Lundi 26 Décembre, An III (suite)
Le chevalier : « Mes petizours, voulez-vous aller fossiler ? »
Max : « Ben oui ! On est là pour ça ! »
Le chevalier : « Alors descendez de votre perchoir 🙂 »
Max : « Tu veux pas nous porter ? »
Le chevalier : « Je vous pose au sol et vous vous mettez en quête. »
Max : « D’accord ! »
Léo : « On va par là ? »
Le chevalier : « Il y a plus d’espace de l’autre côté. »
Léo : « Bien bonome. D’accord bonome. »
Max : « C’est parti ! »
Un peu plus tard…
Léo : « Max ! Bonome ! Venez voir ! »
Le chevalier : « J’arrive ! »
Max : « Je suis là ! »
Léo : « Maxou, tu connais ces fossiles ? »
Max : « Mmmmm… »
Léo : « Tu mmmmes en te grattant la tête ? »
Samuel : « Tu te prends pour le chevalier ? »
Léo : « Tu espères trouver c’est qui ce fossile ? »
Max : « Ben… On a déjà vu des machins comme ça. Là Où Les Cailloux Sont Tout Cassés… Et j’ai l’impression que ce sont les mêmes roches… Le Cénomanien inférieur… Bonome m’a donné le nom mais je me souviens plus… Ah, tu arrives enfin ! Bonome, c’est qui ce fossile ? »
Le chevalier : « Voyons ça… Mmmmm… Forme concave, des bourrelets concentriques… dans des roches d’âge cénomanien… Je dirais que c’est une orbitoline, Orbitolina concava, Orbitolinidés. »
Max : « C’est ça ! Une orbitoline ! C’est un unicellulaire. Vous vous rendez compte ? Ça, un unicellulaire ! »
Samuel : « Ça alors ! »
Max : « Belle trouvaille les cousins. Mais moi aussi j’ai trouvé un beau fossile. Venez voir… Vous voyez ? Bougez pas, je grimpe… »
Samuel : « C’est un très beau fossile ça 🙂 »
Max : « Mes chers cousins, ce que vous voyez là est un idiomachin triangulaire. C’est un fossile bizarre que personne connaît à part bonome. Il appartient un groupe de zanimos étranges qui existent plus, tellement ils étaient étranges. Même eux savaient pas bien ce qu’ils étaient. C’est pour cette raison qu’ils ont préféré disparaître sans laisser de traces. Ils se sont même pas bien fossilisés. Personne, je dis bien personne, c’est à dire même pas notre célébrissime Bonomus coelebs, en a jamais vu un entier. Voilà, c’était Max petitours, en direct du cénomanien inférieur de Charentmaritimie. Je vous rends l’antenne. »
Samuel : « Bravo cousin Max, bravo ! »
Léo : « Tu t’es encore surpassé 🙂 »
Max : « Je suis assez fier de moi 🙂 »
Léo : « Tu te souviens de leur vrai nom ? »
Max : « Tu crois que quelqu’un sur Terre le connaît ? »
Léo : « Bonome, comment il s’appelle l’idiomachin triangulaire en vrai ? »
Le chevalier : « Ichthyosarcolites triangularis »
Léo : « Merci superbonome 🙂 »
Max : « Bon, on continue ? »
Samuel : « Cette fois, je vais avec le chevalier. Vous, vous allez explorer tous les deux. »
Léo : « D’accord. Tu viens Maxou. »
Max : « On y va ! »
Samuel : « Chevalier, j’ai envoyé les cousins de l’autre côté parce que j’ai aperçu quelque chose là-bas. Viens voir. »
Le chevalier : « Je te suis mon petit Sam. »
Samuel : « Tu le vois ? »
Le chevalier : « Non… »
Samuel : « Mais si ! Regarde bien ! Bon, dépêche toi ! … Voilà, tu le vois maintenant ? »
Le chevalier : « Oui 🙂 Bravo mon petit Sam ! Quelle vue ! »
Samuel : « Tu veux bien aller chercher cousin Max et cousin Léo s’il te plaît. Je reste là pour étudier. »
Le chevalier : « Oui mon petitours. Je reviens… Max, Léo, venez voir ce qu’a trouvé notre petit Sam. »
Max : « Il a fait une belle découverte ? »
Le chevalier : « Vous verrez 🙂 »
Samuel : « Vous voilà 🙂 Regardez mon beau fossile. »
Léo : « Rhoooo ! »
Max : « Oulala ! Tu es vraiment un grand fossileur petit Sam. »
Le chevalier : « Et il l’a vu de très loin, bien avant moi. »
Samuel : « Oui 🙂 Mais je sais pas qui c’est ce fossile. Je l’ai bien observé et je comprends pas. Tu nous expliques chevalier s’il te plaît. »
Le chevalier : « Je veux bien essayer. Asseyez-vous. »
Léo : « Si il nous dit de nous asseoir, c’est que ça va être long 🙂 »
Max : « Un très long exposé interminable et soporifique. »
Léo : « J’espère qu’il va affiner. J’aime bien quand il affine 🙂 »
Samuel : « Chevalier nous t’écoutons. »
Le chevalier : « Ce que vous voyez là est une coquille. »
Max : « Merci bonome ! Ah ben ça ! Heureusement que tu es là ! Une coquille ! Pfff, on y aurait pas pensé sans toi ! Pour bonome hip hip hip ! Houra ! »
Samuel : « Cousin Max, pourrais-tu te taire ? J’écoute, moi. Continue chevalier s’il te plaît. »
Le chevalier : « A quoi pensez-vous quand vous entendez coquille ? »
Léo : « Animal à corps mou, protégé par une coquille : Mollusque ! Je pense à un Mollusque. »
Le chevalier : « Bien mon Léo. Que savez-vous sur les Mollusques ? »
Max : « Ils peuvent avoir une coquille constituée de deux valves. Ce sont alors des Bivalves. Il y a la moule, l’huître… Ou alors leur coquille peut être en une seule partie et enroulée en spirale. Je connais les Gastéropodes : l’escargot, la limnée… »
Le chevalier : « Bien Maxou. Les coquilles en spirale… Ou les coquilles internes… Commençons par les coquilles en spirale. Il y a effectivement les Gastéropodes. Leur coquille n’est pas divisée intérieurement. Il existe des Mollusques dont la coquille spiralée est divisée intérieurement par des cloisons. Mais ces cloisons communiquent entre elle par un siphon. Et le siphon peut-être orienté vers l’avant, chez les Ammonoïdés, ou vers l’arrière, chez les Nautiloïdés. Là nous sommes en présence d’un nautile. »
Samuel : « Rhoooo… »
Léo : « Bonome, aurais-tu des illustrations ? »
Le chevalier : « J’ai toujours ça sur moi, évidemment 🙂 »
Max : « On en trouvera pour mon blog. »
Le chevalier : « Nous ne mettrons que le nautile. Une vue latérale d’un individu vivant et une vue en coupe. Je trouverai ça. »
Max : « Bonome, c’est quoi une mamonite ? »
Le chevalier : « Une ammonite ? Je l’ai dit Maxou. C’est un Mollusque à coquille spiralée, cloisonnée, et dont le siphon est dirigé vers l’avant. »
Max : « Et pourquoi on en a jamais vu ? »
Le chevalier : « Il y en a très peu dans la région. »
Max : « Et il y a des régions où on peut en trouver ? »
Le chevalier : « Oui, en Normandie par exemple. »
Max : « Mon bonome, tu veux bien nous emmener en Normandie pour qu’on voit des mamonites s’il te plaît. »
Le chevalier : « Là ? Maintenant ? »
Max : « Ben non. Mais un jour. S’il te plaît mon bonome. »
Le chevalier : « Je vais voir ce que je peux faire. »
Samuel : « On peut revenir à mon fossile ? Comment tu sais que la coquille est cloisonnée ? »
Le chevalier : « Regarde bien mon petit Sam. »
Samuel : « Il y a des traits à la surface. »
Le chevalier : « Ce sont les traces des cloisons internes. »
Samuel : « Je vois. Mais au début elles sont serrées et à la fin il y a un long espace. Pourquoi ? »
Le chevalier : « Les cloisons délimitent des loges. L’animal vit dans la dernière qui est la plus grande. On l’appelle la loge d’habitation. Il communique avec les autres loges par le siphon. C’est grâce à cela qu’il peut monter ou descendre, en remplissant sa coquille d’air ou d’eau. »
Max : « Comme les sous-marins ! »
Le chevalier : « Exactement ! »
Léo : « Tu peux décrire le nautile s’il te plaît ? »
Le chevalier : « Comme tous les animaux dont nous parlons depuis tout à l’heure, il a des tentacules porteurs de ventouses autour de la bouche. »
Max : « Comme les pieuvres ! »
Le chevalier : « Exact. »
Léo : « Mais les pieuvres ont pas de coquille ! »
Le chevalier : « Souviens-toi de ce que j’ai dit tout à l’heure : coquille en spirale, interne ou absente. »
Max : « Tu avais pas dit absente ! »
Le chevalier : « Oubli de ma part. Désolé. »
Samuel : « C’est un peu compliqué tout ça… »
Max : « C’est parce que tu as pas encore l’habitude. Nous aussi on est un peu perdus mais on continue quand même. On étudiera ça attentivement en gravant mon blog. Bonome nous expliquera encore et Léo fera des recherches. »
Samuel : « Vous aussi vous êtes un peu perdus ? »
Léo : « Ben… J’aime pas trop le dire mais oui… »
Max : « Si bonome nous fait une interro j’ai une sale note. »
Samuel : « D’accord, alors on continue. »
Léo : « Bonome, on a un groupe de zanimos qui ont un corps mou, une coquille spiralée et cloisonnée, ou interne, ou pas de coquille mais des tentacules autour de la bouche. Comment appelle-t-on ce groupe et les zanimos qu’on met dedans ont-ils d’autres caractères communs ? »
Le chevalier : « Ce sont les Céphalopodes. Ils ont donc des tentacules autour de la bouche, un bec corné semblable à un bec de perroquet… »
Max : « Un bec de perroquet ? Oulala ! Mais c’est dangereux alors ! »
Le chevalier : « Pas pour les petizours:) »
Léo : « Quoi d’autre ? »
Le chevalier : « Un cerveau bien développé protégé par un crâne cartilagineux, des yeux très perfectionnés ressemblant à ceux des humains… Je crois que c’est tout. »
Léo : « Tu peux reprendre un peu ? »
Le chevalier : « Je peux. Il existe un ensemble d’animaux qui ont en commun d’avoir des tentacules préhenseurs autour de la bouche équipée d’un bec de perroquet. Ils peuvent avoir une coquille en spirale cloisonnée, une coquille interne ou pas de coquille. Quand la coquille est présente, elle possède un sillon qui peut être orienté vers l’avant ou vers l’arrière. Voici un beau document… »
Le chevalier : « Le siphon dont il parle est une partie de l’animal qui permet d’expulser l’eau vers l’arrière, ce qui le fait avancer. Ou plutôt reculer. Nous voyons qu’il existe le groupe des Nautiloïdés, celui des Ammonoïdés et celui des Coléoïdés. Bien je pense que ça suffit pour cette première approche des Céphalopodes. »
Léo : « Merci bonome. »
Max : « On reverra ça en Normandie avec les mamonites. »
Le chevalier : « Les ammonites Maxou. »
Max : « Oui bonome, les mamonites 🙂 Dis, tu pourrais prendre le beau fossile pour petit Sam ? »
Samuel : « Il est coincé dans la roche ! »
Max : « Bonome ? »
Le chevalier : « Je n’ai pas mon marteau Maxou. »
Max : « Samuel va être déçu… »
Samuel : « Mais non ! Je suis pas déçu moi ! Le chevalier l’a fotoé et il nous l’a expliqué ! »
Max : « D’accord. »
Léo : « Bonome, avant de s’éloigner de ce beau fossile, tu peux nous donner son nom ? »
Le chevalier : « J’ai entendu parlé de deux espèces de nautiles présentes dans la cénomanien inférieur : Deltoidonautilus triangularis et Nautilus triangularis. Je ne peux rien dire de plus… »
Samuel : « C’est déjà beaucoup. Merci chevalier. On peut aller s’asseoir sur le banc ? »
Léo : « Attendez ! Il y a Pierre Petitpierre ! »
Samuel : « Bonjour Pierre Petitpierre. Tu veux venir t’asseoir sur le banc avec nous ? »
Max : « Il va pas répondre. Les zoisos nous répondent jamais… »
Léo : « Allez ! On grimpe ! »
Le chevalier : « Je comprends que vous soyez fatigués le soir. Avec votre taille tout vous demande d’immenses efforts. Grimper sur un banc est une vraie aventure. »
Max : « Oui, tu aurais pu nous aider d’ailleurs. »
Léo : « L’écoute pas bonome. On aime bien grimper et les juvéniles débordent d’énergie. »
Samuel : « Je suis quand même fatigué moi. »
Léo : « Alors on profite du paysage sans bouger. »
Max : « Dis bonome, ce serait pas l’Île des Beaux Canards là-bas ? Et le bateau ? C’est pas celui sur lequel on a batoé ? »
Le chevalier : « Si mon petitours. »
Léo : « On a batoé… Nous, des petizours… »
Le chevalier : « Oui mon petitours. »
Léo : « J’aime bien quand tu dis ‘mon petitours’. »
Le chevalier ; « Je sais mon petitours 🙂 »
Max : « Bonome, tu zoomes le phare et le sémaphore et après tu viens t’asseoir et on te grimpe dessus. »
Le chevalier : « A vos ordres Max ! »
Il a fait ce que je lui ai demandé et on a chahuté tous les quatre. Comme des juvéniles. Et on a bien rigolé 🙂 Puis on s’est pochés pour le retour. Et on s’est endormis. Bonome nous a pas réveillés en arrivant à la cabane. Il nous a couchés tout de suite. Et il est resté tout seul. C’est pas juste.
Une magnifique coupe d’ammonite…
Je t’embrasse Princesse, et j’espère que tu vas bien.