Mardi 29 Décembre, An II
Max : « Bonjour bonome. »
Le chevalier : « Bonjour Maxou. Bien dormi ? Léo n’est pas avec toi ? »
Max : « Il est aux toilettes 🙂 »
Le chevalier : « Aurait-il siffloté en rêvant ? »
Max : « Oui. Il est terrible ce Léo ! On peut pas dormir tranquillement avec lui 🙁 »
Le chevalier : « Je vais le libérer… Bonjour Léo ! Max t’a exilé cette nuit ? »
Léo : « Mmmmm… Bonjour… Il a eu raison. Je l’embêtais avec mes sifflements nocturnes… Bonjour Max. Je suis désolé de t’avoir empêché de dormir encore une fois. »
Max : « C’est pas grave. J’ai bien dormi quand même. Et toi ? »
Léo : « J’ai encore rêvé de zoisos 🙂 On va où aujourd’hui ? »
Max : « Et si on allait au Marais ? Tu veux bien bonome ? On y avait vu de beaux zoisos. »
Le chevalier : « Le Marais ? Pourquoi pas… »
Max : « Tu n’as pas l’air très enthousiaste. »
Le chevalier : « Il faut beaucoup marcher et je ne suis pas certain de voir des oiseaux. »
Max : « Je comprends… Voilà ce que je te propose : on va au Marais, on inspecte un peu et si on voit pas de zoisos on va voir ailleurs. D’accord ? Et j’aimerais bien repasser au Royaume des Chevaliers 😉 »
Le chevalier : « D’accord Maxou. »
Max : « Vous êtes prêts ? On peut y aller ? »
Léo : « Tu laisses même pas le temps au chevalier de se caféiner ! »
Max : « Tu sais bien qu’il va s’arrêter dans une taverne ! Allez, on y va. »
Pendant la chevauchée…
Max : « Tu vas voir Léo, c’est très beau le Marais. C’est tout plat et il y a quelques arbres, des canaux, des mares, des flaques… »
Léo : « Et il y a des zoisos ? »
Max : « On en a vu des beaux cet été : des échasses blanches, des spatules, des ibis sacrés… »
Léo : « Tout ça ? »
Max : « Et des tas d’autres… »
Léo : « Rhoooo la chance… »
Max : « Et si on voit pas de zoisos aujourd’hui, on reviendra l’été prochain. T’inquiète pas mon Léo, tu en verras des zoisos. Et tu les imiteras la nuit pendant ton sommeil… »
Le chevalier : « La récréation est terminée ! Nous sommes arrivés. »
Max : « C’est parti pour l’inspection du Marais 🙂 »
Léo : « C’est quoi ce bruit ? »
Max : « C’est vrai ça ! C’est quoi ce bruit ? Il y a pas de bruit ici normalement ! »
Le chevalier : « On dirait le bruit que font les cygnes en volant. »
Max : « Ils sont où ? Tu les vois ? »
Léo : « Là ! Ils vont se poser sur l’eau ! »
Max : « Faut fotoer bonome ! Vite ! »
Le chevalier : « C’est fait ! » Max : « Montre-nous ! montre-nous ! » |
Max : « Mouai… Pas terrible… Mais c’était pas facile… »
Léo : « Max, tu critiques tout le temps le chevalier. C’est pas gentil. »
Max : « C’est pas bonome que je critique mais les fotos. Dis moi Léo, tu connais le cygne ? »
Léo : « Le cygne tuberculé ? Ben oui ! Cygnus olor, Anséridés. Il mesure 120 cm du bout du bec au bout de la queue et peut peser jusqu’à 13 kg. Son envergure dépasse 2 mètres. Il peut vivre 20 ans. Maxou, sais-tu ce qu’est une espèce protégée ? »
Max : « Non, je savais pas. Tu savais toi bonome ? »
Le chevalier : « Oui. »
Max : « Évidemment. Léo sait, toi tu sais… Il y a que moi qui sais pas… »
Léo : « C’est normal, tu connais rien du tout en zoisos 😉 »
Le chevalier : « Tu exagères Léo. Max est un bon petit ornithologue. »
Léo : « Je sais bien et il m’a appris beaucoup de choses mais c’est ce qu’il a dit de toi hier. »
Le chevalier : « C’est vrai ça ? Max, tu connais rien du tout en zoisos ! »
Max : « Je m’incline. D’accord, je n’aurais pas dû. Bonome, je te demande pardon. »
Le chevalier : « Pardon accordé 🙂 »
Léo : « Ce n’est pas un rougegorge familier qu’on entend ? »
Max : « Erithacus rubecula, Muscicapidés. Il est là, devant, mais si tu l’imites je te ploufe dans le marais. » Léo : « Oui Maxou. Je crois que je vais éviter les sifflements pendant un moment. » |
Max : « Regardez comme c’est beau ! Vous pensez que ça plairait à Princesse ? »
Léo : « Je connais pas Princesse moi. Il faut demander au chevalier. »
Max : « Il va pas répondre. Il répond jamais quand on parle de Princesse… Qu’est ce que tu fotoes bonome ? »
Léo : « Un héron cendré qui vole… » Max : « Je ne m’en lasserai jamais. » |
Léo : « Encore un cygne en vol… Rhooo la chance… Il y a beaucoup des cygnes ici. »
Max : « Heureusement parce que, sinon, on voit pas beaucoup des zoisos… Oh, il y a un Passériforme là-bas. Léo, interro ! Parle-moi de ce zoiso. » |
Léo : « C’est une interro ? Pfff… En plus il est à contre-jour… Il a des tâches jaunes et blanches sur les ailes… Sa forme générale… Je pense au pinson des arbres, Fringilla coelebs, Fringillidés, mais je suis pas sûr parce qu’on le voit pas bien. »
Max : « C’est ce que j’aurais dit aussi. Bonome, tu en penses quoi ? »
Le chevalier : « Je suis d’accord. C’est sûrement un pinson des arbres. Maxou, j’ai une interro pour toi. Parle-moi de ces zoisos 🙂 » |
Max : « CEUX-LÀ ! Mais ils n’arrêtent pas de bouger ! Et ta foto est floue ! Pfff… Je vais avoir faux… Elle est même pas faisable ton interro ! Je suis pas spécialiste en zoisos moi… »
Le chevalier : « Arrête de ronchonner et donne une réponse. »
Max : « Et je fais comment ? »
Léo : « Max, tu sais bien que pour identifier un zoiso il faut commencer par le décrire. »
Max : « Ouaip, merci du conseil… C’est un zoiso flou… Famille des Flouïdés ? »
Le chevalier : « 😀 Tu connais ce genre Maxou… Peut être mieux que moi. »
Max : « Moi ? Je le connaîtrais mieux que toi ? Tu te moques de moi. C’est pas gentil de se moquer de son petitours. Je te l’ai déjà dit. »
Le chevalier : « Souviens-toi de ces derniers jours. »
Max : « Je connais mieux que toi… Ces derniers jours… Un pipit du genre Anthus ? C’est un pipit ? »
Le chevalier : « Difficile à dire… mais je pense bien. »
Max : « J’ai bon alors ?! »
Le chevalier : « Oui, bravo Max 🙂 »
Max : « Elle était dure cette interro. Bonome, on voit pas de zoisos ici. Tu veux pas aller là où on a vu des échasses et des bihoreaux ? »
Léo : « Des bihoreaux gris ? Vous avez vu des bihoreaux gris ? Rholala, la chance ! Mais on va pas en voir aujourd’hui 🙁 L’hiver, ils vont au sud de l’Afrique. »
Max : « Faut pas être triste Léo. Tu les verras cet été, tous ces zoisos. Je suis sûr que blongios aura raconté l’histoire du grand chevalier aux petizours à tous ses copains migrateurs. Ils viendront nous voir et tu pourras laisser choir ta mâchoire tant que tu voudras. Allez bonome, emmène nous ailleurs. »
On a chevauché doucement vers un autre endroit du Marais. En chemin, on a aperçu des Martins qui passaient à toute vitesse. Ils sont toujours pressés ici, les Martins, et ils viennent même pas nous saluer 🙁
Puis on est arrivés à l’autre endroit. On a marché, marché, marché… mais il y avait pas des zoisos. Sauf un cygne, qui passait par là…
Max : « Bon, bonome, ça va pas du tout. On voit pas des zoisos ici. Emmène-nous au Royaume des Chevaliers s’il te plaît. »
En chemin…
Max : « Hey ! Mais c’est la Charmante Petite Ville qu’on voit là ! On peut y aller bonome ? Je t’offre un café et on fait visiter à Léo. On va tourister tous les trois 🙂 » |
Le chevalier : « Avec quel argent vas-tu m’offrir le café ? »
Max : « C’est le moment de reprendre notre discussion au sujet de mon argent de poche je crois. »
Le chevalier : « Tu veux m’offrir une nouvelle casquette ? »
Max : « Pfff… »
Le chevalier : « J’offre le café si tu fais visiter la Charmante Petite Ville à Léo. Et n’oublie pas Samuel de Champlain 😉 »
Max : « D’accord 🙂 On va sur les remparts alors. Viens Léo, je voudrais te montrer quelque chose. »
Léo : « Ils sont beaux ces remparts mais il y a pas des zoisos. »
Max : « Oublie un peu les zoisos. On touriste. Et c’est pas juste des remparts. C’est d’ici que Samuel de Champlain est parti en bateau pour fonder la Nouvelle France. C’était il y a très longtemps. En 1608. Bonome était tout jeune à l’époque. »
Léo : « Max, il te faut une plus grande casquette. La tienne te protège pas assez et tu as le cerveau tout fondu. En 1608 bonome avait déjà au moins 500 ans 🙂 »
Max : « 🙂 »
Léo : « Et puis dans un port il y a de l’eau, et ici, il y a pas d’eau. »
Max : « Tu dis ça parce que tu connais pas Samuel de Champlain ! Il a inventé la planche à roulettes pour pousser les bateaux à partir de ports où il y a pas la mer. Il posait son bateau sur la planche à roulettes et des zoms poussaient jusqu’à la mer. Elle est pas loin la mer. Juste 3 à 4 km. »
Léo : « Chevalier, il faut vraiment changer la casquette de Max. il va pas bien dans sa tête. Maxou, continue quand même ton histoire, tu m’amuses 🙂 »
Max : « C’est à cause du grand Vauban qui s’est inspiré du grand Colbert. Le grand Colbert a construit un port sur le Grand Fleuve d’Ici alors que, des fois, il y a même pas d’eau dans le fleuve, à cause de la marée. Alors plus tard, le grand Vauban s’est dit : ‘Tiens, si je construisais un port à trois ou quatre kilomètres de la mer ? Ça serait rigolo ! Et je suis curieux de savoir comment ils vont faire avec leurs bateaux.’ Et il a construit la Charmante Petite Ville. Après, les zoms ont été très embêtés avec leur port où il y avait pas la mer. Mais Samuel de Champlain est arrivé. Lui, il s’est pas laissé embêter. Il a pris une grande planche énorme. Il a mis des roulettes dessous et il a posé son bateau dessus. Puis il a dit aux autres zoms de pousser la planche à roulettes. Et quand il est arrivé à la mer il savait plus quoi faire. Il avait rien prévu. Alors il s’est dit : ‘De l’autre côté de la grande mer atlantique, il y a l’Amérique. Je pourrais peut être aller voir comment c’est puisque j’ai un bateau.‘ Il a traversé la grande mer atlantique et quand il est arrivé il a vu que la ville de Québec existait même pas. C’était très embêtant parce que les québécois savaient pas où habiter. Ils avaient même pas de ville. Ils erraient sans but comme des bêtes sauvages… Alors Samuel de Champlain a fondé Québec. Comme ça. D’un coup. Et les québécois étaient très contents parce que désormais ils pouvaient aller au bistrot et jouer au loto, comme des gens civilisés. Mais il aurait pas dû fonder Québec, Samuel de Champlain, parce que, du coup, personne se souvient de sa grande invention. Voilà, c’était l’histoire du port où il y a pas la mer. »
Léo : « Max, tu racontes vraiment n’importe quoi ! Mais tu es rigolo 😀 Allez, viens, on va tourister 🙂 »
Max : « Bonome, tu peux nous fotoer s’il te plaît ? Pour montrer à Princesse. »
Max : « Tu as trouvé un sacado pour Léo ? »
Le chevalier : « Désolé. Je n’ai toujours pas compris. »
Max : « Approche. (A l’oreille du chevalier). Tu as trouvé un sacado pour Léo ? »
Le chevalier : « Bien sûr ! Quelle question ! »
Max : « Alors en route pour le Royaume des Chevaliers ! »
Léo : « Mais Max, on y est allés avant-hier et hier ! Bonome va en avoir assez ! »
Max : « Tu l’appelles bonome ? Ça fait deux fois aujourd’hui ! On va là-bas et c’est tout ! »
On a chevauché doucement, en profitant du paysage. La route est très sinueuse et on peut pas aller vite. Toute façon ça sert à rien d’aller vite. C’est dangereux et on voit pas les zoisos. Mais j’étais quand même impatient d’arriver pour offrir le cadeau à Léo.
Léo : « Regardez ! Il y a l’aigrette garzette (Egretta garzetta, Ardéidés). Elle va peut-être venir pêcher juste sous nos pattes, comme hier. »
Max: « Ben non 🙁 Elle est partie l’aigrette. Tant pis. Allez, on avance. »
Léo : « Tu as l’air bien pressé Maxou ! »
Max : « Il y a pas des zoisos ici, on va pas rester des heures si il y a pas des zoisos. »
Max : « Pfff… Ici aussi les zoisos s’en vont. Bon, on avance alors. »
Léo : « Attends Max. le chevalier a fotoé. Je voudrais voir la foto. (A lui même en regardant la photographie) Mmmm… Il me semblait bien… Il y a le miroir alaire vert et une tâche noire et une autre blanche sur les ailes. Et on devine la coloration brun rougeâtre de la tête. Ce sont des sarcelles d’hiver (Anas crecca, Anatidés). J’avais bien reconnu la façon particulière qu’elles ont de s’envoler. »
Max : « Qu’est ce que tu racontes ? Quelle façon particulière ? »
Léo : « Tu as jamais fait attention ? Elles s’extraient de l’eau verticalement, en une espèce de bond, puis elles se mettent à voler réellement et avancent. Je crois qu’il y a que les sarcelles d’hiver qui font ça chez les canards. »
Max : « Tu savais ça bonome ? Oui, bien sûr, tu savais… »
Léo : « Et vous saviez que la sarcelle lochère ? »
Max : « Laçarcéllochère ? Késkidi ? Mets ta capuche s’il te plaît. J’ai déjà un bonome au cerveau fondu. Si, en plus, j’ai un cousin qui a le vent qui tourbillonne entre les oreilles… »
Léo : « 🙂 C’est pas ‘laçarcéllochère‘ mais la sarcelle lochère. Le chien aboie, le cheval hennit et la sarcelle lochère. »
Le chevalier : « Alors ça, je ne le savais pas ! Tu m’impressionnes mon Léo. »
Léo : « Merci chevalier 🙂 C’est parce que j’aime beaucoup les zoisos. »
Max : « Oulala ! Il est fort ce Léo ! Bon, on avance. »
Léo : « Max, tu as l’air bien pressé. Qu’est ce qui t’arrive ? »
Max (En avançant rapidement) : « Rien… Allez, suivez moi donc ! … Voilà, on y est. »
Léo : « Rhoooo… C’est beau… Alors… il y a des colverts, des tadornes… des sarcelles d’hiver… tout là-bas ça doit être des chevaliers arlequins… Ça, c’est peut être un chipeau… Pas sûr… Max, tu regardes pas la beauté ? »
Max : « Non. Je voudrais te parler. Tu sais, cet endroit est important pour moi. C’est ici que bonome m’a offert mon beau livre de zoisos. » |
Léo : « La chance ! Il est beau ton beau livre de zoisos. »
Max : « C’est notre beau livre. Tu le lis plus que moi 🙂 »
Léo : « C’est gentil Maxou, mais il est à toi. C’est à toi que le chevalier l’a offert. Tu es déjà très généreux de me le prêter tout le temps. »
Max : « C’est parce que tu aimes beaucoup les zoisos 😉 Tourne-toi s’il te plaît. »
Léo : « Mais pourquoi ? »
Max : « Tourne-toi, s’il le plaît, Léo. »
Léo : « D’accord. »
Max : « Bonome, passe moi le sacado… Merci. Tu peux regarder 🙂 »
Léo : « Oh ! Un sacado rouge comme le tien ! Il est très beau. »
Max : « C’est pour toi Léo. »
Léo : « Pour moi ? Mais… les sacados c’est pour les naturalistes qui connaissent des tas de choses fort savantes, comme toi et le chevalier… Je suis pas naturaliste moi. Je suis juste un petit peu ornithologue. »
Max : « Un petit peu ornithologue… Bonome, tu entends ça ? il y a pas un mot compliqué que personne connaît pour qualifier ça ? ‘un petit peu ornithologue‘… »
Le chevalier : « C’est un euphémisme. »
Max : « Léo, tu euphémises. Tu connais mieux les zoisos que notre beau livre de zoisos… »
Léo : « Tu exagères. »
Max : « Tu apprends des choses à bonome ! Il te demande ton avis quand il n’est pas sûr d’une détermination ! »
Léo : « Et vous pensez que je mérite un sacado ? »
Le chevalier : « Oui Léo 🙂 Et Max y tient beaucoup. »
Léo : « Il est pour moi alors ? RHOLALA ! LA CHANCE… Je peux le mettre ? »
Max : « Ben oui ! »
Léo : « Regardez ! J’ai un sacado rouge ! Max, regarde, moi aussi j’ai un sacado ! J’ai-un-sacado ! J’ai-un-sacado ! Rholala 🙂 Merci Maxou ! Merci chevalier ! »
Le chevalier : « Mettez-vous côte à côte que je vous fotoe. Pour montrer à Princesse… Léo, tu es officiellement un petitours naturaliste maintenant. » |
Léo : « Merci beaucoup à tous les deux. Je suis très touché. Bon, si on allait aux zoisos maintenant 🙂 »
Max : « On peut y aller, Léo sacado 🙂 »
Léo : « Rholala ! Comme c’est beau ! Ce sont des vanneaux huppés qu’on voit là-bas ? »
Max : « Oui, Vanellus vanellus, Charadriidés. Il y a des tadornes et des colverts aussi. »
Léo : « Et une sarcelle d’hiver qui se lisse les plumes. »
Max : « Oulala ! Il y a plein de vanneaux qui volent ! Fotoe-les bonome ! Vite ! »
Max : « Tu peux tout zoomer sur l’île s’il te plaît ? »
Max : « C’est beau les vanneaux en vol ! »
Léo : « oh ! Regardez par là ! Il y en a plein le ciel ! »
Max : « C’est vrai qu’il y en a beaucoup. On en a jamais vu autant ! Ils sont venus voir tes petizours bonome 🙂 On peut rester un peu pour regarder voler les vanneaux s’il te plaît ? »
Le chevalier : « Si Léo est d’accord. »
Léo : « Oh oui ! Tu n’es plus pressé maintenant Max. »
Max : « J’étais pressé de t’offrir ton sacado. »
Léo : « Ben oui, j’avais compris. Merci Maxou. »
Le chevalier : « Dites les petizours, si vous voulez continuer les inspections aujourd’hui, il va falloir arrêter d’observer les vanneaux huppés. »
Max : « D’accord. On retourne à notre monture. Mais on va où après ? On va passer par l’observatoire non ? On pourrait s’y arrêter. Et après, on ira voir la mer. C’est très beau quand le soleil se couche. »
Léo : « C’est un programme qui me plaît. Tu es d’accord chevalier ? »
Le chevalier : « Bien sûr, si ça vous fait plaisir. »
Léo : « Et on cherche des zoisos en chemin. »
Max : « Bonome, c’est qui ce zoiso là-bas, sur les phragmites ? Je le reconnais pas. Il a la tête brune, une grosse moustache blanche et une bavette noire. Tu le connais toi ? »
Le chevalier : « On dirait un bruant des roseaux. »
Léo : « Emberiza schoeniclus, Embérizidés ? »
Le chevalier : « Si c’est bien un bruant des roseaux, oui mon Léo. »
Max : « Il est sur un roseau. C’est bien. Tu imagines si il avait été sur un tamaris, ou un peuplier… Il aurait fallu le convoquer et lui faire une formation. »
Léo : « Max, tu veux toujours faire des formations ! »
Max : « C’est notre travail Léo ! On est pas là pour la promenade. On inspecte et on vérifie que tout va bien au Pays des Zoisos ! Et si quelque chose se passe pas bien, il faut intervenir. On est en mission pour Princesse, nous. »
Léo : « Et tu prends ta mission très à cœur. Elle doit être très contente de toi Princesse. »
Max : « Je sais pas… Elle donne pas beaucoup de nouvelles 🙁 Des fois, j’ai l’impression qu’elle s’en fiche de nous. »
Léo : « Faut pas dire ça Max. Tu sais, les princesses c’est très occupé et ça a des tas de choses à faire. »
Max : « Peut être… Bonome m’a déjà dit la même chose… N’empêche qu’elle pourrait laisser un message sur mon blog de temps en temps. Bon, on avance ? »
Léo : « Regarde Max, le vent a vu que tu étais triste et il a chassé les nuages. Le soleil est là. »
Max : « Il est gentil le vent. Bonome, tu le remercieras s’il te plaît. »
Le chevalier : « Fais lui un sourire Maxou, il s’en souviendra. »
Alors, moi aussi j’ai souri au vent. C’était pas le vent fort et puissant qui avait embêté bonome, là-bas, en Bretagne. C’était le petit vent du Petit Royaume des Barges. Celui qui nous avait raconté la mer. Là, il est venu me caresser la joue comme bonome me caresse le front, parce qu’il avait vu que j’étais triste à cause de toi. Ça sert à ça les amis. Et le vent, c’est mon ami.
Léo : « Dis Max, tu restes là à sourire au vent ou on continue l’inspection ? »
Max : « Mmmm ? Qu’est-ce que tu dis ? Oui oui, on inspecte. Oulala ! En route ! »
Léo : « On va où déjà ? »
Le chevalier : « A l’observatoire petit Léo ! »
Max : « C’est plus petit Léo maintenant. C’est Léo sacado ! »
Léo : « Je pourrai juméler si il y a des zoisos ? »
Max : « Et moi, je pourrai fotoer ? »
Le chevalier : « Bien sûr mes petizours. Vous êtes de vrais naturalistes. Vous devez juméler et fotoer les zoisos. … Phylloscopus ! »
Max : « Quoi phylloscopus ? »
Léo : « Il a vu un pouillot ! Là ! Regarde Maxou ! »
Max : « Mais il est fini le jeu. Vous avez dit que Léo avait gagné. Sinon j’en aurais trouvé plein, moi, des zoisos. C’est pas juste ! Vous continuez à jouer alors que vous aviez dit que c’était fini. C’est normal que je gagne pas… »
Léo : « Tu crois qu’il va continuer à ronchonner longtemps comme ça ? »
Le chevalier : « Si on ne l’arrête pas ça peut durer un moment 🙂 »
Max : « Même que c’était hier le jeu. C’est moi qui l’avais inventé. Et là, vous jouez sans me le dire. Et je ronchonne même pas d’abord. C’est vous qui trichez… »
Léo : « Max le ronchonneur 🙂 SAXICOLA TORQUATA ! Là ! Devant vous ! »
Max : « Pfff… Je l’avais vu. Mais comme Léo a gagné que c’est même pas juste… »
Le chevalier : « Max, file dans ma poche ! »
Max : « Pourquoi ? J’ai rien fait ! Vous trichez et c’est moi qui suis puni ! »
Léo : « Tu n’es pas puni Maxou. On est arrivés à notre monture. Alors il faut aller dans la poche de ton bonome pour la chevauchée. »
Max : « Tu me fais un câlin avant, s’il te plaît bonome ? »
Le chevalier : « Oui 🙂 Et si vous me promettez d’être sages, vous pourrez rester sur mes genoux pendant la chevauchée. »
Max : « Promis ! Mais tu vas doucement alors. »
Le chevalier : « Au pas de promenade… »
On s’est installés et on a tout chevauché, la truffe au vent… On regardait le paysage en guettant les zoisos. On a vu des cigognes qui volaient, des étourneaux… Il y a même eu des tas de cygnes qui broutaient dans les champs ou qui se reposaient. Et puis, dans les canaux, on a aperçu des ragondins. Et un faucon crécerelle. Il y en a beaucoup ici. Et puis on est arrivés. J’aime beaucoup le chemin de l’observatoire même si on y voit pas beaucoup des zoisos. C’est là que la terre était toute sèche cet été. Mais là, c’est l’hiver et il y a de l’eau dans les bassins. Regarde comme c’est beau Princesse.
A l’observatoire, bonome nous a gentiment prêté ses jumelles et son appareil foto. On s’est installés et on a fait l’ornithologie.
Max : « Tu vois les Tadornes de Belon Léo ? »
Léo : « Ben oui. Je les juméle 🙂 »
Max : « Tu vois d’autres zoisos ? »
Léo : « Il y a des colverts… Mais je vois rien d’autre. Et toi ? »
Max : « Ben non 🙁 Bonome, pourquoi il y a pas des zoisos ici ? Ils pourraient venir nous voir quand même… »
Léo : « C’est pas rigolo de juméler si il y a pas des zoisos. Max, viens, on va se dorer au soleil 🙂 »
Le chevalier : « Dites les petizours, ça vous dirait de passer voir la mer au retour ? » |
Léo : « Oh oui ! On va où ? »
Max : « On s’en fiche ! Allez bonome, emmène nous voir la mer ! »
…
Max : « Pourquoi tu t’arrêtes ? Qu’est ce que tu as vu ? »
Le chevalier : « Regarde là-bas. La tâche blanche. »
Max : « J’ai pas tes superzieux moi… On dirait… C’est une spatule blanche ?! LÉO ! REGARDE LÀ-BAS ! IL Y A UNE SPATULE BLANCHE ! »
Léo : « Où ça ? … Oh ! Comme elle est belle ! Chevalier, tu peux la zoomer s’il te plaît ? »
Léo : « Merci ! Elle s’appelle comment en scientifique ? »
Max : « C’est un nom très compliqué ! Oulala ! Si je dis pas des erreurs elle s’appelle Platalea leucorodia et c’est un Threskiornithidé. »
Léo : « Platalea leucorodia, Platalea leucorodia, Platalea leucorodia... Il est rigolo son bec. »
Max : « Il est pas rigolo, il est adapté à sa fonction. Tu vois comme elle se déplace ? »
Léo : « Max, j’ai pas de canne ni de chien. JE SUIS PAS AVEUGLE ! J’ai déjà un bonome avec le cerveau tout fondu… 🙂 »
Max : « M’imiterais-tu ? »
Léo : « Oui 🙂 »
Max : « Bonome, Léo se moque de moi ! Je tente de l’instruire et il se moque de moi ! »
Léo : « Cafteur ! »
Max : « Moqueur ! »
Léo : « Toi aussi tu te moques souvent ! »
Le chevalier : « Les foulques sont des oiseaux aquatiques. Si vous continuez, je vous ploufe ! »
Léo : « On arrête. »
Max : « Faut pas nous ploufer ! »
Léo : « On sait pas nager nous. »
Max : « Et on est pas des foulques. »
Le chevalier : « D’accord. Reprends tes explications Maxou. »
Max : « La spatule fait des rotations de la tête en plongeant en partie son bec entrouvert dans l’eau. Sur son bec, il y a des fibres sensibles qui détectent des crevettes, des alevins, des petits zanimos. Quand ces fibres sont activées, le bec se referme automatiquement et le zanimo est avalé. Gloub le zanimo ! »
Léo : « Merci Max pour ces explications. »
Max : « A ton service Léo sacado 🙂 ZOISO DROIT DEVANT ! »
Léo : « C’est qui lui ? Je le reconnais pas. »
Max : « Superbonome va tout nous dire. Vas-y, nous t’écoutons. »
Le chevalier : « Et si je ne sais pas ? »
Max : « Tu hypothéses ! »
Le chevalier : « Mais on le voit pas bien. Elle est pas faisable ton interro ! Pfff… On est à la mer et tu me fais une interro ! C’est pas juste ! Et je vais avoir faux… »
Max : « Dites donc tous les deux, vous allez arrêter de vous moquer de moi ! »
Le chevalier : « Non 🙂 mais revenons à ton oiseau. Je suppose que c’est encore un bruant des roseaux. »
Max : « Mais il ressemble pas à celui de tout à l’heure ! »
Le chevalier : « Celui de tout à l’heure était probablement un mâle en plumage nuptial ce qui est surprenant en cette saison. »
Max : « Et celui-ci ? C’est une femelle ? Un juvénile ? »
Le chevalier : « Je ne sais pas Maxou. J’espère que ce n’est pas un juvénile. Tu irais te chamailler avec lui 🙂 »
Max : « Bonome. »
Le chevalier : « Oui mon petitours. »
Max : « Emmène-nous voir la mer s’il te plaît. »
…
Léo : « Rholala… Comme c’est beau ! »
Max : « C’est comme ça quand le soleil se couche à la mer 🙂 Viens Léo, on va s’asseoir sur ma serviette. »
Léo : « Mais il y a pas de place pour le chevalier. »
Max : « T’inquiète pas pour lui. Il se débrouille. »
Léo : « Max, il y a de plus en plus d’eau dans la mer. On va bientôt être tout mouillés. »
Max : « Bonome, on peut aller sur les rochers ? »
Le chevalier : « Si vous voulez mais faites attention. »
Max : « Tu veux pas nous porter s’il te plaît ? »
Le chevalier : « 🙂 »
Léo : « C’est magnifique la mer. Max ? »
Max : « Oui Léo. »
Léo : « Je peux te faire un câlin pour te remercier ? »
Max : « Tu remercieras bonome aussi. »
Le chevalier : « Vous êtes mignons tous les deux. Prenez la pose que je vous fotoe pour Princesse.
Le chevalier : « Profitez un peu du coucher de soleil. Nous n’allons pas tarder à rentrer. »
…
Léo : « Chevalier, merci de m’avoir emmené à la mer. Et merci pour le sacado. »
Max : « Il va pas répondre. Il sait jamais quoi dire quand on le remercie. Bonome, tu veux bien nous porter jusque dans nos lits et nous gratter le front ? »
Évidemment, il a bien voulu. Léo et moi on a ronronné. Mais pas longtemps. On était très fatigués après cette longue journée et on s’est endormis très vite.
Voilà Princesse. Je t’embrasse et ne t’inquiète pas, on va bien.