Max : « Nous revoici ! »
Léo : « Parlez pas trop fort s’il vous plaît. »
Samuel : « Il y a derrière nous un spectacle à ne pas rater 🙂 »
Max : « Nous allons vous expliquer ça avec quelques fotos. Commençons en vous montrant la petite falaise qui se trouve derrière nous. »
Léo : « Ce sont des nids terriers. »
Samuel : « Vous vous demandez certainement qui habite là. »
Max : « Ce sont eux 🙂 »
Léo : « Des guêpiers d’Europe ! Nous sommes juste à côté d’une colonie de guêpiers d’Europe 🙂 »
Max : « A vue de truffe il y a un bonne vingtaine de couples qui nourrissent leurs petits. »
Samuel : « Les guêpiers d’Europe s’appellent Merops apiaster et ils font partie de la famille des Méropidés. Nous connaissons pas d’autres Méropidés. »
Léo : « Il en existe 26 espèces de par le monde. Le nom de la famille vient de merops qui veut dire guêpiers. Ils ont tous de belles couleurs et se ressemblent un peu de par leur forme. »
Max : « Les guêpiers sont des espèces ingénieurs. Si si 🙂 »
Léo : « Maxou, pourrais-tu expliquer ce qu’est une espèce ingénieur ? »
Max : « Je peux 🙂 Ce sont des espèces qui par leur simple présence modifient leur environnement. »
Samuel : « Merci pour cette définition cousin Max mais pourrais-tu l’expliciter ? »
Max : « Vous avez vu sur les fotos de la falaise qu’il y a des tas de nids-terriers. Je remontre. »
Max : « Ces terriers sont bien dûs à l’activité des guêpiers. Ils n’existeraient pas sans les guêpiers. L’environnement est donc bien modifié. Il se trouve que ces terriers peuvent être utilisés par d’autres zanimos lorsque les guêpiers les abandonnent soit pour leur migration, soit parce qu’ils en veulent un tout neuf. La présence de ces nids-terriers facilite donc l’installation d’autres zanimos. Les guêpiers constituent donc ce qu’on appelle une espèce facilitatrice. »
Samuel : « Grâce à eux il y a d’autres zanimos 🙂 »
Léo : « Petit Sam, comment expliquez-vous le nom de guêpier ? »
Samuel : « Je l’explique difficilement. Ce nom viendrait de l’alimentation de ces zoisos. Elle serait à base de guêpes ou autres Hyménoptères Apocrites Aculéates. Mais nos observations semblent contredire cette explication. Regardez un peu. »
Samuel : « Vous avez clairement pu voir dans leur bec des papillons, des libellules et quelques Diptères de grandes tailles. »
Léo : « J’ai reconnu des Nymphalidés dont un ou deux vulcains, et on reconnaît bien le bombyx du chêne sur la dernière foto. »
Max : « Je précise que les fotos ont toutes été réalisées au super-méga-zoom pour rester à distance de ces magnifiques zoisos afin de pas les déranger du tout. »
Léo : « J’irai jusqu’à dire qu’ils nous ont complètement négligés. »
Max : « Comme vous le voyez, les guêpiers se rassemblent sur les branches de cet arbre mort. »
Samuel : « Je reviens à l’étymologie. En fait, la parade fait intervenir des offrandes de guêpes. Le mâle s’approche de la femelle. Il se pose à côté d’elle sur la branche avec une guêpe dans le bec et il la lui propose. Si elle l’accepte c’est qu’elle est d’accord pour faire des œufs. Sinon, c’est raté pour lui. Il faut qu’il essaye avec une autre femelle. »
Léo : « Si l’offrande est acceptée, le couple se met au travail et creuse son nid-terrier. En général, la femelle y pond 5 œufs qui seront couvés par les deux parents pendant environ trois semaines. Ensuite, les petits gardent le nid trois ou quatre semaines. On dit qu’ils sont nidicoles. Pendant ce temps, ils attendent avec impatience la nourriture que leur apportent leurs parents. »
Max : « Ils mangent tellement qu’ils seront plus gros que leur parents et qu’ils devront jeûner avant leur premier envol 🙂 »
Léo : « Là, il y a des petits dans les nids-terriers. Ils sont déjà grands. Selon moi, ils vont pas tarder à quitter leur nid. »
Max : « La présence des petits explique l’agitation qui règne dans ce Royaume. Les parents doivent aller chercher la nourriture et l’apporter au nid. Les proies sont attrapées en vol. »
Samuel : « Les guêpiers sont très beaux quand ils volent. Ils planent beaucoup. »
Max : « Superbonome a fait des centaines de fotos pour que nous en ayons quelques une à vous montrer. »
Samuel : « Parfois les guêpiers font une pause sur une branche. »
Léo : « Mais ils en font pas trop de pauses parce qu’il y a les petits à nourrir. Il faut aller chasser puis apporter la proie au petit. »
Max : « Les parents du début de la falaise font presque toujours une pause sur une branche avant d’aller au nid-terrier. »
Léo : « Nous avons découvert que les guêpiers assommaient leurs proies sur la branche avant de l’apporter à ses petits. Nous avons des films. Ils se trouvent dans l’article suivant. C’est un choix délibéré de les avoir mis à part. Nous pensons à ceux de nos lecteurs qui ont une connexion un peu lente. Si on met les films dans cet article il va mettre des heures à charger. L’article suivant est réservé à ceux qui ont le très haut débit. Nous en sommes désolés. »
Max : « Un film montre un parent qui s’essuie le bec sur la branche en repartant. Il y a beaucoup de trafic sur ces branches 🙂 »
Léo : « Tout au fond, dans les nids-terriers les plus éloignés de nous, il se passe des choses étranges. Le parent arrive avec le ravitaillement et attire le petit à la sortie du nid. Mais quand il sort la tête, son parent s’envole puis revient en vol quasi-stationnaire juste devant la sortie du nid. Ou alors il se pose un peu en dessous. »
Max : « Nous supposons que c’est une façon d’inciter les petits à sortir. »
Léo : « Il faut bien qu’ils quittent leur petit nid douillet ces petits. »
Samuel : « Quand les petits seront sortis, ils devront apprendre à se nourrir eux-mêmes. Ça doit pas être facile d’attraper des Insectes en vol. Au début, ils doivent pas vraiment y arriver. »
Max : « Ensuite, les guêpiers d’Europe vont migrer. Ils vont juste en-dessous du Sahara dans une bande allant de la Mauritanie à l’Éthiopie. Comme souvent, les mâles et les femelles migrent séparément. Les juvéniles restent avec les femelles. Le voyage est périlleux. Tout d’abord le chemin est long et semé d’embûches. Il faut passer les Pyrénées puis le détroit de Gibraltar. C’est pas si facile que ça. Et puis il y a de la prédation en chemin. Le plus grand prédateur des guêpiers est le faucon Eléonor. On sait pas pourquoi. Il doit aimer le guêpier ce faucon. »
Samuel : « C’est en Afrique que les couples se forment. Les jeunes mâles draguent les femelles à grands coups de guêpes. Le retour se fait en couple. Je suis pas sûr mais il me semble que les couples restent fidèles pendant des années. »
Léo : « Voilà. Il me semble que nous avons tout dit sur les guêpiers d’Europe. »
Max : « Pas tout à fait Léo. Je voudrais apporter quelques précisions quant à leur répartition en France. Je pensais que la Charentmaritimie était un peu au nord de leur aire de répartition estivale. Eh bien non ! J’ai entendu parler de colonies dans l’Oise ! Vous vous rendez-compte ?! Dans l’Oise ! »
Léo : « C’est très au nord ça. »
Samuel : « Ça veut dire qu’il pourrait y en avoir en IDF. Il va falloir enquêter. »
Max : « Cette fois nous avons tout dit. »
Léo : « Vous savez tout sur les guêpiers d’Europe. »
Max : « Nous sommes restés des heures dans ce Royaume. Bonome s’était installé inconfortablement mais de façon à ne pas être trop visible par les guêpiers. »
Léo : « Il nous a fallu partir parce que Babbati voulait nous montrer quelque chose. »
Samuel : « Avant de finir cet article nous voudrions vous montrer une autre belle surprise. »
Max : « Nous avons bien évidemment observé les autres zoisos. Il y avait des chardonnerets rigolos, des linottes mélodieuses, des hirondelles rustiques… »
Léo : « J’ai entendu un Martin. »
Samuel : « Et puis il y avait des rapaces en vol. Surtout des milans noirs. Et puis bonome a fotoé ce qu’il pensait être une buse, comme ça, vite fait… »
Max : « C’est en regardant les fotos, le soir, que nous avons vu que c’était pas une buse du tout. »
Léo : « C’est un circaète Jean-le-Blanc 🙂 »
Samuel : « Circaetus gallicus, Accipitridés. »
Max : « En vrai, on en a vu deux sans les voir 🙂 »
Léo : « Nous étions tellement concentrés sur les guêpiers que nous avions pas fait attention ! »
Max : « Heureusement que bonome avait fotoé ! »
Léo : « Nous vous parlerons du circaète un autre jour. »
Max : « Pour terminer cet article nous voudrions vous montrer quelque chose qui a rien à voir avec les zoisos. »
Léo : « Il faut savoir que Babbati, notre correspondant en Charentmaritimie, aime beaucoup l’astronomie et il voulait nous montrer une conjonction planétaire. »
Samuel : « Jupiter et Saturne étaient juste à côté de la lune. »
Léo : « Et en plus la station spatiale internationale devait passer entre Jupiter et Saturne. »
Max : « Nous devions pas rater ça 🙂 »
Samuel : « Babbati a installé son matériel. Il était tout énervé et il arrêtait pas de regarder l’heure. »
Léo : « Nous, nous nous sommes allongés dans l’herbe pour regarder le ciel tranquillement. »
Max : « Et bonome a fait des fotos à main levée, comme ça. »
Samuel : « Elles sont pas exceptionnelles ces fotos mais on les aime bien. »
Léo : « Là, il y a Saturne, Jupiter et la lune. »
Max : « Sur les deux fotos suivantes, on voit l’I.S.S. qui se déplace. »
Léo : « Bonome a un peu bougé un fotoant. Ça explique que les planètes soient pas nettes. Mais on voit bien l’I.S.S. »
Max : « C’est rigolo 🙂 »
Léo : « Nous remercions Babbati de nous avoir invités à assister à ce spectacle. »
Samuel : « Nous remercions également madame Véronique pour nous avoir indiqué la présence des guêpiers même si la localisation était imprécise. »
Les petizours : « Merci madame Véronique !!! »
Max : « Je vais même faire de la publicité pour elle. Allez voir son site. C’est très beau ce qu’elle fait. »
Léo : « Si vous passez par la Charmante Petite Ville, allez lui acheter quelque chose. Et si vous êtes gentils avec elle, elle vous parlera des rapaces des remparts et elle vous montrera ses films. Ils sont chouettes ses films 🙂 »
Max : « 🙂 Bien, il est temps de vous quitter. N’oubliez pas qu’il y a un autre article avec les petits films. »
Léo : « Pour le moment nous vous souhaitons bonnuit ! »
Samuel : « Et nous vous disons : A bientôt ! »
Si vous passez à brouage, j’ai un camescope à proposer, encore plus performant que le mien.Véronique Maréchal