Lundi 10 Août, An II
« Bonjour mon bonome, as-tu bien dormi ? Tu es plus en forme qu’hier ? »
« Oui petitours. Et toi ? »
« J’ai rêvé des grébous. Tu veux bien m’emmener au Royaume des Grèbes. Je voudrais savoir comment vont les petits. »
« D’accord Max. Je voulais essayer mon nouvel appareil. Es-tu prêt ? »
« Je suis toujours prêt pour aller aux zoisos. Tu as un nouvel appareil ? Il est mieux que l’autre ? »
« Il zoome plus mais je ne sais pas si les fotos seront aussi belles qu’avec celui que j’utilisais jusque maintenant. »
« On va l’essayer ? »
« Allons y petitours. »
Princesse, à toi je peux le dire. J’ai pas rêvé des grébous, j’ai fait un cauchemar. Les brochets avaient croqué les petits pendant notre absence et les parents étaient tout tristes. Et moi aussi. J’aime pas les brochets.
« Max, tu sais que je t’entends quand tu écris à Princesse. Pourquoi ne m’as tu pas réveillé après ton cauchemar ? »
« Ben … Hier tu avais l’air triste et fatigué. Alors cette nuit, j’ai pas voulu t’embêter. »
« Max, je devrais te gronder. Si mon petitours fait un cauchemar, je dois le réconforter. Même si je suis fatigué. Allez, viens, allons voir les petits. Je suis sûr qu’ils vont bien. »
[…]
« Bonome. »
« Oui Max. »
« J’ai pas envie de faire les choses fort savantes aujourd’hui. Je voudrais simplement voir les petits et d’autres zoisos. Ça ne t’embête pas ? »
« Bien sûr que non 🙂 Nous ferons comme tu veux. Et puis, je suis impatient de découvrir mon nouvel appareil. »
« Petitours, Regarde là-bas, c’est le petit grébu (Podiceps cristatus, Podicipédidés). C’est celui que nous avons vu alors qu’il n’avait qu’un jour ou deux. »
« Je vois rien bonome. Il y a juste une tâche sur l’eau 🙂 Tu as un nouveau zoom très fort toi, moi je vois rien du tout. »
« Tu n’as pas pris tes jumelles ? »
« Je les ai oubliées 🙁 »
« Pauvre petitours. Tu regarderas les fotos en rentrant. Mais tu vois, il va bien ce petit. »
« Oui, je suis content 🙂 même si il est loin … Bonome ! Bonome ! C’est qui ce zoiso bizarre ? »
« Max tu devrais mettre ta casquette. Tu va pas bien dans ta tête. Ouvre les yeux avant de regarder. »
« Oups, je suis bête moi 🙂 C’est pas un, mais deux zoisos. J’ai le cerveau qui a fondu. Devant c’est un grèbe castagneux. C’est grébou (Tachybaptus ruficollis, Podicipédidés). Et derrière, c’est un canard colvert qui a la tête sous l’eau. J’ai cru que c’était un seul grand zoiso en partie immergé. C’est la faute de mon cauchemar. J’ai tout fatigué moi. »
Bonome a profité de l’endroit pour essayer son appareil. Regarde Princesse. A gauche, c’est sans le zoom. Il y a une tâche au bord de l’eau, vers le milieu de l’île. A droite, il a tout zoomé sur la tâche. Et c’est pas une tâche mais une femelle colvert (Anas platyrhinchos, Anatidés). Il zoome vraiment beaucoup son appareil.
Je peux te le dire tout de suite Princesse. Bonome, il est très déçu par son appareil. Les fotos sont beaucoup moins belles qu’avec le précédent. Il a tout ronchonné quand on les a regardées au retour. Le seul avantage de ce nouvel appareil c’est qu’il peut fotoer des zoisos qui sont très très loin. Moi, je les vois même pas avec mes petits yeux de petitours. Mais, quand même, il est très très déçu. Tu sauras maintenant : quand les fotos sont pas belles, c’est le nouvel appareil. Tant pis.
Ça, c’est quatre zoisos que tu connais déjà. A gauche, il y a un grébou (Tachybaptus ruficollis, Podicipédidés), un canard colvert (Anas platyrhynchos, Anatidés) et une foulque macroule (Fulica atra, Rallidés). Et à droite, c’est grébu, le grèbe huppé (Podiceps cristatus, Podicipédidés).
« Regarde Max, le petit grébou. »
« Oui, je le vois. Le brochet l’a pas croqué alors 🙂 Et l’autre petit, iléou ? »
« Max, tu m’embêtes avec tes ‘iléou’ »
« Bonome, tu m’embêtes avec tes ‘tumembéte’. »
Il a quand même trouvé l’autre petit mon bonome. Il l’a fotoé mais les fotos sont pas belles alors je les mets pas dans le blog. Les petits vont bien. Tous les trois. J’ai encore cauchemardé pour rien. Je sais pas comment il fait bonome pour pas s’inquiéter tout le temps. C’est une grosse responsabilité de vérifier que tout va bien au Pays des Zoisos.
Il a pétuné puis on a fait un gros câlin. Parce qu’il a encore l’air triste et parce que j’ai fait un méchant cauchemar et que suis tout fatigué. Mais on a pas pausé longtemps à cause des ses superzieux 🙂 Il a vu un point bouger tout là-bas alors il a cavalé pour voir le zoiso. Je sais pas comment il fait. Il a toujours ses cinq sens en alerte. Et ça marche. Regarde le zoiso : lui aussi tu le connais déjà.
Alors ? Tu le reconnais ? Il a des pattes un peu longues, mais pas trop. Son bec est un peu allongé et pointu. Son ventre est blanc et ses épaules aussi. Le dessus est gris brun et le plastron est blanc tacheté. Et il s’agite tout le temps. Tu trouves ? C’est le chevalier guignette (Actitis hypoleucos). C’est un Scolopacidé lui, pas comme mon chevalier 🙂
Il a raison bonome : elles sont pas belles les fotos. Mais avec l’autre appareil, on aurait pas pu le fotoer le chevalier …
Après, il a fait des fotos pour tester son appareil. Celle-ci est une vue générale depuis un observatoire. Si tu regardes bien, il y a une barge devant nous. Et puis, tout là-bas, il y a la berge de l’autre rive. Tu vois ?
Sur la barge, il y avait un héron cendré en train de faire sa toilette (Ardea cinerea, Ardéidés). C’est beau les hérons. Et les zoisos c’est toujours propres parce que ça fait sa toilette tout le temps. Parce que sinon, ils ont des parasites et puis leurs plumes s’abîment et ils peuvent plus voler. C’est embêtant de pas pouvoir voler pour un zoiso. Tiens, regarde le héron cendré Princesse.
Tu sais peut être pas ce que c’est un parasite Princesse. C’est un être vivant qui se nourrit aux dépens d’un autre. Les parasites peuvent parfois tuer leur hôte. Mais c’est pas malin. Comme parasites tu dois connaître les puces et les poux. Et les moustiques aussi. Et chez les végétos, il y a le gui qui pousse sur les arbres et se nourrit de leur sève.
C’est bizarre les relations entre les êtres vivants. Il y a la symbiose : c’est quand deux êtres vivants ont besoin l’un de l’autre. Comme l’algue et le champignon dans un lichen. Il y a le commensalisme : c’est quand un être vivant se nourrit des restes d’un autre être vivant comme le héron garde-bœufs quand il oublie pas de faire son travail. Et puis le parasitisme. Bonome dit qu’il y a encore d’autres types de relations mais il m’expliquera quand on les verra.
« Max, tu oublies la relation de prédation. »
« Ah oui. Ça c’est quand un zanimo mange un autre être vivant. Et il y a aussi les nécrophages. »
« Oui Max. As-tu des exemples ? »
« Tu m’as dit que les Crustacés Décapodes pouvaient être nécrophages. Et le goéland qui mangeait le poisson tout mort qu’il avait trouvé sur l’estran, ben c’était aussi un nécrophage. »
« Tu en connais des choses petitours 🙂 »
« C’est grâce à toi bonome. Je connaissais pas tout ça au château. »
« Max, regarde la coccinelle. Veux-tu faire l’entomologie ? »
« Oui d’accord. Alors, on voit pas bien mais je sais qu’elle a six pattes. Les antennes sont visibles : il y en a deux. C’est donc un Insecte. Elle a des élytres. C’est un Coléoptère. Comment on reconnaît la famille des coccinelles bonome ? »
« C’est un peu compliqué mais il y a deux critères assez simples : la forme hémisphérique et les antennes renflées à leur extrémité. »
« C’est suffisant pour identifier un Coccinellidé ? »
« Disons que ce sera suffisant pour nous. »
« D’accord. Je continue ? »
« Oui Maxou. »
« Alors comme son corps est hémisphérique et que ses antennes sont renflées à leur extrémité c’est un Coccinellidé. Elle a les élytres rouges avec sept points noirs. C’est la coccinelle à sept points (Coccinella septempunctata, Coccinellidés). J’ai bon ? »
« Oui Max. Tu es un grand entomologiste maintenant. Veux-tu étudier cet autre insecte ? »
« Bonome, je crois que ça va être compliqué. J’ai jamais vu un insecte comme celui là. Il va falloir m’aider. Bon, c’est un insecte à deux paires d’ailes. Il a l’abdomen séparé du thorax par un fin pédoncule assez long. Je dirai que c’est un Hyménoptère. Je crois pas qu’il pique alors c’est un … Comment on dit déjà, en scientifique, les hyménoptères qui ont un aiguillon ? »
« Ce sont les Aculéates. »
« Bien sûr ! Les Aculéates. Mais c’est pas un Aculéate. C’est quoi les autres ? »
« Les Térébrants. Les femelles ont un organe de ponte appelé tarière. »
« Bonome, il va falloir que tu fasses la suite. Je suis perdu moi. »
« C’est déjà bien Max. Je reprends : c’est un Hyménoptère avec une taille de guêpe. C’est donc un Apocrite Térébrant. J’aurais du mal à expliquer mais c’est un Ichneumonidé. Cette famille est assez particulière. Ce sont des parasites entomophages. »
« Ça veut dire quoi ? »
« Entomophage ? C’est un mot construit à partir du grec ancien 🙂 »
« Voilà, c’est reparti avec le grékancien … »
« Entomo- indique qu’on parle d’insectes. -phage vient de manger. »
« Comme dans maxophage ? »
« Il n’y a aucun maxophage petitours. »
« Je sais bien bonome. C’était pour t’embêter. Entomophage ça veut dire ‘qui mange des insectes’ alors. Mais pourquoi parasite entomophage ? »
« Les femelles pondent leurs œufs dans des larves d’insectes grâce à leur tarière, ou parfois juste à côté de la larve. Et les larves des Ichneumonidés se nourrissent des larves d’autres insectes. »
« Tu m’as pas déjà raconté quelque chose comme ça ? Une larve qui se développait dans un punaise je crois. »
« Quelle mémoire ! C’était un autre hyménoptère : le Scéliphron (Sceliphron spirifex, Sphégidés). »
« 🙂 Bon, maintenant il faut que tu me dises le nom de cet Ichneumonidé. »
« Je vais peut être dire une erreur petitours. »
« C’est pas grave de dire des erreurs bonome, ça arrive. Je suis sûr que tu en as déjà dit. »
« Quelle confiance ! »
« Te fâche pas grand chevalier. Tout le monde dit des erreurs. Alors, ce nom ? »
« Je dirais Ctenichneumon nigriventris, Ichneumonidés. »
« Tu en connais des choses, bonome 🙂 »
« Max, connais-tu les pigeons ? »
« C’est un zoiso, le pigeon. Comme celui qu’on voit là. »
« Oui. Celui-ci est le pigeon ramier (Columba palombus, Columbidés). Il se reconnaît à la tâche blanche qu’il a sur le cou. On trouve deux autres espèces de pigeons en France : le pigeon biset (Columba livia) et le pigeon colombin (Columba oenas). »
« Et il y a d’autres zoisos dans la famille ? »
« Il y a les tourterelles : la tourterelle turque (Streptopelia decaocto) et la tourterelle des bois (Streptopelia turtur). »
« C’est un beau zoiso, le pigeon. »
« Max, tu aimes tous les zoisos. »
« J’aime tous les zanimos. Sauf les brochets. Mais personne aime les brochets. … Bonome ! Il y a un odonate. Je fais l’entomologie et tu me corriges si je dis des erreurs. Tu veux bien ? »
« Bien sûr petitours entomologiste. Je t’écoute. »
« Bon, je commence. Il a un abdomen fin et les yeux sont sur les côtés de la tête. Alors c’est une demoiselle. Bonjour mademoiselle 🙂 Mais je me souviens jamais comment tu dis en scientifique. »
« Ce sont les Zygoptères. »
« Ben moi je dirai les demoiselles. Je retiens pas Zygoptère. Je continue quand même. Les ailes sont pas tout à fait repliées sur le dos, mais un peu quand même. Et le corps est vert un peu métallique. C’est donc un Lestidé. Et pour finir, le dessin des différentes teintes de vert sur le thorax me permet d’affirmer que c’est un leste vert (Lestes viridis, Lestidés). Voila. J’ai fini. J’ai bon ? »
« Max, tu m’impressionnes. Tu n’as plus besoin de moi. »
« Bonome, je t’ai déjà dit : j’ai besoin de toi, alors ça suffit maintenant. Allez, on avance. »
Ça, c’est un héron cendré qui s’envole. Il avait pas envie de nous voir, le héron cendré. Tant pis. On en a déjà vu plein des hérons cendrés. Mais je m’en lasse pas quand même. C’est un beau zoiso. Tu aimes les hérons cendrés Princesse ?
« Bonome, regarde, il y a un Insecte Coléoptère sur le chemin. On l’a déjà vu celui-là. Tu veux bien me faire un rappel ?»
« Commençons par le début. Cet animal a trois paires de pattes et une paire d’antennes. C’est un insecte. Ses deux ailes antérieures sont dures. On dit que ce sont des élytres. Elles forment un étui aux ailes membraneuses qui servent au vol. Cet insecte est donc un Coléoptère. »
« Tout ça je connais déjà bonome. C’est la suite qui m’importe. »
« Regarde les antennes petitours. Elles sont coudées. L’extrémité forme une massue composée de feuillets disposés comme les dents d’un peigne. »
« Je vois tout ça. Tu connais la famille ? »
« Toi aussi Max. C’est la famille des Lucanidés. Te souviens-tu du lucane cerf-volant (Lucanus cervus, Lucanidés) ? »
« Oui. On a vu une femelle et tu m’avais autorisé à mettre une foto du mâle. C’est cette famille là ? »
« Oui. L’individu que tu as devant toi appartient à une autre espèce : c’est une petite biche (Dorcus parallelipipedus, Lucanidés). Je pense que c’est un mâle. »
« Tu as vu son zizi ? »
« Max, tu dis des bêtises 🙂 La tête est presque aussi large que le thorax et les mandibules sont bien développées. C’est pour ces raisons que je pense que c’est un mâle. »
« Je dis des bêtises si je veux 🙂 … Bonome, ça ce sont des élytres de lucane. Il s’est fait croquer le lucane et il est tout mort. Je prends l’élytre pour ma collection. »
« Max, regarde, il y a un Odonate. »
« Encore un ? On le connaît déjà ? »
« Non, tu ne l’as jamais vu. »
« Tu me le présentes ? »
« La photo n’est pas belle et il est loin cet Odonate mais je veux bien te le présenter. Tu as reconnu une demoiselle je suppose ? »
« Bien sûr. Bonjour mademoiselle 🙂 »
« Elle est bleue, brillante et métallique. Et tu dois voir que les ailes sont en partie noirâtres. »
« Oui, je vois bien. »
« C’est une famille que nous n’avons encore jamais rencontrée. En tout cas, je ne l’ai pas fotoée avec toi. C’est la famille des Caloptérygidés. Il y a quatre espèces en France mais je n’en ai vu qu’une seule, celle que tu as sous les yeux : le caloptéryx éclatant (Calopteryx splendens, Caloptérygidés). J’aimerais bien faire une plus belle photo. »
« Arrête de ronchonner bonome. Elles sont belles tes fotos. »
« Pas celle-ci Max. Je suis déçu par ce nouvel appareil. »
« C’est pas grave bonome. Oh ! Regarde, Martin est venu à notre rendez-vous ! »
« Elle est vraiment moche cette photo. Si Martin la voit, il ne voudra plus venir à notre rendez-vous. »
J’ai eu du retard dans mon blog Princesse alors j’ai pas fait de page pour toutes nos sorties. Il en manque quelques unes. Donc, tu ne sais pas tout. Chaque fois que nous venons au Royaume des Grèbes, Martin vient nous voir. C’est toujours au même endroit. Et presque à la même heure. Bonome dit que c’est la même heure au soleil. On attend un peu et Martin vient se poser près de nous. Il se laisse fotoer puis s’en va. Maintenant que je sais que bonome parle le zoiso, je suis un peu moins surpris par ce rendez-vous. C’est bonome qui lui a demandé, à Martin.
« Bonome, c’est quoi ce bruit ? »
« Regarde Max, vite. C’est un grébu qui vole ! »
Grébu, c’est le grèbe huppé (Podiceps cristatus, Podicipédidés). Il vole rarement. On l’a fotoé en vol au Grand Étang. Là, il volait pas vraiment. Comme beaucoup de zoisos aquatiques, il vole juste au dessus de l’eau en marchant sur l’eau en même temps. C’est plus économique d’un point de vue énergétique. Parce que le vol, c’est très fatiguant pour les zoisos. La scène a pas duré longtemps. On a pas pu bien fotoer.
J’espère que tu reconnais ce zoiso Princesse. Il a le cou marron-rouge avec la commissure jaune. C’est le chouchou de bonome. Ça y est ? Tu as trouvé ? Ben oui, c’est le grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis, Podicipédidés). Il était en train de pêcher. Tu vois qu’il a un poisson dans son bec. Mais c’est pas un gros poisson comme celui du grébu.
Après, on est passé par un chemin que je connaissais pas encore. D’habitude il est fermé. Bonome était content de pouvoir passer par là parce qu’il était presque sûr de voir un zoiso qu’il aime bien. Il a pu le fotoer de très très loin avec son nouveau zoom. Mais il est quand même pas content parce que, encore une fois, la foto est pas belle. C’est pas net. N’empêche que comme ça j’ai pu le voir. Parce qu’en vrai, il était trop loin pour que je le vois bien.
« Bonome, tu me présente ce zoiso ? C’est un ami à toi ? »
« J’aimerais bien. Mais il est très sauvage. Tu sais que chaque animal a une distance de fuite ? »
« C’est la distance à partir de laquelle il s’enfuit, c’est ça ? »
« Oui Maxou. La distance de fuite de cet oiseau est très grande. C’est difficile de bien le voir. »
« Et c’est qui ce zoiso. Il est très beau, tout vert. Il est pas mûr 🙂 »
« D’une certaine façon, tu as raison. C’est un pic-vert juvénile (Picus viridis, Picidés). »
« Comment tu sais que c’est un juvénile ? »
« Parce que son plumage est tacheté. Il est tout vert avec juste une calotte rouge et une moustache. La photo est trop moche pour déterminer le sexe de l’individu. Chez le mâle, le centre de la moustache est rouge, pas chez la femelle. »
« Tu peux me parler de la famille ? »
« Si tu veux. Les Picidés sont adaptés à la vie arboricole. Il ont quatre doigts à orteils opposés deux à deux. Sauf le pic tridactyle qui n’a que trois doigts. Les ongles sont longs et pointus. Et les plumes de la queue, appelées rectrices chez tous les oiseaux, sont rigides. Comme cela, les pics peuvent s’appuyer dessus quand ils grimpent le long des troncs. Les Picidés ont un bec très dur, comme leur crâne d’ailleurs. Ils se nourrissent souvent d’insectes qui se développent dans le bois. Pour cela, ils peuvent faire des trous dans les troncs en tapant avec leur bec. Enfin, ce que je te dis n’est pas une règle absolue. Le pic-vert s’observe souvent à terre où il se nourrit d’insectes. Surtout de fourmis. Les pics communiquent souvent en tambourinant avec leur bec. Une autre caractéristique des Picidés est la longueur de leur langue. Ils l’utilisent pour attraper les insectes dans les troncs qu’ils ont percé. Pour cela, elle doit être très longue. Chez certaines espèces, elle débute sur le front, au dessus des yeux, puis part vers l’arrière, en passant par le dessus du crâne puis vient dans la gorge puis la bouche. Une telle longueur permet de gagner encore de la distance lors de son étirement. Je ne sais pas si je suis clair. »
« C’est un peu bizarre ce que tu dis. Il faudrait que je vois en vrai. »
« Max, tu veux que je découpe un pic pour observer sa langue. »
« BONOME, TU TOUCHES PAS AU PIC. TU LE DÉCOUPES PAS OU JE TE TUE ! »
« 🙂 Même pas peur. »
« Je sais bien que j’aurais pas besoin de te tuer. Tu vas pas toucher au pic. »
« Non, mais je pourrais te découper toi. »
« Et tu ferais quoi, après, sans ton petitours ? »
« Tu as raison, je m’ennuierais sans toi maintenant. »
« Ben oui, tu as besoin de moi. Tu comprends pourquoi, moi aussi, j’ai besoin de toi même si je connais plein de choses. »
« Oui Max, je te comprends. »
« Bonome, il faut rentrer maintenant. J’ai fatigué moi. Et puis, je suis rassuré. Les petits vont bien. Tout va bien dans ce Royaume. »
Bonome a chevauché lentement au retour. Il avait pas envie de rentrer dans sa cabane. Après, il m’a lu les zoisos du livre mais je m’endormais. Alors il m’a mis dans mon lit et m’a fait mon bisou de bonnuit, comme d’habitude. Ça non plus je m’en lasserai jamais. Et, comme d’habitude, il est resté à mes côtés jusqu’à ce que je m’endorme réellement.
Tu vois Princesse, tout va bien pour moi. Sa cabane n’est pas un château mais j’y suis vraiment bien. C’est vraiment un grand chevalier mon bonome.
Je t’embrasse Princesse.