Dimanche 9 Novembre, An II
Max : « Bonome, je sais que c’est pas de ta faute, mais on va quand même souvent inspecter les mêmes royaumes. Tu en connaîtrais pas d’autres ? Pas trop loin. »
Le chevalier : « Te souviens-tu du Royaume des Mandarins ? »
Max : « Oui 🙂 C’est le Royaume de notre première promenade. Mais je le connais déjà celui là. »
Le chevalier : « Je sais bien Maxou mais juste à côté il y a un petit royaume forestier : le Royaume des Écureuils. »
Max : « Le Royaume des Écureuils ? Et il y a des écureuils ? »
Le chevalier : « Bien sûr. J’en vois même beaucoup quand je vais l’inspecter. »
Max : « Il y a des écureuils et tu ne m’y a jamais emmené ? Tu vas pas bien dans ta tête toi ! Voilà ce que ça fait de jamais mettre sa casquette. Ça va pas du tout ça, bonome ! »
Le chevalier : « Je te demande pardon mon Maxou. Mais j’ai toujours pensé que tu voulais voir des oiseaux alors j’ai privilégié les royaumes où tu pourrais en voir. »
Max : « Il y a pas des zoisos au Royaume des Écureuils ? »
Le chevalier : « Si, mais en forêt ils sont difficiles à observer. » Max : « Je rêve ! Tu connais un royaume où il y a des écureuils et des zoisos et tu m’y emmènes pas ! Qu’est ce que je vais faire de toi ? Léo, tu entends ça ? Il est pas possible ce bonome. Bon, tu te prépares, tu mets toutes nos affaires dans ton sac et tu oublies rien ! Léo, va mettre ton pantalon, et après on chevauche jusqu’au Royaume des Écureuils. »
Pendant la chevauchée …
Léo : « Dis Max, c’est comment la forêt ? »
Max : « La forêt ? C’est plein d’arbres. Il y en a partout. Des grands, des petits, des moyens. Et entre les arbres il y a des arbustes et des buissons. Il faut faire attention aux buissons parce que c’est souvent des ronces et les ronces ça a des épines qui piquent les fesses. Et puis, il y a aussi des plantes herbacées tout en bas. On dit qu’il y a différentes strates de végétation : la strate arborée, la strate arbustive, la strate des buissons et la strate herbacée. Ça fait beaucoup de strates et de végétos 🙂 Et puis dans chaque strate il y a des zanimos particuliers. »
Léo : « On voit pas les mêmes zoisos en haut et en bas ? »
Max : « Ben non ! »
Léo : « Et il y a beaucoup des zoisos dans la forêt ? »
Max : « Je sais pas trop, je connais pas bien encore la forêt. »
Le chevalier : « Allez les petizours, fini de papoter. Nous sommes arrivés. »
On a commencé par observer une plante à fleurs sur le chemin. Léo aime pas beaucoup faire la botanique avec la flore de Gaston. Il trouve que c’est trop long les descriptions et il dit que personne va les lire dans mon blog 🙁 Mais il est curieux mon cousin. Il voulait quand même connaître cette jolie plante à fleurs.
Léo : « Tu la connais ? C’est une amie à vous ? » Max : « Non, je la connais pas. Mais je sais que c’est une Astéracée. Tu vois la fleur ? » |
Léo : « Ben oui, je suis pas aveugle 🙂 »
Max : « C’est même pas une fleur ! C’est un capitule ! »
Léo : « C’est quoi un capitule ? »
Max : « C’est des tas de fleurs côte à côte. En réalité, dans ce capitule, il y a deux types de fleurs : des fleurs en languettes blanches et des fleurs en tubes jaunes. Il y a que les fleurs en tubes qui sont fertiles. Les blanches, elles sont là que pour attirer les insectes pollinisateurs. »
Léo : « Tu en connais des choses … »
Max : « C’est bonome qui m’apprend. Dis grand chevalier aux petizours, c’est qui cette Astéracée ? »
Le chevalier : « C’est une pâquerette (Bellis perennis, Astéracées). Les feuilles sont toutes à la base de la plante et forment une rosette. En hiver, le capitule disparaît mais la rosette de feuilles survit. La pâquerette est donc une plante vivace. Savez-vous d’où vient son nom vernaculaire ? »
Léo : « C’est quoi le nom vernaculaire ? »
Max : « Je sais moi ! C’est le nom courant. Mais je sais pas d’où il vient. Tu sais toi, Léo ? »
Léo : « Non, je sais pas. »
Le chevalier : « C’est une plante qui fleurit assez tôt au printemps, aux environs de la fête de Pâques. Comme elle annonce la fête de Pâques, elle a été nommée pâquerette. »
Max : « Les fêtes religieuses, tu nous les expliqueras dans ta cabane, le soir au coin du feu. Si Léo s’endort pas 🙂 »
Léo : « Pfff … Et pourquoi il y a un petit tas de terre là, juste à côté de la jolie fleur de Pâques ? » Max : « C’est vrai ça. Tu peux nous expliquer ? » |
Le chevalier : « C’est ce qu’on appelle une taupinière. Connaissez-vous les taupes ? »
Max : « Non, c’est quoi ? »
Le chevalier : « La taupe est un petit mammifère mesurant de 10 à 15 cm sans la queue. Elle vit dans des galeries qu’elle creuse elle même dans le sol des forêts de feuillus ou des prairies. Elle sort très peu de ses galeries. Mais quand elle le fait, c’est par ces monticules de terre. »
Léo : « On pourra voir des taupes ? »
Le chevalier : « Tu pourrais aller explorer sous terre, tu en verrais sûrement. »
Léo : « Oh non, j’aurais trop peur. »
Le chevalier : « Je te comprends petitours. »
Max : « Tu l’appelles petitours maintenant ?! D’accord 🙁 Et elle mange quoi la taupe ? »
Le chevalier : « Elle se nourrit de vers de terre, de larves d’insectes, de limaces … »
Max : « Et c’est quoi son petit nom ? »
Le chevalier : « Lucette ! »
Max : « Ben voilà, tu dis des erreurs. Tu vas pas bien dans ta tête … »
Léo : « MAX ! Arrêtes de dire ça au chevalier, c’est pas gentil. »
Max : « Mais, heu … Il sait bien que c’est pour de rire. »
Le chevalier : « Revenons à la taupe. Les scientifiques l’appelle Talpa europaea, Talpidés. Je pense qu’il doit y avoir un crâne de taupe dans les pelotes de régurgitation de Max. »
Max : « Oulala, j’ai pas le temps de m’en occuper. Pfff … il y a beaucoup de travail quand on est naturaliste. Bon, en reste sur cette pelouse ou on va dans la forêt ? »
On est allés dans la forêt. C’est pas une immense forêt mais c’est une belle forêt. Et d’un coup, superzoreilles a encore frappé ! Il avait reconnu le bruit de dents contre une coque dure.
On est passés au petit Royaume des Mandarins. Mais il y avait pas beaucoup d’eau dans les mares. C’est parce qu’il ne pleut pas beaucoup. Alors les zoisos aquatiques doivent aller ailleurs. Du coup, il n’y avait pas de canards mandarins. Je suis curieux de voir la réaction de Léo face à un mandarin mâle. On a vu une mouette rieuse.
Je crois que si Léo se trompe encore je le corrigerai plus. J’aime bien quand il parle de mouette qui rigole au lieu de mouette rieuse. Là, la mouette riait pas du tout. Elle criait très fort. Peut être qu’elle appelait ses copines mouettes.
Et puis, en avançant dans la forêt, on a vu d’autres écureuils. Il y en même un qui était à l’envers 🙂
Bonome nous a expliqué qu’il était pas à l’envers. Les écureuils sont très agiles. Ils se déplacent très facilement dans les arbres en s’accrochant à l’écorce grâce à leurs doigts crochus. Et puis c’est très léger un écureuil : autour de 300 g. Alors ils peuvent descendre le long des troncs la tête en bas ou sauter d’arbres en arbres, courir dans les frondaisons … C’est très impressionnant. Et très beau.
Puis bonome nous a emmené près d’un bel arbre qu’il aime beaucoup. Parce qu’il connaît tous les arbres du Royaume des Écureuils. Un par un. Et il a des amis arbres. Ben oui, il est comme ça. Cet arbre c’est un vieux chêne du genre Quercus. Il l’aime bien parce qu’il accueille des tas de zanimos différents. On l’a vu guetter, observer partout le long du tronc, tout en haut dans les branches … Puis il a fotoé.
Max : « Montre nous ! Montre nous ! On voit pas avec nos petits yeux. Montre ce que tu as fotoé s’il te plaît. »
Léo : « Oh qu’il est beau ce petit zoiso ! »
Max : « Tu as déjà ramassé ta mâchoire, toi ? »
Léo : « Ça suffit Max, tu m’embêtes avec ma mâchoire ! »
Max : « Pardon cousin Léo. Dis bonome, tu nous expliques ce zoiso. Lui aussi il est à l’envers.»
Le chevalier : « J’espérais bien le trouver. Je l’aime beaucoup et j’étais certain qu’il vous plairait. Son plumage est caractéristique : gris bleuté dessus, orange dessous avec un gros sourcil noir et la gorge blanche. Il est impossible à confondre avec un autre. Et il se déplace souvent la tête vers le bas. Il est le seul à le faire à ma connaissance. C’est une sittelle torchepot (Sitta europaea, Sittidés). »
Léo : « Et pourquoi elle se déplace comme ça le long des troncs ? »
Le chevalier : « Pour se nourrir. Elle cherche de petits insectes qui vivent sur l’écorce des arbres. Elle peut également se nourrir de fruit à coques dures comme les noisettes. »
Max : « Comment elle fait pour les ouvrir ? Elle a pas d’incisives comme les écureuils. »
Le chevalier : « Elle a une autre méthode. Elle coince la noisette dans l’écorce d’un arbre ou dans un rocher puis elle brise la coque à coups de bec pour libérer l’amende et la manger. »
Léo : « Alors il est beau et malin ce zoiso. Oh ! Mais il vole très mal ! »
Le chevalier : « Beaucoup d’oiseaux ne font que voleter d’arbres en arbres. Le vol ne dure que quelques secondes et ne s’étend que sur quelques mètres. Le vol de la sittelle paraît effectivement assez maladroit. Mais elle est très agile lorsqu’elle se déplace le long des troncs et des branches. Regardez là-bas, il y a un autre oiseau adapté aux déplacement le long des arbres. »
Max : « On le voit pas 🙁 Montre-nous tes fotos. »
Max : « Même sur les fotos je le vois pas. »
Léo : « Si, regarde bien Max, il a le ventre blanc. »
Max : « Ah oui ! Et toi, tu le vois à l’œil nu, sans le zoom, à 15 m tout là-haut. »
Le chevalier : « Oui 🙂 »
Max : « Et tu es fier de toi ? »
Le chevalier : « Oui 🙂 »
Léo : « Parle-nous de ce zoiso s’il te plaît. »
Le chevalier : « Comme la sittelle, il se déplace le long des troncs et des branches à la recherche des petits insectes dont il se nourrit mais il ne descend jamais la tête en bas. Ses couleurs en font un animal difficilement visible. »
Max : « Ah ça oui ! Je l’avais pas vu. C’est quoi son nom ? »
Le chevalier : « J’ai un doute. C’est un grimpereau mais il en existe deux espèces difficiles à distinguer l’une de l’autre. J’opterai pour le grimpereau des jardins (Certhia brachydactyla, Certhiidés). Mais c’est peut être le grimpereau des bois (Certhia familiaris, Certhiidés). »
Puis, en avançant dans la forêt on a vu un grand champignon.
On a toujours pas de livre de champignons mais bonome le connaissait celui là. C’est le coprin pie (Coprinus picaceus, Agaricacés). On l’appelle comme ça à cause de ses couleurs : il est noir et blanc comme une pie. On a déjà vu un coprin. C’était le coprin chevelu. J’ai expliqué à Léo que ce qu’on voit d’un champignon, c’est la partie reproductrice. L’essentiel du champignon se trouve sous terre sous forme de très nombreux filaments. Bonome, qui aime utiliser des mots compliqués que personne connaît, appelle ça le mycélium. Quand la partie reproductrice apparaît, le pied et le chapeau sont tout petits et sont entourés d’un voile. Lorsque le champignon se développe, le voile se déchire. Les tâches blanches du chapeau du coprin pie sont des morceaux du voile. Après, quand le coprin a formé ses spores, il se digère tout seul et donne un liquide noir dans lequel les spores peuvent se déplacer et coloniser le milieu. C’est compliqué les champignons. Mais bonome a dit qu’on ferait la mycologie tous les deux alors j’écoute attentivement. J’aime bien qu’on fasse des choses savantes tous les deux. Et des câlins aussi. Et puis qu’on dise des bêtises pour s’amuser 🙂 Parce qu’il est pas toujours sérieux. Oulala non ! Mais il veut pas que j’écrive ses bêtises dans mon blog.
Il faut regarder sous le chapeau pour voir. C’est pour ça que sur la foto je suis tout penché pour regarder dessous. Bon, ça m’a pas beaucoup aidé pour trouver le nom du champignon mais je sais que c’est un champignon à lamelles.
D’un coup, Léo a levé la tête : il avait entendu un zoiso. On en entend souvent des zoisos dans une forêt, mais c’est ceux qui crient le plus fort. Là le zoiso avait une petite voix et disait : Pi-iou pi-iou pi-iou puis pi-pi-iou pi-pi-iou pi-pi-iou.
Léo l’a imité en sifflant et il tournait la tête dans tous les sens pour trouver avec qui il discutait.
Puis on a revu des sittelles torchepots. Bonome les cherchait pour essayer de faire des belles fotos. C’est pas facile de fotoer en forêt à cause de l’éclairement. En plus c’est l’automne, le temps est nuageux … Alors les fotos sont un peu sombres et pas très nettes mais le zoiso est beau quand même.
On voit bien l’écorce du chêne et les cannelures entre lesquelles la sittelle peut coincer ses noisettes pour les casser. C’était pas un très vieux chêne. Un chêne peut vivre 200 ou 300 ans si on l’embête pas. Là il devait avoir 60-70 ans. Il y a un truc pour estimer l’âge d’un chêne : il correspond à peu près au diamètre de la base du tronc exprimé en centimètres.
Léo et moi on avait mal au cou à force de chercher des zoisos tout là-haut dans les branches. Alors on a décidé d’avancer un peu et on a aperçu une petite plante avec une jolie fleur blanche. Pour que je la vois mieux, il l’a inclinée vers moi. C’était très gentil de sa part. Alors après j’ai fait pareil pour lui.
Bonome était très content de la voir. C’est encore une de ses amies. Mais il était aussi très étonné. Il nous a expliqué que c’est une plante qui annonce habituellement le début du printemps. C’est l’anémone des bois ou anémone sylvie (Anemone nemerosa, Renonculacées). Sylvie c’est pas son prénom. Ça veut dire forêt en langue ancienne. Cet automne est très doux. La température est très élevée pour la saison alors les végétos et les zanimos croient que c’est le printemps et il y a des fleurs de printemps. Mais c’est pas bien parce que bientôt il va geler et les plantes vont mourir et il n’y aura plus de graines dans le sol pour le printemps parce qu’elles auront déjà germé.
J’ai profité de cette jolie fleur pour faire un peu la botanique avec Léo. On voit bien les différentes partie d’une fleur sur cette foto.
Les anthères contiennent le pollen et sont donc les organes reproducteurs mâles. Tout au milieu, il y a des machins verts. Ce sont les carpelles. On dit que le pistil est constitué de plusieurs carpelles libres entre eux. Chaque carpelle contient un ovule. Ce sont donc les organes reproducteurs féminins. J’ai pas fait plus de botanique pour pas lasser cousin Léo. Lui, ce qu’il aime, c’est les zoisos et les insectes. Et les écureuils. On en vu beaucoup après.
Léo : « Merci chevalier. »
Le chevalier : « Pourquoi me remercies-tu ? »
Léo : « Ben, tu as demandé aux écureuils de venir pour tes petizours. Je te l’avais demandé et tu l’as fait. Alors je te remercie. Tu parles l’écureuil 🙂 »
Le chevalier : « 🙂 »
Max : « Tu parles l’écureuil ? »
Le chevalier : « Vous êtes des petizours très imaginatifs 🙂 »
Max : « On imagine rien du tout. Tu parles le zoiso, l’écureuil et sûrement plein d’autres langages de zanimos et tu veux pas nous le dire. »
Léo : « Il a pas besoin de le dire Max. L’important c’est qu’il demande aux zanimos de venir nous voir. »
Max : « Il pourrait nous apprendre. »
Léo : « Il nous apprend déjà beaucoup de choses. Arrête un peu de ronchonner mon cousin. »
Max : « Je ronchonne pas d’abord. Bon, on arrête de papoter et on continue l’inspection. »
Le chevalier : « Regardez là-haut, le trou dans le tronc. »
Le chevalier : « Ce sont souvent des pics. Mais ils ne les utilisent qu’une année. L’année suivante un autre oiseau peut se les approprier. »
A ce moment, on était revenu près du début du Royaume. Mais évidemment, on avait pas envie de rentrer dans la cabane de bonome. Lui non plus d’ailleurs. Il a décidé qu’on allait approfondir notre inspection, pour être vraiment sûrs que tout allait bien dans ce Royaume et on est repartis dans le sous-bois en regardant partout. Et il y a eu ce petit zoiso.
Le chevalier : « Comment trouvez-vous cet oiseau ? Il est mignon n’est ce pas ? C’est l’un des plus petits de l’avifaune française. C’est le roitelet huppé (Regulus regulus, régulidés). On voit bien la bande jaune qu’il a sur la tête. La couleur jaune indique que c’est une femelle. Chez le mâle, elle est orange. Cet oiseau s’observe souvent dans les arbustes même s’il peut gagner les branches les plus hautes des grands arbres. Il est peu farouche et se laisse facilement approcher. Mais il se débrouille toujours pour mettre le plus de branches possibles entre l’intrus et lui. Même s’il n’est qu’à deux ou trois mètres il est difficile à voir. Il s’agite beaucoup et change de support très souvent. Je l’aime bien ce petit oiseau. Il a une particularité assez rare : il peut voler sur place pour se nourrir. »
Max : « C’est vrai qu’il bouge beaucoup. On l’a à peine vu. Mais lui aussi il avait la tête en-bas. C’est la journée des zanimos à l’envers 🙂 On avance ? »
On est retournés au grand arbre ami de mon bonome. Et on a vu un pic épeiche (Dendrocopos major, Picidés).
J’en avais déjà vus mais pas Léo. Le rouge sur l’arrière de la tête indique que c’est un mâle. Il est très beau le pic épeiche mais il est toujours tout là-haut dans les arbres alors on le voit jamais bien. C’est dommage. Bonome l’a longuement observé. Nous, on avait mal au cou à force d’avoir la tête en l’air alors on s’est assis par terre et on a attendu en silence. Ça fait du bien le silence. Sauf que cousin Léo a entendu des mésanges alors il a essayé de les imiter. Mais c’était pas gênant.
C’est un peu dangereux les frelons et leurs piqûres sont très douloureuses. Alors j’ai demandé à aller ailleurs. De toutes façons, on voyait pas des zoisos.
On a encore croisé un écureuil. Mais c’est normal de voir des écureuils au Royaume des Écureuils 🙂 |
Léo a observé l’écureuil puis il a souri à mon bonome. Bonome, il dit toujours merci aux écureuils quand ils se sont laissés fotoer. Tu sais déjà qu’il parle aux zanimos mais c’est avec les écureuils qu’il est le plus bavard. Devant nous, il leur parle pas en écureuil. Il parle normalement, en français. Et les écureuils l’écoutent. Tu devrais venir avec nous un jour Princesse. Je suis sûr que tu aimerais inspecter les Royaumes. Je sais pas comment il était quand il faisait le troubadour au château, mais quand il fait sa mission dans la nature c’est vraiment un grand chevalier.
Puis on s’est dirigés vers le Royaume des Mandarins pour finir notre promenade. On s’est installés au bord de la mare et on a vu un rouge gorge familier (Erithacus rubecula, Muscicapidés). Évidemment Léo l’a imité. Mais il doit pas bien siffler le rougegorgien parce que le zoiso il est pas parti. Il est resté là, tranquillement, comme si il nous voyait pas et qu’il entendait pas. Bonome l’a fotoé et fotoé et fotoé …
Après, il a fallu rentrer. On est toujours un peu tristes de rentrer. Souvent la chevauchée de retour se fait en silence. On rentre en silence et on range nos affaires en silence. Et après on regarde les fotos. Aujourd’hui, Léo s’est endormi presque tout de suite. Il a pas encore l’habitude d’être naturaliste, c’est pour ça qu’il est très fatigué. Ça m’arrange qu’il s’endorme vite, comme ça je peux rester un peu tout seul avec mon bonome. On papote un peu, on fait les fous et il me câline. Et après il va me coucher.
Voilà Princesse. On a bien fait la mission aujourd’hui. Tout va bien au Royaume des Écureuils. Je sais pas si je t’embrasse mais je m’en fiche pas de toi.
quel travail!!!