Dimanche 10 Avril, An III
Max : « Léo, je vais graver mon blog. Tu viens m’aider ? … Léo ! … Léo ? Ben dis donc, tu pourrais répondre mon Léo… Léo ! … Bonome ! Bonome ! Léo va pas bien ! Il est à la fenêtre et il a le regard vide. Il me répond même pas quand je lui parle ! Qu’est ce qu’il a ? Va le voir s’il te plaît. »
Le chevalier : « Je crois comprendre… Léo, qu’est ce qu’il t’arrive ? Max me dit que tu ne lui réponds pas quand il te parle. Léo ? »
Max : « Tu vois ! Il est parti dans sa tête ? »
Le chevalier : « Pire que ça… »
Max : « Pire que ça ? »
Le chevalier : « Il n’est plus avec nous. »
Max : « Qu’est ce qu’il a ? C’est grave ? »
Le chevalier : « Je vais essayer quelque chose… Korrigans ! Schistes de Postolonnec, Menhirs ! »
Léo se retourne et regarde Max et le chevalier avec un regard triste…
Le chevalier : « La Bretagne te manque Léo, c’est ça ? »
Léo : « Oui 🙁 On s’ennuie ici. Il y a pas les korrigans. On peut pas faire la géologie… »
Max : « Mais il y a des zoisos mon Léo ! On pourrait aller voir les zoisos ! »
Léo : « Je les aime beaucoup les zoisos d’ici mais on les connaît tous par cœur. On sait presque ce qu’on va voir avant de partir. Grébou ici, grébu là… Un héron cendré, des cygnes, des foulques… Et il y a même pas des cailloux ou des falaises. Chevalier, tu veux pas trouver une cabane en Bretagne ? Je t’aiderai à l’aménager. S’il te plaît ! »
Le chevalier : « Tu me tentes mon Léo… Mais tu sais bien que cela ne se fait pas comme ça. Il faut du temps… »
Léo : « Je veux bien attendre si un jour on y va. Allez chevalier… s’il te plaît… »
Max : « Tu voudrais tout quitter ici ? »
Léo : « Quitter quoi ? Notre cabane ? Il y en a d’autres, des cabanes ! »
Max : « Mais et nos zoisos ? Martin ? Qu’est ce qu’il dirait Martin ? Et blongios ? »
Léo : « Des Martins, il y en a en Bretagne. On en a vu. Et blongios, je l’ai jamais rencontré. »
Max : « Et Brindille ? »
Léo : « Oui, il y a Brindille, mais elle comprendrait… »
Le chevalier : « Léo, pour le moment, tout ce que je peux te proposer, c’est d’aller en inspection. »
Max : « Bonome, je te rappelle que tu es encore tout cassé ! »
Le chevalier : « Max, tu ne penses pas que Léo a besoin de sortir ? C’est plus important que mon épaule qui, d’ailleurs, va mieux. »
Léo : « Tu veux aller en inspection ? Pour moi ? Malgré ton épaule ? »
Le chevalier : « Pour toi, pour Max, pour moi… Nous ne sommes pas sortis de toute la semaine. C’est normal que nous déprimions. »
Léo : « Merci Chevalier ! »
Max : « Mais, on va où ? »
Le chevalier : « Au Royaume des Grèbes ! Léo a raison. Nous savons que nous allons les rencontrer. Mais je suis sûr qu’il nous réserveront de belles surprises 🙂 »
Au Royaume des Grèbes…
Max : « Alors Léo, ça va mieux ? »
Léo : « Max, nous venons d’arriver… »
Max : « Mais ça fait du bien d’être dans la nature ! Tu sens le vent ? Il est venu exprès pour te caresser le visage ! Et il porte jusqu’à nous le cri des goélands 🙂 Oh ! Un huîtrier-pie ! Tu l’entends Léo ? »
Léo : « Il a de la chance le vent, d’être à la fois ici et en Bretagne. Nous on est qu’ici 🙁 »
Max : « Oui, mais il est beau ce Royaume. Regarde Léo ! Un geai des chênes ! Il est venu pour toi ! On l’a jamais vu d’aussi près ! »
Léo : « Garrulus glandarius, Corvidés. Qu’est ce qu’il est beau ce zoiso ! Il a les yeux bleus, comme le chevalier 🙂 »
Max : « Moi j’aime beaucoup les plumes striées de bleu et de noir qu’il a sur les ailes ! Bonome en a dans ses tiroirs. Je suis sûr qu’on pourrait en faire quelque chose… Bonome, cet automne on ramassera des glands et on les mettra dans la mangeoire. On voit souvent des geais dans le tilleul en face de la chambre. On pourrait les nourrir quand même ! »
Léo : « Oh oui ! Comme ça, on aura nos geais à nous ! »
Max : « Et des geais, on en a pas vu en Bretagne 🙂 »
Léo : « Max, c’est gentil, mais parle pas de la Bretagne s’il te plaît. »
Max : « Il y a un picpic ! »
Léo : « Picpic ? Le pic vert ? Picus viridis, Picidés ? Il est où ? »
Max : « Là-bas, par terre, dans les herbes hautes… »
Léo : « Rholala ! On le voit à peine ! Il est bien camouflé. »
Max : « Ben oui. Le pic vert est le seul pic qui passe plus de temps au sol que sur les arbres. Et au sol, il y a de l’herbe ! »
Léo : « Mais c’est pas malin alors d’avoir du rouge sur la tête. En plus, rouge et vert sont des couleurs complémentaires. Elles se font ressortir l’une l’autre. »
Max : « C’est vrai ça bonome ! Il a raison Léo. C’est pas malin le rouge ! »
Le chevalier : « Ce n’est pas non plus un gros handicap. Il y a peu de rouge sur un pic vert. Et puis, vous avez déjà dû voir des fruits rouges dans les herbes hautes. »
Max : « Alors il est bien caché ! On le voit à peine. Si Princesse fait pas attention en regardant les fotos, elle va pas le voir. Dis bonome, qu’est ce qu’elle dirait Princesse si on partait en Bretagne ? »
Le chevalier : « Rien. »
Max : « Rien ? Alors on partirait tout là-bas et elle dirait rien ? »
Le chevalier : « Max, elle m’a envoyé inspecter le Pays des Zoisos. Que je le fasse ici ou en Bretagne n’a pas beaucoup d’importance pour elle… »
Léo : « Je vous demande pardon de vous interrompre, mais il y a une faisane là-bas… Tu veux bien la fotoer s’il te plaît ? »
Le chevalier : « Bien sûr mon Léo 🙂 »
Max : « On dit une faisane ? On doit pas dire une poule faisane ? »
Le chevalier : « L’un et l’autre se disent Maxou. »
Max : « Avec les grillages, Princesse va croire que les zanimos sont en captivité ici… »
Le chevalier : « Non Max. Ces grillages sont destinés aux hommes. Les animaux s’en fichent. La faisane peut s’envoler et passer par dessus. Les grillages sont là pour empêcher les hommes d’aller embêter les animaux. »
Max : « C’est rigolo ! C’est un parc zomologique pour les zanimos 🙂 Les zoms restent sur les chemins et les zanimos peuvent venir les observer si ils veulent. Il y a pas de mâle faisan ? »
Le chevalier : « 🙂 Je crois l’avoir entendu… »
Léo : « Oui oui ! Il est là-bas, pas loin, dans les végétos. Je l’ai bien entendu aussi. Rhoooo… »
Max : « Quoi Rhoooo ? »
Le chevalier : « Là haut ! Presque au dessus de nous… »
Max : « Oulala ! Un héron cendré ! Ardea cinerea, Ardéidés. Il plane au dessus de nous ! Ça me rappelle la Charentmaritimie ! »
Léo : « En Charentmaritimie il y a pas que le héron cendré ! Il y a aussi le héron pourpré, le héron garde-bœufs, les aigrettes garzettes… »
Max : « … les grandes aigrettes, les bihoreaux gris… »
Léo : « J’ai jamais vu le bihoreau gris… »
Max : « On le verra cet été Léo. Sois patient 🙂 Oh ! Regardez ! Il y a des petits canards ! »
Le chevalier : « Des petits colverts 🙂 »
Léo : « Anas platyrhynchos, Anatidés. Ce sont les premiers petits de l’année ! Ils sont mignons ! »
Max : « Bonome, le papa est avec eux. »
Le chevalier : « Oui, je vois. »
Max : « Et c’est pas toi qui m’as dit que le papa s’occupait pas de ses petits ? Qu’il allait au bistrot avec ses copains ? Et que les petits le rencontraient plus tard et lui disaient ‘Bonjour monsieur le canard‘, en canarcolvérien, sans reconnaître leur papa parce qu’ils l’avaient jamais vu ? »
Le chevalier : « Si, c’est moi. »
Max : « Et là, il y a le papa avec les petits ! »
Le chevalier : « oui Max. »
Max : « C’est tout ce que tu as à dire ? Oui Max … »
Le chevalier : « Que puis-je dire d’autre ? J’ai lu, j’en suis sûr, que le mâle colvert ne participe pas à l’éducation des petits. Là, je vois qu’il est présent. La réalité est qu’il est présent. J’ai dit une erreur. »
Léo : « Ça arrive de dire des erreurs chevalier. »
Max : « Oui, ça arrive de dire des erreurs… Mais quand même ! J’ai une responsabilité envers mes lecteurs moi ! Je peux pas graver des erreurs ! Tu devrais mieux vérifier tes sources bonome. »
Le chevalier : « J’y tacherai dorénavant. Pour le moment, observons grébou 🙂 »
Max : « Ton chouchou zoiso ! »
Léo : « Il est très beau grébou. Oh ! Il a ploufé ! »
Max : « Ben oui. Il a ploufé, il ploufe, c’est un ploufeur ! Léo, je te rappelle qu’il se nourrit de zanimos aquatiques. Aquatique ça vient du grékancien. Ça veut dire dans l’eau. Alors si il veut manger, il doit ploufer ! On le sait depuis longtemps ! »
Léo : « Je sais Maxou. Mais j’aime bien le voir ploufer 🙂 »
Le chevalier : « Il ne se nourrit pas seulement d’animaux aquatiques Max. Je l’ai souvent vu attraper des Odonates… »
Max : « Les odonates, ce sont les libellules et les demoiselles, Léo. »
Léo : « Merci Maxou 🙂 »
Le chevalier : « Il les attrape par dessous. »
Max : « Comment ça ? »
Le chevalier : « Il les repère, plonge, enfin ploufe, et remonte juste sous elles et les gobe, d’un coup. »
Max : « Gloub la libellule ! »
Léo : « Il est malin grébou 🙂 »
Max : « C’est bon une libellule ? »
Léo : « Max, tu ne penses qu’à manger ! »
Max : « Même pas vrai ! Je me demande si c’est bon une libellule, par empathie pour grébou. C’est que de la curiosité scientifique ! Je mange pas des libellules moi. »
Le chevalier : « A sa place j’enlèverais les ailes… »
Max : « Il peut pas, il a pas de doigts ! »
Léo : « Ils sont deux maintenant ! »
Max : « Tu crois que c’est un couple ? Il vont faire des œufs ? »
Léo : « Oh oui ! Faites des œufs les grébous ! J’ai envie de voir des petits faire du parent-stop ! Et ils sont mignons vos petits ! »
Max : « Et puis, il faut bien perpétuer l’espèce ! »
Léo : « Allez les grébous ! Perpétuez un peu 🙂 »
Le chevalier : « C’est peut-être un peu tôt. Il me semble qu’ils se reproduisent plus tard, vers la fin du printemps. Ou même en été… »
Max : « Ils sont partis… On va voir plus loin ? »
Léo : « Ben oui Maxou. On va pas rester toute la journée ici… »
Max : « Pouillot ! »
Léo : « Toi tu joues aux zoisos dès qu’on voit un pouillot ! »
Max : « J’aime bien les pouillots 🙂 Tu le reconnais celui-là bonome ? »
Le chevalier : « Pouillot véloce, Phylloscopus collybita, Phylloscopidés. »
Max : « Sûr ? »
Le chevalier : « Pas du tout 🙂 Mais il a un sourcil clair, des pattes sombres, presque noires… »
Max : « Il faudra étudier attentivement les pouillots un jour. On peut pas rester comme ça. »
Léo : « Il nous faut une formation 🙂 »
Max : « Pfff… On arrive à l’observatoire où on voit Martin. Tu crois qu’il va venir ? »
Le chevalier : « Impossible de prévoir Maxou. »
Max : « Moi je crois pas. Ça fait longtemps qu’on est pas venus. Il doit être un peu fâché. Il viendra pas. Ou alors de loin et vite fait… C’est dommage, on aurait pu lui donner des nouvelles des Martins de Bretagne… Léo, pourquoi tu regardes sur les côtés de l’observatoire ? »
Léo : « Chut ! Il y a des mésanges charbonnières. Venez voir… »
Max : « La première c’est un mâle. On voit bien la cravate noire, épaisse, qui s’élargit sous le ventre… »
Léo : « Et l’autre, c’est une femelle. Elle a de la laine de mouton dans son bec. Elle doit faire le nid. »
Max : « Ils vont faire des œufs 🙂 »
Léo : « C’est encore la femelle qui fait tout ! Le mâle fait que surveiller. »
Le chevalier : « Max, tu es bien un petit mâle toi ! Tu ne fais rien du tout dans la cabane 🙂 »
Max : « J’aide Léo à mettre tes chaussettes ! »
Léo : « Elles sont parties ! Zutalor ! Il faudra revenir voir les petits. »
Le chevalier : « Nous reviendrons Léo, tu sais bien. »
Max : « Pour le moment, on va aller ailleurs. Il y a pas des zoisos ici. »
Léo : « Comment ça se fait que des fois on voit pas de zoisos ici, et d’autres fois, il y en a plein ? »
Le chevalier : « Je ne sais pas Léo. Ils doivent se promener. »
Max : « On reviendra tout à l’heure. Il est trop tôt. Allons à l’observatoire suivant. »
Léo : « Des colverts ! Deux mâles ! »
Max : « Ils vont pas faire des œufs alors. »
Léo : « Ils n’ont pas trouvé de femelles. Les pauvres… »
Max : « Ils en trouveront peut-être plus tard. Et puis, tu sais Léo, il y a beaucoup de colverts. Si ils se reproduisent tous, il y en aurait trop. Il y aurait des colverts partout. On pourrait plus avancer tellement il y en aurait ! »
Léo : « 🙂 Quand même pas ! Et puis, il y a les prédateurs. Ils mangeraient plus de petits. »
Max : « JE T’INTERDIS D’IMAGINER UN PRÉDATEUR EN TRAIN DE MANGER UN PETIT ZOISO ! ON MANGE PAS LES PETITS ZOISOS ! ÇA DEVRAIT ÊTRE INTERDIT DE MANGER DES PETITS ZOISOS ! »
Léo : « Ben voilà ! Tu as crié et les colverts se sont sauvés ! »
Max : « Ils ont couru sur l’eau pour s’envoler. »
Léo : « Ben oui, je t’ai dit déjà : il y a que les sarcelles d’hiver qui courent pas. Elles sautent et s’envolent d’un coup. »
Max : « Elles sont fortes les sarcelles d’hiver. Mais on va pas en voir. Elles sont reparties déjà. C’est que l’hiver les sarcelles d’hiver. »
Léo : « On continue l’inspection ? »
Max : « Oui mon Léo. Il faut faire tout le tour du Royaume. Le long des chemins on verra peut-être des passereaux. »
Léo : « Pouillot ! Phylloscopus collybita, Phylloscopidés ! »
Max : « Toi aussi tu joues aux zoisos ! »
Léo : « Ouiiii 🙂 Un point partout ! »
Max : « Un pouillot partout ! »
Le chevalier : « Sturnus vulgaris, Sturnidés ! »
Léo : « Rhoooo ! Qu’il est bôôôô ! »
Max : « Oui mais si bonome joue, on gagnera jamais ! Il connaît tous les zoisos et il a des superzieux ! »
Léo : « Profite de l’étourneau Maxou, au lieu de ronchonner. »
Max : « Il a mis quel plumage ? Parce qu’il a des taches blanches partout. »
Le chevalier : « Il a des taches sur le bas du corps. Son plumage est noir. »
Léo : « Et il a le bec jaune ! »
Le chevalier : « Sa base me paraît bleue… »
Léo : « Tu crois ? »
Max : « Ben oui ! »
Léo : « Et ça veut dire quoi si la base du bec est bleue ? »
Le chevalier : « Ça veut dire qu’il s’agit d’un mâle en plumage nuptial. »
Max : « Ben oui ! C’est le printemps ! Ils sont en plumage nuptial les zoisos. C’est normal. »
Léo : « C’est toi qui as posé la question Maxou 🙂 »
Max : « Pour que bonome réponde et se croit cultivé et intéressant 🙂 »
Léo : « Tiens picpic s’est déguisé en poteau ! »
Max : « Il a presque les même couleurs ! »
Léo : « Mais il bouge trop ! Ça bouge pas un poteau. Picpic fait rien qu’à bouger la tête ! A droite, à gauche, à droite… »
Max : « Picpic, tu fais pas bien le poteau ! Tu fais mieux l’herbe 🙂 »
Léo : « Tu dois encore t’entraîner pour te déguiser en poteau 🙂 »
Le chevalier : « Vous ne devriez pas vous moquer de picpic. »
Max : « On se moque pas ! »
Léo : « On le taquine ! »
Le chevalier : « Ce n’est pas un juvénile ! »
Max : « Pfff… Tu veux jamais rigoler. »
Le chevalier : « Pardon Maxou. »
Max : « C’est plus drôle maintenant. Allez, on avance ! »
Léo : « Chevalier, c’est qui ce zoiso là-bas ? Il a le dessus de la tête noir. »
Max : « On l’a jamais vu celui-là ! Tu es qui, zoiso ? »
Léo : « Tu le fotoes ? »
Le chevalier : « Voilà ! C’est fait ! »
Max : « Alors on va se trouver un banc et on va le chercher dans mon beau livre de zoisos. Je veux savoir qui c’est ce zoiso ! »
Léo : « Tu nous donnes un indice s’il te plaît ? »
Le chevalier : « Cherchez chez les Sylviidés. »
Max : « Elle s’appelle Sylvie ? »
Léo : « Mais non Maxou 🙂 Sylvia, à la rigueur 🙂 J’ai trouvé ! Sylvia atricapilla. C’est la fauvette à tête noire. Tu la connaissais déjà chevalier ? »
Le chevalier : « Je l’ai déjà croisé l’an dernier. Il me semble qu’elle ne s’observe ici que du printemps à l’automne. »
Max : « Elle passe pas l’hiver ici ? Il fait trop froid ? »
Le chevalier : « Trop froid pour ses proies. »
Max : « Elle mange quoi ? »
Le chevalier : « Vous le voyez bien à son bec ! »
Léo : « Il est fin et allongé. »
Le chevalier : « C’est un bec d’insectivore. »
Max : « Et l’hiver, il y a pas assez des insectes alors elle va plus au sud. Et nous, on la voit plus. »
Léo : « Tu connais d’autres choses sur la fauvette à tête noire ? »
Le chevalier : « Cet individu est un mâle. »
Max : « Comment tu le sais ? »
Le chevalier : « Le dessus de sa tête noire. »
Léo : « Max, si tu regardais dans ton beau livre 🙂 »
Max : « Ah oui ! Le mâle a le dessus de la tête noir alors qu’il est marron chez la femelle. En tout cas, on a vu un zoiso de plus 🙂 On reprend l’inspection ? »
Léo : « Oh oui ! On va voir d’autres belles choses 🙂 »
Max : « On pourrait aller voir le tussilage. On l’a vu alors que c’était encore l’hiver. Il avait que des fleurs. Il est bizarre le tussilage. Allez, c’est juste là ! »
Léo : « Tu te souviens de toutes les plantes que nous avons rencontrées Maxou ? »
Max : « Pas toutes quand même, mais beaucoup 🙂 Voilà, il est là. Tussilago farfara, Astéracées. »
Léo : « Il donne des fruits. »
Max : « Ce sont des fruits à aigrette. Ils seront dispersés par le vent. Il y en aura partout où souffle le vent. »
Léo : « Et il y a les feuilles. Il avait pas de feuilles cet hiver. Max, c’est encore un capitule de fleurs ? »
Max : « Oui Léo. Toutes les Astéracées ont des capitules. Là, les fleurs stériles sont jaunes comme les fleurs fertiles. Mais c’est comme la pâquerette. »
Léo : « Et tu connais toute la famille ? »
Max : « Ben non. J’en connais que quelques unes. C’est une trèèèès grande famille, les Astéracées. Et elles n’habitent pas toutes autour de chez nous. Bon, le tussilage va bien. Il a fait ses graines et donc il aura des petits. L’espèce n’est pas en danger ici. On peut continuer. »
Léo : « On va à l’autre observatoire ? Tu veux bien chevalier ? »
Le chevalier : « Bien sûr mon Léo. »
Léo : « Max, on fait la course ? C’est parti ! »
Max : « Hé ! Mais tu triches ! Tu es parti avant de donner le signal ! »
Le chevalier : « Max, si tu ne démarres pas rapidement, Léo est sûr de gagner ! »
Léo : « J’ai gagné ! »
Max : « Tu as triché ! C’est pas du jeu ! »
Léo : « Mais j’ai gagné ! Allez, viens, il y a un cygne tuberculé ! »
Max : « Oulala ! Il fait sa toilette ! Fotoe-le bonome ! »
Léo : « Quel beau spectacle ! La chance ! »
Max : « Tu crois qu’il voudra bien nous prendre sur son dos le cygne ? »
Léo : « Non non non Maxou ! Il voudra pas ! C’est un zanimo sauvage ! Il va pas prendre des petizours sur son dos ! »
Max : « On est des zanimos nous aussi ! »
Léo : « Mais pas des zanimos sauvages ! Non Max. Je veux même pas que tu lui demandes. Çavapalatête ! »
Max : « Pfff… Mais il s’envole ! Oulala quel bruit ! »
Max : « Fotoé ? »
Le chevalier : « Fotoé ! »
Max : « T’es trop fort mon bonome 🙂 »
Léo : « Il se repose déjà ! Il a volé à peine cent mètres ! »
Max : « Venez, on va le voir. »
Léo : « STOP ! »
Max : « Quoi stop ? »
Léo : « Il y a un nid de foulques macroules. Tu crois qu’ils couvent ? »
Max : « Chouette alors ! Il va y avoir des petites foulques ! Mais j’espère qu’il va pas trop pleuvoir ? »
Léo : « Pourquoi ? C’est bien la pluie. La nature a besoin d’eau, tu sais bien Max. »
Max : « Oui oui ! Mais pas trop de pluie quand même. Parce que le nid des foulques est attaché. Il peut pas suivre le niveau de l’eau. Alors, si il y a trop de pluie, le nid est submergé et les œufs sont tout morts. Et puis, quand il pleut, Martin peut pas pêcher. Il voit pas les poissons sous l’eau à cause des impacts des gouttes. Et si il peut pas pêcher il meurt de faim 🙁 »
Léo : « Je comprends. Alors pas trop de pluie. Ou alors, il faut de grosses averses mais qui durent pas longtemps. Comme ça il y a de l’eau, Martin se repose et après il peut pêcher. »
Max : « Léo, tu as vu ? »
Léo : « Un nid de cygnes ! Il va y avoir des petits ! Rholala ! »
Max : « C’est bien le printemps ! Il y a plein de bonnes nouvelles ! Les végétos font des graines, les zoisos font des œufs 🙂 »
Léo : « Et on a vu des renards ! Il va peut-être y avoir des renardeaux ! »
Max : « Oulala ! Mais c’est vrai ça ! Bonome, il va falloir revenir souvent pour essayer de voir tous ces petits. Des renardeaux… »
Léo : « Dites, et si on refaisait un tour ? »
Max : « Oh oui bonome ! Il est tôt encore ! »
Le chevalier : « D’accord. Continuons l’inspection ! »
Max et Léo : « Pouillot ! »
Le chevalier : « Un point chacun ! »
Max : « Zutalor ! On est encore à égalité. Deux pouillots chacun. »
Léo : « C’est encore un pouillot véloce ? »
Le chevalier : « Oui, apparemment. »
Léo : « Phylloscopus collybita. On va bien les connaître à force. Ils migrent, eux aussi ? »
Le chevalier : « Oui. Ils hivernent autour de la Méditerranée, ou au sud du Sahara. On peut les apercevoir à partir de Mars et jusqu’en octobre. »
Max : « Et après ils repartent. Oulala, ça fait une longue distance pour un si petit zoiso. Il est très courageux. »
Léo : « Et leurs petits ? Ils doivent migrer aux aussi ? »
Le chevalier : « Oui Léo. »
Léo : « Ils ont à peine quelques mois et ils doivent tout voler ? Les pauvres. Je voudrais pas être un zoiso moi. »
Max : « Tu as déjà dit le contraire. Tu voulais voler et observer le Pays des Zoisos d’en haut. »
Léo : « Oui, en rêve. Mais je voudrais pas devoir tout voler à à peine quelques mois. »
Max : « De toutes façons tu es pas un zoiso. Tu es un petitours et tu migres pas. »
Le chevalier : « Normalement les ours hibernent vous savez. »
Max : « C’est parce qu’ils ont pas des pantalons 🙂 Et puis nous, on a du chocolat à volonté. Et du miel aussi ! Alors on a pas besoin d’hiberner. On inspecte et après on va se réchauffer dans nos lits 🙂 »
Le chevalier : « Vous êtes des petizours gâtés 🙂 »
Léo : « On a beaucoup de chance, ça c’est vrai 🙂 »
Max : « C’est surtout toi qui as la chance d’avoir deux petizours 🙂 »
Léo : « Oh la jolie fleur ! Viens Maxou, on va l’observer. »
Max : « Bonjour jolie fleur ! »
Léo : « Maxou, viens voir ! J’en ai trouvé une rose. Rholala ! Qu’est ce qu’elles sont belles ! »
Max : « On fait la botanique ? »
Léo : « Tu veux étudier ces belles fleurs ? Mais on voit rien du tout ! Il faudrait l’ouvrir pour voir les pièces florales. Tu veux pas l’abîmer quand même ? »
Max : « Ben non. On voit ce qu’on peut et on demande à bonome pour le reste. Bonome, tu peux venir nous expliquer la jolie fleur s’il te plaît ? »
Le chevalier : « C’est une primevère. »
Max : « Une primevère ? Mais elle ressemble pas à l’autre ! »
Léo : « Comment on reconnaît les primevères ? »
Le chevalier : « Max, je suppose que tu as encore oublié ta flore. »
Max : « Ben oui 🙁 »
Le chevalier : « Alors je vais essayer de refaire la détermination de tête jusqu’au genre Primula… Mais tu ne me feras pas de reproches si je me trompe. »
Max : « Non bonome, promis. C’est ma faute, ma très grande faute. J’aurais dû prendre ma flore. »
Le chevalier : « Alors. Max, te souviens-tu du premier choix à faire ? »
Max : « Je suis pas sûr. Je crois qu’il faut regarder si les pétales sont libres ou soudés entre eux, au moins sur une partie de leur longueur. Mais il y a peut-être autre chose avant. »
Le chevalier : « Il y a autre chose mais nous sommes entre nous 🙂 »
Max : « D’accord. Alors on va à fleurs à pétales soudés entre eux. Et après ? »
Le chevalier : « Les étamines sont soudées à la corolle. »
Léo : « Alors si on retirait les pétales, les étamines viendraient avec ? »
Le chevalier : « Exact. »
Max : « Ensuite ? »
Le chevalier : « Il faut compter les étamines. »
Max : « On peut pas, on les voit pas. »
Léo : « Et on veut pas abîmer cette jolie fleur. »
Max : « Il faut que tu nous dises. »
Le chevalier : « Il y en a au-moins quatre. »
Max : « D’accord. On regarde quoi maintenant ? »
Le chevalier : « Les feuilles. »
Max : « On les voit. Elles sont longues… Plus étroites à la base. Elles s’élargissent ensuite. »
Léo : « Et elles sont toutes en bas. Il y a pas de tige. »
Le chevalier : « Feuilles toutes à la base. Nous sommes donc au 12ème groupe. »
Max : « Et après ? »
Le chevalier : « Je ne sais plus… »
Max : « Tu sais plus ? »
Le chevalier : « Non, je ne sais plus. »
Max : « Et comment on fait alors ? »
Le chevalier : « Laisse moi réfléchir… »
Max : « T’es pas un miroir. »
Le chevalier : « ??? »
Max : « Le miroir réfléchit les rayons lumineux. Et toi, t’es pas un miroir. Toi, tu penses. Enfin, quand ton cerveau tout fondu te le permet 🙂 »
Le chevalier : « Fais attention à toi, parce que je risquerais de devoir panser 🙂 »
Max : « Pfff… même pas drôle 🙂 »
Léo : « Si 🙂 Le chevalier marque un point ! »
Max : « Oui, d’accord 🙂 Bon à quoi pensais-tu ? »
Le chevalier : « Les primevères n’ont qu’un carpelle mais il contient de nombreux ovaires. »
Max : « Et donc, elles donnent un fruit qui contient de nombreuses graines. Quoi d’autre ? »
Le chevalier : « Elles passent l’hiver sous terre. »
Max : « Elles ont un rhizome ? »
Le chevalier : « Exact ! »
Léo : « C’est quoi un rhizome ? »
Max : « C’est une tige souterraine, horizontale et vivace. Elle permet à la plante de passer l’hiver au chaud, sous terre. En général le rhizome porte de petites racines. Et, si on le déterrait en hiver, on verrait des bourgeons. »
Le chevalier : « Des bourgeons foliaires et des bourgeons floraux. La partie neuve du rhizome est toujours très courte et, bien que les feuilles soient insérées séparément sur le rhizome, elles paraissent disposées en rosettes. »
Max : « Alors l’année prochaine, ces jolies primevères seront deux centimètres à côté 🙂 »
Léo : « D’accord. Mais on connaît pas son nom. »
Le chevalier : « Vous connaissez le genre. »
Max : « Primula ! »
Le chevalier : « Et elle est très fréquente… »
Max : « Primula frequentis ? »
Le chevalier : « 🙂 non Maxou. Primula vulgaris. »
Max : « On connaît deux primevères alors. On va à l’observatoire de Martin ? »
Léo : « Ben oui Maxou. On a dit qu’on faisait un second tour. »
On a pas vu Martin. Mais on a vu les grébus 🙂 Tu le sais déjà Princesse, parce que j’avais fait une page spéciale en urgence, pour te montrer. Il faisaient la parade, les grébus. Léo en avait perdu sa mâchoire. Et moi je n’en revenais pas. Je vais remettre la page après celle-ci. Il y a beaucoup des fotos mais j’en enlèverai pas. La parade dure plusieurs minutes. Et c’est magnifique. Alors je peux bien laisser toutes les fotos. Même que je vais en mettre quatre ici. Comme ça 🙂
Léo : « Rholala ! Comme c’est bôôôô ! »
Max : « Ah ça oui ! Le chance ! Bonome, tu crois qu’on va les voir faire des œufs ? »
Le chevalier : « J’aimerais bien. Je n’ai jamais eu la chance d’assister à un accouplement de grèbes huppés. »
Léo : « Rhoooo ! La parade des grébus ! »
Max : « Oui Léo. Rholalalachance 🙂 »
Léo : « On a eu raison de faire un second tour ! On aurait pu rater la parade des grébus ! »
Max : « Bon, ils sont partis les grébus. On continue ? »
Léo : « Ah ça oui ! Il se passe de drôle de chose aujourd’hui ! Je veux rien rater moi. Allez, on y va. »
Max : « Bonome, on peut pocher ? On a déjà beaucoup marché aujourd’hui. »
Le chevalier : « Grimpez et installez vous ! »
Max : « Merci bonome 🙂 Viens Léo ! »
Léo : « Merci chevalier 🙂 »
…
Max : « Oh ! Des bernaches du Canada ! Elles se chamaillent encore ! C’est à cause de la saison des amours ! »
Léo : « Il y en a une qui crie sur les autres ! »
Max : « Oulala ! Elle fait pas que crier ! »
Léo : « Elle a chassé toutes les autres ! »
Max : « C’est un jaloux ! Il veut pas d’autres mâles autour de sa femelle ! »
Léo : « Et maintenant il crane devant sa femelle ! »
Max : « ‘Tu as vu comme je suis fort ? Et mes plumes ? Elles sont pas belles mes plumes ? Bien sûr qu’elles sont belles ! Tu en as jamais vu des comme ça ! Tu as eu raison de me choisir pour faire des œufs. Je te ferai les plus beaux œufs du Royaume. Nos petits seront tellement forts qu’ils commenceront à voler avant de sortir de leur coquille !‘ Et elle, elle le regarde béatement ! »
Léo : « Elle lui tourne le dos 🙂 »
Max : « Mais il y aura des petits bernachons… Des petits cygnes, des petites foulques, des petits grébus… »
Léo : « Et les petits colverts qui sont déjà nés ! »
Max : « Peut-être des petits grébous aussi ! »
Léo : « Rholala ! Il va y en avoir des petits ! »
Le chevalier : « Oui, c’est l’un des charmes du printemps 🙂 Bon, mes petizours, j’irais bien faire une sieste moi. »
Max : « Tu veux rentrer ? D’accord, on finit le tour et on rentre. »
Léo : « On peut même prendre le raccourci si tu veux. Le chemin est ouvert. »
Max : « Mais on s’arrête quand même à l’observatoire. Au cas où … »
Léo : « Ce serait dommage de rater une belle scène ! »
Le chevalier : « D’accord. Mais je ne sais pas quelle autre surprise nous pourrions avoir. La nature nous a déjà bien gâtés aujourd’hui. »
…
Max : « Tu vois quelque chose bonome ? »
Le chevalier : « Des souchets. Là-bas… »
Max : « Trop loin pour nos petizieux de petizours 🙁 Tu fotoes bonome, tu fotoes. Et après tu nous montres. »
Léo : « Ce sont vraiment de beaux canards, les souchets. Mais ils sont loin. Allez chevalier, on rentre. »
Quand on est rentrés, Bonome a un peu siesté. Il va mieux mais il dort toujours pas très bien. Il a beaucoup de retard dans son sommeil. Il va lui falloir des mois pour se remettre de toute la fatigue accumulée. Léo, lui, pensait plus à la Bretagne. Il rhololaait à cause de la parade des grèbus. Rhoooo la chance ! Et tout ça. Il en a rêvé Léo, de la parade des grébus. Je dois avouer que moi aussi.
Je t’embrasse Princesse.