Dimanche 27 Septembre, au Grand Étang.
Max : « Rholala ça fait du bien de prendre l’air ! »
Léo : « Surtout que Le Vent est de sortie 🙂 »
Samuel : « Bonjour Le Vent ! Tu vas bien ? »
Max : « Quand il se dégourdit les nuages comme ça c’est qu’il va bien 🙂 »
Léo : « Le Vent, tu veux bien faire une bourrasque à Tante Yvonne s’il te plaît ? Ça fait longtemps qu’on a pas eu de ses nouvelles. Merci Le Vent. »
Max : « Elle est avec Chien et la mouette qui rigole qui est partie au paradis des zoisos. »
Léo : « Vous pensez qu’elle est où ? »
Samuel : « Elle est peut-être au Ludien… »
Max : « Excusez, mes cousins, d’interrompre cette charmante discussion mais il me semble que bonome a vu quelque chose. »
Léo : « Tu as repéré un zoiso ? »
Samuel : « C’est qui ? »
Le chevalier : « J’ai peur de dire une erreur… Léo, tu veux bien regarder ces fotos ? »
Max : « Ben et nous ? »
Le chevalier : « Vous aussi 🙂 »
Max : « Ça c’est pas un zoiso qu’on connaît. »
Léo : « C’est un Laridé. Une mouette au bec noir… »
Samuel : « Il y en a quelques unes mais pas ici normalement. »
Max : « C’est qui les mouettes au bec noir ? »
Samuel : « Bonaparte, pygmée, de Ross et de Sabine. »
Léo : « Exact ! »
Max : « On a déjà raté des mouettes pygmées ici. »
Léo : « Je pense pas que ce soit une mouette pygmée. Bonome, fais d’autres fotos s’il te plaît. »
Le chevalier : « C’était prévu 🙂 »
Léo : « STOOOP ! »
Max : « Tu cries toi maintenant ? Tu te prends pour le leader charismatique de la tribu ? 🙂 »
Samuel : « Cousin Léo a dû remarquer un détail qui nous a échappé. »
Léo : « La queue est fourchue ! Vous avez vu ? La queue est fourchue ! »
Max : « Certes. La queue est fourchue. J’ai envie d’ajouter : et alors ? »
Léo : « Ben… Max ! La queue fourchue avec le bec noir ! »
Max : « Oui oui. »
Léo : « Pfff ! Quel béotien ! Mais quel béotien ! Maxou, c’est une mouette de Sabine ! »
Max : « Sabine a des mouettes ? Et tu les reconnais ? Alors comme ça Sabine a laissé sa mouette ici. C’est embêtant ça. Surtout que je sais même pas qui c’est Sabine. »
Léo : « Il est bête ! Mais qu’il est bête ! Une mouette de Sabine ! Xema sabini, Laridés ! »
Max : « Tu es sûr ? C’est encore Xema ? J’aurais dit Larus (ex. Xema) sabini. »
Samuel : « Rhooo ! La saproblague ! Ex. Xema ! Pfff ! »
Léo : « Alors lui ! On voit une mouette de Sabine et il fait des saproblagues carrément sapro. Bonome, m’autorises-tu à le ploufer ? »
Le chevalier : « Non Léo. Je m’y suis habitué. Je m’ennuierais sans lui. Personne pour ronchonner, pour me crier dessus… »
Léo : « Alors continue à fotoer s’il te plaît. »
Max : « C’est rare les mouettes de Sabine ? »
Le chevalier : « C’est, il me semble, la seconde mention de cette espèce dans la région. La première c’était en 2008. »
Max : « Ah oui. C’est rare alors. »
Léo : « Si le comité d’homologation régional avait pas été supprimé, elle devrait être homologuée. »
Max : « Et pourquoi elle s’appelle la mouette de Sabine ? C’est qui Sabine ? »
Le chevalier : « Edward Sabine (1788-1883) est un astronome britannique. Il a découvert cette mouette lors d’un voyage au Groenland en 1818. Il était accompagné de John Ross (1777-1856). »
Samuel : « Ils ont tous les deux une mouette à leur nom 🙂 »
Le chevalier : « La mouette de Sabine a été nommé comme cela par Joseph Sabine, en hommage à son frère Edward. »
Max : « Oui, il a discrètement donné son propre nom à une espèce 🙂 C’est un petit malin ce Joseph. Et Xema, ça veut dire quoi ? »
Léo : « ‘Et Xema’ ! Pfff !!! Mais faites le taire ! »
Le chevalier : « Ça m’amuse 🙂 Xema viendrait du grec Xeima qui signifie tempête. »
Samuel : « C’est vrai qu’elle a l’air à l’aise dans ce temps agité. »
Samuel : « Elle cherche du manger au ras de l’eau ? »
Le chevalier : « Oui. Elle a l’habitude de chercher de petites proies à la surface de l’eau. »
Léo : « Elle a vraiment l’air à l’aise malgré le vent. »
Samuel : « Elle se nourrit seulement de petites proies ? »
Le chevalier : « Non mon petit Sam. Elle peut pêcher des poissons. Un peu comme les sternes. Son comportement évoque d’ailleurs plus celui des sternes que des autres mouettes ou des goélands. »
Max : « Tu as dit que Sabine l’avait découverte au Groenland. Elle habite où la mouette de Sabine ? »
Le chevalier : « En zone arctique Maxou. Alaska, Groenland, Scandinavie, Sibérie… C’est là qu’elle se reproduise. »
Léo : « Dans la toundra ? »
Le chevalier : « Oui Léo. Pendant cette période, elle change un peu d’alimentation. Elle continue à se nourrir de petits animaux et de petits poissons mais dans les eaux douces ou saumâtres. A l’occasion, elle peut gober un œuf ou un poussin. »
Max : « C’est pas bien ça. »
Samuel : « Après elle migre. Mais elle migre où ? »
Le chevalier : « En mer. C’est un oiseau pélagique qui vit dans les zones de remontées d’eau froides. »
Max : « Les upwellings. »
Le chevalier : « Exact ! »
Max : « Ça dit pas où elles vont… »
Le chevalier : « Le long des côtes au sud de l’équateur. »
Samuel : « Elle doit pas venir ici alors. »
Le chevalier : « Non. Elle ne devrait pas. Mais le changement de temps a dérouté des zoisos. »
Max : « On s’en est rendu compte 🙂 »
Léo : « Bonome, c’est pas le plumage adulte ça. C’est un juvénile ? »
Le chevalier : « Je dirais un premier année. »
Samuel : « Elle est toute jeune cette mouette de Sabine ! »
Max : « Elle est surtout perdue. Bonome, toi qui parles le zoiso, tu lui indiqueras le chemin discrètement. Si tu veux on se retournera pendant ce temps là. »
Le chevalier : « Merci Maxou 🙂 »
Samuel : « Elle s’est posée ! »
Léo : « Remontre des fotos s’il te plaît. »
Léo : « C’est bien ça… Le bec est bien tout noir. Le visage est un peu gris. La queue blanche légèrement fourchue a une bande terminale noire. Le manteau, la partie antérieure de l’aile, les côtés de la tête, le cou et de la poitrine sont gris. Les primaires sont bien plus sombres, presque noires. »
Samuel : « Et les adultes ? »
Léo : « Ben… J’en ai jamais vu. J’aurais du mal à bien les décrire. Je dirais qu’ils ressemblent un peu à une mouette qui rigole mais en plus sombre et avec les pattes et le bec noirs. »
Samuel : « Bonome, tu pourrais affiner un peu la reproduction de la mouette de Sabine ? »
Le chevalier : « Je vais essayer. Monsieur de Sabine drague un peu madame en poussant des cris rauques. Si madame est d’accord un couple se forme. Ils ne sont pas isolés. En général, il y a de petites colonies pouvant accueillir une vingtaine de couples, rarement plus. »
Max : « Jusque là, ça ressemble un peu à ceu qu’on sait des sternes pierregarins. »
Le chevalier : « Bonne remarque Maxou. Mais ce sont plutôt les sternes arctiques qui nidifient avec les mouettes de Sabine. »
Léo : « On sait déjà que la nidification se fait dans la toundra. »
Le chevalier : « Oui, les marécages, les marais côtiers… toujours près de l’eau. »
Samuel : « Il est comment le nid ? »
Le chevalier : « Il est très simple. Il s’agit d’une petite dépression dans le sol ou sur un rocher qui est chichement aménagée de quelques herbes. »
Max : « C’est pas le grand luxe. »
Le chevalier : « Non, mais c’est la chaleur des parents qui comptent:) Ils se relaient pour couver pendant 21 à 25 jours. Les petits gardent le nid pendant quelques jours avant d’en sortit pour accompagner leurs parents au bord de l’eau. »
Samuel : « Je suppose qu’ils piaillent en agitant les ailes pour avoir du manger 🙂 »
Le chevalier : « Oui petit Sam. Il n’y a que chez les petizours que les juvéniles râlent en hurlant et en sautant partout pour avoir du chocolat. »
Max : « Tu en aurais pas là par hasard ? »
Le chevalier : « Non Maxou. »
Max : « Zutalor… »
Léo : « Tu veux bien cesser d’interrompre Maxou ? »
Max : « Je cesse. »
Le chevalier : « Après être sortis du nid, les petits ont une dizaine de jours pour devenir autonomes. Ensuite, les parents migrent. »
Max : « Ils laissent leurs petits ? »
Le chevalier : « Oui Max. »
Max : « Leurs petits tout petits ? »
Le chevalier : « Ben oui. »
Max : « Ce sont pas des bons parents alors. »
Samuel : « Cousin Max, dois-je te rappeler que le bien et/ou le mal sont pas des notions pertinentes pour des naturalistes. C’est comme ça chez les mouettes de Sabine et puis c’est tout. »
Max : « Ça m’étonne pas que les petits se perdent en chemin alors… »
(Note de Max : nous avons revu la mouette de Sabine le 3 octobre.)
Samuel : « Je crois que nous savons tout maintenant. »
Léo : « Non petit Sam. On termine toujours nos monographiques ornithologiques par le statut de protection. »
Le chevalier : « La population mondiale est difficile à estimer. Les chiffres parlent de 350 000 à 700 000 individus et la population reste constante en fonction du temps. »
Max : « L’espèce est pas menacée alors. »
Le chevalier : « Non Maxou. »
Samuel : « On peut voir des mouettes de Sabine en France ? »
Max : « Petit Sam, il y en a une devant nous. »
Samuel : « Je sais cousin Max. Mais j’ai bien compris que c’est pas tout à fait habituel… »
Le chevalier : « Les mouettes de Sabine s’observent parfois sur le littoral. »
Samuel : « Pendant les migrations je suppose. »
Le chevalier : « Oui mon petit Sam. »
Samuel : « J’aime bien quand tu m’appelles ‘mon petit Sam’ 🙂 »
Max : « Tu es notre petit Sam Samou 🙂 »
Léo : « Tu as d’autres fotos bonomou ? »
Le chevalier : « Oui Léonou 🙂 »
Max : « On voit bien que la mouette de Sabine est un peu plus petite que la mouette qui rigole. »
Samuel : « Ça se voit pas vraiment en vol. »
Léo : « Je crois que cette fois on sait tout. Qui veut faire la conclusion ? »
Samuel : « Je veux bien. »
Max : « Nous t’écoutons petit Sam. »
Samuel : « En conclusion nous pouvons dire que la mouette de Sabine est un bien beau zoiso. »
Max : « Tout à fait exact petit Sam ! Et j’ajouterais que c’est pas tous les jours qu’on en voit 🙂 »