Le soir dans la cabane, après la visite du château de La Roche Goyon…
Le chevalier : « Les petizours allez faire votre toilette. Et sans chahuter pour une fois. »
Max : « On chahute si on veut ! »
Le chevalier : « Alors vous nettoierez vous mêmes la salle de bains. »
Max : « Pfff… »
Le chevalier : « Je préférais quand tu siestais dans ma poche. »
Léo : « Tu as rien vu du tout du retour du château 🙂 »
Yann : « Ni pendant la chevauchée du retour :)»
Samuel : « Tu es une grosse marmotte qui fait rien qu’à dormir 🙂 »
Max : « Si je pouvais dormir la nuit je serais pas obligé de faire la sieste ! »
Max asperge éclabousse ses cousins qui ripostent et la toilette devient une bagarre d’eau généralisée.
Le chevalier : « Je vois… Bien… Ne bougez pas je reviens. »
Le chevalier quitte la salle de bains et y retourne avec une serpillière qu’il tend à ses petizours.
Le chevalier : « Vous n’oublierez pas de nettoyer… »
Léo : « Oui bonome 🙂 »
Samuel : « On peut continuer à jouer si on nettoie 🙂 »
Après une longue bagarre d’eau et un long nettoyage…
Le chevalier : « Vous vous êtes bien amusés ? »
Léo : « Oui bonome 🙂 »
Le chevalier : « Avez-vous pris le temps de vous laver au moins ? »
Samuel : « Nous sommes tout propres ! »
Yann : « On sent bon 🙂 »
Max : « Alors que toi tu pues 🙂 »
Léo : « MAAAX ! »
Max : « Il s’est pas lavé lui !»
Le chevalier : « J’y vais de ce pas. Pendant ce temps, préparez la chambre pour la soirée fotos. »
Max : « Avec chocolat et gratouillis ? »
Le chevalier : « Si vous êtes sages. »
Max : « On est sages 🙂 »
Léo : « Allez ! On installe ! Samuel, tu prends la carte dans l’appareil. Yann, tu viens avec moi chercher le chocolat. Max, tu prépares les oreillers… C’est fait ? Comment on va faire pour porter l’ordinateur ? Il est trop lourd pour nous… »
Le chevalier : « Je m’en occupe. Voilà. »
Max : « On classe les fotos ? »
Léo : « Non. On regarde dans l’ordre chronologique. »
Samuel : « Et si on demandait à cousin breton de nous expliquer les zoisos ? »
Yann : « Vous expliquer les zoisos ? Mais… Vous les connaissez mieux que moi. »
Max : « Petit Sam te fait une interro 🙂 »
Léo : « Qu’est ce que tu bidouilles bonome ? »
Le chevalier : « Je mets les fotos de la lande au début. »
Max : « On a dit qu’on triait pas ! »
Le chevalier : « Juste les fotos de la lande. C’est mieux pour ton article Maxou. »
Max : « D’accord. Tu en as pour longtemps ? »
Le chevalier : « C’est fait. »
Léo : « C’est parti alors ? »
Le chevalier : « Dès que vous serez installés. »
Yann : « J’ai vraiment interro ? »
Max : « Oui Yann 🙂 Et c’est noté. »
Léo : « C’est pour de rire Yann 🙂 »
Yann : « Ouf… »
Max : « Allez bonome. Les fotos… »
Yann : « Ça c’est la lande 🙂 »
Léo : « Il y en a beaucoup des landes. Bonomou, tu peux remontrer la légende de la carte de la végétation du Cap s’il te plaît ? »
Max : « Ça doit être la lande humide là. »
Le chevalier : « La lande humide atlantique Ulici gallii – Ericetum tetralicis avec Molinia caerulea. »
Samuel : « C’est quoi Molinia caerulea ? »
Le chevalier : « C’est une Poacée de la sous-famille des Arundinoïdés et la tribu des Molineae. On l’appelle la molinie bleue. C’est une herbacée vivace poussant en touffes et pouvant atteindre 2 mètres de haut. »
Max : « Je crois que je la vois 🙂 »
Yann : « Ce sont les grosses touffes ? »
Le chevalier : « Oui Yann. Ces touffes sont appelées touradons. Ce sont les parties anciennes de la plante accumulées pendant des décennies. Ces touradons servent d’abris pour des tas d’animaux notamment les amphibiens. »
Léo : « C’est dommage qu’on ait pas pu aller explorer. »
Max : « Léo, c’est une réserve le Cap. Il faut pas sortir des sentiers. »
Léo : « Je sais bien Max. »
Samuel : « Donc on était dans la lande humide à molinie bleue. »
Le chevalier : « Et peut-être à sphaigne auquel cas ce serait une lande tourbeuse Sphagno compacti – Ericetum tetralicis. »
Yann : « C’est quoi ces noms bizarres ? »
Max : « Ah ! Tu vois bonome que c’est bizarre. C’est la phytosociologie Yann. Méfie toi de la phytosociologie. Quand on commence, on peut vite plus s’arrêter et après on a plus d’amis et on erre comme une âme en peine en disant des choses étranges comme Sphagno compacti ou Ericetum tetralicis… »
Yann : « 🙂 »
Léo : « Ce sont des noms d’associations végétales. On dit que ce sont des habitats. »
Samuel : « Mais dans les livres qui parlent des habitats, ils parlent jamais des habitants… »
Max : « On est obligés de chercher nous mêmes ! On doit tout faire soit même ici ! »
Yann : « Ça sert à quoi de connaître les habitats si on dit pas les habitants ? »
Léo : « C’est pour la conservation des milieux. C’est important de conserver une grande diversité des milieux. Là par exemple, si cette lande disparaît, il y aura plus des amphibiens. »
Max : « Dites, on va quand même pas faire la phytosociologie toute la soirée. »
Léo : « Tu me laisses répondre à Yann s’il te plaît Max ?! »
Max : « Tu me cries pas dessus Léo ! »
Léo : « J’ai même pas crié ! C’est toi qui cries tout le temps. »
Max : « Ben voilà ! C’est encore moi ! Dis que je suis un boulet tant que tu y es ! »
Léo : « J’y aurais pas pensé mais maintenant que tu le dis 🙂 »
Yann (à Samuel) : « Les duettistes reprennent leur numéro 🙂 »
Samuel (à Yann) : « Il nous faudrait des pop-corn pour assister au spectacle 🙂 »
Le chevalier : « Je propose de passer à la foto suivante. »
Samuel : « Zutalor ! Le spectacle va s’arrêter ! »
Max : « Dis le petitours blanc, tu crois qu’on t’entend pas ? »
Samuel : « 🙂 »
Max : « C’est encore la lande humide ça. »
Léo : « Moi j’aime bien. »
Max : « Ben moi aussi. »
Samuel : « Les bandes d’arbustes, c’est quoi ? »
Le chevalier : « Je n’ai pas fait attention sur le terrain. »
Max : « Ben voilà ! Et comment on fait, nous, pour savoir ? »
Le chevalier : « Il fallait observer sur le terrain. »
Léo : « Et vlan Max ! »
Samuel : « Bonome : un point ! »
Yann : « 🙂 »
Yann : « Eux je m’en souviens. Ce sont les canards colverts. »
Samuel : « Anas platyrhynchos, Anatidés. »
Max : « C’est pas la peine d’aller en Bretagne pour voir des colverts… »
Léo : « La lande à Ulex galii. »
Le chevalier : « Voilà pour la lande. Je propose que nous en gardions un peu en réserve pour un futur séjour. »
Max : « Bonne idée ! Comme ça on sera obligés de revenir et d’étudier attentivement la lande. »
Léo : « On fera la botanique poussée. Tu pourras affiner bonome 🙂 »
Samuel : « Pour le moment je propose qu’on passe aux zoisos que nous avons rencontrés. Foto suivante bonomou 🙂 »
Samuel : « Alors cousin Yann ? »
Yann : « C’est Rougegorge 🙂 »
Samuel : « Bravo cousin Yann 🙂 Erithacus rubicula, Muscicapidés. »
Max : « On en a pas vu beaucoup. »
Léo : « C’est pas le zoiso le plus courant de la lande. C’est vrai. »
Yann : « Lui c’est le bruyant des rosées ! »
Léo : « Presque 🙂 On dit le bruant des roseaux. »
Samuel : « Emberiza schoeniclus, Embérizidés. »
Léo : « Il y avait pas plus de fotos ? »
Le chevalier : « Peut-être… »
Yann : « Je me souviens où on l’a vu ! C’était sur le chemin de la tour de la corne de brume ! »
Léo : « Exact Yann 🙂 »
Yann : « Vous vous souvenez toujours de l’endroit où a été prise une foto vous ? »
Max : « Presque toujours. »
Samuel : « Sauf pour les zoisos qu’on voit vraiment souvent quand ils sont tout zoomés. »
Léo : « Dans ces cas là on se souvient pas toujours. »
Yann : « Ça c’est un pipit. Mais je me souviens pas plus. »
Max : « C’est le pipit farlouse. »
Léo : « On a fait des progrès en pipits. On distingue bien le farlouse du maritime maintenant. »
Samuel : « Ils sont pas de la même couleur. »
Léo : « Et le bec du farlouse est pas tout sombre. »
Max : « La lande c’est un peu le Royaume des Pipits. On en a vu beaucoup. »
Samuel : « Tu as raison cousin Max. On devrait avoir d’autres fotos. »
Yann : « Lui c’est troglo 🙂 »
Max : « Le troglodyte mignon. »
Samuel : « Troglodytes troglodytes, Troglodytidés. »
Léo : « C’est, après les roitelets, le plus petit des zoisos. »
Samuel : « Mais qu’est ce qu’il crie fort ! »
Max : « Souvent, troglo, on sait qu’il est là juste parce qu’on l’entend. On le voit pas très souvent en fait. »
Léo : « On l’aperçoit plus qu’on le voit. »
Samuel : « Troglo, c’est un bon exemple pour expliquer que tous les zoisos volent pas beaucoup. Lui, il vole de bosquet en bosquet. On le voit jamais très haut. »
Max : « Il me semble qu’il migre pas en plus. »
Léo : « Il reste dans son petit territoire. »
Yann : « Vous connaissez bien les zoisos. »
Max : « Pas tous Yann. Mais troglo, c’est un bon copain. On le connaît depuis longtemps. Il nous accompagne un peu partout. »
Yann : « Ça c’est pas un zoiso 🙂 C’est le lézard des murailles. »
Samuel : « Podarcis muralis, Lacertidés. »
Max : « Il y en a vraiment beaucoup dans la lande. »
Samuel : « Ça m’étonnerait pas qu’ils servent de repas aux rapaces. »
Yann : « Comme la buse variable ? »
Léo : « Oui. Ou les crécerelles. »
Samuel : « On a vu des crécerelles ? »
Léo : « Pas ici. Mais il doit y en avoir. Il y a tout ce qu’il faut pour qu’ils habitent ici. »
Max : « Sauf un endroit où nidifier… »
Léo : « Ah oui 🙂 »
Yann : « Ils nidifient où ? »
Léo : « On a vu dans des arbres ou des falaises. »
Max : « Dans des arbres aussi. »
Samuel : « Vous oubliez le trou dans la falaise de l’Estuaire. »
Max : « Il y a rien de tout ça ici. »
Léo : « Si. Il y a la falaise. Mais c’est territoire faucon pèlerin. »
Yann : « Lui je me souviens plus. »
Léo : « C’est la linotte mélodieuse Yann. »
Samuel : « Linaria cannabina, Fringillidés. »
Max : « On en a vu pas mal. C’est le zoiso le plus fréquent après les pipits farlouses. »
Léo : « Au printemps ! Il faudrait voir pour le reste de l’année. »
Léo : « Alors Yann ? C’est qui ce zoiso ? »
Yann : « Mmmm… »
Samuel : « Cousin breton mmmme en se grattant la tête 🙂 »
Max : « Oulala ! Tu ressembles à bonome là ! Tu vas avoir une barbe éternellement naissante et plus de cheveux. Et puis tu vas te caféiner en pétunant… »
Le chevalier : « Et il va falloir que tu supportes les moqueries de ton petitours Max. Tu verras ce que ça fait de se demander à longueur de journée pourquoi tu l’as adopté. »
Yann : « Ah oui… Si il faut supporter Max, ça va pas être possible 🙂 »
Max : « NON MAIS OH ! MAIS ÇA VA PAS BIEN DANS TA TÊTE TOI LE COUSIN BRETON ?! Je suis adorable moi ! Le plus gentil des petizours ! Médaillé de l’Ordre de la Médaille en plus ! »
Léo : « Ça faisait longtemps que tu avais pas parlé de ta médaille 🙂 »
Max : « J’y peux rien si je suis le seul médaillé de l’Ordre de la Médaille. C’est pas tout le monde qui est médaillé de l’Ordre de la Médaille. »
Le chevalier : « Si l’Ordre des Boulets était créé je pense que tu en serais commandeur immédiatement. »
Samuel : « Et vlan cousin Max ! »
Léo : « Bonome : deux points ! »
Max : « J’ai enfin la certitude que vous êtes tous ligués contre moi. Et ben je m’en fiche ! Rigolez. Ironisez. Moquez-vous. Je suis au-dessus de tout ça moi. Vous avez même pas dit qui c’est le zoiso. Moi je sais. »
Léo : « Nous aussi. C’est le traquet motteux Yann. Il doit être de passage. »
Samuel : « Ou alors il passe la bonne saison ici. »
Le chevalier : « Oui Léo. Il passe la bonne saison ici. »
Léo : « Alors lui aussi fait des œufs ici. Rholala ! »
Samuel : « Mais on l’a pas vu faire lui. »
Yann : « Ça c’est un pigeon. »
Samuel : « Oui cousin Yann. Mais il y a plusieurs espèces de pigeons. Celui-là a une tâche blanche sur le cou. C’est le pigeon ramier ou palombe. Columba palumbus, Columbidés. »
Léo : « Il y a aussi les pigeons bisets ou Columba livia. Mais ils vivent dans les falaises. »
Yann : « Je me souviens. On en a vu à La Fauconnière. »
Max : « C’est C. livia ou C. livia var. domestica ? »
Le chevalier : « Bonne question. Je ne sais pas Maxou. Le plumage me faisait penser au biset féral. »
Max : « Féral mais sauvage. Il y a encore des vrais bisets sauvages ? »
Le chevalier : « Probablement. Mais je ne sais pas comment on fait pour les identifier clairement. »
Yann : « Ça c’est encore un pipit farlouse. »
Samuel : « Il marche sur la lande. J’aime bien voir les zoisos marcher sur la lande. »
Léo : « Ils se piquent pas les pattes ? »
Max : « Il faut croire que non. Ils sont trop légers. Du coup, leur corps appuie pas trop sur les épines et ça les pique pas. »
Samuel : « Quand bonome nous a posés sur les ajoncs pour nous fotoer ça m’a quand même piqué les fesses. »
Léo : « Aïe ouille ! »
Max : « C’est parce que vous mangez trop de chocolat. Vous êtes gros. »
Léo : « Pfff ! On en mange bien moins que toi ! Tu es un estomac sur pattes ! Ton seul but dans la vie est de te goinfrer de chocolat ! »
Samuel : « Qui veut du pop corn ? »
Yann : « 🙂 »
Max : « Même pas vrai ! Je pense aussi aux zoisos moi ! Et aux inspections. Toi tu serais capable de passer des semaines enfermé à faire des recherches. »
Léo : « Ah bah non. Non non non ! Oulala ! Quelques jours peut-être ! Mais après j’aurais des fourmis dans les pattes. »
Max : « Et tu chercherais à quelle espèce elles appartiennent en te replongeant dans des livres. »
Yann (à Samuel) : « Ils s’arrêtent jamais ? »
Samuel : « Bonome les a jamais laissés faire assez longtemps pour savoir :)»
Samuel : « Les pipits se promènent souvent juste au bord des falaises. C’est rigolo parce que parfois ils plongent en volant et on dirait qu’ils se falaisent à notre arrivée. »
Max : « Ils vous supportent plus ! »
Léo : « Dis Maxou, tu vas arrêter de ronchonner et de dire des bêtises ? »
Max : « C’est toi qui dis ça ?! Pfff… Bonome, tu es témoin ! Je suis injustement accusé de ronchonner et de dire des bêtises ! »
Le chevalier : « Tu es encore maltraité… Mon pauvre petitours. »
Max : « Si ça continue je vais au lit sans te faire ton bizou du soir. »
Le chevalier : « 🙂 »
Léo : « La plupart du temps on est déjà endormi quand bonome nous souhaite bonnuit. »
Yann : « C’est qui ça ? »
Max : « Ça ? C’est une alouette des champs Yann. Tu la reconnais pas ? »
Yann : « Ben… De dos comme ça… Et puis on a vu beaucoup d’espèces. Ça se mélange un peu dans ma tête. »
Léo : « L’alouette des champs c’est un beau zoiso. Il me semblait qu’on avait vu des mâles faire leurs vols nuptiaux. Tu as pas des fotos bonome ? »
Le chevalier : « Peut-être plus tard. »
Samuel : « J’aime beaucoup son chant. Ça me fait penser à la Charentmaritimie. Là-bas on en entend toute la journée presque. »
Max : « Pas toujours petit Sam. C’est seulement au printemps et l’été. L’hiver il y en a quelques unes mais on les entends pas. »
Yann : « Léo, je pensais que tu imiterais les zoisos qu’on voit en foto. »
Léo : « Je préfère pas. J’ai peur de siffloter la nuit après. Et je voudrais pas empêcher Maxou de dormir une fois encore. »
Max : « C’est gentil ça 🙂 »
Léo : « Non non. C’est parce que si tu dors pas après tu es de mauvaise humeur 🙂 »
Samuel : « Et vlan cousin Max ! »
Yann : « Cousin Léo : un point ! »
Max : « D’accord… Bien… J’ai compris… Il faut que je vous supporte en silence aujourd’hui. Comme une pauvre victime… »
Léo : « Pauvre Maxou. On est pas gentils avec toi. »
Max : « Je sais bien que vous rigolez 🙂 On continue les fotos ? »
Le chevalier : « Oui Maxou. »
Yann : « Ça c’est le coucou gris. Cou-cou ! Cou-cou ! »
Samuel : « Cousin Léo l’imite mieux que toi 🙂 »
Max : « Tu veux pas le faire Léo ? »
Léo : « Non. Pas de zoisos ce soir. J’ai envie de rêver du château plutôt que des zoisos. »
Yann : « C’était bien le château ! »
Max : « On t’avait dit que bonome raconte bien les châteaux 🙂 »
Yann : « Et toi tu racontes bien le respect qu’on doit à son adversaire 🙂 »
Max : « Parce que c’était important Yann ! Oulala ! »
Samuel : « Moi je reviens à la lande. On voit bien qu’il y a des zoisos de la lande rase et d’autres de la lande haute. Le ramier, le coucou… On les voit pas dans la lande à ajoncs. »
Léo : « Mais il me semble que les linottes on les as vues partout. »
Max : « Les mésanges bleues c’était surtout dans les arbustes. Merle aussi. »
Léo : « Tu vois Yann que c’est important de conserver différents milieux. »
Yann : « Oui. Plus y a de milieux de vie différents plus il y a d’espèces. »
Max : « Et ça les zoms le comprennent pas. Au mieux ils pensent à la biodiversité. Mais ils comprennent pas qu’il y a pas de biodiversité sans préservation des milieux de vie. Et puis la biodiversité c’est aussi les bestioles qu’ils aiment pas comme les Arthropodes divers et variés. C’est important les Arthropodes. »
Le chevalier : « Ça tombe bien 🙂 »
Max : « C’est qui cette mouche bonome ? »
Le chevalier : « On dirait une mouche de la saint Marc. »
Léo : « Une mouche de la saint Marc ? Bibio marci, Bibionidés ? »
Le chevalier : « Oui Léo. La nervation de l’aile correspond. Les antennes sont courtes et épaisses et sont situées en avant des yeux. Les pattes et le thorax sont velus et il y a un éperon sur le tibia 1. »
Léo : « La saint Marc c’est le 25 Avril et on est le 23. »
Max : « Elle est dans les temps alors. »
Léo : « Alors c’est la mouche de la saint Marc. D’accord. »
Yann : « Vous connaissez les mouches aussi ? »
Max : « Pfff… Il y en a tellement… Disons que nous progressons en mouches. »
Samuel : « Cousin Yann, on est naturalistes nous. Alors on s’intéresse à tous les êtres vivants. »
Yann : « Et la géologie aussi ! »
Léo : « Ça fait partie du lot 🙂 »
Samuel : « Ensuite… »
Max : « Ah non ! Pas lui ! »
Yann : « Pourquoi pas lui ? »
Max : « Le pouillot véloce ! Yann, tu te souviens pas ? Il y en avait un tous les 10 mètres. Chiff Chaff chiff chaff chiff chiff chaff… Toute la journée ! J’en peux plus des pouillots véloces moi. Léo, si tu imites le pouillot véloce cette nuit je t’enferme aux cabinets ! »
Léo : « Oui Max. D’accord Max. Bien Max. »
Samuel : « C’est quand même un beau zoiso le pouillot véloce. Lui, il est venu nous observer. »
Yann : « Il devait être intrigué par le grand chevalier aux petizours. »
Samuel : « Il nous quittait pas du regard. »
Max : « Bonome, tu sais ce que ça veut dire Phylloscopus ? »
Le chevalier : « Tu veux que je fasse le grékancien ? »
Max : « C’est un mal nécessaire. Je serai patient. »
Le chevalier : « Phyllo, c’est un peu comme la feuille. Scopus… Comment dire ? C’est la même étymologie que le suffixe -scope. »
Max : « Ça veut dire regarder ou observer alors. »
Le chevalier : « On peut dire cela. Phylloscopus veut donc dire scruteur de feuillage. »
Léo : « C’est pour ça qu’il est toujours dans les arbustes ! Il cherche ses proies sur les branches et les feuilles ! »
Yann : « Et c’est quoi ses proies ? »
Le chevalier : « Des insectes et des chenilles. Je ne sais pas pourquoi on l’appelle également le compteur d’écus. »
Yann : « Il migre lui ou pas ? »
Léo : « C’est un migrateur partiel. En vrai, il y a un glissement des individus vers le sud. »
Yann : « Je vois. Donc ici il y en a tout le temps mais ce sont pas forcément toujours les mêmes. »
Max : « C’est ça 🙂 »
Léo : « C’est pareil pour Rougegorge. »
Samuel : « Passons à la suite… »
Yann : « Ça c’est la fauvette… pitchoune ! »
Max : « 🙂 La fauvette pitchou Yann. »
Léo : « Pitchoune 🙂 Ça veut dire quoi bonome ? »
Le chevalier : « C’est de l’occitan et ça signifie petite fille. »
Max : « C’est pas pire de dire fauvette pitchoune que fauvette pitchou. »
Le chevalier : « Sylvia undata, Sylviidés. J’ai lu que ce serait une super-espèce. »
Max : « Une super-espèce ? C’est quoi une super-espèce ? »
Le chevalier : « Ce n’est pas très clair. Plusieurs espèces de fauvettes se ressemblent. Il y a la fauvette sarde (Sylvia sarda) et la fauvette des Baléares (Sylvia balearica) qui se ressemblent beaucoup et qui sont très proches de la fauvette pitchou. Il y a également la fauvette de l’Atlas présente en Afrique du nord (Sylvia deserticola). Toutes ces espèces se ressemblent vraiment beaucoup mais elles vivent dans des régions différentes. »
Léo : « Je crois comprendre. Ce serait des variations locales d’une même espèce. »
Max : « Mais pourquoi on parle pas de sous-espèces alors ? »
Le chevalier : « Bonne question. Leurs aires de répartition étant séparées, elles ne peuvent pas se reproduire entre elles. »
Samuel : « Ce seraient donc des espèces géographiques ? »
Le chevalier : « Je ne sais pas trop… Il va falloir que j’enquête sur cette histoire de super espèce. »
Léo : « J’ai une hypothèse ! »
Samuel : « Cousin Léo a souvent des hypothèses 🙂 »
Léo : « C’est juste une idée comme ça. Bonome, imagine des espèces qui se ressemblent beaucoup. Tellement qu’on arrive pas à les distinguer les unes des autres. »
Le chevalier : « J’imagine facilement puisque c’est le cas de celles dont je viens de parler. »
Léo : « D’accord 🙂 Mais rien empêche qu’elles peuvent pas se reproduire entre elles ! La définition de l’espèce est presque vérifiée puisqu’il y a bien isolement reproductif. »
Yann : « Vous pouvez me redonner la définition d’espèce s’il vous plaît ? »
Samuel : « C’est un groupe d’individus qui se ressemblent et qui peuvent avoir une descendance féconde. »
Max : « Il y a le critère de ressemblance et le critère de fécondité. »
Yann : « Donc… La super-espèce ce serait un groupe d’individus qui se ressemblent mais qui peuvent pas tous se reproduire entre eux. »
Léo : « C’est ça ! »
Le chevalier : « J’aime beaucoup ton hypothèse mon Léo. »
Samuel : « Bravo cousin Léo ! Bravo ! »
Max : « Et comment on explique que les espèces se ressemblent comme ça ? »
Léo : « La convergence évolutive ! »
Max : « Elle a bon dos la convergence évolutive… »
Samuel : « Yann, on dit qu’il y a convergence évolutive quand des espèces différentes finissent par se ressembler parce qu’elles vivent dans des milieux identiques ou presque et qu’elles subissent les mêmes contraintes. Les exemples classiques sont les requins, les dauphins et les ichtyosaures. »
Max : « Les mammifères et les marsupiaux aussi. »
Yann : « Rholala ! Vous êtes vraiment fort savants vous. »
Samuel : « Revenons à la pitchou. Bonome, tu nous expliques la fauvette pitchou s’il te plaît ? »
Max : « Ben oui. C’est la première fois qu’on la voit. On la connaît pas encore. »
Le chevalier : « Il y a un net dimorphisme sexuel. Seul le mâle à les yeux rouges. »
Max : « Alors on a vu que des mâles. »
Le chevalier : « Cette espèce avait presque disparu. En 1962 ou 1963 les ornithologues n’en comptaient plus qu’une dizaine de couples en France. »
Max : « C’est tout ? »
Le chevalier : « Oui. Mais depuis la situation s’améliore. En 2000 elle était classée en préoccupation mineure mais il semblerait que ses effectifs aient été surévalués et depuis 2008 elle est déclarée presque menacée. »
Léo : « Une raison de plus pour sauvegarder la lande. »
Samuel : « Elle se reproduit bien la pitchou ? »
Le chevalier : « Plutôt bien. Je pense que si son habitat est conservée elle pourra proliférer. »
Yann : « Elle migre ? »
Le chevalier : « Migration partielle mais la plupart des individus restent sur place. »
Max : « On peut la voir toute l’année alors. »
Le chevalier : « Si la population est assez importante oui. Mais n’oublie pas que les oiseaux sont toujours plus visibles en période de nidification. »
Léo : « Ben oui ! Ils sont plus actifs ! Ils cherchent du manger pour eux et leurs petits. »
Max : « Le coucou s’embête pas avec ses petits. »
Samuel : « Yann, si tu le sais pas, le coucou est un parasite de couvée. Il pond ses œufs dans le nid d’autres zoisos et il s’en va. »
Yann : « C’est pas un bon parent alors. »
Max : « C’est pas un parent du tout 🙂 »
Léo : « Max, il faut distinguer la parentalité purement biologique du comportement de parent. »
Max : « Philoléo est de retour 🙂 »
Yann : « C’est intéressant ce que tu dis Léo. Tu peux expliquer ? »
Léo : « Vite fait alors. Imagine un couple qui a des enfants mais qui les abandonne en les confiant à un autre couple. Cet autre couple élève les enfants comme leurs propres enfants. Qui sont les parents de ces enfants ? »
Samuel : « C’est une autre interro 🙂 »
Yann : « Ben… Il y a les parents biologiques et ceux que tu as appelés les parents comportementaux. »
Léo : « Ben oui. Le coucou gris il est parent biologique mais il confie ses petits à d’autres zoisos. »
Samuel : « On a déjà vu un jeune coucou gris se faire nourrir par un couple de rousserolles effarvattes. »
Yann : « Lui c’est l’accentueur qui se mouche ! »
Samuel : « On dirait cousin Max 🙂 »
Yann : « J’ai dit une erreur ? »
Léo : « Le même type d’erreur que Maxou 🙂 »
Max : « C’est pas l’accentueur qui se mouche ! C’est l’accenteur mouchet »
Yann : « Si il est mouché c’est qu’il se mouche 🙂 »
Max : « C’est pas bête ça. Mais c’est pas mouché. C’est mouchet. Bonome, c’est quoi cette étymologie ? »
Le chevalier : « Bonne question. Accentor veut dire qui chante avec en latin. »
Max : « Il chante avec qui ? »
Le chevalier : « Comment dire ? Je n’en sais rien. »
Max : « Tu sais pas ? D’accord. Alors il chante avec quelqu’un mais on sait pas qui. On va passer pour des béotiens. Merci bonome. Et mouchet ? Tu sais mouchet ? »
Le chevalier : « Mmmmmm… On pourrait remonter à ‘émouché’ qui signifiait autrefois tacheté. Cela s’appliquait aux zoisos qui sont tachetés en-dessous. Vers le premier tiers du 18ème siècle émoucheté devient mouchet. C’est alors un petit passereau également appelé fauvette des haies. »
Samuel : « C’est même pas une fauvette l’accenteur ! »
Léo : « A l’époque l’ornithologie était pas aussi précise petit Sam. »
Max : « Mais on sait quand même pas avec qui il chante. »
Le chevalier : « Peut-être les moineaux domestiques. Après tout la plupart des gens confondent ces deux espèces. »
Léo : « J’ai lu qu’il était parfois confondu avec Rougegorge. »
Max : « Il est pas très connu l’accenteur mouchet. C’est dommage parce qu’il a comportement assez rigolo. »
Léo : « Tu vas pas encore raconter ça ! Max, c’est dégoûtant ! »
Yann : « Qu’est ce que tu dois pas raconter Maxou ? »
Max : « Ben, c’est que la femelle de l’accenteur est pas toujours fidèle. Elle a rien contre s’accoupler avec un autre mâle, comme ça, vite fait dans les fourrés. Alors son mâle, lui picote le cloaque avec le bec. Ça provoque des contractions réflexes et si la femelle a été infidèle, ces contractions éjectent le sperme de l’autre mâle. »
Léo : « Tu étais pas obligé de raconter ça Max. »
Max : « Léo, nous sommes naturalistes nous. Je dois raconter la nature à Yann. »
Yann : « Je te remercie Maxou. »
Léo : « Tu aurais pu expliquer pourquoi on l’appelle le traîne-buisson ou le tourne-feuille. »
Max : « C’est intuitif ça ! On comprend en entendant. »
Samuel : « C’est pas le rossignol philomèle le traîne-buisson ? »
Léo : « Ils ont le même habitat et le même comportement ces zoisos alors on peut les appeler pareil. »
Yann : « Encore un pipit farlouse ! Lui aussi il est mouchet ! »
Léo : « Ben oui. »
Yann : « Ça c’est la linotte mélodieuse. On l’a déjà vue tout à l’heure. »
Léo : « Ben oui. Mais on voit souvent les mêmes zoisos. »
Yann : « Ben… On dirait Merle mais il est pas tout noir ! »
Léo : « C’est bien Merle. Mais c’est soit un jeune, soit une femelle. »
Max : « En cette saison c’est pas un jeune Léo. Il a presqu’un an ! A un an les mâles sont déjà noirs. Tu sais bien. »
Léo : « Tu as raison Maxou. C’est donc une femelle. »
Samuel : « On t’a pas encore parlé du dimorphisme sexuel cousin Yann ? »
Yann : « Ça me dit rien. »
Max : « Mais si ! On a pas donné le nom c’est tout. Parfois, le mâle et la femelle sont pas exactement pareils. »
Samuel : « Parfois ils sont même carrément différents. »
Léo : « Il y a deux formes. D’où l’expression dimorphisme sexuel. »
Yann : « D’accord. Je vais essayer de retenir. »
Yann : « Encore un pipit farlouse… »
Yann : « Et ça c’est troglo 🙂 »
Max : « Troglo sur des ronces 🙂 C’est bien son habitat ça. »
Léo : « Je pense que nos lecteurs auront compris à quel point la lande pique. »
Samuel : « Sans parler des tiges ligneuses au ras du sol qui empêchent de marcher. »
Max : « On peut se prendre les pieds dedans. On peut pas avancer dans la lande. Personne ferait plus de quelques mètres. »
Léo : « Sauf si on arrive à marcher dessus mais ça c’est pas possible. Sauf si on est un zoiso. »
Max : « Ah bah voilà l’alouette des champs ! »
Yann : « Là on la voit mieux. Je peux la reconnaître comme ça. »
Max : « Bonomou, tu as des fotos des vols nuptiaux ? »
Max : « Merci bonomou 🙂 »
Léo : « C’est comme ça chez les alouettes. Le mâle monte en chantant et après il redescend doucement tout en continuant à chanter. Puis il se pose et il chante encore. »
Max : « Il reste beaucoup de fotos bonome ? »
Le chevalier : « Une quinzaine ? »
Max : « Des zoisos qu’on a pas encore vus ? »
Le chevalier : « Il ne me semble pas. »
Max : « Alors fait défiler s’il te plaît. »
Yann : « C’est qui lui ? »
Samuel : « Le pinson des arbres Cousin breton. Fringilla coelebs, Fringillidés. »
Max : « Avec le phare en arrière-plan. Bravo bonome 🙂 »
Le chevalier : « Merci Maxou. »
Léo : « Je me souviens ! Oui oui ! Oulala il y en avait partout ! »
Max : « Des toiles d’araignées qui recouvrent la lande. »
Samuel : « Mais on a pas vu l’araignée… »
Yann : « Vous savez pas qui c’est alors ? »
Max : « Tu sais bonome ? »
Le chevalier : « Observez bien. Par endroits, la toile se teinte de brun-roux. »
Léo : « Ça se voit bien à gauche. »
Samuel : « C’est important ? »
Le chevalier : « Je ne suis pas sûr… Mais je pense que les bâtisseurs de ces toiles sont là. »
Max : « Le rouge-brun ? Ça ressemble pas à des araignées. »
Le chevalier : « Parce que ce ne sont pas des araignées. »
Max : « Une toile d’araignée sans araignée ? C’est possible ça ? »
Le chevalier : « C’est possible. »
Samuel : « Dis nous qui c’est bonome. »
Le chevalier : « Je ne suis pas sûr. Mais je pense que ce sont des acariens qui sont responsables de cette structure. »
Max : « Des acariens ? »
Léo : « Alors le rouge-brun serait dû à leur accumulation parce que c’est tout petit les acariens. »
Le chevalier : « Oui Léo. Je pense à Tetranychus lintearius, Tetranychidés. »
Samuel : « Des petits acariens seraient donc responsables de ça. »
Le chevalier : « Oui mon petitours. »
Max : « Ben ça alors ! »
Yann : « Vous pourriez m’expliquer les acariens s’il vous plaît ? Je connais pas moi. »
Max : « Qui veut expliquer à Yann ? »
Léo : « Ben toi 🙂 Tu connais bien les Arthropodes Maxou. »
Max : « D’accord. Bonome, tu as pas des fotos de ces acariens. C’est mieux pour expliquer. »
Le chevalier : « Je vais essayer de te trouver ça 🙂 Voilà mon petitours 🙂 »
Max : « Merci mon bonome 🙂 Tu vois Yann ? »
Yann : « Je vois Maxou 🙂 »
Max : « Ce qu’on voit pas vraiment c’est que ce zanimo est entouré d’une carapace dure. On dit la cuticule. Et puis il a des appendices articulés. On voit quatre paires de pattes articulées. Tous les zanimos qui possèdent une cuticule et des pattes articulées sont regroupées sous le nom d’Arthropodes. Il y en a beaucoup des Arthropodes. Tu connais les Insectes, les Arachnides, les Crustacés… »
Yann : « Je dirais plutôt que je sais que ça existe. Je suis pas bien sûr de connaître. »
Max : « Mais si 🙂 Quand un Arthropode a quatre paires de pattes on le met dans le groupe des Arachnides. Mais il faut faire attention. Les groupes ça existe pas comme ça. C’est parce qu’on regroupe des zanimos qu’on crée un groupe. Un groupe c’est toujours une création de la raison et pas de la nature même si certains groupes ont une certaine réalité biologique. »
Yann : « Je crois comprendre. »
Max : « Je sais bien que tu comprends Yann. Tu es malin comme petitours toi 🙂 »
Léo : « La preuve en est que tu nous as rejoint 🙂 »
Yann : « 🙂 »
Max : « Je continue. Là, on voit pas du tout de segment dans le corps. Rien du tout. Bonome, qui aime bien utiliser des mots compliqués que personne connaît pour faire croire qu’il est intelligent et cultivé, dirait que le prosome et l’opisthosome sont fusionnés. »
Samuel : « Toi aussi tu utilises des mots compliqués que personne connaît 🙂 »
Max : « Pfff ! Le prosome résulte de la fusion de la tête et du thorax. Pour faire savant on dit le céphalothorax. L’opisthosome c’est l’abdomen. »
Samuel : « Toi aussi tu as une tête, un thorax et un abdomen cousin Yann. »
Yann : « Ça je savais 🙂 »
Max : « Chez les petizours la segmentation est pas visible. On est rempli de peluche partout pareil partout. Mais on peut prendre l’exemple des zoms. Le thorax est segmenté un peu. Il y a des côtes et les muscles associés ainsi que les vertèbres thoraciques. Dedans c’est pas segmenté mais on voit quand même un peu de dehors. Et puis l’abdomen aussi est segmenté. Il y a aussi des vertèbres et il y a quatre paires de muscles abdominaux. On les voit pas chez bonome parce qu’il préfère se laisser pousser le gras du ventre. »
Léo : « Max ! »
Max : « J’y peux rien si il a du gras là 🙂 »
Yann : « Donc les Acariens sont pas du tout segmentés. »
Max : « Non. On voit pas du tout de segments. Les seules traces visibles de la segmentation sont les appendices. Au niveau de la bouche, il y a les chélicères et les pédipalpes. J’aurais dû en parler avant parce que c’est un peu caractéristique des Arachnides. Chez les Acariens ces pièces buccales sont un peu modifiées mais ça je connais pas bien. »
Yann : « Merci Maxou. Alors si je comprends bien les petits machins qui ont fait toutes ces toiles sont des Arthropodes Arachnides Acariens. »
Max : « Oui. C’est le principe de la classification sous forme de groupes emboîtés. Tu peux faire la suite bonome ? »
Le chevalier : « Difficilement 🙂 Je sais qu’il existe deux super-ordres d’Acariens : les Acariformes et les Parasitiformes. »
Léo : « Je suppose que les Parasitiformes sont tout bizarres parce qu’adaptés à un mode de vie parasite. »
Le chevalier : « Oui Léo. »
Samuel : « Et tous les autres se ressemblent un peu. »
Le chevalier : « Oui aussi. Je laisse de côté les Parasitiformes. Les Acariformes comprennent les Sarcoptiformes (Astigmata et Oribatita) et les Trombidiformes (Sphaerolichida et Prostigmata). »
Max : « C’est trop compliqué. On connaît pas assez les Acariens. On étudiera ça plus tard. Reviens à nos petits machins rouges qui tissent des toiles partout s’il te plaît. »
Le chevalier : « Je précise quand même que ce sont des Acariformes Trombidiformes Prostigmata Tetrachynidés. »
Max : « Tu précises ce que tu veux. Mais là tu vas faire fuir mes lecteurs avec tes noms compliqués. Dis nous plutôt comment ils vivent ces zanimos. »
Le chevalier : « Tetranychus lintearius est strictement inféodé aux ajoncs il me semble. Il s’y reproduisent à toute vitesse. Le temps de génération est d’environ trois semaines quand la température est de 25°C et de moins de sept semaines vers 15°C. »
Léo : « Trois semaines ? Oulala ! Et elle pond beaucoup d’œufs la femelle ? »
Le chevalier : « Une quarantaine à chaque fois. »
Samuel : « Je comprends qu’il y en a tant alors ! »
Le chevalier : « Oui. Surtout que les femelles peuvent se reproduire par parthénogenèse. »
Max : « C’est quoi ça encore ? »
Léo : « Je sais ! Je sais ! »
Max : « Tu sais ça toi ? »
Léo : « Oui 🙂 La parthénogenèse c’est quand la femelle pond des œufs sans fécondation. Elle peut donner que des femelles mais c’est pas grave. »
Le chevalier : « Non Léo. Là, ce sont des œufs arrhénotoques. »
Max : « Mais bien sûr ! Des œufs de la reine à toque. Depuis quand la reine porte une toque ? Tu peux me dire bonome ? »
Le chevalier : « Arrhénotoque ! Ça veut dire que ces œufs ne donnent que des mâles. »
Léo : « Comment c’est possible ça ? »
Le chevalier : « Je ne suis pas sûr… Il me semble que chez beaucoup d’animaux, ce sont les femelles qui ont des chromosomes sexuels différents. »
Max : « Bonome, tu dis des erreurs. Tu sais que je suis ton assistant à la schola. J’enseigne un peu la génétique moi. Chez les zoms, la femelle a deux chromosomes sexuels de même taille. On dit qu’elle a deux X. Et le mâle a un chromosome sexuel plus petit que l’autre. On l’appelle Y. Le mâle est donc XY. »
Le chevalier : « Oui. C’est vrai chez les Mammifères. Mais pas chez tous les animaux. Les zoisos, les Insectes… ont ZW chez les femelles et ZZ chez les mâles. »
Léo : « Les zoisos aussi ? »
Le chevalier : « Les zoisos aussi 🙂 »
Léo : « Ça alors ! Mais si tu dis vrai chez les Acariens ça expliquerait que les œufs arrhénotoques donnent que des mâles. »
Le chevalier : « Oui Léo. »
Samuel : « Et ils mangent quoi les Tetranychus lintearius ? »
Le chevalier : « Ce sont des parasites exclusifs des ajoncs d’Europe. »
Samuel : « Ce sont pas des ajoncs de Le Gall ici ? »
Le chevalier : « Nous n’avons pas fait la botanique. Je ne sais pas. »
Samuel : « Ben si c’est la lande Ulicii gallii c’est à cause de l’ajonc de Le Gall Ulex gallii. »
Le chevalier : « Ah oui 🙂 »
Max : « Alors depuis tout à l’heure tu dis n’importe quoi ? Bonome ! »
Le chevalier : « Je ne dis pas n’importe quoi ! »
Max : « Ben un peu quand même. »
Léo : « Ben non ! Il peut y avoir des ajoncs européens quand même ! Et puis peut-être que Tetranychus lintearius est pas strictement inféodé à l’ajonc européen. Il peut peut-être s’attaquer aux autres ajoncs. »
Max : « Vous savez rien du tout et puis c’est tout ! »
Léo : « Néglige bonome. Continue s’il te plaît. »
Le chevalier : « Les acariens piquent leur rostre dans les feuilles et aspirent tout le contenu des cellules. »
Samuel : « Ça c’est pas bon pour la plante. »
Le chevalier : « Non. Nous voyons d’ailleurs des zones blanches dans la plante. »
Samuel : « La plante meurt ? »
Le chevalier : « Pas toujours. Parfois sa croissance est simplement ralentie ou alors sa floraison est un peu moins importante que d’habitude. »
Max : « Il faut surveiller la population de Tetranychus lintearius alors. Je vais envoyer un rapport à Princesse. »
Léo : « Bonne idée Maxou. Bonome, tu as tout dit ? »
Le chevalier : « Non. Je terminerai rapidement en disant que ces acariens peuvent être dispersés par le vent. »
Max : « C’est Le Vent qui les disperse ? Dis Le Vent, tu veux bien vérifier que les acariens abîment pas trop les ajoncs s’il te plaît ? Si l’ajonc blanchit trop tu souffles un grand coup pour les envoyer ailleurs. Merci Le Vent 🙂 »
Samuel : « Et si tu veux bien, fais une bourrasque pour dépeigner Tante Yvonne. Et dis lui qu’elle nous manque. Merci Le Vent. »
Léo : « Ben ça alors ! Des Acariens bâtisseurs de toile. Ça c’est une drôle de surprise. »
Le chevalier : « Il y en a une autre. Je pense que vous n’aviez pas fait attention à ça sur le terrain. »
Max : « Je t’ai vu fotoer mais j’ai pas compris. C’est quoi ? »
Léo : « Je suppose ce sont les espèces de fils rouges qu’il y a sur les ajoncs. »
Le chevalier : « Tu supposes bien. »
Yann : « Et c’est quoi ? »
Le chevalier : « Une cuscute. »
Max : « Une cuscute… Oui oui oui… Ça nous aide ça. Maintenant on peut se coucher moins bêtes si on sait que ces espèces de fils rouges sur les ajoncs c’est la cuscute. Merci bonome. »
Léo : « Tu veux pas affiner un peu ? Parce que Max a raison. Ça nous aide pas du tout quand tu nous dis que c’est la cuscute. »
Le chevalier : « C’est une plante. »
Max : « Une plante ça a des feuilles. Là il y a pas des feuilles. »
Le chevalier : « C’est une plante holoparasite. Elle n’a pas du tout de chlorophylle et ne produit pas de matière organique par elle-même. »
Samuel : « Elle vole tout aux ajoncs alors ? »
Le chevalier : « Oui petit Sam. »
Max : « Pauvres ajoncs. Ils se font parasiter par les acariens, les cuscutes… »
Le chevalier : « C’est comme ça Max. »
Léo : « Alors la cuscute c’est que ces fils rouges ? »
Le chevalier : « Elle n’a ni feuilles, ni racines. Mais elle produit quand même des fleurs complètes au printemps. Et, évidemment, elle a des suçoirs qui lui permettent de prélever la sève élaborée de la plante qu’elle parasite. »
Samuel : « Tu as pas dit l’espèce bonome. »
Le chevalier : « Je vais avoir du mal. Il y en a environ 170 espèces réparties un peu partout sur terre. Sur l’ajonc c’est peut-être la grande cuscute, Cuscuta europaea, Convolvulacées. »
Max : « Convolvulacées ? C’est la famille des liserons ça. Tu es sûr de toi ? »
Le chevalier : « Oui Maxou. Dans un premier temps, les cuscutes, qui appartiennent toutes au genre Cuscuta, étaient classées dans la famille des Cuscutacées. Puis des études de phylogénie moléculaire ont fait qu’elles ont été intégrées à la famille des Convolvulacées. Je suis sûr de moi. »
Léo : « Les liserons ont eux aussi des longues tiges qui s’enroulent sur divers supports. »
Max : « Oui mais ils sont pas parasites il me semble. »
Léo : « Et alors ? Toutes les Convolvulacées sont pas pareilles ! Ce serait pas la première famille de plante qui serait hétérogène. »
Samuel : « C’est dommage qu’on voit pas les fleurs. C’est souvent avec les fleurs qu’on reconnaît les familles. »
Max : « C’est pour ça qu’il va falloir revenir 🙂 Maintenant qu’on connaît un peu on pourra affiner. Tu aimes bien quand bonome affine Léo. »
Yann : « Je commence à fatiguer moi. »
Samuel : « Moi aussi. Mes petits yeux commencent à se fermer tout seul. »
Max : « On a fini bonome ? »
Le chevalier : « Presque. Une avant-dernière foto spécialement pour toi Maxou. »
Max : « Je vois 🙂 Tu comptes sur mon super humour pour conclure 🙂 D’accord. Un pipit et au lit ! »
Léo « Rhooo la sapro-blague ! »
Yann : « Moi j’aime bien 🙂 »
Samuel : « C’est rigolo 🙂 »
Le chevalier : « Il est temps de dormir maintenant. »
Max : « Oui bonome. Bonnuit bonome. »
Le chevalier : « Bonne nuit mes petizours. »