Lundi 24 Octobre, An III
Max : « Bonjour bonome 🙂 Tu es déjà levé ? »
Le chevalier : « Bonjour Max. As-tu bien dormi ? »
Max : « Très bien. Samuel dort encore et Léo veille sur lui. C’est une drôle de surprise ce Samuel. Tu as trois petizours maintenant 🙂 Ça t’embête pas ? »
Le chevalier : « Je ne pense pas que Samuel soit le plus agité des trois 🙂 »
Max : « C’est pour moi que tu dis ça bonome ? Je suis pas agité moi ! Je déborde d’énergie et d’enthousiasme. Et c’est pas pareil 🙂 Dis, on a pas d’ordre de mission de Princesse pour Samuel. Comment on va faire ? Tu crois qu’on a le droit de l’emmener aux zoisos ? Tu vas pas avoir des ennuis ? Je veux pas que tu ailles en prison. »
Le chevalier : « Nous n’avons pas besoin d’ordre de mission Maxou. Nous emmenons Samuel si nous le voulons. Princesse ne va pas me mettre en prison pour ça, rassure-toi. »
Max : « Tu es sûr de toi ? »
Le chevalier : « Oui Maxou. »
Max : « D’accord. Et on l’emmène où Samuel pour sa première sortie ? Il faut un beau Royaume avec beaucoup des zoisos. Mais pas trop quand même sinon il va tout mélanger. Où pourrions-nous aller… »
Léo : « Au Royaume des Chevaliers ! »
Le chevalier : « Bonjour Léo. »
Léo : « Bonjour chevalier. »
Max : « Samuel est réveillé ? »
Léo : « Oui, il s’étire, se débarbouille et nous rejoint. »
Le chevalier : « Tiens, un petitours propre 🙂 »
Max : « Pfff ! »
Samuel : « Bonjour grand chevalier pas Scolopacidé 🙂 Bonjour les cousins 🙂 »
Le chevalier : « Bonjour Samuel. As-tu bien dormi ? »
Samuel : « Oh ça oui alors ! Mais j’ai pas entendu ton histoire hier. Je me suis endormi tout de suite. »
Max : « On te la racontera ! Es-tu prêt pour aller aux zoisos ? »
Samuel : « Vous allez aux zoisos dès le réveil ? Tabarnak ! »
Léo : « Il arrive même que Max réveille le chevalier exprès 🙂 »
Samuel : « Tu réveilles le chevalier ? Mais t’as le front tout le tour de la tête toi ? On réveille pas un chevalier quand on est un petitours ! »
Max : « Le front tout le tour de la tête… Bien sûr… Je suppose que c’est du québécois… Et je réveille bonome si je veux d’abord ! Bon, êtes-vous prêt ? »
Samuel : « Ouiii 🙂 »
Léo : « Je vais chercher les sacados ! »
Samuel : « On va voir des zoisos ? »
Max : « C’est le but Samuel. Mais on peut pas savoir… »
Léo : « …ce qu’on va voir au Pays des Zoisos ! »
Le chevalier : « En route ! »
Pour la chevauchée on s’est pochés tous les trois mais on a laissé nos têtes dépasser. Samuel était ravi mais un peu inquiet quand même. Il connaît pas le Pays des Zoisos lui. Léo lui a présenté tous les zoisos qu’on croisait en chemin. Là c’est un milan noir, là des vanneaux huppés, là-bas ce sont des Laridés. Samuel répondait toujours la même chose : ‘Oooooh !’ Je crois qu’il aime beaucoup les zoisos notre cousin québécois.
Le chevalier : « Nous voici arrivés 🙂 Sortez de ma poche et allez vous dégourdir les pattes. »
Max : « Allez, viens Samuel. On se laisse glisser le long de la jambe de bonome ! »
Le chevalier : « Mais vous… ne courez pas… »
Léo (qui est resté avec le chevalier) : « chevalier, je te rappelle que nous sommes des juvéniles. C’est normal qu’on court partout 🙂 »
Le chevalier : « Tu ne cours pas avec eux ? »
Léo : « Si si ! J’y vais de ce pas ! Tu vas vite nous rejoindre avec tes grandes pattes 🙂 »
Les petizours s’arrêtent brutalement et observent attentivement…
Samuel : « Oooooh ! Le zoiso ! »
Max : « Chut ! »
Léo : « On dirait un tarier pâtre femelle. »
Samuel : « Tu sais distinguer les mâles des femelles ? »
Max : « Pas toujours. Mais parfois les mâles et les femelles ont pas le même plumage. C’est à cause du dimorphisme sexuel. »
Léo : « Mais là, je suis pas sûr quand même. C’est un peu compliqué les Muscicapidés. »
Samuel : « C’est quoi les Muscicapidés ? »
Léo : « C’est une famille de petits zoisos. Ce sont des passereaux, ordre des Passériformes. »
Samuel : « Vous connaissez toute la famille ? »
Max : « Oulala non ! C’est une grande famille les Muscicapidés. Lesquels connaissons-nous ? »
Léo : « Le rougegorge familier, le rougequeue noir, le tarier des près, le tarier pâtre… Je crois que c’est tout. »
Samuel : « Ooooh ! Tout ça de Muscicapidés ! »
Max : « Bonome le dit pas mais il rêve de voir des gorgebleues à miroir 🙂 »
Léo : « C’est vrai ? Tu en as jamais vu ? »
Le chevalier : « Hélas non ! »
Samuel : « Le chevalier a pas vu tous les zoisos ? »
Max : « Personne a vu tous les zoisos 🙂 »
Samuel : « Vous avez pas dit le nom du tarier pâtre en scientifique. »
Max : « Tu veux les noms en scientifique ? »
Samuel : « Oh oui ! »
Max : « Léo, connais-tu le nom du tarier pâtre en scientifique ? »
Léo : « Saxicola rubetra. »
Max : « Léo connaît bien les zoisos 🙂 »
Samuel : « Il est parti le zoiso. »
Max : « J’espère qu’il va prévenir tous les autres que le grand chevalier aux petizours est dans ce Royaume. »
Léo : « Il y a un pouillot ! »
Max : « Oh non ! On connaît rien aux pouillots ! »
Samuel : « Vous voulez pas voir le pouillot ? Il est où le pouillot ? Léo, dis moi ! »
Léo : « Il est là. »
Samuel : « Oooooh ! »
Max : « Oooooh aussi ! Mais on connaît quand même rien aux pouillots ! Bonome, saurais-tu identifier celui-ci ? »
Le chevalier : « Non. Je ne m’aventurerai pas à une détermination. »
Max : « Alors disons que c’est un pouillot du genre Phylloscopus, comme d’habitude. »
Léo : « Max, je te rappelle ce que nous a dit le gentil spécialiste en zoisos. Il est difficile de les identifier même en les tenant en main. »
Max : « Mais il y a des gens qui y arrivent quand même ! Bonome, comment on pourrait faire pour avoir une formation en pouillots ? »
Léo : « Et en pipits ! »
Le chevalier : « Je ne sais pas… »
Samuel : « C’est un beau zoiso le pouillot. »
Léo : « Oui Samuel, c’est un beau zoiso le pouillot. »
Samuel : « Il y en a d’autres ici ? »
Max : « On peut pas savoir mais je crois qu’on va voir des Anatidés. »
Léo : « Et sûrement des Scolopacidés. »
Max : « Venez, on va au bassin suivant. »
Samuel : « C’est qui les Anatidés ? »
Max : « Oulala ! Les Anatidés… »
Léo : « C’est parce qu’on sait pas trop à vrai dire. Selon certaines classifications les Anatidés comprennent les canards, les oies, les bernaches, les cygnes, les tadornes… Et il y a des sous-familles. Mais selon d’autres les Anatidés comprennent juste les canards. Les oies, les bernaches, les cygnes sont dans la famille des Anséridés. Nous on a choisi de faire deux famille : les Anatidés et les Anséridés. »
Max : « Venez voir. Il y a des canards. Tu vas mieux comprendre les Anatidés en les observant. »
Samuel : « Ooooh ! Tout ça de canards ! »
Max : « Ce sont surtout des canards colverts, Anas platyrhynchos. »
Léo : « Je pense qu’il y a femelle sarcelle d’hiver au premier plan. »
Max : « Embrouille pas Samuel s’il te plaît Léo. Un canard à la fois ! Samuel, as-tu compris les canards ? »
Samuel : « Il ont un bec plat, un long cou et ils dorment la tête sous l’aile. »
Max : « Il y a beaucoup des zoisos qui mettent la tête sous l’aile pour dormir. Il y a pas que les canards. Mais pour le reste tu as bon. Et les pattes sont sous le corps. C’est important aussi ça, les pattes sous le corps. »
Samuel : « Ooooh ! »
Max : « Tu as fotoé bonome ? »
Le chevalier : « Trop tard. Ils sont déjà sur l’eau… »
Max : « Montre moi ça… »
Max : « On voit les vagues qu’il a fait en se posant. C’est rigolo 🙂 Bravo bonome ! »
Léo : « On avance ? »
Max : « Ben oui ! On avance ! Bien sûr qu’on avance ! On est là pour voir des zoisos quand même ! Allez ! Dépêchez-vous un peu ! »
Léo : « Rholala ! Samuel, ça va te plaire ! Regarde un peu ça ! »
Samuel : « Ooooh oui ! Encore tout ça de zoisos ! Il y a des canards colverts ! Anas platyrhynchos. »
Max : « Tu as déjà retenu le nom en scientifique ?! Bonome, tu as entendu ? Samuel a déjà retenu le nom en scientifique ! »
Samuel : « Je sais pas si je m’en souviendrai ce soir. »
Léo : « On révisera si tu veux petit Sam. »
Samuel : « Tu voudras bien ? Ça t’embêtera pas ? »
Max : « Samuel, Léo passe son temps le nez dans les livres. Et surtout nos beaux livres de zoisos. Alors tu pourras réviser avec lui autant que tu veux. »
Samuel : « Et toi ? Tu révises pas ? »
Max : « Si si ! Mais je dois graver mon blog aussi moi. »
Samuel : « Je l’aime bien ton blog. C’est en le lisant que j’ai eu envie de venir. »
Max : « Tu as eu raison ! Tu verras, bonome est très gentil avec ses petizours. »
Samuel : « Mais je suis pas son petitours moi. »
Max : « Bien sûr que si ! Bonome t’a déjà adopté. Ça s’est vu tout de suite. »
Samuel (au chevalier) : « C’est vrai ? Tu m’as adopté ? Je suis ton petitours ? »
Le chevalier : « Je crois bien. »
Léo : « Chouette alors ! »
Max : « Bon, on peut revenir aux zoisos s’il vous plaît ? »
Samuel : « Il y a deux autres espèces. Des petits et des plus gros gris au bec orange. Vous les connaissez ? »
Léo : « Tu observes bien dis donc petit Sam. »
Max : « Léo, tu pourrais répondre à Samuel quand même. »
Léo : « Oui, j’y viens. Les petits sont des sarcelles d’hiver. Elles s’appellent Anas crecca. Ce sont des Anatidés aussi. »
Max : « Elles ont les fesses jaunes 🙂 »
Samuel : « Et les grands gris ? »
Léo : « Ce sont des oies grises. Il y a plusieurs espèces et c’est pas possible d’être certains de ce qu’on dit à cette distance. Mais j’hypothèse que ce sont des oies cendrées, Anser anser, Anséridés parce que ce sont les plus fréquentes. »
Max : « Ça te plaît Samuel ? »
Samuel : « Oh oui ! On a déjà vu beaucoup des zoisos. Et vous êtes très gentils avec moi. Et le chevalier aussi. »
Max : « Quand je pense à tout le chemin que tu as fait pour nous rejoindre. Tu es un sacré aventurier toi. »
Samuel : « Mais non. C’est pas très difficile quand on se déguise en porte-clés. Et les zoms ont été très gentils avec moi. »
Max : « Des zoms très gentils… Tu as de la chance toi. »
Samuel : « Ooooh ! Des grands zoisos blancs ! Il y en a beaucoup ! »
Léo : « Ce sont des hérons garde-bœufs, Bubulcus ibis, Ardéidés. »
Max : « Oulala ! Et ils gardent rien du tout ! Pfff ! C’est du souci les garde-bœufs ! Normalement ils doivent garder les bœufs, pas du rien du tout… »
Le chevalier : « Max, je crains qu’une formation s’impose. »
Max : « Ben oui… Pfff ! Je vais écrire un rapport à Princesse pour lui demander de les convoquer tous. Et je ferai la formation. Tant pis. Mais c’est notre mission. »
Samuel : « Vous avez une mission ? »
Max : « Ben oui Samuel. On doit vérifier que tout se passe bien au Pays des Zoisos. »
Léo : « Max, c’est bonome qui a reçu cette mission ! »
Max : « Je sais mais on l’aide nous. »
Samuel : « Et vous surveillez tout le Pays des zoisos ? »
Max : « Ben non, on peut pas. Parce que bonome est aussi maître dans une schola. Même que j’ai été son assistant. Alors on inspecte les Royaumes les plus proches de chez nous. Et, pendant les vacances, on va en inspecter d’autres. »
Samuel : « Moi aussi je vais inspecter alors ? »
Léo : « Oui petit Sam. »
Samuel : « Et vous allez me former pour que je sois naturaliste moi aussi ? »
Max : « Évidemment ! »
Samuel : « Tabarnak ! Je vais être un petitours naturaliste moi aussi ! »
Max : « Oui, mais pour ça il faut arrêter de parler ! Au travail ! »
Léo : « On fait l’entomologie ? »
Max : « Si l’occasion se présente. »
Léo : « Il y a un Odonate là. »
Max : « Ah oui ! »
Max : « Je peux faire l’insectologie ? »
Léo : « Samuel, Max peut pas s’empêcher de créer des mots bizarres. Normalement on parle d’entomologie pour l’étude des Insectes. Mais Max dit toujours l’insectologie. »
Max : « Et alors ! En grékancien insecte se dit entomos ! Alors c’est pareil ! Je dis l’insectologie si je veux ! »
Léo : « Oui Max. Bien Max. A tes ordres Max ! (A Samuel) Max se prend pour le chef. Alors de temps il faut lui dire ‘oui chef’ comme ça il est content. »
Max : « Je t’ai entendu Léo ! »
Samuel : « Dis chef, tu veux bien faire l’insectologie s’il te plaît ? »
Max : « Oui Samuel. Alors si tu observes bien tu verras que ce zanimo a six pattes. Son corps est constitué de trois parties : la tête, avec de gros yeux, le thorax, qui porte deux paires d’ailes et les pattes, et un long abdomen. Il y a aussi une paire d’antennes mais on les voit pas. »
Léo : « Max, tu as encore pas fait dans l’ordre ! »
Max : « J’ai tout dit ce que je voulais. Je reprends. Les pattes articulées et la cuticule… »
Samuel : « C’est quoi la cuticule ? »
Léo : « ALORS ÇA C’EST MAX ! ON LUI DEMANDE UNE EXPLICATION SIMPLE ET IL PEUT PAS S’EMPÊCHER D’UTILISER DES MOTS COMPLIQUÉS QUE PERSONNE CONNAÎT À PART LUI ! TU VAS PAS BIEN DANS TA TÊTE TOI ! METS TA CASQUETTE MAX TU AS LE CERVEAU QUI FOND ! »
Samuel : « Léo, pourquoi tu cries sur Max ? »
Le chevalier : « Samuel, Léo est en train de parodier Max. Mon cher petitours a l’habitude de me crier dessus comme vient de le faire Léo 🙂 »
Samuel : « C’est pour de rire alors ? »
Le chevalier : « Oui Samuel. Ne t’inquiète pas. »
Samuel : « MAX ! TU PEUX PAS FAIRE SIMPLE ? LA CUTICULE, C’EST QUOI LA CUTICULE ! »
Max (au chevalier) : « Bonome, Samuel m’a crié dessus ! Léo aussi ! Ça alors ! »
Le chevalier : « Bien fait pour toi ! »
Max : « Ils me crient dessus et toi tu les laisses faire ! »
Le chevalier : « Oui, ils me vengent. »
Max : « D’accord. Je vois. Alors tout le monde me crie dessus et toi tu t’en fiches. »
Le chevalier : « Max, mon petitours, veux-tu bien répondre à Samuel avant que tes cousins ne se remettent à te crier dessus. »
Max : « On me crie dessus et bonome dit rien. C’est pas juste ! La cuticule… C’est la partie dure autour de ces zanimos. On parle parfois de squelette externe. »
Samuel : « J’ai compris la cuticule. Merci Max. »
Max : « Donc pattes articulées et cuticule. Ça permet de classer ce zanimo dans le grand groupe des Arthropodes. Les trois paires de pattes, la paire d’antennes et les ailes définissent le groupe des Insectes. Tu suis Samuel ? »
Samuel : « Je réviserai quand même. »
Max : « Une grosse tête avec des gros yeux, des ailes perpendiculaires au corps, un très long abdomen… On arrive aux Odonates. On dit souvent les Libellules mais il faut pas. Là, les ailes restent perpendiculaires au corps au repos et l’aile postérieure est différente de l’aile antérieure. C’est donc un Anisoptère. »
Léo : « Tu as compris ? Arthropode, Insecte, Odonate, Anisoptère. »
Samuel : « C’est un peu compliqué l’insectologie. »
Max : « Ben oui. Mais tu vas t’y faire. Bonome, tu peux dire le genre s’il te plaît ? »
Le chevalier : « Juste le genre ? »
Max : « Oui, et tu justifies pas. Sinon Samuel va en avoir assez. »
Le chevalier : « C’est un sympétrum. »
Max : « Merci bonome. Ça va Samuel. »
Samuel : « Oh oui ! On voit de belles choses avec vous ! »
Max : « Bonome, je crois que ton nouveau petitours a beaucoup de beauté dans les yeux. »
Samuel : « J’ai de la beauté dans les yeux moi ? »
Max : « C’est Oscar Wilde, un ami de bonome, qui a dit : ‘La beauté est dans l’œil de celui qui regarde.’ Si tu vois de la beauté c’est que tu en as beaucoup en toi. »
Samuel : « J’ai de la beauté en moi ? »
Léo : « Oui petit Sam. Mais là, il y a des insectes bizarres. »
Max : « Ce sont des Arthropodes, Insectes, Diptères. »
Samuel : « Arthropodes c’est à cause de la cuticule et des pattes articulées. Insecte pour les trois paires de pattes et les deux antennes. Mais Diptère ? Pourquoi Diptère ? »
Max : « Parce qu’ils ont que deux ailes. La plupart des Insectes en ont quatre. »
Léo : « Et en grékancien… »
Max : « Tu vas pas assommer Samuel avec le grékancien Léo ! »
Samuel : « Mais ! Je veux savoir le grékancien moi ! Tabarnak ! »
Léo : « Na ! En grékancien aile se dit ptère. Di ça veut dire deux. »
Max : « Bonome, tu connais ces insectes ? »
Le chevalier : « Difficile de les identifier d’aussi loin. Mais je dirais que ce sont des scatophages du fumier. »
Léo : « Ça veut dire quoi ‘scato’ ? »
Max : « D’après ce que je vois, ça veut dire excréments. »
Le chevalier : « Exact Max. »
Léo : « Et ‘phage’ ça vient de ‘phagein’ qui signifie manger. »
Samuel : « Ils mangent du caca ces diptères ? »
Le chevalier : « Oui. Mais ce sont aussi des prédateurs qui se nourrissent d’autres petits diptères. A l’occasion, ils peuvent également se nourrir de pollen. »
Max : « Ils sont donc omnivores. »
Léo : « Tu sais d’autres choses sur les scatophages du fumier ? »
Le chevalier : « Dans l’espèce Scathophaga stercoraria le mâle est jaunâtre. »
Max : « On peut donc supposer qu’ici ce sont surtout des mâles. Merci bonome. Allez, on avance. »
Léo : « Non ! Attends ! J’ai cru voir Martin ! »
Max : « Martin est là ? »
Samuel : « C’est qui Martin ? »
Max : « Bonjour Martin ! Tu vas bien ? C’est rare que tu viennes nous voir quand on vient en Charentmaritimie. Zutalor ! Il est déjà reparti ! »
Léo : « Martin, c’est le martin-pêcheur d’Europe, Alcedo atthis. »
Max : « C’est notre ami Martin. »
Samuel : « Vous avez des amis zoisos ? »
Max : « Oui 🙂 Martin, le blongios nain… Les grébous et les grébus sont de bons copains mais pas vraiment des amis. »
Léo : « Viens petit Sam, je vais te montrer Martin. Chevalier, tu veux bien me donner mon beau livre de zoisos s’il te plaît. Il est dans ton sacado… Merci chevalier. Regarde petit Sam. »
Samuel : « Ooooh ! Qu’il est beau ! »
Max : « Martin, c’est le plus beau des zoisos 🙂 »
Samuel : « Vous le voyez souvent ? »
Max : « Ici, il fait que passer. Mais au Royaume des Grèbes on le voit souvent. L’été, on a même rendez-vous. Mais il peut pas venir à chaque fois. Il a des trucs de Martins à faire. »
Léo : « Chevalier, tu peux nous poser sur l’observatoire s’il te plaît ? »
Samuel : « Ooooh ! Encore tout ça de zoisos ! Vous les connaissez ? »
Max : « Ce sont des vanneaux huppés, Vanellus vanellus, Charadriidés. Ils sont souvent en bandes de très nombreux individus. »
Léo : « Viens petit Sam, on va voir si il y a pas d’autres zoisos. »
Samuel : « Il y a un zoiso blanc. C’est encore un héron garde-bœufs ? »
Léo : « Non petit Sam. C’est une aigrette garzette, Egretta garzetta, Ardéidés. »
Samuel : « Ardéidés ? C’est comme le héron garde-bœufs. C’est quoi les Ardéidés ? »
Léo : « Ce sont les hérons. Ils ont de longues pattes et un long cou. Même qu’ils replient le cou pour voler. »
Samuel : « Vous connaissez bien les Ardéidés ? »
Léo : « Oui. On connaît les hérons garde-bœufs, les aigrettes garzettes, les grandes aigrettes, les hérons cendrés et les hérons pourprés. Et il y a notre ami blongios. Bonome, lui, a déjà vu des butors étoilés. »
Samuel : « Moi aussi je vais les voir ? »
Léo : « On va tout faire pour te les présenter. »
Samuel : « Vous êtes gentils 🙂 »
Max : « LES TADORNES ! REGARDEZ LES TADORNES ! »
Léo : « Rhooo la chance ! Tout ça de tadornes en vol ! Rholala ! »
Max : « Bonome, tu as fotoé ? Dis moi que tu as fotoé ! »
Le chevalier : « Oui Max. Regardons ça… »
Max : « Bien joué bonome ! »
Léo : « Ce sont des adultes ! »
Max : « L’été les adultes migrent dans la mer de Wadden, là-bas, en Allemagne. Et ils laissent leurs petits ici sous la garde des juvéniles. Il y a des grandes nurseries. Mais on en a jamais vu. »
Léo : « On a vu une famille de tadornes au Royaume des Tadornes. »
Max : « Une petite famille, c’est vrai. Mais c’était pas une nursery. Allez, on avance ! »
Samuel : « Anas platyrhynchos ! »
Max : « Tu joues au zoisos ? »
Samuel : « C’est quoi jouer aux zoisos ? »
Léo : « On donne le nom du zoiso qu’on voit, en scientifique. »
Samuel : « Je jouais pas. J’ai vu des canards colverts 🙂 »
Léo : « On a qu’à dire qu’on joue aux zoisos et que tu as marqué un point 🙂 »
Max : « C’est pas juste ! On avait pas dit qu’on jouait aux zoisos ! »
Léo : « Max aime pas perdre 🙂 »
Le chevalier : « Et si vous regardiez les canards colverts ? »
Samuel : « C’est bôôôô ! »
Max : « Qu’est ce que tu vas dire en voyant les spatules blanches ! »
Léo : « Platalea leucorodia, Thréskiornithidés ! »
Max : « Hé ! Je les ai vues avant toi ! »
Léo : « Mais tu as pas donné le nom en scientifique ! Je marque un point et pas toi ! »
Max : « C’est pas juste ! C’est moi qui les ai vues et je marque même pas de points ! »
Léo : « Max ronchonne ! »
Max : « Je ronchonne même pas ! Je constate que c’est injuste ! »
Léo : « C’est parce que tu aimes pas perdre ! Mauvais perdant ! »
Samuel : « Chevalier, tu veux bien me présenter les spatules blanches s’il te plaît ? Max et Léo sont occupés 🙂 »
Le chevalier : « Ils aiment se chamailler 🙂 »
Max : « On se chamaille pas ! »
Léo : « Samuel, vois-tu les gros zoisos blancs tout là-bas ? »
Samuel : « Ceux qui ont un long bec plat et élargi au bout ? »
Léo : « Oui petit Sam. »
Samuel : « Ce sont de très beaux zoisos. »
Léo : « Elles sont rigolotes quand elles se nourrissent. Elles entrouvrent le bec, le plongent dans l’eau et tournent la tête de gauche à droite et de droite à gauche. La zone au bout du bec est très riches en fibres nerveuses sensitives. J’ai lu qu’il y en a beaucoup plus que dans le bout des doigts des zoms. C’est très très sensible. Et quand elles détectent un petit zanimo, elles ferment le bec et gloub le zanimo 🙂 »
Max : « Ça y est ? Vous avez vu les spatules blanches ? »
Léo : « Ben oui. Mais tu sais bien que je pourrais rester des heures à observer les zoisos. »
Samuel : « Moi aussi. »
Max : « Mais il y a d’autres bassins à voir ! Allez ! En route ! »
Léo : « Il faut arriver doucement sinon les zoisos vont nous voir et ils vont s’envoler. »
Samuel : « Les zoisos ont peur de vous ? »
Léo : « Ce sont des zanimos sauvages tu sais Samuel. Ils peuvent pas se laisser approcher comme ça. Ça se fait pas. »
Max : « Nous, ils nous verraient même pas. Mais c’est bonome ! Il est trop grand ! Les zoisos le voient venir de très très loin !
Léo : « C’est vrai ça ! Tu veux pas devenir plus petit ? Tu dérangerais moins les zoisos et on les verrait mieux. »
Max : « On peut te couper les jambes pour te raccourcir si tu veux. »
Léo : « Ou alors on t’enlève quelque vertèbres. Comme ça tu auras plus mal au dos. »
Max : « Sinon tu peux redevenir un Korrigan. Tu as déjà les oreilles pointues. »
Samuel : « Vous vous moquez toujours du chevalier comme ça ? »
Max : « Ah non ! Des fois c’est pire oulala ! »
Samuel : « Et il vous gronde pas ? »
Max : « Bonome nous gronde jamais. »
Léo : « Il nous a pas souvent grondés plutôt. »
Le chevalier : « Samuel, Max et Léo passent la moitié de leur temps à se chamailler et l’autre à me taquiner. On s’y fait tu sais. »
Max : « Chut ! On arrive ! »
Léo : « LES SARCELLES ! ELLES S’ENVOLENT ! »
Max : « Bonome, dis moi que tu as fotoé s’il te plaît. »
Le chevalier : « Et si je ne l’avais pas fait ? »
Max : « Non bonome ! Pas ça ! C’est pas possible ! Tu réussis toujours à fotoer ! Bonome ! »
Le chevalier : « Voyons ça… »
Max : « Oulala ! Bravo bonome ! T’es le meilleur des bonomes ! »
Samuel : « Anas crecca, Anatidés. »
Max : « Oui Samuel, Anas crecca, Anatidés. »
Samuel : « Je marque un point ! »
Max : « Quoi ? »
Samuel : « Je marque un point ! J’ai deux, moi ! »
Max : « Mais elles sont parties ! »
Léo : « Max, aucune règle dit qu’il faut que le zoiso soit encore là. Il y a qu’une seule règle : quand on voit un zoiso, le premier qui donne son nom en scientifique gagne le point. Samuel a marqué un point 🙂 »
Max : « Mais vous vous êtes ligués contre moi ! C’est pas juste ! On donne pas le nom du zoiso quand il est parti ! Depuis quand on donne le nom du zoiso quand le zoiso est plus là ? Et maintenant Samuel a deux points et moi aucun ! C’est normal que je perde si on change les règles… »
Le chevalier : Max, viens ici. »
Max : « J’ai rien fait ! »
Le chevalier : « Max, viens. »
Max : « En plus je vais être puni. C’est vraiment trop injuste. »
Le chevalier : « Câlin ? »
Max : « Câlin ? Je suis pas puni ? »
Le chevalier : « Pourquoi serais-tu puni ? Tu n’as rien fait de mal ! Je ne vais pas te punir parce que tu perds au jeu des zoisos. »
Max : « C’est parce qu’ils trichent ! »
Le chevalier : « Ça suffit Maxou. Câlin ! »
Max : « C’est pas juste bonome. »
Le chevalier : « Chut petitours. »
Max : « Je suis ton petitours ? »
Le chevalier : « Bien sûr Maxou. Quelle question ! »
Max : « Je peux me serrer contre toi ? »
Le chevalier : « C’est le principe du câlin Maxou. »
Max : « On s’en fiche du jeu des zoisos. »
Le chevalier : « Oui Max. »
Max : « Bonome, ils m’ont crié dessus et maintenant ils trichent pour que je perde au jeu des zoisos… »
Le chevalier : « Je vois… Mon petitours est inquiet en raison de l’arrivée d’un nouveau cousin 🙂 »
Max : « C’est même pas vrai ! »
Le chevalier : « Si Maxou. »
Max : « Non ! Je l’aime déjà cousin Samuel ! »
Le chevalier : « Je n’en doute pas un instant. Mais Léo aussi, et tu as l’impression qu’ils vont se liguer contre toi. »
Max : « Non bonome, tu dis des erreurs ! Je vais zoisoter moi. »
Le chevalier : « Max ! Où vas-tu ? »
Max : « Aux zoisos ! »
Léo : « Pars pas Maxou ! Viens voir ! »
Max : « C’est rigolo ça ! »
Max : « Bonome pourrais-tu nous expliquer ? »
Le chevalier : « Je ne vois pas ce qu’il y a à expliquer. Ce sont des insectes pris dans un reste de toile d’araignée. »
Max : « Et c’est qui ces insectes ? Elle est où l’araignée ? C’est qui cette araignée ? Et pourquoi elle capture des insectes si elle les mange pas ? »
Le chevalier : « C’est tout ? »
Max : « Réponds déjà à ça. On verra après. »
Le chevalier : « Je n’en sais rien ! Ces insectes sont des Diptères. D’après la nervation des ailes je dirais que ce sont des tipules. »
Max : « On a déjà vu des tipules. Tu as dit qu’ils ont une bouche atrophiée parce qu’ils mangent presque pas à cause qu’ils sont pas adultes longtemps. Juste pour se reproduire. »
Le chevalier : « J’espère ne pas avoir dit des erreurs. »
Léo : « C’est pas grave de dire des erreurs chevalier, ça peut arriver. »
Max : « Bon, on sait pour les insectes. Et l’araignée ? »
Le chevalier : « On ne voit même pas la toile ! Comment pourrais-je savoir ? »
Max : « Une Jeneçépahidé ? C’est vraiment une grande famille les Jeneçépahidés. »
Le chevalier : « 🙂 Oui Maxou. En général les araignées mangent leurs toiles pour les détruire. Ainsi elles peuvent récupérer la soie qui les constitue. Mais il arrive que des toiles soient abandonnées. »
Max : « Et elles capturent toutes seules des Insectes qui seront même pas mangés ! Bonome, il faut faire quelque chose ! Cavapadutou ça ! On va écrire une circulaire et on l’enverra à toutes les araignées du Pays des Zoisos ! Ordre de détruire ses toiles après utilisation sous peine d’emprisonnement ! »
Samuel : « Les araignées ça sait pas lire ! »
Max : « C’est vrai ça ! Bonome, il faut mobiliser les crieurs publics, avec roulements de tambour et tout. On peut pas laisser faire ! »
Le chevalier : « D’accord Max. Ils feront des annonces tous les matins au lever du soleil en araignéin. »
Max : « Bien bonome. Tu t’en occupes ? »
Le chevalier : « Bien sûr. Ce qui m’embête c’est que tu pourras plus jamais faire de grasse matinée. »
Max : « Et pourquoi ? »
Le chevalier : « A cause des crieurs publics Max. Ils vont te hurler dans les oreilles chaque matin. »
Max : « Ah oui… Dis bonome, il y a des lézards ici. »
Le chevalier : « Oui Max. »
Max : « Et ils peuvent se nourrir d’insectes les lézards. »
Le chevalier : « Ça leur arrive. »
Max : « Alors si il y a des insectes pris dans des toiles abandonnées, les lézards peuvent s’en nourrir. Et en plus ils ont pas d’efforts à faire… »
Le chevalier : « Absolument. »
Max : « C’est pas grave si il y a des toiles abandonnées alors. On peut laisser faire. »
Le chevalier : « Tout à fait. Et ça préserve tes grasses matinées. »
Max : « Bonome ! Voyons ! Je pense à l’intérêt des lézards dont les populations régressent un peu trop par endroit et toi tu parles de grasses matinées ! Comment peux-tu ? Ah ce bonome ! »
Samuel : « Dis Léo, cousin Max est toujours de mauvaise foi comme ça ? »
Léo : « 🙂 »
Samuel : « Chevalier, on peut continuer les zoisos ? »
Le chevalier : « Autant que tu veux Samuel. Aujourd’hui nous sommes à ton service. »
Max : « C’est tout le temps que tu es au service de tes petizours 🙂 »
Léo : « Mais aujourd’hui on s’adapte à Samuel ! Petit Sam, si tu veux voir des zoisos on va voir des zoisos. »
Samuel : « Merci Léo. Merci chevalier. »
Max : « Ben et moi ? »
Samuel : « Merci Max 🙂 »
Max : « A ton service ! Zutalor ! »
Léo : « Quoi ‘zutalor’ ? »
Max : « On est au bout du Royaume ! »
Léo : « On va faire une pause pour regarder le fleuve. Et après, il y a le retour ! Chevalier ! As-tu vu les zoisos là-bas ? »
Le chevalier : « Sur la branche ? Oui, je les fotoe. Te chiffonneraient-ils ? »
Léo : « Montre moi s’il te plaît. »
Léo : « Regarde Samuel. »
Samuel : « Ooooh ! »
Max : « A gauche c’est un moineau domestique, Passer domesticus, Passéridés. Je marque un point ! »
Léo : « Mais l’autre… Il a la tête noire et un fin collier blanc… »
Max : « Samuel, il faut savoir que quand Léo reconnaît pas un zoiso il est tout chiffonné 🙂 »
Samuel : « Il faut le repasser 🙂 »
Max : « Oulala non ! Il faut trouver le zoiso ! »
Léo : « Chevalier, tu le reconnais ? »
Le chevalier : « Mmmmm… »
Max : « Samuel, quand bonome réfléchit il mmmmme en se grattant la tête. Et ça fait tomber ses cheveux. Comme il veut pas mettre sa casquette et qu’il a presque plus de cheveux le soleil tape sur son crâne et son cerveau fond. Et après il va pas bien dans sa tête. »
Samuel : « Ta casquette doit pas bien te protéger du soleil Max 🙂 »
Max : « Ah ouai ! Carrément ! Je vais pas bien dans ma tête ! »
Le chevalier : « J’aime beaucoup ce petitours blanc moi 🙂 »
Max : « Parce qu’il dit que je vais pas bien dans ma tête ? »
Le chevalier : « Parce qu’il n’a pas sa langue dans sa poche 🙂 »
Léo : « … Un tarier pâtre vu de dos ? »
Le chevalier : « … Peut-être… Son dos me paraît un peu clair… »
Léo : « Je sais. Mais j’ai pas d’autre hypothèse… »
Max : « Ils sont copains les moineaux et les tariers ? »
Le chevalier : « Suffisamment pour se poser côte à côte quelques minutes. »
Max : « Venez voir ! »
Léo : « Qu’est ce qu’il y a ? »
Max : « Venez voir je vous dis ! »
Léo : « Qu’est ce que tu as vu Maxou ? »
Max : « Là ! Regardez ! »
Samuel : « Ooooh ! »
Léo : « Des empreintes ! »
Max : « Tu nous décryptes ces empreintes s’il te plaît bonome ? »
Le chevalier : « Oulala ! Pas facile ! »
Max : « Aie confiance en toi bonome, tu vas y arriver. »
Le chevalier : « Bien, d’abord les grandes empreintes d’oiseaux. Ce sont celles d’un Ardéidé. »
Léo : « Ici on a déjà vu des aigrettes garzettes, des hérons cendrés… »
Max : « Il doit y avoir des hérons pourprés aussi. »
Léo : « Mais on peut pas savoir. »
Max : « On peut supposer que ce sont les empreintes d’une aigrette garzette. C’est l’Ardéidé le plus fréquent ici. »
Léo : « Et les autres empreintes de zoisos ? »
Le chevalier : « Mmmmm… »
Samuel : « Attention chevalier, tu vas perdre tes cheveux et ton cerveau va fondre 🙂 »
Max : « C’est vrai qu’il a pas la langue dans sa poche ce petitours blanc 🙂 »
Léo : « Il a vite compris les usages de la tribu 🙂 »
Le chevalier : « Mon petit Samuel, sache que mon cerveau se porte à merveille. Revenons à nos empreintes. Ce ne sont pas celles d’un Laridé puisqu’elles ne sont pas palmées. Un Charadriiforme ? »
Max : « Bonome, mon bonome, bonomou… Mets ta casquette s’il te plaît ! »
Le chevalier : « Qu’ai-je encore fait ? »
Léo : « Bonome, les Laridés sont des Charadriiformes ! Tu devrais savoir ça quand même ! »
Max : « Ben oui ! »
Léo : « Pfff ! Ça va pas du tout ça ! »
Max : « Il va falloir faire une formation en zoisos pour bonome ! »
Léo : « On va devoir faire un rapport à Princesse ! »
Max : « Bonome, tu vas être convoqué pour une formation. »
Léo : « On peut pas te laisser dire des erreurs comme ça ! »
Max : « On a une réputation à préserver nous ! »
Léo : « Max, es-tu prêt pour assurer la formation ? »
Max : « Je peux la commencer tout de suite. C’est urgent là ! »
Léo : « Ben oui ! »
Max : « Alors, bonome, peux-tu me dire ce que j’ai sur la tête ? »
Le chevalier : « Ça va, j’ai compris, d’accord… Puis-je reprendre ? »
Max : « Tu vas plus dire des erreurs ? »
Le chevalier : « Je vais essayer. Les petites empreintes d’oiseaux sont peut-être celles d’un petit limicole. Un Scolopacidé, un Charadriidé… Un chevalier ? Le guignette est fréquent ici. »
Max : « Léo, qu’en penses-tu ? »
Léo : « Son cerveau a l’air de fonctionner de nouveau. »
Max : « Pas de formation alors ? »
Léo : « Un petit rappel peut-être ? »
Max : « Vite fait alors ! BONOME ? METS TA CASQUETTE ET ARRÊTE DE DIRE DES ERREURS ! Ça va Léo ? »
Léo : « Court, concis, précis… Tu as dit l’essentiel. »
Samuel (au chevalier) : « Ils sont rigolos tes duettistes 🙂 Ils sont toujours comme ça ? »
Le chevalier : « Ah nooon ! Ils sont calmes là 🙂 »
Max : « C’est parce qu’on est fatigués. »
Léo : « A cause de la longue chevauchée d’hier. »
Max : « Mais demain on sera plus en forme 🙂 »
Léo : « Pourrais-tu terminer les empreintes s’il te plaît. »
Max : « Parce qu’il y a des empreintes de mammifères aussi. C’est qui ce mammifère ? »
Le chevalier : « Nous voyons cinq petits creux. Quatre en avant et un plus gros en arrière. »
Max : « Bonome, avons-nous des cannes blanches, de grosses lunettes noires sur les yeux et un chien ? Non ? C’EST PARCE QU’ON EST PAS AVEUGLES ! »
Le chevalier : « Max, Maxou, mon petitours… »
Max : « Oui mon bonome 🙂 »
Le chevalier : « Je te rappelle qu’un naturaliste doit observer et décrire ce qu’il observe avant d’interpréter. »
Max : « Je sais ça. J’ai un sacado moi. »
Léo : « Moi aussi ! »
Le chevalier : « D’accord… Les quatre traces antérieures sont celles des doigts et la cinquième celle de la paume. Nous avons affaire à un digitigrade. »
Léo (à Samuel) : « Ce sont les mammifère qui marchent sur les doigts. »
Max : « Bonome, ô bonomou, pourrais-tu nous dire à quel digitigrade nous avons affaire ? »
Le chevalier : « Non. »
Max : « Quoi ‘non’ ! Tu sais bien que cette réponse est pas autorisée ! »
Léo : « Comment on fait pour savoir nous, si tu nous dis pas ? »
Max : « Ben voilà, on va pas savoir. Je pourrai pas le dire dans mon blog. Princesse va croire qu’on étudie rien du tout et elle va nous chasser du Pays des Zoisos et on saura plus où aller. »
Léo : « On va errer comme des âmes en peine je sais pas où… »
Max : « On va redevenir des bêêêtes… »
Samuel : « Et ils sont fatigués, là ? »
Le chevalier : « Depuis quelques minutes ils ont un regain d’énergie 🙂 »
Léo : « Allez chevalier, fais un effort… »
Le chevalier : « Reprenons la première foto, il y a plus d’empreintes dessus… »
Le chevalier : « Regardez la première tout à gauche. »
Max : « Les quatre pelotes sont pas côte à côte… »
Léo : « Les deux latérales sont en arrière des deux centrales…
Max : « On peut presque tirer un trait qui séparerait les centrales des latérales… »
Le chevalier : « Oui… Ce serait donc des empreintes de renard. »
Samuel : « Un renard ?! Ooooh ! »
Max : « On a déjà vu des renards. Mais pas ici. »
Léo : « Rholala ! Il y a des renards ! »
Max : « On peut imaginer la scène alors ! Une aigrette garzette se déplace sur la berge en quête de nourriture et un renard la suit pour la croquer. »
Léo : « Et un chevalier guignette se balade dans le coin. »
Max : « Tout ça depuis la dernière marée haute. »
Léo : « Et tout ces indices vont disparaître avec la prochaine marée haute. »
Samuel : « Ooooh ! C’est bien de se promener avec vous. On voit des traces au sol et après on sait ce qu’il s’est passé ! »
Max : « Mais on peut pas savoir si le renard a croqué le zoiso… Bon, on a tout vu ici. On va faire le retour. »
Samuel : « On va revoir les mêmes zoisos ? »
Max : « Pas sûr ! Certains vont être partis et peut-être que d’autres seront venus. »
Samuel : « Ooooh ! Encore des gros zoisos blancs ! Ils sont très gros ceux-là ! »
Léo : « Ce sont des cygnes tuberculés. »
Max : « Cygnus olor, Anséridés. Je vous rattrape ! On en est où au score ? »
Léo : « Samuel : deux ; Max : deux ; le chevalier et Léo : zéro. »
Max : « J’ai rattrapé Samuel ! Vous pouvez continuer à tricher je vais gagner quand même ! Na ! »
Le chevalier : « Gallinago gallinago, Scolopacidés ! »
Max : « Tu joues aussi ? Oulala ! »
Samuel : « C’est qui galago galago ? »
Léo : « Gallinago gallinago Samuel, Gallinago gallinago. C’est la bécassine des marais. Regarde… »
Samuel : « Ooooh ! Elle a un long bec ! Tabarnak ! »
Max : « Il lui permet de picorer des petits zanimos dans la vase. »
Léo : « C’est comme ça les limicoles. Ils picorent dans la vase. Un ver par ci, un petit arthropode par là… Ils mangent pendant la moitié de la journée… »
Samuel : « Dites, on a vu beaucoup de zoisos déjà. »
Max : « C’est une bonne journée mais on a déjà fait mieux. »
Samuel : « Ça fait beaucoup pour moi. Je commence à fatiguer. Je vais plus retenir. »
Max : « Alors on rentre. Mais avant je voudrais te montrer quelque chose. Tu vois cette plante là. »
Samuel : « Celle qui est toute seule ? »
Max : « Oui, celle-là. C’est le datura. Elle est très dangereuse. Il faut pas y toucher Samuel. Sinon, tu pourrais être tout mort. Tu fais bien attention. »
Samuel : « Il faut pas toucher le datura. D’accord. Merci chef ! »
Max : « Parce que je veux pas que tu sois tout mort moi. »
Léo : « Moi non plus. »
Samuel : « Je vais faire bien attention. »
Max : « J’avais proposé à bonome de mettre des panneaux pour prévenir les zanimos. Alors il faudra pas s’étonner si il y a des accidents. »
Samuel : « Tu voulais mettre des panneaux ? »
Max : « Ben oui ! Pour prévenir les zanimos ! Enfin Samuel ! »
Samuel : « Tu fais bien toi mission toi alors ! »
Max : « Je fais de mon mieux. Mais bonome accepte pas toujours mes idées. Alors j’envoie des rapports à Princesse pour qu’elle sache que c’est pas ma faute. Bonome, pourquoi tu t’arrêtes ? On a dit qu’on rentrait pour pas fatiguer cousin Samuel. »
Le chevalier : « J’ai entendu un oiseau… »
Samuel : « On va le voir alors. »
Max : « Si Samuel veut aller le voir, on y va ! »
Léo : « C’est un pouillot. »
Samuel : « C’est beau les pouillots ! Ooooh ! »
Léo : « Il chasse ! Les pouillots se posent sur une branche, décollent, attrapent un insecte volant et retournent sur la branche. »
Max : « Ils font rien qu’à bouger alors ils sont difficiles à fotoer. Tu y arrives bonome ? »
Le chevalier : « Je pense avoir quelques fotos valables… Nous pouvons y aller. »
En retournant à notre monture Samuel a aperçu des moutons. Il était tout fatigué mais il a voulu aller les voir. Mais bonome a pas expliqué le mouton. On a regardé en silence avec juste quelques ‘ooooh’ de Samuel de temps en temps.
Puis il a vu que Léo observait quelque chose en l’air. Il a levé le nez et a poussé un long long long ‘oooooooh !’ C’était à cause d’un faucon crécerelle qui mulotait.
C’est très beau un faucon crécerelle qui mulote.
Mais on a rien expliqué du tout. Léo a quand même dit ‘Falco tinnunculus, Falconidés.’ Samuel l’a remercié puis il a dit qu’il voulait plus voir de zoisos aujourd’hui. Il voulait rentrer car il était trop fatigué. Bonome l’a aidé à se pocher et on l’a rejoint. Léo l’a pris contre lui et lui a gratté le front pendant toute la chevauchée. Mais c’était pas la peine. Il s’était endormi tout de suite notre Samuel.
Quand on est rentré Samuel a ouvert les yeux.
Samuel : « Vous m’en voulez pas si je vais au lit ? »
Le chevalier : « Bien sûr que non petitours. Va te coucher. Bonne nuit et fais de beaux rêves. »
Léo : « Je t’accompagne petit Sam. »
Léo, il était même pas fatigué. Mais il voulait veiller sur son nouveau cousin. Je crois qu’il l’aime déjà beaucoup ce petitours blanc.
Max : « Bonome, on est que tous les deux. C’est rare maintenant qu’on soit que tous les deux. Et ça va l’être encore plus avec l’arrivée de Samuel. »
Le chevalier : « Pas forcément Maxou. »
Max : « Je peux rester avec toi ? J’ai pas sommeil. »
Le chevalier : « Que veux tu faire ? »
Max : « Je sais pas. On pourrait regarder les fotos, papoter, chahuter. »
Le chevalier : « Tu pourrais m’expliquer ta petite déprime de l’après midi 🙂 »
Max : « C’est rien bonome. Un petit coup de fatigue. Toi aussi tu es triste quand tu es fatigué. »
Le chevalier : « Rien à voir avec le fait que Léo et Samuel aient l’air de bien s’entendre ? »
Max : « Un peu… Tu as vu comme Léo veille sur Sam ? »
Le chevalier : « J’ai vu 🙂 »
Max : « Et il m’a crié dessus ! Du coup Samuel l’a imité ! »
Le chevalier : « C’était pour de rire Max. »
Max : « Ben oui, mais il m’avait jamais crié dessus. Sur toi oui, mais pas sur moi 🙂 »
Le chevalier : « Tu sais Maxou, quand Léo est arrivé tu as veillé sur lui aussi. Tu connaissais déjà le Pays des Zoisos, la nature, les inspections… Là, c’est au tour de Léo d’accueillir un nouveau petitours. »
Max : « Il fait le grand frère 🙂 »
Le chevalier : « Comme tu l’as fait avec lui et comme tu vas continuer à le faire avec Léo et Samuel. »
Max : « Je suis l’aîné 🙂 »
Le chevalier : « Je compte sur toi pour prendre soin d’eux. »
Max : « D’accord bonome. On regarde les fotos ? »
Je me suis installé sur ses genoux pour regarder les fotos et choisir celles que je mettrai dans mon blog. Et on chahutait. Je lui ai crié dessus pour de rire en regardant les fotos ratées. Mais pas fort, pour pas réveiller petit Sam. Puis il m’a donné un peu de chocolat. Juste à moi 🙂 On est restés un moment comme ça, tous les deux. Puis j’ai commencé à fatiguer. Alors il m’a pris dans sa main et, de l’autre, il m’a gratouillé le front. J’ai fait semblant de m’endormir pour qu’il aille me coucher. Je sais pas comment il fait mais il sait toujours quand je fais semblant alors il marmonne des bêtises pour me faire rigoler et j’arrive pas toujours à me retenir. Mais on continue à faire semblant. Et, quand il m’a couché, il reste à mon côté pour continuer à me gratouiller. Il est comme ça mon bonome.
Voilà Princesse, il y a un nouveau petitours à ton service. On va bien en prendre soin.
Je t’embrasse Princesse. J’espère que tu vas bien.