Samedi 6 Février, An III
Max : « Bonjour mon bonome. On va où aujourd’hui ? »
Le chevalier : « Bonjour Maxou. Tu attaques fort aujourd’hui 🙂 Tu ne me demandes même pas si j’ai bien dormi. ‘On va où aujourd’hui ?‘ direct ! »
Max : « Je vois à ta tête que tu as bien dormi. Quand tu as la trace de l’oreiller sur la joue et les cheveux, enfin ce qu’il en reste, dans tous les sens, c’est que tu as bien dormi. Et puis on va pas refaire les mêmes dialogues à chaque fois. Ils aboutissent inévitablement à la même question : On va où aujourd’hui ? »
Le chevalier : « Je ne sais pas. Où veux-tu aller ? »
Max : « Bonome, si j’avais décidé je te demanderais pas ‘On va où aujourd’hui ?‘ Réfléchis un peu. Oulala ! Bien dormi mais pas réveillé le bonome… »
Léo : « Max, tu sais bien qu’il faut pas parler au chevalier avant son deuxième hectolitre de café. Là, il a à peine bu sa première cafetière 🙂 »
Le chevalier : « Merci mon Léo, je savais que je pouvais compter sur toi. »
Léo : « A ton service chevalier. Bon, on va où aujourd’hui ? »
Le chevalier : « Ah non ! Tu ne vas pas t’y mettre ! Faites ce que vous voulez. Moi, je retourne me coucher. »
Max : « Bonome, mon bonome, mon petit bonome… »
Le chevalier : « Oui Maxou. »
Max : « TU AVALES TON CAFÉ, LA TASSE, LA CAFETIÈRE ET TOUT CE QUE TU VEUX. TU TE PRÉPARES FISSA ET TU NOUS EMMÈNES AUX ZOISOS !!! »
Léo : « Je n’aurais pas dit ça 🙂 »
Max : « Puis-je savoir, cher cousin, comment tu aurais formulé la chose ? »
Léo : « Je peux ? »
Max : « Faites donc mon cousin 🙂 »
Léo : « BONOME TU AVALES LE PAQUET DE CAFÉ ET TROIS LITRES D’EAU BOUILLANTE. ÇA INFUSERA DANS TON ESTOMAC ET PENDANT CE TEMPS TU SAUTES DANS TES CHAUSSETTES POUR NOUS EMMENER AUX ZOISOS DE TOUTE URGENCE !!! »
Max : « C’est pas mal… Un peu long mais j’aime bien 🙂 »
Léo : « C’est vrai ? Ça te plaît ? Parce que c’est une première pour moi. »
Max : « Tu as un vrai potentiel mon Léo. Tu es doué. Avec un peu de pratique tu deviendras un grand maître. Ça infusera dans ton estomac… Tu sautes dans tes chaussettes… C’est bien, bravo Léo 🙂 On sent un style qui émerge. Quel talent ! »
Le chevalier : « Dites mes petizours, au risque de vous déranger, puis-je vous poser une question ? »
Max : « Bien sûr. »
Le chevalier : « On va où aujourd’hui ? »
Max et Léo : « GRRRRR !!! »
Bon, après négociations la décision fut prise à l’unanimité moins deux voix : nous irions au Royaume des Grèbes. Mais une surprise était possible si nous nous tenions bien. C’est donc dans le plus grand calme que nous avons chevauché jusqu’au Royaume des Grèbes.
Max : « Bonome, c’est pas pour critiquer notre décision unanime mais on vient souvent au Royaume des Grèbes. Notre dernière sortie était déjà au Royaume des Grèbes. Princesse va en avoir assez du Royaume des Grèbes. On sait que tout se passe bien ici. »
Le chevalier : « Maxou, si ça ne te plaît pas je te propose de rentrer à la cabane. Que penses-tu de cette option ? »
Max : « Il est bien ce Royaume ! N’est ce pas Léo ? »
Léo : « Oh oui ! On y voit beaucoup des zoisos. C’est vraiment un beau Royaume. »
Le chevalier : « Alors nous allons pouvoir l’inspecter dans le calme. »
Max : « Oui oui ! »
Léo : « Max… Tu fais la botanique toi ? »
Max : « Oui Léo, avec Gaston 🙂 »
Léo : « Tu connais cette plante à fleurs jaunes ? Il y en a partout. C’est bizarre. En hiver il y a pas des fleurs normalement. » Max : « Bonome, on peut aller voir la fleur s’il te plaît ? » |
Le chevalier : « Bien sûr Max. »
Max : « Aloraloralor… Il y a des tas de fleurs en languettes… et des fleurs en tubes au centre. C’est pas facile à voir parce qu’elles sont toutes jaunes. Comment on dit déjà ? Les radiées ! C’est une radiée ! Oups, j’ai oublié la famille… C’est les Astéracées. Alors Astéracées, Radiées… Je connais pas la suite et j’ai pas pensé à prendre ma flore 🙁 On est en hiver et c’est pas la saison des fleurs… Bonome, tu peux m’aider s’il te plaît ? »
Le chevalier : « Je voudrais bien Max, mais comment puis-je faire sans la flore ? »
Max : « De tête ! Tu connais tout par cœur… Allez, au travail ! »
Le chevalier : « Crois-tu vraiment que je connais tout par cœur ou essayes-tu de me flatter ? »
Max : « Je flatte rien du tout, oulala ! Allez, explique nous cette plante. »
Le chevalier : « Je la connais, ce qui me permet de savoir à peu près où je vais… Mais de tête, je vais sûrement oublier des étapes. Chez les Radiées, le premier critère est la présence de feuilles piquantes. Ce n’est pas le cas ici. Les feuilles ne sont d’ailleurs pas encore sorties. »
Léo : « C’est normal, ça ? Les fleurs avant les feuilles ? »
Le chevalier : « Oui, c’est normal. Pour deux genres d’Astéracées Radiées : le tussilage et le pétasite. Le premier a des capitules isolés. Chez le second, les capitules sont disposés en grappes ou en ombelles. »
Léo : « C’est quoi un capitule ? »
Max : « MOI ! MOI ! JE SAIS ! »
Le chevalier : « Nous t’écoutons Maxou. »
Max : « C’est quand les fleurs sont toutes serrées les unes contre les autres. Comme chez les Astéracées. Tu sais Léo, ce que tu vois, c’est pas une fleur. C’est un capitule. Un bouquet de petites fleurs collées les unes aux autres. »
Léo : « D’accord… Alors ce sont des tussilages qu’on voit partout ? »
Le chevalier : « Oui petit Léo. Tussilago farfara, Astéracées. On l’appelle aussi pas-d’âne. »
Léo : « Et c’est normal de le voir en cette saison ? »
Le chevalier : « Ce n’est pas anormal. Elle fleurit entre février et avril… »
Léo : « Elle a pas peur de l’hiver alors. »
Le chevalier : « Non, elle peut supporter le froid et la neige. Max, j’aimerais bien que tu penses à prendre tes affaires : tes jumelles, ta flore… C’est à toi de penser à les prendre. »
Max : « Oui bonome. Je ferai plus attention. Mais me gronde pas. »
Le chevalier : « Comme si j’allais te gronder… »
Léo : « On voit pas des zoisos. »
Le chevalier : « C’est un peu vrai… »
Max : « Un peu, un peu… On voit rien du tout. Allez, venez, on va à l’observatoire… »
***
Léo : « Chevalier, qu’est ce que tu regardes comme ça ? »
Le chevalier : « Venez voir… »
Léo : « Oh ! Il y a un couple de colverts et un ragondin ! »
Max : « A leur place je me méfierais du ragondin… Parce que c’est pas un vrai phytophage. Contrairement à ce que m’a dit un jour un graaaaand chevalier, il lui arrive de manger des zanimos comme un mollusque qu’on aurait dit un Anodonte des cygnes… »
Le chevalier : « Je reconnais avoir dit une erreur. Mais je n’imagine quand même pas un ragondin s’attaquer à un canard. Je ne suis pas sûr que le canard se laisserait faire. »
Léo : « Et deux ragondins ? Ils pourraient s’en prendre au canard ? »
Max : « Je crois que le colvert a préféré esquiver et ne pas savoir 🙂 Regardez ! Il se sauve. »
Léo : « Qu’est ce qu’ils font les ragondins ? Ils se font des bisous ? »
Le chevalier : « 🙂 Ils se reniflent pour se reconnaître… »
Max : « Tu fais pas ça toi ! »
Le chevalier : « Oulala ! Ce n’est pas la peine de te renifler pour te reconnaître ! Tu pues à 20 mètres ! »
Max : « HÉ ! HO ! ÇA SUFFIT MAINTENANT ! TU ARRÊTES DE DIRE QUE JE PUE. MES NOMBREUX LECTEURS VONT FINIR PAR LE CROIRE ! ET C’EST PAS MA FAUTE SI TU N’AS PAS VOULU QUE JE PRENNE UN BAIN ! ZUTALOR ! »
Le chevalier : « Tu n’aurais pas eu le temps avant l’arrivée de Brindille mais depuis, rien ne t’en empêchait 🙂 »
Léo : « Et voilà ! Ils se sont encore transformés en foulques ! Vous êtes terribles tous les deux. Je vais faire un rapport à Princesse si ça continue. »
Max : « Non non non ! Pas de rapport à Princesse ! Surtout pour dire que je suis terrible. On arrête. N’est ce pas bonome ? »
Le chevalier : « Tu sais Max, au château, ils pensent déjà que je suis cruel et méchant et que je t’ai kidnappé. Je ne risque plus rien… Tu peux envoyer ton rapport, Léo 🙂 »
Léo : « On verra… Bon, il y a pas des zoisos… On va voir de l’autre côté ? »
Le chevalier : « Voulez-vous pocher ? »
Léo : « Oui 🙂 C’est moins fatiguant et plus agréable 🙂 Tu nous grattes le front en chemin ? »
Le chevalier : « Si tu veux mon Léo. »
Max : « Ben… Et moi ? »
Le chevalier : « Je n’allais pas t’oublier petit jaloux 🙂 »
Léo : « Regardez, il y a un grand cormoran qui passe… »
Max : « Tu as fotoé ? Fais voir s’il te plaît. »
Léo : « Rholala… C’est beau un zoiso qui vole… J’aimerais bien savoir voler… »
Max : « Moi aussi. Un jour j’ai rêvé qu’une échasse blanche me prenait sur son dos pour me faire visiter le Pays des Zoisos. »
Léo : « Et tu sifflotais dans ton sommeil ? »
Max : « Je sais pas… Mais on rendait visite à tous les zoisos et c’était bien… »
Léo : « C’est un peu ce qu’on fait avec le chevalier… On est pas sur son dos mais dans sa poche et on rend visite aux zoisos dans les Royaumes. On voit pas du ciel mais l’échasse blanche nous gratterait pas le front et nous ferait pas de bisou de bonnuit. »
Max : « Toi, tu vas encore dire qu’on a de la chance… »
Léo : « Ben oui. On a de la chance d’être avec le chevalier. Toi, tu préférerais peut-être être avec Princesse, mais moi je suis très heureux dans la cabane du chevalier. »
Max : « Je veux pas retourner au château. Moi aussi j’aime bien la cabane. Et mon bonome 🙂 »
Le chevalier : « C’est peut être le moment de faire une pause… Venez sur mes genoux mes petizours 🙂 »
Max : « Rrrrroooonnnn rrrroooonnnn… »
Léo : « Rrrroooonnnn rrrroooonnnn… »
***
Le chevalier : « Mes petizours, on voit pas des zoisos ici. Je vous propose de retourner à notre monture. »
Max : « QUOI !!! DÉJÀ !!! »
Léo : « Oh nooon ! On va pas rentrer quand même… »
Le chevalier : « Qui a parlé de rentrer ? Nous allons calmement à notre monture et après j’ai une surprise pour vous 🙂 »
Max : « Une surprise ? C’est quoi ? Dis le nous ! »
Léo : « Oui, dis nous la surprise ! »
Le chevalier : « Ce ne serait plus une surprise 🙂 Je vous l’annoncerai en chemin. Pour le moment, finissons l’inspection. Allez, dans ma poche tous les deux. »
Max : « Tu veux vraiment pas nous dire ? »
Léo : « Max, il a raison. Ce serait plus une surprise. Fais lui confiance. Tiens… Il y a deux femelles milouins… Pas de mâles… » |
Max : « On a pas donné les noms en scientifique aujourd’hui. Brindille est pas là alors Léo frime pas 🙂 »
Léo : « C’est pas pour ça ! Je suis pas un frimeur. C’est parce que aujourd’hui je suis pas très sérieux. J’ai plus envie de me promener que de faire l’inspection. »
Le chevalier : « En aurais-tu assez des inspections ? »
Léo : « Oh non ! Mais on voit pas beaucoup des zoisos alors je me promène en profitant de la beauté. »
Max : « Tu as beaucoup de beauté dans les yeux Léo. »
Léo : « Non, je crois pas que la beauté soit dans l’œil de celui qui regarde. Pas seulement. La beauté existe. Certains la voient, d’autres pas. Et ils doivent être très malheureux. »
Max : « Toi tu la vois toujours. Et ça fait tomber ta mâchoire 🙂 »
Le chevalier : « 🙂 Regardez là-bas, il y a un pic vert ! » Max : « Oussa ? Ah oui ! Picpic il est souvent au sol. C’est pas un pic des arbres comme le pic épeiche ou le pic mar. » |
Le chevalier : « Non, en effet. Les pics ont chacun leur place. Les pics verts sont au sol où ils se nourrissent d’insectes, notamment de fourmis. »
Max : « Mais pourtant on en a déjà vus dans les arbres ! »
Le chevalier : « Effectivement. Ce sont des pics, tu sais. Ils sont bien adaptés à la vie arboricole. »
Max : « Tu m’as déjà expliqué ça. Ils ont deux doigts vers l’avant et deux vers l’arrière pour mieux grimper et ils peuvent s’appuyer sur les longues plumes rigides de leur queue pour s’équilibrer. »
Léo : « Et les autres pics ? »
Le chevalier : « Le pic épeiche préfère les troncs et les grosses branches. Son rôle est très important. En se nourrissant des insectes xylophages, il protège les arbres. »
Max : « Il évite les parasites aux arbres. Il est gentil le pic épeiche. »
Le chevalier : « Non mon Maxou. Il se nourrit. C’est involontairement qu’il rend service aux arbres. Le pic épeichette et le pic mar s’observent sur les plus petites branches. Ils peuvent s’y déplacer car ils sont très petits. Le pic épeichette est à peine plus grand qu’une mésange charbonnière. »
Max : « Nos mésanges à nous ? Celles qui viennent chiper des graines dans la mangeoires , »
Le chevalier : « Oui. Mais cesse donc de dire qu’elles viennent chiper les graines. C’est pour elles que nous les mettons ! Elles ne les volent pas. »
Max : « Oui, je sais. Mais on a l’impression qu’elles viennent les voler. Elles arrivent, chipent une graine et s’envolent illico ! Avec Léo on leur a répété cent fois qu’elles pouvaient s’installer pour les manger sur place mais elles se sauvent tout le temps. »
Léo : « C’est pas vrai Max. Depuis quelques temps, il y en a une qui mange ses graines dans la mangeoire. Elle en prend une entre ses pattes et la tapote avec le bec pour l’ouvrir. C’est rigolo. Des fois, elle en mange trois au quatre de suite. Et puis, sous l’arbre où vont manger les autres, il doit y avoir un gros tas d’écailles de graines de tournesol 🙂 »
Max : « 🙂 Bonome, tu peux revenir aux pics s’il te plaît ? »
Le chevalier : « J’allais oublier le pic noir. C’est, je crois, le plus grand des pics. Lui aussi s’observe sur les troncs et les grosses branches. »
Léo : « Alors si j’ai bien compris, la répartition des pics dans un arbre ne se fait pas au hasard. Ils se répartissent en fonction de leur taille. »
Max : « Il est fort ce Léo ! C’est exactement mon cours pour la schola ! La répartition des êtres vivants dans l’environnement ne se fait jamais au hasard ! »
Léo : « Ben oui, je suis fort ! Évidemment ! J’ai un sacado 🙂 Tu connais d’autres choses sur les pics ? »
Le chevalier : « Vous savez qu’ils creusent leurs nids dans les troncs grâce à leur bec ? J’ai vu un film un jour, sur la page de Cali Méro, c’est très impressionnant. Mais ils n’utilisent ce nid qu’une seule année. Au printemps suivant ils l’abandonnent. Et il y a des tas d’autres animaux qui se battent pour le récupérer. »
Max : « Qui comme zanimos ? »
Le chevalier : « Les étourneaux sansonnets, les mésanges, les sittelles torchepots… Nous avons vu des perruches à colliers dans des nids creusés par des pics. Et il peut y avoir des écureuils roux… »
Max : « Ils font tous la bagarre pour les nids des pics ? »
Le chevalier : « La bagarre… Tu exagères un peu, mais il peut y avoir des conflits ponctuels. »
Max : « Il va falloir trouver une solution plus pacifique… Et si on recensait les nids abandonnés et qu’on faisait un fichier avec les locataires potentiels. Avec un guichet dans la forêt. ‘Bonjour madame la mésange. C’est pour un nid ? Exposé plein sud ? D’accord. Vous allez faire des œufs ? Oui ? Combien ? Oulala, il vous faut un grand nid alors. Léo, tu peux faire visiter le nid de l’arbre A4XB12 à madame la mésange s’il te plaît... Oui oui, son dossier est complet. Suivant s’il vous plaît ! »
Le chevalier : « Max, tu as une solution pour chaque problème qui se pose au Pays des Zoisos 🙂 Mais tu ne pourrais pas mettre cette merveilleuse idée en application. »
Max : « Et pourquoi pas ? »
Le chevalier : « Parce que tu ne parles pas le zanimo ! Allez, aux zoisos ! »
Léo : « Dis chevalier, ce sont pas des sarcelles d’hiver là-bas ? »
Le chevalier : « Si ! Bien vu superzieux ! »
Léo : « J’aime beaucoup les sarcelles d’hiver. »
Max : « Tu aimes tous les zoisos. Dès que tu en vois un, on a l’impression que c’est ton préféré. Tous les zoisos c’est ton préféré ! Mais c’est vrai qu’elles sont rigolotes les sarcelles d’hiver. Elles sont colorées aux deux extrémités : la tête rouge et les fesses jaunes. Et tout terne au milieu ! Ça aurait coûté trop cher en pigments de les colorer partout 🙂 On va voir les zoisos sur la pointe de terre ? Allez, on y va… »
Léo : « Vous avez vu ? Il y a un grébou qui est sorti de l’eau, en arrière plan. »
Max : « Alors toi ! Il y 30 mouettes qui rigolent, 2 grands cormorans et tu vois le grébou en arrière plan ! »
Léo : « Et les deux poules d’eau 🙂 »
Max : « Les deux poules d’eau ? Il y a des poules d’eau ? Tu les vois bonome ? »
Le chevalier : « On ne voit les deux que sur une seule foto. Léo, tu es vraiment doué pour l’observation. Rien ne t’échappe ! »
Léo : « Vous allez arrêter de me flatter ! Je vois bien parce que j’aime ce que je regarde. Et puis, on est pas souvent dans la nature alors je veux rien louper. Bon, on retourne à ta monture chevalier ? »
Max : « Quoi ? Léo est pressé de rentrer ? Tu as de la fièvre ? Tu as attrapé la maladie ? »
Léo : « Mais non ! Je suis pressé de connaître la surprise ! »
Le chevalier : « Alors on ne s’arrête pas pour regarder le grébou ? »
Léo : « Ben si ! Quand même ! »
Max : « Brindille aime bien les grébous. Elle l’a dit. »
Léo : « Chevalier, toi aussi tu aimes bien les grébous. Mais vous êtes pas amis. Pourquoi ? »
Le chevalier : « J’aime beaucoup tes questions Léo. Je ne sais pas. Tu sais, l’amitié est irrationnelle, difficile à expliquer. Parfois on apprécie quelqu’un, sincèrement, et pourtant l’amitié ne naît jamais. Et puis une autre personne devient immédiatement une amie alors qu’elle est totalement différente de nous, de ce qu’on pourrait attendre. C’est étrange parfois. Mais c’est le charme des rencontres… »
Max : « Et nous, on est tes amis ? »
Le chevalier : « Bien sûr ! Te souviens-tu m’avoir dit un jour que j’étais ta mère, ton père, ton maître et tout ce que je pouvais être ? »
Max : « Tu avais l’air triste ce jour là. »
Le chevalier : « C’est pareil pour vous. Vous êtes bien plus que des amis. Dites donc, ce n’est vraiment pas une journée d’inspection scientifique aujourd’hui 🙂 »
Max : « C’est pas grave… Pour une fois… Princesse va pas nous gronder quand même ! Et puis c’est pas notre faute si on voit pas des zoisos ! »
Léo : « Il y a un couple de chipeaux là-bas ! »
Max : « Des chipeaux là-tas 😀 »
Le chevalier : « Non Max ! Pas celle-là ! S’il te plaît ! »
Max : « Désolé 🙁 »
Léo : « Chevalier, tu devrais vraiment kidnapper Brindille ! C’est la meilleure protection contre les blagues pas drôles. »
Le chevalier : « Bon, un dernier arrêt à l’observatoire et en avant pour la surprise ! J’ai peur qu’elle vous déçoive 🙁 »
Léo : « Mais non, ne t’inquiète pas. »
Max : « LÉO ! LÉO ! VIENS VOIR ! VITE ! »
Léo : « Qu’est ce qui se passe ? Qu’est ce que tu as vu ? »
Max : « C’est grébou ! Là ! En plumage nuptial ! »
Léo : « Rholala… Qu’est ce qu’il est beau ! La chance… »
Max : « Tu arrives à parler avec la mâchoire inférieure qui traîne par terre toi ? »
Le chevalier : « Il a beaucoup d’expérience 🙂 »
Léo : « ÇA SUFFIT MAINTENANT ! ARRÊTEZ OU JE VOUS PLOUFE ! LAISSE MOI ADMIRER GRÉBOU ! Rholala… Rhoooo… C’est un grébou nuptial ! On viendra voir ses œufs et ses petits ? Et la parade ? Tu as déjà vu la parade des grébous ? »
Le chevalier : « Nous reviendrons, Léo, et tu verras les petits. Et non, je n’ai jamais vu la parade des grébous. Je ne sais pas à quoi elle ressemble. Ce que je sais c’est que la période de reproduction approche. Nous verrons peut être un couple faire des œufs. Les nids sont bien cachés dans les phragmites. Nous ne les verrons pas couver. Mais les premiers petits devraient arriver fin avril. »
Léo : « Ils font plusieurs couvées par an ? »
Le chevalier : « Il me semble. Je n’en suis pas absolument certain mais… »
Max : « Grébu fait plusieurs couvées, lui. On l’a vu cet été. Il y avait un ado de la première portée quand l’œuf de la seconde a éclos. On a des fotos de la famille au complet. »
Léo : « Oui, j’ai vu dans ton blog : les parents, l’ado et le tout petit tout neuf en parent-stop. Il avait une plume dans le bec en guise de tétine 🙂 »
Le chevalier : « Ben voilà, l’inspection du Royaume des Grèbes est terminée. Tout va bien il me semble et je suis prêt à parier que vous n’avez pas envie de rentrer. »
Max : « Ben non, on veut pas rentrer. »
Le chevalier : « Et si nous allions inspecter un autre Royaume ? »
Léo : « Maintenant ? C’est vrai ? »
Max : « Lequel ? Les Bernaches ? Les Mandarins ? »
Le chevalier : « Non, un nouveau Royaume. »
Max : « Qu’on ne connaît pas encore ? Il y a des Royaumes qu’on ne connaît pas encore ? »
Le chevalier : « Oui, il y en a. »
Léo : « Et on va voir des zoisos ? »
Le chevalier : « Ce n’est pas pour les oiseaux que je veux y aller. »
Max : « C’est pour quoi alors ? Les insectes ? Tu veux faire l’entomologie ? Il est encore un peu tôt dans l’année pour faire l’entomologie. »
Le chevalier : « Non, pas d’entomologie non plus. J’ai eu des informations sur ce Royaume et la presse en a parlé. Tenez, lisez vous même cet extrait de gazette. »
LE CAPITALIEN |
Jeudi 4 février de l’an III |
Haro sur les sangliers ! Ce jeudi 4 février, le Royaume des Sangliers est fermé toute la journée, pour cause de… chasse aux sangliers. En effet, les gardes forestiers vont procéder à une grande battue pour éradiquer les sangliers de la Forêt. Selon le prévôt de la ville la plus proche, « la présence de ces mammifères représente une réelle menace pour la sécurité des habitants ». Ainsi, la fermeture des treize portails d’accès au massif a lieu la veille de la chasse, soit dans la soirée du mercredi 3 février, à partir de 20 heures. |
Max : « Le Royaume des Sangliers… »
Léo : « Rhoooolaaaalaaaaa… Des sangliers… »
Max : « Et on va voir des sangliers ? »
Le chevalier : « Au Pays des Zoisos on ne peut rien prévoir. Tu sais bien Maxou. »
Max : « Des sangliers… Oulala ! J’ai un peu peur quand même. »
Léo : « Moi aussi… Mais j’aimerais bien en voir quand même. »
Max : « Bonome, il y a quand même quelque chose qui me chiffonne… Il parle de chasse dans la gazette. Et ça veut dire quoi ‘Eradiquer‘ ? »
Le chevalier : « Éradiquer ? Ça veut dire supprimer totalement. »
Max : « C’est ça ta surprise ? Tu nous annonces qu’il y a un Royaume des Sangliers quand ils les ont tous tués ! Bonome, tu vas vraiment pas bien dans ta tête ! »
Le chevalier : « Je comprends ta réaction Maxou. Je regrette de vous parler de chasse. Mais si les gardes forestiers ont décidé cette battue, c’est qu’il y avait trop de sangliers pour ce petit Royaume. Il est proche de la campagne, ce Royaume. Et les sangliers vont y revenir, ne vous inquiétez pas. Je voudrais aller voir si la recolonisation a déjà commencé. C’est possible. Nous verrons bien. »
Max : « Tu crois qu’ils ont vraiment tué tous les sangliers ? »
Le chevalier : « Je ne sais pas mais j’en doute. Allons voir. Vous voulez bien ? »
Léo : « Oui oui 🙂 On va peut être en voir… Et puis, tu vas bien nous trouver quelques zoisos. »
Pendant la chevauchée entre les deux Royaumes, Léo arrêtait pas de rholalaer 🙂 Et entre les rholalas j’entendais ‘des sangliers…’ Moi, je pouvais pas m’empêcher d’imaginer la rencontre : deux petizours et un chevalier face à une bande de sangliers… Bonome c’est un grand chevalier. Mais il met jamais son armure et prend pas son épée. Il veut même pas prendre son couteau. Je le glisse quand même dans son sacado parce que c’est un couteau avec un sifflet très fort. Comme ça si il tombe et se fait mal dans un endroit isolé, il peut siffler pour se signaler. Mais je le vois mal nous défendre avec un simple couteau. Quoique… Pour nous protéger il serait capable de se mesurer à un sanglier… Peut être qu’il ne gagnerait pas le combat mais le sanglier serait pas indemne. Et puis il connaît bien les zanimos, leur anatomie, leurs comportements, leurs points faibles… Il serait bien capable de tuer un sanglier avec son petit couteau tout compte fait… Mais il se le pardonnerait jamais. Lui, tuer un zanimo ? En fait, je veux pas croiser de sanglier. Parce que bonome serait déchiré entre nous protéger et tuer le zanimo ou pas tuer le zanimo et nous laisser nous faire déchiqueter.
Le chevalier : « Max… Max ! Tu rêves ? On est arrivés. Allez, on y va. »
Léo : « C’est un Royaume forestier ? »
Le chevalier : « Oui Léo, avec quelques pelouses et des étangs… »
Léo : « Ça fait des milieux de vie différents et donc plein de zanimos possibles… »
Le chevalier : « C’est vrai. Maxou parlait d’entomologie tout à l’heure. L’entomofaune est très riche ici. »
Max : « Lentomofaune ? »
Le chevalier : « La faune d’insectes. »
Max : « Ah ! Oui ! L’entomofaune ! D’accord ! »
Léo : « Et l’avifaune ? »
Max : « Lavifaune ? Allo ! On est en pays étranger ? Quelqu’un parler français ? »
Le chevalier : « La faune d’oiseaux. »
Max : « Ben oui, je le savais ! Pfff… »
Le chevalier : « Je ne sais pas trop… Je ne suis pas venu ici depuis plusieurs années… A l’époque j’avais mon petit appareil, celui que j’ai donné à Max. »
Max : « Il peut pas zoomer. Tu pouvais pas faire des fotos de zoisos. »
Le chevalier : « Et c’est pour cela que je ne connais pas bien l’avifaune de ce Royaume. Ne pouvant fotoer, je délaissais l’observation des oiseaux pour me concentrer sur celle des insectes. »
Max : « Mais là il y a un geai des chênes. Et tu peux le zoomer 🙂 » Le chevalier : « Difficile… L’éclairement est faible… Voilà ! » |
Max : « Il est flou ce geai ! Tant pis. Bonome, tu entends les sangliers ? »
Le chevalier : « Non Max. N’aie pas peur. »
Max : « Ben… J’aimerais les voir mais j’ai peur. »
Le chevalier : « Moi aussi Max, moi aussi… Nous arrivons à la pelouse et je crois apercevoir ce que je voulais voir… »
Max : « Quoi ? Ça ? La terre toute retournée ? C’est pour voir ça que tu nous a emmenés ici ? »
Le chevalier : « Oui 🙂 Ce que vous voyez là est le résultat du travail des sangliers. »
Léo : « Comment ils ont fait ? »
Le chevalier : « Avec leur groin. Il est renforcé par du cartilage très solide et ils s’en servent pour labourer la terre. »
Max : « Pourquoi ils font ça ? »
Le chevalier : « Pour se nourrir ! Ils cherchent des graines, des racines, des vers… »
Max : « Ils sont phytophages les sangliers ? »
Le chevalier : « Non, omnivores. Ils peuvent manger des petits rongeurs et parfois des faons de chevreuils ou de cerfs. »
Max : « Et les petizours ? Ils mangent les petizours ? »
Le chevalier : « Je ne les laisserai pas faire Max. »
Max : « J’ai mis ton couteau dans ton sacado. Tu veux bien le prendre à la main ? Ouvert s’il te plaît… Bonome, s’il te plaît. »
Le chevalier : « Vous avez peur ? »
Max : « Oui. »
Le chevalier : « Restez dans ma poche pour le moment alors. »
Léo : « Tu es sûr de toi ? C’est un sanglier qui a fait ça ? »
Le chevalier : « Un ou plusieurs… oui. Si vous voulez nous pouvons chercher leurs empreintes… Tenez, il y en a une là ! On voit bien les deux doigts principaux et une garde sur la droite. Je vous ai déjà expliqué les traces de sangliers. Vous souvenez-vous ? »
Max : « On peut en chercher d’autres ? »
Le chevalier : « Si vous voulez ! Mais il faut sortir de ma poche 🙂 »
Max : « Oui, mais tu surveilles bien et tu gardes ton couteau à la main. »
Léo : « Max, tu es sûr de vouloir sortir de la poche ? »
Max : « Mais oui, il surveille et nous protège. Allez, viens. »
Léo : « Il y en a une là ! Venez voir ! Rholala… Une trace de sanglier… »
Max : « Tu sais de quand elle date ? Elle est fraîche ? Elle date d’avant mercredi ou après ? »
Le chevalier : « Je suis incapable de répondre. Je n’ai pas assez d’expérience. Nous sommes samedi… A-t-elle plus ou moins de 4 jours ? Non, je ne sais pas… »
Max : « Tu peux pas dire si elle est d’avant ou après la chasse alors… On peut pas savoir si les sangliers sont déjà revenus. Zutalor ! »
Léo : « Ben franchement, je préfère qu’ils soient pas encore là. Chevalier, tu parles le sanglier ? »
Le chevalier : « 🙂 Pourquoi mon Léo ? »
Léo : « Tu peux dire en sanglier qu’on est des peluches et qu’on se mange pas. Et qu’il ne faut pas te manger non plus parce que tu es en mission pour Princesse. »
Le chevalier : « Je leur dirai Léo. »
Léo : « On peut retourner dans ta poche ? »
Le chevalier : « Non, vous aller rester là toute la nuit et vous me ferez un rapport demain. Y-a t-il oui ou non des sangliers dans ce Royaume ? »
Léo : « Non, je veux pas. Je reste pas ici cette nuit. Je veux aller dans ta poche et me cacher tout au fond. Et que tu me grattes le front. J’ai peur ! »
Léo : « Viens mon Léo. N’aie pas peur. »
Max : « Heu… Je peux pocher moi aussi ? »
Le chevalier : « Bien sûr. Cachez-vous tant que vous le voulez. N’ayez pas honte d’avoir peur. Seuls les inconscients ignorent la peur. Mais, vous savez, il y a un peu de monde dans ce Royaume et les zoms font toujours beaucoup de bruit. Ça m’étonnerait que les sangliers se montrent. Ils doivent surtout sortir à l’aube ou au crépuscule. Vous voulez continuer l’inspection ou vous préférez rentrer ? »
Max : « Tu promets qu’on ne risque rien ? »
Le chevalier : « Oui Maxou. »
Max : « On peut rester dans ta poche avec juste la truffe qui dépasse ? »
Le chevalier : « Vous pouvez 🙂 »
Max : « Et si on a trop peur, on rentre ? »
Le chevalier : « Promis. »
Max : « Léo, tu en penses quoi ? On reste un peu ? »
Léo : « Oui, mais là où il y a des zoms et pas longtemps. »
Le chevalier : « D’accord. Alors allons voir le grand étang. »
Max : « Pourquoi tu t’arrêtes déjà ? Qu’est ce que tu as vu ? »
Le chevalier : « Des fleurs… Regardez… »
Léo : « C’est un drôle d’hiver ! Il fait pas vraiment froid, il neige pas et il y a des fleurs 🙂 »
Max : « Tu la connais cette plante ? »
Le chevalier : « Pas exactement. C’est une Rosacée. Un prunus peut être… »
Max : « Une Rosacée ? Comme la rose ? »
Le chevalier : « Oui mon Maxou 🙂 J’aime beaucoup les prunus et les cerisiers. Ils fleurissent assez tôt. Chez eux aussi les fleurs paraissent avant les feuilles. En quelques jours l’arbre, qui paraît mort après l’hiver, se couvre de milliers de petites fleurs blanches ou roses. C’est magnifique. Au Japon il y a une fête des cerisiers. On l’appelle Hanami. Les zoms se rassemblent et admirent les cerisiers en fleurs. »
Max : « Et c’est tout ? Ils font rien d’autre ? »
Le chevalier : « Je connais peu la culture japonaise. Il doit y avoir d’autres réjouissances. Mais l’idée d’aller admirer un arbre en fleurs me plaît beaucoup 🙂 »
Léo : « Tu le fais à chacune de nos inspections. Tu as pas besoin d’une fête, toi 🙂 »
Le chevalier : « Regardez l’étang ! »
Léo : « Rhoooo… C’est bôôô… »
Max : « Il y a des phragmites tout autour ! Blongios peut venir ici ! Tu as déjà vu blongios dans ce Royaume ? »
Le chevalier : « Je n’en ai jamais vu. Mais il est possible qu’il vienne. Le milieu lui convient bien. »
Max : « Il faudra venir voir ! »
Le chevalier : « Max, les berges sont peu accessibles et l’étang est large. On ne voit pas bien de l’autre côté. Tu crois qu’on pourrait voir un blongios nain à cette distance ? »
Max : « Avec mes jumelles et tes superzieux, oui ! Il faudra venir. C’est Princesse qui veut connaître tous les blongios. Elle me l’a dit ! »
Le chevalier : « Princesse te l’a dit ? Tu as eu des nouvelles de Princesse et tu ne m’en as pas parlé ? »
Max : « Euh… Non, pas vraiment… Mais je suis sûr qu’elle voudrait qu’on vienne voir et qu’on recense tous les blongios. »
Le chevalier : « Alors tu viendras pendant que j’irai à la schola. Et tu en profiteras pour recenser les sangliers 🙂 »
Max : « C’est pas drôle 🙁 J’ai peur des sangliers. »
Le chevalier : « Et puis tu inspecteras l’étang. Je me suis toujours demandé si il était peuplé de brochets 🙂 »
Max : « C’est VRAIMENT pas drôle 🙁 »
Léo : « Ils sont vraiment beaux les colverts. »
Max : « Le premier a la tête bleue. C’est un canard colbleu 🙂 »
Léo : « C’est à cause des reflets. C’est comme ça avec les plumes iridescentes. Des fois, on a l’impression qu’elles changent de couleur. »
Max : « Bonome, il y a des Martins ici ? »
Le chevalier : « Je n’en ai jamais vus. »
Léo : « Et des grébus ? »
Le chevalier : « Oui, l’an dernier il y avait un couple et deux petits. J’ai des fotos des parents qui nourrissent leurs petits. Gloub la libellule ! Gloub l’écrevisse ! »
Max : « Gloub l’écrevisse ??? Tu nous montreras ? Je pourrai mettre des fotos dans mon blog ? »
Le chevalier : « Seulement si tu précises bien la date ! Je ne veux pas que Princesse pense que la scène a été fotoée cette année. »
Max : « D’accord. »
Le chevalier : « Tu te souviens du grand cormoran qui avale un poisson ? La série de fotos que tu as mises dans ton blog ? »
Max : « Gloub le poisson ! Oui, je me souviens. Pourquoi cette question ? »
Le chevalier : « J’ai fait les fotos de Gloub l’écrevisse le même jour 🙂 »
Léo : « Rhoooo la chance… Un cormoran qui avale un poisson… Un grébu qui donne une écrevisse à son petit… »
Le chevalier : « Et un grébu qui donne une libellule a ses petits 🙂 Ils n’avaient pas envie de l’avaler. Je crois qu’ils n’aimaient pas les libellules. Mais les parents les ont grondés et ils ont fini leur assiette 🙂 »
Léo : « Chevalier, tu aurais pas ton ordinateur dans sac ? J’aimerais bien voir les fotos. »
Le chevalier : « Si tu veux 🙂 Max, installe ta serviette et asseyez confortablement. »
Max : « Tu surveilles quand même les sangliers s’il te plaît. Et laisse ton couteau à portée de main, c’est plus sage… On est installés 🙂 Tu nous montres les grébus 🙂 »
Le chevalier : « D’abord la libellule… C’était le 10 Mai de l’an II, vers 12h. »
Max : « Il était midi douze et les petits grébus avaient faim 🙂 »
Le chevalier : « Ils étaient affamés et n’arrêtaient pas de piailler. Et j’ai vu l’adulte arriver avec une proie dans le bec. Je n’ai pas compris tout de suite de quoi il s’agissait… Il l’a d’abord proposé à son petit le plus proche qui a dédaigné l’offrande. Puis l’autre petit s’est approché. Il n’avait pas l’air très intéressé non plus. »
Max : « Tu veux pas nous montrer au lieu de parler ? »
Léo : « Rholala… Deux petits grébus… Quelle belle scène tu as vue ! La chance ! »
Max : « Apparemment ils n’aimaient pas trop manger de la libellule ces petits ! »
Léo : « Tu mangerais de la libellule toi ? »
Max : « Euh… Pas sûr… Surtout avec les ailes ! Il aurait pu enlever les ailes, le parent ! Dis bonome, ça existe les libellules en chocolat ? »
Le chevalier : « 🙂 »
Léo : « Montre-nous l’écrevisse maintenant. S’il te plaît. »
Le chevalier : « Attendez… Il faut que je retrouve les fotos… Voilà ! C’était donc le 8 Juin de l’an II, en fin d’après midi. Je suis resté assis au bord de l’étang pendant au moins 2 heures. »
Max : « Mais tu as dit que les trois scènes avaient eu lieu le même jour ! »
Le chevalier : « Alors je me suis trompé ! Mais je suis certain que Gloub le poisson et Gloub l’écrevisse ont eu lieu en même temps ! »
Léo : « Tu en as eu de la chance ! Rholala ! J’aimerais bien voir ça moi aussi ! »
Le chevalier : « Sois patient mon Léo, toi aussi tu verras des tas de belles choses. »
Léo : « J’en ai déjà vu beaucoup grâce à toi. Merci chevalier. Allez, montre-nous. »
Le chevalier : « D’abord le petit affamé… Ce sont ses cris ininterrompus qui ont attiré mon attention. Il criait famine. Alors j’ai guetté l’adulte. Il plongeait, plongeait, plongeait… Mais revenait toujours bredouille. Le petit essayait lui aussi de pêcher. Il ploufait aussi. Mais sans succès. Et il criait, criait… dès que son parent ressurgissait de l’eau il essayait de le rejoindre à toute vitesse. Regardez. »
Max : « Il est rigolo ! Il est tout enfoncé dans l’eau ! »
Léo : « Pourquoi il fait ça ? »
Le chevalier : « Il avance en se propulsant avec les deux pattes en même temps. Il va très vite mais son corps s’enfonce plus que d’habitude. Ça m’amuse beaucoup 🙂 Surtout avec le cou étiré vers l’avant… Cette partie de la scène a duré un bon quart d’heure. Des cris, des sprints et la déception de voir ressurgir le parent le bec vide… Et il y a eu l’écrevisse. Là non plus je n’ai pas identifié la proie tout de suite. J’ai pensé à un poisson. Ce n’est qu’en regardant les photographies que j’ai compris. »
Max : « Mais tais-toi un peu et montre… Allez… »
Léo : « Mais elle est énorme cette écrevisse ! Comment il va faire pour l’avaler ? Il a même pas de mains pour la décortiquer 🙁 »
Max : « Et comment il va la digérer ? »
Le chevalier : « Seules les parties molles, à l’intérieur, vont être digérées. Le reste sera recraché. Regardez la suite. »
Max : « Gloub l’écrevisse ! La digestion va être difficile. »
Léo : « Voilà, c’est fini 🙁 »
Le chevalier : « Non Léo. Si vous aviez observé attentivement, vous auriez remarqué qu’il manquait une pince à l’écrevisse. Elle s’était probablement détachée quand le petit a reçu son repas. Ou pendant qu’il la plaçait convenablement dans son bec pour l’avaler. Alors il a plongé et a retrouvé la pince manquante. »
Max : « Il avait encore faim ? »
Le chevalier : « Probablement. Et puis ses parents l’ont bien éduqué. Il savait qu’on ne doit rien laisser dans son assiette 🙂 »
Léo : « Tu as fotoé la suite ? »
Le chevalier : « Oui 🙂 »
Léo : « Rhoooo la chance… »
Max : « C’est tout ? Il y en a plus des fotos ? »
Le chevalier : « Non Maxou. »
Max : « Alors range moi tout ton matériel et on finit l’inspection. »
Le chevalier : « Et toi, range ta serviette 🙂 »
Léo : « On entendrait pas des mésanges ? Chut ! Laissez-moi écouter… Hummm… Une mésange à longue queue… Non, il y en a plusieurs. Et des charbonnières. Il faut les trouver et les fotoer. En route ! »
Max : « Parce que c’est toi qui commandes maintenant ? »
Léo : « Je commande rien du tout. Mais si on cherche pas les zoisos quand on les entend autant arrêter les inspections et nous mettre au tricot 🙂 »
Le chevalier : « Je préfère trouver les mésanges 🙂 Allons voir dans les arbres, là-bas ! »
Max : « J’en ai vu ! Elles sont là ! Bien joué bonome 🙂 »
Léo : « Aegithalos caudatus et Cyanistes caeruleus. »
Max : « Aegithalos caudatus et Cyanistes caeruleus. Pfff… Moi aussi je le savais ! »
Léo : « Alors il fallait le dire au lieu de ronchonner. »
Max : « Je ronchonne pas ! Vous dites toujours que je ronchonne mais c’est même pas vrai ! »
Le chevalier : « D’accord Maxou. Allons voir le canal. J’aime beaucoup cet endroit. »
Léo : « D’accord. »
Le chevalier : « Il y a un endroit qui me plaît beaucoup sur la berge, à droite, sous un saule. Voulez-vous y aller ? »
Max : « Non bonome. Non non non. C’est dans les fourrés et je veux pas aller dans les fourrés. Et puis j’ai entendu des branches qui bougeaient et des grognements. »
Léo : « DES GROGNEMENTS ? Comme des grognements de sangliers ? »
Max : « Je sais pas, je connais pas les grognements de sangliers. »
Léo : « Pas la peine. Je veux rentrer. Je resterai pas un instant de plus dans ce Royaume ! Allez, je me poche et on s’en va. Et vite s’il te plaît. »
Moi aussi je me suis poché. On était pas très rassurés avec Léo. Bonome a mis la main dans sa poche et on s’est serrés très fort contre elle. On a bien senti qu’il se dépêchait. Et puis on est arrivés à notre monture et on est rentrés dans notre cabane. Bonome a bien vu qu’on était pas bien. Alors il nous a raconté de belles histoires qu’il tenait du vent. Il faut pas répéter les histoires du vent normalement. Mais pour nous, il veut bien. Parce qu’on est ses amis. On s’est détendus petit à petit. Nos yeux commençaient à piquer alors bonome nous a couché et il nous a gratouillé le front. Pas longtemps. Parce qu’il voulait nous faire notre bisou de bonnuit avant qu’on soit endormis.
Voilà Princesse. C’était encore un belle journée au Pays des Zoisos. On va bien Princesse. Ne t’inquiète pas.