Vendredi 1er Avril, An III (Suite)
Léo : « Mmmmmm… »
Max : « Tiens, Léo se réveille 🙂 »
Léo : « Rholala… J’ai tout dormi 🙂 »
Max : « On a vu 🙂 Brindille est partie. »
Léo : « Zutalor ! Je lui ai pas dit au revoir 🙁 »
Max : « Elle t’a gratté le front et tu as souri dans ton sommeil 🙂 »
Le chevalier : « As-tu fait de beaux rêves ? »
Léo (qui se redresse brutalement) : « J’ai rêvé de Tante Yvonne ! »
Max : « Comment va-t-elle ? Raconte ! »
Léo : « Elle va bien 🙂 Elle est très contente de son bateau qui navigue dans le temps et s’entend très bien avec le vent. Chevalier, tu savais que le vent est partout le même ? »
Max : « Comment ça ? »
Léo : « Je sais pas comment dire… C’est le même vent ici et là-bas mais aussi hier et demain. Il a pas d’âge le vent et il est toujours au présent. Quand il nous raconte la mer des temps anciens c’est pas des souvenirs. C’est ce qu’il vit ailleurs, au même moment… »
Max : « Mais alors ça veut dire qu’il est en même temps avec nous et avec Tante Yvonne ! Dis, le vent, tu veux bien faire une grosse bourrasque pour dépeigner Tante Yvonne s’il te plaît ? Après elle sera toute ébouriffée et tu lui gratteras le front. Elle saura que c’est de notre part 🙂 Merci le vent 🙂 Raconte ton rêve Léo. »
Léo : « Ben, elle a su ce qu’il t’était arrivé, chevalier. Et puis, elle a vu que j’étais inquiet pour toi. Alors elle est venue me rassurer, me dire que tu allais te remettre et qu’il fallait plus que j’aie peur que tu tombes. Ça peut arriver de tomber, c’est pas grave. Elle m’a fait un gros câlin pour plus que je cauchemarde et, pour la première fois depuis ta chute, j’ai bien dormi 🙂 »
Max : « Elle est gentille Tante Yvonne. Elle est encore à l’Ordovicien ? »
Léo : « Oui, elle aime beaucoup la petite mer épicontinentale qui borde Armorica. Elle se promène avec son beau bateau. Elle regrette juste qu’il y ait pas des zoisos dans le ciel. Qu’est ce qu’on fait au Royaume des Mandarins ? »
Max : « Bonome avait pas envie de rentrer alors il a demandé à Brindille de nous déposer ici. Elle vient de partir. »
Le chevalier : « Oui, je voulais profiter de cette journée. Et puis, il faut bien que je vous montre le printemps. »
Max : « On va voir le printemps ? Chouette alors ! »
Léo : « Par quoi on commence ? »
Le chevalier : « Cette pelouse bordée de ronces. Il y a toujours de jolis insectes. »
Max : « On va faire l’insectologie ? »
Le chevalier : « Max ! »
Max : « Oui, bon, d’accord. Nous allons faire de l’entomologie. Mais je préfère l’insectologie ! »
Le chevalier : « Pense un peu à tes lecteurs Maxou. Il ne faut pas dire des erreurs. Tu as le devoir de l’exactitude. »
Max : « Ils sont pas bêtes mes lecteurs ! Ils sont même très intelligents si ils ont le bon goût de me lire. Ils savent bien quand je rigole 🙂 »
Léo : « On peut commencer maintenant. Il y a un insecte poilu juste là. »
Max : « Alors… il a que deux ailes. C’est un Diptère, comme les mouches, mais je le connais pas moi. Et toi bonome ? »
Le chevalier : « C’est un bombyle bichon. C’est effectivement un Diptère. »
Max : « Ben oui, je sais un peu l’insectologie quand même. »
Léo : « Tu nous expliques le bombyle s’il te plaît. »
Le chevalier : « Que dire ? Son nom scientifique est Bombylius major, Bombylidés. Je l’aime beaucoup car on le voit surtout au début du printemps, quand les arbres n’ont pas encore de feuilles. Léo a raison de dire qu’il est tout poilu 🙂 »
Max : « Ben oui. Les poils c’est pas que les Mammifères qui en ont ! Il y a les végétos, les Insectes, les Crustacés et des tas d’autres zanimos. Pour les Mammifères, il faut d’abord dire que ce sont des Vertébrés Tétrapodes et après, on peut dire qu’ils ont des poils. »
Le chevalier : « Tu as raison Maxou. C’est ce qu’on appelle la subordination des caractères. »
Léo : « On dirait qu’il a un dard qui sort de la bouche. »
Le chevalier : « Ce n’est pas un dard, qui est toujours situé en arrière de l’abdomen. C’est la trompe avec laquelle il se nourrit du nectar des fleurs. »
Max : « Léo, le nectar c’est un liquide sucré que les fleurs produisent pour attirer les Insectes. Comme ça ils se couvrent de pollen et après ils le déposent sur les stigmates d’autres fleurs pour faire la reproduction. »
Léo : « Tu connais bien les fleurs Maxou. »
Max : « Ben oui, j’ai déjà fait la botanique moi. Mais je te réexpliquerai tout ça tout à l’heure. Bonome, les papillons aussi ont une trompe. Mais on a vu des Insectes qui ont des grandes mandibules, comme les lucanes. C’est pas pareil tous les Insectes ? »
Le chevalier : « Non. Il existe quatre types de pièces buccales chez les Insectes. »
Léo : « Les pièces buccales, c’est ce qui est autour de la bouche pour manger ? »
Le chevalier : « Oui Léo. En fait, ce sont des organes qui prennent des formes différentes en fonction du type de nutrition de l’insecte. Ces organes sont les mandibules, les maxilles, les labrums et les labiums. Chez les Lépidoptères il n’y a que les maxilles qui sont transformées en trompe. »
Max : « Les Lépidoptères, ce sont les papillons Léo. »
Le chevalier : « Les trompes se rencontrent chez les nectarivores. Il y a les pièces buccales de type broyeur. Les mandibules sont assez développées et forment une pince. On les observe souvent chez les Insectes zoophages. »
Léo : « Il y a des Insectes zoophages ? »
Le chevalier : « Oui Léo. Beaucoup. Ils peuvent se nourrir de limaces, d’autres insectes ou de cadavres. »
Max : « Quand ils mangent des cadavres on dit qu’ils sont nécrophages bonome, pas zoophages. »
Le chevalier : « C’est vrai, même si la nécrophagie est une forme de zoophagie. »
Max : « Mais bonome, le lucane, tu as dit qu’il se nourrissait surtout de la sève des arbres et pourtant il a des grosses mandibules. »
Le chevalier : « Oui Maxou, mais j’ai également signalé que les pièces buccales de type broyeur s’observaient souvent chez les zoophages. Je n’ai pas dit exclusivement. »
Max : « C’est vrai. Un point pour toi 🙂 »
Léo : « Et le troisième type de pièces buccales ? C’est quoi ? »
Le chevalier : « Le type piqueur-suceur. C’est une sorte de seringue que les Insectes plantent pour aspirer le liquide dont il se nourrissent. Ce peut être de la sève ou du sang. Le quatrième est un peu intermédiaire entre le type broyeur et le type piqueur suceur. C’est le type broyeur lécheur.»
Max : « Tu as de beaux schémas à nous montrer ? »
Le chevalier : « Oulala ! J’ai étudié cela il y a longtemps et je crois avoir réalisé des schémas, effectivement. Mais ils étaient tellement moches que je les ai détruits. Je vais essayer de vous en trouver quand même… Tu les inséreras dans ton blog. »
Max : « Merci bonome 🙂 »
Léo : « Et cet Insecte là, tu le connais Maxou ? »
Max : « On en a déjà vu des comme ça… C’est encore un Diptère. »
Le chevalier : « Exact ! C’est un éristale mais il y a de nombreuses espèces qui se ressemblent énormément. Je ne m’aventurerai pas à proposer un nom d’espèce. »
Max : « Allez, s’il te plaît. Sinon on connaîtra jamais les éristales… »
Le chevalier : « Et si je disais une erreur ? »
Max : « Ça arrive de dire des erreurs. Et on sait que tu es pas sûr de toi. »
Le chevalier : « Alors je proposerais Eristalis pertinax, Syrphidés. L’éristale gluante. »
Max : « Merci bonome. Il mange le pollen ? »
Le chevalier : « Effectivement. »
Max : « Je peux expliquer la fleur à Léo ? »
Le chevalier : « Bien sûr Maxou. »
Max : « Tu vois Léo, ces fleurs sont des pièges parce que ce que tu vois, c’est pas deux fleurs mais deux capitules. »
Léo : « Max, tu as pas dit son nom. Il faut dire le nom avant d’expliquer. »
Max : « Normalement non. On décrit et grâce à la description on peut arriver à déterminer l’espèce. Mais bon, on est entre nous… C’est la pâquerette. Son nom vient du fait qu’elle fleurit aux environs de la Grand Fête de Pâques. Bonome t’expliquera ça mieux que moi. Revenons à ses capitules. Tu vois qu’il y a des machins jaunes au centre et des machins blancs autour. Souvent, les zoms pensent que les machins blancs sont les pétales. Mais c’est pas vrai. Ce sont des fleurs stériles. Elles sont là pour attirer les insectes pollinisateurs. Les fleurs fertiles sont au centre. Ce sont les machins jaunes. On voit pas bien sur la foto mais il y a tout ce qu’il faut pour faire une fleur : pistil et étamines. »
Léo : « Tu connais bien la botanique Maxou, rholala ! »
Max : « Mais non. Je connais seulement les bases. Grâce à bonome. Et à Gaston 🙂 »
Léo : « Tiens, revoilà un bombyle. Il aspire la fleur grâce à sa longue trompe 🙂 »
Max : « Bonome, c’est quoi ces jolies fleurs ? Tu me les as jamais présentées. »
Le chevalier : « Jamais ? Pourtant je les aime beaucoup. Peux-tu me la décrire ? »
Max : « Oui mon bonome 🙂 Alors il y a que quatre pétales. C’est bizarre parce que souvent c’est cinq. Ou trois. Mais bon… Il y a deux étamines et on voit un seul style. Mais on voit pas combien il y a d’ovaires. Sûrement un seul. Voilà ! C’est tout ce que je vois. Tu crois que c’est suffisant pour la détermination ? »
Le chevalier : « Non 🙂 Mais ça n’a aucune importance. »
Max : « Et pourquoi, s’il te plaît ? »
Le chevalier : « Parce que tu n’as pas pris ta flore 🙂 »
Max : « Ah oui, zutalor. Pfff… On saura pas qui tu es, jolie fleur. »
Le chevalier : « C’est une véronique. »
Max : « Tu connais son prénom ? C’est une amie à toi alors ! Bonjour Véronique. Moi c’est Max, et lui c’est Léo. Bonome a certainement un prénom mais on s’en fiche. »
Léo : « Ça doit être bizarre un prénom de l’Ordovicien. »
Max : « Je préfère pas savoir. »
Le chevalier : « Vous n’êtes pas cohérents mes petizours. Il y a quelque chose qui ne va pas dans ce que vous dites. »
Max : « Qu’est ce qu’on a fait encore ? »
Le chevalier : « Selon vous, j’ai 530 millions d’années, au minimum. »
Léo : « Ben oui. Protérozoïque terminal ou Cambrien basal 🙂 »
Max : « Je dirais plutôt la fin du Protérozoïque moi. »
Léo : « Je sais pas… Je le verrais bien contemporain des premiers trilobites. »
Le chevalier : « D’accord. Mais alors, pourquoi mon prénom daterait de l’Ordovicien ? »
Max : « C’est exactement ce qu’on allait te demander ! »
Léo : « C’est parce qu’il était tout seul. Il y avait que des bêtes bizarres. Alors personne lui parlait et il avait pas besoin de prénom 🙂 »
Max : « Ah oui ! Mais tu en as toujours pas besoin alors ! Monsieur jémpaléjens 🙂 »
Le chevalier : « Mais pourquoi vous ai-je adoptés ? »
Max : « Tu entends Léo ? Il se demande pourquoi il nous a adoptés alors que c’est nous qui nous occupons de lui. »
Léo : « On lui met ses chaussettes. »
Max : « On aurait dû le laisser redevenir sauvage en Bretagne. »
Léo : « On aurait eu la cabane pour nous tout seuls. »
Max : « On aurait été tranquilles. »
Léo : « Brindille serait venue nous voir. »
Max : « Avec du chocolat. »
Léo : « Elle nous aurait gratté le front. »
Max : « Elle gratte bien le front 🙂 »
Léo : « Ouiiii 🙂 Rholala ! »
Le chevalier : « Elle n’a pas voulu de vous tout à l’heure. »
Max : « Parce qu’elle préfère qu’on veille sur toi. »
Léo : « Elle s’est sacrifiée. »
Max : « Parce que tu es tout cassé. »
Léo : « Elle voulait pas que tu restes seul. »
Le chevalier : « Vous avez réponse à tout aujourd’hui 🙂 »
Léo : « Oui 🙂 »
Max : « Bon, bonome, tu arrêtes de ronchonner et tu continues à nous montrer le printemps. »
Le chevalier : « Je ne sais pas si vous me méritez 🙂 Mais bon, allons-y… Voici une autre plante à fleurs qui ne s’observe qu’en cette saison. »
Max : « C’est pas vrai ! On l’a vue cet hiver ! »
Le chevalier : « C’était dû à l’exceptionnel douceur de l’hiver. »
Max : « N’empêche qu’on l’a vue cet hiver. C’est pas grave, on va en profiter pour réviser la botanique. Tiens Léo, observe bien. »
Léo : « Merci Maxou. »
Max : « A ton service mon Léo 🙂 »
Léo : « Max, il y a six pétales ! Tu as dit que c’était souvent 3 ou 5. »
Max : « J’y peux rien moi. C’est peut être parce qu’on est au printemps. Les fleurs du printemps sont pas bien réglées encore. Ça ira mieux dans quelques semaines… »
Le chevalier : « Pfff… »
Max : « T’en occupe pas Léo. Continue à observer la fleur. »
Léo : « Il y a des machins verts au milieu. Je sais plus comment ça s’appelle. »
Le chevalier : « Ce sont des carpelles. »
Max : « Des carpelles ? »
Le chevalier : « Oui, cette fleur est polycarpellée. »
Max : « Et elle commensalise ? »
Le chevalier : « 🙂 »
Max : « Bonome, pourquoi tu utilises toujours des mots compliqués que personne connaît ? A chaque fois qu’on croit avoir appris quelque chose, tu nous sors des mots bizarres qu’on sait même pas de quoi tu parles. »
Le chevalier : « Je simplifie toujours un peu au début. Et, quand vous avez compris, j’affine. »
Max : « Tu affines ? »
Le chevalier : « Je suis plus précis. »
Léo : « Tu nous expliques s’il te plaît ? »
Le chevalier : « Bien sûr mon Léo. Je vous ai expliqué que le pistil est constitué d’un ovaire, qui contient un ou plusieurs ovules, d’un style et d’un stigmate. »
Léo : « Et c’est pas vrai ? »
Le chevalier : « Pas tout à fait. En réalité l’ensemble ovaire, style et stigmate forme un carpelle. Et l’ensemble des carpelles forme le pistil. Dans le cas où il n’y a qu’un seul carpelle il se confond avec le pistil. »
Max : « D’accord. »
Le chevalier : « Tu suis Léo ? »
Léo : « Oui oui 🙂 »
Le chevalier : « Dans le cas de l’anémone des bois que vous avez sous les yeux, il y a de nombreux carpelles, chacun étant constitué d’un ovaire contenant un ovule, d’un style courbé et d’un stigmate. Ce sont tous les carpelles réunis qui constituent le pistil. »
Max : « Je comprends la simplification. »
Léo : « Et c’est pour cela que tu dis que la fleur est polycarpellée. »
Le chevalier : « C’est ça. Pour votre culture sachez que toutes les pièces florales sont des feuilles modifiées. »
Max : « Très modifiées alors ! »
Le chevalier : « Effectivement 🙂 C’est Goethe, le grand poète allemand (1749-1832), qui a formulé le premier cette théorie en observant les fleurs de nénuphars blancs. »
Max : « Un poète naturaliste ? »
Le chevalier : « Oui. Il étudia aussi la géologie, l’ostéologie… A son époque, il était fréquent que les aristocrates soient également naturalistes. Ou archéologues. Les exemples sont nombreux. James Hutton (1726-1797), dont la famille possédait des forges, s’adonnait à la géologie… Il n’y avait pas encore de spécialistes. Mais il faut reconnaître que les connaissances de l’époque étaient bien moins nombreuses qu’actuellement. »
Max : « On est pas vraiment de notre époque nous alors, en étant naturalistes. »
Le chevalier : « Non, c’est sûr ! »
Léo : « C’est pas grave. J’aime beaucoup être naturaliste moi. C’est très intéressant et on voit plein de beauté. On peut continuer l’anémone s’il vous plaît ? »
Max : « Oui Léo. Autour du pistil polycarpellé, il y a les étamines. Il y en a beaucoup ici. Tu affines les étamines bonome ? »
Le chevalier : « Si tu veux 🙂 Elles sont formées d’un filet qui porte les anthères. Chaque anthère est constituée d’un ou deux sacs polliniques. Ici, il y en a deux. Ce sont les sacs polliniques qui forment et contiennent le pollen. Quand le pollen est prêt, les sacs polliniques s’ouvrent par une fente et les grains se dispersent. »
Max : « Grâce au vent, parce qu’il est gentil le vent, ou par les zanimos comme les Insectes. Et puis quand un grain de pollen arrive sur le stigmate d’une autre fleur, c’est la pollinisation. Léo, tu savais que les abeilles sont les plus grands pollinisateurs ? »
Léo : « Non, je savais pas. »
Max : « Sans les abeilles il y aurait pas des belles fleurs. Ou beaucoup moins. Les zoms ont peur des abeilles et ils en prennent pas soin. Mais ils sont bêtes parce que presque tous les végétos qu’ils mangent sont pollinisés par les abeilles. Sans abeilles ils auraient rien du tout à manger. Et pourtant ils laissent mourir les abeilles. Moi, à leur place, je ferais des ruches partout. Comme ça, en plus, on aurait du miel. Miam le miel 🙂 »
Le chevalier : « Tu aimes le miel Maxou ? »
Max : « Bonome, je suis un petitours, et les ours ça mange du miel. Tu devrais savoir ça quand même ! »
Le chevalier : « Alors je vous offrirai du miel. Mais vous me promettez de ne pas en mettre partout. »
Max : « Promis bonome ! »
Léo : « Oui, on fera attention. On sera très propres 🙂 »
Max : « On a tout dit sur l’anémone des bois ? »
Le chevalier : « Non, mais je crois que ça suffit. Si nous reprenons, il y a de nombreux carpelles et de nombreuses étamines. »
Max : « Et 6 pétales ! »
Le chevalier : « En fait, non ! »
Max : « Je sens que tu vas encore affiner ! »
Léo : « J’aime bien quand tu affines chevalier 🙂 »
Le chevalier : « Max, te souviens-tu des pétales et des sépales ? »
Max : « Les pétales sont généralement colorés et les sépales sont plus à l’extérieur et sont généralement verts. Même que les sépales, c’est ce qui renferme tout le reste quand la fleur est encore en bouton. »
Le chevalier : « Donc tu te souviens. Léo, on appelle calice l’ensemble des sépales et corolle l’ensemble des pétales. »
Léo : « Calice et corolle, calice et corolle, calice et corolle, calice et corolle… »
Max : « Il apprend sa leçon 🙂 Léo, oublie pas que pétale et sépale sont des noms masculins. »
Léo : « Oui, je sais. On dit UN pétale. »
Le chevalier : « Revenons encore à l’anémone. Si vous l’observez attentivement vous verrez qu’il y a trois pétales qui sont plus externes que les trois autres. »
Max : « Ah oui ! Et ils sont en alternance. »
Léo : « Je te vois venir ! En fait, il y a trois sépales et trois pétales mais ils sont pareils ! »
Le chevalier : « Et on parle de tépales. Ou de sépales pétaloïdes. »
Léo : « Rholala, c’est compliqué aussi la botanique. »
Le chevalier : « Tu veux que je m’arrête ? »
Léo : « Non, mais tu fais pas d’interro tout de suite. Je voudrais pouvoir réviser. Maxou, tu te souviendras de tout ça pour graver ton blog ? »
Max : « A nous deux, on devrait y arriver. Et puis on demandera à Gaston. Il y a un lexique dans sa flore. Ou alors on demandera à bonome. T’inquiète pas Léo. »
Le chevalier : « Vous souvenez-vous du nom et de la famille de l’anémone des bois ? »
Max : « Moi non. »
Léo : « Moi non plus. »
Le chevalier : « Anemone nemorosa, Renonculacées. »
Max : « C’est une renonculacée ? Comme le populage de tout à l’heure ? »
Le chevalier : « Exact. La famille des Renonculacées est très intéressante. Elle permet de voir l’évolution des fleurs au sein d’une famille. »
Max : « Comment ça ? »
Le chevalier : « La famille des renoncules montre les différents stades de l’évolution des fleurs. En gros, il y a réduction du nombre de carpelles et d’étamines, différenciation du calice et de la corolle… »
Max : « Alors la jolie véronique de tout à l’heure est plus évoluée que l’anémone ! »
Le chevalier : « Elles sont aussi évoluées l’une que l’autre mais l’anémone conserve plus de caractères primitifs. »
Léo : « Ça devient un peu trop compliqué là. »
Le chevalier : « Oui, je comprends Léo. Nous allons arrêter là la botanique. Nous aurons l’occasion d’y revenir après que vous aurez révisé. Toutefois, j’aimerais quand même vous présenter deux autres plantes à fleurs typiques du début du printemps. Si vous me le permettez. »
Max : « On te permet bonome. Tu es d’accord Léo ? »
Léo : « Oui, bien sûr. »
Le chevalier : « Voici la jacinthe des bois. » Max : « Ses fleurs font des clochettes ! » Léo : « Il y en a beaucoup. » |
Le chevalier : « Et là, c’est la ficaire fausse renoncule. C’est encore une Renonculacée. »
Max : « Et elle a 8 pétales ! Elles savent pas compter les fleurs du printemps ! »
Léo : « Chevalier, tu as pas donné les noms en scientifique des toutes ces jolies fleurs printanières. »
Le chevalier : « Anémone des bois : Anemone nemorosa, Renonculacées. Ficaire fausse renoncule : Ficaria ranunculoïdes, Renonculacées. Jacinthe des bois : Hyacinthoides non-scripta, Asparagacées. »
Max : « Et Véronique ? »
Le chevalier : « Veronica sp., Scofulariacées. »
Léo : « Merci chevalier. »
Le chevalier : « Ces espèces sont vraiment caractéristiques du début du printemps. C’est pour ça que je les aime tant. »
Max : « Parce qu’elles annoncent les beaux jours, c’est ça ? »
Le chevalier : « Oui 🙂 Quand on les voit on sait que l’hiver se termine. Mais il faut en profiter. Leur floraison est assez courte. En général, elles disparaissent quand les feuilles des arbres apparaissent. »
Max : « C’est parce qu’elles ont besoin de lumière et quand les arbres ont leurs feuilles, ils empêchent la lumière d’arriver au sol, alors ces jolies fleurs disparaissent jusque l’année d’après. Tu nous as montré tout ce que tu voulais bonome ? »
Le chevalier : « Tu te doutes que je pourrais continuer pendant des heures 🙂 Mais oui, je vous ai montré tout ce que je voulais. »
Max : « Alors on peut allez voir des zoisos. »
Léo : « Oh oui ! On va voir autour de la mare. Il y a peut être des beaux canards. »
Max : « Mais on va pas au Royaume des Écureuils. On va à la mare à l’îlot et on rentre. Bonome doit commencer à fatiguer et il va devoir tout marcher pour retourner à la cabane. »
Léo : « Oui Maxou. »
Max : « Allez bonome ! A la mare ! »
Le chevalier : « Vous avez dit ploufage ? Je peux vous aider si vous voulez 🙂 »
Max : « QUOI ? Tu veux nous ploufer ! Nous, tes petizours ! »
Léo : « Il rigolait Maxou. Allez, viens. »
Max : « Tiens, il y a des perruches à collier ! »
Léo : « Psittacula krameri, Psittacidés. »
Max : « A gauche, c’est la femelle et à droite, le mâle. »
Léo : « Comment tu sais ? »
Max : « Ben Léo, je croyais que tu connaissais les perruches à collier. Le mâle à un collier noir. Regarde ! »
Léo : « Ah oui ! J’avais oublié. »
Max : « Ça arrive Léo. Et les pies bavardes ? Tu les as pas oubliées quand même ? »
Léo : « Ben non Maxou 🙂 Ce sont des Picidés. Pica pica. C’est des beaux zoisos les pies bavardes. »
Max : « Il y a un couple de colverts qui vient nous voir 🙂 »
Léo : « Je crois que des zoms ont mis des graines sur la souche. C’est pour ça que les zoisos viennent. C’est pas pour nous Maxou. »
Max : « Ils donnent du pain, des graines… ils m’énervent ces zoms. »
Léo : « Les graines c’est moins grave que le pain. Il y a des zoisos granivores. »
Max : « Mais aucun panivores ! Bonome, qu’est ce qu’on pourrait faire pour que les zoms arrêtent de donner du pain aux zoisos ? »
Le chevalier : « Rien. Ou les éduquer… »
Max : « Pfff ! Les éduquer… Tu rêves ! »
Le chevalier : « Tu sais Max, la plupart sont persuadés de faire une bonne action en nourrissant les oiseaux. »
Max : « Je crois pas. C’est pour eux qu’ils le font. Comme ça ils voient des zoisos sans attendre. Parce que ça les ennuierait de devoir patienter et de peut-être même pas voir de zoisos. Ou alors, ils sont contents parce qu’ils se sont occupés de leurs enfants. ‘Tu vois mon chéri, ça c’est un canard et il fait coin coin.’ ‘Mais papa, il y a un panneau qui dit qu’il faut pas donner à manger aux zanimos sauvages !’ ‘Non mais tu parles pas sur ce ton à ton père. On te montre des canards et tu vas pas nous dire ce qu’on peut faire ou pas. Les panneaux c’est pas pour nous. C’est pour les autres. Nous on a le droit et de toute façon on fait ce qu’on veut. On va quand même pas lire les règlements des parcs et réfléchir à ce qui est bien pour la nature !’ »
Léo : « Max tu exagères ! »
Max : « Même pas ! J’ai juste réuni des phrases que j’ai vraiment entendues. N’est ce pas bonome ? »
Le chevalier : « C’est malheureusement vrai mon Léo. »
Max : « Monsieur colvert vient vers nous. Il a pas fait des œufs encore. »
Léo : « Pourquoi tu dis ça ? »
Max : « Parce qu’il protège encore madame colvert 🙂 »
Léo : « Il est vraiment beau le colvert mâle. »
Le chevalier : « Il est bon aussi. »
Max : « Comment ça ? »
Le chevalier : « Max, as-tu déjà mangé des aiguillettes de canard ? »
Max : « JE MANGE PAS DE ZOISO MOI ! ET SI JE TE VOIS LE FAIRE, JE TE MORDS ! »
Léo : « Tu mangerais du bonome ? Il doit pas être très bon tu sais Max. Vu son âge, sa viande doit être toute dure 🙂 Regardez ! Il y a une mésange bleue (Cyanistes caeruleus, Paridés). »
Max : « Qu’est ce qu’elle fait ? On dirait qu’elle cherche des insectes dans les mousses… »
Léo : « Non ! Elle prend de la mousse ! Elle doit être en train de faire son nid. »
Max : « Viens Léo, on va chercher de la mousse. On la mettra dans la mangeoire comme ça nos mésanges pourront la prendre pour faire leur nid. »
Léo : « C’est une bonne idée ça ! »
Le chevalier : « N’en prenez pas trop ! Et je pense que les nids sont déjà aménagés. »
Max : « D’accord bonome. »
Le chevalier : « Bon, je commence à fatiguer moi. Et il va nous falloir marcher jusque la cabane. »
Léo : « On rentre alors. Ça va ton épaule ? »
Le chevalier : « Oui Léo. Ne t’inquiète pas. Et tu sais, je ne marche pas sur les mains 🙂 »
Léo : « Max, tu viens ? »
Max : « Attendez ! Je voudrais allez dire bonjour aux mandarins. C’est quand même leur Royaume ici. Si on les saluait pas, on provoquerait peut-être un incident diplomatique. Tu as déjà vu les mandarins Léo ? »
Léo : « Oui, en Charentmaritimie. Tu te souviens de la petite mare artificielle où il y avait des tas de canards ? »
Max : « C’est vrai ! Mais là, ils sont en liberté. »
Léo : « Mandarin, ça fait penser à la Chine. Ils sont pas d’ici ces canards… Pourquoi il y en a quand même ? »
Max : « Je sais ! Bonome m’a expliqué. C’est encore à cause des zoms. Les zoms riches font des grands jardins autour de leur château et ils aiment bien mettre des zanimos pour décorer. Ils vont les voir jamais sauf quand ils ont des invités. ‘Venez donc mes amis visiter mon parc. »Oh quel beau parc et quels beaux zanimos vous avez là ! »Oui oui, c’est parce que j’aime beaucoup les zanimos vous savez ! Et la natuuure ! Quelle bôôôôté ! Je pourrais pas vivre sans toute cette verdure !’ Mais en fait, ils vont jamais dans leur parc et la nature, ils s’en fichent. Ils y vont pas parce qu’il y a des bêtes et qu’on se salit. Mais bon… un jour, il y a un zom qui a fait venir les canards mandarins de Chine pour décorer son étang. Mais les mandarins se sont sauvés et ils sont repartis dans la nature. Depuis ils sont redevenus sauvages et on en observe ça et là. Les espèces qui se développent naturellement après avoir été introduites accidentellement sont dites férales. »
Léo : « Si je dis pas des erreurs, les bernaches du Canada ont à peu près la même histoire. Et les perruches à colliers sont aussi férales. »
Max : « Ben oui, et il y a sûrement des tas d’autres espèces… Je sais d’autres choses sur les mandarins. Vous voulez que je vous raconte ? »
Léo : « Oh oui, raconte un peu les mandarins ! »
Max : « Ils font leur nid dans des trous des arbres, en hauteur ! »
Léo : « C’est vrai ? C’est bizarre pour un canard ! »
Max : « Ben oui, j’ai été très étonné de l’apprendre. Et donc, la femelle pond ses œufs dans son nid là-haut. L’avantage c’est qu’il y a moins de prédateurs. Et puis les petits grandissent, grandissent… Et un jour ils doivent sortir du nid. »
Léo : « Ben, comment ils peuvent faire ? Parce que les petits canards ça vole pas ! »
Max : « Ben non. Mais j’ai vu un documentaire. Il montrait la sortie du nid. C’est la mère qui les incite au début. »
Léo : « Et ils font comment ? »
Max : « Ils sautent ! »
Léo : « Ils sautent ? »
Max : « Oui, ils sautent 🙂 Poum le petit mandarin ! Les plus aventureux sautent les premiers. Et il y en a toujours un qui hésite. Il s’approche du bord, regarde, retourne dans le nid, revient… Mais quand tout le monde est en bas, il finit pas sauter lui aussi. »
Léo : « Mais ils se font pas mal ? »
Max : « Ils sont tous légers les petits mandarins. Et ils s’aplatissent pour planer. En plus, quand ils sortent du nid, il y a encore un tapis de feuilles mortes au sol. Alors ça amortit le choc. C’est rigolo à voir parce que, immédiatement après le poum le petit mandarin, ils se relèvent et trottent derrière leur mère pour aller se jeter dans l’eau. Plouf le petit mandarin ! »
Léo : « Et il y a jamais d’accident ? »
Max : « Ben si, forcément, il doit y en avoir. »
Léo : « C’est triste 🙁 »
Max : « Bonome te dirait que c’est comme ça… »
Léo : « Mais ils peuvent plus retourner dans le nid après ! »
Max : « Ben non. Après, ils dorment où ils peuvent. Je te montrerai les fotos de bonome. Il y a quelques années il a suivi, au jour le jour, une famille de mandarins. Il a même fotoé leur conception 🙂 Aix galericulata in copula 🙂 »
Léo : « Ils s’en vont les mandarins… »
Max : « Alors il est temps de partir nous aussi. En route bonome ! »
Quand on est rentrés il était tout fatigué mon pauvre petit bonome. Alors on lui a enlevé ses chaussettes et il est allé s’allonger. Léo et moi, on était pas fatigués et, pour une fois, c’est nous qui lui avons gratté le front. Il a fait semblant de ronronner, comme nous, en souriant. Puis il s’est endormi. Ça lui a fait du bien d’aller se promener. Léo et moi, on s’est serrés contre lui et on lui a fait un gros câlin. Et on s’est endormis nous aussi. Normalement, il veut pas qu’on dorme avec lui. Parce qu’il bouge tout le temps. Il a peur de nous écraser. Mais depuis qu’il est tout cassé, il bouge plus du tout. Son cerveau tout fondu le surveille pour qu’il s’abîme pas l’épaule. Et c’est pour ça qu’il est tout fatigué. Pauvre petit bonome…