Mercredi 2 Mars, An III (suite)
Max : « Allez, on va inspecter Lam Saoz. »
Léo : « Attends Maxou. Peut-être que le chevalier pourrait nous faire une présentation comme il a fait pour le Veryarc’h. »
Max : « C’est vrai ça ! Tu veux bien bonome ? »
Le chevalier : « Non 🙂 Je préfère vous faire une présentation détaillée tout de suite. Je ferai un résumé ensuite. »
Max : « D’accord. Allez ! C’est parti ! … Heu, bonome, Lam Saoz c’est là, devant nous. Pourquoi tu fais demi-tour ? »
Le chevalier : « Nous retournons à notre monture. »
Max : « Mais pourquoi ? C’est juste là ! »
Le chevalier : « A cause de la marée… Elle remonte. Je préfère refaire tout le Veryarc’h maintenant. Ensuite nous chevaucherons jusque Lam Saoz et nous inspecterons la falaise. Nous n’aurons que quelques minutes de marche pour nous éloigner de l’eau quand la mer remontera. »
Léo : « Compris ! »
Max : « C’est pas bête ! »
…
Le chevalier : « La chevauchée n’a pas été trop longue ? »
Max : « Non, mais toi tu as tout marché le long des falaises. Tu es pas trop fatigué ? »
Le chevalier : « Non Maxou. Ne t’inquiète pas. Le retour s’est fait sur le sable dur. C’est bien plus confortable que les cailloux tout cassés 🙂 »
Max : « Et moins dangereux 🙂 »
Léo : « Regardez… »
Max : « Tu dis pas ‘rhoooo c’est bôôôô‘ ? »
Léo : « Non, tu te moquerais de moi 🙂 Mais c’est très beau 🙂 »
Max : « Il y a une aiguille ! On ira la voir ? »
Le chevalier : « Ce n’est pas notre priorité mais nous la verrons. »
Léo : « Elle est en grès armoricain de l’Arénig ? Les aiguilles, ou les îlots, sont toujours en grès armoricain de l’Arénig ici. »
Le chevalier : « Oui Léo. »
Max : « Bonome, je veux pas passer pour un ronchonneur mais tu t’es encore trompé. Tu as dit qu’on descendrait sur la plage par un chemin dans une valleuse mais moi, je vois pas de chemin. Juste un petit ruisseau et de la boue. »
Le chevalier : « Il a beaucoup plu hier, un peu tout à l’heure… Les chemins sont boueux… »
Léo : « Rhooolaaaalaaaa … »
Max : « Rholala itou 🙂 Ce sont les Tas de Pois sur la droite ? »
Le chevalier : « Oui Maxou. »
Max : « On les as beaucoup vus ces Tas de Pois… »
Le chevalier : « Allons sur l’estran, nous aurons une vue générale de ce que nous allons inspecter… »
Le chevalier : « Voyez le chemin dont nous venons… Il est creusé dans les Schistes du Cosquer. »
Léo : « Ce sont les schistes qui contiennent des grumeaux. »
Le chevalier : « Je ne suis pas certain que les géologues parlent de grumeaux 🙂 »
Max : « Ils ont un mot bizarre que personne connaît à part eux ? Et toi ? »
Le chevalier : « Slumps. »
Max : « Quoi slumps ? »
Le chevalier : « Slumps. C’est le mot bizarre dont tu parlais 🙂 »
Max : « Il y a des slumps dans les Schistes du Cosquer de l’Ashgill 🙂 »
Le chevalier : « Mon petitours… T’entends-tu parler ? »
Max : « Ouiiiii 🙂 On dirait toi ! Il y a des phrases, avec des mots dedans, mais personne comprend 🙂 Mes lecteurs vont croire que je grave mon blog en breton 🙂 »
Le chevalier : « Et ça t’amuse 🙂 »
Max : « Ouiiii 🙂 »
Le chevalier : « Alors tu peux ajouter qu’il y a aussi des dropstones mais nous ne les avons pas observées. »
Max : « Des dropstones ? »
Le chevalier : « Oui. Souvenez-vous : à la fin du dépôt des grès de Kermeur, la sédimentation s’est arrêtée en raison d’une glaciation qui a mobilisé l’eau dans des calottes polaires. Puis ces calottes ont fondu, entraînant une nouvelle hausse du niveau marin et la reprise de la sédimentation. »
Léo : « Oui, on sait tout ça. Tu nous l’as expliqué tout à l’heure. »
Le chevalier : « Oui oui. Mais la fonte d’une calotte n’est pas un phénomène instantané. Et il peut rester une petite calotte polaire, comme de nos jours. Et qui dit calotte polaire dit icebergs. »
Max : « Et naufrage du Titanic ! »
Le chevalier : « 🙂 Les icebergs se détachent, fondent et libèrent les morceaux de roche qu’ils contiennent. Ces morceaux se déposent au fond de la mer et se retrouvent dans les argilites. En anglais, dropstones veut dire pierres tombées. »
Max : « Oulala ! Alors je peux dire que dans les Schistes du Cosquer de l’Ashgill il y a des slumps et des dropstones. »
Léo : « Tu peux ajouter qu’il y a des nodules de pyrite aussi. Venez voir. »
Le chevalier : « Bien vu Léo 🙂 »
Max : « Alors les Schistes du Cosquer contiennent des slumps, des dropstones et des nodules de pyrite. »
Le chevalier : « Oui Maxou. Te rends-tu compte de toutes les informations transmises par cette simple phrase ? »
Max : « Je ne dirais pas qu’elle est simple cette phrase. »
Le chevalier : « Grammaticalement, elle n’est pas très compliquée. »
Max : « Tu m’embêtes ! Revenons plutôt aux informations contenues dans cette phrase… Alors… il y a… Les bords de la mer qui sont perturbés par des séismes et des morceaux de sédiments qui tombent dans d’autres sédiments… Des icebergs qui fondent… Et une eau peu oxygénée. »
Léo : « Tout ça en une petite phrase. Je comprends mieux l’intérêt des mots compliqués que personne connaît : ils permettent de dire des tas de choses en peu de mots. Chevalier, pourquoi il y avait pas d’oxygène dans la mer ? »
Le chevalier : « Je ne vous l’ai pas encore expliqué ? Pardon. Tout simplement parce qu’il n’y avait pas, ou très peu, de courants marins. On peut en déduire que le bassin de sédimentation était plutôt fermé. Bon commençons l’exploration de cette magnifique anse. »
Max : « On commence par quoi ? »
Le chevalier : « Par ça ! »
Léo : « Chevalier, c’est normal que je trouve ça beau ? C’est que des roches, mais vraiment, je les trouve très belles. »
Le chevalier : « Je ne sais pas si c’est normal mais je te comprends mon Léo. »
Max : « C’est quoi ? »
Le chevalier : « A gauche il y a les Schistes du Cosquer. Au centre, ce sont les Grès de Lam Saoz et à gauche, en noir, ce sont les ampélites à graptolites. »
Max : « Les phrases incompréhensibles c’est rigolo quand c’est moi qui les dis. Quand c’est toi, c’est agaçant ! »
Le chevalier : « D’accord 🙂 Reprenons dans l’ordre. Avez-vous des questions sur les Schistes du Cosquer ? »
Max : « Les schistes à slumps, dropstones et nodules de pyrite ? Non non, on a bien compris maintenant 🙂 »
Léo : « Les Grès de Lam Saoz ont l’air de leur faire suite. On dirait que la sédimentation a changé progressivement. »
Le chevalier : « C’est ça. A la fin de l’Ordovicien, le niveau de la mer est remonté petit à petit. Ces grès mesurent environ 7 m d’épaisseur. Ils sont constitués de bancs gréseux séparés par de fines couches d’ampélites. Ils se sont mis en place sur une plate-forme peu profonde soumise à l’action des vagues de tempêtes. »
Max : « Et c’est quoi des ampélites ? »
Le chevalier : « Ce sont des schistes noirs riches en matière organique. Le pourcentage de matière organique peut atteindre 35 %. Dans certaines régions, ces roches servaient d’engrais dans les vignes. D’où leur nom. »
Max : « Bien sûr ! Ampélite, vigne… On voit bien le rapport. Ça saute aux yeux ! Que n’y avais-je pensé ? »
Le chevalier : « Mon cher petitours, il me semblait que tu étais un peu botaniste ! »
Max : « Bien sûr que je le suis ! »
Le chevalier : « Connais-tu la vigne ? »
Max : « Elle donne du raisin et c’est très bon. Et les zoms font du vin avec le raisin. Et après ils boivent le vin et ils sont saouls et deviennent très bêtes. »
Le chevalier : « Oui 🙂 Connais-tu le nom scientifique de la vigne ? »
Max : « Non. »
Le chevalier : « Vitis vinifera, Ampélidacées. »
Max : « Ampélidacées, ampélite… Je vois. D’accord. Bravo bonome ! Tu as vu Léo ? Il est fort mon bonome 🙂 »
Léo : « On voit bien le passage des Grès de Lam Saoz aux ampélites. Il y a eu un arrêt de la sédimentation entre les deux ? »
Le chevalier : « Oui mon Léo. L’émersion a été totale pendant quelques temps. Les ampélites inaugurent la sédimentation silurienne. »
Léo : « Alors là, il y a la fin de l’Ordovicien et le tout début du Silurien. Rhoooo… »
Max : « Tu as fotoé le passage d’une formation à l’autre ? Il faut des fotos pour mon blog… »
Le chevalier : « Voilà mon petitours. Tu auras de belles fotos:) »
Max : « Montre un peu… D’accord. Merci mon bonome. »
Le chevalier : « A ton service mon petitours. Passons aux ampélites. Je pense que vous les voyez bien. »
Max : « On est pas aveugles, nous, oulala ! » Le chevalier : « 🙂 Elles font environ 10 mètres d’épaisseur. » Max : « Et pourquoi sont-elles aussi riches en matière organique ? » |
Le chevalier : « En raison du manque de dioxygène. La dégradation de la matière organique se fait soit par oxydation chimique, soit par des décomposeurs. Ce sont des êtres vivants qui ont besoin de dioxygène. Sans dioxygène, pas de décomposeurs et donc pas de décomposition. La couleur noire est due à la matière organique. »
Max : « Et il y a des fossiles ? »
Le chevalier : « Oui… Mais ! Vous auriez pu me laisser finir ma phrase avant de courir fossiler ! Faites attention à ne pas vous salir ! Les ampélites laissent de grosses traînées noires sur la peau et les vêtements ! »
Max : « Bonome ! Viens voir ! On a trouvé un truc bizarre ! »
Léo : « Viens nous expliquer s’il te plaît. »
Max : « C’est quoi ? »
Le chevalier : « Un graptolite ! Vous avez trouvé un graptolite en moins d’une minute ! Je suis venu deux fois l’an dernier pour en chercher et je n’en ai pas vu un seul. Mais vous, vous en trouvez un en moins d’une minute ! »
Max : « On est des bons fossileurs 🙂 »
Léo : « Puis c’est pas très dur ! Il y en a partout ! Regarde… »
Léo : « Tu nous expliques s’il te plaît. »
Le chevalier : « Oui oui… Des graptolites ! Rholala ! Je vais en prendre pour ma collection. »
Max : « Tu peux en prendre pour moi s’il te plaît ? Ce caillou là… Et celui-ci… Et lui aussi… Et encore celui-là… »
Léo : « Max, fais venir un camion et prends toute la falaise 🙂 »
Max : « Je peux pas. La cabane est trop petite 🙂 »
Le chevalier : « Merci mes petizours d’avoir trouvé ces graptolites… Rhoooo, la chance 🙂 »
Léo : « Tu nous as toujours pas expliqué les graptolites… »
Le chevalier : « Excuse-moi mon Léo mais je suis tellement content… Je n’en avais jamais vu… Les graptolites sont des fossiles qu’on ne trouve que dans les roches de l’ère primaire, du Cambrien au Carbonifère. Ce sont des organismes coloniaux. Chaque colonie a un ou plusieurs rameaux (stipes) issus d’un individu (sicula). Chaque individu était logé dans une structure tubulaire (thèque). Ici il n’y a qu’un seul rameau par colonie. Ces fossiles appartiennent donc au genre Monograptus… Rholala… »
Max : « Bonome je me réjouis pour toi. Mais tu as dit qu’il y avait pas de dioxygène dans l’eau. Comment ils faisaient pour survivre les graptolites ? »
Le chevalier : « Ce sont… C’étaient des organismes planctoniques. Ils flottaient librement dans les eaux de surface soumises à l’action du vent et des vagues. Ces eaux superficielles sont toujours oxygénées. Par contre, il n’y a aucun fossile d’organismes benthiques, c’est à dire vivant sur le fond. »
Max : « D’accord. Léo, as-tu des questions sur les ampélites à graptolites ? »
Léo : « Oui. Elles datent de quand ? »
Le chevalier : « De la base du Silurien. »
Léo : « Et ça leur donne quel âge ? »
Le chevalier : « Environ 430 millions d’années… »
Léo : « Je m’habituerai jamais à ces âges… »
Le chevalier : « C’est difficile. Je comprends ce que je te dis, mais ça reste abstrait. Les 10 mètres d’ampélites se sont déposés entre 435 et 430 millions d’années avant nos jours… »
Max : « On fait la suite ? »
Le chevalier : « Oui 🙂 Mais les choses vont se compliquer un peu… »
Max : « ‘Se compliquer un peu‘… C’est comme ‘une journée assez dense‘ ? »
Le chevalier : « Je le crains 🙂 »
Max : « Et pourquoi ça va se compliquer un peu ? »
Le chevalier : « A cause de la tectonique… »
Max : « Parce qu’avant il y a pas eu la tectonique ? Les failles, les couches qui penchent, l’anticlinal… Tout ça c’était pas de la tectonique peut être ? »
Le chevalier : « Si si ! Mais ça va quand même se compliquer un peu 🙂 »
Léo : « Max, je sais pas pourquoi tu es surpris. Tu as dit toi même qu’ils nous réservait sûrement des surprises encore bien plus impressionnantes… »
Max : « Je me demande quand même ce qu’il va encore nous montrer… »
Le chevalier : « Une autre couche d’ampélites dans la continuité de la précédente. Regardez… » Max : « Il y a de fines couches de grès dedans. Elles ont l’air tout pliées. On va voir ? » |
Le chevalier : « Oui Maxou, on va voir 🙂 »
Max : « Heureusement qu’il faut pas tout repasser 🙂 »
Le chevalier : « J’avais oublié que tu voulais tout repasser le premier jour 🙂 Tu nous as bien fait rigoler 🙂 »
Léo : « Il y a un pli au bas de la falaise aussi. Il ressemble à ceux qu’on a vus à la falaise de la plage de l’Aber. »
Max : « C’est encore le Silurien ? » Le chevalier : « Oui Maxou. » |
Léo : « A l’Aber aussi c’était le Silurien. Je me souviens plus du nom des formations… »
Le chevalier : « Le groupe de Kerguillé. C’est la même chose ici mais en plus facile à étudier. »
Max : « Bonome ! C’est quoi ça ? Tu nous as pas appris que les couches sédimentaires se déposent à l’horizontale ? »
Le chevalier : « Si 🙂 »
Max : « Et c’est horizontal ça ? »
Le chevalier : « Pas tout à fait 🙂 »
Max : « Non mais ça va pas du tout ça ! Comment c’est possible ? »
Le chevalier : « A cause de la tectonique. Cette couche d’ampélites à interbancs gréseux a été fortement tectonisée. »
Max : « Ah ben oui ! Oulala ! Ça c’est sûr ! »
Le chevalier : « Et oui 🙂 »
Max : « Là, elle a pas rigolé la tectonique. »
Le chevalier : « Ben non 🙂 »
Max : « Elle a fortement tectonisé les ampélites, la tectonique ! »
Le chevalier : « C’est son rôle 🙂 »
Max : « Et comment elle a fait pour faire ça ? Parce que là, j’ai du mal à comprendre… »
Le chevalier : « Il faut essayer de remettre les couches à l’horizontale. »
Max : « J’essaye rien du tout moi. Viens Léo, on va sur les plis bizarres pour nous faire fotoer… Fotoe nous bonome s’il te plaît. »
Léo : « Je peux voir la foto s’il te plaît ? »
Le chevalier : « Bien sûr Léo. As-tu remarqué quelque chose ? »
Léo : « Oui, je crois… Oui, observez bien. Tout à gauche de la foto, il y a des ampélites bien noires. Puis il y a une étroite zone un peu plus claire avec des petits bancs de grès. On voit qu’ils sont coupés nets par la zone centrale. Celle sur laquelle tu nous a fotoés. Et puis, tout à droite il y a encore une autre zone. On la voit bien dans le coin supérieur droit de la foto. »
Max : « Il observe vraiment bien ce Léo. Comment c’est possible tout ça bonome ? Et me dis pas que c’est à cause de la tectonique ! »
Le chevalier : « C’est pourtant bien le cas 🙂 Avançons un peu pour comprendre… Voilà, regardez… »
Max : « Il y a une faille ! »
Le chevalier : « Pas tout à fait… Voyez-vous les roches au premier plan à droite ?
Max : « La canne blanche, le chien… ON EST PAS AVEUGLES ! »
Le chevalier : « Alors parle moi un peu de ces roches 🙂 »
Max : « Alors… On dirait des schistes… Ils me disent quelque chose… JE SAIS ! Ils ressemblent aux schistes du Cosquer ! »
Léo : « C’est pas possible Maxou ! Les schistes du Cosquer sont là-bas. Entre eux et nous, il y a les grès de Lamm Saoz et les couches d’ampélites. »
Le chevalier : « C’est vrai Léo, pourtant Max a raison. Ce sont bien les schistes du Cosquer 🙂 »
Max : « Mais comment c’est possible ? »
Le chevalier : « Avançons encore un peu et continuons à observer… »
Le chevalier : « Voilà ! Ici les schistes du Cosquer occupent la partie gauche de l’image. A droite nous retrouvons des ampélites. »
Léo : « Donc il y a un petit bout de schiste de là-bas coincés ici. Rholala ! »
Le chevalier : « Oui Léo, rholala ! Il y a ce qu’on appelle une écaille de schistes du Cosquer coincée dans les ampélites. Évidemment cette écaille n’est pas à sa place. On dit qu’elle est allochtone. »
Max : « Et je suppose que c’est à cause des mouvements tectoniques… »
Le chevalier : « Tu supposes bien mon Maxou 🙂 Voyez les conséquences de ces mouvements sur les couches… »
Max : « Ben oui, ça a tout plié. Ils sont beaux ces plis. On peut aller dessus ? »
Le chevalier : « Pour vous faire fotoer ? D’accord, mais vous mettez vos casques. »
Léo : « Si je comprends bien, un morceau de schiste d’au moins 15 mètres de large est venu s’intercaler dans les ampélites et, au passage, il a tout plié autour de lui. C’est ça ? »
Le chevalier : « C’est ça 🙂 Continuons à avancer… Regardez derrière nous, ce que nous venons d’inspecter. »
Max : « C’est tout perturbé par la tectonique tout ça. Oulala, c’est compliqué. »
Le chevalier : « Et ce n’est pas fini 🙂 Jetez un œil à la falaise et dites moi ce que vous remarquez… »
Max : « On voit pas bien les couches. C’était mieux les grès de Kermeur. »
Léo : « Elles penchent les couches. »
Max : « Ben oui, c’est toujours tout penché ici. Et quand c’est pas tout plié… Même que des fois, c’est tout penché ET tout plié… »
Léo : « Oui mais c’est pas normal comme ça penche… »
Max : « Pourquoi ? »
Léo : « Ben… je suis pas sûr, mais il me semble que jusque là, les couches penchaient de l’autre côté. »
Le chevalier : « Encore une fois c’est bien vu mon Léo 🙂 »
Max : « C’est possible ça ? D’un coup les couches sont plus penchées pareil ? »
Le chevalier : « C’est possible puisque tu le vois, là, devant toi ! »
Max : « Et comment tu expliques ça ? »
Le chevalier : « C’est un chevauchement. L’ensemble des formations que nous allons observer se sont décollées de leur socle et sont venues par dessus les formations que nous avons observées jusqu’à maintenant. C’est probablement lors de ce mouvement gigantesque que l’écaille de Schistes du Cosquer s’est intercalée dans les ampélites et que les plis bizarres se sont formés. »
Max : « Tu es en train de dire que… Nan ! Je te crois pas ! »
Le chevalier : « Pourtant c’est la vérité ! Un ensemble de formations est venu en chevaucher un autre 🙂 »
Léo : « Rholala ! C’est très impressionnant ! »
Le chevalier : « Oh ça oui 🙂 »
Léo : « Et c’est quoi ces formations qui chevauchent les autres ? »
Le chevalier : « Pfff… J’ai du mal à les identifier… Mes sources se contredisent et c’est tout emmêlé dans ma tête. »
Max : « C’est tout emmêlé dans ta tête ? Oulala ! Qu’est ce que ça fait du bien ! »
Léo : « Qu’est ce qui te fait du bien Maxou ? »
Max : « Que se soit tout emmêlé dans la tête de bonome ! Avec lui ça a toujours l’air simple. ‘Là vous voyez ci, là vous voyez ça… Heu, c’est peut être un peu compliqué mais si vous observez bien vous comprendrez par vous mêmes… Observez bien ce petit caillou : vous en déduisez comme moi que la mer avait une profondeur de 237m et 43 cm et que sa température oscillait entre 11 et 13°C quand le vent soufflait pas trop mais la petite trace que vous observez ici nous montre bien que le vent soufflait que du nord-ouest entre 14h30 et 17h les jours impairs ce qui fait que les trilobites pouvaient décomposer la matière organique tranquillement. Ensuite ils faisaient une courte sieste avant de jouer aux cartes avec les graptolites si et seulement si les brachiopodes à brachidium circulaires ne chahutaient pas comme des cormorans au fond de la classe. Mais vous avez compris tout ça tout seuls malgré les plis, les failles et les chevauchements… Bien sûr dans la réalité c’est un peu plus compliqué que ça. Je simplifie un peu. Vous ne m’en voudrez pas j’espère.‘ »
Léo : « Tu exagères à peine 🙂 »
Max : « Ben oui 🙂 Et là, c’est emmêlé dans sa tête et il est pas sûr de lui ! Oulala que ça fait du bien ! »
Léo : « On se sent moins bêtes 🙂 »
Max : « Alors bonome, ça fait quoi d’être tout emmêlé dans sa tête ? »
Le chevalier : « C’est contrariant. Je n’aime pas ça. »
Max : « Comment tu vas faire ? »
Le chevalier : « Je ne sais pas. Ça m’énerve ! Personne n’est donc capable de faire un document convenable ? »
Max : « Oulala ! Ça sent le complexe de supériorité là ! ‘Jémpaléjens ! Ils sont incapables de faire un bon document ! Il y a rien sur Internet qui soit à la hauteur de mes attentes ! Et heureusement que je suis là pour qu’il y ait enfin un travail sérieux sur ce sujet ! Suis-je le seul sur cette planète à savoir travailler ? »
Le chevalier : « C’est ça l’image que tu te fais de moi mon petitours ? »
Max : « Reconnais quand même que ton travail est pour toi une source d’orgueil. »
Le chevalier : « Tu trouves ? »
Max : « Ben oui, parfois. Et quand un problème se pose il faut toujours que tu trouves la solution. Tu cherches, tu cherches… jusqu’à ce que tu trouves. Et là, tu es bien embêté 🙂 Tu trouves pas et je jubile 🙂 »
Le chevalier : « Carrément ! Tu jubiles ! »
Max : « Ouiiiii 🙂 »
Léo : « Je ne voudrais pas vous interrompre, je m’en voudrais trop. Mais toutes vos discussions nous aident pas vraiment à résoudre notre problème. C’est quoi ces roches ? »
Max : « C’est vrai ça ! Bonome, c’est quoi ces roches ? »
Le chevalier : « Je ne suis pas sûr. Grrrr !!! »
Max : « Ça arrive bonome. Détends-toi. Respire profondément… Calme-toi… Et si tu nous faisais part de tes lectures ? Tu pourrais hypothéser ! »
Le chevalier : « Je pourrais… Bon, je me lance ! »
Max : « Tu vas pas te lancer dans le vide quand même ! C’est pas grave de pas être sûr ! Oulala ! Te lance pas bonome. »
Le chevalier : « Maxou… C’est une expression ! … Voilà, ce que j’ai lu : ces roches appartiendraient soit aux Grès de Landévennec soit à la formation des Schistes et Calcaires de l’Armorique.
Max : « La formation des Schistes et Calcaires de l’Armorique ? On l’a vue ce matin ! Au Fort du diable ! »
Le chevalier : « Au Fort de la Fraternité Maxou. »
Max : « C’est le Dévonien alors. Vers 400 millions d’années. »
Le chevalier : « Exact mon petitours. »
Max : « C’est vrai que ça ressemble. Mais en pas tout plié. On y a vu des fossiles ce matin. Il y en a aussi ici ? »
Le chevalier : « Oui, ils sont visibles dans les rochers au pied de la falaise. »
Max : « Alors on fossile bonome, on fossile. »
Le chevalier : « Si vous voulez. Voici quelques brachiopodes vus en coupe. »
Le chevalier : « Les deux derniers sont peut-être des Bivalves… Difficile à dire à partir de ces coupes. »
Max : « On sait bien que tu es pas un spécialiste mon bonome. Tu connais déjà beaucoup de choses. »
Le chevalier : « Merci mon petitours 🙂 »
Léo : « Il y en a d’autres, des fossiles ? »
Le chevalier : « Oui, là. Ce sont des coraux. »
Léo : « Alors c’est une mer chaude et peu profonde. Et l’eau est très claire. A l’époque, la Bretagne était quelque part entre les tropiques. »
Max : « Elle avait la bougeotte la Bretagne 🙂 Elle était au pôle sud et elle est remontée jusqu’à l’équateur et maintenant elle est dans l’hémisphère nord. Tu crois qu’elle va aller au pôle nord prendre des nouvelles des ours polaires ? »
Le chevalier : « Pour le moment elle se déplace vers le nord-est comme toute l’Europe, en raison de l’ouverture de l’océan Atlantique. »
Max : « Et ça ? On dirait un moulage interne de Gastéropode. » Le chevalier : « C’est un moulage interne de Gastéropode 🙂 » |
Max : « Bonome, tu as l’air contrarié. C’est parce que c’est tout emmêlé dans ta tête ? »
Le chevalier : « Oui, je n’aime pas ne pas comprendre. »
Léo : « Et si tu nous expliquais ce que nous devrions voir ? »
Le chevalier : « Trois formations : les Grès de Landévennec, les Schistes et Calcaires de l’Armorique et la Grauwacke du Faou. Je les ai données dans l’ordre chronologique de leur dépôts. D’après la carte, la première formation que nous avons rencontrée est la Formation de l’Armorique. Plus loin, il y a la Grauwackes du Faou. Je suis presque sûr de l’avoir identifiée. Mais l’un de mes documents de référence dit que la dalle qui est là devant nous est formée de Grès de Landévennec… »
Léo : « Et si il y avait encore des écailles ? »
Le chevalier : « Oui, c’est possible… C’est l’une de mes hypothèses. »
Max : « Bon, mon bonome, tu vas pas déprimer parce que c’est tout compliqué ici. Tu as bien dit que tu hypothésais. Tout ce que tu dis n’est pas sûr. Mais t’y peux rien. Tu peux pas tout comprendre tout le temps. On avance et tu continues à nous expliquer en hypothésant. D’accord ? »
Le chevalier : « Oui Maxou, d’accord. Allons voir la dalle qui est attribuée au Grès de Landévennec… »
Max : « Il y a des fossiles ? »
Le chevalier : « Oui, c’est pour cela que je veux aller la voir 🙂 »
Léo : « Alors c’est soit la Formation de l’Armorique soit les Grès de Landévennec. On sait pas bien. Et peut être que c’est des écailles qui ont rien à faire là parce qu’elles sont pas à leur place. »
Le chevalier : « Bien résumé. Encore une fois 🙂 »
Max : « On peut aller l’escalader pour fossiler ? »
Le chevalier : « Oui 🙂 Allez-y. »
Max : « Bonome, qu’est ce que tu fais ? Pourquoi tu prends la lanière de ton appareil-foto entre les dents ? »
Le chevalier : « Pour vous rejoindre ! Moi aussi j’escalade pour fossiler. »
Max : « Et tu vas fotoer ? Comment tu vas te tenir à la paroi ? »
Le chevalier : « Avec la main gauche. »
Max : « Pfff… »
Léo : « Maxou, cesse donc de ronchonner. Il t’écoutera pas de toutes façons. »
Le chevalier : « Regardez les brachiopodes. Ce sont de beaux fossiles. »
Max : « Je les imagine quand même pas dans un musée 🙁 »
Le chevalier : « Ils sont assez bien conservés pour qu’un spécialiste arrive à identifier les espèces. »
Léo : « Et là. Ce sont des coraux ? »
Le chevalier : « Oui Léo. »
Max : « Et ces petits machins ? »
Le chevalier : « Ce sont des entroques. »
Max : « Ben oui ! Oulala ! Des zentroques. Bien sûr. Bonjour le zentroque. Moi c’est Max petitours. Tu vas bien le zentroque ? »
Le chevalier : « Tu m’amuses mon Maxou 🙂 Un entroque. Des entroques. Ce sont les éléments qui forment le pédoncule, la tige, des crinoïdes. Nous en avons déjà vu en Charentmaritimie. »
Max : « Oui oui ! Je me souviens maintenant. Tu devais fotoer ceux de ta collection pour mettre dans mon blog et tu l’as jamais fait. »
Le chevalier : « Ma collection est à la schola Max. »
Léo : « C’est quoi un crinoïde ? »
Le chevalier : « Les crinoïdes forment un groupe d’Echinodermes. »
Max : « Les Echinodermes c’est les zoursins et les étoiles de mer. »
Le chevalier : « Et les crinoïdes. Contrairement aux deux groupes que Max a cités, les crinoïdes sont des organismes fixés au substrat. Max, veux-tu des images pour ton blog ? Nous pouvons demander à monsieur Internet si tu veux. »
Max : « D’accord. Montre un peu. »
Léo : « Il y a encore des crinoïdes ? »
Le chevalier : « Oui Léo. Mais ils vivent souvent en profondeur. »
Max : « Bonome, qu’est ce que tu regardes comme ça ? »
Le chevalier : « Le paysage… Regardez comme c’est beau. »
Max : « Oui c’est très beau. Rholala et tout ça, mais on pourrait regarder depuis l’estran. Dans une position un peu moins acrobatique. Je te rappelle que tu es sur une dalle pentue et que tu pourrais glisser. »
Le chevalier : « Oui, descendons. »
Max : « Non. Toi tu descends et nous, on saute dans tes bras 🙂 C’est plus rapide. »
Léo : « Et plus rigolo 🙂 »
Max : « Merci mon bonome. On continue à avancer ou tu vas encore déprimer parce que c’est tout emmêlé dans ta tête ? »
Le chevalier : « Tu sais Maxou, nous n’aurons pas souvent l’occasion de venir ici alors ça me contrarie de repartir sans avoir réussi à tout comprendre. »
Max : « Je sais bien bonome. Mais c’est quand même pas si grave que ça. Allez, hypothèse sur les roches qui sont devant nous. »
Le chevalier : « Je dirais que c’est la Grauwacke du Faou. »
Max : « Growék ? C’est quoi growék ? Tu peux traduire s’il te plaît ? »
Le chevalier : « En mots simples je suppose ? »
Max : « Tu supposes bien mais je sais pas si tu sais faire 🙂 »
Le chevalier : « Pas la peine. Ce n’est de toutes façons pas un vrai grauwackes. C’est un mélange de schistes et de bancs de grès plus ou moins calcaires. Il se trouve que les calcaires ont subi une décalcification c’est-à-dire que le calcium est parti. »
Max : « Il est parti où ? Il en avait assez d’être ici et il est parti en vacances ? »
Le chevalier : « Oui, il a fait ses valises et il est parti sous les tropiques quand la Bretagne est arrivée dans l’hémisphère nord. »
Max : « Je le comprends : il s’était formé sous les tropiques alors il y est reparti dès qu’il a pu. Il a eu bien raison le calcium. On devrait le rejoindre. »
Le chevalier : « Tu en as assez de la Bretagne ? »
Max : « Mais non ! C’est pour de rire 🙂 »
Léo : « Là, il y a encore de gros plis. Vous avez vu ? »
Le chevalier : « Oui. Mais ce qui m’intéresse ici se trouve plus à droite. »
Max : « Mais… On dirait les Grès Armoricains !!! »
Léo : « De l’Arénig au début de l’Ordovicien ! »
Max : « Ils ont rien à faire là ! Juste à côté c’est le Dévonien ! »
Léo : « Normalement les couches les plus anciennes sont EN-DESSOUS des couches les plus récentes ! Là elles sont au-dessus ! »
Max : « Ça va pas du tout ça bonome ! »
Le chevalier : « Et ça vous étonne encore ? »
Max : « Tu vas pas nous dire que les Grès Armoricains ont chevauché les formations qui ont chevauché les autres formations quand même ? »
Le chevalier : « Si 🙂 »
Max : « Et tu vas dire que c’est encore à cause de la tectonique ! »
Le chevalier : « Oui 🙂 »
Max : « Elle a bon dos la tectonique ! »
Le chevalier : « Oui 🙂 »
Max : « Tu es devenu monosyllabique ? Si, oui, oui… Je t’ai connu plus loquace. »
Le chevalier : « J’attends vos questions 🙂 »
Max : « Non, pas de questions. Tu nous expliques et c’est tout. »
Léo : « Ben oui, parce que tout là-bas il y a le grand anticlinal avec quelques failles. Puis il y a deux chevauchements à 30 mètres d’intervalle. Comment c’est possible ça ? »
Le chevalier : « Il faut imaginer de gigantesques mouvements de compression. Ils ont raccourci la croûte terrestre. Là-bas un anticlinal s’est formé. Ici, la couverture s’est décollée et est venue chevaucher le flanc oriental de l’anticlinal. »
Léo : « Et tu sais quand ils ont eu lieu ces mouvements de compression ? »
Le chevalier : « Lors d’une orogenèse Léo. »
Léo : « Et c’était quand l’orogenèse ? »
Le chevalier : « Forcément après le Dévonien. C’est lors du Carbonifère qu’a eu lieu la collision entre deux plaques tectoniques, qui a aboutit à la formation du Massif Armoricain. »
Max : « Alors il y avait un océan quelque part. »
Léo : « Et cet océan s’est ouvert, refermé et une chaîne de montagne est apparue. »
Max : « Puis l’érosion a tout rasé. »
Léo : « Et maintenant on voit tout ça. »
Max : « Léo, me permets-tu d’utiliser ton expression préférée ? »
Léo : « Bien sûr Maxou, je t’en prie. »
Max : « Rholala c’est bien la géologie 🙂 »
Léo : « Rhoooo oui:) »
Max : « Tu veux bien nous refaire toute l’histoire. Parce que ce midi on était au briovérien d’il y a 600 millions d’années et on a fini au Carbonifère. »
Léo : « C’est quand déjà le Carbonifère ? »
Le chevalier : « Entre 360 et 295 millions d’années avant nos jours. »
Max : « Alors tu nous as raconté une histoire de plus de 300 millions d’années ! Rholala ! »
Max : « Ça c’est de l’histoire ! Allez, reprends s’il te plaît. »
Le chevalier : « Pas maintenant. Nous avons beaucoup marché et je suis un peu fatigué. Je voudrais juste profiter du paysage. Profiter d’être là en écoutant le vent, les vagues, les oiseaux… Profiter encore des Tas de Pois… M’asseoir et regarder… Laisser la Bretagne entrer en moi par tous mes sens. »
Max : « Tu veux redevenir sauvage un petit moment et écouter les belles histoires de tes amis les korrigans. Vous devez avoir beaucoup de choses à vous dire. Si tu veux avec Léo, on s’éloigne un peu et on te laisse tout seul. »
Le chevalier : « C’est gentil Maxou mais vous pouvez rester avec moi. Voulez-vous vous installer sur mes genoux ? »
Léo : « Pas cette fois chevalier. On va s’installer sur la serviette de Max. Ce sera plus confortable pour toi. »
Max : « Rholala c’est bôôôô ! »
Max : « Bonome… Bonome ! Il faut y aller maintenant. On peut pas rester ici. Il se fait tard. Allez, il faut y aller maintenant. »
Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 Pochez-vous et allons-y… »
Il avait pas envie de rentrer mon bonome. Il serait bien resté sauvage encore un peu. Pendant la chevauchée du retour, Léo et moi on s’est laissés bercer et on s’est endormis. Après un petit moment, je me suis réveillé. On ne bougeait plus. J’ai sorti la truffe, discrètement, mais on était pas à la cabane. Bonome s’était arrêté à la grande plage de Kersiguénou, pour prolonger encore cette longue journée assez dense. J’ai réveillé Léo tout doucement et on a regardé la beauté. Bonome, qui est très attentif à nous, a senti qu’on avait sorti nos têtes. Alors il nous a pris sur ses genoux et nous a gratouillé le front. On aurait voulu que ce moment ne s’arrête jamais…
Il va falloir qu’on fasse attention parce que sinon, nous aussi on va redevenir sauvages. |
Juste avant d’arriver à notre monture, bonome s’est retourné pour regarder une dernière fois la mer. Et il a souri. Je suppose que ce sourire s’adressait à ses amis : le vent, les korrigans et la mer aussi.
On a vraiment de la chance d’être ses petizours. Je te comprends pas Princesse. Pourquoi l’as-tu banni ?
Bonjour Brindille,
Léo et moi aussi on mélange un peu tout. Même bonome, des fois, c’est tout emmêlé dans sa tête alors …
En rentrant de cette journée assez dense, on a demandé à bonome de nous expliquer l’histoire de la Bretagne. Je suis en train de graver l’article. Mais c’est compliqué. Je me souviens pas de tout ce qu’il nous a dit alors je l’appelle toutes les trois minutes pour qu’il nous aide. ça va être long à graver tout ça… Mais j’y travaille.
Gratouillis aussi 🙂
Coucou Max, il a raison, Oncle Riko, les photos et tes explications sont très pédagogiques, j’ai compris qu’en géologie ça fait parfois des grumeaux, des slumps, comme quand on remue pas bien la pâte à crêpes, mais c’est quand même complexe tout ça, oulala !
Et si Bonome nous racontait l’histoire de la Bretagne ? Parce que on a parcouru avec toi plusieurs centaines de millions d’années et je mélange un peu tout, moi 🙁
Avec les ampélites qui se font tectoniser pendant que les plaques se chevauchent et que la Bretagne se promène au pôle sud, que l’anticlinal s’érode, et que les graptolithes creusent un tunnel dans le volcan pour aller sédimenter près de leurs copines les ampélites, oulala.. 🙂 Pis une grande carte des 4 ères aussi s’il te plait ! Pour se repérer entre les baignades de Bonome à l’Ordovicien et le carbonifère ? Ce serait bien 🙂
Merci Max, et gratouillis à tous deux ,-)
Re bonjour tonton Riko,
bonome dit que l’arbre est un bel exemple d’anémorphose. C’est parce qu’il aime bien utiliser des mots compliqués que personne connaît 🙂 Il se croit intelligent et cultivé. La forme de l’arbre, c’est à cause des embruns salés. Ils brûlent les bourgeons du côté exposé au vent. Du coup, l’arbre pousse que de l’autre côté. Des fois on dit qu’il a un port en drapeau.
Je suis content que tu trouves la géologie intéressante. C’est parfois un peu compliqué mais en réfléchissant un peu on finit par comprendre.
Moi, je connais pas Galois. C’est un ami à toi ? Il faudra me le présenter un jour.
Merci encore pour ton aide en informatique.
Bonjour oncle Riko,
Merci pour ton commentaire. Il me donne l’occasion de te remercier publiquement pour ton aide en informatique. Parce que mon bonome connaît bien la nature et nous apprend des tas de choses fort savantes mais en ce qui concerne l’informatique il est pas au top 🙂 Lui, ce qu’il voudrait, c’est graver en cunéiforme sur des tablettes d’argiles.
A bientôt 😉
Salut Maxou,
Je viens de terminer la lecture de tes trois derniers articles : j’adooore les très belles photos de la côte bretonne et celle du pin qui ploie sous le vent. Le contenu en géologie est très intéressant : les photos des plissements sont très explicites, très pédagogiques et bien mises en perspectives par ton dialogue avec le Chevalier. J’ai bien aimé aussi la symétrie d’ordre 5 des oursins, ça m’a rappelé la théorie de Galois… Un génie ce gars là !
Tu maîtrises à donf l’informatik-à-ourson. Vous avez fait un sacré bon boulot avec le Chevalier !
Biz d’uncle Riko le grizzli !
Hi max,
Trop coooool ton blog, Maxou ! Tu maîtrises trop bien l’Internet ! Tu as bien profité de mes cours d’informatik-à-ourson. Tu mérites les félicitations pour ce beau travail de publication de tes aventures avec Léo et ton Chevalier !
Heureusement que tu es là pour l’aider à nous faire profiter de ses grandes connaissances, de ses très belles photos (j’adore celles du rivage breton) car avec son grand âge, le Chevalier est sûrement plus habitué aux parchemins et aux grimoires qu’à l’informatik-à-ourson.
Keep rolling Teddy Bear !
See U soon !
Uncle Riko 😉