Max : « Bonjour à tous ! Vous savez que nous avons fait une soirée fotos pour montrer à cousin Yann la Plage des Vallées. Mais on va pas vous raconter cette soirée. Je dirais seulement que ce fût une très bonne soirée, qu’elle a un peu dégénéré en soirée chatouillis puis en bagarre généralisée pour de rire. Les petizours contre superbonome 🙂 Évidemment, c’est nous qui avons gagné 🙂 Voilà pour la soirée. Maintenant, nous allons vous raconter la découverte de la Plage des Vallées. Une bien belle plage 🙂 Soyez pas surpris de l’absence de Yann. Il nous avait pas encore rejoints. »
Le matin, dans la cabane de Bretagne…
Max : « Bonome, il fait beau aujourd’hui et on a déjà bien inspecté. Qu’est ce que tu nous proposes ? »
Le chevalier : « Mmmm… Je déduis de ce que tu viens de dire que tu préférerais une journée calme. »
Max : « Je suis le porte-parole de tes petizours. Petit Sam et Léo sont d’accord. »
Léo : « D’accord avec quoi ? »
Max : « Une journée calme. »
Samuel : « Oulala oui ! Un peu comme une promenade avec quelques zoisos. »
Le chevalier : « D’accord… Mmmmm… Une jolie plage avec une petite observation géologique, peut-être un peu d’animaux marins puis le Cap Fréhél : ça vous va ? »
Léo : « On va à la plage ? Tu vas à la plage toi ? »
Le chevalier : « Si cela fait plaisir à mes petizours, je vais à la plage. »
Max : « Bonome, la plage c’est pas très riche en zanimos. Tu vas nous en trouver ? »
Le chevalier : « Nous verrons bien 🙂 »
Samuel : « Moi je veux bien aller à la plage. Surtout si c’est une belle plage. »
Max : « Léo, je suppose que tu es d’accord avec notre petit cousin. »
Léo : « Tu supposes bien 🙂 »
Max : « Bonome, tu as entendu ? En route pour la plage ! »
Après la chevauchée…
Léo : « Bonomou, tu as encore oublié de nous montrer la vue aérienne… »
Le chevalier : « Zutalor ! Vous ne préférez pas jeter un œil à la plage avant ? »
Samuel : « Ben si 🙂 »
Le chevalier : « Elle est bien trop vaste pour que je la fotoe en intégralité. Je vais essayer une foto de détail… »
Léo : « Tu fotoes vers la côte ? Pourquoi pas… »
Samuel : « On voit une petite vallée. La plage doit tenir son nom de cette vallée. »
Max : « Pas seulement petit Sam. C’est la Plage des Vallées ici. Une seule vallée c’est pas le pluriel. Bonome, c’est une Île où on va à pieds qu’on voit là ? »
Le chevalier : « Oui. Nous l’avions aperçue au loin depuis la Plage de Caroual. »
Léo : « Je me souviens. On va y aller ? »
Le chevalier : « Si vous voulez. Mais pas aujourd’hui. »
(Note de Max : Pour les têtes de linotte qui ont oublié l’article précédent, cette île où on va à pieds est l’Îlot du Verdelet.)
Samuel : « Il y a du sable noir. C’est parce qu’il est riche en fer ? »
Le chevalier : « Oui mon petit Sam. »
Léo : « Il y a des tas de roches riches en fer dans ce secteur. C’est pas vraiment surprenant. »
Max : « Mais on fait pas la géologie compliquée ! Tu as parlé d’une petite observation géologique et c’est tout. »
Le chevalier : « Je sais bien Max. Pour le moment cheminons sur la plage. »
Max : « STOOOOOOP ! C’est quoi ça ? »
Léo : « On dirait un crabe en sable… »
Max : « Fotoe le bonome ! »
Samuel : « C’est qui ce crabe ? Il sort d’où ? »
Léo : « Vous avez vu ses longues pinces ? »
Max : « Et il a de longues antennes ! Rholala ! Ça c’est une drôle de rencontre ! »
Léo : « Je propose qu’on s’éloigne un peu pour pas lui faire peur. »
Max : « Tu nous expliques ce crabe bonome ? »
Samuel : « Il y en a un autre qui sort du sable ! »
Max : « Il va où comme ça ? »
Léo : « Il est tout couvert de sable ! »
Samuel : « C’est vraiment un drôle de crabe lui ! »
Max : « Je descends le voir ! »
Samuel : « Fais attention cousin Max ! Tu pourrais te faire pincer ! »
Max : « Il a pas de raison de me pincer ce crabe ! Bonjour drôle de crabe. Tu es qui ? »
Max : « Il a comme des poils sur ses longues antennes. »
Léo : « Reviens vite Max. »
Max : « Je remonte. »
Samuel : « Bonome, il faut vraiment que tu nous expliques ce crabe. »
Léo : « Présente-le nous s’il te plaît. »
Le chevalier : « Mes petizours, je vous présente le coryste également appelé coryste denté, crabe casqué ou encore crabe masqué. »
Max : « Et pas crabe sablé ? Il est tout ensablé pourtant. »
Le chevalier : « Oui mais personne ne l’a appelé comme ça. »
Max : « En Petitursie il se serait appelé crabe sablé. C’est sûr. »
Le chevalier : « En Scientie, il s’appelle Corystes cassivelaunus. Il appartient à la famille des Corystidés. »
Léo : « Il y en a beaucoup des Corystidés ? »
Le chevalier : « C’est la seule famille de la superfamille des Corystoidés. Elle comporte neuf espèces actuelles et six fossiles dans huit genres dont quatre fossiles. »
Max : « Attends attends… Oulala ! Une superfamille, une famille, huit genres dont quatre fossiles et quinze espèces dont six fossiles. C’est bien ça ? »
Le chevalier : « C’est ça 🙂 »
Samuel : « C’est pas beaucoup ça. Je suppose que toutes les espèces se ressemblent. »
Le chevalier : « Oui mon petitours. Actuellement, le genre Corystes ne comprend que cette espèce. On parle de genre monotypique. »
Max : « Merci beaucoup bonome mais ça nous dit pas pourquoi il est sorti du sable comme ça. »
Le chevalier : « Il est sorti du sable parce qu’il y vit. »
Max : « Il vit dans la sable ? »
Le chevalier : « Oui Max. C’est un crabe fouisseur qui s’enterre dans le sable. Seules ses antennes sortent un peu. Tu as signalé à tes cousins que ses antennes sont couvertes de poils il me semble. »
Max : « Oui bonome ! Je l’ai bien observé ! Je suis sûr de moi. »
Le chevalier : « Tu as raison 🙂 Sauf pour le vocabulaire. On ne parle pas de poils qui sont des formations épidermiques. Là, ce sont des soies. »
Max : « Merci de me corriger mon bonome. Comme ça je dirai plus des erreurs. »
Le chevalier : « A ton service Maxou 🙂 Les antennes rigides aidées des soies qu’elles portent forment un tube qui permet à l’eau de circuler depuis la mer aux branchies du coryste. »
Léo : « C’est comme un tuba alors ? »
Le chevalier : « Exactement Léo. »
Samuel : « Donc il peut rester des heures sous le sable sous l’eau. »
Max : « Et comme le sable reste humide, il est toujours dans l’humidité. D’accord. »
Léo : « Encore un ! »
Samuel : « Soit on a beaucoup de chance, soit il y en a beaucoup ici. »
Le chevalier : « Il doit y en avoir quelques uns 🙂 »
Léo : « Il habite juste la Bretagne ou bien il est présent partout ? »
Le chevalier : « Partout en Europe. En bord de mer évidemment et sur les estrans sableux. On en trouve de la Scandinavie à la péninsule ibérique et sur les côtes méditerranéennes. »
Max : « Oui, ça fait partout en Europe. »
Le chevalier : « J’ai oublié les côtes britanniques. »
Max : « Ah bah c’est malin ça ! Comment as-tu pu oublier les côtes britanniques ? Pfff ! »
Le chevalier : « 🙂 »
Léo : « Encore un ! »
Max : « Il va où comme ça ? »
Léo : « Ben ça alors ? Qu’est ce qu’il fait ? »
Max : « Il va pas bien dans sa tête ce coryste ? Il sort du sable, fait une courte boucle et se met sur le dos ! Il est quand même pas tout mort ? Il a arghé ? »
Le chevalier : « Je ne pense pas qu’il soit tout mort 🙂 Nous arrivons à ce que je voulais vous montrer. »
Max : « On reprendra la crabologie tout à l’heure. On manque pas de spécimens 🙂 »
Max : « On va voir ces rochers ? »
Le chevalier : « Oui Max. La seule observation géologique du jour. »
Max : « D’accord. Ça repose un peu parce que c’est quand même un peu compliqué la géologie du Pays de Penthièvre. »
Léo : « Compliqué et varié. C’est difficile de tout retenir. »
Max : « La mémoire prodigieuse de notre petitours blanc devrait nous aider. »
Samuel : « Je suis pas sûr de tout retenir. »
Max : « Bien sûr que si 🙂 Tu retiens toujours tout. »
Samuel : « Pas quand je suis fatigué… »
Léo : « On y est ! Je descends faire l’échelle ! »
Léo : « Ça c’est encore un conglomérat. Les galets sont arrondis donc c’est un poudingue. Je sais pas si c’est un ciment ou une matrice. Les galets sont plus grands que moi. Je dirais qu’ils font une dizaines de centimètres et ils sont rubéfiés. C’est à cause de l’oxyde de fer. »
Max : « C’est tout ? »
Léo : « Ben… Je pourrais ajouter qu’il y a un léger pendage de 25 à 30° par là. Ça doit être vers le nord. Voilà. C’est tout ce que je peux dire. »
Max : « Bah quand même ! »
Samuel : « Bravo cousin Léo ! Bravo ! »
Léo : « Je reconnais pas la roche de ces galets. Tu sais toi bonome ? »
Le chevalier : « C’est surtout du jaspe avec un peu de quartzites. »
Max : « Du jaspe ? On a déjà vu du jaspe ! C’était au Pays de Kraozon… Le long du fleuve de l’Aber pas loin de la petite île où on va à pieds. Léo, tu l’avais observé à la loupe pour essayer de voir des algues siliceuses. Des… »
Léo : « Des radiolaires ! Des petites algues unicellulaires à tests siliceux ! Je me souviens. Il y avait un petit filon rouge. »
Samuel : « Ces galets sont faits de restes d’algues siliceuses ? »
Le chevalier : « Eh oui 🙂 »
Max : « Bon, on sait le poudingue. Mais pas son âge. »
Le chevalier : « Ordovicien. »
Léo : « Un conglomérat ordovicien ? C’est pas l’âge du conglomérat d’Erquy ça ? »
Le chevalier : « Si. Ce conglomérat est d’ailleurs rattaché à la formation ordovicienne d’Erquy-Fréhel. »
Max : « Une couverture sédimentaire peut tectonisée avec les grès parcourus de filon de dolérites. »
Le chevalier : « Absolument. »
Samuel : « Ce conglomérat indique le début d’une transgression. Il y a quoi dessous ? »
Le chevalier : « Il me semble que le contact n’est pas observable. Mais on peut inférer qu’il repose sur la roche qui forme l’îlot du Verdelet. »
Léo : « Roche que nous verrons plus tard. »
Le chevalier : « C’est ça 🙂 Vous savez tout ce qu’il faut savoir sur ce conglomérat. »
Max : « Sur le poudingue bonome ! »
Samuel : « On retourne voir les corystes ? »
Le chevalier : « Si vous voulez. »
Max : « On devrait en croiser un pas loin. Ben voilà ! Encore un qui est sur le dos ! Vous venez le voir avec moi ? »
Samuel : « Il va pas nous pincer ? »
Max : « Mais non ! »
Léo : « Alors je veux bien. »
Samuel : « Moi aussi. »
Léo : « Je peux le toucher ? »
Max : « Ben oui ! Serrez vous la pince 🙂 »
Léo : « Bonjour coryste ! Qu’est ce que tu fais sur le dos ? »
Max : « Il répond même pas ! Bonome, tu parles le corystien ? »
Le chevalier : « 🙂 »
Max : « Je suis sûr que oui mais tu vas pas le dire ! Dis lui qu’on veut pas l’embêter. Et si tu pouvais lui demander ce qu’il fait sur le dos… »
Le chevalier : « Il se repose. »
Max : « Moi j’aime pas siester sur le dos. Je dors sur le côté. »
Léo : « Oui mais lui il peut pas. Et il prend pas toute la place dans le lit. »
Max : « Je prends pas toute la place ! C’est même pas vrai ! Et je sifflote pas la nuit moi ! »
Léo : « J’y peux rien si je parle le zoiso pendant mon sommeil ! »
Samuel : « Dites les cousins, vous voulez que je vous mette au coin ? »
Léo : « Ah non 🙂 »
Max : « On chamaillait pas ! On discutait ! »
Samuel : « Je veux pas savoir ! Vous cessez immédiatement ou je vous mets au coin ! »
Max : « D’accord petit Sam. Pas fâcher petit Sam. »
Samuel : « J’ai aperçu quelque chose. Suivez-moi. »
Léo : « Oui petit Sam. »
Max : « C’est ça ? »
Samuel : « Oui. »
Max : « Ah oui… Mon bonome nous allons encore avoir besoin de tes explications. »
Le chevalier : « C’est une ponte de natice. »
Léo : « Et c’est quoi la natice ? »
Le chevalier : « Un Mollusque Gastéropode Littorinomorphe Naticoïdé Naticidés. »
Léo : « D’accord. C’est un escargot marin 🙂 »
Max : « Tu as pas dit l’espèce ! »
Le chevalier : « Genre Polinices… Pour l’espèce… Il me semble que la forme de la ponte, en col de chemise, caractérise P. catenus. »
Max : « Parce que toi tu reconnais une espèce à sa ponte ? »
Le chevalier : « Oui 🙂 »
Léo : « Je sais même pas à quoi il ressemble ce zanimo 🙂 »
Le chevalier : « A ça ! Ou ça… »
Max : « C’est effectivement un escargot marin 🙂 »
Le chevalier : « Il est assez fréquent sur les estrans sableux. C’est un prédateur qui s’attaque aux Bivalves. On trouve souvent des coquilles de Bivalves percées d’un petit trou circulaire. Ce sont les natices qui font ces orifices. Ensuite, elles aspirent la partie molle de leur victime. »
Samuel : « On peut revenir à la ponte ? Je comprends pas bien. Ce sont des œufs ? »
Max : « C’est le principe de la ponte petit Sam. »
Samuel : « J’ai le droit de pas comprendre tranquillement ou pas ? »
Léo : « Bien sûr petit Sam. »
Le chevalier : « Les œufs sont pondus dans un mélange de mucus et de grains de sable. Les œufs sont surtout visibles sous la face interne du ruban. »
Samuel : « Je comprends mieux. Merci bonome. »
Le chevalier : « Petites précisions : chez les Naticidés les sexes sont bien séparés. Il y a des mâles et des femelles. On parle de gonochorie. »
Léo : « Merci pour cette précision. Chez les escargots c’est l’hermaphroditisme d’habitude. »
Le chevalier : « C’est pour cela que j’apporte cette précision. Autre chose. Les Naticidés se caractérisent par un large manteau qui dépasse largement autour du corps. »
Samuel : « Ce rocher c’est encore le poudingue ? »
Le chevalier : « Oui petit Sam. Mais ici il est moins bien exposé. Venez voir. »
Max : « Bonome, on est dans ta poche ! Forcément qu’on vient ! »
Léo : « Oui, il est tout couvert de balanes ou de chtamales… On voit pas bien du tout. »
Max : « Moi je vois que c’est le moment de la pause. Si on se faisait bronzer ? »
Léo : « Tu veux te mettre tout nu ? »
Max : « Ça va pas la tête ! J’ai ma pudeur moi ! On peut se faire bronzer le visage. »
Samuel : « Pause au soleil avec Le Vent qui nous caresse le visage ? Oh oui ! »
Max : « Bonome, tu nous donnes ma serviette s’il te plaît ? Nous on enlève nos sacados. »
Le chevalier : « Voilà Max. »
Max : « Merci bonome ! Et tu nous fotoes s’il te plaît. C’est pas tous les jours qu’on fait la pause sur un poudingue ordovicien rubéfié 🙂 »
Léo : « Ça fait du bien une journée calme 🙂 »
Max : « C’est reposant. Je crois que je vais réussir à retenir l’intégralité du programme géologique de la journée 🙂 »
Samuel : « Moi aussi 🙂 »
Léo : « On sait quand même que le poudingue de base de la Formation d’Erquy-Fréhel est plus étendu que ce qu’on pensait. »
Max : « C’est vrai ça ! Bonome, il va jusqu’où ce poudingue ? »
Le chevalier : « Il est connu jusqu’ici 🙂 »
Max : « D’accord. Ton cerveau est en pause aujourd’hui ? »
Léo : « Parce qu’il lui reste du cerveau ? Il a pas tout fondu et coulé par ses oreilles ? 🙂 »
Max : « Forcément ! A force de pas mettre sa casquette ! Tout ça par coquetterie ! Monsieur aime avoir le teint halé 🙂 »
Le chevalier : « Je n’ai pas besoin de cerveau pour discuter avec vous. »
Samuel : « Et vlan les petizours ! »
Max : « Petit Sam, tu es un petitours toi aussi. Tu viens de te vlanher tout seul là. »
Samuel : « C’était mérité 🙂 Bien joué bonome 🙂 »
Le chevalier : « Merci mon petitours 🙂 »
Max : « On est pas bien là ? Au soleil, sur un poudingue ordovicien à se faire vlanher par notre bonome ? »
Léo : « Oulala si ! Profitons en. »
Samuel : « Je retournerais bien voir les corystes quand même. »
Max : « On a le temps petit Sam. »
Samuel : « Et que vas-tu raconter à les lecteurs si on fait la longue pause ? »
Max : « Rien. Comme ça ils pourront faire une pause eux-aussi. Et puis c’est pas comme si j’avais beaucoup de lecteurs 🙂 »
Samuel : « D’accord. Alors on fait rien. »
Léo : « On avait déjà fait rien un jour mais on avait pas fini. »
Max : « Ben voilà ! On finit de faire rien ! »
Le chevalier : « Je peux vous aider ? »
Max : « Si tu veux bonome ! Si tu veux ! Joins-toi à nous 🙂 »
Léo : « On a le droit de parler quand on fait rien ? »
Samuel : « Je sais pas… »
Max : « Tu as quelque chose à dire ? »
Léo : « Ben… A vrai dire, non. »
Max : « Alors on parle même pas. »
A ce moment là, Le Vent s’est mis à souffler tout doucement. Mais vraiment doucement. On le sentait à peine. Mais comme c’est notre ami on a quand même écouté son petit murmure et il nous a raconté un peu l’orogenèse cadomienne avec des mots simples. Bon on a pas tout compris parce qu’on a pas encore beaucoup cumulé d’observations mais c’était très agréable. Quand il raconte ses histoires Le Vent peut pas s’empêcher de dire des bêtises exprès pour nous faire rigoler. Et puis Léo, lui a demandé de faire une bourrasque pour dépeigner Tante Yvonne. Évidemment, elle lui a demandé de faire une bourrasque pour nous faire tomber. Mais comme on était allongés sur ma serviette on est même pas tombés et on a bien rigolé. Le Vent en a profité pour nous donner de ses nouvelles. Elle est toujours sur son bateau qui navigue dans le temps avec Chien et la mouette qui rigole. Chien, il est toujours aussi coquin. Et la mouette porte fièrement sa blessure au cou. Elle a pas mal alors elle s’en fiche d’être blessée et elle taquine Chien. Elle lui vole son manger et ça amuse beaucoup Tante Yvonne. Tous les trois ils sont à l’Ordovicien pour voir la grande transgression qui a donné la formation d’Erquy-Fréhel. Mais elle va peut-être aller plus tard, vers le Crétacé, parce qu’elle a envie de voir les premiers zoisos pour que sa mouette qui rigole se fasse des copains. Chien il s’en fiche de quand il est du moment qu’il peut voler la nourriture qui traîne. Voilà pour les nouvelles. Tout le monde va bien 🙂
Léo : « Ça prend longtemps pour faire rien ? »
Max : « Tout dépend du résultat attendu Léo. Si tu veux un beau rien bien réussi il faut du temps. »
Samuel : « Je trouve que notre rien est déjà pas mal. Et puis on pourra le continuer plus tard. »
Max : « Toi, tu veux voir les corystes 🙂 »
Le chevalier : « Je vous ai dit qu’on l’appelle également le crabe licorne ? »
Max : « Non bonome. Mais je comprends bien ce surnom. »
Léo : « C’est à cause de ses longues antennes qui font comme une corne sur son front. »
Samuel : « Alors on va voir les licornes ! Allez ! Sacados sur le dos les machins ! »
Max : « Non mais tu vas pas t’y mettre toi aussi ! ON EST PAS DES MACHINS ! »
Le chevalier : « Des petits machins ! Pochez-vous vite fait. »
Léo : « Oui bonome 🙂 »
Samuel : « On peut se mettre en quête de corystes. »
Le chevalier : « Nous avons un peu plus de chance d’en trouver qu’un dragon. »
Léo : « Tu nous parles plus de dragon Max. Tu en cherches plus ? »
Max : « Vous voulez pas m’aider. Mais je guette. Tu voudras bien le dresser si j’en trouve un bonome ? Il faut qu’il donne la patte et qu’il fasse pas pipi partout. »
Le chevalier : « Si tu le trouves et que tu le captures, je suis prêt à le dresser à donner la patte 🙂 »
Samuel : « Vous parlerez des dragons plus tard. Il y a un coryste pas ensablé juste là. »
Max : « Il s’enfonce dans le sable ! Ça a l’air facile. Je devrais essayer. »
Léo : « Non Max. Tu t’ensables pas Max ! Tu as pas des antennes qui te permettent de respirer si tu vas sous le sable. Et puis il y a peut-être des zanimos qui te glouberaient. »
Max : « Des zanimos petitoursophages ? Dans le sable ? C’est pas possible ça ! »
Samuel : « Lui aussi s’ensable ! »
Max : « Je pourrais pas dire pourquoi mais c’est un vexant de les voir s’ensabler dès qu’on s’approche… »
Le chevalier : « Ne sois pas susceptible Max. Il a peut-être des trucs de corystes à faire. »
Léo : « Ils ont vraiment de longues pinces… »
Le chevalier : « Ce sont les chélipèdes. »
Max : « Bien sûr ! J’allais le dire ! Oulala ! Et c’est quoi les chélipèdes ? »
Le chevalier : « Ce sont les deux premières paires de péréiopodes qui sont souvent transformés en pinces. »
Max : « Késtudi ? Les paires de périodes ? »
Le chevalier : « Les péréiopodes ! Ce sont les appendices portés par le péréion des Crustacés. »
Max : « Tu me fatigues bonome. Mais tu me fatigues ! Pourrais-tu nous épargner ton vocabulaire savant quand on fait une journée calme ? Tu sais ce que c’est une journée calme ? Ton vocabulaire comporte pas de mots compréhensibles pour le commun des mortels ? »
Léo : « C’est sûr que là j’ai rien compris du tout. Les chélipèdes je pensais avoir compris. Mais les paires de périodes du perron des Crustacés je visualise pas du tout. »
Le chevalier : « Il faut que j’explique ? Je pensais avoir été clair et concis pourtant. »
Max : « Sire, concis peut-être. Clair ? Pas du tout ! »
Léo : « Oh non ! Max, tu as pas osé ce jeu de mot ? »
Max : « Ah bah si 🙂 Je pouvais le laisser passer celui-là 🙂 »
Le chevalier : « Ils sont bêtes ! Mais pourquoi les ai-je adoptés ? »
Samuel : « On revient au corystes s’il vous plaît ? »
Le chevalier : « Dakordakordakor… On révise les Crustacés ? »
Léo : « C’est toujours bien de réviser. Si je me souviens bien c’est un peu compliqué les Crustacés parce qu’il y en a beaucoup. »
Max : « Pas trop compliqué bonome s’il te plaît. »
Le chevalier : « Tu connais déjà beaucoup de choses Max. Les Crustacés sont tous constitués d’éléments répétitifs appelés métamères. Ces métamères sont regroupés en unités fonctionnelles appelés tagmes. »
Max : « Je me souviens de ça. C’est pas difficile en fait. Des métamères se sont associés pour former la tête, d’autres pour former le thorax et d’autres encore ont formés l’abdomen. Parfois les métamères sont encore bien visibles comme dans l’abdomen des crevettes mais parfois c’est plus difficile. »
Le chevalier : « Oui Max. Il faut parfois observer attentivement. En termes scientifiques on parle de céphalon, de péréion et de pléon. »
Samuel : « Tête, thorax et abdomen. »
Le chevalier : « En principe, chaque métamère porte une paire d’appendices. »
Max : « Ça c’est vraiment pas facile à voir. »
Le chevalier : « Il faut bien observer. N’oublie pas que les sciences naturelles étaient autrefois appelées ‘sciences par l’observation’. »
Max : « Je sais bonome. »
Le chevalier : « Si on observe attentivement une tête de Crustacés on voit la paire d’yeux pédonculés, une première paire d’antennes simples, une seconde paire d’antennes qui se divisent en deux, les mandibules, les maxillules et les maxilles. »
Max : « Ah bah oui ! On voit tout ça ! Oui oui ! »
Samuel : « J’ai compté et ça fait six paires d’appendices. J’en déduis que la tête résulte de la fusion de six métamères. »
Le chevalier : « On pourrait dire ça mais le premier, qui porte les yeux, n’est pas considéré comme un métamère. On le nomme l’acron. »
Léo : « Il en reste cinq. Tout ça c’est la tête. »
Le chevalier : « Qui porte les yeux, les deux paires d’antennes et les pièces buccales. »
Max : « Ensuite il y a le thorax. »
Le chevalier : « Ou péréion qui porte lui aussi des appendices appelés péréiopodes. Leur nombre est variable. Chez les Décapodes ils sont au nombre de dix soit cinq paires. Il est fréquent que les deux premières paires se terminent par une pince et on les nomme chélipèdes. Généralement, la première paire n’a plus de rôle locomoteur. »
Samuel : « C’est pas tout facile… »
Le chevalier : « Il n’y aura pas d’interro 🙂 Je termine avec les appendices de l’abdomen appelés pléiopodes. Ils ne sont jamais ‘marcheurs’ mais peuvent être natatoires, respiratoires, porteurs d’oeufs… »
Samuel : « Donc nos corystes ont des yeux pédonculés en avant de la tête sur l’acron. La tête on la voit pas bien parce qu’elle a fusionné avec le thorax. En avant il y a les deux paires d’antennes et les pièces buccales. Vient ensuite le thorax qui se reconnaît à ses pattes dont la première qui porte des pinces et qu’on appelle chélipèdes. Il a des pléiopodes ? »
Le chevalier : « Non petit Sam. Dernière information : les longs chélipèdes sont caractéristiques du mâle. »
Léo : « Il y a donc un dimorphisme sexuel chez les corystes. »
Max : « Et on a vu que des mâles… »
Samuel : « Il mange quoi le coryste ? »
Le chevalier : « Des vers marins et/ou des Bivalves. »
Max : « Ses proies se trouvent elles aussi dans le sable. Des drames se nouent sous les pieds des touristes sans qu’ils s’en doutent. C’est terrible 🙂 »
Le chevalier : « Les drames se nouent plutôt à marée haute à la surface du sable mais sous l’eau. »
Léo : « Dans la nature on mange et on se fait manger. Il a des prédateurs je suppose le coryste. »
Le chevalier : « Oui. La petite roussette, le grondin lyre, la raie bouclée… Les goélands peuvent en manger quand ils sont sur le sable… »
Samuel : « Dire qu’on pensait qu’il y avait pas beaucoup de zanimos sur les plages. Là, on découvre tout un monde. »
Le chevalier : « Et je n’ai pas encore parlé des espèces associées aux corystes comme certains Bivalves (corbule bossue, telline papillon, donace des canards…). »
Léo : « On a pas encore vu de Bivalves… »
Max : « Ben on va en chercher. Il doit bien y en avoir sur cette plage. Bonome, arpente la plage en quête de Bivalves s’il te plaît. »
Le chevalier : « J’arpente Maxou 🙂 »
Max : « Nous on observe attentivement. »
Samuel : « J’ai trouvé ! Là ! »
Léo : « Bravo petit Sam ! Bravo ! »
Samuel : « 🙂 »
Max : « Lui aussi est enfoui… »
Léo : « C’est assez fréquent chez les espèces psammophiles. »
Max : « Psammophiles ? Ça existe psammophile bonome ? »
Le chevalier : « Oui Max. »
Léo : « Ben oui ! Je dis pas des erreurs moi ! Psammophile est un mot construit à partir du grékancien… »
Max : « Et c’est reparti pour le grékancien… »
Léo : « Oh ben je fais pas le grékancien et tu resteras un béotien qui connaît même pas psammophile. Tant pis pour toi. »
Max : « Désolé Léo. Je t’écoute Léo. »
Léo : « Psammohile : du grec ancien ψάμμος, psammos « sable », avec le suffixe -phile « qui aime ». Cet adjectif qualifie les êtres vivants qui vivent dans le sable. »
Max : « Merci Léo. Et c’est qui ce Mollusque Bivalve psammophile ? »
Le chevalier : « Je peux le sortir ou pas ? »
Max : « Ah non. Ça c’est pas autorisé. On dérange pas les zanimos. Tu connais les règles bonome. »
Le chevalier : « L’identification ne va donc pas être facile… Surtout que je ne me suis pas vraiment intéressé à ce groupe depuis fort longtemps. Alors… »
Max : « Tu te grattes la tête là 🙂 »
Le chevalier : « Oui. C’est une journée de repos aujourd’hui il me semble. »
Samuel : « Oui bonome. »
Max : « D’accord. Je vois. Tu vas esquiver l’identification et nous on saurons rien et on va rester bêtes. »
Le chevalier : « Tu reconnais donc que tu l’es 🙂 »
Samuel : « Et vlan cousin Max 🙂 »
Max : « Pfff… Tu sais pas du tout ? »
Le chevalier : « C’est peut-être une mactre coralline, Mactra stultorum, Mactridés. »
Samuel : « Et c’est quoi le machin qui dépasse ? »
Le chevalier : « Son siphon. C’est une différenciation du manteau qui permet à l’animal de réaliser ses échanges avec l’eau de mer tout en restant à l’abri dans sa coquille. »
Léo : « C’est comme le tuba en antennes du coryste. »
Le chevalier : « Oui Léo. »
Max : « Tiens, un crabe vert tout mort. »
Léo : « Ça arrive d’être tout mort. Un moment on est vivant puis, argh ! Et on est tout mort. »
Max : « On le connaît déjà lui. »
Samuel : « Carcinus maenas, Carcinidés. »
Max : « On fera un exposé dessus un jour mais pas aujourd’hui. »
Léo : « Un coryste s’ensable… »
Max : « On sait qui c’est, ce qu’il mange, par qui il est mangé. Je crois qu’on sait tout sur les corystes. »
Léo : « Sauf qu’on a vu des que des mâles. »
Max : « La femelle a des petit chélipèdes c’est ça ? »
Le chevalier : « Oui Max. »
Max : « Est-ce qu’elle transporte ses œufs sous son abdomen ? »
Le chevalier : « Oui Max. »
Max : « Alors il y en a une là sur le dos. »
Le chevalier : « Ah oui 🙂 Elle est ovigère. »
Max : « Bonome, mon cher petit bonome, pourrais-tu de temps en temps, pour nous reposer et m’éviter de te crier dessus, cesser d’utiliser des mots compliqués que personne connaît à part toi ? S’il te plaît bonomou. »
Le chevalier : « Ovigère ? »
Max : « Oui. »
Le chevalier : « Ovigère qualifie les femelles qui portent leurs œufs à l’extérieur du corps. »
Samuel : « Elle les porte longtemps ? »
Le chevalier : « Ça dépend 🙂 En fait je ne sais pas. Mais on peut voir des femelles portant des œufs pendant presque toute l’année. »
Léo : « Et des larves sortent des œufs. Le premier stade larvaire est bien la larve nauplius ? »
Le chevalier : « Oui Léo. Tu connais la larve nauplius ? »
Léo : « Si je dis pas des erreurs la larve nauplius est caractéristique des Crustacés. »
Le chevalier : « Tu ne dis pas d’erreur. Elle a été nommée ainsi par Claus en 1858 en référence à Nauplios, fils de Neptune et d’Amymone, roi d’Eubée, qui participa à l’expédition des Argonautes. »
Léo : « Et ensuite ? »
Le chevalier : « Il y a cinq larves zoé puis une larve mégalope qui donnera un petit adulte. »
Max : « Tu as pas des images ? Je connais pas ces larves moi. »
Samuel : « Moi non plus. »
Le chevalier : « Oulala ! La larve nauplius est un peu variable. Les zoés également. Je vais chercher ça. »
Max : « Merci bonome. Alors dans la mer, il y a des tas de larves comme ça partout ? »
Le chevalier : « Effectivement. »
Max : « C’est dégoûtant la mer. Il y a des larves, des spermatozoïdes et des ovules de tas de bestioles… En plus il y a des congres et c’est méchant les congres. Et toi tu aimes t’y baigner. Pouah ! »
Le chevalier : « Oui, j’aime m’y baigner. Mais je n’en ai jamais l’occasion à cause d’une tribu de petizours qui veulent toujours inspecter. »
Samuel : « C’est encore une mactre coralline là ? »
Le chevalier : « Pfff… »
Léo : « D’accord 🙂 Alors là tu sais pas non plus ? »
Le chevalier : « J’ai quelques lacunes en Bivalves marins. »
Max : « Il faudra remédier à ça bonome. »
Samuel : « Tu as des trous dans tes lacunes 🙂 »
Léo : « Donc là, on va dire que c’est un couteau et puis c’est tout. »
Le chevalier : « On va dire ça 🙂 »
Léo : « On sait quand même qu’il y a des Bivalves dans cet estran. »
Max : « Et une crevette toute morte. »
Max : « Tu la connais ? »
Le chevalier : « Non. »
Max : « Je vois. Tu satures. C’est ça ? On t’en demande trop ? »
Le chevalier : « Vous m’aviez annoncé une journée de repos il me semble. »
Léo : « On pensait à la géologie compliquée et non aux zanimos. »
Samuel : « On pensait que tu connaissais tous les zanimos et que ce serait pas difficile pour toi de tout nous expliquer. »
Le chevalier : « Je ne connais pas tout vous savez. »
Max : « On le sait ! Tu as des trous dans tes lacunes 🙂 »
Léo : « C’est peut-être le moment d’arrêter la biologie marine. »
Max : « On va aux zoisos ? »
Le chevalier : « Si tu veux Max. »
Samuel : « On dit au revoir au coryste avant. Au revoir coryste 🙂 »
Max : « Ben voilà, c’est fini la Plage des Vallées. C’est une bien belle plage. »
Samuel : « Et on a fait une drôle de rencontre. »
Max : « Petit Sam, si par hasard tu rêve de ce crabe ensablé cette nuit, évite de nous pincer 🙂 »
Léo : « Tu as des choses à dire sur cette falaise ? »
Le chevalier : « Je pourrais. La géologie du Quaternaire vous intéresse ? »
Max : « Ça devrait. Mais là on est plutôt concentré sur la chaîne cadomienne. »
Léo : « On veut bien se dispenser du Quaternaire pour le moment. »
Samuel : « Surtout que les zoisos du Cap nous attendent. »
Le chevalier : « D’accord. Alors on file. »
Max : « Fais quand même des fotos des nids d’hirondelles de rivages avant de partir s’il te plaît. »
Le chevalier : « Oui Max. »
Max : « Bien bonome:) Allez, aux zoisos ! »
Note de Max : Chers lecteurs, nous avons un problème. Oulala ! Pour la suite de l’itinéraire nous avons un peu raté les observations. Il faut dire qu’il y a tellement de sites intéressants que c’est pas facile de tout voir. Alors nous avons négocié un autre séjour au Pays de Penthièvre avec bonome. Les négociations ont été compliquées et nous avons dû réunir plusieurs fois le conseil des petizours. A la fin un accord a été trouvé. Bonome est d’accord pour y retourner aux prochaines vacances. Je vous passe les termes de l’accord parce que c’est secret. Je peux juste vous dire que je vais devoir tout travailler… Mais il y a le virus. Pour le moment on pourrait partir mais on sait pas trop ce que l’avenir proche nous réserve. Le Vent veut pas nous dire. Ce serait dommage d’écrire les articles suivants alors que nous avons pas toutes les observations ce qu’il faut. Nous nous demandons donc si nous allons pas faire une pause dans la géologie compliquée du Pays de Penthièvre et vous présenter le Massif de Ploumanac’h en attendant. On verra bien. Mais dans tous les cas nous continuons la géologie compliquée de la Bretagne parce que c’est passionnant.
Continuer la promenade
Bonjour Irène 🙂
On a mis beaucoup de fotos du crabe sablé alors je savais pas quoi dire. Surtout qu’on en parle beaucoup dans l’article. C’est un beau crabe le crabe sablé 🙂
En ce moment, on est un peu débordés mais si tu veux tu peux nous appeler un jour. On arrêtera un peu de travailler.
Bises à toute ta tribu 🙂
Max, Samuel et Léo.
Bah alors Max, tu sèches sur les légendes des photos… Je suis sûre que c’est pour vérifier que nous suivons bien tes aventures. Bises aux petits Ours et au chevalier bien sûr 😘