197 – Le château de la Roche Goyon ou Fort de La Latte

Max : « Bonjour bonomou 🙂 »

Le chevalier : « Bonjour Maxou. Bien dormi. »

Max : « Pas du tout… »

Le chevalier : « Ah… »

Max : « C’est à cause de Léo. Il a pas arrêté d’imiter les zoisos… »

Samuel (qui rejoint Max et le chevalier avec Yann) : « Il a fait les mouettes tridactyles, les cormorans huppés et les goélands argentés 🙂 On se serait cru à La Fauconnière. »

Yann : « Il imite drôlement bien les zoisos Léo. »

Samuel : « Rholala oui ! J’ai bien aimé dormir à La Fauconnière 🙂 »

Max : « La Fauconnière c’est pas la nuit ! On imite pas les zoisos la nuit ! AU LIT ON DORT ! »

Samuel : « Au lion d’or 🙂 »

Léo (qui rejoint la tribu) : « Oups. J’ai siffloté cette nuit ? »

Max : « Siffloté ? Petit Sam vient de le dire ! ON SE SERAIT CRU À LA FAUCONNIÈRE TOUTE LA NUIT ! J’ai même pas pu dormir. »

Yann : « Moi ça m’a bercé. J’ai bien aimé. Je comprends pas que cela t’empêche de dormir. »

Max : « Quand j’entends un zoiso, j’ai les oreilles qui se dressent et je me mets aux aguets. Je peux plus dormir. »

Samuel : « Pauvre cousin Max. Il va être ronchon toute la journée. C’est toujours comme ça quand il dort mal. »

Max : « JE SUIS PAS RONCHON ! »

Yann : « Ah bah non 🙂 Tu as même pas encore crié ce matin 🙂 »

Max : « Bonome, je peux avoir du café ? Tu bois toujours du café le matin toi. Peut-être que ça me tiendrait éveillé. »

Le chevalier : « Tu n’aimes pas le café Maxou. »

Max : « Tu veux pas m’en donner ? Ben d’accord ! »

Le chevalier : « Je veux bien t’en donner mais tu n’aimes pas le café Max. »

Max : « JE VEUX DU CAFÉ ! »

Le chevalier : « D’accord. Tiens, en voilà. »

Max : « Merci bonome 🙂 POUAH ! Mais c’est pas bon ! C’est tout amer ! »

Le chevalier : « Tu n’aimes pas le café Max. »

Léo : « Bonome, tu te spécialises en mono-phrase ? C’est pour simplifier les dialogues dans le blog de Max ? »

Le chevalier : « C’est parce que vous ne m’écoutez pas. Je suis toujours obligé de répéter. »

Max : « Je peux avoir du chocolat ? »

Yann : « Il est prêt Max. Ta tasse est devant toi. »

Max : « Je l’avais pas vue 🙂 Merci Yann. »

Samuel : « Dites, si on commençait par aller au château avant d’inspecter la lande ? »

Léo : « Tu veux aller au château tout de suite ? »

Samuel : « Ouiiii 🙂 »

Léo : « Bonome, c’est la lande pour aller au château non ? »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Max : « Alors on va d’abord au château ! Si vous êtes d’accord. Léo ? Yann ? »

Léo : « D’accord. »

Yann : « D’accord aussi. »

Max : « Alors c’est voté ! »

Le chevalier : « Mon avis ne compte pas ? »

Max : « Bonome, tu refuses jamais rien à ton petitours préféré. »

Samuel : « Je suis pas son petitours préféré ! »

Max : « Ah si ! Oulala ! Tu es le petitours préféré de toute la tribu 🙂 Tu vas le comprendre un jour ? »

Samuel : « Je suis pas le préféré ! Bonome il a pas de préféré ! Tous ses petizours c’est son préféré ! »

Le chevalier : « 🙂 »

Max : « Ça t’amuse toi ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 Vous êtes prêts ? »

Max : « On met nos sacados et c’est parti ! Euh… Je peux faire une courte sieste pendant la chevauchée ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Léo : « Si tu te poches avec moi je te caresserai le front pour me faire pardonner. »

Max : « Pour te pardonner il faudrait que je t’en veuille 🙂 Mais j’accepte ta proposition. »

Samuel : « Cousin Yann, on va pocher tous les deux 🙂 »

Yann : « Chouette alors ! »

Le chevalier : « Alors c’est parti ! »

Après la chevauchée… 

Léo : « Max, réveille toi ! »

Max : « Mmmmm… »

Léo : « On est arrivés ! »

Samuel : « On est même déjà dans la lande ! »

Max : « Déjà ! Oulala ! J’ai raté des zoisos ? »

Léo : « Non. Bonome a cavalé jusqu’ici. »

Max : « On est déjà au bord de la falaise ?! Bonomou, on peut descendre un peu nous dégourdir les pattes ? »

Le chevalier : « Vous pouvez. »

Max : « Et si on jumellait le château ? »

Léo : « Bonne idée ! »

Max : « Bonome, tu nous donnes les jumelles s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Tu as pensé à les mettre dans mon sac ?! Tu fais des progrès 🙂 Les voici. »

Max : « Merci bonomou 🙂 Tu viens pas avec nous Yann ? »

Yann : « Je voudrais pas m’imposer sur toutes vos fotos. »

Max : « Pfff ! Il est bête ! Mais il est bête ! ‘s’imposer sur les fotos’… »

Léo : « Bonome, tu nous fotoes tout de suite comme ça Yann pourra venir. »

Le chevalier : « Qui a dit que j’allais vous fotoer ? »

Max : « Tu fotoes toujours tes petizours ! Allez ! Dépêche toi un peu ! »

Les petizours qui jumellent le château

Samuel : « Viens jumeller cousin Breton. »

Yann : « D’accord. »

Max : « Bonome, prépare la carte s’il te plaît. »

Le chevalier : « D’accord. La voici. »

Vue aérienne de l’itinéraire

Léo : « Ça fait une grande baie. »

Le chevalier : « C’est l’Anse des Sévignés. »

Max : « Des Sévignés ? Comme madame de Sévigné qui a créé le réseau des postillons ? »

Le chevalier : « Oui mais je ne connais pas le lien éventuel entre tous ces Sévignés. »

Yann : « Tu vas marcher tout ça ? »

Le chevalier : « Ce n’est pas très loin tu sais. Il n’y a que quelques kilomètres. »

Léo : « A faire au retour aussi. »

Le chevalier : « Je sais Léo. »

Max : « Alors en route ! On se poche et tu cavales. »

Léo : « Je pensais à une chose… En revenant on va bien inspecter la lande non ? »

Le chevalier : « Oui. »

Léo : « Si vous voulez bien, on parle pas des zoisos pendant le trajet jusqu’au château. On fera un autre article après. »

Max : « Un autre article ? Genre : les zoisos de la lande ? »

Léo : « Oui. »

Samuel : « C’est une bonne idée ça. »

Yann : « Il a l’air loin de château… »

Les falaises et le château

Max : « Bonome dit que non. »

Samuel : « Je ferais pas le trajet à pattes moi. »

Max : « Ah bah pour un petitours c’est très très loin mais pas pour un Megapus 🙂 »

Samuel : « Cousin Léo, tu as dit qu’on parlait pas des zoisos mais ça concerne tous les zoisos ou seulement les zoisos de la lande ? »

Léo : « Pourquoi ? »

Samuel : « Ben là, il y a une buse variable qui tourne… »

Buse variable (Buteo buteo, Accipitridés)

Yann : « Où elle va ? »

Max : « Elle chasse ! »

Samuel : « Elle a attrapé une proie ! »

Léo : « On dirait… Oui ! Elle va manger sa proie là-bas ! »

Max : « Fotoe bonome ! Fotoe ! »

Buse variable (Buteo buteo, Accipitridés)

Buse variable (Buteo buteo, Accipitridés)

Léo : « Rholala ! C’est vraiment bien le Cap ! »

Max : « On est plus vraiment au Cap ici. On avance vers le château. »

Le château

Samuel : « Pauvre bonome, le chemin se complique un peu là. Il va falloir descendre puis remonter. »

Le chemin

Max : « C’est quand même pas la montagne ! Les Alpes c’était pire ! »

Yann : « Vous êtes allés dans les Alpes ? »

Max : « On y a passé une semaine. Il y avait Boris avec nous. »

Samuel : « Il donne pas de nouvelles cousin Boris… »

Max : « Il doit être occupé. »

Léo : « On te racontera ça un soir. Dis bonomou, ce serait pas un filon de dolérite dans le vallon ? »

Le chevalier : « Qu’est ce qui te fait penser ça Léo ? »

Léo : « La dolérite s’érode plus vite que les grès. Ça peut expliquer le vallon. Et puis c’est une roche basique riche en minéraux ferro-magnésiens et ça c’est bien pour les végétos. C’est pas comme le grès qui est acide. Ça expliquerait qu’il y ait des arbustes. »

Samuel : « Les arbustes sont peut-être là parce qu’ils sont protégés. »

Léo : « Oui, c’est possible. »

Max : « Alors bonome ? Qui a raison ? »

Le chevalier : « C’est Léo. Bien que ce qu’a dit notre petit Sam est également correct. »

Max : « Oui mais si le vallon était pas dû à l’érosion de la dolérite, les ajoncs et les bruyères l’auraient colonisé. »

Yann : « On va faire la géologie en chemin ? »

Le chevalier : « Je pense que les observations de roches seront rares. »

Max : « Tu peux quand même nous expliquer ce qu’il y a sous nos pattes. »

Le chevalier : « Oui Max. Je peux. »

Léo : « Nous t’écoutons. »

Le chevalier : « Nous sommes toujours sur le môle amphibolo-gneissique et dioritique de Coëmieux-Plévenon-Fort la Latte. »

Max : « On va aller ailleurs ? Parce qu’on est sur le môle machin d’ici depuis qu’on est arrivés. »

Le chevalier : « Nous irons ailleurs 🙂 »

Léo : « Les diorites on les as déjà vues. C’était aux plages. Même qu’elles sont filonnées de dolérites. »

Le chevalier : « Oui Léo. A partir d’ici le socle du môle est fait de gneiss dioritiques. »

Samuel : « C’est parce que les diorites ont commencé à fondre un peu ? »

Le chevalier : « On peut supposer que ces gneiss sont bien issus du métamorphisme de diorites. »

Léo : « On reverra ça plus tard. Profitons plutôt du paysage… »

L’Anse des Sévignés vers le Cap Fréhel
L’Anse des Sévignés vers le château

Samuel : « Et si tu nous présentais le château bonome ? »

Le chevalier : « Si vous voulez. La construction du château de la Roche Goyon a débuté au 14ème siècle à l’initiative d’Étienne III Goüyon, Seigneur de Matignon. »

Samuel : « Matignon ? Comme Matignon ? »

Le chevalier : « Tu penses à l’Hôtel de Matignon qui est la résidence du chef du gouvernement français depuis 1953 ? »

Samuel : « Ben oui ! »

Le chevalier : « Alors c’est bien ça 🙂 La famille de Matignon est une très ancienne famille de la noblesse bretonne et française. L’Hôtel de Matignon à la Capitale date du 18ème siècle. C’est beaucoup plus tardif. Revenons plutôt au 14ème siècle. »

Léo : « On te suit bonome 🙂 »

Le chevalier : « Le château de la Roche Goyon a très vite été assiégé. »

Yann : « Chevalier, il faut pas m’en vouloir de t’interrompre mais pourquoi tu l’appelles le château de la Roche Goyon ? C’est pas le Fort La Latte ? »

Le chevalier : « Il est construit sur un éperon rocheux appelé Pointe de La Latte. C’est pour cela qu’il est souvent appelé Fort La Latte. Il faudrait dire Fort de La Latte. Regardez la vue aérienne. La Pointe de La Latte est bien visible.»

Vue aérienne de la Pointe de la Latte

Max : « ZZZZzzzz ZZZZzzzz… »

Samuel : « Je crois que cousin Max s’est endormi. »

Léo : « On lui racontera l’histoire ce soir. Continue bonome. »

Yann : « Tu en étais à son siège. »

Le chevalier : « Celui de 1379 par Du Guesclin. »

Léo : « Du Guesclin ? Le Connétable de France ? »

Samuel : « Tu connais Du Guesclin cousin Léo ? »

Yann : « C’est quoi un Connétable de France ? »

Gisant de Bertrand Du Guesclin, connétable de France, à la Grande-Église de Saint-Denis

Le chevalier : « Un connétable ? Comes stabuli. C’est le comte de l’étable c’est-à-dire le responsable des écuries du roi. Il est assisté par un ou plusieurs maréchaux. »

Léo : « Le comte de l’étable ? Ça a pas l’air prestigieux ça ! »

Le chevalier : « Léo, nous sommes en pleine période de chevalerie. Les chevaliers sont les plus grands personnages à l’époque ! »

Samuel : « Comme toi bonome 🙂 »

Le chevalier : « Merci mon petitours 🙂 Être responsable des écuries du roi est une tâche particulièrement prestigieuse ! »

Samuel : « Je comprends d’où vient le fait que les maréchaux sont les plus gradés de l’armée. »

Yann : « Oulala ! Il y a plein d’informations là ! »

Léo : « Je résume. Le château tout neuf se fait assiéger par le connétable de France Bertrand du Guesclin. »

Yann : « Et pourquoi ? La Bretagne c’est pas la France ? »

Samuel : « Si cousin Max était éveillé, il dirait qu’avec les zoms il y a toujours la guerre et on peut pas savoir qui est où 🙂 »

Le chevalier : « Il aurait raison 🙂 Revoyons le contexte. Vous savez peut-être qu’une guerre s’est déclarée entre les Français et les Anglais en 1337. »

Samuel : « C’est le début de La Guerre de Cent ans ! A cause de problèmes de succession au trône de France ! »

Léo : « Tout ça parce que Louis VII a répudié Aliénor et qu’elle a épousé Henry qui planta des genêts. »

Samuel : « C’est là qu’elle est devenue bi-reine 🙂 »

Dame Aliénor et les petizours (cliquez sur ce lien pour recommencer la visite du château des Angles)

Le chevalier : « La répudiation d’Aliénor est plus ancienne mais c’est un peu la cause première de la Guerre de Cent Ans. Je passe des étapes et j’arrive à Philippe le Bel (1268-1314). Il a trois fils qui n’auront pas de descendants mâles. Sa fille, Isabelle de France, a épousé Édouard II, roi d’Angleterre, auquel elle a donné un fils, Édouard III. Mais il est hors de question en France que le pouvoir passe à un roi étranger. On fait alors appel à la loi salique qui interdit de transmettre le pouvoir par une femme et c’est donc Philippe VI qui accède au trône. »

Yann : « Ils sort d’où Philippe VI ? »

Le chevalier : « C’est le neveu de Philippe IV le Bel, le fils de Charles de Valois, frère de Philippe. »

Léo : « On passe des Capétiens aux Valois alors ! »

Le chevalier : « Oui Léo. Mais le problème est surtout qu’Édouard III a des prétentions sur le trône de France car il est dans la filiation directe de Philippe le Bel. La guerre commence pour je ne sais quel prétexte. C’est donc dans ce contexte de guerre franco-anglaise que Jean III de Bretagne meurt. »

Léo : « Argh Jean III. Tout mort ! »

Samuel : « Je suppose qu’il a pas désigné d’héritier. »

Le chevalier : « Tu supposes bien Samuel. Tu as tout compris à l’Histoire 🙂 »

Yann : « Parce qu’en plus vous êtes historiens ?! »

Léo : « Juste un peu. C’est à cause qu’on aime bien visiter des châteaux et des Grandes-Églises. Alors à force on connaît un peu. Mais on reste des béotiens. »

Samuel : « Jean III vient de mourir et des prétendants se font la guerre. »

Le chevalier : « Oui petit Sam. Cela donnera l’un des épisodes de la Guerre de Cent Ans appelé Guerre de Succession de Bretagne ou Guerre des Deux Jeanne. Elle oppose Jeanne de Penthièvre, épouse de Charles de Blois et nièce de Jean III à Jeanne de Flandre, épouse de Jean de Montfort, demi-frère de Jean III. »

Yann : « Mais comment les rois en sont arrivés à se faire la guerre à cause de la Bretagne ? »

Le chevalier : « Il ne se font pas la guerre à cause de la Bretagne. Ils se font la guerre en Bretagne. Revoyons les partis en présence. Charles de Blois est le neveu de Philippe VI. Par mariage avec Jeanne de Penthièvre et selon le droit de représentation propre au droit breton il hérite des prétentions de la famille de Penthièvre sur la Bretagne. C’est du moins ce que prévoyait Jean III avant de mourir. C’est aussi ce que désire le roi de France. Mais Jean III n’a pas formalisé ce choix. Jean de Montfort est le mâle le plus proche du duc défunt. Il se sent donc légitime pour la succession de Jean III. Pour des raisons stratégiques Édouard III se rapproche de Jean de Monfort qui lui rend allégeance en 1341 mais sans lui rendre hommage-lige. C’est Charles de Blois qui a la préférence de Philippe VI dont il est le neveu. C’est un Valois et il est déjà duc de Guise. »

Yann : « La guerre va commencer ! »

Le chevalier : « Pas encore petit Sam 🙂 Jean de Monfort fait appel à la cour des pairs de France. En se référant au fait que depuis 1297 la Bretagne est un duché-pairie il espère faire appliquer le droit français, héritier du droit salique, qui a été appliqué quelques années plus tôt pour l’accession au trône de Philippe VI. Mais ses arguments ne sont pas retenus et on lui reproche de vouloir forcer la main au roi et surtout son rapprochement avec le roi d’Angleterre. Ce jugement est assez ironique d’ailleurs. »

Léo : « Je vois pas bien l’ironie moi. »

Le chevalier : « Jean de Montfort est l’allié des anglais et il fait appel au droit français alors que Charles de Blois, proche du roi de France, se réfère au droit breton en en appelant au droit de représentation. »

Samuel : « Heureusement que cousin Max dort. Sinon il se serait bien moqué de toi avec ta situation pas ironique du tout 🙂 »

Max : « Mmmmm… On parle de moi ? ZZZZzzzz… »

Yann : « 🙂 Donc la conciliation a rien donné. »

Le chevalier : « Jean de Monfort a bien senti que sa demande serait rejetée. Il se sauve donc et entreprend de conquérir la Bretagne par la force et il s’autoproclame duc. Pendant ce temps, c’est Charles de Blois qui est reconnu par la cour des pairs et Philippe VI reconnaît son hommage-lige. Il est donc duc de Bretagne et il faut le placer à la tête de son duché. La guerre commence donc. »

Max : « Mmmmm… C’est la guerre ? Quelle guerre ? »

Léo : « La Guerre des deux Jeanne ! »

Max : « Je la connais pas celle-là ! »

Samuel : « On te racontera. C’est pendant la Guerre de Cent Ans et pour la succession de la Bretagne. »

Max : « La succession de la Bretagne ? »

Léo : « Ben oui ! Jean de Montfort s’est autoproclamé duc de Bretagne mais c’est Charles de Blois qui a été désigné par les pairs de France et le roi Philippe VI alors c’est la guerre ! »

Yann : « Surtout que Jean de Montfort est le vassal d’Édouard III d’Angleterre ! »

Max : « C’est toujours la guerre avec les zoms ! »

Samuel : « Ben oui 🙂 Et pour le moment c’est Jean de Montfort et les anglais qui tiennent la Bretagne. »

Max : « Mais je sais pas le début moi ! »

Léo : « On te racontera Maxou. »

Max : « Pfff ! Pourquoi vous m’avez pas réveillé ? »

Léo : « Ben… Je t’ai déjà empêché de dormir cette nuit… »

Max : « MAIS QUI M’A FICHU DES COUSINS PAREILS ! ALORS VOUS ! ET COMMENT JE SAIS L’HISTOIRE MOI ? »

Samuel : « Cousin Max est bien réveillé 🙂 »

Yann : « Écoute la suite 🙂 »

Le chevalier : « Je vous résume un peu. A l’issue d’une première phase de la Guerre de Succession Jean de Montfort est fait prisonnier. Il est enfermé au Louvre. Mais son épouse anime la résistance. Elle envoie son fils Jean IV, trop jeune pour combattre, en Angleterre où il fait alliance avec Édouard III. Dans un premier temps, les renforts anglais sont insuffisants et Jeanne se réfugie à Brest où elle est assiégée. Le 15 août 1342, le gros des troupes anglaises arrive et c’est au tour de Charles de Blois de se retrouver assiégé dans Morlaix par Robert d’Artois. Mais Jeanne de Flandre sombre petit à petit dans la folie et les renforts français arrivent. Une première trêve, dite trêve de Malestroit, est signée le 19 janvier 1343. La Bretagne est alors en partie administrée par les Anglais. Cela durera jusqu’en 1345. »

Max : « Et si tu faisais une pause et que tu nous racontais la suite en t’asseyant quelque part ? »

Le chevalier : « Bonne idée 🙂 »

Le chemin
Le château

Max : « Tu es bien installé ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Alors continue. »

Le chevalier : « Le 1er septembre 1344 Jean III de Montfort est mort. Son fils, Jean IV, est trop jeune pour combattre et il est en Angleterre. Charles de Blois est prisonnier et Jeanne de Flandre est folle… »

Léo : « Connaissant les zoms c’est pas suffisant pour arrêter la guerre. »

Le chevalier : « Comme tu as raison mon Léo 🙂 La Bretagne est à ce moment là morcelée. Certains territoires sont gouvernés par les Français, d’autres par les Anglo-bretons. Cette situation ne peut pas durer. Pour résoudre le problème de succession, Charles de Beaumanoir, partisan de Charles de Blois, propose un duel dans la plus pure tradition de la chevalerie et en référence aux chevaliers de la Table Ronde. 31 chevaliers de chaque camp doivent s’affronter. Le combat a lieu le 26 ou le 27 mars 1351 du côté de Ploërmel. Les Blésistes sortent vainqueurs de ce duel. »

Léo : « Les Blésistes ? »

Le chevalier : « Les partisans de Charles de Blois sont appelés Blésistes. Au cours de ce combat, Charles de Beaumanoir aurait demandé à boire. Son compagnon Geoffroy Boüays lui aurait répondu : ‘Bois ton sang Beaumanoir et ta soif te passera.’ C’est depuis la devise de la famille Beaumanoir. »

Yann : « Rhooo ! Ils ont pas du rigoler les chevaliers de ce combat ! »

Max : « J’espère qu’ils se sont massacrés avec respect. C’est important le respect dans la guerre. »

Le chevalier : « Peut-être se sont-ils respectés pendant le combat mais pas après. Les survivants du parti Blésiste auraient été massacrés quelques jours plus tard dans une embuscade… Les Blésistes ont gagné et Charles de Blois doit devenir duc. Édouard III demande et obtient un traité de paix dit Traité de Westminster, signé le 1er mars 1353. Ce traité prévoit bien la reconnaissance de Charles de Blois comme duc de Bretagne contre une rançon de 300 000 écus et une alliance perpétuelle entre la Bretagne et l’Angleterre scellée par le mariage de Jean, fils de Jeanne de Penthièvre et de Charles de Blois, avec Margaret, fille d’Édouard III. Je passe sur le fait que les futurs époux sont cousins et les complications que cela génère. Disons que cet épisode se terminera par un assassinat qui fera capoter les négociations de paix. »

Yann : « Et la guerre reprend. »

Le chevalier : « Oui Yann. Tiens, je pense à une chose. Vous avez remarqué que le prénom Jean est souvent cité dans cette histoire. »

Samuel : « Ben oui ! Il y a les Jean de Montfort. Le III et le IV. Et puis Jean fils de Charles de Blois. »

Léo : « Pourquoi cette remarque ? »

Le chevalier : « A cause de Yann 🙂 »

Yann : « Qu’est ce que j’ai fait ? »

Léo : « Je sais ! Ben oui ! J’aurais dû y penser ! Jean se dit Yann en breton ! »

Yann : « Je m’appelle Jean alors ? »

Léo : « Ben non 🙂 Tu t’appelles Yann 🙂 »

Samuel : « Revenons à la Succession de Bretagne. Qui est le duc de Bretagne à ce moment là ? »

Le chevalier : « C’est toujours Charles de Blois du parti français. Mais il n’est pas accepté par toute la population. »

Max : « La guerre reprend ? »

Le chevalier : « Pas tout de suite. C’est la libération de Jean IV de Montfort par Edouard III qui va remettre le feu aux poudres. »

Léo : « La libération ? Mais il est pas prisonnier ! »

Le chevalier : « Pas vraiment. Mais Jean IV n’apprécie pas son ‘tuteur’. Dès son retour en Bretagne, en 1362, il tente de s’entendre avec Charles de Blois pour ramener la paix et partager la Bretagne. Mais Jeanne de Penthièvre n’est pas d’accord avec cette décision. Elle veut la Bretagne entière pour sa famille. »

Max : « Et la guerre reprend. »

Le chevalier : « Et oui… C’est au cours de cette troisième phase de la Guerre de Succession de Bretagne que Du Guesclin intervient pour la première fois. C’est d’ailleurs pendant cette guerre que le connétable recevra son surnom de dogue noir de Brocéliande. »

Léo : « C’est là qu’il a assiégé le château de la Roche Goyon ? »

Le chevalier : « Pas encore 🙂 Cette troisième phase de la Guerre de Succession prendra fin à la bataille d’Auray au cours de laquelle Charles de Blois est tué. Jeanne de Penthièvre est veuve et voit son parti s’effondrer. »

Samuel : « C’est qui le duc maintenant ? »

Le chevalier : « Le vainqueur de la bataille d’Auray. Jean IV de Montfort devient duc de Bretagne. Il est alors reconnu par le roi Charles V. »

Léo : « Charles V ? »

Le chevalier : « Petit fils de Philippe VI, fils de Jean II dit ‘Le bonCharles V, dit le sage, préfère reconnaître Jean IV comme duc de Bretagne de peur qu’il ne bascule totalement dans le camp anglais d’Édouard III qui reste son ancien tuteur et son beau-père. »

Max : « Je suppose qu’il y a un traité de paix. »

Le chevalier : « Le premier Traité de Guérande est signé le 12 avril 1365. Ce traité fixe les modalités de succession pour le duché de Bretagne. Il se transmettra de père en fils dans la famille des Montfort mais passera à la famille de Penthièvre en cas d’absence de successeur mâle. La famille de Penthièvre garde l’apanage des Penthièvre. »

Léo : « C’est malin ça ! »

Max : « Quoi ça c’est malin ? »

Léo : « La transmission de père en fils. C’est la loi salique qui gagne même en Bretagne où régnait le droit de représentation. Charles V calme donc les prétentions d’Édouard III au trône de France ! »

Le chevalier : « Bien vu Léo 🙂 »

Samuel : « C’est la paix maintenant ? »

Le chevalier : « Disons que le problème de la succession est réglée. Malgré tout, il reste des tensions entre la Bretagne et le reste du Royaume. »

Max : « Pourquoi ? »

Le chevalier : « Jean IV de Bretagne a des accords avec le roi d’Angleterre et bien qu’il gagne du temps avant de les honorer, cela déplaît à Charles V. D’autant que ce dernier cherche à reconquérir l’ensemble du territoire. N’oublions pas que la Guerre de Cent Ans se poursuit. »

Yann : « C’est encore tendu entre les rois. »

Le chevalier : « Exact Yann. Charles prévoit de marcher vers l’Anjou et la Guyenne et pense passer par la Bretagne. Mais Cela déplaît à Jean IV. »

Samuel : « Et ça relance la guerre… »

Le chevalier : « C’est ça. La noblesse bretonne ne voit pas d’un bon œil l’alliance de son duc avec l’Angleterre en 1372. La reconquête est lancée. Elle est menée par Du Guesclin et Olivier Clisson. »

Max : « C’est qui lui ? »

Le chevalier : « Pfff… Le Boucher. »

Max : « Le boucher ? »

Léo : « A cause de sa cruauté au combat je suppose. »

Le chevalier : « Oui Léo. Il est d’abord l’ennemi des Valois qui ont tué son père injustement accusé de traîtrise et condamné à mort sans procès sur seule décision du roi. Il a été compagnon de Jean IV en Angleterre pendant sa jeunesse et a participé à la Guerre de Succession à ses côtés. Il a même joué un rôle très important dans la Bataille d’Auray.»

Max : « Mais alors pourquoi il est allié à Du Guesclin au côté des Français ? »

Le chevalier : « Par mariage il est devenu proche de la famille de Penthièvre et il s’est senti floué par Jean IV. Il s’attendait à recevoir des terres qui ont été données à un autre. De plus, Charles V l’a habilement flatté et lui a rendu les terres confisquées à son père. Et je pense qu’il n’appréciait pas trop les anglais. »

Max : « Alors c’est un traître ! Si il est breton il a prêté hommage à Jean IV ! Il peut pas s’allier à Charles V juste pour une histoire de terre ! »

Le chevalier : « Il l’a quand même fait. »

Samuel : « Revenons à la reconquête française de la Bretagne. »

Le chevalier : « Résumons. La Bretagne est partagée entre Français et Anglais. Jean IV est le duc reconnu par les rois de France et d’Angleterre mais il est lié à Édouard III de qui il est débiteur et avec qui il a des alliances qui s’appliquent depuis 1372 et il doit faire face à l’hostilité de Clisson et une partie de la noblesse bretonne. C’est dans ce contexte que Charles V veut reconquérir l’ensemble du territoire français. »

Max : « En passant par la Bretagne… »

Le chevalier : « Eh oui… C’est là que le bat blesse. De part ses accords avec les Anglais Jean IV ne voit pas d’un bon œil ce passage de l’armée française sur son territoire. Mais les nobles ne sont pas d’accord avec lui. Charles V s’en fiche et envoie un premier contingent en 1372. Mais Jean IV les repousse. »

Léo : « Oulala ! Charles V a pas dû aimer ça ! »

Le chevalier : « Effectivement. Jean IV a essayé de plaider sa cause en arguant de ses accords et de la nécessité de lutter contre la révolte de Clisson. Mais ça n’a pas eu l’effet escompté. Clisson s’allie réellement à Charles V en espérant accéder au trône ducal et le 22 mars 1373 une véritable armée menée par Du Guesclin et Clisson marche sur la Bretagne. Pendant deux mois les villes tombent les unes après les autres. Jean IV doit quitter la Bretagne le 28 avril. La Bretagne est alors confiée à Louis d’Anjou, l’oncle de Charles V. »

Yann : « Clisson a dû être outré ! »

Le chevalier : « Effectivement. Mais il n’a rien fait tout de suite. Après tout ce n’était là qu’une espèce de régence intermittente en temps de guerre. N’oubliez pas que la guerre en Bretagne n’est alors qu’une des batailles de la Guerre de Cent ans. En plus, Louis d’Anjou ne s’est jamais rendu en Bretagne. Dans les faits c’est une direction bicéphale qui s’est mise en place. Olivier Clisson règne sur la partie gallophone de la Bretagne alors que Jean 1er de Rohan règne sur sa partie brittophone. »

Max : « Je comprends que Clisson ait rien dit alors 🙂 »

Léo : « Et Jean IV ? Il fait quoi Jean IV. »

Le chevalier : « Il s’allie de nouveau aux Anglais et tente un premier débarquement en 1375 mais il est repoussé. C’est alors qu’intervient la Trêve de Bruges. »

Samuel : « C’est la paix ? »

Le chevalier : « Une tentative de règlement de la Guerre de Cent ans imposée par le pape Grégoire XI. Elle est signée le 27 juin 1375. Les anglais sont repoussés de nombreuses régions et villes de France sauf Bordeaux, Bayonne… et Brest d’où ils lancent des attaquent répétées sur Saint-Malo, ce que Charles V ne peut accepter. Il est hors de question qu’un autre port tombe aux mains des Anglais. Il nomme alors Louis d’Anjou lieutenant du roi en Bretagne pour contrer les anglais. »

Max : « Rho l’erreur ! »

Yann : « Pourquoi tu dis ça Max ? »

Max : « Lieutenant du roi Yann ! Tu te rends pas compte ? Ça veut dire qu’il y a plus de duc ! C’est fini l’indépendance de la Bretagne ! Hopla ! Dans le giron direct du roi de France ! Plus de Jean IV. Même les Penthièvre sont exclus de la succession potentielle au trône ducal ! Rholala ! Ils ont pas dû aimer ça les Penthièvre ! »

Le chevalier : « Mon petitours tu m’étonnes 🙂 »

Léo : « Il a bon ? »

Le chevalier : « Il a bon 🙂 La noblesse, jusque là partagée entre le parti français et le parti anglais, se tourne unanimement vers Jeanne de Penthièvre. »

Léo : « Même Olivier Clisson ? »

Le chevalier : « Oui même lui 🙂 Il change de nouveau de parti et d’allégeance. Jeanne de Penthièvre entre en pourparler avec Jean IV. Une ligue patriotique est créée ainsi qu’un gouvernement provisoire. »

Yann : « La Bretagne s’unit contre le roi de France ! »

Le chevalier : « Et Jean IV quitte l’Angleterre pour débarquer en Bretagne le 3 août 1379. Il est bien évidemment accueilli avec enthousiasme par le peuple et la noblesse. »

Léo : « Et la guerre reprend. »

Le chevalier : « Pas longtemps. Mais c’est au cours de ce dernier épisode que le château de la Roche Goyon est assiégé par Du Guesclin. »

Léo : « On y arrive enfin 🙂 »

Yann : « Qu’est ce qu’il se passe après ? »

Le chevalier : « Face à la volonté d’indépendance et à l’hostilité de la Bretagne Charles V renonce à la reconquérir par la force. Il lance donc des négociations. Il meurt peu de temps après et ce sont ses frères qui vont négocier en son nom. Le second traité de Guérande est signé le 15 janvier 1381 et ratifié le 4 avril. Jean IV de Bretagne recouvre ses bien et redevient duc de Bretagne contre hommage au roi de France, versement d’une indemnité et renvoi des conseillers anglais. La neutralité de la Bretagne dans la Guerre de Cent ans est également imposée. »

Léo : « La Bretagne a un duc ! Vive le duc de Bretagne ! »

Samuel, Yann et Max : « Vive Jean IV ! Vive le duc de Bretagne ! »

Le chevalier : « 🙂 Jean IV est désormais surnommé le Conquéreur. La Bretagne restera dans la famille capétienne des Montfort jusqu’à Anne de Bretagne qui fût elle-aussi bi-reine puisqu’elle épousa Charles VIII puis Louis XII. Mais ça c’est une autre histoire. »

Léo : « Une autre bi-reine… »

Le chevalier : « Ça vous a plu ? »

Samuel : « Rholala oui ! »

Léo : « C’est un peu compliqué mais passionnant ! »

Max : « Tu vois Yann, bonome raconte bien les histoires 🙂 »

Yann : « Rhooo oui ! Je connaissais pas tout ça moi. »

Max : « Personne connaît tout ça ! Il y a que superbonome. Mais c’est facile pour lui. Il a assisté à la Guerre de Succession de Bretagne 🙂 »

Léo : « On reprend la route ? »

Le chevalier : « Oui. Pochez-vous. »

Max : « C’est parti bonome ! »

Le château
Le château

Yann : « Je savais pas que l’histoire c’était aussi intéressant. »

Léo : « Si si ! »

Samuel : « Surtout quand c’est bonome qui raconte. J’aime moins quand on fait des recherches nous-mêmes. »

Max : « Là je suppose qu’il a résumé. »

Léo : « J’aimerais bien savoir l’histoire d’Olivier Clisson. »

Samuel : « C’est un bi-traître 🙂 »

Le chevalier : « Ne sois pas si sévère avec lui petit Sam. A l’époque on pouvait changer de suzerain sans forcément commettre de traîtrise. Et puis il est lui aussi devenu connétable de France. »

Yann : « Tiens, un caillou 🙂 »

Une roche

Max : « Redevenons géologues. Alors bonome, c’est quoi ce caillou ? »

Léo : « C’est pas du grès. C’est plutôt une roche magmatique intrusive plutôt mélanocrate. Elle est peut être métamorphique… Il y a pas de foliation… Je pense pas que c’est un gneiss ça. Bonome, tu as la carte géologique s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Je te trouve ça tout de suite Léonou 🙂 Voilà. »

Carte géologique (Source : Géoportail)

Léo : « Alors… Éta, delta, éta-delta, lambda… Si je me souviens bien de ce que tu nous as déjà dit ce sont les diorites, les amphibolites, les gneiss dioritiques et les leptynites. C’est bien ça ? »

Le chevalier : « Oui Léo. »

Yann : « Léo, tu veux bien me redire ces roches s’il te plaît ? »

Léo : « Les diorites nous les avons vues sur les plages. Tu te souviens ? »

Yann : « Oui Léo. »

Léo : « Les leptynites je connais pas. Bonome ? »

Le chevalier : « Ce sont des roches métamorphiques à grains fins, souvent riches en quartz et feldspaths alcalins. Elles peuvent contenir des grenats mais rarement des micas et des amphiboles. »

Léo : « Alors elles sont claires. Là c’est pas une leptynite. »

Max : « Ça vient d’où les leptynites ? »

Le chevalier : « Du métamorphisme de roches magmatiques grenues comme les rhyolites ou bien de grès arkosiques. »

Léo : « Les gneiss sont souvent foliés. On voit des bandes dedans. Là, les cristaux sont orientés un peu dans tous les sens. Ce serait donc une amphibolite… Qu’est ce que tu en penses bonome ? »

Le chevalier : « Ça pourrait coller. »

Léo : « Alors on va dire que c’est ça. »

Max : « On est revenus sur le socle alors. Bien. Je note. »

Samuel : « Tu as suivi cousin breton ? »

Yann : « Un peu 🙂 Je connais pas aussi bien que vous moi. »

Max : « On s’en fiche. Tu es un très agréable petitours. »

Yann : « Merci Maxou. »

Samuel : « On approche… »

Le château
Le château

Max : « Il y a quelques pins. Ça change de la lande. »

Samuel : « Vous avez vu ? »

Max « Vu quoi ? »

Samuel : « Le machin qui vole ! »

Max : « Un machin qui vole c’est soit un zoiso soit un avion… »

Samuel : « C’est ni l’un ni l’autre ! »

Le chevalier : « Vu ! Il ne va pas être facile à fotoer… »

Une chauve-souris

Une chauve-souris

Max : « C’est Batman ! »

Léo : « Non Maxou. Batman c’est un zom et il existe même pas. »

Samuel : « C’est une chauve-souris ! »

Yann : « En plein jour ? »

Léo : « Ben apparemment… »

Une chauve-souris

Une chauve-souris

Une chauve-souris

Une chauve-souris

Samuel : « Tu arrives à l’identifier bonome ? »

Le chevalier : « Non. Je ne suis pas très fort en chauve-souris et il y a 22 espèces en Bretagne… »

Max : « Tant pis ! On s’en fiche de pas savoir qui c’est. On a vu des chauve-souris en plein jour 🙂 »

Yann : « Et le paysage est très beau. Je connaissais pas ici. »

Le Cap Fréhel

Léo : « Le château approche… »

Le château
Le château

Le chevalier : « Nous arrivons aux escarpements et contre-escarpements. »

Max : « Je suppose que ce sont des reliefs artificiels destinés à gêner la progression de l’adversaire. »

Le chevalier : « C’est ça. Il est presque impossible d’apporter des canons jusqu’aux abords du château. »

Le château

Max : « Et ça c’est le pilori. »

Le pilori

Max : « Tu veux pas le prendre pour tes élèves de la schola bonome ? Une récré au pilori ça devrait les calmer. »

Le chevalier : « Je pense que j’aurais des ennuis avec ma hiérarchie 🙂 »

Samuel : « Et ça c’est le bélier. »

Le bélier
Le bélier

Samuel : « Tu connais le bélier cousin breton ? »

Yann : « C’est pour défoncer les portes. »

Max : « C’est ça 🙂 Tu remarqueras qu’il est bien ouvragé sinon c’est pas respectueux. »

Yann : « Ça fait plusieurs fois que tu parles du respect Maxou. »

Max : « Ah bah oui ! C’est pas parce qu’on se fait la guerre qu’on se respecte pas ! Au contraire. On se massacre mais avec respect. Et après on pleure la mort de l’ennemi parce que sans lui on peut plus guerroyer. »

Léo : « On se massacre pas tant que ça. A l’époque de ce château, ont capture les adversaires pour les rendre contre rançon. Comme ça on gagne de l’argent et l’adversaire peut encore servir 🙂 »

Samuel : « Ce que tu dis est vrai pour les nobles chevaliers et parfois les sergents mais pas pour les soldats. »

Max : « Petit Sam, les soldats c’est le petit peuple. Tu crois quand même pas qu’on va prendre soin du petit peuple ! »

Léo : « Pas vrai ! Ce sont des professionnels ! Et ils sont relativement bien traités. Les seigneurs ont besoin de leurs soldats ! »

Yann : « Voilà le château ! »

Le premier châtelet

Le chevalier : « C’est le premier châtelet ou premier ouvrage défensif. On y accède par un pont levis qui peut-être relevé en cas de nécessité. Il doit être doublé d’une herse. »

Yann : « Et ça ? C’est quoi ? »

La bricole

Le chevalier : « Oh ça c’est juste une bricole 🙂 »

Max : « Une bricole de 8 mètres de haut ! »

Léo : « C’est quoi ? »

Le chevalier : « C’est vraiment une bricole 🙂 C’est le nom de cette arme de jet qui fonctionne sur le principe du balancier. Son nom vient du latin bricola car elle était montée sur place rapidement. Elle était bricolée 🙂 Plusieurs servants étaient nécessaire pour la mettre en action. Je dirais 15 ou 16. Un tel engin de 2m50 sur 2m50 et d’environ 8 m de hauteur devait pouvoir envoyer un projectile pensant jusqu’à 60 kg. La portée… Elle dépend bien évidemment de la taille du projectile. Je l’estimerais entre 50 et 100 mètres. »

Yann : « C’est une arme offensive ou défensive ? »

Le chevalier : « Les deux 🙂 »

Max : « Avec pareille arme, la guerre devient impossible 🙂 » 

Le chevalier : « Nous arrivons au second châtelet… »

Le second châtelet
Le second châtelet

Samuel : « On retrouve le pont-levis et la herse. »

Max : « Il y a des hourds. Ils sont pas en bois au 13ème siècle ? »

Le chevalier : « Si mais n’oubliez pas que ce château a souvent été remanié. »

Max : « D’accord. Alors je suppose que ces hourds sont pas d’époque. »

Léo : « Il y a des archères et les fenêtres carrées avec des vitres sont pas d’époque non plus. »

Le chevalier : « Votre expression ‘pas d’époque’ est assez incorrecte. Ces éléments sont forcément d’une époque. Vous voulez sûrement dire qu’ils ne datent pas de la première construction. »

Max : « Rhooo le pénible ! »

Léo : « Le casse-pied ! »

Max : « Comment il pinaille ! »

Léo : « Il nous reprend, comme ça, en public ! »

Max : « Il nous humilie carrément ! »

Léo : « Nous, ses petizours adorés ! »

Samuel (à Yann) : « Nos chers cousins se livrent là à leur numéro de duettistes préféré 🙂 »

Yann : « 🙂 »

Léo : « Nous sommes outrés ! »

Max : « Alors qu’on s’intéresse ! »

Léo : « On participe ! »

Max : « Je vais faire un rapport à Princesse. »

Le chevalier : « Pour maltraitance de petizours je suppose. »

Max : « Absolument ! Tu vas aller en prison et ce sera bien fait pour toi. »

Samuel : « Et vous aurez plus de bonome. Plus de gratouillis, de câlins et de chocolat… Plus personne pour vous emmener aux zoisos. »

Léo : « C’est pas si grave que ça de se faire reprendre en fait. »

Max : « C’est comme ça qu’on apprend. »

Léo : « Et qu’on progresse. »

Max : « Bonome, nous te savons gré de nous corriger. »

Léo : « Grâce à toi nous sommes moins dans l’erreur. »

Le chevalier : « Voilà ce qui s’appelle un sentiment soudain 🙂 C’est dommage. J’aurais bien testé les oubliettes. »

Samuel : « Il y en a ? »

Le chevalier : « Oui. Juste derrière le second châtelet, là. »

Les oubliettes

Yann : « Elles servaient à quoi ? »

Le chevalier : « A oublier des petizours ingrats 🙂 »

Max : « J’en connais pas moi. »

Léo : « Moi non plus. »

Le chevalier : « Plus sérieusement elles servaient à punir les soldats qui ne voulaient pas obéir, aux prisonniers ou aux otages. En fait il s’agit d’une mini cellule dans laquelle on ne tient qu’accroupi ou allongé. Il y a quand même des latrines dans l’épaisseur du mur. Passons au corps de garde. »

Le corps de garde

Le chevalier : « Il est tout neuf puisqu’il a été construit au 20ème siècle. L’ancien, plus petit et de plein-pieds, était presque entièrement détruit. Le nouveau bâtiment accueille la boutique du château. Passons à la citerne et la porte. »

La citerne et la porte

Le chevalier : « La citerne date du 14ème siècle. Le château étant construit sur un éperon rocheux il n’y se trouve pas de source. Il existait tout un réseau de rigoles qui canalisait l’eau de pluie vers cette citerne. La porte a été construite par un élève de Vauban. Elle fait penser que l’entrée du château se fait là et attire les bateaux ennemis sur les récifs. Ça c’est la chapelle. »

La chapelle

Max : « On peut aller y prier pour ton cerveau trop tôt disparu bonome ? »

Léo : « Et vlan bonome ! »

Samuel et Yann : « 🙂 »

Le chevalier : « Et moi qui prends soin d’eux. Je les choie… Et voilà ma récompense ! Grrr ! »

La chapelle

Samuel : « Tu nous parles du donjon ? »

Le donjon

Le chevalier : « Il date de 1350. Ce doit être la partie la plus ancienne du château. Il servait de lieu d’habitation pour le seigneur et la garnison. Voyez-vous la petite sculpture à mi-hauteur ? »

Max : « On la devine plus qu’on la voit. »

Le chevalier : « C’est l’ange qui représente saint Matthieu. Il y a aussi le bœuf de Luc, le lion de Marc et l’aigle de Jean. »

Léo : « Le seigneur s’est mis sous la protection de Dieu par les évangélistes. »

Max : « Ah bah c’est sûr que lorsque le loisir préféré c’est de fracasser le crane des ennemis à coups de masse d’arme ou de fléau d’arme, fût-ce avec respect, il vaut mieux prier pour le salut de son âme… »

Léo : « Max, je te rappelle que le but est pas de tuer l’ennemi mais de le capturer pour le rendre contre rançon. »

Max : « Oui oui Léo. Les armes servaient juste à décorer. Il est bien connu que les chevaliers mourraient jamais au combat. Bonome, tu as parlé d’un combat entre trente et un chevaliers de chaque camp non ? »

Le chevalier : « Le Combat des Trente, oui. Je vois où tu veux en venir. Quinze chevaliers sont morts sur le champ de bataille. Je ne sais pas combien sont morts des suites de leurs blessures. »

Max : « Alors Léo ? Que penses-tu de cela ? »

Le chevalier : « Mon pauvre Léo… Je ne voudrais pas t’accabler mais je te rappelle que la plupart des chevaliers vainqueurs furent massacrés quelques jours plus tard dans une embuscade. »

Yann : « Léo, aurais-tu une vision idéalisée de la chevalerie ? »

Léo : « Peut-être un peu 🙂 »

Max : « Notre doux cousin Léo arrive pas à admettre que les zoms passent leur temps à s’entre-tuer. Ils trouvent toujours une solution pour ça. Léo, tu as lu comme moi ‘Le troisième chimpanzé’ de Jared Diamond il me semble ? »

Léo : « Oui Maxou. »

Max : « Tu te souviens du seul critère qui différencie les zoms des autres zanimos selon Jared Diamond. »

Léo : « Le génocide. »

Max : « Ben voilà ! Les zoms sont des génocideurs et puis c’est tout. »

Samuel : « C’est pas très joyeux. On reprend la visite ? Elle est jolie cette fontaine de style gothique… »

La fontaine

Max : « Elle vient d’où l’eau ? »

Le chevalier : « Probablement de la même source que pour la citerne : le ciel 🙂 »

Max : « Alors elle devait pas donner de l’eau tous les jours. »

Samuel : « Ça c’est pas du 14ème siècle… »

Le logis du gouverneur

Max : « Avec des fenêtres à meneaux c’est la Renaissance. »

Le chevalier : « Chose étrange certaines parties de ce logis sont bien du 14ème mais il a été remanié à de nombreuses reprises et entièrement rénové au 20ème siècle. C’est le logis du gouverneur. Il est actuellement occupé par les propriétaires du château. »

Yann : « Ils habitent là ? »

Le chevalier : « Au moins une partie de l’année il me semble. Max, tu avais raison pour les fenêtres. Elles sont bien de style Renaissance mais elles datent de la dernière rénovation. »

Max : « Je sais bien que j’ai raison 🙂 Je connais un peu les châteaux moi. »

Yann : « Léo, permets moi de te corriger. Vous êtes pas des béotiens du tout en Histoire. »

Léo : « On connaît juste un peu Yann. C’est parce que bonome est intarissable quand on visite un monument historique. »

Le logis du gouverneur

Samuel : « Nous arrivons au jardin des simples il me semble. »

Le jardin des simples

Yann : « Le jardin des simples ? Qu’est ce que c’est encore que ça ? »

Max : « C’est à cause du cap a du lard du vil lys. »

Léo : « 🙂 C’est pas vraiment ça Maxou. »

Max : « Le cap a du lard du vil lys c’est un texte de je sais plus quand, vers Charlemagne ou quelque chose comme ça. Il fixe les plantes qui doivent être cultivées dans les châteaux et les abbayes. Il y a les plantes médicinales, les plantes tinctoriales et les plantes aromatiques. C’est pas vrai bonome ? »

Le chevalier : « Pas tout à fait en ce qui concerne le nom du texte 🙂 Il s’agit du Capitulaire de Villis. Il est bien attribué à Charlemagne et il fixe bien la liste des 73 herbes, 16 arbres fruitiers et 5 plantes textiles qui doivent être cultivées. »

Samuel : « On les appelle les simples parce qu’elles peuvent être utilisées pour elles-mêmes sans les mélanger avec d’autres. »

Yann : « Vous connaissez même les textes anciens rholala ! »

Max : « Le cap a du lard du vil lys c’est normal qu’on le connaisse. C’est un peu un texte de botanique et on est naturalistes nous. On doit connaître la botanique. »

Le chevalier : « Je suppose que tu ne vas jamais appeler ce texte par son vrai nom Max. »

Max : « Personne connaît ce texte bonome 🙂 »

Samuel : « Cousin Max est un polisson. Il aime bien dire des erreurs exprès pour faire rigoler 🙂 »

Léo : « Bonome, c’est pas un château philippien ici ? »

Le chevalier : « Difficile à dire. Le type philippien a été inventé sous le règne de Philippe le Bel. C’est un plan rectangulaire avec un donjon et une cour délimitée par une muraille ponctuée de tours… »

Léo : « Ben oui. Regarde. »

Vue de la cour

Max : « Yann, on te montrera un château philippien si tu veux. On en a visité un en construction. »

Yann : « Vous avez visité un château en construction sous Philippe le Bel ? »

Max : « Oui 🙂 »

Léo : « Max, mens pas à Yann s’il te plaît. Ce château est une expérience d’archéologie. Il est construit de nos jours mais avec les méthodes et techniques du 13ème siècle.

Le château d’archéologie expérimentale

Le chevalier : « Je reviens à la question de Léo. On peut penser que c’est l’adaptation d’un château philippien à une situation particulière qui est celle d’un éperon rocheux. »

Samuel : « Rholala ! Il est impressionnant le donjon vu d’ici ! »

Le donjon

Max : « On va le visiter ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Yann : « Chouette alors ! »

Le chevalier : « Nous ne serons pas seuls dans le donjon. Je compte sur vous pour être sages. »

Max : « On est toujours sages nous ! »

Léo : « C’est vrai ça. Tu cries jamais Maxou. »

Samuel : « Ah non ! Absolument jamais 🙂 »

Le chevalier : « Et vlan Max ! »

Max : « Ben voilà. Alors je suis le seul petitours dissipé. Il y a que moi qui suis pas sage. Tous les petizours c’est le préféré de bonome sauf moi… »

Le chevalier : « Pauvre Max. Personne ne t’aime. Grimpe dans mon col. »

Max : « Je veux pas. »

Le chevalier : « Pas de câlin ? »

Max : « Des gratouillis ? »

Le chevalier : « Si tu veux. Viens ici. »

Max : « RRRRoooonnnn rrrroooonnnn… »

Léo : « On entre… »

Le logis seigneurial

Le logis seigneurial

Léo : « C’est le logis seigneurial ça. »

Yann : « Mais alors, c’était quoi le logis du gouverneur ? »

Le chevalier : « Bonne question… Nous sommes peut-être ici dans le logis des invités de marque. »

Samuel : « Là c’est le salon où on peut coudre, broder… »

Le salon 🙂

Max : « J’espère qu’ils mettaient des couvertures sur les banquettes de pierre sinon ils devaient avoir froid aux fesses. »

Léo : « Les coussins existaient déjà Maxou. »

Yann : « C’est la seule partie bien lumineuse de la pièce. »

Léo : « C’est pour ça que petit Sam dit que c’est le salon où on travaille. »

Le chevalier : « Montons… »

Max : « Fait attention dans les escaliers bonome. »

Léo : « Yann, tu remarqueras que lorsqu’on grimpe, l’axe de l’escalier est à notre droite. »

Yann : « Oui. J’ai vu. C’est important ? »

Léo : « Explique à Yann Max. »

Max : « Je redescends dans la poche pour pas parler trop fort… Voilà, tu me laisses un peu de place Yann. »

Yann : « Oui Maxou. »

Max : « C’est encore une histoire de guerre. Imagine que tu es un envahisseur. Tu veux grimper les escalier l’épée à la main en hurlant dans le but de fracasser le crane de ton adversaire. »

Yann : « Ça doit être ça 🙂 »

Max : « Comme beaucoup de monde, tu es droitier. Surtout qu’au Moyen-Âge, la main gauche, la senestre, était la main du diable. Il fallait pas être gaucher oulala ! Donc tu grimpes l’épée à la main et là tu es bien embêté. Parce que tu peux pas te servir de l’épée à cause de l’axe de l’escalier qui te gêne. Et tu peux pas fracasser la tête de ton adversaire. »

Yann : « Zutalor ! Alors je peux pas montrer mon respect à mon ennemi… Pfff ! »

Max : « Ben voilà ! Par contre, ton ennemi qui t’attend en haut peut bien te massacrer lui. »

Yann : « C’est bien pensé quand même 🙂 »

Léo : « Rhooo ! »

La voûte
La voûte

Samuel : « C’est une voûte en pierre ! »

Le chevalier : « J’espère qu’elle est solide. »

Max : « Tu as peur que le ciel te tombe sur la tête ? »

Le chevalier : « Non. Je n’ai pas envie de passer au travers. »

Max : « Bonome, elle est au-dessus de nous la voûte. Je vois pas bien comment tu pourrais passer au travers. Tu comptes t’envoler ? »

Le chevalier : « Non. Je compte marcher sur le toit de la tour. »

Max : « Oui oui bonome. Bien sûr. Tu vas marcher sur le toit de la tour. (Aux autres petizours). Ça y est ! Il est complètement fou dans sa tête. Qu’est ce qu’on va en faire ? »

Le chevalier : « Installez vous bien dans ma poche. »

Léo : « Tu vas où là ? »

Le chevalier : « Sur le toit de la tour 🙂 »

Max : « Oulala ! »

Yann : « Rhooo ! »

Léo : « Ah oui 🙂 »

Vue depuis le sommet du donjon
Vue depuis le sommet du donjon
Vue depuis le sommet du donjon

Le chevalier : « Ça vous plaît ? »

Max : « Bah oui ! »

Léo : « C’est impressionnant ! »

Yann : « La vue est magnifique. »

Samuel : « Merci bonome. »

Le chevalier : « Redescendons. »

Max : « Tu tombes pas bonome s’il te plaît. »

Le chevalier : « Je vais essayer Max… Voilà. Sans tomber 🙂 »

Samuel : « On continue la visite ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon petitours. Mais avant, fotos ! »

Yann et Max

Léo et Samuel

Le chevalier : « Merci mes petizours 🙂 »

Max : « On se repoche ! »

Le chevalier : « Vous pochez, vous dépochez, vous repochez… Vous n’êtes pas trop fatigués ? »

Max : « Si. Mais c’est parce que tu nous fatigues 🙂 »

Le chevalier : « Pfff… »

Léo : « Elle est belle cette cour… »

La cour

Yann : « C’est quoi ces bâtiments ? »

Le chevalier : « A droite il y a le four à chauffer les boulets et à gauche c’est la tour des archers. »

Max : « On va voir ? »

Le chevalier : « Allons-y 🙂 D’abord le four… »

Le four à boulets

Le four à boulets

Max : « On a jamais vu de four à chauffer des boulets. Ça sert à quoi ? »

Léo : « Je suppose que ça sert à chauffer les boulets 🙂 »

Max : « Très drôle ! »

Le chevalier : « C’est pour vous réchauffer 🙂 »

Max : « QUOI ?! TU SOUS-ENTENDS QUE NOUS SOMMES DES BOULETS ? »

Le chevalier : « Oui 🙂 »

Max : « Je descends et je vais me jeter depuis les remparts. Ça te fera un boulet de moins. »

Samuel : « Cousin Max, bonome plaisantait. On voit que tu as mal dormi toi. »

Yann : « Je pourrais savoir le four à chauffer les boulets ? Je comprends pas bien à quoi ça sert de chauffer des boulets. »

Le chevalier : « Je l’ai dit. C’est pour vous réchauffer 🙂 »

Max : « ON EST PAS DES BOULETS ! »

Le chevalier : « 🙂 C’est une invention du 17ème siècle. Celui-ci a été construit en 1793 et c’est l’un des seuls qui subsiste en France. »

Léo : « Mais ça sert à quoi de chauffer les boulets ? »

Le chevalier : « On les chauffait au rouge pour incendier les bateaux. »

Samuel : « On tirait à boulets rouges ! Ben oui ! »

Yann : « Et c’est efficace ? »

Le chevalier : « Oui et non. Oui parce qu’un boulet chauffé au rouge met réellement le feu à un bateau. »

Max : « Si on vise bien… »

Le chevalier : « Oui Maxou. Mais ça j’en parlerai après. La méthode était tellement efficace en théorie que la fumée d’un tel four était parfois suffisante pour faire faire demi-tour à un bateau. »

Max : « Mais… »

Le chevalier : « Mais pour être efficace le four devait être prêt en permanence ce qui demandait beaucoup de bois et de personnel. »

Léo : « Pourquoi il devait être prêt en permanence ? On pouvait pas l’allumer quand un bateau approchait ? »

Le chevalier : « Non. La température doit être de 800°C environ et il faut des heures pour atteindre cette température. Ensuite il faut près de 5h pour que le boulet arrive au rouge. »

Yann : « Ce qui laisse le temps au bateau de tout bombarder… »

Le chevalier : « Oui Yann. Et comme Max le faisait remarquer, l’artillerie n’était pas très précise à cette époque. Beaucoup de boulets tombaient dans l’eau. »

Max : « Plouf le boulet ! »

Samuel : « Tu es tombé dans l’eau ? »

Léo : « Et vlan Max ! »

Yann : « 🙂 »

Max : « JE SUIS PAS UN BOULET ! Et j’ai même pas ploufé. »

Samuel : « C’est bien dommage 🙂 »

Max : « Mais vous allez arrêter de vous acharner contre moi ? »

Léo « Non. C’est trop rigolo 🙂 »

Yann : « Si je comprends bien le four à boulets était plus dissuasif qu’efficace. »

Le chevalier : « C’est un peu ça. »

Léo : « On va voir la tour des archers ? »

Le chevalier : « Oui Léo. »

La tour des archers

Le chevalier : « Elle date du 15ème siècle et a été couverte par Garengeau au 17ème. C’était l’un des ingénieurs de Vauban. On le voit pas d’ici mais cette tour a trois étages. En bas étaient stockés les vivres. Au-dessus c’était la salle des archers et à ce niveau la salle de guet. Allons voir. »

Max : « Oulala ! Ça c’est une grosse arbalète ! »

Le scorpion

Le chevalier : « Je pense que cela s’appelle un scorpion. Cette arme a été inventée dans la Grèce antique et a beaucoup été utilisée par l’armée romaine. Vous voyez le mécanisme pour l’armer sur la gauche ? »

Léo : « L’espèce de cabestan ? »

Le chevalier : « Oui. Il permettait à un homme seul de tendre le mécanisme. »

Yann : « C’est précis comme arme ? »

Le chevalier : « Très. En tir tendu un homme un peu entraîné peut atteindre sa cible à 300 mètres. »

Max : « Et c’est efficace ? »

Le chevalier : « Le carreau pouvait traverser trois hommes à la distance de 300 mètres. »

Max : « Ah quand même ! »

Le scorpion

Yann : « Vous imaginez l’effet sur un petitours ? »

Max : « Non. Je veux pas imaginer. »

Léo : « Comment tu as dit tout à l’heure Max ? »

Max : « Avec pareille arme, la guerre devient impossible. »

Léo : « C’est ça 🙂 »

Samuel : « On a tout vu ? »

Le chevalier : « Oui petit Sam. »

Le donjon

Max : « Alors on peut faire le retour. Ça va aller bonome ? Pas trop fatigué ? »

Le chevalier : « Ça devrait aller 🙂 »

Max : « Alors c’est parti pour le retour. »

Le chevalier : « Non. Je voudrais déjeuner avant. »

Max : « Tu vas manger ton mauvais sandouich dans le château ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « Tu as du chocolat pour nous ? »

Le chevalier : « Max, je ne voudrais pas que tu me fasses une scène parce que j’ai oublié le chocolat. »

Max : « Je ferais pas une scène. Je ferais l’inanition ou l’hypoglycémie… »

Samuel : « Et nous serions un peu au calme. »

Max : « ÇA SUFFIT MAINTENANT ! »

Samuel : « Oui cousin Max 🙂 »

Le premier châtelet

Le chevalier : « Que pensez-vous de ce banc pour déjeuner ? »

Léo : « Nous sommes d’accord. »

Le chevalier : « Alors installez-vous. Distribution du chocolat. »

Yann : « Merci bonome 🙂 »

Le chevalier : « Bon appétit mes petizours. »

Les petizours : « Bon appétit bonome. »

Léo : « Rougegorge vient nous voir… »

Max : « Bonome, donne lui un peu de pain. »

Léo : « Max, le pain c’est pas bon pour les zoisos. »

Samuel : « Et si on faisait comme si on le savait pas ? J’aimerais bien déjeuner avec Rougegorge moi. »

Yann : « Moi aussi. »

Le chevalier : « Juste un petit morceau. »

Léo : « C’est pas bien. »

Le chevalier : « On va aller en prison ? »

Léo : « Je vais te jeter aux oubliettes 🙂 »

Max : « Pas question ! Je fais pas le retour à pattes moi. »

Rougegorge (Erithacus rubicula, Muscicapidés)

Rougegorge (Erithacus rubicula, Muscicapidés)

Rougegorge (Erithacus rubicula, Muscicapidés)

Rougegorge (Erithacus rubicula, Muscicapidés)

Un peu plus tard… 

Le chevalier : « Bien mangé ? »

Léo : « Très bien 🙂 »

Yann : « Et toi ? »

Max : « Bonome mange toujours des mauvais sandouich mais il est content quand même 🙂 »

Le chevalier : « Ne sommes-nous pas bien ici ? »

Léo : « Il fait beau. Le Vent nous caresse doucement le visage… »

Samuel : « Nous sommes dans l’enceinte d’un château médiéval… »

Max : « Toute la tribu est réunie… »

Yann : « Nous sommes donc bien ici 🙂 »

Le chevalier : « Profitons encore un peu avant de rentrer… »

Le château

Le château

Sterne caugek (Sterna sandvicensis, Laridés)

Sterne caugek (Sterna sandvicensis, Laridés)

L’Anse des Sévignés et le Cap Fréhel

L’Anse des Sévignés

Continuer la promenade

2 réflexions au sujet de « 197 – Le château de la Roche Goyon ou Fort de La Latte »

  1. Bonjour 🙂
    Alors… Le site sera-t-il mis à jour ? Ben oui. Mais à notre rythme. Superbonome a un tas de copies haut comme trois petizours à corriger et moi je voudrais refaire tout mon site de cours. Alors on a du travail 🙂 Mais je pense que tu as pas encore lu toutes mes aventures. Tu peux lire les archives en attendant la suite.
    Ah oui, le pilori qui ferait peur aux élèves c’est une bonne idée ça ! Je vais négocier avec la directrice de la schola pour en installer un 🙂
    A bientôt et bonne lecture 🙂

  2. Vous avez vu un vrai Dracula- eu.. je voulais dire Bateman- ENFIN! Mince la c’est le bon! Une chauve-souris! Je suis impressionnée! Je pense plutôt à cause du pilori les élève de la schola vont être mort de peur au lieu de les calmer :/
    En général je n’aime pas les chateaux mais la j’ai un peu changer mon avis 😀
    Merci béa Max!
    J’ai une question est-ce que le blog de Max sera à jour un peu plus souvent vu que c’est les vacances? Sinon je souhaite aux petitzours boulets ainsi qu’au grand et courageux chevalier de très bonnes vacances 😀

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