170-4 Le site des empreintes

Lundi 7 Août, An IV (encore et toujours…)

Max : « Bonome, parle nous un peu de ce site à empreintes. »

Boris : « Oh oui ! Mais pas trop difficile s’il te plaît. »

Léo : « On pourrait s’asseoir un peu. »

Samuel : « Patou pourrait rester avec nous. »

Le chevalier : « D’accord. Descendez et allez vous asseoir. »

Max : « Patou, bonome va nous raconter la dalle. Assieds toi ! »

Léo : « Il s’est assis aux pieds de bonome ! »

Max : « Patou, à ta place je m’approcherais un peu plus. Bonome résistera pas et il te caressera les épaules. Les chiens aiment bien ça. »

Le patou se reproche du chevalier.

Max : « Il comprend tout ce chien 🙂 Bonomou, tu masses les épaules de Patou et tu nous racontes. »

Une dame qui passe : « Oh ! Qu’est ce qu’il est beau votre chien ! »

Le chevalier : « Merci madame. Mais ce n’est pas mon chien. C’est un patou qui a décidé de m’accompagner. »

La dame : « Un patou ? »

Le chevalier : « Oui madame, un patou. Un chien qui vit parmi les brebis pour les garder. »

La dame : « Oui, j’ai vu quelque brebis en montant. Bonne promenade ! »

Le chevalier : « Merci madame. Bon retour. »

Max : « Patou, tu as un sacré succès ! »

Vue générale du site

Le chevalier : « Reprenons. La dalle à empreintes correspond à la couverture sédimentaire reposant en concordance sur le socle anté-triasiques constitué de gneiss métamorphiques. Elle est constituée de couches de grès, de 5 à 10 centimètres d’épaisseur à la surface desquelles on trouve en alternance des rides de vagues et des traces de dinosaures. »

Léo : « Merci pour ce rappel. »

Schéma du site

Samuel : « Pourquoi c’est en alternance les rides de vagues et les empreintes ? »

Max : « Petit Sam ! Les rides de vagues se forment au niveau de la plage ou un peu plus bas. Les dinosaures marchaient pas dans la mer ! Ils marchaient un peu dans les terres. Pas loin de l’eau. »

Samuel : « Ah oui ! Et il y a eu des variations du niveau marin. Ça montait et il y a des rides de vagues puis ça redescendait et il y a les empreintes. »

Léo : « Boris, quand la mer avance on parle de transgression marine alors que lorsqu’elle recule on parle de régression. Là, on peut dire qu’il y a eu de nombreux cycles de transgressions et régressions. »

Boris : « Merci pour tes précisions Léo. »

Le chevalier : « Ce site a été découvert en 1976 par le géologue français Georges Bronner. »

Max : « En 1976 ? Seulement ? »

Le chevalier : « Oui, cet été a été très chaud et très sec. Les névés permanents qui couvraient habituellement la dalle ont fondu et les empreintes sont apparues pour la première fois. Nous n’allons pas tarder à aller l’observer. Puis nous grimperons vers le col du Vieux pour avoir une belle vue générale. »

Max : « Tu vas tout grimper là-haut ? »

Le col du Vieux

Le chevalier : « La montée ne m’effraie pas mais je déteste descendre sur des schistes. Ça glisse… »

Max : « Tu tâcheras de pas te tout casser bonome 🙂 »

Léo : « Tu peux fotoer le profil de la dalle s’il te plaît bonome ? »

Le chevalier : « Je peux. »

La dalle à empreinte vue de profil

Léo : « Tu as dit qu’elle était formée de couches de 5 à 10 cm d’épaisseur mais là on voit bien qu’il y a que 4, peut-être 5, grosses couches pluridécimétriques. »

Le chevalier : « Il y a donc eu 4 ou 5 périodes d’émersion un peu plus longues que les autres. »

Samuel : « Et c’est quel étage ? »

Le chevalier : « Le Ladinien. Je vous montrerai une colonne stratigraphique tout à l’heure. Enfin, si elle est juste…  »

Max : « Non. Maintenant ! »

Le chevalier : « D’accord Max. La voilà ! »

La colonne stratigraphique de la couverture autochtone des Aiguilles Rouges

Max : « Merci bonome. Comme ça on comprend mieux. »

Léo : « Plage, baie protégée, plateforme carbonatée… Il y a eu approfondissement du bassin au cours du Trias inférieur. Ça correspond au début de la distension de la Pangée qui a précédé l’ouverture de l’océan Téthys. »

Le chevalier : « Oui Léo. Bon, vous êtes prêts pour la paléoichnologie ? »

Max : « La paléo quoi ??? »

Le chevalier : « La paléoichnologie. Du grec, Ikhnos qui signifie trace, piste. »

Max : « Du grékancien ! Ça faisait longtemps… »

Léo : « On est prêts ! »

Samuel : « Allez, Patou, on reprend la route ! »

Le profil de la dalle à empreintes

Max : « On arrive ! Là c’est une couche à ripple-marks ! »

Des ripple-marks

Samuel : « On les voit bien ! »

Des ripple-marks… ou rides de plage

Boris : « Des rides de plages, sur une dalle de grès penchée à 40° à 2000 mètres d’altitude ! Rholala tabarnak ! »

Max : « Rholala tabarnak ? Oui, en fait c’est adapté 🙂 Rholala tabarnak aussi 🙂 Et là ! Les empreintes ! Rhoooo !!! »

La dalle à empreintes

Samuel : « Tout ça d’empreintes !!! »

Léo : « Alors ça !!! Je savais qu’on allait les voir mais ça fait bizarre quand même ! Rhooo ! »

Max : « Merci bonomou ! »

Léo : « Parle nous de ces empreintes. »

Un monsieur qui passe : « Vous êtes venu avec votre chien ? Il a l’air très gentil 🙂 Ce n’est pas trop dur pour ses pattes ? »

Le chevalier : « Merci monsieur. Mais ce n’est pas mon chien. C’est un patou qui a décidé de m’accompagner. »

Le monsieur : « Ah oui, c’est un patou. Maintenant que vous le dites. Bonne promenade 🙂 »

Le chevalier : « Bonne descente ! »

Léo : « Bonome, les empreintes ! »

Le chevalier : « Oui, pardon. On en trouve environ 800 sur 350 m2. Mais allez les voir avant que je vous en parle. »

Max : « Il y a une barrière ! On peut pas y aller ! »

Le chevalier : « Personne ne grondera des petizours ! Profitez-en ! »

Max : « Tu… Tu nous dis de passer la barrière ? Toi ? »

Le chevalier : « Personne ne regarde ! Allez- y ! »

Max : « On y va ! »

Quelques minutes plus tard…

Max : « J’y crois pas ! On a cavalé sur les empreintes et c’est toi qui nous a dit d’y aller ! »

Léo : « Tu devrais te lever plus souvent à 5h30 du matin 🙂 »

Le chevalier : « Alors ? Qu’avez-vous vu ? »

Samuel : « Des tas d’empreintes ! »

Léo : « Il y en a trois grands types : avec 3, 4 ou 5 doigts. »

Le chevalier : « Oui. Elles appartiennent à 2 espèces chirothéroïdes à 5 doigts, une espèce tétradactyles et 4 espèces de dinosauroïdes tridactyles. »

Max : « Tu peux pas t’empêcher d’utiliser mots compliqués que personne connaît à part toi ! »

Samuel : « Tu as fotoé ? »

Le chevalier : « Oui, mais sans vous. Je ne voudrais pas qu’on sache que mes petizours sont allés sur la dalle à empreintes. »

Max : « Bonome, tu connais les espèces de zanimos qui ont laissés ces empreintes ? »

Le chevalier : « Commençons par les empreintes. Elles ont elles aussi des noms : Prototrisauropus et Paratrisauropus pour les empreintes tridactyles ; Pachysaurichium et Isochirotherium pour les empreintes tridactyles. Je ne connais pas le nom des empreintes tétradactyles. »

Max : « Mais les zanimos bonome ! »

Le chevalier : « Les données sont rares et difficiles d’accès. J’ai lu, il y a quelques années, que les empreintes pentadactyles correpondaient à Protosuchus, Thecondontosaurus et Plateosaurus. »

Max : « Tu as des images ? »

Le chevalier : « J’ai. Voilà… »

Protosuchus Thecodontosaurus Plateosaurus

Max : « Et c’est pas des dinosaures ça ? On dirait quand même ! »

Léo : « Je suis d’accord pour le 2ème et le 3ème. Mais le premier… On dirait comme un crocodile… »

Le chevalier : « Absolument Léo. Protosuchus est un ancêtre des crocodiliens. »

Samuel : « Alors c’est normal qu’on trouve ses empreintes pas loin de l’eau. »

Boris : « J’en reviens pas moi. On est là-haut dans la montagne et on regarde des images de zanimos qui sont même pas encore des crocodiliens… »

Léo : « Ah bah oui ! Là, c’est sûr, tu es arrivé au bon moment pour comprendre ce que c’est la vie d’un petitours de bonome 🙂 »

Samuel : « Le matin, quand on se lève, on sait pas ce que va être la journée. »

Max : « On peut pas s’attendre à ça 🙂 Léo, par exemple, est-ce que tu auraits pu prévoir ce matin qu’on ferait la géologie compliqué, qu’on regarderait des dessins de zanimos d’il y a 230 millions d’années environ accompagnés d’un chien après avoir cavalé sur une dalle couverte d’empreintes de dinosaures ? »

Léo : « Ben non ! »

Max : « Et toi petit Sam ? »

Samuel : « Ben, à vrai dire, j’arrive même pas à croire que c’est vrai. Je me demande quand mon rêve va s’arrêter. »

Max : « Tu vois Boris, il faut pas t’étonner d’être étonné 🙂 »

Le chevalier : « J’en déduis que la journée vous plaît 🙂 Puis-je continuer mes explications ? »

Léo : « Oui bonome ! »

Le chevalier : « Alors allons en 2008. »

Max : « Oui, parce qu’avec bonome, on voyage dans le temps. Je suppose que tu as déjà remarqué. On va au Paléozoïque, puis au Trias, on file un peu au Crétacé ou à l’ère tertiaire. Ensuite on est en 1976 et là on va en 2008. On est assez peu souvent en l’An IV en fait. »

Le chevalier : « Restons un peu en 2008. Le géologue italien Marco Avanzini découvre, sur un bloc isolé, des empreintes qu’il attribue au genre Isochirotherium. Or, on sait que ces empreintes sont celles d’un animal découvert dans le Tessin et qui est daté du Trias moyen. Il s’agit du Ticinosuchus. »

Max : « Ben ça alors ! Montre nous Ticinosuchus s’il te plaît. »

Ticinosuchus

Léo : « Et quelles sont les conséquences de cette découverte ? »

Le chevalier : « De dater de façon quasi certaines cette dalle du Ladinien ! Or, à cette époque, il n’existe pas de dinosaures. Nous avons donc à faire à des Archosaures ! »

Léo : « Les ancêtres des Crocodiliens, des Dinosaures et des Zoisos ! »

Max : « Léo, toi qui aime la précision précise, tu devrais savoir que les zoisos sont des Dinosaures ! »

Samuel : « Alors là, on est avant les Dinosaures. Rhoooo ! »

Léo : « Pourtant, les deux que tu nous as montré tout à l’heure ressemble drôlement à des Dinosaures. »

Le chevalier : « Oui, je le reconnais. Mais je vous ai déjà dit qu’il m’était totalement impossible de donner les critères qui définissent ce groupe. Enfin voilà… Avez-vous des questions ? »

Max : « Moi oui ! Patou peut venir avec nous jusqu’au col ? »

Le chevalier : « Patou a l’air d’être bien ici parmi les visiteurs. Il a des tas de caresses et j’ai surpris plusieurs personnes lui donnant à manger. »

Max : « Qu’il en profite 🙂 On grimpe ? »

Le chevalier : « On grimpe ! »

Quelques minutes plus tard…

Le chevalier : « Regardez comme la dalle est bien visible d’ici… »

Vue générale de la dalle

Max : « Bonome, regarde comme ton chemin est bien visible d’ici ! »

Vers le col…

Le chevalier : « C’est la descente qui me contrarie. Je n’aime vraiment descendre sur des schistes… Surtout avec une telle pente… »

Max : « Tu feras attention. »

Léo : « Pourquoi tu t’arrêtes ? Tu fais une pause ? »

Le chevalier : « Non, j’ai vu une plante que j’aime beaucoup. Observez la… »

La linaire alpine Linaria alpina, Scorphulariacées

Le chevalier : « C’est la linaire des Alpes, Linaria alpina, Scrophulariacées. Le genre a été dédié au grand Linnaeus. Tiens, saviez-vous que Von Linné se traduit par Du tilleul ? »

Max : « Le grand Linné s’appelait Du Tilleul ? Lui qui a passé sa vie a étudier les êtres vivants 🙂 »

Léo : « Revenons à la linaire des alpes. »

Le chevalier : « Je n’ai pas grand-chose à en dire hormis qu’elle est très mellifère. Les bourdons se posent sur la lèvre inférieure de la fleur et, par leur poids, ouvrent la fleur qu’ils visitent pour se gaver de nectar. Passant de fleur en fleur ils assurent ainsi la pollinisation. »

Samuel : « Elle vit toujours dans les cailloux ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. Dans les éboulis grossiers ou les éboulis fins et mouvants. »

Léo : « Et celle-là ? »

La benoîte rampante Geum reptans, Rosacées

Le chevalier : « C’est la benoîte rampante, Geum reptans, Rosacées. »

Léo : « Ils sont rigolos ses fruits 🙂 »

Le chevalier : « Allongés et velus, ils sont prêts à se faire emporter par le vent. Cette benoîte émet de longues tiges aériennes et rampantes qu’on appelle stolons. Les stolons permettent à la plante de s’ancrer dans le sol mobile mais aussi de coloniser l’environnement par reproduction asexuée. Ces tiges portent des bourgeons qui peuvent s’enraciner. Le problème de cette reproduction est que les plantes filles sont absolument identiques génétiquement à la plante mère. On peut parler de clonage. »

Samuel : « Pourquoi c’est un problème ? »

Le chevalier : « Si une plante est vulnérable à un parasite alors elles le sont toutes. »

Max : « C’est souvent la diversité qui est un avantage. »

Le chevalier : « D’un autre côté, la reproduction asexuée, ou végétative, est plus rapide… »

Max : « Mais il y a les deux types de reproduction ici… On continue ? »

Le chevalier : « On continue 🙂 »

Vers le col…

Max : « C’est de plus en plus minéral… Je crois que j’avais vu d’environnement entièrement minéral… »

Léo : « Il y a un peu d’herbe là-haut. »

Samuel : « Il faut dire que les conditions sont pas très favorables à la vie. Des cailloux qui bougent, du gel et de la neige une grande partie de l’année et le reste du temps c’est tout sec ! »

Le chevalier : « Tu as raison petit Sam. Dites, avez-vous remarqué que la montée se fait sur la nappe de Morcles ? »

Max : « J’avais même pas fait attention ! »

Léo : « Moi non plus ! »

Boris : « On a franchi le chevauchement ! »

Samuel : « On est donc sur la couverture sédimentaire du Massif du Mont-Blanc mais à l’ouest du Massif des Aiguilles-Rouges… C’est déroutant. »

Max : « Bonome, je me souviens plus. Tu nous as dit quand la nappes de Morcles à eu la bougeotte ? »

Le chevalier : « Il y a environ 15 millions d’années. »

Max : « C’est pas très vieux en fait. Elle est restée un bon moment à sa place alors. »

Léo : « Le temps de se métamorphiser un peu quand même. Tu as parlé d’argiles bonome. Mais là, on voit bien que se sont des schistes. »

Les schistes de la nappe de Morcles

Le chevalier : « Oui Léo. Et je déteste descendre sur des schistes. »

Max : « Tu l’as déjà dit ! Tu vois, tu veux pas mettre ta casquette. Du coup le soleil tape sur ta tête et sa fond dedans. Tes souvenirs sont tous mélangés dans la bouillie en fusion qui remplit ta boîte crânienne et tu te répètes ! »

Léo (à Boris) : « Là il l’a dit sans crier mais tu as pu vérifier par toi même que ce que je t’ai dit ce matin était juste 🙂 »

Boris : « Je doutais pas de toi Léo. »

Le chevalier : « D’ici la vue est magnifique… »

Le lac de Barberine

Max : « Tu pourrais remettre le document de tout à l’heure ! »

Le chevalier : « Bonne idée ! Mais je ne le réexplique pas. »

Max : « Ben non ! Mes lecteurs retourneront dans l’article précédent. Et puis ils trouveront que c’est trop compliqué et ils visiteront plus jamais mon site ! Merci bien bonome ! »

Boris : « Max tu exagères ! Arrête un peu de ronchonner ! »

Le chevalier : « Merci Boris 🙂 Je voudrais vous montrer quelque chose. Il faut que je zoome sans bouger… Voilà ! Oui, c’est pas mal, vu la distance… Regardez ! »

Le trou du dragon

Samuel : « Il y a un trou dans la montagne ! »

Léo : « Bonome, comment tu savais qu’il y avait ce trou dans la montagne ? Comment tu sais tout ça ? »

Le chevalier : « Je ne sais pas Léo. Il me semble avoir entendu un monsieur en parler la première fois que je suis venu, lors de la descente. Je ne l’avais jamais vu. Je crois qu’il s’appelle le Trou du Dragon. »

Max : « UN DRAGON ! IL Y A UN DRAGON DANS CE TROU ?! BONOME, ON Y VA !!! »

Le chevalier : « Oups, j’avais oublié que j’avais un petitours sauroctone… »

Max : « Je te rappelle que si je cherche un dragon c’est pour arranger tes affaires avec Princesse ! Allez bonome, en route ! Tu as ton épée ? »

Le chevalier : « Non Maxou, je n’ai pas mon épée. »

Max : « A mains nues ça va être un peu plus difficile. Mais tu vas y arriver. »

Le chevalier : « Max, Maxou, mon petitours… Je ne traverserai pas tout ce paysage pour grimper de l’autre côté dans le seul but de chercher un dragon qui n’existe pas ! Tu veux un dragon, cherche-le toi-même ! »

Léo : « En plus, si il y avait un dragon on le verrait sur la foto. »

Max : « D’accord. Bien. Je vois. Alors monsieur bonome préfère resté banni ! Et moi je pourrais jamais retourner au château voir Princesse ! »

Samuel : « Tu veux même pas y retourner au château ! »

Léo : « Sam a raison ! On va pas imposer à bonome de grimper tout là-haut pour sauroctoner un dragon qui existe même pas alors que tu veux même plus retourner avec Princesse ! »

Boris : « Ce serait pas très logique… »

Max : « D’accord. Alors je dis plus rien ! »

Léo : « C’est vrai. »

Max : « Plus un mot ! »

Léo : « Chouette alors ! »

Samuel : « Trop bien ! »

Boris : « Enfin un peu de calme ! »

Samuel : « On va faire un peu la botanique alors 🙂 »

Le chevalier : « Tu aimes les plantes des éboulis mon petit Sam ? »

Samuel : « Oui 🙂 Elles sont petites, dispersées et elles doivent être très résistantes pour se développer dans un tel milieu. Celle-là ? Tu la connais ? »

La campanule des Alpes Campanula alpestris, Campanulacées

Le chevalier : « Ah ! Une campanule… Ici ça doit être la campanule alpine, Campanula alpestris, Campanulacées. »

Léo : « C’est tout ? Tu en dit pas plus ? »

Le chevalier : « Mes petizours sont aussi botanistes 🙂 Les Campanulacées sont de proches cousines des Astéracées. »

Max : « Les Astéracées ? Tu es sûr ? »

Le chevalier : « Oui Max. On ne regarde pas assez les fleurs des Astéracées. On se contente d’observer le capitule. Ses deux familles ont en commun d’avoir des corolles à cinq pétales soudés. Les étamines ont cinq anthères soudées formant un tube staminique autour du style. On ne voit du pistil que les trois stigmates qui dépassent. Elles ont des canaux à latex et elles stockent leurs sucres sous forme d’inuline et non d’amidon. »

Max : « L’inuline… Tu m’as déjà parlé de l’inuline. C’est pas un machin qui fait faire pipi ? »

Le chevalier : « Si. C’est un diurétique. Quelle mémoire Maxou ! Je propose une pause. »

Léo : « Je l’accepte aux noms des petizours ! »

Samuel : « Cousin Max dirait : ‘Tu vas manger ton sandouich bonome ?’ Puis, après la réponse du chevalier il ajouterait : ‘Et nous on mange pas ? Toi tu manges ton sandouich et nous on a même pas du chocolat.’ »

Max : « Je le connais pas ce cousin Max mais il a rudement raison vous pensez pas ? »

Le chevalier : « Vous voulez du chocolat ? »

Léo : « Bonome, les petizours sont chocolatophages. Tu devrais savoir ça ! »

Le chevalier : « Alors distribution de chocolat !!! »

Un peu plus tard…

Le chevalier : « Samuel, Léo, vous avez vu Max et Boris ? »

Léo : « Ils sont là-bas ! »

Max et Boris

Samuel : « Tu surveilles pas bien tes petizours chevalier… »

Le chevalier : « Max n’irait pas bien loin… Restez là tous les deux je vais voir les deux autres… Que faites-vous ? »

Max : « On papote 🙂 »

Boris : « Histoires de petizours… »

Max : « Bonome, que penses-tu du rocher sur lequel nous sommes assis ? »

Max et Boris De petits plis faillés

Le chevalier : « Mmmmm… Il n’a pas l’air à sa place et il présente de jolis petits plis faillés. »

Max : « Tu sais pas d’où il vient ? »

Le chevalier : « Pourquoi ? Tu veux le remettre en place ? »

Max : « Très drôle ! Non, mais ici c’est tout des schistes et lui il est gréseux. Alors on se demandait d’où il pouvait venir… »

Le chevalier : « Il faudrait la colonne stratigraphique de la nappe de Morcles et je n’ai pas ça sous la main. Vous venez ? »

Max : « On redescend ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « D’accord. Boris, on poche ensemble ? »

Boris : « Si tu veux Max. Je pense pas que ça dérange Léo et Samuel d’être tous les deux. »

Le chevalier : « Sam, Léo… Pochage 🙂 »

Samuel : « Voilà… On peut profiter de la vue encore ? Pour faire des souvenirs dans nos têtes. »

Le chevalier : « Je fotoe, comme ça nous aurons des souvenirs à regarder tous ensemble. »

Léo : « Bonome, tu veux bien continuer la botanique ? »

Le chevalier : « Je veux bien. Je fotoe et je te dis 🙂 »

Le doronic à grandes fleurs Doronicum grandiflorum, Astéracées

Max : « Attends bonome ! J’explique un peu à Boris les Astéracées. Tu vois Boris, ça c’est pas une fleur jaune. C’est ce qu’on appelle un capitule. Il y a des tas de toutes petites fleurs collées les unes aux autres. Au centre ce sont les fleurs fertiles, celles qui vont faire des graines. Elles ressemblent à ce qu’a décrit bonome tout à l’heure. Et à l’extérieur ce sont des fleurs stériles. Elles sont là pour attirer les insectes pollinisateurs. Elles ont pas les étamines et le pistil. Les Astéracées il y en a trois groupes. Les tubuliflores, avec que des fleurs en tubes, les liguliflores avec des fleurs en languettes et les radiées qui ont les deux types de fleurs. Comme ici. »

Boris : « Merci Max. »

Max : « C’est important de savoir parce qu’il y a beaucoup des Astéracées et tu vas sûrement en rencontrer. Bonome, tu peux nous présenter cette plante maintenant. »

Le chevalier : « C’est le doronic à grandes fleurs, Doronicum grandiflorum, Astéracées. Il est souvent confondu avec l’arnica alors que ces deux plantes vivent dans des milieux bien différents. Le doronic se trouve dans les éboulis et les moraines alors que l’arnica se trouve dans les pelouses. »

Léo : « On doit pas confondre alors ! »

Le chevalier : « Il faut souvent tenir compte du milieu de vie pour une détermination. Le doronic contient un jus sucré très apprécié des chamois. »

Max : « On a pas vu des chamois ! On va en voir ? »

Le chevalier : « Des chamois ? Ce n’est pas facile. Peut-être verrons des étagnes. »

Max : « C’est quoi des étagnes ? »

Le chevalier : « Des femelles bouquetins. Les mâles restent en général plus en altitude. Mais les étagnes descendent dans les zones que nous allons explorer. Les chamois, eux, sont vraiment des montagnards. Ils ne viennent que rarement sur les chemins que nous allons parcourir. »

La dalle à empreintes

Léo : « Bonome, c’est quoi les roches marrons en bas ? »

Des roches sombres riches en fer ?

Le chevalier : « Un niveau riche en fer… »

Max : « Tu sais pas ? »

Le chevalier : « Je n’ai pas mis ma casquette et mon cerveau a fondu… »

Léo : « Ce serait pas la base du chevauchement ? »

Le chevalier : « C’est possible Léo. »

Max : « Bon, tu commences à fatiguer toi. On retourne voir les empreintes et on redescend. Et on fait plus des choses fort savantes pendant la descente. »

Le chevalier : « D’autant plus que je n’aime pas cette descente. »

Samuel : « Mais il y a plus de schistes maintenant ! »

Max : « Tu t’en es bien tiré sur les schistes bonome. En dehors de deux ou trois glissades bien maîtrisées. »

Léo : « Accompagnées de paroles que j’oserais même pas répéter 🙂 »

Le chevalier : « C’est vrai que tu as pas été très poli pendant tes glissades 🙂 Pas grave bonomou. On est de retour aux empreintes. Bonome, je descends et tu me fotoes. »

Le chevalier : « Sur la dalle ? »

Max : « Non, pas sûr la dalle. Dans une empreinte 🙂 Je suis prêt 🙂 »

Max… dans une empreinte

Le chevalier : « J’espère que nous n’aurons pas d’ennuis. »

Max : « Bonome, ce sont pas mes lecteurs qui vont te dénoncer aux gens d’armes. »

Le chevalier : « ME dénoncer ? »

Max : « Tu es notre responsable légal. Un petitours peut pas aller en prison 🙂 »

Samuel : « Patou ! Il vient vers nous ! »

Léo : « Alors Patou, tu as eu des caresses ? Et du manger ? Nous on va redescendre. Tu peux venir avec nous si tu veux. On aime bien quand tu es là ! »

Boris : « Il est gentil ce Patou 🙂 »

Une empreinte tridactyle

Continuer la promenade

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