Samedi 27 Février, An III
Max : « Bonome ! Réveille-toi ! Il est l’heure ! »
Léo : « Cheeeevaaaaliééééé ! Deeeeeebout ! »
Max : « Booonoooooome ! »
Le chevalier : « Mmmmmmm… »
Max : « Allez bonome ! On t’attend nous. »
Léo : « On est prêts depuis longtemps. Allez… »
Le chevalier : « Mmmmm… oui… Je me lève… »
Max : « Tu veux qu’on te prépare ton café ? »
Le chevalier : « Café ? »
Max : « Oui 🙂 Café ! »
Le chevalier : « Il y a du café ? »
Léo : « On te le prépare si tu veux. Mais tu sors de ton lit. »
Max : « Ou on te pousse et on te fait tomber du lit. »
Le chevalier : « D’accord 🙂 Je voudrais voir ça 🙂 »
Max : « C’est pas gentil ! »
Léo : « On peut même pas. »
Max : « On est trop petits. »
Léo : « Tu en profites ! »
Le chevalier : « Allez vous préparer. J’arrive… »
Max : « Tu te rendors pas ! »
Léo : « Allez ! Viens ! »
Le chevalier : « ALLEZ VOUS PRÉPARER ! »
***
Le chevalier : « Bonjour mes petizours 🙂 »
Max : « Bonjour bonome. »
Léo : « Bonjour chevalier. Tu es levé ! Dépêche-toi de te caféiner. »
Le chevalier : « Je vois que vous êtes déjà prêts 🙂 »
Léo : « Oui 🙂 On a mis nos sacados. »
Max : « On regardait le paysage en t’attendant. »
Le chevalier : « Cela vous plaît-il ? »
Max : « Oh oui ! C’est très beau. Oulala ! C’est quoi ce Royaume ? »
Le chevalier : « L’Aber. »
Max : « La ber ? J’avais pas fait attention que tu étais enrhumé. On voit bien que c’est la mer. »
Le chevalier : « 😀 Je ne suis pas enrhumé Maxou. C’est l’Aber. »
Léo : « C’est quoi l’Aber ? »
Le chevalier : « Le nom du lieu. Un aber est un golfe marin étroit, allongé, et relativement profond, qui résulte de l’envahissement de la partie basse d’une vallée fluviale par la mer. Voyez-vous le petit fleuve ? »
Max : « On le devine. »
Le chevalier : « Il devait être bien plus large autrefois. Actuellement il est barré par une digue, ce qui a permis de créer une zone marécageuse propice aux oiseaux. »
Léo : « Et il y a des zoisos ? »
Le chevalier : « C’est à peu près sûr 🙂 »
Léo : « On va aller voir ? »
Le chevalier : « Oui mon Léo. Nous allons aller voir 🙂 Mais pas aujourd’hui. »
Max : « Et on fait quoi alors ? »
Le chevalier : « Sous la maison que vous voyez devant-vous il y a une falaise. Nous allons aller l’explorer. Puis, pour profiter de la marée basse, nous chevaucherons jusqu’à l’autre côté du fleuve. Il y a là-bas des structures volcaniques que je voudrais vous montrer. Puis nous visiterons la petite île. »
Max : « Il y a une île ? »
Le chevalier : « Oui, tout à droite, derrière l’arbre. Nous irons à pieds secs. »
Max : « C’est encore une île où on va à pieds 🙂 Tu feras attention à la marée pour qu’on ne reste pas coincés. D’accord ? »
Le chevalier : « Oui Maxou. Après avoir visité l’île, nous irons au four à chaux. »
Max : « Un four à chaud ? Tu à déjà vu un four à froid, toi ? »
Le chevalier : « A chaux. Avec un x à la fin. Je vous expliquerai. Là aussi, nous verrons des roches volcaniques. Puis, nous irons explorer la dune grise et les abords du marais. C’est la zone centrale de la photographie. Voilà le programme de la journée. »
Léo : « Rholala ! Tout ça ! »
Le chevalier : « Oui, tout ça 🙂 Le programme est effectivement bien chargé. Beaucoup de géologie. Mais nous verrons quand même des oiseaux. »
Max : « Tu as pensé à les prévenir de notre venue ? »
Le chevalier : « Nous en verrons. Je vous le promets. »
Max : « Alors tu les as prévenus. Sinon tu promettrais pas. Parce qu’on peut pas savoir ce qu’on va voir au Pays des Zoisos. Tu es bien caféiné ? On peut y aller ? »
Le chevalier : « Allons-y 🙂 »
***
Le chevalier : « Voilà la falaise que nous allons explorer. »
Max : « Bonome, tu vas marcher sur les cailloux tout cassés, couverts d’algues et glissants ? »
Le chevalier : « Il le faut bien. »
Max : « Mais c’est dangereux ! »
Le chevalier : « J’en assume les risques. Je crois te l’avoir déjà dit. Ou alors nous nous inscrivons à un cours de tricot. »
Léo : « Il y a pas des zoisos au cours de tricot. Et on peut pas faire la géologie. On va explorer la falaise. »
Max : « Et si il tombe ? »
Le chevalier : « Je ne tomberai pas. »
Léo : « Il va être prudent Maxou. Sinon, on le gronde. »
Max : « D’accord. Si tu tombes, tu as des baffes ! »
Le chevalier : « D’accord Obélix 🙂 »
Max : « Pfff… Je ne suis pas gros. Tu veux bien nous expliquer un peu ce qu’on va voir ? C’est quoi comme roches ? Et elles datent de quand ? »
Le chevalier : « Difficile à dire. Il y a peu de données sur ce site. Je pense que les roches appartiennent au Groupe de Kerguillé. C’est un ensemble de roches qui datent du Silurien. »
Max : « Silurien ? C’était quand le Silurien ? Et le nom ? Il vient d’où ? De Silurie ? »
Le chevalier : « Le Silurien est compris entre 435 et 410 millions d’années avant nos jours. Et le mot vient des Silures, une ancienne peuplade du Pays de Galles. »
Max : « Il y a beaucoup de roches de cette époque au Pays de Galles ? »
Le chevalier : « Oui Maxou. Elles y ont été bien étudiées. »
Max : « Et c’est quoi comme roches ? Tu as pas dit. »
Le chevalier : « Des schistes et quartzites. »
Léo : « C’est quoi des chistékoirzites ? »
Le chevalier : « 🙂 Des schistes. Et des quartzites. Ce sont des roches métamorphiques. »
Max : « C’est quoi ça ? Tu avais dit qu’on verrait des roches sédimentaires ! »
Le chevalier : « Au départ ce sont des roches sédimentaires. Vous vous souvenez des argiles de Charentmaritimie ? »
Max : « Oui. »
Léo : « Oui aussi 🙂 »
Le chevalier : « Les schistes ont été des argiles. Mais elles se sont transformées sous l’influence de la pression et de la température. »
Léo : « Comment ça ? »
Le chevalier : « Je vous expliquerai plus tard. Les quartzites ont été des sables. Ils se sont également transformés en raison d’une forte compression et de leur échauffement. Mais nous sommes arrivés. Observez un peu. »
Max : « Bonome ! C’est quoi ça ? Elles sont tout pliées les roches ! Oulala ! Si Princesse apprend ça ! Va chercher un fer à repasser, vite ! Il faut tout remettre à plat. Allez, dépêche-toi. Oulala ! »
Le chevalier : « Max ! »
Max : « Pas le temps bonome, pas le temps ! Le fer à repasser vite ! Oulalaaaaaa ! Comment on va faire ? Voilà, les vacances sont gâchées. On y arrivera jamais 🙁 »
Le chevalier : « MAX ! »
Max : « Tu es encore là ? Tu es pas allé chercher le fer à repasser ? Dépêche-toi voyons ! Tu te rends pas compte du travail ! Et on va les mettre où les roches quand elles seront bien à plat ? Elles vont recouvrir la mer ! Pfff… »
Léo : « Max, je crois que le chevalier voudrait te parler. »
Max : « J’ai pas le temps de papoter moi ! Il va falloir repasser toute la falaise ! »
Le chevalier : « MAX ÇA SUFFIT ! C’est normal que les roches soient pliées. Princesse ne dira rien ! Ce sont ces plis que je voulais vous montrer. »
Max : « C’est normal ? »
Le chevalier : « Oui. »
Max : « Il faut pas tout repasser alors ? »
Le chevalier : « Non. »
Max : « Les vacances sont pas gâchées ? »
Le chevalier : « Non 🙂 »
Max : « Il y a des plis partout et c’est normal ? »
Le chevalier : « Oui mon petitours. »
Max : « Tu dis ça parce que tu as pas de fer à repasser et que tu es toujours tout chiffonné. »
Le chevalier : « 🙂 Non je t’assure. Ne t’inquiète pas. Je vais vous expliquer. Asseyez-vous. »
Léo : « On peut s’asseoir sur un pli ? Et tu nous fotoes sur le pli. »
Le chevalier : « D’accord… Voilà ! Je peux vous expliquer maintenant ? »
Léo : « Oui, Maxou se remet 🙂 Je vais lui gratter le front pendant que tu nous expliques. Ça finira de le calmer 🙂 »
Le chevalier : « Bonne idée 🙂 Vous savez peut être que la Terre est une grosse boule de 5500 km de rayon constituée de plusieurs couches. Au centre, il y a le noyau interne. Il est solide et son rayon est d’environ 400 km. Il y a ensuite le noyau externe qui a les propriétés d’un liquide. Il est compris entre 5100 et 2900 km de profondeur. Puis il y a le manteau solide recouvert d’une fine couche appelée croûte épaisse de 30 km environ. »
Max : « C’est pas de la lave en profondeur ? »
Le chevalier : « Non. C’est bien solide. J’expliquerai plus tard la lave. »
Léo : « J’ai bien compris les couches. Mais pourquoi tu nous racontes ça ? »
Le chevalier : « Vous avez bien compris ? »
Max : « Oui bonome. »
Le chevalier : « Je peux faire un peu plus compliqué ? »
Léo : « Pas trop quand même s’il te plaît. »
Le chevalier : « J’ai dit que la croûte reposait sur le manteau mais c’est un peu plus compliqué. De 300 à 100 km de profondeur, le manteau change de propriété. Il est un peu plus mou. On appelle cette couche asthénosphère. Au dessus, sur une épaisseur de 100 km, il y a une couche de roches solides et cassantes : c’est la lithosphère. »
Max : « D’accord. Tu suis Léo ? »
Léo : « Oui oui. Mais il faut pas faire d’interro tout de suite 🙂 »
Le chevalier : « En surface, la lithosphère est découpée en une douzaine de plaques. »
Max : « Les plaques tectoniques ! »
Le chevalier : « Tout à fait ! Et ces plaques se déplacent les unes par rapport aux autres en glissant sur l’asthénosphère. Les plaques sont indéformables. Enfin presque. Elles ne peuvent se déformer qu’en leurs marges. »
Max : « C’est quoi les marges ? »
Léo : « C’est les bords ! »
Le chevalier : « Oui Léo ! Les plaques ne peuvent se déformer que sur leurs bords. »
Max : « Et quel est le rapport avec les plis que tu trouves normaux ? »
Le chevalier : « Si deux plaques se rapprochent et entrent en collision… »
Max : « Boum ! Il faut faire un constat d’accident ! »
Le chevalier : « 🙂 Si elles entrent en collision, leurs bordures vont se déformer : elles vont se plier et se casser. Et parfois, elles peuvent se chevaucher. »
Léo : « Mais pas les 100 km de la lithosphère quand même ! »
Le chevalier : « Souvent les déformations ne touchent que la croûte. »
Max : « Alors si il y a des plis c’est qu’on est pas loin de la zone de collision des bords de deux grandes plaques. C’est ça ? »
Le chevalier : « C’est ça ! »
Léo : « Mais si elles se chevauchent… Ça fait des gros machins très épais, tout cassés et tout pliés… C’est des montagnes ?! C’est comme ça que se forment les montagnes ? Par collision de deux plaques ? »
Max : « Mes petizours, vous êtes de grands naturalistes ! Vous comprenez tout ! »
Léo : « Arrête, je vais te croire 🙂 »
Max : « Mais quand même… Si les plaques se rapprochent, c’est qu’elles étaient séparées. Qu’est ce qu’il y avait entre les plaques ? »
Le chevalier : « Un océan. La formation d’un océan n’est pas au programme aujourd’hui. Retenez seulement que l’océan se ferme petit à petit quand les plaques se rapprochent et qu’elles entrent en collision et donnent une chaîne de montagnes. »
Max : « Alors quand on voit des montagnes c’est qu’il y avait un océan avant. Oulala ! Les Alpes… Il y avait un océan entre la France et l’Italie. »
Léo : « Mais la Bretagne c’est pas des montagnes. Elles sont passées où les montagnes ? »
Le chevalier : « Elles ont été usées. »
Max : « C’est l’érosion ! Les roches s’usent à cause de l’eau, du gel, du vent… Mais il a fallu longtemps pour user des montagnes ! »
Le chevalier : « Environ 300 millions d’années. »
Max : « Bonome, c’est quand même un peu compliqué tout ça. On peut faire une pause ? Et on va chercher des plis. Des beaux plis. Pour montrer à Princesse. »
Le chevalier : « Allons-y. »
Max : « Il y en a là ! Dans la falaise ! »
Max : « Celui de gauche dessine un M ! C’est rigolo 🙂 »
Léo : « Et là ! Sur l’estran ! Il y en a d’autres ! »
Le chevalier : « Oui, ces couches sont fortement plissées. Et les couches de quartzites sont bien visibles dans les schistes. »
Léo : « Les quartzites sont beiges. Et ils dépassent souvent des schistes. »
Le chevalier : « C’est parce qu’ils sont plus durs. Venez voir, je connais deux endroits où il y a de beaux plis. »
Léo : « Rholala ! Ils sont beaux ! Et quand on connaît leur histoire c’est encore plus beau ! Rhooo… »
Max : « Celui de droite, on dirait un serpent 🙂 Heureusement qu’on doit pas tout repasser 🙂 »
Le chevalier : « Oui Maxou 🙂 »
Max : « Je peux te poser une question ? »
Le chevalier : « Bien sûr mon petitours. »
Max : « Pourquoi des fois les roches cassent et ça fait une faille et d’autres fois elles se plient ? »
Le chevalier : « Bonne question Maxou. Tout dépend de la profondeur des roches. Quand on s’enfonce dans la Terre la température s’élève. Quand les roches s’enfoncent, elles s’échauffent et deviennent légèrement molles. Dans ce cas, lorsqu’elles sont soumises à des contraintes, elles se plient. »
Max : « Alors les failles c’est plus en surface et les plis c’est plus en profondeur. »
Le chevalier : « C’est ça. »
Léo : « Je peux tenter un résumé ? »
Le chevalier : « Nous t’écoutons petit Léo. »
Léo : « Du sable puis des argiles se sont déposés au fond de la mer. Ils ont formé des couches. Puis les couches ont été enfouies et les sables ont donné des quartzites et les argiles ont donné des schistes. Et puis il y a eu des mouvements et les couches se sont déformées et les plis sont apparus. Et puis encore après, l’érosion a fait remonter les couches à la surface et on peut voir des plis dans les schistes et les quartzites. Et tout ça, ça a pris en gros 400 millions d’années. »
Max : « Il est bien son résumé 🙂 »
Le chevalier : « Très bien mon Léo. »
Max : « Tu nous montres autre chose ? »
Le chevalier : « Oui, un zoiso 🙂 » Léo : « Iléou le zoiso ? » Max : « Vu ! » |
Léo : « Vu aussi ! C’est qui ce zoiso ? Tu le connais ? »
Le chevalier : « C’est un pipit maritime, Anthus petrosus, Motacillidés. »
Max : « Tu es sûr ? Parce que d’habitude tu reconnais jamais les espèces de pipits. »
Le chevalier : « Je suis assez sûr de moi. Les couleurs sombres… Et puis on est à la mer… »
Max : « Pas très scientifique… Léo, tu en penses quoi ? »
Léo : « Je le crois. C’est un beau zoiso le pipit maritime 🙂 MAIS TU DIS PAS QUE C’EST MON ZOISO PRÉFÉRÉ ! C’EST PAS MON PRÉFÉRÉ ! ET TOUS LES ZOISOS C’EST PAS MON PRÉFÉRÉ ! »
Max : « Calme Léo ! Caaaalme ! Respire profondément ! Bonome, gratte lui le front. Vite ! »
Léo : « C’est parce que tu dis toujours que tous les zoisos c’est mon préféré. Tu l’as même dit à Brindille ! Tu m’énerves ! J’aime beaucoup les zoisos parce que c’est beau un zoiso. Et tu te moques pas de moi. Je veux pas. »
Max : « D’accord Léo. Moi aussi j’aime beaucoup les zoisos. Bonome, on continue la géologie ? »
Le chevalier : « Si vous voulez. Je vous ai montré des figures tectoniques, je vais maintenant vous montrer des figures sédimentaires. »
Max : « On peut en voir même dans des roches transformées par la chaleur et la pression ? »
Le chevalier : « Oui Maxou. Venez voir. »
Max : « Oulala ! C’est quoi cette grosse dalle ? Elle est pas plissée. Elle est ondulée. »
Léo : « Tu as vu Maxou ? Au premier plan, en bas à gauche, toutes les couches fines. On dirait un mille-feuilles de roches. »
Max : « Tu nous expliques bonome ? »
Le chevalier : « Le mille-feuilles est constitué de fines couches de schistes. La grosse dalle ondulée est une quartzite. Venez voir sur le côté. »
Max : « Oulala ! On voit bien les superpositions de couches. Et puis on peut voir l’épaisseur de la dalle ondulée. » Léo : « Mais là, c’est pas tout plié. » |
Le chevalier : « Non, ces couches sont plus résistantes. Ce sont les couches de schistes qui ont subi les plissements. Ici nous sommes à la fin du Silurien ou à la base de Dévonien. Nous avons changé de formation et nous sommes passés dans la formation des schistes et quartzites de Plougastel. Elle est au contact de la formation de Kerguillé par une faille mais nous ne l’avons pas vue 🙁 »
Max : « Mais la dalle ? Tu as pas expliqué. »
Le chevalier : « C’est probablement la conséquence de vagues de tempête sur une plate forme marine peu profonde. »
Léo : « C’est quoi la plate forme ? »
Le chevalier : « Une mer côtière à fond assez plat et peu profonde. »
Max : « Tu es en train de dire qu’on voit la trace d’une tempête d’il y a 410 millions d’années ? »
Le chevalier : « Oui Maxou, ce jour là il y a eu une grosse tempête 🙂 »
Léo : « Rholala ! C’est bien la géologie. On se promène et on voit des tempêtes d’il y a 410 millions d’années. Rholala… »
Max : « Bonome, tu crois que le vent voudra bien nous raconter cette tempête ? Si on lui promet de pas répéter. »
Le chevalier : « Nous le demanderons Maxou. Je suis aussi curieux que toi d’entendre cette histoire. Léo, que regardes-tu comme cela ? Tu m’as l’air bien perplexe. »
Léo : « Oui, je cherche la faille… Tu peux fotoer le contact ente les schistes et la dalle de quartzite s’il te plaît… Montre-moi. »
Le chevalier : « Bien observé… C’est intéressant… J’aime bien ton hypothèse. D’après la carte, la faille est presque perpendiculaire à la falaise. C’est cohérent avec ce que tu dis. »
Max : « Il est fort ce Léo 🙂 »
Le chevalier : « Oui, même si je ne suis pas sûr que son hypothèse se vérifie. »
Léo : « 🙂 Tu peux fotoer les plis. J’aime beaucoup les plis. »
Le chevalier : « D’accord. Et après, on fait une pause. »
Max : « Bonome, il y a des falaises ici. »
Le chevalier : « Oui Max. »
Max : « Je peux faire l’escalade ? »
Le chevalier : « Bien sûr. Mais tu fais attention à toi. »
Max : « Oui 🙂 Viens Léo, je vais t’apprendre l’escalade. C’est rigolo. »
Léo : « Non merci. Mais je veux bien te surveiller. Et je te rattrape si tu tombes. »
Le chevalier : « Si tu tombes, tu as des baffes 🙂 »
Max : « Je tomberai pas. Et j’assume les risques 😉 »
Max : « Ohé ! Vous me voyez ? Je suis tout là-haut ! »
Léo : « Tant mieux pour toi ! Nous, on va voir des zoisos 🙂 Viens bonome. »
Max : « Ben et moi ? Hé ! Me laissez pas tout seul ! Cavapalatête ! HÉ ! HÉÉÉÉ ! BONOME ! »
Le chevalier : « Saute dans mes bras Maxou. »
Max : « Vous m’avez fait peur ! J’ai cru que vous alliez me laisser tout seul 🙁 »
Le chevalier : « Comment peux-tu croire ça ? Qu’est ce que je deviendrais sans mon petitours ronchonneur ? »
Léo : « Ça suffit tous les deux. Venez voir les zoisos. Max, installe ta serviette s’il te plaît. »
Le chevalier : « Observation statique ? »
Léo : « Oui. On s’installe, on regarde et les zoisos vont venir nous voir. »
Léo : « Rholala… Un goéland… Qu’est ce qu’il est beau ! »
Max : « C’est un goéland argenté. Larus argentatus, Laridés. »
Léo : « Max, il faut expliquer pourquoi tu dis que c’est un argenté. »
Max : « Tu sais pas ? Pourtant tu aimes bien les Laridés. »
Léo : « Oui, mais c’est pour Princesse. Elle a peut être oublié. »
Max : « Je vois… Tu me fais un interro de goéland… Je veux bien 🙂 Il a les ailes gris clair, les pattes rosées et l’œil jaune. On voit bien le cercle orbitaire rouge. Et la tâche rouge sur le bec. Je pense que c’est suffisant pour identifier le goéland argenté. Voilà ! Trop facile ton interro 🙂 »
Léo : « Oh zutalor ! Il s’envole ! »
Max : « C’est parce qu’il y a des jeunes qui chahutent. Ça l’a dérangé. »
Léo : « Maxou, tu sais reconnaître les jeunes goélands ? Moi j’y arrive pas. Je mélange tout. Les premières années marins avec les deuxième années bruns… C’est compliqué les jeunes goélands. »
Max : « Moi aussi je mélange tout. On regardera ça dans la cabane, au calme. Tu veux bien bonome ? … Bonome ? »
Le chevalier : « Oui ? »
Max : « Tu rêvais ? »
Le chevalier : « Oui 🙂 »
Max : « De quoi ? »
Léo : « Max ! On ne demande pas ce genre de choses ! Laisse le rêver si il veut. »
Max : « Pfff… »
Léo : « C’est beau la mer. Il y a de belles vagues aujourd’hui. C’est à cause du vent ? »
Max : « Oui. Mais c’est pas la tempête 🙂 »
Léo : « Rholala… Le gros goéland ! Avec les ailes foncées comme ça et les pattes gris-rosé c’est un goéland marin. C’est sûr ! »
Max : « Larus maritimus, Laridés. C’est le plus gros des goélands. La mer c’est son royaume. On le voit jamais à l’intérieur des terres celui-là. Lui aussi il est ami avec le vent. Bonome, tu crois qu’on en verra planer et surfer sur les bourrasques quand on ira sur les pointes ? »
Le chevalier : « Qui te dit que nous irons inspecter les caps ? »
Max : « Bonome, tu nous as montré tous les sites que nous devons explorer. Fais pas semblant de pas savoir. »
Le chevalier : « 🙂 »
Léo : « Vous avez vu les Laridés ? »
Max : « Ah ouai ! Parce que toi aussi tu crois que je suis aveugle ? Tu m’as vu avec un chien et une canne blanche ? »
Léo : « Avec un chien, oui 🙂 La canne blanche ne devrait pas tarder. Ils sont beaux les Laridés… La chance… »
Max : « On voit bien que le goéland marin est très très grand. Il est bien plus grand que le goéland argenté. Bonome, tu sais toujours pas identifier les jeunes goélands ? »
Le chevalier : « Non Maxou. Je n’ai pas appris au cours des cinq minutes qui viennent de s’écouler 🙂 »
Max : « Tu veux pas qu’on regarde dans mon beau livre de zoisos ? On va peut être trouver. »
Le chevalier : « Nous pouvons essayer… »
Léo : « D’abord il faut bien décrire le jeune qu’on veut identifier. Comme ça on est obligés de bien l’observer. »
Max : « Bien oui ! Bon, on essaye celui de la foto de droite. Il est allongé sur le sable… Il est plutôt sombre. »
Léo : « Son bec est tout noir et la zone autour des yeux est très sombre aussi. Presque noire… »
Max : « On dirait qu’il a des tâches en damier sur les ailes… »
Léo : « Quoi d’autre ? »
Max : « Bonome ? Tu nous aides pas ? »
Le chevalier : « Je vous écoute… »
Max : « On sait plus quoi dire… On regarde dans le beau livre ? »
Le chevalier : « Où voulez-vous chercher ? »
Max : « Ben… Dans les Laridés ! Toi alors ! »
Léo : « Je crois qu’il veut savoir quels Laridés ? »
Max : « Ah oui 🙂 Il est à côté d’un goéland marin et d’un goéland argenté. Si on cherchait de ce côté là ? »
Le chevalier : « Bonne idée 🙂 »
Max : « Le goéland marin d’abord… Alors… Non, celui là est trop sombre et son bec n’est pas assez fort. Ça ressemble pas à un jeune goéland marin. »
Léo : « Je suis d’accord avec toi Maxou. »
Le chevalier : « Je cherche le goéland argenté ? »
Max : « Non ! Attends ! Regarde le goéland brun du premier hiver ! Ça ressemble bien. Tu en penses quoi Léo ? »
Léo : « On a pas encore vu de goéland brun… Lis le commentaire. »
Max : « … extrêmement variable, ressemblant parfois au G. argenté… D’accord… Bon, tourne les pages bonome. On va voir le G. argenté… Tu trouves que ça ressemble ? »
Léo : « Le juvénile un peu… Mais pas le 1er hiver… »
Max : « Pfff… Tu en penses quoi bonome ? »
Le chevalier : « Il est fort probable que ce soit un goéland argenté qui passe son premier hiver… »
Max : « Fort probable… »
Léo : « Donc pas certain… »
Max : « On sait pas vraiment alors… »
Léo : « Chevalier, tu peux me remontrer la page avant le goéland argenté s’il te plaît ? »
Max : « Tu as vu quelque chose ? »
Léo : « Oui, il montre des goélands en vol. »
Max : « Bien joué Léo. Bonome, la foto avec les goélands en vol s’il te plaît. On va étudier tout ça. »
Le chevalier : « 🙂 »
Max : « Pourquoi tu souris ? Tu te moques ? »
Le chevalier : « Non… j’aime vous voir étudier les oiseaux 🙂 Voilà ce que vous m’avez demandé. »
Léo : « Merci 🙂 Regarde Maxou. Les différences entre le dessus des ailes des goélands bruns et argentés sont plus nettes en vol. »
Max : « Mais ils disent que ce sont des juvéniles… »
Léo : « Oui, j’ai vu mais on peut peut être s’aider quand même de ce document. Regardons la foto. »
Max : « La pointe de l’aile est sombre… »
Léo : « La base de la queue semble blanche… »
Max : « C’est un argenté. »
Léo : « C’est fort probable 🙂 »
Max : « Bon, on va dire que c’est un goéland argenté dans son premier hiver. Peut être que c’est une erreur. »
Léo : « Mais on est pas tout à fait affirmatifs. Et puis, ça arrive de dire des erreurs. »
Le chevalier : « Dites mes petizours, si nous allions de l’autre côté de la plage ? »
Léo : « Voir le volcanisme des temps anciens ? »
Max : « Et l’île où on va à pieds d’ici ? »
Le chevalier : « oui. »
Max : « On y va ! »