Encore le vendredi 15 juillet…
Au Royaume des Chevaliers…
Max : « Bonome… »
Le chevalier : « Oui Max. »
Max : « Tu as eu le temps de prévenir les zoisos de notre arrivée ? »
Le chevalier : « 🙂 »
Max : « Tu crois qu’ils vont venir nous voir ? »
Léo : « Maxou, on peut pas savoir. Tu sais bien. C’est comme ça au Pays des Zoisos. »
Max : « Il est beau ce Royaume. Dis, je peux fotoer ? Tu veux bien me prêter un appareil ? »
Le chevalier : « Bien sûr mon petitours. Léo, veux-tu, toi aussi, que je te prête un appareil ? »
Léo : « Non merci. C’est gentil. Peut-être plus tard… »
Max : « Tu me l’installes bonome ? Là… Oui, merci. »
Léo : « Jolie foto Maxou 🙂 »
Max : « Oh, tu sais, c’est pas la foto qui est belle mais son sujet 🙂 »
Le chevalier : « Pourrais-tu fotoer les fleurs sèches s’il te plaît ? »
Max : « Les Astéracées aux bractées épineuses ? Si tu veux bonomou… Tiens, regarde. Ça te va comme ça ? »
Le chevalier : « Parfait mon Maxou. Je vois que tu as révisé la botanique 🙂 »
Max : « C’est parce que j’ai parlé d’Astéracées aux bractées épineuses que tu dis ça ? »
Le chevalier : « Oui 🙂 »
Max : « Les Astéracées on les connaît bien. Et puis, juste sous la fleur, il a comme des feuilles transformées. Mais on dit pas des feuilles, on dit des bractées. Et là, on voit bien, même de loin, qu’elles sont en forme d’épines. Aïe ouille si on y touche. »
Le chevalier : « Tu fais des progrès en botanique Max. »
Léo : « Et c’est qui cette fleur ? »
Max : « Mon Léo, tu devrais savoir que chez les Astéracées les fleurs sont toutes petites et collées les unes aux autres. Et ce qu’on voit, c’est pas une fleur mais un capitule de fleurs. En plus, on doit pas dire qui c’est cette fleur mais qui est cette plante à fleurs. Et puis, de toutes façons, là, il y a plus des fleurs. Elles se sont transformées en fruits à aigrette. Les aigrettes c’est pour que les fruits soient emportés par le vent loin de la plante mère. »
Léo : « Tu en connais des choses Max. Mais tu as pas répondu : c’est qui cette plante à fleurs ? »
Max : « Je sais plus. Bonome me l’a présentée l’an dernier mais je me souviens plus. »
Léo : « Tu me la présentes chevalier, s’il te plaît. »
Le chevalier : « J’ai un doute. Je ne me souviens plus de ce que je t’ai dit l’an dernier Max. C’est peut être une centaurée chausse-trappe. Mais elle me paraît trop grosse… »
Max : « Tu sais pas ? »
Le chevalier : « Non, je ne me souviens plus. »
Max : « Pas grave bonome. Allez, on avance. »
Léo : « Zutalor ! On a fait fuir les canards colverts ! »
Max : « Pas grave. Bonome les a fotoés. Tu nous montres ? »
Max : « Des colverts en vol ! Bravo bonome ! Et au bout, il y a des cygnes tuberculés. En scientifique on peut dire qu’il y a Anas platyrhynchos, Anatidés, et Cygnus olor, Anséridés. »
Léo : « Et il y a des hérons ! »
Max : « Hein ? Où ça ? Montre encore bonome ! … Ah oui ! Sur les côtés… »
Léo : « A gauche c’est un héron pourpré, Ardea purpurea, et à droite c’est un héron cendré, Ardea cinerea. »
Max : « Il voit tout ce Léo 🙂 Mais tu as oublié de dire que ce sont des Ardéidés ! Na ! »
Léo : « Et toi tu as oublié de les voir ! Na aussi ! »
Le chevalier : « Mes petizours … »
Max : « On se chamaille pas ! »
Léo : « On se na ! »
Max : « Et ça, c’est pas se chamailler. »
Léo : « On est sages. »
Max : « On veut pas aller en classe de foulques 🙁 »
Le chevalier : « 🙂 Je n’allais pas vous gronder ou vous reprocher une quelconque chamaillerie. Je voulais vous dire que j’appréciais de vous voir discuter ainsi de botanique. Entendre mon petitours Max expliquer les Astéracées à mon petitours Léo me fait chaud au cœur 🙂 »
Max et Léo : « 🙂 »
Max : « Et si je fais remarquer à mon cousin Léo qu’il y a une aigrette garzette juste là et que c’est un très beau zoiso, ça te réchauffe le cœur aussi ? »
Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 »
Max : « Mon cousin Léo, regarde ce beau zoiso de la famille des Ardéidés 🙂 »
Léo : « Merci mon cousin Maxou. Elle s’appelle Egretta garzetta et c’est effectivement un très beau zoiso. Je te remercie de me l’avoir signalée 🙂 »
Max : « Ne pas le faire aurait été cruel car je sais à quel point tu aimes les zoisos. »
Léo : « Amour ornithologique que vous partagez mon cousin. »
Le chevalier : « Je me demande si je ne préfère pas quand vous vous chamaillez… »
Max et Léo : « 😀 »
Léo : « On arrive au Royaume des Chevaliers… »
Max : « Bonomou, tu veux bien nous emmener sur la plate-forme de la ferme s’il te plaît ? On voit bien le nid des cigognes de là-haut. Elles sont peut-être là. »
Le chevalier : « Allons-y… »
Léo : « Rhoooo… Elles sont béééélles ! »
Max : « Elles font sa toilette ! Les zanimos ça fait beaucoup sa toilette 🙂 »
Léo : « Chevalier, si tu veux éviter de te faire crier dessus, évite les remarques sur la fréquence des bains de Max. C’est mieux 🙂 »
Max : « Je néglige ! Quand on est propre, on a pas besoin de faire sa toilette. Pfff… »
Princesse, tu sais que je suis très en retard dans mon blog. Je fais de mon mieux mais on voit trop de belles choses. Et puis il faut faire des recherches, étudier, se documenter… pour pas dire des erreurs. Au moment où j’écris cet article je sais déjà tout ce qu’il s’est passé pendant notre séjour en Charentmaritimie. Je sais donc qu’on a vu beaucoup de cigognes qui faisaient des trucs de cigognes. Alors, on va pas parler de ces beaux zoisos dans les articles parce qu’on va faire un article spécial cigogne dans lequel on dira tout ce que tu as toujours voulu savoir sur les cigognes. Mais je peux déjà t’annoncer que ce sont pas elles qui apportent les bébés 🙂
Léo : « Maxou, regarde en l’air ! »
Max : « Oh ! Un générateur aléatoire de câlins 🙂 »
Léo : « C’est pas un générateur aléatoire de câlins, c’est un rapace. Je dirais que c’est un Accipitridé… »
Max : « C’est un milan noir mon Léo. Milvus migrans, et c’est bien un Accipitridé. Générateur aléatoire de câlins, c’était au tout début avec bonome. J’avais peur des rapaces à cause de leur gros bec crochu et de leurs puissantes griffes. Alors dès que j’en voyais un, je me réfugiais dans la poche de bonome et il me câlinait. Et puis, petit à petit, j’ai compris que je risquais rien du tout. Mais je me pochais soudainement quand même. Pour avoir un câlin 🙂 »
Max : « T’es bête toi ! Pour avoir un câlin il suffit de le demander ! »
Léo : « C’est pas pareil quand c’est imprévu ! On peut pas prévoir l’arrivée d’un rapace. Et il y a suspense de câlin et de pochage d’urgence 🙂 Mais je le fais plus maintenant. »
Le chevalier : « Tu es devenu un grand petitours 🙂 »
Max : « On grandit pas nous. Et on restera toujours des juvéniles. »
Léo : « Dis Maxou, comment tu as fait pour reconnaître aussi rapidement le milan noir ? Un coup d’œil et hop ! Il était identifié. »
Max : « L’an dernier bonome est allé voir le gentil spécialiste en zoisos de la réserve pour avoir un cours de rapaçologie. Parce qu’il connaissait pas bien les rapaces. Alors j’ai bien écouté. Et après, on en a vu beaucoup. Au début bonome se grattait la tête en cherchant dans mon beau livre et après il m’expliquait. Ici, on voit surtout des milans noirs, des busards des roseaux, des buses variables et des faucons crécerelles. Le milan noir se reconnaît à sa queue échancrée. Montre la foto à Léo, bonome… Merci. Tu vois Léo ? »
Léo : « Oui oui. »
Max : « Et puis sa tête est un peu grise. Pas beaucoup. Et à force on reconnaît la silhouette. Hop ! Milan noir ! Hop ! buse variable ! Bonomou, je crois que nous avons tout vu ici. Nous pouvons descendre. »
Léo : « Rhoooo ! Un héron garde-boeufs ! Bubulcus ibis, Ardéidés. Il a du orange sur la tête et la poitrine. Ça veut dire qu’il est en plumage nuptial ! On a déjà vu quatre espèces d’Ardéidés ! La chance ! »
Max : « Oui mais ça va pas du tout, ça ! Vous avez vu un bœuf, vous ? »
Léo : « Ben non… »
Max : « Ben voilà ! Encore un garde-bœufs qui garde du rien du tout ! Ils sont terribles ces garde-bœufs ! Bon, cette fois je vais tous les convoquer et on va leur faire une formation. C’est pas possible, ça ! Qui va garder les bœufs si les garde-bœufs le font pas ? Vous pouvez me le dire ? Et puis, ils vont finir par se sentir inutiles, ces zoisos, si ils font pas leur travail. Pfff… Bonome, tu écriras la lettre de convocation s’il te plaît. »
Le chevalier : « Bien Max ! »
Léo : « 🙂 Dis chevalier, tu veux bien nous parler des Ardéidés s’il te plaît. »
Le chevalier : « Vous parler des Ardéidés ? »
Léo : « Oui, s’il te plaît. J’aime beaucoup ces grands zoisos. »
Le chevalier : « D’accord. Les Ardéidés sont couramment appelés hérons. On peut les diviser en deux groupes : les hérons des roselières et les hérons arboricoles. Les premiers comprennent le blongios nain et le butor étoilé et les seconds comprennent les hérons gris et pourprés, la grande aigrette, l’aigrette garzette et le garde-bœufs… Oups ! J’oubliais le crabier-chevelu. »
Max : « On l’a jamais vu celui-là. »
Le chevalier : « Moi non plus. »
Léo : « Pourquoi dis-tu hérons arboricoles ? Ils vivent pas dans les arbres les hérons ! »
Le chevalier : « Non, mais ils y font leur nid Léo. »
Léo : « Ah oui ! Suis-je bête ! »
Le chevalier : « Non, parfois étourdi 🙂 »
Max : « Ils se reproduisent tous en Charentmaritimie ? »
Le chevalier : « Non, seules 6 espèces sont nicheuses : les hérons gris, pourprés et garde-bœufs ainsi que l’aigrette garzette, le bihoreau gris et le crabier chevelu. »
Max : « Et tu sais combien il y en a de chaque espèce ? »
Le chevalier : « D’après une enquête sur les Ardéidés Nicheurs de Poitou-Charentes publiée en 2007, il y avait 1809 hérons gris, 363 hérons pourprés, 2876 aigrettes garzettes, 722 hérons garde-bœufs et 42 bihoreaux gris. Pour les autres, je ne sais pas. »
Max : « Il y a que le crabier chevelu qu’on a jamais vu. »
Léo : « Et le butor étoilé. Bonome l’a fotoé au Royaume des Bernaches mais on l’a pas vu. Et moi, j’ai jamais observé le bihoreau gris. »
Max : « On va t’en trouver ! On en connaît. N’est ce pas bonome ? »
Le chevalier : « Nous irons au Marais. Peut-être en verrons nous… »
Léo : « Quoi d’autre ? »
Le chevalier : « Tu ne t’arrêtes jamais 🙂 Ta soif de connaissances est sans limite 🙂 »
Léo : « Ouiiiii 🙂 »
Le chevalier : « Dernières informations : Un héron vert a été observé par de nombreux ornithologues entre le 24 novembre 2011 et le 4 janvier 2012. »
Max : « Un héron vert ? Il est vraiment vert ? »
Le chevalier : « Non ! Il est marron et gris. »
Léo : « J’ai déjà lu quelque chose… Dans le beau livre de Max ! Il vit pas en Amérique normalement ? »
Le chevalier : « Si. C’est vous dire si sa présence était exceptionnelle ! Plus encore que celle de l’aigrette des récifs, vue trois fois : en 1982, 1998 et 2004. »
Léo : « Elle vient d’Afrique l’aigrette des récifs ! »
Le chevalier : « Et oui ! Parfois les oiseaux se trompent de chemin en migrant 🙂 »
Léo : « Je me contenterais tout à fait d’un bihoreau gris… »
Max : « On en verra mon Léo ! Allez, on avance ! »
Léo : « Vous entendez ? »
Max : « On entend quoi ? »
Léo : « Chut ! Écoutez ! … Ce chant me dit quelque chose… »
Max : « Le chardonneret élégant ! »
Léo : « EXACT ! Tu l’as reconnu ? »
Max : « Non. Le zoiso est là 🙂 »
Max : « C’est notre zoiso-gardien. Il est venu nous saluer. Bonome, tu peux lui dire bonjour en zoiso. Et le remercier de venir nous surveiller. Ah ! Ajoute qu’on est bien contents qu’il soit pas comme le héron garde-bœufs et qu’on se sent rassuré quand il est là. Merci bonome. »
Léo : « Ils sont très beaux les chardonnerets rigolos. Carduelis carduelis, Fringillidés. »
Max : « Bonome, je pense à quelque chose… En Bretagne, au bord de la mer, nos zoisos-gardiens sont bien les bécasseaux sanderlings ? »
Le chevalier : « Oui, c’est ce que tu as dit. »
Max : « Ils ont rien fait quand tu es tombé. »
Le chevalier : « Faux. Tu étais trop bouleversé pour le voir mais il y en avait deux qui étaient prêts à décoller. »
Max : « Tu es sûr ? »
Le chevalier : « Ils étaient posés sur les rochers de la digue, aux aguets, attendant l’ordre d’intervenir. »
Max : « Tu dis pas ça pour prendre leur défense et éviter qu’ils se fassent gronder par Princesse par hasard ? »
Le chevalier : « Non Maxou. Ils ont bien fait leur travail. »
Max : « Mouai… Je suis pas convaincu… »
Léo : « Vous allez rater le héron pourpré 🙂 »
Max : « L’un des 363 hérons pourprés du département. Ça fait pas beaucoup quand même. »
Le chevalier : « Surtout que la Charentmaritimie accueille une part non négligeable de la population totale française. 14 % je crois. »
Max : « Chut maintenant, on arrive à un observatoire. Il faut pas que les zoisos nous entendent ! Tu peux nous poser sur le rebord s’il te plaît. »
Le chevalier : « Êtes-vous bien installés ? »
Max : « Oui bonomou. Merci bonomou 🙂 »
Léo : « Rholala ! »
Max : « Ben ça alors ! Elle lui avait rien fait et elle s’est fait crier dessus ! »
Léo : « Elle a eu peur ! La pôôôvre… »
Max : « Moi aussi 🙂 Je m’attendais pas à ça ! Et tu leur dis rien ? »
Le chevalier : « Je n’ai pas à intervenir dans les affaires internes des aigrettes garzettes ! »
Max : « Si les zoisos se crient dessus, c’est plus la peine de chuchoter. Léo, aurais-tu aperçu un beau zoiso ? »
Léo : « Oui 🙂 Il y a un chevalier gambette. Regarde… »
Max : « Tringa totanus, Scolopacidés. C’est normal de voir des chevaliers au Royaume des Chevaliers 🙂 Il cherche du manger. Bonome, pourrais-tu nous rappeler ce que mangent les chevaliers gambettes s’il te plaît ? »
Le chevalier : « Je peux 🙂 Ils se nourrissent de petits vers, petits mollusques, d’alevins, de petits poissons, parfois des insectes aquatiques ou leurs larves… »
Max : « Ils mangent tous les petits zanimos aquatiques. D’accord. Merci bonome. »
Léo : « Chevalier, vois-tu ce chevalier, là, sur la droite ? »
Le chevalier : « Je le vois Léo. »
Léo : « Je le reconnais pas. On dirait un gambette, mais pas tout à fait. Il ressemble aussi un peu au chevalier cul-blanc… Tu crois que les chevaliers peuvent s’hybrider ? »
Le chevalier : « Bonne question Léo. Peut-il y avoir reproduction entre deux espèces de chevaliers… »
Max : « Il faut rappeler ce qu’est un hybride bonome. Je peux le faire ? »
Le chevalier : « Bien sûr. »
Max : « Un hybride est un individu stérile obtenu par croisement de deux espèces. Enfin, normalement il est stérile. Parce qu’en botanique il existe des hybrides fertiles. C’est parce que la nature, elle s’en fiche des définitions des naturalistes. Elle fait ce qu’elle veut. Un peu comme toi bonome 🙂 »
Le chevalier : « 🙂 Merci pour ce rappel Maxou. Revenons à notre chevalier… »
Max : « Il y en a qui reviennent à leurs moutons mais nous, on revient à nos chevaliers Scolopacidés 🙂 »
Le chevalier : « Connaissez-vous le rasoir d’Ockham ? »
Max : « C’est pas le moment de te raser bonome ! Enfin ! En plus, on le connaît même pas ce Ockham ! Tu vas pas lui emprunter son rasoir ! »
Le chevalier : « 😀 Le rasoir d’Ockham est un principe scientifique assez ancien. Du 14ème siècle je crois. Ce principe dit qu’en cas de doute entre deux hypothèses il faut privilégier la plus simple. »
Max : « D’accord. Tu l’as bien connu ce monsieur ? Vous alliez papoter à la taverne en vous caféinant ? »
Le chevalier : « Moi, j’aurais connu Guillaume d’Ockham ? Max ! Et puis le café n’avait pas encore été importé en Europe. »
Max : « Ah… Alors vous buviez du lait de chèvre… »
Léo : « Chevalier, là, j’ai fait qu’une seule hypothèse. On peut pas utiliser le rasoir d’Ockham… »
Max : « Bien joué Léo ! Alors, bonomou, que vas-tu répondre ? »
Le chevalier : « Que c’est peut être un juvénile 🙂 »
Max : « Aïe ! Là, il faut reconnaître que son hypothèse est plus simple que la tienne mon Léo. »
Léo : « Un juvénile de quelle espèce ? »
Le chevalier : « D’après la couleur des pattes, celles du bec… Je dirais que c’est un gambette juvénile. »
Léo : « Merci chevalier. C’est un plaisir de faire l’ornithologie avec toi. On apprend toujours des tas de choses fort savantes. »
Max : « Et on découvre tes amis 🙂 Guillaume d’Ockham, Oscar Wilde, Maxime Lisbonne, Brias de Priène, Socrate… Tu en as connu du monde ! Oulala ! Bonome tu m’écoutes pas ! Qu’est ce que tu as vu encore ? … Mmmmm… Celui-là je le reconnais bien. Il balance l’arrière du corps tout le temps. Il est rigolo. C’est le chevalier guignette, Actitis hypoleucos. »
Léo : « C’est rigolo ! On a vu des Ardéidés et maintenant on voit des chevaliers 🙂 »
Le chevalier : « Il y en a une autre espèce là ! »
Max : « Il est presque tout noir… Il a un long bec orange et noir légèrement courbé à son extrémité… Ses pattes devraient être noires aussi ! Mais c’est quand même un chevalier arlequin, Tringa erythropus, Scolopacidés. »
Léo : « Comment se fait-il que ses pattes soient pas noires ? »
Le chevalier : « Son plumage ne l’est pas entièrement non plus. Vous voyez sûrement qu’il y a des tâches blanches… »
Max : « On voit. »
Le chevalier : « Le plumage entièrement noir avec les pattes noires sont des caractéristiques de la période nuptiale. »
Max : « Quand ils vont faire des œufs… »
Le chevalier : « Je suppose que cet individu est en train de changer de plumage et qu’il commence déjà à reprendre son habit internuptial. »
Léo : « Vous entendez ? Ils se parlent, ces deux chevaliers ! »
Max : « Ah non ! Tu vas pas apprendre à les imiter ! Je suis pas d’accord ! Après, tu vas en rêver cette nuit, tu vas siffloter dans ton sommeil et moi je vais encore pas dormir ! »
Le chevalier : « Tu iras dormir aux toilettes ! Léo, serais-tu d’accord pour tenter une imitation ? »
Léo : « Je veux bien essayer… L’arlequin d’abord. Son cri est plus simple. »
Le chevalier : « Bravo Léo ! Tu es vraiment doué 🙂 »
Léo : « Merci chevalier, mais celui là est pas très dur. Je suis pas sûr d’aussi bien réussir le cri du gambette. »
Max : « Si, tu as réussi ! Le vrai gambette a tourné la tête en t’entendant ! Il t’a même répondu ! »
Léo : « 🙂 »
Max : « Bon, on a vu tous les zoisos d’ici. On pourrait avancer. Bonome, tu veux bien nous descendre s’il te plaît ? »
Le chevalier : « A votre service mes petizours 🙂 »
Max : « Oh ! Une pelote de réjection ! »
Léo : « Elle contient des poils et des os. »
Max : « On peut la prendre pour ma collection bonome ? »
Le chevalier : « Si tu veux Max. »
Max : « Et tu m’avais promis qu’on les disséquerait ! On arrête pas d’en ramasser et on l’a jamais fait ! »
Le chevalier : « Pour bien le faire il faut beaucoup de temps Maxou. Et puis, il faut réfléchir à la façon d’exposer les os, quand la dissection est terminée. »
Max : « Je comprends. Tu as pas beaucoup de temps. Tu travailles trop. Et puis, tu nous emmènes toujours aux zoisos… Mais je vais quand même réfléchir à une présentation possible pour les os. »
Léo : « Il y en a une autre là ! »
Max : « On en a jamais vu des comme ça ! Ça alors ! »
Le chevalier : « Effectivement, c’est une première ! »
Max : « On la prend aussi et on l’étudiera plus tard. Oh ! Un insecte ! C’est un Diptère. Tu le connais bonome ? »
Le chevalier : « Oui. Ne vous en approchez pas trop. »
Max : « Il est dangereux ? »
Le chevalier : « Les femelles sont hématophages. »
Max : « Hématophages ? Comme dans un animal hématophage se nourrit de sang ? »
Le chevalier : « Oui. »
Max : « Bonome… on s’en fiche nous. Les Peluchiformes ont pas de sang ! C’est qui ce Diptère ? »
Le chevalier : « Un Tabanidés. Ce sont des ‘mouches’ dont les pièces buccales des femelles sont aplaties et denticulées. Je dirais que c’est un taon, du genre Tabanus. Les triangles blancs bien dessinés sur l’abdomen ainsi que les yeux bruns me laissent penser que c’est un Tabanus sudeticus. Mais c’est à vérifier. »
Max : « Elles piquent les zoms ces femelles ? »
Le chevalier : « Rarement. Elles préfèrent le sang des vaches ou des moutons. D’ailleurs, les garde-bœufs peuvent en attraper directement sur les bœufs. »
Max : « Pas quand ils gardent du rien du tout bonome ! Allez, on avance. »
Léo : « Regardez ! Il y a encore nos zoisos-gardiens ! »
Max : « A gauche, c’est un juvénile ! Mais tu vas encore pas vouloir qu’on aille jouer avec lui ! »
Le chevalier : « C’est surtout lui qui ne voudrait pas 🙂 »
Max : « Dis zoiso-gardien, on cherche un dragon pour offrir à Princesse. Pourrais-tu nous renseigner ? On sait que tu as pas le droit mais on dira rien à personne. C’est promis. … Tu réponds pas ? S’il te plaît. Tu es pas obligé de nous dire où il y en a. Tu peux juste nous donner un indice… Zoiso-gardien… Bonome, il veut pas répondre 🙁 »
Le chevalier : « Max… Tu l’as dit toi-même : il n’a pas le droit ! »
Max : « Mais on le dira pas ! Demande lui en zoiso s’il te plaît. Sinon, on trouvera jamais de dragon et on restera banni 🙁 »
Le chevalier : « Mon pauvre petitours. Viens dans mes bras… »
Max : « ;-( C’est gentil de me gratter le front mon Léo… »
Léo : « Allez, viens Maxou, on va voir les zoisos 🙂 »
Max : « Je veux bien voir des zoisos mais je voudrais trouver un dragon… »
Le chevalier : « Max, c’est bien toi qui as dit qu’un chevalier devait faire une quête n’est ce pas ? »
Max : « Oui… »
Le chevalier : « Tu as bien parlé de te mettre en quête d’un dragon. Pas d’en trouver un. »
Max : « Tu vas pas bien dans ta tête toi ! Si on fait une quête, c’est pour trouver ! »
Léo : « Maxou, je crois voir où veut en venir bonome. »
Max : « Et tu peux me dire, s’il te plaît ? »
Léo : « Le plus important, dans une quête, est de chercher. C’est pas grave de pas trouver. Et puis, ça fait que quelques jours que tu as choisi cette quête. On va pas trouver tout de suite. »
Max : « Le plus important c’est de chercher ? »
Le chevalier : « Oui Maxou. Léo a raison. C’est le chemin qui compte, pas là où il nous mène. »
Max : « C’est le chemin… Mais Princesse, elle va pas arrêter de te bannir juste parce qu’on fait la quête ! »
Le chevalier : « Crois-tu qu’elle serait plus sensible à un dragon, même domestiqué ? Allez, viens mon petitours. Poche-toi et on va voir des zoisos. »
Max : « … »
Léo : « On va aller à l’autre observatoire et ça ira mieux Maxou. »
Max : « On s’en fiche où on va. C’est le chemin qui compte… »
Le chevalier : « Tu n’as pas l’air convaincu ? »
Max : « Pas vraiment… »
Léo : « Regarde comme c’est beau Max 🙂 »
Max : « Il y a pas beaucoup d’eau… Ni de zoisos… »
Léo : « Des mouettes qui rigolent, des chevaliers, une échasse blanche… Ce sont des beaux zoisos. »
Max : « Une échasse blanche ? Himantopus himantopus, Récurvirostridés ? »
Léo : « Tout à fait 🙂 »
Max : « Zutalor ! Elle est trop loin ! Et j’ai encore oublié mes jumelles ! Bonome, il faudrait les laisser tout le temps dans ton sacado. »
Le chevalier : « Je tacherai d’y penser 🙂 »
Max : « Bon, on avance ! »
Léo : « Là, il y a un peu plus d’eau. Et plus de zoisos… »
Max : « Alors… Ils sont loin… Il y a des aigrettes garzettes, des canards colverts… »
Léo : « Des tadornes de Belon ! »
Max : « Et des spatules blanches… »
Léo : « Et là-bas, ce doit être des chevaliers… »
Max : « Je crois qu’il y a des échasses blanches… »
Léo : « Et des vanneaux huppés… »
Max : « Et à droite il y a un goéland. Brun ou marin… Il a le dos gris foncé. »
Léo : « En fait, je suis pas sûr pour les vanneaux… »
Max : « Pas grave mon Léo. Bonome, on voit pas bien les zoisos, on avance. »
Léo : « Attendez ! Il y a une aigrette garzette ! »
Max : « Je crois qu’elle nous a vus 🙂 Bougez plus… »
Léo : « Si ! Comme ça bonome pourra la fotoer au décollage ! »
Max : « Tu l’appelles de plus en plus souvent bonome 🙂 »
Léo : « 🙂 Ben, c’est un peu mon bonome à moi aussi 🙂 »
Le chevalier : « Il y a des enfants qui ont des ours en peluche. Moi, j’ai des petizours qui ont un bonome 🙂 »
Max : « C’est comme ça au Pays des Zoisos 🙂 Léo ! Regarde là-haut ! »
Léo : « C’est un milan noir ! Maintenant je le reconnais bien à sa queue échancrée 🙂 Merci Maxou. »
Max : « C’est grâce au gentil spécialiste en zoisos. Il faudra allez le voir un jour bonome. Pour vérifier nos déterminations. »
Le chevalier : « Si tu veux Max. Nous le croiserons peut-être aujourd’hui… »
Max : « Dites, vous trouvez pas que ça sent très mauvais ? »
Léo : « Si. »
Le chevalier : « J’avais déjà remarqué cette odeur à l’aller. »
Max : « Elle vient d’où ? »
Le chevalier : « Je ne sais pas mais nous devons approcher de sa source. Elle est de plus en plus forte. »
Max : « Viens Léo, on se poche. On sentira moins… »
Le chevalier : « J’ai trouvé ! C’est le cadavre d’une vache morte qui en est à l’origine ! »
Max : « Éloigne toi d’elle bonome ! Vite ! »
Le chevalier : « Il y a une bergeronnette qui s’est posée dessus. Laissez-moi la fotoer. »
Max : « Dépêche-toi un peu ! L’odeur est insupportable ! Léo, qu’est ce que tu fais ? »
Léo : « Je voudrais voir la bergeronnette. »
Léo : « C’est une printanière. Chevalier, qu’est ce qu’elle fait sur le cadavre ? »
Le chevalier : « Pour elle c’est un promontoire comme un autre. Et puis, les cadavres attirent des insectes, alors elle attend peut-être son dîner. Bon, l’odeur est vraiment trop désagréable. Pochez vous bien et j’avance. »
Max (sortant la tête de la poche) : « Pourquoi tu t’arrêtes bonome ? Ah, ça sent moins mauvais… Rhoooo… Léo, regarde ! »
Léo : « Rholala ! Qu’est ce qu’il est beau ce zoiso ! »
Max : « Mais ses pattes sont pas croyables ! Qu’est ce qu’elles sont longues ! Et encore, là, on les voit pas entièrement. »
Léo : « Une échasse blanche… »
Max : « Bonomou, tu peux t’en approcher ? »
Le chevalier : « Je vais essayer… »
Max : « Elle crie ! Je crois qu’on est repérés ! »
Léo : « Elle s’envole ! »
Max : « Tu as fotoé ? »
Le chevalier : « Évidemment ! »
Max : « Montre nous ça… »
Léo : « Rhoooo… »
Max : « Rholalacébôôô ! On sait Léo 🙂 »
Léo : « Ben oui ! C’est un très beau zoiso et bonome a bien réussi les fotos ! Rholala c’est beau si je veux ! »
Max : « Oui Léo. »
Léo : « Et tu te moques pas de moi ! »
Max : « Non Léo. Bonome, tu vois les petits zoisos tout là-bas ? »
Le chevalier : « Ceux qui sont alignés et qui cherchent leur nourriture dans l’eau ? »
Max : « Oui. On les voit pas bien, nous. Tu peux les zoomer fort pour nous les montrer ? S’il te plaît. »
Le chevalier : « Voilà voilà ! Oui, je vous montre 🙂 »
Max : « On dirait bien des bécasseaux… »
Léo : « Avec la tâche noire sous le ventre, on les reconnaît bien. »
Max : « Ce sont des bécasseaux variables. Calidris alpina. Encore des Scolopacidés. »
Léo : « Mais à part les variables et les sanderlings, on connaît pas bien les bécasseaux. Il y a le cocorli, le violet, le maubèche et plein d’autres encore et on les a jamais vus. »
Max : « Bonome, Léo a raison. Pourquoi tu nous trouves pas d’autres bécasseaux ? »
Le chevalier : « Ils n’aiment pas les petizours capricieux. »
Max : « On est pas capricieux, nous ! »
Le chevalier : « Vous voulez que je vous trouve des bécasseaux, comme ça, d’un coup. C’est ce que j’appelle être capricieux. »
Max : « Mais noooonnnn ! On les veut pas tout de suite, là, maintenant ! On aimerait bien voir d’autres bécasseaux. C’est tout. Tu trouves toujours des beaux zoisos. Alors on se disait que tu pourrais trouver des bécasseaux. »
Léo : « Tiens ! Une vache ! Elle est pas toute morte celle-là 🙂 »
Max : « Tu m’a déjà expliqué la vache. On dira juste que c’est un mammifère et que son nom, en scientifique, est Bos primagenus taurus. C’est un beau mammifère la vache. On peut aller lui dire bonjour ? »
Le chevalier : « Si vous voulez. Mais vous ne préférez pas que je vous porte pour que vous lui caressiez le front ? »
Max : « D’accord 🙂 »
Après la vache, on était revenus au tout début du Royaume des Chevaliers. D’après le programme établi ce matin par Léo, on devait retourner à notre monture, passer devant, puis aller à l’Observatoire. C’est un long trajet et bonome nous a conseillé de nous pocher. Comme on est de gentils petizours, on a obéi à notre bonome. On s’est pochés. Et on s’est endormis l’un contre l’autre 🙂 Léo a pas siffloté dans son sommeil. Ou alors ça m’a pas réveillé. Moi, j’ai fait un beau rêve. On trouvait un dragon. Un gros, énorme. Avec des ailes, des grosses dents pointues et un air très méchant. Mais quand bonome s’est approché de lui et lui a parlé, il s’est tout de suite calmé. Bonome, il parle le dragon aussi. Alors, tous les deux, ils ont papoté. Le dragon avait plus l’air méchant du tout. Il rigolait et bonome aussi. Après, le dragon nous a fait signe de monter sur son dos et dès que nous fumes installés il s’envola. Léo arrêtait pas de rholalaer pendant qu’on survolait le Pays des Zoisos. Il faut dire que le Pays des Zoisos est déjà très beau au ras du sol, alors quand on le voit du ciel et qu’on peut observer les zoisos par le dessus alors qu’ils volent déjà très haut, c’est très impressionnant et assez inhabituel 🙂 Et on volait, on volait… Puis, j’ai aperçu le château et j’ai compris que le dragon nous y emmenait. Il allait nous aider à être débannis en faisant croire que bonome l’avait capturé. Après s’être posé dans la cour du château, il a pris un air très triste, comme un animal sauvage qui se retrouve d’un coup en captivité et qui regrette sa liberté. Un serviteur est venu voir, puis il a couru te prévenir, Princesse. J’ai adoré la tête que tu as faite quand tu es arrivée dans la cour du château 🙂 Tu étais étonnée, apeurée et intriguée. Surprise aussi de voir bonome. Il avait fière allure mon chevalier sauroctone, tenant en laisse un gigantesque dragon. C’est alors que tu allais parler que je me suis réveillé. Je saurai jamais ce que tu allais lui dire…
Message personnel : Il faut pas avoir peur des dragons. Ils sont comme bonome, victimes d’une fausse réputation. En fait, quand on sait leur parler, ils sont très gentils. Si on arrive à en capturer un, on te le montrera avant de l’apporter à Princesse. Prends soin de toi 🙂
Max : « Bonome, viens voir ce que nous a envoyé Brindille. »
Le chevalier : » 🙂 »
Max : « Pourquoi on a pas des chardonnerets rigolos qui viennent prendre leur bain dans notre cabane nous ? Tu peux me dire ? »
Le chevalier : « Parce que les zoisos sont des animaux sauvages Maxou. »
Max : « Et on pourrait pas accueillir les zoisos qui veulent prendre un bain ? »
Le chevalier : « Mets une annonce sur ton blog 🙂 AVIS AUX ZOISOS ! VOUS POUVEZ VENIR PRENDRE UN BAIN DANS LA CABANE DU CHEVALIER ! »
Max : « Mouai… Nous, on a même pas de chardonneret rigolo… »
Bonjour Brindille,
Comment vas-tu ? J’ai montré le film à bonome. Il veut même pas qu’on donne le bain aux zoisos.
As-tu des nouvelles de ton amie la mésange huppée ? Tu voudrais bien nous la présenter ?
A bientôt et gratouillis à toi 🙂
Bonjour Max et Léo,
Voici une vidéo qui va vous plaire 🙂
Un chardonneret rigolo fait sa toilette 🙂
Mais vous allez craquer en découvrant où ce petit zoiso votre ami prend son bain 🙂
Gratouillis à tous deux !
Votre amie Brindille
http://www.chonday.com/Videos/peacwatchju3