Jeudi 21 Juillet, an III (suite)
Max : « Bonome, tu m’as pas répondu. On va où maintenant ? »
Le chevalier : « Parce que, pour toi, il est acquis que nous allions ailleurs ? »
Max : « Ouiiii 🙂 On va pas rentrer maintenant quand même. Léonou serait déçu : on a même pas vu de zoisos. »
Le chevalier : « C’est pour Léo que tu veux continuer à te promener ? »
Max : « Ben oui ! Tu imagines la déception de ce pauvre Léo si nous rentrions maintenant ! Il s’en remettrait jamais. Tu aurais 50 % de petizours dépressifs. Tu veux pas ça quand même ? »
Léo : « 🙂 Quelle imagination 🙂 »
Le chevalier : « Max, j’apprécie ta générosité. Je vais emmener Léo pour continuer l’inspection – je ne voudrais pas qu’il soit dépressif – et toi tu garderas notre monture. »
Max : « Et ma dépression à moi ? Tu t’en fiches si je suis les 50 % de petizours dépressifs ? »
Le chevalier : « Ah… J’avais mal compris alors. Je pensais que tu n’avais pas envie de continuer à inspecter, que tu ne t’inquiétais que de la santé mentale de ton doux cousin Léo. »
Léo : « 🙂 »
Max : « Bonome, tu NOUS emmènes tous les deux ! Et plus vite que ça ! »
Le chevalier : « Bien Maxou. A tes ordres Maxou ! »
Max : « Dis bonome, on va où alors ? »
Le chevalier : « Mmmmm… Nous allons nous promener sur une longue plage… Oui, c’est ça. Nous allons inspecter la plage qui borde la Réserve Naturelle du Marais d’Y. »
Léo : « Et il y a des zoisos ? »
Le chevalier : « Je pense qu’il y en aura mon Léo 🙂 »
Max : « Toi, tu as des amis végétos que tu veux aller saluer 🙂 Tu as des tas d’amis végétos sur les dunes. Tu nous les présenteras ? »
Le chevalier : « Je vous les présenterai 🙂 Nous voici arrivés. »
Max : « Tu fotoes le panneau ? C’est pour montrer à Princesse ? »
Le chevalier : « Oui Max. Afin qu’elle voit que nous faisons bien notre mission 🙂 »
Max : « Elle prend pas beaucoup de nos nouvelles quand même 🙁 »
Le chevalier : « Tu lui en donnes par ton blog. Je suis sûr qu’elle se manifesterait si elle voyait que nous n’allions pas bien. »
Max : « Tu dis ça mais elle a même pas laissé de commentaire quand tu étais tout cassé. »
Le chevalier : « Max, ça suffit maintenant. Arrête de geindre et profite du paysage. »
Max : « Je geins pas ! Je constate ! »
Léo : « Rhoooo ! C’est bôôôô ! C’est la réserve naturelle ? »
Le chevalier : « Pas encore mon Léo. C’est une exploitation agricole qui borde la réserve. »
Max : « Bonome, tu as vu la grande plante à fleurs ? On peut aller la voir s’il te plaît. »
Le chevalier : « Allons-y 🙂 »
Léo : « Qu’est ce qu’elle est belle ! Et elle est presque aussi haute que toi ! »
Le chevalier : « Ne vous approchez pas trop, vous risqueriez de vous faire piquer les fesses ! »
Max : « Aïe ! Ouille ! Trop tard bonome, trop tard… »
Le chevalier : « Si tu voulais bien mettre ton pantalon ! »
Max : « Je suis un petitours moi. L’ordre des Peluchiformes fait quand même partie des Mammifères et j’ai donc un épais pelage qui me tient chaud. J’ai pas besoin de pantalon ! »
Léo : « Il te protégerait contre les piqûres 🙂 »
Max : « Je suis épicurien ! J’ai pas à être protégé contre l’Épicure 🙂 »
Léo : « Pfff ! Bon, chevalier, négligeons Maxou et présente moi cette magnifique plante à fleurs s’il te plaît. »
Le chevalier : « 🙂 C’est une Astéracée tubuliflore du genre Cynara. C’est peut-être Cynara scolymus. Son nom vernaculaire est artichaut. »
Max : « Les zoms mangent des artichauts… »
Le chevalier : « Oui, mais avant qu’ils soient en fleurs. Ils mangent la partie charnue qui est à la base des bractées. Et aussi le thalamus, la partie du capitule qui porte les fleurs. »
Max : « Et ils disent que c’est un légume ! En botanique, ça veut rien dire légume ! C’est une fleur, une feuille, une tige, même des fruits parfois ! »
Le chevalier : « Max, permets moi de te dire que tu as tort 🙂 »
Max : « Tort de quoi ? »
Le chevalier : « En botanique, le mot légume décrit les fruits d’une famille de plantes appelée légumineuses. Ce sont des termes devenus obsolètes mais le terme légume est bien issu de la botanique. »
Léo : « C’est quelle famille les légumineuses ? »
Le chevalier : « Les actuelles Fabacées, autrefois appelées Papilionacées. »
Max : « Alors, en botanique, un légume c’est un fruit 🙂 Et en cuisine c’est n’importe quoi. »
Le chevalier : « Max, tu sais bien que je ne suis pas qualifié pour parler de cuisine 🙂 »
Max : « Bonome, dans la cabane, la cuisine est la pièce dans laquelle tu vas faire le café 🙂 »
Léo : « Quel gâchis ! Une pièce complète pour une cafetière ! »
Max : « C’est là aussi que tu stockes le chocolat 🙂 SUR L’ÉTAGÈRE DU HAUT QU’ON PEUT MÊME PAS ATTEINDRE ! »
Le chevalier : « Oui 🙂 Choix judicieux que je me félicite d’avoir fait 🙂 »
Max (grommelant dans sa barbe) : « On peut même pas manger du chocolat quand on veut ! C’est pas juste ! On devrait toujours avoir le droit de manger du chocolat. C’est bon pour le moral le chocolat. Et ça évite de manquer de magnésium… »
Léo : « Charadrius hiaticulata, Charadriidés ! »
Max : « Ouça ? Tu joues aux zoisos ? Tu as même pas prévenu ! »
Max : « Il est tout seul ! Il doit chercher du manger dans la vase… »
Léo : « Derrière il y a des salicornes. Tu as déjà goûté Maxou ? »
Max : « Ben non. Je suis zoophage et chocolatophage. Pas phytophage. Je mange pas la salicorne. »
Léo : « Et toi chevalier ? »
Le chevalier : « Oui, mais je n’en garde pas un souvenir impérissable… »
Max : « Allez, on arrête de parler cuisine et on avance ! Hirundo rustica, Hirundinidés ! »
Léo : « Bien vu Maxou ! Mais elle a pas la face rouge. Ce serait un juvénile ? »
Max : « C’est bizarre… Parce que, même juvéniles, les hirondelles rustiques sont noires avec des reflets bleus. Et puis les plumes de la queue se terminent par un long filet. Et là, c’est pas comme ça… Bonome, qu’en penses-tu ? »
Le chevalier : « Que vous observez de mieux en mieux 🙂 »
Max : « C’est gentil mais ça nous aide pas 🙂 »
Le chevalier : « C’est peut-être une hirondelle de rivage, Riparia riparia. »
Léo : « Une hirondelle de rivage ? Rhoooo… On la connaissait pas celle-là ! »
Max : « On connaissait l’hirondelle rustique et l’hirondelle des fenêtres. »
Léo : « On connaît trois espèces d’hirondelles maintenant ! La chance ! »
Max : « Oulala ! Regardez là-bas ! »
Léo : « Rhoooo ! Tout ça de zoisos ! Rholala ! »
Max : « Tu as fotoé ? »
Le chevalier : « Oui. Je te montre 🙂 »
Max : « Bof… »
Le chevalier : « Oui, j’ai voulu zoomer pour identifier les oiseaux mais je n’aurais pas dû. Avec moins de zoom nous aurions mieux vu l’abondance d’oiseaux. »
Léo : « Tout ça de zoisos… »
Le chevalier : « Ils vont se reposer dans le Marais de la Réserve. »
Max : « A cette heure ci ? »
Le chevalier : « Oui Maxou. Ce sont des limicoles. Ils sont allés se nourrir sur l’estran à marée descendante, dès le début du jusant. C’est maintenant l’étale de basse mer. Près de 6 heures se sont écoulées depuis le début de leur repas. Ils sont bien nourris et peuvent retourner se reposer. »
Max : « Alors on devrait voir des tas de zoisos passer ! Chouette alors ! »
Léo : « Rhoooo oui ! »
Max : « Les tadornes, eux, continuer d’aller manger 🙂 »
Le chevalier : « Oui 🙂 Mais vous savez qu’ils se reposent sur la mer. Ils n’ont pas besoin de retourner dans la réserve. »
Léo : « Mais ils peuvent y aller quand même 🙂 On en voit sur la foto précédente 🙂 »
Max : « Bonome, Léo t’a bien eu 🙂 Bon, tu as pas des amis végétos à nous présenter ? »
Le chevalier : « Si, en voici un. Ne t’approche… »
Max : « Aïe ! Ouille ! Zutalor ! Je voulais l’observer de près ! »
Le chevalier : « Je n’ai pas eu le temps de te dire de te méfier de ses bractées épineuses 🙂 »
Léo : « C’est encore une Astéracée 🙂 »
Le chevalier : « C’est la centaurée rude, Centaurea aspera. Elle aime les milieux secs et piétinés, ou instables. On la trouve donc souvent en arrière dune semi-fixée mais aussi dans la dune grise. Comme Max a pu le remarquer, ses feuilles peuvent se terminer par des pointes. Et ses bractées sont épineuses. »
Max : « Ils sont dangereux tes amis bonome ! »
Léo : « Ils sont comme lui 🙂 Il faut savoir les prendre 🙂 »
Max : « Regardez ! Les zoisos ! »
Léo : « On dirait des courlis. Mais j’ai pas réussi à voir l’espèce… »
Max : « Pareil ! Et pourquoi il y a des trous dans le plumage des ailes ? »
Le chevalier : « Ils sont en train de muer. Les rémiges primaires tombent et de nouvelles vont les remplacer. Quant à l’espèce… Difficile à dire… D’après la longueur du bec, la couleur des primaires… Courlis cendré. »
Léo : « Numenius arquata, Scolopacidés. »
Max : « Merci bonome. »
Le chevalier : « Venez, je vais vous présenter un autre de mes amis. Celui-ci ne pique pas, vous pouvez vous en approcher sans crainte. »
Max : « Il est plus en fleur, c’est dommage… »
Le chevalier : « D’autant plus que ses fleurs sont magnifiques. C’est le liseron des sables, Calystegia soldanella ou Convolvulus soldanella. Ses fleurs sont en forme de cloche, comme celles des autres liserons, d’un beau rose profond avec 5 stries blanches. Mais il fleurit souvent très tôt, le plus souvent vers Mai ou Juin. »
Max : « Et on peut pas aller à la mer à ce moment là. Tant pis. »
Le chevalier : « Pause ? »
Max : « Toi, tu veux pétuner et te caféiner 🙂 »
Le chevalier : « Je veux surtout m’asseoir, profiter du paysage et écouter le vent. »
Max : « Oh oui ! Il doit avoir de belles histoires à nous raconter ! Tu crois qu’il se fâcherait si je les racontais à Princesse ? »
Le chevalier : « Max, tu sais bien qu’il ne faut jamais répéter les belles histoires que le vent nous raconte. Il ne serait pas fâché mais il ne te parlerait peut-être plus… »
Max : « Même si c’est pour Princesse ? »
Le chevalier : « Je ne peux pas savoir Maxou. C’est ton ami le vent, alors, à ta place, je ne prendrais pas le risque. Même pour Princesse. »
On s’est assis et on a écouté. Léo a fermé les yeux pour mieux entendre. Et, dans son petit souffle, le vent nous a de nouveau raconté la mer. Je peux pas te dire Princesse, parce que je voudrais pas blesser mon ami, celui qui me caresse délicatement la joue quand je suis triste ou qui souffle très fort pour que je vois planer les Laridés… Il en connaît des histoires le vent ! Tu devrais aller l’écouter un jour… Ce que je peux te dire – il m’a autorisé – c’est que Tante Yvonne va bien. Elle continue de se promener dans le temps sur son bateau sans moteur. Elle vogue sur l’Océan centralien et passe d’Armorica au Gondwana au gré de ses envies. Elle est pas pressée Tante Yvonne. Elle a toute l’éternité devant elle maintenant. Pour lui montrer qu’on pense à elle, j’ai demandé au vent de lui faire une grosse bourrasque, pour la dépeigner 🙂 Elle sait que c’est de notre part. Et elle s’est bien vengée 🙂 Parce que le vent nous a fait une petite bourrasque et, Léo et moi, on est tombés à la renverse. Poum les petizours ! On a bien rigolé 🙂 C’est elle qui lui a demandé, c’est sûr !
Tu vois Princesse, c’est comme ça avec bonome. Un jour on est en Bretagne et il est triste parce qu’il retrouve pas un moteur tout cassé sur un estran rocheux. Il nous explique pourquoi et on découvre une héroïne de l’Histoire. Il en parle tellement bien qu’on l’aime sans la connaître. Et comme il parle au vent notre bonome, et que le vent est partout le même et qu’il est toujours au présent, on peut discuter avec cette héroïne de l’Histoire au travers du temps. Et tu sais, c’est tellement normal avec bonome ce genre de choses, qu’on oublie parfois la chance qu’on a de pouvoir les vivre…
Max : « Bonomou… »
Le chevalier : « Oui Maxou. »
Max : « Merci. »
Le chevalier : « Merci ? »
Max : « Oui bonome. Merci pour tout. »
Le chevalier sourit…
Max : « Tu regardes le paysage ? »
Le chevalier : « Oui. »
Max : « Et tu vois tout depuis le Jurassique 🙂 »
Le chevalier : « Vous aussi vous commencez à voir… »
Léo : « La dislocation de la Pangée, l’ouverture de Téthys, le Massif central qui forme une île… »
Max : « La subduction de Téthys, la formation des alpes… »
Léo : « Tout ça en regardant un paysage… »
Max : « En écoutant le vent… »
Léo : « Et en t’écoutant toi bonome. Merci aussi 🙂 »
Le chevalier : « Tante Yvonne va bien ? »
Max : « Elle a demandé au vent de nous faire tomber 🙂 »
Léo : « Poum les petizours ! »
Le chevalier : « Et toi tu l’avais dépeignée ! Tu es incorrigible ! »
Max : « C’est pour qu’elle sache qu’on pense à elle ! »
Le chevalier : « 🙂 »
Max : « Bon, on reprend l’inspection ? »
Léo : « Ouiiii ! »
Le chevalier : « Vous ne vous arrêtez jamais ? »
Max : « Bonome, on est des petizours naturalistes. Et c’est notre mission d’inspecter le Pays des Zoisos. Alors on peut pas s’arrêter. Ce serait une faute professionnelle ! »
Max : « Tu as réponse à tout, toi 🙂 »
Léo : « On a même pas regardé en détail la pointe de là-bas. »
Max : « On y est déjà allés ! »
Léo : « Ben oui, mais il faut réviser. Que vois-tu d’ici ? »
Max : « Tu me fais une interro ? Bonome, Léo a le droit de me faire des interros ? »
Le chevalier : « Je l’autorise à le faire 🙂 »
Max : « Ça alors ! C’est pas juste ! Il y a que moi qui ai interro ! En plus on voit même pas bien d’ici ! Pfff… »
Le chevalier : « Max, il est inutile de ronchonner. Nous t’écoutons. »
Max : « D’accord. Ben si c’est comme ça, je vais faire exprès d’avoir une bonne note ! Et vous aurez l’air bêtes tous les deux ! »
Le chevalier : « J’en serais ravi 🙂 »
Max : « Tu vas voir un peu ! Alors, déjà, je peux dire que c’est le Kimméridgien supérieur. Il devrait être au-dessus de ce qu’on a vu tout à l’heure, mais comme dans la région c’est tout penché, ce qui devrait être au-dessus est à côté. Je peux pas dire pourquoi c’est tout penché dans la région parce que tu nous l’as même pas expliqué ! Si on regarde bien, on voit trois couches, ou formations, principales. Tout en bas, sous l’encoche du bas de la falaise, il y a des marnes. Même que c’est dans ces marnes qu’on peut observer de fines couches constituées de tas de petites huîtres collées les unes ou autres. Ben oui. Au dessus, en gris, il y a une succession de strates de calcaire de 10 à 20 cm d’épaisseur séparées par des lits marneux d’un ou deux centimètres d’épaisseur. Et encore au dessus, ce sont des calcaires jaunâtres. Voilà. Je pourrais en dire plus mais vous le méritez pas. Et je m’en fiche de ma note parce que je sais que j’ai bon. Et vous avez l’air bêtes ! Na ! »
Léo : « Maxou tu m’impressionnes ! »
Le chevalier : « C’est très bien Max 🙂 »
Max : « Je sais que c’est très bien ! Pfff ! »
Le chevalier : « Mais on pouvait dire bien des choses encore ! »
Max : « Tu veux toujours en dire plus pour faire croire que tu connais plus de choses que les autres ! »
Léo : « Maxou, le chevalier connaît bien plus de choses que nous ! »
Max : « Pas étonnant ! Vu son âge… »
Le chevalier : « 🙂 »
Léo : « Chevalier, tu peux en dire plus s’il te plaît. »
Le chevalier : « Oui, mais pas trop. Nous y retournerons pour faire la synthèse régionale. La fine couche à huîtres est ce qu’on appelle une lumachelle. Ici c’est une lumachelle à Nanogyra virgula. Et, mon petitours, tu as oublié une formation. Elle est bien visible d’ici. Regardez de nouveau la foto. »
Max : « Ben oui. Il y a une couche bizarre au sommet de la falaise. Je me souviens pas si tu nous en as déjà parlé… »
Le chevalier : « Je ne m’en souviens plus non plus. c’est une lentille peu étendue de Cénomanien moyen. »
Max : « Du Cénomanien moyen ? Comme sur l’Île Où On Va À Pieds ? »
Le chevalier : « Exactement ! »
Max : « Du Crétacé directement sur le Kimméridgien ? »
Léo : « Oui ! Tu nous en as parlé ! C’est parce que la mer s’est retirée pendant tout le Crétacé inférieur. Mais je me souviens plus pourquoi… »
Le chevalier : « Nous le reverrons pour la grande synthèse régionale 🙂 Que diriez-vous d’aller aux zoisos ? »
Max : « Non. Ce sont les zoisos qui viennent à nous ! Regardez en l’air 🙂 »
Léo : « Rhoooo ! Encore des courlis en vol ! La chance ! Il y en a beaucoup des courlis aujourd’hui ! »
Max : « Et là, il y a une mouette qui rigole 🙂 »
Léo : « Oulala ça gratte ! »
Max : « Elle se gratte pas le front 🙂 »
Léo : « Elle a des parasites ! La pôvre ! »
Max : « Bonome, tu veux pas nous présenter d’autres amis à toi ? »
Le chevalier : « Si, bien sûr 🙂 Mes petizours, je vous présente le cakilier maritime ou roquette de mer, Cakile maritima, Brassicacées. »
Max : « Il a que quatre pétales ! »
Le chevalier : « C’est l’une des caractéristiques de cette famille appelée autrefois Crucifère. »
Léo : « C’est du grékancien ? »
Le chevalier : « Du latin ancien 🙂 Ferre veut dire porter et vous avez reconnu cruci qui veut dire croix. Ces plantes portent des croix. Ce sont les quatre pétales disposés en croix. »
Max : « Et c’est normal qu’elle pousse dans le sable ? »
Le chevalier : « Oui, c’est son milieu de vie. Le cakilier fait partie des plantes pionnière de la dune. Il n’a pas peur des sables mobiles qu’il contribue à fixer. »
Léo : « Donc, quand le cakilier s’installe, la dune se fixe un peu. »
Le chevalier : « Oui, et d’autres plantes pourront s’installer et fixer encore plus la dune. »
Max : « Mais si on embête le cakilier, il disparaît et le vent emporte le sable et la dune recule. »
Le chevalier : « Oui encore 🙂 »
Max : « Il est important le cakilier. Merci cakilier de fixer la dune. Je comprends que tu sois l’ami de bonome. On dira à Princesse que tu fais bien ton travail de fixer le dune. »
Léo : « Rholalaaa ! »
Max : « C’est le cakilier qui te fait rholalaer ? »
Léo : « Non, les courlis… »
Max : « Tous les courlis de la région se sont donnés rendez-vous dans le Marais d’Y 🙂 »
Léo : « Tout ça de courlis… »
Max : « On peut pas aller les voir bonome ? »
Le chevalier : « Non Max. Ils sont dans la réserve et nous ne pouvons y entrer. C’est mieux. Nous leur ferions peur et ils ont besoin de se reposer. »
Max : « Oui, après six heures de repas ! »
Le chevalier : « Ils doivent avoir un gros ventre. Comme vous si je vous laissais accès au chocolat 🙂 »
Max : « Parle pas de chocolat bonome. »
Le chevalier : « Je vous en donnerai un peu ce soir. »
Max : « Huuummmm ! Du chocolat… »
Le chevalier : « Tiens, un autre de mes amis ! »
Max : « Encore une plante qui pique ! »
Léo : « Mais elle est très belle 🙂 »
Max : « Elle est bleue. C’est parce que la fée aux yeux bleus lui a pleuré dessus ? »
Le chevalier : « Tu te souviens de cette légende ? »
Max : « Bonomou, comment pourrais-je oublier les Fontaines Bleues ? »
Le chevalier : « Alors tu te souviens que toute la couleur bleue du Pays des Zoisos ne vient pas des larmes de la fée 🙂 »
Léo : « Il s’appelle comment ton ami végéto ? »
Le chevalier : « C’est le panicaut de mer ou chardon bleu des dunes, Eryngium maritimum, Apiacées. »
Max : « Apiacées ? Les chardons sont pas des Astéracées ? »
Le chevalier : « C’est le problème des noms vernaculaires. Tous les chardons ne sont pas des Astéracées. »
Léo : « Elle est vraiment très belle cette plante. »
Le chevalier : « Oui. Et elle a été choisie comme emblème par le Conservatoire du Littoral. »
Max : « C’est quoi le Conservatoire du Littoral ? »
Le chevalier : « Un organisme qui cherche à protéger le littoral français. Il acquiert le plus de terrains possibles pour le protéger et laisser la nature en paix. Je n’ai pas vérifié mais il me semble qu’il possède 15 % du littoral français. »
Max : « Quand tu dis protéger, je suppose que c’est des zoms que le littoral doit être protégé. »
Le chevalier : « Malheureusement… »
Max : « Ils sont terribles les zoms ! »
Léo : « Max, regarde… »
Max : « Un petit gravelot ! »
Léo : « Charadrius dubius, Charadriidés ! Il est haut sur patte ce zoiso 🙂 »
Max : « Tu te souviens du documentaire que nous avons vu ? La parade des petits gravelots ! C’était rigolo ! »
Léo : « Oh oui ! Ils courent côté à côte à toute vitesse en changeant brutalement de direction ! »
Max : « Et ils font de courtes pauses pour manger un morceau. »
Léo : « Ce qui m’a le plus impressionné c’est ce que fait la femelle quand un prédateur s’approche un peu trop de ses petits. »
Le chevalier : « Que fait-elle ? »
Léo : « Tu sais pas ? »
Max : « Il était pas avec nous quand nous avons vu le documentaire. »
Le chevalier : « Vous savez que je n’aime pas trop que vous regardiez la télévision. »
Max : « On sait bonome, mais on est sages nous. Nous regardons que des documentaires éducatifs. Avec des zoisos. Ou sur la nature. »
Léo : « Je peux raconter ce que fait la femelle ? »
Max : « Vas-y Léonou. »
Le chevalier : « Quand le prédateur s’approche trop, elle court loin du nid et, assez rapidement, elle fait semblant de boiter. Mais elle le fait bien. Parce que les prédateurs s’attaquent plus souvent aux zanimos blessés. Et, parfois, elle laisse pendre son aile comme ça, comme si elle était blessée à l’aile. Pour attirer le prédateur loin du nid et des petits. Si ça suffit pas, elle fait semblant d’être toute morte et se met sur le dos. Arg ! Et, quand le prédateur s’approche, elle se redresse et s’envole. Et il est bien surpris le prédateur. Elle est futée la femelle du petit gravelot 🙂 »
Le chevalier : « Mes petizours m’apprennent des choses… »
Max : « Et oui mon bonome. Il va falloir t’y habituer parce qu’on étudie beaucoup nous 🙂 »
Léo : « Le petit gravelot cherche du manger dans la laisse de mer. »
Le chevalier : « Vous connaissez la laisse de mer ? »
Max : « Ben oui. Évidemment ! La laisse de mer, c’est ce que laisse la mer en remontant. Elle pousse des algues, des coquilles, des trucs et des machins et quand elle redescend, tout ce qu’elle a poussé en montant reste là. C’est rigolo parce que, quand les coefficients de marée sont de plus en plus forts, il y a une seule laisse de mer très épaisse. Mais quand les coefficients baissent, chaque jour la laisse de mer est un peu plus basse. Mais il reste celles des jours précédents. »
Léo : « Et c’est important la laisse de mer. Des tas d’insectes et de crustacés y vivent. »
Max : « Et les zoisos se nourrissent de ces petites bêtes. »
Léo : « C’est ce qu’est en train de faire le petit gravelot. »
Max : « Le problème, c’est qu’il y a de plus en plus de déchets plastiques dans les laisses de mer. Et c’est encore à cause des zoms. Bonome, tu peux faire une belle foto du petit gravelot s’il te plaît. Je l’aime beaucoup ce zoiso. »
Le chevalier : « D’accord Maxou. Voilà. »
Max : « Merci mon bonome. »
Léo : « Il y a encore des zoisos dans le ciel ! »
Max : « Ce sont pas des courlis cendrés cette fois. »
Léo : « Qu’est ce que tu vois ? »
Max : « Le zoiso avec du noir à l’aisselle c’est le pluvier argenté, Pluvialis squatarola, Scolopacidés. »
Léo : « Oui, je vois. Mais je reconnais pas les autres. »
Max : « Moi non plus. Bonome, tu les reconnais toi ? »
Le chevalier : « Pas vraiment. Il y a peut-être des pluviers dorés, des bécasseaux sanderlings… »
Léo : « Ce sont des Scolopacidés. »
Max : « Il doit y avoir des tas de zoisos dans le Marais de la Réserve ! »
Léo : « Oulala oui ! »
Max : « Mais on peut pas aller les voir. »
Léo : « Le petit gravelot est encore là. »
Max : « On dirait qu’il nous suit. »
Léo : « Je dirais plutôt qu’il nous précède. »
Le chevalier : « Oui, nous lui faisons peur en nous approchant de lui alors il s’envole, avance de quelques mètres et recommence quand nous approchons de nouveau. »
Max : « On lui fait pas peur du tout. Il nous accompagne et c’est tout. Dis petit gravelot, tu pourrais nous dire où il y a des dragons ? On voudrait en capturer un pour Princesse. Mais on lui fera pas de mal. Bonome le dressera. On sera gentils avec lui. Je sais bien que tu as pas le droit de dire où il y a des dragons mais si tu nous donnes un indice on le dira à personne. Tu peux nous faire confiance. »
Le petit gravelot : « … »
Le chevalier : « S’il te plaît petit gravelot. »
Le petit gravelot : « … »
Max : « Bonome va rester banni si tu nous aides pas. Et on verra plus jamais Princesse. »
Le petit gravelot : « … »
Le chevalier : « Il ne te répondra pas Maxou. »
Max : « Parce que je lui parle pas en zoiso ? »
Le chevalier : « Parce qu’il n’en a pas le droit. Les dragons doivent rester secrets. »
Max : « 🙁 »
Léo : « Un tadorne se prépare à atterrir ! »
Max : « Vu ! »
Le chevalier : « fotoé ! »
Max : « On devrait pas dire aplagir ? »
Léo : « Ou assablir. »
Le chevalier : « Tout dépend si vous parlez le petitoursien du nord ou le petitoursien du sud 🙂 »
Max : « En petitoursien du nord on dit aplagir. Et donc aplagissage. »
Léo : « Et au sud, c’est bien assablir. Donc assablissage. »
Max : « Parce qu’il y a pas de la terre sur la plage. Alors on peut pas dire atterrir. Dis bonome, tu veux bien fotoer le bord de l’eau tout là-bas s’il te plaît ? »
Le chevalier : « Si tu veux… »
Max : « Montre moi un peu ça… Oui, c’est bien ce que je pensais : il y a des zoisos tout là-bas. Allez, on va les voir. »
Le chevalier : « Mon petitours, sais-tu ce qu’est un estran vaseux ? »
Max : « Ben oui. C’est quand il y a de la vase là où la mer monte et descend. »
Le chevalier : « D’accord. Et tu veux que je marche sur l’estran vaseux. »
Max : « Ben oui. Mais là c’est pas tout à fait vaseux. Si tu regardes bien, tu verras qu’il y a un peu de sable sur la vase. Alors tu vas pas t’enfoncer. Bon, il faut quand même que tu choisisses bien où tu mets les pieds. Mais tu vas très bien t’en sortir, j’en suis sûr. Allez, on y va. »
Le chevalier : « Léo, tu penses que Max est inconscient ou qu’il a une confiance excessive en moi ? »
Léo : « Ni l’un ni l’autre. Il a confiance en toi mais avec raison. Tu vas trouver le chemin qui nous mène aux zoisos sans t’enfoncer dans la vase. Allez, c’est parti. »
Le chevalier : « Bien. Si je m’enfonce dans la vase c’est vous qui nettoierez mes chaussures ce soir. »
Max : « Si tu veux. Mais EN ROUTE ! »
Léo : « Tu vois que tu y arrives 🙂 »
Max : « Tu fais rien qu’à avancer et tu t’enfonces même pas ! »
Léo : « On s’approche… Tu devrais commencer à fotoer. »
Max : « Ce sont des huîtriers-pies. »
Léo : « Haematopus ostralegus, Haematopodidés. »
Max : « Ils ont l’air de se reposer. »
Léo : « C’est la fin de l’étale de basse mer. Bonome l’a dit tout à l’heure. Ils ont bien mangé et là ils font la sieste. Il faut qu’ils en profitent parce que la mer va remonter bientôt. »
Max : « On les laisse en paix alors. Bonome, là-bas il y a des goélands. »
Léo : « Ce sont des goélands marins. Les plus grands des goélands. »
Max : « Larus maritimus, Laridés. Et ils y a des petits zoisos derrière eux. On dirait des bécasseaux… »
Léo : « On les voit pas assez bien pour les identifier. »
Max : « Bonome, il faut que tu t’approches encore… »
Léo : « Les huîtriers ! »
Max : « La mer est montée et ils ont dû partir. »
Léo : « Ou alors on s’est trop approchés… »
Max : « Pourquoi ils ont encore peur de nous les zoisos ? Ils devraient savoir qu’on veut pas les embêter. »
Léo : « Ce sont des zanimos sauvages tu sais. Ils peuvent pas se laisser approcher comme ça. Bonome, je veux pas qu’on fasse s’envoler les goélands et les bécasseaux alors on s’arrête ici. C’est la bonne distance. »
Max : « On va pas bien les voir. »
Léo : « On les verra assez bien. Bonome va les zoomer et il nous montrera. »
Max : « Ce sont bien des bécasseaux. On reconnaît bien les bécasseaux variables à la tâche noire qu’ils ont sur le ventre. Les bécasseaux variables s’appellent Calidris alpina, Scolopacidés. »
Léo : « Mais avec eux il y en a d’autres… »
Max : « Et on les voit pas bien… »
Le chevalier : « Disons que ce sont des bécasseaux sanderlings, Calidris alba. »
Léo : « Mais tu en es pas sûr. »
Max : « Bonome sais pas tout ! »
Léo : « Si on s’approchait il saurait. »
Max : « Peut-être, mais là il sait pas ! Bonome, tu as une mauvaise note à ton interro de bécasseaux ! Na ! Et moi j’ai eu une bonne note en géologie ! Re Na ! »
Léo : « Néglige bonome, néglige. »
Le chevalier : « Je néglige. Vous avez vu les huîtriers ? »
Léo : « Ce sont vraiment des beaux zoisos. Elles sont belles tes fotos. On pourra toutes les regarder ce soir ? Et tu nous gratteras le front pendant qu’on les regarde. S’il te plaît. »
Le chevalier : « Si tu veux mon petitours. »
Max : « Regarde Léo, il y a des Laridés ! »
Léo : « Des goélands tout mélangés ! »
Max : « Il y a un goéland leucophée, Larus michaellis. C’est celui qui a les pattes jaunes. »
Léo : « Bien vu ! Et les autres adultes ont les pattes gris rosé. Ce sont des argentés, Larus argentatus. »
Max : « Les autres sont des juvéniles. Mais on sait pas les reconnaître. »
Léo : « On s’approche des bécasseaux… »
Max : « Doucement bonome, doucement… Il faut pas les effrayer. »
Le chevalier : « Ce sont bien des bécasseaux variables et sanderlings. »
Max : « Alors tu as une bonne note en bécasseaux. D’accord. Bravo bonome 🙂 »
Le chevalier : « Bon, la mer monte. Il va falloir retourner sur la plage. »
Max : « Elle est loin encore. »
Le chevalier : « Mais elle monte vite et je ne veux pas qu’elle nous rattrape. D’autant plus que je dois bien choisir mon chemin pour ne pas m’enfoncer dans la vase. »
Max : « D’accord. Et puis on rentre. Je commence à fatiguer moi. »
Léo : « Moi aussi. C’est parce qu’on s’est levés cette nuit pour regarder la lune. Et c’était très beau. »
Max : « Ça va bonome ? Tu es pas trop fatigué ? On t’a beaucoup fait marcher aujourd’hui. »
Le chevalier : « Ça va Maxou. C’est gentil de me le demander. Mais, tu sais, vous ne m’avez obligé à rien. »
Max : « Tu ferais tout ça sans nous ? »
Le chevalier : « Oui. Mais ce serait moins bien. »
Max : « Elle t’a plu cette journée ? »
Le chevalier : « Je me suis promené avec mes petizours naturalistes pour faire de la géologie, de la botanique et de l’ornithologie… Est-ce que ça m’a plu ? Il faut que je réfléchisse 🙂 »
Léo : « Moi, je sais ce que tu as préféré 🙂 »
Max : « Dis nous ! »
Léo : « Quand tu regardais le paysage en écoutant le vent. Je sais pas ce qu’il t’a raconté mais tu as apprécié. Et puis c’était comme en Bretagne, à Lam Saoz, quand tu t’étais assis sur un rocher avant de quitter l’endroit. Tu faisais partie du paysage et le monde entier t’appartenait. C’était pareil tout à l’heure. Je l’ai vu dans ton regard 🙂 »
Le chevalier : « Tu as vu cela ? »
Léo : « Oui. Je te connais bien maintenant 🙂 »
Max : « Bonome, avant de retourner à notre monture, tu veux bien qu’on fasse une autre pause ? »
Le chevalier : « J’allais vous le proposer. Venez sur mes genoux. »
Léo : « On a exploré tout ça ! »
Max : « Et tu nous as présenté tes amis végétos 🙂 Bonome, on connaît presque toute la côte de Charentmaritimie maintenant. »
Le chevalier : « Pas encore. Il nous reste une bonne partie à explorer. »
Max : « Et il faudrait aller sur les îles. Parce que pour le moment, on connaît que l’Île Où On Va À Pieds. »
Le chevalier : « C’est vrai. Je l’aime beaucoup cette petite île. Elle est proche et facile d’accès. Mais nous irons visiter les autres. Plus tard. »
Max : « C’est important pour notre grande synthèse de géologie régionale. »
Le chevalier : « Max, nous n’allons pas la faire tout de suite. Il nous reste trop de données à collecter. »
Max : « Je sais bonome, je sais. Mais je vais commencer à y travailler dès que nous retournerons chez nous. Tu m’aideras Léo ? … Léo ? Bonome, Léo est parti dans le paysage 🙂 Il te ressemble vraiment de plus en plus. Un jour vous allez redevenir sauvages tous les deux 🙂 »
Léo : « Mmmm ? Tu m’as parlé Maxou ? »
Max : « Oui, mais tu étais dans ta tête 🙂 »
Le chevalier : « Et si on faisait silence et que je vous gratouillais le front ? »
Max : « D’accord ! »
Max et Léo : « Rrrroooonnnn rrrroooonnnn … »
Après un long moment de silence et de gratouillis, on a fini par retourner à notre monture. En chemin, on a croisé une aigrette garzette qui chassait dans le marais. Bonome l’a fotoée en plein repas. Elle était très belle cette aigrette garzette.
Puis on est rentrés. Bonome a installé l’ordinateur et a préparé le chocolat qu’il nous avait promis. Et on a regardé les fotos. Léo adore ce moment. On revit la promenade, bonome nous apprend encore des choses, affine ses explications, nous gratouille. Et il dit des bêtises 🙂 Il est très fort pour dire une grosse plaisanterie sur un ton très sérieux dans une explication très compliquée 🙂 A chaque fois, on éclate de rire avec Léo. Lui, il fait exprès de rester impassible. Et ça nous fait encore plus rigoler 🙂
En général, nos yeux commencent à nous piquer avant la fin des fotos. Parce qu’il y en a beaucoup plus que ce que je mets dans le blog. Je peux pas toutes les mettre ! Oulala non ! Et bonome voudrait pas parce qu’il y en a qui sont ratées. Quand nos yeux piquent trop, il nous porte jusqu’à notre lit et nous couche. Puis il nous borde et, si on est pas encore tout pleins de sommeil, il nous raconte une histoire dont on entend jamais la fin parce qu’on commence à s’endormir. Alors il nous fait notre bisou de bonnuit et nous gratte doucement le front. Je sais qu’il reste toujours un peu à nous regarder pour voir si on dort bien. Et après il va se coucher. Mais il y a personne pour veiller sur lui. J’aimerais bien le regarder s’endormir et veiller sur lui. Mais on est que des petizours nous, et on se fatigue vite. Alors on peut pas veiller tard pour prendre soin de lui…
Voilà Princesse. C’était encore une belle journée au Pays des Zoisos.
Je t’embrasse et j’espère que tu vas bien.