Max : « Allez bonome ! On va dans le port ! »
Yann : « Dans le port ? On va se noyer ! »
Max : « T’inquiète pas Yann. Avec bonome il y a jamais d’eau dans la mer. Il se prend pour Moïse notre Megapus. Il écarte les eaux 🙂 »
Léo : « Max, tu dis encore des bêtises. Bonome se prend pas du tout pour Moïse et il écarte pas les eaux. D’ailleurs c’est pas Moïse qui a écarté la mer. C’est Dieu. Et bonome c’est pas Dieu. C’est juste qu’il est pas bête dans sa tête et il nous fait découvrir les estrans à marée basse. »
Max : « Ben voilà. Léo est raisonnable. Léo est toujours raisonnable. Je sais bien Léo ! Mais mon explication est plus drôle. »
Samuel : « Ça c’est vrai 🙂 »
Max : « Merci petit Sam. Bonome, tu veux bien raconter à Yann ce que tu dis aux élèves quand ils te posent une question qui commence par ‘pourquoi’. »
Le chevalier : « Je ne suis pas sûr que nos histoires de schola intéressent Yann. »
Max : « Tu veux pas raconter ? D’accord. C’est moi qui vais le faire. Yann, il faut savoir que le pronom interrogatif pourquoi introduit rarement une vraie question scientifique. »
Yann : « Je te demanderais bien pourquoi mais je suppute que c’est pas une bonne formulation 🙂 »
Max : « Tu supputes bien 🙂 Pourquoi… Pour quoi… Ça voudrait dire ‘dans quel but’ or la nature a pas de but. Elle est et puis c’est tout. La science explique comment, pas pourquoi. Exemple classique : Pourquoi le ciel est bleu ? Ça n’a aucun sens. Le ciel est pas bleu. »
Yann : « Il est pas bleu le ciel ? Il me semblait bien pourtant. »
Max : « Yann ! Quand même ! »
Léo : « Max je te rappelle que toi aussi tu as cru que le ciel était bleu. »
Samuel : « Toi aussi tu as été un béotien cousin Max 🙂 »
Yann : « Et vlan Max ! »
Max : « Vlan rien du tout ! Je le sais bien que j’étais un béotien. Je sais même que je le suis encore. Mais un peu moins qu’avant. Le ciel est pas bleu. Nous le voyons bleu et c’est pas pareil. Notre œil et notre système nerveux font qu’on le voit bleu. D’autres zanimos le voient gris et il y en a même qui le voient pas du tout. Ça sert à rien de voir le ciel de toute façon. »
Yann : « Le ciel est pas bleu. Ben ça alors ! »
Max : « Ben oui 🙂 Tiens, j’y pense que maintenant. Depuis la Lune le ciel est tout noir. Sur Terre, il y a des tas de rayonnements qui viennent du ciel. L’œil des petizours, comme celui des zoms, voit le visible 🙂 Ça correspond aux longueurs d’ondes allant de 380 nm (violet) à 750 nm (rouge). Entre le deux il y a toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Bonome, tu montreras une image à Yann s’il te plaît. »
Le chevalier : « A tes ordres Max. »
Max : « Merci bonome. »
Max : « Bon, on va pas tout commenter. Donc, il y a le visible. Revenons au ciel. Il est constitué de gaz. Il y a surtout du diazote et du dioxygène. Or, il se trouve que ces molécules diffusent surtout les rayonnements les plus énergétiques et c’est le bleu et le violet. Après, je comprends pas tout. J’ai lu que c’est à cause de la diffusion de Rayleigh mais je sais même pas qui c’est ce Rayleigh. »
Léo : « Il a bon bonome ? »
Le chevalier : « Il a bon 🙂 »
Samuel : « Bravo cousin Max ! Bravo ! »
Max : « Merci public adoré 🙂 Petit ajout. Il y a beaucoup des Insectes qui voient un peu l’ultra-violet. Or, il me semble que les nervures de certaines fleurs, des pétales surtout, émettent dans l’ultra-violet. Ces Insectes voient pas forcément la couleur de la fleur. Mais ils voient les nervures qui convergent vers le centre de la fleur, là où il y a le pollen ou le nectar. Ça fait comme un balisage sur les pistes d’atterrissage 🙂 »
Léo : « Tu sais tout ça toi ? »
Max : « Oui môssieur Léo ! J’étudie aussi moi môssieur Léo ! Je suis pas juste un mangeur de chocolat moi môssieur Léo. »
Léo : « Je sais bien que tu étudies toi aussi Maxou. J’ai jamais dit le contraire. »
Yann : « Alors on voit pas la nature comme elle est mais comme notre système nerveux nous permet de la voir… »
Max : « Ben oui Yann 🙂 Pense aux chauves-souris. Elles voient grâce aux sons. C’est comme un radar. Elles émettent des sons. Ces sons ricochent sur les surfaces autour d’elles et reviennent à leurs oreilles. Avec ce qui lui parvient, leur cerveau construit une image. Elles s’en fichent du ciel les chauves-souris. Je suis sûr qu’en chauve-sourien il y a pas de mot pour dire le ciel. Ça existe pas le ciel pour elles. »
Léo : « Ça fait réfléchir à ce qu’est La Vérité… »
Max : « Je cède la parole à PhiloLéo 🙂 »
Léo : « 🙂 Ben… On peut pas tout à fait faire confiance à nos sens. Ils sont limités nos sens. Et puis notre cerveau aussi. Il peut pas tout comprendre notre cerveau. Alors on peut pas vraiment appréhender le monde. Du coup, on peut pas savoir La Vérité. Au mieux, on s’en approche un peu. »
Yann : « Je comprends. Il y a dix minutes je pensais que le ciel était bleu et c’est même pas vrai. C’est ça que bonome dit à ses élèves ? »
Max : « Non. Enfin si. Ça il leur explique aussi. C’est pour ça qu’il est toujours en retard dans ses programmes 🙂 Mais ce qu’il leur dit c’est que la réponse à ‘Pourquoi’, il y a que Dieu qui peut savoir. Il y a que Lui qui connaît Ses buts. Après il ajoute que c’est vrai, on peut confondre, qu’il ressemble beaucoup à Dieu mais que c’est pas lui. Lui, il était juste à ses côtés avant la Création du Monde. Il discutait avec Dieu, comme ça, dans le vide d’avant l’Univers et Dieu dit : ‘On s’ennuie pas un peu là ? Et si je créais l’Univers. Ça nous occuperait peut-être.’ Bonome lui aurait dit que c’était pas une bonne idée parce que les zoms feraient rien que des bêtises mais Dieu l’a pas écouté et maintenant Il regrette. Et quand Il part en RTT, c’est bonome qui prend sa place. »
Yann : « Il dit ça à ses élèves ? »
Max : « Oui. C’est AUSSI pour ça qu’il est en retard dans ses programmes. C’est parce qu’il peut pas s’empêcher de dire des bêtises pour faire rigoler ses élèves. »
Samuel : « Ça me rappelle quelqu’un 🙂 »
Le chevalier : « On peut aller voir les zoisos du port maintenant ? »
Max : « J’ai pas fini. Yann, la science explique pas pourquoi. Elle explique comment. Là, j’ai expliqué vite fait comment ça se fait qu’on voit le ciel bleu alors qu’il est même pas bleu. Peut-être que Dieu a voulu qu’on le voit bleu. Peut-être qu’il y a un but à cela. Mais si on veut savoir pourquoi le ciel est bleu il faut demander à Dieu et pas à la science. Sauf que Dieu, il répond pas toujours. Il aurait dit à bonome : ‘Dis aux zoms que leurs prières elles vont direct dans les spams.’ »
Yann : « Tu m’étonnes Maxou. Tu expliques des choses fort savantes mais tu peux pas t’empêcher de les mélanger à des bêtises. Tu es un bon petit chrétien et tu dis des blasphèmes… »
Max : « C’est parce que je me prends pas au sérieux moi 🙂 »
Samuel : « Et parce qu’il ressemble de plus en plus à son bonome 🙂 »
Le chevalier : « Et son bonome voudrait voir les zoisos du port. »
Max : « On peut y aller bonome 🙂 »
Le chevalier : « Si j’avais su que tu allais faire un long exposé interminable et soporifique je me serais arrêté à la taverne… »
Max : « Alors remercie moi de t’éviter l’hypertension artérielle à cause de l’excès de caféine 🙂 »
Léo : « Tu m’as l’air très en forme aujourd’hui Maxou 🙂 Me déporter aux cabinets t’a apparemment permis de bien te reposer cette nuit 🙂 »
Max : « C’était à contrecœur Léo. Tu le sais bien. »
Léo : « Tu as eu raison Maxou. »
Le chevalier : « Nous voici donc dans le port… »
Max : « On est même déjà de l’autre côté… »
Le chevalier : « Tu parlais alors j’ai avancé. »
Max : « D’accord. C’est bien. On est coté rochers. »
Yann : « Il y a des huîtriers-pies ! »
Léo : « Bien vu Yann ! »
Yann : « Pourquoi… Euh ! Comment expliquez-vous qu’il y en a un avec un collier blanc ? »
Samuel : « 🙂 C’est le plumage internuptial. »
Léo : « Ce qui veut dire que l’autre est en plumage nuptial. »
Max : « Déjà ? Mais on est en février ! »
Léo : « C’est comme ça Max. »
Samuel : « Charadrius hiaticulata, Charadriidés ! »
Max : « Tu joues aux zoisos ? »
Samuel : « Oui. J’ai envie. »
Léo : « D’accord. Yann, le jeu des zoisos est très simple. Le premier qui donne le nom du zoiso qu’il voit en scientifique marque un point. Toi, tu connais pas encore les noms en scientifique alors si tu donnes le nom français ou le nom vernaculaire tu as le point. »
Yann : « Je veux bien essayer. »
Max : « On revient au grand gravelot ? »
Léo : « Tu le connais Yann ? »
Yann : « Non. »
Léo : « Observe le bien alors. »
Samuel : « Tu vois son bec ? Il est sale mais on voit qu’il est orange à la base. Si il se lavait le bec, on verrait que la pointe est sombre. C’est nuptial ça. Lui aussi est en plumage nuptial. »
Léo : « Branta bernicla, Anséridés et Calidris alpina, Scolopacidés ! »
Samuel : « Cousin Léo : deux points ! »
Max : « Bonome, approche toi discrètement des bécasseaux variables s’il te plaît. Il y a peut-être d’autres bécasseaux parmi eux. »
Max : « Eux sont en internuptial. Vous voyez d’autres espèces ? »
Léo : « Non. »
Samuel : « Non plus. »
Max : « Zutalor ! »
Yann : « Goéland marin ! Larus maritimus, Laridés ! »
Samuel : « Cousin Yann : un point ! »
Léo : « Bonome, pourrais-tu fotoer un marin et une cravant côte à côte s’il te plaît ? »
Le chevalier : « Je peux 🙂 »
Max : « J’avais jamais remarqué qu’il est si grand le goéland marin ! »
Yann : « Il est plus grand que la bernache ! »
Samuel : « Cousin Léo, tu peux nous donner quelques chiffres ? »
Léo : « Quel genre de chiffres ? »
Samuel : « Masse, taille… »
Léo : « Mmmmm… Je commence par la bernache cravant. Sa taille va de 55 à 60 cm environ de la pointe du bec au bout de la queue. Son envergure est de 105 à 115 cm. Ça dépend des individus. Elle pèse de 850 g à 1700 g et peut vivre 12 ou 13 ans. Le goéland marin maintenant… Sa taille est de 60 à 75 cm environ pour une envergure comprise entre 145 et 165 cm. Il pèse de 1150 à 1650 g et lui peut vivre 20 ans. »
Max : « Ça confirme ce qu’on voit. Il est bien plus grand qu’une bernache cravant. »
Léo : « Oui mais la cravant est une petite bernache. Elle est à peine plus grande qu’un colvert en fait. C’est pas une grosse oie bien dodue 🙂 »
Samuel : « Observe bien le bécasseau variable internuptial cousin Yann. »
Yann : « Il est tout gris dessus, blanc dessous, ses pattes sont noires et il a un long bec un peu courbé. »
Léo : « C’est ça. Il est assez fréquent en bord de mer ce bécasseau. C’est bien de savoir le reconnaître. »
Max : « Là, il y en a plusieurs… »
Léo : « Avec un grand gravelot. C’est un assemblage typique des bords de mer ça. »
Samuel : « Cousin Léo, il y a des Laridés 🙂 »
Léo : « J’ai vu. »
Léo : « Au fond c’est un brun : Larus fuscus. Ensuite il y a trois argentés : Larus argentatus. Celui du milieu a pas l’air adulte encore. Ça doit être un troisième hiver. Et le dernier c’est un marin juvénile : Larus maritimus. Comme ça je dirais que c’est un deuxième hiver. »
Samuel : « Cousin Léo : trois points de plus ! Ça fait déjà cinq ! Bravo cousin Léo ! »
Max : « Ben voilà… Je perds encore. Je perds toujours au jeu des zoisos. »
Léo : « Un marin 🙂 Je crois qu’il nous a pas encore vu. »
Max : « Zutalor ! Il s’envole ! »
Yann : « Il se pose ! »
Léo : « On va éviter de s’approcher. Ça sert à rien de le faire s’envoler encore. »
Yann : « Léo, je comprends pourquoi tu aimes autant les Laridés. Ce sont vraiment des beaux zoisos. »
Max : « Tous les zoisos c’est un beau zoiso Yann 🙂 »
Samuel : « Les huîtriers font la sieste. Je propose qu’on les dérange pas. »
Max : « Bonne proposition. »
Léo : « Là, les bécasseaux sanderlings se nourrissent… »
Samuel : « Il est bien ce port. On y voit de beaux zoisos : des Laridés, des Scolopacidés, des Charadriidés, des Haematopodidés… »
Max : « Ça irait plus vite de dire qu’il y a des Charadriiformes 🙂 Tu peux faire une foto un peu générale bonomou ? »
Le chevalier : « Si tu veux Max. »
Max : « Bon, on voit pas tout le port mais ça donne une idée. »
Léo : « On voit pas qu’il y a beaucoup des zoisos… »
Max : « On devine un peu. »
Léo : « Tiens ! Un leucophée ! »
Yann : « Et une mouette qui rigole 🙂 »
Max : « Larus michaellis et Chroicocephalus rididundus ! Max : deux points ! »
Léo : « Bien joué Maxou 🙂 »
Yann : « Ça compte ? Léo, c’est toi qui as vu le goéland leucophée ! »
Léo : « La règle est simple Yann : c’est celui qui donne le nom en scientifique qui marque le point. »
Max : « T’approche pas trop des huîtriers bonome. Ils dorment. »
Le chevalier : « Je sais Maxou. Je voudrais m’approcher des sanderlings. »
Max : « Ce sont tes amis les sanderlings 🙂 Tu vas leur demander des nouvelles du Pays des Zoisos ? »
Le chevalier : « 🙂 »
Léo : « Ce sont surtout nos zoisos-gardiens de Bretagne. »
Max : « Avec les pipits Léo. »
Max : « On se rend pas compte mais il y beaucoup du manger dans le sable de l’estran. »
Léo : « Des zanimos arénicoles ou psammophiles. »
Max : « Tu utilises des mots compliqués que personne connaît pour avoir l’air intelligent et cultivé ? Toi aussi tu ressembles de plus en plus à ton bonome 🙂 »
Léo : « Ce sont pas des mots compliqués ! Arène ça veut dire sable en latin ancien et psammo- c’est un préfixe fait à partir du grékancien qui veut dire sable aussi. Ce sont des mots qui veulent dire ‘qui aime le sable’. »
Max : « Et à part toi qui les connaît ces mots ? »
Léo : « Bonome 🙂 »
Max : « C’est pas comme ça que tu vas avoir des amis Léo. »
Léo : « J’ai pas besoin d’amis moi. J’ai un bonome et des cousins. »
Max : « Oulala ! Quel gaffeur ! Là tu viens de rejeter Brindille, Arthur et tous nos amis zanimos ! Pfff ! »
Samuel : « Le tournepierre à collier tourne les pierres dans les rochers 🙂 »
Max : « Arenaria interpres, Scolopacidés ! »
Yann : « Arenaria ça fait penser au sable. Vous savez expliquer ça ? »
Max : « Bonne question Yann 🙂 »
Léo : « Effectivement 🙂 Il retourne les pierres mais surtout sur les estrans sableux avec un peu de cailloux. Ça doit venir de là. »
Max : « Oubliez pas mon point. »
Samuel : « Cousin Max : trois points ! »
Léo : « C’est pas grébu là-bas ? »
Max : « Si ! Bien vu Léo ! YOUYOU GRÉBU ! TU VAS BIEN ? »
Léo : « Il fallait pas crier Max ! Tu as fait fuir les huîtriers ! »
Max : « Ils vont aller quelques mètres plus loin pour reprendre leur sieste. Tiens, tu vois ! »
Léo : « Ça te plaît d’être interrompu pendant la sieste toi ? »
Max : « Non. Tu as encore raison Léo. Chers huîtriers-pies je vous demande pardon de vous avoir réveillés. J’espère que vous m’en voulez pas et que vous allez bien dodoer. »
Yann : « Ils ont l’air un peu fâchés quand même… »
Max : « Je suis vraiment désolé les huîtriers. Vous pouvez vous rendormir. »
Yann : « Les Laridés s’agitent. »
Max : « Ils viennent se reposer. »
Léo : « Tu fais quelques fotos bonome ? »
Le chevalier : « C’est fait Léo 🙂 »
Léo : « Alors fais-en d’autres 🙂 »
Le chevalier : « Mes petits machins, si nous voulons avoir le temps d’étudier la Pointe de la Heussaye, il va falloir y aller. »
Max : « ON EST PAS DES MACHINS ! »
Le chevalier : « Effectivement. Vous n’êtes pas des machins, vous êtes mes petits machins. Et c’est pas pareil 🙂 »
Léo : « 🙂 On y va bonome. J’ai hâte de voir la surprise 🙂 »