Dimanche 27 Décembre, An II
Le chevalier : « Bonjour mes petizours, vous êtes déjà levés ? »
Léo : « Bonjour chevalier. »
Max : « Bonjour mon bonome. Léo s’est réveillé tôt et il arrivait plus à dormir. Il se tournait, se retournait dans son lit. Alors on s’est levés, on s’est préparés et on t’attend pour aller aux zoisos. »
Le chevalier : « Vous permettez que je me caféine ? »
Max : « Ben oui 🙂 On est pas des barbares 🙂 Prends ton temps bonome. »
Le chevalier : « Merci mon Maxou 🙂 Que dirais-tu d’aller faire visiter le Royaume des Chevaliers à Léo ? »
Max : « Tu vois Léo, je te l’avais dit 🙂 Oui bonome, on est d’accord pour le Royaume des Chevaliers. »
Léo : « Oh oui 🙂 On va voir plein de zoisos. Allez, on y va … »
Le chevalier : « Allons-y alors. »
En chemin, bonome a décidé de s’arrêter là où on avait vu une échasse blanche la première fois. J’aime bien les échasses blanches. Mais elles sont là qu’en été. Sauf si elles ont oublié de partir. C’est possible puisque l’hiver a oublié de venir 🙂 Je serais curieux de voir la réaction de Léo à la vue d’une échasse blanche. Mais bon, on en a pas vu 🙁 A la place, on a vu ça :
Max : « Bonome, c’est quoi ces gros zoisos noirs et blancs ? »
Léo : « On dirait des oies. Comme des bernaches. Tu les connais ? »
Le chevalier : « J’en ai déjà vu, pas très loin d’ici, sur la grande île d’O. Ce sont des bernaches cravants, Brenta bernicla, Anséridés. »
Léo : « Brenta bernicla, Brenta bernicla, Brenta bernicla... »
Max : « Ben voilà… Il recommence. »
Léo : « Je veux apprendre, moi. Dis chevalier, il y a un canard à la tête rouge devant les bernaches cravants. C’est quoi ? »
Le chevalier : « Bien observé Léo 🙂 C’est un canard siffleur, Anas penelope, Anatidés. J’aimerais bien le voir de près, car nous n’avons jamais pu jusqu’à présent. »
Max : « Ça fait deux espèces de plus 🙂 Rhoooo la chance … »
Léo : « C’est moi qui dis ça normalement. »
Le chevalier : « Je crois bien qu’il te parodiait 🙂 »
Léo : « Parodier ? C’est pas un peu comme moquer ? »
Le chevalier : « Un peu, mais gentiment. »
Léo : « Tu arrêtes maintenant, de te moquer de moi. Ça suffit comme ça ! »
Max : « Pardon mon cousin. Je le ferai plus. Allez, on avance. »
Cet endroit, c’est un peu comme un marais, mais artificiel. Il y a des bassins peu profonds, très peu profonds, tellement peu profonds qu’en été, l’eau est tout évaporée et que c’est tout sec. Et puis il y a des chemins. Nous, on marche sur les chemins et on regarde dans les bassins si il y a des zoisos. Mais il y en a pas beaucoup. Là, on a vu un petit zoiso.
Léo : « C’est qui ce zoiso chevalier ? »
Max : « Je crois qu’on l’a jamais vu non plus celui-là. »
Le chevalier : « C’est le bruant des roseaux. Enfin, il me semble. »
Léo : « Tu n’es pas sûr ? »
Le chevalier : « Non, il est un peu loin, la photographie n’est pas très belle … »
Max : « Il s’appelle comment en scientifique ? »
Le chevalier : « Si c’est bien un bruant des roseaux, il s’appelle Emberiza schoeniclus et il appartient à la famille des Embérizidés. »
Léo : « Rholala, on en voit des zoisos ici 🙂 On vient à peine d’arriver et on a déjà vu trois nouvelles espèces. La chance 🙂 »
Max : « Je te l’avais bien dit. Bon, on va à l’observatoire ? »
On y allés mais on a rien vu du tout. Même pas un colvert. Rien du tout. Alors on a fait demi-tour et en revenant à notre monture on a vu des tariers pâtres.
On voit bien la tête noire, le collier blanc et le ventre orange. Le tarier pâtre, c’est un Muscicapidé, comme le rougegorge familier, et il s’appelle Saxicola torquatus. Je le dis doucement pour pas que Léo répète son nom 🙂
Max : « Tu vois Léo, on est même pas encore arrivés au Royaume des Chevaliers et on a déjà 4 espèces que tu connaissais pas. »
Léo : « Rholala ! Qu’est ce que ça va être au Royaume des Chevaliers ! Je suis impatient d’y arriver ! »
Max : « On y arrive. Tiens, regarde ce gros zoiso. Tu le connais cousin ? »
Léo : « Ooooh ! C’est une cigogne blanche, Ciconia ciconia, Ciconiidés. Qu’est ce qu’elle est belle ! Mais qu’est ce qu’elle fait avec les végétos dans son bec ? »
Le chevalier : « Je pense qu’elle cherche de quoi améliorer son nid. »
Léo : « Parce qu’il y a un nid ? Il est où ? »
Max : « Il suffit de suivre la cigogne qui vient de s’envoler 🙂 »
Léo : « C’est un couple ! Ils réaménagent leur nid ! Il va y avoir des petits bientôt ! On pourra revenir pour les voir ? »
Le chevalier : « 🙂 Ils ne sont même pas encore conçus mon Léo. »
Léo : « Rholala ! Il est bien ce Royaume. Merci chevalier. »
Le chevalier : « Léo, nous ne sommes qu’à l’orée du Royaume. Je pense que tu auras bien d’autres surprises. »
Max : « Allez, on avance. »
Après ça, on a revu un tarier pâtre.
Bonome pense que c’est une femelle parce qu’elle a pas les couleurs franches du mâle. Ou alors c’est le plumage internuptial. On est presque sûrs que c’est un tarier pâtre à cause du trait blanc autour du cou.
Et puis Léo a perdu sa mâchoire. Poum 🙂 C’était à cause de la grande aigrette (Casmerodius albus, Ardéidés). Il avait jamais vu de grande aigrette.
Je crois que c’est le plus grand des Ardéidés. Elle peut faire un mètre de haut. Ça en fait des petizours ! Mais elle pèse que 1 kilogramme ou 1,5 kilogramme. C’est pas beaucoup. Et elle peut vivre 23 ans. C’est vieux pour un zoiso. Bon, j’ai déjà dit mais monsieur Internet, il l’appelle Ardea alba. C’est compliqué les noms des zanimos. Les scientifiques sont pas toujours d’accord entre eux. Nous, on garde les noms que donne mon beau livre de zoisos. Tant pis si on dit des erreurs.
Et puis, on a vu des zoisos voler au-dessus de nos têtes.
Léo : « C’est qui, eux ? Tu arrives à les reconnaître en vol ? »
Max : « Ça me dit quelque chose … C’est pas des barges ? »
Le chevalier : « Bien Maxou ! Ce sont des barges à queues noires, Limosa limosa, Scolopacidés. »
Léo : « Il y a une autre espèce de barges je crois : la barge rousse. Comment tu fais pour les distinguer en vol ? »
Le chevalier : « Au dessous des ailes. Ils sont tout blancs chez la barge rousse alors que chez la barge à queue noire les bords sont sombres. »
Léo : « D’accord, j’ai compris. On voit beaucoup de zoisos ici 🙂 On va en voir encore ? »
Max : « Ben oui, c’est comme ça ici ! Tiens, regarde, il y a un faucon crécerelle là-bas. »
Léo : « Il s’appelle Falco tinnunculus et c’est un Falconidé. On le connaît déjà, lui. »
Max : « Ben oui, on le connaît, mais il est beau quand même ! Bon, on avance parce qu’il y a encore beaucoup de choses à voir. »
Le Royaume des Chevaliers est formé de grands bassins peu profonds très longs et très étroits qui sont perpendiculaires au grand chemin. Alors on avance et on s’arrête à chaque bassin. Des fois, il y a des observatoires, c’est à dire des planches qui nous cachent et qui ont des ouvertures pour qu’on puisse observer sans être vus. D’autres fois, on se faufile entre les arbres pour regarder. Mais ici, il faut faire très attention parce que les zoisos s’envolent au moindre bruit ou au moindre mouvement brusque. Là, on a fait très attention.
Léo : « Oh ! Encore un zoiso ! Qu’il est beau ! C’est quoi ? Dites moi s’il vous plaît. »
Max : « C’est moi qui dis ! Je sais ! Je m’en souviens maintenant. Alors, il a les pattes oranges, le dos et les ailes gris, le ventre blanc… Il a un long bec tout fin et, si tu regardes bien, il est un peu crochu au bout. Et puis, on voit bien une zone blanche au dessus de l’œil. C’est donc le chevalier arlequin. C’est lui le roi de ce Royaume. En hiver, il y en a beaucoup ici. C’est bizarre qu’il soit tout seul. J’ai bon bonome ? »
Le chevalier : « Oui Maxou. Mais te souviens-tu de son nom scientifique ? »
Max : « Ben non. C’est Tringa quelque chose … »
Le chevalier : « Tringa erythropus et c’est un Scolopacidé. »
Léo : « Les chevaliers, c’est des Scolopacidés, mais pas toi chevalier 🙂 Tu en connais des choses Max. »
Max : « Je suis déjà venu et je l’ai déjà vu. Au début, j’avais du mal à le distinguer du chevalier gambette mais le long bec crochu fait bien la différence. »
Léo : « Tringa erythropus, long bec crochu au bout … Tringa erythropus, long bec crochu au bout … »
Max : « Oui Léo, Tringa erythropus, long bec crochu au bout 🙂 Regardez ! Il y a des oies cendrées qui volent ! Elles rejoignent leurs copines sur l’eau. »
Léo : « Les oies cendrées s’appellent Anser anser et ce sont des Anséridés. Mais il y a plusieurs espèces d’oies grises et on peut pas savoir en les voyant en vol. On est pas assez forts en ornithologie. »
Max : « Mais c’est l’espèce la plus probable. On a qu’à dire que c’est une hypothèse parce qu’on est pas sûrs. Léo, si tu regardes en face de toi, tu verras des Anatidés. »
Léo : « Oui, je les vois. C’est quoi ? Tu m’expliques s’il te plaît. »
Max : « Tu as dû reconnaître les canards colverts. »
Léo : « Ben oui, je les connais. Anas platyrhynchos, Anatidés. Mais les autres ? Les blancs, marron et noirs ? C’est quoi ? »
Max : « Des tadornes de belon, Tadorna tadorna, Anatidés. C’est un peu comme des canards mais pas tout à fait. Ils font partie de la sous-famille des Tadorninés. Regarde à gauche, il y en a qui sont tout seuls. »
Léo : « C’est beau les tadornes de belon. Ça a l’air grand. »
Max : « Ben non. Observe bien sur la foto d’avant. Les tadornes sont de la même taille que les colverts. Ça doit être à cause de la couleur qu’ils paraissent plus grands. Et un peu vers la droite, il y a des sarcelles d’hiver (Anas crecca, Anatidés). »
Léo : « Rholala … Il y a des zoisos partout … Et par dizaines … Il est bien ce Royaume 🙂 Merci chevalier 🙂 Merci Max 🙂 »
Le chevalier : « Dites les petizours, ça vous dirait d’avancer un peu ? »
Léo : « Il va y avoir d’autres zoisos encore ? »
Max : « On peut pas savoir ce qu’on va voir au Pays des Zoisos, mais il y a des chances qu’on en voit encore 🙂 »
On a avancé et on a revu des tadornes de belon. Il y en avait que deux mais on pouvait mieux les observer.
Le chevalier : « Max, Léo … Regardez sur le bord, à droite, il y a un chevalier culblanc ! »
Max : « On dirait toi ! »
Léo : « Pourquoi tu dis ça ? »
Max : « Parce qu’il se fait pas bronzer les fesses bonome. Lui aussi il a le cul blanc 🙂 »
Léo : « Max, tu vas pas bien dans ta tête ! On dit pas ça d’un grand chevalier quand même. »
Max : « Mais c’est pour de rire, oulala ! Revenons au chevalier culblanc. Il s’appelle Tringa ochropus et c’est un Scolopacidé. Il y a beaucoup des Scolopacidés au bord de mer et dans les marais parce que les limicoles sont bien adaptés pour marcher au bord de l’eau et capturer des proies dans la vase grâce à leur bec. »
Léo : « On a déjà vu deux espèces de chevaliers. Il y en a d’autres ici ? »
Max : « On a déjà vu le chevalier gambette (Tringa totanus) et le chevalier guignette (Actitis hypoleucos). On va peut être les voir. »
Le chevalier : « S’ils n’ont pas migré ! »
Max : « Léo ! Léo ! Regarde là-bas, il y a un gros rapace. Bonome, tu t’en souviens de lui ? Il a la calotte brun orangée et le tour du bec aussi. C’est un juvénile mais je sais plus de quelle espèce. »
Le chevalier : « Fais un effort Maxou. Quels rapaces avons-nous vu ici ? »
Max : « Le milan noir, mais c’est pas ça … C’est pas une buse variable, ni un faucon crécerelle … Le busard des roseaux !!! C’est un busard des roseaux ! Et c’est un juvénile à cause de la calotte. J’ai bon ? »
Le chevalier : « Oui Maxou. Son nom d’espèce est Circus aeruginosus et c’est un Accipitridé. »
Léo : « Circus aeruginosus … Circus aeruginosus … Pfff … Je vais jamais tout retenir moi 🙁 »
Le chevalier : « Le Royaume des Chevaliers fait souvent cet effet aux petizours 🙂 »
Max : « Moi aussi je me suis dit ça, mais tu vas voir, tu vas retenir quand même un peu. Et puis, on reviendra et tu remobiliseras tes connaissances. T’inquiète pas mon Léo. »
Léo : « Merci Maxou. Il y a d’autres beaux zoisos ici ? » Max : « Là-bas, sur la barrière à côté de la vache, il y a une buse variable (Buteo buteo, Accipitridés). » |
|
Léo : « Il y a beaucoup des rapaces ici 🙂 C’est la troisième espèce que nous voyons. Des générateurs aléatoires de câlins 😉 »
Max : « Tu as lu ça ? »
Léo : « Oui, ça m’a fait rigoler 🙂 »
Max : « On a pas besoin de générateurs aléatoires pour faire des câlins, il suffit de demander, n’est ce pas bonome ? »
Le chevalier : « Oui mes petizours 🙂 Câlin ? »
Max et Léo : « OUIIIII !!! »
Le chevalier : « Allez, avançons, des oiseaux nous attendent. »
Max : « Oulala ! Regarde Léo, il y a plein de chevaliers arlequins ! »
Léo : « Tringa erythropus, Scolopacidés. Ils ont un long bec crochu au bout et les pattes presque rouges. »
Max : « Tu vois, tu te souviens. »
Léo : « Ils sont beaux ces chevaliers. Ils sont comme toi 😉 »
Max : « Copieur ! »
Léo : « Oui, mais moi c’est gentil ! »
Max : « Flatteur ! »
Léo : « Jaloux ! »
Le chevalier : « Ah non ! Vous n’allez pas vous chamailler ! On ne se chamaille pas au Royaume des Chevaliers. Sinon les oiseaux vont se sauver. »
Max : « On se chamaille plus. »
Léo : « C’est terminé. Voilà 🙂 »
Le chevalier : « Chacun dans une poche, et je ne veux plus vous entendre jusqu’au prochain arrêt. »
Le chevalier : « Vous pouvez sortir mais en silence. Regardez, il y a des sarcelles d’hiver, Anas crecca, Anatidés. »
Léo : « Comme elles sont belles ! »
Max : « Chuuut ! On va se faire gronder ! »
Léo : « Oups ! Pardon ! »
Le chevalier : « Regardez devant vous ! »
Max : « Ce sont les canards de tout à l’heure ! Ceux avec la tête rouge ! Ils s’appellent comment déjà ? » Léo : « Anas penelope, ou canard siffleur. » |
Le chevalier : « Bien mon Léo 🙂 »
Léo : « Il y a beaucoup des Anatidés ici 🙂 »
Le chevalier : « Oui, ils aiment ce milieu. C’est calme et ils ne sont pas dérangés. Mais c’est dommage que la photographie ne soit pas belle. »
Max : « C’est pas ta faute bonome. C’est la faute de ton gros zoom : il fait pas des belles fotos. Mais on voit quand même. On arrive au bout du Royaume. On va voir le fleuve ? »
Le chevalier : « Si vous voulez. »
Quand on est arrivés au fleuve, il y avait pas beaucoup d’eau à cause que c’était marée basse. Ici, il y a la marée, même dans les fleuves. Et des fois il y a de l’eau et des fois il y a pas d’eau dans les fleuves. Quand il y a pas d’eau, il y a de la vase. La Charentmaritimie c’est tout vaseux. Sur les estrans, dans les fleuves … Bonome nous a fotoés pour te montrer qu’on va bien. Tu sais Princesse, il prend vraiment soin de nous le chevalier. Il est très gentil et il nous montre plein de beaux zoisos. Et puis, il fait bien sa mission. Il vérifie bien que tout se passe bien au Pays des zoisos.
Le chevalier : « Bon, mes petizours, il va falloir envisager de rentrer. »
Max : « Zut alors ! »
Léo : « On peut rentrer doucement ? En regardant de nouveau chaque bassin, pour revoir les zoisos. S’il te plaît. »
Max : « C’est toujours ce qu’on fait. Des fois on voit d’autres zoisos. Mais moi je suis content même si on fait que revoir les mêmes. »
Léo : « Moi aussi. J’ai jamais vu autant de nouvelles espèces en une seule inspection. Merci chevalier. C’est vraiment un beau cadeau. »
Le chevalier : « Regardez comme c’est beau ! »
Max : « C’est à cause de ton ami Oscar Wilde et de la beauté qu’on a dans les yeux 🙂 »
Léo : « C’est qui Oscar Wilde ? Un ami à vous ? »
Max : « Ben oui. Un jour qu’on était tous les trois dans une taverne il a dit : ‘La beauté est dans l’œil de celui qui regarde.’ »
Le chevalier : « Max ! N’as-tu pas honte ? »
Max : « Mais … Moi j’ai pas des amis comme toi 🙁 »
Le chevalier : « Tu as Léo. »
Léo : « Ben oui. Je suis ton ami, moi. Et il y a le chevalier. Et Martin… Et puis le vent. »
Max : « Je sais bien 🙂 »
Léo : « Bon, c’est quoi cette histoire de beauté dans les yeux ? »
Le chevalier : « La citation de Wilde qu’a fait Max est juste. Mais il ne l’a pas prononcée alors que nous étions tous les trois dans une taverne. »
Léo : « La beauté est dans l’œil de celui qui regarde ». J’aime bien cette idée. Mais ça veut dire que sans personne pour regarder, il n’y a pas de beauté. Je sais pas. Les zoisos, ils sont beaux même si on les regarde pas. »
Le chevalier : « Léo, tu n’es pas seulement un grand ornithologue, tu es aussi un petitours philosophe. »
Léo : « Je sais pas ce que c’est philosophe mais je suis certain que c’est un compliment. C’est grâce à toi chevalier parce qu’avant j’étais juste un porte-clés et je servais à rien du tout. »
Max : « Dis bonome, pendant que vous philosophiez, je regardais attentivement. Il y a pas une spatule blanche là-bas ? »
Léo : « Où ? Montre moi ! »
Max : « Tu vois le zoiso blanc ? »
Léo : « Le premier c’est une aigrette garzette (Egretta garzetta, Ardéidés). »
Max : « Oui, c’est ça. Celui qui est un peu plus loin. »
Léo : « Avec un grand bec noir ? »
Max : « Oui. Bonome, tu l’avais pas vue ? »
Le chevalier : « Non Maxou 🙂 »
Max : « C’est dommage tu aurais pu la zoomer pour Léo. Bon, la spatule blanche c’est un grand zoiso. Il s’appelle Platalea leucorodia et c’est un Threskiornithidé. »
Léo : « Rholala … Encore un nouveau zoiso … »
Au retour, on a regardé partout encore. Léo en revenait pas de voir autant d’espèces d’un coup. On a encore fotoé mais je remets pas toutes les fotos parce que c’est beaucoup les mêmes zoisos. Puis on a fait une pause à un observatoire. Bonome cherchait quelque chose. Il cherche toujours quelque chose. Et on trouve toujours des choses intéressantes, si on est un peu naturaliste. Là, il a trouvé des pelotes de régurgitation de rapaces. Il en avait déjà trouvé ici. Regarde Princesse !
Sur la troisième foto, on voit une demi-mâchoire d’un rongeur et sur la sixième il y a un crâne. Bonome pense que c’est un crâne de taupe.
Max : « Dis bonome, on peut prendre les pelotes pour ma collection et puis on les disséquera ensemble ? »
Le chevalier : « Max, ton fouillis sur l’étagère n’est pas une collection. »
Max : « Mais … J’ai pas le temps de classer, moi. Je dois graver mon blog, préparer mes cours pour la schola … »
Le chevalier : « Et chahuter avec Léo 🙂 »
Max : « Oui 🙂 Mais je suis un juvénile alors c’est normal que je chahute 🙂 »
Léo : « Vous voulez bien m’expliquer les pelotes de régurgitation s’il vous plaît ? »
Max : « Les pelotes c’est à cause des rapaces. Ils sont zoophages et se nourrissent surtout de petits mammifères. Mais comme tous les zoisos, ils n’ont pas de dents. Et pas de couteaux non plus. Alors il déchiquettent leurs proies en les tenant en leurs grosses griffes qu’on appelle des serres. Et ils avalent le mulot, la taupe ou le rat en une ou deux fois. Gloup ! Ils avalent tout. Même les os et les poils. Mais ils digèrent pas les poils et les os et ça forme une pelote dans leur estomac qu’ils finissent par recracher par la bouche. »
Léo : « Ils avalent tout d’un coup ! Oulala ! Ça doit être dur à digérer ! Et c’est quel rapace qui régurgite ici ? »
Le chevalier : « C’est difficile à dire à partir de la pelote. Nous avons vu des faucons crécerelles sur ces palissades. Je ferait donc l’hypothèse que ce sont des pelotes de faucons crécerelles. Mais elles viennent peut être de buses variables. »
Léo : « Et si on les découpe on peut récupérer les os et identifier les zanimos qui ont été mangés ? »
Le chevalier : « Grâce au crâne et une bonne clé de détermination, oui. »
Léo : « On pourra le faire ? »
Le chevalier : « Max me l’a déjà demandé. Je suis d’accord mais c’est une activité qui prend du temps. Il faut une demi-journée pour en disséquer une si on travaille sérieusement. »
Léo : « S’il te plaît chevalier. »
Le chevalier : « Nous le ferrons, c’est promis, mais je ne sais pas quand. »
Pendant qu’ils papotaient moi je regardais les zoisos et j’ai prévenu bonome qu’il y en avait en vol. J’aime beaucoup voir les zoisos voler. J’aimerais bien savoir voler.
Puis, plus loin, là où il y avait des chevaliers arlequins, on les a revus. Et des copains chevaliers arlequins les ont rejoints. On les a vu se poser.
C’est très impressionnant parce qu’il y en avait beaucoup déjà posés et beaucoup qui se posaient. Et ils ont pas fait l’accident 🙂 Léo arrêtait pas de répéter ‘Rhoooo la chance … Rhoooo la chance …‘ Il va rêver de zoisos cousin Léo, c’est sûr !
Léo : « Max ! Chevalier ! Regardez ! Il y a un faucon crécerelle en vol stationnaire ! Qu’est ce qu’il fait ? »
Max : « Tu sais pas ? Il mulote ! Il a a repéré une proie et il attend le meilleur moment pour lui fondre dessus. C’est sûrement un campagnol. Ils sont fous dans leur tête les campagnols. Ils font pipi tout le long de leur chemin pour marquer leur route alors que les rapaces voient leur urine grâce aux ultra-violets. Il faut pas qu’ils s’étonnent de se faire croquer ! »
Léo : « Mais il faut faire quelque chose ! Il faut convoquer tous les campagnols pour leur dire de pas faire pipi partout ! »
Max : « J’ai déjà proposé ça à bonome. Il dit qu’il faut pas sinon les faucons n’auraient plus à manger et qu’il y aurait trop de campagnols. C’est l’équilibre du Pays des Zoisos qui est en jeu mon Léo. Il faut laisser les campagnols se faire croquer. »
Léo : « Pauvres campagnols ! Et si ils mettaient des couches ? »
Max : « Ben oui, et tous les matins tu ferais le tour du Pays des zoisos pour changer les couches des campagnols peut être ! C’est comme ça dans la nature : les campagnols font pipi partout et ils se font croquer par les rapaces. Tant pis pour eux. Allez, viens, on va voir des zoisos. »
Léo : « Rholala ! Regardez tous ces Anatidés ! Alors … Il y a des canards siffleurs (Anas penelope), des sarcelles d’hivers (Anas crecca), probablement des colverts (Anas platyrhynchos) et, tout là-bas, des tadornes de Belon (Tadorna tadorna). »
Max : « Bonome ! Bonome ! Regarde ! Le héron garde-bœufs ! Il garde un bœuf ! Peut être qu’on aura pas à faire de formation alors ! Tant mieux parce que sinon ça prendrait du temps, oulala ! » |
Léo : « C’est le petit héron blanc, le héron garde-bœufs ? »
Max : « Oui, et il s’appelle Bubulcus ibis. C’est un Ardéidé. C’est Princesse qui a dit aux petits hérons blancs avec du orange qu’ils devraient garder les bœufs et qu’on les appellerait les hérons garde-bœufs. Mais cet été ils faisaient pas bien leur travail. On en a vu garder des moutons et d’autres qui gardaient du rien du tout. Ça allait pas du tout, alors on a fait un rapport dans lequel on préconisait une formation pour les hérons garde-bœufs et on l’a envoyé à Princesse. Apparemment, elle les a grondés et maintenant ils font bien leur travail. Tu vois bonome, ça sert, de faire des rapport pour Princesse. »
Le chevalier : « Oui mon petitours. Tu as eu raison de faire un rapport. C’est important de bien faire son travail. Je suis fier de toi. »
Max : « Merci mon bonome. Bon, ben je crois qu’on a fini l’inspection du Royaume. Tu veux bien qu’on aille sur la plate forme de la ferme des T. pour terminer. On voit tout le Royaume de là-haut. »
Le chevalier : « D’accord, Léo ne connaît pas ce point de vue. »
Le chevalier : « Philomachus pugnax. »
Léo : « Philomachus pugnax, Philomachus pugnax, Philomachus pugnax… »
Max : « Alors Léo, la promenade t’a-t-elle plu ? »
Léo : « Oh ben oui alors ! On a vu des tas de zoisos ! C’était bien ! »
Mais c’était pas fini. En retournant à notre monture superzoreilles a entendu un troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes, Troglodytidés). | |
Léo a essayé de l’imiter. Je sais pas si son imitation était pas bonne ou si il a dit des choses méchantes en troglodytes mais le zoiso s’est sauvé dès qu’il l’a entendu. Il était tout dépité mon cousin. Et fatigué aussi. Bonome lui a fait un gros câlin en lui grattant le front. Léo a ronronné en fermant les yeux. Bonome a continué jusqu’à ce qu’il s’endorme. Puis il l’a installé doucement dans sa poche.
Max : « Dis, il faut montrer la mer à Léo. Tu veux bien nous y emmener ? »
Le chevalier : « C’est ce qui était prévu 🙂 J’attendais que la marée soit haute pour ne pas me faire gronder par un petitours me demandant ‘éléoulamer ?‘ »
Max : « Aurais-je fait cela ? Moi ? Le gentil petit Maxou ? »
Le chevalier : « Oui, toi ! L’ingrat petitours 🙂 »
Max : « 🙂 Tu feras attention, en chevauchant, de pas trop bousculer Léo. Il faut le laisser dormir un peu. »
Le chevalier : « Oui Maxou. Tu as été un très bon guide pour Léo. Allez, file dans ma poche et dors un peu toi aussi. »
Il a chevauché au pas, en prenant son temps, pour qu’on ait le temps de nous reposer. C’est vraiment un grand chevalier ce bonome.
Après le Royaume des Chevaliers, bonome nous a emmenés voir la mer. J’ai insisté pour qu’on s’arrête à la plage sauvage. Je voulais la montrer à Léo.
Léo : « Oooooh ! Comme c’est beau la mer ! Mais elle est loin, l’eau … »
Max : « C’est parce que la marée est pas encore tout montée. La marée c’est à cause de la lune et du soleil qui tirent sur l’eau par la gravitation. Et des fois il y a de l’eau dans la mer et d’autres fois il y en a pas. Il y a que l’estran vaseux. Mais il faut pas y aller, c’est trop dangereux. »
Léo : « Merci Max, mais j’ai lu ton blog alors je sais tout ça 🙂 Je peux profiter de la beauté ? En silence 🙂 »
On est restés un peu, en silence, à regarder l’eau monter. Puis bonome a voulu marcher un peu vers là-bas, pour voir des zoisos.
Alors on a cherché dans mon beau livre mais on a pas trouvé. On sait pas ce que c’est ce zoiso mais c’était pas grave parce qu’on était là pour voir la mer, pas pour faire l’ornithologie.
Bonome voulait pas rester à la plage sauvage pour voir la mer monter. Il préférait aller là où les cailloux sont tout cassés. On est donc repartis vers notre monture et, en chemin, on a vu un zoiso.
Léo : « Chevalier, tu connais ce zoiso ? Tu me le présentes s’il te plaît ? »
Le chevalier : « Mon Léo, je suis très embêté par cet oiseau… Je sais que c’est un pipit, genre Anthus, et qu’il fait partie de la famille des Motacillidés. Mais il y a plusieurs espèces de pipits et il n’est pas facile de les distinguer. »
Léo : « Regarde bien chevalier, tu vas y arriver. Allez, explique-moi. »
Le chevalier : « Je veux bien essayer. Mais je ne ferai qu’une hypothèse. »
Max : « Nous t’écoutons 🙂 »
Le chevalier : « Voyez-vous les larges stries sombres sur le dos ? »
Max : « Pour la énième fois, nous n’avons ni canne blanche, ni chien. CA VEUT DIRE QU’ON EST PAS AVEUGLES !!! »
Léo : « Arrête de crier Max. Tu m’énerves. Ne l’écoute pas chevalier et continue s’il te plaît. »
Le chevalier : « 🙂 Les stries sur les flancs sont aussi épaisses que celles de la poitrine… Et les griffes ont l’air très longues… Je pense que c’est un pipit farlouse (Anthus pratensis, Motacillidés). »
Léo : « C’est ton hypothèse ? »
Le chevalier : « Oui mon Léo, c’est mon hypothèse. »
Léo : « D’accord. Anthus pratensis, Motacillidés. »
Léo est toujours content de voir un zoiso et il écouterait bonome pendant des heures. Je les ai laissés faire parce que la mer était encore loin et on avait le temps avant d’aller là où les cailloux sont tout cassés. Après, on a chevauché doucement puis, quand on est arrivés, on s’est installés pour regarder, en silence.
Et on a vu des zoisos passer en volant juste au dessus de l’eau. Mon bonome s’est assis un peu à l’écart pour nous laisser tranquilles. Et nous regarder, fièrement. Il aime beaucoup ses petizours naturalistes 🙂
Puis on a regardé la mer qui montait doucement à cause de la lune et du soleil. Léo avait un sourire béat et plein de beauté dans les yeux.
On est restés jusqu’à ce que la mer arrive jusque sous nos pattes. On se prenait des embruns sur le visage. C’était rigolo 🙂
Puis il a fallu rentrer. On est retournés dans la poche de bonome à contrecœur. Parce qu’on avait pas envie de rentrer, comme d’habitude. Mais on s’est endormis presque tout de suite.
Tout d’un coup, bonome nous a réveillés. Ça lui ressemble pas. Normalement, il nous réveille toujours en douceur. Mais on a compris dès qu’on a sortit nos truffes 🙂
Léo : « Rholala… Rhooo… Il y en a des canards… La chance… RHOLALA !!! »
Max : « C’est une exposition ? Un espace pédagogique dédié aux canards ? Tu parles le canard et tu les as conviés à une fête ? Léo, pourrais-tu remettre ta mâchoire en place s’il te plaît, tu commences à baver 🙂 »
Léo : « Tu as vu tous ces canards ? »
Max : « Ah non ! Tu ne vas pas t’y mettre toi aussi ! JE NE SUIS PAS AVEUGLE ! Évidemment que j’ai vu les canards ! Triple buse ! »
Léo : « Buteo buteo buteo. »
Max : « Qu’est ce que tu racontes ? »
Léo : « Ben triple buse ça donne Buteo buteo buteo 🙂 »
Le chevalier : « 😀 »
Max : « Ça t’amuse ? »
Le chevalier : « Oui 🙂 il t’a bien eu 🙂 Bon, revenons aux canards. »
Léo : « Il y a celui à la tête rouge. C’est le canard siffleur. C’est Anas penelope, c’est bien ça ? »
Le chevalier : « C’est bien ça. Sur la photographie de droite on voit la femelle. »
Léo : « C’est le dimorphisme sexuel : la femelle est pas comme le mâle. »
Max : « C’est un canard de surface ou c’est un ploufeur ? »
Le chevalier : « C’est un canard de surface. Il vit plutôt au nord de l’Europe. »
Max : « C’est un migrateur alors. Il vient nous voir pour l’hiver. Comme canard de surface, il y a les souchets aussi, avec leurs larges becs aplatis. »
Léo : « Anas clypeata. »
Max : « Tu as pas bien fotoé bonome. Ça va pas du tout ça. »
Léo : « C’est pas grave, on le connaît déjà le souchet. Les sarcelles d’hiver sont des canards de surface aussi et elles s’appellent Anas crecca. »
Max : « La femelle ressemble beaucoup à la femelle colvert, oulala ! »
Léo : « Oui mais le miroir alaire est vert. Et sur la foto, il y a une femelle souchet. Mais on peut pas la confondre à cause de son gros bec 🙂 »
Max : « Et l’autre là… Celui avec la tête sombre. Le gris et blanc, très beau… Tu le connais ? » Le chevalier : « C’est le canard pilet : Anas acuta. C’est aussi un canard de surface. » |
Léo : « Rholala… Tous ces canards… La chance 🙂 »
Max : « Lui aussi c’est un migrateur qui vient du nord de l’Europe ? »
Le chevalier : « Oui Maxou. »
Max : « Léo, regarde là-bas, sur le bord de la mare 😉 »
Léo : « … » |
Max : « J’étais sûr que tu en perdrais ta mâchoire 😀 C’est le canard mandarin mâle, Aix galericulata. C’est le canard mandarin du Royaume des Mandarins. On le connaît déjà nous, n’est ce pas bonome ? »
Léo : « Qu’est ce qu’il est beau ! Rholala … Et là, il y a des fuligules milouins, Aythya ferina. »
Max : « Eux, ce sont des ploufeurs. Et cet autre là ? »
Le chevalier : « C’est le canard mystère 🙂 »
Max : « Tu le connais pas ? »
Léo : « C’est vrai ? Tu le connais pas ? »
Le chevalier : « Non 🙂 »
Max : « Ça alors ! Tu connais pas tout alors ! »
Le chevalier : « Bien sûr que non ! Mais tu le sais déjà Max. »
Max : « Et qu’est ce que je vais dire à Princesse ? ‘On a vu canard mais on sait pas qui c’est.’ Peut être que c’est un intrus qui n’a rien à faire là et qu’il faudrait qu’on le chasse. »
Le chevalier : « Et si c’était toi l’intrus ? »
Max : « Tu veux me chasser ? Mais j’ai rien fait moi ! »
Léo : « Pfff, t’es bête ! Il rigole ! Buteo buteo buteo 🙂 »
Le chevalier : « 🙂 Mes chers petizours, je vous laisse quelques minutes pour profiter de ces canards puis nous rentrons. »
Max : « Zutalor ! J’ai pas envie de rentrer 🙁 »
Léo : « Moi non plus. Mais on a jamais envie de rentrer 🙂 »
Le chevalier : « Allez, dans ma poche, nous rentrons. »
On marchait vers notre monture quand bonome l’a repéré, ce zoiso.
Léo : « Rholala … il est tout près ! »
Max : « Je crois qu’il est pas en forme ce petit zoiso 🙁 Il a pas l’air bien… »
Léo : « Il faut prévenir le docteur des zoisos ! Dépêche-toi s’il te plaît »
Max : « Il va te dire qu’il faut laisser faire la nature, qu’on ne peut rien faire… »
Léo : « Mais il a pas l’air bien ! Il faut l’aider ! »
Le chevalier : « Que pouvons-nous faire ? Tu sais soigner les oiseaux mon Léo ? »
Léo : « Ben non, mais toi tu dois savoir ! »
Le chevalier : « Non, je suis désolé mon petitours. Je suis surpris que vous ne me demandiez pas ‘C’est qui ce zoiso ?‘ »
Léo : « C’est un faucon crécerelle juvénile (Falco tinnunculus, Falconidés). On s’inquiète pour sa santé, on a pas le temps de faire l’ornithologie nous. »
Max : « Faut pas te fâcher Léo. Il a raison : on ne peut rien faire. »
Léo : « Je sais bien qu’il a raison… Mais ça m’énerve de pouvoir rien faire. »
Le chevalier : « Ne t’inquiète pas pour lui mon Léo. Il va se reposer et il ira mieux. Cette fois nous rentrons. »
On est allés s’installer dans sa poche. J’ai câliné Léo pour qu’il oublie le petit faucon tout pas bien. Puis je lui ai rappelé tous les beaux zoisos que bonome nous avait montrés. J’ai senti qu’il se détendait puis il a ronronné. Moi aussi j’ai ronronné et on s’est endormis tous les deux.
En arrivant à la cabane, bonome nous a couchés tout de suite. On était très fatigués par cette longue journée et tous les beaux zoisos qu’on avait vus.
Voilà Princesse, c’était la première journée de Léo à la mer. Je t’embrasse et ne t’inquiète pas, on va bien.
PS : Le canard mystère est une sarcelle à collier mâle (Callonetta leucophrys, Anatidés). Originaire d’Amérique du sud, ce canard est assez rare en France. On l’observe surtout en captivité mais la petite population sauvage est plutôt stable.