Lundi 1er Août, An III
Le chevalier : « Mes petizours, que faites-vous ainsi assis dans mon fauteuil ? »
Max : « Mmmm… »
Le chevalier : « Vous n’étudiez pas ? Vous ne gravez pas le blog de Max ? Vous ne vous chamaillez pas non plus ? »
Léo : « Non. »
Le chevalier : « Que se passe t-il ? »
Max : « Rien… »
Le chevalier : « Quelque chose ne va pas ? »
Léo : « Pfff… »
Le chevalier : « Je crois comprendre… Que diriez-vous d’aller aux zoisos ? »
Max : « Peut-être… »
Le chevalier : « Peut-être ? »
Léo : « Ou peut-être pas… »
Le chevalier : « Aïe ! »
Max : « Tu t’es fait mal ? »
Le chevalier : « Non, j’ai mal à mes petizours ! Avez-vous de la fièvre ? »
Léo : « Non… »
Le chevalier : « Vous manquez de chocolat ? »
Max : « On a déjà tout mangé… »
Le chevalier : « Allez-vous me dire ce qui ne va pas ? »
Max : « On s’ennuie ! »
Le chevalier : « Alors allons aux zoisos ! »
Max : « Où ça ? A la mer ? »
Le chevalier : « Nous en revenons à peine ! »
Max : « Bonome, où veux-tu qu’on aille ? On connaît tout par cœur ici ! »
Léo : « On connaît tous les zoisos ! »
Max : « Et il y a même pas des étages ! »
Léo : « On peut pas faire la géologie ! »
Le chevalier : « Ça suffit ! Allez mettre vos sacados et je vous emmène au Royaume des Bernaches. Une zoisothérapie s’impose ! Allez ! Et dépêchez-vous ! »
Max : « On se dépêche si on veut ! Et on connaît tout le Royaume des Bernaches. Le Marais de ce Royaume il est tout petit. Alors qu’en Charentmaritimie on peut marcher des lieues et des lieues et on fait qu’une toute petite partie du Marais. Et il y a des tas de Scolopacidés, de Threskiornithidés, de Récurvirostridés… »
Léo : « Et des Laridés ! »
Max : « On a même vu des bihoreaux gris ! Ici, il y en a même pas ! »
Le chevalier : « Ici, il y a ton ami blongios Max. »
Max : « Pfff ! On est même pas allés le voir au printemps. Il va croire qu’on l’aime plus et il va pas se montrer ! »
Le chevalier : « Max, je te rappelle que je ne pouvais pas trop sortir au printemps. Puis nous sommes allés en vacances. Sacados et en vitesse ! »
Léo (à Max) : « Oulala ! Si on veut pas qu’il se fâche, on a intérêt à lui obéir ! »
Max : « C’est de la maltraitance de petizours ! »
Le chevalier : « Tout à fait d’accord ! J’écrirai moi-même le rapport pour Princesse. Tu n’auras qu’à le signer. »
Max (qui enfile son sacado) : « Elle va te mettre en prison Princesse ! Et elle aura bien raison. »
Le chevalier : « D’accord. Êtes-vous enfin prêts ? »
Léo : « Oui. »
Le chevalier : « Alors pochez-vous. »
Max : « On grimpe. Mais sache que c’est par peur des représailles ! Nous t’obéissons contraints et forcés. »
Le chevalier : « Je le note. Allez, en route ! »
Au Royaume des Bernaches…
Le chevalier : « Nous voici au grand air 🙂 »
Max : « Pfff ! Le vent est même pas là ! »
Le chevalier : « Max, mon petitours, vas-tu cesser de ronchonner ? … Tu ne me réponds même plus ? … D’accord. »
Léo : « Il y a une oie cendrée, Anser anser, Anséridés. »
Max : « En Charentmaritimie il y en a des dizaines ! »
Léo : « Max, tu dis vrai ! Mais elles sont pas toutes proches comme celle-là. »
Max : « C’est vrai ça ! Oulala ! Elle est toute proche cette oie ! Mais, bonome, il y en a pas deux normalement ici ? Et tu as pas dit qu’elle forment des couples unis pour la vie ? Elle est où l’autre ? »
Le chevalier : « Elle est peut-être cachée… »
Max : « Peut-être ? Tu sais pas ? Bonome, ça va pas du tout ça ! Il faut trouver la seconde oie cendrée ! Appelle les gardes ! Lance un avis de recherche ! Une oie cendrée a disparu ! »
Le chevalier : « Attendons un peu avant de lancer une alerte. Nous en discuterons avec les gardes du Royaume. »
Max : « Oulala ! Elle gît peut-être dans une mare de sang en agonisant dans d’atroces souffrances et toi tu veux attendre ! »
Le chevalier : « Max, si ce que tu crains est vrai, nous ne pouvons plus rien pour elle. N’imagine pas le pire. Elle doit être quelque part dans les roseaux. Allez, viens mon Maxou. »
Max : « Elle va bien ? Bonome ? »
Le chevalier : « Celle que nous voyons n’a pas l’air inquiète. Ni triste. Alors ne t’inquiète pas non plus. »
Max : « Tu demanderas quand même aux gardes ! »
Le chevalier : « Oui Max. Promis. »
Léo : « Chevalier, tu vois ces jolies fleurs jaunes qui dépassent de l’eau ? On les a jamais vues. Tu les connais ? »
Le chevalier : « Elles sont loin Léo. Je ne peux pas être sûr de l’espèce mais je dirais que ce sont des utriculaires citrines, Utricularia australis, Lentibulariacées. C’est une plante des eaux stagnantes assez riches en éléments nutritifs. »
Léo : « Elle est rare ? »
Le chevalier : « Oui, assez rare. Dans le département elle s’observe uniquement ici et au Royaume des Hérons. Elle est protégée à l’échelle régionale et déterminante ZNIEFF. »
Max : « ZNIEFF ? On a déjà parlé des ZNIEFF il me semble… Zone Naturelle d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique. J’ai bon ? »
Le chevalier : « Tu as bon Maxou 🙂 Quelle mémoire ! »
Max : « Ouiiii 🙂 »
Le chevalier : « Pour être précis, cette plante est déterminante pour les ZNIEFF de type I »
Max : « Si je me souviens bien, une plante rare peut permettre de classer son environnement en ZNIEFF, c’est à dire que cet environnement est protégé. On peut pas y toucher sinon on a des amendes. Mais je me souviens pas ce que ça veut dire de type I. »
Le chevalier : « Une ZNIEFF de type I regroupe différents environnements séparés les uns des autres. Les ZNIEFF de type II regroupe différents environnements liés les uns aux autres. »
Max : « Tu vas faire une interro sur les ZNIEFF ? »
Le chevalier : « Non Maxou. »
Max : « J’aime mieux ça. »
Léo : « Il y a pas beaucoup des zoisos dans le Marais… »
Max : « Ils doivent être au Royaume Secret. »
Léo : « Quel Royaume Secret ? »
Max : « Aïe ! Là, j’ai gaffé ! »
Léo ! « Max, c’est quoi ce Royaume Secret ? »
Le chevalier : « Mon Léo, le Royaume Secret est un Royaume imaginé par Max, il y a déjà longtemps, pour expliquer que certains jours nous ne voyons pas d’oiseaux. Selon Max, les oiseaux se rendraient dans ce Royaume, dont personne n’a jamais entendu parler, pour se reposer à l’abri des regards. »
Max : « J’imagine rien du tout. Je suis sûr qu’il existe ce Royaume. »
Léo « : « Un Royaume Secret… Avec des tas de zoisos… Tu le connais ce Royaume chevalier ? »
Le chevalier : « Léo… Il est le fruit de l’imagination de Max. »
Léo : « Mais il expliquerait pourquoi certains jours on voit pas de zoisos… Un Royaume Secret… Il faudra nous y emmener. »
Max : « Il veut pas ! Il dit qu’il en a jamais entendu parler ! »
Le chevalier : « Et si nous allions faire le tour de l’étang. Nous sommes certains de son existence au moins. »
Léo : « Oui, on y va. Viens Max ! »
Max : « On peut aller sur le petit ponton. On peut s’y asseoir et regarder la beauté. »
Le chevalier : « D’accord. Mais vous… Ils sont encore partis en courant… »
Max et Léo s’arrêtent brutalement de courir…
Le chevalier : « Que se passe t-il ? »
Max : « Chut ! »
Léo : « Regarde ! »
Le chevalier : « Une famille colvert ! »
Max : « Il y a des petits 🙂 »
Le chevalier : « Avant de t’adopter, je venais déjà souvent ici. Un été, une famille de colverts avait l’habitude de faire la sieste ici, l’après midi. A force de venir, ils me reconnaissaient et me laissaient les approcher. Je pouvais passer juste à côté d’eux et m’asseoir sur le ponton sans qu’ils se sauvent. »
Max : « Je crois qu’on a vu les fotos dans ton ordinateur 🙂 Là, on peut pas aller sur le ponton : il y a un petit. Il faut pas l’embêter. »
Le chevalier : « Ce qui m’étonne est que tu ne demandes pas si vous pouvez aller chahuter avec eux. »
Max : « Ben non, ils sont trop petits encore ! Bonome, quand même ! »
Léo : « Et la maman nous surveille. On risquerait des coups de bec 🙂 »
Max : « Bon, on doit aller ailleurs. Nous reviendrons tout à l’heure et, si ils sont partis, nous irons sur le ponton. »
Léo : « J’ai pas envie d’aller de l’autre côté moi. C’est pas beau là-bas. Il y a trop du béton. On peut rester de ce côté ci ? »
Le chevalier : « Si Max est d’accord, je n’y vois pas d’objection. »
Max : « Et pourquoi je serais pas d’accord avec cousin Léo ? »
Le chevalier : « Alors restons de ce côté ! »
Léo : « Grébu vient nous voir ! »
Max : « Bonjour Grébu ! Tu as pas de famille en Charentmaritimie ? On voit jamais de grébu là-bas. »
Léo : « C’est vrai ça ! Grébou non plus ! »
Le chevalier : « J’en ai entendu un, non loin du Royaume des Sternes de mer, mais je n’en ai jamais observé… »
Max : « Bonome, et si on emmenait grébu avec nous la prochaine fois ? Peut-être qu’il se plairait là-bas ! »
Le chevalier : « Nous l’inviterons, si vous voulez. Mais nous ne l’emmènerons pas ! »
Max : « Il va pas voler jusqu’en Charentmaritimie ! C’est loin ! »
Le chevalier : « C’est à lui de choisir. »
Max : « Pfff ! Bon, grébu, tu as entendu bonome ? Tu es invité en Charentmaritimie. Il y a des tas de marais avec des beaux poissons. Tu viens quand tu veux. Nous, on y va souvent aux vacances de la schola. On te présentera aux autres zoisos. »
Léo : « Il y a un papillon… »
Max : « C’est un vulcain. Vanessa atalanta, Nymphalidés. Il doit pas être tout jeune celui-là. Vous avez vu les couleurs de ses ailes ? Elles sont passées. Et puis les bordures sont un peu abîmées. »
Léo : « Il migre ou il hiberne ce papillon ? »
Le chevalier : « Il migre. »
Léo : « Un petit papillon comme ça qui vole sur des grandes distances. Rholala ! »
Max : « Il va où ? »
Le chevalier : « En été, ils peuvent remonter jusqu’en Finlande. »
Max : « Tout là haut ?! Oulala ! »
Léo : « Et l’hiver ? »
Le chevalier : « Le sud de la France, la péninsule ibérique… Peut-être que certains gagnent l’Afrique du Nord… »
Max : « Ils migrent avec les cigognes alors. »
Léo : « Je pense pas Max. Les cigognes se nourrissent aussi d’insectes. Elles pourraient les manger. »
Max : « Ce serait pratique pour elle 🙂 Elles volent parmi les papillons et quand elles ont faim elles en gobent quelques uns, comme ça, en vol. »
Léo : « Je crois pas les vulcains assez bêtes pour voler parmi les cigognes. »
Max : « Tiens, voilà Robert le diable. »
Léo : « Lui aussi est tout usé. »
Max : « Robert le diable, c’est son nom vernaculaire. En vrai il s’appelle je sais plus comment. Et tu nous a même pas raconté pourquoi on l’appelle Robert le diable. »
Le chevalier : « Je ne vous l’ai pas raconté parce que je n’en sais rien. »
Max : « Ça m’étonne… Tu sais tout normalement. »
Le chevalier : « Non Maxou, loin de là. »
Léo : « Et son nom en scientifique ? »
Le chevalier : « Polygonia c-album, Nymphalidés. »
Max : « Ben oui ! Polygonia c’est à cause de ses ailes très découpées. Elles ont beaucoup de côtés. Poly-gone. C’est sûrement du grékancien. Et c-album, ça veut dire c blanc. Parce que, au revers de l’aile, il y a un c blanc. »
Léo : « Et celui-là, c’est qui ? »
Max : « On dirait un Myrtil. »
Le chevalier : « Mais c’est un Amaryllis, Pyronia tithonus (Nymphalidés, Satyrinés). Ça se voit à ses ocelles doubles sur l’aile antérieure. Et il y a plus d’orange sur le recto des ailes de amaryllis que sur celles des myrtils. »
Max : « Mais là, il y a une grande bande marron sur le orange. Il y a pas beaucoup du orange. »
Le chevalier : « Plus que chez les myrtils. Et cette bande est une tâche androconiale qui ne s’observe que chez les mâles. »
Max : « Une tâche quoi ? Tu recommences bonome ! Voilà ! Encore un mot compliqué que personne connaît à part toi ! C’est normal que t’as pas d’amis ! Personne comprend ce que tu dis ! »
Léo : « Max ! Ça suffit ! Je t’interdis de dire que le chevalier a pas d’amis ! C’est toi qui vas pas bien dans ta tête ! Cette fois je fais vraiment un rapport à Princesse ! »
Max : « Ah oui ? Et qu’est ce que tu vas dire ? »
Léo : « Que tu es méchant avec ton bonome ! Et je vais lui demander de te reprendre comme porte-clés ! Tu mérites pas bonome et tu mérites pas d’aller aux zoisos ! »
Max : « Je peux plus être porte-clés. Mon fil rouge est coupé. »
Léo : « Il suffit de t’en coudre un autre ! »
Le chevalier : « Léo, c’est gentil d’intervenir en ma faveur mais, tu sais, j’ai l’habitude des bêtises de Max. Il n’est pas méchant. »
Léo : « Ça se fait pas ! On dit pas des choses comme ça à un grand chevalier. Et c’est même pas vrai d’abord ! »
Le chevalier : « C’est pour cela que ça ne m’atteint pas. Revenons aux androconies. Ce sont des amas de cellules qui produisent des phéromones. »
Léo : « Des phéromones ? »
Max : « Ah ! Tu vois ! Il utilise pas des mots compliqués que personne connaît à part lui peut-être ? »
Léo : « Il est obligé. C’est comme ça en scientifique. Sinon, il faut faire des longues phrases qui s’arrêtent jamais. »
Le chevalier : « Les phéromones sont des molécules qui diffusent dans l’air et qui transmettent des informations. Ce sont des messagers chimiques. Les papillons utilisent des phéromones pour trouver des partenaires. »
Max : « Quand ils veulent faire des œufs ? »
Le chevalier : « Oui, le mâle se signale aux femelles. »
Léo : « Les femelles détectent les phéromones et viennent voir si c’est un beau mâle. Et, si ils se plaisent, ils font des œufs. Elles vont loin les phéromones ? »
Le chevalier : « J’ai lu que, chez certaines espèces, elles pouvaient signaler la présence d’un individu à deux kilomètres à la ronde. »
Max : « Et nous, on les sent pas ? »
Le chevalier : « Nous n’avons pas les récepteurs à ces messagers. »
Max : « D’accord. Tu devrais faire des phéromones pour attirer les femelles bonome. Maintenant que tu es réparé, tu pourrais faire la parade. »
Le chevalier : « Tu veux que je fasse des œufs ? »
Max : « Pfff ! Les zoms, ça fait pas des œufs ! »
Léo (à Max) : « Max, si bonome fait des bébés, il aura plus le temps de s’occuper de nous. Et on ira plus au Pays des Zoisos. Il faut pas dire ça. Oulala non ! »
Max : « Il mettrait son bébé dans son sacado, l’emmènerait aux zoisos et il lui expliquerait tout. Avec des mots compliqués que personne connaît à part lui. Les premiers mots du bébé seraient pas papa ou areu mais aposématisme, commensalisme ou androconie 🙂 Et nous, on pourrait lui faire sa formation de naturaliste. On dirait à bonome qu’il fait pas assez de progrès le bébé et qu’il faut aller encore plus en inspection. »
Léo : « Je suis pas sûr moi. Et j’ai pas envie de finir sur une étagère comme ça t’est arrivé au château. »
Max : « D’accord. Je comprends. Alors pas de phéromones pour bonome. »
Le chevalier : « Vous discutez tous les deux ? »
Max : « Oui, on se disait qu’on retournerait bien observer le marais. Pour voir si blongios se montre. »
Le chevalier : « Alors allons-y. »
Max : « Il y a grébou. »
Léo : « On a pas donné le nom en scientifique de grébu tout à l’heure. »
Max : « Je fais ! Grébu, c’est le grèbe huppé. Il s’appelle Podiceps cristatus. Grébou, c’est le grèbe castagneux, Tachybaptus ruficollis. Ce sont tous les deux des Podicipédidés. Et de très beaux zoisos. »
Léo : « Regarde, bonome fotoe grébou qui ploufe. »
Max : « Bonome, j’espère que tu vas faire de belles fotos. »
Le chevalier : « Je fais de mon mieux Maxou 🙂 »
Léo : « Dis chevalier, tu as vu le canard là-bas ? »
Le chevalier : « Où ? … Oui, vu. Je suppose que tu veux que je le fotoe. »
Léo : « Oui. S’il te plaît. »
Léo : « On dirait une sarcelle d’hiver femelle. »
Max : « Anas crecca ? Il y a une Anas crecca ici ? On en a jamais vu ici ? Elle est toute seule ? Qu’est ce qu’elle fait toute seule ? »
Le chevalier : « Max, tu imagines vraiment que j’ai les réponses à toutes tes questions ? Comment pourrais-je savoir ce que cette sarcelle fait toute seule dans ce marais ? »
Léo : « Elle fait peut-être une pause pendant sa migration. »
Max : « Mais c’est pas le moment de la migration ! »
Léo : « Mon cher Max, j’ai appris, au fil de nos observations, que les zoisos migrent pas tous en même temps. A chaque fois, il y a un pic pendant lequel il y a beaucoup des zoisos. Mais, en dehors de ce pic, il y a quand même des migrateurs. »
Max : « D’accord. Et tu vas me dire que celle là est en retard parce qu’elle s’est arrêtée dans sa famille en chemin. »
Léo : « Peut-être. Je connais pas sa famille moi. Ou alors elle était fatiguée et elle a fait une longue pause. Ou encore, elle se plaît bien ici et profite du paysage. »
Max : « En fait, tu sais rien du tout. Tu ressembles vraiment de plus en plus à bonome toi 🙂 »
Léo : « Tu continues à fotoer grébou qui ploufe ? »
Max : « Tu sais bien qu’il pourrait y passer ses journées 🙂 »
Le chevalier : « Ça suffit. Nous verrons bien si j’ai quelques belles fotos. Que diriez-vous d’aller vers la roselière ? »
Max : « Oui, j’allais le proposer. On voit souvent blongios là-bas. On y va ? »
Léo : « Mais on fait une pause en chemin. J’ai aperçu des zoisos. Il me semble que ce sont des hirondelles. »
Max : « On connaît trois espèces d’hirondelles : les hirondelles des fenêtres, les hirondelles des rivages et les hirondelles rustiques. »
Léo : « Ici, je pense pas qu’il y a des hirondelles des rivages. »
Le chevalier : « Ici, dans ce Royaume, non. Mais il peut y en avoir dans la région. »
Léo : « Elles sont pas seulement à la mer ? »
Le chevalier : « Non Léo. Elles s’observent partout en bordure de plans d’eau, de fleuves, de rivières… On les trouve partout où il y a des falaises sableuses, même peu élevées. »
Max : « Pourquoi ? »
Le chevalier : « Elles se creusent un terrier d’un mètre de profondeur dans la partie abrupte des falaises. »
Max : « Je vois. Si il y a pas de falaises, elles peuvent pas faire de nid. Et ce genre de falaises s’observe un peu partout. »
Léo : « Oui, mais elles sont pas très stables ces falaises de sable. Elles peuvent s’effondrer. Les hirondelles des rivages doivent pas pouvoir utiliser le même nid tous les ans. »
Le chevalier : « Effectivement. Et les populations se déplacent beaucoup. »
Max : « On s’approche des hirondelles… Alors… »
Max : « Ce sont des hirondelles rustiques, Hirundo rustica, Hirundinidés. »
Léo : « Il est comment leur nid ? »
Max : « Mais ! Léo ! On a déjà vu des fotos dans l’ordinateur de bonome. Souviens-toi ! Les adultes vont prendre de la boue sur le bord du ru. Après, ils en font des petites boules et les agglomèrent pour faire leur nid. Il a une forme un peu sphérique. »
Le chevalier : « Max, tu oublies de dire que la boue séchée est là pour cimenter des brindilles entremêlées. »
Max : « Ah oui ! Je pensais l’avoir dit. Après, elles mettent des brins d’herbe, des plumes ou d’autre choses toutes douces, pour plus de confort. »
Le chevalier : « J’ai lu dans La Hulotte… »
Max : « Le journal le plus lu dans les terriers 🙂 »
Le chevalier : « Vous connaissez ? »
Max : « Oui, et on se demandait pourquoi on était pas abonnés… »
Le chevalier : « C’est noté 🙂 Je disais donc que j’ai lu dans La Hulotte qu’une hirondelle a été observée en train de piquer sur le dos d’un chat pour lui arracher des poils afin de garnir son nid (La Hulotte, n°60, pp. 12-17) ».
Max : « Oulala ! Il faudra dire à Mounette de faire attention à elle ! »
Léo : « Tu connais d’autres choses sur les hirondelles rustiques ? »
Le chevalier : « Restons au nid. Elles préfèrent utiliser un nid existant plutôt que d’en construire un nouveau. »
Max : « Je les comprends. Ça fait moins de travail. »
Le chevalier : « Alors, au printemps, il y a parfois des bagarres chez les hirondelles. Les moineaux domestiques apprécient également les nids d’hirondelles. Ils peuvent s’y installer avant le retour des hirondelles. Parfois, ils les chassent même du nid. »
Max : « Les moineaux ? Comme nos moineaux à nous ? Ils chassent les hirondelles de leur nid ? »
Le chevalier : « Cela arrive. »
Max : « Je suis pas d’accord ! Chacun son nid ! Les moineaux dans les nids des moineaux et les hirondelles dans les nids d’hirondelles. Bonome, quand on ouvrira nos restaurants à zoisos, on demandera aux moineaux où ils habitent. Et si ils ont volé un nid d’hirondelles, on les servira pas ! Non mais ! »
Léo : « Ce sont des beaux zoisos les hirondelles rustiques. On en a pas chez nous. »
Le chevalier : « Je n’en ai jamais vues… »
Max : « Allez, on avance. On va voir si blongios est là ! »
On est allés à la roselière et on a attendu, attendu, attendu… Mais il est pas venu blongios. On sait même pas si il est revenu de sa migration. Peut-être qu’il est allé ailleurs… Je veux pas moi. C’est mon ami blongios. Je voudrais bien lui présenter cousin Léo.
Max : « Bon, on va pas passer la journée ici. Bonome, laisse un message aux autres zoisos qu’ils expliquent à blongios pourquoi on est pas venus plus tôt. »
Le chevalier : « Oui Maxou. D’accord Maxou. »
Max : « On continue l’inspection maintenant. »
Léo : « Vous voyez les corneilles ? »
Max : « Corvus corone, Corvidés. Quel étrange comportement… »
Léo : « Mais… Max ! Ce sont deux petits et leur maman ! »
Max : « Deux petits ? Mais oui ! Oulala ! C’est la première fois qu’on voit des petites corneilles ! »
Léo : « Elles sont déjà grandes les petites corneilles ! »
Max : « Zutalor ! Elles sont parties ! »
Le chevalier : « Dommage. J’ai surtout fotoé la maman. Si j’avais su… »
Max : « Tu as quand même fotoé la petite famille ? »
Le chevalier : « Oui Maxou. »
Léo : « Il y a qu’un parent ? »
Le chevalier : « Cela m’étonne. Chez les corneilles les couples sont unis pour la vie normalement. Les deux parents devraient s’occuper des petits. »
Léo : « Oui, mais il y a aussi de trois à cinq œufs. Donc trois à cinq petits. Peut-être que l’autre parent est avec les autres petits. »
Le chevalier : « Bonne hypothèse Léo. Il est plus facile de trouver de la nourriture pour trois que pour six. »
Max : « Et si on retournait encore au Marais ? »
Le chevalier : « Vous ne voulait pas inspecter le Royaume des Pics ? »
Max : « Moi non. Et toi Léo ? »
Léo : « Je sais pas. Je voudrais bien que vous me présentiez blongios. »
Le chevalier : « Alors tentons notre chance au Marais:) »
Max : « On va encore rien voir… En Charentmaritimie, on voit toujours des zoisos… »
Léo : « Même pas vrai ! Parfois, on voit rien du tout. Il y a peut-être un autre Royaume Secret en Charentmaritimie. »
Le chevalier : « Ne me dis pas que tu crois à l’existence du Royaume Secret. »
Léo : « Disons que je pense que c’est une hypothèse plausible. Il faudra enquêter. »
Max : « J’ai déjà fait des recherches. Aucune trace nulle part. Le secret est bien gardé. Et bonome veut pas nous renseigner. »
Le chevalier : « Je ne peux pas vous renseigner ! Il n’existe pas ce Royaume ! »
Max : « C’est toi qui le dis ! Mais on finira bien par te faire avouer. »
Léo : « On pourrait le chatouiller jusqu’à ce qu’il parle. »
Max : « Il préférerait mourir de rire plutôt que de révéler son secret. »
Léo : « Je veux pas le tuer moi ! Mon bonome ! »
Max : « TON Bonome ? »
Léo : « Notre bonome 🙂 »
Max : « Nous voici arrivés… Tiens, un héron cendré. »
Léo : « En Charentmaritimie, on les voit jamais d’aussi près. Peut-être qu’il y a moins de diversité ici mais les zoisos se laissent plus approcher. »
Max : « Oui Léo. Tu as raison Léo. Comme toujours… »
Léo : « Il chasse… »
Max : « Il a attrapé quelque chose ? Tu as fotoé ? »
Le chevalier : « Avant et après, mais pas le moment où il a plongé la tête dans l’eau. »
Max : « Ben, ça va très vite. Montre s’il te plaît. »
Léo : « Bravo chevalier ! »
Max : « Il se remet en position ! Sois vigilant bonome. »
Le chevalier : « Encore raté ! »
Max : « Il se déplace… »
Léo : « Il chasse encore ! »
Max : « En position…. »
Léo : « Plouf ! »
Le chevalier : « Trop tard ! »
Léo : « Il a quelque chose dans son bec. On dirait la queue d’un têtard. »
Max : « Bonome, il a l’air de vouloir continuer. Essaye de pas rater cette fois. »
Max : « Zutalor ! Il est sorti du cadre ! Pfff ! »
Léo : « Il a encore attrapé une proie. »
Max : « Regardez ! Il se secoue les plumes. »
Léo : « Ben oui. Il a ploufé plusieurs fois. Il doit être tout mouillé. Il faut bien qu’il s’ébroue. »
Max : « Vous croyez qu’il va encore manger ? »
Léo : « Il est affamé ce héron cendré. »
Max : « Il pourrait nous gober en une fois. »
Le chevalier : « Léo ! Pourquoi tu grimpes dans ma poche ? »
Léo : « Je veux pas me faire gober par un héron moi. Oulala non ! Je suis trop jeune pour mourir. J’ai encore plein de belles choses à vivre. »
Max : « Léo, il est de l’autre côté de la barrière, les pattes dans l’eau. Il pourrait pas te gober. Descend de là ! »
Léo : « Je suis bien dans la poche moi. »
Max : « C’est vrai que c’est plus confortable que par terre avec les fourmis. Je grimpe ! »
Léo : « Aïe ! »
Max : « Je t’ai fait mal ? »
Léo : « Non Maxou. Mais le chevalier fotoe un insecte qu’il arrive pas à identifier. »
Max : « Ah oui. L’espèce de grosse fourmi à ailes. Ouille ! Il va encore passer sa soirée à se gratter la tête en cherchant dans ses livres. »
Léo : « Il faudrait qu’on cherche aussi. »
Max : « Bonome, montre nous tes fotos. »
Max : « Ah ! Mais je la reconnais ! C’est la grosse fourmi qui a des ailes. J’ai lu quelque chose sur elle. Elle s’appelle Megaformicus pterosus. Oui oui, c’est ça. »
Le chevalier : « Peux-tu répéter le nom ? »
Max : « Bien sûr bonome : Megaformicus pterosus. C’est du grékancien. Mega comme grand. Formicus comme fourmis. Et pterosus : du grékancien ptère qui veut dire aile. C’est l’espèce de grande fourmi qui a des ailes. Voilà. Plus la peine de chercher et plus la peine de te gratter la tête. Ne me remercie pas bonome. Je suis ravi de t’avoir aidé. Bon, que voit-on maintenant. »
Le chevalier : « Megaformicus pterosus. »
Max : « Mais oui ! Allez, passe à autre chose ! On va pas y passer la journée. »
Le chevalier : « Quelle imagination. Mais que va dire Princesse quand elle va se rendre compte que tu me mens ? »
Max : « Elle va pas s’en rendre compte. Oups ! Je te mens pas bonome 🙂 »
Le chevalier : « C’est gentil de ta part de me proposer une réponse imaginaire. Mais tu dois te douter que je vais vérifier. »
Max : « Euh… »
Le chevalier : « Tu as inventé ? »
Max : « Oui bonome. J’avoue bonome. Me gronde pas bonome. »
Le chevalier : « Tu sais Max, ce n’est pas grave si je n’arrive pas à identifier une espèce. Ce n’est pas la peine d’inventer un nom. »
Max : « D’accord bonome. Je suis un méchant petitours. J’aurais pas dû mentir. Honte sur moi ! »
Le chevalier : « 🙂 »
Max : « C’est quoi ce bruit ? … LÀ-BAS ! FOTOE ! VITE ! »
Max : « C’est blongios ! Oulala ! Blongios ! Te sauve pas ! On est là ! »
Léo : « C’était blongios ? »
Max : « Oui ! Oulala ! Il est parti… »
Léo : « Il est tout petit blongios. »
Max : « Oui, c’est le plus petit des Ardéidés. C’est pour ça qu’il s’appelle le blongios nain. Ixobrychus minutus. Pourquoi il s’est sauvé ? »
Léo : « Il courait sur les nénuphar ! Rholala ! On a vu blongios ! »
Max : « J’ai même pas pu te le présenter ! »
Le chevalier : « Tu peux lui parler Max. »
Max : « Mais il est tout là-bas ! Il va pas m’entendre. »
Le chevalier : « Parle lui avec ton cœur et le vent lui portera tes paroles. »
Max : « Oui, tu as raison. Bonjour blongios. On est désolés de pas être venus plus tôt. Bonome s’est tout cassé l’épaule en Bretagne alors il pouvait plus aller en inspection. Mais on pensait à toi. Et maintenant, je suis plus le seul petitours naturaliste. Il y a cousin Léo. Il est tout doux cousin Léo et il aime beaucoup les zoisos. J’aimerais bien te le présenter. Il faut pas nous en vouloir de pas être venu te voir blongios. J’espère que tu vas bien et que tu viendras nous voir. A bientôt blongios. »
Léo : « Chevalier, tu crois qu’il va venir ? »
Le chevalier : « Oui, mais pas aujourd’hui. »
Léo : « Pourquoi ? »
Le chevalier : « Parce qu’il est occupé. »
Max : « Alors on reviendra. Mais on peut aller de l’autre côté du Marais ? Là où était blongios. On le verra peut-être ? »
Le chevalier : « Si vous voulez. »
Léo : « C’est vraiment un petit héron ce blongios. »
Max : « Oui. Il mesure environ 35 cm pour une envergure d’un peu plus de 50 cm. C’est à peu près comme une poule d’eau. »
Léo : « Et c’était un mâle ou une femelle ? »
Max : « Revoyons la foto. »
Max : « Merci bonome. Tu vois le cou beige strié de brun ? Le bout des ailes sombre ? »
Léo : « Oui, je vois. »
Max : « Ça fait penser à une femelle. Mais il était loin. C’est peut-être un juvénile. Les juvéniles ressemblent un peu aux femelles. Mais je pense plus à une femelle adulte. »
Léo : « Une blongiote qui courait sur les nénuphars… Rhooo la chance ! »
Max : « Ben oui ! C’est pas tout le monde qui a déjà vu des blongios nains. »
Léo : « Et c’est ton ami en plus. »
Max : « Oui. Je l’aime beaucoup blongios. Mais vous serez amis aussi, dès que je vous aurai présentés. Il va rigoler en voyant un autre petitours. »
Léo : « Nous sommes arrivés. »
Max : « On le verra pas. Il est dans les phragmites sous nos pieds. »
Le chevalier : « C’est un oiseau cryptique. »
Max : « Hé ! Ho ! T’insulte pas blongios ! »
Le chevalier : « Ce n’est pas une insulte Maxou. Cryptique signifie qu’il se cache. Blongios se cache dans les roseaux et son plumage lui sert de camouflage. »
Max : « D’accord. Blongios, tu savais que tu étais cryptique ? »
Léo : « Regardez la poule d’eau ? Qu’est ce qu’elle a dans le bec ? »
Max : « Une fleur de nénuphar, Nuphar lutea, Nymphéacées. Qu’est ce qu’elle fait avec une fleur de nénuphar dans le bec ? »
Le chevalier : « Les poules-d’eau sont phytophages. Peut-être emmène t-elle cette fleur dans son nid pour nourrir ses petits. »
Léo : « C’est une bonne hypothèse. Dans l’ovaire il y a des ovules. Et, d’après ce que je sais, ils sont tout tendres les ovules. Les petits pourraient les manger. »
Max : « Ou alors c’est un mâle qui offre des fleurs à sa femelle pour la draguer parce qu’il veut faire des œufs. »
Léo : « Max, tu dis des bêtises 🙂 »
Max : « C’est pour rigoler 🙂 »
Léo : « Chevalier, tu as vu un zoiso ? »
Le chevalier : « Oui, regardez. »
Max : « Un chevalier guignette ! Actitis hypoleucos, Scolopacidés. Ils viennent souvent dans le Marais du Royaume des Bernaches. »
Léo : « Il y a aussi une jeune foulque macroule et une poule d’eau adulte. »
Max : « Gallinula chloropus et Fulica atra, Rallidés. En arrière plan, on voit les jolies fleurs bleues que tu aimes beaucoup bonome. Ne m’oubliez pas 🙂 »
Le chevalier : « Bien vu Max. C’est un myosotis. »
Max : « On refait un tour ? »
Léo : « Le chevalier va devoir tout marcher encore… »
Le chevalier : « Ce qui ne me dérange pas. »
Léo : « On continue alors ? »
Le chevalier : « Oui Léo 🙂 »
Max : « Dites, ce serait pas le canard musqué tout là-bas ? »
Léo : « Le seul du Royaume ! On en a jamais vu d’autre… »
Max : « On peut aller lui dire bonjour ? »
Le chevalier : « Oui mes petizours. »
Léo : « Il doit s’ennuyer tout seul. »
Max : « Oui, mais les canards sont copains entre eux. Il a dû être adopté par les autres canards. »
Léo : « Mais il peut pas trouver une femelle et faire des œufs. »
Max : « Bonome, il vient d’où ce canard ? »
Le chevalier : « Il est probable qu’il se soit échappé d’un poulailler. »
Max : « Ou alors des zoms l’ont abandonné. »
Léo : « Bonjour canard musqué. »
Max : « Tu vas bien ? »
Léo : « Les autres canards sont gentils avec toi ? »
Max : « Il faut nous le dire. Si ils sont pas gentils, bonome peut les gronder. »
Léo : « Et on ira voir dans les autres Royaumes si il y a pas une femelle qui s’ennuie toute seule. »
Max : « Et on te donnera son adresse. »
Léo : « A bientôt canard musqué. »
Max : « Au revoir. »
Léo : « Dites, vous connaissez le nom du canard musqué en scientifique ? »
Max : « Moi non. Et toi bonome ? »
Le chevalier : « C’est Cairina moschata. »
Max : « Merci bonome. »
Léo : « Il y a pas beaucoup de zoisos ici. »
Max : « Ils sont au Royaume Secret. »
Léo : « Tu es sûr qu’il existe ce Royaume ? »
Max : « Ben oui ! C’est évident ! »
Léo : « Je pense à quelque chose… »
Max : « Oui Léo, je t’écoute. »
Léo : « Je me disais… Mais c’est qu’une hypothèse. Comme on trouve pas de dragon nulle part, c’est peut-être qu’ils sont au Royaume Secret. »
Max : « Bonome, tu entends ça ? C’est une hypothèse intéressante. Tu as plus le choix maintenant. Il faut que tu nous y emmènes. »
Le chevalier : « Le Royaume Secret n’est donc pas réservé aux zoisos ? »
Max : « Il est réservé à tous les zanimos qui veulent se reposer à l’abri des regards. Même les dragons. »
Le chevalier : « Et tu oserais aller déranger les animaux au Royaume Secret pour capturer un dragon ? »
Max : « Bonome, tu parles le zanimo. Tu pourrais leur expliquer que c’est pas vraiment un kidnapping, qu’on veut pas de mal au dragon mais qu’on veut juste le dresser pour le donner à Princesse afin que tu sois dé-banni. Princesse serait impressionnée mais elle saurait pas quoi faire du dragon et on pourrait le renvoyer au Royaume Secret. Hopla ! »
Le chevalier : « A ce que je vois, tu as tout prévu 🙂 »
Max : « Tu vas quand même pas me reprocher d’essayer de résoudre tes problèmes ! Pfff ! Il est terrible ce bonome ! Alors on s’intéresse à lui, on veut l’aider pour qu’il retrouve sa place au château et voilà comment il nous remercie ! »
Le chevalier : « C’est très gentil à toi Maxou. Oserai-je faire remarquer que tu espères, en arrangeant mes affaires, pouvoir revoir Princesse ? »
Max : « Carrément ! Je veux t’aider et tu m’accuses d’être égoïste ! »
Le chevalier : « Je n’ai rien dit de tel mon petitours. »
Max : « Mouai… Peut-être… »
Léo : « Dites, vous préférez pas observer les poules d’eau ? Il y a un petit. »
Max : « C’est la saison des petits. On a pas vu de petites foulques encore… »
Léo : « Non, mais on a vu des petites bergeronnettes grises. C’était bien…. »
Max : « Oulala ! Le héron cendré chasse encore ! »
Léo : « Il va manger tous les poissons de l’étang ! »
Max : « Et après il va avoir un gros ventre. »
Max : « Il a encore attrapé une proie. »
Léo : « C’est un grand chasseur ! »
Le chevalier : « Et moi j’ai encore raté la scène ! »
Max : « Pas grave bonome. Elles ont belles quand même tes fotos. »
Le chevalier : « Merci mon petitours. »
Léo : « Je suis fatigué moi. »
Le chevalier : « Veux-tu pocher ? »
Léo : « Tu veux bien ? »
Le chevalier : « Bien sûr ! »
Léo : « Je grimpe alors ! Tu viens Maxou ? »
Max : « Oui, moi aussi je fatigue. On a beaucoup marché aujourd’hui. »
Le chevalier : « Alors rentrons. »
Léo : « Mais on s’arrête si on voit des zoisos ! »
Le chevalier : « Oui, bien sûr, si vous ne vous endormez pas immédiatement. »
Max : « On dormira pas avant le début de la chevauchée bonome 🙂 »
Le chevalier : « Heureusement pour moi que j’aime chevaucher en silence. »
Max : « On est désolés de pas te tenir compagnie. Mais je t’ai déjà expliqué. On est des petizours. Des juvéniles en plus. Alors les inspections nous épuisent. Et on s’endort dans ta poche parce qu’on est fatigués et que la chevauchée nous berce. »
Le chevalier : « Je sais Max. Ce n’était pas un reproche. »
Léo : « L’oie cendrée est encore là. »
Max : « Et elle est encore toute seule ! On a pas demandé aux gardes ! J’espère qu’il est rien arrivé à l’autre. Bonome…»
Le chevalier : « Je ne sais pas Maxou. »
Léo : « Elle s’approche. »
Max : « Bonjour oie cendrée. Tu es toute seule ? »
Léo : « Elle répond pas. Si elle était inquiète, elle nous le dirait. »
Max : « Elle agite les ailes ! »
Léo : « C’est vraiment un beau zoiso l’oie cendrée. »
Max : « Elle s’appelle Anser anser et c’est un Anséridés. »
Léo : « Elle s’en va. »
Max : « Bon, on va dire qu’elle est ni triste ni inquiète. Mais il faudra revenir prendre de ses nouvelles. »
Le chevalier : « D’accord Max. »
Léo : « Voilà, l’inspection est terminée. »
Le chevalier : « Alors allez bien au chaud dans ma poche et faites un petit somme. Je vous réveille en arrivant à la cabane. »
Max : « A tout à l’heure bonome 🙂 »
Il nous a réveillés en nous grattant le front. On est sortis doucement puis on s’est étirés en baillant. Bonome a rigolé en disant qu’on faisait comme les zanimos. Alors Léo lui a rappelé que les Peluchiformes étaient des zanimos et les zoms aussi. Et que bonome aussi s’étire en baillant. Et, des fois, il se gratte mêmes les fesses 🙂 On a bien rigolé. Après, il a installé l’ordinateur pour qu’on regarde les fotos pendant qu’il mangeait. Puis il nous a rejoints. On était en train de supprimer des fotos. Parce que les séries sur le héron cendré étaient très très longues. Il nous a pris sur ses genoux pour que ce soit plus confortable pour nous. Et inévitablement, il nous a gratouillé le front. Alors on regardait plus du tout les fotos. On ronronnait les yeux fermés. Quand bonome s’en est rendu compte, il a rien dit. Il a continué à nous gratouiller. Puis, il s’est mis à nous chatouiller pour nous faire avouer où se trouve le Royaume Secret. On pouvait pas répondre tellement on rigolait 🙂 Léo a essayé de le chatouiller lui aussi mais il s’est pas laissé faire. Alors ça s’est transformé en bagarre. Mais pas une vraie bagarre. Une bagarre pour de rire. Comme on est tout petits on a aucune chance mais il fait toujours semblant de perdre à la fin. Des fois, il fait même semblant d’être tout mort en se mettant sur le dos en laissant pendre sa langue, comme les couleuvres. Là, il s’est juste allongé sur le dos en faisant semblant d’être tout mort. Léo en a profité pour se coller à lui et lui faire un câlin. Et j’ai fait pareil. Comme on était tout fatigués on s’est endormis comme ça. Bonome nous a pris délicatement dans ses bras et il est allé nous coucher. Et même si on dormait il nous a fait un bisou et nous a souhaité bonnuit.
Voilà Princesse. On est de retour chez nous. C’était une bien belle journée. J’espère que tu vas bien. Tu me manques Princesse. Je t’embrasse.