Max : « Rebonjour ! »
Samuel et Léo : « Rebonjour aussi 🙂 »
Max : « Nous allons continuer à vous présenter des zoisos 🙂 »
Samuel : « Je fais le petit rappel. Nous avons vu les Ardéidés. A cette occasion, nous avions découvert que ce sont des Pélécaniformes tout comme les Threskiornithidés. Les Threskiornithidés sont eux-mêmes subdivisés en Plataléinés et en Threskiornithinés. Dans l’article précédent nous vous avons présenté la spatule blanche, le seul Threskiornithidé Platanéiné de la région. Nous allons maintenant parler des Threskiornithidés Threskiornithinés à savoir les ibis. »
Léo : « Deux espèces sont présentes en Charentmaritimie : l’ibis sacré du Nil et l’ibis falcinelle. Je propose de débuter par l’ibis sacré. »
Max : « Excellent choix mon cher Léo. Voici un ibis sacré du Nil. »
Max : « Comme son nom l’indique, l’ibis sacré du Nil est originaire d’Afrique sub-saharienne en dehors des zones forestières. Il est bien évidemment présent en Égypte mais surtout au sud, en amont du Nil. »
Léo : « Pour les égyptiens antiques, l’ibis sacré est un zoiso sacré. Il est l’un des visages du dieu Thot qui peut également être représenté sous la forme d’un babouin. »
Léo : « Thot est le dieu du savoir. Il sait tout et a le devoir de partager la connaissance. C’est pour cela qu’il aurait inventé l’écriture. C’est pratique l’écriture pour diffuser et partager le savoir même si la tradition orale a son charme. Sous sa forme ibis, Thot est également maître des rythmes de la lune. Il était donc considéré comme un seigneur du temps. »
Max : « Je me demande si bonome est pas le dieu Thot… »
Léo : « Pourquoi dis-tu ça Maxou ? »
Max : « Ben… Bonome sait tout, il partage ses connaissances même avec des petizours et c’est un Seigneur du Temps… »
Léo : « 🙂 Alors l’ibis est son zoiso totem 🙂 »
Samuel : « Vous êtes trop bêtes 🙂 A l’époque de l’Égypte antique, le climat était pas vraiment le même. Le désert était moins étendu et l’ibis sacré était présent tout le long du cours du Nil. Il devait y avoir une grande quantité d’ibis car beaucoup ont été retrouvés momifiés comme offrande à Thot. »
Max : « L’ibis sacré est donc bien un zoiso africain. Vous nous demanderez donc sûrement ce qu’il fait ici. C’est une bonne question et je vous féliciterais volontiers de l’avoir posée si nous y avions pas déjà répondu il y a biiieeen longtemps ! »
Léo : « Nous allons quand même réexpliquer. C’est à cause du parc de Branféré dans le Morbihan. Il s’agit d’un parc zoologique. Dans les années 70 ou 80, plusieurs individus se sont échappés de ce parc. Ils se sont installés dans le Golfe du Morbihan et ils s’y sont plu. Depuis, la population d’ibis sacrés férals augmente et gagne du terrain. On en observe actuellement dans le Morbihan et un peu dans toute la Bretagne, en Loire-Atlantique, en Vendée, en Charentmaritimie et jusqu’à l’estuaire de la Gironde. Une autre population semble prospérer en Camargue. Notons également quelques observations dans l’Aude mais je sais pas d’où viennent ces individus. »
Max : « Revenons à l’ibis sacré. »
Max : « Il mesure environ 70 cm de haut. Son envergure atteint 120 cm et il pèse de 1250 à 1500 g. »
Léo : « Je me rends compte à l’instant que nous avons oublié de donner les mensurations des Ardéidés. C’est embêtant. »
Max : « Pas grave. »
Samuel : « Comme pour toutes les espèces férales, la présence de l’ibis sacré peut poser problème. C’est effectivement parfois le cas. Il lui arrive de se nourrir des œufs de Laridés Sterninés tels que ceux de la sterne pierregarin, la sterne caugek ou la guifette noire. Et c’est pas bien. Il peut même s’attaquer directement aux poussins. D’un autre côté, il semble favoriser le développement des spatules blanches et comme il se nourrit d’écrevisses rouges de Louisiane, il limite la prolifération de cette espèce considérée comme invasive et nuisible. »
Max : « Si je comprends bien sa présence est à la fois nuisible et utile. »
Samuel : « Exact cousin Max ! Cela illustre le principe qui veut que rien est tout noir ou tout blanc. Dans les régions les plus au nord de son aire de répartition, il est surtout nuisible. Il y est donc détruit. Par contre, au sud, il est apprécié pour son action en faveur des spatules et contre les écrevisses de Louisiane. »
Max : « Merci beaucoup pour ces précisions mon cher petit Sam. »
Léo : « Comme nous l’avons déjà dit, les ibis vivent surtout dans les prairies, les zones humides allant jusqu’aux estuaires ou les zones agricoles. Ils se nourrissent au sol ou les pattes dans l’eau en capturant des insectes, des mollusques, des vers… »
Samuel : « Comme les spatules ils peuvent nidifier un peu partout. Toutefois, on trouve souvent leurs nids dans les héronnières en compagnie des Ardéidés. Dans ces sites de nidifications mixtes, il y a des groupes séparés. »
Max : « Ça veut dire que les nids des ibis sont regroupés, tout comme ceux des aigrettes. »
Léo : « Les ibis d’ici sont sédentaires. Ils migrent pas. Par contre, ils bougent beaucoup. Un même individu peut être observé un peu partout dans le marais au cours de l’année. Ça facilite pas leur comptage. »
Max : « Pas seulement dans le marais Léo. L’un des ibis sacré bagué que nous avons vu avait été observé en Loire-Atlantique. »
Samuel : « Il faut dire que l’ibis sacré vole très bien. En vol, sa silhouette est très caractéristique. »
Léo : « Je pense qu’il est temps de dire que l’ibis sacré est un très beau zoiso. »
Max : « Excellente conclusion mon cher Léo. Bon, ben nous pouvons passer à l’ibis falcinelle. »
Samuel : « Plegadis falcinellus. »
Max : « Que dire de l’ibis falcinelle ? Nous en avons pas vu énormément durant notre dernier séjour charentmaritimien… »
Léo : « Il est plus petit que l’ibis sacré. Environ 65 cm de haut mais seulement 90 cm d’envergure et 500 à 800g. Malheureusement nous avons pas de foto sur laquelle figureraient les deux espèces. »
Samuel : « Pourtant ces deux espèces vivent dans les mêmes milieux. »
Max : « L’ibis falcinelle est originaire d’Europe de l’Est. Sa présence dans la région est un peu inexpliquée. »
Léo : « Ce qui est encore plus inexpliqué est la présence d’un individu dans la réserve naturelle qui est trop loin de chez nous depuis quelques années. »
Max : « C’est vrai. Nous sommes allés le voir l’été dernier. On se demande bien ce qu’il fait là. »
Léo : « Il migre et il revient. Depuis trois ou quatre ans… »
Samuel : « Les ibis falcinelles font à peu près tout comme les ibis sacrés. C’est assez fréquent en fait. Je m’explique. Si vous observez bien, ces deux espèces d’ibis se ressemblent énormément. Elles ont les mêmes adaptations et les mêmes modes de vie. En fait, elles peuplent le même milieu dans des régions différentes. L’ibis sacré a colonisé l’Afrique. Le falcinelle a colonisé l’Europe centrale. En Amérique centrale il y a le magnifique ibis rouge. Nous pouvons supposer qu’il y a eu spéciation régionale. »
Léo : « Quand petit Sam parle de spéciation régionale il émet l’hypothèse qu’une espèce ancestrale a colonisé un peu tout le monde mais qu’elle a évolué localement pour donner une autre espèce. »
Max : « Voilà voilà… Du coup nous avons tout dit. Quelque chose à ajouter ? »
Léo : « Oui. Un petit détail. L’ibis falcinelle paraît noir. Mais c’est pas vrai. Observez le bien. Vous lui trouverez une très belle couleur rouille avec de magnifiques reflets métalliques verts. Vous verrez un peu dans la galerie ci-dessous. »
Samuel : « Moi je dirais que l’ibis falcinelle est très beau en vol. »
Max : « Je généraliserais en disant que l’ibis falcinelle est vraiment un très beau zoiso 🙂 »
Léo : « Vous pouvez maintenant aller visiter la galerie. Nous vous souhaitons une agréable visite 🙂 »
IBIS SACRÉ DU NIL
IBIS FALCINELLE