165 – Au revoir la mer

Vendredi 28 Juillet, An IV

Max : « BONOME ! BOOONOOOOOME ! TES PETIZOURS T’ATTENDENT ! »

Le chevalier : « J’arrive Max, j’arrive ! »

Max : « Depêche toi un peu ! On est prêts nous ! »

Le chevalier : « Voilà voilà ! Me voici 🙂 »

Max : « Il est temps ! »

Le chevalier : « Maxou, as-tu expliqué le programme du jour à tes cousins ? »

Max : « Non, je t’attendais. »

Léo : « Tu nous dis Maxou ? »

Max : « Ben oui ! Alors d’abord on va dans Le Marais, là où il y a la cabane tout cassée, pour dire au revoir aux bihoreaux gris. Et puis après on ira Là Où Les Cailloux Sont Tout Cassés pour dire au revoir à la mer. »

Léo : « Dire au revoir à la mer ? »

Samuel : « On va partir ? Et cousin Boris ? Il va venir avec nous ? »

Max : « Oui petit Sam. Boris vient avec nous 🙂 Avez-vous des questions sur le programme du jour ? »

Léo : « Ben non. Si on va voir les bihoreaux… »

Boris : « Moi j’ai une question ! »

Max : « Je t’écoute Boris. »

Boris : « On pourra fossiler ? »

Max : « Oui, c’est prévu. C’est pour ça qu’on va aux Cailloux Tout Cassés 🙂 Plus de questions ? Bien, on y va alors ! »

Plus tard, dans Le Marais…

Max : « Bonome, tu as prévenu les zoisos qu’on venait leur dire au revoir ? »

Léo : « Maxou, je sais pas pourquoi tu t’obstines à poser la question ! Y répondre serait reconnaître qu’il parle le zoiso. »

Samuel : « Et tu sais bien que le chevalier reconnaîtra jamais qu’il est polyglotte du zanimo et qu’il parle couramment le zoiso. »

Léo : « C’est comme pour le Royaume Secret. Il fait comme si il le connaissait même pas ! »

Max : « C’est pas bien de faire des cachotteries à ses petizours ! »

Léo : « Mais tu as dit qu’il fallait pas répéter les secrets Max. »

Boris : « Un héron pourpré ! Ardea purpurea, Ardéidés ! »

Héron pourpré, Ardea purpurea, Ardéidés

Samuel : « Bravo cousin Boris ! Cousin Léo et cousin Max étaient tellement occupés à papoter qu’ils l’avaient même pas vu ! Cousin Boris : un point ! »

Max : « On joue aux zoisos ? »

Léo : « Bonne idée 🙂 »

Max : « Nan ! Pas tout de suite ! Là on se concentre sur les bihoreaux. Bonome, tu avances tout doucement, lentement, furtivement… »

Léo : « Rhooo !!! »

Samuel : « Ils sont là ! »

Bihoreaux gris, Nycticorax nycticorax, Ardéidés

Max : « Oui, ils sont là. Derrière la haie… Comment on va faire ? Quand on va s’approcher on va pas les voir et ils vont s’envoler. Pfff !!! »

Léo : « Bonome les fotoera en vol. »

Max : « Ils vont s’envoler derrière la haie… »

Boris : « Héron garde-boeufs ! Bubulcus ibis, Ardéidés. »

Héron garde-bœufs, Bubulcus ibis, Ardéidés

Samuel : « Cousin Boris : 2 points ! Dites les cousins, si vous papotez tout le temps, cousin Boris va vous ratatiner ! »

Boris : « Avec du orange comme ça c’est le plumage nuptial. »

Samuel : « En plus il fait le guide 🙂 »

Max (à Léo) : « On va quand même pas se faire ratatiner par un néophyte ! »

Léo : « Il faut dire qu’ils sont forts nos cousins. »

Max : « C’est parce qu’on les forme bien 🙂 »

Samuel (discrètement à l’oreille de Boris) : « Il y a un milan noir en vol. »

Boris : « Milan noir ! Milvus migrans, Accipitridés ! »

Milan noir, Milvus migrans, Accipitridés

Samuel : « Cousin Boris : Trois points ! »

Léo : « Tu lui aurais pas soufflé ? »

Samuel : « Moi ? Nooooon ! »

Max : « Parce qu’en plus vous trichez ! Ben d’accord ! De toutes façons vous trichez toujours au jeu des zoisos ! Pour pas que je gagne ! C’est pas juste ! »

Léo : « Max, tu ronchonneras après. On s’approche de la haie des bihoreaux. »

Samuel : « Chuuuut ! »

Max : « Furtive bonome ! Furtive ! »

Léo : « Ils s’envolent ! »

Boris : « Ils crient ! »

Max : « Fotoe bonome ! Fotoe ! Les rate pas s’il te plaît ! »

Léo : « Rholala ! Tout ça de bihoreaux ! »

Max : « Bonome ! Des fotos individuelles bien zoomées ! Et des fotos de groupe ! Vas- y bonome fotoe ! »

Samuel : « Ils sont partis les bihoreaux… »

Léo : « On les a dérangés… »

Max : « Un peu. Mais ils vont se poser sur le bosquet là-bas et ils vont reprendre leur sieste. Bonome, on peut voir les fotos ? »

Léo : « Tu en as fait combien ? 150 ? 200 ? »

Le chevalier : « Une trentaine 🙂 Mais c’était pas facile. Ils ont surgi de derrière la haie… Un vol tournoyant… »

Max : « Oui oui, montre bonome ! Montre ! »

Bihoreaux gris Bubulcus ibis, Ardéidés

 

Max : « Pas trop mal… Mais il y a pas la foto magique. »

Léo : « La foto magique ? »

Max : «  Ben oui ! La foto magique ! Celle qui fait rhoer ou rholalaer ! Celle qui éclipse toutes les autres. Là il y a des belles fotos mais sans plus. »

Boris : « Tu es dur avec ton bonome Max. »

Le chevalier : « Merci Boris 🙂 »

Max : « Il faut bien que je sois un peu exigeant sinon il va relâcher ses efforts et il va faire des fotos moches ! »

Léo : « Max, tu sais que bonome a commencé à fotoer avant de te connaître ? »

Max : « Mais il a fait d’énormes progrès depuis que je suis là 🙂 »

Samuel : « Dites, quelqu’un a pensé à dire au revoir au bihoreaux ? »

Léo : « Non. »

Boris : « Non plus. »

Max : « Ben, dans l’excitation du moment… »

Léo : « Comment on va faire ? Ils sont tout là-bas. »

Max : « Zutalor ! C’est malin ! On vient leur dire au revoir et on leur dit même pas au revoir ! Pfff ! »

Le chevalier : « Qu’est ce que je vais faire de vous ? Je crois que je vais vous falaizer pour vous ploufer afin de vous donner aux congres. »

Max : « Hahaha ! Très drôle bonome. »

Léo : « Maxou, lui aurait aucun mal à nous pousser. »

Max : « Il le ferait même pas ! »

Boris : « Regardez tous ces garde-bœufs… »

Hérons garde-boeufs, Bubulcus ibis, Ardéidés

Max : « Ah ben ça fait plaisir à voir ça ! Un troupeau de bœufs gardé par un troupeau de garde-bœufs. »

Léo : « Ils vont s’envoler quand on va s’approcher 🙂 »

Samuel : « Chevalier, tourne toi. »

Le chevalier : « Oui mon petit Sam. »

Samuel : « Il est resté, lui 🙂 »

Un bihoreau gris, Nycticorax nycticorax, Ardéidés

Le chevalier : « Oui mon petitours. Dites lui au revoir. Il transmettra aux autres. »

Max : « Il nous tourne le dos. »

Léo : « Oui mais il regarde par dessus son épaule. »

Samuel : « C’est parce qu’il est triste qu’on parte. Mais il veut nous voir quand même. »

Max : « Boris, et si c’était toi qui disais au revoir ? »

Boris : « Moi ? Mais je parle pas le zoiso ! »

Max : « Parle avec ton cœur Boris. »

Boris : « Cher bihoreau, je te connaissais pas en arrivant. Et puis mes cousins nous ont présentés. Je suis ravi d’avoir fait ta connaissance et c’est avec regrets que je te quitte. On se reverra peut-être. Je l’espère. Voilà. Au revoir bihoreau et transmets notre message aux autres s’il te plaît. »

Samuel : « C’était bien cousin Boris. »

Max : « Tu aurais pu ajouter que le bihoreau est un très beau zoiso 🙂 »

Léo : « Il s’en va doucement. »

Samuel : « Oui, il rejoint ses copains. Il va transmettre le message. »

Max : « Bien. Notre première mission est accomplie. On a dit au revoir aux bihoreaux. On va à la mer ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Léo : « Tu peux faire tous les détours par Le Marais s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Je peux. »

Léo : « On va peut-être voir des beaux zoisos… »

Samuel : « Tu as quelque chose en tête cousin Léo ? »

Léo : « Oui, un peu. Mais pas vraiment… »

Max : « Grande aigrette ! Camerodius albus, Ardéidés. Max : 1 point ! »

Grande aigrette, Casmerodius albus, Ardéidés

Boris : « On a vu beaucoup des Ardéidés : le héron pourpré, le garde-bœufs, la grande aigrette, les bihoreaux… »

Léo : « On devrait voir des cendrés et des aigrettes garzettes aussi. »

Max : « Mais pas les crabiers chevelus. On en a jamais vu. Ni les butors étoilés. »

Léo : « Les butors sont des zoisos cryptiques Maxou. Ils sont très difficiles à observer. »

Samuel : « C’est quoi cryptique cousin Léo ? »

Max : « C’est que quand ils vont à l’église ils vont toujours dans la crypte 🙂 »

Léo : « T’es trop bête Maxou 🙂 Ça vient du grékancien Kryptos qui veut dire caché. »

Max : « Tu te prends pour bonome ? Il avait fait des efforts ces derniers temps… »

Samuel : « Cachés ? Ils sont cachés les butors étoilés ? »

Léo : « Oui, ils vivent dans les roselières. Mais les grandes roselières. Et ils restent dedans. Et puis leur plumage les camoufle. Alors ils sont deux fois cachés. »

Boris : « On doit pas les voir souvent alors. »

Max : « Bonome en a déjà vu ! Deux fois ! »

Léo : « Oui, on a vu les fotos. La première fois il était tout près. La seconde il était tout allongé verticalement pour ressembler à un bout de bois. STOOOOP ! »

Max : « Oulala Léo ! Qu’est ce qu’il t’arrive. »

Samuel : « J’ai vu moi 🙂 »

Léo : « Des ibis sacrés du Nil ! »

Ibis sacrés du Nil

Samuel : « Tu savais qu’on les verrait cousin Léo ? »

Léo : « Non, je pouvais pas savoir. Mais on en voit souvent ici. Alors j’espérais… »

Max : « Threskiornis aethiopicus, Threskiornithidés ! Max : 2 points ! »

Boris : « C’est Max qui a le point ? Mais c’est Léo qui les as vus ! »

Max : « Boris, la règle est simple. Le premier qui donne le nom en scientifique gagne le point. On a jamais dit que c’était le premier qui voyait le zoiso ! »

Boris : « C’est pas juste ! Tu les avais même pas vus ! »

Max : « Si c’est juste ! C’est le règlement ! »

Léo : « Je m’en fiche des points moi. J’ai vu des beaux zoisos. »

Samuel : « Cousin Léo il est philosophe. Même qu’on l’appelle parfois Philoléo. Mais c’est affectueux. Il prend ce que la vie lui donne et il en demande pas plus. »

Léo : « Toi aussi tu es comme ça Philosam 🙂 »

Max : «  On est déjà arrivés au Petit Royaume des Passereaux ! »

Léo : « On y va ? »

Max : « Non, c’est pas au programme. On va voir la mer. »

Samuel : « Il y a un tarier pâtre ! C’est un beau zoiso le tarier pâtre. »

Tarier patre, Saxicola rubicola, Muscicapidés

Boris : « Tu donnes pas le nom en scientifique ? »

Samuel : « Ah si ! On te l’a pas encore présenté je crois. Saxicola rubicola, Muscicapidés. »

Léo : « Samuel : 1 point ! »

Samuel : « Je joue pas moi ! J’explique à cousin Boris ! »

Boris : « Mais tu as un point quand même. »

Samuel : « C’est embêtant le jeu des zoisos. Parce qu’on pense plus aux points qu’aux zoisos. Et moi je préfère les zoisos aux points. »

Max : « On a inventé ce jeu un jour où on s’ennuyait. Et puis ça oblige à être vigilants. »

Léo : « Petit Sam, je crois que tu as vexé l’inventeur du jeu des zoisos. »

Max : « Je suis même pas vexé ! »

Le chevalier : « Nous arrivons. »

Max : « On est à la mer ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Dites les cousins, on est pas pressés et on a pas besoin d’aller loin et vite. On pourrait gambader. »

Le chevalier : « Tu veux dire que vous pouvez courir partout, chahuter, bagarrer… »

Max : « Nous, faire ça ? »

Léo : « Ben… »

Samuel : « C’est qu’on est des juvéniles. »

Boris : « Alors on a envie de faire tout ça. »

Max : « Forcément bonome ! »

Le chevalier : « Oui c’est une loi de la nature et on ne peut rien faire contre ça. Alors allez y ! »

Max : « C’est parti ! »

Un peu plus tard, après moult courses et chahuts…

Boris : « Dites les cousins ce serait pas l’échelle stratigraphique ? »

Max : « Je dirais plutôt l’escalier stratigraphique 🙂 »

Léo : « On y va ? »

Samuel : « Le premier installé… »

Max : « Bonome ? Tu peux nous fotoer sur cette étrange échelle stratigraphique ? S’il te plaît ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Soyez sages le temps de la foto ! »

Max : « Bon, on s’est bien amusés. »

Léo : « On a bien rigolé 🙂 »

Samuel : « On pourrait être un peu sages maintenant. »

Boris : « Et si on fossilait ? »

Max : « C’était prévu Boris ! C’est parti ! »

Boris : « Sam le Pirate, tu veux bien qu’on fasse un binôme ? »

Samuel : « Bien sûr cousin Boris. Suis moi, on va les ratatiner en fossilage aussi 🙂 »

Max : « Je t’ai entendu ! Tu as aucune chance ! »

Samuel : « Boris, viens voir… »

Le fossile de Samuel Anorthopygus orbicularis

Boris : « Déjà ! »

Samuel : « Ouiiii 🙂 C’est un zoursin. Mais je connais pas les espèces moi. »

Boris : « Max ! Léo ! Venez voir ! On vous a déjà ratatinés 🙂 »

Léo : « On arrive ! »

Max : « On est là ! »

Léo : « Anorthopygus orbicularis. C’est un classique ici. »

Max : « Il est même pas en bon état ! »

Léo : « Jaloux ! »

Max : « Je suis même pas jaloux ! On en a des mieux ! »

Léo : « C’est vrai. Mais eux ils ont trouvé quelque chose. »

Max : « On y retourne ! »

Léo : « C’est parti ! »

Boris : « Tu vas encore en trouver petit Sam ? »

Samuel : « On peut pas savoir quand on fossile. Des fois on trouve, des fois on trouve pas… »

Léo : « VENEZ VOIR ! »

Boris : « Léo a trouvé lui 🙂 »

Le fossile de Léo

Max : « Encore un Anorthopygus ! »

Léo : « C’est ce qu’on trouve le plus. Mais il est pas terrible celui-là. »

Samuel : « Boris, tu écoutes pas ? »

Boris : « J’ai vu quelque chose. »

Max : « Tu as vu quelque chose ? Ben montre nous ! »

Boris : « Venez voir… »

Le fossile de Boris

Boris : « Vous savez ce que c’est ? »

Léo : « Non. »

Max : « BONOME ! Boris a trouvé un Fossilus bizarrus de la famille des Étrangidés ! »

Le chevalier : « Un Fossilus bizarrus ? Intéressant… Voyons ça… »

Léo : « Tu connais ? »

Samuel : « Bien sûr qu’il connaît ! »

Le chevalier : « Max et Léo vous devriez connaître vous aussi. Nous avons déjà vu ça en Bretagne, dans les Schistes de Postolonnec. »

Max : « Oula ! C’est vieux ça ! »

Léo : « Ben oui ! Ça date de l’Ordovicien inférieur 🙂 »

Max : « On se souvient plus bonome. Dis nous ! »

Le chevalier : « C’est la charnière d’un Bivalve. »

Max : « Ah oui ! Les Paléotaxodontes ! Comme… Comme… Le machin là ! Le glyméris machin ! »

Le chevalier : « Le glycyméris, également appelé amande de mer. »

Léo : « Boris, on appelle charnière la zone des deux coquilles des Bivalves qui permet l’articulation des deux valves. Elles sont retenues par un ligament. »

Max : « Les petits reliefs sont appelés dents mais ça sert pas à mordre. »

Léo : « Et la classification des Bivalves dépend beaucoup de ces dents. »

Boris : « Merci les cousins. »

Le chevalier : « Mes petizours, voudriez vous vous installer sur un rocher s’il vous plaît ? »

Max (à Boris) : « Il va nous fotoer 🙂 »

Léo : « Les bonomes ça fotoe souvent ses petizours 🙂 »

Max : « On est installés ! »

Samuel : « Il faut dire au revoir à la mer. »

Boris : « Et au vent… »

Max : « Ben non ! Pas le vent ! Le vent nous accompagne partout. C’est juste que certains jours il se fait discret. Mais il est avec nous, toujours et en tous lieux. »

Max : « Au revoir la mer. Et prends soin de tes zoisos. »

Continuer la promenade

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