »

Le chevalier : « Kepler s’est appuyé sur les travaux de Tycho Brahé pour démontrer ses trois lois. »

Samuel : « Je connais pas les lois de Kepler moi. »

Le chevalier : « Mmmm… Kepler (1571-1630) et les lois des orbites… La première dit que les planètes décrivent des orbites elliptiques autour de l’un des foyers, celui-ci étant occupé par le Soleil. »

Léo : « Je vois. »

Le chevalier : « La deuxième est un peu plus complexe à comprendre. Le rayon vecteur (Soleil-Planète) balaie des aires égales pendant des durées égales. »

Max : « Ah… »

Le chevalier : « Pour faire simple… La planète accélère lorsqu’elle s’approche du foyer. »

Max : « Ah oui ! »

Samuel : « Et la troisième loi ? »

Le chevalier : « On s’en fiche 🙂 »

Max : « D’accord:) Bonome, tu connais ce cratère qui est au bord de la mer ronde. On dirait qu’il a lui même un petit cratère à sa limite en haut. »

La cratère Gassendi en bordure de la Mer des Humeurs.

Le chevalier : « Le cratère Gassendi en bordure de la Mer des Humeurs. »

Léo : « Raconte 🙂 »

Le chevalier : « La mer des Humeurs est un mer d’impact assez ancienne. A l’époque, la croûte lunaire recouvrait un manteau magmatique. L’impact d’une météorite à provoqué une rupture de la croûte et la zone a été recouverte de basalte. Si vous observez bien, vous verrez qu’elle recouvre en partie le cratère Gassendi. »

Samuel : « Ah oui ! »

Léo : « Le cratère Gassendi est plus vieux qu’elle alors. »

Le chevalier : « Il a environ 3,6 milliards d’années 🙂 »

Max : « Rholala ! »

Le chevalier : « Il est surnommé le cratère à la perle en raison du petit cratère, Gassendi A, qui se trouve sur sa limite supérieure. »

Max : « Comme une perle sur une bague ! »

Le chevalier : « C’est ça 🙂 »

Samuel : « Et Gassendi ? Qu’est ce qu’il a fait ? »

Le chevalier : « Beaucoup de choses 🙂 C’est un mathématicien et astronome français (1592-1655). Il a mis en évidence la petite taille de Mercure, étudié les éclipses solaires, étudié la propagation des sons… Il s’opposa à Descartes en proclamant que les animaux ne sont pas des machines mais qu’ils possèdent une âme. Il s’attaqua également à Aristote car selon lui tout vient de l’expérience sensible. Et puis il était atomiste à la suite de Leucippe et Démocrite puis d’Epicure. »

Max : « A l’époque les savants étudiaient des tas de choses 🙂 »

Samuel : « On regarde la Lune et on parcourt l’histoire des sciences 🙂 »

Léo : « C’est biiieeen 🙂 »

Max : « Alors on continue ! Bonome, vers la droite il y a des mers. Lesquelles sont-ce ? »

La Lune

Le chevalier : « A gauche et de haut en bas : la mer de la sérénité, la mer de la tranquillité et la mer de la fécondité. La mer ronde, plus à droite, est la Mare Crisium. »

Max : « Il y a un cratère à gauche de la Mare Crisium. C’est lequel ? »

Le chevalier : « Macrobius il me semble. 63 km de diamètre et près de 4 km de profondeur. »

Samuel : « Bonome, elle vient d’où la lune ? »

Le chevalier : « Oulala ! La question est pertinente mais la réponse risque d’être longue… »

Léo : « On est pas pressés 🙂 »

Max : « Et puis un long exposé interminable et soporifique m’endormirait peut-être 🙂 »

Le chevalier : « Je remonte jusqu’à quand ? »

Max : « Ben, évite de commencer par le Big Bang. Je sais bien que ça te rappellerait ta jeunesse mais quand même 🙂 »

Le chevalier : « Alors je commence il y a environ 5 milliards d’années. Dans le vide interstellaire la matière commence à s’agglomérer sous l’action de la force de gravitation. Dans quelques centaines de millions d’années une gigantesque sphère en fusion se sera formée. »

Léo : « C’est le soleil ? »

Le chevalier : « Oui. Il est formé essentiellement d’hydrogène et d’hélium mais comme ce n’est pas une étoile de première génération il contient également des élément plus lourds allant au moins jusqu’au fer. Toutefois ils ne représentent qu’une faible proportion de l’étoile. »

Max : « Et les planètes ? »

Le chevalier : « Bonne question 🙂 Notre étoile est en rotation. Sa masse augmentant, elle attire de plus en plus les petits objets stellaire qui passent dans le coin. La plupart vont la percuter. D’autres vont se retrouver en orbite autour d’elle. Les objets qui sont les plus lourds sont plus attirés. Ils donneront les planètes solides dites telluriques : mercure, Venus, Terre et Mars. Mais pas encore… Plus loin ce sont les gaz qui s’accumulent. Ils donneront les planètes gazeuses géantes dites Joviennes : Jupiter, Uranus, Saturne, Neptune et Pluton. »

Max : « J’ai entendu dire que Pluton est plus une planète ! »

Le chevalier : « Oui… Cette décision est absurde et méprise fortement la science. Il y a des arguments recevables pour retirer Pluton de la liste des planètes mais la façon dont cela a été fait est une catastrophe. »

Max : « Raconte ! »

Le chevalier : « Commençons par parler un peu de Pluton. C’est une petite planète qui orbite dans une ceinture d’objets de tailles variables. Certains d’entre eux sont presque aussi grand qu’elle d’ailleurs. Et puis il y a Charon. »

Léo : « C’est qui Karon ? »

Le chevalier : « Comment dire… Le plus simple est de dire que c’est une petite planète, encore plus petite que Pluton. Ces deux objets se font face en permanence et forment un ensemble qui tourne sur lui même. Un peu comme les deux sphères d’une haltère qui tournerait sur elle-même. »

Léo : « Je vois. »

Samuel : « C’est une planète double alors. »

Le chevalier : « Oui, mais dans un ensemble d’objets situés sur une même orbite. A vrai dire, Pluton est le plus grand de ces objets mais pas de beaucoup. Et les planétoïdes sont nombreux sur cette orbite. La question se posait de savoir si il fallait considérer Pluton comme une planète ou si il fallait le rétrograder au rang de planétoïde comme beaucoup d’autres objets dans cette orbite. La question était même au programme d’un congrès astronomique mondial. Mais, faute de temps, il n’y a pas eu les interventions prévues pour débattre. Le dernier jour, au dernier moment, alors qu’une grande partie de scientifiques étaient déjà partis, un vote à été organisé et la mention rétrogradant Pluton au rang de planétoïde a remporté le plus de suffrages. »

Léo : « Un vote ? Il ont voté ? »

Le chevalier : « A mains levées. »

Max : « Sans débat ? »

Le chevalier : « Ils n’avaient plus le temps. »

Samuel : « Mais c’est pas comme ça la science ! On vote pas ! On démontre ! On prouve ! »

Le chevalier : « Ou on argumente. Je sais bien mon petit Sam. »

Max : « Je suis déçu par les astronomes… »

Le chevalier : « Je comprends… »

Léo : « Reprends ton histoire bonome. Pour le moment, il y a une grosse boule de gaz au centre avec des nuages de matière autour, les plus lourdes sont les plus proches et les gaz sont plus loin. »

Le chevalier : « La gravitation fait le reste. Dès qu’un objet prend du volume, il attire les plus petit et son volume augmente encore. »

Samuel : « Et ça continue jusqu’à ce qu’il ait attiré tout ce qui traîne sur son orbite. »

Le chevalier : « Oui mon petit Sam. »

Max : « Pourtant sur l’orbite Pluton, il y a pas de planète… »

Le chevalier : « Et il y a une ceinture d’astéroïdes entre Mars et Jupiter. »

Max : « Pourquoi ? »

Le chevalier : « Il me semble que dans les deux cas une planète formée a explosé suite à une collision avec un astéroïde de grande taille. Ou alors il y a eu formation de plusieurs planétoïdes en lieu et place d’une seule planète. »

Samuel : « Et ils ont fait la collision et poum ! »

Léo : « Et la Lune dans tout ça ? »

Le chevalier : « J’y arrive 🙂 N’oublions pas que, pour le moment, les planètes telluriques ne sont pas encore solidifiées. Ce sont encore de boules de magma. »

Max : « D’accord. On est quand là ? »

Le chevalier : « Environ 4,6 milliards d’années. »

Léo : « Il y a pas encore la Lune ? »

Le chevalier : « Pas encore. Avant de vous raconter la théorie actuelle, je voudrais vous parler de deux anciennes théories. »

Max : « Si tu veux. »

Le chevalier : « La première date de Georges Darwin vers 1880 il me semble. »

Max : « Georges ? Ce serait pas Charles plutôt ? »

Le chevalier : « Non, non Maxou. C’est bien Georges, le fils de Charles. Il reprend une idée de Pierre-Simon de Laplace (1749-1827). Selon cette théorie, la vitesse de rotation aurait provoqué un étirement de la Terre à l’équateur. Cet étirement aurait grandit jusqu’à ce qu’il soit éjecté et mis en orbite. »

Léo : « Ah oui ? C’est possible ça ? »

Le chevalier : « Je suis assez sceptique. Le moment cinétique nécessaire serait trop important. Même si on sait que la Terre tourne de moins en moins vite et donc qu’elle tournait bien plus vite au début de son histoire. »

Max : « Mouai… j’y crois pas pas trop… »

Samuel : « En science, on croit pas ! »

Max : « Je sais bien petit Sam. »

Léo : « Première hypothèse : éjection d’une partie de la Terre pour donner la lune. Ensuite ? »

Le chevalier : « La deuxième hypothèse postule que la Lune serait un objet erratique qui aurait été capturé par la gravitation de la Terre. »

Léo : « Mouai… C’est possible ça ? »

Le chevalier : « Pas vraiment. A moins d’imaginer une atmosphère très dense et très épaisse capable de ralentir suffisamment l’objet erratique. »

Max : « Pas très vraisemblable. »

Samuel : « Et l’hypothèse la plus vraisemblable ? »

Le chevalier : « C’est à cause de Théia. »

Max : « Théia ? C’est qui Théia ? »

Le chevalier : « Un corps céleste de la taille de Mars qui aurait percuté la Terre sous un angle rasant. Il me semble qu’un tiers de la masse de la Terre aurait été projeté dans l’espace ainsi que la moitié du volume de Théia. Cette hypothèse est très récente puisqu’elle date de 1984 environ. »

Max : « Et tout ça aurait formé la Lune ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « C’était quand ça ? »

Le chevalier : « il y a 4,51 milliards d’années il me semble. »

Max : « Le matin ou l’après-midi ? Tu étais déjà réveillé ? C’était après midi du matin ? »

Le chevalier : « 🙂 »

Samuel : « Cousin Max, polissonne encore 🙂 »

Max : « Sérieusement, c’est possible ça ? »

Le chevalier : « Il y a quelques objections. Une autre hypothèse a donc été formulée il y a quelques années. Cette fois, ce ne serait pas un impacteur unique qui aurait percuté la Terre mais une série de deux, trois ou quatre. Les matériaux éjectés auraient fusionné et auraient fini par former la Lune. »

Max : « Et ça c’est la meilleure hypothèse actuellement ? »

Le chevalier : « A ma connaissance. »

Max : « Merci bonome. »

Léo : « On devait regarder la Lune et on a refait toute l’histoire du système solaire, de la Terre, de la Lune… »

Samuel : « On a fait un peu l’histoire des sciences. »

Max : « Et ce long exposé interminable a été assez soporifique pour me donner envie d’aller me coucher. »

Samuel : « J’y retournerais bien moi aussi. »

Léo : « Je vais rêver des sélénites 🙂 »

Le chevalier : « Au lit les machins 🙂 »

Les petizours : « Bonnuit bonome ! »

Le chevalier : « Bonnuit mes petizours. »

Continuer la promenade

193 – Les zoisos des Sables

Au moment de la rédaction de cet article…

Léo : « Max ! On a oublié les zoisos des Sables ! »

Max : « Les zoisos des sables ? »

Léo : « Mais oui ! En rentrant on s’est arrêtés à la Pointe du Champ du Port pour observer les zoisos ! »

Max : « Oh mais oui ! »

Samuel : « On l’a pas raconté ! »

Max : « Comment on a pu oublier ça ! »

Samuel : « Même moi j’y ai pas pensé… »

Léo : « Il nous reste plus qu’à raconter… »

Max : « Je remets dans le contexte. Après l’Îlot Saint-Michel, nous avons continué à cheminer un peu en direction d’Erquy par l’estran. Au retour, Samuel et Yann s’étaient endormis dans la poche pendant que bonome cavalait sous le tunnel de végétation. »

Léo : « Il tombait bien ce tunnel parce que le temps s’était gâté. Il faisait tout gris et il est même tombé quelques gouttes. »

Max : « Mais le ciel s’est dégagé lorsque nous arrivions à notre monture. »

Léo : « C’est là que nous sommes allés sur l’estran des Sables puis sur la petite digue. Pour observer les zoisos. »

Le dimanche 15 Avril, An V (suite et fin).

Max : « Bonome, le soleil revient. »

Le chevalier : « Oui. C’est agréable n’est-ce pas ? »

Max : « C’est pas un temps à rentrer ça. »

Le chevalier : « Je suppose que tu voudrais prolonger la promenade. »

Max : « Ben… »

Léo : « Moi oui ! Il fait beau ! »

Le chevalier : « Mais que ferions-nous ? Il est trop tard pour trouver un autre endroit et nous connaissons déjà l’Estuaire. »

Max : « On pourrait se balader sur l’estran pour observer les zoisos. »

Léo : « Et il y a une petite digue. Je suis sûr que ça te plairait d’aller t’y asseoir pour profiter de la nature. »

Le chevalier : « Tu me connais bien mon Léo 🙂 »

Max : « On fait ça ? »

Le chevalier : « D’accord. »

Léo : « Je descends réveiller Samuel et Yann… Petit Sam ! Yann ! On va voir des zoisos ! »

Samuel : « Ondorplu ? »

Léo : « Non ! On dort plus ! On zoisote ! »

Samuel : « On zoisote ? D’accord 🙂 Ouvre les yeux cousin breton. »

Yann : « Ils sont ouverts 🙂 »

Max : « On va sur l’estran et sur la digue ! »

Samuel : « Chouette alors ! »

Léo : « Par où on commence ? »

Max : « On suit les zoisos ! Là ! »

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Yann : « C’est un goéland ! »

Samuel : « Oui cousin breton 🙂 »

Yann : « Ils sont pas tous pareils les goélands. Il y a les dos gris et les dos noirs. Et puis les pattes sont parfois roses, parfois jaunes. »

Samuel : « Tu observes vraiment bien cousin breton. »

Yann : « Ben, c’est qu’il y en a beaucoup ici des goélands. Mais je comprends pas pourquoi ils sont pas tous pareils. »

Max : « C’est parce qu’il y a plusieurs espèces. Mais dans chaque espèce, ils se ressemblent tous. »

Yann : « J’ai déjà entendu parler d’espèce. Mais je sais pas vraiment ce que c’est. »

Léo : « Comme beaucoup de gens Yann 🙂 »

Samuel : « C’est pas très difficile. Une espèce est un groupe d’individus qui se ressemblent et qui peuvent avoir une descendance féconde. Il y a deux parties dans cette définition : le critère de ressemblance et le critère de fécondité. »

Yann : « Merci petit Sam. Mais… »

Max : « Mais quoi ? »

Yann : « Ils se ressemblent pas tous dans l’espèce ! Vous m’avez dit que la femelle peut être différente du mâle. Et vous avez parfois du mal à reconnaître les jeunes. »

Max : « Bonne remarque 🙂 Mais la femelle de l’espèce ressemble à la femelle de cette espèce là et pas à une autre. »

Yann : « D’accord. Je comprends. Alors il y a différentes espèces de goélands. Celui-là, c’est qui ? »

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Léo : « Dos gris clair, pattes roses : c’est le goéland argenté. Larus argentatus, Laridés. »

Samuel : « Cousin Léo aime beaucoup les Laridés. »

Max : « Les Laridés c’est la familles des mouettes, des goélands, des sternes, des guifettes… »

Léo : « J’espère qu’on va en voir 🙂 »

Yann : « Il y en a deux là ! Ce sont les plus grands que j’ai vu ! Dos gris foncé, presque noir, et pattes roses aussi. »

Goéland marin (Larus marinus, Laridés)

Max : « Le goéland marin ! Larus marinus, Laridés. »

Léo : « Il mesure un de 60 à 70 cm de long pour 1,5 ou 1,7 mètre d’envergure. Il peut peser jusque 2,3 kg. C’est un grand zoiso. »

Samuel : « Je suis pas sûr mais il me semble qu’ils habitent juste autour de l’Atlantique nord. Pas ailleurs. »

Max : « Ce qu’on sait c’est qu’ils restent surtout le long des côtes. Ils s’aventurent peu à l’intérieur des terres. »

Yann : « Merci de m’apprendre les goélands 🙂 Et lui ? »

Goéland marin deuxième hiver (Larus marinus, Laridés)

Léo : « Goéland marin deuxième hiver. »

Max : « Sûr ? »

Léo : « Sûr 🙂 Il y a quatre classe d’âge chez les marins. Le premier hiver est plus… Je sais pas comment dire. Quadrillé ? Le troisième hiver commence à avoir le dos sombre. Donc là, c’est un deuxième hiver. Hoplà ! »

Goélands marins (Larus marinus, Laridés)

Max : « Bonome, je me posais une question. Pourquoi il est fou le fou de Bassan ? Il est vraiment fou dans sa tête ? »

Le chevalier : « 🙂 Venez. »

Max : « On va où ? Tu réponds pas ? »

Le chevalier : « Nous allons sur la digue. Avec un peu de chance tu auras ta réponse. »

Max : « On te suit ! »

Samuel : « Je sais pas si ‘suivre’ est le bon vocable. On est dans sa poche. »

Max : « On t’accompagne Megapus ! »

Léo : « Il va y être en deux enjambées 🙂 »

Max : « Voilà ! Tu t’installes sur les rochers ? On peut s’installer sur toi ? »

Le chevalier : « Est-ce prudent ? Je vais probablement m’agiter un peu pour fotoer. Je pourrais vous ploufer par inadvertance.»

Léo : « C’est plus sage de s’installer sur un rocher alors. Venez… »

Max : « On attend les fous ? »

Le chevalier : « On observe ! On attend ! On profite ! »

Samuel : « Il y a une sterne… »

Le chevalier : « Vu ! »

Une sterne

Une sterne

Max : « Vous arrivez à voir laquelle c’est ? »

Yann : « Il y a plusieurs espèces de sternes aussi ? »

Léo : « Oui. Dans le beau livre de zoisos de Max il y a neuf espèces. Mais il doit y en avoir d’autres encore. »

Samuel : « Nous, on en connaît trois : la sterne pierregarin, la sterne naine et la sterne caugek. »

Léo : « Il me semble qu’elle a le bout du bec jaune… »

Max : « LE FOU ! LE FOU ! »

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)
Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Léo : « Il a ploufé ! »

Samuel : « Rholala ! »

Max : « Tu aurais pu réussir tes fotos bonome… »

Le chevalier : « Vous avez-vu ? »

Max : « On a vu ! Il vole en piqué puis il met ses ailes comme ça en arrière juste avant de rentrer dans l’eau. »

Le chevalier : « Le plongeon peut se prolonger de plusieurs mètres sous l’eau. Si il le faut, le fou peut nager avec ses ailes. »

Max : « Il attrape un poisson à chaque fois ? »

Léo : « Là, il en a pas eu. »

Samuel : « C’est à cause de ses plongeons qu’on l’appelle le fou ? »

Le chevalier : « Oui petit Sam. »

Léo : « Il est pas fou ! Il pêche pour se nourrir. »

Le chevalier : « Connaissez-vous le fou à pieds bleus ? »

Max : « Il a les pattes bleues ! »

Léo : « Ben oui ! Forcément ! »

Samuel : « Tu le connais cousin Max ? »

Max : « Non 🙂 »

Fou à pieds bleus (Sula nebouxii, Sulidés)

Léo : « Pourquoi nous parles-tu du fou à pieds bleus ? »

Le chevalier : « A cause de l’un de ses comportements qui me fascine. »

Max : « Raconte-nous ! »

Le chevalier : « Ces fous nichent au sol. La femelle pond dans une légère dépression directement sur le rocher ou le sol. »

Léo : « Il y a pas de nid ? »

Le chevalier : « Non. Rien. A part un anneau de fientes qui délimite l’aire de nidification. »

Max : « C’est pas très confortable ça. »

Le chevalier : « En général, la femelle pond deux, voire trois œufs. Quand les petits sortent de leur œuf, ils ont une seule règle à respecter. Ils ne doivent en aucun cas sortir de l’anneau de fientes. »

Max : « Jamais ? »

Le chevalier : « Jamais ! »

Max : « Sinon ? »

Le chevalier : « Le petit qui transgresse la règle n’a plus le droit de rentrer dans le nid. Il est rejeté comme un intrus. »

Max : « Par ses propres parents ? »

Le chevalier : « Ils ne se considèrent plus comme ses parents. »

Max : « Ah oui… C’est sévère ça. Tout ça parce qu’il a pas respecté une seule règle une seule fois. »

Léo : « Il est condamné alors. »

Le chevalier : « Oui. »

Samuel : « C’est sévère mais il y a un avantage à ce comportement. Le parents n’ont qu’un seul poussin à nourrir. Il a plus de chances de survivre. »

Max : « Ça m’étonnerait pas que le plus fort mette l’autre dehors pour avoir tout le manger. »

Yann : « C’est terrible ! »

Max : « C’est la nature Yann. Comme l’a dit petit Sam, ça permet la survie d’un petit. Parfois, quand il y en a deux à nourrir, les parents y arrivent pas et les deux meurent. »

Léo : « Il vaut mieux qu’il y en ait un qui survive. »

Samuel : « Nous on risque pas d’être rejetés par bonome. On a bien de la chance. »

Yann : « Un fou décolle… »

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Samuel : « Cousin Léo, connais-tu son envergure ? »

Léo : « 160 à 180 cm. Longueur : environ 90 cm. Masse : environ 3 kg. »

Yann : « Il est plus grand que le goéland marin ! »

Léo : « Il me semble que c’est le plus grand zoiso de mer… »

Yann : « Il est encore plus grand que le goéland marin… »

Goélands marins (Larus marinus, Laridés)

Goéland marin (Larus marinus, Laridés)

Goéland marin (Larus marinus, Laridés)

Goéland marin (Larus marinus, Laridés)

Max : « Pourquoi tu t’en vas goéland ? On te dérange ? »

Léo : « Ça doit être mieux ailleurs. »

Samuel : « La sterne revient… »

Sterne caugek (Sterna sandvicensis, Laridés)

Sterne caugek (Sterna sandvicensis, Laridés)

Max : « Elle a bien la pointe du bec jaune. Tu avais bien vu Léo. »

Samuel : « Bravo cousin Léo ! Bravo ! »

Yann : « Vous arrivez à voir la couleur de la pointe du bec ? Vous êtes fort. »

Max : « C’est Léo. Moi j’avais pas vu. »

Léo : « Ben, à force, on s’habitue 🙂 Je sais ce que je dois observer alors je me focalise là dessus. »

Samuel : « Cousin Léo, tu veux bien nous donner les caractéristiques de la sterne caugek. »

Léo : « Environ 40 cm de long et environ 90 cm d’envergure. La sterne pierregarin est plus petite. Sa longueur est d’environ 35 cm et elle fait de 70 à 8 cm d’envergure. »

Max : « Le goéland marin fait sa toilette… »

Goéland marin (Larus marinus, Laridés)

Goéland marin (Larus marinus, Laridés)

Yann : « Là, il y a l’argenté et le marin côte à côté… »

Goélands (Larus sp., Laridés)

Max : « On voit bien la différence de taille là. »

Samuel : « Bonome, tu veux bien montrer le marin que cousin breton nous a montré ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon petitours. »

Samuel : « Et l’autre s’il te plaît… »

Le chevalier : « Voilà… »

Goéland marin (Larus marinus, Laridés)

Goéland marin (Larus marinus, Laridés)

Samuel : « Cousin Léo, observe le bec sur les deux fotos… Et puis les primaires du marin qui est avec l’argenté… »

Max : « Petit Sam est un très bon observateur. »

Samuel : « Il y a une tache noire sur le bec et le gris sombre est pas bien homogène sur les ailes. Tu peux expliquer ça ? »

Léo : « Mmmm… Nous sommes en avril là. C’est le début du printemps. Le quatrième année est mature en été… Je sais pas. C’est peut-être un 4ème année presque fini mais pas encore tout à fait. Ou alors c’est un adulte internuptial. »

Max : « Plutôt un 4ème année pas terminé. Le 3ème hiver a une tache noire sur le bec et l’adulte à une tâche rouge sur la mandibule inférieur. Là, il y a les deux. »

Samuel : « Alors on aurait vu un deuxième année, un quatrième année et un adulte. Chouette alors ! »

Yann : « Pendant ce temps là, la sterne continue à tourner… »

Sterne caugek (Sterna sandvicensis, Laridés)

Sterne caugek (Sterna sandvicensis, Laridés)

Max : « Bah ça alors ! Mais qu’est ce qu’elle fait ? »

Sterne caugek (Sterna sandvicensis, Laridés)

Sterne caugek (Sterna sandvicensis, Laridés)

Léo : « Je crois bien qu’elle se gratte 🙂 »

Max : « Elle se gratte en volant ? »

Léo : « Ben, si ça démange en volant, elle se gratte en volant… »

Max : « On avait jamais vu ça 🙂 »

Yann : « Rhooo ! »

Max : « Rhooo ? »

Yann : « Oui ! Là ! »

Un arc-en-ciel au dessus du cap Fréhel

Le chevalier : « Un arc-en-ciel au dessus de la lande de Fréhel 🙂 »

Max : « On devine le phare… Fais d’autres fotos s’il te plaît. »

Un arc-en-ciel

Un arc-en-ciel

Sterne caugek (Sterna sandvicensis, Laridés)

Sterne caugek (Sterna sandvicensis, Laridés)

Samuel : « La sterne sur fond d’arc-en-ciel 🙂 Rholala ! »

Yann : « Elle est vraiment bien cette fin d’inspection 🙂 »

Max : « C’est souvent le meilleur moment 🙂 C’est un moment de détente après avoir bien étudié. Et avec un peu de beauté dans les yeux, on peut que se régaler 🙂 »

Léo : « Tout ça c’est du bonus ! On connaît déjà et on a déjà vu des tas de choses aujourd’hui. Mais là, on fait rien d’autre que d’observer. »

Samuel : « C’est dans ces moments là qu’on fait vraiment partie de la nature. »

Yann : « C’est bizarre. J’étais en train de me dire que j’avais l’impression de faire partie de la digue. »

Max : « C’est pas bizarre Yann. C’est comme ça. On bouge presque pas mais tous nos sens sont en éveil. Et puis avec la fatigue accumulée pendant la journée, on est forcément tout détendus. Et on fait partie du paysage. Ça s’explique pas. Il faut en avoir l’expérience pour le comprendre. »

Yann : « On fait partie du paysage… C’est ça 🙂 »

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Le chevalier : « Mes petizours… »

Max : « Tu veux rentrer ? »

Le chevalier : « Oui. Avant de me transformer en l’un des rochers de la digue 🙂 »

Léo : « 🙂 »

Samuel : « On y va ! »

Max : « Laisse-nous le temps de nous pocher. »

Léo : « On s’installe. »

Samuel : « En binômes. Tu viens cousin breton ? »

Yann : « J’arrive. »

Max : « Léo, tu veux bien me laisser un peu de place s’il te plaît ? »

Léo : « C’est toi qui prends toute la place ! Tu es rempli de chocolat ! »

Max : « On en pas eu beaucoup aujourd’hui… »

Léo : « Tu as mangé un morceau plus gros que toi ! »

Max : « 🙂 »

Samuel : « Une bergeronnette grise ! »

Bergeronnette grise (Motacilla alba, Motacillidés)

Samuel : « Motacilla alba. Famille des Motacillidés. Elles s’observent surtout au-bord de l’eau. A la mer, le long des rivières, sur les berges des ruisseaux. C’est de là que lui vient son nom. »

Léo : « Les tournepierres ! Je les avais pas vus ! »

Tournepierres à collier (Arenaria interpres, Scolopacidés)

Tournepierres à collier (Arenaria interpres, Scolopacidés)

Samuel : « Je crois qu’ils nous avaient pas vus eux non plus 🙂 »

Yann : « Eux aussi font partie du paysage 🙂 »

Max : « La marée est bien montée… Allez bonome, on rentre. »

L’îlot Saint-Michel
La chapelle Saint-Michel

Voilà Princesse, maintenant tu connais un peu les Sables d’Or. On pouvait dire… Oh ! Dieu !… Bien des choses en somme 🙂 Mais on en garde pour notre prochain séjour 🙂

Je t’embrasse Princesse et j’espère que tu vas bien.

Continuer la promenade

Chronique du confinement (4)

Lundi 27 Avril, An VII

Max : « Bonjour à tous ! »

Léo : « Reprenons notre chronique du confinement. »

Samuel : « Nous restons sagement dans notre cabane pour pas être contaminés. »

Max : « Petit Sam, les Peluchiformes peuvent pas attraper le virus ! »

Samuel : « J’incluais bonome dans mon ‘nous’. »

Max : « D’accord. On voudrait pas qu’il attrape la maladie notre cher bonome. »

Léo : « Ben non. Bon, deux semaines se sont écoulées depuis notre précédent bulletin d’informations. »

Samuel : « Que s’est-il passé pendant ce temps ? »

Max : « Nous allons commencer par les zoisos de passage mais sans intervention chantée de notre petit Sam. »

Samuel : « Non. Je chanterai pas aujourd’hui 🙂 »

Léo : « Chose rare, nous avons vu passer un grand cormoran ! »

Max : « Il tournoyait très haut au-dessus du quartier. »

Grand cormoran (Phalacrocorax carbo, Phalacrocoracidés)

Grand cormoran (Phalacrocorax carbo, Phalacrocoracidés)

Max : « Si vous lisez régulièrement nos bulletins d’informations vous savez qu’il y a des grands cormorans non loin d’ici. Comme il leur arrive de passer de plan d’eau en plan d’eau, ce n’est pas vraiment surprenant d’en voir passer. »

Léo : « La surprise a été l’arrivée des martinets noirs. »

Max : « Deux, puis huit, puis dix… »

Samuel : « Eux aussi tournoient au-dessus du quartier. »

Léo : « Ils sont très difficiles à fotoer. »

Max : « Bonome s’y essaye parfois mais nous pouvons pas dire que c’est une franche réussite… »

Martinet noir (Apus apus, Apodidés)

Martinet noir (Apus apus, Apodidés)

Martinet noir (Apus apus, Apodidés)

Martinet noir (Apus apus, Apodidés)

Samuel : « Je rappelle que nous sommes là pour témoigner de ce que nous voyons. Nous avons pas un concours de fotos à gagner ! »

Léo : « Petit Sam, tu es la voix de la sagesse 🙂 »

Max : « Continuons avec les zoisos de passage. Il est fréquent que des perruches à colliers passent dans le quartier. »

Samuel : « Il y en a une qui s’est accrochée au volet pour regarder dans la cabane ! Curieuse ! »

Max : « Jusque là nous avions pas de fotos mais c’est maintenant chose faite ! »

Perruche à collier (Psittacula krameri, Psittacidés)

Perruche à collier (Psittacula krameri, Psittacidés)
Perruche à collier (Psittacula krameri, Psittacidés)

Léo : « A contre-jour… »

Samuel : « On s’en fiche ! C’est suffisant pour voir que c’est monsieur Perruche ! Il y a le fin liseré noir sur fond rose autour du cou. »

Max : « Tu vois le fond rose toi ? »

Samuel : « Un peu. Dans le cou. »

Léo : « Nous savons qu’il y a un collier noir et rose ! Disons-le à nos lecteurs ! »

Samuel : « La femelle a pas ce collier. »

Max : « Chez les zoms c’est l’inverse. C’est la femelle qui porte le collier 🙂 »

Léo : « T’es trop bête Maxou 🙂 »

Samuel : « Une autre bonne surprise de cette quinzaine a été le passage de quelques mésanges à longue queue parfois appelées orites longicaudes. »

Léo : « Ben, ça serait mieux de les appeler orites longicaudes. Ce sont pas vraiment des mésanges. Les mésanges appartiennent à la famille des Paridés. Les orites sont des Aegithalidés. C’est pas pareil. »

Max : « Nous avons déjà eu ce débat il y a longtemps. Nous serions les seuls à utiliser le nom d’orite longicaude. »

Samuel : « Je précise pour nos lecteurs que longicaude signifie longue queue. »

Max : « Merci petit Sam. »

Léo : « On montre le zoiso ? »

Max : « Ben oui ! »

Mésange à longue queue (Aegithalus caudatus, Aegithalidés)

Mésange à longue queue (Aegithalus caudatus, Aegithalidés)

Mésange à longue queue (Aegithalus caudatus, Aegithalidés)

Mésange à longue queue (Aegithalus caudatus, Aegithalidés)

Léo : « Elles ont fait un petit passage. Il me semble qu’il y en avait trois. »

Max : « C’est rare qu’on en voit ici. Bonome dit toujours qu’elles ressemblent à des petit ours 🙂 Il est fou dans sa tête ce bonome ! »

Léo : « J’aime beaucoup leur petit bec. »

Max : « Voilà pour les nouveautés ou les zoisos qui ne font que passer par chez nous. Passons à nos voisins. »

Léo : « Les moineaux vont bien. Ils passent leur temps dans l’olivier d’en face et viennent manger nos boules de graisses. »

Max : « Il y en a plus ! Plus de stock ! Et bonome a pas prévu d’aller courir les échoppes ces prochains jours… »

Léo : « Zutalor ! J’ai vu monsieur Charbonnière faire des tas d’allers-retours entre son nid et la boule de graisse de la chambre ! »

Max : « Ben, lui peut tenir deux ou trois jours encore… »

Samuel : « C’est étrange. Les moineaux viennent d’un côté de la cabane mais pas de l’autre… »

Max : « Pour le moment ça nous arrange. Montrons quelques fotos de moineaux domestiques… »

Moineaux domestiques (Passer domesticus, Passéridés)

Léo : « Là, ils attendent qu’on parte de la fenêtre pour venir manger 🙂 »

Samuel : « Ils sont prêts à décoller ! »

Moineau domestique (Passer domesticus, Passéridés)

Moineau domestique (Passer domesticus, Passéridés)
Moineau domestique (Passer domesticus, Passéridés)

Max : « Sur la dernière foto, monsieur Moineau agite ses ailes comme un petit qui veut du manger. J’ai déjà observé ce comportement mais je le comprends pas bien. Il est adulte lui ! Il demande pas du manger ! »

Léo : « C’est peut-être une façon de défendre son territoire. »

Max : « Son territoire est de l’autre côté de la cabane ! Et il y avait pas d’intrus au moment de la foto ! »

Léo : « Il faudra enquêter. »

Samuel : « Passons à Pigeon. C’est lui ! »

Pigeon biset féral (Columbia livia var. domestica, Columbidés)

Max : « Alors lui ! Il nous embête ! On l’aime bien mais il nous embête ! Il vient se nourrir sur les boules de graisse ! Ou alors il ramasse les miettes qui tombent… Il est toujours là et parfois les moineaux osent pas venir. »

Léo : « On l’aime bien Pigeon mais on aimerait qu’il laisse les moineaux en paix. »

Samuel : « Vous avez vu les couleurs sur son cou ? Du vert, du mauve, du violet… C’est très beau. Les zoms sont injustes avec les pigeons. Ils disent que ce sont des rats volants. »

Max : « Les zoms sont bêtes ! Ils pensent que les rats sont bêtes mais ce sont des zanimos très intelligents ! Et en plus ils ont une structure sociale très complexe ! »

Léo : « Du coup, en disant que les pigeons sont des rats volants, ils complimentent les pigeons 🙂 »

Max : « On a déjà dû vous dire que les pigeons sont pas bêtes. Enfin, pas toujours. Même qu’ils apprécient la peinture ! »

Léo : « Ouiii ! Si on place les pigeons en présence de tableaux de différentes époques les pigeons se promènent et observent. Comme des zoms dans un musée. Et ils s’arrêtent préférentiellement devant certains tableaux. Je sais plus quel courant pictural a leur faveur mais les pigeons aiment l’art ! »

Samuel : « Par contre, ils transportent jamais deux brindilles en même temps. Ils pourraient le faire mais ils le font pas. »

Max : « Et puis quand on marche derrière eux ils avancent à toute vitesse en ligne droite sans penser qu’ils pourraient s’envoler ou s’écarter. »

Léo : « Ça suffit pour Pigeon. A part embêter les moineaux il fait rien de particulier. »

Samuel : « Accenteur passe parfois se percher dans le coin. »

Accenteur mouchet (Prunella modularis, Prunellidés)

Léo : « Le jour de la foto, bonome était en train de travailler à son bureau. D’un seul coup il a entendu Accenteur. Il a pris son appareil et il l’a rafalé d’un coup ! »

Max : « Parfois on l’entend un peu plus loin. »

Samuel : « Chez les rougequeues noirs il se passe rien de spécial. »

Léo : « Je dirais plutôt que nous voyons pas ce qu’il se passe. Monsieur continue à chanter de temps en temps et nous avons aperçu madame un soir à l’heure du merle. »

Monsieur Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros, Muscicapidés)

Madame Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros, Muscicapidés)

Max : « Le fait qu’on les voit pas très souvent pourrait indiquer que madame couve et que monsieur passe son temps à chercher de la nourriture. »

Léo : « C’est possible. »

Samuel : « Cousin Léo, tu parlais de l’heure du merle. Nous avons quelques informations à vous donner sur Merle. »

Merle noir à l’heure du merle (Turdus merula, Turdidés)

Max : « Le soir, plusieurs merles noirs discutent entre eux. Nous en avons entendu jusque trois en même temps. »

Léo : « En écoutant bien. »

Samuel : « Il est possible qu’un couple niche dans le tilleul. Un jour, monsieur Charbonnière est entré dans le tilleul et j’ai entendu Merle le gronder. »

Léo : « Il y a des allers-retours assez fréquents. »

Max : « Nous vous tiendrons au courant. Mais ce qui nous chiffonne c’est lui… »

Merle noir (Turdus merula, Turdidés)

Merle noir (Turdus merula, Turdidés)

Léo : « Pas facile à voir avec cette luminosité. Il nous semble qu’il est pas tout noir mais plutôt marron. »

Max : « Avec le bec jaune et le tour de l’œil jaune… »

Samuel : « Il est possible que ce soit un jeune mâle de l’année d’une première couvée précoce. »

Max : « Difficile à dire… »

Léo : « Nous arrivons à l’actualité des Corvidés. »

Samuel : « Pas de nouvelles des geais… »

Léo : « Quelques corneilles sont à signaler. »

Max : « L’essentiel de l’actualité Corvidienne concerne les pies bavardes. Nous regrettions de pas avoir de jolies fotos de pies à montrer. Bonome a remédié à ça. Bon, c’est une foto en milieu urbain mais on y voit bien les couleurs iridescentes des plumes qui paraissent habituellement noires. »

Pie bavarde (Pica pica, Corvidés)

Samuel : « Sinon, je résume ce que nous avons pu suivre de la vie des pies. Nous avons assisté à des chamailleries entre trois couples pour le choix d’un site de nidification. Ensuite, nous avons assisté de loin à l’édification du nid dans l’arbre là-bas. Les corneilles avaient pris l’habitude de venir chercher des branches dans ce nid pour édifier le leur. »

Max : « Ce nid étant en grande partie caché, nous avons pas pu suivre la couvaison… »

Léo : « En gros : pas de nouvelles ! »

Max : « Nous pouvions voir les adultes ici et là. »

Samuel : « Jusqu’à ce jour… Le 22 avril. »

Pie bavarde (Pica pica, Corvidés)

Léo : « Sur le moment, nous pensions que c’était un mâle adulte fatigué par la couvaison qui faisait la sieste. Je rappelle que c’est la femelle qui couve et que le mâle la ravitaille. »

Samuel : « Deux jours plus tard nous avons vu ça… »

Pie bavarde (Pica pica, Corvidés)

Pie bavarde (Pica pica, Corvidés)

Max : « On s’est dit que c’était un couple. »

Léo : « Mais le lendemain… »

Pie bavarde (Pica pica, Corvidés)

Pie bavarde (Pica pica, Corvidés)

Pie bavarde (Pica pica, Corvidés)

Pie bavarde (Pica pica, Corvidés)

Pie bavarde (Pica pica, Corvidés)

Pie bavarde (Pica pica, Corvidés)

Pie bavarde (Pica pica, Corvidés)

Pie bavarde (Pica pica, Corvidés)

 

Léo : « Un petit qui piaille en agitant les ailes pour demander du manger à ses parents ! »

Max : « Nous avions été induits en erreur par une information apparemment erronée. »

Samuel : « Nous avions lu que les petites pies toutes jeunes avaient la queue plus courte que les adultes. »

Léo : « Apparemment c’est pas vrai. Ou alors on voit pas bien. »

Samuel : « Code 13 chez les pies ! »

Max : « Nidification réussie ! »

Léo : « Mais nous avons pas vu combien il y a de petits. Peut-être un seul… »

Samuel : « Le voici en train de se nettoyer le bec. »

Pie bavarde (Pica pica, Corvidés)

Pie bavarde (Pica pica, Corvidés)
Pie bavarde (Pica pica, Corvidés)

Léo : « Il est temps de vous donner des nouvelles des mésanges. Vous vous souvenez qu’un couple de charbonnières s’est installé juste en face de la chambre. »

Samuel : « Nous avons vu les codes 4, 6, 7 et 10 indiquant une nidification probable. »

Léo : « Petit Sam, peux-tu rappeler ce que signifient ces codes s’il te plaît ? »

Samuel : « Je peux cousin Léo 🙂 Code 4 : couple présent dans son habitat en présence de nidification. Code 6 : Comportement nuptial. Code 7 : visite d’un site de nidification distinct d’un site de repos. Code 10 : transport de matériel ou construction d’un nid. »

Max : « Merci petit Sam. Dans notre précédente édition, nous faisions état de code 16 ! »

Samuel : « Adultes transportant de la nourriture pour les jeunes durant sa période de nidification. »

Léo : « Les codes 16 continuent ! »

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Max : « Il y a un autre indice permettant de savoir si un nid accueille des petits. C’est le code 15. »

Samuel : « Code 15 : Adulte transportant un sac fécal. »

Léo : « Tout le monde le sait pas mais les petits zoisos font pas caca partout dans le nid. Sinon ce serait invivable. Leurs fientes sont entourées d’une fine membrane. L’ensemble constitue un sac fécal. Régulièrement les parents stimulent les petits en leur piquant le dos avec le bec. Les petits éjectent le sac fécal qui est récupéré directement par les parents au moment où il sort du cloaque. Puis le parent l’emporte au loin. Il arrive aussi que les petits éjectent leur sacs fécaux directement hors du nid. Ça dépend de l’âge des petits et de la configuration du nid. »

Max : « Bonome s’est mis en tête de fotoer un parent sortant du nid avec un sac fécal dans le bec. »

Léo : « C’est pas facile parce qu’on sait pas quand le parent va sortir. »

Samuel : « C’est pas très longtemps après qu’il soit rentré nourrir ses petits. »

Max : « Pas très longtemps c’est pas très précis. Il faut pas rater l’instant. »

Léo : « Après quelques fotos ratées notre cher bonome en a réussi quelques unes… »

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Max : « Là c’est le 17 avril. Les petits sont tout petits alors le sac fécal aussi. »

Léo : « Au passage, bonome a fotoé les parents apportant du manger. Là, c’est de l’araignée au menu. »

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Samuel : « Ensuite, il y a eu de la chenille… »

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Max : « Les allers-retours s’enchaînent ce qui a permis à bonome de capturer un autre code 15. »

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Léo : « Pour les arrivées c’est un peu compliqué. Madame rentre directement dans le nid. Le temps de la voir arriver et elle est déjà cachée. Monsieur, lui, fait souvent une pause sur la branche. Comme là… »

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Léo : « On arrive pas à voir ce qu’il a dans le bec… »

Samuel : « Ce qu’on sait, c’est que l’aliment le plus fréquemment ramené au nid est la chenille… »

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Max : « Nous savons que les petits grandissent grâce à l’augmentation progressive de la taille des sacs fécaux… »

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Max : « Voilà pour les charbonnières. Nous attendons avec impatience la sortie des petits. »

Samuel : « J’espère qu’on les verra ! Parce que lorsqu’ils quittent le nid, ils y reviennent plus… »

Léo : « Nous vous tiendrons au courant 🙂 »

Samuel : « Passons au zoiso suivant. »

Max : « C’est la rubrique spéciale Laulau 🙂 »

Léo : « Maaax ! Tu vas vraiment pas bien dans ta tête toi ! »

Max : « Je suis trop bête. Je vais pas bien dans ma tête… »

Samuel : « Ce sont des observations tout à fait objectives cousin Max 🙂 »

Max : « Toi aussi tu t’y mets ? Mon petit cousin préféré ! D’accord. »

Samuel : « Je suis ton petit cousin préféré ? »

Max : « Petit Sam, tu es le préféré de tout le monde ! Léo, moi, même bonome ! »

Samuel : « Tu dis ça pour me faire plaisir. C’est gentil cousin Max. »

Léo : « Revenons à nos zoisos. Nous en sommes aux tourterelles turques. Nous vous en avons déjà montré mais elles faisaient rien de spécial. »

Max : « Puis les codes atlas se sont enchaînés. On vous raconte ça. »

Samuel : « Commençons par une foto de ce très beau zoiso… »

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Columbidés)

Léo : « On sait pas bien distinguer le mâle de la femelle. Là, on suppose que c’est le mâle. Il passait son temps à roucouler. »

Code : « Code 3 : mâle chanteur. »

Max : « Puis il y a eu un second individu. Peut-être même trois. »

Samuel : « Oui. Il y en a eu trois ! »

Léo : « En quelques jours on est passés en code 4. »

Samuel : « Couple présent dans son habitat en période de nidification. »

Max : « On a raté le code 6. »

Samuel : « Code 6 : comportement nuptial. »

Léo : « Un couple s’est formé 🙂 »

Max : « Madame s’est mise à la recherche d’un site de nidification. Elle a visité un premier appartement mais il lui a pas plu. »

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Columbidés)

Samuel : « Alors cet adorable petit couple a continué ses investigations. Apparemment il voulait constuire dans le quartier. On a un peu suivi ça. »

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Columbidés)

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Columbidés)
Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Columbidés)

Léo : « La première visite d’appartement c’était le 17 avril. Les fotos ci-dessus datent du 18. Le 20 nous avons vu monsieur sur le fil électrique juste en face de la cabane. »

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Columbidés)

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Columbidés)

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Columbidés)

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Columbidés)

Max : « Avec le super-méga-zoom on peut faire des portraits de zoisos 🙂 »

Léo : « Et puis le 21 avril… Rholala ! »

Samuel : « Quelle belle surprise ! »

Max : « Regardez ! »

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Columbidés)

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Columbidés)

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Columbidés)

Léo : « Code 18 chez les tourterelles ! »

Samuel : « Code 18 : nid vu avec un adulte couvant. »

Max : « La chaaance ! L’adorable petit couple s’est installé juste là ! On va pouvoir suivre la couvaison et on va voir les petits ! »

Samuel : « Nous avons vu monsieur revenir au nid avec un cadeau pour madame. »

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Columbidés)

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Columbidés)

Max : « Le nid est quand même assez rudimentaire.. Quelques brindilles et voilà ! »

Léo : « Peut-être qu’ils l’aménagent au fur et à mesure… »

Samuel : « Nous pourrions nous arrêter sur cette bonne nouvelle mais nous avons encore quelques jolies fotos à partager. Comme monsieur Turque qui se pose sur le poteau… »

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Columbidés)

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Columbidés)

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Columbidés)

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Columbidés)

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Columbidés)

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Columbidés)

Max : « Il s’est immédiatement mis à roucouler. »

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Columbidés)

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Columbidés)

Léo : « On voit son jabot tout gonflé. Les zoisos ont un organe un peu particulier qui leur permet de chanter. C’est la syrinx. La syrinx est parfois comparée au larynx des autres Vertébrés mais non. Le larynx se trouve dans la gorge, avant la trachée. La syrinx se situe au bout de la trachée à l’endroit où elle se divise pour donner les deux bronches. »

Samuel : « Continuons nos observations. Madame Turque sort parfois de son nid. Pour se dégourdir les pattes. »

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Columbidés)

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Columbidés)

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Columbidés)

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Columbidés)

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Columbidés)

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Columbidés)

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Columbidés)

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Columbidés)

Max : « Mais elle se dépêche d’y retourner. »

Léo : « Voilà ! Vous savez tout ce qu’il se passe autour de chez nous. »

Samuel : « Nous pouvons à présent mettre un terme à ce bulletin d’informations en direct-différé. »

Max : « Nous espérons que vous avez passé un agréable moment en notre compagnie et en celle des zoisos. »

Léo : « Et nous vous disons : »

Samuel : « A bientôt ! »

Continuer la promenade

192 – Au delà des Sables…

Dimanche 15 Avril, An V (suite)

Yann : « Elle est très belle cette chapelle. »

Max : « Oh ça oui ! »

Samuel : « J’aime beaucoup les vitraux. Merci de nous les avoir expliqués cousin breton. »

Yann : « J’ai rien expliqué du tout moi. J’ai dit ce que je voyais. »

Léo : « Merci de nous en avoir fait part. On avait pas vu, nous. »

Max : « Bon, bonome, on continue vers Erquy ou on reste là ? »

Le chevalier : « On continue 🙂 »

Léo : « Tu penses qu’on va voir des zoisos ? »

Le chevalier : « Je ne peux pas dire mon Léo. »

Max : « Yann, bonome parle le zoiso mais il veut pas nous le dire. »

Yann : « Il parle de zoiso ? »

Max : « Le zoiso, le mammifère… Bonome, il est polyglotte du zanimo. »

Léo : « Mais il le reconnaîtra jamais. »

Le chevalier : « Regardez l’Îlot Saint-Michel au lieu de dire des bêtises 🙂 »

Max : « On dit pas des bêtises… »

L’îlot Saint-Michel

Samuel : « Qu’est ce que c’est beau… »

Max : « On voit bien les ceintures de lichens. »

Le chevalier : « La bande noire est souvent mal interprétée par les touristes. Ils pensent que c’est une trace de marée noire. »

Samuel : « Parle pas de marée noire bonome. Ça risque d’énerver cousin Max. »

Max : « Non. J’ai pas envie de m’énerver. Mais c’est quand même mieux de pas en parler. »

Léo : « Il y a un goéland… »

Samuel : « Il a trouvé du manger… »

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Max : « Dis donc le goéland, il est vide ton couteau ! Il y a rien à manger dedans. »

Samuel : « C’est un juvénile ? »

Max : « Oulala ! Yann, la détermination de l’âge et de l’espèce des goélands juvéniles est pas toujours facile. Léo et bonome s’y essayent régulièrement. Ils mmmment en se grattant la tête et bonome perd le peu de cheveux qu’il lui reste. »

Samuel : « Surtout que dans les livres ils parlent des premiers ou deuxièmes hivers mais jamais des zoisos de printemps… »

Léo : « Qu’est ce que tu en penses bonome ? »

Le chevalier : « C’est un argenté. »

Léo : « Je pense aussi. Premier printemps ? »

Le chevalier : « C’est fort probable. »

Samuel : « Larus argentatus. »

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Max : « Les Laridés c’est embêtant. Il mettent du temps à devenir adultes. Et c’est pas toujours la même durée. Chez les mouettes qui rigolent il faut environ un an. Elles naissent au début de l’été et seront adultes l’année suivante. Le plumage évolue petit à petit mais on dit qu’il y a deux classes d’âge. Chez le goéland cendré il y a trois classes d’âge et quatre chez les argentés. »

Yann : « Oulala ! Ça doit être compliqué ! »

Max : « Surtout que parfois les plus avancés d’une année ressemblent aux tardifs de l’année d’avant… Il y a que les spécialistes qui peuvent dire avec certitude. »

Léo : « Nous on hypothèse. On est jamais vraiment sûrs mais on fait des progrès. »

Samuel : « Alors tu pourras nous dire pour celui qui est sur l’eau cousin Léo ? »

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Léo : «  C’est encore un argenté… Le bec est encore noir mais il y a plus de gris clair sur le dos… 3ème année ? »

Le chevalier : « Probable. »

Samuel : « Le première année s’en va sur l’eau… »

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Léo : « Qu’est ce qu’il se passe là-haut ? »

Max : « Où ça ? »

Léo : « Là-haut ! »

Max : « Ah oui 🙂 »

Une drôle de scène

Une drôle de scène

Une drôle de scène

Une drôle de scène

 

Samuel : « Il y a un goéland qui poursuit un fou de Bassan ! »

Yann : « Le plus petit crie sur le plus gros ! »

Max : « Je voudrais bien savoir pourquoi ils se chamaillent… »

Léo : « Une histoire de nourriture, probablement… »

Max : « Le fou de Bassan a pas l’air content. »

Léo : « Il doit être vexé… »

Samuel : « Il est vraiment grand le fou de Bassan. Cousin Léo, tu connais son envergure ? »

Léo : « Environ 180 cm. »

Max : « Il fait un bonome d’envergure 🙂 Il niche par ici ? »

Le chevalier : « Peut-être quelques couples isolés. Mais il me semble qu’ils se regroupent sur des îles en période de nidification. Dans la réserve des Sept-Îles notamment. »

Max : « On ira ? »

Le chevalier : « C’est une réserve intégrale Maxou. »

Max : « Et on peut pas batoer autour des îles ? »

Le chevalier : « Peut-être. Je reconnais que ça me plairait bien 🙂 »

Yann : « Vous avez déjà batoé ? »

Max : « Oui 🙂 Pour aller sur l’Île d’Ut en Charentmaritimie. »

Léo : « On était à l’avant du bateau et on recevait les embruns sur nos truffes. »

Samuel : « C’était biiieeen 🙂 »

Yann : « La chaaance ! »

Samuel : « J’arrête pas de dire qu’on a de la chance ! »

Max : « Bonome, tu vas pas aller là quand même ! »

Le chevalier : « Pourquoi pas ? »

Max : « Tu sais lire ? »

Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 »

Max : « As-tu lu le panneau ? »

Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 »

C’est pas ce panneau qui va arrêter bonome 🙂

Max : « Et ça te dérange pas qu’il y ait des vipères ? »

Léo : « Moi j’aimerais bien en voir ! »

Samuel : « Moi aussi ! »

Yann : « Ça fait peur… »

Max : « Enfin un petitours sensé ! Merci Yann ! »

Léo : « Max, tu sais bien que c’est difficile à voir les vipères. Elles se cachent avant même qu’on les repère. »

Max : « Et si bonome se fait mordre ? »

Le chevalier : « Aïe ! Ouille ! »

Max : « C’est très douloureux bonome ! Et les vipères sont venimeuses… »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Je vois. Tu t’en fiches… Pfff ! »

Léo : « Ils sont étranges les grès ici… »

Le chevalier : « Nous sommes dans une ancienne carrière. »

Samuel : « Ah bah oui ! Ça explique tout ! D’accord ! »

Léo : « On fait une peu la botanique ? »

Le chevalier : « Rapidement… Là… »

La végétation pionnière

Le chevalier : « Nous sommes en face d’éboulis relativement récents avec un sol acide en formation. »

Max : « C’est acide à cause de la silice des grès Yann. »

Le chevalier : « La végétation est peu développée et la flore peu variée. Il y a des surtout des mousses et quelques plantes pionnières. Sur sol acide on observe surtout des fougères.»

Max : « Bonome puis-je t’interrompre ? »

Le chevalier : « Bien sur Maxou. »

Max : « Regarde la falaise… »

La falaise

Le chevalier : « Je la vois. »

Max : « Rassure-toi. Je ne vais pas dire qu’elle risque de nous tomber dessus et qu’on serait tout crabouillés. Ça changerait rien. Mais il y a des cassures et ça a pas bougé. Ce sont donc pas des failles. Pourrais-tu m’expliquer ? »

Le chevalier : « Je ne vous ai jamais expliqué cela ? Il me semblait pourtant. Ce sont des diaclases Max. »

Max : « Yann, tu es témoin ! Je pose une question et bonome répond dans une autre langue ! »

Yann : « Il parle le géologien 🙂 »

Léo : « Bonome il est polyglotte du naturaliste 🙂 »

Max : « Pfff !!! Il utilise des mots compliqués que personne connaît à part lui pour faire croire qu’il est intelligent et cultivé ! Bonome, explique-nous s’il te plaît avant que je crie et que ça fasse s’effondrer la falaise ! »

Le chevalier : « C’est très simple Max. Une diaclase est une cassure de roche mais sans aucun déplacement. »

Max : « Ça casse mais ça bouge pas. »

Le chevalier : « Absolument ! »

Max : « Et pourquoi elles se cassent les roches alors ? »

Le chevalier : « A cause de la pression qui s’exerce dessus. Soit la pression due aux roches soit en raison d’une contrainte tectonique. »

Max : « C’est la tectonique qui casse les roches ? »

Yann : « C’est quoi la tectonique ? »

Max : « Ben voilà ! On va avoir droit au grékancien… »

Le chevalier : « Ouiiii 🙂 Ce mot vient de τεκτων qui signifie ‘bâtisseur’, ‘charpentier’. La tectonique est l’étude des structures géologiques et des mécanismes qui en sont responsables. »

Max : « C’est la tectonique des plaques. La surface de la Terre est constituée de grandes plaques très minces mais rigides, faites de roches. On appelle cette couche la lithosphère. En dessus il y a le manteau inférieur. Parce que le supérieur fait un peu partie de la lithosphère aussi. Bon, le manteau est chauffé par en-dessous à cause que les éléments radioactifs qui s’accumulent à la frontière entre le noyau et le manteau  font rien qu’à se désintégrer. Le manteau chauffe mais il fond pas. Il forme des grandes cellules de convection. Par endroits il s’élève et à d’autres il s’enfonce. Tout ça à l’état solide ! »

Yann : « En profondeur les roches solides se déplacent ? »

Max : « Oui. Impressionnant non ? C’est très lent mais en géologie le temps c’est pas pareil. Le manteau se déplace donc en boucle de convection. Au-dessus du manteau il y a l’asthénosphère. C’est la partie inférieure du manteau supérieur. L’asthénosphère se déplace elle aussi. Forcément. Et les plaques lithosphériques suivent le mouvement. Par endroits elles s’écartent et ça fait les rifts puis les océans. Par endroits elles se rapprochent et ça donne les zones de subduction puis les collisions. Poum les plaques ! Et ça fait les chaînes de montagnes. Tu as suivi Yann ? »

Yann : « Il y a une interro ? »

Max : « Non, pas d’interro 🙂 »

Yann : « Ouf ! J’ai un peu compris mais c’est pas facile quand même. »

Max : « Bonome, tu aurais pas un schéma là tout de suite ? »

Le chevalier : « Si, bien sûr 🙂 Voilà ! »

La structure du globe (source AVG)

Max : « C’est compliqué parce que les couches ont pas toutes été découvertes en même temps et qu’il y a deux nomenclatures qui se superposent. Noyau, manteau, et croûte d’un coté ; Noyau, manteau inférieur, asthénosphère, lithosphère de l’autre. Et puis les scientifiques sont pas tous d’accord entre eux pour savoir où sont les cellules de convection. »

Yann : « Max, tu peux réexpliquer les cellules de convection s’il te plaît. »

Max : « Oui Yann. C’est pas difficile. Quand on chauffe quelque chose, sa densité diminue et il a tendance à s’élever. Comme l’air chaud au-dessus d’un radiateur. Quand ça se refroidit la densité diminue et ça s’enfonce. Comme l’air froid loin du radiateur. Imagine une pièce fermée avec un radiateur contre un mur. L’air chauffé s’élève. Quand il arrive au plafond, il est poussé par le nouvel air chaud qui arrive. Il se déplace donc vers l’autre côté de la pièce. Arrivé au bout il se refroidit et redescend. Et comme l’air s’élève au-dessus du radiateur, ça aspire l’air froid qui est de l’autre côté et il y a un courant d’air froid au sol. »

Yann : « Ça fait comme une boucle ! »

Max : « Tu as tout compris ! »

Yann : « Et c’est pareil avec les roches du manteau ? »

Max : « Oui. En un peu plus compliqué quand même. Mais c’est le même principe. »

Yann : « Et donc les roches à la surface suivent et se déplacent 🙂 »

Samuel : « Je propose qu’on revienne aux fougères. C’est plus facile pour cousin breton. Parce même si tes explications étaient très claires cousin Max, la tête de cousin breton doit chauffer un peu. »

Yann : « Elle va s’élever 🙂 C’est gentil Samuel. C’est compliqué les fougères ? »

Max : « Bonome, tu peux faire simple s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Je vais essayer… Il faut en trouver… Là, là.. et là ! Voilà ! Commençons. Observe Yann. »

Le dos d’une fronde de fougère

Yann : « Oh ! J’avais jamais vu ça moi ! »

Léo : « Tu as jamais pensé à retourner la fronde 🙂 »

Yann : « La fronde ? »

Samuel : « Chez les fougères ce que les gens appellent feuille sert à la fois à la nutrition par la photosynthèse et à la reproduction grâce à ces machins roux que tu vois. »

Léo : « Alors que chez les plantes à fleurs elles servent qu’à la nutrition. Mais on t’expliquera plus tard la reproduction des plantes à fleurs. »

Max : « Revenons donc à nos machins roux. Ça s’appelle des amas de sporanges. Ils contiennent des tas de sporanges qui produisent les spores. »

Samuel : « Les spores sont dispersés par le vent et vont pousser ailleurs. »

Max : « Là, je dirais qu’il y a 200 à 300 000 spores sur la fotos. »

Yann : « Tout ça ! »

Max : « Ben… A peu près… Peut-être même plus… »

Yann : « Rholala ! »

Max : « Bonome, tu as pas dit qui c’est cette fougère. »

Le chevalier : « Je n’en sais rien… Par contre, celle-là je la connais 🙂 »

Une fronde de scolopendre

Le chevalier : « La seule fougère à fronde entière. Asplenium scolopendrium, Aspléniacées. Les sores sont allongés. »

Max : « Les sorts ? »

Le chevalier : « Les sores ! Tu as parlé d’amas de sporanges il me semble. »

Max : « Ben oui. Les sporanges sont regroupés en petites sphères. Je peux dire qu’ils forment des amas. »

Le chevalier : « Ça s’appelle des sores. »

Max : « Oui bonome. »

Le chevalier : « L’autre maintenant… »

La petit doradille

Le chevalier : « Encore un Asplenium. On l’appelle la doradille ou la capillaire des murailles. Cette petite fougère s’observe fréquemment dans les parois rocheuses ou les vieux murs. »

Samuel : « Elle s’appelle comment en scientifique ? »

Le chevalier : « Oups ! Pardon 🙂 Asplenium trichomanes, Aspléniacées. »

Max : « Bonome, ça c’est pas une fougère. Mais tu connais ? »

Orchis bouffon (Anacamptis morio, Orchidacées)

Orchis bouffon (Anacamptis morio, Orchidacées)

Le chevalier : « Une orchidée 🙂 Alors… Il y a un éperon bien visible… Elle est tachetée, striée… Je dirais que c’est Anacamptis morio ou orchis bouffon. Elle apprécie les prairies maigres à fort ensoleillement. Je pensais qu’on la rencontrait surtout sur terrain calcaire mais apparemment non 🙂 »

Max : « Merci bonome. »

Samuel : « On peut faire encore la botanique ? »

Le chevalier : « Si tu veux mon petit Sam. »

Samuel : « Tu peux nous parler de la lande s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Rapidement alors. Ici nous sommes dans une lande à ajoncs. »

La lande à ajoncs

Max : « Yann, il faut pas t’approcher des ajoncs. Ça pique ! Aïe ! Ouille ! »

Léo : « Oh oui ! Ça pique même très fort. »

Yann : « Ils ont des épines les ajoncs ? »

Max : « Non non ! C’est pire que ça ! Ce sont les feuilles qui sont transformées en épines. Elles sont dures et pointues ! Un jour bonome a voulu traverser la lande à ajoncs sur quelques mètres. On s’est fait piquer les fesses dans sa poche ! »

Léo : « Il a eu les jambes et les cuisses tout piquées ! »

Samuel : « Il faut jamais essayer de pénétrer la lande à ajoncs cousin breton ? Retiens bien ça. »

Yann : « D’accord. Merci du conseil. »

Max : « Bonome, fotoe les ajoncs pour montrer à Yann. »

Ajoncs (Ulex sp., Fabacées)

Ajoncs (Ulex sp., Fabacées)

Max : « Tu vois les feuilles pointues Yann ? »

Yann : « Je vois. Je suppose que les feuilles sèches piquent encore pire. »

Max : « Oui. Il faut pas s’approcher. »

Le chevalier : « Mes chers petizours, je pense que le chemin vers Fréhel sera plus propice à la présentation de la lande. Si vous le voulez bien, je voudrais retourner vers la plage. »

Max : « On veut bien 🙂 »

Le chevalier : « Alors allons-y 🙂 »

Yann : « Vous connaissez ce zoiso noir ? J’en vois souvent. Ils chantent tôt le matin et tard le soir. »

Merle noir (Turdus merula, Turdidés)

Merle noir (Turdus merula, Turdidés)

Max : « Lui ? C’est le merle noir. On le reconnaît bien avec son bec jaune et son tour de l’œil jaune. »

Samuel : « Tu as bien observé cousin breton. C’est vrai qu’il chante tôt et tard le merle noir. »

Léo : « Souvent, peu avant le coucher du soleil, on l’entend bien. Bonome appelle ça l’heure du merle. »

Max : « On l’entend aussi très tôt le matin. Mais c’est rare parce qu’on se réveille rarement très tôt le matin. »

Léo : « J’aime bien son chant. C’est un sifflement très mélodieux. »

Max : « Ben voilà ! Léo se met à imiter les zoisos… »

Yann : « Rholala ! Tu imites drôlement bien le merle Léo ! »

Samuel : « Cousin Léo sait imiter beaucoup de zoisos. Il est très doué. »

Yann : « Toi aussi tu parles le zoiso alors ! »

Léo : « Ben non… Je sifflote comme ça mais je sais pas ce que ça veut dire. Peut-être que je suis pas très poli sans le savoir… J’imite, moi. C’est pas pareil que parler. »

Yann : « Ben tu imites vraiment bien 🙂 Il va manger ces deux chenilles ? »

Max « Non, je pense pas. Il doit avoir des petits. Sinon il avalerait ses chenilles au fur et à mesure qu’il les trouve. »

Léo : « Ou alors il va nourrir sa femelle qui couve. »

Samuel : « Les merles se reproduisent très tôt parfois. Après ils font une seconde couvée. »

Max : « Nous revoici sur l’estran. »

L’estran

Max : « Les beaux grès roses de Fréhel… »

Les grès de Fréhel

Les grès de Fréhel

Léo : « Et là ? »

La dune boisée

Le chevalier : « 16.29 Quercetea ilicis ; Querco ilicis-Pinenion maritimi ; association Pinenion maritimi. »

Max : « Qu’est ce que tu racontes encore ? »

Léo : « Il fait les habitats ! Version latine ! »

Max : « Ah non ! Je suis pas d’accord pour la phytosociologie ! Pfff ! »

Samuel : « Cousin Max est persuadé qu’on peut pas avoir d’amis quand on fait la phytosociologie. »

Yann : « C’est quoi la phytosociologie ? »

Léo : « Comment expliquer… En fonction des milieux de vie, il y a des associations végétales qu’on va retrouver. Comme le schorre. Tu te souviens du schorre ? »

Yann : « Oui, les herbus 🙂 »

Léo : « Dans ce milieu là, on trouve ces plantes là… Il y a des variations locales évidemment mais il y a des plantes qu’on retrouve toujours ou presque. Ces associations végétales définissent des habitats. »

Samuel : « Les habitats ont des noms pires compliqués que les noms des espèces. En plus il y a des sous-types et des associations. »

Max : « Ça intéresse personne ! On peut pas avoir d’amis quand on parle de phytosociologie. »

Léo : « Moi ça m’intéresse ! »

Samuel : « Moi aussi ! »

Léo : « Mais j’aimerais des noms plus simples. »

Le chevalier : « 42.811 : Forêt de Pins et chênes verts de Charentes ou 42.813 : Plantations de Pins maritimes des Landes. »

Max : « Pas possible. On est en Bretagne ici. Pas en Charentes ! »

Le chevalier : « 🙂 2180 : Dunes boisées littorales thermo-atlantiques à chêne vert. »

Max : « Mouai… Je suis pas spécialiste en arbres mais j’ai pas l’impression que ce sont des chênes verts… »

Le chevalier : « Le chêne vert est l’espèce climacique spontanée. Malheureusement en de nombreux endroits elle est remplacée par des plantations de pins maritimes. »

Max : « D’accord. Je suis sûr que ça intéresse personne mais d’accord. »

Samuel : « C’est quoi une espèce climacique ? »

Le chevalier : « C’est une espèce qui s’installe spontanément et qui indique que la végétation est à l’équilibre. Si on imagine une dune vierge ici, sa végétation évoluera jusqu’à être dominée par les chênes verts. »

Samuel : « Merci bonome 🙂 »

Max : « Et le sol ? »

Les dépôts quaternaires

Le chevalier : « Euh… Une succession de plage… »

Max : « Tu sais pas en fait ! »

Le chevalier : « Ce sont des dépôts quaternaires… »

Max : « D’accord 🙂 Et si on arrêtait les choses compliquées et qu’on cherchait des zoisos ? »

Léo : « D’accord ! »

Samuel : « D’accord aussi ! »

Yann : « Oh oui ! »

Le chevalier : « Allons sur l’estran… »

Léo : « Il y en a un sur l’eau… Je vois pas bien. Approche toi s’il te plaît bonome. »

Yann : « C’est un fou de Bassan ! »

Samuel : « Il a un poisson dans le bec ! »

Max : « Rhooo !!! »

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Léo : « Vous arrivez à voir le poisson ? »

Max : « Il est tout allongé ! »

Samuel : « On dirait qu’il a un bec en pointe… »

Max : « Un bec ? »

Samuel : « Ben ça ressemble… »

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Max : « Il va jamais réussir à le glouber ! »

Léo : « Je crois bien que si ! »

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Léo : « Gloub le poisson ! »

Samuel : « Ben, maintenant qu’il a gloubé son poisson, il s’en va… »

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Max : « Tu connais ce poisson bonome ? Ça existe un poisson avec un bec pointu ? »

Le chevalier : « Il y a l’orphie qui ressemble un peu. Belone belone, Belonidés. Voyez vous-mêmes… »

Orphie (Belones belones, Belonidés)

Léo : « Ça ressemble. Tu connais des espèces proches ? »

Le chevalier : « Non. »

Léo : « Alors on va dire que c’est une orphie. »

Max : « Deuxième espèce d’Ostéichtyens du jour 🙂 Et on est même pas allés sous l’eau ! »

Léo : « Non, on va pas sous l’eau. On sait pas nager ! »

Samuel : « UN FOU DE BASSAN DÉCOLLE ! »

Max : « Fotoe bonome ! Fotoe ! »

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Fou de Bassan (Morus bassanus, Sulidés)

Max : « Montre… Rhooo ! »

Samuel : « Bravo bonome ! Bravo ! »

Le chevalier : « Merci mon petitours. Bon, les machins, il va falloir rentrer. »

Yann : « Les machins ? »

Max : « Oui, ça lui arrive de nous appeler comme ça… »

Léo : « C’est toi qui as commencé Maxou 🙂 Tu l’appelais le grand machin ! »

Max : « Ou le grand dadais 🙂 Ça lui va comme un gant puisque dadais il est 🙂 »

Yann : « Tringa megapus, grand machin, grand dadais… »

Le chevalier : « Il doit y en avoir d’autres de surnoms, mais ils m’échappent… »

Yann : « 🙂 »

Samuel : « Cousin breton, tu reconnais ce zoiso ? 

Aigrette garzette (Egretta garzetta, Ardéidés)

Yann : « C’est une aigrette garzette. Egretta garzetta🙂 »

Léo : « De la famille des Ardéidés. Ils ont tous des grandes pattes, un long cou et un long bec. »

Yann : « Vous en connaissez beaucoup des Ardéidés ? »

Samuel : « L’aigrette garzette, la grande aigrette, le héron cendré, le héron pourpré, le héron garde-bœufs, le butor étoilé, le bihoreau gris et blongios. »

Max : « C’est notre ami blongios. »

Yann : « Vous avez des amis zoisos ? »

Max : « Ben oui ! De plus en plus 🙂 »

Léo : « Eux, ce sont des huîtriers-pies. »

Huîtriers-pies (Haematopus ostralegus, Haematopodidés)

Max : « On dit huîtriers mais ils mangent pas des huîtres. »

Léo : « Ils mangent des petits mollusques enfouis dans le sable ou des vers comme les arénicoles. »

Samuel : « Ils se sont posés… »

Huîtriers-pies (Haematopus ostralegus, Haematopodidés)

Yann : « J’en avais déjà vu. »

Max : « Il doit y en avoir pas mal dans le coin. Ils habitent en bord de mer. Tu vas là bonome ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Fotoe l’estran alors. »

Le chevalier : « Tu vas montrer à Princesse là où je marche ? »

Max : « Oui. Comme ça elle sera pas surprise si tu es encore tout cassé… »

L’estran

Léo : « Tu sais bien qu’il fait attention Maxou. »

Max : « Oui je sais. J’y peux rien si je m’inquiète. Tu sais bien qu’on est trop petits pour l’aider si il tombe. Et la marée va monter… »

Samuel : « Elle est déjà bien montée. »

L’îlot Saint-Michel

Léo : « Il lui arrivera rien Max. »

Yann : « Ce sont des beaux zoisos les huîtriers. »

Max : « Tous les zoisos c’est un beau zoiso Yann 🙂 »

Huîtriers-pies (Haematopus ostralegus, Haematopodidés)

Huîtriers-pies (Haematopus ostralegus, Haematopodidés)

Yann : « Pourquoi ils sont pas tous pareils ? Regardez celui sur le rocher à droite… »

Léo : « Bien vu ! Ses pattes et son bec ont pas la même couleur que les autres. Je pense que c’est un jeune. Il est pas fini 🙂 »

Yann : « D’accord. Merci Léo. »

Le chevalier : « Je pense que je vais éviter l’estran. Trop fatigué. »

Max : « Par où tu vas passer ? »

Le chevalier : « Sur le bord de la dune végétalisée. Il me semble qu’il y a un chemin. »

Max : « Alors c’est parti ! »

Le chemin du retour

La végétation faisait comme un tunnel. Il y avait pas beaucoup de lumière alors on a pas pu fotoer les végétos. Et puis on était tous fatigués. Samuel et Yann se sont endormis pendant que bonome rentrait à la cabane. Pour lui tenir compagnie, Léo et moi sommes grimpés dans son col. On aime bien s’installer là 🙂

En rentrant on a bien chahuté. Et puis bonome nous a raconté les Abeilles. Je sais pas si tu connais les Abeilles Princesse. Pas les abeilles Hyménoptères qui font du miel. Les Abeilles qui sont des bateaux. Bonome nous a parlé de l’Abeille-Flandre, de l’Abeille-Bourbon… Ce sont les gros bateaux des secours en mer. Quand il y a la grosse tempête et que tous les bateaux se dépêchent d’aller se mettre à l’abri, les Abeilles vont se mettre en position au large pour être prêtes à intervenir au cas où. Ce sont des bateaux très puissants. On dit des remorqueurs. Selon bonome, les marins des Abeilles sont des vrais héros. Ils ont jamais peur en mer et risquent leur vie pour sauver celles des autres. Il nous a montré quelques images d’un sauvetage sur une mer déchaînée. Le Vent rigolait pas ce jour là. Les vagues faisaient des creux de dix mètres au moins et il fallait remorquer un grand tanker. Le capitaine était tout calme à son poste et les marins allaient sur le pont pour lancer les bouts. Je rappelle qu’il y a pas de cordes sur un bateau mais des bouts. Les marins s’attachent même pas. C’est trop gênant. Alors ils risquent de tomber à chaque paquet de mer. Ou alors d’être coupés en deux par le bout qui se tend d’un coup entre l’Abeille qui tire et le gros tanker de plusieurs centaines de milliers de tonnes. Mais ils sont comme ça les marins des Abeilles. Ils s’en fichent d’eux-mêmes. On les connaît pas, nous. Mais on leur serrerait fort volontiers la main pour les féliciter.

L’abeille-Bourbon

Je t’embrasse Princesse et j’espère que tu vas bien.

Continuer la promenade

Quelques fotos de l’Abeille-Bourbon

Une petite vidéo de l’Abeille-Flandre

Une autre vidéo courte de l’Abeille-Flandre

Un reportage sur l’Abeille-Flandre

191 – Le Mont Saint-Michel des petizours

Dimanche 15 Avril, An V

Max : « On va où maintenant bonome ? »

Le chevalier : « Que diriez-vous d’aller visiter l’Îlot Saint-Michel ? »

Léo : « Le Mont Saint-Michel des Petizours ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. »

Samuel : « Rhooo oui ! Tu es d’accord cousin breton ? »

Yann : « Ben oui 🙂 Je vous suis moi. »

Max : « Alors c’est parti ! On passe par où ? »

Le chevalier : « Nous allons débuter notre promenade par la Pointe du Champ du Port. »

Max : « Une promenade ? On inspecte pas ? »

Le chevalier : « Nous verrons. »

Samuel : « La voici la Pointe ! »

La Pointe du Champ du Port

Léo : « L’Estuaire est sur la droite. »

Max : « C’est étrange… Elle est en grès de Fréhel ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « C’est le bon pendage. Il y a des strates… Mais pourquoi ils sont pas roses les grès de Fréhel ici ? »

Le chevalier : « C’est un effet d’optique 🙂 »

Léo : « A mon avis c’est parce qu’ils sont couverts de végétation… »

La Pointe du Champ du Port

La Pointe du Champ du Port

Léo : « Vous voyez ? Il y a bien de la végétation 🙂 »

Lichens et armérie maritime

Max : « Il y a surtout des lichens et les lichens sont pas des végétos. »

Samuel : « Ils sont souvent classés dans les champignons. Regna Fungi. »

Max : « Régnafoungui ? C’est quoi ça ? »

Samuel : « Le règne des champignons. Regna Fungi. »

Max : «  D’aaaaaccooord ! Regna Fungi ! Ben oui ! Mais non. Ce sont pas des champignons puisque ce sont des symbioses. Il y a pas que du champignon dans un lichen. Ça va pas ça ! »

Samuel : « Cher cousin Max, c’est pas moi qui décide. C’est ce qui est écrit dans les livres. »

Max : « Ben les livres ont tort ! Et vous voyez qu’il y a des lichens jaunes ! Ils s’appellent comment déjà ? »

Samuel : « Xanthoria marina ou Verrucaria maura. »

Léo (à Yann) : « Petit Sam retient tout 🙂 »

Le chevalier : « Je ne me hasarderais pas à identifier ces lichens… »

Léo : « Et la plante à fleur ? Tu la connais ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Max : « C’est une amie à toi ? »

Le chevalier : « Je l’aime beaucoup 🙂 C’est l’armérie maritime (Armeria maritima, Plumbaginacées). On l’appelle également œillet marin, gazon d’Olympe, gazon d’Espagne ou statice. »

Yann : « Elle pousse directement dans le rocher ? »

Le chevalier : « Ses racines parviennent à s’insinuer dans la moindre infractuosité de la roche. C’est dommage qu’elle ne soit pas plus éclose. »

Samuel : « Il y en a beaucoup en Bretagne ? »

Le chevalier : « Oui. Il y en a un peu partout sur le littoral français. Surtout le long des côtes rocheuses qui accueillent des pelouses aérohalines. »

Yann : « C’est quoi une pelouse aérosaline ? »

Le chevalier : « Aérohaline Yann 🙂 Ce sont des pelouses rases exposées au vent et aux embruns qu’il porte. On y trouve sur des Poacées. Le genre Festuca y est très présent. Toutes les plantes qu’on y rencontre sont adaptées à la sécheresse. »

Yann : « La sécheresse ? Mais le vent porte des gouttes d’eau de mer ! »

Max : « C’est vrai Yann. Mais l’eau de mer contient du sel. Le sel dessèche. Et puis le vent lui même dessèche. »

Yann : « Comment ça ? »

Max : « Imagine une plante qui a chaud. Elle transpire. On parle d’évapotranspiration chez les végétos. Quand il y a pas de vent, la vapeur d’eau reste un peu au-dessus de la plante et ça gêne l’évapotranspiration puisque l’air est déjà saturé en eau. Avec le vent, la vapeur d’eau est évacuée tout de suite. »

Yann : « Et la plante évapotranspire tout le temps ! Merci Max. »

Léo : « Tu grimpes sur la Pointe bonome ? »

Le chevalier : « Pour profiter de la vue. Regarde moi ça… »

Paysage

Paysage

Léo : « Rhooo ! C’est bôôô ! »

Samuel : « Tabarnak ! »

Yann : « Tabarnak ? »

Max : « Petit Sam vient du Québec 🙂 »

Léo : « Bonome, tu as pas une légende à nous raconter ? »

Le chevalier : « Version courte : l’îlot Saint-Michel devint rouge lorsque saint Michel posa le pied dessus. »

Max : « C’est tout ? »

Le chevalier : « C’est tout 🙂 »

Max : « Version longue bonome ! »

Le chevalier : « D’accord. Autrefois, l’Îlot était rattaché au littoral. En ce temps là, le diable voyageait sur Terre et Michel voulait l’en empêcher. Le diable, à la tête de tous ses démons, décida alors d’enlever le saint. Celui-ci se dirigea vers la mer et, arrivé sur le bout de la pointe, il se tourna, regarda derrière lui, tapa du pied ce qui provoqua l’apparition d’une tranchée entre la côte et l’îlot dans laquelle la mer s’engouffra. Le diable et ses démons furent entraînés dans les flots. Depuis cette époque le diable ne vient plus sur Terre. »

Max : « C’est ici que Michel a gagné son combat contre le diable ? »

Le chevalier : « Selon cette légende. »

Max : « Oui. Il doit y avoir une bonne centaine d’endroits en France où Michel a gagné son combat contre le diable… »

L’Îlot Saint-Michel

L’Îlot Saint-Michel
La chapelle Saint-Michel

Samuel : « Et la chapelle ? »

Le chevalier : « Celle que nous voyons date de 1881. »

Max : « Il y en avait sûrement une avant ça. »

Le chevalier : « Oui Max. Il me semble qu’il y en avait déjà une en 1249. »

Léo : « C’est sa date de construction ? »

Le chevalier : « Non. Un texte de 1249 parle d’une chapelle. »

Léo : « Elle était là avant alors. Mais c’est quand même pas l’époque de Michel. Elles sont pas vraies les légendes. »

Samuel : « Un pipit ! »

Pipit maritime (Anthus petrosus, Motacillidés)

Pipit maritime (Anthus petrosus, Motacillidés)

Pipit maritime (Anthus petrosus, Motacillidés)

Pipit maritime (Anthus petrosus, Motacillidés)

 

Léo : « Je pense que c’est un pipit martime. »

Samuel : « Anthus petrosus, Motacillidés. »

Max : « C’était notre zoiso-gardien à Kraozon. »

Yann : « C’est quoi un zoiso-gardien ? »

Léo : « C’est comme un ange-gardien mais en zoiso 🙂 »

Max : « C’est un zoiso qui vieille sur nous. »

Léo : « En Charentmaritimie ce sont les chardonnerets élégants. Ils passent nous voir chaque jour. »

Yann : « Vous avez des zoisos-gardiens… »

Max : « Ils veillent sur nous pendant qu’on veille sur le Pays des Zoisos. »

Pipit maritime (Anthus petrosus, Motacillidés)

Pipit maritime (Anthus petrosus, Motacillidés)

Léo : « Je suis quand même pas sûr que c’est un pipit maritime. »

Max : « Tu penses à qui d’autre ? »

Léo : « Peut-être un pipit spioncelle… »

Samuel : « Anthus spinoletta, Motacillidés aussi 🙂 »

Max : « Non. Pas le spioncelle. Il a la poitrine plus claire avec moins de stries. »

Léo : « Le première année… »

Max : « Je pense pas quand même. Non, non. C’est un maritime. »

Yann : « Ça me fait du bien de voir que vous savez pas tout. »

Léo : « Ben non. Les pipits, les pouillots… On a encore du mal avec ces zoisos. »

Max : « Et puis d’autres encore. Mais on fait des progrès. »

Pipit maritime (Anthus petrosus, Motacillidés)

Pipit maritime (Anthus petrosus, Motacillidés)

Samuel : « Qu’est ce qu’elle est belle cette plage ! »

La plage

Max (à Yann) : « Samuel a lui aussi beaucoup de beauté dans les yeux. »

Léo : « Le sable est tout lisse ! Pas une seul empreinte ! »

Samuel : « Nous sommes les premiers à fouler ce sol vierge 🙂 »

Max : « Tu t’emballes petit Sam 🙂 »

Léo : « On approche des rochers. On peut aller les voir ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. »

Max : « Tu as déjà observé les grès de Fréhel Yann ? »

Yann : « Pas vraiment. J’ai déjà vu les falaises mais j’ai jamais observé. »

Samuel : « Tu vas voir. »

Le chevalier : « Léo, veux-tu aller faire l’échelle sur les rochers ? »

Léo : « Si tu me portes ! »

Le chevalier : « D’accord. »

Léo sur les grès de Fréhel.

Yann : « Il y a des grains dans le grès. »

Max : « Ben oui. Le grès ce sont des grains de sables cimentés les uns aux autres. »

Samuel : « Le ciment peut être calcaire mais le plus souvent il est siliceux. »

Yann : « Siliceux ? »

Max : « La silice c’est le nom du composant chimique des grains de sable. Enfin, la plupart des grains de sable. Pour un grès, il faut au moins 80 % de grain de silice. »

Samuel : « On voit que les grains sont de tailles variables. Juste sous Léo, il y a une zone avec des grains un peu plus gros qu’autour. Ça peut arriver. »

Yann : « Et pourquoi il est rose le grès ? »

Max : « Parce qu’il est riche en fer et le fer ça rouille. »

Samuel : « En scientifique on dit que le fer s’oxyde. »

Max : « Ça veut dire qu’il vient de l’érosion d’une roche riche en fer… »

Léo : « C’est quoi déjà le socle ici ? Ah oui ! Les diorites et les amphibolites. Il y a bien du quartz dedans mais aussi des minéraux ferro-magnésiens. Donc il y a du fer disponible… »

Samuel : « Cousin breton, je sais pas ce que tu connais en géologie alors je t’explique un peu. Tu a compris que le grès vient de grains de sable qui se sont cimentés après leur dépôt. Mais il faut bien qu’ils viennent de quelque part ces grains de quartz. Ils viennent de l’érosion des roches qu’il y avait avant. L’érosion c’est l’usure des roches. Tu comprends ? »

Yann : « Oui Samuel. Tu es très clair. Donc, il y avait les roches dont Léo a parlé. Elles se sont usées et ça a donné du sable riche en fer et ça s’est transformé en grès. »

Max : « Voilà ! Bravo Yann ! »

Yann : « Ça veut dire que la plage d’ici va donner du grès un jour ? »

Léo : « C’est possible. »

Yann : « Le sable de la plage est presque horizontal. Il est pas penché… »

Samuel : « Je vois 🙂 Les grès ont été pliés. »

Yann : « Ça se plie les roches ? »

Max : « Ça se plie. Ça se casse. Ça fond. »

Léo : « Pour plier, il faut qu’elles soient un peu ramollies par la chaleur. »

Max : « Pour ça, elles doivent être enfouies en profondeur. Mais pas trop, sinon elles commencent à fondre. »

Yann : « A quelle profondeur les grès doivent aller pour se plier ? »

Max : « Je sais pas trop. Un ou deux kilomètres… »

Yann : « Rholala ! Alors en observant les rochers qu’on regarde jamais on peut savoir tout ça ! »

Samuel : « Oui cousin breton. C’est ça être naturaliste. Il faut observer puis interpréter ce qu’on voit. »

Max : « Le plus difficile c’est de bien observer. Dire ce qu’on voit sans a priori. »

Léo : « C’est pas toujours facile. »

Samuel : « Il est pas toujours facile d’interpréter non plus. »

Max : « Tu peux revenir dans la poche Léo. On va quand même pas te laisser sur ce rocher 🙂 »

Léo : « J’arrive. Bonome, si je saute, tu m’attrapes ? »

Le chevalier : « Non je te laisse t’écraser au sol. »

Léo : « D’accord. »

Samuel : « Joli saut cousin Léo ! »

Max : « Avance Tringa megapus ! »

Yann : « Pourquoi vous appelez le chevalier Tringa megapus ? »

Léo : « Il y a des zoisos qui sont des chevaliers. Il font partie de la famille des Scolopacidés. En scientifique, la plupart s’appelle Tringa quelque chose. Comme bonome est un chevalier… »

Samuel : « Et il a de grandes pattes. Enfin, par rapport à nous. Si on dit grandes pattes en grékancien ça donne megapus. »

Léo : « Tringa megapus ! »

Max : « Bonome, c’est un grand chevalier. Mais c’est pas un Scolopacidé 🙂 Pourquoi tu t’arrêtes megapus ? »

Le chevalier : « Pour fotoer cette magnifique plage… »

La plage
La plage

Léo : « Il n’y a que tes empreintes bonome 🙂 »

Le chevalier : « Je n’ai jamais vu une plage comme celle-la… Le sable est bien lisse, dur… Elle a l’air… Je ne sais pas… »

Max : « Toi alors ! Tu te laisses impressionné par une plage maintenant 🙂 »

Le chevalier : « Oui Max. »

Yann : « Toi aussi tu as de la beauté dans les yeux 🙂 »

Max : « C’est ce qui nous unit 🙂 »

Léo : « Pour être accepté dans la tribu il faut s’émerveiller du spectacle de la nature. »

Samuel : « Sinon il faut même pas nous parler. On se comprendrait pas. »

Max : « Tiens ! Bonome, tu as vu ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Une capsule d’œuf de raie.

Max : « Tu sais ce que c’est Yann ? »

Yann : « Non. »

Max : « Léo, veux-tu bien ? »

Léo : « 🙂 Yann, ce que tu vois là c’est un œuf de Batman 🙂 »

Yann : « 🙂 »

Max : « La vieille blague de Léo 🙂 C’est lui qui l’a inventée mais il osait pas la dire à bonome. »

Samuel : « entre nous, on appelle ça une sapro-blague. Le préfixe sapro- veut dire pourri. »

Yann : « Vous êtes rigolos tous les trois. Vous faites la botanique, la géologie… Vous connaissez des tas de choses et d’un coup, vous faites une sapro-blague 🙂 »

Léo : « On aime bien rigoler ! »

Samuel : « Nous étudions sérieusement mais nous nous prenons pas au sérieux. »

Max : « Et puis on reste des juvéniles. »

Yann : « Vous me dites ce que c’est en vrai ? »

Max : « Oui Yann. C’est une capsule d’œuf de raie. Les raies font partie des Chondrichtyens. On dit parfois les poissons cartilagineux mais il faut pas. »

Samuel : « Les poissons ça existent pas. »

Léo : « C’est un groupe paraphylétique et il faut pas faire des groupes paraphylétiques. »

Yann : « Là je suis perdu. »

Max : « C’est paraphylétique qui te va pas ? »

Yann : « Oui. »

Max : « Mmmm… Comment dire ? »

Léo : « C’est pas très difficile. Un groupe paraphylétique est un groupe dans lequel il y a des êtres vivants ayant des ancêtres communs différents. »

Samuel : « Et ça c’est pas possible. »

Max : « Quand on fait un groupe, il faut qu’il contienne que des êtres vivants ayant un seul ancêtre commun. »

Léo : « En vrai ça reste une hypothèse mais en général elle est bien argumentée. »

Max : « Si on parle des poissons, il faut mettre les poissons cartilagineux et les poissons osseux dans le même groupe. Or ces deux types de poissons ont chacun un ancêtre commun différent. »

Samuel : « Et ça c’est pas possible. Je l’ai déjà dit. »

Max : « On va plutôt parler des Chondrichtyens et des Ostéichtyens. »

Léo : « On a simplifié un peu. »

Max : « Pas tant que ça. »

Samuel : « Revenons aux raies. Comme tous les Chondrichtyens elle est ovipare. Elle pond des œufs. Ces œufs sont entourés d’une protection appelée capsule. C’est ce qu’on a vu. »

Léo : « Quand la petite raie est assez développée elle sort de son œuf et de sa capsule. »

Max : « Les capsules sont différentes selon les espèces mais on a pas encore bien étudié. On sait pas encore identifier l’espèce à partir de sa capsule. »

Samuel : « C’est dommage parce que ça renseigne sur les espèces présentes dans le secteur et qu’on peut pas voir. »

Yann : « Et lui ? C’est qui ? »

Une tête de vieille.

Max : « Je sais pas mais il a pas l’air très en forme… »

Léo : « Il a perdu la tête 🙂 »

Samuel : « Il a plutôt perdu son corps… »

Max : « Bonome, tu t’y connais en Ostéichtyens marins ? »

Le chevalier : « Pas vraiment. »

Max : « Tu peux pas nous dire qui est cet étourdi qui a perdu son corps ? »

Le chevalier : « Je peux formuler une hypothèse. »

Max : « Tu veux hypothéser ? Nous t’écoutons. »

Le chevalier : « En préambule je voudrais préciser que sans le corps c’est un peu moins facile… »

Max : « On s’en doute 🙂 »

Le chevalier : « Je dirais que c’est une vieille. »

Max : « Une vieille quoi ? Comment tu sais qu’elle est vieille ? »

Le chevalier : « Une vieille. C’est le nom vernaculaire d’une espèce de Labridés. On pourrait dire que c’est un labre mais c’est une vieille. Labrus bergylta, Labridés. Mais je n’en suis pas sûr. »

Max : « On sait. C’est une hypothèse. »

Le chevalier : « Oui Max. Et les couleurs sont variables selon les individus chez les vieilles. »

Léo : « Tu nous expliques la vieille s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Tu vois Yann, c’est l’une des questions préférées de mes petizours. ‘Tu nous expliques le machin s’il te plaît ?’ »

Yann : « Je les comprends 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 La vieille est un poisson…

Max : « Non bonome. Ça existe pas les poissons. »

Le chevalier : « La vieille est un Ostéichtyen de l’étage infra-littoral, dans les milieux rocheux et les algues. Elle chasse uniquement le jour et se nourrit de moules, de patelles, de crabes verts, d’oursins, de vers ou encore de poissons plus petits qu’elles. »

Samuel : « Les moules, les patelles, les crabes… Ces zanimos ont une partie dure. Elle fait comment pour les croquer ? »

Le chevalier : « Elle a de puissantes dents sur la machoire et le pharynx. Elle peut donc broyer ces parties dures. La nuit, elle se cherche une fissure, un trou, et s’y installe pour dormir. »

Max : « Elle pourrait croquer un petitours ? »

Le chevalier : « Les vieilles les plus grandes, qui atteignent plus de 60 cm, le pourraient. »

Max : « Ah… Il y en a beaucoup des vieilles ? »

Le chevalier : « Suffisamment pour vous croquer tous les quatre 🙂 »

Max : « Même pas drôle ! »

Léo : « Bon, on avance. Sinon on va jamais y arriver… »

L’Îlot Saint-Michel

Le chevalier : « Max, es-tu sûr d’avoir envie d’y aller ? »

Max : « Ben oui ! »

Le chevalier : « Je vais devoir marcher sur des cailloux tout cassés rendus glissants par les algues. »

L’Îlot Saint-Michel

Max : « Pfff ! Tu t’en fiches ! »

Léo : « Tu fais attention s’il te plaît. »

Le chevalier : « Oui mon Léo. »

Max : « STOOOP !!! »

Le chevalier : « Que se passe-t-il ? »

Max : « Le caillou là… »

Un caillou

Max : « Stratification entrecroisée ? »

Le chevalier : « Mouai… Ou en arête de poisson. »

Max : « Ça existe pas les poissons ! »

Le chevalier : « Là si… »

Léo : « Pourquoi dis-tu que c’est une stratification en arête de poisson ? »

Le chevalier : « L’échantillon est de petite taille mais on peut y voir une superposition de lamines de sens opposés. »

Samuel : « C’est vrai. »

Max : « Comment on interprète ça ? »

Le chevalier : « Par une inversion périodique des courants de marées. »

Léo : « Comme sur une plage quand la marée monte puis qu’elle descend ? »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Yann : « Si je comprends bien les sables à l’origine de ce bloc de grès se sont déposés sur une plage. »

Le chevalier : « Si c’est bien une stratification en arête de poisson. Si c’est une stratification entrecroisée, sachant qu’aucun fossile n’a été retrouvé dans les grès d’Erquy-Fréhel, que la puissance des grès est importante… Ce serait peut-être un dépôt de cône alluvial… »

Léo : « Oui, ou alors d’un réseau fluviatile en tresse… »

Max : « Genre estuaire ? »

Le chevalier : « Possible… »

Max : « Oui, ben on est pas loin de la mer avec ce caillou. Soit juste avant dans l’estuaire en tresse, soit sur la plage, soit dans le cône fluviatile juste après l’embouchure de l’estuaire… »

Le chevalier : « Ce n’est pas très précis… »

Max : « Bonome… »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Tu sais que le niveau de la mer change tout le temps. »

Le chevalier : « Je le sais. »

Max : « Les grès se sont déposés en plusieurs milliers d’années non ? »

Le chevalier : « J’irais jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’années… »

Max : « Au moins 🙂 On peut supposer qu’ils se sont déposés dans le système fluviatile en tresse, dans l’estuaire et dans le cône fluviatile. Ça dépendait des moments… »

Samuel : « Cousin Max, tu as une manière assez simple de résoudre les problèmes 🙂 »

Max : « On est pas des spécialistes de la sédimentologie. On va pas passer la journée à savoir précisément dans quel contexte s’est formé ce caillou. On sait à peu près et ça suffit. On va à la chapelle maintenant. »

Léo : « Maxou, tu as un peu raison. Mais c’est intéressant tout ça. Tu connaissais la stratification en arête de poisson toi ? »

Max : « Non. Bonome, tu as quelque chose à ajouter ? »

Le chevalier : « La stratification entrecroisée en auge qui correspond à un dépôt dans un milieu ou les chenaux se déplacent. »

Max : « On connaît déjà ! Il y a un bel exemple Là Où Les Cailloux Sont Tout Cassés en Charentmaritimie. »

Le chevalier : « C’est vrai. Il y a là-bas une belle trace de chenal 🙂 »

Yann : « Dites donc, vous en connaissez des choses ! Et dans plusieurs régions en plus… »

Léo : « On est allés en Charentmaritimie. On y va souvent même. »

Samuel : « En Vendée ! »

Max : « En Bretagne… »

Léo : « Et en Normandie. »

Max : « C’est pas mal pour des petizours 🙂 »

Samuel : « On approche de la chapelle… »

La chapelle Saint-Michel

Max : « Elle est toute petite et il y a du monde… Je sais ce qu’on va faire ! Bonome, tu en fais le tour. Tu trouves un rocher pour t’asseoir. Tu pétunes en te caféinant en attendant que les gens partent. »

Léo : « Tu m’incites à… »

Max : « Oui ! Et nous on s’installe sur toi et on profite du paysage. »

Léo : « D’accord ! »

Samuel : « D’accord aussi ! »

Yann : « Tout pareil ! »

Le chevalier : « D’accord 🙂 »

Samuel : « On vient de là… »

Vers l’Estuaire

Max : « Et là ? On ira ? »

Vers Erquy

Le chevalier : « Oui. Dès que nous aurons visité la chapelle. »

Léo : « Et si tu nous parlais de Michel en attendant ? »

Max : « Pourquoi on dit que c’est un archange ? »

Le chevalier : « Parce qu’on lui donne souvent ce titre. Tu as oublié qu’il y a neuf chœurs d’anges ? »

Max : « Je me souviens plus… »

Le chevalier : « Séraphins, Chérubins et Trônes ; Dominations, Puissances et Vertus ; Principautés, Archanges et Anges. »

Samuel : « Tu as commencé par les plus proches de Dieu ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Léo : « Et c’est Michel qui vainc le diable ? »

Le chevalier : « C’est ce que nous dit l’Apocalypse selon saint Jean. ‘Ainsi fut culbuté le grand Dragon, le Serpent primitif, appelé Diable et Satan’ (Ap. 12, 9) Ou encore : ‘ Je vis encore un ange descendre du ciel : il tenait à la main la clef de l’abîme et une grande chaîne. Il maîtrisa le Dragon, le serpent primitif, qui n’est autre que le Diable et Satan.’(Ap. 20, 2) »

Max : « Il est pas cité là. »

Le chevalier : « Non mais c’est bien lui 🙂 »

Léo : « Et c’est lui aussi qui va assister Dieu pour le Jugement Dernier. »

Le chevalier : « C’est ce que disent les traditions juive et chrétienne d’après une vision de Daniel. Dieu et l’archange Gabriel lui sont apparus en songes pour lui annoncer que c’est Michel qui relèvera les morts pour les mener soit à la Vie Éternelle soit pour l’Opprobre Éternelle. »

Yann : « Le Paradis ou l’Enfer… »

Max : « L’Enfer peut pas exister. Dieu est Amour et il gagne à la fin. Alors il peut pas envoyer ses créatures en enfer. Il peut pas décider de sa propre défaite. C’est pas possible. »

Le chevalier : « Disons que l’enfer reste une possibilité réelle… »

Max : « Non bonome. Dieu est plus fort que tout. »

Samuel : « Bonome, quand tu iras au Paradis, tu crois qu’on sera avec toi ? C’est pas que je pense le mériter mais… »

Le chevalier : « Le Paradis ne serait pas le Paradis sans mes petizours. Vous y serez avec moi 🙂 »

Léo : « Bon, c’est bien la théologie mais on a pas fini notre journée nous. Et puis il y aura toujours des gens alors tu fais un effort monsieur ‘Jémpaléjens’. »

Le chevalier : « Oui mon Léo. Allons-y… »

L’intérieur de la chapelle

Max : « C’est tout petit ! »

Léo : « Chut ! »

Max : « Bonome, tu fotoes, on ressort et tu nous expliques dehors. »

Le chevalier : « D’accord. »

Max : « Tu as fotoé ? »

Le chevalier : « L’autel et les vitraux. »

Max : « On commence par l’autel. Montre ! »

L’autel

Léo : « C’est ‘La tempête apaisée’ ! »

Max : « Tu connais le texte par cœur bonome ? »

Le chevalier : « La version de Luc : ‘Un jour, Jésus monta dans une barque avec ses disciples. Il leur dit : Passons de l’autre côté du lac. Et ils partirent. Pendant qu’ils naviguaient, Jésus s’endormit. Un tourbillon fondit sur le lac, la barque se remplissait d’eau, et ils étaient en péril. Ils s’approchèrent et le réveillèrent, en disant : Maître, maître, nous périssons ! S’étant réveillé, il menaça le vent et les flots, qui s’apaisèrent, et le calme revint. Puis il leur dit : Où est votre foi ? Saisis de frayeur et d’étonnement, ils se dirent les uns aux autres : Quel est donc celui-ci, qui commande même au vent et à l’eau, et à qui ils obéissent ?‘ Je précise qu’on retrouve cette parabole dans les Évangiles de Mathieu et de Marc. »

Yann : « Je comprends pourquoi c’est cette parabole ici. Les marins ont peur des tempêtes et ils demandent à Dieu de les apaiser et d’apaiser la mer. »

Léo : « Oui Yann. Mais ça c’est le sens historique. Il y a un sens spirituel aussi. La tempête peut être dans notre tête ou dans notre vie. C’est dans ces moments là qu’il faut pas perdre la foi, qu’il faut pas paniquer. »

Samuel : « Jésus nous apporte la paix dans notre vie. »

Max : « C’est pas toujours facile… »

Léo : « Bah… On a pas une vie agitée nous. »

Samuel : « C’est pas vraiment la tempête dans notre vie. »

Max : « Tu nous montres les vitraux ? »

Un vitrail

Max : « C’est abstrait… »

Yann : « Ben non. »

Max : « Tu vois quelque chose toi Yann ? »

Yann : « Ben… Max, regarde en haut, le verre violet. »

Max : « En haut ? Ah oui ! »

Samuel : « C’est la chapelle ! »

Léo : « On voit l’Îlot en jaune… »

Max : « Des bras de mer et le chemin de rochers… »

Samuel : « Bien vu cousin Breton ! »

Le chevalier : « Au-dessus de l’autel… »

Un vitrail

Max : « Tu vois quelque chose Yann ? »

Yann : « En rouge, on dirait… des homards ! Avec des rochers, des algues et la mer qui serpente…»

Léo : « C’est vrai ! T’es trop fort Yann ! »

Max : « Et à droite ? »

Un vitrail

Yann : « Là c’est facile ! Il y a trois grands zoisos blancs et marron avec le bec jaune ! »

Max : « Ben ça alors ! Je les aurais pas vu moi ! »

Samuel : « Moi si ! »

Léo : « J’ai pas eu le temps de regarder avant que tu le dises. Je suis pas certain de les avoir repérés. »

Max : « Quand on le dit c’est facile 🙂 »

Yann : « C’est pas religieux mais c’est très beau. »

Max : « La beauté dans tes yeux 🙂 »

Le chevalier : « Mon petit Yann, ne le prends pas mal mais je ne suis pas d’accord avec toi. »

Yann : « Je le prends pas mal mais je voudrais bien que tu m’expliques chevalier 🙂 »

Le chevalier : « Ce que tu as vu c’est la terre, la mer, le ciel, les animaux, les végétaux… »

Max : « C’est la Création ! »

Léo : « La Genèse ! »

Samuel : « Et la création est confiée aux zoms sous la protection de Jésus et des anges. »

Max : « Ouai ben elle est mal barrée la création si elle est confiée aux zoms… »

Le chevalier : « ‘Nous n’héritons pas la Terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants’. »

Max : « Tu joues aux citations ? »

Le chevalier : « Mmmm… Non 🙂 Je me disais que Saint-Exupéry avait bien raison… »

Léo : « Ça changerait bien des choses d’agir en accord avec cette pensée… »

Max : « Oui, mais les zoms sont bêtes et ça changera jamais. Bon, comme l’a dit Léo, notre journée n’est pas terminée. On continue ? »

Le chevalier : « Je fotoe saint Michel avant si tu me le permets. »

Max : « Je te le permets mon bonome 🙂 »

Saint Michel terrassant le diable.

Max : « Ah bah lui il a trouvé un dragon ! »

Le chevalier : « Ce n’est pas un dragon 🙂 C’est un être antropomorphe dont nous voyons les cornes. Je suppose qu’il a des pieds de bouc… »

Max : « Dis, tu connais une prière à saint Michel ? »

Le chevalier : « La prière de Léon XIII rédigée ne 1884. ‘Saint Michel archange, défendez-nous dans le combat ; soyez notre secours contre la malice et les embûches du démon. Que Dieu lui fasse sentir son empire, nous vous en supplions. Et vous, prince de la milice céleste, repoussez en enfer, par la force divine, Satan et les autres esprits mauvais qui rôdent dans le monde en vue de perdre les âmes. Amen.’

Les petizours : « Amen ! »

Max : « Merci bonome. »

Yann : « C’était bien la visite ! Mais c’est étrange avec vous. On commence par parler des lichens. On enchaîne avec un zoiso. On regarde des cailloux en se demandant si le sable s’est déposé dans un fleuve, son estuaire ou ses dépôts sous marins. On visite une chapelle en faisant la théologie et on finit par une prière… C’est toujours comme ça avec vous ? »

Max : « On finit pas ! C’est qu’une étape ! On va encore cavaler. »

Samuel : « J’ai posé la même question peu de temps après mon arrivée 🙂 »

Léo : « Boris aussi 🙂 »

Max : « C’est souvent comme ça. Mais parfois on s’ennuie et on fait rien du tout. »

Samuel : « L’ennui est indispensable au bon fonctionnement du cerveau ! »

Max : « Oui petit Sam. Je sais. Mais reconnaît que c’est ennuyant de s’ennuyer. »

Samuel : « Je reconnais 🙂 »

Max : « Bon, on avance Megapus ! »

Continuer la promenade

Remarque des petizours :

Cet article a un peu dérivé sur la théologie et saint Michel en particulier. Cela s’explique. Au moment où nous avons préparé cet article, près de deux ans après la sortie qu’il raconte, le père Michel, que bonome connaît, était en réanimation à cause du virus. Alors on s’est tournés un peu vers Dieu et saint Michel. Il va mieux le père Michel. Il est plus en réanimation.

Chronique du confinement (3)

Lundi 13 Avril, An VII

Max : « Bonjour à tous ! »

Léo : « Nous revenons en direct-différé pour reprendre un peu notre chronique du confinement. »

Samuel : « Que s’est-il passé chez nos zoisos ? »

Max : « C’est ce que nous allons vous narrer. »

Léo : « Commençons par les fotos moches. »

Max : « Les zoisos de passage… »

Samuel (qui se met à chanter) : « Ô vie heureuse des bourgeois, qu’avril bourgeonne, ou que décembre gèle, ils sont fiers et contents ! »

Max : « Euh… Tu vas tout chanter ? »

Samuel : « J’aime bien cette chanson 🙂 »

Max : « Oui oui, moi aussi. Mais tu vas pas tout chanter quand même ? »

Léo : « Après le bulletin d’informations petit Sam. »

Samuel : « On pourra mettre un lien ? »

Max : « On le mettra à la fin 🙂 »

Léo : « Par qui on commence ? »

Max : « On l’a dit ! Les zoisos de passage ! »

Léo : « Ah oui ! Les fotos moches ! Commençons pas celle-ci… »

Faucon crécerelle (Falco tinnunculus, Falconidés)

Max : « Ah oui… Ça c’est pas de la foto de concours… »

Samuel : « Le temps de voir le zoiso, de sauter sur l’appareil, qu’il s’allume, que bonome fasse la mise au point… »

Léo : « Le zoiso est loin… »

Max : « C’est une crécerelle. Mais nous demandez pas si c’est un mâle ou une femelle. »

Léo : « Elle a fait que passer cette crécerelle. »

Max : « Je rappelle à nos lecteurs les plus étourdis qu’on dit un faucon crécerelle mais une crécerelle. C’est comme ça et on y peut rien. »

Léo : « Ensuite… »

Bernaches du Canada (Branta canadensis, Anséridés)

Max : « Des bernaches du Canada ! »

Samuel (qui se remet à chanter) : « Regardez les passer, eux ce sont les sauvages. Ils vont où leur désir le veut, par dessus monts et bois et mer et vent, et loin des esclavages, l’air qu’ils boivent ferait éclater vos poumons. »

Léo : « 🙂 Petit Sam a envie de chanter 🙂 »

Max : « Passons aux Columbidés. Ce sont les pigeons et les tourterelles. »

Léo : « Le plus connu est le pigeon biset. En voici un. »

Pigeon biset féral (Columba livia, Columbidés)

Samuel (qui chante encore) : « Ce pigeon est aimé trois jours par sa pigeonne, ça lui suffit il sait que l’amour n’a qu’un temps. »

Max : « Tu vas continuer pendant tout le bulletin d’informations ? »

Samuel : « Si ça s’y prête 🙂 »

Max : « D’accord. Bon, ce biset ressemble pas vraiment à un biset. C’est parce que c’est un biset féral. »

Léo : « Une espèce commensale de l’homme qui se ressemble plus tant que ça. »

Samuel : « On en voit pas beaucoup. »

Max : « Il y a… Je sais plus. Peut-être il y a deux ou trois ans, il y avait Deux-doigts et Pigeon-bagué qui venaient souvent nous voir. »

Léo « Pigeon bagué est rentré par la porte-fenêtre ouverte et il a visité la cabane calmement 🙂 »

Max : « Peut-être vous demandez-vous pourquoi autant de pigeons bisets des villes ont des doigts en moins. »

Samuel : « C’est assez simple. En ville, il y a des tas de fibres au sol. Surtout des cheveux. Ces cheveux s’entortillent autour des doigts des pigeons. Le sang ne passe plus. Le doigt se nécrose et tombe. C’est pas douloureux mais c’est embêtant pour les pigeons à force. »

Max : « Et ça nous brise le cœur. »

Léo : « Alors arrêtez de perdre vos cheveux ! »

Max : « Ça, ça va plus arriver à bonome avant un moment. »

Léo : « Il s’est rasé la tête ! Carrément ! Tout ras ! »

Samuel : « Ça fait bizarre… »

Léo : « Moi j’aime bien ! »

Max : « Oui ben il a plus intérêt à oublier sa casquette sinon le peu de cerveau qui lui reste va fondre et lui couler par les oreilles 🙂 »

Léo : « 🙂 La vieille blague de Max ! »

Max : « Il arrive que des groupes de bisets passent comme ça dans le lointain… »

Pigeons bisets (Columba livia, Columbidés)

Samuel : « Passons au pigeon ramier. Columba palumbus, Colombidés. »

Max : « C’est lui. »

Pigeon ramier (Columba palumbus, Colombidés)

Pigeon ramier (Columba palumbus, Colombidés)

Samuel : « Le ramier se reconnaît à sa tâche blanche sur le cou et aussi au gris légèrement rosé de sa poitrine. Ça se voit pas bien quand il fait gris comme sur cette foto. »

Léo : « Là, le ramier fait la sieste sur un perchoir. »

Samuel : « Vous avez sûrement déjà vu des ramiers faire des vols paraboliques. Ils montent en battant activement et bruyamment des ailes puis ils se laissent redescendre les ailes écartées. »

Max : « On dit qu’ils font le Saint-Esprit. »

Samuel : « C’est un comportement territorial. C’est leur façon à eux de marquer leur territoire et de dire aux intrus de s’en aller. »

Léo : « On sait pas si il y a des ramiers qui nichent ici. Ils sont peu exigeants pour nicher. »

Samuel : « Nous vous tiendrons au courant. »

Pigeon ramier (Columba palumbus, Colombidés)

Léo : « Le troisième Colombidé qu’il nous arrive de voir ici est la tourterelle turque. »

Max : « Le zoiso préféré de Laulau 🙂 »

Léo : « Maaax ! Tu vas pas bien dans ta tête toi ! »

Max : « Ben quoi ? C’est sa madeleine de Proust. C’est elle qui nous l’a dit ! »

Samuel : « Rholala ! Tu vas avoir des ennuis toi ! »

Léo : « Je suis pas solidaire ! Pardon pardon ! »

Samuel : « Oh oui ! Pardon aussi ! Rholala ! »

Max : « Pfff ! Bon, que dire sur la tourterelle turque ? »

Léo : « Tu te débrouilles ! »

Max : « Je vois 🙂 On en voit pas toute l’année ici. Elles migrent plus au sud. J’aime beaucoup son chant. Léo, tu veux bien l’imiter quand même ? »

Max : « Ça ressemble quand même au ramier. Il faut faire attention. Il y en a quelques unes dans le secteur. Parfois, elles viennent se reposer dans le tilleul. »

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Colombidés)

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Colombidés)

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Colombidés)

Max : « Ou alors elles font une courte pause quelque part pour faire sa toilette. »

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Colombidés)

Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Colombidés)
Tourterelle turque (Streptopelia decaocto, Colombidés)

Max : « Nous avons pas vu de couple. Sauf plus loin, pendant que bonome courait. Même qu’on les a vues in copula 🙂 Voilà pour les tourterelles turques. Ne sont-elles pas adorables ? 🙂 Aucun pigeon colombin à signaler et encore moins de tourterelles des bois. Elles sont dans les bois les tourterelles des bois. Elles doivent arriver d’ailleurs… Passons aux Corvidés. »

Léo : « Avec les pies ! »

Samuel : « Nous vous avions montré des querelles entre couples il y a quelque temps. »

Léo : « Apparemment, elles se querellaient pour une belle branche où nidifier. »

Max : « Un couple a gagné et il a bâti son nid comme vous pouvez le voir ici. »

Pie bavarde (Pica pica, Corvidés)

Pie bavarde (Pica pica, Corvidés)

Pie bavarde (Pica pica, Corvidés)

Pie bavarde (Pica pica, Corvidés)

Léo : « Le nid est assez grand. On le sait parce qu’il y en a deux bien visibles sur le parcours de course de bonome. »

Samuel : « Ils sont construits sur des poteaux électriques. »

Max : « Le nid des pies est fait de petites branches entremêlées. Elles font ça juste avec leur bec ! »

Léo : « Il fait environ… 40 cm de haut, de large, de profondeur… L’ouverture est sur le côté. Elles ont donc un toit au-dessus de la tête les pies. »

Max : « Chez les pies, il y a que la femelle qui couve. Le mâle s’occupe du ravitaillement. »

Samuel : « Les pies sont sédentaires. Territoriales en période de nidification, elles deviennent grégaires le reste de l’année. On peut parfois rencontrer des dizaines d’individus dans un dortoir. »

Léo : « Elles se tiennent chaud en se serrant. »

Max : « Les pies, comme la plupart des Corvidés sont très intelligentes. Je vous ai déjà raconté le test du miroir il me semble. C’était il y a longtemps. Je reprends. Si on place une petite gommette (jaune dans le documentaire que j’ai vu) sur la poitrine d’une pie et qu’on la met face à un miroir, elle se reconnaît immédiatement et elle est très chiffonnée par la présence de cette gommette qui nuit à son élégance naturelle. Mais comme cette satanée gommette est sur sa poitrine elle peut pas l’enlever ! Et ça la chiffonne encore plus ! »

Samuel : « Cousin Max tu as raison ! La pie est un zoiso très élégant. C’est dommage qu’on voit pas les reflets bleus ou verts sur ses plumes noires… »

Pie bavarde (Pica pica, Corvidés)

Pie bavarde (Pica pica, Corvidés)

Léo : « Il y a peu de zanimos qui se reconnaissent dans le miroir. L’éléphant, le dauphin, certains perroquets… »

Max : « Les chimpanzés aussi ! Ils reconnaissent même des individus sur fotos ! »

Samuel : « Oui mais les chimpanzés c’est pas pareil. Souviens toi de ce que dit Jared Diamond. Pour lui, l’Homme est Le troisième chimpanzé. »

Léo : « Selon lui, il y a tellement de ressemblance entre le genre Pan et le genre Homo, qu’ils devraient en faire qu’un. Et, selon les règles de nomenclature, c’est le premier genre nommé qui l’emporte. Selon lui toujours, l’humain devrait s’appeler Pan sapiens. »

Max : « Les zoms voudront jamais ! »

Samuel : « Pourtant ça les remettrait un peu à leur place dans la biosphère. Peut-être qu’ensuite ils feraient moins de bêtises. »

Max : « Les zoms ? Faire moins de bêtises ? Samuel, qu’est ce que tu peux être naïf toi ! Tiens, si on reprend la réflexion sur l’être humain, on peut dire que c’est la seule espèce qui détruit elle même son environnement. C’est même la seule vraie particularité des zoms ! »

Léo : « Maxou a pas tout à fait tort ! »

Max : « J’ai même tout à fait raison ! La voilà la supériorité des zoms ! Être capable de se détruire soi même ! »

Léo : « Ça fait pas rêver. Salon selon Jared Diamond, les zoms ont aussi comme particularité de se livrer au génocide quand ils s’ennuient. Les autres zanimos font jamais le génocide. On pourrait vous expliquer ça mais je préfère qu’on revienne aux Corvidés. »

Max : « Tiens, j’en profite pour refaire un rappel. Les Corvidés forment une famille. Un famille c’est un ensemble d’espèces qui se ressemblent assez pour être rassemblées. C’est un peu toupouri comme définition mais il y a pas mieux. Chez les Corvidés il y a plusieurs genres. Les pies (Pica sp.), les corneilles, les corbeaux, les choucas des tours du genre Corvus et d’autres encore comme le geai des chênes (Garrulus glandarius), le chocard à bec jaune qu’on a vu dans les alpes (Pyrrhocorax graculus), le crave à bec rouge qu’on a vu à Kraozon (Pyrrhocorax pyrrhocorax). »

Léo : « A la base il y a l’espèce. Moi aussi je fais un rappel. Une espèce est un groupe d’individus qui se ressemblent et qui peuvent avoir une descendance féconde. Deux espèces très proches font partie du même genre et des genres qui se ressemblent donnent une famille. »

Samuel : « Permettez moi de rappeler que tout cela est artificiel et que la nature s’en fiche complètement. »

Léo : « Nous parlions des pies et j’allais dire qu’elles sont parfois en concurrence avec les corneilles noires. »

Max : « Oulala oui ! »

Samuel : « Le 20 avril nous avons vu une corneille noire faire un code 10 ! »

Léo : « Transport de matériel pour construire un nid. »

Max : « En voici la preuve ! »

Corneille noire (Corvus corone, Corvidés)

Léo : « Mais plus tard, le 5 mai il me semble, nous avons assisté à une scène choquante ! »

Max : « C’était avant ! Le 5 mai c’était la récidive ! »

Samuel : « Une corneille noire allait chercher des branches dans le nid des pies ! »

Max : « Carrément ! Elle se servait du nid des pies comme d’une échoppe de branches ! »

Léo : « Les pies étaient dépitées ! »

Samuel : « Pauvres pies ! »

Max : « Et le 5 mai, on a cru que la corneille allait carrément s’approprier le nid ! »

Corneille noire (Corvus corone, Corvidés)

Corneille noire (Corvus corone, Corvidés)

Léo : « Mais bon, notre éthique nous interdit d’intervenir dans les affaires internes de Corvidie. »

Max : « Ils doivent régler leurs problèmes sans ingérence extérieure. »

Samuel : « Nous pouvons rien faire. »

Léo : « Le troisième Corvidé du secteur est le geai des chênes. »

Max : « Celui-ci a pas bien compris ce qu’est un gland… »

Geai des chênes (Garrulus glandarius, Corvidés)

Geai des chênes (Garrulus glandarius, Corvidés)

Léo : « On sait pas ce qu’il a dans le bec mais c’est pas un gland. »

Samuel : « Or le geai s’appelle bien Garrulus glandarius. Glandarius !!! Comme gland ! Le geai mange des glands ! Pas des on sait pas quoi ! »

Max : « Quand il est repassé, un peu plus tard, il avait l’air dubitatif… »

Geai des chênes (Garrulus glandarius, Corvidés)

Geai des chênes (Garrulus glandarius, Corvidés)

Léo : « S’était-il rendu compte de sa méprise entre temps ? »

Samuel : « Nul ne le sait ! »

Geai des chênes (Garrulus glandarius, Corvidés)

Max : « On met des fotos sans rien dire parce qu’on a déjà tout raconté sur le geai. »

Geai des chênes (Garrulus glandarius, Corvidés)

Geai des chênes (Garrulus glandarius, Corvidés)

Geai des chênes (Garrulus glandarius, Corvidés)

Léo : « C’est quand même une découverte le chant du geai ! Jusque là on l’avait seulement entendu crier ! »

Samuel : « Il crie fort mais il chante tout doucement. »

Léo : « Un jour on a assisté un à drôle de spectacle de geais. »

Max : « Un premier s’est posé sur un perchoir. »

Samuel : « Deux autres sont arrivés et se sont posés sur le tilleul. »

Max : « Ils ont un peu crié. »

Léo : « Le premier s’est envolé ce qui nous a permis de voir qu’il y en avait un autre là ! »

Max : « Là, il y a eu une poursuite ! Un couple en pourchassait un autre ! »

Léo : « On a réussi à les voir faire le tour du quartier comme ça ! »

Samuel : « Même que bonome a réussi une rafale d’un couple en vol ! »

Geais des chênes (Garrulus glandarius, Corvidés)

Geais des chênes (Garrulus glandarius, Corvidés)

Geais des chênes (Garrulus glandarius, Corvidés)

Geais des chênes (Garrulus glandarius, Corvidés)

 

Max : « On remet des fotos parce qu’on aime beaucoup les geais nous. »

Léo : « Et parce qu’ils passent souvent devant la fenêtre de la chambre. Surtout entre 9 et 10 heures le matin. »

Samuel : « Ben, peut-être qu’ils passent avant mais on dort encore… »

Geai des chênes (Garrulus glandarius, Corvidés)

Geai des chênes (Garrulus glandarius, Corvidés)

Max : « Voilà pour la Corvidie. »

Léo : « Passons aux moineaux domestiques. »

Max : « Il y en a une troupe de 15 individus. Ils habitent dans l’olivier du jardin d’en face. »

Léo : « Je suis pas sûr qu’ils habitent là. Ils s’y rassemblent souvent. »

Samuel : « Ils se déplacent pas beaucoup en fait. »

Max : « Et qu’est ce qu’ils piaillent ! »

Léo : « J’aime bien moi. »

Max : « Chez les moineaux domestiques il y a un dimorphisme sexuel assez visibles. »

Samuel : « Voici madame Moineau. »

Moineau domestique (Passer domesticus, Passéridés)

Moineau domestique (Passer domesticus, Passéridés)

Léo : « Et monsieur… »

Moineau domestique (Passer domesticus, Passéridés)

Moineau domestique (Passer domesticus, Passéridés)

Max : « Les moineaux domestiques migrent pas. »

Léo : « Comme leur nom l’indique ils sont très proche du zom. »

Samuel : « C’est une espèce commensale du zom. Là où il y a des zoms, il y a des moineaux. »

Max : « A la campagne, vous les trouverez pas loin des fermes, des hameaux… Presque jamais au milieu des champs. »

Léo : « Ils nichent dans des trous de mur, sous les toits… »

Max : « Et ça c’est un problème. Les maisons sont de mieux en mieux entretenues et les architectes aiment de plus en plus les maisons cubiques. Les moineaux peuvent plus nicher. »

Léo : « La population de moineaux domestiques fait rien qu’à diminuer. »

Samuel : « Elle s’effondre même ! 80 % des moineaux ont disparu au cours des dernières décennies ! »

Max : « La population est parfois tellement morcelée qu’il y a plus d’échanges entre les groupes ! »

Léo : « Plus de brassage génétique ! C’est une catastrophe. Si vous le pouvez, mettez des nichoirs à moineaux. »

Max : « Les gens font pas attention aux moineaux mais ce sont vraiment de beaux zoisos. »

Moineau domestique (Passer domesticus, Passéridés)

Moineau domestique (Passer domesticus, Passéridés)

Moineau domestique (Passer domesticus, Passéridés)

Léo : « Passons à l’accenteur mouchet. »

Samuel : « Le tourne-feuilles 🙂 »

Max : « Il ressemble un peu au moineau si on fait pas bien attention. »

Léo : « Là, il cherche du manger au sol. »

Accenteur mouchet (Prunella modularis, Prunellidés)

Accenteur mouchet (Prunella modularis, Prunellidés)

Accenteur mouchet (Prunella modularis, Prunellidés)

Accenteur mouchet (Prunella modularis, Prunellidés)

Max : « C’est comme ça qu’il fait. Parfois il capture des insectes en vol aussi. »

Samuel : « Mais sa spécialité c’est quand même de retourner les feuilles et de picorer entre les herbes. »

Léo : « Là, on voit bien qu’il ressemble à un moineau. »

Accenteur mouchet (Prunella modularis, Prunellidés)

Accenteur mouchet (Prunella modularis, Prunellidés)

Accenteur mouchet (Prunella modularis, Prunellidés)

Accenteur mouchet (Prunella modularis, Prunellidés)

Léo : « Il est quand même plus haut sur pattes. Son bec est plus fin. Il indique un régime insectivore. »

Max : « En été ! Parce que l’hiver il est plutôt granivore. »

Samuel : « Ça c’est un problème parce que les graines qu’ils aiment les accenteurs, viennent de plantes qui disparaissent en ville… »

Max : « Il faut que je vous raconte l’accenteur 🙂 »

Léo : « Max, tu vas encore raconter ça ? »

Max : « Nos lecteurs ont dû oublier 🙂 »

Léo : « C’est pas très ragoutant ce que tu vas raconter. »

Max : « C’est la nature Léo ! Les accenteurs sont de mœurs très libres. Monsieur a généralement une seconde femelle et madame hésite pas à s’accoupler à un autre monsieur. Parfois ça se passe entre deux couples mais il peut aussi y avoir des mâles ou femelles accessoires. »

Samuel : « Ça entretient de bonnes relations entre voisins 🙂 »

Léo : « Saaam ! »

Max : « Petit Sam a raison. Mâles et femelles ont donc plusieurs couvées en même temps et s’occupent des deux. »

Samuel : « C’est un peu compliqué à gérer par moments mais les petits ont plus de parents que chez les autres espèces. »

Max : « Le problème est que les messieurs sont quand même un peu jaloux. Alors ils ont trouvé une ruse pour essayer d’être sûrs de bien être le papa de leur petits. »

Léo : « Tu peux pas t’en empêcher… »

Max : « Nous informons Léo ! Nos lecteurs ont le droit de savoir les accenteurs ! »

Samuel : « Raconte cousin Max. »

Max : « Ben voilà. Juste avant de s’accoupler monsieur exige que madame lui montre son cloaque. »

Samuel : « Le cloaque c’est le seul orifice chez les zoisos. L’urètre, l’intestin et le vagin s’abouchent au même endroit en un orifice unique. »

Max : « S’abouchent ? »

Samuel : « Oui ils s’abouchent. »

Max : « D’accord. Ça explique que les zoisos font des fientes. L’urine et les excréments sortent ensemble. Revenons à monsieur qui demande à madame de lui présenter son cloaque avant l’accouplement. Quand madame s’est exécutée, monsieur le lui picore. Ça provoque un réflexe de contraction qui expulse la semence d’un éventuel autre mâle. »

Léo : « Oui ben malgré ça, le papa est papa de 50 % de sa couvée et de celle du voisin. »

Samuel : « Ça serait plus simple d’être papa de 100 % de ses petits… »

Max : « Il doit y avoir un avantage évolutif quand même… »

Léo : « En fait, la présence de parents accessoires permet une meilleure survie des petits. Il y en a plus qui parviennent à l’âge adulte. »

Samuel : « Ce qui empêche pas que la population d’accenteur décline partout en France… Cousin Léo, tu veux bien imiter l’accenteur s’il te plaît ? »

Léo : « Oui petit Sam. »

 

Max : « C’est l’un des zoisos qui chante le plus tôt dans l’année… A part les mésanges charbonnières qui commence dès le mois de janvier… »

Léo : « En parlant de chants… On entend souvent le pinson des arbres. Je le fais tout de suite 🙂 »

Samuel : « On l’entend souvent mais on le voit peu… »

Max : « Un mâle ou une femelle passe parfois se reposer dans le tilleul. »

Pinson des arbres (Fringilla coelebs, Fringillidés)

Pinson des arbres (Fringilla coelebs, Fringillidés)

Léo : « Là madame avait attrapé un insecte. »

Pinson des arbres (Fringilla coelebs, Fringillidés)

Pinson des arbres (Fringilla coelebs, Fringillidés)

Max : « Je sais pas quoi dire sur les pinsons. »

Léo : « Ben, on les voit pas souvent… »

Samuel : « On sait pas où ils nichent. »

Max : « Mais j’aime bien les entendre chanter. »

Léo : « Parfois il y a une charbonnière, un pinson, les moineaux… »

Samuel : « Avec une tourterelle ou un ramier… »

Max : « Les cris des pies… »

Léo : « Rougequeue aussi ! »

Max : « Et le soir il y a le merle et parfois Rougegorge… »

Léo : « Rholala ! »

Samuel : « Allez ! On continue ! »

Max : « Nous arrivons aux mésanges. »

Léo : « Commençons par la bleue. »

Samuel : « On les voit pas beaucoup. Elles passent parfois picorer les boules de graisse à la fenêtre de la chambre… »

Max : « C’est un couple. J’en suis sûr ! »

Léo : « On en aperçoit parfois une dans le tilleul… »

Mésange bleue (Cyanistes caeruleus, Paridés)

Mésange bleue (Cyanistes caeruleus, Paridés)

Max : « Ou sur d’autres perchoirs… »

Mésange bleue (Cyanistes caeruleus, Paridés)

Mésange bleue (Cyanistes caeruleus, Paridés)

Mésange bleue (Cyanistes caeruleus, Paridés)

Léo : « Le dimorphisme est très léger chez les mésanges bleues. Le bleu est un peu plus terne chez la femelle. Mais c’est pas facile à voir… »

Max : « Ce sont des migratrices partielles. Ça veut dire qu’il y en a quelques unes qui migrent. Mais c’est surtout plus au nord. L’hiver, quand il fait très froid chez elles, elles viennent ici. Mais les nôtres migrent pas vraiment. »

Samuel : « On les voit toute l’année. »

Léo : « Elles aussi apprécient les trous dans les murs pour nicher. »

Max : « On vous montre une bleue qui a attraper un insecte… »

Mésange bleue (Cyanistes caeruleus, Paridés)

Mésange bleue (Cyanistes caeruleus, Paridés)

Léo : « Passons aux charbonnières… »

Max : « Monsieur continue à chanter dès potron-minet. »

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Samuel : « Madame semblait avoir pris un peu de poids ces derniers temps. Ça se voit bien sur les fotos du 22 avril. »

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)
Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Léo : « On suppose qu’elle était en train de faire un œuf… »

Max : « Pendant ce temps, monsieur chante… »

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Samuel : « Les mésanges, toutes, sont territoriales pendant la période de nidification. Monsieur marque son territoire en chantant du haut d’un perchoir. Et si un intrus approche trop il prend des postures d’intimidation en gonflant ses plumes et en écartant les ailes. Mais on voit rarement ça. »

Max : « Là, c’est madame qui sort du nid… »

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Léo : « Les mésanges sont fidèles à leur nid. Elles y reviennent d’années en années et parfois ce sont les petits qui reprennent le nid de leurs parents. »

Max : « Mais si un couple fait une seconde portée dans l’année, il le fait dans un autre nid. »

Samuel : « Le 24 avril madame avait l’air d’avoir encore pris du poids… »

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Max : « Je sais pas bien combien pèse un œuf de charbonnière mais c’est énorme par rapport à la masse de la femelle… »

Léo : « Ça doit être épuisant de faire des œufs. Surtout qu’elle peut en faire jusque 6 par couvée ! »

Samuel : « Elle pond au moins son propre poids ! »

Max : « La foto suivante date du 3 avril… Madame sort de moins en moins de son nid… »

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Samuel : « La couvaison dure environ deux semaines… »

Max : « Les petits restent au nid pendant environ 16 à 21 jours… »

Léo : « Nous attendons les petits… »

Max : « Ce qui nous fait penser que madame couve c’est que monsieur lui apporte du manger. Comme là… »

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Léo : « Il a une chenille dans son bec. »

Max : « Plus le temps passe, plus on voit monsieur se reposer sur une branche. »

Samuel : « Ben.. Si madame couve vraiment, il doit lui apporter du manger une vingtaine de fois par jour au moins. Lui aussi doit manger. Ça fait beaucoup d’allers retours. »

Max : « Et puis il sait ce qui l’attend ! Imaginons qu’il ait cinq petits. Chacun d’entre eux doit recevoir une trentaine de becquées au moins. Quarante serait même plus juste. Ça fait 200 becquées par jour ! »

Léo : « Oui mais madame l’aide ! »

Samuel : « Une centaine d’allers-retours par parent et par jour ! Plus leur manger à eux ! »

Max : « Et ensuite ils font une seconde couvée… »

Samuel : « Vous imaginez ça ? Pour un zoiso d’une quinzaine de grammes ! »

Léo : « Moi ça m’impressionne. »

Max : « Je comprends Léo, je comprends. »

Léo : « Passons à Merle ! »

Samuel : « Ça fait environ deux ou trois semaines qu’on le voit… »

Max : « Surtout le soir. Le matin on est pas encore réveillés quand il commence à chanter. »

Léo : « J’aime beaucoup son chant. Il est très mélodieux… »

Max : « Merle aime bien se percher lui aussi ! »

Léo : « C’est un vrai défilé sur les perchoirs 🙂 »

Merle noir (Turdus merula, Turdidés)
Merle noir (Turdus merula, Turdidés)

Merle noir (Turdus merula, Turdidés)

Merle noir (Turdus merula, Turdidés)

Samuel : « A vrai dire, on a vu que des mâles. Ou alors c’est toujours le même puisqu’on en a jamais vu deux en même temps. »

Max : « Chez les merles noirs seuls les mâles sont noirs. »

Léo : « Avec un bec jaune et le tour de l’œil jaune. »

Merle noir (Turdus merula, Turdidés)

Merle noir (Turdus merula, Turdidés)

Samuel : « Plus le bec est jaune, plus le zoiso est en bonne santé. »

Max : « On dit que les mâles sont noirs mais c’est pas vraiment vrai. Les adultes de premières années le sont. Dès la deuxième année civile, vers un an et demi, les ailes deviennent un peu marron. C’est pas facile à voir mais avec un peu d’habitude et une bonne lumière… »

Max : « La femelle et les petits sont marron sans jaune. »

Samuel : « Les tout petits sont même un peu tachetés. Ça se voit bien. »

Léo : « On insiste pas plus parce qu’on vous a déjà parlé des merles noirs dans nos itinéraires ornithologiques de Normandie. »

Max : « Passons aux Muscicapidés. Ils sont parfois inclus dans les Turdidés. »

Léo : « Ça aussi on l’a déjà dit. »

Samuel : « Les Turdidés ce sont les merles et les grives. »

Max : « Les Muscicapidés d’ici sont Rougegorge et Rougequeue. »

Léo : « Commençons pas Rougegorge. On le voit pas souvent. »

Samuel : « On l’entend pas beaucoup non plus… »

Léo : « Je te fais le rougegorge petit Sam. »

Max : « A vrai dire, on l’a vu que deux fois depuis le début du confinement. La première fois bonome a pas réussi à le fotoer. »

Léo : « La seconde c’était un jour de pluie. Il est venu se réfugier sous les feuilles du tilleul. »

Samuel : « Il était tout mouillé… »

Rougegorge familier (Erithacus rubecula, Muscicapidés)

Rougegorge familier (Erithacus rubecula, Muscicapidés)

Rougegorge familier (Erithacus rubecula, Muscicapidés)

Rougegorge familier (Erithacus rubecula, Muscicapidés)

Max : « La pluie a pas duré. Il s’est séché puis on l’a plus revu. »

Rougegorge familier (Erithacus rubecula, Muscicapidés)

Samuel : « Rougegorge niche souvent au sol. C’est embêtant parce que les chats peuvent le dévorer facilement. »

Léo : « Eux aussi sont des migrateurs partiels. Ils partent pas tous l’hiver. Et puis les nordiques qui descendent vers le sud peuvent s’arrêter ici. Il y en a donc toute l’année. »

Max : « Le maximum c’est quand même pendant les migrations. Ils y a ceux qui sont là et ceux qui font une pause en chemin. »

Samuel : « Comme presque tous les passereaux dont nous avons parlé, il est insectivore mais devient granivore ou même frugivore l’hiver. »

Léo : « Rougegorge est territorial toute l’année. Il défend son territoire en criant sur les intrus. »

Samuel : « Il est jamais grégaire mais il y a parfois une forte densité d’individus en un lieu. »

Max : « Comme Là Où Le Soleil se Couche ! On en a vu jusque cinq sur quelques mètres carrés ! »

Léo : « Nous arrivons à Rougequeue. »

Samuel : « C’est un peu notre chouchou du confinement. »

Max : « Il faut dire qu’il chante presque toute la journée ! »

Léo : « Là il est dans le tilleul… »

Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros, Muscicapidés)

Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros, Muscicapidés)

Max : « Mais son perchoir préféré c’est le perchoir artificiel, le point culminant du secteur ! »

Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros, Muscicapidés)

Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros, Muscicapidés)

Samuel : « Il s’y pose et chante, chante, chante… Cousin Léo ? »

Léo : « Oui petit Sam. »

Max : « Il attend sa dame ! »

Léo : « Nous aussi ! »

Samuel : « En fait elle est arrivée ! On l’a vue pour la première fois… Attendez ! Je consulte mes fiches… Voilà ! C’était le 6 avril. »

Max : « On l’a vue fugacement sans réussir à la fotoer. »

Léo : « Même qu’elle a fait des vols nuptiaux avec monsieur ! »

Max : « Puis elle a disparu. »

Samuel : « Monsieur s’est remis à chanter. »

Max : « Le jour de pluie on l’a aperçu tout mouillé lui aussi ! »

Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros, Muscicapidés)

Léo : « C’est vraiment un beau zoiso Rougequeue ! »

Max : « On dit ça de tous les zoisos 🙂 »

Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros, Muscicapidés)

Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros, Muscicapidés)

Max : « On a revu madame le 11 avril. »

Léo : « Le soir, peu de temps avant le coucher du soleil. »

Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros, Muscicapidés)

Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros, Muscicapidés)

Samuel : « Comme vous pouvez le voir, madame est pas noire. Elle est grise. »

Max : « Et comme vous le savez, les Rougequeues ont pas la queue noire. Elle est orange. »

Léo : « Maintenant, on va vous montrer nos fotos préférées de cet article. »

Samuel : « Elles sont belles ! »

Max : « Pour une fois 🙂 »

Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros, Muscicapidés)

Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros, Muscicapidés)

Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros, Muscicapidés)

Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros, Muscicapidés)

Max : « Voilà 🙂 »

Léo : « Les rougequeues noirs sont des zoisos qui vivent normalement dans les rochers et plutôt à la montagne. »

Samuel : « Mais en fait, il y en a partout du moment qu’ils trouvent des rochers ou des cavités pour nicher. »

Max : « Un trou dans un mur ça leur rappelle la montagne. »

Léo : « On pense que madame a trouvé un trou dans un mur qui lui plaît. Ce qui nous plaît c’est qu’on peut l’observer facilement ce trou dans le mur. Si ils nichent vraiment là, on pourra peut-être voir les petits. »

Max : « On vous montre d’autres fotos… »

Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros, Muscicapidés)

Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros, Muscicapidés)

Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros, Muscicapidés)

Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros, Muscicapidés)

Léo : « Il est rigolo Rougequeue quand il fait sa toilette 🙂 »

Samuel : « Chez les rougequeues noirs, c’est la femelle qui choisit le site de nidification et qui l’aménage. C’est aussi elle qui couve. »

Max : « Monsieur assure le ravitaillement. »

Léo : « Il y a deux ou trois petits par couvée et il peut y avoir deux couvées par an. »

Max : « La couvaison dure une quinzaine de jours et les petits gardent le nid entre deux et trois semaines… »

Samuel : « Le plus rigolo chez les rougequeues noirs c’est leur habitude d’agiter leur corps de haut en bas. »

Max : « Pour terminer, on vous remontre des fotos de madame. »

Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros, Muscicapidés)

Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros, Muscicapidés)

Rougequeue noir (Phoenicurus ochruros, Muscicapidés)

Léo : « Voilà ! Nous en avons fini avec nos zoisos. »

Max : « Passons à la botanique… »

Samuel : « Nous vous avions annoncé que nous allions suivre le développement des bourgeons du tilleul. Voici ce que cela donne… »

19 mars

22 mars

26 mars

28 mars

9 avril

10 avril

Max : « Maintenant, les feuilles sont presque entièrement sorties. Il leur reste à grandir un peu. »

Léo : « Dans le bourgeon encore fermé, il y a déjà des petites feuilles. »

Samuel : « Elles sont pliées bien comme il faut. Un jour, on a vu un documentaire sur l’origami, l’art de plier le papier. C’est très impressionnant. A un moment, il montrait comment on pouvait plier une feuille de papier comme sont pliées les feuilles des arbres dans les bourgeons. »

Max : « Il faudrait qu’on retrouve ce documentaire. Je suis sûr que ça vous plairait chers lecteurs. »

Léo : « Les petites feuilles bien pliées sont couvertes d’un revêtement cotonneux appelé bourre. »

Samuel : « Ça les tient au chaud. »

Max : « Au-dessus il y a des écailles rendues imperméables par un revêtement souvent collant. »

Léo : « Juste avant de s’endormir pour l’hiver, l’arbre fait ses bourgeons. Les petites feuilles sont prêtes pour le printemps. Elles passent l’hiver au chaud à l’abri de l’humidité. »

Samuel : « Puis quand la température remonte, l’arbre se réveille et les feuilles sortent. »

Max : « Ce qui est déroutant, c’est que l’arbre arrive à cumuler des périodes de température suffisante. Je sais pas comment expliquer… Imaginons qu’il ait besoin de 15 jours d’un température supérieure à 10°C. Si un jour la température dépasse 10°C pendant deux heures, l’arbre enregistre ça. Puis le lendemain ça dure disons 4h. L’arbre sait qu’il a déjà fait 6h au-dessus de 10°C. Il cumule comme ça. Et quand il a sa dose, il se réveille. »

Léo : « C’est pareil dans l’autre sens. Pour certaines plantes à fleur, la floraison a lieu que si il y a eu vernalisation. Il faut que la plante soit exposée au froid. Chaque espèce a sa température et sa durée de vernalisation. La plante cumule des petites périodes de froid. Les scientifiques savent pas comment font les plantes. »

Samuel : « C’est très étrange. »

Max : « Si vos plantes d’intérieur fleurissent pas c’est sûrement parce qu’elles sont jamais vernalisées. Il faut les mettre un peu au froid. Mais pas trop pour pas les geler. Si vous trouvez les bonnes durées et les bonnes températures vous les verrez fleurir au printemps. »

Léo : « C’est comme ça que font les fleuristes pour avoir les chrysanthèmes au bon moment. »

Samuel : « Ils les vernalisent dans des grands entrepôts réfrigérés à la mi octobre. Et hop ! Elles fleurissent 🙂 »

Max : « Terminons avec la botanique avec une jolie petite plante à fleurs qui apprécie les milieux rocheux… »

Saxifrage à trois doigts (Saxifraga tridactylites, Saxifragacées)

Samuel : « C’est une saxifrage, Saxifraga tridactylites, Saxifragacées. On l’appelle la saxifrage à trois doigts parce que ses feuilles ont trois lobes. Regardez bien. »

Max : « La voici dans son contexte… »

Un peu de végétation

Samuel : « C’est juste à côté de chez les Charbonnières. »

Max : « La grande plante est une Astéracée mais on sait pas laquelle. »

Léo : « Voilà pour la botanique. On peut pas faire mieux depuis nos fenêtres. »

Samuel : « Nous terminerons ce bulletin d’informations avec un insecte qui est venu mourir dans l’escalier de la cabane. »

Bombyles bichon (Bombylius major, Bombyliidés)

Max : « D’habitude on le voit un peu plus tôt. Au moment où les sols des forêts encore dépourvues de feuilles se couvrent des plantes de fin d’hiver. »

Léo : « Les ficaire fausses-renoncules, les jacinthes, les anémones sylvies, les premiers myosotis… »

Max : « On aura pas vu ça cette année… »

Léo : « Ben non. Sur ces fleurs on voit souvent un petit diptère poilu à longue trompe. »

Samuel : « C’est le bombyle bichon. »

Max : « Bombylius major, Bombyliidés. On l’aura vu quand même cette année… »

Léo : « On a raté le printemps… »

Samuel : « Et l’été va être compliqué… »

Max : « C’est sur ces paroles un peu tristes que nous allons clore ce bulletin d’informations en direct-différé. »

Léo : « Nous espérons que vous avez passé un bon moment en notre compagnie. »

Samuel : « Et nous vous disons : à bientôt ! »

La pleine lune

Les oiseaux de passage, poème de Jean Richepin mis en musique par Georges Brassens.

Continuer la promenade

190 – Les Sables d’Or (2)

Jeudi 19 Avril, An V

Max : « Bonome, tu t’arrêtes là ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « C’est l’Estuaire là. On est déjà venus. »

Le chevalier : « Tu veux rentrer ? »

Léo : « Non non ! C’est bien de retourner voir l’Estuaire 🙂 »

Yann : « Vous connaissez l’Estuaire ? »

Samuel : « Oui cousin breton. Nous sommes déjà venus lors de notre premier séjour. »

Max : « Première sortie du premier jour 🙂 On venait d’arriver. »

Le chevalier : « J’ai aperçu quelque chose qui m’a chiffonné. Puisque nous passons là et que nous avons un peu de temps j’aimerais aller voir. »

Max : « Allons-y bonome ! Allons-y ! »

Léo : « Tu passes par là ? »

Le chevalier : « Oui. Je voudrais inspecter les Falaises des Hôpitaux. »

Max : « Qu’est ce qui te chiffonne bonome ? »

Le chevalier : « Tu verras Max. »

Samuel (à Yann) : « Il est comme ça bonome. Il a repéré quelque chose lors de son premier passage alors il veut savoir. »

Yann : « Vous en avez de la chance ! »

Samuel : « J’arrête pas de leur dire ! »

Léo : « On le sait petit Sam 🙂 »

Max : « Tu connais le chloc Yann ? »

Yann : « Le chloc ? C’est quoi ça ? »

Léo : « Le schorre. »

Yann : « Non, je connais pas. »

Léo : « C’est ça ! »

Vue générale de l’Estuaire avec au premier plan le schorre. A gauche on observe une partie de La Roche du Marais puis les Falaises des Hôpitaux.

Yann : « C’est le schorre ça ? Je pensais que c’était un herbu. »

Samuel : « C’est pareil. Un herbu c’est dans le langage courant. Pour les naturalistes ça s’appelle un schorre. »

Léo : « Tu connaissais le schorre sans le connaître 🙂 »

Samuel : « On va aller par là ? »

Le Petit Fleuve

Le chevalier : « Non. Pas aujourd’hui. Un jour peut-être… »

Max : « Un tadorne ! Tadorna tadorna, Anatidés ! »

Tadorne de Belon (Tadorna tadorna, Anatidés)

Tadorne de Belon (Tadorna tadorna, Anatidés)

 Max : « Max : un point ! »

Léo (à Yann) : « Tu connais le jeu des zoisos ? »

Yann : « Non. »

Max : « C’est moi qui l’ai inventé 🙂 Quand on voit un zoiso, le premier qui donne le nom du zoiso en scientifique gagne un point. »

Yann : « Je peux pas jouer. Je connais pas les noms des zoisos en scientifique moi. »

Samuel : « Alors on joue pas aux zoisos. Tu as déjà vu des tadornes cousin breton ?

Yann : « Oui. Mais je connaissais pas leur nom. C’est un beau zoiso le tadorne de melon. »

Léo : « De Belon Yann ! De Belon ! »

Max : « Et tous les zoisos c’est un beau zoiso 🙂 Heu… Bonome, tu as vu ? »

L’Estuaire
Un gué

Le chevalier : « J’ai vu. »

Max : « Là c’est le Petit Fleuve. Il y a de l’eau et des cailloux rendus glissant par la présence des entéromorphes. Tu vas où là ? »

Le chevalier : « De l’autre côté 🙂 »

Max : « Tu vas ploufer tes pieds ? Pfff ! Et si tu glisses et que tu tombes ? Tu vas encore être tout cassé ! »

Le chevalier : « Je ne me suis rien cassé depuis mon épaule Maxou. »

Max : « Ah oui ? C’était en Bretagne non ? Et sur des rochers rendus glissants par la présence d’algues… »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « D’accord. Je vois. Tu t’en fiches… Compte pas sur moi pour t’aider à mettre tes chaussettes si tu te blesses encore. »

Léo (à Yann) : « Lors de notre premier séjour breton, à Kraozon, bonome a chuté lourdement et il s’est déboîté l’épaule… »

Yann : « Aïe ouille ! »

Max : « Ah ça ! Évidemment… »

Samuel : « Bonome, tu peux t’arrêter s’il te plaît. J’ai une question sur la Roche du Marais… »

Le chevalier : « Oui mon petit Sam. »

La Roche du Marais

Max : « D’après une légende du Pays des zoisos, ce serait un gravier dans la chaussure du fils de Pantagruel. Ce gravier le gênait alors il l’a retiré et il l’a laissé là. »

Yann : « Ça ? C’est un gravier dans une chaussure ? »

Max : « Pantagruel et son fils étaient des géants 🙂 »

Samuel : « Je peux poser ma question ? »

Max : « Oui oui ! J’expliquais la Roche du Marais à Yann. »

Samuel : « Bonome, on voit deux bandes parallèles à la base de ce rocher. Une noire et une jaune. C’est quoi ? »

Le chevalier : « C’est une bonne question 🙂 »

Max : « Il y a une bande verte en bas. »

Le chevalier : « Oui, c’est vrai Max. Les bandes jaunes et noires sont dues à des lichens. »

Max (à Yann) : « Les lichens sont pas des végétos Yann. Ce sont des symbioses entre une algue et un champignon. »

Léo : « J’aurais dit entre un champignon et une algue plutôt puisque le champignon représente environ 90 % de la symbiose. »

Yann : « C’est quoi une symbiose ? »

Léo : « Une association obligatoire à bénéfice réciproque entre deux êtres vivants. Ils peuvent pas vivre l’un sans l’autre. »

Max : « Le champignon héberge l’algue et en échange l’algue fournit au champignon des sucres qu’elle fabrique par photosynthèse. »

Yann : « Merci les petizours 🙂 »

Samuel : « J’en déduis qu’il y a des lichens jaunes et des lichens noirs. »

Le chevalier : « Oui mon petit Sam. Le jaune est généralement Xanthoria parietina. Si c’est orange c’est peut-être Caloplaca marina. La bande noire est constituée d’autres lichens. Ce sont souvent des Verrucaria maura. »

Samuel : « Pourquoi ils font des bandes ? Ils pourraient être tout mélangés… »

Le chevalier : « C’est en raison de leur adaptation aux variations du niveau marin. Les lichens jaunes ne supportent pas d’être immergés ou alors très rarement. Ils s’installent donc au dessus du niveau des marées les plus hautes. »

Max : « Ils s’installent pas là. Ils s’installent partout. En dessous, ils survivent pas et au-dessus ils sont en concurrence avec d’autres végétos plus compétitifs qu’eux. »

Le chevalier : « Merci pour cette précision Max 🙂 »

Max : « A ton service bonome 🙂 »

Le chevalier : « Verrucaria maura, le lichen noir, supporte d’être immergé mais il ne peut pas rester dans l’air en permanence. Ces lichens nous indiquent donc la zone supra littorale (en jaune) et la zone médio-littorale (en noir). Ici c’est un peu particulier puisqu’il y a à la fois influence marine et influence fluviatile. »

Max : « C’est le principe de l’estuaire bonome. »

Léo : « Tu peux cesser d’interrompre s’il te plaît ? »

Max : « J’interromps si je veux. »

Samuel : « Si tu interromps trop je te mets au coin ! »

Max (à Yann) : « Ça c’est une menace à prendre très au sérieux. Oulala ! »

Samuel : « Il y a pas de zone infra-littorale ? »

Le chevalier : « Pas ici en raison de la présence du fleuve. Le niveau maximal du Petit Fleuve nous est indiqué par la présence des algues vertes dont Maxou a parlé tout à l’heure : les entéromorphes. Ces algues ont besoin d’eau douce mais également d’être émergées. Ai-je répondu à ta question mon petitours ? »

Samuel : « Oui mon bonome 🙂 »

Yann : « Vous apprenez toujours des choses comme ça ? Le chevalier répond toujours à vos questions ? »

Max : « Oui et oui 🙂 Mais on est des petizours naturalistes nous. En mission pour Princesse ! »

Yann : « Rholala ! »

Léo : « C’est bonome qui est en mission. Pas nous. Mais on l’accompagne et on l’aide 🙂 »

Le chevalier : « Regardez là-bas… »

Max : « Où ça ? »

Le chevalier : « Tout là-bas… C’est un peu loin… Je vais zoomer et… Regardez. »

L’Îlot Saint-Michel au loin…

Max : « C’est quoi ? »

Le chevalier : « Un petit îlot sur lequel a été construit une chapelle dédiée à saint Michel. »

Max : « Comme le Mont Saint-Michel ? »

Le chevalier : « En quelque sorte 🙂 »

Max : « Un petit Mont Saint-Michel ! Un Mont Saint-Michel à l’échelle des petizours 🙂 »

Le chevalier : « J’aime bien cette image 🙂 »

Léo : « Pourquoi tu nous en parles maintenant ? »

Le chevalier : « Ne m’avez-vous pas demandé pourquoi le lieu s’appelait Les Sables d’Or ? »

Léo : « Tout à fait ! »

Le chevalier : « Je peux vous le raconter maintenant que vous connaissez l’Îlot Saint-Michel. C’est encore une légende du Pays des Zoisos. Autrefois, il y avait là,au lieu du petit îlot Saint-Michel, une grande île où poussaient tous les fruits des côtes de France. On l’appelait l’Île d’Amour. Toutes les douceurs y étaient assemblées et tous les trésors aussi. Un jour, un beau guerrier séduisit la fille du seigneur des lieux et quand leurs lèvres se touchèrent, un tremblement ébranla toute l’île qui fut engloutie aussitôt sous les flots, et ses trésors répandus dans la mer. Frottés par les courants comme des galets, les lingots se désagrégèrent et se transformèrent en sable. »

Samuel : « Les Sables d’Or ! »

Max : « L’Île d’Amour à disparu ? »

Le chevalier : « Elle n’existe plus. »

Yann : « C’est une drôle de légende. Que sont devenus les amoureux ? »

Le chevalier : « La légende ne le dit pas clairement mais on peut supposer qu’ils furent engloutis en même temps que l’Île d’Amour. »

Max : « Elles sont souvent tristes les légendes du Pays des Zoisos. »

Léo : « Elles racontent surtout un passé idéalisé, une sorte de paradis perdu à cause de la convoitise des zoms. »

Max : « Mouai… Pour bien comprendre il faudrait les textes complets. Pour les légendes, tous les détails sont importants. Tu as les textes bonome ? »

Le chevalier : « Non Max, malheureusement car ce que tu dis est vrai. »

Max : « Bien sur que c’est vrai 🙂 Tu avances Megapus ? »

Le chevalier : « Je traverse cet autre bras du Petit Fleuve ? »

Encore le Petit Fleuve…

Max : « Tes pieds sont déjà ploufés et de toutes façons tu vas le faire alors à quoi servirait-il que je te dise de rebrousser chemin ? »

Le chevalier : « A rien 🙂 »

Yann : « Qu’est ce qu’il est beau cet estuaire… »

L’Estuaire

Max : « Mon cher Yann, je peux affirmer que tu as beaucoup de beauté dans les yeux 🙂 »

Yann : « Pourquoi dis-tu ça Max ? »

Max : « C’est pas moi qui le dis ! C’est Oscar Wilde, un vieil ami de bonome. ‘La beauté est dans l’œil de celui qui regarde’. Comme tu vois beaucoup de beauté c’est que tu en as beaucoup dans les yeux. »

Yann : « J’ai de la beauté dans les yeux moi ? »

Samuel : « Oui cousin breton. »

Léo : « Sinon le vent t’aurait pas conduit jusqu’à nous et Tante Yvonne serait pas apparue dans tes rêves. »

Yann (songeur) : « J’ai de la beauté dans les yeux… »

Max : « La Pointe du Champ du Port… »

La Pointe du Champ du Port

Max : « On ira bonome ? »

Le chevalier : « Bien sûr Max. Mais pas aujourd’hui. »

Max : « Ben non. Il est déjà tard. On peut pas tout faire. »

Léo : « UN FAUCON ! »

Max : « Pas vu… Et toi bonome ? »

Le chevalier : « Aperçu seulement. Il me semble… Oui c’est ça ! Il sortait de son nid ! Là ! »

Un nid de faucon dans la Falaise des Hôpitaux

Yann : « C’est un nid de faucon ça ? »

Léo : « Apparemment 🙂 »

Yann : « Je l’ai pas vu le faucon. Vous en avez pas peur ? »

Max : « Ben non ! Bonome nous protège. On risque rien avec lui. »

Samuel : « Cousin Max a peur de rien. Sauf des brochets et des congres. »

Max : « Oui mais tout le monde a peur des brochets et des congres. »

Léo : « Bien sûr Max 😉 »

Le chevalier : « Ah ! Voilà ! C’est ça. J’avais bien vu… »

Une étrange structure

Une étrange structure

Max : « C’est ça qui te chiffonne ? »

Le chevalier : « Oui Max. Regarde cette falaise… »

Une étrange structure

Une étrange structure

Max : « Je comprends pas ce qui te chiffonne. »

Le chevalier : « Ça ne t’étonne pas… »

Une étrange structure (détail)

Max : « Ben… Il y a des cailloux… »

Samuel : « Ce sont pas des cailloux. Ce sont des blocs de grès de taille variable mais assez grands avec comme un ciment. Je dirais que c’est un conglomérat. Mais comme les blocs sont anguleux on dit que c’est une brèche. »

Le chevalier : « Exact petit Sam. »

Max : « Et la brèche te chiffonne ? »

Le chevalier : « Je me demande ce qu’elle fait là… »

Léo : « Au beau milieu des grès de Fréhel… Effectivement c’est chiffonnant… Tu as la carte ? »

Le chevalier : « Oui… »

Carte géologique de la zone de l’Estuaire (BRGM Géoportail)

Max : « Nous sommes en face de la flèche dunaire mais sur l’autre rive. Alors… »

Léo : « C’est quoi ce figuré ? Il y a des points sur le marron. Et ça fait comme un bloc qui bute sur la faille… »

Carte géologique de l’Estuaire (BRGM Géoportail)

Le chevalier : « Oui Léo. J’aimerais voir le contact avec les grès… Avançons… »

La brèche et les grès de Fréhel

La brèche et les grès de Fréhel

Léo : « La brèche repose sur les grès. »

Le chevalier : « Je ne comprends pas bien. Surtout que sur la carte, la brèche est marron elle aussi ce qui suppose qu’elle est de même âge que les grès. »

Samuel : « Pas forcément. Ça indique peut-être que les blocs qui constituent la brèche sont de même âge que les grès mais pas forcément la brèche elle-même. Elle a pu se former plus tard à partir des grès. »

Léo : « C’est logique. Mais qu’est ce qui aurait pu transformer les grès en cette brèche ? Et puis quand ? »

Le chevalier : « C’est ce qui me chiffonne… »

Max : « Yann, tu assistes à une scène rare. Bonome qui ne comprend pas ce qu’il voit. Note la date et l’heure 🙂 »

Yann : « Chevalier, je suis solidaire 🙂 Moi aussi il m’arrive de pas comprendre ce que je vois 🙂 »

Le chevalier : « Merci Yann. »

Max : « C’est un échec ! »

Léo : « ??? »

Max : « Bonome a voulu venir voir parce qu’il avait repéré quelque chose qui l’avait chiffonné et il est toujours autant chiffonné. Même peut-être plus qu’avant… C’est un échec. »

Samuel : « On peut pas toujours tout comprendre. »

Max : « Bon, on fait quoi maintenant ? »

Le chevalier : « Nous rentrons. »

Léo : « Il le faut bien. »

Samuel : « C’est vraiment beau ici. »

L’Estuaire

Yann : « Tout là-bas c’est le cap Fréhel… »

L’estran

Max : « Tu connais le cap Fréhel ? »

Yann : « J’y suis déjà allé. Les falaises sont impressionnantes et il y a des tas de zoisos. Ça devrait vous plaire. »

Léo : « On y est allés déjà 🙂 »

Samuel : « C’est vrai qu’il y a des tas de zoisos. »

Max : « Rhooo oui ! Bonome, on pourra retourner au cap avec Yann ? »

Léo : « On lui expliquera les zoisos ! »

Samuel : « C’est dommage qu’il les connaisse pas. »

Le chevalier : « Oui 🙂 Nous y retournerons… »

Yann : « Vous connaissez ce grand zoiso blanc à chaussettes jaunes ? »

Max : « Un grand zoiso blanc à chaussettes jaunes ? C’est une aigrette garzette ! »

Samuel : « Elle est là cousin Max. »

Aigrette garzette (Egretta garzetta, Ardéidés)

Léo : « On en a déjà vu ici. »

Samuel : « C’est un zoiso qui s’observe toujours les pattes dans l’eau, ou presque toujours. C’est parce qu’elle se nourrit de petits poissons, de crustacés, d’insectes… La plupart de ses proies sont aquatiques. »

Max : « Les aigrettes garzettes nichent en groupe. Elles sont grégaires. La plupart du temps elles se font un nid dans les branches mais elles peuvent nicher au sol. »

Yann : « Elle nous regarde bizarrement… »

Aigrette garzette (Egretta garzetta, Ardéidés)

Aigrette garzette (Egretta garzetta, Ardéidés)

Max : « Elle doit être surprise de te voir. Elle connaît le grand chevalier aux trois petizours. Là, nous sommes quatre… »

Aigrette garzette (Egretta garzetta, Ardéidés)

Aigrette garzette (Egretta garzetta, Ardéidés)

Yann : « Et ça là-haut ? Qu’est ce que c’est ? »

Un vieux nid de frelons

Léo : « Un vieux nid de frelons de l’année dernière… »

Samuel : « Ça m’impressionne quand même les nids de frelons. »

Yann : « Ils font comment pour construire leur nid ? »

Samuel : « D’abord ils mâchouillent du bois avec leur petites pièces buccales. Ensuite ils le mélangent à leur salive. Ça donne une pâte liquide, une espèce de pâte à papier. Et puis ils viennent régurgiter cette pâte sur le nid en construction. La pâte sèche et ça donne ça. Mais je sais pas comment c’est imperméable. »

Yann : « Ils vont le réutiliser cette année ? »

Max : « Non. Il est trop abîmé. »

Léo : « La plupart des frelons meurent l’hiver. Il y a que quelques individus reproducteurs qui survivent et hibernent. Une femelle construit quelques alvéoles pour pondre les premiers œufs. Quand ils éclosent, les nouveaux frelons l’aident à agrandir le nid et c’est reparti pour une année. »

Yann : « C’est bizarre la vie… Les êtres vivants se reproduisent et meurent… »

Max : « Ben… Tu as pas tout à fait tort. On peut trouver ça absurde. Mais si les êtres vivants avaient pas cette pulsion de reproduction, il y en aurait plus des êtres vivants. La vie se maintient parce que les êtres vivants se reproduisent. Au printemps toute la nature se concentre sur cet unique objectif. »

Léo : « Max, tu entends ? »

Max : « Pfff ! Encore un pouillot véloce ! J’en peux plus de leurs chiff-chaff incessants ! »

Pouillot véloce (Phylloscopus collybita, Phylloscopidés)

Yann : « Vous reconnaissez les chants des zoisos ? »

Max : « Pas assez… Mais on progresse 🙂 »

Samuel : « Cousin Léo imite très bien les zoisos. »

Max : « Et la nuit il sifflote… Tu verras Yann. C’est pas toujours facile de passer une bonne nuit avec Léo. »

Léo : « LE FAUCON ! LE FAUCON ! »

Max : « Tu l’as eu bonome ? Dis moi que tu l’as eu ! »

Le chevalier : « Je pense… »

Faucon crécerelle (Falco tinnunculus, Falconidés)

Faucon crécerelle (Falco tinnunculus, Falconidés)
Faucon crécerelle (Falco tinnunculus, Falconidés)

Samuel : « Bravo bonome ! Bravo ! »

Léo : « C’est la femelle ou le mâle ? »

Yann : « On peut reconnaître le genre ? »

Max : « Pas toujours. Parfois le mâle et la femelle sont différents. »

Samuel : « On parle de dimorphisme sexuel. »

Max : « Embête pas Yann avec des mots compliqués que personne connaît s’il te plaît ! »

Samuel : « On le connaît ce mot, nous ! »

Yann : « Et ça m’embête pas. »

Max : « D’accord. Alors parfois il y a un dimorphisme sexuel. Chez les crécerelles il y en a un léger. Mais là, j’arrive pas à savoir si c’est le mâle ou la femelle. »

Léo : « Tu te souviens de l’aigrette garzette Yann ? »

Yann : « Le grand zoiso blanc à chaussettes jaunes ? »

Léo : « Oui. Chez les aigrettes garzette il y a aucun dimorphisme sexuel. On peut pas savoir si c’est un mâle ou une femelle. »

Yann : « Merci les petizours. Et ces petits trous dans le bas de la falaise ? »

Des terriers d’abeilles solitaires

Samuel : « Tu es un bon observateur cousin breton 🙂 »

Max : « Bonone, on va voir ! »

Léo : « Il y a des Hyménoptères ! Ce sont des terriers de guêpes solitaires ! Il y en a plein ! »

Max : « Fotoe bonome ! »

Le chevalier : « Pas facile… Elles sont toujours en mouvement… Mmmm… Je devrais avoir quelques fotos présentables… »

Max : « Montre-nous ! »

Une abeille solitaire

Une abeille solitaire

 

Max : « D’accord. C’est qui ? »

Léo : « Yann, il faut pas te laisser impressionner par ce que va nous dire bonome. »

Max : « Il va aller dans sa tête et parler dans le vide en utilisant des mots compliqués que personne connaît à part lui. Il va pas pouvoir s’empêcher de parler le grékancien aussi… »

Léo : « C’est pas facile les Hyménoptères. »

Samuel : « Je crois me souvenir… Les Hyménoptères sont des insectes qui ont des ailes membraneuses. Les antérieures et les postérieures sont accrochées l’une à l’autre par des petits crochets. J’ai bon ? »

Le chevalier : « Oui petit Sam. Tu évoques les deux hypothèses qui expliqueraient le nom de cet ordre d’Insectes. »

Léo : « Ça veut dire quoi Hyménoptères ? »

Max : « Ben voilà ! On va avoir droit au grékancien… »

Le chevalier : « Vous connaissez déjà -ptère qui signifie ailes. Hyméno- vient de ύμήν qui signifie membrane. »

Yann : « C’est ce qu’a dit Sam ! »

Samuel : « Pas tout à fait. Moi j’ai décrit les ailes en disant qu’elles étaient membraneuses. J’ai pas fait le grékancien. »

Le chevalier : « Tu étais quand même sur une piste. Le problème est qu’il y a d’autres Insectes qui ont les ailes membraneuses. »

Max : « Les Diptères par exemple. »

Léo : « Ce sont les mouches Yann. »

Max : « C’est quoi l’autre explication alors ? »

Le chevalier : « Hymen est le dieu du mariage dans la Grèce antique. Or les ailes sont unies les unes aux autres pendant le vol. »

Yann : « Comme si elles étaient mariées ! Je vois ! Samuel avait encore raison ! »

Samuel : « Cousin breton, tu me gênes. J’ai donné les caractéristiques des ailes des Hyménoptères mais j’ai pas fait le lien avec la Grèce antique. »

Yann : « Tu es trop modeste Samuel. »

Max : « Bon, on sait Hyménoptère. Après je me souviens jamais… Il y a… les sans filtres et les hypocrites ! »

Léo : « Je crois pas, non. »

Max : « C’est un moyen mnémotechniques ! Pfff ! En vrai ce sont les Symphites et les Apocrites ! »

Samuel : « C’est malin ça ! Les sans filtres et les hypocrites 🙂 »

Max : « C’est normal. Je suis malin moi 🙂 Les Symphites ont l’abdomen lié directement au thorax. Les Apocrites ont une taille de guêpe 🙂 Ensuite… Les Symphites je sais plus mais on s’en fiche puisque le zanimo en face de nous a une taille de guêpe. Les Apocrites… Il y a ceux avec une tarière pour pondre leurs œufs. Ce sont… Les Térébrants ! Et ceux qui ont un aiguillon qui pique ! Aïe ! Ouille ! Ce sont les Aculéates. »

Samuel : « Bravo cousin Max ! Bravo ! »

Max : « Et tout ça sans grékancien 🙂 Mais après je sais plus. »

Clé simplifiée des Hyménoptères (www.rucherescudie.canalblog.com)

Léo : « On arrive aux Apoïdea mais je sais pas comment… »

Max : « On s’en fiche ! »

Samuel : « Les Apoidea sont les abeilles. »

Yann : « Je pensais que les abeilles vivaient en… Comment on dit ? En société ? »

Max : « Oui. Mais pas toutes. Bonome, explique à Yann s’il te plaît. »

Le chevalier : « Je prends la suite ? »

Max : « Oui. Mais essaye de pas faire trop soporifique et ennuyeux pour une fois 🙂 »

Le chevalier : « Je vais essayer 🙂 En réalité, environ 85 % des 20 000 espèces d’abeilles actuelles sont solitaires. Dans certaines régions du monde, plus de la moitié de la pollinisation des cultures est assurée par les abeilles solitaires. »

Max : « La pollinisation est le dépôt du pollen sur une autre fleur. Ça assure la reproduction des plantes à fleurs. »

Yann : « Alors sans les abeilles les plantes à fleurs pourraient plus se reproduire ? »

Max : « Beaucoup de plantes à fleurs. Je crois que 80 % des plantes consommées par les zoms ont une pollinisation assurée par les abeilles… »

Léo : « Et les zoms aiment pas les abeilles… »

Yann : « Mais… Ils savent pas les zoms que sans abeilles ils auraient pas du manger ? »

Max : « Noooon ! Ils sont trop bêtes ! Ils pensent que le manger vient des échoppes. Ils ont oublié la nature les zoms ! Vercors a bien raison ! Les zoms sons des zanimos dénaturés… »

(En ces temps de confinement, je vous conseille cet excellent livre qui offre une riche réflexion sur l’être humain : Les animaux dénaturés, Vercors. Ensuite, pour rigoler un peu, il faut lire : Pourquoi j’ai mangé mon père de Roy Lewis, traduit de l’anglais par Vercors lui-même 🙂 )

Max : « Revenons à nos abeilles ? C’est qui ces abeilles ? »

Le chevalier : « A partir de fotos pas terribles… Merci pour l’interro Max… Bien bien bien… Aloooors… Vous ai-je parlé des guêpes solitaires qui creusent des terriers ? Il y a deux groupes : les abeilles fouisseuses et les abeilles à membranes. Les Andrènes et les colletes. »

Max : « Tu gagnes du temps là 🙂 »

Léo : « Moi je veux savoir ! »

Le chevalier : « Chaque femelle creuse un terrier qui comporte une dizaine de cellules d’élevage. Elles garnissent les cellules d’élevage de nourriture puis y pondent un œufs par cellules. En général elles meurent avant l’apparition de la génération suivante. »

Max : « D’accord. »

Le chevalier : « Revenons à l’identification… Je vois des poils courbés sur les fémurs, les hanches et les côtés de l’abdomen… Ce seraient donc des Mériligidés. »

Max : « C’est pas moi qui vais te contredire… »

Le chevalier : « Il y a trois cellules submarginales… Pas facile à voir… »

Max (à Yann) : « Voilà, il est parti dans sa tête. Dans sa tête il a un fauteuil au milieu d’une bibliothèque. Il prend son livre, s’installe dans son fauteuil et cherche en fumant la pipe et en se caféinant. Tout ça dans sa tête. »

Yann : « 🙂 »

Le chevalier : « Les nervures récurrentes… Où sont-elles ?… »

Max : « Là il nous écoute plus vraiment. Observe bien Yann 🙂  Bonome, cousin Yann s’est fait déchiqueter par le faucon et ses morceaux ont été gloubés par un congre. »

Le chevalier : « C’est bien Max… Les nervures récurrentes… Je les vois mal… Mais elles ne sont pas en S… Ce n’est donc pas le genre Colletes… Zutalor ! Un Andrène alors ? J’avoue que je n’en sais pas. Voilà Max. Je dirais que c’est un Andrène. »

Max : « Merci bonome ! »

Le chevalier : « Pourquoi m’as-tu dis qu’un faucon avait gloubé un congre ? »

Max : « 🙂 Pour rien bonome 🙂 »

Yann : « Vous avez pas peur qu’un jour il reste dans sa tête ? »

Léo : « Ah si ! Oui oui ! Ça va arriver ! »

Samuel : « Bonome, comment on pourrait faire pour savoir si c’est un Colletes sp. ou un Andrena sp. ? »

Le chevalier : « Il faudrait capturer un individu et l’étudier attentivement. »

Max : « Non. On capture pas. »

Le chevalier : « On pourrait étudier les terriers… »

Max : « Ça les abîme ? »

Le chevalier : « Forcément Max. »

Max : « Alors on fait pas. »

Léo : « Ils sont pas pareils les terriers ? »

Le chevalier : « Les colletes sont appelés abeille à membranes car leur terrier est couvert d’une membrane. »

Max : « Tiens ! Quelle surprise ! »

Léo : « Explique s’il te plaît. »

Le chevalier : « Les colletes tapissent leurs cellules d’élevage de secrétions particulières qui les rendent étanches. Pour cela elles possèdent des glandes abdominales appelées glandes de Dufour. Elles secrètent un composé particulier appartenant au groupe des lactones. »

Samuel : « C’est quoi les lactones ? »

Le chevalier : « La fonction lactone est caractérisée par la présence d’un ester dans un cycle. Une lactone est donc un hétérocycle oxygéné provenant de la cyclisation d’un acide hydroxylé. »

Max : « D’accord… On laisse tomber la chimie. »

Le chevalier : « Pas tout à fait 🙂 A l’air libre ces lactones se transforment en un polyester naturel semblable au plastique 🙂 »

Max : « Il y a un petit sac plastique naturel à l’intérieur de chacune des cellules ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Ça me donnerait presque envie de creuser pour voir… »

Léo : « Pas la peine ! Bonome pense que ce sont des Andrènes ! »

Max : « Bon, on saura pas précisément. »

Samuel : « On s’en fiche ! On a appris des tas de choses ! »

Yann : « C’est un peu compliqué mais c’est passionnant ! Je savais pas tout ça moi ! »

Max : « Personne connaît tout ça 🙂 »

Le chevalier : « Mes chers petizours, cette journée m’a fatigué. Nous allons rentrer. »

Yann : « Ça tombe bien. Je suis fatigué moi aussi. Et puis tout se mélange dans ma tête. »

Le chevalier : « Mon cher petit bonome, tu vas pouvoir reploufer tes pieds dans le petits fleuve 🙂 »

Yann : « Comme la corneille ! »

Corneille noire (Corvus corone, Corvidés)

Corneille noire (Corvus corone, Corvidés)

Léo : « Tu connais les corneilles Yann ? »

Yann : « Je connais quelques zanimos quand même 🙂 »

Samuel : « Bravo cousin breton ! Bravo ! »

Yann : « Merci Samuel 🙂 »

Max : « Allez Megapus ! Rentrons ! Les petits yeux de Yann se ferment tout seuls… »

Effectivement, il a pas fait de vieux os Yann. Après la toilette il a demandé l’autorisation d’aller au lit. Il était épuisé ! Il a même pas mangé son chocolat 🙂 Du coup, le soir, on s’est couchés tôt nous aussi. Ça arrangeait bien bonome parce qu’il était fatigué lui aussi.

Voilà Princesse. Maintenant toi aussi tu connais les Sables d’Or 🙂

Continuer la promenade

Une petite vidéo que notre ami Arthur a tenu à partager avec nous…

189 – Les Sables d’Or (1)

Samedi 24 février, An V

Léo : « Rholala ! On est en Bretagne ! »

Samuel : « Dans une chouette cabane en plus ! »

Max : « Bonome, il est tôt encore. Tu veux pas qu’on aille se dégourdir les pattes ? Il me semble qu’il y a un bel endroit juste à côté. »

Le chevalier : « Tu as aperçu l’Estuaire ? »

Max : « C’est un estuaire ? Avec un petit fleuve qui débouche dans la mer ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « On va le voir ? »

Le chevalier : « Maintenant ? »

Max : « Ben oui. Il est… Il est quelle heure ? »

Le chevalier : « Environ 16h. »

Max : « On a le temps avant le coucher du soleil ! »

Léo : « Une petite sortie pour prendre l’air breton ! »

Samuel : « S’il te plaît bonome ! »

Le chevalier : « D’accord 🙂 Je m’équipe et nous y allons. »

Les petizours : « Merci bonome ! »

Quelques minutes plus tard…

Léo : « Tu as mis ton équipement grand froid 🙂 »

Le chevalier : « La température est négative malgré le soleil. »

Max : « Tu dis pas que c’est vivifiant ? Quand il fait beau mais froid tu dis toujours que c’est vivifiant 🙂 »

Le chevalier : « Ça l’est 🙂 »

Samuel : « Tu as la carte pour montrer où on est ? »

Le chevalier : « Si vous voulez… La voici… »

LA carte géologique du secteur (BRGM Géoportail)

Max : « On est aux Sables d’Or ? »

Le chevalier : « Oui Max. Notre cabane est… là ! Sur la dune, en bordure de la route. »

Max : « C’est tout marron. »

Léo : « O-da, O-db, éta et delta ! »

Samuel : « Qu’est ce que tu racontes cousin Léo ? »

Le chevalier : « Léo a lu la carte 🙂 »

Léo : « Ce sont les symboles des roches. O-da et O-db… Ce serait pas l’ordovicien ? »

Le chevalier : « Bonne hypothèse Léo. Ce sont les séries détritiques d’Erquy-Fréhel. Nous verrons sur quoi elles reposent plus tard. Il me semble qu’elles sont datées du Dévonien moyen. »

Max : « Tu peux redonner l’âge s’il te plaît ? »

Le chevalier : « 393 à 387 millions d’années avant nos jours. Le Dévonien complet va de 419 à 372 Mans. »

Max : « Merci bonome. »

Samuel : « Eta et delta c’est quoi ? »

Le chevalier : « η ce sont des diorites qui constituent le socle dans le secteur. »

Samuel : « C’est quoi les diorites ? »

Max : « Je sais ! Ce sont des roches magmatiques grenues. C’est un peu comme le granite mais pas tout à fait. »

Le chevalier : « Oui Max. Elles se sont mises en place en profondeur. On peut les confondre avec le granite mais elles sont moins riches en quartz. Elles sont moins acides. Nous les verrons sûrement et j’en reparlerai. »

Léo : « Et delta ? Les roches représentées en turquoise ? »

Le chevalier : « Des amphibolites. »

Samuel : « On en a vu dans les Alpes ! Elles venaient du métamorphisme des basaltes ! Je me souviens ! »

Léo : « Petit Sam, tu as vraiment une mémoire prodigieuse 🙂 »

Le chevalier : « Effectivement notre petit Sam a une mémoire étonnante 🙂 Tu te souviens des boudins d’amphibolites du massif des Aiguilles Rouges ? »

Samuel : « Oui bonome 🙂 Le jour où nous avons téléphériqué et que nous nous sommes promenés dans les nuages. C’était… Après le merle à plastron juvénile et avant le sackung. »

Le chevalier : « C’est réellement prodigieux 🙂 Dans les Aiguilles Rouges les amphibolites que nous avons vues viennent du métamorphisme de basaltes signalant une déchirure continentale. Ce sont des méta-amphibolites. Mais les amphibolites peuvent également provenir de sédiments calcaires métamorphisés. On parle alors de para-amphibolites et  elles sont alors riches en grenats. »

Max : « Et ici, elles sont méta ou para les amphibolites ? »

Le chevalier : « Je n’en sais rien. Tu le leur demanderas 🙂 »

Max : « Très drôle bonome ! »

Samuel : « Je crois que ça veux dire qu’il faut arrêter avec la géologie compliquée. »

Le chevalier : « Je préférerais effectivement. Après une si longue chevauchée j’ai simplement envie de prendre l’air. »

Max : « Alors avance Tringa megapus ! »

Le chevalier : « Voici l’Estuaire ! »

L’Estuaire

Léo : « C’est bôôô ! »

Le chevalier : « Ce magnifique estuaire est également appelé La Bouche d’Erquy. »

Max : « C’est loin Erquy ? »

Le chevalier : « Non Max. La commune d’Erquy débute juste là, à gauche. »

Samuel : « Il y a la mer là-bas ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. Et je propose que nous allions lui dire bonjour. »

Max : « Proposition acceptée ! »

Léo : « Bonome, tu connais ce rocher ? »

Le chevalier : « Celui-ci ? »

La Roche du Marais

Max : « Tu en vois d’autres ? »

Léo : « Pardonne-le bonome, il ne sait pas ce qu’il fait 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 C’est un rocher de grès. Mais je ne sais pas si il est fait de grès d’Erquy ou de grès de Fréhel. On l’appelle la Roche du Marais ou la Gravelle. Une légende du Pays des Zoisos dit qu’il s’agit là d’un gravier que le fils de Pantagruel avait dans son soulier et qu’il secoua parce qu’il le gênait dans sa marche. »

Max : « Ça ? Un caillou dans une chaussure ? Une grande chaussure alors ! »

Léo : « Max ! Pantagruel est un géant ! Son fils aussi ! »

Max : « Elles sont parfois étranges les légendes du Pays des Zoisos. Bonome, tu te souviens des Fontaines Bleues ? »

Le chevalier : « Comment les oublierais-je mon Maxou ? »

Max : « Il faudrait y emmener petit Sam et Léo. Et puis je mettrai le lien quand je graverai mon blog. Mes nouveaux lecteurs connaissent pas forcément les Fontaines Bleues et c’est bien dommage… »

Les Fontaines Bleues

L’Estuaire

Léo : « C’est un bien bel estuaire. »

Samuel : « Il s’appelle comment le Petit Fleuve ? »

Max : « Il s’appelle le Petit Fleuve 🙂 »

Léo : « Des chevaliers gambettes ! »

Chevaliers gambettes (Tringa totanus, Scolopacidés)

Samuel : « Tringa totanus, Scolopacidés ! Samuel : un point ! »

Max : « On joue aux zoisos ? »

Léo : « Pourquoi pas ? »

Max : « Pfff ! Je vais encore perdre… »

Léo : « Charadrius hiaticulata, Charadriidés ! »

Max : « Ouça ? »

Samuel : « Là ! »

Grand gravelot (Charadrius hiaticulata, Charadriidés)

Grand gravelot (Charadrius hiaticulata, Charadriidés)

Samuel : « Cousin Léo : un point ! »

Max : « Il a l’air pressé ce grand gravelot. Il doit avoir des trucs de grand gravelot à faire… Euh… Bonome, c’est quoi tout ça ? »

Sur l’estran…

Sur l’estran…

Le chevalier : « Je dirais que ce sont des buttes et tortillons d’arénicoles. »

Max : « C’est la reine Nicole qui a fait tout ça ? C’est qui la reine Nicole ? Tu la connais ? »

Léo : « Des arénicoles Max ! »

Samuel : « Cousin Max polissonne encore 🙂 »

Léo : « Bonome, tu nous a déjà montré les traces d’arénicoles à Kraozon. Normalement il y a comme un entonnoir côté bouche et un tortillon côté anus. Là on voit des tortillons sur des buttes… »

Le chevalier : « Quelques entonnoirs sont visibles sur la deuxième foto. »

Max : « Tu veux pas en faire d’autres ? »

Le chevalier : « Si tu veux Max. Voilà… »

Des traces de vers marins

Des traces de vers marins

Samuel : « Vous m’expliquez l’arénicole s’il vous plaît ? »

Max : « Bonome tu es sûr de toi ? Ce sont vraiment des arénicoles ? »

Le chevalier : « Non. Le seul moyen d’être sûr serait de déterrer l’un de ces vers. »

Max : « Non. On déterre pas les vers. On laisse les vers où ils sont ! ON EMBÊTE PAS LES ZANIMOS ! »

Léo : « Si ce sont pas des arénicoles ça reste des vers. Il faudrait dire des Annélides. Si je me souviens bien, les arénicoles ont des touffes de poils disposées régulièrement sur le corps. Ce sont donc des Polychètes. »

Max : « Famille des Arénicolidés. »

Arénicole (Arenicola marina, Arénicolidés)

Léo : « Les arénicoles se nourrissent de matière organique en suspension dans l’eau, des petits zanimos et petits végétos qui vivent dans le sédiments. Pour cela, ils avalent le sédiment. On dit qu’ils sont psammivores. Le tube digestif conserve la matière organique et le sédiment ressort par l’anus sous forme de tortillons. »

Le chevalier : « Pour faire avancer le sédiment dans son tube digestif, l’arénicole réalise des contractions musculaires tout au long de son corps. Ces contractions provoquent également un courant d’eau autour de l’animal ce qui lui permet d’avoir en permanence une eau riche en dioxygène. »

Max : « Comme ça il peut peut respirer ! »

Le chevalier : « Oui Max. Mais ces mouvements provoquent généralement l’obstruction de l’entonnoir. »

Léo : « C’est pour ça qu’on en voit pas beaucoup ! D’accord ! »

Max : « Petit Sam, il faut savoir que la galerie de l’arénicole forme un U. »

Léo : « On a vu ce genre de tube en U fossilisé à Port Lonnec ! »

Max : « Tu avais utilisé des mots compliqués que personne connaît à part toi ! »

Le chevalier : « J’ai dû parler d’ichnofossile du genre teichichnus. »

Max : « Peut-être. Un truc dans ce genre. Personne sait de quoi tu parles… »

Samuel : « Il avait quel âge ce tube en U. »

Le chevalier : « Environ 460 millions d’années 🙂 Il se trouvait dans les schistes de Postolonnec du Caradocien il me semble. »

Samuel : « Rholala ! Un tube en U de 460 millions d’années ! »

Ichnofossile du genre Teichichnus dans les schistes de Postolonnec.

Léo : « Rholala aussi ! Regardez cet estuaire ! »

L’estuaire

Max : « Egretta garzetta, Ardéidés ! »

Aigrette garzette (Egretta garzetta, Ardéidés)

Samuel : « Cousin Max : un point ! »

Max : « Ben oui ! Cousin Max va essayer de pas se faire ratatiner au jeu des zoisos qu’il a lui même inventé ! »

Samuel : « Cousin Max parle de lui à la troisième personne du singulier 🙂 »

Max : « Cousin Max va pas bien dans sa tête 🙂 »

Léo : « Enfin un peu de lucidité ! »

Max : « Toi le petitours à capuche on t’a pas parlé ! »

Léo : « Hééé ! Comment tu me parles ! »

Le chevalier : « Petit Sam, que dirais-tu d’utiliser deux petizours qui se prennent pour des foulques afin d’étudier le courant du Petit Fleuve ? »

Samuel : « Je trouve que ce serait une bonne idée 🙂 »

Max : « QUOI ? VOUS VOULEZ NOUS PLOUFER ? »

Léo : « Parce qu’on commençait à se chamailler… »

Max : « On se chamaille plus. »

Le chevalier : « La chevauchée m’a fatigué. Et vous avez peu dormi cette nuit. Mais ce serait bien de profiter de cette promenade dans le calme. »

Max : « Oui bonome. On est sages. »

Léo : « Promis. »

Samuel : « Qu’est ce qu’il est beau ce Petit Fleuve… »

Le Petit Fleuve

Le Petit Fleuve

Max : « Elle est étrange cette pointe de sable. Elle oblige le Petit Fleuve à se détourner… »

Le chevalier : « Revoyons la carte… »

Carte géologique du secteur (BRGM Géoportail)

Léo : « Ça t’aide à comprendre ? »

Le chevalier : « Pas vraiment… Cette pointe dunaire est au fond d’un baie protégée par des îlots ou des rochers.  »

Max : « Bonome, tout autour c’est du grès n’est ce pas ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Le grès est constitué d’au moins 80 % de grain de quartz cimenté par un ciment siliceux ou calcaire. »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Le grès qui s’érode donne du sable. C’est rigolo parce que le grès se forme à partir du sable 🙂 »

Léo : « Tu es poussière et tu redeviendras poussière… »

Samuel : « Tu étais sable et tu redeviendras sable… »

Le chevalier : « 🙂 Où veux-tu en venir Max ? »

Max : « Il y a du sable disponible un peu partout. C’est peut-être le vent qui l’apporte ici. »

Le chevalier : « C’est possible. »

Léo : « C’est peut-être la mer aussi. Elle apporterait le sable à marée montante. Le flot est souvent plus puissant que le jusant. Le sable arrive avec la marée montante mais repart pas à marée descendante. »

Le chevalier : « Je ne sais pas… On peut penser que le flot des marées et les vents dominants provoquent une dérive régulière du sable d’Est en Ouest créant ainsi la pointe sableuse qui repousse le cour du Petit Fleuve contre la Falaise des Hopitaux… »

Max : « Bonome, tu vas où là ? »

Le chevalier : « Je descends voir le Petit Fleuve. »

Max : « Bonome ! Tu vas tomber dans des sables mouvants là ! Ben voilà ! Tes pieds s’enfoncent ! SORS DE LÀ BONOME ! SORS DE LÀ ! »

Le chevalier : « Voilà Max. »

Max : « NON MAIS TU VAS PAS BIEN DANS TA TÊTE TOI ! TU AVAIS PAS VU QUE C’ÉTAIT DES SABLES MOUVANTS ? »

Le chevalier : « Des petits sables mouvants 🙂 »

Max : « Des petits sables mouvants… Pfff ! Mais qui m’a fichu un bonome pareil ? Il se sablemouvante et c’est tout l’effet que ça lui fait ! »

Le chevalier : « Je me suis à peine enfoncé. Et je sais en sortir… »

Max : « Oui je sais ! En diminuant la pression ! Il faut s’allonger et ramper. Le premier jour ! On vient d’arriver et… Non, mais je te parle plus. »

Léo : « 🙂 Ce sont les grès de Fréhel ? »

Les grès de Fréhel dans la Falaise des Hôpitaux

Le chevalier : « Il me semble bien. »

Samuel : « Ils sont tout penchés. »

Le chevalier : « Pendage d’environ 45 degrés. C’est étrange… Il me semble qu’à Fréhel ils sont sub-horizontaux… »

Max : « Bah ils se sont pliés pas loin d’ici… On verra ça plus tard. C’est quoi cette pointe rocheuse ? »

La Pointe du Champ du Port

Le chevalier : « La Pointe du Champ du Port. Elle est également constituée de grès de Fréhel. »

Max : « On ira ? »

Le chevalier : « Nous irons 🙂 »

Samuel : « Regardez derrière… »

L’Estuaire

Samuel : « C’est tout sous l’eau à marée haute ? »

Le chevalier : « Je suppose que cela dépend du coefficient mais je pense que c’est souvent sous l’eau. »

Max : « Il faudra pas venir quand c’est sous l’eau. Il y a peut-être des congres. »

Le chevalier : « Les congres préfèrent les fonds rocheux. »

Max : « Je veux pas essayer quand même ! Et on sait pas nager ! »

Léo : « On approche de la mer ! »

Samuel : « Et le vent souffle un peu 🙂 »

Max : « Bonjour le vent ! On est venu chez toi ! Merci de nous caresser le visage en soufflant doucement. Tu vas nous raconter des belles histoires de la Bretagne ? »

Le chevalier : « Mon petitours parle au vent. »

Max : « C’est parce qu’un jour, toi, le grand chevalier, tu lui as souri 🙂 »

Samuel : « C’est notre ami le vent ! »

Le chevalier : « Oui, nous sommes amis avec le vent… »

La Pointe du Champ du Port

La Pointe du Champ du Port

Samuel : « Branta bernicla, Anséridés ! »

Bernaches cravants (Branta bernicla, Anséridés)

Bernaches cravants (Branta bernicla, Anséridés)

Samuel : « Cousin Léo : deux points ! »

Max : « Et là ? C’est qui ? On dirait des bécasseaux sanderlings… »

Bernaches cravants (Branta bernicla, Anséridés) et bécasseaux sanderlings (Calidris alba, Scolopacidés)

Samuel : « Calidris alba, Scolopacidés ! Samuel : deux points ! »

Max : « Hé ! Mais c’est moi qui les ai vus le premier ! »

Léo : « Il faut donner le nom en scientifique Maxou, sinon ça compte pas ! »

Max : « Ben voilà ! Vous me volez mes points. Je vais encore perdre… »

Bernaches cravants (Branta bernicla, Anséridés)

Léo : « On a fait peur aux bernaches… »

Max : « Bof… Elles sont allées dix mètres plus loin… »

Samuel : « Les sanderlings s’envolent aussi… »

Bécasseaux sanderlings (Calidris alba, Scolopacidés)

Max : « On fait peur aux zoisos… »

Léo : « Chroicocephalus ridibundus, Laridés ! »

Mouettes qui rigolent (Chroicocephalus ridibundus, Laridés)

Samuel : « Cousin Léo : trois points ! »

Max : « Cousin Léo trois points… Pfff ! Des mouettes qui rigolent… On devrait même pas donner des points pour des mouettes qui rigolent… »

Léo : « Mauvais perdant ! »

Max : « J’ai pas encore perdu ! Et je suis pas un mauvais perdant, je suis un bon gagnant ! »

Samuel : « Tu perds parce que tu ronchonnes et tu regardes plus rien cousin Max. »

Max : « Je ronchonnerais pas si vous me voliez pas mes points… Larus argentatus, Laridés ! Et vlan ! Cousin max : deux points aussi ! »

Goéland argenté (Larus argentatus, Laridés)

Léo : « On est à la mer, en Bretagne. Notre ami le vent nous caresse le visage et bonome nous promène dès notre arrivée… »

Samuel : « Comment tu dis cousin Léo d’habitude ? Ah oui ! Rhooo la chaaance ! »

Max : « Oui la chance ! Merci bonomou 🙂 »

Le chevalier : « Merci à vous de m’accompagner partout 🙂 Profitez des bernaches et de la mer. Je ne vais pas tarder à faire demi-tour. »

Max : « Oui bonome… »

Bernaches cravants (Branta bernicla, Anséridés)

Max : « Les grès de Fréhel penchés et la Falaise des Hôpitaux… »

Les grès de Fréhel penchés et la Falaise des Hôpitaux

Léo : « Bonome, il y a des fossiles dans les grès rouges d’ici ? »

Le chevalier : « Non mon Léo. Aucun. »

Max : « Alors on va pas fossiler. Ce sont des grès d’estuaire ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Je vois. Tu es pas bavard. On verra les grès plus tard… »

La dune et le Petit Fleuve

Samuel : « Le sable a le reflet de l’or… Pourquoi ça s’appelle les Sables d’Or ici ? »

Le chevalier : « Bonne question mon petit Sam 🙂 J’y répondrai plus tard. »

Max : « Pourquoi pas maintenant ? »

Le chevalier : « Mmmm… Parce qu’une bonne éducation passe par l’apprentissage de la frustration 🙂 »

Léo : « On peut pas tout avoir tout de suite 🙂 »

Le chevalier : « Oui Léo 🙂 Et puis… Vous verrez… »

Max : « D’accord bonomou. »

Samuel : « Egretta garzetta, Ardéidés ! Samuel : trois points ! »

Aigrette garzette (Egretta garzetta, Ardéidés)

Max : « C’est la même que tout à l’heure ! J’ai eu un point avec cette aigrette garzette ! On peut gagner des points avec un zoiso déjà vu ? C’est possible ça ? »

Léo : « Rien ne dit que c’est la même ! »

Max : « On est passés il y a quarante minutes ! »

Léo : « Si tu prouve que c’est la même, on retire le point à petit Sam 🙂 »

Max : « Ben voilà ! C’est normal que je perde au jeu des zoisos avec ce genre de règle ! Pfff ! »

Léo : « Max, il y a qu’une seule règle au jeu des zoisos. Le premier qui donne le nom en scientifique du zoiso gagne un point. »

Samuel : « Regardez par terre… »

L’estran

Max : « On dirait… Comme de la poussière. »

Léo : « Tes pieds s’enfoncent bonome ! »

Le chevalier : « C’est étrange… C’est… moelleux 🙂 Ces sédiments sont d’une grande finesse. »

Max : « Mais c’est pas de l’argile ! Sinon ça serait vaseux ! »

Le chevalier : « Bonne remarque Max. Je ne sais pas. Le sol est calcaire dans le village… »

Max : « Le sol est calcaire ? Avec des diorites, des amphibolites et des grès ? Il vient d’où ce calcaire ? »

Le chevalier : « Aucune idée 🙂 J’ai lu dans un article du MNHN que le sol était calcaire ce qui est à l’origine d’une faune et d’une flore variée dans le village. Saviez-vous que cet Estuaire est classé ZNIEFF ? »

Max : « On est dans une Zone Naturelle d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique ? »

Le chevalier : « Absolument ! Et le village mériterait de l’être lui aussi. »

Léo : « C’est une bonne nouvelle mais ça explique pas ces sédiments… »

Le chevalier : « Désolé mon Léo. Je n’ai pas d’autres hypothèses… »

Léo : « Des particules calcaires extrêmement fines… Pourquoi pas ? »

Samuel : « Sables d’Or – les Pins… »

Max : « Bah oui ! C’est le nom du village ! Et alors ? »

Samuel : « Ouvre les yeux cousin Max ! »

Max : « Ah oui 🙂 Sables d’Or – les Pins… »

Sables d’Or – Les Pins

Le chevalier : « Évitons d’aller sous les pins… »

Léo : « Il y a des processionnaires du pin ? »

Le chevalier : « Il me semble bien. »

Max : « Comment on peut faire pour s’en débarrasser ? »

Le chevalier : « En installant des écopièges. »

Léo : « Il y a en a un peu partout. On en voit au Royaume des Bernaches dans la petite pinède. »

Samuel : « Ça fonctionne comment un écopiège à processionnaires ? »

Le chevalier :  « Vous avez déjà remarqué que les processionnaires se font des cocons collectifs au bout des branches des pins pour passer l’hiver. »

Max : « Bah oui ! On a des yeux bonome ! »

Le chevalier : « Au printemps, elles descendent vers le sol en procession. »

Max : « Puisque ce sont des processionnaires… »

Le chevalier : « Les écopièges sont des sacs qui récupèrent les chenilles lors de leur descente. »

Samuel : « C’est tout simple ! »

Le chevalier : « Oui petit Sam. »

Max : « Il faut installer des nichoirs à mésanges aussi ! J’ai lu qu’elles peuvent ingurgiter jusqu’à 40 chenilles par jour ! Elles se font même pas urtiquer elles. »

Léo : « Ça suffit les écopièges et les mésanges ? »

Le chevalier : « Pas toujours… Malheureusement. Et beaucoup de gens se font avoir par le processionnaires en allant observer les écopièges… »

Max : « Pfff ! Les zoms sont bêtes ! »

Léo : « On parle de la flore ? »

La chlic et le chloc 🙂

Max : « La chlic et le chloc 🙂 »

Le chevalier : « La slikke et le schorre ! »

Max : « Ben oui ! La chlic et le chloc 🙂 »

Léo : « Là c’est un schorre. On dit parfois un herbu. »

Samuel : « Je connais pas bien la chlic et le chloc moi. Vous m’expliquez s’il vous plaît ? »

Max : « Bonome nous sommes prêts pour ton exposé interminable et soporifique 🙂 »

Le chevalier : « Merci pour tes encouragements Max 🙂 Commençons par la slikke qui est très réduite ici. Slikke est un mot néerlandais qui signifie boue. »

Max : « Les mots néerlandais sont rares. Mais c’est normal. Il y a peu de hollandais connus. A part Ted. »

Le chevalier : « 🙂 Je pourrais demander des droits d’auteur 🙂 »

Max : « Bonome, c’est la sapro-blague la plus pourrie du monde des sapro-blagues. Personne la comprend celle là. Alors tu devrais être flatté que je la réutilise. »

Léo : « La slikke, bonome, la slikke ! »

Le chevalier : « C’est la zone qui est immergée et émergée deux fois par jour. Elle se trouve donc sous la le niveau moyen des pleines mers de morte eau. La végétation y est rare et limitée à quelques touffes de végétaux pionniers. »

Samuel : « Et le schorre ? »

Le chevalier : « Ce mot vient néerlandais schor qui signifie pré salé. Sa végétation est dense et il n’est immergé qu’au moment des hautes mers de vive eau. On peut parfois le subdiviser en trois étages : le bas-schorre, le moyen-schorre et le haut-schorre. Mais ici cet étagement n’existe pas. Il n’y a qu’un moyen-schorre. Sa végétation est rase et constituée essentiellement d’obiones. »

Léo : « Halimione portucaloides ? »

Le chevalier : « Oui Léo. Famille des Amaranthacées.

Le Schorre

La micro-falaise

Le chevalier : « Cette foto illustre bien une phrase qu’on lit souvent. Le schorre est généralement séparé de la slikke par une petite falaise. »

Léo : « Un jour il faudra étudier attentivement la slikke et le schorre… »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Max : « Larus argentatus, Laridés ! En plus ils font sa toilette ! »

Goélands argentés (Larus argentatus, Laridés)

Samuel : « Cousin Max : trois points ! »

Le chevalier : « Fin du jeu ! »

Max : « Fin du jeu ? Maintenant ? Mais on est même pas encore à la cabane ! »

Léo : « Réfléchis un peu Maxou… »

Samuel : « Pense au score… »

Max : « Léo trois, Samuel trois et Max trois… D’accord ! Je te reconnais bien là mon bonome ! Egalité pour les petizours ! Nous avons tous gagné ! »

Le chevalier : « Bravo mes petizours ! Vous êtes tous les trois mon préféré 🙂 »

Le Petit Fleuve qui traverse le schorre.

Max : « Merci bonome pour cette promenade. »

Léo : « Ça fait du bien de prendre l’air après une longue chevauchée. »

Samuel : « Et on a déjà appris des choses ! »

Le chevalier : « Rentrons… »

Pinson des arbres (Fringilla coelebs, Fringillidés)

Continuer la promenade

Pour retrouver cet article, allez voir dans le menu ‘Régions’, ‘Bretagne’ puis Pays de Penthièvre 🙂

188 – Le Pays de Penthièvre

Vendredi 23 Février, an V

Le chevalier : « Mes petizours, puis-je vous parler ? »

Max : « On est au lit là bonome. »

Le chevalier : « Je le sais. Je viens de vous coucher. »

Léo : « On a même pas eu notre câlin du soir ! »

Le chevalier : « Je voulais vous parler avant. »

Samuel : « Nous t’écoutons bonome. »

Le chevalier : « Merci mon petit Sam. »

Max : « Qu’est ce qu’il y a ? »

Le chevalier : « Demain nous partons en vacances. »

Max : « Demain ? Et c’est maintenant que tu nous préviens ! Pfff ! »

Léo : « On va où ? En Charentmaritimie ? »

Le chevalier : « Non. Nous allons en Bretagne 🙂 »

Léo : « En Bretagne ! Rhooo ! »

Samuel : « Tabarnak ! Je vais découvrir la Bretagne alors ! »

Léo : « Le Pays du Vent ! »

Max : « On va où ? On retourne à Kraozon ? »

Le chevalier : « Non Max. »

Max : « On va où alors ? »

Le chevalier : « Au Pays de Penthièvre. »

Max : « C’est où ça ? »

Le chevalier : « Côte nord de la Bretagne. »

Léo : « C’est vers le Cap Fréhel ? »

Le chevalier : « Tu connais le Cap Fréhel Léo ? »

Léo : « Ben… Quand on aime les zoisos,, on connaît le Cap Fréhel 🙂 »

Le chevalier : « Nous irons au cap ! »

Léo : « C’est vrai ? La chaaance ! Rhooo ! »

Max : « Il y a des beaux zoisos ? »

Léo : « Rholala oui ! J’ai vu un documentaire ! Rhooo ! »

Samuel : « Cousin Léo rhoe beaucoup 🙂 »

Max : « D’accord. On va au cap. Et quoi d’autre ? »

Le chevalier : « Je pense que nous allons arpenter toute la côte du pays de Penthièvre… »

Max : « On va marcher plusieurs millions d’années par jour encore ? »

Le chevalier : « Cela dépendra des jours Maxou 🙂 »

Max : « Et on va faire la géologie ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Samuel : « J’aime bien la géologie moi même si c’est parfois un peu compliqué. »

Max : « A Kraozon c’était un peu compliqué mais moins qu’à Roubignolle. »

Le chevalier : « A Brétignolle-sur-mer ! »

Léo : « Et au Pays de Penthièvre, c’est comment la géologie ? »

Max : « Plus simple qu’à Kraozon, compliqué tout pareil ou pire compliqué ? »

Le chevalier : « Mmmm… Cela va dépendre des endroits. Mais je pense que ça va être pire compliqué… »

Max : « Ah… Pire compliqué qu’à Roubignolle aussi ? »

Le chevalier : « Pire compliqué aussi 🙂 »

Léo : « J’ai hâte d’y être ! »

Max : « Ça c’est Léo ! On lui annonce qu’il va rien comprendre du tout et il a hâte d’y être ! »

Léo : « On va apprendre des tas de choses fort savantes Max ! Et on va voir des beaux zoisos ! »

Max : « Oui Léo. Bonome, à Kraozon on a vu le Gondwana se déchirer puis la chaîne nord-hercynienne se former. »

Léo : « L’ouverture puis la fermeture de l’océan centralien et de l’océan Rhéique ! »

Max : « On va voir quoi au Pays de Penthièvre ? »

Le chevalier : « Des cailloux tout cassés 🙂 »

Max : « Très drôle ! Pfff ! »

Le chevalier : « Du volcanisme des temps anciens, le Continent des Vieux Grès Rouges et puis l’orogenèse cadomienne. »

Léo : « L’orogenèse cadomienne ? Celle d’avant l’orogenèse hercynienne ? »

Max : « À la fin du Protérozoïque il y a 600 millions d’années environ ? »

Samuel : « Je comprends pas tout moi… »

Max : « T’inquiète pas petit Sam ! Bonome non plus comprend pas tout à l’orogenèse cadomienne 🙂 »

Le chevalier : « Je devrais m’en sortir 🙂 »

Léo : « Qu’est ce qu’on va voir bonome ? »

Le chevalier : « Le territoire que nous allons explorer se situe entre le domaine domnonéen à l’ouest et le domaine mancellien à l’est. Nous y verrons la formation d’Armorica par accrétion de terranes, un volcanisme de point chaud, la sédimentation ordovicienne. Entre autres choses… »

Max : « Dakordakordakor… Le domaine bonomien ? C’est quoi ça ? »

Le chevalier : « Je vous expliquerai sur place. »

Léo : « Et les terranes ? C’est quoi les terranes ? »

Le chevalier : « Des petits morceaux de continents qui se baladent tout seuls 🙂 »

Léo : « Merci bonome. Tu nous expliqueras tout ça. »

Max : « Quand on est allés à Kraozon, tu nous as montré des cartes avant de partir. Tu as des cartes du Pays de Penthièvre ? »

Le chevalier : « Mmmmm… Je dois pouvoir en trouver… Alors… Commençons par une vue générale de la Bretagne… »

Schéma structural du Massif Armoricain

Max : « On la connaît déjà cette carte ! On l’a utilisée pour raconter l’histoire géologique de la Bretagne ! »

Samuel : « On voit Fréhel ! »

Le chevalier : « Et Erquy juste à côté. Oui 🙂 Simplifions un peu… »

Schéma structural simplifié du Massif Armoricain

Max : « C’est quand même plus simple ! On voit bien les différents domaines du Massif Armoricain ! »

Léo : « Cisaillement Nord Armoricain, Cisaillement Sud Armoricain… Tu vois petit Sam ? Ce sont des gigantesques failles. »

Samuel : « Comme on a vu dans les Alpes ? »

Max : « Oui. Mais en beaucoup plus grand ! La faille de Chamonix s’observe sur toute la longueur de la vallée de Chamonix. Pas plus. Là, elles découpent toute la Bretagne ! »

Samuel : « On va les voir ? »

Lé chevalier : « Non mon petitours. Nous resterons dans le domaine Domnonéen. »

Max : « Tu nous avais jamais parlé de ce domaine ! »

Léo : « Tu avais regroupé le domaine mancélien avec lui dans un vaste Domaine Nord Armoricain ! »

Le chevalier : « J’affine 🙂 »

Léo : « J’aime bien quand tu affines 🙂 »

Le chevalier : « Tout à l’ouest du domaine Domnonéen il faudrait définir le domaine du Léon. Nous le découvrirons peut-être un jour. Revenons à la région que nous allons explorer… Une vue générale encore large… »

Carte géologique du nord du Massif Armoricain (BRGM)

Le chevalier : « A droite, avec un fond rose noté b2, c’est le domaine mancellien. »

Léo : « On l’a vu en Normandie ! Le synclinal de May ! Je me souviens ! »

Max : « Non Léo. Tu dis des erreurs. Le synclinal de May c’est la couverture 🙂 b2 c’est le briovérien ! C’est le socle ! Celui qu’on a vu à la carrière de la Roche Blain. »

Léo : « Ah oui ! Mais c’est mancellien quand même ! »

Samuel : « Rholala ! Vous en connaissez des choses vous ! »

Max : « Toi aussi petit Sam 🙂 »

Le chevalier : « Le domaine domnonéen commence à l’ouest du Mont Saint-Michel. »

Léo : « Avec toutes les failles ? »

Max : « A l’ouest des failles, c’est encore rose mais pas pareil. Et c’est écrit b1. »

Le chevalier : « C’est l’unité de Saint-Malo. »

Léo : « Elle est chevauchée par l’ouest par les roches représentées en rouge avec des points noirs. »

Le chevalier : « C’est le mole amphibolo-gneissique et dioritique de Coëtmieux – Plévenon – Fort de la Latte. »

Max : « Oui d’accord… Bien… »

Samuel : « Bonome, fais un peu attention à ce que tu dis si tu veux pas que cousin Max se mette à te crier dans les oreilles 🙂 »

Max : « Alors je parlerai de l’unité d’Erquy-Fréhel. Mais cette appellation néglige un peu le socle. »

Samuel : « Encore une histoire de socle et de couverture ? »

Le chevalier : « Oui mon petit Sam. Et nous observerons les deux. Encore à l’ouest il y a l’unité de Saint-Brieuc. Là c’est vraiment compliqué. »

Max : « On va voir tout ça ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Léo : « Et avec ça on va comprendre l’orogenèse cadomienne d’il y a 600 millions d’années ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas encore 🙂 »

Max : « Tu as prévu combien d’arrêts au total ? »

Le chevalier : « Aucune idée 🙂 »

Max : « Je suppose que tu vas encore tout faire dans le désordre… »

Le chevalier : « C’est fort probable 🙂 »

Max : « Et je vais mettre des mois à graver tout ça dans mon blog… Sans compter les dizaines de milliers de fotos que tu vas faire… »

Léo : « Ça va nous occuper un bon moment 🙂 »

Samuel : « Bonome, tu as d’autres cartes pour nous montrer ce qu’on va faire ? »

Le chevalier : « Oui petit Sam. Voici le cadre général… »

Carte géologique du Pays de Penthièvre (BRGM Géoportail)

Le chevalier : « Commençons par l’itinéraire Erquy – Cap Fréhel… »

Carte géologique de l’itinéraire 1 D’Erquy à Fréhel (BRGM Géoportail)

Le chevalier : « Je pense que nous longerons presque toute la côte depuis l’ouest de la baie d’Erquy jusqu’au Cap Fréhel. J’espère que nous aurons le temps d’aller jusqu’au Fort de la Latte. »

Max : « C’est un château ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Alors il faudra y aller. »

Le chevalier : « Oui chef Max 🙂 Ensuite nous irons plus au sud. Mais pas très loin au début. Autour de Pléneuf-Val André… »

Carte géologique du début de l’itinéraire 2 Pléneuf Val André (BRGM Géoportail)

Le chevalier : « La plage des vallées, le Verdelet, la pointe du belvédère… »

Max : « Bonome, Le Verdelet, ce serait pas une île où on va à pieds ? »

Le chevalier : « Si Max 🙂 »

Max : « Partout où tu nous emmènes il y a une île où on va à pieds 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 J’espère aller jusqu’au Port de Dahouet. Puis nous continuerons vers l’Unité de Saint-Brieuc en différents arrêts… »

Carte géologique de la suite de l’itinéraire 2 (BRGM Géoportail)

Le chevalier : « L’Anse de Morieux, la Pointe des Guettes, la Pointe du Grouin… jusqu’à Hillion… »

Max : « Tout ça ! »

Le chevalier : « Oui 🙂 Puis nous irons de l’autre côté, vers l’Unité de Saint-Malo. La Baie de la Fresnaye… »

Carte géologique du début de l’itinéraire 3 – Baie de la Fresnaye (BGRM Géoportail)

Le chevalier : « J’ai peur que ce soit un peu compliqué… Puis la Pointe du Chevet… »

Carte géologique de la suite de l’itinéraire 3 – La Pointe du Chevet (BRGM Géoportail)

Max : « Ah oui, quand même ! »

Léo : « Rholala ! »

Samuel : « Et on va faire que la géologie ? »

Le chevalier : « Non mon petit Sam ! Nous découvrirons un peu la lande et nous zoisoterons ! »

Max : « Bah oui ! »

Le chevalier : « Je pense que nous irons plusieurs fois au Cap Fréhel. Max, tu risques de ne pas réussir à gérer les milliers de fotos de zoisos que je ne vais pas manquer d’y faire 🙂 »

Léo : « Je sens que ça va me plaire ! »

Samuel : « Tu as hâte d’y être cousin Léo 🙂 »

Léo : « Oh oui ! Je crois que je vais pas réussir à dormir cette nuit. »

Le chevalier : « Tu dormiras pendant la longue chevauchée. Demain, lever aux aurores. Vous avez votre pochette à préparer ! »

Max : « Et la malle ! Les bonnets, les écharpes, les imperméables… »

Le chevalier : « Nous verrons ça demain. Pour le moment, dodo ! »

Max : « Mon pauvre petit bonome, tu vas avoir des petizours bien agités cette nuit 🙂 »

Samuel : « Cousin Léo va rêver des zoisos de Fréhel ! »

Max : « Moi je sais pas de quoi je vais rêver… Mais je sens que je vais pas beaucoup dormir. »

Samuel : « Moi non plus… »

Le chevalier : « Ne faites pas trop de bruit si vous vous chamaillez. Je voudrais dormir moi. Je chevauche demain ! »

Max : « Promis bonome ! »

Le chevalier : « Bonne nuit mes petizours ! »

Les petizours : « Bonnuit bonome ! »

Max : « Voilà Princesse, c’est comme cela que nous avons appris que nous irions en Bretagne 🙂 Mais en vrai c’est plus compliqué que ça. Parce que pendant ce séjour, on a pas pu tout faire ! Et puis il a beaucoup plu à bonome le Pays de Penthièvre. Alors on y est retournés aux vacances suivantes 🙂 Et comme bonome avait toujours pas envie de partir, il a prolongé le second séjour. Au total, on a passé dix neuf jours là-bas ! Tu connais bonome. Avec lui, il y a plusieurs excursions chaque jour. Jusqu’à cinq ou six arrêts ! Tu imagines pas le nombre de dossiers de fotos que nous avons eu à trier ! Pfff ! Alors, avec les cousins, on a décidé de faire des synthèses et de construire un itinéraire en trois parties.

Des Sables de D’Or au Fort de la Latte

De Pléneuf – Val André à Hillion

Autour de Saint Jacut de la Mer.

Ça correspond à peu près aux trois unités géologiques du Pays de Penthièvre. Je sais pas encore combien il y aura d’articles… »

Léo : « Ça a pas été facile de trier tout ça. Surtout que lors de notre arrivée pour le second séjour, nous avons eu une drôle de surprise… On te raconte ça Princesse… »

Samedi 14 Avril, An V

Max : « Bonome, quand est-ce qu’on arrive ? »

Le chevalier : « Nous arrivons Max… Voilà… Je laisse notre monture et… »

Léo : « Oh ! »

Samuel : « Ça alors ! »

Yann, le cousin breton

Yann, le cousin breton

Max : « Bonome, tu as vu ? Il y a un petitours ! On dirait qu’il nous attend ! On peut aller le voir ? »

Le chevalier : « Allez-y 🙂 »

Les petizours et Yann

Max : « Bonjour petitours ! Tu t’appelles comment ? »

Yann : « Bonjour les petizours ! Je m’appelle Yann 🙂 »

Samuel : « Bonjour cousin breton ! »

Max : « Samuel nous appelle toujours cousin 🙂 »

Léo : « Qu’est ce que tu fais là Yann ? »

Yann : « Je vous attendais 🙂 »

Max : « Tu nous attendais ? Tu savais qu’on allait venir ? »

Yann : « J’en étais pas sûr. C’est une drôle d’histoire… »

Léo : « Elle commence par un rêve avec une vieille dame qui navigue sur un bateau accompagnée d’un chien. »

Samuel : « Ensuite le vent t’a parlé et t’a dit qu’il t’emmènerait nous voir. »

Max : « Et la vieille dame t’as dit que tu étais un gentil petitours et qu’il fallait bien retenir ce que t’avait dit le vent 🙂 »

Yann : « Oui… Comment vous le savez ? »

Max : « On te racontera 🙂 »

Léo : « La vieille dame t’a pas laissé un message pour nous ? »

Yann : « Si… Elle a dit de bien faire attention à vous le long des falaises et de bien surveiller votre bonome. Et puis elle a ajouté qu’elle se balade en ce moment pas loin du Continent des Vieux Grès Rouges. »

Léo : « Tante Yvonne est à l’Ordovicien ! »

Yann : « C’est où l’Ordovicien ? »

Max : « L’Ordovicien c’est pas un lieu. C’est un âge ! Son bateau c’est pas un bateau ordinaire. Il navigue pas seulement sur la mer. Il navigue aussi dans le temps. »

Samuel : « L’ordovicien c’était il y a 485 à 443 millions d’années avant nos jours ! »

Max : « Et le Continent des Vieux Grès Rouges c’est la Bretagne de bien avant la Bretagne ! C’est encore le Gondwana ! »

Léo : « Plus vraiment Max. »

Le chevalier : « Bonjour petitours ! »

Yann : « Bonjour chevalier ! »

Les petizours et Yann

Max : « Bonome, on te présente Yann ! »

Samuel : « C’est cousin breton 🙂 »

Le chevalier : « Je suppose que tu vas nous accompagner pendant ce séjour 🙂 Sois le bienvenu dans la tribu Yann. »

Yann : « Merci chevalier ! »

Le chevalier : « Je vais installer votre chambre et mes affaires. Profitez-en pour faire connaissance 🙂 »

Max : « Voilà, maintenant tu connais Yann, Princesse. »

Samuel : « Il était rigolo cousin Breton. Il est arrivé avec son beau petit nœud pour être élégant. »

Léo : « Puis le nœud s’est défait. »

Max : « Ensuite il l’a carrément enlevé 🙂 »

Léo : « On a bien rigolé avec lui ! »

Max : « Mais on a bien étudié aussi. »

Samuel : « Cousin breton était ravi d’apprendre des tas de choses qu’il connaissait même pas du tout ! »

Léo : « Il était très attentif. »

Max : « Le problème c’est qu’on était tristes de le quitter… »

Léo : « Ben oui… »

Samuel : « Mais peut-être qu’un jour on le reverra… »

Max : « Pour en finir avec cette introduction à notre séjour au Pays de Penthièvre, il nous faut parler des caprices de la météo. »

Léo : « Ben oui ! Lors du premier séjour, du 24 février au 1er mars, ce fut la semaine la plus froide de l’année ! »

Samuel : « Moins sept degrés Celsius en moyenne ! En fait, la température a été à peu près constante. Minimum -11°C sans tenir compte du vent. Maximum -3°C. »

Max : « Même qu’il a neigé ! »

Léo : « On a vu la banquise sur la plage 🙂 »

Samuel : « Et les cascades de glace sur les rochers littoraux 🙂 »

Max : « Le sable de la plage était gelé. Encore ouf que bonome est bien équipé ! »

Léo : « Second séjour : du 14 au 25 Avril. Semaine la plus chaude de tous les temps en cette saison ! »

Samuel : « La température est montée jusqu’à 24°C ! »

Max : « Bonome était bien équipé pour le froid. Pas pour le chaud 🙂 »

Léo : « Il a dû s’acheter un bermuda en urgence 🙂 »

Samuel : « Et c’est là qu’il a trouvé la même chemise que toi cousin Max 🙂 »

Max : « La mienne me va mieux 🙂 »

Léo : « Voilà voilà… Soyez pas surpris chers lecteurs de voir dans un même article des fotos par beau temps et d’autres qui montrent des flaques gelées sur l’estran rocheux… »

Samuel : « C’est à cause des regroupements de fotos de sorties différentes sur un même site. »

Max : « Je crois qu’on a tout dit… »

Léo : « On pourrait montrer des fotos de notre chambre ! »

Samuel : « Et des fotos prises le soir depuis notre cabane ! »

Max : « D’accord 🙂 Commençons par le paysage que nous pouvions observer depuis la cabane… »

Le paysage

Le paysage

Léo : « En vrai il y a une route qui passe mais comme il y a pas beaucoup de circulation c’est pas gênant. »

Samuel : « On était juste au bord des falaises. Avec la lande arborée. »

Max : « Et le soir c’était très beau 🙂 »

Le soir
La lune et Vénus au coucher du soleil
La lune

Léo : « On passait un peu de temps le soir avec bonome sur le petit escalier à écouter la mer au pied de la falaise et le vent qui soufflait un peu… »

Samuel : « Cousin breton savait pas que le vent raconte des histoires à ceux qui prennent la peine de l’écouter. »

Léo : « Je crois qu’il a bien aimé se faire gratouiller le front en étant assis sur les genoux de bonome 🙂 »

Max : « Nous aussi 🙂 Et après c’était l’heure du coucher… »

Samuel : « Notre lit est trop petit pour quatre. Alors cousin Max s’est proposé pour dormir dans la malle. »

Max : « Avec ma serviette comme couverture ça allait très bien 🙂 »

La tribu dans sa chambre

Yann, Samuel et Léo

Max

Léo : « Et puis j’ai pris ta place certaines nuit quand même. »

Max : « Oui Léo. »

Samuel : « Cette fois on a tout dit ! »

Max : « On peut s’arrêter là pour la longue introduction ! »

Léo : « On se retrouve bientôt pour la première sortie ! »

Samuel : « C’est peut-être la seule qui est chronologiquement à sa place 🙂 »

Le soir

Continuer la promenade

187 – Le Marais sous la neige…

Samedi 7 Février, An V

Max : « Bonjour bonome. Bien dormi ? »

Le chevalier : « Plutôt bien. Et vous ? »

Max : « On était un peu agités. On se demandait si la neige serait encore là à notre réveil. »

Le chevalier : « Et alors ? »

Léo : « C’est tout blanc partout ! »

Le chevalier : « Il a encore neigé cette nuit ? »

Samuel : « Apparemment 🙂 »

Le chevalier : « Je vois. Max, le café. Samuel et Léo, vous préparez les affaires. »

Max : « On va voir la neige ? »

Le chevalier : « Dès que j’aurai ingurgité la cafetière que tu ne vas pas manquer de me préparer 🙂 »

Max : « Vous voyez ! Je vous l’avais dit ! »

Léo : « On va où ? »

Le chevalier : « Le Marais et les Bernaches ! »

Samuel : « Je prépare tes chaussettes ! »

Le chevalier : « 🙂 »

A l’approche du Marais…

Max : « On a pas pu parquer notre monture à l’endroit habituel. Le Royaume des Bernaches va être fermé… »

Samuel : « Ronchonne pas cousin Max ! Le Marais est accessible lui ! »

Léo : « Rhooo ! Regardez ça ! »

Samuel : « Tout ça de neige ! »

Max : « Rhoolaaalaaaaa ! »

La neige

Max : « Regardez les arbres ! Ils sont tout enneigés ! »

Un arbre

Léo : « C’est bôôô ! »

Samuel : « Vous connaissiez pas la neige ? »

Max : « Pas comme ça ! »

Léo : « On en a vu dans les Alpes avec toi mais elle fondait en arrivant au sol. »

Max : « Là il y a … Au moins 10 cm d’épaisseur ! »

Léo : « Max, je crois qu’on a oublié que petit Sam vient du Lac saint-Jean du Québec du Canada ! »

Max : « Ah bah ouiiii ! Tu connais la neige toi petit Sam ! »

Samuel : « Oui 🙂 Mais je connais pas ça… »

Une piste de petit mammifère

Léo : « C’est une piste de petit mammifère. »

Max : « Tu connais bonome ? »

Le chevalier : « Pas plus que Léo… »

Max : « Qui ça peut être ? »

Léo : « Un mulot, une taupe… »

Samuel : « Il faudrait qu’on étudie un peu les pistes… »

Max : « Bonome, tu as pas un livre de traces de zanimos ? »

Le chevalier : « Si. Mais il n’est pas très complet. J’en cherche d’autres. »

Max : « D’accord. On sait que c’est un petit mammifère. C’est déjà ça. »

Léo : « Les pauvres ! Comment ils font pour trouver du manger ? »

Le chevalier : « Ils se débrouillent Léo. Ne t’inquiète pas pour eux. »

Max : « On avance ? »

Le chevalier : « On avance 🙂 »

Léo : « Rholala ! Le Marais est presque entièrement gelé ! »

Le Marais gelé

Max : « Bonome, on peut aller dans la neige ? »

Le chevalier : « Tu n’as pas peur d’avoir froid ? »

Max : « Les petits mammifères ont pas froid alors les petizours non plus ! Vous venez ? »

Samuel et Léo : « Ouiii ! »

Les petizours

Léo : « C’est un peu froid quand même… »

Le chevalier : « Dépêchez-vous de vous pocher ! Vous allez être tout mouillés ! »

Max : « On y va ! »

Léo : « Brrrr !!! »

Samuel : « Les petizours blancs sont moins frileux 🙂 »

Les arbres enneigés

Max : « Regardez moi ça ! »

Le Marais gelé

Léo : « Ça fait bizarre de voir Le Marais comme ça… »

Max : « Il y a une drôle de piste là… Sous la glace… Tu la vois bonome ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Une drôle de trace

Max : « Tu sais qui est passé là ? »

Léo : « On jamais vu de ragondin ici… »

Max : « Ni de rat musqué… »

Samuel : « C’est peut-être la trace du passage d’un gros poisson. Quand on les aperçoit sous l’eau ils ont souvent une trajectoire comme celle-ci. »

Max : « En l’absence d’autre hypothèse nous dirons que c’est la tienne qui l’emporte petit Sam ! »

Léo : « Regardez tout là-bas ! »

Bécassine des marais (Gallinago gallinago, Scolopacidés)

Samuel : « Une bécassine des marais ! »

Max : « Elle doit avoir froid aux pattes ! »

Le chevalier : « Leur système vasculaire est adapté. »

Léo : « Tu expliques s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Les vaisseaux sanguins les plus superficiels peuvent s’obstruer quand il fait trop froid. Comme ça le sang se refroidit moins. Les artères qui irriguent les pattes sont souvent collées aux veines qui en reviennent. Le sang artériel réchauffe le sang veineux. »

Max : « Mais le sang veineux refroidit le sang artériel ! »

Le chevalier : « Certes ! Mais le sang qui remonte dans la patte est déjà un peu plus chaud que celui qui était dans les doigts. »

Samuel : « C’est malin ! »

Léo : « Et puis les zoisos savent bien se réchauffer les pattes ! Ils se mettent sur l’une et replient l’autre sous leur corps, dans leurs plumes. Ils la laissent comme ça le temps qu’elles se réchauffe. »

Max : « Ils peuvent même voler un peu comme ça ! C’est pour ça qu’au début on croyait qu’il y avait beaucoup de zoisos unipattistes. »

Le Marais gelé

Léo : « La poule d’eau ! »

Gallinule poule-d’eau (Gallinula chloropus, Rallidés)

Max : « C’est rigolo de voir les zoisos dans la neige comme ça… Allez, avance bonomou ! »

Samuel : « On reconnaît pas ce chemin ! On se croirait je sais pas où mais ailleurs ! »

Le chemin

Max : « C’est sûr que d’habitude c’est pas comme ça ! »

Léo : « Et il y a aucun bruit ! »

Max : « C’est un peu normal ! Il y a personne d’autre que nous ! »

Léo : « C’est pas que ça ! Écoute Maxou ! »

Samuel : « C’est un silence étouffé ! »

Léo : « C’est la neige qui fait ça ? »

Le chevalier : « Oui Léo. Elle étouffe les sons. »

Max : « Le froid, le tout blanc, les sons étouffés… J’aime bien cette ambiance moi. »

Léo : « C’est bien la neige ! »

Samuel : « Encore des traces de petits mammifères ! »

Max : « D’habitude on les voit pas ! En fait, il y a beaucoup des petits mammifères ! »

Une piste de petit mammifère

Léo : « Maxou, tu avais raison. Le Royaume des Bernaches est fermé ! »

Max : « Zutalor ! Euh… Bonome, tu fais quoi là ? JE SUIS PAS D’ACCORD ! »

Léo : « Moi si ! »

Samuel : « Moi aussi 🙂 »

Max : « Il escalade la barrière juste à côté du vide et vous êtes d’accord ? VOUS ALLEZ PAS BIEN DANS VOS TÊTES OÙ QUOI ? »

Samuel : « Cousin Max, on va être tout seuls dans le Royaume ! »

Léo : « Un Royaume rien que pour nous ! »

Max : « Ah oui… Et si il y a des gardes ? Bonome va aller en prison ! »

Léo : « Les gardes sont pas là ! Regarde la neige ! »

Max : « Aucun trace… Pas d’empreinte… On est vraiment tout seuls ? »

Le chevalier : « Oui Max 🙂 »

Max : « Alors fotoe l’île ! »

Le chevalier : « Voilà ! »

L’Île des Bernaches

Max : « Tu veux pas faire une pause ? Tu t’installes et tu bouges plus ! On profite du calme et du silence neigeux. »

Le chevalier : « D’accord ! »

Quelques minutes plus tard…

Le chevalier : « Mes petizours, je n’ai pas l’habitude d’enfreindre les lois. Je ne me sens pas très à l’aise dans ce Royaume interdit. »

Léo : « Je comprends. Tu veux retourner au Marais ? »

Le chevalier : « Oui. Je préférerais… »

Samuel : « Fotoe les pistes avant s’il te plaît ! »

Max : « Petit Sam repère toutes les pistes ! »

Une piste de petit mammifère
Une piste de petit mammifère

Léo : « Bonome, si tu trouves un beau livre d’empreintes ou de traces de zanimos, il faudra le confier à petit Sam ! »

Max : « Pour le moment, il faut que tu repasses la barrière ! »

Le chevalier : « Je sais faire ! »

Max : « Quand même, bonome, tu es pas un bon exemple pour la jeunesse ! »

Léo : « Si ! »

Max : « Il escalade les barrières ! »

Léo : « Et alors ! C’est qu’une fois ! »

Max : « C’est une fois de trop ! »

Samuel : « Bonome, tu trouves pas que les chamailleries de mes chers cousins sont plus douces sous la neige ? »

Le chevalier : « On les entend moins 🙂 »

Max : « D’accord. On arrête de se chamailler ! »

Léo : « Il y a des mésanges ! »

Max : « Une charbonnière… »

Mésange charbonnière (Parus major, Paridés)

Samuel : « Et une bleue ! »

Mésange bleue (Cyanistes caeruleus, Paridés)

Mésange bleue (Cyanistes caeruleus, Paridés)

Max : « Dites les mésanges, on a des restos pour zoisos chez nous ! Si vous voulez venir, vous serez les bienvenues ! »

Léo : « On vous accueille volontiers ! »

Samuel : « Sachez que vous êtes invitées ! »

Max : « J’en reviens pas de ce chemin ! »

Le chemin

Léo : « C’est vraiment pas pareil quand il y a la neige ! »

Max : « Jamais on l’aurait fotoé ce chemin ! »

Samuel : « Sans la neige, il est pas très beau. »

Max : « Mais là ! Rhooo ! »

Léo : « Et les arbres ! Regardez les arbres ! »

Un arbre enneigé

Max : « Dites, vous nous voyez là ? »

Léo : « Mmmm ? »

Max : « On s’extasie devant le chemin, les arbres… 🙂 »

Samuel : « Ben c’est pas tous les jours qu’on voit Le Marais comme ça ! »

Léo : « Et moi ça me plaît bien qu’on continue à s’extasier devant des choses simples ! »

Samuel : « Je suis bien d’accord avec cousin Léo ! »

Max : « Ben moi aussi 🙂 »

Léo : « Il y a des mouettes qui rigolent ! »

Samuel : « Une juvénile ! »

Mouette rieuse juvénile (Chroicocephalus ridibundus, Laridés)

Mouette rieuse juvénile (Chroicocephalus ridibundus, Laridés)

Max : « C’est son premier hiver. Elle va croire que c’est comme ça tous les hivers ! »

Léo : « Les adultes font sa toilette ! »

Mouette rieuse (Chroicocephalus ridibundus, Laridés)

Mouette rieuse (Chroicocephalus ridibundus, Laridés)

Mouette rieuse (Chroicocephalus ridibundus, Laridés)

Mouette rieuse (Chroicocephalus ridibundus, Laridés)

Max : « Brrr ! L’eau doit pas être très chaude ! »

Léo : « Le problème c’est pas la température ! C’est la capacité calorifique de l’eau ! »

Max : « Léo… Bon, vas-y ! Explique nous ! »

Léo : « Tu sais déjà Maxou ! Dans l’eau, la chaleur se diffuse plus vite que dans l’air. Dans l’air, tu réchauffes une peu d’air autour de toi. Ta chaleur réchauffe pas toute l’atmosphère. Alors que dans l’eau, ta chaleur se propage à toute vitesse dans toute l’eau qu’il y a autour de toi. Du coup, tu te refroidis plus vite. »

Samuel : « J’ai tout compris ! »

Max : « Ça change à rien ce que je disais ! L’eau doit pas être chaude ! »

Léo : « Les plumes ça isole bien 🙂 »

Samuel : « Une bernache du Canada ! »

Bernache du Canada (Branta canadensis, Anséridés)

Max : « Même sur foto on voit que c’est silencieux ! »

Léo : « J’adore cette foto ! »

Samuel : « Elle me chiffonne un peu… C’est la lumière ! Elle vient d’en dessous ! »

Le chevalier : « Exact petit Sam ! La neige blanche éclaire plus que le ciel gris ! »

Max : « Aneigissage de mouettes qui rigolent ! »

Léo : « Aneigissage ? »

Max : « Atterrissage dans la neige en petitoursien du nord 🙂 »

Léo : « C’est vraiment une langue étrange que le petitoursien du nord… Tiens… »

Mouettes rieuses (Chroicocephalus ridibundus, Laridés)

Samuel : « Qu’est ce qu’il y a cousin Léo ? »

Léo : « Il y a des juvéniles, des adultes et un adulte avec déjà son plumage nuptial sur la tête ! »

Max : « Dans la neige ! »

Le chevalier : « En parlant de neige, ça vous dirait de prendre la pose dans la neige ? »

Max : « On est pas en pelages nuptiaux nous ! On est des juvéniles ! »

Le chevalier : « 🙂 Je ferais bien une foto de mes petizours juvéniles non nuptiaux dans la neige. »

Max : « Tu veux qu’on se gèle les fesses ? »

Le chevalier : « Vous avez des pantalons ! »

Léo : « Tu nous portes ? »

Le chevalier : « Je vous porte 🙂 »

Les petizours dans la neige
Les petizours et Le Marais gelé

Max : « C’est bien la neige 🙂 »

Léo : « Mais ça mouille… »

Samuel : « On se poche ! »

Max : « Oh ! La pie ! Elle fait sa toilette dans la neige ! »

Pie bavarde (Pica pica, Corvidés)

Léo : « Tu es sûr qu’elle fait sa toilette ? »

Max : « Ben oui ! Elle a raison ! C’est pratique la neige pour faire sa toilette ! »

Le chevalier : « Vous devriez en profiter ! »

Max : « Insinuerais-tu que nous sommes sales ? Nous, tes petizours ? »

Le chevalier : « Je n’insinue rien du tout 🙂 Je dis juste que vous devriez faire comme la pie 🙂 »

Léo : « Je préfère prendre une douche bien chaude en rentrant moi. »

Des arbres enneigés

Samuel : « Il y a une bécassine des marais. Elle a l’air perdue dans la neige… »

Bécassine des marais (Gallinago gallinago, Scolopacidés)

Bécassine des marais (Gallinago gallinago, Scolopacidés)

Léo : « Ça doit pas être facile de marcher dans toute cette neige… »

Max : « Oui. Les souchets ont pas l’air perturbés eux 🙂 »

Canards souchet (Anas clypeata, Anatidés)

Canards souchets (Anas clypeata, Anatidés)

Samuel : « Il font leur ronde habituelle pour se nourrir. »

Max : « Ce serait pas un bruant des roseaux là-bas ? »

Léo : « Dans les roseaux ? Si 🙂 »

Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus, Embérizidés)

Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus, Embérizidés)

Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus, Embérizidés)

Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus, Embérizidés)

Samuel : « Et là il y a Rougegorge ! »

Rougegorge (Erithacus rubicula, Muscicapidés)

Rougegorge (Erithacus rubicula, Muscicapidés)

Max : « Fais attention Rougegorge ! Ça glisse la glace ! »

Léo : « Il est reparti dans la végétation. »

Samuel : « C’est plus prudent. »

Le chevalier : « Mes petizours, êtes-vous contents d’avoir vu la neige ? »

Samuel et Léo : « Ouiii ! »

Max : « Mais ta question veut dire qu’on va rentrer… »

Le chevalier : « Il le faut bien Maxou. »

Max : « Encore deux minutes ! Pour fotoer les bécassines des marais ! »

Le chevalier : « D’accord. »

Bécassine des marais (Gallinago gallinago, Scolopacidés)

Léo : « Oups ! Vous avez vu ? Elle a failli ploufer ! »

Bécassine des marais (Gallinago gallinago, Scolopacidés)

Bécassine des marais (Gallinago gallinago, Scolopacidés)

Max : « Dites les zoisos, il faut faire attention sur la glace ! Ça glisse et elle peut craquer et vous faire ploufer ! »

Léo : « Je pense qu’ils vont bien se débrouiller Maxou. »

Max : « J’ai le droit de leur dire de prendre soin d’eux non ? »

Samuel : « Bien sûr cousin Max ! »

Le chevalier : « Allez, on rentre maintenant. »

En rentrant on a pris la douche chaude pour se réchauffer. Parce que nos pantalons se sont tout mouillés dans la neige. Après ça, on est allés au lit, sous les couvertures, pour avoir bien chaud. Et puis on s’est endormis. Bonome nous a quand même fait notre bisou de bonnuit même si on dormait et que c’était pas encore la nuit…

Voilà Princesse. On a vu la neige 🙂

Continuer la promenade