Samedi 30 Décembre, An IV
Bonjour Princesse, comme tu le sais je suis très en retard dans mon blog alors avec petit Sam et Léo nous avons décidé de sauter quelques inspections. On a vraiment bien inspecté mais comme il s’est rien passé de spécial on te raconte pas. On passe directement à une belle sortie du mois de décembre de cet an IV lors d’un séjour Charentmaritimien. J’espère que ça va te plaire.
Max : « Bonome, tu nous avais dit que le grand d’Orbigny avait habité quelque part en Charentmaritimie il me semble. »
Le chevalier : « Oui mon petitours. »
Max : « Tu veux pas nous emmener voir sa maison s’il te plaît ? »
Le chevalier : « C’est une demande personnelle ou tu as consulté Samuel et Léo ? »
Max : « C’est petit Sam qui nous en a parlé. Léo et moi avions oublié. »
Le chevalier : « Léo a dû dire que petit Sam a une mémoire prodigieuse 🙂 »
Max : « Il a raison Léo. Il m’impressionne ce petitours blanc. Il se souvient de tout tout le temps. »
Le chevalier : « C’est vrai. »
Max : « C’est ton petitours préféré ce petit Sam. »
Le chevalier : « Je n’ai pas de préféré Maxou. »
Max : « On sait bien que si bonome 🙂 Mais on te comprend. Nous aussi c’est notre préféré. Il s’en rend même pas compte. »
Le chevalier : « Tous mes petizours c’est mon préféré Maxou 🙂 Quand veux-tu partir ? »
Max : « Le temps que tu sautes dans tes chaussettes bonome 🙂 »
Le chevalier : « Tu préviens les autres ? »
Max : « J’y cours ! SAAAM ! LÉOO ! SACADOS SUR LE DOS ! ON VA VOIR LE GRAND D’ORBIGNY ! »
Pendant la chevauchée…
Max : « Bonome, c’est loin ? »
Le chevalier : « Plus d’une heure de chevauchée. »
Max : « Tout ça ! Oulala ! »
Léo : « Tu pourrais nous parler un peu du grand d’Orbigny pendant ce temps. »
Le chevalier : « Si vous voulez. Alcide Charles Victor Marie Dessalines d’Orbigny… »
Max : « Oulala ! Calme bonome, calme ! On t’a demandé de nous parler du grand d’Orbigny, pas de toute sa famille ! »
Le chevalier : « C’est bien du grand d’Orbigny dont je parle 🙂 »
Max : « Charles, Marie et Victor ? »
Le chevalier : « A l’époque les noms étaient plutôt longs 🙂 »
Samuel : « Alcide Charles Victor Marie… Tout ça c’est son prénom ? »
Le chevalier : « Alcide était son prénom d’usage. »
Léo : « Et Dessalines d’Orbigny c’est son nom ? »
Le chevalier : « Oui, mais on n’utilisait qu’une partie de ce nom. »
Max : « D’accord. Alors parle nous du grand Alcide d’Orbigny ! »
Le chevalier : « Un long exposé interminable et soporifique ? »
Max : « Ben oui ! C’est ta spécialité ! »
Le chevalier : « Alors je commence lors de son adolescence. »
Léo : « Dis nous d’abord quand il est né ! »
Le chevalier : « Oups ! J’ai oublié ! Il est né en 1802, le 6 septembre, à Couëron en Loire-Inférieure. En 1815 ses parents se sont installés dans la petite ville que nous allons découvrir. Je ne sais pas à quel moment il s’est pris de passion pour les foraminifères mais il les a beaucoup étudiés lors de son adolescence. C’est même lui qui a nommé le groupe. »
Max : « C’est quoi les forts en mini fer ? »
Le chevalier : « Les foraminifères ! A l’époque on pensait que c’était des Mollusques Céphalopodes. »
Max : « Comme les Mammonites ? »
Le chevalier : « Oui Max. »
Léo : « Tu as dit : ‘on pensait’. C’était pas vrai ? »
Le chevalier : « Plus tard, en 1835, Felix Dujardin en établit la nature unicellulaire. »
Max : « Ça peut pas être des Mollusques Céphalopodes alors puisque ce sont des organismes pluricellulaires les Céphalopodes. »
Samuel : « Chevalier, c’est quoi un foraminifère ? »
Le chevalier : « C’est un groupe d’êtres vivants unicellulaires qui fabriquent un squelette minéral perforé. Le trou est appelé foramen, ce qui signifie trou. -fère vient de ferre, porter en latin. Ils sont, comme les ammonites, constitués de plusieurs loges. Je pense que des images vous aideraient à mieux visualiser. »
Max : « Bah oui ! »
Le chevalier : « Les foraminifères ont des pseudopodes. Ce sont des prolongements cytoplasmiques qui servent à la préhension, l’alimentation et la locomotion. Grâce à ces prolongements du cytoplasme, ils peuvent attraper des proies ou de la matière organique dont ils se nourrissent, ou bien ils s’en servent pour se déplacer. »
Léo : « Et le grand d’Orbigny les a étudiés pendant son adolescence ? »
Le chevalier : « Oui Léo. Et pendant toute sa vie. »
Samuel : « C’est important les foraminifères ? »
Le chevalier : « Leur accumulation donne naissance à des roches ou en sont un constituant important. Il y en a dans certaines couches de l’Île Où On Va à Pieds. Souvenez vous des alvéolines. »
Samuel : « Là où vous m’avez offert mon sacado ! Je me souviens ! Tu nous les a montrées quand on était avec cousin Boris ! »
Max : « Comment tu te souviens de ça toi ? »
Samuel : « Je me souviens bien quand vous m’avez offert mon sacado. Chaque fois qu’on va sur l’Île j’y repense. Alors quand bonome a montré les alvéolines je me suis dit que c’était vraiment un bel endroit puisque j’y avais reçu un beau cadeau et que j’y découvrais des fossiles que c’est pas tout le monde qui les connaît ! Alors forcément, je m’en souviens ! »
Max : « Il est trop fort ce petitours blanc ! »
Léo : « Petit Sam tu m’impressionnes ! Quelle mémoire prodigieuse ! »
Samuel : « C’est pas un prodige 🙂 Je m’en souviens, c’est tout 🙂 »
Max (à Samuel) : « Observe discrètement la façon dont bonome te regarde 🙂 Tu vois la fierté dans ses yeux ? »
Samuel : « Arrêtez, vous me gênez ! »
Max : « Bonome, reviens aux foraminifères du grand d’Orbigny s’il te plaît. »
Le chevalier : « Au cours de sa vie il en a identifié plus de 1500 espèces ! »
Léo : « Tout ça ! »
Le chevalier : « Oui Léo, tout ça 🙂 Sachez que les foraminifères sont d’excellents fossiles stratigraphiques. »
Samuel : « C’est quoi un fossile stratigraphique ? »
Le chevalier : « Il existe de très nombreuses espèces de foraminifères depuis le Cambrien supérieur et les espèces ont évolué très vite. Beaucoup d’espèces ont vécu chacune une courte période. Ce qui fait que lorsqu’on a réussi à dater une espèce elle peut ensuite servir à dater les roches dans lesquelles on les retrouve. »
Samuel : « Alors un fossile stratigraphique permet de dater une roche. Merci chevalier. »
Max : « Bien. Le grand d’Orbigny a étudié les foraminifères. Quoi d’autres ? »
Le chevalier : « Il a débuté ses études à La Rochelle puis les a continuées à Paris où il a rencontré Cuvier, Geoffroy Saint-Hilaire, Brongniart, Blainville… »
Max : « Ce sont pas les grands scientifiques représentés sur la façade du Muséum d’Histoire Naturelle de la Ville Capitale ? »
Le chevalier : « Si Max. »
Max : « Je mettrai des fotos dans mon blog. »
Le chevalier : « Ensuite il se voit confier une mission d’exploration de l’Amérique du sud. En 1825 il me semble. »
Léo : « Il a que 23 ans ! Rholala ! »
Le chevalier : « Il part le 30 juin 1826 sur la corvette La Meuse. Il explorera le Venezuela, la Colombie, l’Équateur, l’Uruguay, l’Argentine, le Pérou et le Chili. Son voyage a duré 7 ans et sept mois pendant lesquels il a observé, décrit et collecté des Vertébrés, des Invertébrés, des plantes… Il s’est également adonné à l’anthropologie et l’ethnologie. Il envoyait ses échantillons au fur et à mesure de ses descriptions au Muséum d’Histoire Naturelle de la Ville Capitale. Il revint en France à bord du Philanthrope en janvier 1834. »
Léo : « Ça a dû être un beau voyage. »
Samuel : « Mais c’était dangereux à l’époque ! Oulala ! »
Max : « Bonome, on fera un grand voyage naturaliste comme celui-là nous aussi ? »
Le chevalier : « J’en doute Maxou. »
Max : « Ben oui. Tu es pas un aventurier comme ça toi. Et puis nous non plus. On se contente de la beauté qu’il y a autour de nous. »
Samuel : « Qu’est qu’il a fait en France le grand d’Orbigny ? »
Le chevalier : « Il a écrit des tas de livres. Ses mémoires de voyage d’abord, qu’il a commencées dès son retour. Il lui a fallu 13 ans pour en rédiger les 9 tomes. 4700 pages en 11 volumes. 555 illustrations plus des cartes. C’était, et c’est peut-être encore, la plus grande monographie consacrée à une région du monde. Forcément, puisqu’il avait collecté environ 9000 espèces. »
Max : « Tu as ce livre dans ta bibliothèque Bonome ? »
Le chevalier : « Malheureusement non. »
Léo : « Il a écrit d’autres ouvrages ? »
Le chevalier : « Oui Léo. La paléontologie Française. 4000 pages, 1440 lithographies, 7800 espèces décrites. Mais il ne l’a jamais fini. »
Samuel : « Rhooo ! »
Le chevalier : « Il a encore rédigé une Paléontologie universelle des animaux mollusques et rayonnés fossiles. En fait, il me semble qu’il n’en a rédigé que le prodrome, Prodrome de la paléontologie stratigraphique. Ses 3 volumes recensent 40 000 espèces d’Invertébrés fossiles. »
Léo : « On connaîtra jamais tout ça nous. »
Max : « On connaît déjà des tas de choses fort savantes nous ! Je te rappelle que nous sommes que des petizours et non des grands naturalistes. »
Le chevalier : « Rien n’empêche un petitours d’être un grand naturaliste ! J’en connais d’ailleurs trois. »
Max : « C’est gentil bonome mais c’est pas vrai 🙂 »
Léo : « C’est un pieux mensonge. »
Samuel : « Qui nous fait très plaisir 🙂 »
Le chevalier : « 🙂 Je termine la bibliographie de ce cher Alcide d’Orbigny avec le Cours élémentaire de paléontologie et de géologie épais de plus de 1100 pages. »
Max : « Je serais curieux de le lire. »
Léo : « Moi aussi ! »
Samuel : « Mais les stratotypes ? Quand s’est-il occupé des stratotypes ? »
Le chevalier : « Pendant qu’il rédigeait ses ouvrages, entre 1840 et 1852. »
Max : « Je rappelle quand même ce qu’est un stratotype. C’est un affleurement qui sert de référence pour définir un étage géologique, c’est-à-dire un étage de l’échelle stratigraphique. »
Samuel : « Comme le stratotype du bajocien que le grand d’Orbigny a défini en Normandie ! »
Léo : « Dire qu’on s’est assis dessus 🙂 »
Max : « Je mettrai des fotos dans l’article ! »
voir l’article : 144-2 – Jusqu’au stratotype
Léo : « Bonome, il en a défini combien des stratotypes le grand d’Orbigny ? »
Le chevalier : « Je ne sais pas. Mais neuf des étages qu’il a proposés sont encore actuellement reconnus. Cinq des onze étages du Jurassique et quatre sur les douze du Crétacé. »
Max : « Tu voudras bien faire un tableau bonome ? Pour mieux voir. »
Le chevalier : « Si tu veux Maxou. »
Max : « Merci bonome. »
Léo : « Tu as tout dit sur le grand d’Orbigny ? »
Le chevalier : « Non, mais nous arrivons. »
Léo : « Alors tu reprendras plus tard. »
La Petite Ville du Grand d’Orbigny…
Max : « On cherche la maison maintenant. Mais ! C’est quoi ça ? »
Léo : « Ben, soit c’est la Maison de la Baie, soit c’est une église. »
Max : « C’est une drôle d’église ça. Bonome, on peut aller la voir ? »
Samuel : « Tu veux faire l’églisologie ? »
Max : « Tu veux pas ? »
Samuel : « Ben si ! J’aime bien moi. Et puis ça nous change un peu. »
Max : « Léo, tu es d’accord ? »
Léo : « Oui, elle m’intrigue cette église. »
Max : « Tu as entendu bonome ? Tes petizours te demandent humblement d’aller observer cette drôle d’église. »
Le chevalier : « J’y vais de ce pas. »
Max : « Tu peux en faire le tour s’il te plaît. C’est étrange… »
Max : « Mmmmm… »
Max : « Oui oui… »
Max : « Bien… »
Max : « D’accord… Je vois. Bonome, ça va pas du tout cette église ! »
Samuel : « Pourquoi cousin Max ? »
Max : « Ben… C’est n’importe quoi le style ! Regarde le portail ! »
Max : « Ça c’est l’art roman. Ça saute aux yeux. Il y a pas de programme iconographique. Rien du tout. Sauf des statues colonnes sur les côtés mais elles sont plus là. Dans les voussures il y a des motifs végétos stylisés. Et puis là haut ! Regardez moi ça ! »
Max : « Des motifs végétos, zanimos imaginaires, des impudicas, des obsenitas… Ça c’est du pur roman ! Maintenant observons les fenêtres… »
Max : « Des grandes fenêtres avec des arcs-brisés en haut et des tétralobes ! C’est du gothique ! Du gothique rayonnant en plus ! Et puis elle est fortifiée cette église ! Ça se voit bien ! Il y a des créneaux, un chemin de ronde et même des mâchicoulis ! Montre les mâchicoulis bonome ! »
Max : « Merci 🙂 Quand on fait une église fortifiée, on fait pas des grandes fenêtres comme ça ! Du roman, du fortifié, du gothique rayonnant… Ça va pas du tout et c’est n’importe quoi cette église ! »
Léo : « Ça peut s’expliquer. »
Max : « Tu peux expliquer ça toi ? »
Léo : « Ben oui. Imaginons une église romane. On la connaît un peu puisqu’il en reste sa façade. Au moins une partie. »
Max : « D’accord. »
Léo : « Je te rappelle qu’on est en Aquitaine ici. »
Max : « J’aurais dit le Gondwana moi. »
Léo : « Oui, les géologues sont au Gondwana mais pour le moment on est historiens ! »
Samuel : « Alors on est en Aquitaine. »
Léo : « Et l’histoire de l’Aquitaine est étroitement liée à Aliénor. »
Samuel : « La bi-reine ! On l’a vue au Château des Angles ! »
Max : « Je mets un foto ! Et même le lien vers l’article ! »
Léo : « Bon, vous vous souvenez que lorsque Aliénor a quitté Louis VII pour Henri qui planta des genêts elle emporta l’Aquitaine avec elle. »
Max : « Et après ça a été la guerre entre les anglois protestants et les françois catholiques… Il y a toujours la guerre avec les zoms ! »
Samuel : « Jusqu’à la bataille de Castillon le 17 juillet 1453. »
Max : « Je vois où tu veux en venir Léo. Comme il y avait la guerre ici, les habitants ont fortifié leur église romane. D’accord. Mais les fenêtres gothiques ? »
Léo : « C’est un peu bizarre ça. Mais j’ai une hypothèse. »
Samuel : « Cousin Léo tu as toujours des hypothèse 🙂 »
Léo : « 🙂 Mais celle-ci est pas terrible. Le gothique c’est le grand Suger qui l’a inventé à Saint-Denis. »
Max : « Bonome tu nous a jamais emmenés à Saint-Denis ! »
Le chevalier : « Je tacherai de réparer ça. J’écoute Léo moi. »
Léo : « Le grand Suger a été régent du Royaume sous Louis VII et il a désapprouvé la répudiation d’Aliénor. Le gothique rayonnant vient après le gothique primitif du grand Suger. Donc après le passage de l’Aquitaine sous le joug anglois. »
Max : « Selon toi, après le début de la guerre et la fortification de l’église, de grandes fenêtres gothiques auraient été ouvertes ? »
Léo : « Ben, c’est une hypothèse mais elle est pas terrible puisque la guerre a duré jusqu’en 1453… »
Max : « Tu vois, ça va pas du tout cette église et c’est n’importe quoi ! Bonome, qu’en penses-tu ? »
Le chevalier : « Rien. Je vous écoute avec fierté 🙂 »
Léo : « C’est toi qui nous as tout appris ! »
Le chevalier : « Erreur Léo ! Je transmets ! J’enseigne. C’est vous qui étudiez et qui acquérez les connaissances. »
Samuel : « J’ai vu un zoiso ! »
Max : « Un zoiso gothique ou un zoiso roman ? »
Samuel : « Tu est trop bête cousin Max ! »
Léo : « C’est un rougequeue noir mâle adulte ! »
Max : « On refait un tour de l’église ? »
Le chevalier : « Si vous voulez. »
Max : « Tu connais pas l’histoire de l’église bonome ? »
Le chevalier : « Pas tout. Il me semble que la fortification de l’église a eu lieu au 14ème siècle. »
Max : « Alors Léo avait un peu raison. C’était bien à cause des guerres de religion. »
Léo : « Mais c’est quand même bizarre ces grandes fenêtres… »
Le chevalier : « Elles ne sont pas d’origine. »
Max : « Les fenêtres gothiques sont pas gothiques ? »
Le chevalier : « Elles ont été percées lors de la rénovation de l’église après 1880. »
Max : « En 1880 ils ont fait du gothique ? »
Le chevalier : « Oui Maxou. »
Max : « Quand je dis que c’est n’importe quoi cette église ! »
Léo : « Elle est très belle. C’est dommage qu’on puisse pas y entrer… »
Samuel : « Zoiso ! Oulala ! Zoiso ! Là ! Là ! Bonome regarde le zoiso ! »
Max : « C’est qui lui ? »
Léo : « Un tichodrome échelette. »
Max : « Un tricot drôle ? »
Léo : « Un tichodrome échelette ! Tichodroma ruparia, Tichodromidés. Je pensais pas en voir un jour ! Et il est juste là ! Rhooo la chance ! »
Max : « Tu connais le tricot drôle toi ? »
Samuel : « Moi aussi 🙂 Même que je pense que c’est une femelle. »
Max : « Comment vous le connaissez ? »
Léo : « On étudie nous ! »
Max : « Moi aussi ! C’est pas parce que je connais pas ce zoiso que j’étudie pas ! »
Samuel : « On le sait bien cousin Max 🙂 »
Max : « Bonome, tu connais le tichodrome toi ? »
Le chevalier : « Comme tes cousins. »
Max : « D’accord. Je suis le seul béotien… Alors expliquez moi le tichodrome. »
Léo : « On l’observe encore un peu avant… »
Samuel : « C’est vraiment un drôle de zoiso ce tichodrome. »
Max : « Petit Sam, pourrais-tu en faire la description ? Au passage tu me diras comment tu sais que c’est une femelle. »
Samuel : « Le tichodrome est un petit zoiso de la taille d’une sittelle. Vu comme ça il a l’air tout gris. Mais c’est pas vrai. On le voit bien sur les fotos. Ses ailes arrondies sont noires avec des taches rouge carmin vers l’avant et des gros points blancs vers l’arrière. La queue est noire elle aussi. »
Samuel : « On voit bien le long bec légèrement courbé vers le bas. Et puis la gorge est blanche. Or, il me semble bien que chez le mâle elle est noire. Surtout en plumage nuptial. Je pense donc que c’est une femelle. Ah oui ! Il faut parler de ses petites pattes ! Il a de bonnes griffes qui lui permettent de s’accrocher partout. »
Max : « Merci petit Sam. Léo, veux-tu bien évoquer son habitat et sa répartition géographique ? »
Léo : « Oui Maxou. »
Léo : « C’est ça la surprise ! Je rappelle qu’on est Charentmaritimie ici, pas loin de la mer et à très faible altitude, moins de 20 mètres il me semble. »
Max : « C’est important l’altitude ? »
Léo : « Ben oui ! C’est un zoiso montagnard le tichodrome échelette ! »
Max : « Montagnard ? Il vient de la montagne ? Mais il y a pas de montagne ici ! Elles sont loin les montagnes ! Il s’est perdu ! Pfff ! Bonome, prépare la monture on le ramène à la montagne ! Allez ! »
Max : « Non Maxou, elle est venue toute seule. Elle retournera à la montagne quand elle le voudra. »
Samuel : « Elle est peut-être venue voir la maison du grand d’Orbigny elle aussi 🙂 »
Max : « D’accord. Je vois. Alors on voit un zoiso montagnard à la mer et on laisse faire ! Bien. M’en fiche ! Si Princesse nous gronde je lui dirai que je vous avais prévenus ! »
Le chevalier : « Oui Max. »
Léo : « Bon, le tichodrome vit à la montagne dans toute la zone paléarctique. En France on le trouve dans les Alpes, les Pyrénées, le Massif-Central, entre 400 et 4000 mètres d’altitude. Parfois, l’hiver ils descendent un peu dans les vallées où on les observe sur les façades de bâtiments tels que les églises, les châteaux… »
Max : « Comme ici ! Elle est sur une église-château ! Mais pourquoi ? »
Samuel : « Les tichodromes sont rupicoles ! Ils vivent sur les falaises ! »
Max : « D’aaacoooord ! Une façade de pierre c’est un peu comme une falaise ! Évidemment ! »
Samuel : « Le long bec pointu et courbé permet au tichodrome d’attraper ses proies dans les anfractuosités de la roche. Il se nourrit surtout d’Arthropodes mais il dédaigne pas un Mollusque ou un ver de temps à autres. C’est bon aussi 🙂 »
Léo : « Comme vous le voyez, le tichodrome a un comportement étrange. Il avance et agite ses ailes régulièrement. Je sais pas à quoi ça sert mais comme ça on voit bien ses ailes. Parce qu’il vole pas beaucoup le tichodrome. »
Samuel : « Il me fait un peu penser au grimpereau qui grimpe le long des troncs. Il vole que pour changer d’arbre donc jamais sur de longues distances. »
Léo : « Que dire d’autres… Ah oui ! C’est le mâle qui choisit le site de nidification. Il indique le site à la femelle et c’est elle qui construit le nid toute seule. La ponte a lieu en mai ou juin et la couvaison des trois ou quatre œufs dure une vingtaine de jours. Les deux parents participent au nourrissage des jeunes pendant trois à quatre semaines. »
Samuel : « Je précise que ce zoiso, quoique peu fréquent en France puisqu’il est présent qu’en montagne, est pas menacé. »
Léo : « Je crois qu’on a tout dit sur le tichodrome. Maxou as-tu des questions ? »
Max : « Bah oui ! Ça veut dire quoi tichodrome ? Ça sent le grékancien ça ! Et ‘échelette’, ça vient d’où ? »
Léo : « Bonome, nous t’écoutons ! »
Le chevalier : « C’est effectivement du ‘grékancien’ 🙂 Désolé Maxou. »
Max : « Vas-y, fais toi plaisir bonome 🙂 Fais le grékancien que personne connaît à par toi ! »
Samuel : « Moi j’aime beaucoup l’étymologie. Après on connaît des tas de mots et on comprend mieux ! »
Le chevalier : « Tout à fait d’accord mon petitours 🙂 Tichodrome vient de teichos et dromas, muraille et qui court vite. Ce qui colle parfaitement avec ce petit oiseau qui court rapidement sur les murailles 🙂 »
Léo : « Dromas aurait pas donné dromadaire ? »
Le chevalier : « Si mon Léo 🙂 »
Max : « Oula ! On va pas s’embarquer là dedans ! Je vous rappelle qu’on parle de zoisologie là ! »
Léo : « Ça serait bien comme monture un dromadaire 🙂 »
Max : « Pfff ! Bon, on sait tichodrome. Et échelette ? »
Le chevalier : « C’est un nom donné aux passereaux grimpeurs. Mais je ne sais pas bien d’où il vient. »
Max : « Ben parce qu’ils grimpent comme sur une échelle tête de piaf ! »
Le chevalier : « C’est à moi que tu dis tête de piaf ? »
Max : « Ouiii 🙂 »
Le chevalier : « D’accord. Je vois. Bien. Un surnom de plus. »
Max : « Oui mon grand dadais 🙂 »
Le chevalier (à Samuel et Léo) : « Et vous vous ne dites rien ? »
Samuel : « Non 🙂 »
Léo : « Non plus 🙂 »
Le chevalier : « Alors on rentre les machins 🙂 »
Léo : « Attends bonome ! Il faut dire au revoir au rougequeue noir sinon il va être jaloux ! »
Samuel : « Au revoir les zoisos ! »
Ensuite, on a tout chevauché. Bonome a fait des détours exprès pour prolonger l’inspection. Il a eu bien raison puisqu’on a vu des perdrix rouges !
Et plus loin il y a eu des faisans de Colchide.
Mais on pense qu’ils venaient d’élevages pour la chasse. C’est pas bien de faire ça ! Princesse, il faut que tu fasses un loi qui interdise la chasse. C’est pas bien la chasse. Il faut laisser faire des professionnels quand il y a régulation à faire. S’il te plaît Princesse.
Léo : « Zutalor ! »
Max : « Késkia ? »
Léo : « Avec l’église fortifiée et le tichodrome on a complètement oublié la maison du grand d’Orbigny ! »
Max : « Ah oui ! »
Le chevalier : « Je pense qu’il ne nous en voudra pas 🙂 Allez, pochez vous et dormez un peu. La chevauchée va être longue et vous devez être fatigués. »
Max : « Merci bonome. A tout à l’heure. »
Voilà Princesse. C’est comme ça qu’on a découvert un tichodrome qui habite l’église dans la Petite Ville du grand d’Orbigny.