Max : « Bonjour à tous ! »
Samuel et Léo : « Bonjour aussi ! »
Léo : « Nous reprenons notre périple en Normandie. »
Samuel : « Avec quelques révisions. »
Max : « Bah oui, il faut réviser parfois sinon on retient pas. »
Léo : « Tout le monde sait que l’apprentissage est fondé sur la répétition. »
Samuel : « On étudie. On oublie. On révise. On oublie encore… »
Max : « Et à la fin on sait tout ! Comme bonome ! »
Léo : « Oui mais lui il a 15 milliards d’années alors, forcément, il connaît tout. »
Samuel : « Il a eu le temps de réviser en 15 milliards d’années. »
Léo : « Max, peux-tu nous dire ce que nous allons réviser ? »
Max : « Bien sûr Léo ! Nous allons réviser le Bajocien. Et le tout début du Bathonien. »
Léo : « On va au Jurassique d’il y a 170 à 168 millions d’années ? »
Max : « Exactement ! »
Samuel : « C’est parce qu’on est retournés au stratotype ! »
Léo : « On vous raconte ça de ce pas. »
Max : « Nous vous rappelons que pour voir le Bajocien, il faut aller aux Belles Falaises. »
Léo : « Pour y arriver il faut parquer votre monture rue de l’Église et descendre sur l’estran. A cet endroit vous verrez vite le Calcaire à Spongiaires. Il est pas difficile à reconnaître. C’est un calcaire blanc avec des tas de fossiles d’éponges. »
Max : « C’est un peu le principe du calcaire à spongiaires Léo. »
Léo : « Ben je sais bien ! Mais on révise alors je répète ! »
Samuel : « Et si vous le montriez ce calcaire à spongiaires ? »
Max : « On le montre ! Il y a Léo qui donne l’échelle 🙂 »
Samuel : « Le calcaire à spongiaires c’est déjà le Bajocien supérieur. Même que c’est la partie supérieure de la zone à Parkinsoni. »
Max : « Oulala ! Tu t’emballes petit Sam ! Si tu commences direct par les zones à mamonites nos lecteurs vont se perdre… »
Léo : « Je précise que notre cher Maxou adoré peut pas s’empêcher de dire mamonite en lieu et place d’ammonite. »
Max : « Mon cher Léo, je te rappelle que les paléontologues petizoursiens des temps anciens ont nommé ces fossiles du nom du dieu de l’Égypte antique à cornes de bélier très enroulées qui s’appelait Mamon ! »
Léo : « Amon-Rê ! Il s’appelait Amon-Ré ! Et ça a donné ammonite ! »
Max : « En Petitursie on le nommait Mamon-Rê et ça a donné mamonite ! »
Samuel : « Chers lecteurs, vous assistez en direct-différé aux chamailleries habituelles entre cousin Max et cousin Léo. Ils s’aiment beaucoup tous les deux et pourraient pas se passer l’un de l’autre mais ils se chamaillent ! Parfois c’est dès le réveil ! Vous les verriez ! Les yeux encore pleins de sommeil et la figure toute chiffonnée ils se chamaillent déjà ! Je sais même pas pourquoi moi ! Pfff ! »
Max : « Revenons aux zones de mamonites 🙂 C’est parce qu’un étage c’est déjà trop grand. Alors les paléontologues ont défini des espaces plus courts qui correspondent à la durée de vie d’espèces de mamonites caractéristiques. Là, c’est la zone à Parkinsoni, de la mamonite Parkinsonia parkinsoni. Bonome l’a pas celle-là. »
Léo : « Mais on va reprendre tout ça tout à l’heure. Pour le moment, on vous remontre le paquebot. Vous vous souvenez du paquebot ? »
Max : « C’est l’un des endroits préférés de bonome en Normandie 🙂 »
Samuel : « C’est pas tout le monde qui le connaît ce paquebot. »
Max : « Si par hasard vous comprenez pas pourquoi on l’appelle le paquebot, changez vos yeux 🙂 »
Léo : « Maaax !!! »
Max : « Oui Léo ? »
Léo : « Tu es pas sérieux ! »
Max : « Si Léo ! Je suis sérieux. Mais je me prends pas au sérieux. Sinon je serais ennuyeux. Les gens qui se prennent au sérieux sont toujours ennuyeux ! Je continue. Vous voyez peut-être comme une encoche à la base du paquebot. »
Samuel : « Le paquebot est presque tout en calcaire à spongiaires. »
Max : « Sauf sous l’encoche ! Eh oui 🙂 Sous l’encoche c’est l’oolithe ferrugineuse de Bayeux. Venez, on va voir ! »
Léo : « Tu mets pas ton casque ? »
Max : « Mon cher Léo, si la falaise me tombe dessus c’est pas mon casque qui va me protéger. Je serai tout crabouillé et puis c’est tout ! »
Léo : « Mais si c’est juste un cailloux qui tombe ? »
Max : « On les a oubliés nos casques… »
Léo : « Ah oui… »
Max : « Me voici donc en direct-différé depuis l’oolithe ferrugineuse de Bayeux et je comprends rien du tout ! »
Léo : « Mais si tu comprends ! Souviens-toi Max ! »
Max : « Mmmm… Tu veux pas faire les rappels toi ? »
Léo : « Si tu veux 🙂 Mais on voit pas bien ici. C’est pas bien net comme au stratotype. Alors Maxou se trouve sur un calcaire bioclastique c’est-à-dire un calcaire renfermant de nombreux morceaux de fossiles tout cassés. Il y a surtout des Bivalves, des Gastéropodes, des Céphalopodes… Juste sous lui se trouve le niveau à stromatolithes. Il me semble que petit Sam est directement sur les stromatolithes. N’est ce pas petit Sam ? »
Samuel : « Absolument ! Je suis bien en direct-différé depuis la surface du niveau à stromatolithes 🙂 »
Léo : « Tu es donc sur une surface d’émersion appelée surface de Sainte-Honorine 3 ! Sous les stromatolithes vous pouvez observer des machins arrondis, allongés, marron. Ce sont des oncolithes. Eux-mêmes reposent sur la surface de Sainte-Honorine 2. C’est en fait la surface de la Couche Verte qui est difficile à identifier puisque la Couche Verte est une surface pas plate du tout ! C’est la malière, en dessous, qui a été érodée en cuvette. La couche verte a rempli les cuvettes. On peut donc dire que la couche verte se situe entre la surface de Sainte-Honorine 1 et la surface de Sainte-Honorine 2. »
Max : « Mon cher Léo je suis impressionné par tant de connaissances. Mais je suis sûr que mes lecteurs ont rien compris du tout ! Pourrais-tu reprendre dans le bon sens et en expliquant un peu s’il te plaît ? »
Léo : « Je peux 🙂 Mais je fais pas l’Aalénien. Disons qu’il y a un calcaire qui s’est formé et qui s’est érodé lorsque la mer s’est retirée. C’est une érosion en cuvette. Comme il y a actuellement sur l’estran. »
Max : « Je chercherai des fotos. » (J’en ai pas trouvé…)
Léo : « Merci Max. Cette surface pas plane du tout est la surface de Sainte-Honorine 1. La mer revient et un calcaire verdâtre remplit les cuvettes. Peut-être que ça dépasse un peu mais comme la mer se retire et qu’il y a érosion on sait pas bien. Il y a la surface de Sainte-Honorine 2. Puis le mer revient. Elle est riche en fer cette mer. Pourquoi ? J’en sais rien. Le spécialiste du musée a pas su quoi répondre quand bonome lui a posé la question. Mais tout ce fer a précipité autour de nucleus. Le nucleus ça peut être n’importe quoi : un caillou, un tout petit morceau de fossile… Puis autour se déposent des couches concentrique de fer sous forme de goethite. Ça donne les oncolithes. Puis il y a les stromatolithes. Une couche assez uniforme sur toute la région et épaisse de quelques centimètres. Ces stromatolithes résultent de l’activité de petites algues bleues. En fait, ce sont des cyanobactéries. Ça, ça se fait dans une mer chaude, peu profonde et pas agitée. Puis la mer s’est encore retirée. »
Samuel : « Surface de Sainte-Honorine 3 ! »
Léo : « Oui petit Sam 🙂 Il y a encore des oncolithes ferrugineux mais plus petits. Puis vient le calcaires bioclastiques dont j’ai parlé tout à l’heure. Ensuite, c’est l’oolithe ferrugineuse au sens strict. C’est un calcaire avec des petits grains de goethite dedans. Et des tas de fossiles. Parce que tout ça, depuis les oncolithes jusqu’à l’oolithe, ça fait environ 30 cm d’épaisseur seulement ! On dit que ce sont des niveaux condensés. Mais ils correspondent à 6 zones à ammonites ! Vous vous rendez compte ? Six zones à ammonites en 30 cm ! »
Max : « Je sais pas si nos lecteurs se rendent vraiment compte… »
Samuel : « Déjà moi… »
Léo : « Comment dire ? Mmmmm… 1 million d’années en 30 cm ! »
Max : « Ah oui, quand même ! »
Léo : « 🙂 J’en étais où ? »
Samuel : « À l’oolithe ferrugineuse au sens strict. »
Léo : « Merci petit Sam. Au dessus, après une courte émersion, il y a le calcaire à spongiaires. Je crois que j’ai tout dit. »
Max : « Merci Léo ! Je crois que je vais remettre la coupe que bonome avait dessinée dans sa jeunesse. »
Léo : « Sa jeunesse ? Il y avait pas encore eu le Bajocien à l’époque ! »
Max : « 🙂 »
Samuel : « Moi j’ai trouvé un nautile 🙂 »
Léo : « Bravo petit Sam ! Bravo ! »
Max : « Le spécialiste du musée m’a bien fait rigoler quand on a parlé des nautiles 🙂 Bonome lui en a montré un et il a dit que c’est un Cenoceras. Parce que tous les nautiles c’est des Cenoceras ici. Alors le spécialiste a dit : ‘Cenoceras, vous êtes sûr ? Et pourquoi pas Paracenoceras ?’ Et on a bien rigolé 🙂 »
Léo : « Je pense pas que tes lecteurs comprenne Max 🙂 »
Max : « Ah oui… On fait des saproblagues comme bonome… »
Léo : « On se bonomise de plus en plus 🙂 »
Samuel : « J’explique alors. Ben, en fait, les nautiles se ressemblent tous. Mais vraiment. Rien les distingue les uns des autres. Mais il y a des spécialistes qui veulent donner des noms comme ça, après, leur nom à eux est associé à la nouvelle espèce et ils sont contents. C’est pour ça que le genre Paracenoceras a été créé. Mais c’est bête. Personne est capable de faire la différence entre Cenoceras et Paracenoceras. »
Max : « Sauf que c’est pas le même âge… »
Léo : « Ces gens là, on les appelle les splitters. »
Max : « Les splitters ? J’avais compris les slipeurs ! Je comprenais ce qu’ils venaient faire là avec leurs slips moi ! »
Léo : « T’est trop bête Maxou 🙂 »
Max : « 🙂 Bon, on avance. Chers lecteurs, si vous avancez là, je vous conseille de regarder où vous mettez les pieds ! Ça vous évitera de tomber et en plus vous pourrez voir toutes les couches dont Léo vous a parlé au sol. »
Samuel : « Parce que c’est tout faillé ici ! Il y a des morceaux qui sont remontés, d’autres qui sont descendus… »
Max : « Du coup, toutes les couches affleurent quelque part ! A vous de trouver ! »
Léo : « Vous pouvez marcher sur toutes les surfaces de Sainte-Honorine ! »
Samuel : « Je sais pas pourquoi j’aime bien marcher sur les stromatolithes moi. »
Max : « Moi c’est l’oolithe au sens strict ! Avant le paquebot ! Il y a des tas de fossiles ! Surtout des mamonites 🙂 »
Léo : « Moi je préfère pocher. C’est moins fatiguant 🙂 »
Max : « J’ai montré les falaises ? »
Léo : « Non. »
Max : « Ah… Ben voilà ! »
Max : « Le bas, c’est le Calcaire à Spongiaires du Bajocien supérieur. Puis il y a des couches un peu dures qui forment une micro corniche. Ce sont les Couches de Passage. Elles correspondent au Bathonien inférieur. Puis il y a les Marnes de Port. On va y aller tout à l’heure. Soyez patients. »
Léo : « Là, on arrive au stratotype 🙂 »
Samuel : « Il est là, c’est le rocher pointu séparé du reste de la falaise par la mondialement célèbre faille des Hachettes ! »
Max : « Dire que nous sommes sur les pas du grand d’Orbigny ! »
Léo : « On vous a pas dit ! On est allés à Esnandes nous ! »
Samuel : « C’est là que le grand d’Orbigny a grandi ! »
Max : « C’est en Charentmaritimie ! On a pas vu sa maison mais on a vu un tichodrome échelette qui habite l’église ! On avait fait un article ! »
Samuel : « Un tichodrome échelette… Rhoooo ! »
Max : « Je vous montre quelques fotos 🙂 »
Léo : « Mais ! Il y a des grands cormorans sur le stratotype ! »
Max : « Bonome ! Gronde les ! Il faut pas qu’ils abiment le stratotype quand même ! Dites les grands cormorans ! Vous allez pas bien dans vos têtes vous ? Et les générations futures ? Vous pensez aux générations futures ? Elles vont rien voir du stratotype à cause de vos fientes ! Pfff !!! »
Léo : « Là c’est nous sur le Bajocien 🙂 »
Max : « C’est donc en direct-différé depuis le Bajocien moyen que nous vous adressons nos plus chaleureuses salutations naturalistes 🙂 »
Samuel : « C’est pas tout le monde qui salue depuis le Bajocien moyen 🙂 »
Léo : « Nous sommes il y a environ 169 millions d’années et nous vous confirmons que la mer est chaude et peu profonde 🙂 »
Max : « J’aperçois une mamonite qui se nourrit de divers Mollusques… »
Léo : « Elle est malacophage 🙂 »
Max : « Léo… Mon cher Léo… Comment te dire ?.. »
Samuel : « Dis pas 🙂 »
Léo : « Bonne idée ! »
Max : « D’accord. Je dis pas. »
Léo : « Alors avançons encore de quelques mètres pour contempler ce magnifique rocher et la célèbre faille des Hachettes… Voilà… »
Max : « De l’autre côté nous pouvons voir en falaise le Calcaire à Spongiaires, les Couches de Passage puis les Marnes de Port… »
Max : « Avant de nous retrouver de l’autre côté du port, nous voudrions vous présenter un étrange zanimo. »
Samuel : « Vous avez tous reconnu une méduse bien évidemment. Mais qui est-elle ? »
Max : « C’est la question que nous allons poser à notre spécialiste en tout à nous. Il est pas difficile à trouver ce spécialiste puisque nous sommes actuellement dans sa poche 🙂 »
Léo : « Cher spécialiste en tout, pouvez-vous nous dire qui est cette méduse ? »
Le chevalier : « Je peux le dire. »
Max : « Eh bien merci notre spécialiste ! Nous vous recontacterons en cas de besoin ! »
Léo : « Max, il a rien dit du tout. »
Max : « Il a pas dit le nom de la méduse ? »
Samuel : « Ben non. »
Max : « Zutalor ! Cher spécialiste, auriez-vous l’amabilité de nous donner le nom de cette méduse ? »
Le chevalier : « Il s’agit d’une méduse boussole ou méduse rayonnante également appelée Chrysaora hysoscella et elle appartient à la famille des Pélagidés. »
Max : « Est-elle dangereuse ? »
Le chevalier : « Ses piqûres peuvent entraîner des brûlures douloureuses. »
Max : « Aïe ouille ? »
Le chevalier : « Aïe ouille ! »
Max : « Mais pas la mort mortelle ? »
Le chevalier : « Peut-être pour un petitours… »
Max : « Oulala ! »
Léo : « Cher lecteurs, nous vous rappelons que si vous voyez une méduse il faut pas y toucher ! »
Samuel : « On touche pas les zanimos ! »
Max : « Mais vous pouvez envoyer vos observations ici !
C’est important pour savoir si les espèces prolifèrent, régressent… »
Léo : « Merci cher Maxou. Bien, nous nous retrouvons dans quelques instants de l’autre côté du port à une ou deux lieues d’ici. »
Samuel : « A tout de suite ! »
…
Max : « Nous revoici ! »
Léo : « Cette fois nous sommes au Bathonien inférieur ! »
Samuel : « C’est fou comme le temps passe vite avec nous 🙂 »
Max : « Regardez comme c’est beau ! »
Léo : « Bon, il faut aimer les falaises et la géologie… »
Samuel : « Nous on aime beaucoup. »
Max : « Je tiens à préciser que notre cher bonome est épuisé à force de cavaler partout et qu’il commence à cuire vu la chaleur écrasante de ce mois de juillet de l’an VI. »
Léo : « Et il est un peu dans sa tête depuis le début du séjour… »
Max : « Oui, beaucoup même. Donc, nous allons faire bref. »
Samuel : « Sinon il va marcher jusqu’au port artificiel de la seconde guerre mondiale qui se trouve tout là-bas et il va être usé. »
Max : « On veut pas qu’il s’use nous ! On en a besoin ! »
Le chevalier : « Merci Max de prendre soin de moi dans ton intérêt uniquement. »
Max : « Pfff ! C’est pas que dans mon intérêt ! Je veux pas que tu t’uses et puis c’est tout ! Tiens, puisque tu es sorti de dedans ta tête, tu veux bien nous expliquer ? »
Le chevalier : « Vous vous en sortez très bien sans moi 🙂 »
Max : « Tu nous corriges si on dit des erreurs ? »
Le chevalier : « Oui mon petitours. »
Max : « Bien. Merci bonomou 🙂 Léo, tu veux faire ? »
Léo : « J’ai déjà fait le Bajocien moi ! »
Samuel : « Moi je veux bien ! »
Max : « Tu connais ? »
Samuel : « Je crois. »
Max : « Alors nous t’écoutons ! »
Samuel : « Je reviens un peu au Calcaire à Spongiaires. Je rappelle qu’il est riche en éponges et qu’elles sont pour la plupart dans leur position de vie. Et, entre les éponges, il y a une boue calcaire faite de petites particules qui ont pu se déposer. Cela indique une plate-forme carbonatée calme et relativement profonde. Et puis ça sédimente beaucoup. Parce qu’il y a jusqu’à 20 mètres de ces calcaires ! Pour une sous-zone d’ammonite. Mais je la connais pas… »
Max : « Bonome, c’est quoi la zone à mamonites du Calcaire à Spongiaires ? »
Le chevalier : « Sous-zone à Bomfordi de la zone à Parkinsoni. »
Max : « Merci bonome. »
Samuel : « Puis il y a eu érosion. Sûrement suite à une émersion mais je suis pas sûr. Si c’est le cas, la mer est revenue sur la Surface de Port-en-Bessin 1. La sédimentation a été beaucoup moins intense mais toujours calcaire. Là aussi il y a dû y avoir des régressions et des transgressions. La mer est partie puis revenue puisqu’il y a trois fines couches dites Couches de Passage. Là, on voit bien les Couches de Passage. »
Samuel : « La Couche de Passage, c’est le début du bathonien. Ces couches sont très dures et ondulées. Ondulées c’est à cause de la bioturbation. Des tas de zanimos vivaient dans les sédiments meubles et les retournaient. Et puis, comme ça sédimentait pas beaucoup, on trouve beaucoup de fossiles. »
Max : « Cherchons en quelques uns ! »
Léo : « Brachiopode et bélemnite ! »
Max : « Énoooorme mamonite ! »
Samuel : « Mamonite aussi ! »
Léo : « Nautile ! »
Max : « Cenoceras ou Paracenoceras ? »
Léo : « Mmmmmm… Je dirais… Metacenoceras… Oui ! C’est ça ! Metacenoceras ! »
Max : « 🙂 »
Samuel : « Orvet fragile ! »
Max : « Orvet fragile ??? »
Samuel : « Orvet fragile tout mort 🙂 »
Léo : « J’arrive ! »
Max : « Rholala ! »
Max : « Bonome, je peux le prendre pour le fouillis qu’il y a sur l’étagère ? »
Le chevalier : « Les machins tout mélangés qui prennent la poussière ? »
Max : « Oui 🙂 »
Le chevalier : « Si tu veux. »
Max : « Merci bonome 🙂 Tu le mets dans ton sac s’il te plaît ? »
Samuel : « Après les Couches de Passage la sédimentation s’est arrêtée et ça a fait la Surface de Port-en-Bessin 2. »
Max : « Pourquoi ça s’est arrêté ? »
Samuel : « Je sais pas. Peut-être parce que c’était très profond et loin des terres émergées. Puis la sédimentation a repris. Vite cette fois, avec des argiles surtout mais aussi un peu de calcaire. Ça a donné les Marnes de Port épaisses de 35 à 40 mètres. »
Le chevalier : « Zone à Tenuiplicatus et une partie de la zone à Progracilis. »
Samuel : « Merci chevalier. Ensuite, il y a eu régression un peu. On s’est rapprochés du rivage et il y a eu de plus en plus d’épisodes calcaires. Ça se voit dans le haut de la falaise. »
Max : « Et ça, ça annonce le bathonien supérieur carbonaté qu’on a déjà étudié plus à l’Est. Merci petit Sam. Bon, ça suffit les révisions. Si on allait voir des Laridés ? Léo aime beaucoup les Laridés. Bonome, trouve nous des Laridés s’il te plaît ! »
Le chevalier : « A tes ordres Max 🙂 »
Max : « C’est plus loin, aux Confessionnaux, qu’il les as trouvés 🙂 Des beaux Laridés. Léo va vous faire réviser un peu. »
Léo : « Et toi tu fais rien du tout ! Tu as pas fait le Bajocien ni le Bathonien et tu fais pas les Laridés ! »
Max : « Je vous laisse l’occasion de montrer vos infinies connaissances ! »
Samuel : « Tu te fais passer pour un béotien 🙂 »
Léo : « Tu es un béotien ! »
Max : « Je suis pas un béotien ! Moi aussi je connais les Laridés ! »
Léo : « Alors fais réviser nos lecteurs ! »
Max : « Je veux bien mais c’est toi qui les aimes le plus les Laridés. »
Léo : « Tu me laisses faire ? »
Max : « Ben oui ! »
Léo : « Ça t’embête pas ? »
Max : « Ben non buteo trois fois ! »
Léo : « 🙂 Alors on commence par les goélands. On a vu que deux espèces. »
Léo : « Lui il est facile. Les critères simples sont le plumage clair sur le dos et les pattes roses. L’oeil est clair -jaune – avec une cercle orbitaire jaune-orangé. La forme est assez massive et les pattes relativement courtes. C’est donc un goéland argenté Larus argentatus. Ça se complique avec le suivant. »
Léo : « C’est un jeune. Il est plus tout gris donc il date pas de l’année. Le gris sur le dos apparaît vraiment le deuxième hiver. Là, il en a un peu. C’est donc un zoiso dans sa deuxième année civile. Il a un peu plus d’un an. Trop petit pour être un marin et parmi les argentés. Je dirais donc que c’est un argenté dans sa deuxième année civile. »
Samuel : « Tu connais bien les Laridés cousin Léo. »
Léo : « Peut-être que je dis des erreurs mais je crois pas. Le suivant c’est facile. »
Léo : « Grand, dos sombre, pattes grises un tout petit peu rosées : goéland marin Larus marinus. »
Max : « Tu continues ? »
Léo : « Si tu veux. Lequel ? »
Max : « Celui-là ! »
Léo : « Trop facile ! Capuchon brun-chocolat qui recouvre pas la nuque. Pointe noire derrière. C’est une mouette qui rigole en plumage nuptial. Chroicocephalus ridibundus. Il me semble avoir vu… Là ! »
Léo : « Mouette qui rigole juvénile ! Elle a quelques mois seulement ! »
Samuel : « Bravo cousin Léo ! Bravo ! »
Max : « On continue ! Mmmmm… Là. »
Léo : « 🙂 Tiens, la seconde est baguée. Il faudra le dire à Faune France. Sinon… Capuchon noir qui englobe même la nuque, tout blanc derrière : mouette mélanocéphale Larus melanocephalus ! »
Max : « Et là ? »
Léo : « Là ? Rhoooo ! On avait jamais vu ! Une mouette mélanocéphale juvénile ! La chaaaance ! »
Samuel : « C’est vrai ? »
Léo : « Oui ! J’en suis sûr ! Une mélano juvénile ! Rholala ! »
Max : « Ça aussi il faudra le dire à Faune France ! Je vais mettre une foto en plus des baguées ! »
Samuel : « Cousin Léo, tu veux bien dire ce Laridé ? »
Léo : « Oui petit Sam mais tu pourrais trouver tout seul. »
Samuel : « J’aime bien ton regard quand tu observes un Laridé. »
Léo : « 🙂 Oeil sombre, assez petit, bec court et allongé, jaune-verdatre un peu comme les pattes. C’est un goéland cendré, Larus canus. »
Max : « Et là il y a une sterne pierregarin ! »
Léo : « Rhooo ! Tout ça de Laridés ! »
Max : « Dites, bonome avait pas filmé un argenté en train de crabivorer aux Vaches-Noires ? »
Léo : « Si 🙂 »
Max : « On met les films pour finir cet article ? »
Samuel : « Oh oui ! Bonne idée ! »
Max : « Voilà, c’est sur ces magnifiques images réalisées par notre cher bonome que se termine cet article. »
Léo : « Nous espérons que les révisions ont pas été trop compliquées 🙂 »
Samuel : « Et que vous avez aimé la séquence Laridés 🙂 »
Max : « Nous nous retrouverons bientôt pour la dernière étape de notre épopée normande. »
Léo : « Et on a une belle surprise ! »
Samuel : « Oh ça oui ! »
Max : « Alors à bientôt ! »
Samuel et Léo ! « Au revoir ! »