Lundi 8 août, An III
Max : « Bonome, tu te reposes ? »
Le chevalier : « Oui Maxou. Je profite un peu des vacances 🙂 »
Max : « Tu fais rien du tout ? C’est rare que tu fasses rien du tout. Même pendant les vacances. »
Le chevalier : « Tu sais Max, il y a toujours du travail quand on est maître dans une schola. »
Max : « Je m’en rends bien compte. Je peux faire rien du tout avec toi ? »
Le chevalier : « Si tu veux mon petitours. »
Max s’installe sur les genoux du chevalier et ils font rien du tout ensemble…
Léo : « Vous êtes là ? Que faites-vous ? »
Max : « On fait rien du tout 🙂 »
Léo : « Le chevalier fait rien du tout ? C’est la première fois que je vois ça 🙂 »
Max : « C’est parce que maître dans une schola c’est beaucoup de travail. »
Léo : « Et prendre soin de deux petizours naturalistes aussi 🙂 Je peux me joindre à vous ? »
Max : « Tu veux faire rien du tout avec nous ? »
Léo : « Oh oui ! »
Max : « Alors installe toi tout seul. On peut pas t’aider, on fait rien du tout 🙂 »
Après un long moment d’inactivité commune…
Max : « C’est quand même bien le rien du tout… »
Léo : « Ça me fait penser aux hérons garde-bœufs. »
Max : « Et les hérons sont des zoisos. »
Léo : « On aime beaucoup les zoisos nous. »
Max : « On pourrait aller leur rendre visite. »
Léo : « Au Pays des Zoisos. »
Max : « Une toute petite visite. Et après, au retour, on referait rien du tout. »
Léo : « A part penser aux beaux zoisos qu’on aurait vus. »
Max : « Qu’en dis-tu bonome ? »
Le chevalier : « Auriez-vous envie d’aller vous promener ? »
Max : « Ben oui… »
Léo : « On peut pas s’en empêcher. »
Max : « C’est ta faute aussi ! »
Léo : « C’est toi qui nous as montré la beauté de la nature ! »
Max : « Avant, on savait pas. »
Léo : « Il faut que tu assumes maintenant ! »
Max : « C’est dans l’ordre des choses ! »
Léo : « Allez chevalier ! Ça suffit le rien du tout ! »
Max : « Saute dans tes chaussettes et emmène nous aux zoisos ! »
Le chevalier : « D’accord ! Mais où voulez-vous aller ? »
Max : « C’est vrai ça ! On va où ? »
Pendant la chevauchée…
Léo : « C’est une bonne idée d’aller au Grand Étang. On y est pas allés depuis le mois de Mai. »
Max : « On avait eu des tas de belles surprises. »
Léo : « Les guifettes noires… »
Max : « Les avocettes élégantes… »
Léo : « Les grèbes à cou noir… »
Max : « Le chevalier sylvain… »
Léo : « On se serait crus en Charentmaritimie 🙂 »
Max : « Tu te souviens de ce qu’avait dit un fotoeur du Royaume des Sternes à bonome quand il lui avait énoncé la liste de zoisos que nos avions observés ? »
Léo : « Oui 🙂 Une liste digne de l’Île d’Ut ! »
Max : « On a vu moins d’espèces à l’Île d’Ut 🙂 »
Léo : « Mais il avait pas voulu accompagner bonome parce que lui, il voyait que des goélands au Grand Étang. »
Max : « Le jour où on a vu les avocettes 🙂 »
Léo : « Si on le revoit, il faudra le lui dire ! »
Max : « On lui montrera mon site 🙂 »
Léo : « Mais il faudra pas lui dire que c’est parce que le chevalier parle le zoiso. »
Max : « Il le croirait pas ! »
Léo : « Ben non. Le chevalier, quand il parle avec d’autres fotoeurs, il prend toujours une petite voix timide et il est plein d’humilité alors les autres l’écoutent pas vraiment. »
Max : « Ils racontent leurs exploits. »
Léo : « Les autres fotoeurs, quand ils parlent, ils ont toujours vu des choses extraordinaires ! »
Max : « Toujours ils voient de l’extraordinaire ! »
Léo : « Et ils font que des fotos magnifiques. Toutes leurs fotos sont magnifiques. Forcément. »
Max : « Tu sais, ils me font penser aux chasseurs dans certaines tribus africaines. J’ai lu ça quelque part. Le soir, autour du feu, ils racontent toujours qu’ils ont chassé un lion ou une gazelle. Mais quand on les voit revenir de la chasse, ils ont juste quelques petits mammifères ou des zoisos 🙂 (Nigel Barley, Un anthropologue en déroute, Petite Bibliothèque Payot. C’est peut-être dans Le retour de l’anthropologue, du même auteur, je sais plus.) »
Léo : « Le chevalier, lui, dit toujours que ses fotos sont pas terribles 🙂 »
Max : « Et qu’il a pas vu grand-chose. »
Léo : « Mais il est content quand même. »
Max : « C’est ça son problème : il sait pas se vendre ! »
Le chevalier : « Vous papotez ? Il va vous falloir arrêter. Nous arrivons. »
Max : « On parlait de toi 🙂 »
Le chevalier : « Ah… Et que disiez-vous ? »
Léo : « Que tu es le plus grand des chevaliers 🙂 »
Le chevalier : « Je n’en crois pas un mot 🙂 Vous pochez ou vous marchez ? »
Max : « On voit pas beaucoup des zoisos en chemin ici. Alors c’est mieux si on poche. Comme ça, tu peux marcher vite jusqu’à l’observatoire. »
Le chevalier : « D’accord Maxou. Installez vous confortablement. »
Léo : « Merci bonome 🙂 »
Max : « Et tu nous aideras à nous installer à l’observatoire. »
Le chevalier : « Je vois. Vous continuez à faire rien du tout. »
Max : « ON TE SUPPORTE ! Et c’est déjà énorme ! »
Léo : « 🙂 Comment fais-tu, mon Maxou, pour toujours trouver quelque chose de désagréable à dire à ton bonome ? »
Max : « 🙂 Ça me vient tout seul 🙂 Je suis doué tu trouves pas ? »
A l’observatoire…
Max : « Ben ça alors ! On voit rien du tout ! »
Léo : « Il y a des végétos qui ont poussé devant l’observatoire ! »
Max : « Comment on va faire pour prendre des nouvelles des zoisos ? »
Léo : « Ben oui. Zutalor ! »
Le chevalier : « Il va falloir viser entre les plantes… »
Max : « On pourrait passer de l’autre côté de l’observatoire… »
Léo : « Max ! Çavapalatête ! C’est interdit ! »
Max : « On irait doucement. Bonome ferait le chevalier furtif et se glisserait dans une touffe de végétos et on pourrait voir les zoisos. »
Léo : « Je veux pas ! Et, dans les touffes de végétos, il y a peut-être des nids ! On va pas abîmer des nids quand même ! »
Max : « Oulala, t’énerve pas Léo. Je proposais ça comme ça. Tu crois que je prendrais le risque d’aller en prison ? »
Léo : « Oui, on sait, en prison il y a pas de chocolat… »
Max : « 🙂 »
Léo : « Il y a un petit cygne… »
Max : « Cygnus olor ? »
Léo : « Il est encore un peu gris. »
Max : « On voit ni ses parents, ni ses frères et sœurs… »
Léo : « Ils doivent être cachés par les végétos. »
Max : « Il va sur le bord… »
Léo : « Il fait sa toilette 🙂 »
Max : « Bonomou, on voit un peu les végétos sur ta foto. La plante toute penchée et toute sèche on la connaît déjà mais je me souviens plus du nom. »
Le chevalier : « Dipsacus fullonum, Dipsacacées. »
Max : « Oui, c’est ça ! Le cabaret-des-oiseaux. Lui, on le connaît. Mais il y en a d’autres. Il y aurait pas le lycope d’Europe ? »
Le chevalier : « Je ne pense pas. Mais ces plantes sont trop loin pour que je les identifie… »
Max : « D’accord. »
Léo : « LÀ ! »
Max : « Oulala ! C’est allé très vite ! Tu as réussi à fotoer ? Montre ! »
Max : « Oh zut ! Il est flou ! »
Léo : « C’est un faucon hobereau ! Falco subbuteo, Falconidés. Rhooo… »
Max : « Vous avez vu si il a attrapé un poisson ? »
Léo : « Ben non. »
Max : « On voit bien quand même sur ta foto bonome. Bravo ! »
Le chevalier : « Merci Max mais… »
Max : « Oui, on sait, tu aurais pu mieux faire… Si tu avais eu le temps tu aurais mieux cadré la focale en zoomant plus et tout ça. On sait : tu es nul en foto et tu as zéro. Hopla ! Léo, on la mettra quand même dans mon blog. »
Léo : « Ben oui ! Un faucon hobereau qui essaie d’attraper un poisson ! C’est pas tout le monde qui a déjà vu ça ! Rhooo la chance ! Déjà, juste le faucon hobereau… J’en avais jamais vu moi ! »
Max : « Avec bonome, on a a déjà vu un. C’était ici. Il est venu se poser là, de l’autre côté, à 20 mètres. C’était le jour où j’ai vu la cigogne 🙂 »
Léo : « On a de belles surprises ici 🙂 »
Max : « Il y a des sternes pierregarin. »
Léo : « Sterna hirundo, Laridés. »
Max : « Bonome, tu peux essayer de les fotoer en vol s’il te plaît. »
Le chevalier : « Je peux essayer… »
Max : « Alors ? »
Le chevalier : « Max, laisse moi un peu de temps ! »
Max : « Ça y est ? »
Léo : « Max l’impatient ! »
Max : « Montre ! »
Le chevalier : « En voici une à peu près présentable… »
Léo : « J’aime beaucoup ta foto. »
Max : « Oui, moi aussi. Tu peux arrêter. »
Le chevalier : « Il y a des Odonates mais j’hésite à vous les montrer. Je crains d’avoir à faire une détermination. »
Max : « Non, pas aujourd’hui. On se promène bonome. Pas de détermination compliquée au programme. Ils sont où ces Odonates ? »
Le chevalier : « Là. »
Max : « Ils sont in copula 🙂 »
Léo : « Chevalier, tu nous as jamais expliqué pourquoi ils se mettent dans cette position pour faire des œufs. »
Max : « C’est vrai ça ! »
Léo : « Tu veux bien nous expliquer s’il te plaît. »
Le chevalier : « Oui mes petizours. L’anatomie des Odonates est assez originale. Le pénis, chez le mâle,… »
Max : « Le pénis chez le mâle. Bien bonome. Et tu trouves ça original toi ? »
Le chevalier : « Non, effectivement. Le pénis se situe sous le ventre, sur l’un des premiers segment abdominal. Mais l’orifice par lequel sort le sperme se trouve à l’extrémité de l’abdomen. Le mâle, avant l’accouplement, doit se contorsionner pour que l’extrémité de son abdomen touche son bas ventre. Il peut ainsi remplir de sperme un réservoir qui se trouve proche du pénis. »
Max : « Le plus simple aurait été de mettre tous les organes reproducteurs côte à côte. »
Le chevalier : « Effectivement 🙂 Chez la femelle, l’orifice reproducteur se situe également au bout de l’abdomen. Pour l’accouplement, le mâle attrape la femelle par le cou grâce aux cercoïdes qu’il a à l’extrémité de son abdomen. La femelle doit alors courber son abdomen pour que son orifice reproducteur vienne au contact du pénis. »
Max : « Oulala ! C’est compliqué ça ! »
Léo : « Tu peux nous remontrer la foto s’il te plaît. »
Léo : « Merci chevalier. Alors, sur cette foto, le mâle est vers la droite, au dessus. Et la femelle a courbé son abdomen pour qu’il rejoigne le pénis de son partenaire. Et leurs corps dessinent un cœur 🙂 »
Max : « Léo le romantique 🙂 »
Léo : « Et alors ! »
Max : « Te fâche pas Léo. Tu as raison. Comme d’habitude… »
Léo : « Il y a un Odonate solitaire posé sur la branche au pied de la palissade… »
Max : « Bonome, tu te sens d’aller dans la bibliothèque de ta tête pour nous dire qui c’est cet Odonate ? »
Le chevalier : « Non, je n’ai pas envie. Aujourd’hui, je fais rien 🙂 »
Max : « D’accord. »
Léo (à Max) : « Là, si il va dans la bibliothèque dans sa tête, il risque de s’installer dans le fauteuil et de faire rien. Et après, il resterait dans sa tête et on le verrait plus jamais. »
Max : « Tu crois qu’il pourrait rester bloqué dans sa tête ? »
Léo : « Je veux pas prendre le risque. Je l’aime bien notre bonome. »
Max : « Ben oui. On s’y est habitués 🙂 »
Léo (au chevalier) : « Ça suffit les Odonates. On revient aux zoisos. Il y a une fuligule milouin. Elle ploufe ! »
Max : « A tes débuts d’ornithologue, tu avais dit le fulugule 🙂 »
Léo : « C’est pas gentil de me rappeler mes erreurs ! »
Max : « C’était une petite erreur rigolote 🙂 Maintenant tu reconnais tous les zoisos. Et tu connais même leurs noms en scientifique. »
Léo : « Pas tous. Mais le fuligule milouin s’appelle Aythya ferina, Anatidés. Là, c’est une femelle. C’est pour ça que j’ai dit une fuligule. »
Max : « Mon Léo, ce zoiso m’a l’air d’avoir une coloration très homogène. Et je vois pas de ligne blanche en arrière de l’œil. »
Léo : « Je vois. Tu penses que c’est un juvénile ? »
Max : « Je sais pas et j’en suis tout chiffonné 🙂 »
Léo : « 🙂 C’est compliqué les zoisos. »
Max : « En plus, aujourd’hui on a décidé de faire rien. »
Léo : « On a qu’à dire que c’est une jeune femelle 🙂 »
Max : « Oulala ! Léo ! Quel manque de précision dans ta détermination ! »
Léo : « Ouiiii 🙂 »
Max : « D’accord. Alors les deux fuligules qui s’en vont, on dit que ce sont des fuligules et puis c’est tout ! On dit même pas l’espèce ! »
Max : « Bonome, qu’est ce que tu observes ? »
Le chevalier : « Le faucon hobereau… »
Max : « C’est un beau zoiso 🙂 On pourrait peut-être déterminer son sexe… »
Léo : « Oui, ça doit être possible… »
Max : « Il faudrait réfléchir… »
Léo : « Prendre les beaux livres de zoisos… »
Max : « Mais on pas envie… »
Léo : « Regardons plutôt le jeune goéland sur sa branche. »
Max : « Tu sais à quelle espèce il appartient. »
Léo : « Ben non. Tu sais bien qu’on reconnaît pas les juvéniles chez les goélands. »
Max : « Ah oui, c’est vrai ! Et bonome perd ses cheveux quand il cherche. »
Léo : « Il en a plus beaucoup des cheveux. »
Max : « Il faut pas lui demander de chercher alors. »
Le chevalier : « Vous m’avez l’air bien apathiques aujourd’hui. »
Max : « Oui. C’est ta faute ! On a fait rien avant de venir et maintenant on est tout mous ! »
Le chevalier : « Quoi qu’il arrive, c’est de ma faute ! Sautez dans ma poche ! »
Max : « Pourquoi ? On est punis ? »
Le chevalier : « Non 🙂 J’ai envie d’aller voir le Petit Royaume Sauvage. »
Léo : « Oh oui ! »
Max : « D’accord. On se poche 🙂 »
Plus tard, à l’orée du Petit Royaume Sauvage…
Max : « Bonome, c’est tout boueux ici. »
Le chevalier : « Oui, je m’en rends compte… »
Max : « On va pas pouvoir explorer le Petit Royaume Sauvage. »
Le chevalier : « Non. En général, ce chemin est la partie la plus sèche du parcours 🙂 »
Max : « Et là, tu te ploufes déjà tes pieds jusqu’aux aisselles 🙂 »
Le chevalier : « 🙂 Au moins les aisselles ! »
Léo : « Je suis d’accord si les aisselles sont juste au dessus des pieds 🙂 »
Max : « Pfff ! Bonome, il faut pas aller plus loin. Ce serait pas raisonnable. »
Le chevalier : « Tu as raison. Regardons un peu l’étang. »
Léo : « Rhoooo… »
Max : « Qu’est ce que tu as vu Léo ? »
Léo : « Là-bas… On dirait une grande aigrette ! »
Max : « Une grande aigrette ? Comme dans ‘La grande aigrette s’appelle Casmerodius albus’ ? »
Léo : « Exactement ! »
Max : « Bonome, tu l’as fotoée ? Ben oui, forcément ! Je suis bête moi. Montre nous ça. »
Max : « Le bec est jaune. Le cou est très long. C’est bien Casmerodius albus. Ça alors ! Je m’attendais pas à la rencontrer ici. »
Le chevalier : « Nous en avons vu une au Royaume des Bernaches. »
Max : « C’est vrai ! Mais quand même ! »
Léo : « Un faucon hobereau, une grande aigrette… La chance ! »
Max : « Moi, ça m’arrange pas tout ça. »
Léo : « Pourquoi ? Tu aimes plus voir de beaux zoisos ? »
Max : « Ben si ! Mais c’est à cause de mon blog. Je suis très en retard moi. Oulala ! Et si on voit des beaux zoisos un peu rares, je peux pas passer l’article pour rattraper mon retard ! »
Léo : « Parce que, sinon, tu écrirais pas les articles pour chacune de nos sorties ? »
Max : « Je crois que j’en passerais quelques unes. »
Léo : « Mais… Que dirait Princesse ? »
Max : « Princesse, elle sait pas quand on va en inspection. Alors elle peut pas savoir si je grave pas l’article. Et puis, elle donne pas beaucoup de nouvelles. Et ça m’étonnerait qu’elle en donne juste pour nous gronder. Bonome, tu peux remontrer la foto s’il te plaît. »
Le chevalier : « La voici. »
Max : « C’est bien ce que je pensais. Derrière la grande aigrette, ce sont pas des phragmites et, devant elle, qui dépassent de l’eau, ce sont pas des nénuphars. Bonomou, pourrais-tu nous parler de cet habitat ? »
Le chevalier : « A cette distance ? Sans pouvoir observer les végétaux ? »
Max : « Oui superzieux ! Au travail ! »
Le chevalier : « Bien… Il y a bien quelques phragmites mais ils sont rares. Les plantes principales sont peut-être des joncs… Je dirais : Classe Phragmiti australis ; Ordre : Phragmitelia australis mais je ne connais pas l’alliance… Il faudrait faire des recherches. »
Léo : « C’est quand même un roselière haute. »
Le chevalier : « Oui Léo. Passons aux plantes qui sortent de l’eau. Diriez-vous que les parties émergées sont roses ? »
Max : « Oui, il me semble. »
Léo : « Pareil. »
Le chevalier : « Alors il est probable que ce soient des renouées amphibies. Ou du moins leur accomodat aquatique. »
Max : « Leur accommodat. Oui oui. Léo et moi en parlions ce matin. N’est ce pas Léo ? »
Léo : « Oh oui ! Je demandais justement à Max si son accommodat aquatique se portait bien. »
Max : « Et je lui ai répondu qu’il allait très bien puisqu’il commensalise et qu’il est même pas aposématique. »
Léo : « Ce qui prouve qu’il va bien 🙂 »
Le chevalier : « D’accord. Un accommodat aquatique est une population d’une espèce qui s’est accommodée à vivre dans l’eau. Elle s’est adaptée. »
Max : « Ben voilà ! Donc, la renouée amphibie peut vivre dans l’eau. »
Léo : « Mais pas toujours. »
Max : « Ben non ! Léo, quand même ! Il faut pas oublier l’accommodat terrestre voyons ! »
Léo : « Pfff ! Quel piètre naturaliste je fais ! »
Max : « Pauvre Léo ! Qu’est ce qu’on va faire de toi ? »
Léo : « Il me reste qu’à me ploufer. Je deviendrai peut-être un accommodat aquatique 🙂 »
Max : « 🙂 Bonome, pourrais-tu nous donner le nom de la renouée amphibie en scientifique s’il te plaît ? »
Le chevalier : « Polygonum amphibium, Polygonacées. »
Max : « Et cet habitat, le connais-tu ? »
Le chevalier : « Il n’est pas signalé dans notre département et ici nous sommes en dehors. »
Max : « Ah… On est à l’étranger ? »
Le chevalier : « Oui, pour mes sources 🙂 »
Léo : « Et cette jolie plante à fleurs ? »
Le chevalier : « Je ne suis pas sûr… »
Max : « Bonome, toi, tu es pas sûr ? »
Le chevalier : « Oui Max. J’ai peur de dire des erreurs. En ce moment, j’ai l’impression de ne plus rien connaître… »
Max : « Bonomou… Qu’est ce qu’il t’arrive ? »
Le chevalier : « Je ne sais pas… »
Max : « Tu veux pas donner un nom ? »
Le chevalier : « Et s’il est faux ? »
Max : « Pourquoi tu aurais faux ? Tu connais tout ! »
Le chevalier : « C’est gentil Max, mais c’est moi qui t’apprends tout ce que tu sais. Comment pourrais-tu savoir si je dis des erreurs ? »
Max : « Ben là, tu en dis une ! Tu m’as beaucoup appris, je le reconnais volontiers. Mais j’étudie tout seul aussi. Et avec Léo. Alors c’est pas toi qui nous as tout appris. Bonome, présente nous cette plante ! »
Le chevalier : « Elle ressemble au jonc fleuri, Butomus umbellatus, Butomacées. »
Léo (à Max) : « Max ! Max ! »
Max : « Oui Léo ? »
Léo : « Je crois que le chevalier est pas très en forme. Il vaudrait mieux rentrer. »
Max : « Tu crois ? »
Léo : « Oui, regarde. Il a l’air tout triste. Et c’est la première fois que je le vois douter comme ça. Allez, propose lui de rentrer. »
Le chevalier : « Que chuchotez vous comme ça ? »
Max : « Léo est fatigué. Il ose pas te le dire mais il voudrait rentrer. »
Le chevalier : « C’est vrai Léo ? »
Léo : « Oui. Tu m’en veux pas ? »
Le chevalier : « Non. Rentrons. »
On avait à peine commencé la chevauché qu’un faisan a croisé notre chemin. Bonome s’est arrêté pour le fotoer.
Puis on est rentrés en silence. Léo était inquiet. De retour dans la cabane, bonome est retourné dans son fauteuil pour faire rien du tout. Ce matin, j’avais trouvé ça bien qu’il fasse rien du tout. Il travaille trop d’habitude. Il s’arrête jamais. Mais ce soir, je comprenais l’inquiétude de Léo. Alors, on lui a préparé un café et on lui a apporté dans son fauteuil. On en a même pas mis partout 🙂 Puis Léo s’est installé sur ses genoux. Mais moi, j’ai grimpé jusque sur son épaule. Pour lui gratter la tête. Il avait pas l’air en forme mais il a quand même fait semblant de ronronner. Pour nous faire plaisir.
Voilà Princesse, c’était une petite inspection mais avec des beaux zoisos. Léo et moi allons bien. Mais ça faisait longtemps que j’avais pas vu bonome comme ça.
Je t’embrasse Princesse et j’espère que tu vas bien.