141 – L’hiver…

Samedi 31 Décembre, An III

Le chevalier : « Mes petizours ! »

Max : « Oui bonome. »

Le chevalier : « Que diriez-vous de terminer l’année par une inspection ? »

Max : « Une inspection ? »

Léo : « Aujourd’hui ? »

Max : « Mais il fait tout gris ! »

Le chevalier : « Oui, il fait gris et froid. C’est l’hiver. Vous n’avez pas encore eu l’occasion d’observer ce visage de l’hiver. »

Léo : « C’est vrai ça. »

Max : « Tu veux nous présenter l’hiver ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Les cousins, qu’en pensez-vous ? »

Léo : « Moi je suis d’accord. »

Samuel : « Ben moi aussi. On va voir l’hiver 🙂 »

Max : « Tabernak rho la chance ! »

Léo : « Max, tu commences pas ! »

Samuel : « Cousin Max polissonne 🙂 »

Max : « Bonomou, tes petizours acceptent ta proposition à l’unanimité d’eux-mêmes. Mais… on va où ? »

Le chevalier : « Je pensais au Royaume des Grèbes. »

Léo : « D’accord ! C’est un bel endroit pour rencontrer l’hiver. »

Max : « Alors en route ! »

Au Royaume des Grèbes…

Max : « Oulala ! Qu’est ce qu’il fait froid ! »

Léo : « Ben oui Maxou, c’est l’hiver 🙂 »

Le chevalier : « La température est négative. Il doit faire trois ou quatre degrés en-dessous de zéro… »

Samuel : « Heureusement que vous avez des pantalons. »

Léo : « Toi tu as une salopette mais c’est pas très chaud en haut… Tu as pas froid petit Sam ? »

Samuel : « Un peu… Mais c’est pas grave. C’est normal d’avoir froid l’hiver. Le chevalier aussi a froid et il dit rien. »

Max : « Il y a un merle ! Au même endroit que la dernière fois ! »

Samuel : « Turdus merula, Turdidés. Il est sur une aubépine du genre Crataegus de la famille des Rosacées. »

Léo : « Bravo Samuel ! »

Samuel : « Le chevalier nous l’a expliqué quand on avait vu le merle. Même qu’il y avait un mâle et une femelle. Ils sont pas pareils et on parle de dimorphisme sexuel. »

Max : « Il mérite vraiment son sacado ce petitours blanc. »

Samuel : « Il faut que je sois à la hauteur, moi. Je fais partie de l’équipe des petizours naturalistes du chevalier maintenant. »

Max : « Au service de Princesse ! »

Léo : « C’est tout gris… »

Max : « Les arbres sont couverts de glace. Ça les embête pas ? »

Le chevalier : « Quelquefois les branches s’alourdissent. Parfois de plusieurs dizaines de kilogrammes… Mais si vous observez bien les branches principales, celles qui s’alourdissent le plus, elles sont généralement légèrement courbées, en arc tourné vers le haut. Cette forme leur donne une certaine élasticité et, le plus souvent, elles résistent à la surcharge. Toutefois, il arrive que certaines se brisent. »

Max : « Mais les arbres ont pas froid ? »

Le chevalier : « Difficile à dire… Ils ne gèlent pas. »

Léo : « Bonome, il me semble que les arbres ont de la sève. C’est liquide la sève. Elle gèle jamais ? »

Le chevalier : « Il y a effectivement de la sève. La sève brute est un mélange d’eau et de sels minéraux. En simplifiant un peu, on peut dire que c’est l’eau qui est absorbée par les racines. Elle doit monter dans tout l’arbre. Cette sève, appelée sève brute, circule dans un système de tuyaux appelé xylème. Il y a également la sève élaborée qui contient des sucres et autres substances organiques. Ces substances sont formées dans les feuilles à partir d’eau et de dioxyde de carbone prélevé par les feuilles dans l’air. »

Léo : « C’est ça la photosynthèse ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo 🙂 Tu aimes les formules chimiques il me semble. »

Léo : « Ouiiiii. J’aime bien quand on fait la chimie. Tu vas faire ? »

Le chevalier : « On parle plutôt de biochimie dans ce cas. Je peux essayer, en faisant simple afin de ne pas m’attirer les foudres de mon petit Max 🙂 »

Max : « Tu me prends pour Zeus ? »

Léo : « On s’en fiche de la mythologie grecque. Fais la biochimie bonome. »

Le chevalier : « La formule chimique de l’eau est H20, celle du dioxyde de carbone est CO2. Dans les feuilles, et grâce à l’énergie lumineuse, l’eau et le dioxyde de carbone se combinent pour former un sucre appelé glucose.

6CO2 + 6H20 C6H12O6 + 6O2 »

Léo : « O2 c’est le dioxygène. Qu’est ce qu’il devient ce dioxygène ? »

Le chevalier : « Les plantes le rejettent. »

Léo : « Mais… Normalement les êtres vivants prélèvent du dioxygène pour respirer ! »

Max : « Et ils rejettent du dioxyde de carbone. »

Samuel : « Tu as dit l’inverse chevalier ! »

Le chevalier : « J’ai parlé de la photosynthèse ! Lors de la photosynthèse, les plantes prélèvent du dioxyde de carbone et de l’eau pour fabriquer du glucose et elles rejettent du dioxygène. Lors de leur respiration, elles utilisent le glucose qu’elles oxydent grâce au dioxygène. Cela fournit de l’énergie et produit du dioxyde de carbone et de l’eau. »

Léo : « Si je comprends bien, la photosynthèse et la respiration, c’est pareil mais pas dans le même sens. »

Max : « Donc c’est pas pareil ! »

Léo : « Mais les équations sont les mêmes, mais pas dans le même sens ! »

Le chevalier : « Vous avez raison tous les deux, et donc tort tous les deux. Les mécanismes sont très complexes mais on peut dire que c’est la même équation globale dans un sens ou dans l’autre. Toutefois, si on fait le bilan, les plantes produisent légèrement plus de dioxygène qu’elles en prélèvent. »

Léo : « Elles enrichissent donc l’air en dioxygène. »

Max : « Et sans elles on pourrait pas respirer. »

Samuel : « Ben, nous on est des peluches. On respire même pas 🙂 »

Léo : « 🙂 Bonome, tu as pas dit les vaisseaux de la sève élaborée. »

Max : « Et tu as pas répondu à ma question ! »

Le chevalier : « J’étais en train de le faire Maxou. La sève élaborée circule dans le phloème. Mais comme il n’y a pas de feuilles en hiver, il n’y a pas de circulation de sève. Elle est stockée dans les racines. Les vaisseaux se vident et donc la sève ne gèle pas. De toutes façons, la sève est trop riche en sels minéraux ou en sucre pour geler. »

Max : « D’accord. Merci bonome, tu as mis moins de 20 minutes pour répondre à ma question. Tu progresses ! Si si ! Oulala ! Et tu as presque pas utilisé de mots compliqués que personne connaît à part toi. »

Samuel : « On sait maintenant que les arbres craignent pas trop le froid. Encore ouf sinon cousin Max aurait demandé qu’on leur tricote des habits 🙂 »

Léo : « 😀 Et vlan ! »

Max : « Ben oui ! Je prends soin de la nature moi ! »

Léo : « Oui Maxou. Bon, on va voir les zoisos ? »

Max : « Oui ! Allez bonome ! Cavale ! »

A l’observatoire…

Max : « C’est presque tout gelé… »

Léo : « Sauf là… »

Samuel : « Les zoisos sont obligés de se concentrer… »

Max : « Il y a pas de cygne qui fait le brise-glace aujourd’hui… »

Léo : « Le héron ! »

Max : « Bien joué bonome ! J’en attendais pas moins de toi. »

Léo : « Pourtant, avec si peu de lumière, c’est pas facile. Il faut un long temps de pause et pour un sujet en mouvement… Pas facile de cadrer en plus… »

Max : « Tu vois Samuel, ça c’est notre Léo. Il a jamais ouvert un livre de fotos mais il connaît tout : le vocabulaire, la technique… »

Léo : « Si tu dis que c’est parce que je suis autiste je te ploufe ! »

Samuel : « Un autiste dirait pas ça… »

Max : « C’est quand même pas normal… »

Léo : « Hé ! Toi, le petitours à casquette, tu arrêtes maintenant ou je te renvoie au château de ta Princesse adorée ! Et en te bottant les fesses en plus ! »

Max : « Bonome, tu entends ça ? Léo me menace ! Je vais le dire à Princesse ! »

Léo : « Cafteur ! »

Samuel : « Chevalier, ils recommencent à se chamailler. On les laisse faire ? Viens, on observe les zoisos tous les deux. »

Léo : « Moi aussi je veux voir les zoisos. »

Max : « Ben moi aussi ! Si Léo me ploufe pas… Je peux m’approcher ? »

Léo : « Tu peux. Si tu dis plus des bêtises. »

Samuel : « Cousin Léo, sois pas si sévère ! Que va dire cousin Max si tu lui interdis de dire des bêtises ? »

Le chevalier : « Et vlan ! »

Samuel : « C’est vrai qu’on s’ennuie pas avec vous 🙂 »

Léo : « 🙂 Bon, on observe ? »

Samuel : « Qu’est ce que tu vois cousin Léo ? »

Léo : « Tu pourrais reconnaître tout le monde petit Sam. »

Samuel : « J’aime bien quand tu nous dis. »

Max : « Et moi, non ? »

Samuel : « Toi, je préfère tes interventions spontanées 🙂 C’est souvent pertinent et original. Et rigolo 🙂 »

Max : « Tout à fait ! Je suis pertinent et original moi. Et on rigole bien avec moi. C’est évident 🙂 Bon, Léo, nous t’écoutons. »

Léo : « C’est pas juste ! C’est toujours moi qui ai interro. Les autres sont même pas interrogés et après je vais avoir faux et bonome va plus m’aimer et je vais me retrouver tout seul… »

Max : « Léo ! Cesse immédiatement de me parodier ! Ça fait très longtemps que j’ai plus fait ça en plus ! »

Samuel : « Vous vous arrêtez jamais ? »

Le chevalier : « Parfois ils dorment 🙂 »

Samuel : « Tu sais que je les ai déjà vus faire la bagarre pour de rire pendant leur sommeil ? »

Le chevalier : « Alors qu’ils dormaient ? »

Samuel : « Oui oui ! Et plusieurs fois ! »

Léo : « C’est vrai ? »

Samuel : « Ben oui ! J’invente pas moi. »

Max : « On fait la bagarre quand on dort ? »

Samuel : « Ça c’est produit au moins trois fois depuis mon arrivée. »

Max : « Et c’est moi qui gagne ? »

Léo : « T’es trop bête ! »

Samuel : « Cousin Léo, tu nous dis les zoisos s’il te plaît ? »

Léo : « Oui petit Sam. Bon, il y a des mouettes qui rigolent. On voit une jeunette avec son bec orange. C’est son premier hiver et elle doit être bien étonnée d’avoir aussi froid. De dos, en noir, c’est une foulque macroule, Ralida atra, Rallidés. Il y a des chipeaux aussi. Un mâle et deux femelles. Et sur la seconde foto, on voit un mâle milouin qui sort de l’eau. »

Samuel : « Cousin Léo, je peux pas te mettre une bonne note. Tu as pas donné les noms en scientifique et les familles. Ça va pas du tout ça ! Je sais même pas si tu mérites la moyenne. »

Max : « Petit Sam, nous t’écoutons. »

Samuel : « D’accord ! Mouette qui rigole : Chroicocephalus ridibundus, Laridés. Canards chipeau : Anas strepera, Anatidés. Fuligule milouin : Aythya… Aythya… Je sais plus ! »

Max : « Aythya jeçéplu ? Je connaissais pas. C’est la famille des jeçépahidés ? »

Léo : « Aythya ferina, Anatidés. »

Max : « Bon, ben la moyenne va pas être terrible… »

Le chevalier : « Ce n’est pas noté 🙂 On continue ? »

Max : « On continue ! Mais on se poche. Il fait trop froid pour nos petites pattes. »

Léo : « Il nous faudrait des chaussettes 🙂 »

Bonome nous a réchauffés dans sa main, puis on s’est faufilés dans sa poche avec juste la tête qui dépassait. Et il a cheminé sur les chemins. On a pas vu de zanimos et c’est pas du tout la saison de la botanique. Mais c’était bien quand même. C’est beau l’hiver quand le givre se dépose partout. Sur les toiles d’araignées, les plantes… Il y a une forme de calme et de sérénité qui flotte dans l’air… Bonome a fait quelques fotos que j’aime bien. Et monsieur Vivaldi a écrit une très belle œuvre sur l’hiver. Un concerto en trois parties. Le mouvement du milieu raconte bien le calme de l’hiver. Alors, Princesse, je te propose de lancer la musique et de regarder lentement les fotos, en rêvassant. C’est mieux si tu lis cet article l’hiver. Il faut couper le chauffage et ouvrir la fenêtre. Si c’est l’été, va mettre les pieds dans le réfrigérateur. Ça te mettra dans l’ambiance 🙂 On se retrouve au faucon…

Max : « Tiens, notre faucon habituel… »

Léo : « On le voit souvent ici. »

Max : « Il doit habiter pas loin. »

Léo : « Bonome, tu sais où se trouve son nid ? »

Le chevalier : « Comment le saurais-je ? »

Max : « Tu sais pas ? »

Le chevalier : « Max… »

Max : « Demande-lui en zoiso ! »

Samuel : « Max, il me semble que c’est toi qui m’as dit que les zoisos nous répondent jamais. »

Max : « Nous non, parce qu’on parle pas le zoiso. Mais bonome sait leur parler… »

Samuel : « Bonjour gentil faucon. Tu vas bien ? »

Léo : « Il nous regarde 🙂 »

Max : « Un jour, il est venu tout près, juste là. »

Léo : « Là, il est parti… »

Max : « Ben oui, il pouvait pas rester là, à papoter avec nous. »

Léo : « On va à l’autre observatoire ? »

Le chevalier : « Bien sûr ! »

Léo : « On va peut-être voir de beaux zoisos 🙂 »

Max : « Ou du rien du tout… Pour le moment, on a pas vu grand-chose. Vous avez vu des grèbes vous ? »

Léo : « Non. Ni grébu, ni grébou… »

Max : « Pas de grèbes au Royaume des Grèbes… »

Samuel : « Taisez-vous un peu ! On arrive ! »

Léo : « C’est beau le tout gris… »

Max : « Ici l’étang est pas gelé… »

Samuel : « Chevalier, tu connais les fruits rouges qui sont juste là ? »

Le chevalier : « Non 🙂 A ma grande honte je ne me souviens plus à quoi ressemblent les feuilles et les fleurs de cet arbuste. Je sais qu’il me gêne souvent pour observer ou fotoer les zoisos mais je n’ai jamais pensé à l’observer. C’est peut-être une viorne, genre Viburnum, famille des Adoxacées. Les fruits des viornes restent jusque l’hiver… »

Max : « Ce sont des apports d’énergie pour les zoisos alors… Vous avez vu les Anatidés ? »

Léo : « Ben oui ! »

Samuel : « On les connaît bien 🙂 »

Max : « Alors interro pour Samuel ! »

Léo : « Mais à la fin il nous ennuie ! »

Samuel : « Il fanfaronne ! »

Léo : « Personne ne va donc lui répondre ? »

Samuel : « Personne ? Attendez… Je vais lui lancer un de ces traits ! »

Le chevalier : « Ah !? Vous aussi ? »

Léo : « Ouiiii 🙂 On a trouvé ton livre secret que tu cites discrètement le plus souvent possible 🙂 »

Samuel : « On a beaucoup aimé. »

Léo : « Quel personnage ! »

Samuel : « Et quel nez ! »

Léo : « On s’est dit que tu lui ressemblais un peu. Tu devrais écrire la tirade des oreilles 🙂 »

Le chevalier : « Vous pensez ? »

Léo : « Tu devrais essayer 🙂 »

Le chevalier : « Je n’ai pas assez d’imagination… Mais si vous y arrivez, je la publie dans le blog de Max. »

Max : « Qu’est ce que vous racontez tous les trois ? »

Léo : « On t’expliquera Maxou. Bon, on s’occupe un peu des Anatidés ? »

Samuel : « Oui ! Chevalier, il faut fotoer ! »

Max : « Commence par les milouins. Il y a monsieur et madame juste là… »

Léo : « Et là un monsieur milouin qui ploufe ! »

Max : « Ils ont pas froid les canards ? »

Léo : « Max, tu sais bien que leurs plumes sont imperméables et qu’elles emprisonnent de l’air. L’air diffuse mal la chaleur ou le froid. L’air se réchauffe au contact de leur corps et le froid arrive pas jusqu’à leur peau. Il ont un peu froid aux pattes. C’est par là qu’ils perdent de la chaleur. Et c’est pour ça qu’ils dorment sur une patte. L’autre est toute repliée dans les plumes pour la réchauffer. »

Max : « On pourrait leur faire des bottes en caoutchouc… »

Samuel : « J’en étais sûr ! Je savais que cousin Max allait proposer une solution 🙂 »

Léo : « Il va faire un rapport à Princesse 🙂 »

Max : « J’en ai assez que vous vous moquiez de moi ! A deux contre un en plus ! C’est pas gentil ! J’essaye juste de bien faire ma mission et d’aider les zanimos… »

Léo : « Maxou, sois pas triste ! C’est pour de rire ! Tu sais bien que les zoisos sont adaptés à leur milieu. Ils survivraient pas sinon. Regarde un peu ces canards. Ils vont très bien ! Nous on serait tout gelés mais pas eux. »

Samuel : « On va plus te moquer cousin Max. »

Le chevalier : « Viens ici mon petitours. »

Max : « Oui bonome. Fais moi un câlin s’il te plaît. »

Le chevalier : « Pauvre Maxou… »

Samuel : « Là, il y a une madame milouin… »

Léo : « Et là un monsieur morillon avec madame… »

Max : « Juste sous l’observatoire il y a un monsieur sarcelle d’hiver… »

Samuel : « Les canards sont copains entre eux 🙂 »

Léo : « Oui, il y en a souvent plusieurs espèces côte à côte. Ils mangent pas tout à fait au même endroits. Les ploufeurs vont à des profondeurs différentes. Les non ploufeurs sont pas en compétition avec les ploufeurs… Et les canards sont pas spécialisés en nourriture. Ils mangent un peu tout ce qu’ils trouvent. »

Max : « On a quand même pas vu beaucoup de zoisos… »

Samuel : « Non, mais on a vu l’hiver gris. »

Léo : « Le gel… »

Samuel : « La glace… »

Max : « C’est vrai que c’est beau l’hiver. Mais j’ai froid aux pattes. »

Samuel : « Et à la truffe. »

Le chevalier : « Voulez-vous que nous rentrions ? »

Max : « Les zoisos sont cachés bonome. »

Léo : « On va pas beaucoup en voir. »

Samuel : « On pourrait rentrer doucement. »

Le chevalier : « D’accord. Pochez-vous confortablement. »

Max : « Et chaudement 🙂 »

Samuel : « Oh ! Regardez rougegorge ! »

Max : « Il s’est transformé en boule de plumes ! »

Léo : « Il gonfle ses plumes pour emprisonner de l’air et garder sa chaleur. »

Max : « Léo, tu as toujours une explication à donner toi. C’est toi qui devrais être guide en zoisos. »

Léo : « Moi ? Non non, je suis pas guide moi. »

Samuel : « Cousin Léo est trop timide. Il oserait pas. Cousin Max, tu connais bien les zoisos aussi toi, peut-être un tout petit moins que cousin Léo. Tu seras un bon guide. Savant, précis et rigolo 🙂 »

Max : « Pfff… Toutes façons on sera jamais guides nous… »

Léo : « Il fait de plus en plus gris… »

Max : « Et de plus en plus froid… »

Le chevalier : « J’ai compris. On rentre… »

Bonome a cheminé sur les chemins, un tout petit peu plus vite que d’habitude. Mais il regardait partout quand même. Et il fotoait l’hiver… Je sais pas si il avait pas froid ou si il s’en fichait d’avoir froid. A un moment il nous a demandé : ‘Vous ne trouvez pas que c’est vivifiant tout cet air frais ?’ C’est mon bonome ça 🙂 Princesse, je te remets quelques fotos. Et un peu de musique de monsieur Vivaldi encore… En chemin, on a vu un patapon. Un zoiso gris dans l’hiver gris 🙂 Et, avant de partir, on a revu le merle.

Voilà Princesse. J’espère que ça t’a plu l’hiver. Nous on a beaucoup aimé. Mais en rentrant on est allés directement au lit pour nous réchauffer. On a muché. Bonome a travaillé un peu puis il est venu avec nous, nous raconter une belle histoire.

Je t’embrasse Princesse et j’espère que tu vas bien.

Continuer la promenade

184 – C’est encore Noël !

Après Noël de l’An IV, en janvier de l’an V

Le chevalier : « Mes petizours, voulez-vous bien venir ? »

Max : « On arrive ! »

Léo : « On est là ! »

Max : « On a rien fait bonome ! Il faut pas nous gronder ! C’est pas nous ! »

Le chevalier : « Auriez-vous fait des bêtises en mon absence ? »

Max : « Pas du tout ! »

Léo : « On s’est chamaillés un peu 🙂 »

Samuel : « On a fait la bagarre pour de rire 🙂 »

Léo : « Et on a chahuté. »

Samuel : « Mais on a pas fait des bêtises. »

Le chevalier : « Vous avez fait les juvéniles. »

Max : « Bonome, on est des juvéniles 🙂 »

Léo : « On a étudié aussi. Et Max a avancé dans son blog. »

Samuel : « On l’a aidé un peu. »

Max : « Et on a bien rigolé 🙂 »

Samuel : « Cousin Max t’a imité, quand tu prends ton regard sévère, comme ça. »

Léo : « Et il a imité ta grosse voix 🙂 »

Le chevalier : « Je vois. Vous avez donc passé une bonne journée. »

Max : « Oui bonome. Mais tu voulais pas nous parler ? »

Le chevalier : « Si. Enfin, pas vraiment… J’ai quelque chose pour vous. Poussez-vous un peu et fermez les yeux… Voilà, vous pouvez regarder… »

Léo : « C’est un cadeau ? Mais c’est passé Noël ! »

Max : « C’est pour nous ? Ça va pas rentrer dans la chambre ça… »

Samuel : « Qu’est ce que c’est ? »

Le chevalier : « Attendez, j’enlève le film de protection… C’est fait… »

Max : « Oulalaaaaaaa ! »

Léo : « Rhooooo… »

Samuel : « Chevalier, je crois que cousin Max et cousin Léo se sont évanouis 🙂 Poum Max ! Poum Léo ! »

Le chevalier : « Il me semble bien 🙂 »

Samuel : « On les réveille ? »

Le chevalier : « Oui. Gratouillis-thérapie. Tu t’occupes de Léo ? »

Samuel : « Oui chevalier. Léééooooo… Léééoooo… »

Le chevalier : « Maxou… Mon petitours… »

Max : « Mmmmmm… »

Léo : « Mmmmmm aussi… »

Samuel : « Vous vous remettez ? »

Max : « Bonome… »

Le chevalier : « Oui Maxou ? »

Max : « Bonome, c’est nous ça ! »

Le chevalier : « Oui c’est vous. »

Max : « Il est magnifique ce tableau ! »

Samuel : « Tu as un peu d’embonpoint sur ce tableau 🙂 Tu manges trop de chocolat cousin Max 🙂 »

Léo : « C’est pas toi qui as fait ça bonome ! C’est un professionnel ! »

Le chevalier : « Une. Elle est douée non ? »

Max : « Oh ben oui alors ! Rholala ! »

Léo : « Et c’est pour nous ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Max : « Tu vas l’exposer dans ta chambre. Au dessus du morceau de muséum qu’il y a là. Oulala ! »

Léo : « Rhoooo… »

Samuel : « Chevalier, tes duettistes devraient travailler un peu leurs dialogues 🙂 »

Le chevalier : « 🙂 Allez prendre la pose devant ce magnifique tableau, que je vous immortalise. »

Quelques jours plus tard…

Le chevalier : « Bonjour Max. Tu travailles ? »

Max : « Mmmmm… Oui, attends un peu… Je charge les fotos pour mon blog… »

Max « Voilà ! Bonome, que puis-je faire pour toi ? »

Le chevalier : « C’était la rentrée aujourd’hui. »

Max : « Oui oui. Ça c’est bien passé ? »

Le chevalier : « Très bien, merci. C’est la première fois que je revoyais les élèves depuis Noël et il se trouve que certains m’ont demandé de te transmettre quelques cadeaux… »

Max : « Des cadeaux ? Pour Moi ? Rhooo la chance ! Montre bonome ! »

Le chevalier : « Les voici… »

Max : « Un cadeau de la part d’Anastasia ! Et des chocolats ! C’est qui les chocolats ? »

Le chevalier : « Yasmine. »

Max : « Yasmine de 6ème ? Tu les remercieras bonome… Non ! Je vais venir à la schola pour les remercier de vive voix. Viens, on va rejoindre Samuel et Léo pour ouvrir mon cadeau. Ils sont dans la chambre pour étudier. »

Max : « Léo ! Sam ! Regardez ! J’ai eu un cadeau ! »

Léo : « Rhooo la chance ! Ouvre le ! »

Max : « Un réveil ! Chouette alors ! On va le mettre dans la chambre ! Un réveil bleu, spécialement pour moi. C’est gentil ça 🙂 »

Léo : « Il va encore falloir pousser les murs 🙂 »

Samuel : « Cousin Max, tu auras plus d’excuses pour expliquer tes retards ! »

Max : « Mais je suis pas en retard moi ! Qui a dit que j’étais en retard ? »

Le chevalier : « Personne Maxou. Petit Sam te taquine. Léo, Sam, Max a également eu une boite de chocolats. En voulez-vous ? »

Samuel et Léo : « Ouiiiii ! »

Max : « Attendez ! Bonome, on a eu un œuf aussi. Tu pourrais nous fotoer avec notre bel œuf. Comme ça je pourrai faire un deuxième article de Noël. S’il te plaît. »

Le chevalier : « Bien sûr Maxou. Je vais le chercher. »

Tu vois Princesse, on a été gâtés cette année. On a eu plein de beaux cadeaux. Mais bonome en a pas eu lui… Tu as eu des beaux cadeaux toi ?

Je t’embrasse Princesse et j’espère que tu vas bien.

Continuer la promenade

140-2 Les Royaumes des Passereaux, des Chevaliers et Au revoir la mer…

Mardi 27 Décembre, An III (suite)

Bonjour Princesse, c’est Max 🙂 J’espère que l’article de Samuel t’a plu. Il est bien son article. Moi j’en ai assez d’être en retard dans mon blog. Je travaille, je travaille… et j’avance pas. J’aimerais bien arriver à la Normandie. Parce que bonome nous a emmenés en Normandie voir les mamonites 🙂 On est gâtés comme petizours 🙂 Mais avant ça, il faut que je termine les vacances en Charentmaritimie. Il y a quelques belles fotos que je voudrais te montrer. Pour gagner du temps, je vais faire comme Samuel. Pas de dialogue cette fois encore. Des fotos un peu commentées et c’est tout. Il faut pas m’en vouloir Princesse. Le plus important est que bonome fasse bien sa mission. On a bien inspecté. Tu peux dormir tranquillement 🙂

Après être allés sur l’Île Où On Va à Pieds, on a décidé d’aller au Petit Royaume des Passereaux. Ce Royaume est un petit chemin qui serpente entre des arbres et des arbustes…

On y voit pas beaucoup de zoisos… Des passereaux surtout. Mais les passereaux sont toujours difficiles à fotoer. Là, bonome a réussi un pinson des arbres, Fringilla coelebs, Fringillidés.

Et puis on a vu ça…

Mais on sait pas ce que c’est. Léo a fait des recherches et il a rien trouvé. Il a demandé l’aide de bonome qui sait pas non plus. On a découvert qu’il existe des guêpes potières. Ce sont des Hyménoptères et plus précisément des Euménidés. Mais leurs nids sont plus petits et ils ont une ouverture évasée. Là, on a pas vu d’ouverture… Et puis c’est bien trop grand pour être un nid d’Euminidés… Léo a décidé de continuer à enquêter. Si un jour on trouve, on t’informera Princesse.

Bon, comme on voyait pas de zoisos, on était très contrariés tous les trois. Bonome, lui, s’en fichait. Il est toujours content d’être dans la nature. Mais voyant nos mines déconfites, il nous a proposé de faire un petit détour par le Royaume des Chevaliers. Après tout, il est qu’à une lieue d’ici. Tu imagines notre joie Princesse 🙂 Même si on y va souvent dans ce Royaume, on l’aime quand même.

C’est un courlis cendré qui nous a accueillis.

Le courlis cendré s’appelle Numenius arquata. C’est le plus grand des Scolopacidés. Son long bec lui permet d’aller chercher des vers dans la vase de l’estran ou dans la boue des marais.

Ensuite on a vu des sarcelles d’hiver, Anas crecca, Anatidés. Tu vas dire qu’on en voit souvent et que c’est plus intéressant les sarcelles d’hiver. Mais là, il y en avait beaucoup 🙂 Regarde un peu ça…

Un peu plus loin il y avait des Anatidés tout mélangés : des tadornes, des colverts, des sarcelles d’hiver et des canards siffleurs, Anas pennelope. Ils viennent jamais tout près les canards siffleurs. Ils sont pas gentils… Pour les reconnaître, c’est pas difficile. Ils ont la tête rouge.

Après, on a vu un pouillot. Et on a déprimé à cause qu’on connaît toujours pas les pouillots et que peut-être on les mélange avec les hypolaïs.

Mais Samuel a dit qu’on s’en fichait parce que c’était un beau zoiso quelque soit son espèce.

Puis deux cygnes tuberculés sont passés en reconnaissance au-dessus de nous.

Tu as déjà entendu des cygnes passer au-dessus de toi Princesse ? C’est très impressionnant, oulala ! C’est le bruit qui est le plus surprenant. Le cygne tuberculé est pas un zoiso discret quand il vole. Non non ! Comme on avait les truffes en l’air, on a aperçu un busard des roseaux, Circus aeroginosus, Accipitridés.

On le reconnaît bien maintenant. Tu te souviens de nos débuts ? On connaissait rien du tout aux rapaces. A part le faucon crécerelle. Même bonome avait du mal à distinguer les buses des busards ou des milans noirs. Maintenant, on fait la différence au premier coup d’œil. Ils sont pas pareils ces rapaces.

Tiens, puisqu’on parle de faucon crécerelle…

Bon, les fotos sont moins belles que celles de l’article précédent mais quand même. On voit bien que les plumes de la queue sont rayées. On peut dire que c’est une femelle. Bonome, quand il voit un faucon crécerelle en train de muloter, il peut pas s’empêcher de le fotoer. On a des centaines de fotos de faucon crécerelle en train de muloter 🙂

Bon, tu vas dire que jusque là, il se passe rien d’extraordinaire, que j’aurais pu me dispenser de graver cet article. Mais c’est parce que tu as pas encore levé la tête. Regarde ça Princesse…

Samuel et moi avons eu du mal à identifier ces zoisos. Léo, lui, en a perdu sa mâchoire. Quand on les avait vus au Royaume des Paons, il avait dit qu’il aimerait voir un vol migratoire. Il l’a vu son vol migratoire de grues cendrées mon Léo. Et ça m’a fait bien plaisir. Ben oui, ce sont bien des grues cendrées, Grus grus, Gruidés. Léo était ravi, même si elles ont fait que passer les grues cendrées.

Il y en avait que cinq. Cinq bonnes raison de rholalaer pour mon Léo. ‘Rholala, des grues cendrées… Rhoooo… Des grues cendrées…’ Même Samuel s’est moqué de lui 🙂

On était même pas encore tout au bout du Royaume mais j’ai proposé à bonome de rentrer. Après une telle surprise c’était plus la peine de se fatiguer. Je l’aime bien mon bonome Princesse. C’est un peu grâce à toi que je partage sa vie maintenant. Et comme je l’aime bien, je veux pas l’épuiser tout de suite. Il peut encore servir. Au retour, on a juste vu un chevalier arlequin, Tringa erythropus, Scolopacidés.

On a pas vu beaucoup de chevaliers pendant ce séjour… Je crois même que c’est la première foto de chevalier de la série d’articles… C’est comme ça au Pays des Zoisos…

Et puis d’un coup, on a été entourés de zoisos ! Il y en avait partout autour de nous, des dizaines de zoisos… Bonome a dégainé son appareil et a fotoé plus vite que son ombre…

Bon, d’accord, cette fois les fotos sont vraiment pas terribles. Mais ce sont nos zoisos gardiens ! Les chardonnerets rigolos, Carduelis carduelis, Fringillidés. C’est la première fois qu’ils viennent nous voir par dizaines, comme ça, d’un coup. Ils sont sûrement venus nous dire au revoir. Parce que c’est notre dernier jour en Charentmaritimie. Demain matin, à l’aube, on retourne chez nous. Et bonome va se remettre à travailler…

Max : « Bonome, on rentre demain. »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Si on rentre demain on va passer dire au revoir à la mer. »

Le chevalier : « Cela fait partie des rituels 🙂 Où voulez-vous aller ? »

Léo : « En face de l’Île s’il te plaît. »

Samuel : « Oh oui ! S’il te plaît. »

Max : « Bonome, tu as ta réponse 🙂 On y va ? »

Le chevalier : « On y va mes petizours 🙂 »

On s’est pochés pour la chevauchée, mais en laissant dépasser nos truffes. Au cas où… Léo regardait toujours en l’air et d’un coup sa mâchoire s’est décrochée. Du coup moi aussi j’ai regardé en l’air. Et j’ai compris. J’ai crié pour avertir bonome qui a fait un arrêt d’urgence.

Encore des grues cendrées 🙂 Là, il y en a eu plus de cinq. Léo en croyait pas ses yeux. Des dizaines de grues cendrées. Peut-être même des centaines ! Samuel a applaudi en criant ‘Bravo les grues, bravo !’ 🙂

En octobre, on voit des grues cendrées pour la première fois dans un parc ornithologique. Léo exprime son désir de voir des vols migratoires. Deux mois plus tard on voit des dizaines et des dizaines de grues cendrées lors d’un vol migratoire. On est les petizours les plus chanceux du monde 🙂 En plus, on les voit la veille du départ. La chance ! Déjà qu’on a vu un hibou des marais, un renard, un bruant jaune… Maintenant des grues cendrées… Tout ça de zoisos !

On a regardé les grues partir. Elle ont fait un virage par là, puis par là… Elles avaient pas l’air de savoir où elles allaient ces grues cendrées. Ce serait plus simple pour elles d’aller tout droit ! Peut-être qu’elles cherchaient un endroit où se reposer. Je sais pas combien de temps peuvent voler les grues cendrées sans se poser. Je t’ai déjà expliqué brièvement Princesse. Certains zoisos volent quelques heures et se reposent un jour ou deux. D’autres zoisos volent pendant des milliers de kilomètres avant de faire une pause de plusieurs semaines…

Ensuite on a repris la chevauchée, la tête dépassant de la poche de bonome. On regardait pas du bon côté quand il a fait un autre arrêt, alors on a pas compris. Puis on l’a vu, lui…

C’est un goéland cendré, Larus canus. Les goélands cendrés ont la réputation de pas se laisser fotoer facilement. Lui il devait pas être au courant 🙂 Pendant qu’on observait ce beau goéland, Samuel ronchonnait parce qu’on regardait pas au bon endroit ! Il avait vu un autre zoiso 🙂

C’est une grive musicienne, Turdus philomelos, Turdidés. Bonome a ronchonné parce qu’elle restait toujours dans la petite ombre d’un poteau. Mais c’est normal. A l’ombre, la terre est plus humide donc plus meuble. Et c’est plus facile de capturer des insectes à l’ombre. Elle est pas bête cette grive 🙂 On est restés là un petit moment. Bonome fotoait le goéland, puis la grive, puis le goéland… Ces deux zoisos avaient pas du tout l’air d’être incommodés par notre présence. Léo regardait en l’air régulièrement. Mais je peux déjà te dire qu’on a pas revu de grues.

Léo : « On va voir la mer ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. Nous y allons. »

Léo : « Mon petitours… Merci mon bonome 🙂 »

Max : « Pour une fois on va voir l’eau à la mer 🙂 »

Léo : « La marée est haute ? »

Le chevalier : « Elle monte. Je ne sais pas où elle en est. »

Max : « La Passe aux Bœufs est peut-être déjà recouverte. »

Samuel : « On voit jamais l’eau de la mer. Quand on y va c’est toujours marée basse. »

Max : « Petit Sam, on sait pas nager nous. Alors c’est mieux si il y a pas d’eau dans la mer. »

Léo : « On arrive. »

Max : « Oulala ! La mer monte ! La Passe aux Bœufs est plus visible ! Bonome, il faut pas descendre sur l’estran. »

Le chevalier : « Non Maxou, nous resterons sur la digue. »

Max : « Tu la descends pas s’il te plaît. Ça te réussit pas de descendre une digue le dernier jour 🙂 »

Le chevalier : « Je suppose que je vais avoir droit à ce genre de remarque jusqu’à la fin des temps. »

Max : « Et même après 🙂 »

Samuel : « Il y a des bernaches cravants. Elles sont belles ces bernaches. Chevalier, tu veux bien les fotoer s’il te plaît ? »

Max : « Fotoe bonome ! »

Léo : « Oh ! Elles marchent au pas ! »

Max : « Le pas de l’oie 🙂 »

Samuel : « Elles s’en vont… »

Max : « Peut-être que c’est aussi leur dernier jour en Charentmaritimie. »

Léo : « Elles, elles restent toujours au bord de mer. Elles sont inféodées aux estrans, lagunes et marais littoraux. »

Max : « Bonome, je t’ai jamais dit mais on est des bernaches cravants nous. On doit rester toujours ici. »

Le chevalier : « Toi, tu es une bernache ? »

Max : « Ben oui. Tu savais pas ? »

Le chevalier : « Tu as des ailes et les pattes noires. »

Max : « Des ailes d’ange 🙂 »

Samuel : « Cousin Max est prêt à tout pour rester ici 🙂 »

Léo : « Maxou, je te comprends mais quand même, dire que tu es une bernache… »

Samuel : « Le chevalier est ni aveugle ni fou dans sa tête. Il sait bien que tu es pas une bernache. »

Léo : « Tu es son petitours. »

Max : « Je vous ferai remarquer que j’essaye de prolonger notre séjour. Vous pourriez m’aider un peu. »

Léo : « Tu veux qu’on se laisse pousser les ailes ? »

Samuel : « Et le bec ? »

Le chevalier : « Et si nous allions un peu plus loin, le long du Grand Fleuve d’Ici ? »

Max : « On peut pocher ? »

Le chevalier : « Bien sûr. Venez là que je vous aide… »

J’aime bien quand bonome a pas envie de rentrer et qu’il flâne en bord de mer. Bon, là, c’était au bord du fleuve qu’il a flâné. Enfin, je sais pas bien si c’est la mer ou le fleuve ici. C’est bizarre les estuaires. L’eau douce et l’eau de mer s’y mélangent. Le fleuve coule mais il subit l’influence de la marée. On a qu’à dire qu’on a flâné le long de l’estuaire. En avançant par là, on a aperçu des zoisos.

Ce furent d’abord des bécasseaux.

Mais à cette distance on a pas réussi à les identifier. Mais on s’en fichait. On profitait de la nature en ouvrant tous nos sens. Samuel nous a prévenus pour les tadornes.

Tu te doutes que Léo a tout de suite vu l’avocette élégante et la barge. Rien n’échappe à notre Léo 🙂 En fait, des avocettes élégantes, il y en avait beaucoup plus un peu plus loin. Avec des bécasseaux.

Comme tu peux voir, le soleil était déjà bas sur l’horizon et comme il y avait pas des nuages, les couleurs étaient très belles. Bonome est allé s’asseoir sur un rocher et il a posé ses appareils. Alors on est sortis de la poche pour aller nous installer sur ses genoux. Il nous a gratté le front distraitement. Il était dans sa tête mon bonome. Je sais pas ce qu’il fait quand il va dans sa tête. Je crois bien qu’il parcourt l’univers et le temps, tout en étant assis sur un rocher au bord du Grand Fleuve d’Ici. Peut-être que nous aussi, un jour, on pourra aller dans nos têtes. Léo et Samuel regardaient plus du tout les zoisos. Ils se sont allongés pour profiter des gratouillis en ronronnant. Moi, je surveillais bonome, pour être sûr qu’il revienne de dans sa tête. J’étais un peu inquiet. J’ai peur, qu’un jour, il y reste coincé. Ou qu’il veuille plus revenir. Mais là, je me suis inquiété pour rien. Il a de nouveau fixé les zoisos. Il avait l’air un peu intrigué. Puis il a pris son appareil et s’est préparé à fotoer. Comme si il savait… Il a juste eu à appuyer pour déclencher une rafale…

Princesse, tu as pas vu la scène mais je suis convaincu qu’il savait que les zoisos allaient s’envoler. Je sais pas comment il a fait. Il est comme ça mon bonome. Il peut prévoir les zoisos.

Moi j’ai compris qu’il était temps qu’on parte nous aussi. L’envol des zoisos était le signal de notre propre départ alors, à regrets, j’ai sorti mes cousins de leurs rêveries. Bonome s’est approché de l’eau.

Au revoir la mer et prends soin de tes zoisos.

Continuer la promenade

140-1 L’Île Où On Va à Pieds

Mardi 27 Décembre, An III

Bonjour Princesse, c’est Samuel. Cousin Max et cousin Léo ont décidé que ce serait moi qui graverais cet article. Tu vas comprendre pourquoi plus tard. Je te connais pas, moi, Princesse, et j’ai jamais gravé tout seul alors je sais pas si ça va te plaire.

Cousin Léo voulait aller sur l’Île Où On Va à Pieds. On y pas allés hier je sais pas pourquoi. Le chevalier a dit que c’était à cause de la marée. Mais aujourd’hui la marée basse était plus tardive alors on a pu y aller. En faisant attention quand même, pour pas rester coincés…

On était tout prêts et on sortait pour partir quand cousin Léo a vu ce drôle de zanimo…

Bon, moi je suis pas très fort en entomologie encore. Je suis arrivé en automne et il y a plus beaucoup des insectes en automne. Le chevalier était très étonné de rencontrer ce zanimo en cette saison. Cousin Max et cousin Léo ont pas voulu m’aider pour la détermination. Il ont dit que c’était mon article alors je devais me débrouiller. C’est un peu un rite initiatique je crois. Je me lance… Il faut pas m’en vouloir si je dis des erreurs Princesse.

Je refais pas tout. Tu as reconnu un insecte. Là, l’insecte ressemble à une brindille. Mais pas à Brindille 🙂 Il y a un groupe d’insectes qui peuvent ressembler soit à des brindilles soit à des feuilles. Ce sont les phasmes. En scientifique on dit les Phasmoptères. Ils ont tous le corps très allongé. Les Phasmoptères comprennent deux familles : les Phasmides, en forme de brindille, et les Phyllides, en forme de feuilles. Le chevalier a expliqué que Phyllide vient du grékancien Phyllon qui veut dire feuilles. Et cousin Max a ronchonné. Il a dit qu’on s’en fichait du grékancien, que personne parlait le grékancien et que le chevalier parlait du grékancien pour faire croire qu’il était intelligent et cultivé mais que personne, à part lui, pouvait le croire. C’était du grand Max 🙂 Tu sais Princesse, cousin Max fait souvent le polisson mais il m’a expliqué pourquoi. C’est à cause que quand il est arrivé, le chevalier avait souvent l’air triste. Et cousin Max a vu que quand il faisait le chenapan le chevalier souriait. Alors il le fait exprès. Mais c’est pas un polisson ni un chenapan. Il est très gentil cousin Max. Bon, revenons à notre insecte. Je remets les fotos…

On voit bien qu’il ressemble à une brindille. C’est donc un Phasmoptère Phasmide. Si je dis pas des erreurs il y a que trois espèces en France. Je les cite toutes les trois : Bacillus rossius, Clonopsis (Bacillus) gallica et Leptynia hispanica. C’est pas beaucoup trois espèces. Mais je sais quand même pas laquelle on a vu 🙁 Je pense à Clonopsis gallica.

En faisant les recherches j’ai découvert des choses très intéressantes. Il faut que je te raconte ça Princesse.

D’abord il faut savoir qu’il y a pas de mâles des phasmes en France. Ou très très peu. C’est étrange n’est ce pas ? Les femelles se reproduisent par parthénogenèse. La parthénogenèse c’est bizarre. C’est quand une femelle fait des bébés toute seule, sans fécondation. On peut dire que c’est du clonage parce que tous les individus obtenus par parthénogenèse sont génétiquement identiques. C’est pas très bien ça, parce que tous les individus sont sensibles de la même façon aux maladies ou aux parasites… Je sais pas pourquoi, mais il existe des femelles qui ressemblent à des mâles. On dit qu’elles sont gynandromorphes… Mais ce sont quand même des femelles.

Deuxième chose importante : les phasmes sont des spécialistes du camouflage. Pour cela il ont deux stratégies : l’homochromie et l’homotypie. Homochromie ça veut dire même couleur en grékancien. On parle d’homochromie quand un zanimo a la même couleur que le substrat sur lequel il vit. L’homotypie c’est quand il a la même forme que le substrat. Les phasmes bâton ont la couleur et la forme d’une brindille et les phasmes feuilles ont la forme et la couleur d’une feuilles. Quelquefois ils ont même la forme d’une feuille qui s’est fait grignoter par une chenille 🙂 Je mets pas des images parce que je sais pas citer les vrais auteurs et je voudrais pas que le chevalier aille en prison à cause de moi.

Troisième chose à savoir sur les Phasmoptères ils sont spécialistes de l’immobilité réflexe également appelée catalepsie. Si on les embête ils se figent d’un coup. Déjà qu’ils ressemblent à des végétos… Des fois, ils se laissent tomber et bougent plus du tout. Et on peut plus les trouver. Bon, je dis tout ça mais c’est la première fois que j’en vois un et j’ai jamais observé moi-même tout ce que je viens de dire…

Allez, une dernière chose… Les Phasmoptères sont capables d’autotomie et de régénération. Oulala ! Encore des mots compliqués que personne connaît à part le chevalier 🙂 Autotomie ça veut dire qu’ils peuvent se découper eux-mêmes une patte ou une antenne pour échapper à un prédateur. Après, la patte ou l’antenne repousse. C’est la régénération. Bon, ça marche pas toujours très bien la régénération. Parfois une patte repousse à la place d’une antenne et quand une patte repousse, elle est plus simple que l’originale. Il y a moins de parties…

Sur les fotos, on voit qu’il manque une patte à ce phasme. Peut-être va-t-elle repousser…

Voilà pour les Phasmoptères Princesse. J’espère que tu t’es pas lassée trop vite de ces zanimos très originaux. En conclusion je dirai que les Phasmoptères sont de très beaux zanimos 🙂

Bien, prenons la route pour la belle Île 🙂

Cousin Max avait l’air très pressé. Il cavalait partout et voulait jamais faire de pause. Jusqu’aux pieds de cette falaise.

Là, il a demandé au chevalier de s’arrêter et à moi de fermer les yeux. Puis il m’a demandé de regarder…

Princesse, j’ai un sacado aussi maintenant ! Tu te rends compte ? Cousin Max, cousin Léo et le chevalier ont estimé que je méritais un sacado ! Comme un petitours naturaliste ! Je pensais pas que je le méritais, moi. Je débute à peine. Cousin Léo a dit que c’est parce que je connais déjà bien les zoisos. Cousin Max lui a affirmé que c’est parce que je révise et que j’étudie beaucoup, alors je connais bien la nature déjà. Il m’avait longuement interrogé sur la géologie de la Vendée il y a quelques jours. J’ai compris pourquoi maintenant 🙂 Il évaluait mes connaissances pour savoir si j’avais droit à un sacado. Le chevalier, lui, a simplement dit qu’il était ravi de me faire plaisir.

Regarde Princesse, c’est ton équipe de petizours naturalistes au grand complet 🙂

Cousin Max dit que c’est notre mission d’inspecter le Pays des Zoisos mais c’est même pas vrai. C’est la mission du chevalier. Nous, on fait que l’aider. Enfin… A vrai dire, avec tout le temps qu’il passe à nous expliquer les zanimos, on peut pas dire qu’on soit vraiment une aide. Cousin Léo dit que ça le motive et que grâce à nous, il inspecte mieux, pour mieux nous expliquer. Je sais pas, moi.

Après ma remise de sacado, cousin Max était plus détendu et l’inspection a enfin commencé. On est allés au bord de l’eau, ou plutôt un peu plus près, pour chercher des zoisos. Et j’ai aperçu ce zoiso.

C’est un bécasseau variable, Calidris alpina, Scolopacidés. On le connaît bien ce zoiso. Celui-là m’amusait à ploufer sa tête dans l’eau pour trouver du manger. Plouf la tête ! Il la ressortait le bec tout sale 🙂 Je sais pas si il garde les yeux ouverts quand il ploufe la tête…

Puis Pierre Petitpierre est passé nous voir, comme ça, vite fait…

Pierre Petitpierre en vrai il s’appelle tournepierre à collier ou plutôt Arenaria interpres. C’est aussi un Scolopacidé. Pour embêter cousin Max, Léo et moi on a parlé de la diversité des Limicoles. Cousin Max aime pas du tout qu’on parle de Limicoles. On le sait et on fait exprès pour le taquiner. Puis le chevalier a aperçu des bernaches cravants de très loin.

Il a des superzieux ce chevalier 🙂 Pour qu’on les voit mieux, et pour les fotoer, il s’est approché tout doucement. Il a furtivé comme dit cousin Max. Il a fait le fantôôôme 🙂

Puis on a continué le tour de l’Île, pour voir si tout s’y passe bien. Sur la côte ouest on voit pas souvent des zoisos mais il y a les fossiles bizarres du chevalier. On a joué à en trouver.

Cousin Max en a trouvé un qui s’était descellé des roches. Il était posé là, comme ça. Puis cousin Léo en a trouvé un en place. Les cousins ont voulu que je rentre dedans pour me faire fotoer.

Oups, j’ai pas dit. Ces fossiles sont des Sphaerulites foliaceus. Ce sont des Rudistes. C’est un groupe étrange de Mollusques Bivalves. Ce sont des Rudistes. Il ont tous disparu à la fin du Crétacé les Rudistes. Ils ont pas survécu à la grande crise Crétacé/Tertiaire… Comme les dinosaures non-aviens…

J’aime beaucoup cette île moi. Surtout cette partie…

Il y a pas des zoisos. Ou alors des passereaux dans les petites haies en bord de chemin. Mais on les voit jamais parce qu’on veut rester sur les rochers. Cousin Max et cousin Léo peuvent pas s’empêcher de courir partout sur ce platier rocheux. Ils font la course, jouent à chat… Et après ils sont tout essoufflés 🙂

Après le platier rocheux, on retourne sur le chemin. En pochant 🙂 En cheminant sur le chemin le chevalier guette les passereaux. Ils sont terribles ces petits zoisos parce qu’ils bougent tout le temps. Le temps de les trouver et hop ! Ils sont partis ! Il y a des mésanges bleues, des verdiers, des linottes mélodieuses, des pinsons des arbres, des chardonnerets rigolos… Et là on a aucune foto à te montrer. Mais on s’en fiche, parce que le chevalier a réussi ces fotos là 🙂

Elles sont belles ces fotos n’est ce pas Princesse. Il est fort ce chevalier 🙂 C’est un faucon crécerelle, Falco tinnunculus, Falconidés. On en voit souvent ici mais pas aussi bien. Là, c’est mâle en train de muloter. On peut dire que c’est un mâle grâce aux couleurs de la queue. On voit bien qu’elle est grise, barrée de noir vers son extrémité et ourlée de blanc. Je remets une foto parce que je l’aime bien.

Muloter, c’est quand le faucon fait du vol sur place pour repérer sa proie. C’est pas tous les zoisos qui savent muloter. Je suis pas sûr, mais à ma connaissance il y a que les faucons. Quand on le voit en vrai, on remarque que la tête du zoiso reste parfaitement en place. Le corps bouge un peu mais les yeux restent quasiment au même endroit. Cette fois, le faucon a pas attrapé de proie. Il a piqué un peu puis est remonté muloter. Alors le chevalier s’est approché et a recommencé à fotoer. Et ces fotos sont encore plus belles 🙂

Tu vois comme il replie bien les pattes ? Même ses doigts sont repliés. Le faucon crécerelle est vraiment un très beau zoiso. Il existe d’autres espèces de faucons et j’aimerais bien les voir. Cousin Max a eu la chance d’observer un faucon hobereau déjà. Et il me semble que le faucon pèlerin est le zoiso le plus rapide du monde. Il peut atteindre 180 km/h voire 350 km/h lors de vol en piqué. Rholala ! 350 km/h !

Après le faucon, on a continué à avancer sur le chemin. A notre droite il y a l’estran. Mais on y voit pas beaucoup des zoisos. Ils sont trop loin. Et on peut pas aller dans la vase sinon on s’y enfonce tout entier et après on est tout morts et c’est pas rigolo.

Alors on regarde vers la gauche. Il y a des petits canaux entre des morceaux de prairies. C’est cousin Léo qui a vu l’aigrette en premier. Le chevalier l’a fotoée tout de suite parce que les aigrettes se sauvent souvent très vite.

Puis on s’est approchés discrètement, furtivement 🙂 Elle avait pas l’air inquiète cette aigrette.

Pour pas l’embêter, le chevalier s’est éloigné tout de suite après avoir fait les fotos. Ensuite on a plus rien vu du tout jusqu’à notre monture… Cousin Max répétait que c’était le genre de rien du tout que les garde-bœufs pourraient garder mais qu’ils venaient même pas ! Si j’ai bien compris, c’est du souci les garde-bœufs 🙂

Arrivés à notre monture j’ai repéré une bergeronnette grise, Motacilla alba, Motacillidés.

Elle non plus avait pas l’air inquiète. Peut-être que les zoisos s’habituent à nous sur cette île 🙂

Voilà Princesse, c’est tout pour moi. Je devais graver le rapport concernant l’inspection de l’Île Où On Va à Pieds et j’ai accompli ma mission. Mais la journée était pas terminée 🙂

Je te connais pas Princesse mais je t’embrasse quand même 🙂 J’espère que tu as aimé mon article.

Samuel : « Cousin Max ! Cousin Léo ! Vous pouvez venir s’il vous plaît ? »

Léo : « On arrive ! »

Max : « On est là ! »

Léo : « Que pouvons-nous faire pour toi mon petit Sam ? »

Samuel : « J’ai fini de graver mon article et je voudrais que vous le relisiez. Vous voulez bien ? »

Léo : « Bien sûr ! Montre nous ça… »

Max : « Alors… Les Phasmoptères… Pfff ! Bonome et son grékancien ! A la parfin ! Il nous ennuie ! »

Léo : « Commence pas à ronchonner Maxou 🙂 … Parthénogenèse, gynandromorphe, homotypie, homochromie… Dis donc, toi qui rêves de ressembler à bonome tu es bien parti 🙂 »

Max : « Et tu crois que quelqu’un va comprendre quelque chose à ce que tu racontes en utilisant ce genre de mots ? Mon petit Sam… Qu’allons nous faire de toi ? »

Léo : « L’écoute pas Sam. Maxou, tu connaissais tout ça toi ? »

Max : « Ben non. J’avais jamais rencontré de phasmes alors je les ai pas étudiés. »

Léo : « La catalepsie, l’autotomie et la régénération… Oulala, tu as bien travaillé toi ! Bravo petit Sam, bravo ! »

Samuel : « Ça te plaît ? »

Léo : «  Beaucoup. On apprend autant avec toi qu’avec bonome. Tu mérites vraiment ton sacado toi 🙂 »

Samuel : « Je raconte la remise du sacado après 🙂 »

Max : « Laisse nous lire ça… »

Léo : « Moi je l’ai eu au Royaume des Chevaliers. »

Max : « Là où bonome m’a offert mon beau livre de zoisos 🙂 J’avais envie de changer 🙂 »

Léo : « Tu étais surtout pressé d’adouber ton petit cousin 🙂 »

Samuel : « Ce sont les chevaliers qui sont adoubés, pas les petizours naturalistes. »

Max : « Oui petit Sam, tu as raison petit Sam. La suite… »

Léo : « Mmmmmm… Les bernaches… »

Max : « Les fossiles bizarres… »

Léo : « Le faucon… C’est vrai qu’elles sont belles ces fotos. »

Max : « Tu as découvert la torture du choix des fotos 🙂 Il en a fait combien du faucon ? »

Samuel : « Je sais plus… une cinquantaine… »

Max : « Et tu en as gardé que 10 ! Bravo ! »

Léo : « On lit la suite ? »

Max : « Oui ! »

Léo : « … L’aigrette garzette… et la bergeronnette. C’est très bien tout ça ! Bravo Samuel ! »

Max : « Oui oui, c’est bien… »

Samuel : « Cousin Max, tu as l’air contrarié. Qu’est ce qui ne va pas ? »

Max : « Il fallait pas le dire ! »

Léo : « Qu’est ce qu’il fallait pas dire ? »

Max : « Il fallait pas le dire et puis c’est tout ! »

Samuel : « Le polisson et le chenapan ? C’est ça ? Je peux l’enlever si tu veux. »

Max : « Non, il est bien comme ça ton article… »

Samuel : « Je voulais que Princesse sache que tu es un gentil petitours, pas seulement un polisson. »

Max : « Bonome va lire… »

Léo : « Maxou, c’est ton bonome. C’est un bon berger et un bon berger connaît ses brebis. Il sait déjà tout ça. »

Max : « Mouai… »

Samuel : « Cousin Max… »

Max : « Il est bien ton article petit Sam 🙂 »

Samuel : « Tu vas le publier ? »

Max : « Oui ! Et tel quel ! On enlève rien ! Au travail ! »

Continuer la promenade

139-2 La paléontologie et les Céphalopodes

Lundi 26 Décembre, An III (suite)

Le chevalier : « Mes petizours, voulez-vous aller fossiler ? »

Max : « Ben oui ! On est là pour ça ! »

Le chevalier : « Alors descendez de votre perchoir 🙂 »

Max : « Tu veux pas nous porter ? »

Le chevalier : « Je vous pose au sol et vous vous mettez en quête. »

Max : « D’accord ! »

Léo : « On va par là ? »

Le chevalier : « Il y a plus d’espace de l’autre côté. »

Léo : « Bien bonome. D’accord bonome. »

Max : « C’est parti ! »

Un peu plus tard…

Léo : « Max ! Bonome ! Venez voir ! »

Le chevalier : « J’arrive ! »

Max : « Je suis là ! »

Léo : « Maxou, tu connais ces fossiles ? »

Max : « Mmmmm… »

Léo : « Tu mmmmes en te grattant la tête ? »

Samuel : « Tu te prends pour le chevalier ? »

Léo : « Tu espères trouver c’est qui ce fossile ? »

Max : « Ben… On a déjà vu des machins comme ça. Là Où Les Cailloux Sont Tout Cassés… Et j’ai l’impression que ce sont les mêmes roches… Le Cénomanien inférieur… Bonome m’a donné le nom mais je me souviens plus… Ah, tu arrives enfin ! Bonome, c’est qui ce fossile ? »

Le chevalier : « Voyons ça… Mmmmm… Forme concave, des bourrelets concentriques… dans des roches d’âge cénomanien… Je dirais que c’est une orbitoline, Orbitolina concava, Orbitolinidés. »

Max : « C’est ça ! Une orbitoline ! C’est un unicellulaire. Vous vous rendez compte ? Ça, un unicellulaire ! »

Samuel : « Ça alors ! »

Max : « Belle trouvaille les cousins. Mais moi aussi j’ai trouvé un beau fossile. Venez voir… Vous voyez ? Bougez pas, je grimpe… »

Samuel : « C’est un très beau fossile ça 🙂 »

Max : « Mes chers cousins, ce que vous voyez là est un idiomachin triangulaire. C’est un fossile bizarre que personne connaît à part bonome. Il appartient un groupe de zanimos étranges qui existent plus, tellement ils étaient étranges. Même eux savaient pas bien ce qu’ils étaient. C’est pour cette raison qu’ils ont préféré disparaître sans laisser de traces. Ils se sont même pas bien fossilisés. Personne, je dis bien personne, c’est à dire même pas notre célébrissime Bonomus coelebs, en a jamais vu un entier. Voilà, c’était Max petitours, en direct du cénomanien inférieur de Charentmaritimie. Je vous rends l’antenne. »

Samuel : « Bravo cousin Max, bravo ! »

Léo : « Tu t’es encore surpassé 🙂 »

Max : « Je suis assez fier de moi 🙂 »

Léo : « Tu te souviens de leur vrai nom ? »

Max : « Tu crois que quelqu’un sur Terre le connaît ? »

Léo : « Bonome, comment il s’appelle l’idiomachin triangulaire en vrai ? »

Le chevalier : « Ichthyosarcolites triangularis »

Léo : « Merci superbonome 🙂 »

Max : « Bon, on continue ? »

Samuel : « Cette fois, je vais avec le chevalier. Vous, vous allez explorer tous les deux. »

Léo : « D’accord. Tu viens Maxou. »

Max : « On y va ! »

Samuel : « Chevalier, j’ai envoyé les cousins de l’autre côté parce que j’ai aperçu quelque chose là-bas. Viens voir. »

Le chevalier : « Je te suis mon petit Sam. »

Samuel : « Tu le vois ? »

Le chevalier : « Non… »

Samuel : « Mais si ! Regarde bien ! Bon, dépêche toi ! … Voilà, tu le vois maintenant ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 Bravo mon petit Sam ! Quelle vue ! »

Samuel : « Tu veux bien aller chercher cousin Max et cousin Léo s’il te plaît. Je reste là pour étudier. »

Le chevalier : « Oui mon petitours. Je reviens… Max, Léo, venez voir ce qu’a trouvé notre petit Sam. »

Max : « Il a fait une belle découverte ? »

Le chevalier : « Vous verrez 🙂 »

Samuel : « Vous voilà 🙂 Regardez mon beau fossile. »

Léo : « Rhoooo ! »

Max : « Oulala ! Tu es vraiment un grand fossileur petit Sam. »

Le chevalier : « Et il l’a vu de très loin, bien avant moi. »

Samuel : « Oui 🙂 Mais je sais pas qui c’est ce fossile. Je l’ai bien observé et je comprends pas. Tu nous expliques chevalier s’il te plaît. »

Le chevalier : « Je veux bien essayer. Asseyez-vous. »

Léo : « Si il nous dit de nous asseoir, c’est que ça va être long 🙂 »

Max : « Un très long exposé interminable et soporifique. »

Léo : « J’espère qu’il va affiner. J’aime bien quand il affine 🙂 »

Samuel : « Chevalier nous t’écoutons. »

Le chevalier : « Ce que vous voyez là est une coquille. »

Max : « Merci bonome ! Ah ben ça ! Heureusement que tu es là ! Une coquille ! Pfff, on y aurait pas pensé sans toi ! Pour bonome hip hip hip ! Houra ! »

Samuel : « Cousin Max, pourrais-tu te taire ? J’écoute, moi. Continue chevalier s’il te plaît. »

Le chevalier : « A quoi pensez-vous quand vous entendez coquille ? »

Léo : « Animal à corps mou, protégé par une coquille : Mollusque ! Je pense à un Mollusque. »

Le chevalier : « Bien mon Léo. Que savez-vous sur les Mollusques ? »

Max : « Ils peuvent avoir une coquille constituée de deux valves. Ce sont alors des Bivalves. Il y a la moule, l’huître… Ou alors leur coquille peut être en une seule partie et enroulée en spirale. Je connais les Gastéropodes : l’escargot, la limnée… »

Le chevalier : « Bien Maxou. Les coquilles en spirale… Ou les coquilles internes… Commençons par les coquilles en spirale. Il y a effectivement les Gastéropodes. Leur coquille n’est pas divisée intérieurement. Il existe des Mollusques dont la coquille spiralée est divisée intérieurement par des cloisons. Mais ces cloisons communiquent entre elle par un siphon. Et le siphon peut-être orienté vers l’avant, chez les Ammonoïdés, ou vers l’arrière, chez les Nautiloïdés. Là nous sommes en présence d’un nautile. »

Samuel : « Rhoooo… »

Léo : « Bonome, aurais-tu des illustrations ? »

Le chevalier : « J’ai toujours ça sur moi, évidemment 🙂 »

Max : « On en trouvera pour mon blog. »

Le chevalier : « Nous ne mettrons que le nautile. Une vue latérale d’un individu vivant et une vue en coupe. Je trouverai ça. »

Max : « Bonome, c’est quoi une mamonite ? »

Le chevalier : « Une ammonite ? Je l’ai dit Maxou. C’est un Mollusque à coquille spiralée, cloisonnée, et dont le siphon est dirigé vers l’avant. »

Max : « Et pourquoi on en a jamais vu ? »

Le chevalier : « Il y en a très peu dans la région. »

Max : « Et il y a des régions où on peut en trouver ? »

Le chevalier : « Oui, en Normandie par exemple. »

Max : « Mon bonome, tu veux bien nous emmener en Normandie pour qu’on voit des mamonites s’il te plaît. »

Le chevalier : « Là ? Maintenant ? »

Max : « Ben non. Mais un jour. S’il te plaît mon bonome. »

Le chevalier : « Je vais voir ce que je peux faire. »

Samuel : « On peut revenir à mon fossile ? Comment tu sais que la coquille est cloisonnée ? »

Le chevalier : « Regarde bien mon petit Sam. »

Samuel : « Il y a des traits à la surface. »

Le chevalier : « Ce sont les traces des cloisons internes. »

Samuel : « Je vois. Mais au début elles sont serrées et à la fin il y a un long espace. Pourquoi ? »

Le chevalier : « Les cloisons délimitent des loges. L’animal vit dans la dernière qui est la plus grande. On l’appelle la loge d’habitation. Il communique avec les autres loges par le siphon. C’est grâce à cela qu’il peut monter ou descendre, en remplissant sa coquille d’air ou d’eau. »

Max : « Comme les sous-marins ! »

Le chevalier : « Exactement ! »

Léo : « Tu peux décrire le nautile s’il te plaît ? »

(modifié d’après Brousse et Lehman)

Le chevalier : « Comme tous les animaux dont nous parlons depuis tout à l’heure, il a des tentacules porteurs de ventouses autour de la bouche. »

Max : « Comme les pieuvres ! »

Le chevalier : « Exact. »

Léo : « Mais les pieuvres ont pas de coquille ! »

Le chevalier : « Souviens-toi de ce que j’ai dit tout à l’heure : coquille en spirale, interne ou absente. »

Max : « Tu avais pas dit absente ! »

Le chevalier : « Oubli de ma part. Désolé. »

Samuel : « C’est un peu compliqué tout ça… »

Max : « C’est parce que tu as pas encore l’habitude. Nous aussi on est un peu perdus mais on continue quand même. On étudiera ça attentivement en gravant mon blog. Bonome nous expliquera encore et Léo fera des recherches. »

Samuel : « Vous aussi vous êtes un peu perdus ? »

Léo : « Ben… J’aime pas trop le dire mais oui… »

Max : « Si bonome nous fait une interro j’ai une sale note. »

Samuel : « D’accord, alors on continue. »

Léo : « Bonome, on a un groupe de zanimos qui ont un corps mou, une coquille spiralée et cloisonnée, ou interne, ou pas de coquille mais des tentacules autour de la bouche. Comment appelle-t-on ce groupe et les zanimos qu’on met dedans ont-ils d’autres caractères communs ? »

Le chevalier : « Ce sont les Céphalopodes. Ils ont donc des tentacules autour de la bouche, un bec corné semblable à un bec de perroquet… »

Max : « Un bec de perroquet ? Oulala ! Mais c’est dangereux alors ! »

Le chevalier : « Pas pour les petizours:) »

Léo : « Quoi d’autre ? »

Le chevalier : « Un cerveau bien développé protégé par un crâne cartilagineux, des yeux très perfectionnés ressemblant à ceux des humains… Je crois que c’est tout. »

Léo : « Tu peux reprendre un peu ? »

Le chevalier : « Je peux. Il existe un ensemble d’animaux qui ont en commun d’avoir des tentacules préhenseurs autour de la bouche équipée d’un bec de perroquet. Ils peuvent avoir une coquille en spirale cloisonnée, une coquille interne ou pas de coquille. Quand la coquille est présente, elle possède un sillon qui peut être orienté vers l’avant ou vers l’arrière. Voici un beau document… »

Le chevalier : « Le siphon dont il parle est une partie de l’animal qui permet d’expulser l’eau vers l’arrière, ce qui le fait avancer. Ou plutôt reculer. Nous voyons qu’il existe le groupe des Nautiloïdés, celui des Ammonoïdés et celui des Coléoïdés. Bien je pense que ça suffit pour cette première approche des Céphalopodes. »

Léo : « Merci bonome. »

Max : « On reverra ça en Normandie avec les mamonites. »

Le chevalier : « Les ammonites Maxou. »

Max : « Oui bonome, les mamonites 🙂 Dis, tu pourrais prendre le beau fossile pour petit Sam ? »

Samuel : « Il est coincé dans la roche ! »

Max : « Bonome ? »

Le chevalier : « Je n’ai pas mon marteau Maxou. »

Max : « Samuel va être déçu… »

Samuel : « Mais non ! Je suis pas déçu moi ! Le chevalier l’a fotoé et il nous l’a expliqué ! »

Max : « D’accord. »

Léo : « Bonome, avant de s’éloigner de ce beau fossile, tu peux nous donner son nom ? »

Le chevalier : « J’ai entendu parlé de deux espèces de nautiles présentes dans la cénomanien inférieur : Deltoidonautilus triangularis et Nautilus triangularis. Je ne peux rien dire de plus… »

Samuel : « C’est déjà beaucoup. Merci chevalier. On peut aller s’asseoir sur le banc ? »

Léo : « Attendez ! Il y a Pierre Petitpierre ! »

Samuel : « Bonjour Pierre Petitpierre. Tu veux venir t’asseoir sur le banc avec nous ? »

Max : « Il va pas répondre. Les zoisos nous répondent jamais… »

Léo : « Allez ! On grimpe ! »

Le chevalier : « Je comprends que vous soyez fatigués le soir. Avec votre taille tout vous demande d’immenses efforts. Grimper sur un banc est une vraie aventure. »

Max : « Oui, tu aurais pu nous aider d’ailleurs. »

Léo : « L’écoute pas bonome. On aime bien grimper et les juvéniles débordent d’énergie. »

Samuel : « Je suis quand même fatigué moi. »

Léo : « Alors on profite du paysage sans bouger. »

Max : « Dis bonome, ce serait pas l’Île des Beaux Canards là-bas ? Et le bateau ? C’est pas celui sur lequel on a batoé ? »

Le chevalier : « Si mon petitours. »

Léo : « On a batoé… Nous, des petizours… »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Léo : « J’aime bien quand tu dis ‘mon petitours’. »

Le chevalier ; « Je sais mon petitours 🙂 »

Max : « Bonome, tu zoomes le phare et le sémaphore et après tu viens t’asseoir et on te grimpe dessus. »

Le chevalier : « A vos ordres Max ! »

Il a fait ce que je lui ai demandé et on a chahuté tous les quatre. Comme des juvéniles. Et on a bien rigolé 🙂 Puis on s’est pochés pour le retour. Et on s’est endormis. Bonome nous a pas réveillés en arrivant à la cabane. Il nous a couchés tout de suite. Et il est resté tout seul. C’est pas juste.

Une magnifique coupe d’ammonite…

Je t’embrasse Princesse, et j’espère que tu vas bien.

Continuer la promenade

139-1 Au bord de mer…

Lundi 26 décembre, An III

Le matin. Le chevalier se prépare un café. Max le rejoint.

Max : « Bonjour bonome. »

Le chevalier : « Bonjour mon petitours. Déjà levé ? »

Max : « Toi aussi 🙂 »

Le chevalier : « Eh oui… Léo et Samuel dorment encore ? »

Max : « Oui. On a un peu chahuté hier soir. »

Le chevalier : « J’ai entendu… »

Max : « On t’a embêté ? »

Le chevalier : « Non, j’avais sommeil et j’ai réussi à dormir. »

Max : « J’en suis ravi 🙂 Dis bonome, ça fait un moment que petit Sam est avec nous maintenant. Il progresse vite, tu trouves pas ? »

Le chevalier : « Si. Je crois qu’il apprécie beaucoup la nature. »

Max : « C’est un vrai naturaliste ce petit Sam. Il devrait avoir un sacado. »

Le chevalier : « Je vois. »

Max : « Ben oui ! Bonome, pourrais-tu aller au magasin de sacados ? Léo a demandé d’aller sur l’Île Où On va à Pieds et j’aimerais bien remettre le sacado à Samuel sur l’île. »

Le chevalier : « Max ! Tu aurais pu en parler avant ! Comment vais-je faire moi ? Il m’est impossible de trouver un sacado et aller sur l’île aujourd’hui ! »

Max : « Me gronde pas bonome. Tu pourrais le trouver, le sacado, aujourd’hui ? »

Le chevalier : « Oui, mais pas avant d’aller sur l’île. Ce n’est pas du tout sur le chemin ! »

Max : « Ah… Léo va être déçu si on va pas sur l’île aujourd’hui… »

Le chevalier : « Je peux dire que la marée n’est pas favorable. Tu sais que la pleine mer se décale d’une heure et quart chaque jour… »

Max : « Alors on va quérir le sacado aujourd’hui et sur l’Île demain. D’accord bonome. Mais on va où aujourd’hui ? »

Le chevalier : « La question quotidienne de mon petitours : ‘On va où aujourd’hui ?’ »

Max : « Ouiiii 🙂 »

Le chevalier : « J’ai envie d’aller me promener sur la côte, au sud du Petit Royaume des Barges. Nous pourrions laisser notre monture à F. puis prendre le chemin côtier, marcher sur l’estran… »

Max : « On connaît pas là-bas ! Chouette alors ! Merci bonomou. »

Le chevalier : « Tu vas réveiller tes cousins ? »

Max : « On part tôt ? On pourrait pas les laisser dormir un peu ? »

Le chevalier : « Nous ne sommes pas pressés… Laisse les dormir si tu veux. »

Max : « Et comme ça on reste un peu tous les deux 🙂 »

Un peu plus tard. Léo rejoint Max et le chevalier.

Léo : « Vous êtes déjà levés ? »

Max : « Depuis longtemps ! »

Léo : « Vous complotez ? »

Max : « Oui, on se demande comment on pourrait vous perdre dans la nature au cours de l’inspection du jour 🙂 »

Léo : « D’accord. Je vois. Bonome, pourrais-je boire du café ? »

Le chevalier : « Tu veux du café ? »

Léo : « Oui. Toi, tu te caféines toujours alors je veux du café moi aussi. »

Max : « Euh… Léo, tu es tout petit, toi. La caféine pourrait te faire la crise cardiaque. Et argh le Léo ! Plus de Léo. Fini le Léo ! »

Léo : « Max, on est des peluches. On a pas de cœur, nous. On peut pas faire la crise cardiaque. »

Le chevalier (pour lui-même, accoudé à la table et tournant sa cuillère dans sa tasse.) : « Ils n’ont pas d’organes mais arrivent à ingurgiter des montagnes de chocolat… »

Max : « Dis donc ! J’ai du cœur moi ! J’ai même un cœur gros comme ça ! »

Le chevalier (même jeu) : « Et je ne les ai jamais vus aller aux cabinets. Où mettent-ils tout ce chocolat... »

Léo : « Max, avoir un cœur gros comme ça est une expression. Ça veut pas dire que tu as un myocarde qui met ton sang en mouvement dans ton système vasculaire. »

Le chevalier : « Ils devraient être énormes avec tout le chocolat qu’ils ont mangé… »

Max : « Ben voilà ! Léo se lance dans un cours de physiologie cardio-vasculaire dès le réveil ! C’est bien mon Léo, ça ! »

Le chevalier : « Encore un mystère de la création… »

Léo : « Je fais pas un cours ! Je voudrais goûter la boisson favorite de mon bonome ! »

Samuel : « Bonjour chevalier ! Bonjour cousin Léo ! Bonjour cousin Max ! »

Le chevalier : « Bonjour mon petitours ! Tu tombes à pic ! Veux-tu un peu de chocolat ? Sinon, va te préparer, nous allons aux zoisos ! »

Samuel : « On va aux zoisos ! Chouette alors ! Je file mettre ma salopette et mon sacado ! Léo ! Max ! On se prépare ! Et plus vite que ça ! »

Au bord de la mer…

Max : « Bonome, fais attention avant de mettre ton sacado. Il y a une grosse araignée dessus 🙂 »

Le chevalier : « Ah oui 🙂 Je fotoe je suppose ? »

Max : « Tu supposes bien 🙂 »

Samuel : « Dites les cousins, vous voulez bien m’expliquer l’araignée s’il vous plaît ? »

Léo : « On connaît pas les espèces d’araignées, nous. »

Max : « A cause qu’on a toujours pas de beau livre d’araignées… »

Samuel : « Vous pouvez m’expliquer sans dire l’espèce. Allez ! S’il vous plaît. »

Léo : « D’accord petit Sam. »

Max : « Ben tu fais alors ! »

Léo : « Oui, pas de problème. Bon, commençons par le commencement. Ce zanimo a des pattes articulées et une partie dure à l’extérieur qui entoure le corps. C’est la cuticule. On peut donc dire que c’est un arthropode. Les pattes sont au nombre de huit. On voit que l’avant du corps regroupe la tête et le thorax. On parle de céphalothorax ou prosome. Et il y a un petit abdomen ou opisthosome à l’arrière. »

Samuel : « Rholala ! Tu connais bien les araignées cousin Léo ! »

Max : « Moi aussi ! Comme tu peux voir sur la première foto surtout, il y a comme des petites pattes entre les pattes de devant. Ce sont les pédipalpes. Avec tout ça on peut dire que c’est un Arachnide. »

Léo : « Il y a les chélicères au niveau de la bouche. Ce sont des crochets qui permettent d’injecter des sucs digestifs. On aurait dû le dire avant. Dans l’ordre, c’est Arthropodes, Chélicérates, Arachnides, Aranéides. Mais après on sait plus. »

Samuel : « C’est déjà beaucoup. Il va falloir que je révise tout ça moi. »

Léo : « On t’aidera petit Sam. »

Max : « Bon, on commence ? Bonome, tu peux mettre ton sacado maintenant ! »

Léo : « Regardez comme c’est beau… »

Max : « C’est une grande baie… C’est le Petit Royaume des Barges là-bas ? »

Le chevalier : « Oui Max. Nous irons peut-être jusque là. »

Max : « Tout là-bas ? Oulala ! On va pocher alors ! C’est bien trop loin pour nos petites pattes. Les cousins, on grimpe ! »

Léo : « Voilà ! »

Samuel : « On est installés ! »

Max : « On s’est pochés 🙂 Allez ! Cavale bonome ! »

Léo : « Dis, il y a des rochers tout cassés ici. On pourra aller les observer ? »

Le chevalier : « Au retour mon Léo, si la marée le permet. »

Léo : « Merci bonome. »

Max : « Rholala ! On va tout explorer la côte 🙂 »

Léo : « Ici on est dans la zone des carrelets. Il y a des tas de carrelets… »

Max : « Mais après c’est tout sauvage ! »

Léo : « Oui mais il y a pas d’arbres en arrière dune et pas de végétos. C’est pas très favorable aux observations ornithologiques ça. »

Max : « Bonome nous trouvera bien quelques beaux zoisos. »

Samuel : « Encore des carrelets ! Un rouge puis un jaune. »

Léo : « On devrait passer une nuit dans un carrelet, à marée haute, pour voir ce que ça fait. »

Max : « Ils doivent bouger avec les vagues… »

Samuel : « Un jour de brume. Comme ça on disparaîtrait dans la brume 🙂 »

Max : « Et si on a peur ? »

Léo : « Bonome nous rassurerait. »

Max : « Et si lui aussi a peur ? »

Léo : « Bonome il a pas peur ! Il a peur de rien bonome ! C’est le plus grand de tous les chevaliers ! »

Max : « Pas fâcher Léo ! Pas fâcher ! »

Samuel : « J’entends des zoisos… »

Léo : « Ecoutons… »

Léo : « Je reconnais ! Un pinson des arbres ! Fringilla coelebs, Fringillidés. »

Max : « Bonome, tu nous trouves ce pinson. »

Léo : « Il est là ! »

Samuel : « Mais… Il est pas coloré ce pinson ! »

Max : « Parce que c’est une pinsone 🙂 »

Samuel : « C’est une femelle ? »

Léo : « Oui petit Sam. »

Max : « Elle est venue voir le grand chevalier avec ses petizours. »

Léo : « Tu dis souvent ça. Les zoisos viennent pas nous observer ! »

Samuel : « C’est nous qui allons les voir ! »

Léo : « Sinon, on resterait dans la cabane et ils viendraient tous. »

Samuel : « Ce serait plus reposant 🙂 »

Max : « Et cet étourneau, il est pas venu nous voir peut-être ? »

Léo : « Ben non ! Il nous tourne le dos ! »

Samuel : « Et il nous tire la langue ! »

Max : « Vous êtes pas logiques ! Comment peut-il nous tirer la langue en nous tournant le dos ? Ça va pas ça ! »

Léo : « N’empêche qu’il nous a tiré la langue ! »

Le chevalier : « Mes chers petizours bien aimés, pourriez-vous vous dispenser de vos habituelles chamailleries aujourd’hui ? »

Max : « Pas de chamaillerie ? »

Le chevalier : « Non, s’il vous plaît. »

Max : « Même si on est des juvéniles ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Max : « On est sages alors ? »

Le chevalier : « J’aimerais bien. »

Max : « Les cousins, acceptez-vous d’êtres sages aujourd’hui ? »

Léo : « Ben, si ça fait plaisir à notre bonome… »

Samuel : « On peut faire ça pour lui quand même. »

Max : « Bon, bonome, nous sommes d’accord pour être sages. Enfin, on va faire un effort. On est pas sûrs d’y arriver. »

Léo : « Un rechute de juvénilité est toujours possible. »

Max : « Parce que c’est une loi de la nature. Les juvéniles se chamaillent. »

Léo : « C’est difficile de lutter contre la nature. »

Samuel : « Vous vous arrêtez jamais vous ! Chevalier, moi je vais être sage. C’est promis. »

Max : « Ah l’autre ! Il fait le chouchou ! »

Samuel : « Même pas vrai ! Je suis un gentil petitours et c’est tout ! »

Max : « Pfff ! »

Léo : « Vous vous chamaillez là 🙂 »

Max : « Zutalor ! Bonome, c’est plus fort que nous. On y peut rien. Désolé. »

Le chevalier : « Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même… Quelle idée ai-je eu d’adopter trois petizours… »

Max : « Une excellente idée mon bonome ! Surtout quand tu as adopté le premier ! »

Léo : « Non, le deuxième est mieux ! »

Samuel : « Le deuxième est peut-être mieux que le premier mais c’est le troisième le meilleur ! »

Le chevalier pousse un énorme soupir…

Max : « Pas la peine de soupirer bonome. Bon, on avance ? »

Le chevalier : « Non, attendez un peu… »

Max : « Qu’est ce que tu as fotoé ? Montre nous s’il te plaît… »

Léo : « Un bateau tout cassé ! Tu le connais bonome ? »

Max : « C’est la famille de tante Yvonne ? »

Samuel : « C’est tonton Yvon ? »

Max : « Ben non ! Tonton Yvon on l’a vu dans le marais de l’Île d’Ut… Bonome, c’est qui ce bateau ? »

Le chevalier : « Un bateau anonyme… »

Léo : « Tu connais pas son histoire ? »

Max : « On la demandera au vent alors. Tout à l’heure on fera une pause et on écoutera notre ami nous raconter les aventures de ce bateau. »

Samuel : « Chouette alors ! »

Léo : « Il souffle pas beaucoup le vent… »

Max : « C’est le petit vent du jour qui nous caresse les joues 🙂 »

Léo : « J’entends encore des pinsons des arbres… »

Samuel : « Il y a un mâle et une femelle… »

Max : « Les mâles sont célibataires pendant les migrations mais si ils migrent pas ? »

Léo : « Peut-être qu’ils restent avec les femelles et les jeunes… »

Max : « Apparemment… »

Samuel : « Les pinsons des arbres sont de très beaux zoisos. »

Max : « Tous les zoisos sont de très beaux zoisos petit Sam. »

Léo : « Le paysage est très beau aussi. Bonome, pourquoi on est jamais venus ici avant ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas… Je vais peu au nord du Grand Fleuve d’Ici… »

Max : « Bah ça change un peu. Mais on voit pas beaucoup des zoisos… »

Léo : « J’en aperçois là-bas, au-delà du bateau envasé. On y va ? »

Max : « Bien sûr qu’on y va ! Il faut voir qui c’est ces zoisos ! »

Samuel : « La mer monte. Le bateau envasé va se faire recouvrir par la marée. Ça doit lui faire bizarre, lui qui flottait sur les flots… »

Max : « C’est sûr que c’est plus pareil 🙂 »

Léo : « Regardez au sol ! Il y a des empreintes de zanimos! »

Max : « Ça alors ! On voit bien les sabots des deux doigts antérieurs. Mais aussi deux petits traces en arrière et sur les côtés. L’empreinte la plus proche de nous. Bonome, c’est une trace de sanglier ça ! »

Le chevalier : « Il me semble bien. »

Léo : « On est en territoire sanglier ?! Oulala ! Je suis pas rassuré moi ! »

Max : « Bonome, tu as ton couteau ? Tu nous protèges si les sangliers nous attaquent. Je veux pas finir mangé tout cru moi. »

Samuel : « Les sangliers vont sur les plages ? »

Le chevalier : « Apparemment oui mon petit Sam. »

Samuel : « Qu’est ce qu’ils viennent faire à la plage ? Ils prennent des bains de mer ? »

Le chevalier : « Peut-être 🙂 Ou alors c’est sur leur chemin. Il est également possible qu’ils glanent des animaux morts. Vous savez que les sangliers sont omnivores. »

Max : « Ben oui, on sait. Mais sont-ils nécrophages ? Tu penses qu’ils peuvent manger des cadavres de poissons ou de crabes échoués sur la plage ? »

Le chevalier : « Je n’en sais rien. Je suis assez surpris de voir leurs empreintes ici. »

Léo : « Et elles ont l’air plutôt fraîches… »

Max : « Bonome, ils vont pas nous manger ? »

Le chevalier : « Les sanglier ne sont pas petitoursophages. »

Max : « Tu es sûr ? »

Le chevalier : « Absolument ! Comme ils ne sont pas bonomophages. »

Max : « On risque rien alors ? »

Le chevalier : « Rien du tout 🙂 »

Max : « On avance encore alors ? »

Le chevalier : « Si tu veux Maxou. »

Léo : « Une aigrette garzette vient de se poser… »

Samuel : « Elle a fait caca ! »

Max : « Mon petit Sam, je préfère quand tu fais la conclusion sur les zoisos 🙂 »

Samuel : « Je peux la faire, cousin Max. En conclusion, nous pouvons dire que l’aigrette garzette est un très beau zoiso. Même quand elle fait caca 🙂 »

Max : « T’es trop bête ! »

Léo : « Max, tu embêtes pas petit Sam ! »

Max : « Mais ! Je l’embête pas ton petit Sam ! Il dit des bêtises pour de rire alors je dis qu’il est bête pour de rire ! Pfff ! Toi et ton petit Sam ! »

Samuel : « Tu sais cousin Léo, si Maxou m’embêtait, je saurais me défendre. »

Max : « Il me gronderait ! Ça c’est sûr ! Il se laisserait pas faire ce petitours blanc. Oulala non ! »

Léo : « D’accord petit Sam. »

Max : « Elle est belle cette baie… On voit le Petit Royaume des Barges, la Pointe d’Y., l’autre baie… »

Léo : « Et dire qu’on a déjà exploré tout ça. Grâce à toi bonome. »

Max : « Bonome, on connaît toute la côte de Charentmaritimie ? »

Le chevalier : « Non, nous ne sommes jamais allés tout au sud, vers l’embouchure de la Seudre. Et il y a toute la côte de l’île d’O. »

Max : « Il faudra y aller alors. »

Léo : « Il y a d’autres îles ? »

Le chevalier : « Pas en Charentmaritimie. »

Max : « Le bateau se fait engloutir. Pauvre bateau… Il y a personne pour raconter son histoire… »

Léo : « Le vent nous la racontera Maxou. »

Max : « Mais on aura pas le droit d’en parler ! Son histoire va se perdre. »

Léo : « Ça m’étonnerait que ce soit une belle histoire comme celle de tante Yvonne… Au fait, j’ai fait quelques recherches et j’ai découvert qu’il y a d’autres morceaux du bateaux sur l’estran de Fort Lonnec. »

Max : « On les as pas vus ! »

Léo : « Ben non. Mais on peut pas tout voir. On fossile, on zoisote, on géologise… »

Max : « Et on rate les morceaux de tante Yvonne… »

Léo : « Et là on va même pas voir les zoisos. Ils sont trop loin… »

Max : « Bonome, pourquoi il y a des rigoles dans la vase ? »

Le chevalier : « Je suppose que c’est lorsque la mer se retire. L’eau doit bien s’évacuer. »

Samuel : « C’est peut-être la pluie… »

Léo : « Ben non. Il a pas plu depuis la dernière marée. »

Samuel : « Alors c’est la mer… »

Max : « On voit même pas les zoisos. Tu peux tout zoomer s’il te plaît ? »

Léo : « Il y a des Scolopacidés au premier plan puis ce sont des tadornes. »

Samuel : « Les Scolopacidés sont des limicoles. »

Max : « Oui mais limicole, c’est pas une vraie classification scientifique. C’est une classification en fonction du milieu de vie. C’est un groupe tout à fait artificiel. »

Léo : « N’empêche que là, les Scolopacidés ont les pattes dans la vase. »

Max : « Les tadornes aussi ! Et ce sont pas des limicoles ! »

Samuel : « Ce sont des palmipèdes 🙂 »

Max : « Vous le faites exprès ? Ça existe pas non plus les palmipèdes ! Ou alors il faut mettre les mouettes dans le même groupe que les canards ! Vous vous rendez compte un peu ? Les mouettes et les canards dans le même groupe… Pfff ! Vous dites des erreurs ! »

Le chevalier : « Mon Maxou je crois bien que tes cousins te taquinent 🙂 »

Max : « Il faut pas dire des erreurs comme ça ! Quand même ! Les limicoles, les palmipèdes… On est plus au 19ème siècle nous ! »

Samuel : « Tiens, Pierre Petitpierre vient nous voir. »

Max : « Pierre PetitPierre ? C’est qui ça ? »

Samuel : « Le tournepierre à collier 🙂 »

Max : « Tu l’appelles Pierre Petitpierre ? »

Samuel : « Ouiiii 🙂 Tu avais l’air déçu que je m’appelle pas Pierre Petitpierre quand je suis arrivé. Et il y a pas que vous qui pouvez donner des surnoms aux zoisos. »

Léo : « C’est vrai ça ! D’accord petit Sam. Le tournepierre s’appellera Pierre Petitpierre. »

Max : « N’empêche qu’on voit pas beaucoup de zoisos… »

Léo : « Regardez la baie. On vient de tout là bas ! »

Samuel : « La brume se lève… »

Léo : « On va disparaître dans la brume 🙂 »

Max : « Et si elle nous transporte ailleurs ? »

Léo : « J’aimerais bien 🙂 »

Max : « Ah oui ? Même si on se retrouve en pleine ville ou dans un étang avec les brochets ? »

Léo : « Ou au Royaume Secret. »

Samuel : « Oh oui ! C’est comme ça qu’on y accède ! Par la brume ! »

Max : « Vous pensez ? Je vais enquêter… »

Léo : « Et si nous faisions une pause ? »

Max : « Bonne idée ! Bonome, tu pourras te livrer à tes vices ! »

Le chevalier : « Mes vices ?! Carrément ! »

Max : « Pétunage et caféinage 🙂 »

Léo : « J’ai même pas goûté le café ce matin, moi. »

Max : « Léo, tu veux vraiment faire la crise cardiaque ? »

Léo : « Déjà j’ai pas de cœur ! Et en plus bonome boit que du déca ! On fait pas la crise cardiaque avec du déca ! »

Le chevalier : « Tu veux vraiment goûter ? »

Léo : « Oui, s’il te plaît. »

Le chevalier : « Mmmmm… Après tout, pourquoi pas… Tiens. »

Léo : « Merci bonome… Pouah !!!! Beurk !!! Mais c’est pas bon ! C’est tout amer ! Et tu bois ça toi ? »

Max : « 300 litres par jour 🙂 »

Léo : « Ben moi je préfère le chocolat. »

Le chevalier : « Un jour je te ferai goûter le cacao et tu verras ce que c’est, l’amertume 🙂 »

Max : « Dites, vous voulez pas sortir la serviette au lieu de bavasser ? »

Léo : « Parce qu’on bavasse, nous ? »

Max : « Oui, vous bavassez ! »

Léo : « PFFFFFF ! »

Samuel : « J’ai sorti la serviette. Installez vous. ET EN SILENCE ! »

Max : « Oulala ! Pas crier Samuel, pas crier ! »

Léo : « Tu vois petit Sam, la falaise là-bas c’est le Kimméridgien. »

Samuel : « Du Jurassique 🙂 On va y aller ? »

Le chevalier : « C’est un peu loin… »

Max : « Et c’est des cailloux tout cassés. J’aime pas trop quand tu marches sur ces galets arrondis. Tu risques de te tout casser. »

Léo : « Il y a pas beaucoup des fossiles… »

Max : « Et pas de zoisos. »

Samuel : « J’ai compris. On y va pas. Et si Princesse m’interroge sur le Petit Royaume des Barges et le Kimméridigien je pourrai pas répondre et elle va me bannir du Pays des Zoisos et j’errerai comme une bêêête. »

Léo : « 🙂 »

Max : « Tu me parodies là. »

Samuel : « Ouiiii 🙂 »

Max : « Bonome, tu trouves pas qu’il prend de l’assurance ton petitours blanc ? Il nous gronde. Il me parodie. »

Léo : « Il gagne au jeu des zoisos 🙂 »

Le chevalier : C’est vrai. Et ça me plaît bien. Bien, et si nous rentrions ? »

Max : « Parce qu’on a notre mot à dire ? »

Le chevalier : « Pas vraiment 🙂 »

Max : « Les cousins, rangement de la serviette et pochage ! »

Léo : « Bien Max ! »

Samuel : « Oui Max ! »

Léo : « Serviette rangée ! »

Samuel : « On grimpe ! »

Le chevalier : « Vous êtes installés ? »

Max : « Nous sommes 🙂 »

Léo : « Pauvre bonome, tu vas devoir refaire tout le chemin dans l’autre sens… »

Le chevalier : « Oui, mais j’aime marcher au grand air. »

Max : « Bonome est un grand marcheur. »

Samuel : « Il a des grandes pattes 🙂 »

Léo : « Oh… Regardez le bateau ! »

Max : « Il devient un sous marin 🙂 »

Léo : « J’aime bien les épaves. Même quand elles sont tout cassées et anonymes. »

Max : « C’est dommage qu’elle disparaisse pas dans la brume cette épave. Ça ferait une belle foto. Dis bonome, tu veux pas dire à la brume de venir ? »

Le chevalier : « Parce que tu croies que je peux faire ça ? Tu me surestimes mon petitours. »

Max : « Oui, ben ça équilibre une peu parce que toi, tu as tendance à te sous-estimer. »

Léo : « J’entends un zoiso que je connais pas… Vous le voyez ? »

Max : « Un zoiso ? Bonome, cherche le zoiso pour ton Léo. »

Samuel : « Cherche bonome, cherche 🙂 »

Léo : « 🙂 »

Max : « Et tu le laisses faire ? Il te parle comme si tu étais un toutou et toi tu laisses faire ? Il y a du favoritisme ! »

Léo : « Meu non ! Toi aussi il te laisse faire ! Espèce de jaloux ! »

Le chevalier : « Il est là ! »

Max : « Tu as trouvé le zoiso ? »

Le chevalier : « Oui, il est là ! »

Max : « On le connaît pas ! C’est qui ce zoiso ? »

Léo : « Il me dit rien du tout… »

Le chevalier : « Mmmmm… »

Max : « Tu mmmmmes en te grattant la tête ? Tu le connais pas ? »

Le chevalier : « Difficile… Peut-être… C’est probablement un bruant… Mais un juvénile… »

Léo : « Bruant proyer ? »

Le chevalier : « Non… Mmmmmm… Je sais pas trop… Peut-être un bruant jaune. Une femelle dans son premier hiver… Mais sans certitude… »

Max : « Tu vois Samuel, ça c’est bonome quand il sait pas trop. Les gens normaux quand ils connaissent pas un zoiso, ils le connaissent pas et puis c’est tout. Bonome, quand il connaît pas un zoiso il dit que c’est un bruant jaune, femelle, première année. »

Samuel : « Il a une drôle de façon de pas connaître. »

Max : « Ah ben c’est sûr que c’est pas comme nous. »

Léo : « Un bruant jaune… Emberiza citrinella ? »

Le chevalier : « Oui, enfin, si c’est bien un bruant jaune… »

Samuel : « Cousin Léo aussi a une drôle de façon de pas connaître. »

Max : « Il ressemble beaucoup à bonome… »

Samuel : « Donc, si je résume, ils savent pas qui c’est ce zoiso mais c’est un bruant jaune femelle dans son premier hiver qui s’appelle Emberiza citrinella. »

Max : « C’est ça. Mais ils savent pas bien. »

Samuel : « Et quand ils savent, ça donne quoi ? »

Max : « Ben, ils connaissent le prénom du zoiso, ses goûts, sa pointure aussi… »

Samuel : « Et pas son tour de tête ? »

Max : « Si si ! Pardon 🙂 »

Léo : « Un bruant jaune… Il faudra étudier ça au calme. »

Le chevalier : « Je te fais confiance mon Léo. »

Max : « Dites, on arrive bientôt non ? »

Le chevalier : « Oui, nous arrivons aux carrelets. »

Max : « Et il est pas tard encore. »

Le chevalier : « Je vois. Que proposes-tu ? »

Max : « Ben, il y a des cailloux là où on est arrivés tout à l’heure. On aurait dit le Cénomanien. On pourrait peut-être explorer un peu. Qu’en dis-tu ? »

Le chevalier : « Je suppose que Léo et Samuel sont d’accord. »

Léo : « Je suis. »

Samuel : « Moi aussi. »

Le chevalier : « Bien. Mais faisons d’abord une pause. »

Max : « D’accord bonome ! »

Continuer la promenade

182 – C’est Noël, An IV

Fin décembre, an IV

Princesse, c’est bientôt Noël !

Et avant Noël il y a l’Avent, avec un e comme dans Avent. Avent, ça vient du latin adventus qui veut dire venue. Parce que les Chrétiens croient à la venue du Sauveur. Il est venu dans le petit Jésus et c’est ça qu’on fête à Noël, la naissance du Sauveur. Noël, c’est pas les cadeaux, non non non ! Même si ça fait plaisir d’en recevoir et d’en offrir. Normalement, les cadeaux c’est à l’Épiphanie, quand les mages sont venus offrir la myrrhe, l’or et l’encens à Marie et Joseph, les parents de Jésus. Euh, en fait ils les ont offerts à Jésus mais il était trop petit, il pouvait pas les prendre. Je sais pas pourquoi on les fait à Noël les cadeaux… A l’Épiphanie, on mange la galette et on tire les rois. Et c’est bien aussi 🙂 Bonome ronchonne parce que les zoms ont transformé toutes les fêtes religieuses en occasions de trop manger. Il a raison mais ça m’énerve quand même…

Princesse, tu sais qu’à la schola, on célèbre l’Avent à l’église et bonome troubadoure. Et tu sais quoi ? Moi aussi j’ai troubadouré ! Regarde un peu ça…

J’ai musiqué avec bonome 🙂 Et avec une gentille élève qui jouait le même instrument que moi 🙂 On a duotté.

Puis après on a joué avec bonome et une gentille collègue qui soufflait dans sa flûte. Et il y avait la chorale avec des tas d’élèves. Mais, en fait, on est plus élèves ou professeurs quand on musique. On est tous troubadours. Et j’aime bien 🙂

Et on m’a offert des chocolats ! Huuuummmm du chocolat 🙂 Merci beaucoup pour les chocolats, c’est très gentil de ta part, toi qui me les as offerts 🙂 Je te remercie beaucoup. En rentrant à la cabane je les ai montrés à mes cousins et on les a partagés. (Ils sont déjà tout mangés…).

Puis après, Noël est arrivé. On a été très sages. On est allés à la messe et, en rentrant, on a fait la prière devant la crèche. Tous ensemble.

Puis on s’est chamaillés parce qu’on est des juvéniles 🙂 Bonome, qui a déjà beaucoup travaillé depuis le début des vacances, est venu nous voir. On a cru qu’il allait nous gronder mais il est venu avec nous et on a fait la bagarre tous les quatre. Trois petizours contre un grand chevalier. Tu te doutes bien qu’il a fait exprès de perdre et que ça c’est terminé en séance de chatouillages généralisés 🙂 On a bien rigolé. Mais il était déjà tard. Il était même déjà demain. Enfin, le lendemain. C’est à dire le jour de Noël. Et on a voulu aller au lit. Mais quelle ne fût pas notre surprise en arrivant dans la chambre !

Samuel : « Il y a papa Noël ! Papa Noël est venu apporter nos cadeaux ! Tabarnak ! Il existe en vrai alors ! Rholala ! »

Nous étions stupéfaits ! Rholala ! Papa Noël ! Et il a disparu. D’un coup. Hopla ! Plus de papa Noël !

Léo : « Dites, papa Noël c’est pas un vieux zom avec une barbe blanche normalement ? »

Max : « Ben… Le papa Noël des zoms… Mais là, ça devait être un papa Noël de petizours… »

Samuel : « Il a disparu d’un coup… »

Max : « Bonome, tu as eu le temps de le fotoer ? Parce que sinon Princesse va jamais me croire. Un papa Noël de petizours… »

Samuel : « La chance ! C’est parce qu’on a été très sages cette année 🙂 »

Léo : « Il y a des cadeaux ! Bonome, on peut les ouvrir ? »

Le chevalier : « Nous sommes le 25. Papa Noël les a apportés. Vous pouvez les ouvrir. »

Max : « Mon cadeau est le plus petit. Pfff ! »

Léo : « C’est Samuel qui commence ! »

Samuel : « D’accord. J’ouvre… »

Léo : « Un beau livre de mammifères ! »

Max : « La chance ! »

Léo : « Alors ça va être toi le spécialiste des mammifères ! Chouette alors ! »

Samuel : « Il va falloir que je l’apprenne par cœur alors… »

Max : « Pas la peine. On le mettra dans le sacado de bonome pour aller en inspection 🙂 »

Samuel : « Un beau livre de mammifère… Rhoooo… »

Max : « A toi Léo ! »

Léo : « J’ouvre… Oulala de oulala ! Rhoooo… Ça c’est un beau cadeau ! »

Samuel : « Des chants de zoisos ! On va pouvoir écouter des zoisos dans la cabane ! »

Max : « Bonome, c’est toi qui as choisi les cadeaux ? »

Le chevalier : « Non Max, c’est papa Noël 🙂 »

Max : « Tu as passé la commande à papa Noël et tu as choisi des chants de zoisos pour Léo. Alors toi ! Tu te rends compte qu’on va plus jamais dormir ? »

Le chevalier : « Max, tu exagères. Léo a déjà un disque de chants de zoisos et il me semble que tu dors assez bien. »

Max : « Bonome, si Léo gazouille la nuit je te parle plus jamais ! »

Samuel : « Cousin Max, c’est Noël aujourd’hui ! Cesse donc de ronchonner ! »

Léo : « Je vais faire attention Maxou. Ouvre donc ton cadeau. »

Max : « Mon petit cadeau… Tu me fotoes comme les cousins ? »

Max : « Alors… Ben ça alors ! C’est un gilet blanc… Ah non ! C’est… Bonome ?! C’est… C’est vrai ? Il va pas disparaître comme le papa Noël ? »

Le chevalier : « Non mon petitours, il ne va pas disparaître. »

Max : « Bonome, c’est un gilet de la LPO ça ! »

Le chevalier : « Fait sur mesure spécialement pour toi 🙂 Avec ton initiale brodée sur la poitrine. »

Léo : « Max, ça veut dire que tu vas être guide ! Tu te rends compte ? »

Max : « Moi ? Guide ? Pour la LPO ? »

Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 »

Max : « … »

Léo : « Tiens, Maxou reste silencieux. »

Samuel : « C’est si rare 🙂 »

Léo : « Sam, va chercher un chocolat pour Max. C’est une urgence 🙂 »

Max : « Vous moquez pas… »

Le chevalier : « Prends la pause mon petitours. »

Max : « Je vais enfiler mon beau gilet. Bougez pas, je reviens… »

Max : « Pfff… »

Léo : « Pauvre Max, il est tout chamboulé. »

Samuel : « Ben oui, il a eu le plus petit des cadeaux. Le pauvre. »

Léo : « Ben oui. C’est vraiment pas de chance… »

Samuel : « C’est bien dommage d’avoir eu ce si petit cadeau… »

Léo : « 🙂 Bonome, c’est à ton tour ! »

Le chevalier : « 🙂 Je le connais ce cadeau 🙂 »

Léo : « Ben oui, c’est le même que l’an dernier 🙂 »

Le chevalier ! « Merci mes petizours 🙂 »

Voilà Princesse, Noël est passé mais on est encore dans l’octave de la Nativité alors je peux encore te souhaiter un joyeux Noël, à toi, et à toute ta famille.

Je t’embrasse Princesse, et j’espère que tu vas bien.

PS : On a découvert un autre petitours tout mignon 🙂

Joyeux Noël à tous !!!

Continuer la promenade

138 – Une petite sortie

Dimanche 25 Décembre, An III

L’après midi avance dans la cabane de Charentmaritimie…

Max : « Bonome… »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Max : « Le temps se dégage un peu. On pourrait aller se promener. »

Le chevalier : « Se promener ? »

Max : « Ben, c’est qu’il est déjà un peu tard. Trop tard pour une inspection. Mais si tu en as le courage, on pourrait aller se balader en bord de mer. Avec un peu de chance on verra quelques zoisos et un beau coucher de soleil. Tu veux bien ? »

Le chevalier : « Où voudrais-tu aller ? »

Max : « Il faudrait demander l’avis de Samuel et Léo. Mais j’irais bien à Port de B. face à l’Île Où On Va à Pieds… »

Le chevalier : « Pourquoi pas… Va demander l’avis de tes cousins. »

Max part en courant…

Max : « LÉO ! SAMUEL ! PRÉPAREZ-VOUS ! ON VA SE PROMENER ! »

Les trois petizours arrivent immédiatement, sacados sur le dos…

Max : « Bonome, saute dans tes chaussures ! On est prêts nous ! »

À Port des B. …

Léo : « C’est la première fois qu’on va se promener, comme ça, en fin d’après-midi. »

Samuel : « On inspecte même pas 🙂 »

Max : « On se balade sur la digue… Bonome, tu descends pas la digue s’il te plaît. »

Léo : « Ben non ! La taverne est fermée ! Où irais-tu te remettre l’épaule ? »

Max : « Rhooo Léo ! Comment tu es toi ! Comme si il arrivait à bonome de s’abîmer l’épaule sur une digue… »

Samuel : « Chevalier, je crois que tes duettistes reprennent leur numéro 🙂 »

Le chevalier : « Ils sont restés enfermés trop longtemps. Ils ont besoin de se défouler… »

Samuel : « Et ils s’en prennent à toi qui es si gentil… »

Max : « Dis donc le petitours blanc, on pourrait s’en prendre à toi si tu préfères ! »

Léo : « Max ! Tu embêtes pas petit Sam ! »

Le chevalier : « Allez vous dégourdir les pattes sur les rochers. Mais faites attention à ne pas tomber et ne courez pas ! »

Max : « On y va ! »

Léo : « On est partis ! »

Samuel : « Chevalier, je peux rester avec toi ? »

Le chevalier : « Bien sûr petit Sam. »

Samuel : « C’est très beau ici… »

Le chevalier : « Max dirait que c’est parce que tu as beaucoup de beauté dans les yeux. »

Samuel : « Tu crois ?»

Le chevalier : « Je suis sûr qu’il dirait ça. »

Samuel : « Oui oui. Mais tu crois que j’ai vraiment de la beauté dans les yeux ? »

Le chevalier : « Bien sûr. Tu en doutes ? »

Samuel : « Je sais pas… Regarde, Max et Léo reviennent 🙂 »

Max : « Ff-ff… On est allés jusque tout là-bas et il y a pas beaucoup des zoisos… »

Samuel : « Vous êtes tout essoufflés 🙂 »

Léo : « Ff-ff… On a tout couru en sautant de rochers en rochers… »

Le chevalier : « Je vous avais demandé de ne pas courir. »

Max : « Oui, mais on s’en fiche ! On court si on veut. »

Léo : « C’est ici qu’il y a le plus de zoisos. Pas la peine d’avancer plus. »

Max : « On peut trouver une belle place et s’asseoir pour observer. Qu’est ce que tu en penses bonome ? »

Le chevalier : « Je m’en fiche ! J’avance si je veux ! »

Samuel : « Et vlan ! Bien fait pour toi cousin Max ! »

Max : « Tu veux pas t’asseoir pour observer ? »

Le chevalier : « Si 🙂 Choisissez l’endroit qui vous plaît le plus… »

Max : « Bonome, c’est toi qui vas t’asseoir sur les rochers. Nous on va s’installer confortablement sur toi. Alors tu choisis. »

Le chevalier : « Là… Venez… »

Max : « On est bien là ! »

Léo : « Tous les trois sur bonome 🙂 »

Samuel : « Le spectacle peut commencer… »

Max : « Il y a des barges… »

Léo : « Barges rousses ou barges à queue noire ? »

Max : « On s’en fiche ! On se promène. Disons qu’il y a de beaux zoisos… »

Samuel : « On fait la conclusion dès l’introduction. ‘Là, vous voyez des beaux zoisos. En conclusion, nous pouvons dire que ce sont de très beaux zoisos.’ »

Léo : « 🙂 Et là il y a des bécasseaux variables en plumage internuptial… »

Max : « Tu es un incorrigible naturaliste toi ! On dit qu’il y a de beaux petits zoisos gris qui marchent dans la vase ! Et puis c’est tout ! »

Léo : « On peut quand même rappeler que limicole signifie qui aime l’argile ? »

Max : « Tu peux si tu veux. »

Samuel : « Nous on fait que regarder. »

Max : « On fait pas de longs exposés soporifiques qui intéressent personne… »

Samuel : « On se régale en regardant les gros zoisos gris et blancs qui mangent devant nous… »

Max : « On sait pas qui c’est ces zoisos mais ils sont beaux quand même ! »

Max et Samuel applaudissent…

Le chevalier : « Vous applaudissez maintenant ? »

Max : « Le petit zoiso gris a réussi son atterrissage 🙂 »

Léo : « Il y a un goéland brun ! Sur le bord de la foto, à gauche ! »

Max : « L’espèce de mouette ? »

Samuel : « C’est une mouette grise. »

Léo : « Bonome, qu’est ce qu’ils ont mes cousins ? Ils ont effacé toutes leurs données naturalistes ? »

Le chevalier : « Ils jouent aux ignares, aux béotiens… »

Léo : « Ah ! Samuel joue au bêta ! »

Max : « Ben… Et moi ? »

Léo : « Toi ? Tu connais rien du tout ! Tu joues pas au bêta. Tu l’es 🙂 »

Max : « Dis donc le petitours à capuche, je te rappelle que c’est moi qui t’ai initié à la zoisologie ! Tu me dois le respect ! »

Samuel : « Vous allez quand même pas vous chamailler ! On est là pour se détendre et profiter de la beauté ! Zutalor ! CHAMAILLEZ VOUS EN SILENCE ! »

Max : « Samuel nous a grondés ! »

Léo : « On l’a bien mérité. »

Max : « Ça alors ! Même bonome nous gronde pas et Samuel nous a grondés… »

Samuel : « Chevalier, pourrais-tu tout zoomer ces charmants petits zoisos gris s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon petitours. »

Samuel : « Celui-là a le bec tout crotté 🙂 »

Max : « Il mange salement ce joli petit zoiso gris. Il s’est même pas essuyé le bec ! »

Léo : « Il y a quand même pas beaucoup des zoisos… »

Samuel : « C’est pas grave cousin Léo. On est bien là tous ensemble. »

Léo : « Ben oui. Mais bonome aime beaucoup les zoisos. Encore plus que nous. Et c’est lui qui chevauche. Alors si on le fait cavaler et qu’il y a pas de zoisos… »

Le chevalier : « Ne t’inquiète pas pour moi mon Léo. Je suis très bien sur ce rocher, face à l’estran, avec mes petizours sur les genoux. »

Léo : « C’est pas grave si il y a pas des zoisos ? »

Le chevalier : « Ce serait mieux s’il y en avait mais… »

Max : « Mais on s’en fiche ! On profite de la nature ! Regardez moi ce paysage ! N’est-il pas magnifique ? »

Léo : « Il est ! »

Samuel : « La brume s’en mêle… Vous connaissez la brume ? »

Max : « Ben oui ! On sait ce que c’est la brume, petit Sam ! »

Samuel : « Mais non ! Tout le monde sait ce que c’est le vent. Mais vous, vous le connaissez. C’est votre ami le vent. Et la brume ? C’est votre amie la brume ? »

Léo : « On la connaît un peu… Je me souviens d’inspections dans la brume… Vers Là Où Les Cailloux Sont Tout Cassés… »

Samuel : « Oui ! Juste après mon arrivée ! »

Léo : « C’est ça 🙂 Mais on est pas amis encore… »

Max : « Elle cache l’Île… »

Léo : « On ira sur l’île ? »

Le chevalier : « Je vais regarder les horaires de marée et, si c’est possible, nous irons demain. »

Léo : « Merci bonome. »

Max : « Vous avez vu le carrelet ? Il disparaît dans la brume. »

Léo : « On devrait disparaître dans la brume. On va où quand on disparaît dans la brume ? Elle nous transporte ailleurs ? »

Max : « On devrait essayer ! Bonome, on peut aller dans la brume ? »

Le chevalier : « Vous voulez vous perdre dans la brume ? »

Max : « Pas nous perdre ! Vérifier l’hypothèse de Léo ! Si il a bon, on va être transportés ailleurs, on sait même pas où, et ce sera bien ! »

Le chevalier : « Même si elle nous transporte dans la mer ? Avec les congres ? »

Max : « Avec les congres ? Aïe ! On peut pas choisir où on va ? »

Samuel : « On sait même pas si la brume nous transporte vraiment quand on disparaît en elle. Alors de là à choisir où on va… »

Léo : « Pour le moment? c’est l’Île qui disparaît… Peut-être qu’elle sera plus là demain… »

Max : « Léo rêve à voix haute 🙂 »

Samuel : « Il est poète cousin Léo. »

Max : « Léo, c’est un pouêt ! »

Samuel : « Et toi, tu es trop bête ! Laisse cousin Léo rêver ! »

Max : « Pour une fois qu’il rêve pas de zoisos 🙂 »

Samuel : « Le soleil se couche… »

Max : « J’aime bien quand il tombe dans la mer 🙂 »

Léo : « On regarde ? »

Max : « Bonome, tu veux bien te déplacer un peu, par là, pour être face au soleil ? »

Le chevalier : « Vous y allez à pattes ou vous pochez ? »

Léo : « On va loin ? »

Le chevalier : « Quelques mètres vers la gauche… »

Léo : « A pattes alors… »

Max : « Pas trop loin bonome. Et fais attention à toi. J’aime pas trop que tu marches sur les gros rochers de la digue. Je me demande même si c’est pas interdit. Tu vas aller en prison ! »

Le chevalier : « Oui Maxou, je vais aller en prison parce que je marche sur l’enrochement. Tout le monde sait ça ! »

Max : « Je vais te dénoncer à Princesse ! Un rapport et hopla ! »

Samuel : « Tu en as pas assez de dire des bêtises cousin Max ? »

Max : « Moi ? Non 🙂 »

Le chevalier : « Léo, tu peux arrêter de cavaler. Nous nous arrêtons là ! »

Léo : « Assieds toi et j’arrive 🙂 »

Le chevalier : « Venez là mes petizours. »

Max : « On est là ! »

Samuel : « C’est beau ! »

Max : « C’est parce que tu as de la beauté dans les yeux petit Sam. »

Samuel : « Oui cousin Max 🙂 »

Léo : « Le coucher de soleil se regarde en silence… »

Max : « Il y a que toi qui parles Léo. »

Samuel : « Chut ! »

On est restés jusqu’à l’obscurité… Après, bonome a regagné notre monture et on a chevauché à la nuit tombante… Et c’était bien.

Voilà Princesse, c’était juste une petite promenade. Je t’embrasse et j’espère que tu vas bien.

Coquelicot, bonome me demande de mettre ce lien 😉

Faut-il tout tuer ?, par DirtyBiology (Mais je pense que tu connais…)

Je suis pas d’accord moi. Et il m’embête. J’aime pas quand il fait de la provocation. Mais c’est mon bonome. Et je tiens à mon chocolat moi.

Continuer la promenade

Un autre beau dessin

Jeudi 14 Décembre, An IV

Dans la cabane du chevalier…

Max : « Bonjour bonome, tu es rentré de la schola ? »

Le chevalier : « Max, tu devrais le savoir puisque tu es venu avec moi 🙂 »

Max : « Ah oui ! Je suis bête dans ma tête moi… C’est parce que je pensais à autre chose… Viens voir bonome… »

Le chevalier : « Qu’y a t’il mon petitours ? »

Max : « Rien de grave. Pas la peine de t’inquiéter 🙂 Regarde… »

Le chevalier : « Oh ! Bravo ! C’est toi qui l’as fait ? »

Max : « Ben non, je dessine pas moi. C’est Coquelicot. Elle me l’a donné. Elle est gentille non ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Il est très beau ce dessin. »

Max : « Ben oui 🙂 Tu reconnais la scène ? »

Le chevalier : « Évidemment 🙂 »

Max : « Là Où Les Cailloux Sont Tout Cassés… Le jour où on a donné le sacado à Léo, le coucher de soleil au bord de l’eau avec les embruns sur la truffe… »

Le chevalier : « De beaux souvenirs… As-tu montré ce dessin à tes cousins ? »

Max : « Pas encore. Je voulais te le montrer d’abord. Je les appelle. »

Le chevalier : « STOP ! Tu ne cries pas ! Je vais les chercher… »

Le chevalier part dans la chambre et revient avec les Léo et Samuel.

Max : « Léo ! Samuel ! Regardez un peu ça ! »

Samuel : « Tabarnak ! C’est vous ! »

Léo : « Rholala ! C’est toi qui l’as fait ? »

Max : « Non, c’est Coquelicot ! »

Samuel : « Ça c’est un beau dessin ! Vous êtes rigolo tous les deux 🙂 »

Max : « C’est le jour où Léo a reçu son sacado 🙂 Dis bonome, tu peux me retrouver la foto s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Bien sûr Maxou. »

Max : « Et… Est-ce que tu as un cadre ? Je voudrais l’encadrer et le mettre dans la chambre. »

Le chevalier : « Je vais voir… Mais tu pourrais demander à Léo et Samuel. »

Max : « Vous voulez bien ? »

Samuel : « Moi je suis d’accord. »

Léo : « Un dessin de moi ?… Mais il y a plus de place dans notre chambre. Avec le lit, nos beaux livres de zoisos, ton premier cadre, notre penderie… »

Max : « Bonome, il faut agrandir notre chambre. Elle a été conçue quand j’étais seul. Nous sommes trois maintenant. Tu pourrais pousser les murs… »

Le chevalier : « Je vais voir ce que je peux faire… »

Max : « Et il faudrait faire un cadeau à Coquelicot. Tu peux t’en occuper ? »

Le chevalier : Non. »

Max : « Non ? »

Le chevalier : « Non ! »

Max : « Et pourquoi, s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Parce que je ne fais pas de cadeau à Coquelicot. Tu te débrouilles… »

Max : « Et comment je fais sans argent de poche ? »

Le chevalier : « Et voilà ! C’est reparti… »

Max : « Non, d’accord, je vois bien que je t’embête avec l’argent de poche. Bonome, il faut que je te parle. »

Le chevalier : « Je t’écoute Maxou. »

Max : « Bonome, cela fait quelques mois maintenant que je travaille pour toi. Les cours de Max, ça te dit quelque chose ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Max : « Tu te rends compte du travail que ça me demande ? »

Le chevalier : « Oui. Et je suis très fier de toi. J’aime beaucoup tes cours. »

Max : « Merci mon bonome. Tu dois savoir qu’il est écrit : ‘Toute peine mérite salaire.’ C’est dans la Bible. Tu connais la Bible ? »

Le chevalier : « Je connais 🙂 »

Max : « Bien. Peut-être pourrions nous parler de mon salaire alors… »

Le chevalier : « Mon petitours, je suis ravi que tu cites la Bible. C’est digne d’un bon petit disciple de Jésus. »

Max : « Merci bonome. On parle du salaire alors ? »

Le chevalier : «  Remettons d’abord ce verset dans son contexte c’est-à-dire dans l’évangile de Luc, chapitre 10 verset 7 : ‘Demeurez dans cette maison-là, mangeant et buvant ce qu’on vous donnera ; car l’ouvrier mérite son salaire.’ Matthieu dit, lui, au chapitre 10, versets 9 et 10 : ‘Ne prenez ni or, ni argent, ni monnaie dans vos ceintures ; ni sac pour le voyage, ni deux tuniques, ni souliers, ni bâton ; car l’ouvrier mérite son salaire.’ Les évangélistes ne parlent pas d’argent mais de la nourriture et du lit. »

Max : « Ils disent ça ? Tu es sûr ? »

Léo : « Mon Maxou, je crois que tu t’es fait moucher ! »

Samuel : « Et vlan ! »

Léo : « Parce qu’on a un beau lit nous. »

Samuel : « Dans une belle chambre. »

Léo : « Et du chocolat à volonté. »

Samuel : « Alors tu mérites ton salaire, toi. »

Léo : « La chance ! »

Samuel : « Tu reçois gratuitement et tu donnes gratuitement. »

Léo : « Tu vis pleinement l’idéal évangélique. »

Samuel : « Grâce à ton travail. »

Max : « Alors pas de salaire ? »

Léo : « Ben non ! »

Samuel : « Tu gagnes le paradis cousin Max ! »

Léo : « Et tu penses à l’argent… »

Max : « M’en fiche de l’argent moi. C’est pour faire un cadeau à Coquelicot. Elle est gentille Coquelicot. Elle m’a fait un beau dessin et je peux même pas la remercier en lui faisant un cadeau et en plus mes cousins se moquent de moi… »

Le chevalier : « Max, que dirais-tu d’encadrer ton beau dessin et d’aller pousser les murs de la chambre ? »

Max : « C’est pas un cadeau pour Coquelicot ça… »

Léo : « Allez, viens Maxou. On va encadrer ton beau dessin. »

Léo : « Voilà ! Bonome, tu fotoes ? »

Le chevalier : « Évidemment ! »

Léo : « Bon, on va pousser les murs de la chambre maintenant ! Allez ! Au travail ! »

Léo : « Pousse un peu Max ! »

Samuel : « Allez cousin Max ! Le mur va pas se pousser tout seul ! »

Max : « Pfff… »

Léo : « Encore un peu… Voilà ! Samuel, tu remets les beaux livres de zoisos. Max, tu mets le cadre en place ! Et moi je déplace la carte de Brindille et je pousse un peu le lit… »

Samuel : « Fait ! »

Max : « Il est bien là ? »

Léo : « Oui ! Très bien ! Et sinon on le déplacera plus tard… »

Samuel : « On verra à l’usage 🙂 »

Léo : « Bien. C’est fait. Bonome… »

Le chevalier : « Oui mon petitours, je vous fotoe 🙂 Installez vous dans votre lit. »

Léo : « On y va ! »

Léo : « Dites, puisqu’on est au lit, bonome pourrait nous raconter une histoire ! »

Samuel : « Oh oui ! Une histoire ! »

Le chevalier : « Si vous voulez. Mais d’abord, vous allez vous débarbouiller et vous déshabiller. Pas de pantalon dans le lit ! »

Léo a vu que j’étais triste encore à cause que je peux même pas faire un cadeau à Coquelicot alors, pendant qu’on se débarbouillait, il a lancé une bataille d’eau. On s’est tout aspergés et on a bien rigolé. On a mis de l’eau partout et bonome nous a même pas grondés. Il est gentil bonome. Il a tout essuyé pendant qu’on allait au lit en se chamaillant. On s’est couchés et il est venu nous raconter une belle histoire sur la mer des temps passés. Mais on a pas entendu la fin 🙂

Coquelicot, je te remercie pour ce beau dessin 🙂

Continuer la promenade