128-1 La Normandelière

Dans la cabane du chevalier alors que Max est face à l’ordinateur pour graver son blog…

Max : « Bonome, tu es disponible deux minutes ? »

Le chevalier : « Oui mon petitours. Que puis-je pour toi ? »

Max : « Tu te souviens de notre séjour à Roubignolles ? »

Le chevalier : « A Brétignolles-sur-Mer Maxou. Oui, je m’en souviens. »

Max : « On y est restés combien de temps ? »

Le chevalier : « Nous sommes arrivés le vendredi soir et nous sommes repartis le mardi matin. »

Max : « C’est bien ce que je me disais… Et le dimanche nous n’avons pas inspecté… »

Le chevalier : « Non. Nous sommes allés à la messe. »

Max : « Et tu as fait une longue promenade à vélo. Ce qui laisse que deux jours… »

Le chevalier : « Oui. Tu as l’air contrarié… »

Max : « Ben oui. Bonome, dans mon dossier Brétignolles j’ai 10 sous-dossiers de fotos. On a fait 10 sites en 2 jours ? »

Le chevalier : « Mmmm… Si tu le dis… Nous sommes allés deux fois à l’observatoire et deux fois au Rocher Sainte Véronique. »

Max : « A l’observatoire on a pas vu grand chose. Et Sainte Véronique c’était très compliqué. Le temps d’observer et de comprendre, avec la contrainte de la marée… »

Léo : « Vous papotez ? »

Le chevalier : « Max commence à rédiger les articles de Brétignolles… »

Léo : « La Vendée ? Rhooo c’était bien ! Tu veux que je t’aide Maxou ? »

Max : « Ben oui. C’est mieux à deux 🙂 Mais j’ai un problème à cause qu’on est allés plusieurs fois aux mêmes endroits. »

Léo : « C’est pas un problème. On regroupe les sorties sur le même site et on est pas obligés de respecter l’ordre chronologique. »

Max : « Tu penses ? »

Léo : « Ben oui. Montre un peu… »

Le chevalier : « Bon, je vous laisse travailler. N’hésitez pas à m’appeler si vous avez besoin de mon aide. »

Max : « Merci bonome. On va avoir besoin de toi. Parce que c’était compliqué la géologie. »

Léo : « Mais c’était bien ! Rholala ! »

Samedi 29 Octobre, An III

Max : « Booonooomouuuuu… Mon bonooome… Il faut te réveiller ! »

Le chevalier : « Mmmmmm… »

Max : « Bonome, on est à Brétignolles et il faut aller inspecter. »

Le chevalier : « Déjà ? »

Max : « Ben oui. A cause de la marée. Il faut y aller sinon la mer va nous noyer en remontant. »

Le chevalier : « C’est vrai… J’ai mal dormi moi. »

Max : « Mon pauvre petit bonome. Tu sais où tu nous emmènes ? »

Le chevalier : « Oui. Ce matin nous allons sur l’estran au sud-est de la ville. Puis nous irons au nord-ouest, au Rocher Sainte-Véronique, jusqu’à ce que la marée nous en chasse. Puis nous irons faire une promenade dans les marais. »

Max : « On va faire la géologie ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Et la zoisologie ? »

Le chevalier : « Aussi 🙂 »

Le chevalier : « D’accord. Allez, lève-toi et dépêche toi sinon on verra rien du tout. Je vais prévenir les cousins que nous partons bientôt. »

A la Normandelière…

Max : « Nous sommes enfin sur l’estran 🙂 »

Léo : « On va étudier les rochers couverts d’algues ? »

Max : « Bonome, tu vas pas marcher là dessus ! Je veux pas. Ton épaule est pas encore vraiment réparée. Tu vas pas aller glisser sur les algues. Je suis pas d’accord ! »

Le chevalier : « Max, je n’irai pas sur les rochers glissants. J’ai peur… »

Léo : « Tu as encore peur ? »

Samuel : « Et tu as mal ? »

Le chevalier : « Oui j’ai peur de tomber Léo. J’ai peur de me faire mal. Mais mon épaule va mieux. »

Max : « Tu es pas guéri bonome. C’est le réparateur d’épaule qui l’a dit. Il faut encore 6 mois. Au moins… Tu sais, c’est pas grave si on peut pas faire la géologie. »

Le chevalier : « Nous en ferons. Les roches sont accessibles en haut de l’estran. Nous ne verrons pas tout mais ce sera suffisant. »

Max : « Tu fais attention. »

Samuel : « Charadrius hiaticulata, Charadriidés. Samuel : un point 🙂 »

Max : « On joue aux zoisos ? »

Léo : « On joue toujours aux zoisos 🙂 »

Samuel : « Ooooh ! Regardez ! »

Léo : « C’est bôôôô ! »

Max : « Bonome, fais des fotos ! »

Léo : « Il voit tout le petit Sam 🙂 »

Max : «  C’est à cause de l’eau qui coule du haut de l’estran ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. Le plus étrange c’est qu’on trouve des structures similaires à la surface de Mars. En bien plus grand évidemment. »

Max : « Sur Mars ? La planète ? »

Le chevalier : « Oui, la planète Mars. »

Max : « Mais bonome, ces structure sont dues à l’écoulement de l’eau. Il y a de l’eau sur Mars ? »

Le chevalier : « Actuellement il y en a sous forme de glace. Il y a une calotte à chaque pôle de la planète. Et il y a de la glace dans le sol ou le sous-sol. »

Léo : « Mais la glace coule pas ! »

Le chevalier : « Si, cela arrive. Les glaciers avancent. »

Max : « Et ils creusent des vallées en U. Mais ils font pas des réseaux comme celui là ! »

Le chevalier : « On peut supposer qu’il y a eu de grandes quantités d’eau liquide sur Mars autrefois. Suffisamment pour créer ces structures. »

Max : « Tu pourras nous trouver des images de ces canaux martiens ? »

Le chevalier : « Je vais chercher… »

Max : « Tu vois Samuel, il est comme ça bonome. Toi tu vois une jolie structure dans le sable et lui il est sur Mars. Il voit pas comme nous je te dis. »

Samuel : « Je commence à comprendre 🙂 »

Léo : « Phalacrocorax carbo, Phalacrocoracidés. »

Max : Ou ça ? »

Léo : « En l’air ! »

Samuel : « C’est qui Phalacrocorax carbo ? »

Léo : « Le grand cormoran. On le voit pas bien en vol. »

Max : « On va probablement en voir d’autres. On te le présentera. »

Léo : « Vous avez vu les roches de l’estran ? Il y a comme des cassures dedans. Ce sont des failles ? »

Le chevalier : « Pourriez-vous expliquer à Samuel ce que sont les failles ? »

Max : « Oui, on peut. Léo, veux-tu le faire ? »

Léo : « Si tu veux. Ou toi… »

Max : « D’accord. Samuel, il y a une faille quand un bloc de roches se casse en deux et que les deux morceaux se déplacent l’un par rapport à l’autre. Mais il faut que le bloc au départ soit grand. »

Samuel : « Grand comment ? »

Max : « Grand comme très grand oulala ! »

Samuel : « Alors là, les roches de l’estran, avant, elles étaient pas cassées en deux et il y a eu une cassure et le bloc de gauche s’est déplacé par rapport à celui de droite. »

Max : « Oui Samuel. »

Samuel : « Et comment ça se casse ? On peut savoir le mouvement des blocs ? »

Max : « Alors ça se casse parce que les plaques tectoniques ont la bougeotte. Elles se déplacent tout le temps. Et parfois, elles entrent en collision ou elles se séparent en deux. On t’expliquera au fur et à mesure de nos explorations. »

Samuel : « D’accord. Mais les mouvements ? On peut savoir les mouvements ? »

Le chevalier : « Là, je ne peux pas vous dire. Mais c’est parfois possible. Et plus que de failles, je parlerais ici de fractures. Les roches sont effectivement cassées mais je ne pense pas qu’elles se soient déplacées.»

Max : « D’accord bonomou. Mais tu nous as pas parlé des roches. C’est quoi ces roches ? »

Le chevalier : « Maxou, puis-je ronchonner un peu ? »

Max : « Bien sûr bonome 🙂 »

Le chevalier : « Brétignolles est un site très intéressant pour la géologie mais très compliqué. Et tu ne m’as prévenu que la veille de notre départ que nous viendrions ici. Je n’ai pas eu le temps de me documenter. »

Max : « Oui, je vois. Alors tu connais rien du tout. »

Le chevalier : « Si, un peu. Mais c’est dommage. J’aurais pu bien mieux me préparer. »

Max : « C’est mieux comme ça. »

Le chevalier : « Pourquoi ? Je ne comprends pas. »

Max : « On va pas tout voir et on va pas tout comprendre. Ça va t’énerver et te contrarier et tu vas vouloir revenir. Et on fera un autre séjour en Vendée 🙂 »

Léo : « Chouette alors ! »

Le chevalier : « Nous sommes sur le terrain que depuis quelques minutes et vous prévoyez déjà un retour… »

Max : « On est malins nous 🙂 »

Léo : « Bon, les roches. Tu les connais ces roches ? »

Le chevalier : « Allons voir… »

Léo : « Elles sont belles… »

Max : « Vertes et rouges… »

Léo : « Elles ont l’air penchées. »

Max : « Et on dirait qu’il y a des couches dedans mais ça fait pas comme les roches sédimentaires… »

Le chevalier : « Bien observé. Approchons nous encore… »

Max : « Il y a des grains dans la roche. Ce sont des cristaux. »

Samuel : « C’est quoi les cristaux ? »

Max : « Bonome, aurais-tu l’obligeance de répondre à cousin Samuel s’il te plaît ? »

Le chevalier : « Et simplement, de préférence ? »

Max : « Ben oui. Quand même ! »

Le chevalier : « Bien… Asseyez-vous, j’ai peur d’être long. »

Le chevalier : « La matière est constituée d’atomes. Du grec ancien… »

Max : « Et voilà ! Le grékancien ! Tu as tenu une demi heure ! Tu peux pas t’en empêcher ! Pfff ! »

Samuel : « On s’en fiche de ce que dit Max, chevalier. Dis nous le grékancien. »

Le chevalier : « Atome veux dire qui ne peut être coupé. C’est un savant grec, Leucippe, qui eut l’intuition que la matière était constituée de petits grains. Et il a nommé ces grains atomes puisque, selon lui, ils étaient les plus petites particules de matière. »

Léo : « Chevalier, je sais pas bien les atomes, moi. Mais on peut pas les voir. Ils sont bien trop petits. Comment il a fait pour les découvrir ? »

Le chevalier : « Il me semble que c’est uniquement à partir de l’observation de la dilatation des corps. Il avait observé qu’un corps se dilate quand il est soumis à la chaleur. Son volume augmente. Selon Leucippe la seule explication possible était que la matière était constituée de ces petits grains. »

Max : « Il était malin Leucippe mais il a dit des erreurs. »

Léo : « Quoi comme erreur ? »

Max : « Il y a pas que les atomes. Parce que l’eau, si j’ai bien compris ce qu’enseigne ta gentille collègue de physique-chimie, est une molécule. Et l’eau se dilate ou se contracte. »

Le chevalier : « C’est vrai Maxou. Tu as bien compris. Mais Leucippe ne savait pas tout ça et son intuition est quand même assez géniale. Il fallait y penser ! »

Max : « Oui. C’était un de tes amis ? Il a vécu quand ? »

Le chevalier : « Entre 460 et 370 avant notre ère il me semble. »

Samuel : « D’accord. Mais quel rapport avec les cristaux ? »

Le chevalier : « J’y arrive Samuel. La Terre est constituée d’une dizaine d’éléments chimiques appelés éléments majeurs. »

Max : « Tu les connais ? »

Le chevalier : « Mmmmmm… Oxygène, silicium, aluminium, fer, calcium, sodium, potassium, magnésium, titane… Ces éléments peuvent former des espèces minérales et si les conditions de températures et de pressions sont favorables ils s’assemblent de façon ordonnée, ce qui donne des cristaux. »

Max : « Bonome, aurais-tu un exemple simple ? »

Le chevalier : « Oui. Le plus simple est avec le carbone. »

Max : « C’est pas un élément majeur ! »

Le chevalier : « Certes 🙂 Il peut cristalliser sous forme d’hexagones plans faiblement reliés les uns aux autres dans un cristal qui s’appelle le graphite. C’est la mine des crayons. Sous fortes pressions et à hautes températures, il cristallisera sous une autre forme : le diamant. »

Léo : « Un autre exemple s’il te plaît. »

Le chevalier : « Plus géologique cette fois. Prenons l’oxyde de silicium. Les molécules de silicium peuvent s’assembler de façon bien ordonnées ce qui donne des cristaux de quartz. Si elles passent de l’état liquide à l’état solide sans avoir le temps de s’ordonner il se forme un verre qu’on appelle le verre 🙂 »

Samuel : « Alors si je comprends bien le graphite et le diamant, c’est du carbone tout pareil mais pas rangé de la même façon. Le quartz c’est bien rangé et le verre c’est du désordre. »

Le chevalier : « 🙂 Oui Samuel. On peut le dire comme ça. »

Max : « On s’est un peu éloignés de nos roches de l’estran là… »

Le chevalier : « Pas tant que tu le penses. Les grains gris clair à l’aspect de gros sel que vous voyez dans la roche sont des grains de quartz. Et il me semble voir quelques feldspaths. »

Max : « Des feldspaths. Bien sûr ! Léo, tu les avais vus toi aussi je suppose. »

Léo : « Absolument ! J’allais justement dire : ‘Quels beaux feldspaths que ces feldspaths que nous voyons là ! ’ »

Le chevalier : « 🙂 Ce sont les cristaux roses. »

Max : « Évidemment ! Bonome, voyons ! »

Samuel : « Chevalier, c’est quoi les feldspaths ? »

Le chevalier : « Mon petitours, ce sont d’autres cristaux. Ici, je suppose qu’il y a de la sanidine et de l’albite. »

Max : « Forcément ! Bonome, pour qui nous prends-tu ? Bien sûr qu’il y a Sabine qui l’habite ! »

Léo : « Max, t’es trop bête 🙂 »

Max : « Parce que tu as compris quelque chose toi ? »

Léo : « Ben… Il y a des cristaux roses avec des noms bizarres que personne connaît à part bonome… »

Max : « Ben voilà ! Même Léo comprend rien du tout ! »

Le chevalier : « D’accord. Léo, il me semble me souvenir que tu avais aimé la chimie avec les formules. »

Léo : « En Bretagne ! Oui ! On avait fait la chimie au four à chaux ! »

Le chevalier : « Je pourrais peut-être me faire comprendre en vous donnant les formules chimiques. »

Léo : « Oh oui ! »

Le chevalier : « Commençons par le quartz. Ce n’est pas très difficile puisque c’est un oxyde de silicium : SiO2. Quant aux feldspaths… L’albite contient du sodium (NaAlSi3O8) et la sanidine contient du potassium (KAlSi3O8). »

Léo : « Il y a aussi du silicium dans les feldspaths. »

Le chevalier : « Oui. Cette roche est très riche en silice. C’est un autre nom pour le quartz. Vous suivez ? »

Max : « C’est quand même pas très facile. »

Le chevalier : « Je sais Max. Mais vous avez des sacados 🙂 »

Max : « On est des naturalistes et on veut comprendre les roches. Continue bonome. »

Léo : « Dis, entre les cristaux, il y a pas de cristaux. Tu nous as déjà expliqué quelque chose comme ça en Bretagne. Pour les roches des volcans. Il y a des cristaux, du sans cristaux et des petites bulles. »

Le chevalier : « Bien Léo. Des cristaux, une pâte sans cristaux, également appelée verre volcanique, et des vacuoles qui sont des bulles qui ont été bloquées lors du durcissement de la lave en roche. »

Léo : « Alors là, il y a des cristaux et du verre volcanique. Mais pas des vacuoles. C’est une roche volcanique ? »

Le chevalier : « C’est 🙂 »

Samuel : « On est sur un volcan ? »

Le chevalier : « Sur des roches émises par un volcan. Le volcan ne doit pas être très loin. »

Max : « En Bretagne c’était des volcans qui faisaient rien qu’à exploser. Et ici ? »

Le chevalier : « Aussi. »

Max : « Tu nous racontes l’histoire du volcan ? »

Le chevalier : « Pas encore. Continuons l’inspection… »

Samuel : « Je peux poser une question avant ? »

Le chevalier : « Bien sûr Samuel. »

Samuel : « Il faudra tout me réexpliquer plus tard parce que je débute la géologie moi et c’est un peu compliqué. Mais tu as pas expliqué pourquoi les roches peuvent être vertes ou rouges. »

Max : « C’est vrai bonome ! Pourquoi ? »

Le chevalier : « Il y a un élément chimique dans ces roches dont je n’ai pas encore parlé. C’est le fer. »

Max : « Je sais ! Moi m’sieur ! Moi ! »

Le chevalier : « Oui Max, nous t’écoutons. »

Max : « Le fer peut se combiner avec l’oxygène et ça donne la rouille. Et la rouille c’est brun. Alors je suppose que le fer des roches,  quand il est pas combiné avec l’oxygène,  il donne la couleur verte et quand il est combiné avec l’oxygène il donne la couleur rouge. »

Le chevalier : « Très bien Maxou. »

Samuel : « Max : 20/20 ! »

Le chevalier : « Oui, Max : 20/20 🙂 Bon, on peut dire que le fer s’oxyde et que la couleur des roches dépend de l’état d’oxydation du fer. »

Max : « Heureusement que tu as pas préparé l’inspection 🙂 »

Le chevalier : « Pour le moment ça va 🙂 Retenez bien l’aspect de cette roche. Il me semble que nous verrons plus loin une autre roche avec laquelle il faudra la comparer. »

Max : « Tu as fotoé ? »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Alors tu nous remontreras la foto. »

Le chevalier : « Bien mon petitours. Pour le moment grimpez un peu sur ce rocher que je vous immortalise. »

Max : « Allez, ça suffit les fotos ! On continue. »

Léo : « Elles sont vraiment belles ces roches… »

Max : « Ben oui. C’est beau la géologie. »

Le chevalier : « Descendez de ma poche et allez un peu vous dégourdir les pattes… »

Max : « D’accord bonome ! Allez les cousins, on se laisse glisser… »

Léo : « C’est rigolo de glisser le long de ton pantalon 🙂 »

Samuel : « Ça fait un peu peur… »

Max : « Au début oui. Tu vas voir, avec l’habitude tu vas bien t’amuser toi aussi. Et puis, on est des peluches et on peut pas se blesser si on tombe. »

Le chevalier : « Pourriez-vous éviter de courir s’il vous plaît. »

Max : « Nous pourrions. »

Léo : « C’est de l’ordre du possible. »

Max : « Mais on a pas envie 🙂 »

Léo : « Samuel, viens voir ! »

Samuel : « Ooooh ! »

Max : « Qu’est ce que vous avez… Ooooh ! Bonome regarde un peu ça ! »

Max : « C’est pas une roche volcanique. Ça me fait penser aux zèbres briochoriens. »

Léo : « Les schistes zébrés briovériens Max ! »

Max : « Oui, je sais, mais c’est moins drôle 🙂 »

Léo : « Les schistes zébrés briovériens… Alternance de fines couches claires et sombres qui, en s’érodant, donne un aspect zébré à la roche… C’est vrai que ça ressemble. »

Max : « Bonome, ici aussi ce sont des schistes zébrés ? »

Le chevalier : « Ces roches sont formées de fines couches de couleurs variées. Chacune de ces couches provient du dépôt de très fines particules argileuses, d’un diamètre de moins de 63 micromètres. Ces particules adhérent très bien les unes aux autres. »

Max : « Elles se sont déposées dans une mer calme. Parce que, comme elles sont très fines, le moindre courant les aurait remises en suspension dans l’eau. »

Léo : « Et il y a eu des pauses dans les dépôts. On dit des arrêts de sédimentation. »

Samuel : « Rholala ! Qu’est ce que vous connaissez comme choses fort savantes tous les deux… Pfff… »

Léo : « Pourquoi tu pfffes petit Sam ? »

Samuel : « Moi je connais pas tout ça alors vous allez penser que je suis bête et le chevalier va pas m’aimer. »

Max : « Samuel tu dis des bêtises. Tu connais pas parce que personne t’a expliqué et pas parce que tu es bête. Et puis bonome nous aime pas parce qu’on connaît des choses fort savantes mais parce qu’il nous aime. Et puis c’est tout. »

Léo : « Tu vas apprendre, tu vas voir. Et tu sais, on connaissait rien du tout au début nous non plus. On a déjà fait la géologie en Bretagne alors tu crois qu’on est savants. Il faut pas pfffer. »

Max : « Bonome, je pense qu’une calinothérapie s’impose pour Samuel. »

Le chevalier : « Oui, c’est une urgence. Viens ici mon petit Sam 🙂 »

Samuel : « Tu m’aimes même si je connais rien du tout à la géologie ? »

Le chevalier : « Bien sûr Sam. »

Samuel : « Tu voudras bien tout me réexpliquer plus tard ? »

Le chevalier : « Oui. »

Max : « On t’aidera aussi Sam. »

Samuel : « Tu veux bien me gratouiller le front ? »

Le chevalier : « Je veux bien. »

Samuel : « Rrrroooonnnn rrrroooonnnn… »

Le chevalier : « Ça va mieux mon petitours ? »

Samuel : « Ouiiii 🙂 On reprend ? »

Max : « On reprend ! Regardons encore ces belles roches. »

Léo : « Nous en étions aux argiles qui se déposent dans une mer peu agitée. Comment on l’appelle cette jolie roche feuilletée colorée ? »

Le chevalier : « Ce sont des pélites. Ou plutôt des métapélites. Les spécialistes parlent d’argilo-siltites versicolores intercalées de bancs gréseux décimétriques et de lits de silexites. »

Max : « Ils disent ça les spécialistes ? »

Le chevalier : « Oui, ils disent cela. »

Max : « Alors ils doivent pas avoir d’amis. »

Léo : « Peut-être sont-ils amis avec des phytosociologues… »

Max : « Ben non. Ils peuvent pas se comprendre. De toutes façons personne les comprend. Fais attention à ce que tu dis bonome. Sinon tu va finir sans ami toi aussi. »

Le chevalier : « Oui Maxou, d’accord 🙂 Puis-je continuer ? »

Max : « Tu peux. »

Le chevalier : « Les métapélites ont été légèrement modifiées par la température et la pression. »

Léo : « C’est le métamorphisme. »

Max : « De quand elles ont été enfouies. »

Le chevalier : « Exact. Mais elles ont subi un métamorphisme de faible intensité. »

Max : « D’accord bonome. Fotoe encore s’il te plaît. »

Léo : « C’est quoi là-bas ? Il y a des roches qui dépassent. On va voir ? »

Max : « Bien sûr qu’on va voir ! »

Léo : « Attendez ! Regardez un peu ça… »

Max : « On dirait qu’il y a les métapélites dans les roches volcaniques. C’est possible ça ? »

Léo : « Ben… Si il y a un arrêt des éruptions la sédimentation argileuse peut reprendre… »

Max : « Bon sang mais c’est bien sûr ! Arrêt des éruptions, dépôts des argiles et reprise des éruptions ! »

Le chevalier : « Vous n’avez plus besoin de moi 🙂 »

Max : « Tu recommences ! Tu es terrible toi ! Bonome, combien de fois vais-je devoir te répéter que c’est pas une histoire de besoin ou pas besoin ! Tu es notre bonome ! »

Léo : « On a mis du temps à te dresser 🙂 »

Samuel : « Léo ! Ça va pas dans ta tête ? On dit pas ça à un chevalier ! »

Léo : « Si 🙂 »

Max : « Allez, venez. On va voir les roches qui dépassent. »

Max : « On voit mieux d’ici. C’est une couche blanche épaisse d’environ 60 cm. »

Léo : « C’est quoi cette roche ? »

Le chevalier : « C’est un filon de quartz. »

Samuel : « Le quartz, formule chimique : SiO2. »

Max : « Et là c’est que du quartz ? »

Le chevalier : « Dans le filon, oui. »

Max : « Et il vient d’où tout ce quartz ? »

Le chevalier : « Voyons ça… Oui, c’est ça. Regardez sur ces fotos. A gauche ce sont les argilites versicolores alors qu’à droite ce sont les roches volcaniques. »

Max : « Et le contact entre les deux a pas l’air normal… »

Le chevalier : « Non. Il y a une faille décro-chevauchante orientée à 280° par rapport au nord et penchée de 50°. »

Max : « Bonome… »

Le chevalier : « Oui Max. »

Max : « Une faille quoi ? »

Le chevalier : « Décro-chevauchante. »

Max : « Oui d’accord. Et tu peux traduire ? Ou alors tu as décidé qu’on comprendrait rien du tout à ce que tu dis aujourd’hui. Mais préviens nous dans ce cas. Ce serait plus simple. »

Le chevalier : « J’explique. Décro vient de décrochante ou décrochement. Un décrochement c’est quand les deux blocs apparus suite à la formation de la faille se déplacent latéralement l’un par rapport à l’autre. »

Léo : « C’est un coulissement. »

Le chevalier : « Oui. Et chevauchante signifie que l’un des blocs est monté sur l’autre. »

Léo : « Alors ça a glissé comme ça et comme ça en même temps. Oulala ! »

Max : « Et d’après la pente du filon on peut supposer que c’est ce qui est à gauche qui est monté sur ce qui est à droite. »

Le chevalier : « C’est aussi mon hypothèse. Les argilites versicolores ont grimpé sur les roches volcaniques. »

Léo : « Et après le quartz s’est mis en place. »

Max : « Tu as pas dis les âges des roches bonomou. »

Le chevalier : « Je sais. Je vous les donnerai plus tard. Mais nous avons déjà des informations sur la chronologie des événements. Les roches se sont déposées, consolidées puis légèrement métamorphisées puis la faille décro-chevauchante est apparue. Et le filon de quartz s’est mis en place. Allez observer le filon. »

Max : « On grimpe ? »

Le chevalier : « Oui, vous grimpez. »

Max : « Chouette alors ! Viens Samuel, on va faire l’escalade 🙂 »

Le chevalier : « Léo, ne grimpe pas trop haut. »

Léo : « Siiii 🙂 »

Max : « Ça va Samuel ? »

Samuel : « Oui, c’est rigolo l’escalade 🙂 »

Max : « Oh ben ça alors ! Bonome, viens voir ! »

Le chevalier : « Je suis là 🙂 »

Max : « Regarde un peu ces stries sur le filon de quartz. »

Le chevalier : « Tiens, c’est intéressant ça… »

Max : « Et les reliefs sous le quartz là-haut, c’est quoi ? »

Le chevalier : « Ces reliefs et ces stries montrent qu’il y a eu un mouvement après la mise en place du quartz. »

Max : « Tu as dit des erreurs alors ? »

Le chevalier : « Non. Il y a bien eu une faille puis la mise en place du quartz. Ensuite la faille a été réactivée le long du filon. »

Max : « Et tu tires quoi comme information de ces petits reliefs ? »

Le chevalier : « Le sens du déplacement. Le filon s’est déplacé vers la droite de la foto. »

Max : « Comme nous sommes assis sur les roches volcaniques, les argilites ont encore plus chevauché les roches volcaniques. »

Le chevalier : « Oui, il y a eu un mouvement de compression tardif. »

Max : « Tu comprends Samuel ? »

Samuel : « C’est quand même compliqué. Je comprends surtout que bonome voit pas comme nous 🙂 Tout le monde voit des roches et lui il raconte des volcans, des dépôts de toutes petites particules au fond d’une mer calme, des cassures et des mouvements des blocs… »

Max : « On t’avait prévenu 🙂 Bonome, il voit pas pareil. Et encore, là, il a pas eu le temps de se préparer. »

Samuel : « J’ai quand même une question. »

Le chevalier : « Oui Samuel, je t’écoute. »

Samuel : « Ça se forme comment un filon de quartz ? »

Le chevalier : « Vous avez dû comprendre qu’il y a beaucoup de silice dans le secteur. »

Max : « Il y a du quartz et les feldspaths contiennent aussi de la silice. »

Le chevalier : « J’ai oublié de vous dire que le verre volcanique aussi. La silice est peu soluble mais elle l’est quand même un peu. Elle peut donc se dissoudre. Mais quand elle arrive dans un espace vide elle se dépose très vite. »

Samuel : « Merci chevalier. J’ai compris 🙂 »

Max : « Bonomou, on avance un peu ? »

Le chevalier : « Oui, les prochaines roches sont quelques centaines de mètres plus loin. »

Max : « Les cousins : pochage ! »

Léo : « On grimpe ! »

Max : « Tu fotoes encore ? »

Le chevalier : « Oui, regardez. »

Samuel : « Le gros rochers est formé d’argilites. Et le filon montre la faille qui a bougé deux fois. Mais on voit pas les roches volcaniques. »

Max : « Samuel : 20/20 ! »

Samuel : « Je mérite pas 20/20. J’ai juste dit un tout petit résumé. »

Max : « Samuel : 20/20 quand même ! »

Léo : « Des ibis sacrés du Nil ! En Vendée ! Rholala ! »

Max : « Threskiornis aethiopicus, Threskiornithidés. »

Samuel : « Max : 1 point ! »

Léo : « Tu veux bien nous parler des ibis sacrés chevalier ? »

Le chevalier : « Si tu veux Léo. Je sais de quel parc ils se sont échappés 🙂 Le parc animalier de Branféré, dans le Morbihan. C’était en 1988. Actuellement on compte 2 à 3000 couples nicheurs en France. »

Max : « Ils sont invasifs ? »

Le chevalier : « Ils sont considérés comme tels oui. Ce sont des prédateurs des nichées de cormorans, de sternes de Dougall et de guifettes. »

Max : « Ils détruisent leurs œufs… C’est pas bien ça. Déjà que les guifettes sont rares… »

Léo : « Les sternes de Dougall aussi. On les a même jamais vues. »

Le chevalier : « Donc les préfectures du Morbihan et de la Loire-Atlantique ont décidé d’autoriser la destruction des ibis sacrés. »

Max : « Ils sont tués ? »

Le chevalier : « Certains. »

Max : « J’aime pas que les zoisos soient tués. Même quand ils sont invasifs. »

Le chevalier : « D’autant qu’ils sont protégés par la convention de Berne de 1979 relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe. »

Samuel : « En 1979 les ibis étaient pas en France. »

Le chevalier : « Tu as raison Samuel. Mais les textes n’ont pas été modifiés. »

Léo : « C’est pas facile de gérer les espaces naturels. Il faut parfois prendre des décisions difficiles mais nécessaires… »

Samuel : « Il est beau cet estran. »

Max : « On va voir la barre rocheuse de là-bas ? »

Le chevalier : « Oui Maxou. »

Max : « Tu flânes là bonome. »

Le chevalier : « Un peu 🙂 »

Max : « Tu profites du paysage. Je comprends. Mais il faut faire attention à la marée. On a un autre site à faire avant la marée haute. »

Le chevalier : « On arrive Maxou, on arrive. »

Léo : « Il y a un zoiso sur les rochers. On dirait un pipit du genre Anthus. »

Max : « On connaît rien aux pipits. »

Léo : « Ben si. Le gentil spécialiste en zoisos nous a bien dit qu’en bord de mer, sur les rochers, c’est presque toujours des pipits maritimes. »

Max : « Anthus petrosus, Motacillidés ? »

Léo : « Oui, c’est fort probable. Et il ressemble bien. »

Max : « On dit que c’est un pipit maritime alors ? »

Léo : « J’en assume la responsabilité 🙂 »

Max : « Bonome, tu es d’accord ? »

Le chevalier : « Je le suis. »

Samuel : « Anthus petrosus Anthus petrosus Anthus petrosus Anthus petrosus… »

Léo : « On arrive aux roches. »

Max : « Elles ont l’air plus massives que celles de tout à l’heure. »

Samuel : « Mais elles sont roses aussi. »

Max : « On dirait qu’elles penchent. »

Léo : « On peut aller voir de près ? »

Le chevalier : « Bien sûr mon petitours. »

Léo : « Alors il y a des cristaux gris de quartz, des cristaux roses de feldspaths et des cristaux blancs de je sais pas quoi. Autour des cristaux il y a le verre volcanique. Mais il y a pas des vacuoles. Des cristaux et du verre ça indique que c’est une roche volcanique. Mais c’est pas pareil que celle de tout à l’heure. »

Le chevalier : « Les cristaux blancs sont aussi des feldspaths. Une roche formée de cristaux et d’un verre volcanique ont une structure microlithique. Souvent, les cristaux sont invisibles à l’œil nu. Là, ils sont bien visibles. On peut dire que c’est une roche porphyrique. »

Max : « Ô bonomou, grand maître de la géologie, prince des zoisoteurs, guide suprême des naturalistes… »

Le chevalier : « Oui votre sublimité 🙂 »

Max : « 🙂 D’après ce que Léo et toi disiez, les roches de tout à l’heure et celles-là ont la même composition chimique. Alors pourquoi sont-elles pas pareilles ? »

Le chevalier : « Revoyons deux fotos côte à côte… »

Max : « On voit bien que c’est pas pareil. »

Le chevalier : « Oui Maxou. Par laquelle je commence ? »

Max : « Celle de tout à l’heure. »

Le chevalier : « Nous voyons clairement que cette roche est constituée de petits morceaux de lave soudées à chaud avant leur refroidissement. »

Max : « Ah ben oui, c’est clair ! Tout le monde le voit bonome, cela fait aucun doute. »

Le chevalier : « Ce n’est pas évident ? Ah… Bien, vu la composition de la roche, riche en silice, je peux dire que la lave était acide et donc visqueuse. C’est à dire qu’elle s’écoulait mal. On peut dire que c’est une ignimbrite rhyolitique. »

Max : « Tu peux le dire. Personne ici ne pourra te contredire. »

Le chevalier : « Ignimbrite vient du grec ancien… »

Max : « Ah, une demi-heure s’est écoulée… Tu parles du grékancien en moyenne toutes les demi-heures 🙂 »

Le chevalier : « Ignimbrite vient donc du grec ancien ignis qui signifie feu et de imber qui veut dire pluie. »

Léo : « Il y a eu des pluies de feu ? »

Le chevalier : « C’est une image. Il y a eu des éruptions explosives qui ont projeté de grandes quantités de fragments de lave chaude. Ces fragments se sont soudés alors qu’ils étaient encore chauds et ont donné ces roches. »

Léo : « D’accord. C’est pas ce qu’on appelle des nuées ardentes ? »

Le chevalier : « Si Léo. La nuée ardente est le mélange de laves et de gaz expulsé horizontalement par un volcan explosif à très haute vitesse. Souvent plus de 400 km/h.  L’ignimbrite est la roche qui se forme suite à la nuée ardente. »

Max : « Et ici ? Il y a pas eu la nuée ardente si il y a pas des ignimbrites. »

Le chevalier : « Effectivement. Ici ce sont des coulées massives de rhyolite. On peut voir par endroits que ces coulées sont superposées ce qui indique qu’il y a eu de nombreuses éruptions. »

Max : « On sait l’épaisseur des roches ici ? »

Le chevalier : « Difficile à dire par le fait qu’elles sont penchées. Environ 200m d’ignimbrites et autant de coulées de rhyolites. »

Max : « 400m de roches volcaniques ! Oulala ! Il était en forme le volcan ! »

Samuel : « J’ai encore une question. »

Léo : « Petit Sam parle pas beaucoup mais il écoute et il pose de bonnes questions 🙂 »

Samuel : « J’espère que je t’embête pas chevalier. »

Le chevalier : « Bien sûr que non 🙂 »

Max : « Bonome, il aime bien qu’on lui pose des questions comme ça il se croit intéressant. »

Samuel : « Max, tu es pas gentil ! Chevalier, elle vient d’où la lave ? »

Le chevalier : « Léo a raison. Tu poses de bonnes questions. D’après la composition chimique des roches volcaniques que nous avons observées, je peux affirmer qu’elles proviennent de la fusion partielle de la croûte terrestre à quelques kilomètres de profondeur. »

Samuel : « Alors les roches fondent en profondeur et ça donne de la lave. Et après il y a des éruptions. »

Le chevalier : « C’est un peu plus compliqué que ça. »

Léo : « Oui, la fusion des roches donne du magma. Parce qu’il y a des gaz aussi. Et le magma est chaud alors il remonte. Plus il remonte plus les gaz forment des bulles et les bulles remontent en entraînant la lave vers le haut. »

Le chevalier : « Exact Léo. Mais avec les magmas visqueux les bulles ont du mal à s’échapper. D’autant qu’ils se solidifient rapidement. Alors les bulles s’accumulent et finissent par se libérer brutalement. »

Max : « Le volcan explose et il y a la pluie de feu et des ignimbrites partout. »

Léo : « Alors pourquoi des fois il y a des coulées qui explosent pas ? »

Le chevalier : « Mmmmmm… »

Max : « Bonome mmmmme en se grattant la tête 🙂 »

Léo : « Tu sais pas ? »

Le chevalier : « Le volcan doit être alimenté en lave de façon plus régulière. »

Max : « Moi aussi j’ai une question. »

Le chevalier : « Je t’écoute Maxou. »

Max : « Il y a eu d’abord les coulées ou les nuées ardentes ? »

Le chevalier : « Je dirais qu’il y a d’abord eu des coulées visqueuses mais régulière puis des nuées ardentes. »

Max : « Merci bonome. Les petizours avez-vous d’autres questions ? »

Léo : « Oui 🙂 Là, on a collecté des données et on les a un peu expliquées. Mais en géologie, après, il faut raconter l’histoire de la région grâce aux données collectées. Tu pourrais nous raconter l’histoire s’il te plaît ? En donnant les âges. »

Samuel : « Oh oui ! Comme ça on comprendra mieux ! »

Max : « Bonome, si tu veux éviter une révolte de petizours tu dois raconter l’histoire. »

Le chevalier : « Je me demande si je ne préfère pas la révolte de petizours… »

Max : « On fera la bagarre tous les quatre après 🙂 »

Léo : « C’est compliqué ? »

Le chevalier : « Je ne connais pas bien… »

Max : « Raconte bonome. »

Le chevalier : « Vous souvenez-vous de Rodinia ? »

Max : « Si je me souviens bien c’est le supercontinent qui s’est formé à la fin du précambrien. »

Le chevalier : « Bravo Maxou ! Quelle mémoire ! »

Max : « Merci mon bonome 🙂 »

Léo : « Et Rodinia s’est fragmenté. En Bretagne tu nous as expliqué qu’il y a deux petits morceaux qui s’en sont détachés : Avalonia et Armorica. Et entre ces morceaux il y a eu des océan. L’océan Rhéïque et l’océan centralien. »

Le chevalier : « Vous m’impressionnez tous les deux. La formation d’un océan débute par un étirement de la croûte continentale. Les rhyolites marquent une phase très précoce de cette distension crustale intra-continentale. Elles viennent de la fusion partielle de la croûte en raison d’un flux de chaleur qui provient de la remontée du manteau supérieur. Ces rhyolites datent du Trémadoc c’est à dire du tout début de l’Ordovicien (il y a environ 500 millions d’années). Ensuite, en continuant à remonter, le manteau supérieur fond et donne un magma basaltique qui donnera de la croûte océanique. C’est ce genre de basalte que nous avons observé en Bretagne. »

Max : « Vous vous rendez compte ? Là, on est sur Rodinia et la croûte s’amincit et ça fait des volcans qui font rien qu’à exploser. Et si on attend on va voir un océan se former et Armorica s’éloigner vers le nord. Puis, longtemps après, Armorica va de nouveau se rapprocher et il va se former la chaîne de montagnes. Rholala… »

Samuel : « On est assis sur un rocher en Vendée et on voit tout ça ! Tabarnak d’hostie de kalisse ! C’est vraiment bien la géologie 🙂 »

Léo : « Bonome, tu as pas parlé des argilites. »

Le chevalier : « Je sais. Retenons qu’elles chevauchent les rhyolites et qu’elle datent du Carbonifère. »

Max : « C’est quand déjà la carbonifère ? »

Le chevalier : « Entre 365 et 295 millions d’années. Si je me souviens bien elles datent plus précisément du Dinantien c’est-à dire la première moitié du Carbonifère. Mes petizours, je vous propose de faire une pause dans la géologie compliquée et d’aller observer le haut de l’estran. J’ai quelque chose à vous montrer. Puis nous grimperons sur la dune pour voir tout ça de haut et peut-être croiser quelques zoisos. »

Max : « D’accord bonome ! Mais on se poche ! »

Continuer la promenade

4 réflexions au sujet de « 128-1 La Normandelière »

  1. Bonjour Vieux Chimiste Inconnu qui nous connaît 🙂
    Merci pour ta correction. C’est la faute de bonome. Il arrête pas de parler des tétraèdres de silice. Si j’ai bien compris ce qu’il dit, dans le quartz les atomes de silicium sont liés à quatre atomes d’oxygène. Mais la silice c’est SiO2, tu as raison.
    A bientôt 🙂

  2. oups!!!!! erreur erreur erreur

    silice =sio2 et non sio4

    Un vieux chimiste qui te connaît bien chevalier.
    inconnu

  3. Bonjour Framboise,
    nous sommes ravis que cet articles t’ait plu. Je sais bien que c’est compliqué. Nous aussi on a dû relire et demander à bonome de nous expliquer encore et encore… Et il avait pas préparé la sortie ! Tu imagines sinon ? Il est terrible ce bonome. Alors il a envie de retourner à Brétignolles pour affiner un peu. Là, il est pas content de lui…
    Je profite de ce message pour te remercier publiquement de nous avoir accueillis tous les quatre. C’est vraiment très gentil et ça nous a permis de découvrir des tas de choses fort savantes. Et de voir des beaux zoisos. Merci encore.
    A bientôt Framboise 🙂

  4. Quel plaisir de vous lire les petizours, mais il va falloir que je relise encore et encore pour espérer retenir un petit peu de tout cela, vous êtes vraiment très savants ! J’ai appris beaucoup de choses sur la Normandelière que je pensais connaître…
    J’ai hâte de lire la suite de votre récit et si vous avez besoin de poursuivre les recherches, vous vous pochez et vous dites à bonome de revenir dans notre cabane ! ???? ???? ????

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