Mardi 19 Juillet, An III
Max : « Bonomou ! Léonou ! Vouzétoù ? »
Léo : « Viens chevalier, on se cache 🙂 »
Le chevalier : « Serais-tu d’humeur taquine ce matin ? »
Léo : « Ouiiii 🙂 »
Max : « VOUZÉTOÙ ? Ben ça alors ! Où sont-ils passés ? Ils seraient quand même pas allés aux zoisos sans moi ! »
Léo : « Hi hi hi ! »
Le chevalier : « Chut ! Il va nous repérer 🙂 »
Max : « Ah ben ça c’est pas gentil ! Ils sont partis sans moi 🙁 Tout ça parce que j’ai fait une grasse matinée ! Pour une fois que je fais la grasse matinée ! Et c’est même pas ma faute ! C’est Léo qui a encore siffloté toute la nuit ! J’ai même pas pu dormir, alors quand il a arrêté, j’ai tout dormi jusqu’à ce matin et maintenant ils sont partis sans moi. C’est vraiment trop injuste ! »
Max va s’asseoir par terre contre un mur et se met à pleurer. Quand Léo s’en rend compte, il sort de sa cachette et court vers son cousin.
Léo : « Pleure pas Maxou ! On est là ! On s’était cachés pour te faire une farce. Je voulais pas que tu pleures ! Maxou… Viens ici que je te gratte le front ! Mon pauvre Maxou ! »
Léo veut prendre Max dans ses bras pour lui gratter le front. Max lui tourne le dos.
Max : « Vous êtes pas gentils ! J’ai eu peur moi ! J’ai vraiment cru que vous étiez partis sans moi… »
Léo : « Max, tu sais bien qu’on ferait jamais ça ! C’est ma faute Maxou. Je te demande pardon. Pleure plus s’il te plaît. »
Max : « Vous partiriez pas sans moi ? C’est vrai ? »
Léo : « Ben oui. Qu’est ce qu’on ferait aux zoisos sans toi ? Tu vas pas bien dans ta tête toi ! »
Max : « Tu veux bien me gratter le front ? »
Léo : « Oui Maxou. Viens ici 🙂 »
Max : « Rrrroooonnnn rrrroooonnnn … »
Le chevalier s’approche et prend ses deux petizours contre lui.
Le chevalier : « Mon Maxou, comment as-tu pu imaginer que nous t’aurions laissé seul ? Nous prends-tu pour des sans-cœur ? »
Max : « Je sais pas. Je vous ai pas vus et j’ai paniqué. »
Le chevalier : « Ce sont encore tes rêves d’abandon qui te hantent ? »
Max : « Peut-être… Je sais pas… »
Léo : « Je connais une bonne thérapie moi 🙂 »
Max : « Laquelle ? Tu veux m’envoyer chez le docteur de la tête ? »
Léo : « Non 🙂 Je pensais plutôt à la zoisothérapie 🙂 »
Le chevalier : « Et moi à la chocothérapie 🙂 »
Max (qui retrouve le sourire) : « Le mieux est de combiner les deux. On pourrait se chocolater en zoisotant 🙂 »
Le chevalier : « D’accord 🙂 Nous irons quérir du chocolat en chemin. »
Max : « Bonome, je peux poser une question ? »
Le chevalier : « Bien sûr Max. »
Max : « On va où aujourd’hui ? »
Pendant la chevauchée…
Max : « Bonomou, tu as pas répondu tout à l’heure. Tu nous as dit de nous préparer et on est partis. On va où ? »
Le chevalier : « J’ai attentivement étudié les cartes et j’ai trouvé une nouvelle zone à explorer. Un vaste étang au-delà de la Charmante Petite Ville. Mais je crains qu’il ne soit pas vraiment accessible. Nous verrons bien… »
Léo : « Un nouveau Royaume ! Rhoooo la chance ! »
Max : « D’accord. Un nouveau Royaume au-delà de la Charmante Petite Ville… On va passer par Là Où Les Cailloux Sont Tout Cassés alors ? »
Le chevalier : « Oui, c’est sur le chemin. »
Max : « On pourrait faire une pause pour fossiler ? J’aime bien fossiler 🙂 »
Le chevalier : « Je crains que la marée nous empêche de le faire… »
Max : « On peut aller voir quand même… Léo, qu’en penses-tu ? »
Léo : « Je sais toujours pas nager moi. Je veux bien mais pas si il y a de l’eau partout à cause de la marée… »
Le chevalier : « Alors nous irons voir 🙂 »
Là Où Les Cailloux Sont Tout Cassés…
Max : « L’estran vaseux avec quelques rochers couverts d’algues brunes, une petite bande de sable, la falaise calcaire, les carrelets… C’est tout a fait charmant 🙂 »
Léo : « Typique de la région 🙂 »
Max : « C’est absolument a-do-rable ! »
Léo : « Et au moins, ici, nous ne sommes pas envahis par les touristes ! »
Max : « Absolument mon cher ! Quelle plaie que ces manants en maillots de bain tartinés d’huile solaire ! »
Léo : « Que voulez-vous mon cher ! Une sotte invention que ces congés payés ! Payés pour aller se vautrer sur le sable… Quelle aberration ! »
Max : « Ils viennent sur nos plages, respirent notre air et se baignent dans notre mer ! »
Léo : « Triste héritage du Front Populaire ! Baste ! Laissons-là le passé… »
Le chevalier : « Dites tous les deux, allez-vous donc cesser ? 🙂 »
Max : « Bonome, nous nous livrions à une reconstitution historique ! »
Léo : « Années 1936-1937. Nous pourrions l’intituler : Point de vue des classes aisées sur l’instauration des congés payés. »
Le chevalier : « D’accord. Ça me dit quelque chose… Un dessin dans un journal… Max, je te charge de le retrouver grâce à monsieur Internet. »
Max : « Oulala ! Ça va pas être facile ça ! »
Le chevalier : « Il faut aller jusqu’au bout de ta reconstitution historique 🙂 »
Max : « Je relève le défi ! »
Dessin de DUBOSC paru dans Le canard enchaîné du 12 août 1936
Léo : « Et si on explorait maintenant ? Parce que la mer monte et j’ai pas appris à nager depuis tout à l’heure 🙂 »
Max : « Bonne idée ! Bonome, les falaises d’ici, c’est du Crétacé n’est ce pas ? »
Le chevalier : « Oui Maxou. »
Max : « Même que c’est le Cénomanien inférieur. Mais je me souviens plus des strates… On en voit trois juste là. Tu peux les fotoer s’il te plaît ? »
Le chevalier : « A ton service mon petitours. »
Max : « Merci mon bonome:) Montre un peu… »
Max : « Ça alors ! J’avais jamais vu ça moi ! »
Léo : « Quoi donc Maxou ? »
Max : « Regarde Léo ! La strate du haut ! C’est tout penché ! Comment c’est possible ça ? Les strates se déposent horizontalement au fond de la mer. Et si elles se plient, elles se plient toutes. Pas seulement celle du haut ! Bonome, explique-nous s’il te plaît. »
Le chevalier : « Parce que tu penses que je peux expliquer cela ? »
Max : « Ben oui ! Tu peux tout expliquer toi. Tout le temps. Ça, ça, ça aussi… Tout ! Nous t’écoutons. »
Le chevalier : « Revoyons d’abord les strates… Tu avais raison de dire qu’elles se sont déposées au Cénomanien inférieur. Il me semble t’avoir expliqué que la strate inférieure, riche en Ichthyosarcolites triangularis était la 3ème strate du Cénomanien inférieur. Mais je n’en suis toujours pas sûr. »
Max : « Ah oui ! J’avais oublié les idiomachins triangulaires 🙂 »
Léo : « Max ! Tu dis encore des erreurs ! »
Max : « Je rigole mon cousin, je rigole 🙂 »
Le chevalier : « Max… »
Max : « Oui mon bonome 🙂 Que puis-je pour toi ? »
Le chevalier : « Je cherchais, il y a quelques temps de cela, des informations sur les Ichthysarcolites et les Sphaerulites. J’ai donc demandé à monsieur Internet. Les données sont rares. Alors j’ai fait une recherche d’images dans un moteur de recherche… »
Max : « Je suis ravi de l’apprendre mon bonome mais je ne vois toujours pas ce que je peux faire pour toi… »
Le chevalier : « M’écouter 🙂 Les résultats de la recherche d’images m’ont surpris. Tu étais occupé à chahuter avec Léo et je n’ai pas eu le cœur de vous interrompre. Et puis j’ai oublié. »
Max : « Et alors ? »
Le chevalier : « Parmi les premiers résultats il y a des fotos du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris. »
Max : « J’en suis fort aise. Et ? »
Le chevalier : « Des fotos de ton blog 🙂 »
Max : « QUOI ? Qu’est ce que tu viens de dire ? »
Le chevalier : « Je viens de dire que si quelqu’un sur terre cherche des images des Sphaerulites ou d’Ichthyosarcolites il tombe sur le site du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris ou ton blog 🙂 »
Max : « QUOI ? Qu’est ce que tu viens de dire ? »
Léo : « Je crois qu’il est en état de choc 🙂 »
Max : « Oulalaaaaaa… »
Léo : « Max, tu devrais être content. »
Max : « Oulalaaaaaaaaa… »
Léo : « Il est reparti ! Il va oulalaer sans fin 🙂 Bonome, tu sais comment arrêter ses oulalas ? »
Le chevalier : « Il faudrait le débrancher et le redémarrer 🙂 Qu’est ce qui ne va pas Maxou ? »
Max : « Bonome ! Le Muséum de Paris ! Il y a les plus grands scientifiques français là-bas ! Et moi je suis qu’un petitours ! »
Le chevalier : « Un petitours naturaliste ! N’oublie pas que tu as un sacado 🙂 »
Max : « Oui, un petitours naturaliste… Mais un petitours quand même ! Je suis pas un grand scientifique moi ! Tu imagines ma responsabilité ? Le quelqu’un dont tu parlais tout à l’heure, il cherche des renseignements exacts. Il peut croire le Muséum de Paris. Imagine que j’ai gravé des erreurs ? Il va falloir tout vérifier bonome ! Allez, on rentre, on a du travail ! »
Le chevalier : « Non Maxou. Nous ne rentrons pas. Ton travail est de qualité. »
Léo : « Maxou ! Tu te rends compte ? Tu es juste à côté des grands scientifiques du Muséum de Paris ! La chance ! Ils publient la revue ESPÈCES et toi le blog de Max 🙂 Rhoooo ! Mon cousin… Je suis si fier de toi ! »
Max : « Bonome… Tu crois qu’ils voudraient bien corriger mon blog les grands scientifiques du Muséum ? »
Léo : « Oh oui ! Il faut leur écrire ! Imagine que tu sois parrainé par le Muséum de Paris ? Ou qu’ils écrivent un article sur ton blog dans la revue ESPÈCES ? »
Max : « J’imagine rien du tout. Je suis qu’un petitours. Il me prendront pas au sérieux… Et je vais plus jamais dormir à cause que j’ai peur d’avoir gravé des erreurs… Ma vie est finie… Je veux redevenir un porte-clés… Non, je vais retourner sur mon étagère, au château de Princesse… »
Léo : « Bonome, sors le chocolat. C’est pour une urgence ! »
Max : « Tu as du chocolat ? »
Le chevalier : « Oui mon petitours 🙂 »
Max : « Tu veux bien m’en donner un peu ? Et me gratter le front… S’il te plaît… »
Le chevalier : « Bien sûr Maxou. Et regardons la mer en écoutant le vent. »
Max : « Il souffle pas beaucoup… C’est le petit vent du jour… Celui qui était venu nous voir au Petit Royaume des Barges. Tu te souviens bonome ? »
Le chevalier : « Je me souviens Maxou 🙂 Puis-je t’avouer quelque chose ? »
Max : « Tu peux bonome. »
Le chevalier : « Il y a un paragraphe de cet article qui m’émeut chaque fois que je lis. »
Max : « Ma prose t’émeut ? »
Le chevalier : « J’en ai les larmes aux yeux 🙂 »
Max : « A cause de ce que j’écris ? »
Léo : « Je crois savoir de quel paragraphe tu parles. Après ta magnifique foto de l’estran qui se fond dans le ciel… Il était intarissable ce petit vent du jour… Il nous aurait raconté la mer depuis la création du monde… La mer qui fait danser les bécasseaux… »
Max : « Tu connais pas cœur ? »
Léo : « Non, mais je le regrette. Tu es doué Maxou. Il est vraiment bien ton blog. C’est pas grave si il y a quelques erreurs. Tu dis toi-même que ça arrive de dire des erreurs. »
Max : « Alors ma vie est pas finie et je redeviens pas porte-clés ? »
Léo : « Non, ce serait du gâchis. »
Max : « Bonome, tu nous as toujours pas expliqué pourquoi ces roches sont pas horizontales ! »
Le chevalier : « Je retrouve mon petitours ! Allons un peu plus loin, nous verrons mieux… »
Léo : « Dis chevalier, il est pas très en forme en ce moment Maxou… Il a peur d’être abandonné, il veut redevenir porte-clés… Qu’est ce qu’il a ? »
Le chevalier : « Je ne sais pas Léo… Peut-être qu’il travaille trop… Graver le blog lui demande beaucoup de temps et il culpabilise d’être en retard… Il a peur de dire des erreurs… Et je crois que Princesse lui manque. »
Léo : « Tu pourrais pas l’emmener au château ? »
Le chevalier : « Je vais essayer d’organiser une rencontre… Nous sommes arrivés ! Regardez un peu ! »
Max : « C’est étrange… »
Léo : « Ben oui ! D’un côté ça penche comme ça, et de l’autre ça penche dans l’autre sens ! »
Max : « Et au milieu c’est presque plat ! »
Léo : « Ça alors ! »
Max : « Comment tu expliques ça ? »
Le chevalier : « Ce que je vais vous dire n’est qu’une hypothèse, d’accord ? »
Max : « D’accord. »
Le chevalier : « Je suppose que les sédiments se sont déposés dans des chenaux peu profonds. »
Léo : « Des chenaux ? C’est quoi des chenaux ? »
Le chevalier : « Un chenal, des chenaux. Ce sont des passages resserrés entre deux îles ou deux hauts fonds. »
Max : « D’accooord… Mais les sédiments pourraient se déposer horizontalement quand même… »
Le chevalier : « Certes… Mais je crois que c’est à cause du courant. Enfin, ce n’est encore qu’une hypothèse. Le courant est généralement plus fort au centre du chenal. Et il emporte une partie des sédiments. »
Max : « Mouai… »
Léo : « C’est une hypothèse… »
Max : « On est pas tout à fait convaincus… Bon, on peut fossiler maintenant ! »
Le chevalier : « Avançons encore un peu… »
Max : « Regardez les arbres ! Et on voit bien que les cailloux sont tout cassés 🙂 »
Léo : « La falaise s’effondre en gros blocs tout penchés. »
Max : « Et toi, tu cavales là-dessus… Pfff ! »
Léo : « C’est pas vrai ! Aujourd’hui il a été prudent et il a pas marché sur les cailloux tout cassés ! »
Le chevalier : « Non, mais je vais devoir le faire au retour 🙂 »
Max : « Pourquoi ? »
Le chevalier : « Pour fossiler 🙂 »
Max : « Tu feras attention quand même ! »
Le chevalier : « Max, je fais toujours attention. »
Max : « Bonome, tu nous as déjà expliqué, mais pourquoi les arbres sont penchés ? »
Le chevalier : « Le vent, qui vient de la mer, porte des embruns. Ce sont de petites gouttes d’eau chargées en sel. Les embruns brûlent les bourgeons du côté exposé au vent et seules les branches situées de l’autre côté parviennent à bien se développer. »
Max : « Mais le tronc ? Il est penché aussi le tronc ! »
Le chevalier : « C’est à cause du vent. C’est ce qu’on appelle anémomorphose. »
Max : « Merci bonome. Allez, la chasse aux fossiles commence ! »
Léo : « VENEZ VOIR ! J’AI TROUVÉ QUELQUE CHOSE ! »
Max : « C’est un Mollusque Bivalve… On voit des stries concentriques sur la valve. Bonomou, tu le connais ce Bivalve ? »
Le chevalier : « Il est usé, incomplet… Pas facile… Je connais une espèce du Cénomanien inférieur qui ressemble un peu : Panopea striata. Mais je ne suis pas sûr que ce soit ça… »
Max : « Pas grave bonome. On va dire que c’est une hypothèse… Moi, je vois rien du tout, à part des cailloux… »
Le chevalier : « Pareil pour moi… »
Léo : « LÀ ! Venez voir ! »
Max : « Rholala ! Il est fort Léonou ! Quel œil mon cousin 🙂 On l’aurait pas déjà vu celui-là ? »
Le chevalier : « Si 🙂 C’est un fossile fréquent au Cénomanien. »
Max : « C’est qui ? Tu nous présentes s’il te plaît. »
Le chevalier : « C’est une alectryonie, Arctostrea ou Alectryona carinata. »
Max : « Tu es sûr cette fois ? »
Le chevalier : « Non, pas tout à fait… »
Max : « Bonome, il va falloir que tu révises les fossiles du Cénomanien inférieur ! Ça va pas du tout ça ! On te trouve deux espèces et tu es même pas sûr de les reconnaître ! »
Léo : « JE lui trouve deux espèces ! Toi, tu trouves rien du tout ! Tu sais même pas fossiler ! »
Max : « Je te signale que j’ai commencé à fossiler avant toi ! Même que j’ai déjà de beaux fossiles dans ma collection ! »
Léo : « Quelle collection ? Le fourbi sur une étagère dans la cabane ? C’est pas une collection ça ! »
Max : « Bonome ! Léo me critique ! »
Le chevalier : « Il faut reconnaître qu’il n’a pas tout à fait tort 🙂 Max, pour constituer une collection, des échantillons naturalistes doivent être classés. Toi, tu les entasses sur une étagère. »
Max : « J’ai pas le temps de m’en occuper et tu veux jamais m’aider ! »
Le chevalier : « Je ne t’ai jamais entendu me demander de t’aider mon petitours. »
Max : « Je veux pas t’embêter. Tu as déjà beaucoup de travail pour la schola. »
Le chevalier : « D’accord. Je vois. Je te remercie de ne pas m’embêter mon petitours. »
Max : « De rien bonomou 🙂 Léo, qu’est ce que tu regardes ? »
Léo : « Un zoiso… Je pense que c’est un rougequeue noir, Phoenicurus ochruros, Muscicapidés. »
Max : « Bien vu Léonou 🙂 »
Léo : « On dirait qu’il est tout jeune… »
Max : « Il date de ce printemps. Il a quelques semaines… »
Léo : « On a pas vu beaucoup de zoisos… »
Max : « Ben non. C’est pas facile de voir des zoisos quand on fait la paléontologie. Pour fossiler il faut regarder par terre. Alors on peut pas voir les zoisos. Mais bonome a dit qu’on irait inspecter un nouveau Royaume 🙂 Il doit y avoir des zoisos là-bas. »
Léo : « Il s’appelle comment ce Royaume chevalier ? »
Le chevalier : « Le Royaume des Tadornes. »
Léo : « Le Royaume des Tadornes ? Rhoooo… Des tadornes… »
Max : « Et si on y allait ? Parce que la mer monte. Elle va déborder la mer. Il y va y avoir de l’eau partout et tu nous as toujours pas appris à nager ! »
Le chevalier : « Je ne t’aide pas à classer ta collection. Je ne vous apprends pas à nager… Quel mauvais bonome je suis ! »
Max : « On t’en veut pas bonome. Tu as des qualités quand même… »
Le chevalier : « Je suis ravi de l’apprendre 🙂 Pourrais-je en connaître une ? »
Max : « Euh… Demande à Léo 🙂 »
Léo : « Tu es d’une patience impressionnante avec Max 🙂 »
Le chevalier : « Où vas-tu Léo ? »
Léo : « Sur le sable… J’ai vu des empreintes bizarres… Venez voir ! »
Max : « Il s’arrête jamais ce Léo ! Il te ressemble de plus en plus bonome 🙂 »
Le chevalier : « Tu l’as bien formé je crois. »
Max : « Il se forme tout seul tu sais. Il est très autonome Léonou. Comme toi 🙂 »
Léo : « Dites, si on jouait aux naturalistes ? »
Max : « Léonou, on joue pas aux naturalistes ! On a des sacados et on fait des tas de choses fortes savantes dans la nature. On EST des naturalistes ! »
Léo : « D’accord ! Alors on regarde par terre et on dit tout ce qu’on voit ! »
Max : « Je commence ! Il y a des empreintes d’un zoiso. Je dirais que ce sont… des empreintes de… D’une aigrette garzette ! »
Léo : « Oui, les grandes. Mais il y a aussi des empreintes de mouette qui rigole, dans le coin de la foto ! »
Max : « Il y a des traces faites par des espèces de pointes… Je vois pas qui a pu laisser des empreintes comme celles-là… »
Léo : « Moi non plus… »
Max : « Bonome ? »
Le chevalier : « Les empreintes sont nombreuses, faites par des pointes… Je dirais que c’est une piste de crabe. »
Léo : « Ouiiii ! Bien sûr ! On aurait dû y penser ! »
Max : « Je vois aussi des traces de vers. »
Léo : « Oui, des terriers en U. Avec un orifice qui correspond à la bouche du ver et l’autre à son anus. Il aspire la vase avec la bouche alors l’orifice est au milieu d’une petite dépression. Et il rejette la vase par l’anus et l’orifice anal est entouré d’un petit cratère. »
Max : « Il est vraiment fort ce Léo 🙂 Et toi bonome, qu’est ce que tu vois ? »
Le chevalier : « Un fin film d’algues et de bactéries qui recouvre la vase. »
Max : « On voit pas ça nous. »
Le chevalier : « Si, sans le voir 🙂 »
Max : « Explique-toi. »
Le chevalier : « Normalement, la vase est grise. On peut le voir à certains endroits. »
Max : « Oui, là. Et là. »
Léo : « Mais ailleurs elle est pas grise. »
Le chevalier : « Non, elle est couverte d’algues microscopiques et de bactéries 🙂 »
Léo : « D’accord ! Et les vers avalent la vase, mangent les algues et les bactéries et rejettent ce qui est minéral ! »
Max : « Tu m’as pas expliqué quelque chose avec les bécasseaux qui ressemblait à ça ? »
Le chevalier : « Peut-être. Je ne me souviens pas de tout ce que je t’ai dit 🙂 Certains oiseaux limicoles peuvent prélever ce film d’algues et de bactéries pour s’en nourrir. Mais il faut qu’il soit plus humide. Ils battent du bec, en l’écartant d’un certain angle, assez petit, et à un rythme particulier. Ces mouvements font remonter jusqu’à leur gorge une fine goutte d’eau couverte d’algues et de bactéries. »
Max : « Moi je préfère le chocolat. Bonome, tu m’en donnerais un peu ? Pour ma chocothérapie 🙂 »
Le chevalier sort un peu de chocolat et le donne à Max.
Max : « Merci bonomou 🙂 Tiens mon Léo. On partage 🙂 … Zutalor ! »
Léo : « Qu’est ce qu’il se passe ? »
Max : « On a oublié de demander des indices de la présence de dragons au jeune rougequeue noir ! »
Léo : « C’est pas grave Maxou. »
Max : « Comment ça c’est pas grave ? Et comment on va trouver un dragon pour Princesse si on demande pas des indices aux zoisos ? »
Léo : « Max ! Il était bien trop jeune ce zoiso ! Il aurait pas pu nous répondre ! »
Le chevalier : « Léo a raison Max. Bon pochez-vous. Nous allons au Royaume des Tadornes ! »