153-1 L’Arthropodologie au Royaume des Bernaches

Samedi 24 Juin et Jeudi 29 Juin, An IV

Max : « Les cousins ! Vous venez ? On va graver un article ! »

Léo : « On arrive ! »

Samuel : « On est là ! »

Léo : « On en est où ? »

Max : « Mois de Juin, an IV. On est allés au Royaume des Bernaches et au Grand Étang. »

Léo : « Ah oui ! Plusieurs fois chaque Royaume. »

Samuel : « Deux fois aux Bernaches et deux, ou trois, au Grand Etang… »

Max : « Un fois, aux Bernaches, il y avait Arthur ! »

Léo : « Oui, je me souviens ! Même qu’on a pas vu beaucoup des zoisos. »

Samuel : « Il y avait des petits ! »

Max : « Oui, mais des espèces habituelles… Rien d’extraordinaire. »

Samuel : « Moi je les connaissais pas ces petits ! »

Max : « Alors on va en parler dans l’article. »

Léo : « Oui. Et on a vu des Insectes ! »

Samuel : « Et des araignées ! »

Max : « Comme on voyait pas des zoisos, bonome s’est lancé dans l’Arthropodologie. »

Léo : « Max ! Ça existe pas l’Arthropodologie ! »

Max : « Si monsieur Léo ! En petitoursien du Nord on peut le dire ! »

Léo : « Le petitoursien du Nord est une étrange langue… On peut dire n’importe quoi en petitoursien du nord ! »

Max : « C’est pas vrai monsieur Léo ! C’est juste qu’on est précis en Petitursie du Nord ! »

Samuel : « Cousin Léo, laisse le dire. Sinon on va débattre pendant des heures. Et moi je préfère graver l’article. »

Léo : « Sage décision mon petit Samuel 🙂 Bon, le plus simple c’est de faire ‘l’arthropodologie’ puis les petits zoisos du début de l’été. »

Max : « En un seul article ? »

Léo : « Ça risque d’être un peu long… Je verrais bien deux articles moi. »

Samuel : « Surtout que si je me souviens bien, on a vu beaucoup de bestioles 🙂 »

Max : « Bien. Deux articles à graver pour le Royaume des Bernaches. Pour le Grand Étang on verra après. On commence ? »

Samuel et Léo : « On commence ! »

L’arthropodologie

Max : « On place dans le groupe des Arthropodes tous les animaux qui possèdent à la fois une cuticule externe et des pattes articulées. »

Léo : « Ça va pas comme phrase Max. »

Max : « Hein ? Pourquoi ? »

Léo : « On a l’impression que le groupe des Arthropodes préexiste à l’existence des zanimos qui le composent. »

Max : « Tu m’accuses d’essentialisme ? »

Léo : « Je t’accuse de rien Maxou. Je dis juste que la phrase est mal tournée. »

Samuel : « C’est quoi l’essentialisme ? »

Léo : « Mmmm… Une doctrine qui dit que les espèces diffèrent entre elles par ‘essence’, qu’il existe une classification naturelle des êtres vivants. »

Max : « Elle repose sur un vieux concept de la Grèce Antique. C’est à cause d’Aristote et de sa Scala Naturae.»

Samuel : « Max tu te bonomises 🙂 »

Max : « Pas d’insultes s’il vous plaît ! C’est parce que dans la Grèce Antique ils croyaient au Monde des Idées. C’est un peu compliqué le Monde des Idées. Disons que ce qui existe dans ce Monde est un modèle de quelque chose. Par exemple un chat. Et que sur terre, il n’y a que des approximations de ce modèle. »

Léo : « La conséquence est que les espèces sont immuables puisqu’elles existent parfaitement dans le monde des idées. »

Max : « Et si les espèces sont immuables il y a pas évolution des espèces. »

Léo : « L’essentialisme est donc une doctrine fixiste. »

Samuel : « Vous en connaissez des choses ! Tabarnak ! Mais si c’est pas vrai l’essentialisme qu’est ce qui est vrai ? »

Max : « Rien 🙂 Les scientifiques sont plutôt nominalistes. »

Léo : « Quand on voit plusieurs zanimos tout pareils on définit l’espèce de ce zanimo. Comme ça c’est plus pratique. Mais le nom est juste une convention. »

Max : « Ça veut dire que l’espèce existe pas vraiment tout le temps. »

Samuel : « Vous avez un exemple ? »

Léo : « On prend lequel ? »

Max : « Je sais pas. Le chien et le loup ? »

Léo : « On a pas tous les noms précis… Bon, j’essaye. Le loup et le chien forment deux espèces dans nos esprits. Canis canis… »

Max : « Le chien chien 🙂 »

Léo : « Et Canis lupus, le chien loup. »

Max : « Déjà il existe deux sous-espèces de loup : Canis lupus lupus, ou loup d’Europe, et Canis lupus arctos, ou loup polaire. »

Samuel : « Mais ils se ressemblent entre eux et peuvent avoir une descendance féconde. »

Léo : « Exact petit Sam ! »

Samuel : « Et le chien ? »

Max : « On suppose qu’il provient du loup. D’ailleurs on l’appelle parfois Canis lupus familiaris. »

Samuel : « Alors le loup et le chien sont de la même espèce ! »

Max : « Ben ça dépend… Prenons encore des exemples. Le husky du grand nord, le vrai, le chien de traîneau. Et le loup polaire. »

Léo : « Ajoutons un chihuahua… »

Samuel : « Le tout petit chien ? »

Max : « Celui là même 🙂 »

Léo : « Le chihuahua a été obtenu par des croisements d’autres chiens suivis de sélection artificielle. »

Max : « On a pris des petits pour les faire s’accoupler entre eux. »

Léo : « Bon, déjà ça montre qu’une espèce est pas vraiment fixe. »

Max : « Le grand Darwin a beaucoup étudié la sélection artificielle des pigeons. Il y a des tas de variétés de pigeons d’élevage. »

Samuel : « Comme des variétés de chiens. »

Max : « Eh oui 🙂 »

Léo : « Et dans notre exemple, le loup arctique et le husky peuvent se reproduire en ayant une descendance féconde mais le chihuahua peut se reproduire avec aucun des deux autres. »

Max : « Il pourrait, à la rigueur, leur servir de repas mais c’est pas pareil. »

Samuel : « Alors si on dit Chien et Loup c’est juste par commodité. Pour donner un nom. Mais ça existe pas vraiment. »

Max : « C’est ce que dit la Science qui est nominaliste. »

Samuel : « Qu’est ce qui va pas dans la phrase de cousin Max ? »

Max : « J’ai dit qu’on plaçait dans les Arthropodes tous les zanimos etc… »

Léo : « Ce qui laisse supposer que le groupe des Arthropodes existe AVANT de rencontrer un zanimo qui correspond à la définition. »

Max : « Comme si il existait l’essence d’un Arthropode. Pfff ! Quelle hérésie ! »

Léo : « Ben oui ! En réalité il y a des tas de zanimos qui ont une cuticule externe et des pattes articulées. »

Samuel : « Alors on invente un groupe qui correspond à ça parce que c’est pratique. ! D’accord ! Alors que devient la phrase de cousin Max ? »

Léo : « Max ? »

Max : « Il existe des tas de zanimos qui ont en commun d’avoir une cuticule externe et des pattes articulées. Ce groupe a été nommé Arthropodes. »

Samuel : « Et là on a bon ? »

Léo : « Cette fois, oui 🙂 »

Samuel : « C’est tout ce qu’il faut pour être un Arthropode ? »

Max : « On pourrait ajouter que ce sont des protostomiens mais il faudrait expliquer et j’ai pas envie. Et qu’ils muent. Ça c’est pas dur à expliquer. Comme leur squelette est à l’extérieur, pour grandir il doivent perdre leur squelette. Alors ils en font un tout mou sous le premier, perdent le premier, puis le nouveau grandit en durcissant et le zanimo peut grandir dans son nouvel exosquelette qui a une taille de plus 🙂 »

Léo : « Moi j’ajouterais qu’ils sont apparus il y a environ 540 millions d’années, dès le début du Phanérozoïque c’est à dire la période de l’histoire de la Terre riche en fossiles. Il y en avait avant mais ils étaient trop rares et trop bizarres pour qu’on en parle. »

Max : « Et puis quand le Phanérozoïque a été défini, on les avait pas encore trouvés 🙂 »

Léo : « Vous remarquerez au passage que bonome avait déjà 14,5 milliards d’années au moment de l’apparition des Arthropodes. »

Max : « Ce qui est une énigme qui dépasse bien des scientifiques. »

Léo : « Notre bonome défie les lois de la nature… »

Samuel : « Je résume. Il y a 540 millions d’années environ sont apparus des zanimos au corps enfermé dans une cuticule également appelée squelette externe ou exosquelette. Ces zanimos avaient des pattes articulées et ils grandissaient par mues successives. Et il existe des tas de descendants à ces zanimos. Et on regroupe tous ces zanimos dans un groupe que les zoms ont défini et qu’ils ont appelé Arthropodes. »

Léo : « On va pas tout expliquer comme ça quand même ? »

Max : « Non non ! Oulala ! Sinon il nous faudrait des siècles ! Mais c’était bien de rappeler un peu le débat entre essentialistes et nominalistes. Un naturaliste se doit se savoir ça ! Sinon ça sert à quoi qu’il ait un sacado 🙂 »

Léo : « Au passage on a réfuté la Scala naturae du grand Aristote 🙂 »

Max : « Et vlan Aristote ! »

Samuel : « Vous avez rien réfuté du tout ! Vous en avez à peine parlé ! »

Max : « Ben c’était suffisant. On réfute comme ça nous. Aristote ou pas Aristote ! »

Léo : « On rigole pas ! »

Max : « Bien ! Commençons ! Première foto s’il vous plaît ! »

Max : « Que voyons nous ? »

Samuel : « Un étrange zanimo 🙂 »

Max : « Oui, heureusement que nous avons pas détaillé l’anatomie des Arthropodes. Celui-ci aurait tout faux 🙂 »

Léo : « Mais comme on l’a pas fait, les lecteurs le savent pas 🙂 »

Max : « Il a un corps globuleux. Apparemment fait d’une seule pièce. »

Léo : « La tête, le thorax et l’abdomen sont fusionnés. »

Samuel : « Et il a des pattes fines et trèèèèès longues… »

Max : « 8 pattes ! Voilà une information intéressante ! »

Léo : « Et pas d’antennes ! »

Max : « Par contre il a des chélicères et des pédipalpes. Mais on les voit pas sur cette foto… »

Léo : « Mais nous savons que nous sommes en présence d’un Arthropode, Chélicérates, Arachnides. »

Max : « Avec les trois parties du corps fusionnées nous pouvons même aller jusqu’à Opilionidés ! »

Léo : « Ce sont les faucheux ! Parce qu’ils sont capables d’autotomie ! »

Max : « En cas de danger ils peuvent se couper tout seuls une patte. Et cette patte continue de s’agiter comme une faux ce qui attire l’attention du prédateur. »

Léo : « Il s’attaque à la patte et l’opilion se sauve. »

Max : « Avec une patte de moins. »

Léo : « Certains individus très âgés ont plus que 5 voire 4 pattes ! »

Samuel : « Ils mangent quoi les opilions ? »

Max : « Ce sont des prédateurs d’autres petits Arthropodes. »

Léo : « Signalons qu’ils font pas de toile. Jamais ! »

Max : « Ben non ! Ce sont pas des araignées ! Ce sont des o-pi-lions ! »

Léo : « En général ils ont que 2 yeux. Mais ce sont pas vraiment des yeux mais plutôt des capteurs de lumière qui les renseignent sur le jour et la nuit. »

Max : « Et les opilions mordent pas les zoms ! »

Léo : « Ils piquent pas non plus. »

Max : « Ils se nourrissent des moucherons et des autres petites bêtes. Alors, au lieu d’utiliser des insecticides qui tuent tout le monde, adoptez des opilions ! »

Léo : « Nous on en a pas. Mais on a Charlie le pholque. »

Max : « On en a même plusieurs. Mais ils s’appellent tous Charlie les pholques. On sait pas pourquoi. »

Léo : « Mais bon, Charlie c’est une araignée. Pas un opilion. »

Samuel : « Et si on passait aux araignées ? »

Max : « Si tu veux petit Sam, si tu veux ! Foto suivante sivouplait ! »

Max : « Jolie petite araignée que j’ai déjà présentée ! »

Samuel : « Redis nous cousin Max s’il te plaît ! »

Max : « Ben oui petit Sam 🙂 Nous voyons que la tête et le thorax sont fusionnés mais l’abdomen forme une boule à l’arrière. Si je me prenais pour bonome je dirais qu’il y a un prosome et un ophistosome globuleux. Les 8 pattes sont portées par le prosome. Le thorax en fait. La tête porte… fotos suivantes… »

Max : « Des yeux, une bouche avec des chélicères en crochets et des pédipalpes. »

Samuel : « Je vois ! »

Max : « Cette petite araignée est l’araignée variable, Minusema vatia, famille des Thomisidés, groupe des Aranéomorphes. On l’appelle aussi araignée crabe. Elle se tient sur des fleurs blanches ou jaunes dont elle adopte la couleur. Quand elle est sur une fleur blanche, elle rassemble ses pigments jaunes dans des cellules particulières et devient blanche en quelques jours. Si elle retourne sur une fleur jaune, elle libère ses pigments et redevient jaune. »

Léo : « Cette petite araignée chasse à l’affût. Comme vous pouvez le voir, elle lève les deux premières paires de pattes et attend, patiemment, sans bouger… »

Max : « Et si une proie passe à sa portée, elle la capture ! Mais regardez plutôt ! »

Léo : « Grâce à ses chélicères en crochets, elle injecte ses sucs digestifs dans la proie qu’elle tient fermement. »

Max : « Les sucs digestifs digèrent les tissus mous de la proie qui deviennent liquides. »

Léo : « Puis elle aspire le liquide riche en nutriments. »

Max : « Comme un milk-shake de mouche 🙂 »

Samuel : « Un milk-shake de mouche ? Beurk ! »

Max : « Parce que tu es pas une araignée petit Sam 🙂 »

Léo : « Voici ce qu’il reste après que l’araignée-crabe a fini son repas… »

Max : « Là, c’est une cuticule vide de bourdon… »

Léo : « L’araignée-crabe a tout mangé ! »

Max : « Slurp le bourdon ! »

Léo : « Bien… Pas d’autres Arachnides ? »

Max : « Non, pas cette fois… »

Léo : « Alors passons à la suite ! »

Max : « Foto suivante ! »

Léo : «  Un Odonate ! »

Max : « Bon, ben on va dans nos têtes pour faire odonatologie 🙂 »

Léo : « Mais non Max ! On va dans la tête de bonome ! Il y a sa bibliothèque, son fauteuil en mamonites, son café… »

Max : « Et on va fumer la pipe 🙂 »

Samuel : « Vous êtes bêtes mes cousins 🙂 »

Max : « Certes, mais je trouve que tu t’es très bien adapté. »

Léo : « Et vlan Samuel ! »

Samuel : « C’est moi qui dis ‘et vlan !’ normalement… »

Max : « Tu nous inspires petit Sam 🙂 Bon, on va pas refaire toute la détermination avec les nervures anté-nodales, les triangles alaires et je sais pas quoi… »

Léo : « Il y a que bonome qui fait ça. »

Max : « Nous on a regardé les images dans les livres et on a procédé par analogie. »

Léo : « Et on est arrivés à l’orthétrum brun. »

Samuel : « Même si il est tout bleu ? »

Max : « Ben… »

Léo : « Il nous semble bien que l’orthétrum brun peut être couvert de pruine bleuâtre. »

Max : « Alors que l’orthétrum bleuissant peut être brun. .. »

Samuel : « C’est pas facile alors. »

Max : « Ben non ! Et c’est pour ça que la méthode rigoureuse d’identification de bonome est plus efficace. »

Léo : « Mais nous on connait pas par coeur. »

Samuel : « On aurait pu emprunter son beau livre d’Odonates. »

Max : « Oui on aurait pu. Mais il aurait fallu tourner des milliers de pages ! On connaît pas les abréviations alors il faut chercher, chercher, chercher… »

Léo : « Tout ça pour un seul Odonate ! »

Max : « Zutalor ! »

Samuel : « Que se passe t-il cousin Max ? »

Max : « On a pas dit si c’est un Zygoptère ou un Anisoptères ! »

Léo : « Ah oui 🙂 Les ailes antérieures et postérieures sont pas pareilles. C’est donc un Anisoptère. Hoplà ! La suite ! »

Samuel : « Foto suivante sivouplait ! »

Max : « Attendez ! On a parlé des Insectes ? »

Léo : « Aïe ! »

Samuel : « Ouille ! »

Max : « On pense vraiment à rien aujourd’hui ! »

Léo : « Petit rappel : parmi les animaux qui ont une cuticule et des pattes articulées, il en est qui ont trois paires de pattes, une paire d’antennes et souvent des ailes. »

Max : « Leur corps est constitué de trois parties : la tête, le thorax et l’abdomen. »

Léo : « Et les scientifiques les ont appelés Insectes ! »

Max : « Et il y a des tas d’Insectes ! Oulala ! Actuellement 9 zanimos sur 10 sont des Insectes. »

Léo : « Mais non ! Max ! Fais attention un peu ! C’est pas 9 zanimos sur 10 ! C’est 9 espèces sur 10 sont des espèces d’insectes ! »

Max : « Encore une erreur… »

Samuel : « Ça arrive cousin Max. »

Max : « C’est parce que je suis pas concentré. Léo a raison. Les zanimos les plus fréquents sur Terre sont les vers marins… Tu connais l’espèce Léo ? »

Léo : « Non… »

Samuel : « On s’en fiche ! On a dit les Insectes. On peut passer à la suite ! Fotos suivantes sivouplait ! »

Max : « Oh non ! Les Hémiptères ! Pfff ! »

Léo : « L’ordre d’Insectes dont la classification nous échappe le plus… »

Max : « Je crois me souvenir que ce type là c’est le sous-ordre des Hétéroptères à cause des hémi-élytres… »

Léo : « Ils ont des pièces buccales de type suceur. Ils piquent les végétos et se nourrissent de la sève »

Samuel : « Et celui des fotos, vous le connaissez ? »

Max : « Deraeocoris ruber, Miridés. »

Samuel : « Ah oui, tu le connais 🙂 »

Max : « Il est fréquent sur les Apiacées. Bonome en a des centaines de fotos. Les zoms le connaissent peu parce qu’il est tout petit alors ils le voient pas. »

Léo : « Max, regarde bien la foto. »

Max : « C’est une bien belle foto 🙂 »

Léo : « Observe la plante buteo trois fois ! »

Max : « Hé ! Ho ! Je suis pas une tri… Ah si 🙂 Là, le Deraeocoris ruber il est pas sur une Apiacée. Il est sur le sureau yèble, Sambucus edulus. Quelqu’un connaît la famille ? »

Léo : « Selon la classification phylogénétique APGIII le sureau yèble fait partie des Adoxacées. Autrefois, selon la classification classique de Cronquist, il faisait partie des Caprifoliacées. »

Max : « Merci Léo. »

Léo : « Mais de rien Maxou. »

Max : « On peut peut-être précisé que le sureau yèble attire beaucoup les Insectes. C’est pratique pour faire l’insectologie. »

Léo : « Surtout qu’il couvre de grande surface… Bon, la suite. »

Samuel : « Foto suivante sivouplait ! »

Max : « La punaise verte des feuilles, Lygus (Lygocoris) pabulinus, Miridés. »

Léo : « Là, elle est sur des fleurs en boutons du sureau yèble. »

Max : « La fleur est même pas encore ouverte que les insectes s’y attaquent déjà ! »

Léo : « Les zoms qui cultivent des plantes disent que c’est un ravageur. Avec la punaise verte Nezara viridula… »

Max : « Oui ils râlent toujours les zoms. Les pôôôvres ! Leurs plantes sont attaquées par des zanimos… »

Samuel : « Ils comprennent pas la nature… »

Max : « Ils comprennent rien du tout ! »

Léo : « Foto suivante sivouplait ! »

Samuel : « Mais non ! C’est moi qui le dis ! »

Léo : « Pardon petit Sam. »

Samuel : « Ben oui ! Vous connaissez tout et vous discutez tous les deux ! Alors il faut me laisser un rôle dans cet article quand même ! »

Léo : « Et ton rôle consiste à demande la foto suivante sivouplait ? »

Samuel : « Ouiiii 🙂 »

Max : « D’accord. »

Samuel : « Foto suivante sivouplait ! »

Léo : « Le gendarme, le suisse, la punaise rouge, la punaise au corps de feu… »

Max : « Pyrrhocoris apterus, Pyrrochroidés. »

Léo : « L’ami des jardiniers. »

Samuel : « Ah bon ? Pourquoi ? »

Max : « Il s’attaque pas aux plantes cultivées. Il aime surtout les tilleuls et les Malvacées. Alors il abîme un peu les roses trémières et les lavatères mais pas trop quand même. »

Léo : « Et puis il mange parfois des œufs ou des larves d’autres insectes. »

Max : « Dont des ravageurs. »

Léo : « Qui peuvent plus ravager. »

Max : « Et le jardinier est content. »

Léo : « Précisons que les gendarmes recherchent la lumière. »

Max : « Et qu’ils sont grégaires. »

Léo : « Alors ils se déplacent en groupe, au fil de la journée, pour rester au soleil. »

Samuel : « D’accord. Bon, on va envoyer un courrier à tous les zoms qui ont des jardins pour qu’ils adoptent des gendarmes. Comme ça ils auront plus de ravageurs et ils ronchonneront plus. »

Max : « Bonne idée petit Sam. Écris un rapport à Princesse, elle enverra les crieurs publics. »

Samuel : « Je veux bien écrire le rapport mais tu le signeras cousin Max. Princesse me connaît pas moi. »

Léo : « Vous réglerez vos problèmes de rapport à Princesse plus tard. On continue. »

Samuel : « Fotos suivantes sivouplait ! »

Max : « Encore un grand classique. Le syromaste marginé, Coreus marginatus, Coréidés. »

Léo : « Encore un pauvre insecte détesté par les jardiniers. Il s’attaque à la rhubarbe, à l’oseille et aux cucurbitacées… »

Max : « Les jardiniers sont incultes. Tout le monde sait bien qu’en utilisant la technique du compagnonnage botanique le problème est presque réglé. »

Samuel : « C’est quoi le compagnonnage botanique cousin Max ? »

Max : « C’est quand on plante des végétos répulsifs à côté des plantes cultivées. Là, pour les Cucurbitacées on peut planter la menthe, l’herbe aux chats, du Nasturtium ou des œillets d’Inde. Comme ça les syromastes viennent pas. »

Samuel : « Tu connais ça toi ? »

Max : « Vous me prenez pour un inculte mais moi aussi j’étudie ! »

Samuel : « On t’a jamais pris pour un inculte cousin Max ! C’est pas vrai ! On sait que tu aimes polissonner et que tu ronchonnes parfois mais tu es pas inculte ! »

Max : « Vous allez pas recommencer à dire que je ronchonne ! »

Léo : « Non non 🙂 Samuel… »

Samuel : « Fotos suivantes sivouplait ! »

Max : « Ah oui… Celui-là on sait pas qui c’est… »

Léo : « On connaît sa famille : les Élatiridés. »

Max : « Ils ont une particularité rigolote. »

Léo : « Ils ont comme un ressort sous le ventre et ils s’en servent pour sauter. »

Max : « Mais c’est tout ce qu’on a à dire… »

Samuel : « D’accord. Fotos suivantes sivouplait ! »

Max : « On est bêtes ! On aurait dû profiter qu’on savait pas quoi dire sur le précédent pour parler des Coléoptères ! »

Léo : « C’est vrai ! »

Samuel : « Moi je sais ! Moi je sais ! »

Léo : « Petit Sam, nous t’écoutons. »

Samuel : « Il faut reprendre au début. Ce sont les zanimos qui ont une cuticule, trois paires de pattes articulées, une tête, un thorax et un abdomen et souvent des ailes. Ceux qu’on a décidé d’appeler Arthropodes Insectes parce que si on donne tous les critères à chaque fois c’est trop long. Bon, les Insectes… Et particulièrement ceux qui ont deux paires d’ailes. Il en est qui ont la paire d’ailes antérieures tout dure. Elles servent pas à voler ces ailes là. Elles protègent les petites ailes membraneuses qui elles, servent à voler. Les ailes dures leur servent d’étui. Or, d’après bonome, étui se dit Koléos en grékancien. Et ailes se dit Ptère ou quelque chose comme ça. Du coup, on appelle ces Insectes les Coléoptères, littéralement ceux qui ont des ailes en étuis. »

Léo : « Bravo petit Sam ! Bravo ! »

Max : « Il a dit ‘bonome’. Et il a parlé grékancien ! »

Léo : « Signes qu’il s’intègre parfaitement, notre petit cousin Canadien. »

Samuel : « Je suis pas encore un grand naturaliste comme vous. »

Léo : « Tu progresses chaque jour Samuel. »

Max : « Tu nous auras bientôt rattrapés. »

Samuel : « Si j’étudie beaucoup. J’ai du retard en géologie… On revient à notre Insecte ? »

Léo : « Revoyons les fotos… »

Max : « C’est un ‘ne profite jamais’. »

Léo : « Saproblague ? »

Max : « Un peu 🙂 C’est une malachie. Et mal acquis ne profite jamais 🙂 »

Léo : « Saproblague ! »

Max : « Bon, d’accord, je l’admets 🙂 La malachie élégante ou Malachius elegans de la famille des Mélyrides est un petit insecte mignon qui se nourrit essentiellement de pollen. On dit qu’il est pollinivore. Il peut également déguster quelques petits insectes de temps en temps… »

Léo : « Quand il est stressé, il libère un produit nauséabond par des glandes situées le long de l’abdomen. »

Max : « Il faut pas embêter les zanimos ! »

Samuel : « Fotos suivantes sivouplait ! »

Max : « Le téléphore fauve, Rhagonycha fulva, Cantharidés. »

Léo : « Et Rhagonycha fulva in copula 🙂 »

Max : « Eux, on les voit presque toujours in copula ! On peut dire qu’ils prolifèrent ! »

Léo : « Ils perpétuent l’espèce Maxou ! »

Max : « Ça c’est sûr ! Elle risque rien l’espèce. »

Léo : « Encore des pollinivores. »

Max : « Et donc des pollinisateurs ! Parce que pour se nourrir de pollen, il faut passer de fleurs en fleurs. Et au passage, le zanimo transporte du pollen qui peut se déposer sur le pistil d’une autre fleur. Il y a pollinisation. Le grain de pollen émet un tube pollinique dans le style, ce qui lui permet d’atteindre un ovule dans l’ovaire. Du coup il peut y avoir fécondation et après il y a des petites plantes. »

Léo : « Max, tu aurais pu terminer ton rappel de botanique. Suite à la fécondation la fleur se transforme en fruits et les ovules se transforment en graines qui contiennent des plantules. »

Samuel : « C’est à dire des bébés plantes ! »

Max : « Et tout ça grâce aux Insectes pollinisateurs ! »

Léo : « Qui meurent à tour de bras à cause des insecticides. »

Max : « On va pas reparler des néonicotinoïdes. Je veux pas. »

Léo : « On dit pas qu’il y a de moins en moins d’Insectes ? »

Max : « Si mes lecteurs ont pas encore compris, ils comprendront jamais ! »

Léo : « Je rappelle quand même que sans les Insectes pollinisateurs les zoms ont plus rien à manger. »

Max : « Oui, si tu veux. Mais tant que leurs assiettes seront pas vides ils comprendront pas. Et là, il sera trop tard. Mais je m’en fiche moi si ils meurent tous ! »

Léo : « Et bonome ? »

Max : « Lui, il se débrouillera. On vit pas 15 milliards d’années si on est pas malin 🙂 »

Samuel : « Fotos suivantes sivouplait ! »

Max : « Un autre Cantharidés. Oedemera flavipes. »

Léo : « Flavipes ou nobilis ? »

Max : « Mmmmm… Flavipes Léo ! Flavipes ! »

Léo : « J’aurais dit Oedemera nobilis moi. Vert pour nobilis, noir pour flavipes. »

Max : « Tu as raison mon Léo ! Oedemera nobilis ! Ben oui ! »

Léo : « Dans les deux espèces le mâle à des grosses cuisses 🙂 Regardez ! »

Max : « Chez l’oedemère ochracé aussi ! »

Samuel : « Lui il est marron ! »

Léo : « Ces trois espèces sont assez proches les unes des autres. On voit la tête allongée en museau et surtout des élytres souples qui s’amincissent et ne recouvrent pas bien les ailes membraneuses. »

Samuel : « Et chez les trois espèces les mâles ont des grosses cuisses 🙂 Fotos suivantes sivouplait ! »

Léo : « Les scarabées ! »

Max : « Léo, tu sais bien que ce mot veut rien dire ! Il est souvent utilisé comme synonyme de Coléoptère. Mais il faut pas. Les Scarabéidés forment une famille de Coléoptères. »

Léo : « La famille la plus diversifiée il me semble. »

Max : « Avec des tas de sous-familles… Là, c’est une cétoine dorée, Cetonia aurata, Scarabéidés, Cétoninés. »

Léo : « Encore un pollinivore. »

Max : « Avec des larves saprophages. »

Léo : « Elles mangent un peu les racines des végétos quand même ! »

Max : « Dis pas ça Léo ! Les jardiniers vont la détester ! »

Léo : « La larve est très intéressante pour faire un bon compost ! Amis jardinier, adoptez des larves de cétoines et vous aurez un bon compost à étaler sur votre jardin ! »

Max : « Ben voilà ! Ça c’est mieux pour faire aimer les zanimos ! Misez sur l’utilisation par les zoms. Parce que les zoms ils peuvent pas admettre un zanimo ou un végéto qui sert à rien. Soit il est bon, soit il est mauvais ! Parler comme ça d’êtres vivants ! Quelle erreur méthodologique ! Quelle indigence intellectuelle ! »

Léo : « C’est sûr qu’il est quasiment impossible de faire comprendre à un non naturaliste que les concept de bien et de mal sont totalement inopérants dans la nature. »

Max : « C’est pourtant ce que nous raconte la Bible ! Dans l’état de nature, pas de bien et de mal ! Et c’est le paradis ! Et un jour, poum ! Le bien et le mal nous tombent dessus et c’est plus le paradis. »

Samuel : « Seriez-vous en train de sous-entendre qu’en ayant une vision du monde dans laquelle le bien et le mal seraient absents on rétablirait le paradis sur terre ? »

Max : « Petit Sam, Léo et moi en avons longuement discuté et c’est une évidence ! »

Léo : « On en reparlera Samuel et tu te rendras compte par toi même. »

Samuel : « Vous pensez qu’on peut supprimer le bien et le mal ? »

Max : « On pourrait petit Sam, on pourrait… »

Léo : « Mais on va pas refaire le débat maintenant. »

Samuel : « D’accord cousin Léo. Fotos suivantes sivouplait ! »

Léo : « Deux autres fotos de cétoines. »

Max : « Elle est très fotogénique la cétoine. »

Léo : « Bonome fait de belles fotos quand même… »

Max : « Tu sais ce qu’il en pense. Avec un bon appareil il ferait VRAIMENT de belles fotos… »

Samuel : « Fotos suivantes sivouplait ! »

Léo : « La trichie des roses… »

Max : « A ne pas confondre avec la trichie fasciée ! »

Léo : « Ben non, quand même ! »

Max : « Les deux espèces se gavent de pollen ! »

Léo : « Et leurs poils thoraciques s’en couvrent. »

Max : « Du coup elles pollinisent ! »

Samuel : « C’est rigolo. On pourrait croire que les Insectes pollinivores sont embêtants pour les plantes à fleurs, mais non ! Ils leur sont même indispensables ! »

Max : « La nature est bien faite petit Sam. Les plantes à fleurs produisent bien plus de pollen qu’elles en ont besoin. »

Léo : « Du coup la prédation est pas un problème. »

Max : « On parle de prédation dans ce cas là ? »

Léo : « En Petitursie du Sud, oui 🙂 »

Max : « Une bien étrange langue que le petitoursien du sud… »

Samuel : « Foto suivante sivouplait ! »

Léo : « L’altise des mauves, Podagrica fuscicornis, Chrysomélidés, Alticinés. »

Max : « On la trouve presque uniquement sur les mauves… »

Léo : « D’où son nom 🙂 »

Max : « On a pas grand-chose à en dire. »

Léo : « A part que c’est un bien bel Insecte. »

Max : « On pourrait rappeler le cycle de développement des Insectes ! »

Léo : « Oui, parce que je suis pas sûr que nos lecteurs le connaissent. N’est ce pas Coquelicot ? »

Max : « C’est pourtant pas difficile ! Il faut des adultes. Les adultes s’accouplent et la femelle pond des œufs. De l’œuf sort une larve qui va se fixer et s’enfermer dans un cocon. On a alors une nymphe. Dans la nymphe l’insecte se transforme en adulte. Et c’est un adulte qui sort du cocon. C’est pas compliqué ! »

Léo : « C’est parce que les noms changent parfois. Prenons les papillons ou Lépidoptères. Les adultes s’accouplent. La femelle pond des œufs. Des œufs sortent des larves qu’on appelle chenilles. Les chenilles sont phytophages. Un jour elles se fixent et s’enferme dans un cocon. C’est la nymphe. Mais chez les papillons la nymphe s’appelle la chrysalide. Le nom change mais c’est pareil. Et de la chrysalide sort un adulte. »

Max : « Encore ouf qu’on a jamais dit que les adultes sont appelés imagos ! »

Léo : « Et les variations sur ce cycle alors ! »

Max : « On en a parlé pourtant ! Prenons les Odonates. Les œufs sont pondus dans l’eau. Les larves sont aquatiques et sortent pour se transformer en nymphe dans l’air. Et les imagos sont aériens. »

Léo : « On parle de développement holométabole parce qu’il y a les quatre stades du développement et hémimétabole aussi. »

Max : « Ben oui ! Parce qu’il y a changement de milieu de vie au cours du cycle. »

Léo : « Alors que les Lépidoptères sont holométaboles porométaboles. »

Max : « Ils changent même pas de milieu de vie, eux. Ils sont en milieu aérien tout au long de leur vie. »

Léo : « Et chez d’autre Insectes, le petit qui sort de l’œuf ressemble beaucoup à l’imago. »

Max : « Il y a pas de métamorphose. »

Léo : « Alors on parle de développement amétabole. »

Max : « C’est quand même pas difficile ! »

Samuel : « Ben… Je voudrais pas avoir interro tout de suite quand même… Je comprends bien le développement en quatre stades ! Œuf, larve, nymphe et imago. Je vois bien les changements de milieux de vie et la disparition de la nymphe. Mais c’est le vocabulaire. Les térotoboles et tout ça… »

Léo : « Je vais te faire une fiche. Tu verras, c’est pas difficile. »

Samuel : « D’accord. Merci cousin Léo. Fotos suivantes sivouplait ! »

Max : « Le clytre des saules… Encore un zanimo que bonome a fotoé des milliers de fois. »

Léo : « Il se sauve pas. Au pire, il se laisse tomber. Poum le clytre ! »

Max : « La plupart des zoms le prennent pour un Coccinélidés ! »

Léo : « Alors qu’on voit bien que c’est un Chrysomélidés ! »

Max : « Ça saute au yeux ! »

Léo : « Clytra laeviscula, Chrysomélidés, Clytrinés. »

Samuel : « C’est tout ce que vous avez à en dire ? »

Léo : « Ben … »

Max : « A part qu’il vit surtout sur les saules… »

Samuel : « D’accord. Foto suivante sivouplait ! »

Léo : « Les Diptères ! »

Samuel : « Je refais pas tout… Les Diptères sont des Insectes qui ont une seule paire d’ailes. L’autre est transformée en balanciers qui servent à l’équilibre. Ce sont des petites boules au bout d’un petit pédoncule. »

Max : « On le voit pas souvent sur les fotos. »

Léo : « Là, on a affaire à une famille rigolote : les Syrphidés. »

Max : « Les syrphidés aposématisent ! »

Léo : « Ils ont des rayures jaunes et noires. »

Max : « Alors les zoms les prennent pour des guêpes ! Pfff ! Des guêpes ! N’importe quoi ! »

Léo : « Dites les zoms, vous voulez pas ouvrir les yeux de temps en temps au lieu d’avoir peur d’un petit machin comme ça ! »

Max : « Surtout que celui-là fait partie de ceux qui sont capables de vol stationnaire. Ils sont rigolos. »

Léo : « Lui, c’est le sphaerophore noté. Sphaerophora scripta, Syrphidés. »

Max : « Encore un pollinisateur ! »

Léo : « Mmmm… Maxou, tu connais le mimétisme batésien ? »

Max : « Batésien ? »

Léo : « Oui, batésien. »

Max : « Non, je connais pas. »

Léo : « Ben, c’est le vrai nom pour ce qu’on appelait le mimétisme aposématique. L’aposématisme c’est quand les zanimos ont les couleurs de zanimos dangereux. Cependant on dit pas mimétisme aposématique mais mimétisme batésien. »

Max : « Alors on peut dire que les Syrphidés sont les spécialistes du mimétisme batésien. »

Léo : « On peut le dire 🙂 »

Samuel : « Fotos suivantes sivouplait ! »

Léo : « Le syrphe du groseillier ! »

Max : « Syrphus ribesii, Syrphidés. »

Léo : « Même que c’est un mâle. »

Samuel : « Comment tu sais cousin Léo ? »

Léo : « Ses yeux. Ils se touchent. Chez la femelle il y a un front jaune entre les yeux. »

Max : « Il a les yeux qui se touchent alors que bonome il a les fils qui se touchent 🙂 »

Léo : « Max, dis pas du mal de bonome. »

Max : « Maiiiis ! Je dis pas du mal ! Je plaisante ! »

Léo : « Il a pas les fils qui se touchent ! »

Max : « On en discutera plus tard… »

Samuel : « Des fois, le chevalier il va pas bien dans sa tête quand même. Cousin Max a un peu raison. »

Léo : « Foto suivante ! »

Max : « Un éristale ! »

Léo : « On reconnaît pas les différentes espèces d’éristales… Tenax, pertinax… »

Max : « Mais on sait que leurs larves sont aquatiques. »

Léo : « Si elles sont abondantes dans l’eau c’est qu’elle est de mauvaise qualité biologique. »

Max : « Les larves des autres zanimos résistent pas à la pollution alors celles qui sont plus résistantes, comme celles des éristales, sont plus nombreuses. »

Samuel : « Il y a 4 formes dans le développement des éristales ? »

Léo : « Oui petit Sam. »

Samuel : « Alors c’est un développement holométabole. Et comme la larve se développe sous l’eau on peut dire qu’il est aussi hémimétaboles. »

Léo : « Bravo petit Sam ! »

Max : « Et sans les fiches de Léo ! C’est bien la preuve que c’est pas difficile. »

Léo : « Max, oublie pas que Samuel est très doué. Il retient tout très vite. Tu te souviens de tous les zoisos au Royaume des Paons ? »

Max : « Il avait retenu toutes les espèces d’Anatidés au fur et à mesure 🙂 »

Samuel : « C’est parce que ça m’intéresse. On retient mieux quand on est intéressé. »

Léo : « C’est vrai petit Sam. »

Samuel : « Fotos suivantes sivouplait ! »

Léo : « L’éristale des fleurs, Myatropa florea, Syrphidés. »

Max : « Vous le confondriez avec un Hyménoptère à aiguillon, vous ? »

Samuel : « Une guêpe ou une abeille ? »

Max : « Oui. »

Samuel : « Ben non ! Il ressemble à une mouche ! »

Léo : « Ben oui. C’est une mouche ! »

Max : « Mais les zoms voit des rayures jaunes et noires alors ils ont peur. »

Léo : « L’éristale des fleurs s’approche assez peu des habitations il me semble. »

Max : « Ils auraient peur quand même… »

Léo : « C’est la preuve que le mimétisme batésien fonctionne bien 🙂 »

Samuel : « Fotos suivantes sivouplait ! »

Max : « Ces fotos permettent pas vraiment l’identification mais je les aime bien. »

Léo : « Bonome est doué. »

Max : « Oui Léo. Mais si tu lui dis il va encore ronchonner. »

Léo : « Il sait pas recevoir de compliments ce bonome. »

Samuel : « C’est bien la preuve qu’il a les fils qui se touchent 🙂 »

Léo : « Samuel, mon petit Sam, cher petitours blanc… SI TU CONTINUES À DIRE DU MAL DE BONOME JE TE RENVOIE EN LAURENTIA À COUPS DE PATTES AUX FESSES ! »

Max : « Tiens Léo s’énerve. »

Samuel : « 🙂 C’est même pas possible ! C’est trop loin la Laurentia 🙂 »

Max : « Tu renverrais petit Sam ? »

Léo : « Ben non. Mais je veux pas que vous disiez que bonome a les fils qui se touchent. En plus tu l’appelles le grand dadais maintenant. »

Max : « C’est affectueux Léo. Moi aussi je l’aime mon bonome. »

Samuel : « Mais si ça te fait de la peine je dirai plus. »

Léo : « Mon petit Sam, je m’en voudrais de limiter ta liberté. »

Samuel : « Je suis libre de plus le faire 🙂 »

Max : « Il y a d’autres fotos de cet insecte. »

Léo : « La volucelle zonée, Volucella zonaria, Syrphidés. »

Samuel : « Ses yeux se touchent. C’est un mâle ? »

Max : « Oui Samuel. »

Samuel : « Alors on peut dire qu’il y a un dimorphisme sexuel chez les insectes aussi. »

Max : « Pas chez tous. Mais ça peut arriver. »

Samuel : « Foto suivante sivouplait ! »

Max : « La mouche verte, ou lucilie. »

Léo : « A ne pas confondre avec la mouche bleue. »

Max : « Elles sont pas du tout pareilles ! »

Léo : « Ben non ! La mouche bleue est bleue alors que la mouche verte est verte. »

Max : « En vrai, il y a plusieurs espèces de mouches vertes. Elles appartiennent au genre Lucilia. »

Léo : « Mais pour les distinguer il faut les disséquer et étudier leurs génitalia. »

Samuel : « Les génitalia ? »

Max : « Les organes reproducteurs. Il y a que ça qui changent entre les deux espèces. »

Léo : « Comme on dissèque pas les zanimos on sait pas bien les génitalia des lucilies. »

Max : « Alors on dit que c’est lucilia sp. et c’est suffisant. »

Samuel : « C’est la première vraie mouche de tous les Diptères qu’on a présentés. »

Max : « C’est pour ça qu’il faut dire Diptères et pas mouches. »

Léo : « Même si les Diptères comprennent les mouches. »

Samuel : « Cousin Léo, tu ferais pas de l’essentialisme là ? Tu parles des Diptères comme si ce groupe existait avant de voir les mouches 🙂 »

Max : « C’est vrai qu’il apprend vite notre petit cousin 🙂 »

Samuel : « Fotos suivantes sivouplait ! »

Léo : « Nous arrivons aux Hyménoptères. »

Max : « On rappelle la classification des Hyménoptères ? »

Léo : « Tu t’en souviens ? »

Max : « Il y a deux sous-ordres : les Symphites et les Apocrites. Seuls les seconds ont une taille de guêpe 🙂 En fait, le premier segment abdominal est entièrement fusionné avec le thorax. Chez les Apocrites il y a deux groupes : les Térébrants qui ont une tarière à la fin de l’abdomen et les Aculéates qui ont un aiguillon. »

Léo : « Bravo Maxou ! »

Samuel : « Là c’est un Hyménoptère, Apocrite, Aculéates. Même que c’est un bourdon. »

Max : « Superfamille des Apoïdés, famille des Apidés. Mais après c’est compliqué. C’est le genre bombus. Je dirais que c’est le bourdon terrestre, Bombus terrestris. Mais il y a d’autres espèces qui lui ressemblent beaucoup alors j’affirme pas. »

Léo : « Chaque année ils reforment une colonie qui vit sous terre. »

Samuel : « On a vu ça en Charentmaritimie, avec une femelle de je sais plus quelle espèce. »

Max : « Oui petit Sam. C’est assez fréquent chez les Apocrites. Soit seuls quelques individus survivent l’hiver et ils reforment une colonie, soit toute la colonie survit, ou presque. »

Samuel : « Fotos suivantes sivouplait ! »

Max : « Le bourdon fruitier ! Bombus pomorum, Apidés. A gauche c’est une femelle et à droite c’est un mâle. »

Samuel : « Le mâle a un anneau jaune sur le thorax alors. »

Léo : « Et dire que bonome passe des heures parmi les Aculéates et il s’est jamais fait piqer ! »

Max : « Il laisse les Aculéates se poser sur lui, sans réagir. »

Léo : « Un jour il m’a dit qu’il était quand même pas rassuré. Il a peur d’être piqué un jour. »

Max : « Ça va forcément arriver… »

Léo : « Bah, c’est pas bien grave une piqûre. Et il est solide notre grand gaillard. »

Max : « J’espère qu’il est pas allergique. »

Léo : « Lui ? Allergique à la nature ? Pfff ! »

Samuel : « Fotos suivantes sivouplait ! »

Max : « La mouche scorpion ! »

Léo : « L’ordre des Mécoptères. Panorpa vulgaris, Panorpidés. »

Max : « Vulgaris ou communis ? »

Léo : «  D’après les tâches sombres sur les ailes je dirais vulgaris mais c’est pas facile de savoir. »

Max : « Le genre suffit. »

Samuel : « C’est quoi les Mécoptères ? »

Léo : « Ça vient de Mêkos qui veut dire long en grékancien. Parce qu’elle ont une longue tête, en forme de rostre. »

Samuel : « Et pourquoi on dit la mouche scorpion ? »

Max : « Chez le mâle, l’arrière de l’abdomen est recourbé comme la queue du scorpion. »

Léo : « Comme le telson du scorpion Maxou. »

Max : « Oui, ben ça ressemble au bout du scorpion. Mais chez le mâle seulement. »

Samuel : « Donc là c’est une femelle. »

Max : « Eh oui ! »

Samuel : « Elles sont pollinivores également les mouches scorpions ? »

Léo : « Comme on observe les Insectes sur les fleurs, ils sont presque tous pollinivores ou nectarivores. »

Max : « Il y a bien quelques prédateurs… »

Samuel : « D’accord. Foto suivante sivouplait ! »

Max : « On arrive aux Lépidoptères ! »

Léo : « Le ptérophore blanc ! C’est pas tous les jours qu’on en voit. »

Max : « Pterophorus pentadactyla, Ptérophoridés. »

Samuel : « Il est beau ce papillon. »

Max : « Et assez original… »

Léo : « Il y en a deux générations par an. Et c’est la chenille qui hiberne. »

Samuel : « Chez les papillons ça peut être la chenille, la chrysalide ou l’imago qui hiberne. »

Max : « Certains imagos migrent. »

Léo : « Il y a pas de règles… »

Samuel : « Mais ils ont tous réussi à s’adapter : ) Foto suivante sivouplait ! »

Samuel : « C’est un papillon lui ? »

Max : « Un drôle de papillon. »

Léo : « La sésie du pommier. Enfin, il me semble… Synanthedon (Conopia) myopaeformis. Ou alors c’est S. formicaeformis… Pas facile à dire… »

Samuel : « Il a les ailes transparentes ! Normalement les Lépidoptères ont des écailles sur les ailes ! »

Léo : « Petit Sam… »

Samuel : « Je fais une erreur méthodologique, c’est ça ? »

Léo : « Oui. »

Max : « Pas tout à fait. La sésie du pommier a bien quelques écailles sur les ailes. Mais pas beaucoup. »

Samuel : « Alors tous les Lépidoptères ont pas des écailles… »

Léo : « On a pris l’habitude de présenter rapidement les ordres d’Insectes, souvent en utilisant un seul critère. Mais il y en a toujours plusieurs. La présence d’écailles sur les ailes est pas le seul critère pour être un papillon. »

Max : « Mais si on donne tout, c’est trop long et trop compliqué. »

Léo : « Et on sait pas tout nous. »

Samuel : « Il faut toujours faire attention alors. D’accord. Fotos suivantes sivouplait ! »

Léo : « On arrive aux Rhopalocères… »

Max : « Les papillons de jour… »

Léo : « Ça tombe bien, je fatigue un peu moi. »

Max : « Si je me souviens bien on a rien vu de rare. On les a déjà tous présentés ces Rhopalocères. »

Léo : « Je propose qu’on dit qui c’est le papillon et c’est tout. »

Max : « On finit par un diaporama de Rhopalocères ? »

Samuel : « Oui, l’article est déjà très long. »

Max : « Mais lecteurs doivent en avoir assez…. Léo, ta proposition est acceptée ! »

Léo : « Je remets les deux fotos… »

Max : « Le thécla du chêne (Neozephyrus quercus) et le thécla de l’orme (Satyrium W-album). Ce sont des Lycanidés. »

Léo : « Le demi-deuil, Melanargia galathea, Nymphalidés, Satyrinés. »

Max : « Le myrtil ! Maniola jurtina, Nymphalidés, Satyrinés. »

Léo : « Le paon du jour ! Inachis Io, Nymphalidés, Nymphalinés. »

Max : « La carte géographique ! Araschnia levana, Nymphalidés, Nymphalinés. »

Léo : « Robert le diable ! Polygonia C-album, Nymphalidés, Nymphalinés. »

Max : « Bon ben voilà. On a terminé. »

Léo : « Ça t’a plu petit Sam ? »

Samuel : « Oh oui ! C’était bien la leçon d’Arthropodologie ! Rholala ! Qu’est ce que vous connaissez comme choses ! »

Léo : « Pas tant que ça… Imagine un peu ce qu’aurait pu raconter bonome ! »

Max : « Oui, ben on aurait mis 6 mois à graver cet article ! »

Léo : « Là c’était pas mal. »

Max : « Mais surtout c’est fini ! Je vais au lit moi. »

Léo : « Moi aussi ! »

Samuel : « Ben oui ! »

Max : « BONOME ! ON VA SE COUCHER ! TU NOUS FAIS NOTRE CÂLIN DU SOIR ? »

Le chevalier : « Vous avez fini votre article ? »

Max : « Ben oui ! Une affaire rondement menée 🙂 »

Le chevalier : « Je vous porte au lit. Je lirai après. »

Il nous a mis au lit tout doucement, sans nous brusquer. Puis il nous a raconté une belle histoire en nous grattant le front. Samuel s’est endormi le premier, tout serré contre Léo. Léo dit rien jamais. Il se plaint pas d’avoir un petit cousin collé à lui toutes les nuits. Même si il dort mal parfois. Il s’est endormi mon Léo, avant la fin de l’histoire. Il faut dire que parfois, petit Sam est étrange 🙂 Là, alors qu’il dormait déjà, il s’est mis à gratouiller le front de Léo. Léo s’est mis à ronronner. Mais pas longtemps. Il s’est endormi le sourire aux lèvres. Moi j’ai pas traîné non plus. Je sais que bonome nous a fait notre bisou de bonnuit. Même si on dormait déjà.

Voilà Princesse pour l’Arthropodologie du Royaume des Bernaches. On se retrouve très vite pour les petits zoisos. Avec Arthur 🙂

Je t’embrasse Princesse et j’espère que tu vas bien.

Continuer la promenade

BRINDILLE ! COQUELICOT ! AU SECOURS !

Lundi 4 Juin, An V

Max : « Chers amies bonjour ! »

Samuel et Léo : « Bonjour ! »

Max : « Aujourd’hui nous sommes allés en inspection. Après un long week-end de travail, bonome devait aller prendre l’air pour essayer de préserver sa santé mentale. »

Léo : « Il avait mal au dos aussi. »

Samuel : « Forcément, être assis deux jours de suite sans bouger c’est pas bon pour le dos. »

Léo : « Un jour il va être tout coincé… »

Max : « Oui les cousins. Tout à fait. Bien sûr. Il faut qu’on prenne soin de notre bonome. »

Léo : « Comme il prend soin de nous. »

Max : « Ben c’est pas possible ! Tu as vu comme il prend soin de nous ? Tu te vois faire pareil pour lui ? »

Samuel : « C’est vrai que c’est pas vraiment possible… »

Léo : « On peut pas le mettre dans nos poches 🙂 »

Max : « Il est trop gros 🙂 »

Léo : « Trop grand Max ! »

Max : « Oui Léo. Bon, venons-en à notre sujet principal : les zoisos ! »

Léo : « Et notre demande d’assistance ! »

Max : « Ben oui ! Coquelicot et Brindille, AU SECOURS ! On a vu des zoisos. Des beaux zoisos même. Mais il y en a deux, ou trois, qu’on sait même pas qui c’est ! »

Léo : « Pourtant on a cherché ! »

Samuel : « Dans nos beaux livres de zoisos… »

Max : « Mais on trouve pas ! »

Léo : « Bonome est trop fatigué. On veut pas l’embêter. »

Max : « Alors on a pensé à vous. Puisque vous avez presque tout bon à nos Grands Jeux Concours. »

Léo : « On s’est dit que vous pourriez trouver… »

Max : « Mais avant on va vous présenter ! D’abord Coquelicot. »

Max : « Voilà ! Ça c’est notre amie Coquelicot 🙂 Bonjour Coquelicot ! »

Léo : « Max ! C’est une foto ! Elle va pas répondre ! »

Max : « Ah oui ! Pardon 🙂 Là c’est Coquelicot en famille 🙂 »

Samuel : « On dirait Les coquelicots de Claude Monet 🙂 »

Léo : « Dis Maxou, as-tu des fotos de Brindille à montrer ? »

Max : « Mmmm… Non. »

Léo : « Quoi ? Tu as pas de fotos de Brindille ?! »

Samuel : « Oulala cousin Max ! La gaffe ! Rhoooo ! »

Léo : « Toi tu vas avoir des ennuis ! »

Max : « Des ennuis ? Pourquoi des ennuis ? »

Léo : « Max ! Quand même ! On peut pas mettre des fotos de Coquelicot sans mettre de fotos de Brindille ! »

Samuel : « Tout le monde sait ça cousin Max ! »

Léo : « Rholala ! Le goujat ! »

Samuel : « C’est sûr que là… »

Léo : « Brindille te le pardonnera jamais ! »

Samuel : « Il faut que tu trouves une solution cousin Max ! Et vite ! »

Léo : « Ou alors tu enlèves les fotos de Coquelicot… »

Max : « Des fotos de Brindille… On en a peut-être… Un jour où elle était venue dans la cabane… Je cherche… »

Léo : « Pauvre Max. On l’aimait bien nous. »

Samuel : « Ben oui… Mais après une telle gaffe… »

Léo : « Il lui restera plus qu’à aller se ploufer… »

Max : « J’AI ! VOILÀ ! »

Léo : « C’est ça tes fotos de Brindille ? »

Max : « Ben oui ! »

Léo : « T’es foutu Max ! »

Samuel : « Avec de telles fotos… »

Max : « C’est vrai que les fotos la mettent pas en valeur… Et elle était pas en forme ce jour là. Elle a le teint verdâtre… »

Léo : « Mon pauvre Max… »

Max : « Il faut dire qu’elle est un peu moins fotogénique que Coquelicot… »

Léo : « Dis pas ça malheureux ! »

Samuel : « Il est bête ! Mais il est bête ! »

Léo : « Déjà qu’il a pas de fotos de Brindille alors qu’il en a de Coquelicot ! »

Samuel : « Et il ajoute que Brindille est moins fotogénique que Coquelicot… »

Léo : « Il a pas fini d’en entendre parler ! »

Samuel : « Cousin Max, as-tu jamais entendu parler de la jalousie des filles ? »

Max : « Mais c’est nos amies ! Elles vont pas se jalouser quand même ! En plus, je vous rappelle qu’elles s’embrassent l’une l’autre. ‘Et vas-y que je te fais la bise’ ! ‘Et moi je t’embrasse !’ »

Samuel : « Cousin Max, je te propose d’arrêter là ton introduction et de passer vite fait au corps de l’article. »

Léo : « En espérant que Brindille ait pas bien lu… »

Max : « D’accord. Mais le corps de l’article va être rapide… On a rien à dire ! On veut juste savoir ce qu’elles pensent de nos zoisos du jour… »

Léo : « Ben on met les fotos alors. »

Max : « Toutes ? »

Léo : « Il y en a combien ? »

Max : « 42 ! »

Léo : « En enlevant les 3000 autres que bonome a faites ? »

Max : « Oui. 42 c’est ce qu’il reste. »

Samuel : « Il faut trier encore. »

Max : « D’accord… »

Max : « Il en reste 19… »

Léo : « Si on veut qu’elles arrivent à identifier les zoisos il vaut mieux laisser beaucoup de fotos. De profil, de face, de dos… »

Max : « Voilà ! On verra bien ce qu’elles en pensent… »

Samuel : « On donne pas nos hypothèses ? »

Max : « Non non ! Il faut pas les influencer ! »

Léo : « On les laisse se débrouiller. »

Max : « Bon, ben l’article est terminé alors. »

Léo : « Il reste plus qu’à conclure. »

Max : « Chères amies, nous vous remercions chaleureusement pour votre aide précieuse. Et si d’autres lecteurs veulent nous aider, ils sont les bienvenus 🙂 »

152-2 Le Grand Étang 2

Le grand étang (suite)

Max : « Rholala ! Vous avez vu cet observatoire ! Ils ont drôlement bien travaillé les gardes ! »

Léo : « On visite ? 🙂 »

Max : « Rhooo… »

Samuel : « Et il y a de la place pour des petizours sur les rebords des ouvertures. »

Max : « On va pouvoir s’installer confortablement. »

Léo : « Tu nous aides bonome ? »

Princesse, je dois te dire que depuis ce jour de Mai de l’An IV il y a eu les inondations. Je sais plus quand. Plus tard j’écrirai les articles. Encore aujourd’hui (fin Mai de l’An IV) on voit plus les îles ! Tu te rends compte Princesse ! Même qu’au pire des inondations le Grand Étang, qui est dans une boucle de la Marne, faisait plus qu’un avec le fleuve ! Là, ça a baissé un peu. Les rochers des îles commencent à émerger. Mais il y a les orages avec des fortes pluies… Il y a plus de berges depuis des mois et les limicoles trouvent pas de place où manger… En pleine période de migration. C’est une catastrophe Princesse. Et je te parle même pas des pêcheurs ! Avec les gens d’armes qui viennent même pas les mettre en prison… Mais revenons à notre inspection…

Samuel : « CHEVALIER ! CHEVALIER ! REGARDE ! IL Y A DES BÉBÉS CYGNES ! »

Max : « FAUT FOTOER BONOME ! FAUT FOTOER ! »

Samuel : « Tabarnak ! Ils sont trop mignons ! On peut aller les voir ? »

Max : « Oulala Samuel, là tu prends des risques ! »

Samuel : « Des risques ? Quels risques ? »

Max : « De recevoir une leçon de morale de bonome. ‘Il faut pas embêter les petits. C’est pas parce qu’on est des juvéniles qu’on doit aller chahuter avec les petits. Il faut pas toucher les zoisos…’ »

Samuel : « Ah oui… D’accord. Alors on regarde de loin… Ils sont trop mignons quand même 🙂 »

Léo : « Tu en avais jamais vu, toi. Ils sont vraiment pas vieux ceux là. Ils sont sortis de l’œuf il y a quoi ? Quinze jours tout au plus… »

Max : « A peu près… »

Samuel : « Des tout petits… Rhooo… »

Léo : « Et il y a des sternes pierregarin… »

Max : « C’est une bonne nouvelle. Elles vont peut-être faire des œufs elles aussi. »

Samuel : « Et on verra des poussins de sternes… »

Max : « Peut-être, petit Sam. On peut pas savoir… »

Samuel : « Les petits s’approchent… »

Max : « Le parent surveille bien. Il faudrait pas s’approcher. »

Samuel : « Pourquoi il y a qu’un seul parent ? »

Max : « Le père doit être au bistrot. »

Léo : « N’importe quoi Maxou ! Il y a même pas de bistrots pour zoisos. »

Max : « Faux Léo ! Je te rappelle que le cardère est surnommé le cabaret des zoisos et qu’un cabaret c’est un peu comme un bistrot ! Na ! »

Léo : « Certes mon cousin. Mais les cygnes peuvent pas aller sur un cardère ! Na aussi ! »

Max : « Tu parlais de bistrots pour zoisos. Pas spécialement de bistrots pour cygnes ! Re na ! »

Léo : « Mais au départ, on parlait des cygnes ! Alors na toi même ! »

Samuel : « Les duettistes sont de retour 🙂 Vous allez jouer à ‘Na’ longtemps ? »

Max : « C’est quoi ce bruit ? »

Max : « Les cygnes qui se chamaillent… Léo, tu veux toujours pas d’avertissement de comportement ? »

Léo : « Max, c’est comme ça pendant la période de reproduction. Les mâles défendent les territoires ou les petits. Et les célibataires se chamaillent pour les femelles. On va pas intervenir dans les affaires internes des cygnes ! »

Max : « Oui d’accord. Je vois. Et si il y a des blessés tu les soigneras. »

Léo : « Ils sont pas fous dans leur tête les cygnes. Ils jouent les durs mais ils se blessent pas. Ils se cassent une plume ou deux au maximum. »

Samuel : « Et le perdant aux plumes cassées trouve pas de femelle… »

Léo : « Bah, pas toujours, c’est vrai. Mais ça limite la population. Il y aurait trop de cygnes si ils avaient tous cinq petits. Et il y aurait plus du manger pour les autres espèces. »

Samuel : « Il y a un équilibre qui apparaît… »

Léo : « En intervenant on risquerait de rompre cet équilibre. »

Le chevalier : « Maxou, Léo a raison tu sais. C’est très gentil de ta part de vouloir protéger les cygnes. Et ça montre que tu tiens vraiment à bien faire ta mission. Mais les observateurs ne doivent pas intervenir. »

Max : « Et on laisse les cygnes se chamailler… »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Samuel : « Les petits cygnes sont sortis de l’eau ! »

Léo : « Il y a un retardataire 🙂 »

Max : « Ils découvrent le monde, ces petits. C’est une grande aventure ! »

Léo : « Bonome, tu connais Konrad Lorenz ? »

Le chevalier : « J’en ai forcément entendu parler 🙂 »

Léo : « Tu peux m’expliquer l’imprégnation s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Les oies de Lorenz 🙂 Je ne sais pas ce qui est vrai et ce qui relève de la légende… Lorenz était présent à côté d’œufs d’oie lors de leur éclosion. Et les petits l’ont pris pour leur mère. Ils le suivaient partout comme les font les petits cygnes devant nous avec leur parent. »

Max : « Ils l’ont suivi toute leur vie ? »

Le chevalier : « Longtemps oui. Jusqu’à la maturité il me semble. »

Léo : « C’est ça l’imprégnation ? »

Le chevalier : « L’imprégnation ou empreinte est la mise en place quasi définitive d’un lien entre un déclencheur extérieur et un comportement instinctif. »

Léo : « Le déclencheur extérieur c’est la présence de Lorenz et le comportement instinctif c’est de suivre le zanimo qui se trouve juste à côté du nid lors de l’éclosion. Parce que normalement c’est le parent. »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Léo : « C’est tout ? »

Le chevalier : « Mmmm… On peut dire que l’empreinte est la capacité d’acquisition rapide de façon permanente par un juvénile des caractéristiques d’une forme spécifique qui orientera les conduites ultérieures. »

Max : « Ah ben oui ! J’allais justement le dire ! C’est tout à fait ça ! »

Samuel : « Cousin Max, tu as rien compris du tout ! »

Max : « DIFFAMATION ! J’ai TOUT compris ! Je peux même donner un exemple. Un jour un petitours a rencontré un grand chevalier naturaliste. Et ce petitours a demandé un sacado et est allé en inspection voir les zoisos comme le déclencheur extérieur qu’est notre grand dadais de bonome. Alors ? Qu’est que vous dites de ça ? »

Le chevalier : « Que ce n’est pas idiot 🙂 Mais il existe une période critique au-delà de laquelle le mécanisme d’imprégnation ne se met plus en place. Tu étais déjà trop avancé dans ton développement Maxou. »

Max : « Avant de te connaître j’étais un porte-clés négligé… »

Le chevalier : « Peut-être… »

Max : « J’ai pas ton empreinte alors ? Je suis pas imprégné de mon bonome ? »

Le chevalier : « Non. Sinon la perfection serait ton seul défaut 🙂 »

Max : « Tu me copies là ! »

Léo : « Il te parodie 🙂 »

Samuel : « Pour se moquer gentiment 🙂 »

Le chevalier : « Revenons à Lorenz. Il a découvert qu’un jeune corbeau élevé par des parents d’une autre espèce développait les comportements nuptiaux de l’espèce qui l’a élevé. »

Léo : « Mmmm… Imaginons qu’il soit élevé par des grébus. Il ferait la parade des grébus ? »

Max : « Léo, ton exemple marche pas ! Le jeune corbeau pourrait pas apprendre à nager ! »

Le chevalier : « Vous avez raison tous les deux. Ce n’est pas un très bon exemple mais il permet quand même de comprendre. »

Léo : « Et c’est réversible ? Le jeune corbeau peut redevenir un corbeau ? »

Le chevalier : « Il peut retrouver les comportements de son espèce s’il vit longtemps avec des congénères de son espèce. »

Léo : « Merci bonome. J’étudierai ça plus tard plus précisément. »

Max : « Moi j’aimerais bien être imprégné de mon bonome… »

Le chevalier : « Max, j’ai essayé de t’élever. Ce n’est pas une grande réussite mais j’ai fait ce que j’ai pu… »

Max : « PAS UNE RÉUSSITE ? MOI ? JE SUIS PAS UNE RÉUSSITE ? MAX PETITOURS, PETITOURS DE BONOME AU SERVICE DE PRINCESSE ! MÉDAILLÉ DE L’ORDRE DE LA MÉDAILLE ! RÉDACTEUR D’UN BLOG LU JUSQU’AU CANADA ! MAÎTRE-ASSISTANT DANS UNE SCHOLA ! C’EST PAS UNE RÉUSSITE ÇA ? »

Le chevalier : « Ne te fâche pas mon petitours. Je voulais te dire qu’on transmet des comportements lors de l’éducation. Tu es donc un peu à mon image. »

Max : « Je veux plus… »

Le chevalier : « Tu ne veux plus quoi ? »

Max : « JE VEUX PLUS TE RESSEMBLER ! PUISQUE JE SUIS PAS UNE RÉUSSITE ! »

Samuel : « Cousin Max est en forme 🙂 »

Léo : « Maxou… Calme toi s’il te plaît. »

Max : « Tu as entendu comme moi ! Mon bonome, que j’idolâtrais jusqu’il y a trois minutes, me dit que je suis pas une réussite. Comment dois-je réagir selon toi ? »

Léo : « Tu exagères Maxou. Tu l’idolâtrais ! Pfff ! Et si tu avais écouté au lieu d’être susceptible… »

Max : « Ben d’accord. Je suis susceptible en plus ! »

Samuel : « Ben oui ! Oulala ! »

Max : « Hé ! Le petitours blanc ! Tu voulais aller voir les petits cygnes il me semble. Tu veux que je t’y envoie d’un coup de patte ? »

Le chevalier : « MAX ! PAS DE MENACE ! »

Max : « Parce que tu crois vraiment que je ferais du mal à mon petit Sam ? »

Le chevalier : « Non, pas vraiment… »

Léo : « Tu es calmé Maxou ? On peut discuter ? »

Max : « Je sais pas. Parle, j’écoute. On verra bien. »

Léo : « Ben, tu as pas fait l’imprégnation parce que tu es pas un zoiso et que bonome était pas là quand tu es pas sorti de ton œuf. Mais comme il t’a élevé, il t’a transmis un peu de lui même. C’est pas vraiment une empreinte mais un peu quand même. Alors on peut dire que tu es imprégné de ton bonome. Mais pas vraiment… »

Max : « Mmmm… Je ressemble à bonome moi ? »

Léo : « Ben oui. Mais en plus râleur 🙂 »

Max : « Je râle pas. Je m’exprime. »

Samuel : « Tu t’exprimes en râlant cousin Max 🙂 Mais pas toujours quand même. Des fois tu es un gentil cousin Max 🙂 »

Max : « Mouai… »

Le chevalier : « Pour terminer avec l’imprégnation… Vous comprenez maintenant pourquoi il ne faut pas s’approcher des petits et encore moins des œufs. »

Léo : « Ben oui ! Si on est juste à côté de l’œuf au moment de l’éclosion le petit zoiso va croire qu’il est un petitours et après il va être tout perturbé. »

Max : « Il va vouloir un sacado 🙂 »

Samuel : « Et si c’est cousin Max qui est là, il va croire qu’on s’exprime toujours en râlant 🙂 »

Max : « Petit Sam, mon Samuelou, mon tout petit… SI TU RÉPÈTES ENCORE UNE FOIS AUJOURD’HUI QUE JE RÂLE JE TE MORDS ET JE TE JETTE AUX BROCHETS ! »

Le chevalier : « Et je t’envoie le rejoindre avant de le sauver en t’abandonnant. »

Max : « Tu le ferais pas. »

Le chevalier : « … »

Max : « Tu le ferais pas. Tu me laisserais pas me faire dévorer par les brochets. Si il m’arrivait quelque chose tu serais inconsolable. Alors tu le ferais pas. Et moi je jetterai jamais petit Sam aux brochets. Je l’aime beaucoup mon petit Sam. On touche pas à petit Sam. Oulala non ! »

Samuel : « Je sais bien que tu rigoles quand tu râles cousin Max. »

Léo : « Dites, on se serait pas un peu éloignés des zoisos, là ? »

Max : « Ah ben si ! Carrément ! »

Samuel : « On reprend l’observation ! »

Léo : « On a même pas vu arriver le souchet ! »

Max : « Petit Sam, observe bien le bec du souchet. »

Samuel : « On le voit pas bien… »

Max : « Hé ! Dis donc ! Tu vas pas te mettre à râler ! »

Samuel : « Cousin Max polissonne 🙂 »

Léo : « J’ai l’impression qu’il va aller se reposer sur la berge… »

Samuel : « Comme les petits cygnes. Ils font la sieste… »

Max : « Il faut dire qu’avec tout ce qu’ils voient et apprennent, ils doivent être fatigués ces petits. »

Léo : « Ils découvrent le monde… »

Samuel : « Ça rêve un zoiso ? »

Le chevalier : « Oui, il me semble bien. »

Léo : « Le rêve c’est très important pour le cerveau. Ça permet de trier les souvenirs, de les consolider… »

Max : « Et d’avoir des nouvelles de tante Yvonne. »

Léo : « Ça fait un moment qu’elle est pas venue dans nos rêves pour donner des nouvelles. »

Max : « Elle va bien. »

Léo : « Comment tu sais ? »

Max : « Si elle avait un problème le vent nous aurait informé. Et il a rien dit. Donc elle va bien. Et puis je vois pas ce qu’il pourrait lui arriver. Elle est déjà toute morte. »

Léo : « Oui, c’est vrai. Elle est au paradis tante Yvonne. Avec Chien. Dis bonome, quand on sera tout morts, on ira avec tante Yvonne nous aussi ? »

Max : « Sur le bateau qui navigue dans le temps. »

Le chevalier : « Je ne sais pas mes petizours. »

Max : « On est sages bonome. Et on veille sur le Pays des Zoisos. Et puis on va à la messe et on essaye d’être des bons chrétiens. On va aller au paradis nous. Et toi aussi. »

Le chevalier : « Oui, peut-être… Je n’ai pas vraiment envie de penser à notre mort… »

Max : « Je comprends. Mais c’est parce qu’on parlait de tante Yvonne… »

Léo : « Le souchet a traversé ! Il est de l’autre côté ! »

Max : « Bonome, tu peux essayer de faire des fotos sur lesquelles on voit le bec ? C’est pour montrer à Samuel le râleur 🙂 »

Le chevalier : « Oui Maxou… Voilà… »

Max : « Merci bonome. Tu vois le bec petit Sam ? »

Samuel : « Oui cousin Max. Il est très long et il s’élargit au bout. »

Max : « Oui, c’est une adaptation à la nutrition par filtrage. Avec un large bec il filtre plus d’eau d’un coup. Et les Anatidés ont comme des stries cornées sur le bord du bec. Comme ça, il rejettent l’eau par les espaces entre les stries et les petits zanimos restent tout coincés. Et ils se font avaler. Gloub les petits zanimos ! »

Samuel : « Avec des petites proies ils doivent passer beaucoup de temps à se nourrir. »

Max : « Ben oui ! Mais c’est pas grave puisqu’ils font peu d’efforts pendant qu’ils mangent. Ils dépensent peu d’énergie et ont pas trop besoin de manger. C’est pas comme les ploufeurs ! Les ploufeurs dépensent beaucoup d’énergie pour ploufer. Alors ils doivent plus manger. »

Samuel : « C’est bien fait la nature… »

Max : « Hé oui ! C’est l’adaptation des êtres vivants à leur milieu. Si ils sont pas adaptés ils sont éliminés. Alors il reste que ceux qui sont bien adaptés et on croit que la nature est parfaite. »

Samuel : « Ça arrive qu’un zanimo soit plus adapté ? »

Max : « Bonome, pourrais-tu répondre à Sam ? »

Le chevalier : « Oui. Quand le milieu change par exemple. »

Max : « Ben voilà ! On va reparler du changement climatique… »

Le chevalier : « Malheureusement. Mais il y a d’autres exemples. Le Mégacéros par exemple. »

Max : « On a vu ses cornes au Muséum de la Ville-Capitale ! Petit Sam, le Mégacéros c’est comme un énorme cerf qui avait des très grandes cornes. Plus de 2 mètres d’envergure je crois. »

Le chevalier : « Oui Maxou. Les cornes se sont développées, développées… Sûrement par sélection sexuelle. C’est-à-dire qu’au fil des générations les femelles préféraient des mâles avec des plus grandes cornes. Mais ces cornes sont devenues un handicap pour se déplacer en forêt. Et il y a l’hyperspécialisation aussi… »

Max : « C’est quoi ça ? »

Le chevalier : « Par exemple quand un animal ne se nourrit que d’une seule espèce de plante. C’est le cas des koalas il me semble. Il ne mange les feuilles que d’une seule espèce d’Eucalyptus. Si cette espèce venait à disparaître ils n’auraient plus rien à manger. »

Max : « Bonome, il faut dire aux koalas d’être moins exigeants ! Il en va de leur survie quand même ! »

Le chevalier : « Et vous vous devriez également diversifier vos sources de nourriture. Vous ne mangez que du chocolat. »

Max : « Mais nous c’est pas pareil. »

Le chevalier : « Ah ? Et pourquoi ? »

Max : « Ben, on est des Peluchiformes bonome. On a pas besoin de manger. On mange du chocolat parce que c’est bon. Pas pour nous nourrir. Si le chocolat disparaissait, nous arrêterions d’en manger mais on mourrait pas de faim. »

Léo : « Il y a du mouvement chez les cygnes ! »

Max : « Rien d’exceptionnel… On surveille distraitement au cas où… »

Samuel : « Et le zoiso, là ? »

Max : « Un chevalier ouaf-ouaf ! »

Léo : « C’est le chevalier aboyeur, Tringa nebularia, Scolopacidés. La chaaance ! C’est pas tous les jours qu’on en voit ! »

Max : « Léo, tu te souviens l’année dernière ? »

Léo : « Ben oui ! Tu aurais vu ça petit Sam ! Des chevaliers aboyeurs, culblancs, gambettes, guignettes… Des combattants variés, un courlis corlieu… »

Max : « Des bécasseaux variables, des avocettes élégantes, des petits gravelots… »

Léo : « Et les guifettes noires ! »

Max : « Les grèbes à cou noir ! »

Samuel : « Tout ça ? »

Max : « Oulala ! Je te parle même pas des zoisos habituels… »

Samuel : « Tabarnak la chance ! »

Max : « On se serait crus en Charentmaritimie ! »

Samuel : « C’est étrange. Certaines fois il y a des tas de zoisos et d’autres fois il y en a aucun… »

Max : « C’est ce qui fait le charme du Pays des Zoisos… »

Léo : « Là il y a un milan noir… »

Max : « Là, tu reconnais un milan noir toi ? »

Léo : « Je l’ai vu avant vous. J’ai pu l’observer quand il était juste au dessus. J’ai bien vu sa silhouette et sa queue échancrée. »

Max : « Le milan noir… Un jour en Charentmaritimie on a entendu une guide en zoisos qui disait à son groupe que le milan noir était limité au sud de la France, qu’on le voyait pas du tout au nord de la Seine. C’est même pas vrai ! Il est peut-être plus rare mais on en voit ici. Et on est au nord de la Seine. »

Léo : « Il y a deux sternes là-bas… »

Max : « On devrait refaire un article comme celui sur les Sternes du Grand Étang… »

Léo : « Tout en alexandrins ? »

Max : « Oui, c’était rigolo 🙂 »

Léo : « Mais quand même pas facile… On verra Maxou. Bonome, qu’est ce que tu scrutes comme ça ? »

Le chevalier : « Mmmm… Un zoiso 🙂 Il est loin mais on le reconnaît quand même. Je suppose que vous voulez voir… »

Max : « Ben oui ! Bonome, quand même… »

Léo : « UN ŒDICNÈME CRIARD ! RHOLALA ! »

Max : « Un oedicnème ? »

Léo : « Oui Maxou ! Regarde bien ! Burhinus oedicnemus, Burhinidés ! »

Max : « Ah oui ! Rholalaaaa ! »

Samuel : « On en a vu au Royaume des Paons. Mais là ça fait pas pareil 🙂 »

Léo : « Rhoooo oui ! Même si il est très loin et qu’on le voit à peine ! Il est très rare ce zoiso ! Il y a des zoms qui viennent de la Ville-Capitale pour essayer de l’apercevoir ici… Un oedicnème… »

Max : « C’était quand même une belle inspection… »

Léo : « Tu dis ça comme si c’était fini. »

Max : « Ben, après l’oedicnème on va plus voir grand-chose. Et puis je sais pas vous, mais moi je suis tout fatigué… »

Léo : « Oui. Les petits cygnes aussi. Ils dorment… »

Max : « Le parent aussi… On rentre ? »

Le chevalier : « Si vous voulez mes petizours. Pochez-vous confortablement. »

Voilà Princesse pour cette petite inspection. Je t’embrasse et j’espère que tu vas bien.

Continuer la promenade

Arthur en Bretagne

Max : « Samuel ! Léo ! Venez voir ! Arthur a écrit un article pour nous raconter sa Bretagne ! »

Samuel : « On arrive ! »

Léo : « On est là ! »

Max : « Allez, on lit son article… »

Demat les Petizours !

Brindille et moi, on est partis en Bretagne quelques jours !  On est des béotiens en zoisologie et botanique et carrément nuls en géologie, mais on adore regarder la beauté qui nous entoure. Alors on a fotoé des zoisos et des plantes en pensant très fort à vous ! Brindille s’améliore un peu : ses flouïdés sont un peu plus nets, mais il y a encore du boulot pour arriver à la cheville du Chevalier, j’espère que vous ne lui en voudrez pas 🙂

C’est moi, là, en balade entre Cancale et Saint-Malo !

Léo : « Arthur il a une salopette comme petit Sam. »

MAx : « Mais il a pas de sacado. »

Léo : « On pourrait demander à bonome d’aller à l’échope de sacados pour petizours en Charentmaritimie. »

Max : « On verra ça plus tard. »

Brindille avait loué une cabane à Cancale. C’est une très jolie ville en face de la Presqu’île du Cotentin, et même que quand il fait beau, on aperçoit le Mont St Michel ! La preuve !

Max : « Nous, on a vu l’Îlot Saint-Michel. C’est un peu le Mont Saint-Michel des petizours 🙂 « 

Léo : « C’est plus petit… »

Samuel : « A l’échelle des petizours… »

Mais c’est aussi  la ville des huîtres. Alors les gens viennent en manger tout le temps. Ils ne font que ça. Ils se promènent en tongs, et mangent des huîtres. Dans les tavernes, mais aussi sur la plage  en jetant les coquilles vides sur la plage !

Alors nous aussi on a un peu touristé en sifflotant, les mains dans les poches, et devinez ce qu’a fait Brindille ? Ben elle a mangé des huitres 😀

Max : « Ben ça alors ! Brindille est huitrophage… »

Léo : « Nous, on mange pas les huîtres. Beurk ! »

Samuel : « Ben non, on mange que du chocolat. »

Max : « Huuummm le chocolat… Bougez pas, je cours en chercher… »

Le lendemain, zutalor… brouillard ! Alors qu’on savait que chez vous, il faisait très chaud ! Tant pis, on a quand même marché (euh.. moi j’ai poché) 🙁  Encore ouf que j’ai poché, parce que notre première rencontre de zanimo, c’était un petit orvet ! Bon c’est pas méchant, mais Brindille a une trouille bleue des zanimos sans pattes ! Alors elle s’est sauvée et a couru au moins un kilomètre 😀

Léo : « Pourquoi elle a peur des zanimos sans pattes Brindille ? C’est pas méchant les orvets. »

Max : « Moi j’en ai déjà vu 🙂 « 

Samuel : « Tu en as déjà vu ? La chance ! »

Max : « Oui, quand j’ai fait le guide pour le Chevalier et sa Belle au Royaume des Sternes. On a aperçu des orvets. Mais pas aussi bien qu’Arthur. »

Léo : « Tu raconteras après. Pour le moment on lit Arthur. »

Le brouillard a laissé un peu de place au soleil, et  on a aperçu un beau voilier 🙂 On a continué de marcher sur le sentier côtier. En descendant et remontant à chaque fois vers les criques et les plages !

Max : « Nous on a déjà batoé 🙂 « 

Léo : « Pas sur un voilier. »

Samuel : « Mais on a déjà batoé quand même 🙂 « 

Léo : « Toi tu as même pris l’avion petit Sam. »

Samuel : « J’étais pas très rassuré… »

On a admiré plein de jolies plantes sur le chemin !

Ajonc d’Europe Genêt à balai
Encore un genêt Geranium robertianium

On a rencontré aussi quelques zoisos. Pfff… c’est pas original pour vous les petizours, mais nous, on est contents quand même ! Surtout qu’on a découvert une grive musicienne ! La première de notre vie !

Max : « Léo, c’est bien une grive musicienne ? J’aurais dit une grive draine moi. »

Léo : « Mmmmm… Les tâches sur la poitrine sont sagittées pas arrondies. Ça c’est la musicienne. Mais il devrait y avoir une tâche chamois jaunâtre sur le haut de la poitrine… C’est pas évident mais je dirais grive musicienne aussi. »

Puis un accenteur mouchet, un merle et un on sait pas qui 🙁 A contre-jour on était pas sûrs ! Vous nous direz !

Léo : « Ben, Arthur… C’est pas un Onçaipaki ! C’est encore un accenteur mouchet. Tu l’as pas reconnu ? »

Max : « Il connaît pas bien encore les zoisos. Il manque de pratique. Mais ça va venir… »

Ensuite rouge-gorge a été très poli, il nous a pas crié dessus, il s’est laissé fotoer par Brindille qui n’arrêtait pas de rholalaer 😀

Sur la côte, il y a plein de bunkers. Ce sont des abris en béton armé hyper solides ! Les ancêtres germains de Hans et Fritz voulaient nous prendre notre pays, alors ils ont installé des bunkers avec des canons partout sur la côte pour que les Grands-Bretons et les soldats d’Amérique viennent pas nous sauver.. On en a vu un de près, avec un canon !

Max : « Arthur ! Fais attention à ce que tu dis ! Notre pays à nous c’est la Petitursie. Les pays des zoms ça nous concerne pas. Voyons ! Et les petizours ça fait pas la guerre. Jamais. Fritz et Hans ont rien à voir dans les guerres des zoms. »

Comme je suis un juvénile comme vous, j’ai voulu rentrer dans le canon pour m’amuser, mais j’ai failli rester coincé dedans !  Brindille m’a rattrapé par le fond de ma salopette… La honte ! J’ai poché et suis plus ressorti un long moment 🙁

Max : « Ça c’est pas malin Arthur ! Il faut pas aller dans les canons quand même ! »

Léo : « Tu aurais pu te faire canoner ! Boum le Arthur ! « 

Samuel : « Ou tu aurais pu rester tout coincé ! »

On est arrivés à la Pointe du Grouin. C’est bôôôôô 🙂 mais on a n’a pas vu tous les zoisos qu’ils disent sur les pancartes. Pfff. Ils devaient être au petit Royaume Secret !

Max : « Arthur tu dis des erreurs. Il est pas petit le Royaume Secret. C’est un immense Royaume qui accueille tous les zoisos du Pays des Zoisos quand ils veulent se reposer. Et je pense qu’il y a tous les dragons du monde dans ce Royaume Secret. »

Léo : « Max, je suis pas sûr que ça existe les dragons. »

Max : « Si ça existe monsieur Léo ! Même que je vais en trouver un pour Princesse ! »

Samuel : « Hé ! Ho ! Vous chamaillerez plus tard ! Là on lit Arthur ! »

Léo : « Attends, je voudrais étudier les panneaux… »

Max : « Nous on a déjà vu tous les zoisos 🙂 « 

Léo : « Les grands dauphins aussi. Mais pas le grand rhinolophe et les phoques… »

Mais la lande était magnifique ! On connaît pas toutes les plantes, mais Coquelicot saura mieux que nous !

Une digitale
Un jolis fouillis végétal 🙂 Fumeterre blanche

Max : « Coquelicot elle répond un peu quand elle veut. Je me demande si elle nous oublie pas… »

Léo : « Max, elle est peut-être occupée. Tu sais bien qu’elle fait des tas de choses elle aussi. »

Comme on en avait plein les pattes (Brindille a fotoé les siennes 🙂 ) on s’est arrêtés à la taverne et Brindille a mangé quoi ? Ben des huîtres bien sûr 😀

Max : « C’est le pied 🙂 « 

Léo : « Pfff ! Saproblague ! »

On a continué de marcher tout le long de la côte pendant 4 jours. On a admiré des belles fleurs dans la lande, des rochers battus par les vagues, c’était magnifique, malgré le vent qui nous taquinait fort, et parfois même nous poussait ! On connaît pas certaines fleurs 🙁 mais on va chercher !

De la Pointe du Grouin en direction de

Saint-Malo

Silène maritime

Léo : « C’est beau la Bretagne… »

Max : « Voilà ! Léo fait la nostalgie bretonne. Léonou, on en revient à peine de la Bretagne. »

Léo : « Oui, je sais… »

Samuel : « Il faut pas faire la nostalgie bretonne cousin Léo. Viens là que je te gratouille le front…. Allez, on continue la lecture. »

On a vu aussi des zoisos en marchant sur l’estran. Vous les connaissez aussi, c’est vous qui nous avez appris à les reconnaître 🙂

Aigrette garzette Goéland argenté
Goéland brun Mouettes mélanocéphales

Mouettes mélanocéphales

Tadorne de Belon

Samuel : « Qu’est ce que tu scrutes comme ça cousin Léo ? »

Léo : « Les mélanos… Il y a un jeune de première année. On voit bien sur la seconde foto, l’individu de droite… Larus melanocephalus, Laridés. »

Max : « Léo et ses Laridés… »

En revenant à la cabane un soir, on a découvert un nid d’hirondelles et on a rencontré un pinson des arbres et votre zoiso gardien le chardonneret rigolo !

Max : « Les chardonnerets rigolos sont allés les voir ? Alors peut-être que ce sont les zoisos-gardiens de tous les petizours… »

Léo : « Il faudra demander à Paul. »

On a aussi touristé  ! On a visité Saint Malo 🙂 Saint-Malo est une belle ville fortifiée et protégée par de beaux remparts. Il y a même une forteresse construite par votre ami Vauban, mais aujourd’hui, il n’y a plus de pirates, alors les gens touristent sur les remparts tranquillement. Ici, ils mangent tous des crêpes. Alors nous aussi on en a mangé ! 🙂 Ça changeait des huîtres 😀

Max : « Bonome, il aime bien faire un pause pour manger une crêpe ou une gaufre au chocolat. »

Léo : « C’est quand il oublie son sandouich. Il a pas du manger alors il mange une crêpe ou une gaufre. »

Max : « En fait il mange surtout la crêpe ou la gaufre. Parce que le chocolat, on lui en laisse jamais beaucoup… »

Léo : « C’est pas très gentil de notre part… »

Samuel : « La prochaine fois on lui en laissera un peu plus. »

On a découvert la reproduction d’une frégate anglaise de l’époque de l’Amiral Nelson, le Grand-Breton qui commandait la flotte du roi !

Max : « Oh ! J’ai cru que c’était l’Hermione ! Ça alors ! »

Léo : « L’Hermione est à la Ville-Arsenal quand elle est pas en déplacement. »

Max : « Il faudrait faire un article sur l’Hermione… »

Samuel : « C’est qui Hermione ? »

Max : « On est jamais allés la voir avec toi ? Zutalor ! C’est la réplique moderne du bateau que Lafayette a pris pour aller faire la révolution des Américains contre les Angles. Depuis, quand ils viennent en France, les Américains cultivés disent tous ‘Lafayette nous voilà !' »

Voici la statue de Jacques Cartier. Il est né à Saint-Malo. Le roi de France François 1er lui a dit un jour comme ça : « Dis donc Jacques, toi qui sais bien naviguer, pourquoi tu n’irais pas jeter un coup d’œil de l’autre côté de l’océan, histoire de voir s’il y a des gens qui habitent là bas ? ». Alors il est parti. Et il a trouvé des habitants dans un pays qu’on ne connaissait pas. C’était la nation des Micmac. Il a appelé l’endroit Canada (ça vient de l’Iroquois), et il a dessiné des cartes géographiques. Parce que c’est pas tout d’y aller une fois par hasard ! Si on veut y retourner, il faut une carte pour pas se tromper !

Léo : « Quel micmac ! »

Max : « Pfff ! Saproblague aussi ! Moi j’aime beaucoup les cartes. Surtout les cartes géologiques… »

Samuel : « Oui, on sait. C’est un peu comme des cartes au trésor 🙂  »

Les gens de Saint-Malo lui ont dressé une statue pour le remercier pour les cartes. Comme ça, s’ils vont au Canada en bateau, ils ne se perdent pas 🙂

De l’autre côté de la Rance, le fleuve qui se jette à Saint-Malo, il y a une autre ville. On a un peu touristé, mais il y a trop de gens. Il y a des belles maisons, mais on s’en fiche des belles maisons. Alors on n’est pas restés longtemps.

Max : « Saint Malo ? Mais on était pas loin nous ! On a fait toute la côte entre la baie de Saint Brieuc et celle de Saint Malo ! Même qu’on a vu le rocher qui marque la limite de l’unité de Saint Malo ! »

Léo : « J’ai bien aimé 🙂 D’un côté du rocher c’est l’unité de Saint Malo et de l’autre c’est celle d’Erquy-Fréhel ! »

Max : « Il y a que bonome qui sait ça. Il faudra lui  demander pourquoi on est pas allés à Saint Malo nous. »

Samuel : « Tu avais envie de tourister toi ? »

Max : « Au Pays de Penthièvre ? Pas trop… Avec tous les zoisos et la géologie… »

Alors on est retournés marcher et dire au revoir à la mer, parce que on aime vraiment le vent qui nous ébouriffe, l’odeur de la mer, le bruit des vagues qui viennent se briser sur les rochers, et cette sensation d’être seuls et d’être enveloppés dans les bras de Dame Nature…

Max : « Dis Arthur, tu as écouté le vent ? Il t’a raconté des histoires ? Il faut jamais les répéter les histoires du vent sinon après il veut plus parler ! »

Bon les copains, j’espère que les flouïdés de zoisos et plantes que vous connaissez déjà vous ont plu quand même 😉

Samuel : « Rhoooo c’était bien l’article d’Arthur. »

Léo : « C’est rigolo de lire l’article d’un autre petitours. »

Max : « Ça fait de moi un lecteur de mon propre blog 🙂 Et si on laissait un commentaire ? »

Léo : « Ah oui ! C’est trop rigolo ! On fera après ! »

De retour à la cabane, voici le dessin qu’on a fait pour vous et le chevalier, Hans, Fritz et moi, pour vous remercier pour les chocolats du Grand Jeu Concours 🙂 On a représenté les montagnes et lacs du pays Germain, d’où viennent Hans et Fritz 😉

On vous serre la patte amicalement, avec une bise au Grand Chevalier et à Coquelicot de la part de Brindille 😉

Arthur

PS des petizours de bonome…

Cher Coquelicot, si tu lis cet article tu vas voir que tous les petizours pensent à toi quand ils sont en inspection.

D’abord, Arthur a demandé à Brindille de fotoer une vitrine parce qu’elle lui faisait penser à toi 🙂

Bonome, lui, a fotoé ça pour toi…

Ce sont des poissons qui existent pas en morceaux de bois flotté 🙂

C’est parce que tu es une grande artiste toi. D’ailleurs, j’attends toujours des dessins…

Un petit ajout d’Arthur en direct du jardin de Brindille…

Continuer les promenades d’Arthur

152-1 Le Grand Étang 1

Vendredi 26 Mai, An IV

Max : « Bonomou, tu travailles ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Tu veux que je fasse une pause ? »

Max : « Je m’ennuie. Les zoisos me manquent… »

Le chevalier : « Je vois. »

Max : « Léo et Samuel tournent en rond. Ils ont même plus envie d’étudier. »

Le chevalier : « Mes pauvres petizours. »

Max : « On va finir par faire la dépression… »

Le chevalier : « Aïe ! »

Max : « Tu imagines un peu. Trois petizours qui errent dans la cabane, le regard vide, sans envie… »

Le chevalier : « Ce serait terrible. »

Max : « Ben oui… »

Le chevalier : « Ça me coûterait cher en antidépresseurs amputant d’autant mon budget café… »

Max : « QUOI ? C’EST TOUT L’EFFET QUE ÇA TE FAIT ? »

Le chevalier : « Ben… »

Max : « BONOME, JE TE DÉTESTE ! »

Le chevalier : « Max. »

Max : « Je te parle plus. Va boire ton café ! »

Le chevalier : « Maxou… »

Max : « Quelqu’un me parle ? »

Le chevalier : « Mon petitours, je voulais te taquiner avant de te dire d’aller préparer les sacados. »

Max : « Préparer les sacados ? Maintenant ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « On va en inspection maintenant ? »

Le chevalier : « Si mes petizours sont d’accord. »

Max : « SAM ! LÉO ! SAUTEZ DANS VOS PANTALONS ! ON VA EN INSPECTION ! »

Le chevalier : « Tu vas mieux ? »

Max : « Ouiiiii 🙂 Merci bonome. … Euh, on va où ? »

Au grand Étang…

Max : « Rholala ! Vous avez vu ? Les gardes ont construit un nouvel observatoire ! »

Léo : « C’est mieux que les parois en paille. »

Samuel : « On va être mieux installés. »

Max : « Et l’autre côté… Wouah ! Vous avez vu le bel observatoire ! »

Max : « Bonome, en rentrant on rédige un rapport pour Princesse. Il faut lui dire que les gardes ont bien travaillé. On peut demander une médaille pour eux ? »

Le chevalier : « Tu peux demander Maxou. Pour le moment tu es le seul médaillé de l’Ordre de la Médaille. Je pense qu’à ce titre tu peux transmettre une demande de médaille. »

Max : « Je suis le seul médaillé de l’Ordre de la Médaille ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Il y a que moi ? »

Léo : « Maxou, si tu es le seul il n’y a que toi. C’est une tautologie. »

Samuel : « Ou un pléonasme. »

Max : « Le seul médaillé de l’Ordre de la Médaille… Ça alors ! »

Samuel : « Je suis fier d’être ton cousin cousin Max. »

Léo : « Et si on s’intéressait aux zoisos ? »

Max : « Oui oui… Alors… Un nid de foulques… Un nid de grébus… »

Samuel : « Les cygnes !!! »

Max : « Deux nids, des cygnes en vol, des nouveaux observatoires… Elle commence bien cette inspection 🙂 »

Léo : « Max, je partage pas ton enthousiasme. Regarde un peu là… »

Max : « Mmmm… C’est quoi ça ? BONOME ! TU AS VU ? IL FAUT PRÉVENIR LA POLICE DES NIDS ! ON PEUT PAS LAISSER FAIRE ! »

Samuel : « Pourquoi les foulques se sont-elles installées dans le nid des grébus ? »

Max : « C’EST DU VOL DE NID ! ET DEVANT TÉMOIN EN PLUS ! BONOME, APPELLE LES GENS D’ARMES ! »

Léo : « Vous avez remarqué que les grébus ont fait une petite parade de tête avec les huppes ? »

Max : « LÉO ! IL Y A VOL DE NID LÀ ! On fait pas l’étude des comportements des zoisos ! »

Samuel : « Tu sais pourquoi ils ont fait la parade cousin Léo ? »

Léo : « Mmmm… Peut-être pour resserrer les liens au sein du couple dans cette situation délicate… »

Max : « LES GRÉBUS PASSENT À L’ATTAQUE ! ALLEZ-Y GRÉBUS ! REPRENEZ VOTRE NID ! SUS AUX FOULQUES ! »

Léo : « Hoplà ! Les foulques se sont faites oustées ! »

Samuel : « Bravo les grébus ! Bravo ! »

Max : « J’espère qu’il y avait pas des œufs… »

Léo : « Je pense pas. Les grébus auraient pas quitté le nid si il y avait eu des œufs. »

Max : « Rholala ! Elles sont terribles ces foulques. Résumons un peu : Elles passent leur temps à se chamailler ; elles mangent des poissons alors qu’elles sont phytophages ; elles volent les nids… »

Léo : « Max, tu vas devoir écrire un autre rapport à Princesse… »

Max : « Pfff ! Encore du travail ! Bonome, va gronder les foulques s’il te plaît. »

Le chevalier : « Non Max. Vas-y toi même ! »

Max : « Mais bonome, je sais pas nager moi ! Tu veux quand même pas que j’aille me ploufer dans le Grand Etang ? »

Le chevalier : « Non mon petitours, je ne veux pas que tu te ploufes. Mais que tu gardes ton calme par contre… »

Max : « Même en cas de flagrant délit de vol de nid ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Je devrais rien dire ? »

Léo : « C’est le principe de la non-intervention de l’observateur Max. »

Max : « Et on laisse les grébus se faire voler leur nid… »

Samuel : « C’est comme ça la nature cousin Max. »

Léo : « Et puis tu as pu voir par toi même que les grébus se sont pas laissés faire. Deux ou trois coups de becs bien placés et le problème a été réglé. »

Max : « Vous avez raison. Il faut pas s’inquiéter pour les grébus… »

Samuel : « Dites, vous avez vu le canard ? »

Léo : « Quel canard petit Sam ? »

Samuel : « Le canard noir qui nage là devant… »

Léo : « On dirait… Bonome, tu veux bien me donner le beau livre de zoisos de Max s’il te plaît ? Il est dans ton sac. »

Le chevalier : « Bien sûr Léo. »

Léo : « Merci bonome. Max, tu prends l’appareil pour bien observer. Sam, avec moi pour chercher dans le beau livre. »

Samuel : « A vos ordres chef Léo 🙂 »

Léo : « Max, il a la tête noire, le cou blanc et le corps gris très foncé ? »

Max : « Exact Léo ! »

Léo : « L’œil jaune ? »

Max : « Absolument Léo ! »

Léo : « Petit Sam, tu penses comme moi ? »

Samuel : « Je sais pas ce que tu penses cousin Léo. Je suis pas dans ta tête moi. Mais je suppose que c’est un garrot à œil d’or. »

Léo : « Bucephala clangula, Anatidés. »

Max : « Un garrot à œil d’or ? »

Léo : « Oui Maxou. Une femelle… »

Max : « Un garrot à œil d’or… Rhoooo ! »

Léo : « La chance ! »

Samuel : « On a vu au Royaume des Paons. Mais là, c’est dans la nature. »

Max : « Vous avez vu ? Les gardes mis un panneau d’information sur lequel il y a un garrot à œil d’or et on voit un garrot à œil d’or 🙂 »

Samuel : « Il faudrait mettre des panneaux avec des tas de zoisos 🙂 »

Léo : « Oui petit Sam 🙂 »

Le chevalier : « elle vous plaît cette inspection ? »

Max : « Oui bonomou 🙂 »

Le chevalier : « Foto de petizours ? »

Max : « Oui bonomou 🙂 »

Max : « Tu es content ? Tu as une foto de tes petizours 🙂 »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « On reprend l’observation alors. Les cousins, au travail ! »

Léo : « Rholala ! La garrote s’étire ! »

Max : « Fotoé bonome ? »

Le chevalier : « Au gros zoom… »

Max : « Montre… »

Max : « Oui, avec l’autre appareil les fotos auraient été plus nettes. C’est vrai. Mais on a une garrote qui s’étire les ailes ! Bravo bonome ! »

Léo : « Elle a des grosses joues 🙂 »

Max : « Oui, ben c’est parce qu’elle mange bien. C’est bien ça pour faire des œufs. »

Samuel : « Pour faire des œufs il faut un mâle… »

Léo : « Et là, on en voit pas… »

Max : « Il va arriver… Ou peut-être l’année prochaine. C’est la première fois qu’on voit un garrot ici. On va quand même pas demander qu’ils fassent des œufs tout de suite ! »

Léo : « Oui Max… Vous entendez ? »

Samuel : « Entendre quoi ? »

Léo : « Je sais pas trop. On dirait des zoisos qui se chamaillent. Bonome, ça vient de par là. Tu veux bien nous porter et nous emmener vite ? »

Le chevalier : « Sautez sur mon bras… C’est parti ! »

Samuel : « Là-haut ! »

Max : « Ce sont des hirondelles des rivages. Riparia riparia, c’est ça ? »

Léo : « Oui Maxou. Famille des Hirundinidés. »

Samuel : « Elles faisaient la parade ? »

Max : « On sait pas identifier les sexes chez les hirondelles des rivages. Mais ils avaient pas l’air de faire la bagarre. »

Léo : « Je pense que monsieur voulait impressionner mademoiselle pour faire des œufs. »

Max : « Bonome, si je dis pas des erreurs, les hirondelles des rivages creusent des nids dans les falaises de sables ou de terre. »

Le chevalier : « Tu ne dis pas d’erreur Max. »

Max : « Elles sont où les falaises ? »

Le chevalier : « Tu te souviens du Royaume des Libellules ? »

Max : « Oh oui ! Il est bien ce Royaume. Pourquoi on y va plus ? »

Le chevalier : « C’est interdit Max. »

Max : « On pourrait y aller quand même. On est en mission pour Princesse. Puis Léo et Sam le connaissent pas… »

Le chevalier : « Je vais y réfléchir. »

Max : « Oui bonome. Mais pourquoi tu me parles de ce Royaume ? »

Le chevalier : « Parce qu’il y a un énorme butte de terre aux parois abruptes. »

Max : « Tu penses qu’elles habitent là-bas les hirondelles des rivages ? »

Le chevalier : « C’est une hypothèse… »

Max : « Bonome, il y a une hirondelle toute calme. Tu veux bien en faire une belle foto s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Malgré les fils électriques ? »

Max : « Ben, on essaye d’éviter les objets techniques mais là on peut pas faire autrement… »

Le chevalier : « D’accord Maxou. »

Léo : « On retourne voir l’étang ? »

Max : « Oui, la parenthèse hirondelle des rivages est terminée. »

Samuel : « Merci de nous avoir pris dans tes bras chevalier. C’était très agréable et très pratique. »

Le chevalier : « Merci mon petitours. Je vous redépose sur le la tablette. »

Léo : « Mmmm… Il est étrange cet étourneau… »

Max : « Je pense que c’est un juvénile. »

Léo : « Oui, c’est une hypothèse tout à fait vraisemblable. Il dépend plus de ses parents mais il s’en éloigne pas trop quand même. »

Max : « Petit Sam, il faut savoir que les étourneaux sansonnets vivent en groupe pouvant comporter plusieurs millions d’individus. »

Samuel : « Plusieurs millions ? »

Max : « Oui oui ! A Rome par exemple. Les zoms aiment pas trop parce que ça fait beaucoup du bruit. Et tu imagines la quantité de fientes. »

Samuel : « Des millions de zoisos d’un coup… Chevalier, on va aller à Rome voir les étourneaux ? »

Max : « Oulala ! A Rome il y a les ruines antiques ! Si on y va on va avoir droit à la Rome Antique tout le temps ! »

Samuel : « Mais on verrait les étourneaux… »

Max : « On se ferait recouvrir de fientes aussi. Tu veux te faire fienter toi ? »

Samuel : « Vu comme ça, ça donne pas envie… Mais j’aimerais bien voir quand même. Et entendre… »

Max : « Je crois que bonome aime pas voyager. C’est pas bon pour l’environnement… »

Le chevalier : « C’est vrai Maxou. Je tiens à protéger la planète moi. Et il y a suffisamment de beauté autour de chez nous. »

Léo : « Tu aimerais pas voir la Rome Antique ? »

Le chevalier : « Rome ne m’attire pas. Par contre j’ai beaucoup aimé Athènes. »

Max : « Bonome et sa Grèce Antique… Tu es allé sur les traces de tes amis Socrate et Platon ? »

Le chevalier : « Voir l’œuvre de Phidias, essayer de retrouver l’esprit de Périclès et d’Aspasie… Bias de Priène… Assister aux balbutiements de la science moderne avec Leucippe, Démocrite, Pythagore ou Hippocrate… »

Léo : « Max ! Pourquoi tu l’as lancé sur la Grèce Antique ?! Tu vas pas bien dans ta tête ! Il va buguer et partir dans sa tête il y a 2500 ans ! »

Max : « Oups ! J’ai fait une bêtise… »

Léo : « Il faut le redémarrer. »

Max : « Tu sais comment on l’éteint ce bonome ? »

Samuel : « J’ai une idée ! Bonome, tu veux un café ? »

Le chevalier : « Mmmmm… Un café ? Pourquoi pas ? C’est toi qui me le propose mon petit Sam ? »

Samuel : « Oui bonome 🙂 »

Le chevalier : « Et tu m’appelles bonome ? »

Samuel : « Oui bonome 🙂 »

Max : « Bien joué petit Sam ! »

Léo : « On peut reprendre la zoisologie 🙂 »

Le chevalier : « Ben ! Et mon café ? »

Max : « Ta gourde est dans ton sacado. Tu l’ouvres, tu prends ta gourde et tu te caféines… »

Le chevalier : « Bien… D’accord… »

Léo : « Revenons au nid des grèbus… Tout se passe bien apparemment… »

Max : « Ils ont refait une petite parade de tête la huppe déployée. »

Samuel : « C’est un couple solide. »

Léo : « Ils vont faire des œufs bientôt. »

Max : « Et il va y avoir des petits grébus. »

Léo : « Les cygnes ! »

Max : « Oulala ! Mais ils sont agités les cygnes aujourd’hui ! »

Léo : « Agitation prè-nuptiale. Les mâles se chamaillent pour les femelles et les territoires. »

Max : « Je me demande si ils méritent pas un avertissement de comportement quand même. Les chamailleries à répétition… On peut pas laisser faire. Ils vont finir par se blesser ! »

Léo : « Oh c’est pas la peine Maxou. Ils vont bien finir par se calmer. »

Max : « Tu es trop laxiste Léo. »

Léo : « Je suis un peu plus patient que toi 🙂 »

Max : « Et voilà ! Max l’impatient ! »

Samuel : « Le garrot est encore là… »

Max : « Bon, on sait maintenant que c’est un canard ploufeur. »

Léo : « Je m’étais même pas posé la question. »

Max : « Tu as pourtant eu la réponse 🙂 »

Samuel : « Regardez les grébus ! »

Léo : « Quelle chance ! C’est tellement rare de voir un grébu en dehors de l’eau ! Tu as pu voir la forme de son corps petit Sam ? La disposition des pattes ? Bonome, tu as fotoé ? »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Léo : « Chouette ! Bravo bonome ! On va pouvoir étudier ça avec Sam. Tu as vu ? Les pattes sont en arrière du corps. Il a l’air vraiment debout quand il est sur ses pattes. Alors que chez les canards, elles sont au milieu de la face ventrale. »

Max : « On a pas graver un article sur les grébus déjà ? »

Léo : « Ah oui ! J’avais oublié 🙂  On le lira ce soir Sam. Tu vas voir. Bonome a fait de très belles fotos d’un parents avec ses petits. (96 – Notre ami grébu) »

Max : « Et si on allait à l’autre observatoire. J’ai hâte d’admirer le travail des gardes moi. »

Léo : « Attends Maxou, j’entends piailler… Mmmm… Oui, il est là ! »

Max : « Des mésanges à longue queue ! »

Léo : « Il y avait un petit ! »

Max : « Un petit ? »

Léo : « Oui ! Si j’ai bien vu c’était d’abord un adulte. Puis le petit est venu se poser et ensuite le parent s’est envolé. Bonome, tu peux montrer le petit s’il te plaît ? Merci bonome… Vous voyez ? »

Max : « Une petite mésange à longue queue ! »

Samuel : « Tabarnak la chance ! »

Léo : « On voit des belles choses aujourd’hui. »

Max : « Je suis pas sûr qu’en tentative de vol de nid de grébu par des foulques soit une belles choses mais je voudrais pas lancer un débat interminable… On va à l’autre observatoire ? »

Le chevalier : « On y va ! Petizours, pochage ! »

Continuer la promenade

151 – L’Île Où On Va à Pieds

Mercredi 12 Avril, An IV

Max : « Bonome, à quelle heure on va sur l’Île ? »

Le chevalier : « La marée descend. Nous allons bientôt pouvoir y aller. »

Max : « On se prépare ? »

Le chevalier : « Vous avez juste à enfiler vos sacados. Il n’y a pas urgence. »

Max : « On pourrait partir maintenant et tu t’arrêterais à la taverne de bord de mer pour te caféiner pendant qu’on regarderait les Laridés… »

Le chevalier : « On pourrait faire ça 🙂 »

Max : « Alors on y va ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Je saute dans mes chaussettes et on y va ! »

Plus tard, sur l’Île Où On Va à Pieds…

Le chevalier : « Dites mes petizours et si nous restions sur le chemin plutôt que d’aller sur l’estran ? »

Max : « On va pas voir la mer ? »

Le chevalier : « Nous la verrons depuis le chemin. »

Léo : « On verrait d’autres zoisos que les zoisos de mer. »

Samuel : « Des passereaux… »

Max : « Les zoisos de l’intérieur de l’Île… Pourquoi pas ? Si Samuel et Léo sont d’accord. »

Un peu plus tard…

Max : « On voit pas des zoisos ! On a aperçu un merle mais il s’est sauvé ! »

Léo : « Max ! On vient de commencer ! Tu vas pas ronchonner tout de suite quand même !! »

Max : « C’est pas de ma faute si on voit pas de zoisos ! »

Samuel : « Cousin Max, ça suffit ! Regarde un peu cette vue ! »

Max : « C’est l’endroit préféré de bonome 🙂 La Fontaine des Insurgés… »

Léo : « Samuel, il faut savoir que les Insurgés sont les prisonniers de la Commune de Paris. C’était la guerre entre les parisiens et d’autres parisiens juste après la guerre contre les allemands de Bismarck. »

Max : « Il y a eu Maxime Lisbonne et Louise Michel. Des amis de bonome. »

Léo : « Il nous a lu le Banquet des Affamés de Didier Daeninckx qui raconte la vie de Maxime Lisbonne. C’était un drôle de personnage ce Maxime. »

Max : « Deux fois condamné à mort ! »

Léo : « Envoyé au bagne de Nouvelle Calédonie ! »

Samuel : « Vous me raconterez tout ça dans la cabane. Pour le moment on zoisote. »

Max : « Oui Sam ! »

Léo : « Regardez la belle plante à fleurs ! »

Max : « Tu connais cette jolie plante bonome ? »

Le chevalier : « C’est un iris. Genre Iris, famille des Iridacées… Quant à l’espèce… Groupe des iris barbus… Peut-être Iris x germanica… »

Léo : « Pourquoi x germanica. C’est quoi ce x ? »

Le chevalier : « Il indique que c’est un hybride. »

Max : « Un hybride ? Alors c’est pas une espèce ! »

Le chevalier : « C’est vrai Maxou. D’autant plus que l’iris germanique est stérile. »

Léo : « Explique nous un peu l’iris germanique bonome. »

Samuel : « Nous t’écoutons. »

Le chevalier : « Il résulte du croisement entre Iris pallida et Iris varietaga. Ces deux espèces n’ont pas le même nombre de chromosomes. I. pallida en a 24 alors que I. varietaga en a 20. L’hybride en a 44. »

Max : « Les chromosomes se sont additionnés ? »

Le chevalier : « On peut le dire comme ça. Et il est stérile. »

Max : « Bah… Avec 44 chromosomes au lieu de 24 ou 20, forcément… »

Le chevalier : « Mais il peut se reproduire par son rhizome. »

Max : « Un rhizome est une tige souterraine vivace Samuel. »

Samuel : « Merci cousin Max. »

Léo : « La multiplication végétative est pas vraiment une reproduction… »

Le chevalier : « Si ! Au contraire Léo. Si on regarde le mot ‘reproduction’, il indique qu’on produit de nouveau. Sous-entendu la même chose. La multiplication végétative donne réellement la même chose ! Les individus obtenus de la sorte sont vraiment identiques génétiquement. Alors qu’avec la reproduction sexuée, l’individu obtenu est un mélange des allèles des parents. »

Max : « C’est très intéressant tout ça mais c’est quand même pas des zoisos… »

Léo : « Bonome, tu vas prendre le chemin qui coupe l’Île en deux ? »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Léo : « On va passer devant la petite mare alors… »

Max : « On va surtout passer à la ferme aquacole qui vend du café ! »

Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 »

Max : « Caféinomane ! »

Léo : « Il y a un petit bosquet d’arbres juste avant la ferme. »

Max : « On y arrive… Aloooors… »

Samuel : « Il y a un étourneau sansonnet ! »

Samuel : « Ils sont beaux les étourneaux. »

Max : « Tous les zoisos sont beaux petit Sam… »

Léo : « Bonome, tu as eu les chardonnerets et les linottes ? »

Le chevalier : « Non… Je suis un peu lent aujourd’hui… »

Léo : « Les zoisos sont très agités… »

Max : « Ça ira mieux après tes trois cafés bonomou. Allez, on va à la taverne. »

Un peu plus tard…

Léo : « Tiens ! Un chevalier guignette ! »

Max : « On en voit souvent ici. Juste sur ce ponton. Les zoisos ont leurs habitudes… »

Léo : « Là, c’est le chevalier guignette. Un peu plus loin, il y a le petit canal. Martin a l’habitude de passer à toute vitesse au dessus de ce canal. »

Max : « On a à peine le temps de le voir. »

Léo : « Ici il mérite bien son nom de flèche bleue 🙂 »

Max : « C’est un Martin pressé 🙂 »

Léo : « Là-bas, sur le chemin, on va voir les crécerelles qui mulotent… »

Max : « A côté de la statue de la Vierge il y a toujours des passereaux… Un jour on a même vu une famille de perdrix grises… »

Léo : « A force, on sait qui on va voir 🙂 »

Max : « Là par exemple, sur les rochers ici, on va peut être voir une bergeronnette grise… »

Samuel : « Tu as raison cousin Max ! Elle est là ! »

Max : « Ben oui ! Sur ce platier rocheux un peu en hauteur on en voit souvent. Avec des étourneaux et des pipits maritimes… »

Léo : « Vers la Passe aux Filles, l’hiver, il y a des bernaches cravants… »

Max : « Et des pluviers argentés… »

Samuel : « Dites donc, vous connaissez bien les zoisos de l’Île, rholala ! »

Max : « Ben oui ! On vient souvent 🙂 »

Léo : « Chut ! J’entends un chant un peu inhabituel… Mmmmm… Bonome, ce serait pas le chant de l’alouette des champs ? »

Le chevalier : « Il me semble bien… »

Max : « Zutalor ! Les alouettes ont les entend mais on les voit pas… »

Léo : « Pas sûr Max. Les mâles chanteurs se montrent pour trouver des femelles… Observons bien… »

Le chevalier : « Il est là… »

Léo : « VU ! »

Samuel : « Vu aussi ! »

Max : « Euh… Où ça ? Ah oui ! VU ! »

Max : « Il fait son vol acrobatique ! »

Léo : « Oui, c’est comme ça qu’il drague ! Il vole en chantant puis il pique et il recommence. Et ensuite il se pose pour chanter. Il est très long le chant de l’alouette. »

Max : « C’est pas comme la mésange charbonnière. Elle, elle fait pi-iou pi-iou pi-iou… Ou alors pipiiou pipiiou pipiiou… Elles m’énervent quand elles font ça juste devant la fenêtre de la chambre à partir de 6h le matin ! On peut même pas dormir ! »

Samuel : « Cousin Max, je pensais que tu aimais bien les zoisos… »

Max : « Ben oui, mais elles m’embêtent ! J’aime bien faire la grasse matinée moi. Pas me réveiller à 6h ! »

Léo : « Le matin, il y a les merles aussi. J’aime bien les entendre. »

Max : « Ils sont plus mélodieux. Ça réveille pas comme les charbonnières… »

Samuel : « Cousin Léo, tu veux bien imiter la mésange charbonnière et l’alouette des champs s’il te plaît. »

Léo : « Max va me gronder si j’imite les zoisos. »

Max : « Non Léo, je vais pas te gronder. C’est quand tu sifflotes dans ton sommeil que ça m’énerve. Le Léo qui sifflote nuitamment, les mésanges qui me réveillent à 6h du matin… Quand je vous dis qu’on peut pas dormir dans cette cabane. Je rêve de me lever à 14h du matin… »

Samuel : « Pauvre cousin Max… Cousin Léo, tu peux siffloter 🙂 »

Samuel : « Rholala ! Tu les imites drôlement bien dis donc. Tu voudras bien m’apprendre s’il te plaît ? »

Max : « Bonome, tu veux bien me faire un lit monoplace et une autre chambre, loin de celle des siffloteurs. »

Léo : « On va te faire une chambre aux cabinets 🙂 »

Max : « Alors c’est vous qui m’empêchez de dormir et c’est moi qui devrais dormir aux cabinets ?! »

Léo : « Mais non Maxou. Tu restes avec nous et c’est pas négociable. »

Samuel : « En avançant on a fait le tour de l’alouette 🙂 »

Max : « Tu peux la fotoer encore s’il te plaît bonome ? »

Le chevalier : « Bien sûr Maxou. »

Max : « Merci bonomou 🙂 On arrive en territoire faucon… »

Léo : « Oui. Il mulote… »

Max : « Bonome va encore faire 300 fotos… »

Le chevalier : « J’aime bien:) Et c’est assez facile puisqu’ils restent en vol strationnaire lorsqu’ils mulotent… »

Léo : « Tu as fais un très belle série de fotos la dernière fois… »

Le chevalier : « Sous entendrais-tu que celle ci sera moins bien ? »

Léo : « Il était plus bas et plus près… C’est pas ta technique qui est en cause bonome. Mais quand le sujet est plus loin, les fotos sont moins bien. »

Le chevalier : « Ta logique est implacable mon Léo. »

Max : « On va où maintenant ? »

Léo : « Ben Maxou ! On va prendre la route qui coupe l’Île en deux pour aller à la mare ! »

Max : « Voir si il y a la douve du foie 🙂 Bonome, n’oublie pas de boire l’eau croupie de la mare pour héberger les douves du foie. »

Le chevalier : « Je ne suis pas bête à ce point quand même ! »

Max : « Tu as fait les analyses ? Pour savoir si tu t’es contaminé en goûtant le cresson des fontaines ? »

Le chevalier : « C’était il y a des années ! J’aurais déjà développé les symptômes ! »

Max : « Parce que tu es docteur maintenant ? Tu connais les symptômes de la distomatose hépatique ? »

Le chevalier : « Max, je te remercie de prendre soin de moi, mais tu es quand même étrange. Tu ne t’inquiètes de ça que tous les 6 mois environ. »

Léo : « Le reste du temps il y pense pas. »

Samuel : « Il s’en fiche de ton foie le reste du temps. »

Max : « Pfff ! Tiens, c’est quoi ces jolies fleurs blanches dans la mare ? »

Max : « Tu la connais bonome ? »

Le chevalier : « Vue d’ici je dirais que c’est la renoncule aquatique : Ranunculus aquatilis, Renonculacées. »

Max : « Encore une Renonculacée ? C’est vraiment une grande famille… »

Samuel : « Il y a des zoisos… Une linotte mélodieuse et… un chardonneret élégant ! »

Max : « Ben oui. Ils viennent souvent ici. C’est un peu leur taverne. Ils boivent un peu, discutent ensemble, mangent quelques insectes… Et ils retournent chez eux. Hoplà ! »

Léo : « La mare va bien. »

Max : « On peu continuer alors. »

Samuel : « Attendez ! J’ai vu un insecte ! Là ! »

Léo : « Il est poilu. C’est un Insectus pillosus ? »

Max : « Il ressemble un peu à la cétoine dorée. Ou au drap mortuaire. Bonome, c’est un Scarabéidé Cétoniné ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Belle diagnose 🙂 »

Max : « J’aime bien l’insectologie 🙂 Tu le connais celui-là ? »

Le chevalier : « Mmmmm… Tropinota hirta. Enfin, peut-être… »

Max : « Tropinota hirta. D’accord. On vérifiera quand même. Il a pas un nom vernaculaire ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas… »

Max : « Tu sais pas ? Alors tu connais le nom scientifique compliqué que personne d’autre connaît et tu connais pas le nom vernaculaire ! Ben ça alors ! »

Léo : « On a qu’à dire que c’est la cétoine poilue 🙂 »

Samuel : « La cétoine marron poilue. »

Max : « On dit rien du tout ! On continue ! »

Samuel : « Tu sais ce qu’on va voir cousin Max ? »

Max : « Petit Sam ! Tu devrais savoir qu’on ne sait jamais ce qu’on va voir au Pays des Zoisos ! »

Samuel : « Mais tu connais bien l’Île… »

Max : « Là-bas, dans le bosquet, on a déjà vu des moineaux, des pigeons, des verdiers… Et dans le chemin derrière on a pu observer une petite famille de perdrix grises. Mais ça veut pas dire qu’on va les revoir encore… »

Léo : « J’entends déjà les moineaux 🙂 »

Max : « Il y a toute une petite troupe… Alors… »

Léo : « Bonome ! Regarde celui-là ! »

Max : « Il a la calotte blanche ! Et du blanc sur les ailes… »

Samuel : « C’est pas habituel… »

Max : « Bonome, c’est un vieux zoiso aux cheveux blancs ? »

Le chevalier : « Non Max. »

Max : « Pourquoi il a du blanc alors ? »

Le chevalier : « Problème de pigmentation. C’est un individu leucique. »

Max : « Ah oui ! On a déjà vu des colverts leuciques… Toi tu as des poils blancs dans ta barbe 🙂 »

Léo : « Mais tu es pas leucique. »

Max : « Non. Il est vieux 🙂 La bonne nouvelle est que tu auras pas de cheveux blancs. »

Le chevalier : « Comment le sais-tu ? »

Max : « Bonome, à la vitesse à laquelle tu les perds, ça fera longtemps que tu en auras plus quand ils devraient être blancs 🙂 »

Le chevalier : « D’accord… »

Samuel : « Cousin Max, tu es pas gentil avec le chevalier. »

Max : « Mais je rigooole oulala ! Dis bonome, il faudra bien mettre ta casquette quand tu auras la calvitie 🙂 »

Léo : « Chut ! Bougez plus ! Bonome, fotoe vite ! »

Max : « Des perdrix grises ! Perdix perdix, Phasianidés. »

Léo : « Phasianidés ? Je croyais que c’était Gallinacés, Phasianinés. »

Max : « Pfff… Il faudra vérifier… »

Léo : « Mais c’est l’ordre des Galliformes. »

Samuel : « Des perdrix grises ! Tabarnak ! J’en avais jamais vu moi ! »

Max : « Apparemment elles habitent dans le coin… On note. »

Léo : « Vous entendez la tourterelle turque ? »

Samuel : « C’est le chant qu’on entend ? »

Léo : « Oui petit Sam. »

Samuel : « Alors je l’entends. »

Max : « Et moi je la vois… »

Max : « On en voit quelques une ici. Bonome, c’est vrai que ça fait pas longtemps qu’elles habitent en Europe de l’ouest les tourterelles turques ? »

Le chevalier : « Elles progressent vers l’ouest depuis les années 1960 effectivement. »

Max : « C’est une espèce férale ? »

Le chevalier : « On parle d’espèce férale pour une espèce introduite artificiellement qui s’est sauvée et qui prolifère dans son nouvel environnement. Il me semble que les tourterelles turques colonisent seules l’Europe. »

Max : « Comme ça ? Parce que ça leur plaît ? »

Le chevalier : « Je n’ai pas plus d’informations Maxou. »

Max : « Léo, tu vas faire des recherches je suppose. »

Léo : « Si tu veux Max… »

Max : « Tu as pas l’air très attentif… »

Léo : « J’observe les chenilles… »

Max : « FAIS ATTENTION LÉO ! C’EST PEUT-ÊTRE LES PROCESSIONNAIRES DU PIN ! TU VAS ÊTRE TOUT URTIQUÉ ! »

Max : « Et bonome s’approche pour fotoer… »

Le chevalier : « Ce ne sont pas des processionnaires du pin. »

Max : « Tu les connais ? »

Le chevalier : « Non Maxou. »

Max : « Alors comment tu sais ? »

Le chevalier : « Je reconnaîtrais les processionnaires du pin Max. »

Max : « Ben c’est sûr que si tu es tout urtiqué, gonflé et défiguré tu sauras… Tu es pas prudent. Et toi non plus Léo. On s’approche pas des chenilles qui vivent en groupe dans des toiles ! »

Léo : « Tu les connais pas bonome ? »

Le chevalier : « Non. »

Max : « Quels papillons on a vu ici ? »

Léo : « On fait pas vraiment attention aux papillons quand on vient sur l’Île. On fait surtout la zoisologie et la géologie… »

Max : « Alors on sait pas. D’accord… Quels piètres naturalistes sommes nous ! »

Samuel : « On peut pas tout savoir cousin Max. »

Léo : « Regardez monsieur Merle ! Il a des chenilles dans le bec ! »

Max : « Il doit avoir des petits pas loin… »

Samuel : « Ou alors il va les donner à madame Merle… »

Léo : « Code 6 : Comportement nuptial : parades, copulation ou échange de nourriture entre adultes ! »

Max : « Léo, mon Léo, Léonou… Tu vas nous casser les pattes longtemps avec tes codes atlas ? »

Léo : « Pardon Max. Je révise. Comme ça, ça va plus vite quand on transmet nos observations. »

Max : « Révise dans ta tête ! »

Samuel : « Tu peux me dire tout bas. Moi aussi je veux réviser. »

Max : « Bonome, qu’est ce que tu as vu ? »

Le chevalier : « Là… »

Max : « C’est qui ce zoiso ? »

Le chevalier : « Une perdrix rouge je crois… »

Léo : « Alectoris rufa ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Max : « Tu connais la perdrix rouge Léo ? »

Léo : « Elle est dans nos beaux livres de zoisos. Avec la perdrix bartavelle et d’autres encore… »

Max : « Un nouveau zoiso 🙂 Il faudra compter combien on en a vu un jour. »

Le chevalier : « Aux alentours de 200… »

Samuel : « Tout ça ! Tabarnak ! »

Léo : « On en a de la chance 🙂 »

Max : « On comptera quand même… Il faut que je mette à jour mon fichier de zoisos… J’ai trop de travail moi. Je m’en sors plus… »

Le chevalier : « Pauvre Maxou. Tes cousins t’aident quand même ? »

Max : « Oui oui ! Mais on a un seul ordinateur alors on peut pas faire des tâches différentes en même temps. Léo et Sam aiment bien trier et classer les fotos. C’est déjà ça que j’ai pas à faire. Et ils font beaucoup des recherches. On gagne du temps quand on grave. »

Le chevalier : « Mes petizours naturalistes passent leur temps à travailler et sont débordés… »

Léo : « On passe pas notre temps à travailler bonome. C’est pas vrai. On travaille. Mais on chahute aussi. »

Max : « On se chamaille… »

Samuel : « On turbule… »

Le chevalier : « Vous turbulez ? »

Max : « Ben oui. Si tu trouves que nous sommes turbulents c’est parce qu’on turbule. Forcément. Bonome, quand même ! »

Le chevalier : « Forcément 🙂 »

Léo : « On fait la bagarre… »

Max : « Et la sieste. Quand les zoisos viennent pas hurler sous nos fenêtres ! »

Samuel : « Dites, vous connaissez ce zoiso jaune ? »

Max : « C’est un verdier d’Europe petit Sam. Carduelis chloris, Fringillidés. »

Samuel : « C’est un Fringillidé ? Comme la linotte et le chardonneret rigolo alors. »

Max : « Oui petit Sam. L’Île c’est un peu le Royaume des Fringillidés. »

Léo : « Pas aujourd’hui Maxou. Aujourd’hui c’est le Royaume des Phasianidés ou des Phasianinés. Regardez le faisan de Colchide… »

Max : « Phasianus colchicus… C’est la première fois qu’on voit autant de Galliformes d’un coup. »

Léo : « Max, on connaissait deux espèces. Aujourd’hui on les voit toutes les deux à quelques minutes d’intervalles avec la perdrix rouge en plus. Alors, oui. C’est la première fois qu’on en voit autant d’un coup. »

Max : « Tu confirmes que j’avais raison 🙂 »

Léo : « Tu aimes avoir raison Maxou 🙂 »

Max : « J’aime pas avoir tort… »

Après ça, on a plus rien vu d’intéressant. On a recroisé le verdier, les linottes, les tourterelles… Mais il y a rien eu de nouveau. Alors comme la marée nous chassait pas encore, bonome a décidé d’aller un peu sur l’estran rocheux, pour faire la pause et promener. On s’est pochés confortablement et on a profité de la vue en silence. Bonome est allé s’asseoir sur un rocher et il a plus bougé. Tu sais, comme quand il veut faire partie de la nature avec tous les sens en éveil. Alors, en chuchotant, on a appris à Samuel à faire comme lui. Samuel il est très doué pour faire partie de la nature. Il sait bien regarder, écouter, sentir… On a même eu peur qu’il parte dans sa tête… Mais le vent est venu nous raconter de belles histoires et on l’a écouté avec attention. Il connaît vraiment de belles histoires le vent. Tu l’écoutes parfois Princesse ? On est plus pareils après avoir écouté le vent. A la fin de ses histoires il a fait une bourrasque pour nous taquiner. Puis il nous a donné des nouvelles de Tante Yvonne et de Chien. Ils vont bien tous les deux sur leur bateau qui navigue dans le temps.

Voilà Princesse. C’était une belle journée sur l’Île Où On Va à Pieds. Et c’était la fin de notre court séjour en Charentmaritimie. Je t’embrasse Princesse et j’espère que tu vas bien.

Continuer la promenade.

150-2 Un héron, son poisson et un goéland…

Mardi 11 Avril, An IV

Nous étions donc sur les cailloux tout cassés de Là Où Les Cailloux Sont Tout Cassés et nous assistâmes à une scène qui nous laissa pantois 🙂

Max : « Bonome, tu as vu le héron là-bas ? »

Le chevalier : « Oui, je fotoe… »

Léo : « Qu’est ce qu’il a dans le bec ? »

Le chevalier : « Tenez, prenez l’appareil et regardez. Je prends le gros zoom… »

Max : « Il a pêché un gros poisson ! »

Léo : « Il va pas l’avaler quand même ! »

Max : « Ah ben si… »

Samuel : « Gloub le poisson ! »

Léo : « Il va jamais digérer un si gros poisson ! »

Max : « Ça me fait penser à grébu et son poisson 🙂 »

A ce moment, on s’est un peu détournés du héron. Il avait un gros poisson dans le gosier. On était étonnéss mais on allait pas passer la journée à être étonnés. Et puis on a entendu des cris. Évidemment on a repris l’observation du héron. Un goéland avait assisté à la même scène que nous et s’est attaqué au pauvre héron en pleine digestion…

Alors le pauvre héron s’est envolé pour aller digérer ailleurs… Mais le goéland l’a suivi et l’a harcelé.

Notre pauvre héron s’est encore sauvé… et le goéland l’a encore suivi. Il s’est posé sur l’eau juste à côté du héron harcelé…

Vous vous doutez que le héron s’est encore envolé. Ça devait pas être facile avec un gros poisson dans le gosier. Je vous rappelle, amis lecteurs, que le héron pèse deux kilogrammes. Je m’y connaîs pas bien en poissonnerie mais le poisson qu’il a avalé pesait bien un kilogramme ! Vous vous imaginez avec, dans le ventre, un repas qui pèse la moitié de votre masse corporelle ? Vous arriveriez à voler, vous, avec un tel repas dans le ventre ? 

Le goéland, par l’odeur du poisson alléché, a encore suivi le héron. On se demandait bien pourquoi puisque le poisson était dans le ventre du héron…

Mais non ! Que nenni ! Avant de le manger vraiment, le héron régurgite son repas ! On sait pas pourquoi. Peut-être qu’il le pré-digère avant de le digérer… Toujours est-il qu’il a régurgité son poisson avant de l’avaler de nouveau. Devant le goéland très intéressé par ce repas potentiel…

Bon, cette fois, il avait l’air tranquille le héron…

Alors il s’est envolé pour aller là-bas. Léo pense qu’il a régurgité puis avalé le poisson parce que la première fois, il avait avalé trop vite et qu’il était pas bien placé dans son estomac. Mais c’est qu’une hypothèse. N’empêche qu’on a suivi le héron du regard pendant son vol. Parce qu’on aime bien voir les hérons voler. Bonome l’a même fotoé…

Et on a eu bien raison de continuer à l’observer ce héron. Parce que le goéland a continué à le harceler. Pour lui voler son repas dans son ventre. Parce que les goélands sont des kléptoparasites, il faut pas l’oublier. Du coup, on a eu droit au combat aérien 🙂

J’ai mis beaucoup de fotos parce que c’est très impressionnant. Et puis c’est rigolo ! D’abord c’est le goéland qui poursuit le héron, puis le héron fait un virage vers le haut pour repousser le goéland puis le goéland fait un virage sur l’aile pour reprendre sa chasse 🙂

Bon, le héron a fini par se poser les pattes dans l’eau et le combat s’est arrêté là. On pense que le goéland s’est dit que le poisson ressortirait plus du ventre du héron et que ça valait pas la peine de continuer à le harceler. N’empêche que c’est pas tout le monde qui a assisté à un combat aérien entre un héron cendré et un goéland pour un gros poisson 🙂

Après ça, on a vu un autre héron qui attrapait un poisson. Mais il était bien plus petit ce poisson. Et il y a pas eu de harcèlement ni de combat aérien. Toutefois j’aime beaucoup les fotos…

Voilà, cette fois la journée tranquille est vraiment terminée. J’espère que tu as aimé cet article Princesse. Je t’embrasse. Même si tu donnes pas de nouvelles…

Continuer la promenade

150-1 Une journée tranquille…

Mardi 11 Avril, An IV

Max : « Bonome, qu’est ce qu’on fait aujourd’hui si il y a pas des zoisos ? »

Le chevalier : « Nous pourrions aller chercher des fossiles… »

Max : « Où ça ? Sur l’Île Où On Va à Pieds ou Là Où Les Cailloux Sont Tout Cassés ? »

Le chevalier : « Seconde proposition. Nous irons sur l’Île demain. »

Max : « Les cousins, que pensez-vous de ce programme ? »

Léo : « Je suis pour. »

Samuel : « D’accord. »

Max : « Alors c’est parti ! »

Là Où Les Cailloux Sont Tout Cassés…

Max : « Bonome, on cherche, on cherche et on trouve rien du tout ! Pourquoi il y a pas des fossiles ! »

Léo : « C’est vrai ça ! C’est pas à cause des zoms ça ! »

Le chevalier : « Mes petizours, vous savez que nous ne sommes pas les seuls à venir chercher des fossiles ici. »

Max : « On a jamais vu d’autres fossileurs ! »

Le chevalier : « Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en a pas. »

Max : « D’accord. D’autres fossileurs prennent les fossiles mais ils prennent pas tout ! »

Le chevalier : « Il y a une autre explication. »

Léo : « Je vois pas… »

Max : « Tu nous expliques s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Vous venez ici depuis assez longtemps pour comprendre. Surtout toi Maxou. »

Max : « Je devrais savoir ? »

Le chevalier : « Tu pourrais trouver… »

Max : « … Non, je vois pas… »

Le chevalier : « Presque partout en France la côte recule. Les falaises s’érodent, il y a des éboulements, des écroulements, des effondrements… Ce qui donne des cailloux tout frais qui contiennent des fossiles que l’érosion libère petit à petit… »

Léo : « Je comprends ! »

Samuel : « Cousin Léo comprend toujours tout. »

Léo : « Ici, la mer avance pas. Même que c’est de plus en plus recouvert par les sédiments. Là-bas, un peu plus loin, au début il y avait des petits cailloux bien propres. Maintenant, on les voit presque plus sous la vase. Et il me semble pas avoir vu de nouveau blocs éboulés depuis qu’on vient. »

Max : « Pas d’érosion donc pas de nouveaux fossiles… »

Samuel : « Et les fossileurs prennent ceux des anciens blocs éboulés… »

Max : « Alors si je comprends bien il y aura de moins en moins de fossiles ici. »

Le chevalier : « Oui, tant que l’érosion ne sera pas plus forte. »

Max : « Et pourquoi ici la mer rogne pas la côte ? »

Le chevalier : « Ce n’est pas vrai partout. Je pense qu’ici les falaises sont protégées de la mer par les Îles. La mer n’est jamais vraiment déchaînée. Ou très rarement. Elle n’est pas assez forte pour grignoter la côte. »

Léo : « Mais bonome, quand tu discutes avec le gentil monsieur de l’échoppe des zoisos, à la Charmante Petite Ville, il dit que la mer grignote la digue du Royaume des Chevaliers. Même qu’il trouve pas l’argent pour la consolider. »

Le chevalier : « Précisons que ce gentil échoppier est aussi maire de la commune sinon les lecteurs de Max ne comprendront pas pourquoi un échoppier doit entretenir une digue 🙂 La digue est en sable. Elle s’érode plus facilement que les falaises calcaires. De toutes façons je ne suis pas sûr qu’il faille absolument la consolider. Peut-être qu’en laissant faire la nature… »

Max : « Mais et le Royaume des Chevaliers alors ? Qu’est ce qu’il deviendrait ? »

Le chevalier : « Une lagune. La nature trouverait un équilibre. Selon moi, il serait plus malin d’acheter les terres qui se trouvent en arrière du Royaume et les intégrer à la Réserve. Si je gagnais à la loterie c’est ce que je ferais. »

Max : « Tu agrandirais la Réserve Naturelle ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 Pour le moment nous sommes dans une situation absurde. D’un côté du chemin c’est une Réserve Naturelle, de l’autre c’est une réserve de chasse. »

Samuel : « Excusez moi de vous interrompre mais il y a une hirondelle rustique sur l’estran. »

Léo : « C’est pas banal. »

Max : « Elle vient chercher de la vase pour faire son nid ! C’est une bonne nouvelle ça ! »

Léo : « Je sais pas où elle fait son nid… »

Max : « Pas trop loin. Peut-être sur une maison qu’il y a là-bas… »

Samuel : « Il va y avoir des petits 🙂 »

Max : « On a vu des bébés hirondelles des fenêtres un jour, dans la Charmante Petite Ville. Leurs têtes sortaient à peine du nid et ils piaillaient pour avoir du manger. »

Léo : « Les petits piaillent toujours pour avoir du manger. Et ils agitent les ailes comme ça… »

Le chevalier : « Samuel, ne t’éloigne pas trop s’il te plaît. Je n’ai pas envie de te perdre moi. »

Samuel : « J’ai trouvé un zoursin 🙂 »

Léo : « Bravo petit Sam ! »

Samuel : « Je l’ai vu de loin pendant que vous parliez 🙂 »

Max : « Bonome, tu connais ce zoursin ? »

Le chevalier : « C’est un oursin régulier… un Arbaciidé il me semble… Je dirais qu’il appartient au genre Goniopygus… Mais l’espèce… Goniopygus menardi ? Peut-être… »

Max : « C’est dommage que tu trouves plus de boites-vitrines. On pourrait en faire une belle avec tous les zoursins qu’on trouve… »

Le chevalier : « Oui, c’est dommage… »

Max : « Dites, si on trouve pas des fossiles, on pourrait se promener tranquillement. »

Léo : « Sans inspecter ? »

Max : « En inspectant tranquillement. »

Samuel : « On pourrait voir des zoisos… »

Max : « On en voit jamais beaucoup ici. Mais c’est normal. C’est difficile de zoisoter en fossilant. »

Samuel : « Il y en a un beau là… »

Léo : « Un rougequeue noir ! Il me semblait bien l’avoir entendu ! »

Max : « Phoenicurus ochruros, Muscicapidés. Il doit habiter pas loin. On en voit souvent ici. »

Le chevalier : « Cette espèce vit essentiellement en montagne. Les rougequeues noirs nichent dans les éboulis. »

Max : « Ici aussi il y a des éboulis. C’est comme à la montagne mais à la mer 🙂 »

Léo : « Là il y a une linotte mélodieuse. C’est un mâle… »

Samuel : « La linotte aussi vit dans les éboulis ? »

Le chevalier : « Non, elle fait son nid dans les arbustes ou les fourrés. »

Max : « Il y a tout ce qu’il faut sur la falaise… Dis Léo, c’est pas une mésange charbonnière qu’on entend ? »

Léo : « Si. Je la cherche… Là ! »

Max : « À côté il y a un autre mâle linotte. »

Samuel : « Ils chantent tous les deux. »

Léo : « Code Atlas 3 : Mâle chanteur présent sur son territoire pendant la période de reproduction. »

Max : « Léo, tu vas pas donner les code Atlas à chaque fois qu’on voit un zoiso ! »

Léo : « Je les connais pas tous. Mais là c’était facile 🙂 »

Samuel : « Il y a un autre mâle sur les rochers… »

Max : « On mettra toutes les fotos dans mon blog comme ça mes lecteurs sauront bien reconnaître les linottes. »

Léo : « De dos c’est facile. Dos marron cou et tête grise : c’est une linotte. Hoplà ! »

Max : « De face, avec du rouge, c’est un mâle. »

Léo : « Si on fait pas attention on peut confondre avec le sizerin flammé. Mais il est plus rare le sizerin flammé. On l’a même jamais vu. Alors quand on hésite, il vaut mieux dire que c’est une linotte. »

Max : « Ben oui. C’est plus probable. »

Samuel : « Mais il faut vérifier quand même. »

Léo : « Tiens, voilà une femelle… »

Max : « Elle est moins caractéristique. »

Léo : « Avec un peu d’habitude on la reconnaît même de face. »

Max : « Mais c’est pas facile quand même. »

Samuel : « Vous croyez qu’elle a déjà choisi un mâle pour faire des œufs ? »

Max : « Ben, je sais pas. Mais elle a le choix. On a déjà vu trois mâles. »

Léo : « Ou trois fois le même ! »

Max : « Non Léo. Celui sur le rocher on l’a observé en même temps que celui sur l’arbre. Il y en a au moins deux ! »

Léo : « Alors il va y avoir des petites linottes bientôt 🙂 »

Samuel : « Des zoisos se posent sur l’estran ! »

Max : « Ce sont des chevaliers. Ils devraient être au Royaume des Chevaliers… »

Léo : « Ils peuvent pas il y a pas d’eau. »

Samuel : « Ils viennent manger sur l’estran. »

Max : « Et plus loin il y a un héron cendré… »

Léo : « Lui aussi il vient manger. »

Là, on a assisté à une étrange scène avec ce héron cendré et un goéland. Bonome a tout fotoé et on va en faire un article spécial. Juste après. Tu vas voir Princesse, c’était rigolo et intriguant. Patience 🙂

Max : « Dites, si on faisait une pause ? Ça m’épuise de cavaler sur ces cailloux tout cassés. »

Léo : « Moi aussi ! D’accord pour la pause. »

Samuel : « J’osais pas la demander… »

Léo : « Pauvre petit Sam. Tes petites pattes sont encore plus petites que les nôtres… »

Max : « Oh ! Regardez ce caillou ! »

Léo : « C’est rigolo ! »

Samuel : « Et original ! »

Max : « Quelle était la probabilité qu’on tombe sur un tel caillou ? Je vous le demande… »

Léo : « C’est la nature qui a un message pour nous 🙂 »

Max : « Bonome, tu peux nous fotoer avec le beau caillou ? »

Le chevalier : « Bien sûr ! Installez vous ! »

Max : « C’est un message pour nos lecteurs réguliers 🙂 »

Léo : « Bonome, tu vas pétuner en te caféinant ? »

Le chevalier : « Si vous faites une pause… »

Léo : « Tu veux bien me donner mon beau livre de zoisos s’il te plaît. J’aimerais réviser les linottes. »

Max : « Tu me donnes le mien aussi ? »

Samuel : « Et le mien. S’il te plaît. »

Le chevalier : « D’accord. Les voici… »

Max : « Bonne pause bonome 🙂 »

Max : « Tu profites de la vue bonome ? »

Le chevalier : « Oui, j’aime bien le calme de la mer qui descend. »

Max : « ÉLÉOULAMER ! ÉLÉOULAMER BONOME ? »

Le chevalier : « Mon petitours 🙂 »

Max : « Je reconnais que je suis parfois… pas gentil. »

Le chevalier : « Tu n’as pas ta langue dans ta poche, c’est vrai. Mais tu as le mérite de dire ce que tu penses. Tu étais déçu de ne pas voir la mer… »

Max : « On a quand même passé une bonne journée ce jour là. J’ai bien aimé la Plage Sauvage. »

Le chevalier : « C’était ta première sortie à la mer. »

Max : « Maintenant je connais bien. Grâce à toi. Merci mon bonomou. »

Léo : « Dites, on voit pas de zoisos. Il y a pas des fossiles. Mais il est tôt. Qu’est ce qu’on fait maintenant ? »

Le chevalier : « Nous pourrions nous mettre en quête d’un nouveau Royaume… »

Max : « Un nouveau Royaume ? On y va ! »

C’est comme ça qu’on s’est retrouvés au Royaume des Bergeronnettes 🙂

Au Royaume des Bergeronnettes…

Max : « Pourquoi on est jamais venus ici ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas. J’ai toujours eu l’impression que nous ne verrions pas grand-chose… »

Léo : « Alors comme on voit rien ailleurs, tu tentes ta chance ici 🙂 »

Le chevalier : « Oui. Et un élanion blanc a été signalé dans le secteur. »

Léo : « Un élanion blanc ? Elanus caeruleus, Accipitridés ? »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Léo : « Ici ? »

Le chevalier : « Oui Léo 🙂 »

Léo : « Mais normalement il dépasse pas les Pyrénées ! Il y en a pas ici ! »

Le chevalier : « Ben si ! Il y en a au moins un de signalé. »

Max : « J’espère qu’on va le voir… »

Samuel : « Je sais pas si on va le voir mais il y a une bergeronnette printanière sur le poteau. Elle fait rien qu’à crier. »

Léo : « C’est pas un code 3 là. Elle nous demande de quitter son territoire. »

Max : « Peut-être qu’elle a des petits pas loin et qu’elle veut nous intimider… »

Léo : « code 8 ! »

Samuel : « C’est quoi le code 8 ? »

Léo : « ‘Cri d’alarme ou tout autre comportement agité indiquant la présence d’un nid ou de jeunes aux alentours.’ »

Max : « Ce serait pas surprenant. C’est la saison des petits. »

Léo : « Et ce code n’est à utiliser qu’en période de reproduction. Il y a des espèces qui crient toute l’année. »

Max : « Comme rougegorge. Toute l’année il veut nous chasser de son territoire. Même quand il a pas des petits. »

Samuel : « Et il est pas poli. »

Léo : « Je parle pas le bergeronnette mais je pense que ce zoiso est pas poli non plus 🙂 »

Max : « Là, on dirait un jeune… »

Léo : « Il en a un peu l’attitude mais pas le bec… »

Samuel : « Pourquoi pas le bec ? »

Léo : « Petit Sam, tu feras bien attention la prochaine fois qu’on voit un petit. Il aura un bec anormalement large pour son espèce. Et il y a comme un prolongement sur le côté. Je sais pas comment dire. Mais tu verras par toi même. »

Max : « Là, le bec est normal. Le plumage a l’air de celui d’un adulte… »

Léo : « Qu’est ce que tu fotoes bonome ? »

Le chevalier : « Je crois que j’ai fotoé trop tard… il y avait une bergeronnette grise au sol et une printanière est venue la chasser. »

Max : « Montre tes fotos… »

Max : « On voit pas bien… »

Léo : « On devine… »

Samuel : « C’était pas facile… »

Max : « Bon, on voit des Bergeronnettes au Royaume des Bergeronnettes. C’est un peu normal. Mais pas d’élanion blanc… »

Léo : « Ça m’étonnerait qu’on le voit… »

Samuel : « On sait jamais. Si il est signalé… »

Max : « Ils sont beaux ces colverts… »

Le chevalier : « Je fotoe 🙂 »

Max : « Merci bonome. C’est pas très original un colvert mais c’est quand même un beau zoiso 🙂 »

Léo : « Et là, sur la berge… On dirait une tortue… »

Le chevalier : « Une cistude d’Europe ! »

Max : « Une cistude d’Europe ? On en a jamais vu ! »

Le chevalier : « C’est plutôt rare. »

Max : « Tu nous expliques la cistude d’Europe s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Emys orbicularis, Emydidés. C’est une petite tortue d’eau douce et carnivore. Elle est classée quasi-menacée par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). »

Max : « Encore un zanimo menacé ! C’est encore à cause des zoms ? »

Le chevalier : « Et de la disparition de son habitat. Elle vit dans les canaux, les tourbières, les rivières, les étangs… Tous ces milieux aquatiques ont été détruits pendant des années. Ils ne rapportaient rien à part des moustiques. »

Max : « Alors les zoms les ont détruits. Je vois. »

Le chevalier : « Oui… Pour construire des résidences. Certaines ont gardé des noms qui rappellent qu’autrefois c’était des zones humides : les grenouillères, les saussaies… Et elles sont régulièrement inondées. »

Max : « Quelle surprise ! Une zone autrefois humide peut-être inondée ! Ben ça alors ! »

Le chevalier : « Oui Maxou. La bonne nouvelle est que ces zones humides sont de plus en plus protégées voire réhabilitées ou recréées. »

Léo : « Tu peux en revenir à la cistude s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. Que veux-tu savoir ? »

Léo : « Tout 🙂 »

Le chevalier : « Sa raréfaction est également due à une hausse de sa prédation ! Plus particulièrement de ses œufs. Ils sont la proies des corbeaux, des belettes ou des rats… »

Max : « Les rats qui pullulent à cause des zoms… »

Le chevalier : « En ville. Pas dans les marais. La cistude est un animal diurne. Elle passe une grande partie de sa journée à se chauffer au soleil. Mais elle est toujours prête à s’enfuir à la moindre alerte. A l’automne, elle s’enfouit dans la vase où elle passe l’hiver. »

Max : « Elle hiberne alors. »

Le chevalier : « Oui Maxou. Les cistudes sont des animaux qui ont une longévité exceptionnelle. Elles peuvent vivre de 60 à 70 ans. »

Max : « Tout ça ! »

Max : « Et oui 🙂 »

Léo : « Et la reproduction ? »

Le chevalier : « L’accouplement est rapide et aquatique. La couvée compte en moyenne 5 à 6 œufs. Ils sont pendus dans un trou du sol, loin de l’eau. La couvaison dure trois mois. Il en sort des petits pesant 6 à 8 grammes. Beaucoup meurent en cherchant à atteindre l’eau. Soit ils se dessèchent en se perdant, soit ils sont la proie des corbeaux ou des Ardéidés. Parfois des renards. Les petits sont adultes vers 10 à 12 ans. »

Léo : « Forcément, avec une durée de vie de 70 ans, le cycle biologique est lent… »

Samuel : « Et la nourriture. Tu as dit qu’elles sont carnivores. Elles mangent quoi ? »

Le chevalier : « Tout ce qu’elles trouvent dans l’eau : insectes, crustacés, mollusques, alevins de poissons, des têtards… Elle peut se faire nécrophage quand l’occasion se présente… Plus elles vieillissent plus elles se nourrissent de végétaux. »

Max : « Un carnivore qui devient phytophage… »

Léo : « Les végétos se sauvent moins vite 🙂 »

Max : « Bonome, tu peux rappeler la classification des tortues s’il te plaît ? Parce que les Reptiles ça existe pas… »

Le chevalier : « Si tu veux Maxou. Ce sont des Vertébrés Tétrapodes Amniotes. »

Max : « Ben oui, elles ont des os, des pattes et elles pondent des œufs. »

Léo : « Bonome, avec la classification phylogénétique il faut aussi dire que ce sont des Ostéichtyens Sarcoptérygiens. Avant Amniote il me semble. »

Samuel : « Même avant Tétrapodes ! »

Max : « Alors… Vertébré, Ostéichtyen, Sacroptérygien, Tétrapode, Amniote… »

Le chevalier : « Sauropside. »

Max : « Sauropside ? »

Léo : « C’est quoi Sauropside ? »

Le chevalier : « Un groupe monophylétique qui regroupe tous les oiseaux et les Reptiles actuels. »

Max : « Pas possible bonome ! »

Le chevalier : « Et pourquoi donc ? »

Max : « Parce que les reptiles ça existe pas ! »

Le chevalier : « Et oui. Évidemment… Alors pas Sauropside… »

Léo : « Mais Anapside oui 🙂 »

Samuel : « C’est quoi Anapside ? »

Léo : « Les zanimos qui ont pas de fenêtres dans leur tête. »

Samuel : « Alors il y fait tout noir 🙂 »

Max : « Oui petit Sam 🙂 »

Le chevalier : « Sauf que… »

Max : « Sauf que quoi bonome ? »

Le chevalier : « D’après certains auteurs les tortues seraient des Diapsides qui auraient perdu leur fenêtres temporelles au cours de l’évolution… »

Max : « Dakordakordakor… Bien bien bien… Alors déjà qu’on arrive pas à retenir et les auteurs sont même pas d’accord entre eux. Et comment on fait nous pour savoir ? Tu me dis comment on fait ? »

Le chevalier : « On sait pas… »

Max : « Et on est des béotiens ? Des ignares ? Pas d’accord bonome, pas d’accord ! »

Léo : « Et les Chéloniens, on sait un peu les Chéloniens ? »

Le chevalier : « Le groupe des tortues. Il est assez homogène. Que ce soient des Diapsides ayant perdu leurs fosses temporelles ou des Anapsides vrais, ils sont anapsides. Ce sont les seuls à ma connaissance. La particularité des Chéloniens est la carapace. Elle est formée d’un plastron ventral et d’une dossière. Ces éléments sont reliés par des ponts osseux. Notons que les tortues ont un bec corné. »

Léo : « Tu en dis pas plus ? »

Le chevalier : « C’est suffisant Léo. On peut ajouter que les 144 familles de tortues se répartissent en trois groupes : les tortues terrestres, les tortues dulçaquicoles et les tortues marines. »

Max : « Bien, on a enfin vu une vrai tortue. »

Le chevalier : « Pourquoi tu dis ‘une vraie tortue’ ? »

Max : « Ben jusqu’à maintenant on avait vu que des tortues de Floride relâchées par des propriétaires peu soucieux de l’environnement… »

Le chevalier : « C’est vrai… »

Max : « Au moins on connaît la cistude maintenant. »

Léo : « Mais toujours pas d’élanion blanc… »

Max : « On le verra pas Léo. »

Léo : « Comment tu sais ? »

Max : « On voit pas de zoisos depuis hier alors pourquoi on verrait celui-là… »

Léo : « … »

Samuel : « On se fait encore crier dessus par une bergeronnette… »

Max : « Ça doit être la même que tout à l’heure… »

Léo : « On repasse sur son territoire. »

Samuel : « Bergeronnette, il faut pas nous gronder. On veut pas t’embêter, on fait que passer. »

Max : « Léo, arrête donc de regarder en l’air ! Tu vas avoir le torticolis ! »

Léo : « Je cherche l’élanion ! »

Samuel : « Là c’est pas un élanion mais il est très beau ce zoiso… »

Léo : « C’est milan noir. Milvus migrans, Accipitridés. »

Max : « C’est impressionnant comme zoiso. »

Léo : « Avec son bec crochu et ses serres aiguisées… »

Max : « Il pourrait nous prédater… »

Samuel : « Le chevalier le laisserait pas faire ! »

Léo : « Vous imaginez la tête du milan si il nous attrapait ? Il serait tout content d’avoir une proie et hop ! Une peluche même pas mangeable ! »

Max : « Oui, et au passage on serait éventrés et tout morts ! »

Le chevalier : « Mes peluches sont vivantes… »

Max : « Ben oui bonome ! Pas de chance ! Tu as rencontré les seules peluches vivantes sur terre 🙂 »

Léo : « Même que la troisième est venue toute seule 🙂 »

Max : « Tu es un aimant à peluches vivantes. »

Le chevalier : « J’espère qu’il n’y en a pas d’autres… »

Léo : « Un crécerelle ! »

Max : « Tu l’as fotoé bonome ? »

Léo : « Ben oui, il fotoe toujours les crécerelles qui mulotent 🙂 »

Max : « C’est un mâle… »

Samuel : « Comment tu sais ? »

Max : « La queue : elle est grise avec juste une barre noire au bout. Chez la femelle elle est grise mais rayée de noir sur toute sa longueur. »

Samuel : « Merci cousin Max. »

Léo : « Bon, Maxou avait raison. On verra pas l’élanion. Qu’est ce qu’on fait maintenant ? »

Max : « Il est tôt. On va pas rentrer quand même ! »

Le chevalier : « Et si nous allions faire les échoppes ? »

Max : « Toi ? Faire les échoppes ? Depuis quand ? »

Le chevalier : « La Librairie de la Mer et l’échoppe de la LPO… »

Max : « Ah bah ouiiii ! Ces échoppes làààà ! D’accoooord ! »

Plus tard, à la terrasse d’une taverne de la Ville-Arsenal… 

Max : « Bonome, ferme les yeux. »

Le chevalier : « Pourquoi ? »

Max : « FERME LES YEUX BONOME ! »

Le chevalier : « D’accord, oulala, je voudrais pas te fâcher ! Voilà ! »

Max : « Tu peux les ouvrir ! »

Le chevalier : « Un sifflet de bosco ! »

Max : « C’est pour toi ! Cadeau de tes petizours ! »

Léo : « Tu pourras siffler le rassemblement des petizours 🙂 »

Le chevalier : « Merci mes petizours ! Mais… Où l’avez-vous eu ? »

Max : « Ben… A l’échoppe bonome ! Quelle question ! »

Le chevalier : « Vous l’avez volé ? »

Max : « HÉ ! HO ! ON EST PAS DES VOLEURS ! »

Léo : « On l’a payé ! »

Samuel : « Pendant que tu regardais les livres… »

Le chevalier : « Mais avec quelle argent ? »

Max : « Pas avec notre argent de poche, ça c’est sûr… »

Le chevalier : « D’où ma question. »

Max : « Disons qu’on t’a emprunté quelques piécettes. »

Léo : « Dans ton porte-monnaie… »

Samuel : « Mais seulement pour pouvoir te faire un cadeau. »

Le chevalier : « D’accord. Bon, l’intention étant bonne je ne vous ferai pas remarquer que prendre de l’argent dans mon porte-monnaie sans mon autorisation est un vol… »

Max : « Non, tu le feras pas 🙂 »

Léo : « Il te plaît ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 J’ai toujours eu envie d’un sifflet de bosco 🙂 Il va falloir que j’apprenne le langage des boscos. »

Max : « Aïe ! »

Léo : « C’était pas prévu ça ! »

Samuel : « Il va siffler tout le temps maintenant ! »

Max : « Tu vas nous commander au sifflet ? »

Le chevalier : « C’est fait pour Maxou 🙂 »

Max : « Bonome, tu peux nous punir pour avoir volé l’argent dans ton porte-monnaie. Mais punis nous franchement. Une fessée, tu nous mets au coin, on est privés de câlins… Mais tu nous commandes pas au sifflet s’il te plaît ! »

Léo : « Aie pitié de nous ! »

Samuel : « On mérite pas ça ! »

Le chevalier : « D’accord 🙂 Merci mes petizours. Et je ne vais même pas vous punir. »

Max : « Merci bonomou 🙂 »

Le chevalier : « J’aurais bien aimé voir la tête du vendeur à l’échoppe quand vous êtes passés à la caisse 🙂 »

Max : « Il en croyait pas ses yeux. »

Léo : « Max a dû lui crier dessus pour qu’il arrête de se frotter les yeux. »

Max : « Et je crois qu’il s’est trompé en rendant la monnaie… »

Samuel : « Il avait l’air tout perturbé ce pauvre vendeur. »

Max : « Bon, on va à l’échoppe de la LPO maintenant ? »

Le chevalier : « Allons-y ! »

A l’échoppe on a acheté un hôtel à insectes et une mangeoire. Pour la cabane où on loge en Charentmaritimie. Regarde Princesse.

Voilà Princesse. C’était une petite journée tranquille en Charentmaritimie.

Je t’embrasse et j’espère que tu vas bien.

Continuer la promenade

149 – Le Royaume des Chevaliers

Au mois de Mai de l’An V, dans la cabane du chevalier… 

Léo : « Tu viens Maxou, on va graver ton blog. »

Max : « Pas envie… »

Léo : « Tu as pas envie ? »

Max : « Non… »

Samuel : « Ça va pas cousin Max ? »

Max : « J’en ai assez ! Je suis trop en retard ! Et puis après la Bretagne c’est plus drôle ! Surtout qu’on vient de finir de graver la Normandie…»

Léo : « C’est pas vrai. On a vu de jolies choses après la Normandie. »

Samuel : « On est allés quelques jours en Charentmaritimie aux vacances d’après. »

Max : « On connaît par cœur. C’est plus drôle. »

Léo : « C’est vrai qu’on connaît bien… Et si on faisait juste des petits articles ? On montre pas tout. Juste les nouveautés, ou les belles fotos de bonome. »

Samuel : « Les zoisos qu’on aime bien… »

Max : « Ben non. On peut pas faire les zoisos qu’on aime bien. On aime tous les zoisos. »

Samuel : « Ah oui… Ben, les belles fotos alors. »

Max : « Si on va vite Princesse va dire qu’on bâcle notre travail. »

Léo : « Princesse va voir qu’on inspecte sérieusement et on est pas obligés de tout lui dire. On raconte l’essentiel et c’est tout. »

Max : « Bonome, il en pense quoi ? »

Léo : « Bonome il est dans sa tête. Il parle plus : il grommelle maintenant. »

Samuel : « Il peut pas redevenir sauvage ici. »

Léo : « Oui mais il faut faire attention. J’ai vu qu’il avait fait des recherches pour aller en Bretagne. Là-bas il peut se creuser un terrier vite fait et disparaître. »

Max : « Il partirait pas sans nous ! »

Léo : « Et tu te vois vivre dans un terrier avec un bonome sauvage ? »

Max : « C’est mon bonome. Si il redevient sauvage, moi aussi. »

Samuel : « Pour le moment ça va. On pourrait se mettre au travail. »

Max : « D’accord. On choisit les fotos. Mais on en prend pas beaucoup ! »

Royaume des Chevaliers, Lundi 10 Avril, An IV…

Max : « En arrivant en Charentmaritimie on est allés tout de suite au Royaume des Chevaliers. »

Léo : « C’est là que bonome va quand il a pas envie de réfléchir à où aller. »

Max : « Et on est sûrs de voir des beaux zoisos. »

Samuel : « Sauf que là on en a pas vu beaucoup… »

Léo : « C’est vrai petit Sam. »

Max : « C’est parce qu’il faisait tout sec. Il y avait pas d’eau nulle part ! »

Léo : « Il faut rappeler que le Royaume des Chevaliers est un ensemble de bassins longs et étroits parallèles les uns aux autres. »

Max : « Et là il y avait pas d’eau ! La plupart des bassins étaient secs. »

Léo : « C’est un problème ça. J’ai lu un article là dessus. Les périodes d’assecs sont de plus en plus précoces et de plus en plus longues. »

Max : « C’est le dérèglement climatique… »

Samuel : « Ben oui mais les zanimos ont besoin d’eau ! »

Léo : « Surtout au printemps ! »

Max : « Toutes les espèces qui dépendent de l’eau dans leur cycle biologique vont avoir des ennuis si ça continue. »

Léo : « Les amphibiens, les odonates… »

Max : « Et les zoisos migrateurs ! Normalement ils s’arrêtent en Charentmaritimie pour reprendre des forces. Mais si il y a pas d’eau dans les marais, ils trouvent pas du manger et ils reprennent pas de forces. »

Léo : « Ils meurent en chemin… »

Samuel : « C’est une catastrophe ! »

Max : « Ben oui. Mais les zoms s’en fichent… »

Léo : « Sauf quand il y a les inondations. »

Max : « Ça c’était cet hiver. Vous vous souvenez au Grand Étang ? »

Léo : « On a pas pu y aller ! La Marne avait débordé et elle formait un unique plan d’eau avec la boucle où se trouve le Grand Étang. Encore maintenant on voit plus les îles du Grand Étang. »

Samuel : « Alors que l’automne avait été très sec. »

Max : « En Charentmaritimie, le Grand Fleuve avait atteint un niveau tellement bas qu’il était à la limite de la pénurie d’eau. La pire sécheresse de ces 60 dernières années… »

Léo : « C’est tout déréglé ! »

Max : « Il pleut pas pendant des mois puis après il pleut tout d’un coup ! »

Samuel : « Alors il y a l’inondation ! »

Léo : « En plus les zoms abîment les sols. Ils mettent des glyphosates qui tuent tous les zanimos. »

Max : « Tout ça parce que les insectes peuvent faire perdre une partie des récoltes. »

Samuel : « Avec tout ce qu’ils mettent à la poubelle… »

Léo : « Mais les glyphosates tuent aussi les vers de terre… »

Max : « Tout le monde sait que c’est très important les vers de terre ! Ils aèrent la terre et la rendent cultivable. »

Léo : « La terre est meilleure et les rendements augmentent. »

Samuel : « Ça rattrape ce que les insectes détruisent. »

Max : « Mais sans vers de terre la terre est plus bonne. »

Léo : « Quand elle est sèche parce qu’il pleut pas, elle s’émiette. »

Max : « Et quand il pleut, ça forme une croûte en surface qui empêche l’eau de s’infiltrer. »

Samuel : « Et ça fait l’inondation. »

Max : « C’est vraiment n’importe quoi. Ils m’énervent les zoms. »

Samuel : « Et si on revenait au Royaume des Chevaliers au mois d’Avril de l’an IV ? »

Max : « On a tellement pas vu de zoiso que bonome s’est lancé dans l’entomologie… »

Léo : « On a vu quelques zoisos quand même. En arrivant tout au bout du Royaume. Des zoisos en vol… »

Samuel : « C’était pendant notre pause au bout du Royaume. »

Max : « Il y a eu le groupe de grisets qui est passé en criant. »

Léo : « On sait pas l’espèce mais c’est pas grave. »

Max : « C’était des jeunes goélands turbulents. »

Léo : « Les jeunes ça turbule beaucoup 🙂 »

Samuel : « Puis il y a eu un canard colvert et un tadorne… »

Max : « Plus d’une heure de marche pour voir des grisets, un colvert et un tadorne… »

Léo : « Alors bonome s’est engagé sur le chemin de la Charmante Petite Ville. »

Samuel : « On a vu des insectes. »

Léo : « Les premiers on sait même pas qui c’est. Mais j’aime bien la foto 🙂 »

Max : « On sait quand même que c’est un insecte Hémiptère du sous-ordre des hétéroptères. »

Léo : « Je comprends pas tout à la classification des Hétéroptères. »

Max : « C’est un peu compliqué. Leurs pièces buccales forment un rostre qui leur sert à piquer et à sucer. »

Léo : « Ils sont surtout phytophages. Ils se nourrissent de sève. »

Samuel : « Il y a quelques hématophages. »

Max : « Mais c’est rare. »

Léo : « Et si on se servait des fotos suivantes pour illustrer nos propos ? »

Max : « On peut ! Ce sont des Hémiptères hétéroptères aussi. »

Samuel : « Mais on a trouvé leur nom ! »

Léo : « Commençons pas celui-ci. »

Léo : « C’est Carpocoris fuscipinus, Pentatomidés. »

Samuel : « On est quand même pas tout à fait sûrs. »

Max : « On voit bien les antennes. »

Léo : « Chez les Hémiptères il y a deux grands groupes : ceux qui vivent dans l’air et dont les antennes sont bien visibles et ceux qui vivent dans l’eau et dont les antennes se replient et se coincent là comme ça. Je donne pas des mots compliqués que personne connaît même pas moi parce que personne s’en souvient de ces mots compliqués. »

Samuel : « Avec les antennes bien visibles se sont les Gymnocérates ou Géocorises. »

Max : « Merci pour cette précision cher Samuel, mais tu crois que quelqu’un va se souvenir de Gymnocérates ou de Géocorises ? »

Samuel : « Moi je m’en souviens. »

Max : « Tu dois être le seul sur terre… »

Léo : « Petit Sam a une incroyable mémoire. Vous vous souvenez comment on arrive à Hétéroptère ? »

Max : « Les Hétéroptères ont une première paire d’ailes hétérogènes. L’aile antérieure comporte une partie rigide et une partie membraneuse. On parle d’hémélytre. »

Samuel : « Mmmm… »

Léo : « Qu’est ce qu’il y a petit Sam ? »

Samuel : « On a dit des erreurs. Dans l’ordre c’est : ordre des Hémiptères, sous-ordre des Hétéroptères, section des Gymnocérates. »

Léo : « Tu as raison ! »

Max : « Revoyons la foto… »

Léo : « La partie qui a deux pointes c’est le corselet du pronotum. »

Max : « En arrière, triangulaire, c’est l’écusson ou scutellum. »

Samuel : « Puis il y a les hémélytres. »

Léo : « Les antennes ont 5 articles. »

Max : « Avec d’autres critères que j’ai oubliés, ça nous dit que c’est la famille des Pentatomidés. »

Léo : « Et après avoir cherché un peu partout, on a proposé l’espèce Carpocoris fuscipinus. »

Max : « Vous croyez que ça intéresse quelqu’un la classification des Hémiptères ? »

Léo : « Bah… En vrai, quand on présente un zanimo à quelqu’un il finit toujours par demander ce que c’est. Même si on vient d’expliquer pendant des heures. »

Max : « Il faut donner un nom simple que le quelqu’un connaît. »

Samuel : « Là on aurait dit ‘C’est une punaise’ les gens auraient été contents. »

Léo : « Des fois ils veulent savoir si c’est embêtant pour leur jardin. »

Max : « Pour savoir si ils doivent mettre des insecticides. »

Léo : « Max… »

Max : « Oui mon Léo ? »

Léo : « Je crois que je suis comme bonome. »

Max : « Ça fait un moment que je te dis que tu lui ressembles de plus en plus. Mais pour quelle raison précise dis-tu cela ? »

Léo : « Jémpaléjens… »

Max : « Ah… Oui, je te comprends. »

Samuel : « Les insecticides s’attaquent en général au système nerveux des insectes. Globalement, il fonctionne comme celui des zoms. Donc les insecticides s’attaquent aux cerveaux des zoms qui les utilisent… »

Léo : « D’après un article récent, on constate une augmentation très importante des cas d’autisme chez les zoms. On suppose que c’est en partie dû aux insecticides et à d’autres produits connus comme toxiques mais encore employés massivement. L’article a été publié aux États-Unis par le Center for Disease Control and Prevention mais on estime qu’en France on est passés d’un cas d’autisme pour 2000 naissances en 1960 à 1 cas pour 150 naissances actuellement ( www.cdc.gov/ncbddd/autism/data.html ) »

Max : « Dites les cousins, je crois que l’humeur de bonome déteint sur nous. »

Léo : « Pourquoi dis-tu ça Maxou ? »

Max : « Ben bonome est dans sa tête. Il gromelle. Il aime pas les gens… Et nous on écrit un article déprimant. »

Samuel : « C’est pas l’article qui est déprimant. C’est la réalité. On ne fait que donner des faits. On y peut rien nous. »

Max : « Vous croyez que c’est bien de manger du chocolat ? »

Léo : « Max, je t’en ai déjà parlé. La production du chocolat et son système de commercialisation est pas très écologique. »

Max : « Alors on va plus en manger. »

Léo : « Plus du tout ? »

Max : « On est des peluches. On est pas obligés de manger. »

Samuel : « Cousin Max a raison. »

Léo : « Plus jamais de chocolat ? »

Max : « On peut essayer. C’est bon pour la planète. »

Léo : « Plus jamais de chocolat… Et c’est toi qui le dis… »

Max : « On en parlera à bonome. Bon, on reprend l’article ? »

Léo : « En essayant d’être moins déprimants. »

Samuel : « Après c’est encore un Hémiptère Hétéroptère Gymnocérates. »

Max : « C’est la punaise ornée du chou. »

Léo : « Eurydema ornata, Pentatomidés. »

Max : « Elle s’attaque aux choux. Attention les zoms ! Cette punaise est méchante ! Elle dévore tous vos choux. Vous aurez plus rien à manger ! Il faut les tuer jusqu’aux dernières ! »

Léo : « Sus aux punaises ornées du chou ! »

Samuel : « À mort les punaises ornées du chou ! »

Max : « Il faut les exterminer ! »

Léo : « On arrête ? »

Max : « Oui, on arrête 🙂 »

Léo : « C’est quoi après ? »

Samuel : « La bergeronnette printanière. »

Max : « Motacilla flava, Motacillidés. »

Samuel : « C’est un beau zoiso. »

Max : « Avec un bec fin d’insectivore. »

Léo : « On pourrait parler des études qui montrent la diminution inquiétante des populations de zoisos en Europe. »

Max : « Mais ce serait encore déprimant… »

Samuel : « Si on en parlait, il faudrait parler des moineaux domestiques. »

Léo : « Et dire qu’en Grande-Bretagne leur population a diminué de 62 % entre 1970 et 1999 ? »

Samuel : « D’après l’étude CORIF/LPO menée à Paris entre 2003 et 2016 la baisse est de 73 % »

Max : « Mais on va pas dire tout ça. »

Léo : « Oulala non ! »

Samuel : « Et puis on s’en fiche des moineaux. Ça fait des fientes. »

Max : « C’est pas bien les fientes. Ça salit. »

Léo : « Et les maladies ! Vous pensez aux maladies ? »

Max : « La grippe aviaire par exemple ! »

Samuel : « Ah ben oui ! Oulala ! »

Léo : « La France a acheté 40 millions de doses de vaccins. Les experts redoutaient une hécatombe mondiale. »

Max : « Jusqu’à 30 % de la population allait mourir ! Vous vous rendez compte ? »

Samuel : « Et alors ? »

Léo : « Mmmmm… 60 cas en Europe je crois. »

Max : « On est même pas sûrs que c’était la grippe aviaire. »

Samuel : « Ça valait la peine d’acheter tous ces vaccins. »

Max : « Ben oui ! Quand même ! On pouvait pas laisser faire ! »

Samuel : « Et celui qui a fait acheter les vaccins est en prison ? »

Léo : « Ben non ! Même qu’il faudrait lui donner une médaille ! Il a agi pour le bien des zoms. »

Samuel : « Et le laboratoire pharmaceutique qui a vendu le vaccin, il va bien ? »

Max : « Samuel ! Insinuerais-tu que… Quelle honte ! »

Léo : « Supposer qu’il s’agirait d’une simple histoire d’argent ! »

Max : « Alors qu’on parle ici du principe de précaution ! »

Samuel : « Dites, vous avez remarqué que les zoms politiques ou les gens riches sont jamais accusés de vol ? C’est toujours d’enrichissement personnel dont ils sont accusés. »

Léo : « Alors qu’une caissière qui prend deux billets dans la caisse est bien accusée de vol, elle. »

Le chevalier : « Vous gravez le blog de Max ? »

Max : « Oui, en dissertant. »

Léo : « Tu es sorti de ta tête ? »

Le chevalier : « Vous me demandez ça depuis la Bretagne… »

Max : « On te connaît bonome. On voit bien quand tu es dans ta tête. Tu veux pas nous dire pourquoi ? »

Le chevalier : « Il n’y a rien à dire. Je suis pas ‘dans ma tête’. »

Max : « Tu es pas dans ta tête ? Heureusement… Qu’est ce que ce serait sinon… »

Le chevalier : « Pfff !!! »

Max : « Pfffe tant que tu veux bonome. »

Samuel : « La tête du chevalier est comme le Tardis. Elle est beaucoup plus grande à l’intérieur 🙂 »

Max : « ET ON PEUT S’Y PERDRE ! ET JAMAIS EN REVENIR ! »

Le chevalier : « Oui Max. Je peux lire votre article ? »

Max : « Il est déprimant. »

Le chevalier : « Je lis… Oui, effectivement. Pas très réjouissant tout ça… »

Samuel : « On donne des faits nous. Rien que des faits. »

Le chevalier : « Pas seulement mon petitours. Vous ironisez aussi 🙂 »

Max : « L’humour est la politesse du désespoir bonome. »

Le chevalier : « Mon Maxou… Je vous laisse terminer. Essayez d’être un peu moins pessimiste dans la suite de cet article. Je pense que les lecteurs préfèrent quand vous êtes drôles. »

Max : « On continue ? »

Léo : « Après c’est encore une bergeronnette grise. »

Max : « Motacilla alba, Motacillidés. Prise de loin, au gros zoom… »

Samuel : « C’est un beau zoiso. »

Léo : « C’est dommage que le gros appareil de bonome fasse pas de belles fotos. »

Max : « Lui dis pas sinon il va encore ronchonner. »

Samuel : « Après il y a eu nos zoisos-gardiens. »

Max : « Les chardonnerets rigolos 🙂 »

Léo : « Carduelis carduelis, Fringillidés. »

Max : « Ils sont venus nombreux. »

Samuel : « Ils voyaient bien qu’on était déçus de pas voir des zoisos. Alors ils sont venus nous remonter le moral. »

Max : « Ils sont gentils les chardonnerets rigolos. »

Léo : « Ils veillent bien sur nous. »

Max : « C’est rassurant. »

Samuel : « Quand je pense qu’on a des zoisos-gardiens… »

Max : « C’est sûr que c’est pas tout le monde qui en a 🙂 »

Léo : « Ils se sont proposés spontanément. On a même rien demandé nous. »

Max : « Et à la mer ce sont les pipits maritimes. »

Léo : « Les Pipers nous surveillent aussi. »

Max : « Oui mais ils le montrent pas. Alors que les pipits maritimes viennent nous voir, gazouillent un peu puis nous tournent autour de loin en gardant un œil sur nous. »

Léo : « Moi je pense qu’ils viennent prendre des nouvelles. Comme bonome parle le zoiso… »

Max : « Tu crois qu’ils viennent se présenter ? »

Léo : « Oui. »

Max : « ‘Bonjour le chevalier et les petizours. Je suis votre zoiso-gardien ici. Je viens voir si tout va bien. En cas de besoin hésitez pas à m’appeler. Je suis à votre service. Bonne inspection !’ »

Léo : « Ça doit être ça. »

Samuel : « On arrive au poliste… »

Max : « On fait la classification des Hyménoptères ? »

Léo : « Non. On s’en fiche. On dit que c’est une guêpe papetière et puis c’est tout. »

Samuel : « Montrez les fotos ! »

Max : « On dit vraiment les guêpes papetières ? »

Léo : « On peut. C’est parce qu’elles font des nids en une matière qui ressemble un peu à du papier. Ou plutôt du carton. Elles mâchouillent des fibres de bois et le mélangent à leur salive. C’est un peu le principe de la fabrication du papier. »

Max : « Je suppose que tu as fait des recherches. »

Léo : « Un peu. Mais je suis pas sûr de l’espèce. C’est un poliste ça c’est sûr. Peut-être Poliste gallicus. Mais les joues du poliste de France sont bien noires. Là, il y a du jaune je crois. Et la tâche jaune sur le front a pas vraiment la bonne forme. Mais j’ai pas trouvé vraiment. Par contre, je suis sûr que c’est une femelle fondatrice. Elle a hiberné et elle est sortie d’hibernation il y a pas longtemps. Sa première mission, après son hibernation, a été de faire ce petit nid de quelques alvéoles dans lesquels elle a pondu des œufs. On en voit un sur l’une des fotos. Il y a un œuf par alvéole. On voit bien qu’il est pas vieux cet œuf. Ce sont des femelles stériles qui vont naître bientôt. Elles ressemblent à la fondatrice mais sont un peu plus petites. Elles vont participer à l’entretien du nid, construire des alvéoles supplémentaires et s’occuper de l’alimentation des larves. Cet automne la fondatrice va pondre des œufs qui donneront des femelles fécondes. Celles-ci pondront des œufs qui donneront des mâles. »

Max : « Il y a pas de fécondation ? »

Léo : « Non. C’est un cas de parthénogenèse. Je sais pas comment une femelle peut donner des mâles. Mais c’est comme ça. Les mâles vont féconder les femelles puis mourront. Ces femelles fécondées sont de futures fondatrices qui vont se disperser avant de chercher un abri pour passer l’hiver. »

Samuel : « Rholala, cousin Léo, tu m’impressionnes. »

Léo : « J’aime bien faire des recherches 🙂 »

Max : « C’est étrange. Il y a une société de polistes qui se constitue chaque année juste pour que l’année d’après une autre société se constitue. »

Léo : « C’est la vie Maxou. Il y a des petits pour qu’ils deviennent adultes et qu’ils fassent des petits. La vie se perpétue. »

Samuel : « C’est une société avec une cheffe 🙂 »

Léo : « On parle de société monogyne. Pour être précis, il peut y avoir plusieurs femelles reproductrices dans la colonie. »

Max : « Chez les abeilles la société persiste l’hiver. »

Léo : « Et certaines espèces de guêpes ou d’abeilles sont solitaires… »

Max : « Oui mais elles vivent au même endroit. Et parfois, il y a de grandes populations d’abeilles solitaires. »

Samuel : « Mais elles forment pas de société. »

Max : « Bonome avait déjà fotoé un petit nid de polistes presque au même endroit. »

Léo : « Il doit y avoir de nombreux nids au Royaume des Chevaliers. »

Samuel : « Les guêpes sont de bonnes pollinisatrices. »

Max : « Oui petit Sam. »

Léo : « On parle de la disparition des abeilles ? »

Max : « Jusqu’à 80 % des populations dans certaines régions. »

Léo : « Essentiellement à cause des néonicotinoïdes. »

Max : « On sait depuis 25 ans qu’ils tuent les abeilles les néonicotinoïdes. »

Léo : « Et qu’ils sont dangereux pour les zoms. »

Max : « Mais ils sont pas interdits. »

Léo : « Ben non ! Des études montrent qu’ils sont inoffensifs ! »

Max : « Les études financées par les fabricants seulement. Les autres disent qu’ils sont dangereux. »

Léo : « Oui mais ce sont des amateurs les autres ! Ils savent pas de quoi ils parlent ! »

Max : « Ils sont pas sérieux ! »

Samuel : « Vous ironisez encore ! »

Léo : « Petit Sam, c’est à cause de tout ça qu’on a pas vu de zoisos ce jour là. »

Samuel : « Il y en a de moins en moins… »

Max : « Et les zoms s’en fichent. »

Léo : « Pas tous. Et surtout la plupart des zoms savent pas tout ça. Vous avez remarqué la réaction de gens quand bonome leur rappelle qu’il y a quelques années il y avait de nombreux insectes morts sur les pare-brises après un trajet même court ? »

Max : « Oui, ils avaient oublié. »

Samuel : « Ils répondent toujours : ‘Ah oui, c’est vrai ! Je m’en souviens maintenant.’ »

Max : « Et les grands rassemblements d’hirondelles sur les fils électriques en automne ? »

Léo : « Tout le monde a oublié. »

Max : « Il y a encore des hirondelles mais elles sont devenues rares. »

Léo : « Sur le site Faune Ile de France, quand on déclare avoir vu une hirondelle rustique il faut remplir tout un questionnaire. Enfin, on est pas obligé. Mais c’est mieux quand même. Ça, c’est parce que c’est devenu rare une hirondelle rustique alors il faut bien étudier pour voir comment les préserver. »

Samuel : « C’est compliqué tout ça. »

Max : « Ben c’est pas facile de résoudre ce genre de problème tout seul dans sa cabane. Arrêter le chocolat et donner des graines aux zoisos c’est pas suffisant. »

Léo : « On est des petizours nous. On peut faire beaucoup plus. »

Max : « On en discutera avec bonome. »

Léo : « Pour le moment on continue l’article. »

Samuel : « C’est encore des bergeronnettes printanières. »

Max : « On les a vues au tout début du chemin, presque au niveau de la Ferme des Tannes. »

Léo : « Il y avait des tas de papillons sur le bel arbre. Vous vous souvenez ? »

Samuel : « Ouiiii 🙂 »

Max : « On a pas identifié l’arbre… »

Léo : « Une Rosacée ligneuse sans aiguillon. Peut-être un cognassier… »

Samuel : « On s’en fiche ! On regarde les papillons. J’aime bien les papillons. Ils ont de belles couleurs. »

Léo : « Oui petit Sam, on regarde les papillons. »

Samuel : « Je les connais pas moi. Vous m’expliquez les papillons s’il vous plaît ? »

Max : « Tu veux faire la lépidoptèrologie ? D’accord. Alors il faut savoir que les papillons ont de toutes petites écailles sur les ailes. Ce sont ces écailles qui sont colorées. Si un jour tu touches un papillon tu auras des écailles sur les pattes. »

Samuel : « Il faut pas toucher les papillons ! »

Max : « Quand il y a un tout mort dans la cabane, on peut le toucher. »

Samuel : « Ah oui… Vous connaissez celui-là ? »

Léo : « Le paon du jour, Inachis io, Nymphalidés. »

Max : « Bonome nous a raconté une histoire interminable un jour pour expliquer l’origine de ce nom. Avec la mythologie grecque. »

Samuel : « Vous vous en souvenez ? »

Max : « Moi non ! Je sais juste que c’était des histoires terribles avec des meurtres, des adultères… Il faut pas raconter ça à un petitours. »

Samuel : « Tu fais la censure cousin Max ? »

Max : « Non, je t’évite une histoire pas intéressante. »

Samuel : « Et celui-là ? »

Léo : « Le piéride de la rave, Pieris rapae, Piéridés

Max : « Tu es sûr ? On est pas très forts en Piéridés. »

Léo : « Il y a trois espèces qui se ressemblent beaucoup : le piéride du chou, le piéride du navet et le piéride de la rave. Là je pense que c’est celui de la rave. Disons que c’est mon hypothèse. Les autres Piéridés se reconnaissent bien mais on les a jamais vus… »

Samuel : « Et les bleu ? Il est très beau le bleu 🙂 »

Max : « C’est un azuré. Pour savoir l’espèce il faudrait voir le revers de l’aile… »

Samuel : «  Cousin Léo, tu as pas une hypothèse pour l’espèce ? »

Léo : « Je pense à l’azurée des nerpruns, Celastrina argiolus, Lycanidés. Mais Max a raison. Pour être sûr il faudrait voir les deux côtés des ailes et plus de fotos. »

Max : « Le suivant on le connaît bien… »

Max : « C’est le vulcain, Vanessa atalanta, Nymphalidés. »

Léo : « Vulcain ? Comme le Dieu de la Grèce Antique ? »

Max : « Aïe… »

Léo : « Petit Sam, en présence de Max, il vaut mieux éviter de parler de la Grèce Antique. On fera des recherches plus tard pour savoir pourquoi on l’appelle comme ça ce papillon. Appellons Vanesse ce sera plus simple. »

Max : « Bon, ben je crois qu’on a fini… »

Léo : « Il reste deux fotos ! »

Samuel : « Ben oui ! Il faut mettre une cigogne. Au Royaume des Chevaliers il y a des cigognes. »

Max : « Et le moineau domestique. J’aime bien la foto. Et il y a une grande maison de moineaux à la Ferme des Tannes. On voit toujours des moineaux quand on y va. »

Max : « Cette fois c’est terminé. On fera un autre article demain. Qu’est ce qu’on fait en attendant ? »

Samuel : « Moi je sais 🙂 »

Léo : « Toi tu sais ? »

Samuel : « Oui, moi je sais 🙂 »

Max : « Qu’est ce qu’on fait alors ? »

Samuel : « BAGARRE DE PETIZOURS ! »

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147-3 Le soir…

Lundi 13 Février, An IV (suite)

Le soir, dans la cabane, les petizours ont terminé leur repas et se sont douchés…

Max : « Bonome, tu as pas dit qu’on avait du travail ce soir ? »

Le chevalier : « Si Maxou. »

Max : « On peut s’y mettre tout de suite s’il te plaît. Je suis un peu fatigué moi. Je voudrais pas me coucher trop tard. »

Le chevalier : « Léo ? Samuel ? Qu’en pensez-vous ? »

Léo regarde Samuel puis répond.

Léo : « On est d’accord. »

Samuel : « Au travail ! »

Le chevalier : « Allons nous installer sur mon lit. J’ai besoin de quelques documents et de l’ordinateur. »

Max : « On va s’installer ! »

Le chevalier : « Bien… Tout est là… »

Max : « Qu’est ce qu’on va faire ? »

Le chevalier : « Vous ? Pas grand-chose 🙂 Vous avez déjà bien travaillé cet après-midi. »

Max : « Tu as pas donné nos notes ! »

Le chevalier : « Max, tu m’embêtes avec les notes ! Vous avez fait de très beaux travaux tous les trois. Cela devrait vous suffire ! »

Samuel : « Moi j’ai bien aimé faire la coupe géologique. C’était rigolo. Et toi, cousin Max, tu as fait une très belle carte. »

Max : « Bonome m’a même pas aidé 🙂 »

Léo : « Et maintenant ? On fait quoi ? »

Le chevalier : « Je vais vous présenter un schéma structural. »

Max : « Un schéma structural ? C’est quoi ça bonome ? »

Le chevalier : « Un peu ce que tu as réalisé cet après-midi. Disons que c’est une carte géologique simplifiée. »

Léo : « Et tu vas nous montrer la région où on est allés tout à l’heure ? »

Le chevalier : « Pas tout à fait… En fait, c’est un peu plus au sud. Le synclinal de May que nous avons pu observer n’est pas visible sur ce schéma. Mais il y en a un autre, à peu près équivalent, qui correspond à la zone Bocaine. »

Max : « Tu nous montres ton schéma bonome ?! »

Le chevalier : « Le voici… »

Samuel : « Rhoooo ! Il est bôôô ! »

Léo : « C’est toi qui l’as fait ? »

Le chevalier : « Oui, il y a longtemps maintenant 🙂 C’est un exercice que j’aimais beaucoup. »

Max : « Mmmmm… Je vois… D’accord… On connaît tout. Bonome, que veux-tu nous expliquer ? »

Léo : « On peut reconstituer l’histoire de la région. »

Max : « On fait la synthèse ? Déjà ? Mais c’est à la fin du séjour qu’on fait la synthèse ! On va pas déjà partir ! »

Le chevalier : « Bientôt Maxou. Nous avons vu l’essentiel. Demain, et peut-être après demain, nous irons étudier quelques autres sites qui montrent d’autres formations jurassiques mais ce ne seront que des détails supplémentaires. »

Léo : « On connaît toute la région alors ? »

Le chevalier : « Nous en connaissons une bonne partie 🙂 »

Samuel : « Bon, ça suffit les bavardages. Je veux connaître le schéma structural moi. »

Léo : « Oui Samuel 🙂 »

Max : « Bonome nous t’écoutons… »

Le chevalier : « Commençons pas le socle cadomien. »

Léo : « Il est constitué des flyschs briovériens. »

Le chevalier : « Exact mon petitours. Plusieurs centaines de mètres de turbidites. Ces dépôts résultent de glissements sur le talus continental, de sédiments détritiques terrigènes organisés en séquences de Bouma. »

Max : « Les séquences de Bouma ? Comme on a vu à Roubignolles ? »

Le chevalier : « A Brétignolles Max ! Oui, comme nous avons vu à Brétignolles. »

Léo : « Pourquoi on les a pas observées ici ? »

Le chevalier : « Les flyschs sont difficiles à observer dans de bonnes conditions. La plupart du temps ils ne sont observables que dans des carrières et je vous ai déjà dit qu’il est rare de pouvoir y accéder. »

Samuel : « Les séquences de Bouma montrent la fermeture du bassin océanique. Cette fermeture se fait par à-coups et, chaque fois, il y a un petit tremblement de terre qui fait tomber les sédiments le long du talus. Les plus gros se déposent les premiers et les plus fins en derniers. Puis ça recommence. »

Le chevalier : « Oui petit Sam. Tu as bien expliqué les séquences de Bouma. Par endroits, on peut les voir inversées. »

Léo : « Inversées ? Avec les couches fines en bas et les gros grains en haut ? »

Max : « C’est pas normal ça ! »

Léo : « Si ! Mais seulement si il y a des plissements après. Avec un pli comme ça, les couches peuvent être inversées. »

Le chevalier : « Tout à fait Léo. Un pli comme ça s’appelle un pli déversé. »

Samuel : « Alors on sait qu’il y a eu des plissements. »

Le chevalier : « Plissements cadomiens. »

Max : « Et les slips de titane et fer ? C’est la bande noire ? »

Le chevalier : « Les spilites titanifères Maxou ! »

Max : « Oui bonome 🙂 »

Le chevalier : « Elles forment un alignement orienté 70°N. Elles dériveraient de roches basaltiques (tholéiites à débit en coulées ou en coussins). Ces tholéiites témoignent d’un volcanisme océanique indicateur d’une tectonique en distension dans le bassin où se déposent les flyschs. »

Léo : « ??? Bonome, là tu dis que les flyschs se déposent pendant l’ouverture. Mais tout à l’heure petit Sam a dit que c’était pendant la fermeture. C’est pas compatible ça ! »

Le chevalier : « Les spilites sont interstratifiées dans les flyschs. Ces deux roches sont donc contemporaines. Il y a donc eu dépôts des sédiments pendant l’émission des basaltes. »

Léo : « D’accord. Je comprends ton argument. Mais il y a pas eu des dépôts pendant la fermeture ? »

Le chevalier : « Il est probable que si. Difficile de savoir avec des roches aussi anciennes. »

Léo : « On a vu les flyschs, les spilites. Le granite maintenant ! »

Le chevalier : « L’assemblage de quartz, orthose, oligoclase, biotite, cordiérite et muscovite en fait plutôt une granodiorite. Cette granodiorite est intrusive dans le socle cadomien. Son grand axe est orienté N 110° ce qui est une direction typiquement armoricaine. D’autres massifs lui font suite vers l’ouest. L’âge du massif est estimé à 550 à 590 millions d’années. »

Samuel : « Si je me souviens bien, ce massif intrusif vient d’un magma. »

Léo : « Le magma s’est formé en profondeur, par fusion partielle des roches. Il est remonté puis s’est arrêté quand il avait la même densité que les roches autour de lui. »

Samuel : « Ensuite il a cristallisé. »

Le chevalier : « Oui mes petizours. Les cristaux sont de taille millimétrique. Ils ne sont donc pas très grands. »

Léo : « Alors la cristallisation s’est faite assez rapidement. Puis-je en déduire que le magma est remonté proche de la surface ? »

Samuel : « Pourquoi tu supposes ça cousin Léo ? »

Léo : « Ben… Plus c’est proche de la surface, plus le refroidissement est rapide. La chaleur peut mieux s’échapper vers la surface. »

Samuel : « Oulala ! Tu supposes intelligemment cousin Léo. »

Le chevalier : « Tu as raison Léo. »

Léo : « Et, en remontant, le magma a cuit les roches autour de lui. »

Samuel : « C’est l’auréole de métamorphisme. »

Le chevalier : « Quelle mémoire ! Oui, effectivement, il y a eu un métamorphisme de contact. Les cornéennes s’étendent sur 800 m environ. Les schistes tachetés, apparus uniquement dans les roches argileuses, s’étendent sur 1500m.  Notons que ce thermométamorphisme n’a pas été très intense. Il n’a pas altéré les séquences de Bouma ni les figures sédimentaires. »

Max : « ZZZzzz… »

Samuel : « Cousin Max s’est endormi 🙂 »

Léo : « Mes petits yeux se ferment… »

Le chevalier : « Vous voulez que j’arrête ? »

Léo : « Non non bonome. Mais il faut pas m’en vouloir si je m’endors moi aussi. »

Samuel : « Continue chevalier. C’est très intéressant. »

Léo : « Comment tu fais pour la suite ? Tu décris la zone Bocaine ou le synclinal de May ? »

Le chevalier : « Si je veux être rigoureux, je dois vous parler de la zone Bocaine. Elle figure sur le schéma contrairement au synclinal de May. »

Samuel : « On va apprendre des nouvelles choses 🙂 »

Le chevalier : « Comme pour le synclinal de May, il s’agit d’un synclinal Cambrio-ordovicien reposant en discordance sur le socle cadomien. Son flanc nord est très redressé. Il est vertical voire déversé. Le flanc sud a un pendage faible. »

Samuel : « Tu nous dis les roches s’il te plaît ? »

Le chevalier : « La base du Cambrien, dont l’épaisseur peut atteindre 1500 mètres, est constituée d’arkoses conglomératiques et de poudingues. »

Samuel : « Ça montre une longue période d’érosion à l’air libre puis le retour de la mer. »

Le chevalier : « Oui Samuel. Viennent ensuite 125 mètres de grès feldspathiques. Ce sont les grès de Caumont. Viennent ensuite les schistes verts du Pont-de-la-Mousse, les schistes violacés de Gouvix puis les schistes et grès rouges de Saint-Rémy qui terminent le cycle sédimentaire du Cambrien. »

Samuel : « Chevalier, Léo s’est endormi lui aussi 🙂 »

Le chevalier : « Mes petizours sont fatigués aujourd’hui. Veux-tu te coucher mon petit Sam ? »

Samuel : « Oh non ! Je voudrais que tu continues. S’il te plaît. »

Le chevalier : « D’accord petit Sam. Dis, tu te rends compte que c’est la première fois depuis ton arrivée que nous ne sommes que tous les deux ? »

Samuel : « Ça t’embête ? »

Le chevalier : « Non, au contraire. Viens contre moi mon petitours. »

Samuel : « On fait un câlin que tous les deux ? »

Le chevalier : « Ouiiii 🙂 »

Samuel : « Avec gratouillis du front ? »

Le chevalier : « Évidemment ! »

Samuel : « Rholala ! La chance !  Mais… Si tu continues à m’expliquer, cousin Léo et cousin Sam vont pas savoir eux ! »

Le chevalier : « Tu leur expliqueras quand Max gravera son blog. »

Samuel : « Je vais pas me souvenir de tout moi ! »

Le chevalier : « Je t’écrirai le texte si tu veux. »

Samuel : « C’est un peu de la triche ça. »

Le chevalier : « Ouiiii 🙂 »

Samuel : « Mais c’est rigolo ! Je suis d’accord ! »

Le chevalier : « Bien 🙂 Reprenons. Le plissement des couches cambriennes et ordoviciennes permet d’affirmer que la phase de plissement est postérieure à l’Ordovicien. Les plis synclinaux de la partie nord de la carte datent donc de l’orogenèse varisque. »

Samuel : « On passe au Jurassique ? »

Le chevalier : « Oui Samuel. Mais je n’ai pas envie de m’étendre longuement sur le Jurassique. Nous savons qu’il est discordant sur le socle hercynien. »

Samuel : « Sur le socle cadomien aussi. Le Jurassique, on l’a beaucoup étudié. On peut s’arrêter alors. »

Le chevalier : « Puisque nous ne sommes que tous les deux, que veux-tu faire ? »

Samuel : « Mmmmm… J’aime bien écouter la musique. On pourrait continuer le câlin en écoutant de la musique. Tu veux bien ? »

Le chevalier : « Quelle musique veux-tu mon petitours ? »

Samuel : « Je connais pas beaucoup la musique. C’est difficile de choisir. Je te fais confiance. Tu choisis, tu lances et tu me gratouilles le front en me serrant contre toi. Comme ça je vais m’endormir au paradis 🙂 »

La folia, Arcangelo Corelli

La folia, Marin Marais

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