Mardi 9 Août, An III
Le matin, dans la cabane du chevalier…
Max : « Léo… Léo, tu es réveillé ? »
Léo : « Mmmmm… »
Max : « Léo ! Réveille toi ! »
Léo : « Max… Qu’est ce que tu veux ? Laisse moi dormir. »
Max : « Mais non ! Réveille toi ! »
Léo : « Tu me laisseras pas… Que se passe t-il ? »
Max : « Hier bonome avait pas l’air en forme. Il faut pas le laisser seul du tout. Viens, on va le réveiller par un câlin et des chatouillis. Et après, on lui demandera de nous emmener aux zoisos. »
Léo : « Tu crois qu’il va vouloir ? On y est allés hier. »
Max : « Oui, mais après avoir fait rien du tout. Ça lui réussit pas de faire rien du tout. »
Léo : « Il faut dire qu’il a pas l’habitude 🙂 »
Max : « Ben oui. Il tient pas en place ce bonome. Bon, tu es assez réveillé pour grimper dans son lit ? »
Léo : « Oui 🙂 On va le chahuter 🙂 »
Les petizours grimpent dans le lit du chevalier. Léo lui fait un câlin pendant que Max le chatouille…
Le chevalier : « Max ! »
Max : « Oui bonome 🙂 »
Le chevalier : « C’est ta façon de me souhaiter le bonjour ? »
Max : « Ouiiiii 🙂 »
Léo : « Encore une fois, la méthode de Léo est plus douce. »
Max : « Mais moins efficace. On a chacun notre style 🙂 On fait la bagarre ? »
Le chevalier : « Je ne suis plus un juvénile moi. »
Max : « Bonome, tu as peut-être un milliard d’années mais tu as su rester jeune dans ta tête 🙂 Léo, bagarre générale ! »
Quelques minutes plus tard…
Max : « Bonome, fais pas semblant d’être tout mort 🙂 »
Léo : « Il fait la couleuvre sur le dos avec la langue qui pend 🙂 »
Max : « Bonome, tu es même pas tout mort ! Allez, lève toi maintenant. »
Léo : « Sinon, on tire sur ta langue avec nos pattes toutes sales. »
Le chevalier : « Non, pas ça ! »
Max : « Bonjour bonome 🙂 »
Le chevalier : « Bonjour mes petizours 🙂 »
Max : « Dis, ça fait longtemps qu’on a pas vu Martin. »
Le chevalier : « C’est vrai. »
Max : « Que dirais-tu d’aller lui rendre visite ? »
Le chevalier : « Si vous voulez. »
Max : « Tu crois qu’il va venir au rendez-vous ? »
Le chevalier : « Mon petitours, notre rendez-vous était plutôt en fin d’après midi, pas le matin. »
Max : « Ah oui… Mais il patrouille sur son territoire. Tu diras aux autres zoisos de l’avertir de notre présence. Bon, on y va ? »
Léo : « Max, tu devrais laisser le temps au chevalier de se caféiner. »
Max : « Lui et son café ! Pfff ! Tu es prêt toi ? »
Léo : « Je n’ai qu’à enfiler mon sacado 🙂 »
Max : « Alors on va préparer le café. Bonome, saute dans tes chaussettes et rejoins nous dans la cuisine. Tu connais la cuisine ? C’est la pièce dans laquelle se trouve la cafetière 🙂 »
Pendant la chevauchée…
Max : « Tu fais des progrès bonome, tu t’es pas arrêté à la taverne pour ton petit café d’avant inspection. »
Le chevalier : « Nous nous arrêterons à la prochaine 🙂 »
Max : « Alors on se cache dans ta poche 🙂 »
Au Royaume des Grèbes…
Max : « Bonome, on va directement à l’observatoire du rendez-vous. Et tu papotes avec les zoisos. Comme ça Martin aura le temps de s’organiser pour passer nous voir. »
Léo : « Il a dû se trouver une Martine et faire des petits… »
Max : « Même plusieurs portées. On a jamais vu un terrier de Martin. »
Léo : « Il faut trouver une berge verticale, assez haute au dessus de l’eau. Au moins 50 cm. »
Max : « Le problème c’est qu’on peut pas tout explorer au Royaume des Grèbes. Il faut rester sur les chemins autorisés. Et, de ces chemins, on voit pas des berges verticales de 50 cm. Alors on peut pas trouver le nid de Martin. »
Léo : « On arrive 🙂 »
Max : « Oh ! Une oie grise ! »
Max : « C’est peut-être l’oie cendrée qui manque au Royaume des Bernaches. »
Léo : « Mmmmm… »
Max : « Tu mmmmmes déjà ? Qu’est ce qu’il t’arrive ? »
Léo : « Elle me chiffonne cette oie… »
Max : « Elle s’étire les ailes ! »
Max : « Pourquoi te chiffonne t-elle mon cher Léo ? »
Léo : « Observe bien Maxou… Elle a le dessus de la tête et du cou plus foncé que le reste. Et puis le bout de son bec est noir. C’est pas comme ça une oie cendrée… »
Max : « C’est vrai ça ! Bonome ? »
Le chevalier : « Moi aussi je suis chiffonné… Le dessus de la tête et du cou plus sombres sont caractéristiques de l’oie cygnoïde (Anser cygnoides) mais l’oie cygnoïde a le bec entièrement noir… Un bec orangé se terminant par une pointe noire… Cela exclut l’oie cendrée… On trouve ce caractère chez les oies des moissons (Anser fabalis) et les oies à bec court (Anser brachyrhynchus)… »
Max : « Il faudra faire des recherches alors. »
Princesse, Léo et moi avons fait des recherches pour graver cet article. Il se trouve qu’un grand fotoeur spécialisé en zoisos grave un blog sur le Royaume des Grèbes. Il y va souvent, presque toutes les semaines. On aime bien regarder son blog parce qu’on voit les mêmes choses que lui quand on y va 🙂 Ce fotoeur dit que c’est une oie cygnoïde. Mais on est pas d’accord nous, même si on est que des petizours. On a regardé un autre site de zoisos et l’oie cygnoïde a bien le bec noir. Bonome avait raison. Elle a un bec de cygne l’oie cygnoïde. Alors on sait pas du tout qui c’est cette oie. Et on est bien embêtés. Mais il faut pas nous gronder Princesse. On peut pas tout savoir nous. (www.faune-nature.net www.oiseaux.net)
Max : « Tiens, il y a grébu et son petit qui passent. Bonjour Grébu 🙂 »
Léo : « Tu les invites pas en Charentmaritimie ? »
Max : « Ben, c’est pas la peine ! Les grébus parlent entre eux. Ils savent qu’ils sont tous invités. »
Léo : « Rholala ! Tu imagines tous les grébus des Royaumes d’ici qui volent au-dessus de notre monture la prochaine fois qu’on va à la mer ! »
Max : « Il faudrait faire beaucoup de pauses pour pas qu’ils se fatiguent trop. »
Léo : « Max, les grèbes peuvent pas décoller du sol. Ils décollent seulement de l’eau. »
Max : « Alors on prendrait ceux qui seraient trop fatigués avec nous pour finir le trajet. »
Léo : « Ils pocheraient 🙂 »
Max : « Et bonome ronchonnerait parce qu’il aurait des tas de grébus dans la poche 🙂 »
Léo : « Des tas de têtes de grébus dépasseraient de la poche 🙂 »
Max : « Avec deux têtes de petizours 🙂 »
Le chevalier : « Cessez donc de dire des bêtises et regardez le héron cendré se poser. »
Max : « On disait même pas des bêtises ! Tu as fotoé ? »
Le chevalier : « Oui Maxou. Mais un peu tard. »
Max : « Ben voilà ! Tu as encore raté tes fotos ! Pfff ! Quel mauvais fotoeur ! On va aller au magasin de bonomes pour te rendre et on en prendra un autre. »
Léo : « Un bon fotoeur cette fois ! »
Max : « Qui fait toujours des fotos extraordinaires. »
Léo : « Pas comme toi ! »
Le chevalier : « D’accord 🙂 N’oubliez pas d’en choisir un qui supporte votre ingratitude et vos exigences. »
Max : « Nous sommes ni ingrats ni exigeants. »
Léo : « Nous sommes ironiques. »
Max : « Un peu caustiques aussi. »
Léo : « Mais on t’aime bien quand même 🙂 »
Le chevalier : « Je sais 🙂 »
Max : « Tu as parlé aux zoisos ? »
Le chevalier : « Pour prévenir Martin ? »
Max : « Oui. »
Le chevalier : « Tu sais bien qu’on ne peut pas prévoir Maxou. »
Max : « Si tu as laissé un message, il va venir. On peut avancer un peu. »
Plus loin…
Léo : « Tiens, un grébou et son petit. »
Max : « C’est la saison des petits 🙂 Mais on voit pas bien de ce côté là. L’étang est trop loin. Il faut encore avancer un peu. »
Léo : « Oui, mais plus loin, on regarde de l’autre côté, face au soleil. Et le chevalier va ronchonner parce que ses fotos sont à contre-jour. »
Max : « Eh bien nous le laisserons ronchonner, oulala ! »
Léo : « Regardez ! Grébou ! »
Max : « Il a tout glissé sur son ventre 🙂 »
Léo : « Il était pressé de venir nous voir 🙂 »
Max : « Bonjour grébou. Tu vas bien ? Tu as pas fait des œufs ? »
Léo : « Si Max, son petit le rejoint. »
Max : « Tu as un beau petit grébou. Il faut en prendre soin et lui trouver du manger. »
Léo : « Il faut rappeler le nom de grébou en scientifique. »
Max : « Tu crois ? Mes lecteurs doivent le connaître maintenant. »
Léo : « Il faut le faire quand même ! »
Max : « Oulala ! D’accord. Grébou, c’est le grèbe castagneux. Castagneux ça vient de châtaigne. Parce que grébou il a la couleur de la châtaigne. Il s’appelle Tachybaptus ruficollis et c’est un Podicipédidé. C’est le cousin de grébu, le grèbe huppé, Podiceps cristatus. »
Léo : « Et du grèbe à cou noir, Podiceps nigricollis. »
Max : « Il y a d’autres espèces de grèbes mais on les a jamais vues. »
Léo : « On peut pas tout voir. »
Max : « Oh ! Regardez ! Il y a une pelote de régurgitation sur le poteau ! »
Léo : « Elle contient des noyaux de cerises… Des morceaux de cuticule d’insectes… »
Max : « Alors on sait que le zoiso a mangé des cerises et des insectes. Il y cerivore et insectophage. »
Léo : « Tu inventes toujours des mots. Ça existe même pas cerivore et insectophage. On dit frugivore et insectivore. Ou entomophage. »
Max : « C’est rigolo d’inventer des mots 🙂 Bonome, tu sais quel zoiso a régurgité cette pelote ? »
Le chevalier : « Un zoiso cerivore et insectophage 🙂 »
Max : « Tu sais pas ? Bon, d’accord. On va pas pouvoir le dire et Princesse va nous gronder et on sera bannis du Pays des Zoisos. »
Le chevalier : « Certes. Mais comme tu vas lui trouver un dragon, on sera dé-bannis 🙂 »
Max : « Il y a pas des dragons au Royaume des Grèbes. Ils sont tous au Royaume Secret. Et tu veux pas nous y emmener. »
Le chevalier : « Comment sais-tu qu’ils sont au Royaume Secret ? »
Max : « Bonome, il fut un temps où tous les chevaliers voulait tuer des dragons. Pour montrer que c’étaient de grands chevaliers et plaire à leur dame. Alors les dragons sont tous allés au Royaume Secret. C’est pour ça qu’on en voit plus. »
Le chevalier : « Bien. Je crois que Léo a vu quelque chose. »
Léo : « Oui, mais c’est pas un dragon. Ce sont des Insectes in copula. »
Max : « Ils font des œufs. Ce sont des punaises. Souvent, les punaises se mettent dos à dos pour faire des œufs. Ces punaises, on les a déjà vues. Ce sont des pentatomes rayés. Mais je me souviens plus du nom en scientifique… »
Le chevalier : « Graphosoma italicum, Pentatomidés. On l’appelle parfois le graphosome d’Italie ou encore le pentatome d’Italie. »
Max : « Les noms vernaculaires changent tout le temps. C’est pour ça qu’il faut donner les noms en scientifique. C’est plus précis. Dis, ils ont des rayures rouges et vivent sur des végétos verts. Et, si j’ai bien compris, le rouge et le vert étant complémentaires, ils se mettent en valeur l’un l’autre. Donc, un zanimo rouge sur fond vert se voit très bien. C’est une espèce suicidaire le pentatome d’Italie ? »
Le chevalier : « Bien sûr que non Maxou. »
Max : « Alors ce sont encore des couleurs qui préviennent d’un danger. Ils sont toxiques les pentatomes rayés. Ils aposématisent. »
Le chevalier : « Encore un mot inventé 🙂 »
Max : « Bonome, tu reconnaîtras quand même que le verbe aposématiser est bien pratique. Comment on dit sinon ? »
Le chevalier : « On dit qu’ils ont des couleurs aposématiques pour prévenir qu’ils sont toxiques. »
Max : « Tu dis ça si tu veux. Pour moi, ils aposématisent. Hopla ! Et lui, là ? Il a pas l’air en forme ce papillon. »
Le chevalier : « Je dirais même qu’il est tout mort 🙂
Max : « C’est un Lépidoptère. Je dirais même un Hétérocère. Genre papillon de nuit quoi… »
Léo : « C’est même pas vrai que les Hétérocères sont des papillons de nuit. Pas tous. La classification des Lépidoptères est très artificielle. Les Rhopalocères passe encore. C’est à peu près un vrai groupe. Mais le reste ! Pfff ! On dit les Hétérocères et les microlépidoptères mais ça veut rien dire du tout scientifiquement. Je comprends même pas que les scientifiques utilisent encore ces termes. »
Le chevalier : « Ils les utilisent uniquement parce qu’ils sont pratiques. »
Max : « J’apprécie vos discussions à tous les deux mais ça nous dit pas qui c’est ce papillon. »
Léo : « Moi, je le connais pas. Je suis pas spécialisé en Lépidoptérologie. »
Max : « Moi non plus. Il reste que toi bonome. Nous t’écoutons. »
Le chevalier : « Voilà, encore une fois vous vous tournez vers moi comme si je connaissais tout. Et si je disais une erreur ? »
Max : « Bonome… C’est pas grave si tu dis des erreurs. Tu sais bien que ça arrive ! »
Le chevalier : « Oui, mais il doit y en avoir plein ton blog… »
Max : « Non. Il y en a certainement. Mais pas plein mon blog. Non non. »
Le chevalier : « Je rêve quand même que quelqu’un de plus compétent que moi le corrige. »
Max : « Et tu connais personne qui pourrait le faire ? »
Le chevalier : « Ben non. Tu sais bien que j’ai pas d’amis 🙂 »
Max : « Pfff ! Bon, revenons à notre papillon. C’est qui ? »
Le chevalier : « Peut-être un minime à bandes jaunes, Lasiocampa quercus, Lasiocampidés. Ce serait un mâle. Mais il existe diverses sous-espèces qui se distinguent par l’étendu du jaune et du brun. »
Max : « Merci bonome. Un papillon de plus ! On continue ? »
Léo : « Ouiiii ! »
Max : « Alors on refait un tour ! »
Léo : « Les grébus sont encore là. »
Max : « Le petit demande du manger. »
Léo : « Les petits demandent toujours du manger. Il faut bien qu’ils grandissent. »
Le chevalier : « Les petizours demandent toujours du chocolat. Et ils ne grandissent pas. Par conséquent, ils demanderont toujours du chocolat… »
Max : « On va rester des juvéniles toute notre vie 🙂 »
Léo : « On se chamaillera toujours. »
Max : « On chahutera. »
Léo : « On fera la bagarre. »
Max : « Et on mangera du chocolat. »
Le chevalier : « Pauvre de moi… »
Max : « Mais on te fera des câlins aussi. »
Le chevalier : « C’est plutôt moi qui vous les fais. Et qui vous gratouille le front. Léo, si tu ajoutes que Brindille gratte bien le front je te ploufe ! »
Léo : « J’ai rien dit ! C’est pas juste ! »
Max : « Tu dis toujours que Brindille gratte bien le front 🙂 Ça fait longtemps qu’elle est pas venue en inspection avec nous… »
Le chevalier : « Vous devriez l’inviter. »
Max : « Bonne idée ça ! On lui enverra une invitation par Pigeon-Express ! »
Léo : « Grébou vient nous voir… »
Max : « Il est vraiment mignon grébou. Je comprends qu’il soit ton chouchou zoiso. »
Léo : « Il est en plumage nuptial. »
Max : « Il est mignon quand même en internuptial. »
Léo : « Ben oui. C’est vraiment un beau zoiso. »
Max : « Ce sont des poules-d’eau là-bas ? »
Le chevalier : « Oui, un adulte et son petit. »
Max : « Encore un petit ! »
Léo : « Ils sont très farouches les petits des poules-d’eau. »
Max : « Quand ils sont tout petits oui, mais après, ils le sont un peu moins. »
Léo : « Des fois c’est l’inverse. Quand ils sont petits ils ont pas peur des zoms mais après ils les fuient. »
Max : « Alors que c’est quand ils sont petits qu’ils sont le plus vulnérables… Bon, on avance. »
Léo : « Cheminons sur les chemins 🙂 »
Max : « Mais pas en touristes. On sifflote pas les mains dans les poches. On est naturalistes nous. On doit regarder partout, écouter, sentir… »
Le chevalier : « Et comment faites-vous pour écouter alors que vous papotez ? »
Max : « On est très forts ! »
Léo : « Il y a quelque chose là-bas sur le chemin… »
Max : « On dirait un Amphibien. Ça existe les Amphibiens ? »
Léo : « On peut s’en approcher doucement ? »
Le chevalier : « Une chose à la fois ! Approchons nous doucement… »
Max : « Il a pas l’air en forme ce petit amphibien. Tu le connais ? »
Le chevalier : « Non, je ne connais pas bien les Amphibiens. Et non, je ne proposerai pas de nom, aucun hypothèse, rien du tout ! »
Max : « Te fâche pas bonome. C’est pas grave. Mais tu as pas répondu : ça existe les Amphibiens ? »
Le chevalier : « A vrai dire, je n’en sais rien. Je crois qu’il y a deux subdivisions principales qui ne forment pas un groupe monophylétique. »
Max : « C’est reparti pour les mots compliqués que personne comprend à part toi… »
Léo : « Ça veut dire que les Amphibiens n’existent pas mais qu’il y a deux groupes. »
Le chevalier : « Je n’en suis pas sûr. »
Max : « D’accord. Quoi d’autre ? »
Le chevalier : « Si on ne considère que les Amphibiens actuels de nos régions, la classification est assez simple. Il y a des Anoures et des Urodèles. »
Max : « Évidemment ! Tout le monde sait ça. »
Le chevalier : « Je n’ai donc pas besoin d’aller plus loin 🙂 »
Max : « Pour nous, non. On connaît ! Mais pense un peu à mes lecteurs. »
Le chevalier : « Tu leur expliqueras dans ton blog. »
Max : « Tu veux pas répondre ? »
Le chevalier : « Pas la peine ! Tout le monde sait ça ! »
Max : « Bonome, s’il te plaît, cesse de faire le pénible et explique nous les amours et les hures modèles. »
Le chevalier : « Les amours et les hures modèles ? »
Max : « Oui, les amours et les hures modèles. »
Le chevalier : « Les Anoures et les Urodèles ! »
Max : « Oui, c’est ce que j’ai dit. Bonome, quand tu te nettoies les oreilles, enlève les coton-tiges après. Tu entendras mieux et tu auras l’air moins bête. »
Léo : « Max, c’est toi qui es bête 🙂 »
Max : « Pfff ! »
Le chevalier : « Les Anoures sont des Amphibiens sans queue, comme les grenouilles et les crapauds. Les Urodèles sont des Amphibiens dotés d’une queue : il y a les salamandres et les tritons. »
Max : « Bonome, mon bonomou. Un jour tu nous as expliqué les Reptiles qui existent pas. A la fin des tes passionnantes explications qui ont duré des jours et des jours tu nous as parlé des Amniotes : les Vertébrés dont les petits se développent dans une annexe embryonnaire qu’on appelle l’amnios. Les Amniotes ont soit des œufs avec une coquille autour pour que le petit se développe dans l’eau soit un utérus. Et tu as pas inclus les Amphibiens. Dois-je en déduire que les Amphibiens sont pas des Amniotes ? »
Le chevalier : « Tu dois 🙂 »
Max : « Comment ils font les œufs ? »
Le chevalier : « Les Amphibiens doivent pondre dans l’eau. C’est pour cette raison qu’ils vivent toujours à proximité d’un point d’eau. »
Max : « Bien, bien, bien. Merci bonomou. »
Léo : « Tu peux nous parler du développement des œufs ? »
Le chevalier : « Oui, un peu. Quand les œufs éclosent, il sort un petit individu appelé têtard. C’est parce qu’il a une grosse tête et une petite queue. Puis les pattes arrières commencent à se développer. La queue régresse et les pattes avant apparaissent. Petit à petit le corps se transforme pour devenir un corps adulte mais de petite taille. En général, à ce moment, les petits quittent leur mare pour en coloniser une autre. Ceci évite que, plus tard, les accouplements se fasse entre individu d’une même ponte. »
Max : « Oulala ! Mais ils doivent se perdre ! Ou se faire dévorer en chemin ! »
Le chevalier : « Ou se faire marcher dessus. Oui Maxou. Mais les Amphibiens pondent souvent de très nombreux œufs. Parfois plusieurs milliers. Alors ce n’est pas grave si beaucoup n’atteignent pas l’âge adulte. Ai-je répondu à vos questions ? »
Max : « Oui, pour le moment. Mais tu nous feras un long exposé sur les Amphibiens un jour, comme tu as fait pour les reptiles qui existent pas. »
Le chevalier : « A tes ordres petitours 🙂 »
Léo : « On arrive à un observatoire 🙂 »
Max : « Qu’allons nous voir… Léo, il y a un fulugule morion ! »
Léo : « Pfff ! Je néglige. C’est un fuligule morillon Aythya fuligula, Anatidés. Il fait sa toilette 🙂 »
Max : « Et là-bas, au loin, il y a un drôle de canard. Tu peux le fotoer bonome ? »
Léo : « C’est qui ce canard ? »
Max : « Je crois savoir ! On en a déjà vu des drôles de canards pâles. Ils ont des problèmes de pigmentation. Bonome a un mot compliqué que personne connaît à part lui pour dire ça. »
Le chevalier : « On parle d’individu leucique. Mais ce n’est pas un mot compliqué. »
Max : « Pour toi non. Mais pour les gens normaux… Non mais, bonome, tu as déjà entendu quelqu’un parler d’individus leuciques ? Franchement ! »
Le chevalier : « Je peux pas savoir, j’ai pas d’amis 🙂 »
Léo : « Ça nous dit pas qui c’est ce canard. »
Max : « On peut supposer que c’est un colvert qui a pas fait les bonnes couleurs de colvert. »
Le chevalier : « Ou alors c’est un canard casserole 🙂 »
Léo : « C’est quoi un canard casserole ? »
Max : « C’est le gentil spécialiste en zoisos de Charentmaritimie qui a utilisé cette expression 🙂 Des fois, les canards s’hybrident. Et il y a des hybrides féconds. Parce qu’ils s’en fichent que les zoms disent qu’un hybride c’est stérile et que les espèces peuvent pas se reproduire entre elles. Alors on obtient des drôles de canards qui ressemblent à aucun canard. Et on les appelle des canards casseroles. »
Léo : « Il est beau quand même ce canard. »
Max : « Le morillon reprend sa toilette ! »
Max : « Tu peux essayer de la zoomer avec le gros zoom s’il te plaît. »
Le chevalier : « Les fotos ne seront pas belles Max. »
Max : « On sait bonome, on sait ! »
Le chevalier : « Voilà ! »
Max : « Oulala ! Qu’est ce qu’elles sont moches tes fotos ! Elles sont floues, pas cadrées, surexposées… Princesse devrait de mettre en prison ! »
Léo : « 🙂 »
Max : « Bon, il est l’heure d’aller au rendez-vous. Martin a eu le temps de s’organiser maintenant. Allez, en route ! »
Léo : « Cours pas comme ça Maxou. On est même pas sûrs qu’il va venir Martin. »
Max : « Si un ami venait te voir, tu irais pas au rendez-vous toi ? »
Léo : « Je ferais en sorte d’y aller. Mais Martin est très occupé. Il a peut-être pas que ça à faire que d’aller saluer des petizours. »
Max : « Il est pas obligé de rester papoter longtemps ! Il peut faire que passer. Bonome, où vas-tu ? »
Le chevalier : « A l’observatoire ! »
Max : « Mais Martin vient pas souvent ici ! »
Le chevalier : « Max, mon petitours, je te rappelle que nous sommes en inspection. Nous devons nous rendre dans chaque observatoire pour vérifier que tout va bien dans le Royaume. »
Max : « Oui bonome. Allons-y bonome. »
Léo : « Il y un colvert et un grébou. »
Max : « Grébou profite de l’activité du colvert. En tirant sur les végétos pour s’en nourrir, le colvert déloge des petits zanimos de leurs cachettes. Et grébou en profite pour les attraper. Gloub les zanimos ! »
Léo : « Grébou c’est pas un profiteur ! »
Max : « Ben non ! C’est un commensal du colvert. Grébou, il commensalise 🙂 On verra rien d’autre ici. Il faut avancer ! »
Le chevalier : « D’accord Max. Allons-y. »
Léo : « Max ! Ne cours pas comme ça voyons ! Attends nous ! »
Max : « Je cours pas ! C’est vous qui traînez ! »
Léo : « Si il y a des zanimos, on les verra même pas ! »
Max : « Si ! Regarde ! Il y a robert le diable ! »
Léo : « Il est fréquent ce papillon. En scientifique, il s’appelle Polygonia C-album et c’est un Nymphalidé. »
Max : « Ses ailes sont pas abîmées. Il doit dater de cette année. Il est tout neuf ce Robert. »
Léo : « Vous avez vu toutes les nuances de bruns sur le revers de ses ailes ? C’est bôôô ! Et les tâches bleues. Rholala ! »
Max : « C’est vrai que c’est un beau papillon. Mais discret. »
Léo : « C’est mieux pour se cacher des prédateurs. »
Max : « Et pour pas se faire dévorer. »
Léo : « Il est parti ! »
Max : « Il est venu nous saluer, comme ça, en passant. »
Léo : « Pour qu’on s’ennuie pas en cheminant sur les chemins. »
Max : « Ici, on voit des zanimos surtout aux observatoires. C’est plus rare sur les chemins. »
Léo : « Il y a quand même eu le petit Amphibien. »
Max : « Oui. J’ai pas dit qu’on croisait personne. Mais on fait moins de rencontres. »
Léo : « On arrive Max ! »
Max : « Oulala ! Est ce qu’il va venir ? »
Le chevalier : « Il y a un grébou 🙂 »
Max : « On voit beaucoup de grébous ici. »
Léo : « C’est normal de voir des grèbes au Royaume des Grèbes 🙂 »
Max : « Il ploufe ! »
Max : « Oulala ! Tu as réussi à le fotoer sous l’eau ! T’es trop fort bonome ! »
Le chevalier : « Merci Maxou 🙂 Princesse ne me mettra donc pas en prison en raison de la piètre qualité de mes fotos ? »
Max : « Mon bonomou, il y a que toi qui ronchonnes au sujet de tes fotos. On les aime bien nous. Bon, il nous reste plus qu’à attendre… »
Le chevalier : « Tu es vraiment convaincu que Martin va venir ? »
Max : « Oui bonome. Il va venir. »
Léo : « Pourtant on peut pas prévoir au Pays des Zoisos. »
Max : « Ce qu’il y a de bien avec les amis, c’est qu’on se réjouit à l’avance de les voir. Et après, on est encore contents. Même si on les as pas vus longtemps. Martin, il va passer en coup de vent parce qu’il a des tas de trucs de Martin à faire. Mais il sera passé quand même. Et peut-être que cette nuit je rêverai de lui. »
Le chevalier : « Oui Maxou. »
Max : « Chut maintenant. On attend en silence. »
Quelques minutes plus tard…
Max : « Il est là-bas, sur la branche de saule. Vous voyez qu’il est venu 🙂 »
Max : « Bonjour Martin. Je savais bien que tu viendrais. Ça me fait très plaisir de te voir. Tu restes loin ? Tu veux pas montrer aux autres zoisos que tu es notre ami ? Je comprends. »
Léo : « Il est fort Martin parce que le vent fait rien qu’à balancer la branche et lui, il fait comme si c’était pas grave. »
Max : « Il reste un peu avec nous 🙂 »
Léo : « Oh ! Il est parti ! »
Max : « Ben oui, il pouvait pas rester. Il est occupé Martin. Mais il est venu 🙂 On peut rentrer maintenant. »
Léo : « Tu veux pas continuer l’inspection ? »
Max : « Mmmm… Si, si vous voulez. »
Léo : « Parce qu’il y a un petit grébu qui vient nous voir. »
Max : « Il est pas très vieux ce petit grébu. Il connaît pas encore le grand chevalier aux petizours. »
Léo : « Il en a peut-être entendu parler. »
Max : « Tu crois que les zoisos parlent du grand chevalier aux petizours entre eux ? »
Léo : « Au Pays des Zoisos, il y a pas beaucoup des petizours naturalistes avec des sacados qui inspectent les Royaumes avec un grand chevalier. Les zanimos doivent en parler entre eux. Je sais pas si tu as remarqué mais, parfois, on a l’impression que ce sont eux qui viennent nous voir. »
Max : « Alors, selon toi, ce petit grébu est venu voir ce dont il a entendu parler ? »
Léo : « C’est plausible. »
Max : « Et maintenant qu’il a vu, il peut repartir. C’est vrai qu’il avait l’air intrigué en arrivant. Peut-être qu’un jour il nous invitera au Royaume Secret… J’en parlerai à Martin la prochaine fois. »
Le chevalier : « N’embête pas Martin avec le Royaume Secret Max. »
Max : « Mais bonome, il pourrait nous y introduire ! »
Le chevalier : « Il le fera s’il en a envie. »
Max : « Oui bonome. »
Léo : « Regardez là-bas ! »
Max : « Il y a des bernaches. Et alors ? On connaît bien les bernaches du Canada. »
Léo : « Regarde bien Maxou ! »
Max : « Mmmmm… Oui ! Il y a l’oie grise ! Elle est parmi les bernaches du Canada. »
Le chevalier : « Je l’avais vue tout à l’heure et même fotoée. Je pensais que vous l’aviez vue vous aussi ! »
Max : « Bonome ! »
Le chevalier : « Pardon Maxou. »
Max : « Je suis rassuré que les bernaches l’aient accueillie. Elle sera pas tout seule cette oie grise qu’on connaît pas. »
Léo : « Elles sont gentilles les bernaches du Canada. Elles accueillent souvent les autres oies, comme au Royaume des Bernaches avec la petite bernache nonnette. »
Max : « Les oies et les bernaches sont copines entre elles. C’est une bonne nouvelle. »
Léo : « Alors cette fois, on peut rentrer. »
Max : « D’accord. Mais on observe quand même en cheminant. »
Léo : « Ben oui Maxou. Tiens, par exemple, on s’arrête pour saluer la mésange charbonnière. »
Max : « C’est une jeune femelle. Bonjour mésange. Ce printemps on a nourrit des mésanges dans nos restaurants. Il y a eu deux familles de charbonnières avec quatre petits chacune. Et deux familles de mésanges bleues de quatre petits chacune aussi. On avait seize petits à nourrir nous. Mais une petite bleue est morte. On a rien pu faire pour elle. Alors on l’a enterrée dignement. Elle doit être au paradis des zoisos maintenant. Au revoir petite mésange. A bientôt. »
Léo : « Maxou parle aux zoisos 🙂 »
Max : « Oui, je parle aux zoisos. C’est bonome qui m’a appris. Lui parle à tous les zanimos. Surtout aux écureuils. Et les zanimos l’aiment beaucoup. »
Léo : « Oui Max. Et tu parles aux cygnes aussi ? »
Max : « Les cygnes, je m’en approche pas trop. J’ai peur de leur bec ! »
Léo : « Surtout ceux des parents quand ils ont des petits. »
Max : « C’est à cause d’eux que tu parles des cygnes ? »
Léo : « Oui. Les petits s’étirent les pattes. »
Max : « Et les parents veillent. Il faut pas s’approcher. Oulala non ! »
Léo : « On va pas s’approcher, on rentre dans notre cabane. »
Max : « Bonome, on peut pocher pour retourner à notre monture ? »
Le chevalier : « Dans la poche de ma chemise. Je vous aide, venez. »
Max : « Merci bonome. »
Alors on est retournés à notre monture. Moi, j’ai fermé les yeux pour revoir Martin sur la branche de saule qui ployait sous le vent. Léo s’est serré contre moi et s’est mis a ronronner. Ça m’a donné envie de lui gratouiller le front. Et il a encore plus ronronné. Puis il s’est endormi. Quelques minutes plus tard je l’ai rejoint au Pays des Rêves. C’est un beau pays aussi, le Pays des Rêves. Il y a plein de zoisos. Et Tante Yvonne vient nous y rendre visite. Elle continue de naviguer dans le temps sur son bateau, accompagnée de Chien. Elle reste à l’ère primaire Tante Yvonne. Elle dit que c’est calme et qu’elle s’y sent bien. Elle espère peut-être croiser bonome quand il était tout jeune 🙂 Le vent lui tient compagnie et lui raconte de belles histoires. Elle a besoin de rien d’autre Tante Yvonne. Quelques nouvelles de sa famille. Mais le vent se charge de lui en donner. Il est gentil le vent.
En arrivant dans la cabane, Léo était tout endormi. Il a pris son beau livre de zoisos et est allé le lire dans le lit de bonome. Et il s’est encore endormi. Moi je suis resté dans le fauteuil à penser à la chance que j’ai d’avoir un bonome, un cousin, une tante et des amis zoisos. Bonome est venu me rejoindre dans le fauteuil et je lui ai demandé si il voulait bien qu’on aille voir blongios demain au Royaume des Bernaches. Il a rigolé. Il a dit que c’était plus des inspections mais la tournée des amis 🙂 Mais que si ça me faisait plaisir, on irait. On a papoté et chahuté un peu. Mais mes paupières devenaient trop lourdes. Il m’a pris dans sa main pour me porter dans mon lit. Léo s’était couché. Il lui a fait un bisou sur le front en lui disant bonnuit. Puis ce fut mon tour. Et, encore une fois, je me suis dit que c’est pas juste que personne soit là pour lui.
Voilà Princesse, c’était encore une belle journée au Pays des Zoisos. Je t’embrasse.
Bonjour Coquelicot 🙂
Ben oui, les zoms polluent tout. Il y a même des zoisos pélagiques (ceux qui vivent en mer et qui reviennent sur terre que pour faire des oeufs) qui meurent car leur estomac est rempli de plastique. Le plastique est pas digéré et ils peuvent plus manger. Et après ils sont tout morts. Ils sont terribles les zoms. Mais toi, tu es pas comme ça. Je sais bien 🙂
Si tu veux, tu peux donner tes fotos à bonome. On les mettra dans un article. C’est pas grave si elles sont pas magnifiques. Ce qui compte, c’est la beauté qu’on a dans les yeux.
A bientôt Coquelicot 🙂
Salut Max, salut Léo, bonsoir Chevalier. J’ai récemment lu un article qui parle de la voie de disparition de certains zoisos, il y en a qui sont nos amis, on les voit souvent, c’est triste 🙁 tout ça à cause de la pollution des eaux et des sols. Il y a même des zoisos intoxiqués au plomb ! Je trouve ça malheureux. Mais je pense ne rien vous apprendre en vous disant cela. Vous savez, j’ai quelques fotos de zoisos d’Allemagne 🙂 et je peux dire que celles du Chevalier sont mille fois mieux ! Je ne suis pas une très bonne fotoeuse et puis, j’ai pas un très bon zoom. Je me souviens même d’un couple de colvert qui est venu nous dire bonjour dans le parking, ils se baladaient comme ça 🙂 mais des touristes leur ont donné du manger, c’est pas bien de donner du manger aux zoisos 🙁 J’attends le prochain article avec impatience, passez une bonne soirée 🙂