Léo : « Bonjour à tous ! »
Samuel : « Bonjour aussi ! »
Léo : « Comme vous l’avez remarqué c’est pas Maxou qui vous accueille dans cet article. Notre cher Max déprime. »
Samuel : « Il a honte et il veut mourir. »
Léo : « Comme son bonome dans ces cas là, il veut rester tout au fond de son lit et plus jamais en sortir. Nous avons eu toutes les peines du monde à le sortir de dessous les couvertures et à le traîner jusqu’ici. »
Samuel : « Cousin Max, pourrais-tu expliquer à tes lecteurs pourquoi tu déprimes ? »
Max : « Non. J’ai honte et je veux mourir. »
Léo : « Vous voyez ? C’est comme ça depuis qu’il a lu le pigeon-électronique adressé à nos abonnés pour les avertir qu’un nouvel article était paru. Celui sur les spatules. »
Max : « Parle pas de ça ! Parlez plus jamais de ça ! J’ai trop honte… »
Samuel : « C’est parce que nous avons écrit une erreur. Le titre du pigeon-électronique est ‘Les Therskiornithidés’. Or il aurait dû être ‘les Threskiornithidés’. »
Max : « La honte ! Même pas capable d’écrire Threskiornithidés. Et on se dit naturalistes… »
Léo : « Maxou, il est fort probable que tes lecteurs aient même pas essayé de lire ce nom 🙂 »
Max : « C’est pas une raison ! Qui est responsable de la relecture des pigeons-électroniques avant l’envoi ? »
Samuel : « C’est toi cousin Max. »
Max : « C’est moi ? Depuis quand ? »
Léo : « Depuis le début. Tu as même dit qu’il fallait faire attention, bien relire, parce que sinon on passerait pour des béotiens incultes et ignares. »
Max : « Ben voilà ! C’est ce que je suis ! Un béotien inculte et ignare incapable d’écrire correctement Threskiornithidé. Je veux mourir. »
Samuel : « Cousin Max ça suffit ! Tu cesses immédiatement sinon je te mets au coin ! Tu répètes souvent que ça arrive de dire des erreurs ! En écrire aussi ça arrive ! C’est pas parce qu’on dit une erreur qu’il faut mourir. Tu m’agaces ! »
Léo : « Bien… Voilà… Il est peut-être temps de commencer notre article. Nous continuons avec les Ciconiiformes s.l. et nous allons vous présenter de magnifiques zoisos appartenant à la famille des Récurvirostridés. »
Max : « Tu as bien écrit Récurvirostridé ? »
Léo : « Vérifie 🙂 »
Max : « R-é- Ré, c-u-r, cur, v-i vi, r-o-s-t-r-i-d-é comme rostridé. Récurvirostridé. D’accord. »
Samuel : « Ça veut dire ‘bec recourbé’. Ça tombe mal parce que l’un des deux Récurvirostridés que nous allons présenter a pas le bec recourbé. »
Léo : « Mais commençons par parler de la famille. Elle compte trois genres et dix espèces. Les genres sont Himantopus, Recurvirostra et Cladorhynchus. Nous écarterons ce dernier genre qui ne comporte qu’une seule espèce, Cladorhynchus leucocephala (l’échasse à tête blanche), habitant exclusivement l’Australie. Il reste donc les genres Recurvirostra et Himantopus. »
Samuel : « Brindille, qui donne pas de nouvelles et qu’on voit plus jamais, peut pas s’empêcher de demander pourquoi ils mentent aux puces. C’est une bonne question 🙂 »
Léo : « Mais c’est quand même une saproblague 🙂 »
Samuel : « Recurvirostra et Himantopus. Vous en connaissez déjà une espèce de chaque : Recurvirostra avosetta et Himantopus himantopus. »
Léo : « L’avocette élégante et l’échasse blanche. »
Samuel : « Les Récurivirostridés sont des zoisos de taille moyenne, aux pattes trèèès longues, au bec trèèès long aussi et fin et au plumage pie. »
Léo : « Pie ça veut dire noir et blanc comme une pie. Sauf que là, c’est plus blanc avec du noir que noir avec du blanc. »
Samuel : « Les Récurvirostridés s’observent souvent les pattes dans l’eau. Si nous nous laissions aller nous dirions que ce sont des échassiers limicoles. Mais ce vocabulaire, bien que pratique, a pas vraiment de signification systématique. »
Léo : « Ça veut dire qu’il renseigne pas sur la classification du zoiso. En fait, ça décrit une caractéristique physique (échassiers, aux longues pattes) et comportementale (limicole, les pattes dans l’eau). »
Samuel : « Les Récurvirostridés apprécient donc les zones humides étendues et dégagées : marais, cours d’eau à nombreux méandres, vasières, lagunes, estuaires… mais toujours en milieu ouvert. »
Léo : « Une petite précision s’impose. Observez bien cette foto d’échasse blanche juvénile prise au Refuge du Pré… »
Léo : « Vous avez bien observé ? Oui ? Donc vous avez remarqué que la patte se plie comme ça et non comme ça qui est le cas des zanimos qui ont un genou. Max, peux-tu expliquer ? »
Max : « Tu veux que j’explique la patte des zoisos ? Tu veux que je m’humilie publiquement en sachant pas expliquer ? »
Léo : « Tu vas pas t’humilier parce que tu vas y arriver. »
Max : « Expliquer l’anatomie de la patte des zoisos… Pfff… On a toujours esquivé jusque là et tu veux que c’est moi qui le fasse. D’accord. Je vois. »
Samuel : « Tu vas y arriver cousin Max. »
Max : « Le plus simple est de repartir d’une patte postérieure humaine. Il y a le fémur, l’articulation du genou avec la rotule, le tibia et le péroné puis les os du tarse qui permettent l’articulation de la cheville. Ensuite se sont les métatarses dans le pied et à la fin il y a les phalanges. Il y a donc trois parties articulées. En scientifique on dit qu’il y a le stylopode (cuisse ou bras), le zeugopode (jambe ou avant-bras) et l’autopode (pied ou main). J’ai un peu simplifié mais ça suffit. »
Max : « Chez les zoisos c’est pas organisé pareil. Il y a bien le fémur. Il est dans la cuisse et on le voit pas vraiment puisque c’est au niveau du corps. Le genou a pas de rotule et il s’articule avec un os unique qui résulte de la fusion partielle du tibia et du péroné. Jusque là ça correspond à ce qu’il y a chez le zom. C’est après que ça change. Il y a un long tarso-métatarse. La cheville a disparu et il y a pas les os de la paume ou plutôt du cou du pied. Là, il faut que je revienne à l’autopode ou pied. Il comporte trois parties : le basipode (tarse), le métapode (métatarse) et acropode (phalanges). En fait, il ne reste qu’un seul os du tarse et un seul os du métatarse et en plus ils ont fusionné en longueur. Ensuite, il reste les doigts. Vous comprenez ? »
Léo : « Moi oui. »
Samuel : « Moi aussi. »
Max : « Je parlais à nos lecteurs. »
Léo : « Ben, je sais pas si ils comprennent mais tu as bien expliqué. »
Samuel : « On a déjà parlé du membre chiridien. Il faudrait donner le lien vers l’article. Il était bien illustré. »
Max : « Je verrai… Revenons à notre échasse blanche juvénile du Refuge du Pré… »
Max : « Les os longs qui sortent du corps ce sont les tibias-péronés. C’est sa jambe. Pas de muscle dans une jambe de zoisos. Tout est dans la cuisse. Ensuite il y a la cheville. Mais elle permet pas des mouvements dans tous les sens. Elle plie uniquement dans l’axe du corps et dans le même sens que chez le zom. Le sommet de l’angle est bien vers l’arrière ! Puis il y a le pied ou plutôt le basi-métapode et enfin les doigts. Bon, là aussi c’est pas comme le zom. Le zom a cinq doigts. Les zoisos en ont quatre, trois ou deux. Mais c’est une autre histoire. »
Léo : « Tu t’en es bien sorti 🙂 »
Samuel : « Bravo cousin Max ! Bravo ! »
Max : « Merci 🙂 J’ajouterai que ce que je viens de vous expliquer est valable pour tous les zoisos mais vu la taille des pattes des Récurvirostridés c’est bien plus visible chez eux. »
Léo : « Bien bien bien… C’est reparti pour l’habitat, la nutrition, le comportement et tout ça… »
Samuel : « L’habitat c’est fait. J’en profite pour expliquer la nécessité de préserver les zones humides un peu partout. Parfois, les gens pensent qu’il faut protéger les espèces. C’est vrai. Mais il me paraît plus judicieux de préserver leurs habitats, leurs milieux de vie. Il y a quelques décennies, et malheureusement encore maintenant, les zones humides étaient pas aimées et on les détruisait. Parfois pour en faire des terres cultivables ou alors simplement pour faire disparaître les moustiques. Mais c’est une catastrophe ! Comment les magnifiques zoisos que nous vous présentons depuis quelques articles pourraient-ils survivre sans ces zones humides ? »
Léo : « Il faut un maillage important du territoire en zones humides. C’est très important pour les migrateurs. Comme ça ils peuvent faire une pause en cas de fatigue. Il faut savoir que la fatigue en vol est une cause importante de mortalité pour les migrateurs. Imaginez qu’on détruise le marais de Charentmaritimie. Plus de halte possible avant des centaines de kilomètres ! »
Samuel : « Heureusement, actuellement, la mode est la restauration et à la protection des zones humides. »
Léo : « Passons à la migration. En général, quand nous voyons des zoisos rares en IDF c’est parce qu’ils sont en migration. »
Max : « Bon, pour les échasses blanches et les avocettes élégantes, c’est comme pour les zoisos dont nous avons déjà parlé. Les populations les plus septentrionales migrent vers le sud. En gros, la limite se trouve au niveau de la Loire ou du nord de la France. Ça dépend des espèces. En Charentmaritimie nous voyons les deux espèces tout au long de l’année. »
Samuel : « La famille tient son nom de celui de l’avocette élégante. Recurvirostra avosetta. Il est donc logique de commencer elle. »
Max : « Nous en avons pas vu beaucoup pendant ce séjour. »
Léo : « Pas vu beaucoup ? Et ça ? »
Max : « Il y en a quatorze sur cette foto. C’est pas beaucoup. »
Léo : « Et là ? »
Max : « Là, elles sont loin et ont les voit uniquement parce que bonome a tout super-méga-zoomé ! Tu te souviens pas que nous avons déjà vu un bassin rempli d’avocettes ! Des milliers ! Sans compter les fois où il y en a encore plus sur les berges du Grand Fleuve d’Ici. »
Samuel : « Tiens, ça me fait penser que c’est l’une des différences entre les avocettes et les échasses. Les avocettes apprécient les estuaires beaucoup plus que les échasses. »
Léo : « Les échasses sont plutôt dans le marais. »
Samuel : « Cousin Max a quand même pas tout à fait tort. Nous en avons pas vu beaucoup durant ce séjour. »
Max : « Bien sûr que j’ai raison ! Ces dernières fotos montrent que les avocettes élégantes sont des zoisos grégaires. Elles vivent, se nourrissent, se reposent, nidifient en groupe. »
Léo : « Il en va de même pour les échasses blanches. Elles sont plutôt grégaires elles aussi. On les voit généralement en groupes même si il peut arriver de croiser un individu isolé ça ou là mais surtout en dehors de la nidification. »
Max : « Pour se nourrir, les avocettes et les échasses se baladent dans l’eau. Avec leur long bec, elles attrapent de petites proies à la surface de l’eau ou au fond de l’eau. C’est facile quand l’eau leur arrive jusqu’au-dessus de la cheville mais quand le niveau est bas, elles doivent beaucoup se pencher. »
Léo : « Les Récurvirostridés se reproduisent ici mais pas chez nous. Les nids sont rudimentaires. Ils sont à même le sol. Ils sont pas faciles à voir. C’est pour ça qu’il faut pas aller en territoire Récurvirostridé en période de nidification. On pourrait écraser des œufs sans le vouloir. »
Max : « Ça m’étonnerait. »
Léo : « Pourquoi dis-tu ça ? »
Max : « Léo, mon bon Léo, tu souviens-tu des échasses non loin de la Charmante Petite Ville ? »
Léo : « Ouiii 🙂 »
Max : « Peux-tu me dire comment on a su qu’elles avaient des petits ? »
Léo : « Un adulte s’est mis à nous crier dessus. Il s’est envolé en criant, et venu au-dessus de nous et il nous a même visés avec ses fientes 🙂 »
Max : « Et il y avait que quelques couples. Imagine un peu un vrai territoire Échasses Blanches. Tu t’en approcherais toi ? »
Léo : « Non. J’aurais trop peur de me prendre un coup de bec. »
Max : « Ben voilà… »
Samuel : « Cousin Max, tu oublies que les zoms sont bêtes. »
Max : « Non non. Je le sais ça. Mais après quelques coups de bec, ils rebroussent chemin. Même les plus bêtes d’entre eux… »
Léo : « Nous pourrions montrer la scène dont tu parlais. Celle qui s’est déroulée à côté de la Charmante Petite Ville. »
Max : « D’accord. »
Samuel : « Cousin Léo, tu peux imiter l’échasse blanche qui nous crie dessus s’il te plaît ? »
Léo : « Pas la peine. Bonome a enregistré. En plus, on entend notre ami le vent. »
Max : « Un adulte est venu essayer de nous fienter dessus. Puis il est reparti toujours en criant. »
Léo : « C’est pas très malin parce qu’on avait pas vu les petits. Bonome cavalait après avoir longuement marché. Il voulait aller à la taverne prendre son goûter et ses cafés. »
Max : « Quand on va de ce côté, il passe toujours prendre son goûter et ses cafés. Il a même plus besoin de commander. Le tavernier le connaît 🙂 »
Samuel : « Revenons à nos échasses élégantes. Nous avons repéré les petits 🙂 »
Samuel : « Quelques dizaines de mètres plus loin, la même scène s’est reproduite. Mais les petits étaient vraiment très jeunes. Là, on peut parler de poussins. Ils sont difficiles à voir dans les herbes basses. Ils sont cryptiques. »
Max : « L’an dernier, nous avions également vu des petits. Il y en a un d’âge intermédiaire. On pourrait le mettre là ! »
Léo : « Bonne idée. Après tout on peut tout à fait mélanger des fotos. »
Max : « Les voilà ! »
Léo : « Je propose de terminer avec les échasses avec des fotos d’individus juvéniles. »
Samuel : « Les avocettes on les a pas vues nicher ici. »
Max : « Ici non. Mais sur l’Île d’Ut, oui 🙂 »
Léo : « C’était pas la nidification. Nous avions pu observer un juvénile accompagné de ses parents. »
Samuel : « Code 50 pour les Récurvirostridés en Charentmaritimie 🙂 »
Léo : « Que dire de plus ? »
Max : « Brindille est allée au Parc du Marquenterre elle. Et et il y a vu des accouplements d’avocettes élégantes. »
Léo : « Elles se reproduisent tout du long de la façade Atlantique. »
Max : « Voilà voilà… »
Samuel : « On fait une galerie ? »
Léo : « Tu veux ? »
Samuel : « Oui. »
Max : « Alors on fait une galerie 🙂 »
Léo : « Nous vous laissons visiter. »
Max : « On se retrouvera dans l’article suivant. »
Samuel : « Bonne promenade et à bientôt 🙂 »
AVOCETTE ÉLÉGANTE (Récurvirostra avosetta, Récurvirostridés)
ÉCHASSE BLANCHE (Himantopus himantopus, Récurvirostridés)