Max : « Bonjour à tous ! Nous revoici ! »
Léo : « Avec un peu de retard. Notre cher bonome est très occupé ces derniers temps. »
Samuel : « Il corrige des copies… »
Max : « Il est bien parti pour battre le record du monde des corrigeurs de copies. Il s’arrête jamais. »
Samuel : « Au moment où nous écrivons il vient à peine de terminer la correction de 13 paquets en un week-end. »
Léo : « Même lui pensait que c’était pas possible. »
Max : « Mais on s’en fiche des copies ! Passons au bulletin d’information en direct différé ! Que s’est-il passé au cours de la semaine qui vient de s’écouler ? »
Samuel : « Antoine a vu des panures à moustache ! »
Léo : « La chance ! »
Max : « Il est fort Antoine ! Il trouve des tas de zoisos rares ! Tout le temps ! »
Samuel : « Ces panures à moustache se trouvaient au Petit Marais. C’est pas loin du Royaume de Rien du Tout. »
Léo : « Il y a des tas de Royaumes côte à côte là-bas : le Petit Marais, La Sablière, le Paradis, le Point d’Interrogation… »
Max : « Oui 🙂 Il y a le Royaume du Point d’Interrogation:) Regardez… »
Léo : « Bon, on voit mieux d’en haut mais on vole pas nous, alors on peut pas fotoer d’en haut. »
Samuel : « Dites, on a pas montré les panures à moustache ! »
Max : « On les as pas trouvées ! »
Léo : « Vous vous doutez que bonome se trouve nul parce qu’il découvre jamais des zoisos rares et qu’en plus il trouve même pas ceux qui sont déjà découverts… »
Max : « Il a envie d’aller tout au fond de son lit et de plus jamais en sortir… »
Samuel : « Cousin Max, tu ajoutes pas qu’il est pénible ce bonome ? »
Max : « Même plus envie ! Il m’énerve, mais il m’énerve ! »
Léo : « Bon, moi je montre les fotos d’Antoine… »
Max : « C’est de la digiscopie. Il a pris la foto avec son téléphone au bout de sa longue-vue. Il était tard et la lumière était pas bonne. Mais c’est pas tout le monde qui trouve des panures à moustaches ici ! »
Léo : « En plus, la longue-vue c’est pour voir loin. Elles étaient trop près les panures à moustache pour la digiscopie… »
Samuel : « Voilà pour les panures. Sinon, on a pas vu des zoisos rares… »
Léo : « On a vu des canards… »
Max : « On pourrait réviser un peu. »
Samuel : « Avec des canards aussi classiques ? »
Max : « Ben… Commençons par la notion d’espèce ! »
Léo : « Bonne idée ! Mais avant montrons un peu l’abondance des fuligules au Paradis. »
Max : « Le Paradis, c’est le paradis des fuligules ! »
Samuel : « Environ 400 morillons et un peu plus de milouins. »
Léo : « Et une quarantaine de nettes rousses. »
Max : « Des chipeaux mais on sait pas combien. Pas beaucoup. On en a vu quatre mais il y en avait sûrement plus. »
Léo : « On vous montrera après. Pour le moment, rappelons ce qu’est une espèce. Qui veut faire ? »
Max : « Moi ! Moi ! »
Léo : « D’accord Maxou. »
Max : « Une espèce est un groupe d’individus qui se ressemblent et qui peuvent avoir une descendance féconde. Ça veut dire que si ils font des petits les petits pourront avoir des petits sauf accidents. »
Samuel : « Il y a donc le critère de ressemblance et le critère de fécondité. »
Max : « Examinons cela avec les souchets. Fotos sivouplé ! »
Max : « Ben oui, quatre fotos, quatre plumages différents… »
Léo : « Ce qui montre que les individus d’une même espèce se ressemblent pas tous vraiment. »
Samuel : « Ils ressemblent aux différents plumages qui existent pour une espèce de zoisos. »
Max : « En plus du dimorphisme sexuel… »
Léo : « Certains diront je sais pas quoi pour objecter qu’ils se ressemblent quand même. »
Max : « Il vaudrait mieux dire que les individus d’une espèce ressemblent à l’une des formes possibles de cette espèce et qu’il faut toutes les apprendre pour connaître l’espèce. »
Samuel : « Par exemple, il existe une centaine de phénotypes pour la coccinelle asiatique. »
Max : « Phéno-quoi ? C’est quoi ce mot ? Tu te prends pour bonome ? »
Samuel : « Le phénotype ! Fais pas semblant de pas connaître cousin Max. Tu l’enseignes dans ton autre site ! »
Léo : « Je cite ton site : ‘Le phénotype est l’ensemble des caractères qui se manifestent visiblement chez un individu. Il résulte de l’interaction entre le génotype et l’environnement.’ »
Max : « Et vous pensez que nos lecteurs vont comprendre ça ? »
Léo : « Les prends pas pour des béotiens ! Ils savent lire tes lecteurs. »
Max : « Ouaip. Je reprends quand même. Le phénotype c’est le physique visible. Il dépend des gènes mais aussi de l’influence de l’environnement. Même si vous avez les gènes pour être tout musclé, en restant dans le canapé en mangeant des chips et buvant des boissons sucrées vous ferez du gras plus que du muscle. »
Samuel : « Résumons : le critère de ressemblance fonctionne mais il faut faire attention quand même et bien connaître tous les phénotypes possibles d’une espèce. »
Max : « Passons au critère de fécondité. »
Léo : « Il marche pas non plus. Nous en avons déjà parlé dans ce blog. »
Samuel : « Quelques exemples… Le beau livre de zoisos de Max montre une dizaine d’hybrides de fuligules et ces hybrides sont tous féconds. »
Max : « Je parle même pas des canards casseroles. »
Samuel : « Les canards casseroles ? »
Max : « Les canards issus d’hybridation et qui sont féconds quand même. »
Samuel : « Ah d’accord ! Je savais pas qu’on les appelait comme ça. »
Léo : « Ces exemples sont bien connus. Nous pourrions reparler des platanes d’orient et d’occident qui se sont hybridés en Europe ou des grenouilles vertes indéterminées Pelophylax sp. ! »
Max : « Il y a une espèce hybride ! »
Samuel : « Nous pourrions aussi évoquer le chien et le loup. »
Max : « Un chihuahua ressemble t-il à un dogue allemand ? Je vous le demande ! »
Léo : « Hors de question qu’ils se reproduisent entre eux ! »
Max : « Par contre le husky peut faire des petits avec le loup arctique. »
Samuel : « Avec des petits féconds ! »
Léo : « Autant dire que le critère de fécondité marche pas non plus. »
Max : « Est-ce à dire que l’espèce existe pas ? »
Samuel : « Je répondrais que la nature s’en fiche des définitions des zoms et que c’est très bien comme ça ! »
Max : « Un problème de réglé 🙂 »
Léo : « Nous pouvons revenir à nos canards 🙂 »
Samuel : « Monsieur et madame Chipeau… »
Léo : « Monsieur et madame Fuligule Milouin… »
Max : « Monsieur et Madame Nette Rousse… »
Léo : « Messieurs et mesdames Fuligules Morillons… »
Max : « Ben voilà ! Combien voyez vous de phénotypes là ? »
Samuel : « Au moins trois ! »
Max : « Mais ce sont tous des individus de la même espèce ! »
Léo : « Si on vous montrais des fuligules milouinans je suis pas sûr que vous feriez la différence ! »
Samuel : « Vous diriez que ce sont des variations entre individus ! »
Max : « Sans parler du fuligules à bec cerclé ! »
Léo : « Je me demande parfois si les variations intra-spécifiques sont pas plus importantes que les variations inter-spécifiques… »
Max : « Pfff ! Avec des hybrides féconds je vois même pas pourquoi on parle d’espèces différentes ! »
Samuel : « Le bec cerclé habite en Amérique ! »
Max : « Oui, et chez les zoms les habitants des Andes ont un phénotype légèrement différent de celui des européens et on fait pas des espèces différentes ! »
Léo : « Le débat est sans fin ! Petit Sam a raison : la nature s’en fiche de la notion d’espèce ! C’est pratique pour raisonner et pour parler d’un être vivant mais c’est pas un dogme ! »
Samuel : « Je propose que nous arrêtions là notre débat pour pas lasser nos lecteurs. »
Max : « Je suis sûr qu’ils apprécient ce genre de débats, nos lecteurs ! »
Léo : « Oui oui mais revenons aux informations ! »
Samuel : « Bof, vu qu’il s’est pas passé grand-chose… »
Max : « Les morillons en vol ? »
Léo : « Jolies fotos 🙂 »
Max : « On a oublié les empreintes de chevreuil ! On devait commencer par ça ! »
Samuel : « En précisant que bonome avait envie de crapahuter dans la boue d’où la longue inspection de tous ces Royaumes ! »
Max : « Il faisait relativement beau malgré une température tout juste positive alors bonome voulait marcher et profiter du bon air. »
Léo : « ‘C’est vivifiant’ dit-il toujours 🙂 »
Max : « Voici les empreintes… »
Samuel : « On aurait dû insister pour qu’il fasse des fotos des chevreuils qui avaient glissé. »
Max : « Ça se voit à leurs empreintes ! »
Léo : « Vous imaginez un peu ! Si même les chevreuils glissent ! »
Samuel : « Quand il cavale dans la boue, bonome peut pas s’empêcher de ronchonner et de se reprocher de s’être lancé dans une grande balade toute boueuse mais en vérité il adore ça 🙂 »
Max : « Bon, sinon, nous avons croisé quelques bruants des roseaux au Petit Marais. »
Léo : « Et une bergeronnette grise sur la plage du Royaume de Rien du Tout… »
Max : « Vous voyez comme elle ressemble à une petite boule de plumes ? C’est comme ça l’hiver. Les zoisos se gonflent. Avec des muscles spéciaux ils modifient l’orientation de leurs plumes comme ça de l’air se glisse entre elles et cette couche d’air se réchauffe plus facilement. »
Léo : « Passons au Petit Royaume Sauvage ! »
Samuel : « Déjà ? »
Léo : « Ben, on a vu des tas de zoisos dans les autres Royaumes mais aucun vraiment rare… »
Max : « C’est vrai ! Ce bulletin d’information est déjà un peu long. »
Samuel : « Et nous en avons déjà un autre à rédiger ! »
Léo : « Dépêchons nous ! »
Max : « Juste quelques mots sur le Petit Royaume Sauvage. Le niveau d’eau remonte petit à petit. »
Samuel : « Il reste bas quand même. »
Léo : « Nous avons repéré quatre chevaliers culblancs. »
Max : « Et une mésange nonnette 🙂 »
Léo : « Ensuite nous sommes allés au Grand Étang. »
Max : « Surtout Là Où Le Soleil Se Couche… »
Samuel : « Vous avez peut-être remarqué l’arbre coupé. Il y en a un autre de l’autre côté. »
Max : « On voit mieux sur les côtés. C’est pratique. »
Léo : « Et ça fait des perchoirs pour les zoisos, des abris pour les poissons… »
Max : « Nous y reviendrons. »
Samuel : « Surtout dans le prochain article 🙂 »
Max : « En ce moment, le Grand Etang c’est un peu le Royaume des Aigrettes. »
Léo : « Rhooo oui ! Rholala ! »
Samuel : « Là, il y a quatre grandes aigrettes et deux hérons cendrés 🙂 »
Max : « Mais il y en avait d’autres. Je sais plus combien. Huit je crois. »
Léo : « Et au moins trois garzettes ! »
Samuel : « Tout ça d’aigrettes ! »
Max : « Mouai… Il y a pas si longtemps que cela on en voyait pas l’hiver ! Souvenez vous de ce qu’a dit le gentil monsieur de la boutique des zoisos en bois de la Charmante Petite Ville ! En hiver il y avait pas de grandes aigrettes en Charentmaritimie ! Et là, il y en a huit juste ici ! »
Léo : « Un monsieur en a signalé une quarantaine réunies quelque part en Île de France cette semaine. »
Max : « Ben oui ! C’est pas normal ça ! Elles remontent tout au nord ! Ça serait à cause du réchauffement climatique que ça m’étonnerait pas ! »
Léo : « Oui Maxou. »
Samuel : « Là Où Le Soleil Se Couche il y avait pas beaucoup de diversité chez les zoisos, rien de particulier. »
Max : « Un grand cormoran s’est fait sécher les ailes… »
Léo : « Une buse variable s’est posée quelques secondes sur un vieux tronc avant de redécoller… »
Samuel : « Les rougegorges cherchaient du manger dans les morceaux de bois fraichement coupés… »
Max : « Tout comme les merles noirs… »
Léo : « Et puis Martine est venue nous voir ! »
Max : « Martine elle aime bien les arbres coupés ! Ils sont devenus ses perchoirs préférés ! Juste là sous nos yeux ! »
Samuel : « Vous vous demandez peut-être pourquoi on dit Martine et pas Martin. »
Max : « Observez bien la partie inférieure du bec, là où il s’insère sur le crâne. »
Léo : « La base du bec est orange. Et ça c’est chez la femelle. Chez le mâle le bec est tout noir. »
Max : « C’est donc bien Martine 🙂 »
Samuel : « Voilà voilà… »
Léo : « Une dernière image pour le plaisir… »
Samuel : « Dites les cousins, j’ai pas envie de terminer ce bulletin d’informations moi. »
Max : « On a plus rien à dire ! »
Léo : « Si ! On pourrait demander à bonome de nous parler de l’Arthropode que nous avons trouvé au Royaume de Rien du Tout ! »
Samuel : « Bonne idée ! Il est capable d’en parler pendant des heures en nous apprenant des choses fort savantes ! »
Max : « Vous voulez un exposé interminable et soporifique ? »
Samuel et Léo : « Ouiii !!! »
Max : « Pauvres de nous ! Mais si telle est votre volonté… Bouchez-vous les oreilles. BOOOONOOOOOM’ ! BOOOÔÔÔNOM’ ! »
Le chevalier : « Oui Max ? Que me vaut ce doux appel qui n’a même pas brisé les vitres et qui a à peine fait baisser mon acuité auditive ? »
Max : « 🙂 Petit Sam et Léo voudrait que tu fasses un long exposé interminable et soporifique avec comme support cette foto. »
Max : « Voilà. Sujet libre. Tu racontes ce que tu veux du moment que ça dure des heures. Telle est la volonté de deux de tes petizours. »
Le chevalier : « Je vois. Un myriapode… »
Max : « Tu commences fort ! Un myriapode ! C’est ta façon de dire un mille-pattes ? C’est ça ? »
Le chevalier : « En scientifique, oui 🙂 »
Max : « Petit Sam, Léo, je crois que vous allez vous régaler. Il est en forme notre super bonome. Il démarre sans échauffement 🙂 Bien, nous t’écoutons. »
Le chevalier : « Commençons par le commencement. Vous avez remarqué que cet animal a un squelette externe et des pattes articulées au nombre de beaucoup. »
Max : « Au nombre de beaucoup ? Ça se dit ça ? »
Léo : « Chut Max ! »
Samuel : « Nous savons que c’est un Arthropode. Il a beaucoup des pattes et deux antennes. »
Le chevalier : « Nous lui donnerons donc le nom de Myriapode. »
Max : « C’est pas son nom ! C’est son groupe ! Je suppose que ça vient du grékancien. »
Le chevalier : « Toutafé ! Myria signifie mille et podos, le pied. Myriapode signifie donc mille pieds ou milles pattes. Il existe deux groupes de Myripodes : ceux qui ont une paire de pattes par segment et ceux qui en ont deux. Ce sont respectivement les Chilopodes et les Diplopodes. »
Samuel : « Là c’est un Chilopode ! »
Max : « Ensuite ? »
Le chevalier : « Que dire… La foto est pas terrible. Je ne sais pas qui est le grand dadais qui l’a prise… »
Max : « Un grand dadais ! LE grand dadais ! Bon, on attend nous. »
Le chevalier : « Nombre élevé de segments… J’ai l’impression qu’il y a comme une carène dorsale marquée d’une ligne longitudinale. Intéressant… Sinon… En avant il y a une tête portant des yeux, des ocelles et des antennes pluri-segmentées. La première paire de pattes est transformées en forcipules en relation avec des glandes à venin. »
Max : « Des glandes à venin ? Il est venimeux et tu nous a laissés nous en approcher ? »
Le chevalier : « J’aurais voulu que tu découvres ses forcipules. Je pense que tu aurais détalé comme un lapin 🙂 »
Léo : « C’est quoi les forcipules ? »
Le chevalier : « Ce sont comme des crochets. Il peuvent injecter du venin. »
Max : « Aïe ! Ouille ! »
Le chevalier : « 🙂 Vers l’arrière… Mais on ne voit pas ! Zutalor ! Bon, nous verrions trois segment particuliers : le segment prégénital, le segment génital et le segment anal. Ils portent respectivement les gonopodes, les orifices génitaux, les valves anales et l’anus. »
Max : « Bien sûr ! Tout le monde sait ça ! Je me demandais justement où étaient mes gonopodes. »
Le chevalier : « A ta place je ne dirais pas ça 🙂 Les gonopodes sont des appendices, genre pattes, transformés en organes génitaux. »
Max : « Des pattes transformées en zizi ? »
Le chevalier : « Absolument ! »
Samuel : « Mais alors… Il est hermaphrodite ce zanimo si il a des gono-choses et des orifices génitaux ! »
Le chevalier : « Bonne déduction petit Sam ! Et il est opisthogonéate. »
Max : « Opistho-quoi ? Pfff… »
Le chevalier : « Opisthogonéate ! Ses organes reproducteurs sont situés à l’arrière du corps. »
Léo : « Ça fait beaucoup de mots bizarres ça. Un Arthropode Myriapode Chilopode opisthogonéate. »
Le chevalier : « Tu aurais pu ajouter qu’il est à développement épimorphe 🙂 »
Max : « L’épi morfle ? C’est pas très poli ! Et qu’est ce qu’il a fait pour morfler l’épi ? Quel épi d’ailleurs ? »
Le chevalier : « Epimorphe ! Ça veut dire que l’animal vient au monde avec son nombre définitif de segments. On parle souvent de métamères. »
Max : « Je la connais pas ma mère ! »
Le chevalier : « ??? »
Max : « Tu dis ‘mets ta mère’. D’abord tu précises pas où je dois la mettre et en plus je la connais même pas ! »
Le chevalier : « 🙂 Métamère ! Un métamère est… Ben je sais pas trop en fait. Un segment du corps. Les organismes métamérisés sont constitués de nombreux segments identiques entre eux. »
Léo : « Comme cet Arthropode Myriapode Chilopode opisthogonéate à développement épimorphe. Entre la tête et la queue il y a des tas de segments tout pareils ! Ce sont les métamères. »
Le chevalier : « On ne parle pas de queue mais peut-être de pygidium. »
Max : « Il est vraiment en forme vous trouvez pas ? Il se lâche là ! Et vlan le pygidium ! »
Léo : « Qu’est ce qu’il y a dans ces métamères ? »
Le chevalier : « Mmmmm… Un vaisseau dorsal, une chaîne nerveuse ventrale, le tube digestif très simple entre les deux, deux néphridies… »
Max : « Néphridies ? Qu’est ce que c’est encore que ça ? »
Le chevalier : « Des organes qui filtrent l’hémolymphe. »
Max : « Oui oui oui… D’accooooord… Alors à chaque phrase il y a un mot compliqué que personne connaît à part toi. Tu expliques un mot qu’on connaît pas avec un autre mot qu’on connaît pas. Et tu crois qu’on va comprendre ? »
Le chevalier : « Bien sûr ! Chez beaucoup d’Arthropodes il n’y a pas de sang. Enfin, pas vraiment. Disons qu’il se mélange avec les liquides interstitiels, la lymphe et ça donne l’hémolymphe. Elle ne circule pas dans un système clos comme chez les Vertébrés. Elle passe dans un tuyau principal. Ce tuyau se contracte d’avant en arrière pour la faire avancer. Arrivée au bout, elle passe dans le corps et elle est poussée vers l’avant par l’hémolymphe qui arrive. Ça circule mais dans tout le corps. »
Léo : « Et cette hémolymphe est filtrée par les néphridies dans chaque métamère ? »
Le chevalier : « Oui Léo. »
Léo : « La filtration du sang par les reins donne l’urine. C’est pareil ici ? »
Le chevalier : « En quelque sorte. »
Samuel : « Si l’hémolymphe est filtrée dans chaque segment alors le zanimo fait pipi tout le long de son corps ? »
Le chevalier : « On peut le dire comme ça. Pour terminer avec le contenu du métamère il y a également les muscles qui servent à la locomotion. »
Samuel : « Bonome, pourquoi tu dis la chaîne nerveuse ? C’est quoi ? »
Le chevalier : « Le système nerveux est très simple. Chaque métamère contient deux glanglions nerveux constitués de neurones. Pas beaucoup. Ces neurones commandent le fonctionnement d’un métamère. Ces ganglions sont reliés entre eux et à ceux des métamères les plus proches par des prolongements cytoplasmiques constituant des ‘nerfs’. »
Max : « Il y a pas de cerveau ? »
Le chevalier : « Pas vraiment. Il y a quelques ganglions nerveux fusionnés au niveau de la tête. C’est la conséquence de la céphalisation. »
Léo : « C’est quoi la céphalisation ? »
Le chevalier : « La première étape de la tagmatisation. »
Max : « … Bonome… »
Le chevalier : « J’explique Max 🙂 Je te rappelle que tu m’as donné carte blanche pour un exposé interminable et soporifique 🙂 »
Max : « Et je le regrette amèrement. »
Samuel : « Cousin Max, nous savons bien que tu aimes autant que nous que bonome nous explique des choses fort savantes. Continue bonome. »
Le chevalier : « Il faut imaginer un être vivant parfaitement métamérisé sans différences aucune entre les segments. »
Léo : « J’imagine. »
Le chevalier : « Il n’a ni tête ni pygidium. »
Max : « Forcément bonome ! Voyons ! »
Le chevalier : « Puis, un jour, les premiers segments fusionnent. Les ganglions nerveux se collent les uns aux autres et les appendices se transforment. Des yeux apparaissent, les forcipules aussi. »
Max : « Il y a une tête ! Képhalos ! Mais pourquoi tu dis que c’est la première étape de la tabatisation ? Je vois pas le rapport avec le tabac. C’est parce qu’il s’est mis à fumer dès qu’il a eu une tête ? »
Le chevalier : « La tagmatisation ! L’apparition de tagmes ! »
Max : « Les tagmes ! Ça y est ? Ils sont apparus ? Il était temps ! Comment on pouvait faire sans tagmes bonome. Pfff ! »
Léo (à Samuel) : « Je sais pas qui est le plus en forme. C’est vrai que bonome utilise beaucoup de vocabulaire compliqué mais Maxou a un sacré débit aussi 🙂 »
Samuel (à Léo) : « Cousin Max m’impressionne vraiment 🙂 Il est bien leur numéro de duettistes 🙂 »
Léo ( à Samuel) : « On a à la fois une conférence scientifique et un spectacle comique 🙂 »
Samuel (à Léo) : « On aurait dû prévoir du pop-corn 🙂 »
Léo : « Fin de l’entracte ! Nous en étions à la tabatisation ! »
Le chevalier : « La tagmatisation ! L’apparition des tagmes ! Ce sont des régions du corps morphologiquement distinctes et spécialisées dans une fonction. Ai-je droit à d’autres fotos ? »
Max : « Bien sûr bonome ! »
Le chevalier : « Je sais que vous aimez les Odonates. Saviez-vous qu’ils étaient constitués de trois tagmes ? »
Samuel : « Je sais ! Je sais ! La tête, le thorax et l’abdomen ! »
Le chevalier : « Bien petit Sam ! »
Max : « Pfff ! C’était facile ! »
Le chevalier : « Voyons cela… »
Le chevalier : « Max, puisque tu trouves que c’est facile, peux-tu nous donner les fonctions des différents tagmes ? »
Max : « Bien sûr ! La tête porte les organes des sens : yeux et antennes. Le thorax est spécialisé dans la locomotion : pattes et ailes. Et l’abdomen… Digestion et reproduction ! »
Léo : « Pour l’abdomen il y a des restes de la métamérisation ancestrale ! Il y a dix segments presque pareils ! »
Samuel : « Et si je me souviens bien il y a trois métamères thoraciques ! Le prothorax qui a pas d’ailes et les deux autres mais je sais pas comment ils s’appellent. Les trois portent des pattes ! »
Max : « Alors c’est comme ça que les zanimos ont évolué ? »
Le chevalier : « Pour certains, oui. Par céphalisation puis tagmatisation. »
Max : « On peut imaginer qu’on passe des Myriapodes aux Insectes par tagmatisation alors ? »
Le chevalier : « Je ne pense pas quand même. Je pense plutôt qu’un animal métamérisé à donné naissance aux Myriapodes par augmentation du nombre de métamères et aux insectes par tagmatisation. »
Samuel : « Tu sais à quoi ressemblait ce zanimo ? »
Le chevalier : « Non petit Sam. »
Léo : « Bonome, j’ai encore une question. »
Le chevalier : « Je t’écoute mon petitours. »
Léo : « Les Vertébrés… Ils ont comme des segments dans le corps. Il y a les Vertèbres qui portent des côtes. C’est comme les métamères ? »
Le chevalier : « Absolument ! D’ailleurs un embryon de Vertébrés est métamérisé. Puis il y a des fusions et la métamérisation s’atténue. »
Samuel : « Pas chez les serpents ! »
Le chevalier : « Pour la musculature c’est vrai. Mais il n’y a qu’une paire de reins par exemple. »
Léo : « C’est passionnant ! »
Samuel : « Rhooo oui ! »
Max : « Et les Arachnides ? »
Le chevalier : « Je vois ce que tu veux dire. La tagmatisation est vraiment poussée puisque la tête et le thorax sont fusionnés. Parfois même l’abdomen. »
Samuel : « Comme chez les Opilions ! »
Le chevalier : « Mais une observation attentive fait apparaître un reste de métamérisation. Regardez… »
Léo : « On voit des traits sur l’abdomen ! »
Samuel : « C’est métamérisé dedans ? »
Le chevalier : « Non, sauf pour les stigmates qui sont des orifices respiratoires. Pas d’autres questions ? »
Léo : « Pas pour le moment. »
Samuel : « Moi non plus. »
Max : « Moi si ! Remontre la foto bonome… »
Max : « Merci. Bonome, c’est qui lui ? »
Le chevalier : « 🙂 Un Myriapode Chilopode Opisthogonéate à développement épimorphe… Qui ça peut-être ? Ordre des Géophilomorphes… Je ne sais pas. Je dirais que c’est un géophile. »
Léo : « Il aime la terre ? »
Le chevalier : « Il vit volontiers dans la litière et se nourrit de tout les animaux qu’il y trouve : des Arthropodes, des vers, des mollusques… »
Max : « D’accord. Merci bonome. Petit Sam, Léo, était-ce assez long pour vous ? »
Samuel et Léo : « Ouiiii !!! »
Le chevalier : « Vous ne voulez une dernière anedocte ? »
Samuel : « Si ! »
Le chevalier : « Vous savez que les Primates ont une paire de mamelles thoraciques alors que chez les autres Mammifères elles se situent sur l’abdomen. Elles sont par paires et montrent la métamérisation du corps des Mammifères. Tiens, j’y pense, les muscles abdominaux aussi montrent la métamérisation de l’abdomen. »
Max : « Et alors ? »
Le chevalier : « Il arrive qu’un humain ait un mamelon supplémentaire. Il est toujours situé sur une ligne courbe allant de l’aisselle à l’aine en passant par le mamelon naturel. C’est un reste de la métamérisation embryonnaire. »
Max : « Comme si chaque métamère avait conservé la possibilité de faire un mamelon mais qu’il ne le faisait plus ? Sauf accident bien entendu. »
Le chevalier : « Oui Maxou. »
Léo : « Ben ça alors ! Je suppose que les petizours sont métamérisés eux-aussi 🙂 »
Le chevalier : « Non 🙂 Le rembourrage des Peluchiformes n’est pas métamérisé 🙂 »
Samuel : « Rholala ! On a encore appris des tas de choses fort savantes ! C’était bien ! »
Le chevalier : « Je suis content que ça vous ait plu 🙂 »
Max : « Merci beaucoup bonomou 🙂 Nous pouvons donc maintenant clore ce bulletin d’informations un peu particulier. »
Samuel : « Nous espérons que vous l’avez apprécié autant que nous. Surtout le supplément spécial. »
Léo : « Et nous vous disons : à bientôt ! »
PS : Ce samedi madame Viviane et monsieur Miguel sont allés dans les mêmes Royaumes que nous mais nous les avons pas croisés et c’est bien dommage. Ils ont vu un milan royal ! Rhooo la chance ! Et un moineau friquet vient dans leur jardin ! Vous vous rendez compte ? Un moineau friquet dans son jardin !!!
Bonjour Arthur ?
Ça t’a plu ? Nous on a bien rigolé et plus d’apprendre des tas de choses fort savantes. L’exposé de bonome était pas vraiment sur le phénotype mais plutôt sur la tagmatisation. Lui quand il voit un mille-pattes, il peut pas s’empêcher de penser à la métamérisation et la tagmatisation… Tu as remarqué comme il reste imperturbable malgré mes interruptions ? Il m’amuse ce grand dadais 🙂
Sinon, pourquoi la lavandière ? Je l’ai déjà expliqué dans l’article sur… Je sais plus. Le musée des fossiles de Normandie je crois. La bergeronnette grise est en livrée grise, noire et blanche et s’agite au bord de l’eau. Elle fait penser aux lavandières, les femmes de chambres, en tenue noires et blanches qui s’agitaient au bord de l’eau dans les lavoirs pour nettoyer le linge. Voilà ! Tu sais tout !
A bientôt Arthur et gratouillis à Brindille 🙂
Hello les petizours !
Merci pour ce super article, dont le supplément spécial « Phénotype » très intéressant, et l’exposé interminable et soporifique de Bonome qui emploie toujours des mots que personne connaît à part lui mais qui est très pédagogue et intéressant quand même 🙂
Ce qui le rend encore plus vivant cet exposé, c’est le numéro de duettistes avec Max 😀 L’épi morfle, mets ta mère, tabatisation, je n’avais pas de popcorn comme le suggérait Sam, mais la science en rigolant avec vous, c’est génial 🙂
Une question : pourquoi Max, tu baptises la bergeronnette printanière « lavandière » dans les fotos ? Parce qu’elle se balade au bord de l’eau ? Dans ce cas pourquoi pas celle des ruisseaux ? Ou bien parce que c’était grande lessive chez les bergeronnettes printanières, bien qu’on soit en automne ?
Serrage de pattes à tous les trois, et respectueux gratouillis de la tête au Chevalier, champion du monde de vitesse de correction des copies 🙂
Arthur