Au moment de la rédaction de cet article…
Léo : « Max ! On a oublié les zoisos des Sables ! »
Max : « Les zoisos des sables ? »
Léo : « Mais oui ! En rentrant on s’est arrêtés à la Pointe du Champ du Port pour observer les zoisos ! »
Max : « Oh mais oui ! »
Samuel : « On l’a pas raconté ! »
Max : « Comment on a pu oublier ça ! »
Samuel : « Même moi j’y ai pas pensé… »
Léo : « Il nous reste plus qu’à raconter… »
Max : « Je remets dans le contexte. Après l’Îlot Saint-Michel, nous avons continué à cheminer un peu en direction d’Erquy par l’estran. Au retour, Samuel et Yann s’étaient endormis dans la poche pendant que bonome cavalait sous le tunnel de végétation. »
Léo : « Il tombait bien ce tunnel parce que le temps s’était gâté. Il faisait tout gris et il est même tombé quelques gouttes. »
Max : « Mais le ciel s’est dégagé lorsque nous arrivions à notre monture. »
Léo : « C’est là que nous sommes allés sur l’estran des Sables puis sur la petite digue. Pour observer les zoisos. »
Le dimanche 15 Avril, An V (suite et fin).
Max : « Bonome, le soleil revient. »
Le chevalier : « Oui. C’est agréable n’est-ce pas ? »
Max : « C’est pas un temps à rentrer ça. »
Le chevalier : « Je suppose que tu voudrais prolonger la promenade. »
Max : « Ben… »
Léo : « Moi oui ! Il fait beau ! »
Le chevalier : « Mais que ferions-nous ? Il est trop tard pour trouver un autre endroit et nous connaissons déjà l’Estuaire. »
Max : « On pourrait se balader sur l’estran pour observer les zoisos. »
Léo : « Et il y a une petite digue. Je suis sûr que ça te plairait d’aller t’y asseoir pour profiter de la nature. »
Le chevalier : « Tu me connais bien mon Léo 🙂 »
Max : « On fait ça ? »
Le chevalier : « D’accord. »
Léo : « Je descends réveiller Samuel et Yann… Petit Sam ! Yann ! On va voir des zoisos ! »
Samuel : « Ondorplu ? »
Léo : « Non ! On dort plus ! On zoisote ! »
Samuel : « On zoisote ? D’accord 🙂 Ouvre les yeux cousin breton. »
Yann : « Ils sont ouverts 🙂 »
Max : « On va sur l’estran et sur la digue ! »
Samuel : « Chouette alors ! »
Léo : « Par où on commence ? »
Max : « On suit les zoisos ! Là ! »
Yann : « C’est un goéland ! »
Samuel : « Oui cousin breton 🙂 »
Yann : « Ils sont pas tous pareils les goélands. Il y a les dos gris et les dos noirs. Et puis les pattes sont parfois roses, parfois jaunes. »
Samuel : « Tu observes vraiment bien cousin breton. »
Yann : « Ben, c’est qu’il y en a beaucoup ici des goélands. Mais je comprends pas pourquoi ils sont pas tous pareils. »
Max : « C’est parce qu’il y a plusieurs espèces. Mais dans chaque espèce, ils se ressemblent tous. »
Yann : « J’ai déjà entendu parler d’espèce. Mais je sais pas vraiment ce que c’est. »
Léo : « Comme beaucoup de gens Yann 🙂 »
Samuel : « C’est pas très difficile. Une espèce est un groupe d’individus qui se ressemblent et qui peuvent avoir une descendance féconde. Il y a deux parties dans cette définition : le critère de ressemblance et le critère de fécondité. »
Yann : « Merci petit Sam. Mais… »
Max : « Mais quoi ? »
Yann : « Ils se ressemblent pas tous dans l’espèce ! Vous m’avez dit que la femelle peut être différente du mâle. Et vous avez parfois du mal à reconnaître les jeunes. »
Max : « Bonne remarque 🙂 Mais la femelle de l’espèce ressemble à la femelle de cette espèce là et pas à une autre. »
Yann : « D’accord. Je comprends. Alors il y a différentes espèces de goélands. Celui-là, c’est qui ? »
Léo : « Dos gris clair, pattes roses : c’est le goéland argenté. Larus argentatus, Laridés. »
Samuel : « Cousin Léo aime beaucoup les Laridés. »
Max : « Les Laridés c’est la familles des mouettes, des goélands, des sternes, des guifettes… »
Léo : « J’espère qu’on va en voir 🙂 »
Yann : « Il y en a deux là ! Ce sont les plus grands que j’ai vu ! Dos gris foncé, presque noir, et pattes roses aussi. »
Max : « Le goéland marin ! Larus marinus, Laridés. »
Léo : « Il mesure un de 60 à 70 cm de long pour 1,5 ou 1,7 mètre d’envergure. Il peut peser jusque 2,3 kg. C’est un grand zoiso. »
Samuel : « Je suis pas sûr mais il me semble qu’ils habitent juste autour de l’Atlantique nord. Pas ailleurs. »
Max : « Ce qu’on sait c’est qu’ils restent surtout le long des côtes. Ils s’aventurent peu à l’intérieur des terres. »
Yann : « Merci de m’apprendre les goélands 🙂 Et lui ? »
Léo : « Goéland marin deuxième hiver. »
Max : « Sûr ? »
Léo : « Sûr 🙂 Il y a quatre classe d’âge chez les marins. Le premier hiver est plus… Je sais pas comment dire. Quadrillé ? Le troisième hiver commence à avoir le dos sombre. Donc là, c’est un deuxième hiver. Hoplà ! »
Max : « Bonome, je me posais une question. Pourquoi il est fou le fou de Bassan ? Il est vraiment fou dans sa tête ? »
Le chevalier : « 🙂 Venez. »
Max : « On va où ? Tu réponds pas ? »
Le chevalier : « Nous allons sur la digue. Avec un peu de chance tu auras ta réponse. »
Max : « On te suit ! »
Samuel : « Je sais pas si ‘suivre’ est le bon vocable. On est dans sa poche. »
Max : « On t’accompagne Megapus ! »
Léo : « Il va y être en deux enjambées 🙂 »
Max : « Voilà ! Tu t’installes sur les rochers ? On peut s’installer sur toi ? »
Le chevalier : « Est-ce prudent ? Je vais probablement m’agiter un peu pour fotoer. Je pourrais vous ploufer par inadvertance.»
Léo : « C’est plus sage de s’installer sur un rocher alors. Venez… »
Max : « On attend les fous ? »
Le chevalier : « On observe ! On attend ! On profite ! »
Samuel : « Il y a une sterne… »
Le chevalier : « Vu ! »
Max : « Vous arrivez à voir laquelle c’est ? »
Yann : « Il y a plusieurs espèces de sternes aussi ? »
Léo : « Oui. Dans le beau livre de zoisos de Max il y a neuf espèces. Mais il doit y en avoir d’autres encore. »
Samuel : « Nous, on en connaît trois : la sterne pierregarin, la sterne naine et la sterne caugek. »
Léo : « Il me semble qu’elle a le bout du bec jaune… »
Max : « LE FOU ! LE FOU ! »
Léo : « Il a ploufé ! »
Samuel : « Rholala ! »
Max : « Tu aurais pu réussir tes fotos bonome… »
Le chevalier : « Vous avez-vu ? »
Max : « On a vu ! Il vole en piqué puis il met ses ailes comme ça en arrière juste avant de rentrer dans l’eau. »
Le chevalier : « Le plongeon peut se prolonger de plusieurs mètres sous l’eau. Si il le faut, le fou peut nager avec ses ailes. »
Max : « Il attrape un poisson à chaque fois ? »
Léo : « Là, il en a pas eu. »
Samuel : « C’est à cause de ses plongeons qu’on l’appelle le fou ? »
Le chevalier : « Oui petit Sam. »
Léo : « Il est pas fou ! Il pêche pour se nourrir. »
Le chevalier : « Connaissez-vous le fou à pieds bleus ? »
Max : « Il a les pattes bleues ! »
Léo : « Ben oui ! Forcément ! »
Samuel : « Tu le connais cousin Max ? »
Max : « Non 🙂 »
Léo : « Pourquoi nous parles-tu du fou à pieds bleus ? »
Le chevalier : « A cause de l’un de ses comportements qui me fascine. »
Max : « Raconte-nous ! »
Le chevalier : « Ces fous nichent au sol. La femelle pond dans une légère dépression directement sur le rocher ou le sol. »
Léo : « Il y a pas de nid ? »
Le chevalier : « Non. Rien. A part un anneau de fientes qui délimite l’aire de nidification. »
Max : « C’est pas très confortable ça. »
Le chevalier : « En général, la femelle pond deux, voire trois œufs. Quand les petits sortent de leur œuf, ils ont une seule règle à respecter. Ils ne doivent en aucun cas sortir de l’anneau de fientes. »
Max : « Jamais ? »
Le chevalier : « Jamais ! »
Max : « Sinon ? »
Le chevalier : « Le petit qui transgresse la règle n’a plus le droit de rentrer dans le nid. Il est rejeté comme un intrus. »
Max : « Par ses propres parents ? »
Le chevalier : « Ils ne se considèrent plus comme ses parents. »
Max : « Ah oui… C’est sévère ça. Tout ça parce qu’il a pas respecté une seule règle une seule fois. »
Léo : « Il est condamné alors. »
Le chevalier : « Oui. »
Samuel : « C’est sévère mais il y a un avantage à ce comportement. Le parents n’ont qu’un seul poussin à nourrir. Il a plus de chances de survivre. »
Max : « Ça m’étonnerait pas que le plus fort mette l’autre dehors pour avoir tout le manger. »
Yann : « C’est terrible ! »
Max : « C’est la nature Yann. Comme l’a dit petit Sam, ça permet la survie d’un petit. Parfois, quand il y en a deux à nourrir, les parents y arrivent pas et les deux meurent. »
Léo : « Il vaut mieux qu’il y en ait un qui survive. »
Samuel : « Nous on risque pas d’être rejetés par bonome. On a bien de la chance. »
Yann : « Un fou décolle… »
Samuel : « Cousin Léo, connais-tu son envergure ? »
Léo : « 160 à 180 cm. Longueur : environ 90 cm. Masse : environ 3 kg. »
Yann : « Il est plus grand que le goéland marin ! »
Léo : « Il me semble que c’est le plus grand zoiso de mer… »
Yann : « Il est encore plus grand que le goéland marin… »
Max : « Pourquoi tu t’en vas goéland ? On te dérange ? »
Léo : « Ça doit être mieux ailleurs. »
Samuel : « La sterne revient… »
Max : « Elle a bien la pointe du bec jaune. Tu avais bien vu Léo. »
Samuel : « Bravo cousin Léo ! Bravo ! »
Yann : « Vous arrivez à voir la couleur de la pointe du bec ? Vous êtes fort. »
Max : « C’est Léo. Moi j’avais pas vu. »
Léo : « Ben, à force, on s’habitue 🙂 Je sais ce que je dois observer alors je me focalise là dessus. »
Samuel : « Cousin Léo, tu veux bien nous donner les caractéristiques de la sterne caugek. »
Léo : « Environ 40 cm de long et environ 90 cm d’envergure. La sterne pierregarin est plus petite. Sa longueur est d’environ 35 cm et elle fait de 70 à 8 cm d’envergure. »
Max : « Le goéland marin fait sa toilette… »
Yann : « Là, il y a l’argenté et le marin côte à côté… »
Max : « On voit bien la différence de taille là. »
Samuel : « Bonome, tu veux bien montrer le marin que cousin breton nous a montré ? »
Le chevalier : « Bien sûr mon petitours. »
Samuel : « Et l’autre s’il te plaît… »
Le chevalier : « Voilà… »
Samuel : « Cousin Léo, observe le bec sur les deux fotos… Et puis les primaires du marin qui est avec l’argenté… »
Max : « Petit Sam est un très bon observateur. »
Samuel : « Il y a une tache noire sur le bec et le gris sombre est pas bien homogène sur les ailes. Tu peux expliquer ça ? »
Léo : « Mmmm… Nous sommes en avril là. C’est le début du printemps. Le quatrième année est mature en été… Je sais pas. C’est peut-être un 4ème année presque fini mais pas encore tout à fait. Ou alors c’est un adulte internuptial. »
Max : « Plutôt un 4ème année pas terminé. Le 3ème hiver a une tache noire sur le bec et l’adulte à une tâche rouge sur la mandibule inférieur. Là, il y a les deux. »
Samuel : « Alors on aurait vu un deuxième année, un quatrième année et un adulte. Chouette alors ! »
Yann : « Pendant ce temps là, la sterne continue à tourner… »
Max : « Bah ça alors ! Mais qu’est ce qu’elle fait ? »
Léo : « Je crois bien qu’elle se gratte 🙂 »
Max : « Elle se gratte en volant ? »
Léo : « Ben, si ça démange en volant, elle se gratte en volant… »
Max : « On avait jamais vu ça 🙂 »
Yann : « Rhooo ! »
Max : « Rhooo ? »
Yann : « Oui ! Là ! »
Le chevalier : « Un arc-en-ciel au dessus de la lande de Fréhel 🙂 »
Max : « On devine le phare… Fais d’autres fotos s’il te plaît. »
Samuel : « La sterne sur fond d’arc-en-ciel 🙂 Rholala ! »
Yann : « Elle est vraiment bien cette fin d’inspection 🙂 »
Max : « C’est souvent le meilleur moment 🙂 C’est un moment de détente après avoir bien étudié. Et avec un peu de beauté dans les yeux, on peut que se régaler 🙂 »
Léo : « Tout ça c’est du bonus ! On connaît déjà et on a déjà vu des tas de choses aujourd’hui. Mais là, on fait rien d’autre que d’observer. »
Samuel : « C’est dans ces moments là qu’on fait vraiment partie de la nature. »
Yann : « C’est bizarre. J’étais en train de me dire que j’avais l’impression de faire partie de la digue. »
Max : « C’est pas bizarre Yann. C’est comme ça. On bouge presque pas mais tous nos sens sont en éveil. Et puis avec la fatigue accumulée pendant la journée, on est forcément tout détendus. Et on fait partie du paysage. Ça s’explique pas. Il faut en avoir l’expérience pour le comprendre. »
Yann : « On fait partie du paysage… C’est ça 🙂 »
Le chevalier : « Mes petizours… »
Max : « Tu veux rentrer ? »
Le chevalier : « Oui. Avant de me transformer en l’un des rochers de la digue 🙂 »
Léo : « 🙂 »
Samuel : « On y va ! »
Max : « Laisse-nous le temps de nous pocher. »
Léo : « On s’installe. »
Samuel : « En binômes. Tu viens cousin breton ? »
Yann : « J’arrive. »
Max : « Léo, tu veux bien me laisser un peu de place s’il te plaît ? »
Léo : « C’est toi qui prends toute la place ! Tu es rempli de chocolat ! »
Max : « On en pas eu beaucoup aujourd’hui… »
Léo : « Tu as mangé un morceau plus gros que toi ! »
Max : « 🙂 »
Samuel : « Une bergeronnette grise ! »
Samuel : « Motacilla alba. Famille des Motacillidés. Elles s’observent surtout au-bord de l’eau. A la mer, le long des rivières, sur les berges des ruisseaux. C’est de là que lui vient son nom. »
Léo : « Les tournepierres ! Je les avais pas vus ! »
Samuel : « Je crois qu’ils nous avaient pas vus eux non plus 🙂 »
Yann : « Eux aussi font partie du paysage 🙂 »
Max : « La marée est bien montée… Allez bonome, on rentre. »
Voilà Princesse, maintenant tu connais un peu les Sables d’Or. On pouvait dire… Oh ! Dieu !… Bien des choses en somme 🙂 Mais on en garde pour notre prochain séjour 🙂
Je t’embrasse Princesse et j’espère que tu vas bien.
Ben voilà ! Alors nous on présente des dizaines d’espèces magnifiques de chez nous et il y en a que pour le fou à pieds bleus ! Pfff !
Mais bon, on comprend 🙂 C’est vrai qu’il est incroyable le fou à pieds bleus. Il est rigolo parce que, lorsqu’il parade, on voit bien qu’il est très fier de ses pieds bleus 🙂
Le fou à pieds bleus est incroyable…