AN VI et VII (2019-2020)

Bonjour à tous !

Bon, comme vous le savez, je suis très en retard dans mon blog. Pfff ! Je vais jamais m’en sortir. Alors, on a fait un conseil des petizours. Pour savoir comment faire. Samuel a eu une chouette idée. Il est malin ce petit Sam. Nous allons faire des petits articles, avec juste quelques fotos, pour l’an VI. Bon, en vrai, on commence en décembre de l’an V, avec l’arrivée du nouvel appareil au très groooos zoom. Bonome dit que c’est un monstre cet appareil. Voilà, je vais pas faire de longs discours.

J’espère que vous apprécierez ces quelques articles.

Ah oui, il y aura un article par mois. Dans ces articles, le plus récent sera en haut de l’article. Comme ça, en venant lire, vous verrez tout de suite notre actualité.

Bonne lecture 🙂

Commencer l’aventure

175 – Le Petit Royaume Sauvage

Compte-rendu du 18 Septembre, An IV

Dans la cabane du chevalier…

Max : « Samuel ! Léo ! »

Samuel : « Oui cousin Max. »

Léo : « Que pouvons-nous faire pour toi ? »

Max : « Vous voulez m’aider à graver mon blog ? »

Léo : « Tu en es où ? »

Max : « J’ai fini les Alpes. »

Samuel : « J’ai tout lu 🙂 C’était bien l’Alpinologie… »

Léo : « On a vu des beaux zanimos… »

Max : « Ben oui… »

Léo : « Donc Boris est parti. »

Max : « Il fallait bien… »

Léo : « On a fait une belle fête. Tu vas la raconter ? »

Max : « Je suis trop en retard. Et puis on a bien rigolé pendant la fête mais après c’était triste quand on s’est dit au revoir. J’ai pas envie de raconter. »

Samuel : « Mais il a donné des nouvelles ! Son chevalier est très gentil avec lui. »

Léo : « Et puis il arrête pas d’inspecter. Il doit pas aller à la schola, lui. »

Max : « Oui… »

Samuel : « Qu’est ce qu’on a fait après les Alpes ? »

Max : « On a décidé de moins inspecter pour que je rattrape un peu mon retard. »

Léo : « Oui… On a pas bien tenu notre résolution… »

Samuel : « Au début si 🙂 »

Léo : « Après les Alpes… C’est pas à ce moment qu’on a vu les cigognes au Petit Royaume Sauvage ? »

Max : « Si 🙂 J’ai choisi quelques fotos. Vous voulez les voir ? »

Samuel : « Ben oui ! »

Léo : « Montre nous ça… »

Des cigognes blanches

Léo : « Les cigognes… »

Samuel : « Ciconia ciconia, Ciconiidés. Si je me souviens bien il y en avait 27. »

Max : « Oui petit Sam. »

Léo : « C’était quand ? »

Max : « Le 18 septembre de l’an IV. »

Léo : « Des migratrices précoces qui se reposaient en chemin. »

Max : « Quand on s’est approchés un peu, elles se sont envolées. »

Léo : « Bonome est allé voir si elles étaient juste dans le champ plus loin. »

Max : « Et c’était encore mieux que ça ! »

Samuel : « Elles étaient sur l’arbre mort ! Tu as les fotos ? »

Max : « Ben oui ! »

Les cigognes

Léo : « Tu devrais les mettre en grand. Pas dans un tableau. »

Max : « Bonne idée ! Elles sont belles les fotos de bonome… »

Samuel : « Tu sais bien ce qu’il répondrait si tu le lui disais. »

Max : « Oulala oui ! Je connais par cœur ! »

Léo : « On s’en fiche nous, que d’autres fotoeurs fassent de plus belles fotos que lui. Nous on les aime par ce que ce sont les siennes et puis parce qu’on a vu en vrai. »

Samuel : « Si je me souviens bien, les cigognes étaient aussi sur les grands poteaux électriques. »

Max : « Oui oui. Mais je mets pas ces fotos là. Bonome aime pas quand on voit des objets techniques. »

Léo : « Il a raison. Surtout qu’il a encore avancé pour retrouver toutes les cigognes. »

Max : « Il avançait, avançait… »

Samuel : « Alors qu’il faisait déjà un peu sombre. »

Léo : « Il y avait les beaux nuages… »

Le ciel Les nuages

Max : « Et puis on les a vues… »

Léo : « Tu as choisi une des belles fotos ? »

Max : « Une seule. Celle-là…

Les cigognes blanches

Léo : « Rhoooo ! »

Samuel : « J’en ai encore des frissons… »

Max : « On bougeait plus. »

Léo : « On est restés combien de temps comme ça ? »

Max : « Le temps que les cigognes s’inquiètent plus de notre présence. »

Samuel : « Le chevalier est parti tout doucement en reculant. »

Léo : « Il faisait sombre mais on voulait pas rentrer. »

Max : « Surtout bonome. J’ai cru qu’il allait redevenir sauvage. Il regardait bizarrement le petit bois. »

Samuel : « Et on a vu le ciel… »

Léo : « Des fois je me dis qu’on a de la chance qu’il nous ait appris à bien regarder. »

Max : « On aurait pas vu la beauté sinon… »

Samuel : « La beauté du ciel, tout simplement… »

Léo : « Tu montres les fotos ? »

Léo : « Je me demande bien ce que tu vas écrire avec ça. »

Max : « Rien. Il y a rien à dire sur la beauté du ciel. Le lecteur regarde et c’est tout. Soit il est sensible à la beauté et il rêve devant la foto. Soit il est pas sensible et je suis triste pour lui. »

Samuel : « Oui… Mais nous on l’a vu en vrai. On a les souvenirs aussi. »

Max : « Le lecteur aussi a des souvenirs. Pas de ce ciel là. Mais lui aussi il a du ciel dans sa tête. Tout le monde a déjà vu le ciel. »

Léo : « Vous pensez que tout le monde a déjà eu des frissons en voyant le ciel ? »

Max : « Je peux pas savoir. Je suis pas tout le monde. »

Samuel : « C’est tellement bien de regarder les nuages… »

Léo : « Avec un petit vent qui nous caresse les joues… »

Max : « Et on comprenait pas pourquoi bonome attendait en regardant l’orée du Petit Bois… »

Léo : « Il espérait… »

Samuel : « On a pas été déçus 🙂 »

Un chevreuil au loin…

Max : « Le petit chevreuil… »

Léo : « Il était pas si petit que ça… »

Samuel : « Il était loin… »

Max : « Mais on l’a vu ! »

Léo : « Les cigognes, le ciel, le chevreuil… »

Max : « Pour une petite inspection de fin de journée… »

Samuel : « C’était biiiieeeeennnn ! »

Max : « Bonne petite inspection 🙂 »

Léo : « C’est là qu’on a vu la paille ? »

Max : « Pas tout de suite. Avant il y a eu le brouillard du soir… »

Léo : « Le ciel est trop clair ! »

Samuel : « Il faisait plus sombre que ça ! »

Max : « Ça doit être de la surexposition du cadrage de la focale avec le zoom. »

Léo : « Bien essayé Maxou ! »

Max : « C’est pas ça ? »

Léo : « Pas du tout 🙂 »

Max : « Je comprends rien au langage de la foto moi. Et j’ai mal recadré… »

Samuel : « Tu peux pas tout savoir cousin Max. Tu es naturaliste toi, pas fotoeur. »

Max : « Merci petit Sam. C’était après la paille. »

Léo : « C’était rigolo ! »

Samuel : « Et très beau ! »

Max : « On doit avoir trop de beauté dans les yeux. On dit toujours que c’est très beau. »

Léo : « C’est pas vrai ! Parfois on dit que c’est magnifique 🙂 »

Samuel : « Montre les fotos cousin Max s’il te plaît. »

Max : « Les voilà ! »

Léo : « Là, on avait plus des excuses pour rester encore. »

Samuel : « Et le chevalier voulait pas rentrer. »

Max : « Il veut jamais rentrer… »

Léo : « Alors on s’est arrêtés Là Où Le Soleil Se Couche. »

Max : « Pour voir le soleil se coucher 🙂 »

Léo : « C’est ce jour là qu’il a fait des tas de fotos avec différents réglages ? »

Max : « Oui. Pour rester plus longtemps. »

Samuel : « Vous vous souvenez des couleurs ? »

Léo : « Qui pourrait oublier ça ? Tu as réussi à choisir des fotos ? Il y en avait bien une centaine non ? »

Max : « A peu près… J’en ai gardé cinq. La première, à notre arrivée…

Léo : « C’est pas la plus belle… »

Max : « C’est celle de notre arrivée. Je vous rappelle qu’on est restés bouches bées. »

Samuel : « Mais après c’était encore mieux ! »

Max : « Comme ça ? »

Léo : « Rhoooo oui ! »

Max : « Et c’était de mieux en mieux. »

Samuel : « De plus en plus sombre mais de plus en plus beau. »

Max : « J’ai gardé trois fotos seulement… »

Léo : « Tu vas encore faire aucun commentaire ? »

Max : « C’est pas la peine. Dans ces moments là ça sert à rien de parler. Le silence suffit… »

Samuel : « Alors on fait silence… »

Léo : « Chuuuuut… »

Continuer la promenade

174-3 La descente du Lac Blanc

Samedi 12 Août, An IV (fin)

Max : « Bon ben c’est parti pour la descente mon bonome. »

Léo : « On sait que tu aimes pas les descentes. »

Samuel : « Alors tu prends ton temps. »

Boris : « Et tu prends pas de risques. »

Le chevalier : « Merci mes petizours. Mais avant de ne pas prendre de risques je vais me prendre un café 🙂 »

Max : « Tu es un incorrigible caféinomane ! »

Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 Profitez de la vue pendant que je vais me chercher mon précieux breuvage. »

Max : « Précieux breuvage ?! Beurk ! »

Léo : « Regardez comme c’est beau ! »

L’ancien refuge du Lac Blanc et l’Aiguille Verte

Samuel : « Si j’ai bien retenu c’est l’Aiguille Verte et les Aiguilles des Drus. »

Boris : « On dirait qu’elles brûlent les Drus ! »

Max : « Bonome pourrait nous expliquer ça si il était pas en train de faire la queue pour son précieux breuvage… »

Le chevalier : « Que pourrais-je vous expliquer ? »

Léo : « Les nuages qui semblent sortir des Drus. »

Le chevalier : « Je vois ça… A vrai dire je ne peux pas vous l’expliquer. »

Max : « Tu sais pas ? »

Le chevalier : « Absolument pas 🙂 »

Léo : « Tant pis. »

Boris : « Ça nous repose un peu 🙂 »

Samuel : « Chevalier, c’est le glacier des Bossons ça ? »

Le glacier des Bossons

Le chevalier : « Ce qu’il en reste. Et là, la Mer de Glace… »

La Mer de Glace

Max : « C’est déprimant… »

Boris : « Avez-vous remarqué les nuages ? Ils ont une base bien nette. En bas : pas de nuages. Et d’un coup, c’est tout nuagé ! »

Les Lacs des Chéserys, la vallée et less nuages

Le chevalier : « Ça je sais. Plus on monte en altitude, plus la température baisse. Or l’eau qui est sous forme de vapeur se condense à une température qui dépend de la pression. »

Max : « Je vois ! Cette température de condensation forme un plan imaginaire à peu près horizontal. »

Boris : « Et la base des nuages matérialise ce plan. »

Léo : « Il est pas imaginaire ce plan alors puisqu’on le voit ! »

Samuel : « C’est le Mont-Blanc là ? »

Le Mont-Blanc

Le chevalier : « Oui mon petitours. »

Max : « Et l’Aiguille du Midi… »

L’Aiguille du Midi

Léo : « Zoome sur le Mont-Blanc si tu veux bien bonome. »

Le chevalier : « Je veux bien. »

Les nuages lenticulaires

Léo : « Tu as vu les drôles de nuages qu’il y a au-dessus de lui ? »

Des nuages lenticulaires Altocumulus lenticularis

Le chevalier : « On parle de nuages lenticulaires. »

Max : « Tu recommences avec tes mots compliqués ? »

Le chevalier : « Ah non ! Là c’est simple. Si j’avais voulu faire compliqué j’aurais parlé d’altocumulus lenticularis ! »

Max : « Ah oui 🙂 Tu peux expliquer les nuages lenticulaires ? »

Le chevalier : « Je peux essayer. Ils sont, la plupart du temps, associés à des montagnes. En avançant, les masses d’air doivent s’élever pour passer au dessus de la montagne. »

Max : « Jusque là on comprend. »

Le chevalier : « En s’élevant la masse d’air est soumise à une détente adiabatique. »

Max : « Mouai… Une détente de diabétique… C’est quoi ça encore ? »

Le chevalier : « Détente adiabatique. Diminution de la pression sans échange de chaleur. Du coup l’air se refroidit. »

Max : « Tu fais la physique là. »

Le chevalier : « La thermodynamique, oui. »

Max : « C’est compliqué la thermodynamique. Il y a pas d’échange de chaleur mais ça se refroidit… »

Le chevalier : « Max, si ça peut te rassurer je n’ai jamais bien compris. J’admets. »

Max : « D’accord. Admettons 🙂 »

Le chevalier : « Donc la détente adiabatique provoque le refroidissement de l’air qui se sature en eau et il y a condensation de la vapeur en gouttes de pluie. Et hoplà le nuage ! »

Max : « Hoplà le nuage… »

Léo : « Je pourrais pas réexpliquer. »

Samuel : « Moi non plus. »

Boris : « Vous me rassurez. »

Max : « En conclusion nous pouvons dire que les nuages lenticulaires sont de très beaux nuages 🙂 »

Samuel : « D’accord avec ta conclusion cousin Max 🙂 »

Boris : « Sur la paroi la neige a l’air fraîche… »

La neige fraîche

Le chevalier : « Elle doit dater de cette nuit… »

Léo : « On est en Août et il neige ! »

Max : « On a vu la neige mais aujourd’hui il fait beau. Dites, on aurait pas un lac à inspecter nous ? »

Boris : « Si ! »

Léo : « J’ai hâte d’y être ! »

Le chevalier : « J’y cavale alors ! »

Un peu plus tard…

Le chevalier : « Nous y voilà ! »

Le lac supérieur des Chéserys

Max : « Ça c’est un beau lac… »

Samuel : « Le Lac Blanc est très beau lui aussi. »

Max : « Certes, mais celui-ci me paraît plus intéressant. Bonome, on peut s’approcher ? »

Le chevalier : « Soyez prudents… »

Max : « On descend et on est prudents ! »

Boris : « Vous voyez quelque chose ? »

Max : « Pas encore… »

Léo : « Non plus… »

Samuel : « Cousin Max ! J’ai trouvé un mini dragon ! »

Max : « Un dragonou ? Iléou ? »

Samuel : « Viens voir ! Là ! »

Un triton alpestre Mais on est pas sûrs

Max : « Un dragonou !!! Bonome ! Il y a un dragonou ! Bon, tu ploufes et tu le ramènes ! »

Le chevalier : « Non. »

Max : « Quoi non ? Ben si ! »

Le chevalier : « Non Max. »

Max : « Si bonome ! »

Le chevalier : « Ce n’est pas un dragonou. »

Max : « C’est pas un dragonou ? C’est un dragounet alors ? »

Le chevalier : « Non plus. »

Max : « Un mini dragon ? »

Le chevalier : « Toujours pas. »

Max : « Ça a rien à voir avec un dragon ? »

Le chevalier : « Rien du tout. »

Max : « Zutalor ! »

Léo : « Là, il y en a deux… »

Deux tritons

Max : « C’est qui ces zanimos bonome ? »

Le chevalier : « Des tritons. »

Léo : « Des tritons ? »

Samuel : « C’est quoi les tritons ? »

Le chevalier : « Des Amphibiens. »

Max : « Je sais ! Chez les Amphibiens il y a deux groupes principaux : les amours et les hures modèles ! »

Le chevalier : « 😀 Les amours et les hures modèles… »

Max : « C’est toi qui me l’as dit. »

Le chevalier : « N’aurais-je pas plutôt dit Anoures et Urodèles ? »

Max : « Ben… C’est exactement ce que j’ai dit ! »

Le chevalier : « Oui Max, exactement. Petit rappel : les Anoures sont les Amphibiens qui n’ont pas de queue au stade adulte, comme les grenouilles et les crapauds. Les Urodèles conservent une queue même à l’état adulte. »

Boris : « D’accord. Eux, ils ont une queue donc ce sont des Urodèles. »

Léo : « Bonome, je sais pas bien les tritons moi mais je suppose qu’il existe plusieurs espèces. Tu connais celle-là ? »

Le chevalier : « Moi non plus je ne connais pas bien les tritons. Pour les identifier il faut généralement observer leur face ventrale. Et puis les guides ne montrent que les individus adultes… Là nous sommes en présence de juvéniles qui ont encore leur branchies externes. »

Max : « Tu sais pas alors ? »

Le chevalier : « Mmmmm… Non. J’aimerais que se soit des tritons crêtés (Triturus cristatus, Salamandridés). Ils devraient avoir les doigts noirs et jaunes… »

Max : « Et si c’est pas le triton crêté ? »

Le chevalier : « Le triton marbré… Triturus marmoratus. Mais ils ne sont pas assez verts et la ligne orange devrait s’étendre tout le long du corps… L’alpestre ? Oui, ça doit être ça… Des tritons alpestres, Ichthyosaura alpestris… »

Léo : « Des tritons ! Rhooo la chance ! »

Max : « Je vous avait dit qu’il avait l’air intéressant ce lac 🙂 »

Boris : « Et ça ? C’est qui ce zanimo ? »

Un dytique

Max : « Un flouïdé 🙂 »

Léo : « C’est un dytique ! »

Max : « J’en ai déjà vu moi ! Les Dysticidés forment une famille de Coléoptères presque tous entièrement aquatiques. La larve est appelée tigre d’eau. C’est un redoutable prédateur. Les adultes, je sais pas ce qu’ils mangent. Mais ils avancent en poussant en même temps des deux pattes arrières. Et puis, ils peuvent changer de mares en volant. Mais ils volent que la nuit. »

Samuel : « Tu en connais des choses cousin Max ! »

Max : « Moi aussi j’étudie parfois 🙂 »

Léo : « Et lui, tu le connais ? »

Une notonecte

Max : « Déjà vu aussi ! C’est une notonecte. Il en existe plusieurs espèces et avec une aussi moche foto on peut pas savoir. Souvent, elles marchent à la surface de l’eau mais par en-dessous et c’est rigolo. »

Le chevalier : « Ce sont des Hémiptères, comme les punaises. Elles sont d’ailleurs parfois appelées punaises d’eau et même abeilles d’eau. »

Léo : « Comment elles respirent ? »

Max : « Elles ont une lignes de poils le long de l’abdomen, en face ventrale. Ces poils coincent de l’air. Et comme elles se baladent juste sous l’eau avec le bout de l’abdomen qui dépasse, cet air se régénère. J’ai oublié de dire que les insectes ont des stigmates. C’est comme des trous dans la cuticule. Derrière le trou il y a des tubes appelés trachées, qui se ramifient et apportent l’air jusqu’aux cellules. »

Boris : « Et le dytique ? »

Max : « Le dytique ? Il emprisonne une bulle d’air sous ses élytres, ses grosses ailes de protection. Et les stigmates sont juste sous la bulle 🙂 »

Léo : « On continue à inspecter ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. Mais faites attention. »

Max : « On fait attention bonome. On sait pas nager nous… »

Samuel et Léo

Max

Boris : « J’ai trouvé un autre triton ! Regarde chevalier ! »

Boris

Un triton

Boris : « Il a pas l’air pareil que les autres… »

Le chevalier : « C’est vrai. Là, je dirais que c’est une femelle adulte… Mais de quelle espèce ? »

Boris : « Je te complique la vie… J’en suis désolé chevalier. »

Le chevalier : « Tu ne me compliques rien du tout mon cher Boris. C’est un vrai plaisir de t’avoir avec nous. »

Samuel : « ZOISO ! »

Max : « Zoiso ? »

Léo : « Zoiso !

Boris : « Vu ! »

Max : « C’était qui ? »

Léo : « Qu’est ce qu’il était grand ! »

Boris : « Vous avez entendu comme ça sifflait quand il est passé ! »

Léo : « Quel planeur ! »

Samuel : « Il est déjà tout là-bas et il a pas donné un seul coup d’ailes ! »

Max : « Bonome ? »

Le chevalier : « Je regarde le résultat… Ah oui, quand même ! »

Max : « Ah oui quand même quoi ? »

Le chevalier : « J’ose à peine vous montrer. »

Max : « Tu as raté ? C’est ça ? Tu as raté les fotos ? »

Le chevalier : « … Tenez, regardez… »

Un gypaète barbu Gypaetus barbatus, Accipitridés

 

Max : « C’est qui ce zoiso ? Léo, tu le connais ? Léo ? Léo, ça va ? »

Samuel : « Il a l’air en état de choc. Cousin Léo, parle nous ! »

Boris : « Qu’est ce qu’il lui arrive ? »

Max : « Bonome, c’est qui ce zoiso ? »

Le chevalier : « Un gypaète barbu. »

En entendant le nom de l’oiseau Léo tombe à la renverse…

Max : « Léo ! Qu’est ce qu’il t’arrive ? »

Samuel : « Cousin Léo ! Dis quelque chose ! »

Léo : « Un… Un gy… Un gypaète… Tu as bien dit un gypaète… barbu ? »

Max : « C’est le gypaète qui te met dans cet état ? »

Léo : « Un… gy…paaaa… »

Max : « Oui, un gypaète barbu ! »

Léo : « Rhooooooooooo… »

Max : « Bonome, calinothérapie d’urgence pour Léo ! »

Le chevalier : « Viens ici mon petitours… »

Max : « Gratouille lui le front bonome ! »

Le chevalier : « Oui oui… Ça va mon Léo ? »

Léo : « On… On l’a vraiment vu ? »

Le chevalier : « Pas assez à mon goût. Tu veux revoir la foto ? »

Léo : « Je… Je sais pas… »

Max : « Bonome, pourquoi ça lui fait cet effet là le gypaète barbu ? »

Le chevalier : « C’est l’un des zoisos les plus rares de France. Et le plus grand je crois. Un rapace très rare…»

Léo : « Et il est passé juste au-dessus de nous ! »

Max : « Tu vas mieux ? »

Léo : « Je peux revoir la première foto ? »

Le chevalier : « Bien sûr Léo. »

Le gypaète barbu

Léo : « Rhoooo ! On le reconnaît bien ! »

Max : « Tu connais son nom en scientifique ? »

Léo : « Gypaetus barbatus, Accipitridés. C’est un zoiso mythique ! C’est pas tout le monde qui l’a vu ! »

Max : « Ben nous oui 🙂 Bon, tu te remets ? »

Léo : « Oui, ça va mieux. Un gypaète… Rhooo la chance ! »

Max : « Ben oui, rho la chance ! Quand je vous disais qu’il était intéressant ce lac ! »

Samuel : « Si cousin Léo est remis, on devrait reprendre l’inspection. »

Léo : « Oui, allons-y… Un gypaète… »

Max : « Viens Boris, on va par là ! »

Boris : « Je te suis ! »

Max : « On va au… Rholala ! Bonome ! Il est juste là ! Léo ! Sam ! Venez voir ! »

Un triton

Max : « Alors bonome ? »

Le chevalier : « Triton alpestre, mais sans certitude. »

Max : « On tâchera de vérifier… Alors ? Qu’est ce que vous dites de mon lac ? »

Samuel : « C’est même pas ton lac cousin Max ! »

Boris : « Mais ça valait la peine de l’inspecter. »

Léo : « Rho oui ! »

Max : « Qu’est ce qu’on fait maintenant ? »

Léo : « On a le temps de faire une pause au bord du lac ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. Mais un peu à l’écart… »

Max : « Monsieur Jémpaléjens 🙂 »

Samuel : « C’est mieux quand on est à l’écart. »

Max : « Alors on y va ! Allez Tringa megapus ! »

Boris : « C’est bien là ! On est cachés par les rochers. »

Max : « Bonome, on fait la pause ici ! »

Le chevalier : « A vos ordres chef Max ! »

Max : « On descend ! »

Léo : « On a vu un gypaète… »

Max : « Oui Léo 🙂 »

Samuel : « C’est un beau zoiso le gypaète. »

Boris : « Il planait ! Il est passé juste comme ça à même 10 mètres au-dessus de nous ! »

Max : « Et il a pas donné un seul coup d’ailes jusqu’à ce qu’on le voit plus ! »

Léo : « Qu’est ce que tu fais bonome ? »

Le chevalier : « Mmmm… Je joue à fotoer 🙂 »

Léo : « Et tu fotoes quoi ? »

Le chevalier : « Les abeilles qui butinent l’adénostyle à feuilles d’alliaire… »

Léo : « Tu me montres ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours… »

Des abeilles qui butinent.

Léo : « Elles sont belles tes fotos bonome. »

Le chevalier : « Merci Léo. »

Léo : « Je peux grimper sur toi ? »

Le chevalier : « Bien sûr. »

Max : « On peut venir nous aussi ? »

Le chevalier : « Je ne voudrais pas de petizours jaloux 🙂 »

Après moults gratouillis et ronrons…

Max : « Bonome, tu as vu ? Il y a comme une fissure dans la paroi rocheuse de l’autre côté du lac… »

L’exutoire du Lac Blanc

Le chevalier : « C’est l’exutoire du Lac Blanc. »

Boris : « C’est quoi un exutoire ? »

Le chevalier : « C’est un cours d’où qui sert de déversoir à un lac. On peut dire émissaire aussi. »

Max : « C’est par là que l’eau du Lac Blanc coule dans le lac des Chéserys supérieur ? »

Le chevalier : « Oui Maxou, c’est ça. Si vous avez eu assez de gratouillis je propose que nous reprenions notre route. »

Max : « On peut faire ça 🙂 »

Léo : « C’est reparti ! »

Samuel : « Je me demande ce qu’on va encore voir ! »

Max : « Tu sais bien qu’on peut pas savoir ! »

Léo : « Peut-être de belles surprises. Ou du rien du tout… »

Boris : « Avec ce qu’on a déjà vu, je serais même plus déçu si on voyait du rien du tout. »

Max : « Et puis, dans les Alpes, le rien du tout il vaut quand même le coup d’œil. Regardez les lacs… »

Deux des lacs de Chéserys

Léo : « Et de l’autre côté on voit bien le nuage lenticulaire du Mont-Blanc… »

Un nuage lenticulaire

Boris : « Il est encore mieux que tout à l’heure ! »

Léo : « Rholala ! »

Max : « Bonome, tu veux bien qu’on aille voir les autres lacs ? »

Le chevalier : « Les autres ? Non, pas les quatre. Mais je veux bien faire le détour pour aller au bord du plus proche. »

Max : « D’accord. »

Léo : « Tu vas faire du hors piste ? »

Le chevalier : « Apparemment il y a un sentier… »

Samuel : « Tu vas pas te perdre ? »

Max : « Bonome se perd jamais. Parfois il sait pas vraiment où il est mais c’est pas pareil. »

Léo : « C’est vrai que tu as déjà dormi dans la montagne un jour ? »

Le chevalier : « Un nuit plutôt. Oui Léo. Je vous l’ai déjà raconté. Mais cet été là il faisait très chaud, même la nuit. Il ne neigeait pas comme ces derniers jours. Nous arrivons. Vous allez inspecter ce lac ? »

Max : « Ben, on va jeter un œil quand même ! »

Léo : « Imagine qu’il y ait des tritons !

Boris : « Ce serait dommage de pas les voir ! »

Le chevalier : « Comme il serait dommage de rater les brochets… »

Max : « Il y a des brochets ? On y va pas alors ! Je veux pas finir en manger pour brochet moi ! Oulala non ! »

Samuel : « Cousin Max, je crois que le chevalier te taquine. »

Max : « ON PLAISANTE PAS AVEC LES BROCHETS ! Tout le monde a peur des brochets alors on plaisante pas avec ça ! Il y en a ou pas ? »

Le chevalier : « Pas. »

Max : « Sûr ? »

Le chevalier : « Sûr. »

Max : « Alors on peut s’approcher de l’eau. »

Léo : « Vous voyez quelque chose ? »

Max : « Je vois de l’eau… »

Boris : « Pareil… »

Samuel : « Pas de zanimo… »

Léo : « De l’eau et du rien du tout… »

Max : « Zutalor ! »

Léo : « On peut pas avoir de belles surprises à tous les coups. »

Le chevalier : « On pourrait refaire une pause… »

Max : « Toi, tu as pas envie de rentrer. »

Léo : « Tu vas pas redevenir sauvage ? »

Le chevalier : « Non Léo, rassure-toi. Mais nous avons le temps… »

Samuel : « C’est encore un beau lac… »

Boris : « Toi aussi tu as de la beauté dans les yeux petit Sam. »

Max : « Sam ? Oulala ! C’est lui qui en a le plus ! Il déborde de beauté notre petit Sam. »

Samuel : « Je me rends compte de la chance que j’ai de voir tout ça… »

Léo : « Oui petit Sam. »

Le lac

Le lac aussi 🙂

Léo : « Tu scrutes ? »

Le chevalier : « Je scrute 🙂 »

Max : « Et tu vois quelque chose ? »

Le chevalier : « Pas pour… Houla ! Ne bougez plus… Attendez, je zoome… Je pense que ça va vous plaire. »

Max : « Qu’est ce que tu as vu ? »

Le chevalier : « Eux… »

Léo : « Des bouquetins mâles ! »

Max : « Quatre d’un coup ! »

Samuel : « Qu’est ce que c’est beau un bouquetin ! »

Boris : « Vous avez-vu leurs cornes ? »

Max : « Ça c’est pas de la corne de rigolo ! »

Le chevalier : « Ils s’en servent pour se battre ou pour se gratter le dos. »

Léo : « Ils se battent ? Mais ils ont l’air copains là ! »

Le chevalier : « L’été oui, les mâles vivent en groupes séparés de ceux des femelles. Mais en hiver, au moment de l’accouplement, les mâles se battent pour s’approprier un groupe de femelles qu’ils s’empressent de féconder. »

Max : « Ils se reproduisent en hiver ? »

Le chevalier : « Au début de l’hiver il me semble. »

Samuel : « Mais souvent la reproduction est au printemps ! »

Le chevalier : « Souvent, mais pas toujours. Chez les bouquetins la gestation dure environ 170 jours, presque 6 mois. Alors pour que le petit profite de l’été pour grandir et prendre des forces avant l’hiver suivant il faut bien que l’accouplement ait lieu en hiver. En général c’est vers décembre, janvier… »

Max : « Je comprends. »

Le chevalier : « Je ne sais pas si j’ai été clair… En fait, les groupes de mâles et de femelles se regroupent. Le mâle dominant est celui qui a gagné les combats. Ces combats sont plus des démonstrations de force que de longues bagarres. Ils ne provoquent que rarement des blessures mais ça doit être très impressionnant de voir deux mâles se redresser sur leurs pattes arrières pour se donner des grands coups de tête… Le mâle dominant pourra féconder les femelles. Mais ça ne m’étonnerait pas que d’autres tentent eux aussi de féconder vite fait en passant une femelle pendant que le dominant à le dos tourné. »

Le chevalier : « Vous ne m’écoutez pas là… »

Léo : « Pardon bonome. On s’en met plein les yeux 🙂 »

Samuel : « C’est pas tous les jours qu’on voit des bouquetins mâles comme ça… »

Boris : « On se fabrique des souvenirs. »

Max : « Tu nous rediras tout ça plus tard. »

Léo : « Le cassenoix moucheté, la vipère aspic, les grands corbeaux, l’étagne, les chocards à becs jaunes, les tritons, le gypaète, les bouquetins mâles… »

Max : « C’est une journée assez dense 🙂 »

Léo : « Vous pensez que ça va continuer ? »

Max : « Léo, sois pas trop gourmand. »

Léo : « Je suis pas gourmand. Quoi qu’il arrive ça aura été une magnifique journée. Mais je me demande si ça va continuer… »

Samuel : « C’est encore mieux qu’un rêve ! »

Max : « Toi tu penses toujours que tu rêves. »

Samuel : « Tu dis des erreurs cousin Max. Jamais j’aurais osé rêver de tout ça d’un coup ! C’est encore mieux qu’un rêve 🙂 »

Le chevalier : « Si nous voulons savoir si ça va continuer il nous faut reprendre notre marche. »

Max : « Oui bonome. On y va ! »

Un peut plus tard…

Max : « On vient de là-bas… »

Le chemin parcouru

Léo : « On voit l’exutoire du Lac Blanc ! »

Max : « Et le refuge ! »

Boris : « Tu as beaucoup marché chevalier. Tu es pas trop fatigué ? »

Le chevalier : « Pas vraiment. Et puis avec tout ce que nous avons vu, je ne me rends pas compte que la journée a déjà été longue. »

Max : « Avec un beau zanimos tous les cents mètres… »

Léo : « C’est pas tous les cents mètres Maxou. »

Max : « Oui, ben tous les souvent quand même ! On a même pas le temps de se remettre d’une rencontre et vlan ! Un autre zanimo ! »

Samuel : « Là il y a un faucon crécerelle ! »

Max : « Il chasse ! »

Léo : « Non ! Ils sont deux ! Ils font la parade ? »

Max : « Faut fotoer bonome ! »

Le chevalier : « Des faucons en vol piqué ? Je veux bien essayer… »

Un faucon crécerelle Falco tinnunculus, Falconidés

Léo : « Waouh ! Tu en as eu un ! »

Max : « A quelle vitesse il va quand il replie les ailes comme ça ? »

Le chevalier : « 150-180 km/h… »

Boris : « Ah oui, quand même ! »

Léo : « On te pardonne d’avoir surexposé ta foto 🙂 »

Le chevalier : « C’est gentil ça Léo 🙂 »

Max : « Là il mulotte. C’est plus facile à fotoer… »

Le chevalier : « Il est loin. Dommage… »

Max : « On voit quand même que c’est un mâle. Tête grise, queue avec une seule barre noire… »

Samuel : « Notre zoiso-gardien ! »

Le rougequeue noir, notre zoiso-gardien

Max : « Bonjour zoiso-gardien ! Tu vas bien ? C’est gentil de passer nous voir mais on risque pas de se perdre dans les nuages aujourd’hui. »

Léo : « Merci d’avoir veillé sur nous pendant notre séjour. »

Samuel : « On repart demain. Tu pourras te reposer. »

Max : « Nous on va finir notre inspection. Tu peux venir avec nous si tu veux. »

Boris : « Il est parti ! »

Max : « Il a bien mérité de se reposer. »

Léo : « Il a bien veillé sur nous. »

Samuel : « On l’a vu tous les jours ! »

Léo : « Surtout dans le brouillard. »

Le chevalier : « On continue ? »

Max : « On continue bonome ! »

Un peu plus tard…

Max : « Pour quelqu’un qui aime pas les descentes, tu cavales bien Tringa megapus. »

Le chevalier : « Pour le moment ça va 🙂 »

Max : « Tu es même pas tombé. Tu fais des progrès bonomou 🙂 »

Le chevalier : « Chut ! »

Max : « Quoi chut ! »

Le chevalier : « Chut ! »

Max : « Tu furtives ? »

Le chevalier : « Regardez moi ça… »

Léo : « Rholalaaaaa ! »

Samuel : « Même dans mes rêves c’est pas comme ça… »

Max : « Une autre ! »

Boris : « Là aussi ! »

Léo : « Et là ! Il y en a trois ! »

Max : « Tout ça d’étagnes ! »

Léo : « Juste à côté du chemin ! »

Samuel : « La chaaaaance ! »

Boris : « On en voit des zanimos avec vous ! »

Max : « Ah bah c’est pas tous les jours quand même ! »

Léo : « Pfff ! Je sais même plus où regarder ! »

Max : « Et encore une ! »

Léo : « Il y a des étagnes partout ! »

Samuel : « On est en territoire étagne 🙂 »

Boris : « Et elle, elle se promène carrément sur le chemin ! »

Le chevalier : « Je n’arrive pas à la fotoer. Elle est trop proche ! »

Max : « Ben non ! Elle est pas trop proche ! Oulala non ! Même que si elle voulait se rapprocher encore je serais pas contre… »

Léo : « Si. Si elle se rapproche encore tu seras contre elle. Parce que là, plus proche, c’est à portée de pattes 🙂 »

Samuel : « Bonjour les étagnes ! Nous on est les petizours 🙂 On vous dérange pas ? »

Léo : « Apparemment non. Elle s’en fiche qu’on soit là. »

Max : « Tant mieux. Comme ça on les dérange pas et en plus on peut les observer de tout près. »

Léo : « Je sais pas pour vous, mais moi, là, je suis plus naturaliste. Je suis juste émerveillé. »

Samuel : « Tout pareil ! »

Boris : « Des étagnes tout près comme ça… »

Max : « Bonome, tu fotoes. Tu fais des milliers de fotos. Tu t’arrêtes plus. D’accord ? »

Le chevalier : « Oui oui Maxou… »

 

Max : « Elles s’en vont calmement. »

Léo : « Quelle rencontre ! »

Boris : « Quelle journée ! »

Après, on a plus rien vu. Mais on était pas déçus. Oulala non ! Après toutes ces rencontres ! Tu te rends compte Princesse ? Léo s’en remettait pas des étagnes. Il était encore tout bouleversé quand on est arrivés à la maison de la réserve naturelle.

A la maison de la réserve naturelle. Les petizours sautent de la poche et courent vers le comptoir qu’ils escaladent tout en appelant le naturaliste.

Max : « Monsieur le naturaliste ! Monsieur le naturaliste ! »

Le naturaliste : « Les petizours ! Avez-vous passé une bonne journée ? »

Max : « Une bonne journée ? Non ! Mieux que ça ! »

Léo : « On a vu un gypaète ! »

Le naturaliste : « Un gypaète ? »

Max : « Bonome l’a fotoé ! Montre à monsieur le naturaliste bonome ! »

Le chevalier s’exécute.

Le naturaliste : « Ah oui, il n’y a pas photo. On le reconnaît bien ! (A sa collègue) Viens, voir les photos ! »

La naturaliste : « Oh ! Un gypaète ! Belle photo ! On le voit bien ! Vous n’êtes pas nombreux à en avoir vu cette année. »

Le stagiaire : « Je suis là depuis le début de la saison et je n’en ai pas vu moi ! Je peux voir la photo ? »

Le chevalier : « Bien sûr ! »

Le stagiaire : « C’est bien ça. Vous en avez de la chance ! »

Max : « On a pas vu que le gypaète ! »

Boris : « Il y avait des étagnes sur le chemin ! »

Léo : « 8 d’un coup ! »

Le stagiaire : « Je peux voir ? »

Le chevalier : « Voilà… »

La naturaliste : « Effectivement, elles étaient sur le chemin. D’habitude elles sont un peu plus haut. »

Léo : « Ben pas là ! 🙂 »

Samuel : « Et il y a eu les tritons ! »

Le stagiaire : « Ne me dites pas que vous avez vu des tritons crêtés ! »

Max : « On sait pas bien. Bonome pense que ce sont des alpestres. »

La naturaliste : « Vous avez des photos ? »

Le chevalier : « Je les cherche… Les voici ! »

La naturaliste : « Pas facile. Vous avez vu la face ventrale ? »

Le chevalier : « Non. »

Max : « On voulait pas les embêter ! »

Le naturaliste : « Ce sont sûrement des tritons alpestres. Mais il faudrait vérifier. »

Max : « Vous direz à Elvire qu’on a vu le gypaète ? S’il vous plaît. »

Le naturaliste : « Je le lui dirai. »

Max : « Merci monsieur le naturaliste. Et dites lui bien d’écouter le vent. »

Le naturaliste : « Je lui dirai également. »

Samuel : « On a fait la géologie compliquée aussi. »

Le naturaliste : « Vous êtes géologue ? »

Max : « Ben oui ! Nous sommes des petizours naturalistes nous. On connaît les migmatites, les gneiss… »

Samuel : « On a vu la couverture sédimentaire de l’Aiguille du Belvédère. C’est comme aux Archosaures. »

Le naturaliste : « Vous êtes allés à Emosson ? »

Le chevalier : « Je l’ai y ai emmenés le premier jour. Ils ne pouvaient pas râter ça 🙂 »

Max : « Il faut pas le dire mais bonome m’a fotoé sur une empreinte tridactyle. Mais pas là où il y avait les protections. Un peu à côté. »

Le naturaliste : « Je comprends mieux Elvire. Elle m’avait dit que vous connaissiez des tas de choses mais je suis quand même impressionné. Vous voulez un chocolat chaud ? »

Les petizours : « Avec quatre pailles 🙂 🙂 🙂 »

Plus tard, en arrivant à la cabane…

Léo : « Bonome, on pourra regarder le gypaète dans le beau livre de zoisos de Max s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Si tu veux Léo…. »

Samuel : « Poum cousin Léo ! »

Max : « Ben Léo ! Tu vas pas poumer encore ! Tu le sais que c’est un gypaète ! »

Léo : « Mmmm… Oui oui… Je sais pas… »

Boris : « Pauvre Léo qui a vu un gypaète 🙂 »

Max : « C’est vraiment pas de chance ! »

Léo : « Vous moquez pas ! »

Samuel : « On te taquine cousin Léo 🙂 »

Le chevalier : « Dites les machins, nous partons demain. Alors si vous voulez des câlins et une histoire filez vous débarbouiller. Ensuite préparation des sacs et au lit ! »

Max : « A tes ordres bonome ! »

Le soir, alors que Samuel, Léo et Boris dorment déjà, Max rejoint le chevalier dans son lit.

Max : « Ça va bonome ? »

Le chevalier : « Tu ne dors pas ? »

Max : « Je voulais te remercier pour ces vacances. »

Le chevalier : « Je me suis régalé moi. Surtout aujourd’hui. »

Max : « C’était bien 🙂 Tu crois qu’Elvire va venir nous voir ? »

Le chevalier : « Il me semble que vous vous êtes bien entendus. Et puis, d’après le naturaliste, elle a déjà demandé l’autorisation de s’absenter. »

Max : « Elle va venir alors ? »

Le chevalier : « Je pense. »

Max : « Et Boris ? Il doit vraiment repartir ? »

Le chevalier : « Tu sais bien que oui Maxou. »

Max : « On peut pas le garder ? »

Le chevalier : « Il a une mission. Tu sais bien. »

Max : « Tu crois que son chevalier sera gentil avec lui ? »

Le chevalier : « Oui Max. Et puis Boris saura le former. Il lui expliquera comment s’occuper d’un petitours. »

Max : « Il part quand ? »

Le chevalier : « Après demain… »

Max : « Après demain ? Et c’est pas négociable je suppose. »

Le chevalier : « Non Max. »

Max : « On pourra faire une fête demain pour son départ ? »

Le chevalier : « Oui Max. Nous ferons une fête. »

Max : « Je peux dormir avec toi ? »

Le chevalier : « Tu sais bien que je n’aime pas trop. Tu risques de te faire crabouiller. »

Max : « Je prends le risque. Bonnuit bonome. »

Le chevalier : « Bonne nuit mon petitours. »

Continuer la promenade

174-2 Le Lac Blanc qui est bleu

Samedi 12 Août, An IV (Suite)

Max : « Allez bonome ! On reprend la montée ! »

Le chevalier : « Pochez vous alors. »

Max : « On grimpe ! »

Le chevalier : « Vous êtes installés ? Alors allons-y ! »

Léo : « C’est lui le Lac Blanc ? »

Le lac supérieur des Chéserys

Le chevalier : « Non mon Léo. C’est le lac supérieur des Chéserys. »

Boris : « Il est dans les nuages. »

Max : « On devrait l’inspecter. Il m’a l’air intéressant ce lac. »

Le chevalier : « Au retour Maxou. »

Max : « Au retour ? Et pourquoi pas maintenant ? »

Le chevalier : « Parce qu’il est dans les nuages. »

Max : « Et alors ? »

Léo : « Je suis d’accord avec bonome. Imagine qu’on l’inspecte maintenant, dans les nuages, et qu’au retour il fasse beau. On aura pas le temps de faire une nouvelle inspection. »

Samuel : « Et si il est encore dans les nuages ben tant pis. »

Max : « D’accord. On fera au retour. N’empêche qu’il m’a l’air intéressant ce lac… »

Le lac supérieur des Chéserys

Le chevalier : « Nous verrons ça tout à l’heure. »

Max : « On peut regarder les roches quand même . »

Le chevalier : « Si tu veux. Ici ça te va ? »

Max : « Oui bonomou 🙂 Tu nous expliques s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Observons d’abord… »

Gneiss blastomylonitiques

Léo : « Des cristaux blancs dans du gris… Avec des tâches de rouille… C’est encore les gneiss ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. »

Boris : « Ils sont pas pareils que ceux de tout à l’heure. »

Max : « C’est jamais pareil. Sinon ce serait trop facile. Alors bonome ? »

Le chevalier : « Ces gneiss ont été déformés à haute température. La déformation a réduit la taille des grains qui se sont bien alignés. »

Samuel : « Ça on voit qu’ils sont bien alignés… »

Le chevalier : « En même temps, la hausse de température a favorisé la recristallisation des feldspaths et l’augmentation de leur taille. »

Max : « Alors d’un côté les grains se cassent à cause de la déformation et d’un autre la hausse de température augmente la taille des feldspaths. C’est bien ça ? »

Le chevalier : « Absolument Maxou 🙂 »

Max : « Et tout ça sans un mot compliqué que personne connaît à part toi. Bravo bonome ! »

Le chevalier : « J’ai fait un effort. »

Max : « Mais ça te démange… Bon, vas-y, fais toi plaisir mon bonome. »

Le chevalier : « Ce sont des gneiss blastomylonitiques ! Le préfixe blasto indique qu’il y a de gros cristaux et mylonite nous renseigne sur les déformations. On peut dire que ces blastomylonites sont le résultat du métamorphisme à haute température (supérieure à 600°C) d’anciennes roches sédimentaires. »

Max : « Ben tu vois bonome, quand tu fais dans cet ordre là, on comprend. D’abord les explications et ensuite les mots compliqués que personne connaît. »

Samuel : « Pfff ! On connaissait déjà tout ça ! Même les blastomylonites ! On a appris ça aux dinosaures. »

Boris : « WikiSamuel est de retour 🙂 »

Samuel : « Je suis pas wikiSamuel. Je suis juste un petitours attentif. »

Max : « Bonome, c’est quoi ça ? »

Le chevalier : « C’est quoi ça quoi ? »

Max : « Ben ça ! »

Un passage d’échelles…

Le chevalier : « Oh, ce ne sont que quelques échelles 🙂 »

Max : « On va devoir écheller nous aussi ? »

Le chevalier : « Vous, vous restez dans mes poches 🙂 »

Léo : « On va t’observer en train d’écheller. »

Samuel : « Échelle bien chevalier… »

Léo : « Tu t’en sors bien… »

Max : « Très à l’aise le bonome ! »

Boris : « Sans les mains maintenant ! »

Max : « Oulala non ! Pas sans les mains ! Tu le connais pas encore bien ce bonome. Il est très maladroit et il est toujours tout cassé. »

Léo : « Très maladroit je confirme. Toujours tout cassé c’est pas vrai ! »

Samuel : « C’est fini l’échelle. Bravo chevalier ! »

Le chevalier : « Merci mon petitours. Mais ce n’est qu’une échelle 🙂 On aperçoit le refuge du Lac Blanc. »

Le refuge du Lac Blanc

Max : « C’est là haut ? Oulala ! Je comprends mieux maintenant. »

Léo : « Qu’est ce que tu comprends mieux. »

Max : « Léo, si tu écoutais un peu ce que dit bonome, tu aurais entendu tout à l’heure que la grimpette allait vraiment commencer. »

Léo : « J’écoute moi, monsieur Max ! »

Max : « Si tu écoutais vraiment, tu aurais pas été surpris par mes paroles ! »

Léo : « J’ai été surpris parce que tu as pas été clair ! »

Boris : « Ils seraient pas en train de se chamailler là ? »

Samuel : « Si. Enfin, ils commencent à peine. Ils peuvent faire mieux. »

Léo : « Dites, on peut se chamailler sans avoir de commentaires ? »

Max : « Sinon c’est pas drôle ! »

Le chevalier : « Ah ? Parce que c’est drôle d’avoir deux petizours qui se chamaillent dans sa poche ? »

Léo : « Pour eux, oui 🙂 »

Max : « Et puis ça t’occupe ! »

Léo : « Sinon tu irais dans ta tête ! »

Max : « Et tu redeviendrais sauvage ! »

Léo : « Et tu peux me dire où tu creuserais ton terrier ici ? C’est du gneiss partout ! »

Max : « Alors bonome, qu’est ce que tu as à répondre à ça ? »

Le chevalier : « Que j’apprécie le calme et le silence de mon petit Sam et de notre cher Boris. »

Samuel : « Et vlan cousin Max et cousin Léo ! »

Max : « Et vlan rien du tout ! »

Léo : « Au lieu de dire des bêtises, tu pourrais nous expliquer cette étrange végétation ? »

Un reposoir à Rumex acetosa

Le chevalier : « Le reposoir à Rumex acetosa ? »

Max : « Le quoi ? »

Le chevalier : « Le reposoir à Rumex acetosa. Rumicion pseudoalpini. »

Max : « Mais qu’est ce que tu racontes encore ? »

Léo : « Rumex acetosa c’est une plante. Mais je comprends pas le ruminons pseudoalpini. »

Max : « Tu ferais pas la phytosociologie quand même ? »

Le chevalier : « Si 🙂 »

Max : « Ben voilà ! Tu fais une rechute ! Tu vas plus avoir d’amis bonome. »

Léo : « Ça c’est Max ! Il a des obsessions. Selon lui, si on fait la phytosociologie on peut pas avoir d’amis. »

Boris : « C’est quoi la phytosociologie ? »

Léo : « L’étude des associations végétales. Les habitats… »

Max : « Les habitats ! Mais jamais les habitants ! Et puis c’est que des noms à coucher dehors ! »

Samuel : « Moi j’aime bien les habitats. Tu veux bien nous dire le Ruminons pseudoalpin ? »

Le chevalier : « Le Rumicion pseudalpini ! Ce qu’on appelle aussi les reposoirs à Rumex acetosa. Reposoir, vous comprenez ? »

Boris : « Un reposoir c’est là où on se repose ? »

Le chevalier : « Oui, où les troupeaux se reposent. »

Léo : « Et c’est un habitat ça ? »

Le chevalier : « Une association végétale caractérisée par l’abondance de plantes nitrophiles. »

Max : « Ni trop phile ? Et ni trop quoi d’autre ? »

Le chevalier : « Nitrophile en un seul mot ! Comment dire… Les reposoirs sont des zones où les troupeaux se reposent. Mais ils ne font pas que se reposer. Ils urinent et défèquent aussi. »

Léo : « Je vois ! Dans l’urine et les excréments il y a beaucoup de l’azote et la plupart des plantes aiment pas trop ça. »

Le chevalier : « Sauf les plantes nitrophiles, celles qui aiment l’azote. »

Boris : « Donc, si je comprends bien, dans les reposoirs on trouve des plantes qui supportent l’azote. »

Le chevalier : « Exact Boris 🙂 »

Max : « Et c’est quoi ces plantes des reposoirs ? »

Le chevalier : « Le rumex des alpes, le rumex oseille, le rumex à longues feuilles, le chénopode Bon-Henri, les orties… »

Léo : « On connaît pas ces plantes. »

Le chevalier : « A part les orties ce sont des Chénopodiacées. Il y a d’autres plantes encore. »

Max : « On a compris bonome. On sait les reposoirs maintenant. Il y en a beaucoup des reposoirs ? »

Le chevalier : « Près des cabanes pastorales, aux pieds de falaise… »

Boris : « Là c’est au pied d’une falaise où il y a une cabane pastorale. »

Le chevalier : « Oui Boris. »

Boris : « Merci chevalier pour tous ces renseignements. »

Le chevalier : « A ton service petitours 🙂 »

Max : « C’est peut-être l’occasion de profiter du paysage. »

Le chevalier : « Bonne idée ! Là, les Aiguilles Rouges… »

Les Aiguilles Rouges

Le chevalier : « Les Lacs de Chéserys… »

Le Lac de Chéserys

Max : « On voit le passage difficile que tu viens de passer… »

Le chevalier : « Pas si acrobatique que ça. Enfin, je pense que je ne vais pas aimer lors de la descente. »

Samuel : « On sait que tu aimes pas les descentes chevalier 🙂 »

Léo : « Ben il faut plus descendre. On reste là-haut ! »

Le chevalier : « Bien sûr ! C’est ça ! Comme ça nous verrons la neige cette nuit. Et puis le gel. »

Max : « Ça fait beaucoup de froid tout ça. Moi, je propose qu’on redescende quand même. »

Samuel : « Je voudrais pas vous interrompre mais le long des marches il y a de drôles de roches. »

Des migmatites

Léo : « Ben oui. Ce sont des migmatites. En blanc c’est le leucosome. La partie qui a bien fondu. Ce sont les minéraux dont la température de fusion est la plus basse. Bonome, c’est le quartz qui a fondu ? »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Léo : « Et le reste c’est la restite, ce qui a pas fondu. »

Samuel : « Merci cousin Léo. »

Léo : « A ton service petitours 🙂 »

Samuel : « C’est le chevalier qui dit ça ! Pas cousin Léo ! »

Léo : « Je suis quand même à ton service petit Sam. »

Samuel : « Je sais bien cousin Léo. »

Le chevalier : « Nous n’allons pas tarder à apercevoir le nouveau refuge du Lac Blanc. »

Max : « Tout à l’heure c’était l’ancien ? »

Le chevalier : « Oui, un peu rustique. »

Max : « Il t’irait bien alors 🙂 »

Boris : « Le voilà ! »

Le refuge du Lac Blanc

Boris : « Oulala ! Il y a du monde ! »

Le chevalier : « Je ne m’y attendais pas… »

Max : « Bah, tu trouveras bien un endroit isolé pour faire ta pause. On fait quoi ? On affronte la foule ? »

Le chevalier : « Pas le choix. Nous irons à gauche du lac vu d’ici. »

Max : « On va traverser le lac ? »

Le chevalier : « Il y a un gué. On y va ? »

Max : « On y va ! Mais tu fotoes le lac ! Quand même ! »

Le chevalier : « C’est prévu Maxou. »

Le Lac Blanc

Boris : « Qu’est ce qu’il est beau ce lac ! »

Max : « C’est parce que tu as de la beauté dans les yeux Boris. »

Samuel : « Beaucoup de beauté même 🙂 »

Boris : « Vous le pensez vraiment ? »

Léo : « Oui Boris. Tu seras un bon petitours naturaliste. »

Max : « La qualité première du petitours naturaliste est d’avoir de la beauté dans les yeux. »

Samuel : « Et tu en as beaucoup. »

Léo : « Tu es curieux aussi. C’est important. Il faut être curieux pour apprendre. »

Samuel : « Et tu retiens bien ce que tu apprends. »

Boris : « Mais j’ai pas tout retenu moi ! »

Max : « Personne retient tout ! On retient un peu, on oublie aussi. Mais après ça revient. »

Léo : « Il faut pas t’inquiéter. »

Samuel : « Il y a des chocards à bec jaune ! »

Max : « Oh oui ! »

Chocard à bec jaune Pyrrhocorax graculus, Corvidés

Samuel : « Cousin Boris, te souviens-tu de son nom en scientifique ? »

Boris : « Pyrrhocorax… Pyrrhocorax je sais plus… »

Samuel : « Pyrrhocorax graculus, Corvidés. »

Léo : « Déjà tu connaissais le genre. Il est pas facile ce nom. »

Max : « Bonome, regarde ces roches noires dans les roches grises. Tu nous expliques s’il te plaît ? »

Une enclave de métabasalte dans les migmatites

Le chevalier : « Bien vu Max, je n’avais pas remarqué. Des roches noires… Puis-je formuler une hypothèse ? »

Max : « Hypothèse bonome, hypothèse. »

Le chevalier : « Nous avons déjà vu des lentilles d’amphibolites qui sont d’anciens basaltes. Je me demande si là, nous ne sommes pas en présence d’une petite enclave de basalte métamorphisé en même temps que le gneiss encaissant. »

Boris : « Tu en sais plus ? »

Le chevalier : « Il me semble que quelques enclaves contiennent de la jadéite et des grenats qui révèlent un enfouissement à environ 40 km de profondeur. »

Samuel : « Tu nous l’as déjà dit mais j’en reviens toujours pas ! 40 km de profondeur ! »

Léo : « Et maintenant c’est à 2,5 km d’altitude ! »

Max : « Bah ça, c’est encore la tectonique. »

Boris : « Regardez, il y a encore des migmatites ! On voit bien le leucosome et la restite ! »

Des migmatites avec le leucome et la restite

Samuel : « Tu vois que tu retiens cousin Boris 🙂 »

Max : « Et on dirait bonome ! Tu utilises que des mots que personne connaît ! »

Boris : « Mais… »

Léo : « Laisse le dire Boris. C’est Max, il peut pas s’en empêcher. Tu as utilisé le bon vocabulaire et tu as bien retenu. »

Samuel : « Rhooo !!! »

Le Lac Blanc et le col du Belvédère

Le Lac Blanc

Max : « Il devrait s’appeler le lac bleu ce lac blanc. Bonome, ça te fait pas penser aux Fontaines Bleues ? »

Le chevalier : « J’y pensais justement 🙂 »

Max : « On devrait y emmener les cousins… »

Léo : « Moi j’ai bien étudié l’article que tu as écrit. J’irais bien mais il y a pas des zoisos. »

Samuel : « Tu as tout raconté dans ton article cousin Max. »

Max : « Si un jour vous avez envie, dites le. Bon, bonome, tu as pas dit qu’il y a quelques chose que tu voulais voir ici ? »

Le chevalier : « Si, je l’ai dit. »

Samuel : « Et que voulais-tu voir ? »

Le chevalier : « Ça… »

L’Aiguille du Belvédère

Max : « Et c’est quoi ça ? »

Le chevalier : « L’aiguille du Belvédère… »

Léo : « On va grimper tout là-haut ? »

Le chevalier : « J’aimerais bien… »

Max : « Ça veut dire qu’on va pas y aller. On s’approche un peu ? »

Le chevalier : « Allons-y… »

L’Aiguille du Belvédère

Max : « Ça te plairait de grimper tout là-haut bonome ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Mais il faut du temps et c’est un peu dangereux. Y aller seul ne serait pas prudent. »

Max : « Tu es pas seul ! On est là nous ! »

Léo : « Et si il lui arrive quelque chose ? Tu vas le porter ou appeler les secours ? »

Le chevalier : « J’ai été maladroit Maxou. Mais Léo a raison… »

Samuel : « Pourquoi tu veux voir l’Aiguille du Belvédère ? »

Le chevalier : « Observez son sommet… »

L’Aiguille du Belvédère et…

… son sommet

Léo : « On dirait… On dirait qu’il y a des couches de roches sédimentaires… »

Boris : « Elles sont horizontales ! »

Samuel : « Ce serait la couverture sédimentaire des Aiguilles Rouges ? »

Max : « Ce qui m’étonne c’est qu’elles soient horizontales ces couches. Avec tous les mouvements tectoniques qu’il y a eu… »

Léo : « C’est vrai que c’est surprenant… »

Samuel : « Chevalier, tu nous expliques s’il te plaît ? »

Max : « On veut savoir la couverture sédimentaire nous ! »

Léo : « Nous t’écoutons ! »

Le chevalier : « Nous sommes effectivement en présence d’un couverture sédimentaire secondaire reposant en discordance sur un socle hercynien. »

Samuel : « Comme aux dinosaures ! »

Le chevalier : « C’est effectivement la même chose. Le socle hercynien est représenté par des gneiss intensément faillé. Dessus, repose en discordance une couverture triasique constituée de grès, de calcaires. Mon petit Sam, toi qui retiens tout, pourrais-tu parler d’archosaures plutôt que de dinosaures s’il te plaît ? »

Samuel : « Oui chevalier, je peux 🙂 »

Léo : « Parce qu’au Rhétien, il y avait pas encore des dinosaures ! »

Max : « C’était des archosaures ! »

Léo : « C’est quand même étonnant de retrouver des roches sédimentaires horizontales… »

Max : « C’est comme ça qu’elles se sont déposées Léo, à l’horizontale. »

Léo : « Max, je sais ça ! Mais il y a eu des tas de mouvements tectoniques ! Et après tout ça, elles se retrouvent de nouveau à l’horizontale ! »

Max : « Les hasards de la tectonique 🙂 Tu as vu ce que tu voulais voir bonomou ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Alors qu’est ce qu’on fait maintenant ? »

Le chevalier : « Pause déjeuner. »

Léo : « Tu vas manger ton sandouich et nous du chocolat 🙂 »

Samuel : « On a quartier libre ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. Le temps que vous voudrez. Nous ne sommes pas pressés. »

Max : « Et on peut chahuter ? »

Le chevalier : « Faites attention quand même. »

Max : « A tout à l’heure bonome ! »

Le Lac Blanc

Le Lac Blanc

Un peu plus tard, un coup de sifflet de bosco retentit…

Max : « C’était pas le sifflet ? »

Boris : « Si ! »

Léo : « On se rassemble ! »

Samuel : « On est déjà rassemblés 🙂 »

Max : « Alors on rejoint bonome ! »

Léo : « On est là ! »

Le chevalier : « Alors ne bougez plus ! »

Les petizours

Le chevalier : « Merci mes petizours. On y va ? »

Max : « On peut pas profiter du paysage encore un peu ? Regarde comme c’est beau bonome. »

Le chevalier : « J’ai eu le temps de m’imprégner de ce paysage pendant que vous chahutiez 🙂 »

Léo : « On jouait à chat ! »

Samuel : « On a fait la bagarre aussi. »

Boris : « On a bien rigolé 🙂 »

Le chevalier : « Tant mieux 🙂 »

Max : « Bonome, tu fotoes s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Je fotoe. »

Le col du Belvédère

Léo : « Vous avez remarqué ? Sur la gauche, les roches sont creusées en arrondi et toutes lisses. »

Max : « C’est le glacier qui a fait ça. »

Samuel : « On est sur l’ancien trajet du glacier. »

Max : « J’ai envie de faire des selfies ! Tu me prêtes ton appareil bonome ? »

Le chevalier : « Si tu veux Maxou. »

Léo : « Moi aussi ! »

Le chevalier : « Toi ? Tu veux faire des selfies ? »

Léo : « Oui 🙂 Pour une fois… »

Le chevalier : « D’accord mon Léo. »

Le chevalier : « Petit Sam, Boris, voulez-vous vous aussi… »

Samuel : « Non chevalier. »

Boris : « Non plus. Mais je veux bien une foto de groupe. Si vous êtes d’accord. »

Max : « Bien sûr Boris. Là… »

Les petizours

Max : « Et là… »

Les petizours

Max : « Bonome, tu as dit qu’on avait le temps il me semble. »

Le chevalier : « Il fait beau et je ne suis pas pressé… »

Max : « On peut marcher un peu nous ? Pas longtemps mais pour mieux voir. »

Le chevalier : « Si vous voulez. »

Max : « Alors on descend ! »

Boris : « C’est rigolo de glisser le long du pantalon 🙂 »

Samuel : « Qu’est ce qu’on fait ? »

Max : « On cavale dans tous les sens ! »

Léo : « Bon programme ! »

Un peu plus tard…

Léo : « Bonome ! Bonome ! Viens voir ! »

Le chevalier : « J’arrive. Je suis là ! »

Léo : « 🙂 Dis, c’est quoi ça ? »

La découverte de Léo Une lentille de métasédiments

Le chevalier : « Intéressant ça… »

Léo : « J’appelle les cousins ! LES PETIZOURS ! RASSEMBLEMENT ! »

Max : « On arrive ! »

Samuel : « On est là ! »

Boris : « Qu’est ce que tu as trouvé cousin Léo ? »

Léo : « Quelque chose d’intéressant 🙂 Bonome va nous expliquer. »

Le chevalier : « C’est une lentille de métasédiments réfractaires dans les gneiss blastomylonitiques 🙂 »

Max : « Oui, je vois. Bonome, mon cher petit bonome que j’aime de tout mon cœur… Aimes-tu à ce point m’entendre crier que tu utilises encore une fois des mots compliqués que personne comprend à part toi ? Je veux bien te perforer les tympans si c’est ce que tu veux. »

Le chevalier : « Tu m’aimes de tout ton cœur ? »

Max : « Détourne pas la conversation ! »

Samuel : « Chevalier, je crois que tu dois expliquer ton explication. Si tu veux bien. »

Le chevalier : « Je veux bien mon petitours. Une lentille de métasédiments réfractaires… Disons que c’est un petit morceau de sédiments. On dit réfractaires car ils ont bien résisté à la chaleur qui aurait dû les fondre. On voit une bordure un peu figée. Dans cette fine bordure les minéraux ont été cuits. »

Léo : « Si je comprends bien c’est un petit morceau qui a pas tout fondu ou métamorphisé à cause de la chaleur. »

Max : « C’est étrange. Alors tout se métamorphise et pas ces petits morceaux… »

Le chevalier : « Oui Max, c’est étrange. »

Max : « Moi aussi j’ai trouvé quelque chose d’intéressant. Enfin, je crois. Tiens, c’est là ! »

Une lentille d’amphibolites

Samuel : « Ça on sait déjà ! C’est une lentille d’amphibolites. Des anciens basaltes qui ont été métamorphisés. »

Max : « Comment tu sais ça toi ? Tu es autiste toi aussi ? »

Samuel : « Je suis même pas autiste ! Le chevalier nous en a déjà montré une, de lentille d’amphibolites. Quand on est grimpés au Lac Cornu ! On la voyait à peine dans le brouillard. »

Léo : « C’est vrai, je me souviens maintenant. »

Boris : « Petit Sam a vraiment une mémoire prodigieuse. »

Samuel : « C’est parce que j’ai beaucoup de chance de vivre tout ça moi. Alors j’en profite le plus possible. »

Boris : « On en voit des choses avec vous ! »

Max : « Ben là, avec l’Alpinologie on est gâtés 🙂 Surtout pour la géologie compliquée. »

Léo : « Les zanimos aussi. Et puis là, il y a des tas de chocards à bec jaune ! »

Boris : « Pyrrhocorax graculus, Corvidés. »

Samuel : « Bravo cousin Boris, Bravo ! »

Max : « Bonome, ils se sauvent pas les chocards. On dirait les pigeons à Paris 🙂 »

Léo : « On pourrait en profiter pour les fotoer ! »

Le chevalier : « D’accord. Je fotoe. »

Boris : « Dites, vous avez vu celui-là ? Il est pas tout pareil. Son bec est sombre et ses pattes aussi ! »

Un chocard à bec jaune juvénile

Max : « Bien vu Boris ! »

Léo : « Je crois savoir. Bonome, tu me corriges si je dis des erreurs. C’est un juvénile. Il est né cette année et c’est pour ça qu’il a pas encore les bonnes couleurs. »

Le chevalier : « C’est ça Léo. »

Samuel : « Rhooo ! Alors on voit des chocards à bec jaune comme ça et en plus il y a des juvéniles ! La chance ! »

Max : « Mouai… Je crois que c’est pas exceptionnel ici les chocards à bec jaune. Regardez comme ils se comportent. J’avais raison : comme les pigeons à Paris ! Ils viennent mendier et ramassent les miettes du manger des touristes ! Tu parles de zoisos sauvages ! »

Léo : « Ils sont sauvages quand même Max. »

Samuel : « On peut pas leur en vouloir de profiter de repas facilement gagnés. »

Boris : « Comme ça ils font des réserves pour l’hiver. »

Max : « Et puis on les voit de près. Bonome, celui-là te suit il me semble. Il en veut à ton sandouich 🙂 »

Le chevalier : « Il va être déçu. J’ai tout mangé. »

Max : « Tu as tout mangé ? D’habitude il t’en reste toujours un peu pour quand tu arrives à notre monture. »

Le chevalier : « Cette longue montée m’a donné faim 🙂 Bien… Un dernier regard à ce magnifique lac… »

Le Lac Blanc

Max : « On va redescendre ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Et après c’est fini les Alpes… »

Le chevalier : « Il faut bien… »

Léo : « On a passé un bon séjour même si il a pas vraiment fait beau. »

Samuel : « On a vu la neige ! »

Boris : « Et des beaux zoisos. »

Le chevalier : « Ce n’est pas encore terminé. »

Max : « Non, il y a encore la descente. Et le lac supérieur des Chéserys qui m’avait l’air intéressant. On y va ? »

Le chevalier : « On y va. »

Continuer la promenade

Charente-Maritime Décembre 2018

Mercredi 2 Janvier, Un peu partout…

Aigrette garzette et grande aigrette
Busard Saint-Martin mâle Circus cyaneus, Accipitridés
Ibis sacré

Goéland leucophée, Larus michaellis, Laridés

Héron cendré Ardea cinerea, Ardéidés

Busard des roseaux, Circus aeroginosus, Accipitridés

Goéland marin, Larus marinus, Laridés

Bruant des roseaux Emberiza schoeniclus, Embérizidés

Rougegorge familier, Erithacus rubecula, Muscicapidés

Troglodyte mignon, Troglodytes troglodytes, Troglodydités

Pouillot véloce Phylloscopus collybita, Phylloscopidés

Rougegorge familier, Erithacus rubecula, Muscicapidés

Bergeronnette grise Motacilla alba, Motacillidés
Bergeronnette des ruisseaux Motacilla cinerea, Motacillidés

Spatules blanches, Platalea leucorodia, Threskiornithidés

Buse variable Buteo buteo, Accipitridés

Goélands cendrés, Larus canus, Laridés

Pluviers argentés, Pluvialis squatarola, Charadriidés

Goéland leucophée, Larus michaellis, Laridés

Avocettes élégantes, Recurvirostra avosetta, Récurvirostridés

Des tas de zoisos 🙂

Lundi 31, En bord de mer… Puis au Royaume des Chevaliers.

Dernier jour de l’année, dernière inspection de l’an V et j’en suis qu’au mois d’Août de l’an IV dans mes aventures… J’y arriverai jamais. Mais bon… L’essentiel est d’inspecter. Et ça, on le fait 🙂 Bon, comme d’habitude on savait pas où aller. Bonome veut pas aller trop loin, il fait gris… Dans ce cas, une solution s’impose : le Royaume des Chevaliers ! Mais, vous le savez bien, rien est simple avec nous et un arrêt imprévu est loin d’être imprévisible 🙂 Là, on s’est arrêtés pas loin de la Plage Sauvage, pour voir si il y avait pas des zoisos sur l’estran vers la fin de la marée montante. Il a fallu marcher un peu sur le sable mais on a été bien récompensés 🙂 Il y avait des tas de Charadriiformes : des Charadriidés, des Scolopacidés, des Récurvirostridés, des Laridés… Mais on va pas tout montrer…

Commençons par… Je sais pas. La première foto qui vient…

Avocette élégante, Recurvirostra avosetta, Récurvirostridés

Bonne les a repérées tout de suite, de loin… C’est une belle surprise. C’est pas rare les avocettes mais on est toujours contents de les voir. On les a regardées à l’aller, puis au retour. Sauf qu’au retour, il y en a une qui faisait la sieste. Nous on siesterait pas comme ça 🙂

Avocettes élégantes

Et puis il y avait des pluviers argentés. Des tas de pluviers argentés, plusieurs centaines de pluviers argentés (Pluvialis squatarola, Charadriidés). On aimerait bien les voir en plumage nuptial une fois…

Pluviers argentés

Et il y avait des bécasseaux. Des variables, dont certains avaient un peu de noir sur le ventre, et des maubèches, un peu plus grands que les précédents. Et puis quelques barges rousses. J’ai pas donné les noms en scientifiques ! Alors, dans le même ordre, ça donne Calidris alpina, Calidris canutus et Limosa lapponica et tout ça ce sont des Scolopacidés.

Des bécasseaux variables

Bécasseaux variables, bécasseaux maubèches et pluviers argentés

Une barge rousse

Des pluviers argentés en vol reconnaissables à la tâche axillaire noire et des maubèches…

Puis on est allés au Royaume des Chevaliers… A la plateforme de la ferme d’abord, pour avoir une vue générale… Et on a vu le couple de crécerelles 🙂

Un couple de faucons crécerelles, Falco tinnunculus, Falconidés

On a revu madame un peu plus loin, perché sur un arbre.

Madame faucon crécerelle

Ça, c’est un ragondin. On en a vu quatre aujourd’hui. On peut supposer qu’il y en a plus. Un dizaine, ou même plus…

Un ragondin, Myocastro coypus, Myocastoridés

On entendait ses incisives couper les végétos dont il se nourrit. Nous, les petizours, on sait nager maintenant. Mais on irait pas dans l’eau par ce temps ! Oulala non !

Puis on a eu une magnifique surprise. Bonome s’y attendait. Ou il l’espérait. Selon lui toutes les conditions étaient réunies.

Un renard roux, Vulpes vulpes, Canidés.

C’est goupil ! Il dormait dans l’herbe. On voulait pas le réveiller nous. Quand il nous a vus, il s’est sauvé. Puis s’est arrêté et nous a regardé. Il avait l’air tout surpris 🙂

Puis il nous a regardé un peu. Je sais pas si c’étaient nous qui observions le renard ou si c’est lui qui nous observait 🙂

Les fotos sont pas super belles mais on s’en fiche ! On a vu un renard ! Qu’est ce que c’est beau un renard, oulala ! C’est vraiment un beau zanimo 🙂

Après ça, on a pas vu de zoisos rares : quelques spatules blanches, des colverts, des sarcelles d’hiver, des cygnes tuberculés, des hérons cendrés, des aigrettes garzettes. Mais on regardait plus vraiment. On se réjouissait d’avoir vu le renard. Et puis on est arrivés au bout du Royaume. Et on a encore vu des empreintes de mammifères. Il va falloir qu’on étudie un peu ça et qu’on prenne notre beau livre de traces de zanimos avec nous.

Des empreintes de mammifères

Bonome voulait pas rentrer. Au debut, on s’était dit qu’on pourrait retourner voir les zoisos de l’estran à marée descendante. Mais il était déjà trop tard. La mer devait être loin maintenant et on verrait plus des zoisos. Alors bonome s’est engagé sur le chemin qui mène à la Charmante Petite Ville. Il a pas avancé beaucoup. Il a vu un bel endroit avec des passereaux, s’est assis par terre puis a fotoé sans fin. Les fotos sont moches. Forcément. Un passereau à 150 mètres par tempes couvert… Même avec un énooorme zoom ça peut pas donner un résultat exceptionnel. Il faudrait acheter un pied. On verra ça… Là, on a vu des pipits farlouses, un pipit spioncelle, des bergeronnettes grises, 7 ou 8, et une bergeronnette des ruisseaux. Et puis d’autres encore, comme les aigrette garzettes, les hérons cendrés et la grande aigrette. Des verdiers, des pinsons, quelques pouillots véloces…

Ça c’est l’endroit où on cherchait des zoisos. Ben oui, comme ça, on voit rien du tout 🙂

Pipit farlouse, Anthus pratensis, Motacillidés

Pipits farlouses, Anthus pratensis, Motacillidés

Pipit farlouse, Anthus pratensis, Motacillidés

Bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea) et bergeronnette grise (Motacilla alba), Motacillidés.

Il a bien fallu rentrer après ça. On a pris notre temps. Dans ces cas là, bonome chevauche tout doucement et on s’arrête sur le chemin dès qu’on voit un zoiso. Voici notre récolte du  chemin 🙂

Tarier pâtre, Saxicola rubecula, Muscicapidés

Buse variable, Buteo buteo, Accipitridés

Pipit farlouse, Anthus pratensis, Motacillidés

Voilà, au moment où vous lisez cet article nous sommes déjà en l’an VI alors nous, les petizours de bonome, au service de Princesse, souhaitons que cette nouvelle année vous apporte des tas de bonnes choses. Bonne année à chacun d’entre vous 🙂

 

Dimanche 30, Le Royaume des Sternes de Mer

Aujourd’hui on savait pas où aller. On sait jamais où aller. On voudrait explorer de nouveaux royaumes mais on a aussi envie de voir ceux qu’on connaît déjà… Alors on s’est décidés pour le Royaume des Sternes de Mer. Mais en chemin bonome a râté la sortie alors on l’a poussé a continuer tout droit pour aller voir le trichodrome… On l’a pas vu le trichodrome. Mais à la place on a vu un rougequeue noir (Phoenicurus ochruros, Muscicapidés).

Rougequeue noir, Phoenicurus ochruros, Muscicapidés

Elle est belle cette église mais pas facile à fotoer alors on met que des détails…

L’église d’Esnandes

Samuel et Léo on décidé qu’on devait mettre des fotos du tichodrome. Parce qu’on l’a déjà vu nous 🙂

Le tichodrome échelette qui habite l’église… Tichodroma muraria, Tichodromidés

Après avoir fait 18 fois le tour de l’église pour être sûr qu’il était pas là le tichodrome on est enfin partis pour le Royaume des Sternes de Mer. Mais rien est simple avec nous. Un arrêt un toujours possible. Là, c’était pour des perdrix rouges qui se baladaient dans un champs en bord de route.

Perdrix rouge, Alectoris rufa, Phasianidés.

Ça me fait penser qu’on a aussi vu une poule faisane la veille…

Poule faisane, Phasianus colchicus, Phasianidés.

Si on voulait aller au Royaume des Sternes de Mer c’est parce qu’on voulait trouver des goélands rares : des pontiques, des bourgmestres, des à becs cerclés… Parce que Léo aime beaucoup les Laridés et ça nous ferait plaisir qu’il voit ces zoisos là. Et avec le gros zoom… On en a pas vu. Juste les Laridés habituels. Révisons ça en commençant par les plus connus : les mouettes qui rigolent.

Mouettes qui rigolent, Chroicocephalus ridibundus, Laridés.

Et puis des mouettes mélanocéphales. Pour les distinguer il faut regarder le bout. Si c’est un peu noir sur les bord, c’est une mouette qui rigole. Si c’est tout blanc, c’est une mélanocéphale.

Mouette mélanocéphale, Larus melanocephalus, Laridés

Mais les Laridés, c’est aussi les goélands. Par lequel commencer ? Et si on faisait l’ordre alphabétique ? Le premier c’est donc Larus argentatus, le goéland argenté.

Goéland argenté, Larus argentatus, Laridés.

Il est beau non ? Ben oui, c’est beau un zoiso alors un Laridé… Mais il nous a crié dessus ce goéland.

Vous avez compris le goéland argenté ? Oui ? Et celui-là alors ?

Il est pas tout pareil que l’autre… Forcément ! Il a pas le même âge. Lui il est dans son troisième hiver alors que l’autre était adulte. Mémorisez bien le 3ème hiver s’il vous plaît. On va pas vous le répéter tout le temps… On passe au suivant ? Le voilà !

Il ressemble encore moins ! Pfff ! Mais oui, c’est bien un argenté 🙂 Lui, c’est un premier hiver. Il date de cette année… On a pas vu les deuxième hiver sinon on vous l’aurait montré… Après, dans l’ordre alphabétique, c’est Larus canus, Laridés. Le goéland cendré. Hivernant peu fréquent dans la région. Mais on en a vu une bonne trentaine…

Goéland cendré, Larus canus, Laridés.

Il y en a un qui nous a tout chiffonné. Je vous montre :

Il a un capuchon sombre. C’est pas dans les livres ça ! Ben voilà ! Alors voilà que maintenant les goélands cendrés peuvent avoir un capuchon foncé et on nous le dit même pas dans les livres de zoisos ! Comment on fait nous ? Il faut tout faire tout seul dans ce Pays des Zoisos !!!

Le goéland alphabétiquement suivant est le marin. On en a pas vu beaucoup. Et puis bonome a oublié de les fotoer. On a juste celui-là…

Goéland marin, 1er hiver Larus marinus, Laridés
Goéland marin adulte en vol…

Oui Léo ? Qu’est ce qu’il y a ? Pardon ? Il faut que je révise l’alphabet ? Ben pourquoi ? Ah oui, je vois. Larus fuscus c’est avant Larus marinus. Oui Léo, tu as raison… Le goéland brun, Larus fuscus.

Goéland brun, Larus fuscus, Laridés.

Lui, on savait qu’il pouvait avoir la tête striée. Pas de surprise. Passons au petit dernier : le goéland leucophée, Larus michaellis, Laridés.

Goéland leucophée, Larus michaellis, Laridés.

Voilà pour les Laridés. Pas de nouveauté. Mais c’était bien quand même. Surtout qu’en plus, il y avait pas que les Laridés. Je vais pas tout montrer. Juste quelques fotos, comme ça…  D’abord quelques Scolopacidés…

Barge à queue noire et bécasseau variable

Courlis cendré, Numenius arquata, Scolopacidés

Chevalier gambette, Tringa totanus, Scolopacidés

Et puis d’autres zoisos, pris un peu au hasard parmi tous ceux qu’on a vu…

Héron cendré, Ardea cinerea, Ardéidés

Bernache cravant, Branta bernicla, et tadornes de Belon, Tadorna tadorna, Anatidés.

Et un drôle de canard…

Canard de Pékin, Anas platyrhynchos, Anatidés

Avant de quitter ce Royaume pour aller voir le soleil qui se couche au Petit Royaume des Barges, je vous donne une interro. Saurez-vous identifier ces Laridés ?

Une interro de Laridés 🙂

Au Petit Royaume des Barges…

En conclusion, nous pouvons dire que ce fut une bien belle journée 🙂

Vendredi 28, Le Marais

Commençons par une première surprise. D’habitude, c’est pas là qu’on les voit les ibis sacrés (Threskiornis aethiopicus, Threskiornithidés).

Ibis sacrés, Threskiornis aethiopicus, Threskiornithidés

Ensuite on a un peu essayé de fotoer les zoisos en vol avec le nouvel appareil. Mais il faut qu’on apprenne à bien le régler… Là c’est une buse variable en vol de très loin (Buteo buteo, Accipitridés).

Buse variable ?

Les passereaux dans les branches sont pas toujours faciles à fotoer. Le roitelet huppé, par exemple, il se sauve pas. Mais il saute de partout et il est toujours caché par une branche… Et comme c’est l’un des plus petits zoisos il est vite caché le roitelet huppé. Mais on l’a eu quand même 🙂 Regulus regulus, Régulidés.

Roitelet huppé, Régulus regulus, Régulidés

Puis on a vu des busards des roseaux. On en a même vu pas mal. D’abord en vol. Mais comme on maîtrise pas trop bien l’appareil on a pas bien réussi… Puis on l’a vu posé sur un petit arbre. De très loin. Ah oui, le busard des roseaux s’appelle Circus aeroginosus et c’est un Accipitridé.

Busard des roseaux, Circus aeroginosus, Accipitridés

Ensuite on a vu rougegorge. On le voit souvent rougegorge. On est plus du tout obligés de s’en approcher maintenant. On peut le laisser tranquille. On le fotoe sans que notre présence le dérange. Erithacus rubecula, Muscicapidés. Parfois il est classé dans les Turdidés. C’est vrai que la position de ses ailes au repos fait penser à celle des merles… Mais nous on le laisse dans les Muscicapidés.

Rougegorge familier, Erithacus rubecula, Muscicapidés

On a vu quelques grandes aigrettes aussi. Moins que d’aigrettes garzettes quand même. Casmerodius albus, Ardéidés.

Grande aigrette, Casmerodius albus, Ardéidés.

Chez les Ardéidés il y a surtout le héron cendré. C’est le plus connu. On en a vu un peu partout dans le marais. Mais c’est au retour qu’on les a fotoés. Il y en avait sept au milieu d’un champ avec une belle lumière. Mais il a fallu beaucoup zoomer pour les avoir… Ardea cinerea, Ardéidés.

Hérons cendrés, Ardea cinerea, Ardéidés.

Et puis il y a des garde-bœufs. Nous on les aime bien les garde-bœufs. Surtout quand comme là ils gardent les bœufs. On est plus tranquilles quand les bœufs sont bien gardés 🙂 Bubulcus ibis, Ardéidés.

Hérons garde-bœufs, Bubulcus ibis, Ardéidés.

Les faucons crécerelles… Qu’est ce qu’il y en a ! Au moins un tous les kilomètres. Alors on s’amuse à les fotoer quand ils volent sur place. Avec tous ces faucons qui se nourrissent de petits mammifères… Il doit y en avoir beaucoup des petits mammifères. Nous, on en a pas vu beaucoup…

Faucon crécerelle, Falco tinnunculus, Falconidés

Il a beaucoup plu pendant ce mois de décembre. Les marais sont pleins d’eau et il y a de la boue partout. Bonome est tout crotté mais ça le dérange même pas. Et puis, dans la boue, on trouve des empreintes. On a pas pris le livre des empreintes alors pour le moment on sait pas trop ce qu’on a vu. Sauf une ou deux…

A identifier

Aussi 🙂

La suivante, on sait. C’est une empreinte de sanglier. On a déjà vu des sangliers pas très loin d’ici… Le sanglier s’appelle Sus scrofa et il appartient à la famille des Suidés.

Sanglier, Sus scrofa, Suidés.

A identifier

Ragondin ?

A identifier

 

Aujourd’hui on est allés sur l’Île Madame. Pas pour les zoisos de l’estran, la marée était déjà trop basse. Mais on aime bien faire le tour de l’île, la traverser dans tous les sens. On a surtout vu des passereaux. Rougegorge bien sûr !

Rouge gorge familier, Erithacus rubecula, Muscicapidés

Des Turdidés aussi… D’abord le merle noir qui se régalait des fruits du lierre. Le lierre est la plante à fleurs qui fleurit le plus tard. Souvent en automne bien avancé. C’est un peu la fête pour les insectes butineurs parce qu’à cette saison il y a plus de fleurs… Et puis les fruits arrivent tard. Il est pas rare qu’on en trouve pendant tout l’hiver. C’est un peu une réserve nutritive pour la mauvaise saison le lierre. Un abri aussi. Il y a des tas de zoisos qui nichent dans le lierre. Bon revenons aux Turdidés avec le merle noir, Turdus merula.

On en a vu un autre, plus tard, qui cherchait des insectes ou des vers dans la terre humide…Merle noir, Turdus merula, Turdidés

On a vu une grive musicienne aussi. C’est aussi un Turdidé. Elle aussi cherchait du manger dans la terre humide. La grive musicienne c’est Turdus philomelos.

Grive musicienne, Turdus philomelos, Turdidés.

Et puis on a croisé des tas de passereaux. Le moineau domestique qui a donné son nom au groupe. Passer domesticus, Passéridés. Les gens font pas assez attention au moineau domestique. Pourtant c’est un très beau zoiso. Il y en plusieurs groupes sur l’Île…

Moineau domestique, Passer domesticus, Passéridés.

Avec eux, il y avait un accenteur mouchet. Et un autre du côté du Fort. Prunella modularis, Prunellidés.

Accenteur mouchet, Prunella modularis, Prunellidés.

Il y avait aussi des Fringillidés. Certains disent les Fringilles. On a râté les chardonnerets rigolos… Zutalor ! Mais on a croisé quelques verdiers d’Europe, Carduelis chloris.

Verdiers d’Europe, Carduelis chloris, Fringillidés.

Et puis d’autre Muscicapidés. On aurait dû en parler tout à l’heure, en même temps que rougegorge… Les tariers pâtres. On en a observés tout autour de l’île ou presque…

Tariers pâtres, saxicola torquatus, Muscicapidés.

Pour terminer avec les passereaux, il faut parler des étourneaux sansonnets. Il y en a beaucoup sur l’île. On peut pas savoir combien mais ça se compte en centaines, voire en milliers d’individus…

Etourneau sansonnet, Strunus vulgaris, Sturnidés.

Comme d’habitude, près de la ferme aquacole, on a rencontré le chevalier guignette. On le voit presque toujours sur le ponton. Il s’appelle Actitis hypoleucos et c’est un Scolopacidé.

Chevalier guignette, Actitis hypoleucos, Scolopacidés.

Mais c’est pas fini ! Il y avait aussi des perdrix grises ! Un petit groupe de huit individus. On a pas bien réussi les fotos…

Perdrix grises, Perdix perdix, Phasianidés.

Et pour terminer, il y a eu les lapins de garenne. En fait, ils étaient à l’entrée du fort. Là où on a vu les chardonnerets, la grive, deux rougegorges et l’accenteur mouchet…

Lapin de garenne, Oryctolagus cunniculus, Léporidés.

La dernière foto, c’est pour montrer le zoom…

Fort de Fouras depuis l’île Madame (zoom optique x2. J’aurais dû essayer x4,5…)

Mardi 25

Pour notre premier jour, on a fait du classique : la Réserve Naturelle de Moëze-Oléron. C’est l’Observatoire, le Petit Royaume des Passereaux et le Royaume des Chevaliers. On a commencé par l’Observatoire. MAis on a pas vu beaucoup des zoisos : des tadornes, des sarcelles d’hiver… Puis en sortant bonome a regardé le ciel et il a repéré trois zoisos en vol. On a pas eu le temps de les reconnaître. C’est en regardant les fotos qu’on les a identifiés. Des tadornes casarca !!! Rhooo la chance ! On a cherché dans Faune 17 et apparemment il y a eu peu d’observations de ce zoiso dans le département cette année. 17 observateurs seulement. Les tadornes casarca c’est une espèce férale classée comme hibernant peu fréquent dans le département… Tadorna ferruginea, Anatidés, Tadorninés.

Tadorne casarca, Tadorna ferruginea, Anatidés.

Puisqu’on est aux Anatidés… Des cygnes tuberculés en vol. C’est un peu classique mais on aime bien cette foto…

Cygnes tuberculés, Cygnus olor, Anatidés.

Au Petit Royaume des Passereaux on a pas vu de zoisos. A part quelques pouillots. Et des pigeons. Il y a beaucoup des pigeons bisets à la ferme pédagogique. Même qu’il y a un mâle qui courtisait une femelle.

Pigeon biset féral, Columbia livia, Columbidés

Alors on a filé au Royaume des Chevaliers. Bonome en a profité pour tester le nouveau zoom. Regarde ce que ça donne Princesse.

Il zoome fort cet appareil 🙂 Comme ça on a vu des oies cendrées, des sarcelles d’hiver, des tadornes de Belon, des canards colvert, des canards souchets et des canards siffleurs. A l’œil on les voyait même pas 🙂

On a pu voir des pluviers dorés aussi. Sans l’énooooorme zoom on aurait pas su qu’ils étaient là ! Et on aurait pas pu le dire à Faune 17 ! Ils auraient pas su ! Encore ouf qu’on a un gros zoom maintenant.

Pluviers dorés, Pluvialis apricaria, Charadriidés.

Au Royaume des Chevaliers, on a pas vu beaucoup de zoisos. Alors je montre pas des fotos. Sauf des aigrettes garzettes. Parce qu’on en a vu beaucoup des aigrettes garzettes (Egretta garzetta, Ardéidés).

Aigrettes garzettes, Egretta garzetta, Ardéidés.

Au retour on a chevauché tout doucement, pour faire durer… Et c’est comme ça qu’on a vu le tarier pâtre…

Tarier pâtre, Saxicola torquatus, Muscicapidés.

Continuer la promenade

174-1 Le Lac Blanc, la montée

Samedi 12 Août, An IV

Le chevalier : « Mes petizours, réveillez-vous ! »

Max : « Mmmmm… »

Léo : « Déjà ? »

Samuel : « Ondor nous. »

Boris : « ZZZZzzzz… »

Le chevalier : « Levez vous ! Il fait beau ! »

Max : « Il fait beau ? »

Léo : « Oui ! Regardez ! Le ciel est tout bleu ! »

Samuel : « J’avais oublié comment c’était le ciel bleu. »

Boris : « Alors on se lève ! »

Max : « On est prêts dans… 3 minutes, ça vous va les cousins ? »

Léo : « Je suis déjà prêt 🙂 »

Max : « Comment il fait ? Il est déjà habillé avec le sacado sur le dos ! »

Samuel : « Cousin Léo est très véloce 🙂 »

Max : « C’est un Léo véloce 🙂 »

Boris : « Oui ben moi je veux bien les trois minutes. »

Le chevalier : « Je vous attends en bas. »

Un peu plus tard, après la chevauchée traditionnelle, notre petite tribu arrive à la maison de la réserve naturelle des Aiguilles Rouges…

Max : « Mais ! On est à la maison de la réserve ! »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « On y va ! »

Les petizours cavalent jusqu’à la maison et grimpent sur le comptoir…

Max : « Bonjour monsieur le naturaliste de la réserve. Pourrions-nous voir Elvire s’il vous plaît ? »

Le naturaliste : « Vous êtes les petizours ? »

Max : « Oui, c’est nous 🙂 »

Le naturaliste : « Je suis désolé. Elvire ne travaille pas aujourd’hui. Elle est allée voir sa famille. »

Léo : « Zutalor ! On va pas la voir alors ! »

Samuel : « Et on repart demain… »

Le naturaliste : « Elle m’a parlé de votre invitation et m’a demandé l’autorisation de s’absenter pour des vacances. »

Max : « Et vous êtes d’accord ? »

Le naturaliste : « Oui 🙂 D’après elle vous connaissez bien la nature. Surtout wikibonome 🙂 Je dirai qu’elle part en stage de formation. Mais comment fera-t-elle pour savoir quand vous êtes en Charentmaritimie ? »

Léo : « Le vent lui dira. »

Le naturaliste : « Le vent ? »

Max : « Ben oui ! Le vent ! Dites lui d’écouter le vent. Il lui dira tout ce qu’elle doit savoir. »

Boris : « Dites monsieur le naturaliste, auriez-vous du chocolat chaud ? »

Le naturaliste : « Oui, oui… Le vent… »

Léo : « Avec quatre pailles s’il vous plaît ! »

Max : « Et un tonneau de café pour notre grand dadais. »

Le chevalier : « Bonjour monsieur, mes petizours vous importunent ? »

Le naturaliste : « Non non 🙂 Mais ils sont étranges. Ils disent que le vent donnera toutes les informations nécessaires à Elvire. »

Le chevalier : « Ah… Oui, c’est surprenant. Mais transmettez le message à Elvire quand même s’il vous plaît. »

Le naturaliste : « Je dois donc lui dire d’écouter le vent et de lui demander quand elle pourra aller en Charentmaritimie ? Vous êtes sûr ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 Dites à Elvire d’écouter le vent… »

Le naturaliste : « Je lui dirai… Un chocolat chaud avec 4 pailles et un café ! »

Max : « Merci monsieur le naturaliste. »

Léo : « Huuummmm ! C’était bon ! »

Boris : « Très bon même 🙂 »

Max : « Allez, on y va ! »

Le naturaliste : « Bonne promenade les petizours ! »

Les petizours : « Merci monsieur le naturaliste ! »

Un peu plus tard…

Léo : « Il avait même pas l’air surpris de nous voir le naturaliste. »

Boris : « Apparemment Elvire lui avait parlé de nous. »

Samuel : « Si il connaît Elvire, il connaît bien les Peluchiformes. »

Max : « C’est dommage qu’on l’ait pas vue… Bonome, tu crois qu’elle va venir en Charentmaritimie ? »

Le chevalier : « J’en suis à peu près sûr. »

Léo : « Si elle écoute le vent. »

Boris : « Le naturaliste avait pas l’air de savoir que le vent parle… »

Max : « C’est pas tout le monde qui le sait. »

Léo : « Non 🙂 Dis bonome, on va voir quoi aujourd’hui ? »

Le chevalier : « Bonne question Léo. Le Massif du Mont-Blanc, des lacs… Et des animaux. »

Max : « Qui comme zanimos ? »

Le chevalier : « Ça je ne sais pas Maxou. Ceux qui viendront nous voir… »

Samuel : « Le Massif du Mont-Blanc… »

Côté Mont-Blanc

Le chevalier : « La vallée que vous apercevez est celle du glacier d’Argentières que nous aurions dû voir hier… »

Max : « On était là-bas ? »

Le chevalier : « Oui, côté droit de la vallée vue d’ici. Attendez… Là… »

Le glacier d’Argentières L’Aiguille Verte

Le chevalier : « Voici une vue de la vallée glaciaire et une de l’Aiguille Verte… »

Léo : « Le glacier a l’air coupé net. »

Le front du glacier d’Argentières

Samuel : « Lui aussi il régresse ? »

Le chevalier : « Tous les glaciers de la région régressent. Et la plupart des glaciers du monde, à part quelques uns… »

Max : « Tu as des vieilles fotos de ce glacier ? »

Le chevalier : « Nous trouverons ça plus tard si tu veux bien. »

Max : « Je veux bien bonome, je veux bien 🙂 »

http://www.geologie-montblanc.fr/1900….htm

Léo : « Bonome, on fait la géologie aujourd’hui ? »

Max : « Léo, on fait l’alpinologie nous ! Alors forcément qu’on fait la géologie ! »

Le chevalier : « Que veux-tu savoir mon Léo ? »

Léo : « Ces roches là. Celles sur lesquelles tu cavales avec tes grandes pattes. »

Les schistes

Le chevalier : « Ce sont des schistes Léo. Comme vous pouvez le voir les feuillets sont parallèles au sentier et plongent de 70 à 80° vers la vallée. »

Boris : « Ils sont presque verticaux. »

Le chevalier : « Presque oui. A la surface ils sont très altérés. »

Max : « A cause de l’eau, du gel… »

Le chevalier : « Ces schistes forment une bande continue de plus de 10 km de long. En fait ce sont des mylonites. »

Léo : « Des mylonites ? Encore ? »

Samuel : « Les mylonites sont caractéristiques des zones de broyage. »

Boris : « Si j’ai bien compris les mylonites c’est quand il y a une faille ou un chevauchement. »

Max : « On va voir une faille ? »

Le chevalier : « Vous verrez bien 🙂 »

Max : « Il est beau ce chemin. On a pas pu le voir l’autre jour à cause des nuages… »

Le chemin…

Boris : « Ce serait l’une des plantes qu’Elvire nous a présentées là ? »

Un lycopode

Samuel : « Le lycopode en massues, Lycopodium clavatum, Lycopodiacées. C’est l’ordre des Lycopodes et la classe des Lycopodes 🙂 »

Max : « Tiens, on a wikiSamuel maintenant 🙂 »

Léo : « 🙂 »

Boris : « Il retient tout ce petit Sam. »

Samuel : « Elvire nous l’a dit hier ! Vous avez pas oublié quand même ? »

Max : « Bah… »

Léo : « J’avais retenu lycopode. »

Boris : « Et moi qu’on l’avait déjà vu. »

Samuel : « Ben d’accord ! Alors le chevalier nous trouve une guide rigolote et compétente et vous vous retenez rien du tout ! »

Max : « Ah si ! J’ai bien retenu qu’on fait pas le poids face à elle pour cavaler partout ! »

Léo : « Et moi j’ai retenu qu’on s’est faits ratatiner au jeu ! »

Boris : « Carrément ! »

Samuel : « Pfff ! Vous méritez pas vos sacados ! Viens bonome, on va naturaliser tous les deux. »

Le chevalier : « Je viens mon petitours 🙂 »

Max : « Hé ! Le petitours blanc ! On l’avait avant toi le sacado ! Et vous pouvez pas partir que tous les deux, on est dans la même poche 🙂 »

Léo : « Je pense que petit Sam faisait le plaisantin 🙂 »

Samuel : « Ben oui ! Je sais bien que vous les méritez vos sacados 🙂 »

Léo : « Bonome, tu connais le glacier de là-bas ? »

Le glacier du Tour

Le chevalier : « Le glacier du Tour, sous les Aiguilles du Tour… Enfin, ce qu’il reste de ce glacier… »

Max : « C’est beau la montagne… »

Léo : « Ça va bonome ? Ça grimpe pas trop ? »

Le chevalier : « Le début est toujours difficile. Le temps de prendre le rythme… »

Max : « Tu vas beaucoup grimper ? »

Le chevalier : « Environ 1000 m de dénivelé. »

Max : « 1000 mètres ?! Tu vas grimper un kilomètre ? »

Le chevalier : « Je vais 🙂 Ça commence à faire une belle marche. »

Boris : « Encore ouf qu’on doit pas le faire à pattes… »

Léo : « On serait tout usés en arrivant. »

Samuel : « ZOISO ! »

Max : « Zoiso ? Où ça zoiso ? »

Léo : « Là ! Sur le mélèze ! »

Un cassenoix moucheté Nucifraga caryocatactes, Corvidés

Max : « Il est tout noir, un long bec, tout tacheté de blanc… Léo, ça te dit quelque chose ? »

Léo : « Rien du tout… Petit Sam ? »

Samuel : « Non, je le connais pas. »

Max : « Bonome ? »

Le chevalier : « C’est un cassenoix moucheté, Nucifraga caryocatactes, Corvidés. »

Léo : « Un Corvidé ! J’aurais dû y penser ! »

Max : « Un cassenoix ? Il casse les noix le cassenoix ? »

Le chevalier : « Il se nourrit surtout de graines de conifères en glissant son bec entre les écailles. Si nécessaire il frappe le cône par terre pour en écarter les écailles. Il peut également frapper des fruits à coque contre des roches pour en extraire l’amande. »

Max : « Alors il casse parfois des noix. D’accord. Merci bonome. »

Le chevalier : « Il peut, si besoin, également se nourrir de petits animaux : des insectes, des mollusques et même parfois de petits mammifères. »

Léo : « Alors il est zoophytophage. »

Samuel : « Il mange ce qu’il trouve. »

Boris : « Même les petizours ? »

Max : « Pas en présence de bonome. Bonome le laisserait pas faire ! »

Le chevalier : « Pas sûr… Un ou deux de moins ça ferait toujours un peu plus de calme… »

Max : « On est très calmes nous ! »

Léo : « Laisse Max, il fait exprès pour t’embêter… »

Samuel : « N’empêche qu’on a vu un cassenoix moucheté et qu’on le connaissait pas encore. »

Max : « Il faudra faire le compte des nouvelles espèces qu’on a rencontrées… »

Samuel : « C’est bien les Alpes. »

Le chevalier : « Ravi que ça vous plaise 🙂 Regardez moi ça… »

L’Aiguille Verte

Les Drus

Léo : « Et dire qu’Elvire habite ici toute l’année. »

Le chevalier : « La moitié de l’année Léo. Elle passe l’autre moitié dans son terrier en hibernant. »

Max : « Ça doit être bien d’hiberner… »

Léo : « Six mois sans aller aux zoisos ? Non non ! On hiberne pas ! »

Samuel : « Quelquefois on reste dans notre au lit, bien au chaud, sans rien faire. Ça fait du bien mais ça suffit. »

Le chevalier : « Je ferais bien une pause moi… »

Max : « Si tu veux. Nous on se dégourdit les pattes… »

Du côté du Tour

Les Aiguilles du Tour Le glacier du Tour

Léo : « Tu profites du paysage bonome ? »

Le chevalier : « Oui mon Léo. Je m’en mets plein les yeux. Je fabrique des souvenirs pour les longues soirées d’hiver 🙂 »

Léo : « C’est ça que tu fais quand tu es dans ta tête ? Tu te balades dans tes souvenirs ? »

Le chevalier : « Ça m’arrive 🙂 »

Max : « Vous profitez du paysage ? »

Léo : « Ben oui ! On est là pour ça ! »

Max : « Vous avez vu ce qu’il reste du glacier du Tour ? »

Boris : « Il en reste pas grand-chose… »

Samuel : « On voit bien les roches lustrées qui étaient sous le glacier avant. »

Max : « C’est vrai. Bonome, foto ! »

Le chevalier : « A vos ordres chef Max ! »

Le front du glacier du Tour et les roches polies et striées

Max : « Je suis chef de rien du tout moi. »

Samuel : « On reprend la marche ? »

Le chevalier : « Oui. Pochez vous ! »

Léo : « On va voir quoi après ? »

Samuel : « Cousin Léo, tu sais bien qu’on peut pas prévoir ! »

Le chevalier : « On ne peut pas prévoir qui on va voir mais ce qu’on va voir, si. »

Max : « Tu sais ? Dis nous ! »

Le chevalier : « Patientez un peu. Vous verrez par vous mêmes. »

Samuel : « Je pense que je commence à voir… »

Max : « Qu’est ce que tu as vu ? »

Samuel : « Patiente un peu. Tu verras par toi même 🙂 »

Léo : « Vu ! »

Max : « Vu aussi ! On va voir une grande faille ! »

Samuel : « On va pas la voir ! On la voit déjà ! »

Max : « On peut s’en approcher bonome ? »

Le chevalier : « C’est prévu. Allons-y… »

Léo : « On va peut-être voir les stries apparues lors du jeu de la faille… »

La faille de la Remuaz

Samuel : « Oulala ! Regardez ! »

Max : « Bonome, tu as fotoé ? »

Le chevalier : « J’ai 🙂 »

Un vipère aspic, Vipera aspis, Vipéridés

Léo : « C’est qui ce zanimo ? »

Le chevalier : « Mmmmm… Je dirais que c’est une vipère aspic. »

Max : « Une vipère ? On a vu une vipère ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Léo : « On a déjà vu des couleuvres à colliers et maintenant une vipère… »

Samuel : « Comment on fait la différence entre les couleuvres et les vipères ? »

Le chevalier : « Bonne question mon petit Sam. Le critère le plus évident est la forme de la pupille. »

Max : « Efficace rien du tout ! On a pas vu sa tête ! »

Le chevalier : « Le plus efficace quand on voit la tête ! Les vipères ont une pupille en fente verticale alors que chez les couleuvres la pupille est ronde. »

Léo : « D’accord. Ça c’est quand on voit bien les yeux. Et sinon ? »

Le chevalier : « Les vipères ont une multitude de petites écailles sur la tête. Les couleuvres n’en ont que quelques grandes. »

Max : « Et si on voit pas du tout la tête ? »

Le chevalier : « Sans voir la tête… Le corps de la vipère se termine de façon abrupte alors que chez les couleuvres la queue est effilée. »

Max : « Ben là on a même pas vu la queue… »

Samuel : « Je sais comment on fait alors ! »

Boris : « Tu sais toi petit Sam ? »

Samuel : « Oui je sais ! Mais j’ose pas le dire parce que c’est pas poli… »

Max : « Dis quand même. On te pardonne d’avance. »

Samuel : « Ben, si on voit ni la tête ni la queue on fait à la gueule 🙂 »

Léo : « Boris, je sais pas si tu connais cette expression de naturaliste. Reconnaître un être vivant à la gueule c’est le reconnaître parce qu’on le connaît déjà. »

Boris : « Je comprends. Si c’est du langage naturaliste on peut le dire alors. »

Max : « Bonome, connais-tu d’autres choses sur les couleuvres et les vipères ? »

Le chevalier : « Oui. Les vipères sont venimeuses alors que la plupart des couleuvres ne le sont pas. »

Max : « Venimeuses ? Venimeuses comme dans ‘un zanimo venimeux possède du venin ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Et tu t’es approché d’un zanimo potentiellement mortel sans même savoir qui c’était ? »

Le chevalier : « Ben oui 🙂 »

Max : « Alors que tu aurais pu être… Comment on dit ? Venimeuser ? »

Le chevalier : « Mon petitours, je pensais que tu connaissais un peu mieux les zanimos que ça. »

Max : « Je connais les zanimos moi ! »

Léo : « Alors tu devrais savoir qu’un zanimo cherche surtout à se sauver ! Il mord pas comme ça ! »

Samuel : « La preuve c’est qu’on l’a à peine vue la vipère aspic ! »

Boris : « Elle s’est sauvée ! »

Léo : « Et bonome s’est pas fait venimeuser. »

Max : « Suis-je donc le seul à prendre soin de notre grand dadais ? »

Samuel : « Ben non ! »

Léo : « Bonome, les couleuvres on les a toujours vues au bord de l’eau ou pas très loin. C’est normal ? »

Le chevalier : « Nous avons pu observer des couleuvres à colliers. Effectivement elles s’observent surtout dans les milieux aquatiques. Mais il y en a aussi au Royaume des Ecureuils. »

Max : « Il y a pas de mares là. Elles sont au Royaume des Mandarins. »

Le chevalier : « Les vipères vivent plutôt dans des milieux secs. »

Léo : « N’empêche qu’on voulait voir une faille de près et à la place on a vu une vipère aspic. »

Samuel : « Chevalier, tu as pas donné son nom en scientifique. »

Le chevalier : « Vipera aspis, Vipéridés. »

Samuel :  « Merci chevalier. »

Léo : « On peut revenir à la faille de la Remuaz alors… »

Encore la faille de la Remuaz

Max : « Tu nous explique cette faille bonome ? »

Le chevalier : « Elle sépare le vieux socle cristallin des Aiguilles Rouges daté de 320-330 Ma du granite de Vallorcine qui s’est mis en place vers 307 Ma. »

Samuel : « Le granite de Vallorcine ? Tu nous en a pas déjà parlé aux dinosaures ? »

Le chevalier : « Si mon petitours. »

Boris : « Tu pourrais répéter s’il te plaît ? Je me souviens pas bien moi. »

Le chevalier : « Un granite a une structure grenue c’est à dire qu’il est entièrement constitué de cristaux. On y trouve de gros cristaux de feldspaths, de quartz et de micas noirs (biotite) et blancs (muscovite). »

Max : « Tu nous montres ? »

Le chevalier : « Ici il est difficilement accessible. Nous trouverons peut-être des blocs éboulés. »

Max : « D’accord. »

Le chevalier : « C’est un granite intrusif datant du Carbonifère. »

Léo : « Je sais ! Je sais ! C’est à la fin de l’orogenèse hercynienne. En profondeur, des roches ont fondu. Un magma s’est formé et comme il était moins dense que les roches qui l’entouraient il est remonté. On dit qu’il est intrusif. Mais il s’est arrêté en chemin et il a pris tout son temps pour cristalliser. C’est pour ça que c’est une roche grenue. »

Le chevalier : « Oui Léo, c’est exactement ça ! »

Samuel : « Bravo cousin Léo, bravo ! »

Le chevalier : « Revenons à la faille. Il semblerait que le compartiment face à nous se soit élevé. Nous sommes donc en présence d’une faille normale. »

Max : « Elle date de quand cette faille ? On sait ? »

Le chevalier : « Elle est bien visible ce qui suggère un fonctionnement récent. Mais certains géologues la datent de la fin du carbonifère. »

Samuel : « C’est pas incompatible ! Elle peut dater du Carbonifère et avoir rejoué récemment. »

Le chevalier : « Je pense que c’est ce qu’il s’est passé. Il lui arrive de rejouer encore. Les derniers tremblements de terre associés à cette faille datent du 29 Avril 1905 et du 8 septembre 2005. »

Max : « Oulala ! Mais ça peut bouger encore ! »

Boris : « C’est pas très rassurant… »

Léo : « On devrait s’éloigner de la paroi. »

Le chevalier : « Si tu veux Léo mais ça ne changera pas grand-chose… »

Max : « Bonome, il y a des roches polies et striées là. On va les voir ? »

Le chevalier : « Allons-y Maxou. Mais avant descendez un moment. »

Max : « On va se dégourdir les pattes ! »

Le chevalier : « Et prendre la pause 🙂 »

Léo : « Où ça ? »

Le chevalier : « Là… oui, comme ça… Merci mes petizours. »

Les petizours

Boris : « Qu’est ce que tu regardes chevalier ? »

Le chevalier : « Mmmmm… Attendez, j’observe avec le zoom… Oui, c’est bien ça… Regardez 🙂 »

Une étagne… la femelle du bouquetin

Max : « Un Chamois ! »

Le chevalier : « Non Maxou, ce n’est pas un chamois. C’est une étagne. »

Léo : « Une étagne ? C’est quoi une étagne ? »

Le chevalier : « La femelle du bouquetin, Capra ibex, Bovidés, Caprinés. »

Samuel : « Une étagne… Rholala ! »

Max : « Elle court ! »

Le chevalier : « Elle s’est juste déplacée un peu… Voilà ! »

Une étagne

Retrouvez l’étagne sur cette foto 🙂

Boris : « C’est très impressionnant ! »

Léo : « Elle a pas le vertige l’étagne 🙂 »

Le chevalier : « Léo, tu te doutes que l’évolution est passée par là et que les bouquetins des Alpes sont particulièrement bien adaptés à la vie montagnarde. »

Léo : « Je me doute bonome. Mais je suis quand même impressionné ! »

Max : « Un étagne… »

Boris : « On a déjà vu : un cassenoix moucheté, une vipère aspic et une étagne. »

Samuel : « On est gâtés ! »

Max : « C’est pas tous les jours qu’on voit ça ! »

Léo : « Et c’est pas tout le monde ! »

Max : « Et regardez moi ce paysage ! »

Côté Aiguilles Rouges Des aiguilles 🙂
Le Tour L’Aiguille Verte

Côté Mont Blanc

Glacier d’Argentières de plus près…

Léo : « On s’en lasse pas… »

Le chevalier : « Tout à fait d’accord 🙂 »

Max : « Moi aussi ! Mais on devait observer les roches polies et striées. On y va ? »

Le chevalier : « Elles sont juste là Maxou. »

Un dôme d’orthogneiss… poli et strié

Samuel : « Je pense qu’il va falloir surseoir. »

Max : « Pourquoi veux-tu surseoir petit Sam ? »

Samuel : « Parce qu’on va faire l’ornithologie cousin Max. »

Léo : « Ah bah oui ! Oulala ! »

Boris : « Quel grand zoiso ! »

Léo : « Je parie sur un Corvidé ! »

Un grand Corvidé

Max : « Un grand Corvidé alors ! »

Boris : « Il y en a trois ! »

Samuel : « Et ils se posent là ! »

Léo : « Qu’est ce qu’ils sont grands !!! »

Un grand corbeau Corvus corax, Corvidés

Max : « Serait-ce un grand corbeau ? »

Le chevalier : « Bien vu Max ! C’est bien un grand corbeau, Corvus corax, Corvidés. Une soixantaine de centimètres de long et une envergure d’environ 120. »

Léo : « 120 cm d’envergure ! »

Samuel : « On peut dire qu’il est grand le grand corbeau 🙂 »

Le chevalier : « Et comme beaucoup de Corvidés c’est un opportuniste. »

Max : « Il mange tout ce qu’il trouve ? »

Le chevalier : « Oui. Il faut bien pour alimenter sa grande carcasse. Sa masse varie de 700 à 2000 g. »

Léo : « 2 kg ! »

Le chevalier : « C’est le plus lourd des passereaux. »

Boris : « Un grand corbeau… »

Léo : « Quelle journée ! »

Max : « Et c’est que la montée ! On a pas encore tout vu ! »

Samuel : « Bon, si on étudiait ces roches polies et striées ? »

Max : « Oui oui, fin de la pause zoisologique 🙂 »

Léo : « Mais on allait pas laisser passer ce grand corbeau quand même ! »

Le chevalier : « Absolument Léo. Les roches maintenant… »

Le dôme d’orthogneiss L’orthogneiss

Samuel : « On voit des petits grains blancs allongés dans du tout gris… »

Le chevalier : « C’est un orthogneiss petit Sam. »

Boris : « Je me souviens plus de ce que ça veut dire ortho… »

Max : « Ortho ? Dans orthogneiss ça indique que le gneiss provient d’une roche magmatique, genre granite, qui a été transformé sous l’influence de la température et de la pression en profondeur. »

Boris : « Merci Max. »

Léo : « Et c’est un glacier qui a poli ce dôme de gneiss, en avançant. »

Boris : « Ça je me souviens. Et il y a des rochers ou des cailloux sous le glacier. Ils sont écrasés et avancent en même temps que le glacier. C’est pour ça qu’il y a des stries. »

Samuel : « On a expliqué les roches polies et striées. On peut avancer maintenant. »

Léo : « On a de la chance quand même… »

Max : « Oui Léo, mais on va lasser mes lecteurs si on le répète toutes les 5 minutes. »

Samuel : « Ils vont comprendre tes lecteurs cousin Max… »

Max : « Bonome, on va au Lac Blanc, nous. »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « On arrive bientôt ? »

Le chevalier : « Tu es pressé ? »

Max : « Non, pas vraiment, mais j’ai envie de savoir… »

Le chevalier : « Je comprends. Nous allons bientôt atteindre les lacs des Chéserys. Puis il y aura un peu de grimpette et nous serons au Lac Blanc. »

Max : « Un peu de grimpette ? Parce que là ça grimpe pas ? »

Le chevalier : « Tu verras Maxou. Il me semble qu’il y a quelques passages un peu raides plus loin. »

Léo : « Merci bonome de faire tout ça pour nous. »

Le chevalier : « Léo, je ne le fais pas uniquement pour vous tu sais. »

Léo : « Merci quand même 🙂 »

Samuel : « Aïe ! »

Max : « Tu t’es fait mal petit Sam ? »

Samuel : « Non cousin Max. Mais… »

Léo : « On retourne dans les nuages là ! »

Des nuages passent…

Le chevalier : « Un mauvais moment à passer… »

Max : « Tu es sûr ? »

Le chevalier : « Non. Mais je l’espère. »

Boris : « On voit le soleil qui traverse le brouillard. »

Léo : « Oui, c’est même pas du brouillard. Ce sont quelques nuages qui passent. »

Le chevalier : « Le premier lac des Chéserys doit être juste après. »

Max : « On va le voir ? »

Le chevalier : « Oui Max. Le voilà… »

Le premier lac… des Chéserys

Samuel : « C’est bôôô ! »

Léo : « Et encore ! Il y a les nuages ! »

Le chevalier : « J’aimerais bien que ça se dégage, moi. J’ai des choses à voir là-haut et ça ne sera pas possible avec des nuages… »

Max : « Le vent, tu veux bien pousser un peu les nuages pour que bonome voit ce qu’il veut voir ? S’il te plaît ? »

Léo : « Et si tu pouvais faire une bourrasque pour décoiffer Tante Yvonne 🙂 »

Boris : « Je vous rappelle que dans mon rêve elle a fait remarquer qu’elle pouvait jamais être bien peignée… »

Léo : « D’accord. Le vent, tu veux bien caresser doucement le visage de Tante Yvonne de notre part s’il te plaît ? »

Samuel : « Merci le vent ! »

Max : « Regardez ! On a dépassé les deux premiers lacs ! »

Les deux premiers Lac des Chéserys

Le chevalier : « Je propose une courte pause avant d’attaquer la fin de la montée. »

Max : « Pause acceptée ! »

Pendant la pause notre zoiso-gardien est venu nous voir.

Notre zoiso-gardien, le rougequeue noir

Il a bien fait sa mission pendant ce séjour notre zoiso-gardien. Il est venu chaque jour voir si tout se passait bien pour nous. Il faudra le féliciter Princesse. C’est rassurant de savoir qu’on est pas tout seuls dans la montagne. Bonome a commencé son sandouich pendant la pause. A la montagne il le mange toujours en plusieurs fois. Un morceau maintenant, un morceau plus tard… Je sais pas pourquoi il fait ça. Mais, à chaque fois, il nous donne un peu de chocolat. Juste un peu. Et avant de reprendre le chemin on a toujours un câlin. Voilà. Bon Princesse, on se retrouve dans l’article suivant pour la suite de la montée. A bientôt Princesse:)

Paysage de lichens

Continuer la promenade

Noël, An V

Lundi 24 Décembre, An V

Max : « Bonome, c’était bien la messe de Noël. »

Le chevalier : « Tu dis ça chaque année Maxou. »

Max : « Parce que c’est bien chaque année 🙂 »

Le chevalier : « Je suis ravi que ça te plaise mon petitours. »

Léo : « Nous aussi ça nous a plu ! »

Le chevalier : « Je sais bien. »

Max : « Maintenant on va aller prier devant la crèche et on va aller au lit… »

Le chevalier : « Oui mes petizours. »

La crèche et …

au lit.

Max : « Tu nous racontes une histoire ? »

Le chevalier : « Vous ne vous êtes même pas déshabillés ! »

Samuel : « On attend le Père Noël ! »

Léo : « Pour nos cadeaux 🙂 »

Le chevalier : « Vous pensez avoir été assez sages pour avoir des cadeaux ? »

Léo : « Ben des fois on se chamaille mais c’est jamais très grave. »

Samuel : « Et on se réconcilie toujours. »

Max : « On est sages nous. »

Le chevalier : « Alors le Père Noël va passer… »

Max : « J’entends du bruit au-dessus de la chambre ! »

Le Père Noël…

Léo : « Dans la salle de jeux ? Mais nos belles chaussettes à cadeaux sont dans la chambre ! »

Le chevalier : « Je me demande bien où vous avez trouvé ces chaussettes… »

Max : « Peut-être que nos cadeaux sont trop grands pour les chaussettes. On peut aller voir ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. Mais calmement. »

Max : « Oui bonome. »

Les petizours grimpent dans leur salle des jeux…

Max : « Rholala ! »

Samuel : « Tout ça de cadeaux ! »

Léo : « Et il y a le Père Noël ! »

Max : « Bonome… Bonome, c’est pas le Père Noël ! Bonome, c’est Tatty Teddy ! »

Samuel : « Tatty Teddy ? Le petitours le plus célèbre du web ! »

Léo : « Max, c’est ton idole ! »

Tatty Teddy : « Joyeux Noël les petizours ! »

Max : « Rholala ! C’est Tatty Teddy qui est venu nous offrir nos cadeaux ! »

Léo : « Merci Tatty Teddy ! »

Samuel : « Chevalier, je pense que c’est le moment de nous fotoer ! »

Les petizours avec Tatty Teddy

Max : « Tatty Teddy, tu vas rester un peu avec nous ? »

Tatty Teddy : « Je peux rester une partie de la soirée si vous voulez. »

Max : « Rhooo la chance ! »

Tatty Teddy : « Vous ouvrez pas vos cadeaux ? »

Samuel : « Si, si ! Celui-ci d’abord ! »

Le chevalier : « Très bon choix 🙂 C’est de la part de Brindille, à ma demande… »

Léo (à Tatty Teddy) : « Brindille c’est notre amie. »

Samuel : « Oh ! Une belle couverture ! »

La couverture

Max : « Parce que bonome, lui, il a douze épaisseur de couverture et il met pas le chauffage alors nous on a froid… »

Le chevalier : « Le problème est réglé 🙂 »

Léo : « On va la mettre dans notre lit ! »

Samuel : « Voilà ! »

La couverture

Tatty Teddy : « Vous avez une très jolie chambre, avec de beaux dessins et de belles cartes postales. »

Max : « C’est de nos amies Brindille et Coquelicot. Elle fait des beaux dessins Coquelicot. On te montrera. »

Le chevalier : « Ce cadeau est de ma part… »

De la part de bonome…

Max : « Merci bonome. »

Léo : « Ça s’allume ! »

Samuel : « Tu peux tout éteindre pour qu’on voit ce que ça donne ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon petitours… »

La belle lampe

Les petizours : « Rhoooooo ! »

Le chevalier : « Vous m’avez fait remarquer avec raison que vous n’aviez pas de lampe de chevet. »

Max : « Merci bonomou 🙂 »

Le chevalier : « Encore un cadeau de Brindille ! »

Léo : « Elle nous gâte Brindille… »

De la part de Brindille, encore 🙂

Max : « Vous avez vu ? »

Léo : « Oui Maxou, nous avons vu 🙂 »

Max : « Bonome, tu as vu ? »

Le chevalier : « Max, si j’étais aveugle j’aurais une canne blanche et un chien 🙂 »

Le second cadeau de Brindille

Max (A Tatty Teddy) : « C’est nous avec cousin Boris. Il est venu puis il est reparti. »

Samuel : « On a passé un bon moment avec lui. »

Léo : « On devait le former pour qu’il devienne un petitours naturaliste. »

Max : « Mais on a pas de ses nouvelles… »

Léo : « Max, il doit inspecter toute la Grande Russie pour voir si tout s’y passe bien. Il doit être très occupé. »

Max : « Ben oui mais quand même ! »

Le chevalier : « Le suivant vient d’une élève. »

Max : « Je viendrais la remercier. »

Léo : « On l’ouvre ! »

Max : « Rholala du chocolat à la menthe ! »

Samuel : « Tu en voudras Tatty Teddy ? »

Tatty Teddy : « Les élèves vous offre du chocolat ? »

Le chevalier : « La grande boite de rochers vient d’eux aussi. »

Tatty Teddy : « Tout ça de chocolat… »

Samuel : « On va t’en donner Tatty Teddy 🙂 »

Le chevalier : « Il y a aussi le cadeau de Framboise. »

De la part de Framboise…

Max (à Tatty Teddy) : « Framboise est une lectrice de mon blog qui nous a prêté sa cabane à Roubignolle pour qu’on fasse la géologie compliquée. »

Léo : « C’était bien ! »

Samuel : « Moi je venais d’arriver 🙂 »

Max : « Elle est gentille Framboise. »

Tatty Teddy : « Vous vivez de belles aventures et vous avez des tas d’amis. »

Max : « C’est toi qui dit ça ? Mais tu es une vedette d’Internet ! Il y a des dessins de toi, des vidéos, des objets décoratifs ! »

Tatty Teddy : « Oui, c’est vrai. Mais c’est pas pareil… »

Samuel : « Tatty Teddy, tu pourras venir avec nous quand tu voudras. N’est ce pas chevalier ? »

Le chevalier : « Bien sûr. Si un jour la célébrité te pèse et que tu veux te joindre à nous n’hésite pas. »

Tatty Teddy : « Je retiens votre proposition 🙂 »

De la part de Framboise…

Max : « Encore du chocolat ! »

Le chevalier : « Vous éviterez de tout dévorer en trois jours s’il vous plaît… »

Léo : « Oui bonome, promis ! »

Le chevalier : « Voilà, vous avez eu tout vos cadeaux. »

Léo : « On a été gâtés… »

Max : « Et en plus c’est Tatty Teddy qui a fait le Père Noël ! »

Samuel : « Chevalier, nous aussi on a un cadeau pour toi. Tu veux bien aller le chercher. Il est trop lourd pour nous. »

Le chevalier : « J’y vais… Le voilà. »

Max : « Pose le là. Voilà. »

Les petizours : « Joyeux Noël bonome ! »

Pour notre bonome.

Le chevalier : « J’ouvre… Mais… Quel cadeau ! Merci mes petizours ! »

Max : « Ça te plaît ? »

Le chevalier : « Un appareil-fotos… Si ça me plaît ? Bien sûr que ça me plaît ! Surtout celui-là ! Il ressemble plus à un télescope qu’à un appareil-fotos… »

Max : « On a pris ce qu’il se fait de mieux bonome. Comme c’est pour toi… »

Léo : « Tu le mérites bonome. »

Samuel : « Tu es tellement gentil avec nous. »

Le chevalier : « Merci mes petizours. Mais où l’avez vous trouvé ? »

Max : « On l’a commandé chez monsieur Internet. Il a fallu qu’on mette ton numéro de petit machin bleu en plastique que tu as toujours dans ton portefeuille. Je sais pas pourquoi. »

Léo : « Mais on a tout bien fait ! »

Samuel : « La preuve ! Il est arrivé ! »

Le chevalier : « Je vais donc recevoir la facture… »

Max : « Il fallait payer ? Zutalor ! »

Léo : « On savait pas nous ! »

Max : « Je sais ! On va te rembourser ! Bonome, tu veux bien nous donner notre coffre qui est dans la salle de jeux. Il y a nos économies dedans. »

Le chevalier : « Votre coffre ? Vos économies ? Quelles économies ? »

Le coffre

Max : « Ben, on économise pour te payer des vacances loin un jour. Tiens, regarde. C’est toute notre fortune ! »

Léo : « Des mois d’économies ! »

Max : « Tu prends tout ce dont tu as besoin. »

Le chevalier : « Pour payer l’appareil ? »

Max : « Oui oui. Tu prends tout pour te rembourser… »

Le chevalier : « Vous ne connaissez pas bien l’argent vous… »

Max : « Pas trop… »

Léo : « Tu nous offres tout tout le temps. »

Le chevalier : « Mais vous économisez pour m’offrir des vacances loin un jour. »

Max : « Oui. Mais on voulait te faire la surprise. »

Léo : « Parfois on trouve des pièces quand on inspecte. »

Samuel : « Alors on les prend et on les mets dans notre coffre. »

Max : « Des mois d’économies ! »

Le chevalier : « Je vois. Alors je prends ce qu’il faut pour rembourser l’appareil… Voilà… »

Max : « Tu as tout ce qu’il te faut bonome ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Bien. On va ranger alors parce que c’est toute notre fortune. »

Léo : « Ça fait beaucoup d’argent quand même. »

Le chevalier : « Oui mes petizours. »

Le chevalier : « Et si vous alliez prendre la pause avec Tatty Teddy ? »

Max : « On y va ! »

Avec Tatty Teddy

Après bonome nous a pris tous les quatre dans ses bras. Je sais pas pourquoi il avait l’air tout attendri. Il nous a gratouillé le front tendrement. Même Tatty Teddy a ronronné. Je crois qu’il a pas l’habitude de se faire gratouiller le front. C’était très agréable. Mais c’est pas tous les jours que son idole vient nous voir. Moi je voulais discuter avec Tatty Teddy pour connaître sa vie. Alors on a commencé à papoter. Bonome nous a laissé ensemble. Je sais pas ce qu’il a fait pendant ce temps. Il s’est mis en retrait pour pas nous embêter. Au début on papotait. Puis on a commencé à se chamailler pour de rire. Et ensuite c’est devenu une bagarre de petizours. Bonome est venu voir et comme on rigolait bien il a pris son air sévère, mais pas sérieusement, pour nous gronder. Ça a beaucoup fait rire petit Sam de voir bonome s’imiter lui même et on éclaté de rire tous les quatre. Bonome a fait semblant de se fâcher très fort. Et nous on lui a sauté dessus pour faire la bagarre tous ensemble. Évidemment il a fait semblant de perdre et ça c’est fini en gros câlin. Et puis Tatty Teddy a dû repartir…

Voilà pour cette soirée de Noël Princesse. Je te souhaite un joyeux Noël.

Joyeux Noël à Brindille et Arthur !

Joyeux Noël à Coquelicot et Paul !

Je vous souhaite un joyeux Noël à tous et merci à tous ceux qui nous ont fait des cadeaux. Ça nous a vraiment touchés 🙂

Arthur, Hans et Fritz :=

173 – Le glacier

Vendredi 11 Août, An IV

Le chevalier est dans la cuisine, accoudé à la table, le regard vide, tournant sans fin sa cuillère dans sa tasse de café…

Max : « Bonjour bonome ! »

Le chevalier : « Bonjour Maxou. Déjà levé ? »

Max : « J’ai ouvert les yeux et j’ai vu que tu étais plus dans ton lit alors je suis venu te voir. »

Le chevalier : « C’est gentil ça. »

Max : « Oui 🙂 Il fait moche… »

Le chevalier : « Oui, les nuages sont bas et il va pleuvoir… »

Max : « Qu’est ce qu’on va faire aujourd’hui ? »

Le chevalier : « Ce qui était prévu. »

Max : « Tu veux aller inspecter ? »

Le chevalier : « On ne va quand même pas rester toute la journée dans la cabane… »

Max : « Ben non 🙂 On va où ? »

Le chevalier : « Voir le glacier d’Argentières. »

Max : « Le glacier ? Celui qui est là ? »

Le glacier dans les nuages

Le chevalier : « Celui qui est là, oui. »

Max : « Il est dans les nuages bonome. On va rien voir du tout. »

Le chevalier : « Ça ne te plaît pas d’être dans les nuages ? »

Max : « Si 🙂 Toi tu y es souvent. Même quand il fait beau. Au fait, je t’ai pas remercié hier soir. »

Le chevalier : « Hier soir vous vous êtes couchés dès notre retour. »

Max : « Oui. C’est à cause qu’on avait beaucoup chahuté avec Elvire. Elle nous a encore ratatinés. Elle est forte pour courir partout dans les rochers. »

Le chevalier : « Vous avez chahuté des heures. »

Max : « Pendant ce temps tu as bu des hectolitres de café. »

Le chevalier : « Oui. Et j’ai mal dormi… »

Max : « Merci de nous avoir présenté Elvire bonome. Et merci de nous avoir laissés jouer pendant des heures. »

Le chevalier : « A ton service petitours 🙂 »

Max : « 🙂 Le grand chevalier au service de ses petizours. On part quand ? »

Le chevalier : « Quand tes cousins seront réveillés… »

Max : « On est pas pressés. D’accord. Bonome, c’est rare qu’on soit que tous les deux. »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Tu te souviens… »

Le chevalier : « Je me souviens de tout Maxou 🙂 »

Max : « On fait un câlin ? »

Le chevalier : « Viens… »

Un peu plus tard…

Léo : « On vous dérange ? »

Max : « Vous êtes enfin réveillés ? »

Boris : « Oui. On a tout dormi. »

Samuel : « Elvire nous a épuisés… »

Léo : « Mais on a bien rigolé hier 🙂 »

Samuel : « Merci chevalier. »

Léo : « Il fait tout gris… »

Boris : « Même qu’il pleut… »

Max : « Mais on va inspecter quand même ! On vous attendait. »

Léo : « On va inspecter ? Où ça ? »

Max : « Là haut ! »

Le glacier… dans les nuages…

Boris : « On retourne dans les nuages ? »

Le chevalier : « Oui. Couvrez-vous bien. »

Max : « On s’en fiche nous. On va pocher. C’est toi qui dois bien te couvrir. Tu es assez caféiné ? »

Le chevalier : « Encore une cafetière et nous partons. »

Max : « Alors on file se préparer ! »

Plus tard, dans la gare de la télécabine…

Max : « On va encore téléphériquer ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Par beau temps j’aurais peut-être fait la montée à pieds mais là… »

Léo : « Chouette alors ! »

Samuel : « J’espère qu’on sera seuls ! »

Max : « Aucune chance ! Il y a des gens qui attendent… »

Le chevalier : « Il n’y aura pas trop de monde. Vous pourrez sortir et profiter du paysage. »

Max : « La cabine arrive ! Allez, grimpe bonome ! »

La vallée glaciaire

Léo : « On va vraiment dans les nuages… »

Le chevalier : « Autrefois le glacier descendait presque jusqu’ici. »

Max : « Ouais ben là on le voit pas du tout. »

Boris : « On démarre ! »

Les petizours applaudissent.

Le chevalier : « Vous applaudissez maintenant ? »

Max : « Oui, on est comme ça ! »

Les petizours applaudissent de nouveau.

Le chevalier : « Encore ? Pourquoi cette fois ? »

Max : « Bonome, tu as pas vu les marmottes ? »

Le chevalier : « Vous applaudissez les marmottes ? »

Léo : « Oui, on applaudit les marmottes ! »

Le chevalier : « LÀ ! »

Max : « Fotoe bonome ! Mais fotoe ! Qu’est que tu fais ! Bonome ! »

Le chevalier : « Oups… Je n’étais pas prêt… »

Max : « Bonome, dis moi que tu as réussi quand même ! Même une foto moche ! »

Le chevalier : « Voyons ça… Mmmmm… »

Max : « Montre nous ! »

Un faon, cerf élaphe

Léo : « Rholalaaaa ! »

Samuel : « La chance ! »

Max : « C’est pas ta plus belle foto des vacances… »

Boris : « Qu’est ce que c’est ? »

Max : « Oui, bonne question. C’est qui ce beau zanimo ? »

Le chevalier : « Vous ne reconnaissez pas ? »

Max : « Ben non… »

Le chevalier : « C’est un faon. »

Max : « Un faon ? Comme Bambi ? »

Le chevalier : « Absolument ! »

Léo : « On a vu un faon ! »

Samuel : « Le faon est le petit du cerf élaphe. »

Le chevalier : « Cervus elaphus, Cervidés, Cervinés. C’est un jeune dépendant encore de ses parents. »

Max : « Rholalaaa ! Un Bambi ! »

Léo : « On est encore dans le téléphérique et on voit un jeune cerf élaphe… »

Samuel : « Et vlan ! Une nouvelle espèce ! »

Max : « Bonome, tu aurais pu réussir ta foto quand même… »

Léo : « Max, au travers de la vitre et en mouvement, alors qu’il était même pas prêt… Moi je trouve qu’il a assuré. »

Boris : « Belle réactivité chevalier. »

Le chevalier : « Merci à tous les deux 🙂 »

Max : « Un Bambi… »

Léo : « On s’extasie et on regarde plus rien du tout ! »

Samuel : « On arrive déjà ! »

Le chevalier : « Alors pochez vous confortablement… »

A la sortie de la gare…

Max : « Tu sais où on va bonome ? »

Le chevalier : « Pas vraiment… Par là je crois. »

Léo : « On va où ? »

Le chevalier : « Voir le glacier. »

Samuel : « On va rien voir du tout ! La visibilité est de moins de 10 mètres ! »

Max : « On va se perdre dans le brouillard… »

Le chevalier : « C’est pas vous qui disiez que c’était comme ça qu’on pouvait voyager dans le temps et l’espace ? En se perdant dans les nuages ? »

Max : « On a dit ça nous ? »

Léo : « Je me souviens. Quand l’Île Où On Va à Pieds était dans le brouillard… »

Max : « Ah… Mais là on va se perdre et on sera perdus. »

Le chevalier : « Mais non. On chemine sur les chemins et tout va bien se passer. Vous n’aimez pas cette ambiance ? »

Le chemin

Léo : « Moi si. »

Samuel : « Moi aussi. »

Boris : « Mais c’est humide. »

Max : « Oui, il pleut et on voit rien du tout. On va se perdre dans le brouillard. Chouette ambiance… Tiens, on devrait pas avoir une belle vue d’ici normalement ? Fotoe bonome. Qu’on montre à Princesse la magnifique vue… »

La vue…

Léo : « C’est sûr que là… »

Samuel : « C’est pas vraiment… »

Boris : « Si on aime les nuages ça va 🙂 »

Le chevalier : « Moi j’aime bien. La nature est belle même dans les nuages… »

Max : « Ben ça ! Toi, dès que tu es dans la nature tu redeviens sauvage. Surtout quand on croise personne. Dites les cousins, il faut le surveiller ou il va se creuser un terrier. »

Léo : « On serait bien là. »

Samuel : « Avec les marmottes. »

Boris : « Et les cerfs élaphes. »

Léo : « Bonome, tu le creuserais où ton terrier ? »

Max : « Non mais ça va pas la tête ? Vous l’encouragez là ! Regardez ! Notre zoiso-gardien vient nous voir ! Lui aussi il est inquiet ! »

Un rougequeue noir Notre zoiso-gardien

Samuel : « Bonjour zoiso-gardien. Tu vas bien ? »

Léo : « Bonome, tu peux le remercier de bien veiller sur nous en zoiso s’il te plaît. »

Le chevalier : « Il vous a entendu. »

Max : « Dis zoiso-gardien, tu veux bien pas trop t’éloigner. Parce que j’ai peur qu’on se perde dans les nuages et qu’on soit tout perdu. Veille bien sur nous s’il te plaît. »

Le chevalier : « N’aie pas peur Maxou. On ne risque rien si je reste sur le chemin. »

Léo : « Bonome, tu as vu ? »

Samuel : « Ce serait pas une taverne ? »

Le chevalier : « Si. »

Un taverne… fantomatique…

Boris : « On pourrait aller se réchauffer. »

Max : « Bonne idée. »

Léo : « Tu penseras à notre chocolat chaud ? »

Le chevalier : « Je commence à avoir l’habitude 🙂 Un chocolat chaud avec quatre pailles 🙂 »

Samuel : « Et un hectolitre de café pour toi. »

Boris : « C’est une drôle de commande. Un hectolitre de café et un chocolat chaud avec quatre pailles…»

Le chevalier : « Pochez vous. Je vais entrer. »

Un peu plus tard…

Samuel : « On était bien dans cette taverne. »

Max : « C’est dommage qu’un groupe soit arrivé. »

Boris : « Le chevalier pouvait pas rester avec autant de monde… »

Max : « Bonome, qu’est ce qu’on va faire ? On va pas pouvoir observer le glacier et on voit rien du tout… »

Le chevalier : « On pourrait observer les lichens. »

Léo : « Tu veux faire la lichénologie ? Tu t’y connais un peu ? »

Le chevalier : « J’en connais quelques uns. Et pour les autres vous pourrez faire des recherches plus tard. »

Boris : « Moi je veux bien. »

Samuel : « Moi aussi. »

Max : « Alors on fait la lichénologie. C’est parti ! »

Samuel : « On peut commencer là… »

Lichen des rennes,  Cladonia rangiferina.

Max : « Tu le connais bonome ? »

Le chevalier : « Tout ce que je vais vous dire sur les lichens sera à vérifier. Pour celui-ci je parlerais de lichen des rennes. C’est une espèce de milieux froids. »

Léo : « Alors c’est pas étonnant de la voir là. On est en été et il fait pas chaud. Brrr… »

Samuel : « Tu connais son nom en scientifique ? »

Le chevalier : « Cladonia rangiferina. »

Max : « Merci bonome. On vérifiera quand même. »

Boris : « Et celui ci ? »

Lichen d’Islande, Cetraria islandica

Le chevalier : « Le lichen d’Islande, parfois appelé à tort mousse d’Islande. Si je ne dis pas d’erreur il s’appelle Cetraria islandica. »

Léo : « Et cet autre là, tu le connais ? »

Un autre Cladonia

Le chevalier : « Un autre Cladonia… Mais lequel ? Mmmmm… Pas facile… »

Max : « Tu veux pas proposer une espèce ? C’est pas grave si tu dis des erreurs, ça arrive. »

Le chevalier : « Certes. Mais je n’aime pas dire des erreurs… »

Max : « Je comprends bonome. »

Le chevalier : « Espèce coccifera. Mais sans certitude… »

Max : « C’est dommage qu’Elvire soit pas là. Elle pourrait nous aider. »

Léo : « Elle a dit que c’était difficile les lichens… »

Boris : « Oh ! Un cascade ! »

Max : « On va la voir ! »

Le chevalier : « Allons-y ! … Nous y voilà. Dites, ça vous direz de prendre la pose pour moi ? »

Max : « Ben oui. Mais tu vas pas réussir à faire une belle foto. Il fait trop gris. »

Le chevalier : « Ça c’est mon problème. Allez, descendez et installez-vous. »

Les petizours

Le chevalier : « Merci mes petizours. »

Paysage de lichens

Max : « C’est de pire en pire. On est vraiment dans les nuages. C’est plus du brouillard ça. »

Ça se couvre 🙂

Léo : « C’est vrai bonome. Pourquoi tu continues ? »

Le chevalier : « J’ai une idée. Je vais continuer à grimper, le plus haut possible… »

Léo : « C’est pas raisonnable ça. »

Le chevalier : « Ayez confiance. Je pense que ça va vous plaire. Pochez-vous confortablement en attendant. »

Max : « Ça, je veux bien 🙂 »

Un peu plus tard…

Le chevalier : « Mes petizours… Mes petizours ! Sortez vos truffes ! »

Max : « Mmmm… »

Léo : « C’est quoi ça ? »

Samuel : « Mais… ! »

Boris : « C’est la neige ! »

Max : « Il neige ! »

Léo : « Bonome, c’est pour ça que tu voulais grimper ? Pour nous montrer la neige ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Max : « On peut sortir de ta poche ? »

Le chevalier : « Oui, profitez de la neige. »

Samuel : « Tabarnak ! On est en plein été et il neige ! »

Léo : « Ben, on doit être très haut. »

Le chevalier : « 2700 ou 2800 mètres… »

Max : « Venez, on va s’installer sur le rocher ! »

Boris : « C’est dommage que la neige tienne pas. »

Samuel : « On aurait pu faire un petitours de neige 🙂 »

Les petizours

Le chevalier : « Ça vous plaît ? »

Max : « Bonome, on avait jamais vu la neige nous. »

Léo : « Alors en plein été ! »

Samuel : « Rhoooo la chance ! »

Léo : « Ça fait froid quand un flocon tombe sur ma truffe ! »

Max Léo
Samuel Boris

Max : « C’est beau la neige mais c’est froid. »

Samuel : « Oui, et ça mouille. »

Boris : « On devrait se repocher. »

Léo : « Vous voulez pas en profiter ? »

Max : « On peut regarder la neige tomber depuis la poche de bonome. »

Samuel : « C’est plus chaud. »

Boris : « Et plus confortable. »

Léo : « Bonome, je peux rester encore un peu moi ? »

Le chevalier : « Si tu veux mon petitours. »

Léo profite de la neige

Max : « Léo, tu as avoir froid ! »

Samuel : « Mets au moins ta capuche cousin Léo ! »

Léo : « Ah oui ! Bonne idée 🙂 »

Max : « Tu vas attraper la maladie Léo. »

Léo : « Les Peluchiformes ont pas la maladie. J’aime bien la neige moi. »

Le chevalier : « Alors profite mon Léo. »

Max : « Il est fou dans sa tête ! »

Samuel : « En même temps je le comprends. C’est pas tous les jours qu’on voit la neige en plein été. »

Léo : « Bonome, tu veux bien me garder contre toi. Si je poche je vais tout mouiller. »

Le chevalier : « D’accord. Tu restes avec moi. Les autres vous êtes prêts pour redescendre ? »

Max : « Oui oui. On est bien installés. Allez, descends bonome, descends. »

Des nuages…

Un peu plus tard…

Max : « STOOOP ! »

Samuel : « Qu’est ce qu’il se passe ? »

Max : « J’ai vu des zoisos ! »

Le chevalier : « Vus aussi 🙂 J’y vais. »

Max : « Doucement… Là, vous les voyez ? »

Léo : « On voit ! »

Des venturons montagnards, Carduelis citrinella, Fringillidés

Léo : « Bonome, c’est qui ces zoisos ? »

Max : « Tu les connais pas ? »

Léo : « Ben non. »

Max : « Léo connaît pas des zoisos ! »

Léo : « Tu les connais toi peut-être ? »

Max : « Ben non ! Mais je suis pas Léo moi 🙂 C’est Léo Petitours qui connaît le beau livre de zoisos par cœur. Pas Max ! »

Léo : « Ben ceux-là je les connais pas ! »

Samuel : « Chevalier, tu peux nous dire s’il te plaît ? Parce que là les cousins sont partis pour plusieurs heures. »

Max : « Même pas vrai ! »

Léo : « On est sages ! »

Le chevalier : « Ce sont des venturons montagnards, Carduellis citrinella, Fringillidés. »

Boris : « Dites donc, ils en font du bruits ! »

Le chevalier : « En dehors de la période de reproduction ils sont très sociables et se déplacent en bandes comprenant de nombreux individus. Il n’est pas rare de les voir perchés dans les mélèzes. »

Léo : « Les voir je sais pas. Mais les entendre ! Rholala ! Qu’est ce qu’ils piaillent ! »

Max : « Léo, tu vas pas les imiter cette nuit, rassure moi. »

Léo : « Moi, monsieur Max, la nuit je dors ! »

Samuel : « Et parfois tu rêves de zoisos. C’est commun chez les petizours. Mais toi, cousin Léo, tu sifflotes dans ton sommeil. Et nous on dort beaucoup moins bien… »

Le chevalier : « Bon, mes petizours, pochez vous confortablement. J’en ai assez de la pluie et des nuages. Je redescends au galop. Si je vois quelque chose je vous fais signe. »

Max : « D’accord bonome ! »

Boris : « Pochage ! »

Après une descente quelque peu acrobatique…

Le chevalier : « Les machins, sortez vos truffes… »

Max : « Les machins ? »

Léo : « On est pas des machins ! »

Samuel : « Nous sommes des petizours ! »

Boris : « Des Peluchiformes ! »

Max : « Les machins… »

Le chevalier : « Il y a un zoiso… »

Max : « Vu ! Il est là ! »

Un pipit spioncelle, mais on est pas sûrs

Léo : « Encore un zoiso qu’on connaît pas… »

Samuel : « La chance ! On voit des tas de zoisos ! »

Max : « Des tas… On en voit pas beaucoup. Mais quelques nouvelles espèces quand même. Bonome, qu’en penses-tu ? »

Le chevalier : « Mmmmm… Pfff… Alooors… »

Max : « Tu sais pas ? Ben demande lui en zoiso ! ‘Bonjour zoiso, pourrais-tu me dire de quelle espèce tu es s’il te plaît. Ça ferait très plaisir à mes petizours.’ »

Le chevalier : « Gobemouche gris juvénile ? Je ne vois pas d’autres hypothèses… Ou alors…»

Max : « Ou alors quoi ? »

Le chevalier : « Un pipit spioncelle… »

Max : « Ah ben d’accord. Un Muscicapidé ou un Motacillidé ! Tu sais même pas la famille ! »

Léo : « En plus on connaît rien au pipit ! Et toi tu proposes le spioncelle ! Il a pas le sourcil blanc le pipit spioncelle ? »

Le chevalier : « Si. »

Max : « Ben d’accord… Bon, on va pas passer la journée sur un zoiso qu’on sait pas qui c’est. On demandera à un spécialiste en zoisos plus tard. Allez, on continue. »

Boris : « On est à la gare du téléphérique ! »

Max : « Oui mais il part pas tout de suite. Bonome, trouve nous des zoisos ! »

Le chevalier : « Ah oui ? Tu es comme ça maintenant ? ‘Bonome trouve nous des zoisos !’ »

Max : « Oui, c’était un peu abrupt. Je reconnais. Mais tu as compris le message 🙂 »

Le chevalier : « J’ai compris… Celui-là, ça te va ? »

Une bergeronnette grise, Motacilla alba, Motacillidés

Max : « Une bergeronnette grise ? Vous en pensez quoi les ‘machins’ ? »

Boris : « C’est un beau zoiso. »

Samuel : « Motacilla alba, Motacillidés. »

Léo : « On en a vu partout où on est allés. »

Max : « C’est une façon de dire qu’il est pas très original ton zoiso bonome. Tu as pas mieux ? »

Le chevalier : « Si, dans ma poche. »

Max : « Même pas vrai ! On est dans tes poches ! On le saurait si il y avait un zoiso ! »

Samuel : « Ça serait bien 🙂 »

Léo : « Si on chahutait avec lui il risquerait de nous déchirer d’un coup de griffe ou de bec… »

Boris : « On aurait le rembourrage qui sortirait… »

Le chevalier : « Vous ne seriez pas obligés de chahuter. »

Max : « Ben si ! Bonome, quand même ! On est des juvéniles ! Tu vas le retenir un jour ? »

Le chevalier : « Je le sais Maxou, je le sais… Il va falloir prendre le téléphérique. »

Max : « Tu as le temps de nous trouver un autre zoiso… »

Le chevalier : « Mmmm… Oui, effectivement 🙂 Là ! »

Un rougequeue noir mâle adulte

Max : « Un rougequeue noir. »

Léo : « Phoenichurus ochruros, Muscicapidés. »

Samuel : « Un mâle adulte. »

Boris : « Votre zoiso-gardien. »

Max : « Bon c’est pas mal bonome. Trois zoisos en quelques minutes. Mais tu aurais pu choisir des espèces qu’on avait jamais vues. »

Le chevalier : « Bien sûr. Facile. »

Léo : « Dites, si on rate le téléphérique bonome va devoir faire la descente à pieds et ça risque de prendre du temps. »

Samuel : « Sans compter que ça pourrait lui donner l’envie de redevenir sauvage et de se creuser un terrier. »

Max : « Alors on y va ! »

On a fait la descente en silence. C’était bien d’être dans les nuages et de voir la neige mais la pluie tout le reste du temps… En arrivant à notre monture bonome s’est changé. Comme ça, dehors. Il a décidé d’enlever son ticheurt parce qu’il était mouillé. Il s’est retrouvé torse nu sous la pluie:) Il est fou dans sa tête ce bonome. Mais il dit que c’est mieux de pas être mouillé. Puis on est rentrés. Il y a eu la douche chaude pour se réchauffer. Et comme c’était pas suffisant on a mangé la soupe. Ça réchauffe bien la soupe bien chaude. Et puis on a fait une soirée fotos. En fait c’était surtout une soirée gratouillis et ronrons de petizours. Demain c’est le dernier jour et j’espère qu’il fera beau.

Je t’embrasse Princesse et j’espère que tu vas bien.

Continuer la promenade

172 – Le sentier botanique

Jeudi 10 Août, An IV

Tôt le matin. Max regarde par la fenêtre. Léo le rejoint.

Léo : « Qu’est ce que tu regardes Maxou ? »

Max : « Le temps… Il fait gris. Il pleut… Bonome voudra pas sortir… »

Léo : « Depuis qu’on est arrivés il est plutôt motivé pour inspecter coûte que coûte. »

Max : « Tu crois que même aujourd’hui… »

Léo : « Il suffit de lui demander. Il est en train de se caféiner. »

Max : « Il est en bas ? »

Léo : « Oui. Tu sais bien qu’après son réveil il s’éloigne guère de la cafetière 🙂 Tu veux que j’aille lui parler ? »

Max : « Non laisse. BOOOOOONOOOOOOOM’ BOOOOOOOOOOONOOOOOOOOOME ! »

Le chevalier apparaît instantanément.

Le chevalier : « Quelle est donc cette douce voix qui m’appelle si affectueusement ? »

Léo : « 🙂 »

Max : « C’est moi 🙂 »

Le chevalier : « Je ne serais pas surpris d’apprendre qu’une avalanche s’est produite au moment où tu as crié. Que me vaut cet appel matinal ? »

Léo : « C’est parce qu’il fait pas beau. Maxou est inquiet. »

Le chevalier : « Vous voulez inspecter ? »

Max : « Ben oui bonome. C’est pas tout le temps qu’on peut faire l’alpinologie. Il faudrait en profiter. »

Le chevalier : « Malgré la pluie ? »

Max : « C’est pas une grosse pluie. »

Le chevalier : « Bien. D’accord. Je pensais que vous préféreriez rester au chaud. »

Max : « Dans ta poche on est au chaud. »

Le chevalier : « Bien bien bien 🙂 Petit Sam n’est pas avec vous ? »

Léo : « Comme il faisait gris quand on a ouvert les yeux je lui ai dit d’en profiter pour faire la grasse matinée. »

Le chevalier : « Alors va le réveiller en douceur et préparez vous. »

Max : « Chouette alors ! »

Quelques minutes plus tard, alors que notre petite troupe chevauche…

Léo : « Bonome, je t’ai entendu tout à l’heure. Tu parlais d’un guide à quelqu’un. C’est quoi ce guide ? »

Le chevalier : « Ce devait être une surprise. »

Léo : « Oups. Pardon bonome. »

Max : « Un guide ? Tu as pris un guide ? Mais on a pas besoin ! On a toi ! Ça y est ! Tu en as assez de nous ! Tu vas nous confier à un guide et tu vas partir ! »

Samuel : « Cousin Max ! Tu as vraiment le front tout le tour de la tête toi ! Le chevalier ferait pas ça ! Jamais. »

Léo : « Mais pourquoi un guide ? »

Le chevalier : « Pour changer. Vous verrez 🙂 »

Max : « Et on va où ? »

Le chevalier : « Vu le temps nous n’irons ni loin, ni haut. »

Max : « Oui d’accord. Mais ça nous dit pas où on va ça… »

Le chevalier : « Au sentier naturaliste de la réserve naturelle. Au Col des Montets. D’ailleurs nous arrivons… »

Max : « Moi je veux pas de guide. Ça sert à rien d’avoir un guide. Je veux que ce soit mon bonome le guide… »

Quelques minutes plus tard…

Le chevalier : « Notre guide nous attend 🙂 »

En voyant le guide Max saute de la poche et cavale vers lui…

Elvire la marmotte

Elvire : « Bonjour ! Je suis Elvire la marmotte et je serai votre guide aujourd’hui. »

Elvire et Max

Max : « Bonjour Elvire ! Moi c’est Max le petitours. Mes cousins arrivent. Avec mon bonome. »

Léo : « Oh ! Une marmotte ! »

Samuel : « Bonjour la marmotte ! »

Boris : « C’est toi notre guide ? »

Léo : « Tu t’appelles comment ? »

Elvire : « 🙂 Bonjour les petizours 🙂 Je m’appelle Elvire la marmotte et je suis guide botaniste à la maison de la réserve naturelle des Aiguilles Rouges. »

Léo : « Rhoooo la chance ! »

Samuel : « On va faire la botanique ! »

Elvire : « Oui, avec un guide botaniste on fait la botanique 🙂 »

Max : « On en a déjà fait depuis qu’on est arrivés. Tu connais Gaston toi ? »

Elvire : « Gaston ? Quel Gaston ! »

Max : « Ben… Gaston Bonnier ! Pfff ! Tu es guide botaniste et tu connais pas Gaston… »

Elvire : « Parce que nous, les botanistes, on parle de la Bonnier. Pas de Gaston. Vous êtes prêts ? »

Max : « Ben oui ! On a déjà nos sacados ! »

Léo : « Je pense qu’une foto de groupe s’impose. N’est-ce pas bonome ? »

Le chevalier : « Tu me connais bien mon Léo. »

Les petizours et Elvire la marmotte

Elvire : « Allez ! C’est parti ! Nous allons commencer par déambuler un peu sur le chemin puis je vous présenterai quelques végétos et leurs milieux de vie. »

Max : « On connaît déjà des végétos ! »

Léo : « Mais on les connaît pas tous ! Elvire en connaît forcément plus que nous ! »

Samuel (à Elvire) : « Cousin Max ronchonne parfois. Là il fait un peu sa mauvaise tête. Mais il est très gentil. »

Elvire : « Au fait, vous vous êtes pas présentés ! »

Max : « Lui, le petitours à capuche, c’est Léo. Mon doux cousin Léo 🙂 Le petitours blanc, habituellement à salopette, c’est Samuel. Il est venu tout seul du Lac Saint Jean au Québec pour nous rejoindre. Là, c’est Boris. Il a été envoyé par le Grand Conseil des Petizours de Grande Russie pour devenir petitours naturaliste. Et le grand dadais, là, c’est bonome 🙂 »

Samuel : « C’est un grand chevalier. »

Elvire : « Bien 🙂 Bon parlons un peu de ce chemin… »

Le sentier botanique

Elvire : « Nous sommes ici au Col des Montets qui sépare la Vallée de Chamonix de la Vallée de Vallorcine ou Vallée du Finhaut, en Suisse. »

Max : « On est allés en Suisse ! »

Léo : « On a vu les traces de dinosaures ! »

Elvire : « Vous êtes allés à Emosson ? Vous en avez de la chance ! »

Samuel : « Le chevalier est très gentil avec ses petizours. Il savait que ça nous ferait plaisir. »

Max : « Même qu’il m’a fotoé sur une empreinte ! »

Elvire : « 🙂 Revenons au chemin. Nous sommes donc près du col dans une zone relativement humide vers 1500 mètres d’altitude. En raison de l’orientation de la vallée, sa position entre deux grands massifs et son altitude, le sentier naturaliste abrite une flore très diversifiée. Et quelques particularités géologiques comme celle-ci. »

Une source

Boris : « Il y a de l’eau qui sourd du sol ! »

Max : « Elle vient d’où cette eau ? »

Elvire : « Du Massif des Aiguilles Rouges ! L’eau s’infiltre vers les sommets ou sur les pentes du massif. Elle descend puis, en rencontrant une couche imperméable, elle s’accumule puis finit par ressurgir ici ou là. Il y a quelques sources comme celle-ci réparties dans le secteur. Continuons… »

Le sentier botanique

Léo : « Tu nous emmènes où Elvire ? »

Elvire : « Nous allons descendre vers l’étang. C’est très beau. Vous allez voir… »

Elvire : « Voilà ! »

L’étang

Samuel : « Rhooo ! »

Boris : « C’est vrai que c’est beau ! »

Léo : « Et toi tu habites ici ? »

Elvire : « Oui 🙂 Mais les conditions sont pas toujours faciles. Je vous ai emmenés ici pour commencer par les arbres. Comme vous pouvez le voir il y en a de nombreuses espèces. Des aulnes, des bouleaux… Mais je voudrais vous en présenter deux espèces importantes. Venez… »

Épicéa commun Picea abies, Pinacées

Elvire : « C’est un épicéa commun. »

Léo : « Picea abies, Pinacées ! »

Samuel : « Il est à la base d’une association végétale qu’on appelle la pessière ! »

Boris : « On la trouve à l’étage montagnard, vers 800 à 1000 mètres d’altitude. »

Elvire : « Vous connaissez la pessière ? »

Max : « Elvire, on a des sacados nous. On est naturalistes. On connaît pas tout mais quand on vient à la montagne on connaît la pessière. »

Elvire : « D’accord. Je précise quand même que les aiguilles de l’épicéa sont plutôt plates et qu’elles sont attachées individuellement sur les branches. C’est un critère important chez les Pinacées, la façon dont les aiguilles sont attachées sur la branche. Alors allons voir un autre arbre ! Le voilà ! »

Mélèze, Larix decidua, Pinacées

Elvire : « C’est un mélèze ! Comme vous pouvez le voir ses aiguilles sont attachées par groupes circulaires. »

Max : « Il s’appelle Larix decidua, Pinacées. »

Léo : « Ben oui, c’est écrit sur le panneau 🙂 »

Samuel : « Le mélèze est la plante principale d’une association végétale appelée mélézein. »

Elvire : « Oui Samuel. Dans le mélézein on trouve beaucoup d’arbrisseaux rampants. Je vous les montrerai plus tard. Pour le moment continuons à nous promener. »

Max : « On chemine sur les chemins 🙂 »

Le paysage

Boris : « Un zoiso ! »

Max : « Ouça le zoiso ? »

Léo : « Là ! »

Une femelle rougequeue à front blanc, Phoenicurus phoenicurus, Muscicapidés

Samuel : « C’est qui ce zoiso ? »

Max : « On dirait un Muscicapidé… »

Léo : « Un rougequeue ? »

Max : « Pas noir. Même une femelle ou un juvénile… »

Léo : « Alors un rougequeue à front blanc. Juvénile ? Femelle ? »

Max : « C’est pas un juvénile. Observez bien son bec. C’est un bec fin d’adulte ça. »

Léo : « Tu as raison Maxou. Alors c’est une femelle rougequeue à front blanc, Phoenicurus phoenicurus, Muscicapidés. »

Max : « Bonome, tu confirmes ? »

Le chevalier : « Je confirme. »

Elvire : « Vous connaissez les zoisos ? »

Max : « Elvire, regarde sur nos épaules et sur notre dos. Que vois-tu ? »

Elvire : « Les bretelles de vos sacados et vos sacados. »

Max : « Ben oui ! C’est parce qu’on est na-tu-ra-list’. Et dans naturaliste il y a aussi ornithologue. »

Léo : « Même qu’on aime beaucoup les zoisos. »

Samuel : « C’est notre sujet d’étude préféré 🙂 »

Boris : « Et tous les zoisos c’est leur préféré 🙂 »

Elvire : « Dites donc, vous en connaissez des choses, vous. »

Max : « Ben oui 🙂 On est comme ça ! »

Léo : « Même que le rougequeue à front blanc on l’avait jamais vu ! »

Samuel : « Encore une nouvelle espèce ! »

Elvire : « Vous en connaissez beaucoup des espèces de zoisos ? »

Max : « Ben… On a pas vraiment compté. Bonome, d’après toi ? »

Le chevalier : « Vous devez approcher des 200 espèces. »

Elvire : « 200 espèces de zoisos ! Rholala ! »

Léo : « On connaît les insectes aussi. »

Samuel : « Pourquoi tu parles des insectes cousin Léo ? »

Léo : « A cause de la chenille… »

La chenille du machaon, Papilio machaon, Papilionidés

Boris : « Oh ! Elle est belle ! »

Max : « C’est la chenille du papillon machaon, Papilio machaon, Papilionidés. »

Léo : « Même que si on l’embête elle sort ses cornes qui sont pas des cornes pour émettre un produit qui sent pas bon ! Beurk ! »

Max : « Ça s’appelle un osmeterium. »

Le chevalier : « Oui, mais il n’y a pas que le machaon qui en a. Presque toutes les espèces de Papilionidés en ont. »

Léo : « Le flambé aussi ? »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Max : « On a jamais vu la chenille du flambé… On continue Elvire ? »

Elvire : « Oui, on est là pour ça 🙂 Venez sur les rochers. »

Elvire… et les petizours

Samuel : « De quoi tu vas nous parler Elvire la marmotte ? »

Elvire : « Ben, apparemment vous connaissez beaucoup de choses déjà. Je sais plus quoi dire, moi. »

Léo : « Et si tu nous parlais de la jolie plante qui est derrière toi ? »

Elvire : « La callune vulgaire ? Vous la connaissez pas ? »

Max : « Ben si. Mais on sait pas tout ! »

Elvire : « La callune vulgaire, Calluna vulgaris, fait partie de la famille des Ericacées. C’est une grand famille mais la plupart de ses membres n’existent qu’en Afrique du Sud. L’Afrique du Sud c’est le pays des Ericacées 🙂 Les Ericacées de nos régions ont toutes les mêmes caractéristiques. Parlons d’abord de la fleur. Les pétales sont soudés au moins à la base. Si on regarde pas bien les fleurs de la callune vulgaire, on peut croire que les pétales sont séparés mais c’est pas vrai. Ils sont soudés à la base. Regardez… »

Callune commune Calluna vulgaris, Éricacées

Samuel : « Je me serais fait avoir, moi ! »

Léo : « Il faut toujours bien observer petit Sam. »

Elvire : « Oui. La plupart des autres callunes et bruyères ont des petites fleurs en clochettes. La fleur comporte 5 cycles de 5 pièces florales chacun. 5 sépales, 5 pétales, 5+5 étamines et 5 carpelles. »

Boris : « C’est pas dur à retenir alors ! 5 x 5 ! »

Elvire : « Oui Boris. Elles sont pour la plupart adaptées aux sols acides : sur le granite, les gneiss, les schistes… Vous connaissez ces roches ? »

Max : « Elvire, les sacados ! »

Elvire : « Vous êtes géologues aussi ? »

Léo : « Dans naturaliste il y a géologue aussi 🙂 »

Samuel : « Si on va dans les Alpes et qu’on fait pas la géologie… »

Boris : « Même qu’on connaît les sackungs nous 🙂 »

Elvire : « Les sackungs ? C’est quoi les sackungs ? »

Max : « Tu connais pas les sackungs ? »

Léo : « Max, Elvire est botaniste. Pas géologue ! »

Samuel : « Les sackungs, ça ressemble à des failles normales mais c’est dû à un effondrement gravitaire des pentes des montagnes suite au recul des glaciers. »

Boris : « Il y en a là-haut ! »

Elvire : « Je me renseignerai 🙂 Bon, revenons au Éricacées. Elles forment des landes et leur port est adapté. La croissance est lente et se fait souvent au ras du sol. Les tiges ont donc un aspect tout contourné. Les feuilles sont étroites, bordées de poils et peuvent se replier sur elles-mêmes pour protéger la face inférieure qui porte les stomates. Ça évite l’évaporation. »

Samuel : « C’est quoi les stomates ? »

Elvire : « Mmmmm… Des structures formées de deux cellules dites cellules de garde délimitant une ouverture appelée ostiole. C’est par là qu’ont lieu les échanges gazeux entre la plante et l’air. Quand les cellules de garde gonflent, l’ostiole se ferme et quand elles dégonflent, les ostioles s’ouvrent. »

Max : « Les échanges gazeux il y en a deux chez les végétos. Les échanges gazeux respiratoires : la plante prélève du dioxygène et rejette du dioxyde de carbone. Et les échanges photosynthétiques : la plante prélève du dioxyde de carbone et rejette du dioxygène. »

Samuel : « Et ça se fait par les ostioles des stomates. Merci Elvire la marmotte. »

Léo : « On peut continuer les rochers ? Il y en a un beau là ! »

Elvire : « Alors allons-y ! »

Des rochers

Léo : « Il y a encore des lichens ! C’est beau les lichens ! »

Paysage de lichens

Samuel : « Elvire la marmotte, tu connais les lichens ? »

Elvire : « Oui Samuel. Que veux-tu savoir ? »

Samuel : « Le chevalier nous a expliqué un peu. Tu veux bien nous raconter les lichens s’il te plaît ? »

Elvire : « Je veux bien Samuel. Si votre chevalier vous a expliqué un peu il a dû vous dire que ce sont des symbioses. »

Max : « Ben oui ! »

Elvire : « Je rappelle pour ceux qui ont oublié. Une symbiose est une association obligatoire et à bénéfice réciproque entre deux êtres vivants. »

Samuel : « Les lichens c’est la symbiose d’une cyanobactérie ou d’une algue avec un champignon ! »

Max : « Notre petit Sam retient tout. »

Léo : « Il a une mémoire prodigieuse. »

Boris : « Le chevalier a dit ça une seule fois. »

Léo : « Et Sam s’en souvient. »

Samuel : « Vous me gênez… »

Léo : « Elvire, tu connais l’espèce de ce lichen ? »

Elvire : « Si je dis pas d’erreur c’est un Enterographa zonata mais je suis pas certaine. C’est compliqué les lichens. Mais ce sont des organismes importants dans la colonisation des rochers par la végétation. Parce qu’ils forment une première couche vivante sur laquelle peuvent s’installer des mousses ou des petites plantes saxicoles. »

Samuel : « Saxicole ? Comme dans saxifrage ? »

Elvire : « Oui Samuel. Saxicole signifie qui aime les roches. Vous connaissez les saxifrages ? »

Max : « On a vu la saxifrage paniculée et la saxifrage des ruisseaux. »

Samuel : « La saxifrage étoilée aussi. »

Elvire : « De très jolies plantes 🙂 Là il y a la joubarbe des montagnes. »

La joubarbe de montagne

Max : « On la connaît ! »

Samuel : « On l’a vue hier 🙂 »

Elvire : « Dites donc, vous connaissez déjà bien la flore des Alpes. »

Max : « C’est grâce à bonome. »

Léo : « Wikibonome 🙂 »

Max : « Léo, démonstration ! »

Léo : « Oui Maxou. Bonome, pourrais-tu nous dire quelle est cette petite plante qui se trouve là ? »

Alchémille des rochers Alchemilla saxatilis, Rosacées

Le chevalier (qui était dans sa tête) : « Mmmm ? Oui, pardon Léo. Cette petite plante ? Voyons ça… C’est une alchémille. Comme vous le voyez les feuilles ont toutes cinq folioles. Je dirais donc que c’est l’alchémille des roches, Alchemilla saxatilis, Rosacées. Savez-vous que c’est cette petite plante qui est à l’origine de l’alchimie ? »

Max : « Noooon ? C’est vrai ? Ben ça alors ! »

Boris : « Raconte chevalier ! »

Le chevalier : « Les feuilles de l’alchémille vulgaire forme une espèce de coupe dans laquelle s’accumule la rosée du matin. Cette eau avait la réputation d’être particulièrement pure et les alchimistes, qui ne s’appelaient pas encore comme cela, récoltaient cette eau pour s’adonner à leur passe-temps favori : la réalisation de la pierre philosophale qui devait transformer le plomb en or. »

Samuel : « Et ils ont jamais réussi… »

Le chevalier : « Non 🙂 A force d’utiliser l’eau des alchémilles, ces personnages étranges ont reçu le nom d’alchimistes. Toujours au Moyen-Âge, cette eau, dite rosée céleste, avait la réputation de soigner les maux féminins. Plus tard, on lui attribua la propriété de régénérer la virginité féminine et de raffermir les seins flétris. »

Max (discrètement à Elvire) : « Alors, tu vois 🙂 »

Boris : « Merci chevalier. »

Léo (en adressant un clin d’œil à Elvire et Max) : « Et cette petite plante à fleur blanche. Tu la connais ? »

Euphraise naine

Le chevalier : « L’euphraise naine, Euphrasia minima, Orobranchacées. Elle était autrefois classée dans les scrofulariacées. Je ne sais pas pourquoi ça a changé. Cette petite plante est familièrement appelée casse-lunettes. En effet selon le grand savant italien Matthiole, elle permet « d’ôter tous les empêchements contraires à la vue. » Des études récentes ont montré son action contre les conjonctivites, les larmoiements, les infections ophtalmologiques légères et les orgelets. Euphrasia est un mot grec qui signifie joie. »

Samuel : « C’est la joie d’avoir retrouvé la vue ? »

Le chevalier : « Certainement mon petit Sam. »

Max : « Alors Elvire ? Convaincue ? »

Elvire : « Il est toujours comme ça ? »

Léo : « Oui 🙂 »

Boris : « Et pas seulement pour la botanique. Pour l’entomologie, la géologie… »

Samuel : « Il est incollable ! »

Max : « Mais bon, c’est facile quand on a vu la naissance de l’Univers. »

Elvire : « Quand on en a vu la naissance de l’univers ? Comment ça ? »

Max : « Bonome le dira jamais mais il a 15 milliards d’années. »

Léo : « Au minimum. »

Samuel : « Alors il a assisté à la naissance de l’univers. Forcément. »

Boris : « C’est pour ça qu’il connaît tout. »

Le chevalier (qui sort de dans sa tête) : « Qu’est ce que vous racontez ? »

Max : « Elvire nous demandait pourquoi tu as pris un guide alors que tu connais tout. »

Léo : « J’ai une hypothèse. »

Samuel : « Cousin Léo a toujours des hypothèses 🙂 »

Léo : « Elvire, tu es une juvénile toi aussi. »

Elvire : « Oui. »

Max : « Bonome, c’est pour ça que tu as pris un guide alors ? »

Samuel : « Pour qu’on chahute avec Elvire la marmotte ? »

Max : « Bonome, tu pourrais sortir de dans ta tête quand on te parle ! »

Samuel : « Le chevalier va parfois dans sa tête. »

Léo : « Il redevient sauvage… »

Max : « Bonome, c’est pour qu’on chahute avec une marmotte que tu as pris un guide ? »

Le chevalier : « Moi ? Non 🙂 »

Max : » D’accord 🙂 C’est parti ! »

Quelques temps plus tard, les petizours sont à bout de souffle et Elvire les nargue du haut d’un rocher…

Elvire : « Ben alors les petizours, on joue plus ? »

Léo : « On est tout fatigués ! »

Max : « Moi j’en peux plus ! »

Boris : « Je suis épuisé. »

Samuel : « Tu es trop forte Elvire la marmotte. »

Le chevalier : « Mes petizours se sont faits ratatiner par une marmotte ? »

Léo : « Ratatiner ? Oh non ! Pire que ça ! »

Samuel : « Si on était pas pleins d’humilité on pourrait dire qu’on s’est fait humilier. »

Boris : « Mais on est contents pour Elvire. »

Elvire : « C’est pas tous les jours que je peux chahuter comme ça avec des visiteurs 🙂 »

Max : « Pfff ! C’est facile pour toi ! Déjà tu connais bien les lieux et puis il y a eu des millions d’années d’évolution qui ont fait que les marmottes courent mieux que les ours ! C’est l’évolution qui nous a ratatinés, pas toi ! »

Samuel : « Cousin Max est très mauvais perdant. »

Max : « Je suis pas mauvais perdant ! Je suis un bon gagnant ! »

Léo : « Ben ça, on peut pas avoir. Tu gagnes jamais ! »

Samuel : « Et vlan cousin Max 🙂 »

Le chevalier : « Bon, si vous vous êtes bien amusés nous pourrions reprendre la visite. »

Max : « On peut. Elvire, veux-tu qu’on te fasse visiter ? »

Elvire : « Vous ? Vous voulez me faire visiter la réserve ? »

Léo : « Oui 🙂 Avec wikibonome. »

Samuel : « Elvire la marmotte, ça serait pas une centaurée ça ? »

Centaurée de montagne Centaurea montana, Astéracées

Elvire : « Si. C’est la centaurée de montagne, Centaurea montana, Astéracées. »

Max : « On a vu la centaurée uniflore déjà. »

Elvire : « Oui, on la voit beaucoup là-haut. »

Léo : « Il y a aussi des centaurées au bord de mer, Centaurea aspera par exemple. »

Elvire : « Vous allez au bord de la mer aussi ? »

Max : « Ben oui ! On a une cabane à notre disposition en Charentmaritimie alors on y va souvent quand bonome est en vacances. Tu devrais venir un jour. »

Elvire : « Ça va pas être facile. Parce qu’il y a l’hibernation bientôt. Jusqu’en mars ou avril. Et puis après je fais la guide, moi. »

Léo : « On te donnera l’adresse et si tu peux venir hésite pas 🙂 »

Boris : « Il est beau ce chemin. »

Le chevalier : « Nous y reviendrons. »

Max : « On va revenir ? Quand ? »

Le chevalier : « Avant notre départ. J’aimerais grimper jusqu’au Lac Blanc. Enfin… Si le temps le permet. »

Elvire : « Le Lac Blanc ? Oui, c’est par là. Mais il faut beaucoup marcher. Avec un peu de chance vous verrez de beaux zanimos… »

Max : « On les verra. Bonome parle le zanimo alors il leur demande de venir pour ses petitzours. »

Elvire : « Il parle le zanimo ? »

Léo : « Oui, bonome il est polyglotte du zanimo. Il parle le zoiso, le renard, le chevreuil… »

Samuel : « Il parle tout le mammifère. »

Max : « Mais il le dira pas. »

Elvire : « C’est un drôle de bonome votre chevalier. »

Max : « Bah… C’est un peu un grand dadais maladroit mais il est pratique. Il nous évite de nous promener avec une bibliothèque 🙂 »

Samuel : « Les cousins ! Regardez ! »

Un rougequeue noir

Max : « Un rougequeue noir ! »

Léo : « Ben oui, forcément. C’est notre zoiso-gardien d’ici. Il fallait bien qu’il se montre ! »

Elvire : « Parce qu’en plus vous avez des zoisos-gardiens ? »

Max : « Toujours ! Ici ce sont les rougequeues noirs. En Bretagne c’était les pipits maritimes et les bécasseaux sanderlings. En Charentmaritimie ce sont les chardonnerets rigolos… »

Léo : « En Normandie et en Vendée on a pas fait attention… »

Max : « En Normandie c’était les Laridés. »

Elvire : « Vous êtes allés en Bretagne, en Vendée, en Normandie, en Charentmaritimie ! Tout ça ! »

Max : « J’ai tendance à oublier qu’on a vraiment de la chance… »

Samuel : « Quand je vous le dis vous vous moquez de moi ! »

Léo : « On se moque pas petit Sam. »

Max (à Elvire) : « Petit Sam croit toujours qu’il vit un rêve. Mais je le comprends. »

Boris : « Vous vous rendez pas compte de la chance que vous avez… »

Léo : « Toi aussi tu vas beaucoup inspecter avec ton chevalier. »

Max (à Elvire) : « Parce que Boris va retourner en Grande Russie où il va être confié à un chevalier pour inspecter le Pays des Zoisos et voir si tout s’y passe bien. »

Léo : « J’entends des mésanges… Des charbonnières, Parus major, Paridés. Bonome, va par là s’il te plaît. »

Samuel : « Elles sont là ! »

Max : « Il y a des juvéniles ! Fotoe bonome ! Fotoe ! »

Une mésange charbonnière Parus major, Paridés

Max : « Chez nous on a des restaurants à zoisos. On a des mésanges charbonnières, des bleues, des moineaux… On les voit tout petits. »

Léo : « On les voit grandir. Mais il y a une petite bleue qui est venue mourir à la fenêtre. On a pas pu la sauver… »

Elvire : « Quel roman que votre vie ! »

Samuel : « Quand je vous dis qu’on a de la chance ! »

Max : « Tu devrais lire mon blog Elvire 🙂 »

Elvire : « Tu graves un blog ? »

Max : « Léo et Sam m’aident. C’est pour montrer à Princesse que bonome fait bien sa mission. »

Boris : « Vous papotez, vous papotez… Moi je voudrais bien faire la botanique un peu quand même ! »

Max : « Oui Boris. Tu as raison. Elvire, cette petite plante là s’il te plaît… »

Le mélampyre des près

Elvire : « Pétales soudés… »

Max : « Section B ! »

Elvire : « On le voit pas là mais les étamines sont soudées à la corolle… Je vous passe la suite. C’est une Orobranchacées anciennement Scrofulariacées. C’est le mélampyre des prés, Melapyrum pratense. C’est une plante hémiparasite, comme tous les mélampyres. C’est d’ailleurs pour cela qu’on l’a placée dans les Orobranchacées qui sont toutes parasites ou hémiparasites. »

Boris : « C’est quoi hémiparasite ? »

Elvire : « Un parasite est un être vivant qui se développe au détriment d’un autre. Un hémiparasite est pas obligé d’être parasite. Les mélampyres peuvent voler la sève élaborée d’autres plantes mais ils font aussi la photosynthèse et donc ils peuvent survivre seuls. »

Max : « Je vois. Le mélampyre est un gros paresseux. Il pourrait se débrouiller tout seul mais il préfère voler le manger des autres… »

Elvire : « 🙂 C’est un peu ça 🙂 »

Léo : « Et ça ? »

Rhinanthe crête de coq Orobranchacées

Elvire : « Le rhinanthe crête de coq, Rhinanthus alectorolophus. C’est aussi une Orobranchacée ancienne Scrofulariacée. »

Boris : « Elle est hémiparasite aussi ? »

Elvire : « Oui Boris. »

Max : « Et celle-ci ? »

Elvire : « Celle-ci ? Mmmmm… »

Sedum spectabile, Crassulacées

Elvire : « Oui oui, c’est ça. C’est un sédum, Sedum spectabile, Crassulacées. Il est pas très courant. Je me souvenais pas qu’il y en avait ici. »

Max : « Wikibonome tu veux bien sortir de ta tête et nous raconter une anecdote s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Une anecdote ? Sur la centaurée des montagnes ? »

Max : « La centaurée des montagnes ? La dernière fois que tu as écouté on parlait de la centaurée des montagnes ? Pfff !!! »

Léo : « Tu peux rester dans ta tête bonome 🙂 »

Elvire : « Je connais pas des anecdotes mais je sais que ce sedum peut servir contre les aphtes, les brûlures ou les cors aux pieds… »

Samuel : « Merci Elvire la marmotte. »

Elvire : « Je vais retenir qu’il y en a ici. Je l’avais pas vu celui-là. On arrive dans le secteur des Éricacées que je voulais vous montrer. Les plantes de la lande à Éricacées… Commençons par la plus connue : le rhododendron ferrugineux… »

Rhododendrons ferrugineux

Elvire : « C’est très beau là-haut quand les rhododendrons sont en fleurs. Son nom en scientifique est Rhododendron ferrugineum. On le trouve dans ce qu’on appelle la zone de combat à la sortie de la forêt. C’est là que les tétras-lyres aiment à nicher. Vous avez déjà vu des tétras-lyres ? »

Léo : « Ben non… C’est rare les tétras-lyres et c’est la première fois qu’on vient dans les Alpes. »

Elvire : « Oui, je comprends. Ensuite il y a le genévrier nain. »

Genévrier nain

Le chevalier : « Juniperus sibirica, Cupressacées. Autrefois il avait la réputation de protéger de la peste si on en mâchait les baies. On disait même qu’il protégeait du diable lui-même 🙂 Il sert encore aujourd’hui à soigner des affections des bronches ou alors à parfumer les plats comme la choucroute. On peut aussi en faire du genièvre ou du gin. »

Max : « Tu es sorti de ta tête ? »

Le chevalier : « Oui mais j’y retourne de ce pas. »

Max : « Mais qui m’a affublé d’un pareil bonome ? Pfff ! Il est dans sa tête. Il sort de sa tête. Il retourne dans sa tête… »

Samuel : « C’est pour nous laisser entre juvéniles. »

Léo : « Ça m’étonnerait pas de lui… »

Max : « Bon, on continue. Tu as d’autres plantes à nous montrer Elvire ? »

Elvire : « Oui, la myrtille 🙂 »

Myrtilles

Max : « Alors là pas d’anecdote ! On s’en fiche ! Dégustation de myrtilles pour tout le monde ! »

Le chevalier : « Mes petizours sont baccivores ? Vous allez avoir la gueule noire ! »

Max : « La gueule noire ? Sois poli bonome ! »

Le chevalier : « C’est comme ça qu’on appelait les oiseaux ou renards gourmands de myrtilles. Leur pulpe violacée colorent le bec ou la gueule de ceux qui venaient de s’en goinfrer. Enfin, faites vous plaisir. C’est bon contre la diarrhée et les troubles intestinaux. »

Léo : « C’est bon les myrtilles 🙂 »

Le chevalier : « Oui mais ne vous en gavez pas trop. »

Max : « Et pourquoi pas ? »

Le chevalier : « Parce qu’il y a des airelles rouges juste là. »

Boris : « C’est bon les airelles rouges ? »

Elvire : « Très bon 🙂 »

Max : « Alors on y va ! »

Airelles rouges

Le chevalier : « Mes petizours baccivores… »

Samuel : « Ça veut dire quoi baccivore ? »

Le chevalier : « Qui se nourrit de baies. »

Max : « Alors on est baccivores 🙂 »

Le chevalier : « Je pensais que vous étiez chocolatophages ? »

Max : « On peut être chocolatophages et baccivores bonome, voyons ! »

Le chevalier : « Comment faites-vous pour manger autant sans prendre un gramme ? »

Max : « Tu aimerais bien savoir 🙂 »

Léo : « Bonome se laisse pousser le ventre… »

Elvire : « Il est plutôt svelte. »

Le chevalier : « Ah ! Merci Elvire ! Vous êtes tellement occupés à baccivorer que vous n’avez pas demandé les noms scientifiques de la myrtille et de l’airelle rouge… »

Léo : « Elvire peut pas nous dire ! Elle mange ! »

Le chevalier : « Vaccinium myrtillus et Vaccinium vitis-idaea. »

Max : « Merchi bonome… »

Le chevalier : « Vous avez englouti votre propre volume en baies d’Éricacées… »

Léo : « Je me sens un peu lourd là… »

Boris : « Moi aussi… »

Samuel : « Je crois qu’on a abusé. »

Max : « Mais c’était booooon ! »

Le chevalier : « Je suis ravi que vous vous soyez régalés 🙂 Elvire, pourrais-tu nous montrer une ou deux plantes encore avant que nous partions ? »

Elvire : « Oui, j’en ai justement deux en réserve 🙂 Venez les voir… Je les montre pas à tout le monde. Commençons par celle-ci… »

Lycopode en massue Lycopodium clavatum, Lycopodiacées

Elvire : « C’est le lycopode en massue, Lycopodium clavatum. C’est une petite plante rare bien que localement abondante. On la trouve surtout en montagne mais il y en a un peu dans les Mont d’Arrée en Bretagne. Vous connaissez ? »

Max : « Ben non… »

Léo : « C’est pas une plante à fleurs ! »

Elvire : « Non non ! C’est un groupe à part : les Lycopodiophyta, ordre des Lycopodiales, famille des lycopodiacées. C’est pas tout le monde qui les connaît ! »

Samuel : « Merci de nous la présenter Elvire la marmotte. »

Elvire : « J’ai mieux. Venez… Là. Vous voyez ? Approchez vous… »

Drosera à feuilles rondes Drosera rotundifolia, Droséracées

Le chevalier : « La drosera à feuilles rondes ! »

Max : « Tu connais ? »

Le chevalier : « Je connaissais par les livres ! Je ne l’avais jamais vue en vrai ! Merci Elvire ! »

Elvire : « A ton service chevalier. Je suis ravi de te montrer quelque chose que tu avais jamais vu. »

Léo : « C’est pas tout le monde qui peut dire ça ! »

Le chevalier : « Drosera roduntifolia, Droséracées… »

Max : « Pourquoi elle a des poils gluants sur ses feuilles ? »

Elvire : « Pour piéger des insectes ! C’est une plante carnivore. »

Boris : « Une plante carnivore ? »

Max : « Rhoooo la chance ! »

Léo : « On en a vu au jardin du muséum de la Ville Capitale mais ça fait pas pareil… »

Elvire : « Comme vous le voyez sûrement le sol est très humide et pas très riche en azote. Alors la drosera prend l’azote là où il est : dans les zanimos. »

Léo : « Ça c’est de l’adaptation ! »

Samuel : « Une plante carnivore… Rhooo ! »

Max : « Elle est toute petite ! On l’aurait pas vue sans toi Elvire ! Rholala merci ! »

Elvire : « Chevalier, vous allez repartir ? »

Le chevalier : « Il le faut bien… »

Elvire : « On a le temps de chahuter ? »

Le chevalier : « … Y-a-t-il du café au chalet d’accueil de la réserve ? »

Elvire : « Il y a ! »

Le chevalier : « Alors je vous laisse le temps de me caféiner. Ne ratatine pas trop mes petizours 🙂 Quoi que ça m’arrangerait que tu les épuises 🙂 »

Un lichen du genre Bryoria

Continuer la promenade

171-2 Le Lac Cornu et le retour

Mercredi 9 Août, An IV (suite)

Un coup de sifflet retentit…

Max : « C’était quoi ça ? »

Léo : « Un coup de sifflet. »

Samuel : « Le sifflet de bosco qu’on a offert au chevalier ! »

Max : « Alors on se rassemble ! Bonome, nous voilà ! »

Le chevalier : « Vous êtes vous bien amusés ? »

Max : « J’ai gagné 🙂 »

Léo : « C’est même pas vrai ! »

Samuel : « Tu nous as bousculés ! »

Boris : « Même que j’ai failli tomber d’un rocher ! »

Le chevalier : « Max, est-ce vrai ? »

Max : « Disons que j’ai mis un certain engagement physique dans notre jeu… »

Le chevalier : « Demande pardon à tes cousins. »

Max : « Mais ! On jouait ! »

Le chevalier : « Max, sinon tu vas pocher seul… »

Max : « Pfff !!! C’est vraiment trop injuste ! »

Le chevalier : « Max… »

Max : « D’accord bonome. Mes chers cousins, je vous demande pardon pour mon attitude inqualifiable pendant notre partie de chat. »

Léo : « Pardonné ! »

Le chevalier : « Alors vous pouvez vous pocher. »

Samuel : « Je grimpe avec cousin Max ! »

Léo : « Alors moi avec Boris ! »

Max : « Héééé ! Bonome ! Petit Sam m’a poussé ! »

Le chevalier : « Bien fait 🙂 »

Max : « Ben ça alors ! Alors quand c’est moi qui pousse je dois demander pardon et quand c’est Sam il a le droit ! C’est bien la preuve que tous les petizours sauf moi c’est son préféré… C’est pas juste ! »

Le chevalier : « Mon petitours ronchonnerait-il ? »

Max : « Je ronchonne pas ! Je constate ! »

Le chevalier : « Oui, c’est trop injuste. »

Le chevalier gratouille le front de Max…

Max : « Rrrrroooonnnn rrrroooonnnn… »

Samuel : « Cousin Max ronronne comme un gros chat 🙂 »

Léo : « Rhoooo !!! »

Boris : « C’est le lac ? »

Le chevalier : « Oui, le Lac Cornu… »

Le Lac Cornu

Max : « On va là ? »

Le chevalier : « Oui, nous allons déjeuner sur la rive puis nous continuerons à avancer. »

Léo : « C’est dommage que le lac soit dans les nuages… »

Samuel : « Ça va peut-être se dégager… »

Max : « Je suis pas sûr… »

Le Lac Cornu dans les nuages

Léo : « Bonome, c’est quoi ces roches ? »

Des migmatites plissées

Le chevalier : « Léo… Tu ne reconnais pas ? »

Léo : « J’hypothése ! Sont-ce des migmatites ? »

Max : « Ben oui ! Le mobilisat, la restite, toussa toussa… Même que c’est tout plié ! Il faut que ça fonde pour se plier. Si c’est pas fondu au moins un peu la roche casse ! Crac la roche ! »

Le chevalier : « Par endroit les roches ont complètement fondu et ont donné des granites très clairs dits leucogranites. J’espère que nous allons les voir… »

Max : « Ben, il faudrait que les nuages arrêtent de venir parce que sinon on va plus rien voir du tout… »

Le chevalier : « Oui, c’est aussi ce que je crains… »

Boris : « On voit bien le lac là ! »

Léo : « Petit Sam, tu penses comme moi ? »

Samuel : « Je suis pas sûr… Mais oui 🙂 »

Samuel et Léo sortent de la poche, se laissent glisser le long du pantalon du chevalier et courent prendre la pause sur les migmatites…

Max : « Ah… Boris, on attend d’être au rocher pour descendre ? »

Boris : « Oui, ça nous évitera de courir 🙂 »

Samuel et Léo Les quatre petizours

Max : « C’était pas la peine de courir comme ça ! Bonome vous aurai déposés calmement. »

Léo : « C’est moins drôle. »

Samuel : « Et on a dû faire l’escalade pour grimper sur ce rocher. »

Le chevalier : « Dites, j’aimerais arriver au bord du lac rapidement. Je ne suis pas sûr que les éclaircies continuent longtemps. »

Max : « Oui bonome, on se poche ! »

Léo : « C’est reparti ! »

Boris : « Mes chers cousins géologues, ne serait-ce pas une faille que nous voyons là ? »

Une faille ? Peut-être pas…

Max : « Ça en a tout l’air 🙂 N’est-ce pas bonome ? »

Léo : « C’est une bien jolie faille que nous voyons là. »

Samuel : « D’un rejet de près de deux mètres. »

Max : « Bien vu Boris ! »

Le chevalier : « Oui, c’est bien vu. Mais ce n’est pas une faille. »

Max : « Ça c’est pas une faille ? Ben c’est quoi alors ? »

Léo : « Ben oui ! C’est quoi ? On voit bien qu’il y a une cassure et que les deux morceaux se sont décalés l’un par rapport à l’autre ! »

Samuel : « C’est donc bien une faille. Cousin Boris a raison ! »

Le chevalier : « Mais ce n’est quand même pas une faille 🙂 C’est un sackung. »

Max : « Un quoi ? Bonome… »

Léo : « Tu peux expliquer s’il te plaît ? »

Samuel : « Je voudrais savoir les sackungs moi. »

Boris : « Ben moi aussi ! Imaginez que j’en rencontre en Grande Russie ! »

Max : « Bonome, nous t’écoutons. »

Le chevalier : « C’est un mot allemand qui veut dire affaissement. Il s’agit d’un affaissement gravitaire résultant du retrait des glaciers würmiens. »

Max : « Bonomou… Mon cher petit bonomou… Tu veux vraiment que je te perce les tympans par mes hurlements ? Tu veux vraiment des saignements d’oreilles ? »

Le chevalier : « Non non. Je les aime bien comme ça mes tympans 🙂 Bon, imaginez que la vallée soit envahie par les glaciers jusqu’à une altitude de 2400 mètres. »

Boris : « On est à quelle altitude là ? »

Le chevalier : « Environ 2400 mètres 🙂 »

Léo : « D’accord. Les glaciers arrivent jusqu’ici. Et alors ? »

Le chevalier : « A la fin du Würm, c’est à dire il y a environ 10 000 ans, les glaciers fondent. »

Samuel : « Ils continuent d’ailleurs… »

Max : « Quel rapport avec la faille qui est pas une faille mais un sackung ? »

Le chevalier : « Mmmmm… Les glaciers comprimaient les flancs des montagnes. Ils les étayaient en quelque sorte. »

Léo : « Je vois. Et quand ils ont fondu, les parois des motagnes se sont affaissées. Et ça s’est tout cassé ! »

Samuel : « Et voilà les sackungs ! »

Boris : « Mais c’est quand même un peu comme les failles. »

Le chevalier : « Oui Boris. Ce sont des failles normales mais elles ne sont pas dues à des mouvements tectoniques mais des mouvements gravitaires. »

Max : « C’est pareil mais pas pour la même raison. Alors les géologues qui aiment bien que personne les comprenne donnent des noms bizarres. Ils peuvent parler à personne et ils ont pas d’amis. »

Léo : « Ils se parlent entre eux. »

Le chevalier : « Même pas. Comme vous le diriez si bien : ‘C’est pas tous les géologues qui connaissent les sackungs.’ »

Max : « Et nous on connaît maintenant 🙂 »

Léo : « Ça veut dire que si on parle d’un sackung à un géologue il connaît peut-être pas ? »

Le chevalier : « C’est possible. »

Samuel : « Alors on peut parler à personne et on aura pas d’amis. »

Max : « Bah… C’est pas bien grave. On expliquera à Brindille et à Coquelicot et on discutera avec elles. Et le vent doit connaître. Il les a vus apparaître les sackungs. Tu peux le refotoer le sackung s’il te plaît. »

Le chevalier : « Bien sûr Maxou. Voilà… »

Donc c’est… un sackung

Max : « C’est un bien beau sackung. »

Samuel : « Vous vous rendez compte ? On connaît les sackungs nous 🙂 »

Boris : « On en a même vu un ! »

Léo : « Et là il y a une jolie plante à fleurs… »

La saxifrage étoilée Saxifraga stellaris

Le chevalier : « C’est la saxifrage étoilée, Saxifraga stellaris, Saxifragacées. »

Max : « On a déjà vu une saxifrage ! »

Samuel : « Oui. La saxifrage des ruisseaux, Saxifraga azoides. »

Boris : « Petit Sam se souvient toujours de tout comme ça ? »

Léo : « Il a une mémoire prodigieuse notre petit Sam. »

Sam : « C’est parce que j’aime bien savoir des choses. »

Max : « Ou alors tu es autiste toi aussi. »

Léo : « Max, mon cher cousin Max, Maxou… Si tu répètes encore que petit Sam est autiste je t’égorge, je découpe ta fourrure et je répands ton rembourrage aux quatre coins des Alpes. D’accord ? »

Max : « Bonome, tu as entendu ? Léo me menace. »

Le chevalier : « Ce que je n’apprécie guère. Mais je crois que tu l’énerves à parler d’autisme chaque jour. »

Samuel : « Cousin Léo, laisse dire cousin Max. Tu sais bien que c’est un polisson. C’est pas bien grave qu’il dise ça. »

Boris : « Et si on revenait à la saxifrage étoilée ? »

Le chevalier : « Bonne idée. Que pourrais-je en dire ? Avez-vous remarqué les deux petits points jaune orangé à la base des pétales ? »

Max : « Non. Montre… »

Le chevalier : « Observez bien la fleur située en haut à gauche… »

Encore la saxifrage étoilée

Max : « Ah oui 🙂 »

Le chevalier : « C’est une plante grasse qui stocke de l’eau dans ses grosses feuilles crassulescentes disposées en rosette. Ces feuilles ont le bord supérieur denté. »

Léo : « On a vu. »

Le chevalier : « Mais vous ne savez sûrement pas que les biochimistes ont extrait une molécule, la stellarine, de cette plante et que cette molécule aux propriétés antioxydantes pourrait aider à lutter contre certains cancers, la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson. »

Max : « Ben non. Ça on savait pas. »

Boris : « C’est dingue ce qu’on apprend avec vous. Les sackungs, les molécules qui soignent… »

Léo : « Ça c’est bonome 🙂 »

Max : « C’est wikibonome 🙂 Tu lui montres un être vivant ou un caillou et il se lance dans un exposé interminable et soporifique qu’à la fin tu sais même plus de quoi tu lui as parlé. »

Samuel : « Cousin Max, tu es injuste avec le chevalier. »

Léo : « Petit Sam, n’est-ce pas toi qui disais que Maxou est un polisson ? »

Le chevalier : « N’est-ce pas magnifique ? »

Max : « Ben si ! »

Le Lac Cornu

Léo : « Avec un beau soleil, comme hier… »

Le chevalier : « J’aimerais que ça se découvre… Bon, je descends et nous filons jusqu’à la rive du lac. J’ai faim. »

Max : « Il est midi douze ? »

Le chevalier : « Non, mais le grand air ça creuse ! »

Max : « Alors cavale bonome ! »

Encore le Lac…

Max : « On est presqu’au niveau du Lac… »

Le chevalier : « Il faut le contourner par là… »

Léo : « Tu dois remonter ! »

Le chevalier : « Oui Léo. A la montagne il y a souvent du dénivelé 🙂 »

Samuel : « Et nous on poche… J’ai parfois un peu honte. »

Le chevalier : « Il ne faut pas mon petit Sam. Avec vos petites pattes le chemin serait interminable. Et vous ne pesez pas bien lourd dans ma poche. »

Boris : « Vous avez vu les roches ? Elles sont polies et striées. »

Des roches polies et striées…

Léo : « A cause de l’écoulement des glaciers. Les stries indiquent la direction qu’ils ont pris. »

Boris : « Et à force il y a plus de montagnes… »

Max : « Il y a pas que les glaciers. J’ai vu des images en accéléré de l’effet du gel et du dégel. Quelque part dans en Allemagne. On voyait une fissure tout petite dans une roche. Elle se remplissait d’eau au dégel, en plein soleil. Puis le soir, quand la température devenait négative, l’eau gonflait en gelant. Puis le lendemain et les jours suivants ça recommençait. Jusqu’à ce qu’un morceau se détache. »

Léo : « C’est comme ça que les montagnes s’érodent. »

Samuel : « C’est l’érosion. »

Max : « Ça prend du temps mais la nature est pas pressée. »

Léo : « Un jour, il y aura plus les Alpes. A la place il y aura une grande pénéplaine… »

Le chevalier : « Et oui. Cela devrait nous remplir d’humilité… Cet endroit me plaît bien. »

Max : « Tu vas pas te creuser un terrier et redevenir sauvage ? »

Le chevalier : « Mais non Maxou ! Je vais juste manger mon sandouich 🙂 Vous voulez du chocolat ? »

Max : « Oui bonome ! »

Le chevalier : « Tenez. Et si vous vous chamaillez prenez garde à ne pas tomber dans le lac. »

Max : « Il y a des brochets ? »

Le chevalier : « Pas à cette altitude. »

Boris : « On sait quand même pas nager… »

Léo : « Bon appétit ! »

Un peu plus tard…

Samuel : « Chevalier, tu veux bien nous fotoer devant le lac ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. Avec Boris et Max ? »

Léo : « Ils se chamaillent là-bas quelque part. Ils doivent faire la bagarre. »

Le chevalier : « 🙂 Installez-vous… Voilà… »

Léo et Samuel

Le chevalier : « Tu m’amuses Samuel avec la chemise de Max. Tu n’as pas froid sans ta salopette ? »

Samuel : « Tu sais que je viens du Lac Saint-Jean ? J’ai pas peur du froid moi. »

Le chevalier : « Oui, les petizours blancs sont adaptés aux basses températures. »

Léo : « Dis bonome, pourquoi il y a un lac ici ? »

Le Lac…

Le chevalier : « Ce doit être un lac de surcreusement glaciaire. L’éperon rocheux que vous voyez derrière le lac a bloqué l’avancée du glacier qui a donc creusé la roche plus profondément. »

Samuel : « On aperçoit des falaises… »

Des falaises au loin…

Le chevalier : « Oui, mais j’ai peur le temps se gâte. »

Léo : « Ben on rentre alors… »

Samuel : « Ça a l’air de te contrarier. »

Le chevalier : « Oui, un peu. J’aimerais bien passer de l’autre côté du lac. »

Samuel : « Mais non ! Il y a pas de chemin ! »

Max : « De quoi vous parlez ? »

Léo : « Bonome voudrait passer de l’autre côté du lac. »

Max : « Tu déraisonnes bonome. Tu veux bien me fotoer ? J’ai vu que tu l’avais fait pour Samuel et Léo. »

Le chevalier : « D’accord. Et Boris ? »

Max : « Il termine son chocolat. C’est bien là ? »

Le chevalier : « Très bien 🙂 »

Max 🙂

Max : « Et pourquoi tu veux aller là-bas ? »

Le chevalier : « Pour voir les éclogites à grenats… »

Boris : « C’est quoi une éclogite ? »

Le chevalier : « Une roche passionnante. Par sa composition d’abord. En plus des grenats on y trouve des omphacites (pyroxène sodique de formule (Ca,Na)(Mg,Fe,Al)Si2O6), du quartz, des feldspaths calco-sodiques (plagioclases). »

Max : « Ah bah oui, c’est passionnant… »

Léo : « Pourquoi c’est passionnant bonome ? »

Le chevalier : « La structure de cette roche, dite sympléctite, montre que les pyroxènes se sont développés en même temps que les plagioclases… J’aimerais voir ça. »

Léo : « Ce sont des roches métamorphiques ? »

Le chevalier : « Oui. Presque d’anatexie même. »

Samuel : « Et c’était quoi la roche de départ ? »

Le chevalier : « Des basaltes. Des lentilles de basaltes… »

Max : « Tu nous racontes l’histoire de ces basaltes s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Si tu veux. Ils se sont mis en place à l’Ordovicien, il y a environ 460 millions d’années. »

Léo : « Comme à Kraozon ! »

Le chevalier : « Oui Léo 🙂 A cause du morcellement de Rhodinia. Pour devenir des éclogites les basaltes ont dû être soumis à une pression de plus de 10 kbars et une température de 400 à 600°C. »

Boris : « Tout ça ?! »

Le chevalier : « Oui. Ces conditions ne sont réunies que vers 40 km de profondeur. »

Max : « Rholala ! »

Léo : « Je comprends que tu trouves ça passionnant ! »

Samuel : « On pourrait voir des roches qui ont été enfouies à 40 km de profondeur ? »

Le chevalier : « Oui, en passant là, sur le pierrier. »

Le chemin pour aller là-bas…

Max : « Là ? Pas d’accord. Si tu fais ça je veux plus être ton petitours. »

Léo : « C’est trop dangereux bonome. »

Samuel : « Surtout si les nuages arrivent d’un coup. »

Boris : « Tu pourrais tomber, rouler sur les rochers et te ploufer. »

Max : « En étant tout cassé. Fais pas ça bonome. Il fait pas beau. Tu es fatigué. »

Le chevalier : « Et les éclogites ? »

Max : « On volera une belle image à monsieur Internet si tu veux. »

Le chevalier : « Vous ne voulez vraiment pas ? »

Léo : « Le temps se dégrade. Si on va là-bas on risque d’être embêtés pour revenir. »

Max : « Et la descente ? Tu as pensé à la descente ? »

Samuel : « Moi, ce qui m’inquiète le plus c’est la remontée jusqu’au sackung. Il y a pas vraiment de chemin. Si on est dans le brouillard on pourrait se perdre. »

Max : « C’est pas grave bonome. Tu en verras d’autres des éclogites à grenats. »

Léo : « Ou alors on reviendra. »

Le chevalier : « D’accord… »

Max : « C’est bien bonome. »

Samuel : « Tu peux terminer l’histoire des basaltes. Ils sont à 40 km de profondeur là. »

Le chevalier : « C’est au Carbonifère qu’ils sont remontés vers la surface une première fois. La remontée a entraîné la fusion partielle des autres roches mais les éclogites n’ont presque pas été modifiées. Enfoncées une seconde fois au cours de l’orogensèse alpine, elles sont remontées à la surface au Cénozoïque. »

Max : « Merci bonome pour cette belle histoire. »

Les éclogites à grenats

Le chevalier : « On rentre ? »

Léo : « C’est plus raisonnable. Ça se couvre de plus en plus… »

Max : « Soit pas triste bonome. Tu sais bien que c’est comme ça les inspections. On peut pas tout voir… »

Boris : « On a deux minutes ? »

Max : « Ça dépend pour quoi… »

Boris : « Ce qu’il y a sur les rochers… »

Paysages de lichens

Le chevalier : « Des lichens… »

Léo : « Explique les lichens s’il te plaît. Pour Boris. »

Boris : « Mais il faut pas que ça nous retarde et qu’on reste coincés dans les nuages. »

Le chevalier : « Je fais vite. Ce sont des symbioses c’est à dire des associations obligatoires à bénéfices réciproques entre des champignons et des algues vertes unicellulaires ou des cyanobactéries. Le champignon qui occupe environ 90 % de la masse de la symbiose. Il offre le gîte aux algues ou aux cyanobactéries qui, en échange, lui fournissent des sucres qu’elle fabriquent par photosynthèse. »

Boris : « Alors tout ça ce sont des lichens ? »

Le chevalier : « Oui Boris. »

Max : « Tu t’y connais en espèces de lichens ? »

Le chevalier : « Pas trop. »

Max : « Alors on rentre. »

Ce qu’on aurait dû voir…

La chaine des Fiz (Nappes de Morcles)

C’est une chaîne subalpine. Les impressionnantes falaises sédimentaires des Rochers des Fiz derrière lesquelles s’étendent les surfaces lappiazées du desert de Platé ou d’Anterne… Tout ça appartient encore à la Nappe de Morcles mais c’est moins tectonisé que dans la partie Suisse. Bonome y est déjà allé. Il aimerait nous emmener en inspection là-bas… Un jour peut-être…

Max : « Ça va bonome ? Pas trop fatigué ? »

Le chevalier : « Non, ça va… »

Léo : « Le lac disparaît dans les nuages… »

Le lac dans les nuages

Samuel : « Le chemin aussi… Tu vas t’y retrouver ? »

Le chemin dans les nuages…

Le chevalier : « Si ça ne se dégrade pas encore, ça devrait aller. Là, il y a les leucogranites. »

Léo : « Ici aussi ça a été enfoui à 40 km ? »

Le chevalier : « Oui. C’est ce qui explique la fusion totale des roches et la formation d’un magma qui a ensuite cristallisé en granite à grains fins. »

Samuel : « Parce que la cristallisation a pas duré longtemps. »

Max : « Comment tu trouves ton chemin ? On y voit plus rien ! »

Le chevalier : « On voit à quelques mètres. C’est suffisant pour repérer les points peints au sol. »

Léo : « On a eu raison de repartir tout de suite. »

Le chevalier : « Je sais Léo. Et j’espère atteindre la ligne de crêtes avant d’être totalement dans le brouillard. »

Max : « On voit même pas si c’est loin ! »

Le chevalier : « Pas trop. Quelques centaines de mètres linéaires, cinquante de dénivelé… »

Boris : « Dans des cailloux tout cassés… »

Samuel : « Et ça s’épaissit encore… »

Le chevalier : « Vous auriez dû prendre vos imperméables. »

Boris : « Vous avez des imperméables ? »

Max : « Oui, pour quand on cavale sous la pluie. »

Boris : « La chance ! »

Léo : « C’est vrai qu’on est bien équipés quand même 🙂 »

Samuel : « Quand je vous dis que le chevalier nous gâte ! »

Léo : « Il prend bien soin de nous. »

Max : « Parce que sans nous il ferait rien qu’à s’ennuyer. N’est ce pas bonome ? »

Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 Nous arrivons à la ligne de crêtes. De l’autre côté le chemin est mieux tracé. »

Léo : « Ça me rassure un peu. »

Boris : « Ben oui. J’aurais pas voulu être perdu dans les nuages. »

Le chevalier : « Moi non plus Boris. »

Max : « On va rien voir à la descente… »

Le chevalier : « Tu auras moins de travail pour graver ton blog 🙂 »

Max : « C’est sûr. »

Léo : « Tu marches vite dis donc ! »

Le chevalier : « Ben, comme on ne voit rien… »

Max : « C’est là qu’on aurait du profiter de la vue ? »

Le chevalier : « Là et pendant toute la descente… »

La vue…

Max : « Ouais… Cavale Megapus… »

Ce qu’on aurait dû voir…

Léo : « Tu cavales, tu cavales… On a même pas le temps de voir les plantes. »

Le chevalier : « Tu en a repéré une ? »

Léo : « Oui, là… »

La joubarbe de montagnes Sempervirum montanum

Le chevalier : « Ah, une joubarbe… Genre Sempervirum, famille des Crassulacées. Les feuilles sont couvertes de poils glanduleux… C’est donc la joubarbe des montagnes, Sempervirum montanum. »

Boris : « Tu as une anecdote sur la joubarbe des montagnes ? »

Le chevalier : « Sur les joubarbes en général. Leurs feuilles peuvent être utilisées pour calmer les douleurs externes comme les brûlures… »

Max : « Encore une plante médicinale. On devrait écrire un livre de plantes médicinales. »

Le chevalier : « Ça existe déjà Max. »

Max : « Tu nous le prêteras ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. C’est un savoir qui se perd. »

Max : « Pfff ! Les zoms connaissent plus rien de la nature. Ils ont peur des bestioles et connaissent que les mauvaises herbes. Toutes les plantes c’est des mauvaises herbes pour eux. »

Léo : « Tu recavales déjà ! »

Le chevalier : « C’est qu’il n’y a rien à voir… »

Effectivement, on a plus vu autre chose que les nuages. Sauf à l’arrivée à la gare du téléphérique. Juste avant la taverne. Il nous attendais inquiet.

Un rougequeue noir Notre zoiso-gardien

C’est un jeune rougequeue noir, notre zoiso gardien des Alpes 🙂 Il devait croire qu’on était perdus dans les nuages ce pauvre petit. Je dis que c’est un jeune à cause de la commissure de son bec qui est encore large et jaune. Comme le bec des petits dans le nid qui piaillent pour avoir du manger. Il nous a regardés un long moment ce petit zoiso-gardien. Puis il est parti en criant. Sûrement pour prévenir les autres qu’on était rentrés. Bonome est allé à la taverne se caféiner en terrasse. Au pied d’un arbre. Il avait même pas froid malgré l’humidité et le vent. On voyait bien qu’il était déçu de pas avoir vu les éclogites à grenats. Samuel lui a fait un câlin. Et puis on a vu des mésanges dans l’arbre. Ça servait à rien d’essayer de les fotoer dans le brouillard. On les a juste regardés voleter entre les branches. Puis on a téléphériqué et on est rentrés. Bonome a fait sa toilette. Les bonomes ça fait souvent sa toilette 🙂

Et le soir on a fait soirée fotos, gratouillis et chocolat. Mais c’est nous, les petizours, qui avons gratouillé notre grand dadais aux longues pattes. Pour le remercier de nous faire visiter les Alpes comme ça.

Voilà Princesse pour cette journée dans les nuages. Je t’embrasse et j’espère que tu vas bien.

Merci à Babbati pour ses jolies fotos 🙂

Continuer la promenade